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L E FOU n° 76 Opération Oiseaux des jardins GROUPE D’ÉTUDES ORNITHOLOGIQUES DES CÔTES-D’ARMOR

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L E F O U

n° 76

Opération

Oiseaux des jardins

GROUPE D’ÉTUDES ORNITHOLOGIQUES DES CÔTES-D’ARMOR

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10 boulevard Sévigné • 22 000 SAINT-BRIEUC

http://geoca.club.fr

Le GEOCA a pour buts (extraits des statuts) :– l’observation, l’étude et la protection de l’avifaune sauvage ainsi que des milieux dont elle dépend dans

le département des Côtes-d’Armor ;– développer le goût et l’intérêt pour les oiseaux sauvages vivant en milieu naturel dans un but scientifi que

et culturel ;– entreprendre toute recherche, de mener toute enquête, de donner tout avis, de poursuivre toute étude

se rapportant directement ou indirectement à toutes ces questions.

Conseil d’administration

Patrice BERTHELOT PrésidentFrédéric GUYOMARD SecrétairePhilippe CHAPON TrésorierAlain BEUGET MembreFrançois GUIDOU MembreJulien HOURON MembreNicolas LE CLAINCHE MembreSylvain LEPAROUX MembreGeoffrey STEVENS Membre

Relecture du FouSébastien NÉDELLEC, Renaud LE ROY

Mise en page du FouSylvain LEPAROUX ([email protected])

Mise en page de La Plume du FouJulien HOURON ([email protected])

Les propositions d’articles et de notes sont à envoyer à Frédéric Guyomard ([email protected])

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Sommaire

• Patrice BERTHELOT : Éditorial – remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

• Geoffrey STEVENS : Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

• Yann FÉVRIER : Un comptage des oiseaux du jardin. Pourquoi et comment ? . . . . . . . . . . . . . . . 9

• Yann FÉVRIER, Geoffrey STEVENS : Résultats et analyses 2009 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

• Sylvain LEPAROUX : Critères d’identifi cation des 4 espèces de grives hivernant dans les Côtes-d’Armor . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cahier central

• Patrice Berthelot : Fiche d’identité : l’Accenteur mouchet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

• Images d’observateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

• Revue de presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

• Geoffrey STEVENS : Bilan et perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

Sauf mention contraire, les photographies sont de Yann Février

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Malgré un développement indéniable, l’ornithologie de terrain reste, en France, une affaire de « spécialistes » alors qu’elle se présente dans des pays voisins comme une activité grand public.

L’un des objectifs de ce premier comp-tage des oiseaux des jardins était de faire participer un maximum de personnes afi n de prouver que chacun peut pratiquer l’or-nithologie à sa mesure.

Les jardins ou les espaces de nature qui nous entourent au quotidien sont pour cela d’excellents terrains d’initiations.

En hiver, ils révèlent bien des surprises et les débutants pourront s’essayer à nom-mer les différents passereaux attirés par les mangeoires, les baies de des arbustes ou les pommes tombées à terre.

Certains reportages télévisés nous rap-portent des images de pays lointains qui nous font rêver par la variété des espèces et les couleurs qu’elles arborent. Mais si nous portons un regard un peu plus attentif au petit monde qui nous entoure, nous nous apercevons très vite qu’il peut être aussi inté-ressant et nous émerveiller autant que n’im-porte quel autre endroit sur cette planète.

Un grand merci pour votre participa-tion à ce premier comptage des oiseaux des jardins en Côtes d’Armor et à l’année pro-chaine.

Patrice BERTHELOT

Président du GEOCA

Éditorial – remerciements

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Depuis la ratifi cation de la Convention sur la diversité biologique, négociée à Rio de Janeiro en 1992, les gouvernements ont pris des responsabilités concernant la conservation de la biodiversité mais aussi son utilisation durable.

Pourtant, comment s’assurer que les actions entamées pour faire face à ces responsabilités ont vraiment réussi ou, à l’inverse, comment juger des erreurs com-mises ? Les oiseaux sont des exemples cités régulièrement comme indicateurs des milieux. Faciles à identifier, situés assez hauts dans les chaines alimentaires, pour certains très liés à leur qualité d’ha-bitats, ils sont devenus des modèles de choix dans bien des pays. Néanmoins, il faut un grand nombre d’observations pour déceler des modifi cations de répartition ou des chutes de population. A l’échelle d’un pays, d’une région ou d’un département, une présence assidue de quelques obser-vateurs professionnels ou scientifi ques ne suffi t plus. Il faut donc pallier à ce man-que par un accroissement du nombre d’ob-servateurs.

Deux anecdotes me viennent à l’es-prit pour illustrer cette idée. La première concerne mon installation en Bretagne. En consultant les documents de syn-thèse ornithologique, je fus surpris de constater l’absence de données de Buse variable autour de Lézardrieux. Pourtant, dès ma première semaine sur place, j’ob-servais cette espèce très commune dans nos campagnes. Il n’y avait donc pas un

Avant-propos

manque d’oiseaux mais bien un manque d’observateurs à cette époque. La seconde correspond à ma première observation de Moineau domestique dans mon jardin, à peu près 1 an après mon installation. Je trouvais cette observation remarquable (je ne l’ai d’ailleurs jamais revu depuis) et pourtant la consultation des ornithologues locaux n’eut pas l’effet escompté : consi-déré comme une espèce banale et sans intérêt, le Moineau domestique ne sem-blait pas mériter alors une si grande atten-tion ! Pourtant, quelques années plus tard, tous les scientifi ques semblent s’accorder sur la chute importante des effectifs de cette espèce, simplement moins visible du fait de l’importance des populations d’origine.

Ceci reflète assez bien le danger à vouloir trop se concentrer sur les espèces rares. Il est aujourd’hui nécessaire de se pencher sur toutes les espèces, y compris les plus communes. En France, comme souvent, nous accumulons un important retard sur nos voisins européens ou amé-ricains qui sont capables d’estimer préci-sément les variations de populations de nombreuses espèces.

C’est dans cette optique que plusieurs opérations de suivi ont été mises en place ces dernières années, principalement par le Muséum d’Histoire Naturelle. Le programme STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) puis plus récemment le programme SHOC (Suivi Hivernal des Oiseaux Communs) sont les principaux

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8 Avant-propos

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exemples concernant les oiseaux. Basés sur le volontariat d’ornithologues déjà confi rmés, ces programmes ont le mérite de couvrir de nombreux sites à travers la France. Hélas, les sites suivis ne repré-sentent qu’une partie très limitée du ter-ritoire. Le GEOCA, qui relaie l’opération en Côtes-d’Armor ne compte par exemple qu’une vingtaine de sites suivis.

En Angleterre, les premières opérations de recensement des Oiseaux du jardin ont vu le jour en 1979 sous l’égide de la RSPB (Royal Society for Protection of Birds). D’abord ciblée vers les enfants, cette ini-tiative fut vite reprise par les adultes pour aujourd’hui dépasser les 552 000 sites sui-vis annuellement ! De grandes tendances sur les populations d’oiseaux ont donc pu être détectées par cette méthode et vali-dées ensuite par des scientifi ques.

Outre-manche, il n’est pas vraiment question de manque d’observateurs. Il faut rappeler que l’on estime à 16 000 le nom-bre d’ornithologues réellement investis dans les recensements et suivis d’oiseaux au sein d’Associations de Protection de la Nature. En Côtes-d’Armor, et plus spécia-lement au GEOCA, nous avons seulement

une vingtaine d’observateurs réguliers qui alimentent de manière assidue notre base de données. Le calcul est simple et de manière arithmétique, il faudrait 500 sites suivis pour obtenir l’équivalent dans notre département. Même s’il n’a pas été atteint cette première année, je pense qu’il est raisonnable de croire que ce chiffre sera obtenu et dépassé dans les années à venir. Nous avions noté, au fi l de rencontres ou de sorties que de nombreuses personnes s’intéressent aux oiseaux et sont vraiment capables de décrire en détail les plumages et comportements des individus qui fré-quentent leur jardin. Nous sommes donc persuadés qu’il existe un fort potentiel d’observateurs susceptibles de participer à ce type d’opérations dans notre région.

Voilà donc, un moyen très simple de rejoindre la lutte pour l’étude et la préser-vation de la biodiversité, en devenant ce que les Américains nomment un « citoyen scientifi que » ou devrais-je dire « un scien-tifi que citoyen ». À vous de choisir… et de participer.

Geoffrey STEVENS

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UN COMPTAGE DES OISEAUX DU JARDIN

POURQUOI ET COMMENT ?

Yann Févr ier

Un moment de sensibilisa-tion et d’information sur les oiseaux communs

L’érosion de la biodiversité et les dra-matiques évolutions environnementales des dernières décennies n’ont pas encore marqué tous les esprits. Si une évolution de la société semble amorcée comme l’at-testent les grandes orientations actuelles (développement durable, grenelle de l’en-vironnement ou encore le développement du « Bio »), il reste malgré tout de grands pas à franchir vers une plus large sensibi-lisation du public aux problèmes écologi-ques. La connaissance des espèces et de leur mode de vie est la première étape à la compréhension des systèmes biologiques et à leur intégration dans nos propres modes de vie. Mieux connaître, c’est aussi mieux protéger. Il semble donc crucial que

tout un chacun soit sensibilisé au monde qui nous entoure. Les oiseaux représen-tent pour cela un parfait exemple. Pré-sents partout, même au cœur des villes, ils égayent nos hivers comme nos printemps. Colorés, de grande taille, souvent bruyants et faciles à distinguer les uns des autres, ils représentent des modèles de choix pour une première approche de la nature. L’Opération de comptage des Oiseaux du Jardin vise donc à la fois à confi rmer l’in-térêt que chacun éprouve pour la nature dite « ordinaire » qui nous entoure mais également à pousser les observateurs à une plus grande attention sur la diversité présente. Plusieurs témoignages et ques-tionnements sur de « nouvelles espèces » découvertes dans les jardins à l’occasion du comptage ont confi rmé cet attrait naissant pour l’ornithologie et le naturalisme de manière plus générale. Dans une société

Le Groupe d’études ornithologiques des Côtes d’Armor (GEOCA) a organisé et relayé le premier comptage des oiseaux du jardin en Côtes d’Armor les samedi 7 et dimanche 8 février 2009. Basée sur des expériences déjà réalisées dans des régions ou pays voisins, cette opéra-tion se veut à la fois un moment de sensibilisation et d’information sur les oiseaux les plus communs mais aussi un outil de connaissance sur l’évolution des populations de ces espèces qui connaissent, pour certaines, de dramatiques chutes d’effectifs ces dernières années.

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de consommation où tout, même le vivant, semble catalogué et identifi able d’un sim-ple click ou code-barres, la Nature impose encore sa diversité et son mystère…

Un outil de connaissance sur l’évolution des populations

Outre l’aspect sensibilisation, cette initiative vise aussi à recenser, de manière ponctuelle, l’abondance des principales espèces d’oiseaux visibles dans les jardins en hiver. Elle ne se soustrait en aucun cas à une étude scientifi que pointue mais vient au contraire compléter les connais-sances fragmentaires obtenues par les scientifi ques et naturalistes. Susceptible de s’intégrer aux initiatives nationales qui se développent ces dernières années pour mieux connaître la biodiversité ordinaire (Programme Vigie Nature du Muséum National d’Histoire Naturelle), cette action locale doit permettre de mieux connaître les grandes tendances d’évolu-tion des peuplements d’oiseaux communs. Elle permet, de par une méthodologie sim-ple, et surtout de par le grand nombre de données obtenues, de comparer des popu-lations ou espèces dans l’espace et dans le temps. Ainsi, les chiffres obtenus en Côtes d’Armor pour une espèce, pourront être comparés aux effectifs observés en Angle-terre ou Belgique pour la même espèce. De même, les résultats obtenus sur plu-sieurs années permettront de déceler d’éventuelles régressions ou progressions d’effectifs. Ceci est d’autant plus impor-tant que plusieurs espèces connaissent aujourd’hui un déclin important. L’opéra-tion sera donc reconduite chaque année, afi n de permettre d’assurer cette « veille écologique », indispensable pour tirer la sonnette d’alarme….

Les enquêtes de nos voisins

Ce type d’opération est déjà mené dans d’autres régions ou pays :

– outre-manche, c’est la RSPB [http://www.rspb.org.uk/] qui a lancé cet événement au Royaume-Uni il y a maintenant de nom-breuses années ;

– en Belgique, l’association NATA-GORA a mené la même opération durant le même week-end : [http://www.natagora.be/index.php?option=content&task=view&id=687&annee=2009] ;

– en Normandie, le GONm (Groupe Ornithologique Normand) [http://gonm.org/] mène la même opération depuis 2004 ;

– en région Rhône-Alpes, le CORA (Centre Ornithologique Rhône Alpes) [http://coraregion.free.fr/spip.php?rubrique62] orga-nise un suivi des jardins de manière plus durable mais qui comprend ce type d’opé-rations.

Comment participer à cette opération

Tout le monde peut participer à ce type d’initiative, même les plus jeunes, car il s’agit de recenser ce que l’on est capable d’identifi er. Nul besoin d’être un ornitholo-gue confi rmé. Les résultats présentés plus loin le confi rment. Même si les ornitholo-gues expérimentés décèlent un peu plus d’espèces et d’individus, la grande majorité des observateurs peut obtenir un comptage relativement fi able pour peu qu’il soit fait en toute rigueur : en cas de doute sur une espèce, on appliquera donc un principe de précaution en ne l’inscrivant pas sur la fi che. La méthode de recensement se base également sur la simplicité d’identifi -cation. Il est en effet diffi cile, lorsque l’on n’est pas expert et que l’on ne dispose pas d’ouvrages d’identifi cation, de différencier

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Un comptage des oiseaux du jardin : pourquoi et comment ? 11

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les différentes grives qui fréquentent nos jardins en hiver (voir cahier central). C’est pourquoi la fi che d’aide à l’identifi cation ne présente qu’une seule espèce de grive. Si vous possédez une ou plusieurs man-geoires, la tâche sera d’autant plus facile. Pour vous aider dans l’identifi cation des espèces, une petite fi che descriptive est fournie en plus du formulaire et plusieurs adresses de sites web vous sont indiquées sur notre site internet pour affiner vos connaissances.

Chaque personne intéressée a été invitée à participer de manière simple en téléchar-geant le formulaire de comptage sur le site internet du GEOCA : [http://geoca.club.fr] puis en le renvoyant rempli par courrier ou par mail à l’association : [[email protected]] – GEOCA, 10 boulevard Sévi-gné, 22 000 Saint-Brieuc.

Méthode

– Choisir d’abord son lieu d’observa-tion : jardin, école, lieu de travail, parc …) et une journée (samedi ou dimanche).

– Observer et noter pendant une heure tous les oiseaux observés ou contac-tés (entendus) sur ce lieu.

– Afi n d’éviter de comptabiliser plu-sieurs fois les mêmes oiseaux (par exem-ple lors de va-et-vient à la mangeoire), ne compter que le chiffre maximum d’oiseaux vu en même temps. Si vous voyez 2 mésanges, puis 4, puis 2 : notez 4.

Cette première étape peut être repor-tée sur la fi che d’aide à l’identifi cation qui présente 21 espèces parmi les plus suscep-tibles d’être rencontrées (elle comprend à la fois des espèces plutôt visibles en milieu

Fiche d’aide à l’identifi cation

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rural [Mésange nonnette, Pic épeiche…] mais également des espèces plus « cita-dines » [Rougequeue noir, Bergeronnette grise…].

• Les totaux seront ensuite repor-tés sur la fi che de comptage à propre-ment parlé où seront également rensei-gnés les différentes caractéristiques du lieu (adresse, nature du site, présence de postes de nourrissage…)

– Si vous observez une ou plusieurs espèces qui ne sont pas dans la liste et que vous avez réussi à les identifi er, uti-lisez les cases vides situées en bas du tableau.

– Si vous observez des oiseaux que vous n’arrivez pas à identifi er, ne les noter pas dans le tableau. Vous pouvez éventuelle-ment essayer de les prendre en photo pour une identifi cation ultérieure.

Fiche de comptage

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RÉSULTATS ET ANALYSES

2009

Yann FÉVRIER, Geoffrey STEVENS

Résultats globaux

Au fi nal, 311 fi ches d’observations ont été transmises au GEOCA, soit par le biais de la messagerie électronique (112 fi ches/36 %), soit par courrier postal (199/64 %).

Les comptages opérés durant le week-end des 7et 8 février 2009 ont permis d’enregistrer 3 316 données, totalisant 11 111 oiseaux pour 55 espèces différen-tes identifi ées.

Le nombre moyen d’oiseaux observés par site durant l’heure de comptage a été de 36,2 ± 1,6 tandis que le nombre moyen d’espèces présentes a été lui de 10,8 ± 0,2. Les effectifs totaux comptabilisés par site varient entre 2 et 344 oiseaux, mais la majo-rité des comptages se situent plutôt entre 10 et 50 oiseaux (Fig. 1). Le nombre d’espè-ces observées varie lui entre 2 et 23 espèces

et se répartit de façon normale autour d’un « pic » de sites situés entre 9 et 11 espèces (Fig. 2).

L’heure de comptage durant le week-end a débuté, en moyenne, légèrement avant 12 h 00.

Couverture départementale et régionale

Les 311 fiches d’observations ont concerné au total 139 communes des Côtes-d’Armor soit 37 % des 373 com-munes du département (Fig. 3). Elles ont également concerné 7 communes d’Ille et Vilaine (8 fi ches), 5 communes du Morbi-han (6 fi ches) et 1 commune du Finistère. A noter que les observateurs sont essen-tiellement localisés sur le littoral, ce qui

La première opération de comptage des Oiseaux des jardins en Côtes d’Armor s’est déroulée le week-end des 7 et 8 février 2009. Relayée par la presse départementale et régionale et présentée dans le cadre du festival Naturarmor à Dinan, cette initiative portée par le GEOCA s’est basée sur des opérations similaires organisées en Angleterre, Belgique ou chez nos voisins normands. Bien qu’avec une ambition moindre en termes de retour puisque avant tout départementale, cette action de sensibilisation et d’étude de la biodiversité dite « ordinaire » a permis d’enregistrer plus de 300 fi ches d’observations totalisant plus de 3 300 données. Chaque observateur a comptabilisé une moyenne de 10, 8 espèces pour une moyenne de 36, 2 oiseaux par site.

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14 Yann Février, Goeffrey Stevens

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correspond bien aux densités de popula-tion, mais que bon nombre de communes intérieures, dont certaines peu peuplées et de petite surface, ont également fourni des données. Ceci nous conforte dans les objectifs de l’opération qui visent à obtenir des informations sur l’ensemble

du territoire, y compris sur des sites peu connus des ornithologues et donc mal prospectés.

Figure 1 : Distribution des sites d’observation en fonction du nombre d’oiseaux contactés (ont été exclus de la Figure les 9 sites comptant chacun plus de 100 oiseaux contactés)

Figure 2 : Distribution des sites d’observation en fonction du nombre d’espèces contactées

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Résultats et analyses 2009 15

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Fréquence des espèces observées

Le nombre important de données et d’observateurs a permis d’enregistrer des résultats fi ables en termes de fréquenta-tion des espèces et d’effectifs. Même si quelques corrections minimes ont pu être apportées sur des erreurs probables ou certaines d’identifi cation (confusion avec des espèces absentes de la région en hiver par exemple), la majorité des données ont été conservées telles quelles. Nous avons choisi de présenter la fréquence et la dis-tribution des différentes espèces contac-tées de manière hiérarchisée.

La première figure nous permet de découvrir la fréquence d’observation de chaque espèce (Fig. 4). Le Rougegorge familier n’a jamais aussi bien porté son nom puisqu’il arrive en tête avec un taux de présence de 95 %. Il devance le Merle noir (90 % des sites), les Mésanges bleue et charbonnière (autour de 85 % des sites),

le Pinson des arbres (près de 80 %) et le Moineau domestique qui apparaît encore bien présent avec près de 75 % des sites occupés par l’espèce. Logiquement, la majeure partie des espèces pré-inscrites sur la fi che de comptage arrivent parmi les espèces les plus fréquemment observées, à l’exception du Rougequeue noir qui n’a fourni que quelques données. A l’inverse, quelques espèces qui n’étaient pas pré-inscrites ont été souvent notées comme le Geai des chênes (21 %) ou la Mésange noire (14 %). Ces résultats nous permet-tront donc d’affiner notre fiche pour les années futures. A noter aussi la présence régulière de Grosbec cassenoyaux (7 sites), une espèce peu notée en Côtes-d’Armor mais qui semble avoir été particu-lièrement abondante cet hiver. Au registre des grands absents, citons le Pic épei-chette qui fréquente de temps à autres les jardins ou encore la Linotte mélodieuse qui recherche les graines dans les friches notamment. Parmi les espèces sans doute

Figure 3 : Localisation et pression des observations par commune en Côtes-d’Armor

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16 Yann Février, Goeffrey Stevens

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Figure 4 : Fréquence des espèces contactées (% de sites avec présence de l’espèce)

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Résultats et analyses 2009 17

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sous-évaluées par ce type de comptage, citons les 2 espèces de Roitelets mais aussi et surtout le Grimpereau des jar-dins qui se détectent surtout par leurs cris aigus et sont plus communs qu’il n’y paraît, ou encore la Grive draine, sans doute sou-vent confondue avec la Grive musicienne. De manière générale, des espèces très com-munes mais discrètes comme l’Accenteur mouchet sont vraisemblablement sous-évaluées par ces comptages.

Le nombre moyen d’individus par espèce et par site nous renseigne égale-ment sur la densité des populations qui fré-quentent les jardins (Fig. 5). Et la bonne surprise vient de la première place occu-pée par le Moineau domestique, avec près de 5 individus présents en moyenne par site. Il est donc encore l’oiseau le plus abondant des jardins et zones d’observa-tion malgré un déclin annoncé. Il peut toutefois exister un biais concernant l’im-portance des sites urbains en comparaison des sites ruraux (non demandé sur la fi che de comptage). Viennent ensuite 4 espè-ces granivores habituées des mangeoires et qui affectionnent particulièrement le tournesol : Mésange bleue, Pinson des arbres, Verdier d’Europe et Mésange charbonnière. Le Rougegorge fami-lier, qui est quasimment présent dans chaque jardin (95 % des sites) n’arrive qu’en 8e position en terme d’effectifs car il estle plus souvent représenté par 1 ou 2 individus : les mœurs territoriales de ce passereau réputé agressif envers ses congénères expliquent certainement cette faible densité.

Pour mieux évaluer les effets de groupe, il est plus intéressant d’observer l’abondance relative des espèces unique-ment sur les sites où elle est présente (Fig. 6). Dans ce cas, l’Étourneau san-sonnet arrive en tête avec plus de 7 indi-

vidus présents en moyenne. Il est parfois présent en grand nombre (maximum de 250 individus notés dans une ferme). La Grive mauvis arrive logiquement en seconde position car elle est toujours pré-sente en groupe et peut être abondante à proximité des vergers et des pommiers, surtout lors des hivers froids comme celui-ci. La Grive litorne arrive également en 5e position pour les mêmes raisons. Le Moineau domestique confi rme sa bonne représentativité avec une 3e place logique du fait de ses effectifs globaux. Plus étonnante, la 6e place de la Mésange à longue queue s’explique par l’erratisme marqué des groupes familiaux en hiver.

Comparaison avec la Belgique

Il est également très intéressant de comparer les résultats obtenus avec ceux enregistrés en Belgique le même week-end [http://www.natagora.be/index.php?option=content&task=view&id=687&annee=2009]. On y découvre un nombre moyen d’oiseaux par site strictement similaire (37) mais quelques différences en termes de fréquence et d’effectifs par espèce : le Merle noir arrive en tête avec 88 % de taux de présence (pour 2,9 individus pré-sents en moyenne), suivi de la Mésange charbonnière (84,6 % et 4 individus), du Rougegorge familier (73,4 % et 1 indi-vidu), de la Mésange bleue (72,3 % et 2,8 individus) et du Moineau domesti-que (64,3 % et 5,8 individus).

Infl uence du nourrissage

Sur les 311 fi ches reçues, 267 nous ren-seignent sur la présence ou non de postes de nourrissages. Parmi celles-ci, 246 font état de

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Figure 5 : Nombre moyen d’individus observés par site pour chaque espèce

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Figure 6 : Effectifs moyens d’individus observés par site lorsque l’espèce est présente (exception faite de l’Alouette des champs dont 1 seul groupe de 27 oiseaux a été observé)

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la présence de nourrissage (soit 92 %) contre seulement 21 sans nourrissage (8 %).

Dans 91 % des cas de nourrissages, les observateurs ont précisé la nature des aliments proposés. Nous en avons distin-gué 4 types : boules de graisses, graines et mélanges de graines, boules de grais-ses et graines associées, les autres types d’aliments (ne comprenant ni boules de graisse, ni graines). Les résultats présentés mettent en évidence la grande domination de l’association boules de graisse + graines qui se retrouve dans presque la moitié des sites d’observation (Fig. 7). L’utilisation simple de graines (16 %) ou de boules de graisse (22 %) est également courante.

L’effet du nourrissage sur l’observation des oiseaux a une infl uence signifi cative et ce aussi bien sur le nombre moyen d’oiseaux (36,3 contre 22,8 : p=0,047) que sur le nombre moyen d’espèces (10,84 contre 7,9 : p < 0,001) (Fig. 8). Il y a donc à la fois plus d’espèces et plus d’oiseaux obser-vés sur un site lorsqu’un poste de nourris-sage est présent. Bien entendu, ces chiffres sont aussi directement liés au milieu envi-ronnant. Les oiseaux attirés aux mangeoires proviennent des environs immédiats et l’on observera donc pas la même diversité en lisière forestière ou en plein centre-ville.

Il est également intéressant de savoir si les mêmes espèces fréquentent indif-

féremment les sites avec ou sans nourris-sage. Pour cela, nous avons focalisé sur les sites sans apport de nourriture qui sont bien moins nombreux.

On constate tout d’abord que les 3 espèces les plus fréquentes restent les mêmes dans un ordre quelque peu modi-fi é : Merle noir, Rougegorge familier et Mésange bleue (Fig. 9). Le Merle noir est un peu plus présent que sur l’en-semble des sites (95 % contre 90 %). Par contre, le Rougegorge est seulement pré-sent dans 52 % des sites sans nourrissage (contre 95 % sur l’ensemble des sites) et toutes les autres espèces sont contactées dans moins de 50 % des cas.

En termes d’effectifs, le Merle noir est également en tête avec près de 3 indi-vidus contactés en moyenne par site, loin devant la Mésange bleue (1 individu par site) et le Moineau domestique (Fig. 10). Des espèces peu ou pas associées aux mangeoires sont relativement bien pla-cées également : Mésange à longue queue, Corneille noire, Choucas des tours, Pigeon ramier et ceci est encore plus fl agrant si l’on observe uniquement l’abondance relative des espèces présen-tes. La Mésange à longue queue arrive alors en tête devant le Choucas des tours (Fig. 11).

Figure 7 : Répartition des différents types de nourrissage

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Résultats et analyses 2009 21

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Figure 8 : Influence du nourrissage sur le nombre moyen d’espèces et d’oiseaux contac-tés par site

Figure 9 : Fréquence des espèces contactées sur les sites sans nourrissages (% de sites où l’espèce est présente)

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22 Yann Février, Goeffrey Stevens

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Infl uence de l’observateur

Pour clore ces résultats, nous avons voulu comparer les résultats obtenus par les adhérents du GEOCA ayant participé à l’opération des observateurs non-adhérents. Même si un certain nombre d’observateurs non-adhérents sont expérimentés en matière d’ornithologie, nous sommes partis de l’hy-pothèse que la moyenne des observateurs connaissait sans doute moins bien les espè-ces mais avaient aussi et surtout moins l’ha-bitude de ce type de comptage. Les résultats

Figure 10 : Nombre moyen d’individus observés par site pour chaque espèce

obtenus ont permis de mettre en évidence que les adhérents du GEOCA avaient compté significativement plus d’oiseaux (47,5 contre 34,9 : p = 0,043) mais égale-ment plus d’espèces (13,0 contre 10,4 : p = 0,001) que les non-adhérents (Fig. 12).

Espérons donc que ces derniers chif-fres poussent un grand nombre de person-nes à se diriger vers les associations natu-ralistes qui sont, il faut bien le rappeler, les meilleures sources d’informations sur la nature qui nous entoure et sur les moyens de la protéger.

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Résultats et analyses 2009 23

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Figure 12 : Effet de l’origine des observateurs sur les résultats obtenus

Figure 11 : Nombre moyen d’individus observés quand l’espèce est présente sur le site

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24 Yann Février, Goeffrey Stevens

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Rougequeue noir

Mésange nonnette

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Critère d’identifiCation des 4 espèCes de grives hivernant

dans les Côtes-d’armor

Texte et illustrations : Sylvain Leparoux

L’analyse des fiches reçues lors de l’opération « Oiseaux des jardins » a révélé, dans bien des cas, une certaine confusion de détermination entre les 4 espèces de grives présentes en hiver dans le département des Côtes-d’Armor, la Grive musicienne étant d’ailleurs la seule représentée dans la Fiche d’aide à l’identification.

À cette occasion, nous nous proposons de vous soumettre la double-page suivante, afin de vous faire une idée plus précise des caractères simples mais déterminants, per-mettant de reconnaître sans gros problème et rapidement ces 4 oiseaux attachants.

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Grive draine (Turdus viscivorus)

• sédentaire• 27 cm• forêt claires, bocage, parcs urbains, grands jardins

La Grive draine est la plus grande de nos 4 grives. Elle s’en distingue également par la teinte générale claire, frappante surtout au niveau de la tête est des parties inférieures.Elle se remarque de loin lorsqu’elle se nourrit sur les pelouses ou lorsqu’elle égrène sa phrase mélan-colique au sommet d’un grand arbre.

Grive musicienne (Turdus philomelos)

• sédentaire• 23 cm• forêts, bocage, parcs urbains, jardins

C’est LA grive du jardin en toute saison ; celle qui casse les escargots sur le dallage de la terrasse et qui nous enchante par ses vocalises à partir du mois de janvier jusqu’en juin.Les parties supérieures aux teintes chaudes et la forte ponctuation du poitrail sont caractéristiques.

ponctuation ronde accen-tuant l’allure replète

tête claire(œil visible même de loin)

parties supérieures brun « froid »

parties supérieures brun-ocre « chaud »

poitrail et flancs teintés d’ocre

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Grive litorne (Turdus pilaris)

• hivernante • 25 cm• bocage, vergers, jardins

La Litorne est une grande grive qui arrive chez nous en bandes bruyantes à partir du mois d’oc-tobre. Elle rejoindra ses zones de reproduction orientales et septentrionales à partir de mars.Son cri (« tchac-tchac ») et sa coloration géné-rale tricolore la font repérer de loin.

Grive mauvis (Turdus iliacus)

• hivernante • 21 cm• bois clairs, bocage, vergers, jardins

La plus petite de nos grives. Elle n’en est pas moins remar-quable par le large sourcil clair et la grande tâche rouge ornant les flancs ! C’est un oiseau nordique qui arrive dans nos contrées à la faveur des froides nuits d’octobre.Son cri (un fin « siii ») est d’ailleurs nette-ment perceptible lorqu’elle migre au-dessus de nos têtes dans la pénombre.

Les bandes hivernales de grives mauvis et litornes ont pour habitude de se délecter des pommes tombées à terre dans les vieux vergers.

dos et ailes marron-roux foncé

tête à dominante gris-bleu

queue noire et croupion gris-bleu

pattes sombres

large bande pectorale orangée

grande tâche rouge foncée, pas tou-jours visible par mauvaise lumière

teinte générale sombre

le large sourcil blanc est le caractère distinctif le plus visible en toutes conditions

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Pour une première approche

• Claude Feigné, Gérard Schmitt, 2005. – Guide des oiseaux de nos jardins, Sud-Ouest Éditions, 56 p.

• Marc Duquet, Alban Larousse, François Desbordes, 2007. – Les oiseaux par la couleur, Delachaux et Niestlé, 222 p.

Pour aller plus loin…

• Lars Svensson et al., 1999 (rééd.). – Le guide ornitho, Delachaux et Niestlé, 400 p.

• Mark Beaman, Steve madge, 1998. – Guide encyclopédique des oiseaux du Paléarctique occidental, Nathan, 872 p.

• Paul Géroudet, 1998 (rééd.). – Les passereaux d’Europe, 2 tomes, Delachaux et Niestlé.

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Fiche d’identitéTexte de Patrice BERTHELOT

L’ACCENTEUR MOUCHET (Prunella modularis)

Taille : 14 à 15 cmEnvergure : 21 cmPoids : 19 à 20 grLongévité maximale connue : 9 ans

et 8 jours pour un oiseau bagué en Grande Bretagne

Bien répandu et sédentaire, ce pas-sereau très discret, sauf quand il chante pendant la saison des amours, est peu connu. Il fréquente pourtant volontiers nos jardins, surtout en hiver où il se mêle aux moineaux, à terre sous les mangeoi-res et avec lesquels on le confond si l’on ne regarde pas attentivement car il n’a rien qui retienne le regard. Du moineau domestique, il possède, à première vue, la taille et les couleurs dominantes de brun rayé et de gris sans relief. À regarder de plus près, on s’aperçoit qu’il est plus svelte, qu’il a un bec fi n de fauvette, que sa tête gris bleuté strié de brun ne comporte pas de joues claires.

Du moineau, il n’a pas non plus la har-diesse et la sociabilité. On le voit toujours en isolé et très furtif, prompt à se réfugier dans un fourré, son domaine de prédilec-tion. De ce point de vue, il ressemble au Rougegorge familier, mais avec l’agressivité en moins, une des caractéristiques de ce dernier qui se fâche « rouge » lorsque des congénères pénètrent sur son territoire.

La discrétion de l’accenteur mouchet se manifeste même dans ses communica-tions vocales. En toutes saisons, il émet des cris peu audibles, fi ns, allongés et un peu plaintifs : sie… tsih…

Ce n’est qu’au printemps qu’il sort vraiment de sa réserve. N’ayant pas de plumage spectaculaire, le mâle est bien obligé de compenser cette infériorité pour se faire remarquer par une partenaire. Per-ché, pour une fois bien à découvert, à quel-ques mètres du sol, voire sur la cime d’un arbre, il égrène sa mélodie ressemblant quelque peu, en moins puissant, à celle joyeuse du troglodyte. Elle est inattendue de la part d’un oiseau habituellement si secret. Son chant, facilement identifi able, est vraiment le seul moyen pour repérer sûrement les sites qu’il occupe.

Habituellement, en effet, il évolue dans la végétation touffue et basse : buis-sons, haies, taillis et jeunes plantations, broussailles et ronces. Il se hasarde rare-ment sur des surfaces bien découvertes, mais reste toujours sous et à proximité des buissons, y compris dans les jardins. Quand on l’aperçoit, c’est généralement à terre où il trouve l’essentiel de sa pitance en picorant activement. C’est avec un zèle appliqué qu’il fouille les feuilles mortes à coups de bec, explorant systématique-ment l’espace parcouru. À petits pas ou

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26 Fiche d’identité

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sautillant, il se déplace les pattes courtes pliées et donc ventre au sol faisant un peu penser à une souris.

Son bec fi n et pointu est caractéristi-que d’un insectivore et en effet il se nour-rit d’insectes et de leurs larves, d’araignées, de vers et de petits mollusques. Mais il glane aussi des semences et graines diver-ses et il n’est pas rare de le voir en hiver au pied des mangeoires parmi les pinsons et les moineaux, avec lesquels il se fond, pour ramasser les restes de graines de tournesol broyées par les verdiers et les chardonnerets.

Évoluant à terre ou dans la végéta-tion arbustive, il n’est pas étonnant que le nid de ce passereau soit habituellement construit à une hauteur de 0,30 à 2 m au-dessus du sol dans un jeune épicéa touffu, un buisson épineux ou toujours vert, des ronces et lierres, des amas de brancha-ges etc. Le nid, en forme de cuvette, est construit par la femelle qui y dépose 4 ou 5 œufs bleu turquoise. Le mâle, peu actif jusque-là, participe au nourrissage de jeu-nes qui quittent le nid une dizaine de jours après leur naissance.

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IMAGES D’OBSERVATEURS

Mésanges charbonnières (Catherine Peden)

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28 Images d’observateurs

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Mésange charbonnière (Catherine Peden)

Grosbec cassenoyaux (Catherine Peden)

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Images d’observateurs 29

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Rougegorge familier (Catherine Peden)

Mésange noire (Olivier Lejanne)

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30 Images d’observateurs

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Bouvreuil pivoine (Jean-Paul Parpette)

Grive mauvis (Jean-Paul Parpette)

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REVUE DE PRESSE

La Presse d’Armor (4 février 2008)

Le Courrier indépendant (5 février 2009)

La presse régionale et locale a joué le jeu afi n de diffuser le plus largement possible cette opération vouée principa-lement au grand public.

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32 Revue de presse

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Ouest-France (7 février 2009)

Le Télégramme (6 février 2009)

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Revue de presse 33

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Le Petit Bleu (5 février 2009)

La Presse d’Armor (4 février 2009)

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34 Revue de presse

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BILAN ET PERSPECTIVES

Geoffrey STEVENS

Les résultats des pages précédents met-tent en évidence tout l’intérêt des données accumulées par cette première opération Oiseaux des Jardins. Donc à la question « est-ce que cela valait la peine de monter cette opération ? », la réponse ne peut qu’être « OUI ». Pour nous, le chiffre de 312 fi chiers retournés représente un succès énorme. Per-sonnellement je n’osais pas attendre plus de 150 réponses à cet essai d’un nouvel outil de communication et d’étude. Certes, nous n’avons pas trouvé d’oiseaux insolites ou de chiffres extraordinaires, mais cela n’était pas du tout le but. Nous avons des témoignages et des observations concernant des oiseaux communs, ceux que nous pouvions atten-dre, mais nous avons surtout maintenant des idées bien plus précises sur leur distribution et les fréquences comparatives des espèces. Naturellement, après une seule année, nous ne pouvons pas établir d’ordre défi nitif et surtout observer la tendance des différentes espèces, mais nous avons déjà quelques sur-prises par rapport à nos prédictions.

Il faut continuer année après année, car la vrai valeur d’un tel exercice est de pouvoir suivre les tendances des popula-tions sur le long terme. Il nous faudra éga-lement élargir la surface couverte par nos études afi n de rendre nos résultats encore plus représentatifs.

Ce premier essai a été organisé au début du mois de février pour profi ter de l’engouement et de la publicité qui décou-laient du festival Natur’Armor organisé par Vivarmor Nature le dernier week-end de janvier à Dinan. À l’avenir il serait souhai-table de planifi er notre comptage en même temps que les comptages de nos voisins normands ou anglais. La comparaison des résultats n’en serait que plus enrichissante encore. Nous tenons à remercier à cette occasion la RSPB et le GONm qui nous ont généreusement aiguillé et mis à dispo-sition documents et conseils.

Nos premiers résultats apportent la preuve que, comme prévu, il existe beau-coup de personnes qui connaissent très bien les oiseaux, leurs plumages et leurs comportements. Nous avons noté logi-quement que quelques oiseaux assez com-muns n’étaient pas bien identifi és par une minorité des participants. Nous espérons leur apporter notre aide par le biais de ce type d’opération mais aussi par la docu-mentation que nous fournissons (cf. cahier central sur les grives). Nous ne manquons pas d’idées pour le futur. Nous souhaitons organiser des rencontres sur le sujet, des présentations de diaporamas, des jour-nées de formation à la reconnaissance…

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36 Goeffrey Stevens

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et ainsi motiver ceux qui hésitent à nous rejoindre dans cet élan de connaissance du monde naturel qui nous entoure. Bien sûr, nous souhaitons offrir ces présenta-tions dans les secteurs sous-représentés dans les comptages de cette année.

Avec votre aide, nous avons abordé le sujet d’une manière remarquable. Espé-rons que nous atteindrons très prochaine-ment le chiffre de 500 participants, fi dèles à travers les années.

Grive draine

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Le Geoca en quelques lignes

Créé en 1991 à l’initiative de plusieurs ornithologues du département, le Groupe d’Étu-des Ornithologiques des Côtes-d’Armor est une association loi 1901 qui a pour objectif l’étude et la protection de l’avifaune sauvage et de ses habitats dans le département des Côtes-d’Armor. Fort de plus de 100 adhérents, d’un salarié permanent, d’un salarié saisonnier, de plusieurs dizaines de bénévoles actifs et d’un bateau (zodiac) permettant d’intervenir en zone côtière, l’association participe à de nombreuses études depuis près de 20 ans :

• Relais départemental de toutes les études internationales, nationales ou régionales concernant l’avifaune (Wetlands International, Recensements natio-naux, STOC, Atlas, programmes de baguage…)

• Etudes d’impacts préalables à la mise en place d’installations éoliennes (pro-jets terrestres ou offshore) ou d’infrastructures particulières (extensions por-tuaires…)

• Diagnostics environnementaux pour le compte de partenaires publics ou privés (inventaires ornithologiques, bilan et diagnostic des sensibilités…)

• Suivis et diagnostics dans le cadre de Contrat Natura 2000, programme Life…

Le GEOCA intervient également auprès du grand public, des scolaires et de toutes les personnes intéressées de près ou de loin par la faune et la biodiversité régionale :

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• Organisations de sorties grand public (sorties découverte sur le littoral, les milieux forestiers…)

• Interventions auprès de classes scolaires dans un objectif de découverte et de sensibilisation de la biodiversité

• Diaporamas et conférences (Nuit de la Chouette, Oiseaux du littoral, Oiseaux des jardins…)

• Expositions et stands d’information sur l’avifaune régionale (Festivals Nature, Manifestations culturelles…)

Membre de Comité de pilotage (Natura 2000, projet de Réserve ou de Parc Naturel…) et représentée dans plusieurs instances départementales ou régionales, l’association se veut être un partenaire privilégié dans la politique de gestion et de protection du patrimoine naturel départemental. À l’heure actuelle, le GEOCA possède une base de données départementale comprenant 220 000 observations réparties sur tout le territoire et qui refl ètent les connaissances accumulées jusqu’ici. La revue de l’association (76 numéros jusqu’à présent) est publiée 3 fois par an.

Pour nous rejoindre :

Adhésion simple : 25 euros

Adhésion tarif réduit (étudiants, -de 18 ans, chômeurs) :12,5 euros

Groupe d’Études Ornithologiques des Côtes d’Armor

10, Boulevard Sévigné

22 000 SAINT-BRIEUC

[email protected]

http://geoca.club.fr