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Lundi 16 avril 2018 (prochaine parution : FIN) Adieu, les nigauds (et nigaudes) ! Vidéo de la semaine : https://www.youtube.com/watch?v=fDsNCGg4vq0 LIB R E EXP R ESSION de

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Lundi 16 avril 2018(prochaine parution : FIN)

Adieu, les nigauds (et nigaudes) !

Vidéo de la semaine : https://www.youtube.com/watch?v=fDsNCGg4vq0

LIBRE EXPRESSION

deMERDRE !

LE BLOG DU PERSONNEL DE

L’OPERA ORCHESTRE NATIONAL MONTPELLIER

OCCITANIE PYRENEES-MEDITERRANEE

CHAQUE LUNDISur

http://operagglocfdt.unblog.fr/

EXPRIMEZ-VOUS LIBREMENT

Qui que vous soyez, personnel permanent ou intermittent, employé(e) de l’Opéra Orchestre de Montpellier ou non vous pouvez vous exprimer au sujet de TOUT et dans la forme de votre choix. Evidemment : modération des propos et respect de la loi pas gentille.

Envoyez vos messages et vos textes, signés ou pas (ou d’un pseudo), à l’adresse [email protected], ou bien encore à l’adresse personnelle de Jean-Luc Caizergues,

animateur (pour la CFDT) du blog LIBRE EXPRESSION et machiniste raté :

[email protected]

OUI

Le programme est en ligne sur le site officiel de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie Pyrénées-Méditerranée

(Les textes et photos publiés ci-dessous proviennent du site de l’OONM)

Renseignements et réservation : 04 67 60 19 99 www.opera-orchestre-montpellier.fr

Abonnements 2017-18Billetterie Opéra Comédie, place de la Comédiedu mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h AbonnementsRéabonnements– Sans changement de place pour les abonnements Lyriques, Symphoniques, Musique de Chambre, Baroque :dès à présent jusqu'au 13 juillet 2017AbonnementsDès à présent :–  Jeudi express – Abonnement familleNouveaux abonnements– Lyriques, Symphoniques, Musique de Chambre, Baroque, Liberté : à partir du mardi 18 juillet 2017

Les abonnements Lyriques, Symphoniques, Musique de chambre, Baroque, Liberté permettent d’obtenir :

• Les meilleures places dans la catégorie choisie• La possibilité d’ajouter dès la souscription de l’abonnement un ou plusieurs spectacles• Le paiement échelonné sans frais• La possibilité de changer la date d’une représentation d’un même spectacle dans la limite des disponibilités (frais : 2€ par billet échangé)• La priorité de réabonnement la saison suivante• La certitude de ne manquer aucun évènement de la programmation• La Carte Privilège

Carte Privilège  vous assure :• Les tarifs « Privilège » pour tous les spectacles de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie• Les tarifs préférentiels pour les spectacles de nos institutions partenaires :Institutions partenaires :Montpellier Danse0800 600 740Scène Nationale de Sèteet du Bassin de Thau04 67 74 66 97

Théâtre de Nîmes04 66 36 65 10

Humain trop humainCDN de Montpellier04 67 99 25 25

Folies d’O0800 200 165

Festival de Radio Franceet Montpellier Languedoc-Roussillon04 67 02 02 01

Comment réserverLocation à la place

Saison 2017-18Spectacles hors abonnement : En vente dès à présentPour tous les autres spectacles :Au guichet : à partir du jeudi 31 août 2017Par internet : à partir du mardi 29 août 2017Par téléphone : à partir du mardi 5 septembre 2017Téléchargez le formulaire d'abonnement (pdf)   

- Au guichetBilletterie Opéra Comédie, place de la Comédie : du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h- Par téléphone

04 67 601 999Toute réservation par téléphone doit être réglée sous 8 jours, à défaut elle sera automatiquement annulée.

- Par correspondanceOpéra Orchestre national Montpellier OccitanieService billetterieLe Corum - CS 89024 - 34967 - Montpellier cedex 2La commande devra être accompagnée du chèque correspondant rédigé à l’ordre de Opéra Orchestre national Montpellier. Toute demande de tarif réduit devra être assortie d’une pièce justificative.

Envoi des billets à domicile :- Recommandé : frais d’envoi 6 €- Envoi postal : 3€ (commande inférieure à 10 billets)

- Par internet

Réservez et réglez en ligne (paiement sécurisé) vos opéras et concerts

Réservez depuis la Fnac

Informations pratiquesRéservation des spectaclesPour les pré-réservations sur les concerts éducatifs pour les écoles de Montpellier et de Montpellier Méditerranée Métropole, s’inscrire auprès du service Jeune public, enseignement supérieur et actions culturelles dès réception des invitations lancées par la Mairie de Montpellier et la Métropole. Dans ce cadre, les déplacements en tramway ou en bus peuvent être pris en charge sur demande.Pour les écoles extérieures, fixer une date auprès du service Jeune public.Pour les pré-réservations sur les spectacles et concerts pour les collégiens et les lycéens : fixer une date auprès du service Jeune public. Dès confirmation, l’établissement fait parvenir un bon de commande. Une facture est adressée à l’issue. Les règlements doivent être effectués ou les bons de commande envoyés au plus tard quinze jours avant la date de représentation.

PROGRAMME

Sonic mystic

MontpellierPromenade sonore

Sound walks Par Julien Guillamat

Pour cette nouvelle promenade sonore Sonic Mystic, Julien Guillamat, artiste en résidence à l'Opéra Orchestre Montpellier, vous invite à découvrir, ou redécouvrir, sous la forme d'une promenade insolite, un lieu emblématique de Montpellier et son empreinte sonore : la Cathédrale Saint-Pierre. Ancienne chapelle bénédictine voulue au XIVe siècle par le pape Urbain V, elle devient au XVIe siècle cathédrale grâce à ses dimensions exceptionnelles. Exemple représentatif du gothique méridional, c’est la seule église médiévale de l’Écusson ayant survécu aux guerres de religion. Un guide de l’office de Tourisme vous accompagnera au fil de la visite. Des casques audio vous restitueront l'empreinte sonore des lieux que vous traverserez.

Groupes de 20 personnes maximum.Durée : 1hTarif : 15€Réservation auprès de l'Office du Tourisme de Montpellier : 04 67 60 60 60

Maison des arts sonores organise régulièrement des promenades sonores, ou Soundwalks, elles sont un moyen original de découvrir nos monuments, jardins, villes et campagnes.Loin du parcours culturel ou patrimonial classique, les Soundwalks sont des expériences sensorielles uniques : elles permettent de prendre conscience de l'environnement sonore qui nous entoure.L'étude de ces environnements est souvent appelé "écologie sonore" ou "acoustique sonore". Les enregistrements issus des promenades sonores sont archivés et permettent de développer une cartographie sonore d'un moment précis dans le temps et l'espace. L'écologie sonore est l'étude relationnelle entre les organismes vivants et l'environnement sonore qui les entoure. Ce mouvement est né dans les années 70 sous l'impulsion du canadien Raymond Murray Schafer. C'est une discipline qui chemine entre musique, géographie, urbanisme, sociologie, acoustique, et zoologie.

Julien Guillamat a composé ces parcours sonores pour vous faire découvrir à sa façon, entre exploration d'endroits méconnus et regard décalé du connu, des lieux emblématiques du territoire...

• samedi 7 octobre 2017 : Sonic Opera, Opéra Comédie• samedi 9 décembre 2017 : Sonic museum, Montpellier• samedi 10 mars 2018 : Sonic garden, Montpellier• samedi 12 mai 2018 : Sonic on the docks, Sète• samedi 30 juin 2018 : Sonic by night, nocturne à MontpellierRéservation auprès de l'Office de tourisme de Montpellier à partir du lundi 9 avril Dates

SAM21

avril 201814h

 SAM21

avril 201815h15

 SAM

21avril 2018

16h30 Tarifs

Tarif : 15€

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La Chauve-SourisJohann Strauss II (1899-1925)Opéra Comédie

Spectacle des famillesOpérette viennoiseCréation au Theater an der Wien de Vienne le 5 avril 1874

En 1874, quand Vienne découvre La Chauve-Souris, Paris s’est abîmé dans sa guerre perdue et sa Commune sanglante. Alors c’est dans la capitale impériale que, désormais, on danse, on chante, on entraîne les masques dans des tourbillons de plaisir. Et quel plus beau tourbillon que celui de  La Chauve-Souris ? Quel plus beau fracas de fête que celui conduit par Johann Strauss-fils, lui qui faisait valser princesses et lingères sur des mélodiesimpossibles à oublier une fois, une seule fois, entendues ? La Chauve-Souris, c’est cela : un long cortège de noceurs en goguette, de masques derrière lesquels, comme jadis chez Mozart, s’égarent épouses et maris, d’aristocrates désabusés et de soubrettes délurées.Valsez passions ! Valsez amours !Durée : 1h30

   Artistes

Jérôme Pillement direction

Benoît Bénichou mise en scène

Marc Korovitchchef de chœur

Guilhem Rosa chef de chœur

Chœur d’Opéra Junior - Jeune Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie

DatesSAM

28avril 2018

20h 

DIM

29avril 2018

15h Tarifs

Tarifs à la place Normal Réduit Privilège

Cat. 1 26€ 20€ 24€

Cat. 2 23€ 18€ 21€

Cat. 3 17€ 14€ 15€

Cat. 4 12€ 10€ 11€

ABONNEMENT FAMILLES

***

OUI

Présentation Opéra JuniorOpéra junior, un concept originalFaire de l’opéra dès la prime jeunesse, c’est une aventure unique proposée par Opéra Junior aux jeunes de Montpellier et sa région depuis plus de 25 ans.

Fondé en 1990 par Vladimir Kojoukharov, Opéra Junior est dirigé par Jérôme Pillement depuis 2009.

Opéra Junior propose à des enfants et adolescents de découvrir l'art lyrique en participant à des créations de spectacles réalisés dans des conditions professionnelles. Les jeunes chanteurs ont la chance d’être formés au chant, à la danse, au théâtre, et de découvrir tous les métiers de l’opéra, en côtoyant des compositeurs, chefs d’orchestre, musiciens, metteurs en scène, costumiers, scénographes et techniciens professionnels.

Opéra Junior développe trois objectifs qui convergent pour faciliter l’intégration active des jeunes à la vie culturelle de notre société.

L’objectif socialLe projet s’appuie sur la vocation « populaire » que s’est fixée Opéra Junior, dès sa création, qui permet à des jeunes, quel que soit leur milieu social et culturel, de découvrir un univers artistique diversifié, tant au travers des répertoires musicaux étudiés et joués, qu’au moyen des  disciplines théâtrales ou chorégraphiques utilisées pour les besoins des spectacles.

L’objectif pédagogiqueA l’inverse des méthodes qui privilégient une approche progressive et prudente, la démarche d’Opéra Junior consiste d’emblée, à placer les jeunes dans une situation concrète et active leur permettant d’exprimer et affirmer leur personnalité.

Parallèlement il est procédé à la consolidation des acquis au travers des ateliers de formation appropriés, et Opéra Junior encourage les jeunes qui souhaitent poursuivre dans cette voie, à intégrer des structures telles que les Conservatoires où ils pourront recevoir une formation qualifiante et diplômante.

L’objectif artistiqueTous les jeunes chanteurs participent à des réalisations artistiques proposées au public dans des lieux divers de diffusion : Opéra de Montpellier, Maison de Radio France, Cité de la Musique à Paris, Estivales de Perpignan, Scènes Nationales, Eglises, espaces publics etc…

Chacun des projets est l’aboutissement d’une collaboration entre le travail de l’équipe pédagogique et celui d’une équipe artistique forte, menée par un metteur en scène qui s’entoure de professionnels du spectacle vivant (décorateur, chorégraphe, costumier….), de chefs d’orchestre et de musiciens professionnels.

Dans le cadre de productions de l'Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc Roussillon ou le Festival de Radio France, il permet aux enfants d'Opéra Junior de participer à des expériences exceptionnelles au sein de spectacles de dimension internationale et au contact d'artistes prestigieux.

C’est également l’occasion de susciter des vocations artistiques.

Opéra Junior, du chant et de l’opéra par des jeunes, pour tous les publics• Depuis 1989, Opéra Junior travaille en étroite collaboration avec l’Opéra et Orchestre national de Montpellier Languedoc Roussillon dont il est devenu un département le premier octobre 2013.

• Opéra Junior présente chaque année un opéra dans la saison de l'Opéra et Orchestre national de Montpellier Languedoc Roussillon accompagné par l'Orchestre

• Des maisons d’Opéra européennes et des théâtres sont coproducteurs de certaines créations.

• Opéra Junior produit et diffuse ses spectacles et concerts avec des répertoires sans cesse renouvelés, en Languedoc-Roussillon, en France et à l’étranger.

Les chanteurs Opéra JuniorLes chanteurs d’Opéra Junior sont répartis en plusieurs groupes selon leur classe et leur niveau :

écoles primaires : classes de CE1 à CM2 (recrutement sans audition)Le Petit Opéra

collèges : classes de la 6ème à la 3ème (sur audition)La Classe Opéra

lycées : à partir de la 2nde et étudiants (sur audition)Le Jeune Opéra

Opéra Junior accompagne les jeunes qui le souhaitent vers des carrières professionnelles en relation avec des structures professionnelles d’apprentissage dont le CNIPAL.

REGARD SUR LE SPECTACLE VIVANT FRANÇAIS

Un livre de Pascal Lagrange, analyste et musicien français

En ligne sur le site de l’éditeur, et sur les sites de la Fnac, Amazon, etc.

https://www.edilivre.com/catalog/product/view/id/824517/s/regard-sur-le-spectacle-vivant-francais-pascal-lagrange-scheuir/#.WMEtzhLhDcN

Critiquepar Frédéric Gaussin (La Lettre du Musicien, juin 2017)

REGARDS SUR LE SPECTACLE VIVANT FRANÇAISPar Pascal Lagrange-Scheuir

Corniste à l’Orchestre national de Montpellier, l’auteur porte un regard lucide sur le présent, l’avenir et les conditions d’exercice de son métier. Pourquoi le modèle de production de la musique symphonique (notamment en région) et d’opéra menace-t-il aujourd’hui de s’effondrer ? Rigoureuse, intelligente, historiquement informée,

l’analyse pointe sans concession les défaillances du système actuel : contenu de l’offre culturelle, subventions publiques, cadre d’emploi des artistes permanents, gestion matérielle et financière des structures de spectacles vivants, effets néfastes de la centralisation, de la non-pérennisation des budgets, problème de la gouvernance, impossibilité de réforme, défaut de vision d’ensemble… Les conclusions exposent de nombreuses pistes de

travail, sans posture ni volonté politique. Edililivre, 2007, 72 p. – 9,50€ (papier) ou 1,99€ (pdf)

LE SITE INTERNET DE MATHIS NITSCHKECompositeur de Happy Happy, créé à l’Opéra de Montpellier en 2014

https://mathis-nitschke.com/wp/en

Visit the website at www.mayaoper.dewith an English translation of the main page at https://mayaoper.de/english/

A PROPOS DE MATHIS NITSCHKE

Photo: Astrid Ackermann

Mathis Nitschke est un artiste conceptuel, compositeur et concepteur sonore spécialisé dans la musique en relation avec le théâtre et les nouvelles technologies.

Après avoir appris la guitare classique et la table de mixage, Mathis Nitschke a suivi des études d'art qu’il a terminées au Conservatoire Royal de La Haye en tant que compositeur. Il adéveloppé ensuite une approche conceptuelle solide. Il crée des opéras et du théâtre musical, des installations, des films etconcerts qui sont présentés dans de nombreuses salles à travers l' Europe, dans des galeries et des festivals.

Mathis Nitschke est le compositeur du film « La possibilité d’une île », mis en scène par Michel Houellebecq (qui adaptait son propre roman).

Le Festival - du 12 juillet au 05 août 2018Réservations: 05 63 67 29 84 ou 05 81 27 66 21

 

Geneviève de BrabantOpéra bouffe de Jacques Offenbach

Du 26 au 29 juillet et du 01 au 05 aout - 21H30 - EN PLEIN AIR

Durée du spectacle: 2h15Spectacle mis en scène en plein air sur l'esplanade des Châteaux.

La fleur du comique moyenâgeux. Un concentré de bouffonneries théâtrales et musicales.

Mise en scène: Frank T'Hézan - Dir. Mus. : Jean-Christophe Keck

Ensemble instrumental du Festival des ChâteauxPianiste / Chef de Chant: Yoshiko Moriai

Costumes: Guillaume Attwood.

Avec Géraldine Casey,  Maxime Cohen,  Christophe Crapez, Dominique Desmons, Aude Fabre,  Aurélie Fargues, Till Fechner, Solène Grillat, Julia Jerosme,  Jeanne-Marie Lévy,  Xavier Mauconduit, Emmanuelle Mercier,  Frank T'Hézan,

Thibaut T'Hézan, Michel Vaissière et Emmanuelle Zoldan.

Les fameuses Tables d'Hôtes Tables d'Hôtes conviviales en compagnie des artistes dans la cour des Châteaux.  

Après chaque représentation de Geneviève de Brabant, vers 23h30

Menus préparés par La Ferme de CalvignacAvec la participation des Vins des Coteaux du Quercy AOC

Desserts préparés par le pâtissier - Auchan Montauban   Entrée - Plat - Fromage - Dessert - 1 bouteille de vin pour 4

 

Les Concerts et apéritifs gratuits en 2018- Montauban - Place Nationale - 12 juillet - 20h - Concert

- Caussade - Halle Bonnaïs - 20 juillet - 18h30 - "Apéropéra"- Bruniquel - Halle Bonnaïs - 22 juillet - 18h30 - "Apéropéra"

Les StagesAtelier Costumes

Maquillage - CoiffureAvec Guillaume Attwood et Julie Couty

Inscriptions : 05 81 27 66 21Du 12 juillet au 05 août - Gratuit

Stage de Chant Avec Nicole Fournier

Inscriptions : 06 62 98 44 62Du 23 au 28 juillet 2018

Compagnie de la Tour Brunehaut 05 81 27 66 21Contact office du Tourisme 05 63 67 29 84

Courriel : [email protected] : Cie de la Tour Bruneh

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CFDT METROPOLE

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Section CFDT de Montpellier Méditerranée Métropoleposte 04.67.13.62.70

OUILibre expression du 16 avril 2018

« Je me souviens bien qu’une fois il lui fut demandé si elle était en état de grâce. Elle répondit que c’était chose grande que de répondre sur un tel sujet;

et à la fin elle répondit : « Si j’y suis, Dieu m’y garde; si je n’y suis, Dieu veuille m’y mettre, car j’aimerais mieux mourir que de ne pas être en l’amour de Dieu. »

De cette réponse ceux qui l’interrogeaient furent stupéfaits, et sur l’heure ils s’arrêtèrent, et ne l’interrogèrent pas davantage cette fois. »

Boisguillaume (greffier au procès de Jeanne d’Arc)

Messages des lecteurs

Message de lecteur 1 : La chèvre et le chou 233

« Monsieur l’animateur de Libre expression,

Fini ? »

Anonymous

La réaction : Oui.

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Potins de merdre

Potin de merdre 1 : Occitanie : Culture, patrimoine, pourquoi le mécénat paie

Par Dis-leur ! Occitanie du 7 avril 2018

Grâce au club Mécènes Berlioz, une première action aux effet sensibles : la baisse du prix des places pour le spectacle Carmen, le 14 mars dernier, au lieu d'une fourchette allant de 27 euros à 67 euros, les fauteuils ont pu se négocier de 10 euros à 25 euros la place. Une satisfaction non feinte pour Jérôme Ribeiro qui plaide pour "accessibilité à la culture par le plus grand nombre". Photo : DR.

Pour la première fois depuis six ans, on assiste à une montée significative des chiffres du mécénat. Les entreprises mécènes sont de plus en plus nombreuses, passant de 12 % en 2014 à 14 % en 2016, derniers chiffres connus et établis par l’Admical, association d’utilité

publique, qui fait la promotion de cette forme de financement. Exemples accomplis avec l’orchestre national de Montpellier-Occitanie et le Canal du Midi, emblèmes de cette nouvelle région. Par ailleurs, une étude inédite, qui sera rendue publique en mai, d’étudiants de Science Po Toulouse, pointe la difficulté « des porteurs de projet dont l’investissement financier et humain est plutôt faible peinant à entrer en relation avec de potentiels mécènes. A contrario, de nombreux projets très structurés mobilisent un réseau de mécènes récurrents ».

Un vent de fraîcheur économique s’est engouffré dans les coulisses de l’opéra Berlioz de Montpellier. Le monde de l’entreprise a (re)découvert ce monument culturel qu’est l’orchestre national de Montpellier-Occitanie. « A travers notre Club de mécènes, nous avons déjà fédéré, en quelques semaines, vingt entreprises de la région et réuni 70 000 euros ; nous avons des promesses pour atteindre 100 000 euros la première année », confie Jérome Ribeiro, le cofondateur de ce club dynamique. « L’objectif, poursuit-il, étant d’atteindre à terme un million d’euros pour créer une fondation. » De quoi faire oublier – un peu – le plan de départs volontaires qui avait émaillé l’histoire de cet outil culturel de premier plan.

Baisse sensible du prix des places pour Carmen

Grâce à cette initiative, l’orchestre national de Montpellier, « le seul en France qui ne s’appuie pas encore sur une fondation », et qui avait déploré la baisse de subventions publiques, avait perdu de sa superbe. Grâce au club Mécènes Berlioz, une première action aux effets sensibles a pu être menée avec succès, conformément aux objectifs d’intérêt général de la démarche philanthropique : la baisse du prix des places pour le spectacle Carmen, le 14 mars dernier, au lieu d’une fourchette allant de 27 euros à 67 euros, les fauteuils ont pu se négocier de 10 euros à 25 euros la place. Une satisfaction non feinte pour Jérôme Ribeiro qui plaide pour « accessibilité à la culture par le plus grand nombre ».

S’apercevoir que l’orchestre est attractif pour les entreprises est extrêmement important »

Valérie Chevalier, directrice générale

Directrice générale de l’orchestre de Montpellier, Valérie Chevalier (photo ci-dessous), renchérit : « Voir que l’orchestre est attractif pour les entreprises est extrêmement important ; dans ce club de mécènes, il y a des sociétés qui pèsent lourd, des start-up… C’est important d’être considérée comme une entreprise comme les autres. Nous salarions 260 personnes et nous avons un budget total de 22 millions d’euros, dont 13 millions de masse salariale. » Sur ces 22 millions, 13 millions sont apportés par la Métropole de Montpellier, 4 millions par la Région Occitanie et 2,7 millions par l’Etat.

Il faut une adhésion à la philosophie et à l’intérêt public. Notre Club de mécènes est une opportunité exceptionnelle pour l’opéra et son territoire. »

Jérôme Ribeiro, fondateur du Club de Mécènes Berlioz

Les déductions fiscales inhérentes au mécénat sont un aimant puissant. Permises par la fameuse loi Aillagon de 2003, ces déductions sont une condition indispensable mais pas suffisante, même si elles sont les plus incitatives au monde : « 66 % de la somme est déductible de l’impôt sur le revenu pour le particulier et 60 % pour une entreprise sur l’impôt sur les sociétés », explicite Jérôme Ribeiro, l’un des dirigeants du groupe montpelliérain Maj (architecture, design), par ailleurs entreprise mécène. « Il faut une adhésion à la philosophie et à l’intérêt public. Notre Club de Mécènes est une opportunité exceptionnelle pour l’opéra et son territoire. »

Ils peuvent faire du business mais en défendant une belle cause et dans le respect de l’intérêt collectif »

Ces mécènes s’engagent à travers une charte de valeurs dans laquelle il est spécifié que ce club vise accessoirement à « mieux se connaître pour mieux travailler ensemble sur notre territoire et créer plus de synergies pour nos entreprises et celui-ci ; conforter et renforcer l’image des entreprises en leur donnant plus de visibilité. » En un mot : faire du business, « mais nos adhérents comprennent leur rôle sociétal ; ils peuvent faire du bizness mais en défendant une belle cause et dans le respect de l’intérêt collectif », précise Jérôme Ribeiro.

Une tendance confirmée par le baromètre du mécénat d’entreprise en France, publié tous les deux ans par l’Admical, association reconnue d’utilité publique, qui annonce pour la première fois depuis six ans une montée significative des chiffres du mécénat. Les entreprises mécènes sont de plus en plus nombreuses (de 12 % en 2014 à 14 % en 2016) et sont plus généreuses, puisque le budget alloué à leurs actions s’élève à présent à 3,5 milliards d’euros (+ 25 %). Avec une poussée dans les domaines de la culture et de l’environnement, plébiscités par les grandes entreprises… »

Mécénat culturel en hausse

« Le mécénat culturel, lui, est en légère hausse, il attire 24 % des entreprises mécènes et représente 15% du budget global du mécénat (soit environ 500 millions d’euros). Parmi les

actions du mécénat culturel, les entreprises favorisent largement les actions de relais et de soutien à la culture, notamment dans les secteurs de la préservation du patrimoine bâti et paysager, la musique et les musées. »

Autre forme de mécénat qui suscite l’intérêt des entreprises : le mécénat environnemental qui, toujours selon l’étude de l’Admical, « compte pour 6 % du budget mécénat, soit environ 200 millions d’euros. Les actions soutenues se situent à proximité des entreprises mécènes et portent majoritairement sur les questions de protection des espaces naturels et sur la sensibilisation des publics au développement durable. Ce mécénat se caractérise par un engagement de long terme des entreprises soucieuses de connaître l’impact de leur soutien ».

Le mécénat est assez dynamique dans la région. Notamment dans deux secteurs : l’enseignement supérieur, surtout à Toulouse où la plupart des grandes écoles, comme l’école de commerce, sont dotées de fondations. L’autre secteur, c’est la culture. Il existe de nombreux festivals en Occitanie et le mécénat supplée les dotations de l’Etat en baisse constante… »

Laurent Adnet, responsable régional des fundraiser de France et chef de la mission mécénat à Voies navigables de France (VNF), qui gère le Canal du Midi,

C’est le cas de l’emblématique Canal du Midi, à la lutte pour ne pas perdre son label de patrimoine mondial à l’Unesco et pour recouvrer ses magiques voûtes obombrées surplombant le monument de 220 kilomètres de long, reliant Toulouse à Sète, précurseur de la fusion des deux ex-régions, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon pour former la région Occitanie. Car le canal des deux mers est mis au supplice par le chancre coloré, un champignon incurable, qui détruit ses platanes. Un incroyable plan de replantation a été lancé mais son coût est pharamineux : 220 millions d’euros sur dix ans. C’est là qu’intervient également le mécénat.

L’association française des Fundraiser (collecteurs de fonds) a été créée il y a un quart de siècle. Responsable régional de cette association et chef de la mission mécénat à Voies navigables de France (VNF), qui gère le Canal du Midi, Laurent Adnet organise les Rencontres du Mécénat, innover pour mieux collecter des dons, à Toulouse le 12 avril prochain. Elle est parrainée par l’ex-ministre communiste Jean-Claude Gayssot, président du comité de campagne de la fondation Van Allen, de l’Université de Montpellier.  « Le mécénat

est assez dynamique dans la région », explique-t-il. Notamment dans deux secteurs : l’enseignement supérieur, surtout à Toulouse où la plupart des grandes écoles, comme l’école de commerce, sont dotées de fondations. L’autre secteur, c’est la culture. Il existe de nombreux festivals en Occitanie et le mécénat supplée les dotations de l’État en baisse constante… » Il ajoute : « Selon les chiffres de la FEVIS (Fédération des ensemble vocaux et instrumentaux spécialisés), présidée par Jacques Toubon, les ensembles indépendants de musique en France bénéficient en moyenne de 10 % de mécénat sur leur budget global. »

A titre d’exemple, Laurent Adnet confie que « depuis 2013, nous avons récolté à VNF 5,3 millions d’euros avec une progression très importante en 2017 avec 1,8 million, émanant d’entreprises mais aussi de particuliers. Sur ces 220 millions d’euros, Voies navigables de France a déjà apporté 43 millions, seules trois collectivités, le conseil régional et les départements de l’Aude et de l’Hérault ont mis la main à la poche pour au total un peu moins de 2 millions d’euros.

Enfin, des étudiants de sciences po Toulouse ont planché sur le sujet. Leur rapport comprend des études de cas et s’attache à montrer quelle est la nature des stratégies d’entreprise dans le domaine du mécénat (ci-dessous). Il sera rendu public le 5 mai. Sans surprise. Le mécénat paie.

Olivier SCHLAMA

« L’Occitanie, un territoire à fort potentiel mais inégal »

Déléguée régionale de l’Admical, Maïa de Martrin resitue l’initiative d’un état des lieux du mécénat en Occitanie : « Après son Tour de France des mécènes, l’Admical a souhaité approfondir sa connaissance du mécénat dans la région Occitanie. Pour appuyer ce développement, une étude a été menée par un groupe de dix étudiants du master Expertise de la décision publique de Sciences Po Toulouse. Les objectifs ? Identifier et d’analyser les dynamiques propres au mécénat d’entreprise dans la région Occitanie ; identifier les acteurs du mécénat et leurs relations sur le territoire occitan ; et, enfin, étudier et analyser l’impact du mécénat sur le développement de la région. L’étude s’est centrée sur un nombre significatif d’études de cas tant du côté des porteurs de projet que des entreprises. L’analyse approfondie

de ces acteurs a permis de dégager des données qualitatives en complément des études quantitatives déjà réalisées sur le sujet. »

Mieux accompagner les porteurs de projet plus fragiles

Et de livrer les conclusions, en avant-première pour Dis-Leur, selon trois grandes thématiques : « L’analyse montre, confie Maïa de Martrin, que les porteurs de projet dont l’investissement financier et humain est plutôt faible peinent à entrer en relation avec de potentiels mécènes. A contrario, de nombreux projets très structurés mobilisent un réseau de mécènes récurrents. L’étude recommande ainsi d’accentuer l’accompagnement des porteurs de projets plus fragiles, notamment au travers d’un renforcement de l’action des acteurs dits intermédiaires, censés soutenir et mettre en relation les acteurs du mécénat. »

Pas conscience des potentialités du mécénat

Deuxième enseignement, l’Occitanie est « un territoire à fort potentiel, mais très inégal. » Explication : « Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les projets qui marchent ne sont pas toujours localisés au coeur des métropoles occitanes, dit l’étude. Au contraire, l’affectio societatis et l’attachement au territoire sont des leviers de mobilisation des entreprises mécènes très importants. Cependant, la visibilité fait défaut à beaucoup de projets situés en zone rurale, pourtant très intéressants du point de vue du développement territorial. Les acteurs intermédiaires de ces mêmes zones, souvent moins engagés que leurs homologues urbains, voire peu informés des modalités de fonctionnement du mécénat, n’ont pas conscience des potentialités de ce mode de financement, ce qui ralentit la diffusion des bonnes pratiques du mécénat sur ces zones du territoire occitan. »Les grands donateurs gravitent autour d’un petit nombre de projets seulement, bien souvent dans le domaine de la culture »

Maïa de Martrin, déléguée régionale de l’Admical, résumant l’étude d’étudiants de Sciences Po Toulouse.

Enfin, troisième et dernier axe, l’étude évoque « des stratégies d’acteurs fortes ».« Certains projets phares du territoire mobilisent les réseaux d’acteurs économiques et politiques, au détriment parfois d’autres projets très intéressants mais qui peinent à fédérer. En effet, les entreprises rencontrées attendent beaucoup du mécénat pour enrichir leur réseau et, pour cette raison, la plupart des grands donateurs gravitent autour d’un petit nombre de projets seulement, bien souvent dans le domaine de la culture. Du côté des acteurs institutionnels, la volonté de renforcer le mécénat existe mais n’est portée que part quelques personnes au sein de l’institution. Beaucoup d’initiatives ne se concrétisent pas, car peu soutenues par la tête dirigeante de ces structures. Cela engendre un manque de ressources, et des difficultés à définir un rôle clair de soutien au développement du mécénat pour ces institutions. » Et de préciser : « L’étude recommande de développer la culture mécénat auprès des différents acteurs en organisant des rencontres, et en valorisant auprès d’eux les exemples de mécénat vertueux (comme dans les pays anglo-saxons). OS .C.

La réaction : Pourquoi pas ?

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Potin de merdre 2 : Six finalistes pour la direction de l’Opéra de Rennes

Par Christophe Rizoud, ForumOpera du 11 avril 2018 Après Nancy et en attendant Lyon, Rennes cherche un successeur à Alain Surrans, parti prendre la tête d’Angers-Nantes Opéra. Ouest France dévoile les noms des six candidats en lice : Xavier Adenot, directeur de production à l’opéra de Massy ; le compositeur et metteur en scène Roland Auzet ; Alice Orange, ex-directrice d’Entracte, une association chargée de la programmation culturelle à Sablé ; Rozenn Chambard, directrice actuelle par intérim de l’Opéra de Rennes ; Matthieu Rietzler, secrétaire général de la Maison de la danse à Lyon et Jean-Jacques Groleau, en charge de la dramaturgie au Capitole de Toulouse et collaborateur occasionnel deforumopera.com. En février dernier, dans un communiqué de presse commun, l’Opéra de Rennes et Angers-Nantes Opéra annonçaient vouloir se rapprocher pour insuffler une nouvelle dynamique tout en développant les publics et en préservant dans le « Grand Ouest » une proposition lyrique de haut niveau. Le nouveau directeur de l’opéra de Rennes sera donc amené à collaborer étroitement avec Alain Surrans. Un paramètre essentiel à prendre en compte dans la sélection finale, annoncée le 16 mai prochain.

Opéra de Rennes © DRVille Rennes

La réaction : Rien à foutre !

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Potin de merdre 3 : Une nouvelle présidente à Radio France

Par La Rédaction de ResMusica du 12 avril 2018

Le Conseil supérieur de l’Audiovisuel a nommé aujourd’hui Sibyle Veil, 40 ans, à la présidence de Radio France pour un mandat de 5 ans en remplacement de Mathieu Gallet. Sibyle Veil connaît la Maison ronde pour y être entrée en juillet 2015 ; elle y est actuellement directrice déléguée en charge des opérations et des finances du groupe.

Issue de la même promotion de l’ENA qu’Emmanuel Macron, elle a été conseillère travail, santé, logements et solidarité sous la présidence de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2010 puis a été une dirigeante de l’AP-HP de 2010 à 2015.

La réaction : Racaille en col blanc et rose.

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Potin de merdre 4 : Maison hantée 1 (Facebook de l’OONMO)

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OPERA ORCHESTRE NATIONAL MONTPELLIER OCCITANIEhttps://www.facebook.com/OperaOrchestreMontpellier

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie a partagé un évènement.· Hier, à 05:49 · En octobre 2015, Marie-France Cohen décidait d'ouvrir sa porte à Mohammad, jeune afghan réfugié en France, via le programme CALM (Comme A La Maison) de SINGA France. Deux ans et demi plus tard, son fils, Benoît, raconte l'histoire de cette rencontre et revient sur ces destins croisés.>>Dans le cadre de la sortie du livre "Mohammad, ma mère et moi" chez Flammarion, SINGA France a le plaisir de vous convier à son événement Inspire qui se tiendra dans la salle Molière de l'Opéra Comédie de Montpellier le dimanche 15 avril à 14h30. Pendant deux heures, venez écouter des histoires de vie qui ont été bouleversées par la rencontre.Inscrivez-vous en vous rendant sur ce lien : https://www.helloasso.com/…/sin…/evenements/inspire-by-singa

AVR15Inspire by SINGA #rencontresdim 14:30 UTC+02 · Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie · Montpellier1 participantJ’aime Commenter Annick Hervé Pratlong, Ana Patricia Alvarez Cárdenas et 2 autres personnes aiment ça

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie· 20 h · Ce week-end, rendez-vous tous à la ZAT Montpellier !Et comme on est chauvins, on ne peut que vous recommander chaudement le spectacle ZAT : Déviations Subaquatiques !Plongez littéralement dans l'univers sonore de Déviation(s), le groupe montpelliérain qui déshabille son public. Adepte des chemins de traverses, ce collectif de musiciens issus du classique, du jazz, de la pop, de l’électroacoustique et de l'improvisation vous propose une véritable mise en abysse de leurs habituels détournements musicaux. Larguez les amarres avec Ludovic Nicot dans une Chaconne de Bach aux résonances électriques. Flottez dans les harmonies pures de la Genèse de Patrice Soletti. Succombez aux sirènes des illusions sonores des compositions de Steve Reich. Laissez-vous prendre dans les filets de l'inventeur improvisateur Olivar Premier. Voguez sur les ondes du répertoire de Julien Guillamat. Et bien d'autres choses encore...

Déviation(s) subaquatique(s) | La ZATPlongez littéralement dans l'univers sonore de Déviation(s), le groupe montpelliérain qui déshabille son public. Adepte des chemins de traverses, ce collectif de musiciens issus du classique, du jazz, de la pop, de…ZAT.MONTPELLIER.FRJ’aime Commenter Partager Thérèse-Marie Cardon, Ange Marie, Julien Guillamat et 4 autres personnes aiment ça.

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Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie· Hier, à 00:47 · Avec le concert Alliance ce soir à 20h à l'Opéra Berlioz, laissez-vous séduire par Lidija et Sanja Bizjak dans le Concerto pour deux pianos de Francis Poulenc !http://bit.ly/2DPsTHK

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Pauline Ne, Michel Andre, Thérèse-Marie Cardon et 19 autres personnes aiment ça.14 partagesCommentaires

Annick Hervé Pratlong N'habitant pas Montpellier, je regrette vraiment de ne pas pouvoir assister à ce concert. Grande passionnée de piano et également de musique, ce serait bien qu'il y ait des concerts de temps en temps dans la journée... A l'époque, je travaillais à Montpellier et j'allais entre midi et deux à la salle Pasteur, gratuitement..., quel régal... AP

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie· 12 avril, 09:01 · [SYMPHONIQUE]Alliance | Jeudi express et Alliance, deux bonnes raisons de venir au concert ! Ce soir à 19h les Danses de Marosszék de Kodály, et la Symphonie n°1 de Dohányi, et demain à 20h même programme  ➕ le Concerto pour deux pianos de Poulenc

par Bizjak Piano Duo !Alors suivons le chef Gergely Madaras à l'Opéra Berlioz !  🏃 ♂ 🏃 ♀

[SUIVONS LE CHEF #15]Envoyer message897 vuesJ’aime Commenter Partager Valérie Mouly Joube, Lisa Godeau, Association Française des Orchestres et 14 autres personnes aiment ça.5 partagesCommentaires

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie a ajouté 2 photos.· 12 avril, 06:11 · 2300 élèves d'écoles primaires de la Ville de Montpellier et de Montpellier Méditerranée Métropole ont assisté cette semaine aux 5 représentations scolaires du spectacle Zanni, bouffonnerie polyphonique.Bravo et merci à l'Ensemble Clément Janequin, qui malgré l'absence de l'un de ses interprètes, a su adapter son spectacle pour ces 2300 jeunes spectateurs qui sont sortis enchantés de leur sortie à l'Opéra Comédie !

Ange Marie, Lea Mastrovito, Jean François Gaubert et 3 autres personnes aiment ça.Commentaires

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie· 12 avril, 01:15 · [L'OPÉRA ORCHESTRE ANNONCE]La billetterie est ouverte pour le Festival des Folies d'O au Domaine d'O, où vous retrouverez l'Orchestre et le Chœur de l'Opéra Orchestre les 4, 6 et 8 juillet dans La Fille du régiment de Donizetti, dans une mise en scène de Shirley et Dino !Informations et réservations: http://bit.ly/2IJq3pO

Opéra Orchestre national Montpellier OccitanieOpéraJ’aime Commenter Francisco Javier Berzosa, Cécile Quefeulou, Andrélyne Bel et 6 autres personnes aiment ça.5 partagesCommentaires

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie· 11 avril, 06:41 · \\ ANNULATION //En raison d'un problème de santé de l'un des interprètes de l'Ensemble Clément Janequin, nous sommes au regret d'annuler la représentation deZanni, bouffonnerie polyphonique, ce mercredi 11 avril à 20h à l'Opéra Comédie.Le remboursement des billets se fera à partir de demain, jeudi 12 avril, auprès de la billetterie Opéra Comédie, aux horaires d'ouverture.Nous vous remercions de votre compréhension.

Opéra Orchestre national Montpellier OccitanieOpéraJ’aime Commenter Meilleurs commentaires

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Sylvie Bonfils Bon rétablissement à Monsieur Visse !Gérer2 j

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie· 11 avril, 01:24 · [SYMPHONIQUE]Vendredi 13 avril, c’est votre jour de chance ! Deux pianos, quatre mains, mais une

même virtuosité : les sœurs Lidija et Sanja Bizjak vous transporteront dans le Concerto pour deux pianos de Francis Poulenc !Alliancevendredi 13 avril à 20hOpéra Berlioz / Le Corumhttp://bit.ly/2DPsTHK

Francis Poulenc: Concerto pour deux pianos et orchestreLidija and Sanja Bizjak, pianos Orchestre de Caen - Vahan…YOUTUBE.COMJ’aime Commenter Partager Sokhna Diagne, Hub Blunt, Fabienne KS et 17 autres personnes aiment ça.2 partagesCommentaires

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie· 10 avril, 08:53 · Sonic Mystic, une nouvelle promenade sonore par Julien Guillamat !Le compositeur, en résidence à l'Opéra Orchestre, vous invite à découvrir, ou redécouvrir, sous la forme d'une promenade insolite, un lieu emblématique de Montpellier et son empreinte sonore : la Cathédrale Saint-Pierre de Montpellier.Un guide de l’office de Tourisme de Montpellier Méditerranée Tourismevous accompagnera au fil de la visite. Des casques audio vous restitueront l'empreinte sonore des lieux que...Afficher la suite

AVR21Sonic Mysticsamedi 21 avril · 3 horaires · Cathédrale Saint-Pierre de Montpellier · Montpellier117 personnes intéresséesJ’aime Commenter Shuaib Rahim, Ksenia Ouakli, Annick Hervé Pratlong et 8 autres personnes aiment ça.1 partageCommentaires

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie· 10 avril, 01:07 · 

[PORTRAIT]Cette semaine, à l'occasion des concerts Alliance | Jeudi express etAlliance, nous accueillons pour la première fois à la tête de l'Orchestre national Montpellier le chef Gergely Madaras.Gergely Madaras dirige depuis 2013 l’Orchestre Dijon Bourgogne et est également le Chef principal du Savaria Symphony Orchestra (Hongrie) depuis 2014.Jeune et dynamique, il insuffle un vent nouveau dans ces deux maisons, les ouvrant à d'autres publics et remodelant les missions des orchestres. Madaras est régulièrement invité par des orchestres majeurs tels que le BBC Symphony, l’Orchestra Sinfonica Nazionale della RAI, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, les Philharmoniques de Copenhague et Oslo, et bien d'autres encore.Ancré dans le répertoire traditionnel classique et romantique, il est aussi un ardent défenseur de Bartók, Kodály et Dohnányi et maintient une relation étroite avec la musique d’aujourd’hui : il a dirigé plus de 100 œuvres composées après 1970, et a travaillé en étroite collaboration avec des compositeurs comme Pierre Boulez, George Benjamin et Peter Eötvös.En septembre 2019, il succèdera à Christian Arming et deviendra le nouveau directeur musical de l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège.

Opéra Orchestre national Montpellier OccitanieOpéraJ’aime Commenter Jocelyne Castagnier, Lisa Godeau, Veronika Holczer et 13 autres personnes aiment ça.3 partagesCommentaires

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie   a ajouté un évènement . ·   9 avril, 07:45   ·   Pour cette nouvelle promenade sonore Sonic Mystic,   Julien Guillamat , artiste en résidence à l'Opéra Orchestre Montpellier, vous invite à découvrir, ou redécouvrir, sous la forme d'une promenade insolite, un lieu emblématique de Montpellier et son empreinte sonore : la Cathédrale Saint-Pierre.   Ancienne chapelle bénédictine voulue au XIVe siècle par le pape Urbain V, elle devient au XVIe siècle cathédrale grâce à ses dimensions exceptionnelles. Exemple représentatif du gothiqu e méridional, c’est la seule église médiévale de l’Écusson ayant survécu aux guerres de religion.Un guide de l’office de Tourisme de Montpellier vous accompagnera au fil de la visite. Des casques audio vous restitueront l'empreinte sonore des lieux que vous traverserez.Groupes de 20 personnes maximum.Durée : 1hEn partenariat avec   Montpellier Méditerranée Tourisme , réservation au 04 67 60 60 60

AVR21Sonic Mysticsamedi 21 avril · 3 horaires · Cathédrale Saint-Pierre de Montpellier · Montpellier117 personnes intéresséesMaison des Arts Sonores organise régulièrement des promenades sonores, ou Soundwalks, elles sont un moyen original de découvrir nos monuments, jardins, villes et campagnes.Loin du parcours culturel ou patrimonial classique, les Soundwalks sont des expériences sensorielles uniques : elles permettent de prendre conscience de l'environnement sonore qui nous entoure.L'étude de ces environnements est souvent appelé "écologie sonore" ou "acoustique sonore". Les enregistrements issus des promenades sonores sont archivés et permettent de développer une cartographie sonore d'un moment précis dans le temps et l'espace. L'écologie sonore est l'étude relationnelle entre les organismes vivants et l'environnement sonore qui les entoure. Ce mouvement est né dans les années 70 sous l'impulsion du canadien Raymond Murray Schafer. C'est une discipline qui chemine entre musique, géographie, urbanisme, sociologie, acoustique, et zoologie.J’aime Commenter Fabienne Roche, Lolo Tinel, Ana Barreiro Melic et 12 autres personnes aiment ça.Commentaires

Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie a ajouté 4 photos.· 9 avril, 02:20 · [BAROQUE]Ou quand les Frères Zanni, sorte de pieds nickelés des planches, égarent leurs costumes, leurs décors, leurs chanteuses, leurs musiciens... et décident néanmoins de jouer envers et contre tout !Mais derrière cette pitoyable fratrie se dissimule un Ensemble Clément Janequin plus truculent que jamais dans les rôles de Pantalone, du Capitaine Cardon, du Dr Graziano ou encore d'Isabella dans l'hilarante comédie madrigalesque l'Amfiparnaso de Vecchi, mariage burlesque entre la Commedia dell'Arte et la musique de son temps. Zanni, bouffonnerie polyphonique, un spectacle drolatique en diable mercredi 11 avril à 20h à l'Opéra Comédie !http://bit.ly/2FXXdW7

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Potin de merdre 5 : Maison hantée 2

Club Spectateurs Opéra Orchestre MontpellierClub Spectateurs Opéra Orchestre Montpellier a … – Facebook

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Potin de merdre 6 : Cage de scène (réalité-fiction)

Mercredi 29 février

Suis seul machiniste de garde du concert de clavecin quand petit Laurent compagnie d’Orgel sur le proscenium veut savoir quoi je note dans ma feuille sortie de poche et donc je lis en écrivant : « Petit Laurent et Orgel installent 1 tabouret derrière le clavecin ». Il mande si que ça j’écris de leur travail professionnel et je réponds oui et il me accuse de menteur et transformiste. Je interroge la dame qu’accorde le clavecin si le vieux monsieur d’avant elle est mort. « Oui, bien sûr. » Et petit Laurent évoque les émeutes du carnaval des gueux. A vu flics avec marteaux casser vitrines. De la salle, un de la maintenance réparant des fauteuils nous crie regretter n’avoir pas fait CRS, que se serait régalé. Oui.Pompier passant derrière le rideau que ai descendu pour ce soir félicite mon combat gagné du salaire des chefs et alors petit Laurent veut une

augmentation pareil, ainsi qu’au local les dames du ménage qui me croient Jésus.

Durant le concert j’écris ma libre expression où je relate les salaires de la directrice et de madame des sous en mangeant confit de canard, sardines de boîte, du saucisson, du gros pain.

Une fois le tabouret débarrassé, Orgel me narre qu’un soir en tournée une chanteuse le a offert dans sa loge des bonbons. Petit Laurent renchérit que d’accord Orgel s’est tapé des artistes mais que n’a rien dans le citron : « Moi je fais dans l’intellectualisme, je récite aux femmes des poèmes. » Oui.

Jeudi 2 mars

63 ans.

Vendredi 3 mars

Après deux jours en repos, Roméo annonce : « J’ai mis quarante-huit heures à me dérégler et devenir fainéant. » Il décapsule une bière : « Je viens de boire quatre whiskies. » Laurent le barbu regarde un cheval au Bon coin et Bastien le quinté. Marcel se lève de canapé N°1 manger ses Pépito.

Dernier souper de Paul à table du local : salade de carotte / tapenade + restes blanquette d’un veau. Roméo : hamburger et Nutella. Boris : idem Roméo + miel dans son Nutella. Karim : kebab. Djibril : soupe chorba. Marcel : 2 religieuses café, une quiche

et des endives jambon-fromage + 2 encore religieuses café devant Un dîner presque parfait.François me montre des vidéos de types qui se prennent en figure une porte vitrée, et je le montre moi un discours de Goebbels. A ce instant Myrtille quémande Roméo envoyer le rideau pour l’opéra du mur dangereux. Roméo plante son couteau dans la table : « François, va l’envoyer où je te casse ta moto ! »J’y vais moi en suçant une banane.

Je traverse de cour à jardin derrière le mur dangereux quand un Templier se met travers ma route. C’est Nez en trompette. A du sang peint sous le casque : « Je veux me plaindre au CHSCT des conditions de travail. » Puis : « C’est Grand choriste rebelle qui m’a fait ça. » Moi : « N’a toujours pas repris ? » « Nan. » Myrtille demande à Nez en trompette si se présentera au concours. « Quel concours ? Je sais pas pourquoi on passe des concours, ça sert à rien, c’est fini. » Puis : « A ce concours, y a des jeunes  ? » Myrtille : « Pas encore » Nez en trompette : « Voilà, c’est fini ! »

En entracte Châtel recolle la Coupe du Monde de Zidane et alors Marcel le conseille de comment mieux faire, qu’est une astuce pour se rapprocher du gros paquet de cacahuètes de Figeac qui le voyant ressortir vite des accessoires lance : « Tu donnes des conseils et tu t’en vas ! » Pendant quoi Karim, sur la scène pentue en gazon, dit à Paul : « Plutôt que ton PDV de 50 000 euros, je prèfère une femme. C’est du vivant, ça. »

Après rideau final, Roméo pivote sur sa chaise de pupitre qu’il éteint et referme du couvercle : « Ca a été long ce soir. »

Dimanche 5 mars

Sortant du cabinet de les d’artistes, je aperçois le dos de madame notre directrice qui téléphone recouverte non pas de son manteau marron mais d’une veste bleue fluo et donc je fais secrètement par l’autre sortie du couloir des loges le tour de salle pour revenir par côté cour et derrière le mur dangereux à ma porte jardin faire le groom. Oui.

Après spectacle dans l’escalier que descend, Marcel derrière moi en blouson noir demande c’est quand ton livre qu’il sort ? ça va se vendre ?Paul fourche sa moto et file, c’était sa dernière, reviendra plus travailler, que seulement dire bonjour aux machinistes peut-être, moi non, rien, rien, ne reviendrai jamais quand serai parti, jamais ne remonterai ces marches usées, jaunies, vieillies, mortes. Non.

En chemin de ma rue dans un angle ténébreux où est une borne pour protéger des charrettes de la France d’avant je découvre jetés en tas sur une grande belle poubelle des vieux livres dont Jacques Rivière et Drieu la Rochelle que content je emporte bossu jusque à mon antre du 4ème étage où règnent ma adorée et le chat Poupie. Oui.

OUI

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REVUE DE PRESSE

Brahms revisité et sublimé

Par Michèle Fizaine, Midi libre du 9 avril 2018

On a vu. Un événement, salle Pasteur. Fabuleux programme et interprètes prodigieux.On en sort ébloui. Ce samedi restera inscrit dans les mémoires, car le quatuor B2 a été surhumain. Les dames font l’ouverture. Dorota Anderzewska, au violon, et Amalie Malling, au piano, interprètent un Brahms des origines : 20 ans et Frei aber einsam (libre mais solidaire). Il n’a écrit que le scherzo de cette sonate F.A.E., mais tout y est déjà  : le duo s’ouvre à la nature, à l’émotion, mais garde contact avec la matière, la réalité. Fabuleux.

Inventions diaboliques

Sylvain Carboni les rejoint pour le Trio op. 40, écrit pour cor naturel, et les images suggérées dans l’adagio sont fascinantes. La pianiste structure le cadre mais aussi cisèle le détail, avec intensité. Les voix se croisent dans une quête inaboutie mais aussi fusionnent, avec un étonnant mimétisme sonore. Le violon y est ardent, transfiguré, le cor sait tout dire, la bravoure et l’intime. Bouleversant. Le final, bucolique, unanime, est comme un rire après les larmes.Les Contrastes pour trio de Bartok laissent ébahi. On redécouvre car, pour d’autres musiciens, ce n’est qu’une hasardeuse randonnée… Les « surprises » sont là : deux clarinettes, deux violons (l’un désaccordé), techniques inhabituelles, mélange des genres jazz et folk. Avec une cohésion et une passion commune, les solistes se font les génies inspirés de ces inventions diaboliques. Andrea Fallico impose son talent inouï, sa clarinette éloquente, capable des nuances les plus fines et des vaillances les plus sincères. Il vole vers les sommets. Plus que des célébrités… l’avenir le confirmera. Ses échanges avec la supersoliste sont un bonheur intense : tout s’achève dans une transe de folie.Cadeau royal, les arrangements pour quatuor des Danses n°1, 3, 19 et 2 de Brahms, par le chef de l’OONM, Michael Schonwandt, sont idéalement pensés pour les instruments. Loin d’une transposition de plumitif, c’est une création.

Intense folie

Audacieuse mais pas iconoclaste : le compositeur était collecteur de musiques, c’est bien sa démarche, atmosphères, danse, théâtre des affects. Violent et tendre. Le violon est roi, tzigane, mais pas seulement, et le piano maître du jeu. Aux prodigieuses envolées du cor succèdent les hallucinantes acrobaties de la clarinette. En bis, la Danse n°5actualise la folie, les défis d’une phrase distribuée et toute neuve. On espère une intégrale car ce quatuor de choc, au-delà de l’exploit, fait vivre la beauté. Pour tous.

La réaction : Oui.

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Démos chante l’harmonie musicale et sociale

Par Michèle Fizène, Midi Libre du 7 avril 2018

Bilan. Les enfants musiciens du projet éducatif ont joué mercredi à l’Opéra Comédie.

On n’a jamais vu tant d’enfant sur la scène de l’Opéra, tant de frémissements dans la salle : il y a une autre lumière, une autre chaleur que lors des grands concerts. Le projet Démos, démarche musicale à vocation sociale, qui a débuté en 2010 à la Cité de la Musique et s’enracine à Montpellier 3M depuis près d’un an, a dévoilé mercredi ses acteurs et leurs guides, musiciens ou travailleurs sociaux. Les jeunes phalanges bénéficient d’un accès à la musique et aux instruments prêtés qui doit favoriser leur insertion sociale. Ils sont 105, de 7 à 12 ans, recrutés à La Paillade, Hauts-de-Massane, Val-de-Croze, Celleneuve, Près-d’Arènes, ais aussi Castries et Cournonterral. Fiers d’eux, encouragés par leurs familles.

Un moment officiel réjouissant

En l’absence du maire Philippe Saurel, retenu, Bernard Travier, vice-président de Montpellier 3M, présente cette émouvante cohorte. Tels de bonnes fées, Valérie Chevalier et Michael Schonwandt (OONM), Thierry Mathieu (CAF), Patrick Pouget (CRR) célèbrent l’ « amour de la vie » que porte le projet, et l’élue Isabelle Marsala participe à la remise des diplômes. Moment officiel réjouissant et impressionnant.

Pour cette fête partagée le « Branle de champagne n°5 » de Claude Gervaise est donné en version dansée puis orchestrale. Les adultes se mêlent aux enfants – Bernard Travier prend sa clarinette. Le chef Jérôme Pillement mène aussi la biguine « Touloulou », et le maritime « Encor et hop ». L’orchestre CRR/UPV qui réunit étudiants du conservatoire et de l’université prend le relai avec la « Symphonie n°1 » de Beethoven, menée par Patrick Pouget. Dans ce gros enjeu, d’efforts et d’engagement, la tension fait regretter la spontanéité des petits. Projet à suivre : on retrouve ces enfants l’an prochain, pour la suite de leurs aventures musicales. La « Domostration » très convaincante n’était qu’un début.

La réaction :

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Demos, enfin la mixité à l’Opéra !

Par Caroline Arbouet, La Gazette du 12 avril 2018

Mercredi 4 avril, concert des enfants des quartiers à l’Opéra Comédie.

Grand jour pour la centaine de musiciens en herbe du projet Demos porté par la Philharmonie de Paris. Les enfants de 8 à 12 ans issus de quartiers défavorisés (la Paillade, Celleneuve, ou le Petit-Bard), de Castries et de Cournonterral se produisent sur la grande scène de l’Opéra Comédie, devant une salle comble composée de leurs parents et d’habitués.En tee-shirt violet floqué Demos, ils commencent par une danse, un branle double de Claude Gervaise, puis enchaînent avec un chant antillais Touloulou sous la baguette du chef d’orchestre d’Opéra Junior, Jérôme Pillement, avant de s’emparer de leurs instruments qui leur sont prêtés pendant trois ans. Haut bois, basson, flûte traversière, trombone, violon, violoncelle, cors ou trombones : accompagnés par des animateurs sociaux qui eux aussi se sont mis à la musique et par des professionnels du conservatoire, ils jouent le branle double de Gervaise puis reprennent le chant de marin Encore et hop.

Les enfants répètent depuis à peine un an. Alors, forcément, les notes ne sont pas toujours justes, et le tempo est parfois un peu hésitant. Mais qu’importe !Au-delà de la prouesse musicale, le public est surtout venu applaudir une superbe aventure collective et sociale, qui, à voir les sourires de tous, a réussi son pari : faire venir la musique classique aux enfants des quartiers et faire venir les quartiers à la musique classique.Comme entendu à la sortie, « ça fait du bien d’apporter un peu de couleurs à l’Opéra ».

La réaction : « Enfants des quartiers », « quartiers défavorisés », « animateurs sociaux », « aventure collective et sociale », « mixité », « chant antillais », « un peu de couleurs à l’Opéra »… Manque : « JE SUIS CHARLIE ».

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Shirley et Dino sont les invités de Folies Lyriques au Domaine d’O !

Par Montpellito, ToutMontpellier du 9 avril 2018

Faisons un rêve, comme on dit dans l’opérette : et si l’Italie, à cent trente ans de distance, faisait retentir son bel canto chez Fellini ? Donizetti ne le savait pas mais, pour cette édition des Folies d’O, il va réaliser ce prodige. Pour le bel canto, pas de doute, il savait : les pyrotechnies vocales, il les dévidait comme on respire. Mais Fellini, cette Italie insouciante et grinçante à la fois, cette dolce vita en sursis ?

Vendredi 6 avril 2018, une conférence de presse en présence de Shirley et Dino a dévoilé l’opéra-opérette qui sera à l’affiche de Folies d’O, les 4, 6 et 8 juillet prochain. Pour cette douzième édition, Montpellier Méditerranée Métropole finance ce Festival lyrique, avec un partenariat maintenu avec le Département de l’Hérault.

Shirley et Dino dont les Montpelliérains avaient adoré l’hilarant King Arthur, signent la mise en scène de La Fille du régiment de Donizetti. Et dans cette histoire de cantinière qui annonce déjà Offenbach avec ses chœurs ponctués de rataplan-plan-plan, c’est la grande comédie italienne qu’ils voient. Ce sont les Nouveaux Monstres, les Vitelloni. Qui pousseraient des contre-ut. Une fille, un régiment mais tous les bonheurs ! Le livret du célèbre opéra, désuet, est revu par les deux artistes, les compositions musicales sont par contre conservées pour une œuvre transposée dans les années 1950, en Italie. La Fille du régiment, ce sera votre rendez-vous estival sous le ciel étoilé du Domaine d’O.

Autre bonne nouvelle, pour cette édition 2018, un spectacle supplémentaire est proposé la soirée du 5 juillet : Dino fait son crooner, Shirley fait sa crâneuse. Les parents de Gilles, alias Dino, sont italiens. Tout petit, il écoute ces magnifiques mélodies que diffuse le transistor réglé sur la station Radio Italia, pendant que la Mama fait les pâtes en chantant. Come prima, Da une lacrimasulviso, Tu vuo' fa' l'Americano, Bella Ciao !... Entre deux chansons, on retrouve le duo dans ses improvisations. Tout peut arriver !

La Fille du régiment de Donizetti

Amphithéâtre du Domaine d’O - Montpellier

Mise en scène Shirley et Dino

Nouvelle production

Coproduction : Folies lyriques, Opéra Royal de Wallonie-Liège et Opéra Grand Avignon

Musique Gaetano Donizetti

Opéra-comique en 2 actes

Créé à Paris à l’Opéra-comique le 11 février 1840

Direction musicale Jérôme Pillement

Conception mise en scène, décor, costumes et vidéo Shirley et Dino

Lumières Jacques Rouveyrollis

Vidéo ID Scènes

Vidéastes Julien Meyer et Julien Cano

Marie Anaïs Constans

Tonio Julien Dran

Sulpice Lionel Lhote

Marquise de Berkenfield Julie Pasturaud

Hortensius / duchesse de Crakentorp Jean-Vincent Blot

Chœur de l'Opéra national Montpellier Occitanie, direction Noëlle Gény

Orchestre national Montpellier Occitanie

Spectacle en français, surtitré

Les 4, 6 et 8 juillet 2018 à 22 heures

BILLETTERIE EN LIGNE

Dino fait son crooner, Shirley fait sa crâneuse

Amphithéâtre du Domaine d’O - Montpellier

Avec Shirley et Dino

Guitare Alvaro Bello

Percussions Benoist Raffin

Saxophone Arnaud Sacase

Piano Vadim Sher

Lumières Jacques Rouveyrollis

5 juillet 2018 à 22 heures

BILLETTERIE EN LIGNE

La réaction : Oui.

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Vous aimez Lakmé ? Vous aimerez Kassya

Par Yvan Beuvard, ForumOpera du 9 avril 2018

Le Festival Radio France – Occitanie – Montpellier, dont la programmation officielle et complète ne sera dévoilée que dans un peu plus d’un mois, nous réserve déjà son lot de surprises vocales. La réjouissante Périchole, dirigée par Marc Minkowski (le 11 juillet) n’en est pas vraiment une, mais sera suivie d’un récital plein de promesses, où Marianne Crebassa sera accompagnée par Fazil Say (12 juillet). Issé, pastorale de Destouches, ravira les amateurs de baroque (le 18 juillet) tout comme Reinoud van Mechelen (le 20). Ambroisine Bré nous  fera découvrir un beau programme de mélodies françaises (le 24). Les chœurs de la Radio lettone et de Radio France seront fréquemment sur le pont.  La découverte devrait être Kassya (le 21) : après le triomphe de Lakmé, Léo Delibes disparut sans pouvoir achever son ultime opéra. Massenet s’en chargea. Mais depuis un siècle, c’est à peine si son nom est mentionné dans les ouvrages musicaux. Pour ressusciter cette œuvre créée en 1893, soit deux ans après la mort de Delibes,  sera réunie une distribution qui paraît idéale (Véronique Gens, Cyrille Dubois, Alexandre Duhamel, Anne-Catherine Gillet), dirigée par Michael Schønwandt. Enfin, une exhumation humoristique (le 26) due à Hervé Niquet, les Cris de Paris, sorte de poème symphonique de Jean Georges Kastner dont on découvrira peut-être un jour l’œuvre lyrique.  Des rendez-vous à ne pas manquer !

Ville Montpellier (Festival)

La réaction : Oui.

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Luciano Pavarotti, avatar de Sainte Blandine

Par Sylvain Fort, ForumOpera du1er avril 2018

Il est pour les artistes lyriques un ennemi plus redoutable que l’intonation approximative, que le trou de mémoire, que l’aigu hasardeux. Et cet ennemi, c’est le graillon. Je ne connais pas de tue-l’amour plus puissant que le graillon. Car le grand sortilège de l’opéra, c’est bien de nous abstraire du monde réel. Tout n’y est que fable, et hallucination consentie. Et la voix d’opéra est elle-même la porte d’entrée dans ce règne onirique tant elle s’éloigne, et travaille inlassablement à se distinguer, de l’usage ordinaire de la voix.

Pour ceux qui ne cèdent pas à ses artifices, elle figure en bonne place dans les registres tératologiques. Pour ses adeptes, elle est la sublimation de l’expression humaine, s’arrachant au plancher dégoûtant du son plat, gris, blanc, incolore, rauque, mal dégrossi, disharmonieux, banal, inintéressant, qui sort du gosier de nos semblables. Et puis : le graillon. Le charme immédiatement se rompt. C’est quelque chose comme la vile nature qui reprend ses droits, sans prévenir. La gorge, lieu où se taille le diamant, redevient en un instant la muqueuse glaireuse et baveuse du quidam. Le graillon est une flatulence lyrique. C’est la physiologie

assassinant la fantasmagorie. C’est le down brutal du fumeur de crack. Tout d’un coup tout redevient laid.

L’angoisse du graillon est au cœur du travail vocal. Toute la technique du chanteur vise – l’expression est assez courante – à « effacer la gorge ». La voix passe « par-dessus ». Il n’est pas de défaut plus grave qu’une voix « engorgée ». Ainsi, le chant lyrique est cette contradiction permanente : il faut soigner, protéger, gérer le lieu où se forge le son (la gorge, les muqueuses, les cordes vocales), pour mieux le faire oublier. On y pense tout le temps, mais pour qu’il disparaisse. Les voix les plus chéries sont celles qui s’extirpent le mieux de cet ancrage physiologique : les voix qui s’envolent, celles qui tutoient le ciel – les aigus – et celles même qui nient l’origine corporelle de toute voix par une forme de conquête de l’éther – les voix blanches des enfants, les voix fabriquées des contre-ténors.

Qui ne voit que ce travail vocal répond à une préoccupation morale voire spirituelle ? Où certains effacent la contingence corporelle par la perfection de l’esprit, l’artiste lyrique l’efface par la perfection physique. Le corps efface le corps. La gorge annule la gorge. La voix élimine son enveloppe charnelle. Elle monte au ciel. Elle devient l’analogue de l’Esprit. Elle est extase. Elle est culte. Et cette ascension est encore plus fabuleuse lorsqu’elle est celle d’un corps gros. Car le corps gros émettant une voix d’empyrée est le comble de ce supplice paradoxal, l’achèvement absolu de ce travail de soi contre soi. C’est pourquoi il est fou d’éliminer les gros des scènes d’opéra : ce sont les meilleurs témoins de la transcendance qui s’y manifeste. Les gros sont les martyrs de la scène lyrique comme les très jeunes filles fournissent le contingent des saints chrétiens. Luciano Pavarotti, avatar de Sainte Blandine.

Le graillon est l’anti-climax qui défait non seulement la beauté du chant, mais compromet son envol, et transforme en spectacle de cirque ce qui doit être assomption sacrificielle. Le graillon, c’est le taureau qui, au lieu de mourir proprement dans l’arène, pousse un cri déchirant nous rappelant que le noir symbole de la mort rédemptrice est un bestiau comme les autres. De même, un chanteur d’opéra peut être gros, maigre, suant, empoté, mal peigné, mal attifé, pas bien beau, pas très intelligent, mais il y a une chose que nous ne lui pardonnerons jamais : être un bestiau comme les autres. 

La réaction : Commentaires sur ForumOpera :

MaffiOrsini

Rassurez-vous, Sylvain Fort, le graillon n'est pas une fatalité pour les chanteurs lyriques ! Les professionnels apprennent à le combattre. La grande Julia Varady explique cela très bien : "Je suis enrouée car je suis fatiguée. Mais, en chantant centrée, on peut dominer la fatigue, se défaire des mucosités que la fatigue met dans la voix." Film/Bruno Monsaingeon/2008/"Julia Varady/Le passage du flambeau"/medici.tv. Je rajoute : à appliquer, même sans être arrivé à l'enrouement.

micaela

Je n'ai pas tout compris à propos de ce "graillon", et surtout il n'est question que des registres aigus; Le problème doit pourtant se poser aux basses et barytons, et aux mezzos et contraltos.Pour le reste, la morale de l'histoire semble être effectivement du type "qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse"...

Chantal Beckmann micaela

Ouf...je ne suis pas la seule ! Et le rapport Ste Blandine, la torturée et L. Pavarotti ?

Iris Ft Chantal Beckmann

Pour moi, mais ça n'est bien entendu que mon point de vue, l'éditorial rend hommage aux sacrifices consentis par les chanteurs d'opéra pour obtenir les résultats que nous admirons tant. Pour parvenir à nous donner l'illusion que c'est facile, que cela va de soi, alors qu'en fait c'est une bataille de chaque instant, et sans répit, car s'ils font preuve du moindre relâchement, ils se retrouvent à la merci d'incidents tels que "le graillon".

C'est aussi une invitation à la bienveillance, parce que nous ne sommes pas tous capables de tels sacrifices, et parce que ce que nous tolérons pour nous-mêmes ou pour d'autres, nous avons souvent tendance à le blâmer quand ils en sont victimes.

Pavarotti devait effectivement souffrir pour chanter comme il le faisait, surtout quand sa santé a commencé à lui poser des problèmes. De là à le comparer avec Sainte Blandine... Désormais je vais avoir du mal à ne pas l'imaginer en toge blanche, serré dans un filet, avec les lions (et sans doute aussi un ours) vautrés sur le sable rougi des arènes de Vérone, tandis que dans les gradins des lyricomanes regardent Easy Rider qui va charger.... OK, j'arrête.

micaelaChantal Beckmann

Aucun, pour moi. Au mieux, c'est archi-capillotracté.

Stefano P Chantal Beckmann

J'avoue que cet édito m'a laissé aussi un peu dubitatif : le glissement qui s'opère entre le graillon puis la corpulence du chanteur ne m'a pas paru très clair ; il me semble que tout dépend de l'aura de l'artiste, qui fait que sur la scène on oublie complètement cet aspect pondéral : Pavarotti, Caballé, Horne, Meade aujourd'hui ; en revanche, je trouve ça plus gênant avec Sartori, chez qui le côté sacrificiel est toujours beaucoup plus apparent que l'assomption...

micaela Stefano P

Disons que quand c'est bien interprété on oublie les physiques ingrats ou ne correspondant pas au personnage. Par contre la beauté d'un(e) interprète ne fera pas oublier un chant disons décevantEt effectivement passer du graillon (d'ailleurs pas vraiment défini ou décrit) au physique des artistes, pour finir sur Pavarotti = Ste Blandine (non, les premiers martyrs, de toute façon, n'étaient pas tous de toutes jeunes filles -quid de St André ? St Etienne ? St Sébastien ? par exemple), c'est un raisonnement bien tortueux.

PS D'accord sur la chaussure et le chemin : même un simple promeneur citadin ne dirait pas ça...

grimaldi d

Excellent! en résumé, si j'ai bien compris, le graillon est au chanteur ce que le "scrupulus" est à la "caliga". qu'importe le flacon pourvu qu' on est l'ivresse, qu'importe la chaussure si le chemin est beau?....

Stefano P grimaldi d

"qu'importe la chaussure si le chemin est beau" : c'est sûrement pas une parole de randonneur, ça...

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Carmen à Toulouse, entre authenticité et tradition

Par Charlotte Saulneron, ResMusica du 10 avril 2018

Toulouse. Théâtre du Capitole. 06-IV-2018. Georges Bizet (1838-1875) : Carmen, opéra-comique en quatre actes sur un livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy. Mise en scène : Jean-Louis Grinda. Décors : Rudy Sabounghi. Costumes : Rudy Sabounghi et Françoise Raybaud Pace. Lumières ; Laurent Castaingt. Vidéo : Gabriel Grinda. Avec : Clémentine Margaine, Carmen ; Charles Castronovo, Don José ; Dimitry Ivashchenko, Escamillo ; Anaïs Constans, Micaëla ; Charlotte Despaux, Frasquita ; Marion Lebègue, Mercédès ; Christian

Tréguier, Zuniga ; Anas Seguin, Moralès ; Olivier Grand, Le Dancaïre ; Luca Lombardo, le Remendado ; Frank T’Hézan, Lilas Pastia. Chœur et maîtrise du Capitole (chef de chœur : Alfonso Caiani). Orchestre national du Capitole, direction : Andrea Molino

« L’oiseau rebelle » de Bizet n’a pas détourné Jean-Louis Grinda d’une mise en scène bien trop sage pour cette nouvelle production présentée à Toulouse. Charge donc à Andrea Molino, avec à l’appui une distribution vocale homogène et convaincante, de mener l’œuvre dans sa version originale, avec l’élan et la séduction qu’elle mérite.

À Toulouse, indéniablement, la nouvelle production de Carmen ne fait pas preuve d’une grande originalité : alors qu’on a retrouvé Carmen dans l’espace il y a peu à Montpellier, thérapeutique à Aix-en Provence ou meurtrière à Florence, c’est le grand retour des espagnolades et du clinquant hispanique dans le Sud-Ouest. Une mise en scène traditionnelle de Carmen : ce n’est pas en soi une tare, cela peut même faire preuve d’un appréciable tempérament vu les temps qui courent. Mais quand elle est si peu inspirée… À croire que Jean-Louis Grinda fut trop accaparé par les rebondissements des Chorégies pour fouiller au mieux les aventures de l’illustre bohémienne. Nous voilà donc dans l’univers du célèbre film réalisé par Francesco Rosi, le metteur en scène choisissant de défendre un simple et classique flash-back en dévoilant dès les premières mesures du prélude l’assassinat de la cigarière. Ici, grâce à un étau de fonte, les lieux sont plus évoqués que véritablement définis : une arène pour que Carmen devienne le taureau projeté sur le mur de pierre en second plan ? Une prison pour que le besoin de liberté de la Carmencita frappe avec violence les esprits ? Un labyrinthe qui ne peut amener que vers une fin tragique ? Un projecteur sur les vérités cachées grâce aux vidéos projetées sur la structure ? Le décor unique de Rudy Sabounghi rehausse une vision par ailleurs bien trop classique pour qu’on y adhère véritablement, celle-ci étant caractérisée principalement par la présence d’une jeune danseuse de flamenco, le double de Carmen, qui donne en effet de jolies images, mais sans plus.

Le choix du Théâtre du Capitole de défendre la version originale, retrouvée dans les combles de la Salle Favart miraculeusement préservée de l’incendie de 1887, est mieux mené. Ce n’est plus la version entièrement chantée de bout en bout, mais bien l’alternance stricte entre airs et dialogues parlés ou mélodrame bien caractéristique d’un opéra-comique qui est proposée. Certaines parties des dialogues ont été coupées pour plus de rythme, mais le passage du parlé au chanté est parfaitement assuré, chose délicate à réaliser pour des chanteurs lyriques comme

l’exprimait si justement Thomas Jolly à l’occasion de Fantasio dans le théâtre où Carmen fut créé.

Heureusement, Carmen est un opéra de chef d’orchestre, destiné à un orchestre coloré et varié. C’est avec une jubilatoire désinvolture et une direction vibrante et sensible qu’Andrea Molino à la tête de l’Orchestre national du Capitole, aborde la terrible plainte orientale et inexorable, comme la luminosité incandescente du premier thème du prélude. Tant de vie et d’élan pour l’une des musiques les plus connues du répertoire qui n’a pourtant pas fini de révéler tous ses mystères ! De leur côté, les choristes et la maîtrise du Capitole assurent sans faille des parties musicales difficiles : sans temps mort, d’une mobilité extrême, tous les chœurs vivent dans l’ouvrage de Carmen.

Carmen aussi est un rôle difficile, et même si Clémentine Margaine se révèle une respectable Carmen, en choisissant d’orienter son personnage vers une héroïne diabolique plutôt qu’une jeune femme simplement éprise d’émancipation, la mezzo retranscrit avec brutalité la personnalité de la bohémienne par des provocations trop souvent dépeintes avec une excessive agressivité et assez peu de sensualité. La prestation vocale pâtit de ce parti pris. Dans un rôle de séduction où la couleur de la voix est aussi importante que la technique vocale, le constat fait l’année dernière à Bastille reste malheureusement d’actualité : des respirations gênantes dans sa habanera « L’amour est un oiseau rebelle » et une ligne de chant brouillonne proviennent certainement d’une fougue trop peu canalisée… En revanche son timbre chaud et velouté, ses graves sombres, ses aigus percutants et la conviction de l’artiste soutiennent à eux seuls une interprétation somme toute convaincante. À ses côtés, Charles Castronovo livre une prestation où tout est joué avec finesse et tact. Du doux attachement pour sa mère et sa patrie aux élans guerriers face à son amour enflammé, il est capable de passer d’un lyrisme pur à une sombre menace, caractéristique d’un excellent ténor lyrique à la française, pour un Don José voulant posséder Carmen bien plus que l’aimer.

Ardemment applaudie à juste titre aux saluts, Anaïs Constans incarne en Micaëla autant le dévouement héroïque que la respectabilité bourgeoise. Entre timidité et tendresse, la soprano, forte d’une voix ample et riche, dévoile avec conviction la nature juvénile de son personnage, alors qu’Escamillo est pourvu du chant solide de Dimitry Ivashchenko pour un torero charismatique. À défaut d’une mise en scène réjouissante, c’est à une estocade musicale que l’on a droit actuellement dans la ville rose.

Crédits photographiques : © Patrice Nin

La réaction : Commentaire sur ResMusica :

Michel LONCINPlutôt une mise en scène "classique" que les aberrations pseudo "inventives" se multipliant à l'envi !!!

Reding-hourcade J'y vais dimanche prochain après le concert de demain de Dmitri Korchak.Castronovo est un des meilleurs Do Jose actuel, les couleurs sombres, l'ambitus large mais tirant sur la tessiture de baryton donne une force incroyable à son Faust récent. Je l'ai raté à Operabuffs à l’école de jeunes chanteurs américains en Californie avec une Shelley O' connor sublime Carmen en version concert ou il était magnifique. I hope the best.Anaïs Constant déjà entendue en concert m'avait subjuguée précédemment par des aigus lumineux alors que la critique trouve dans ce Carmen ses aigus trop tendus et un peu stridents. On verra ! wait and see!Sur les 6 Carmen que j'ai entendues et vues sur scène, pour le moment je garde Elina Garanca en tête et juste après Antonnacci, les deux pour la beauté de leur voix et un engagement scénique a toute épreuve.

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Décès de Jean-Claude Malgoire

Par Christophe Rizoud, ForumOpera du 14 avril 2018 L’Atelier Lyrique de Tourcoing, qu’il administrait depuis sa création en 1981, a la tristesse d’annoncer le décès de Jean-Claude Malgoire aujourd’hui, samedi 14 avril, à l’âge de 77 ans. Hautboïste, musicologue et chef d'orchestre, fondateur en 1966 de La Grande Écurie et la Chambre du Roy, un des premiers ensembles de musique sur instruments d'époque en France, Jean-Claude Malgoire était un défricheur du répertoire baroque. Il a dirigé et enregistré un nombre important d’opéras dont beaucoup d’inédits à l’époque (Rinaldo de Haendel ; Alceste de Lully...). On doit notamment à cet infatigable visionnaire un des premiers enregistrements d’un opéra de Vivaldi, bien avant le raz-de -marée Bartoli. En 1992, alors la partition d’origine n’a été redécouverte qu’en 2003, il avait inventé son

propre Motezuma à partir de récits et d’airs authentiques. Exemple, parmi beaucoup d’autres, de la vitalité qu’il a su insuffler à la musique baroque pour qu’elle retrouve le rang dont le temps l’avait injustement déchue.

Selon sa volonté, la saison 2018-19 de l’Atelier Lyrique de Tourcoing est maintenue.

Jean-Claude Malgoire © Danielle PierreArtiste Malgoire, Jean-ClaudeVille Tourcoing

La réaction : Commentaire sur ForumOpera :

Iris Ft C'est une triste nouvelle, que j'apprends ici à Venise, où j'avais découvert son Montezuma.Qu'il repose en paix et soit remercié pour tout le bonheur que son travail a apporté.

Stefano P Que l'aigle du génie vivaldien le conduise sur ses ailes généreuses au Paradis des musiciens...

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LE LIVRE

L’Homme sans qualités, de Robert Musil

C’est lui, Robert Musil

Début : « I. D’où, chose remarquable, rien ne t’ensuit.On signalait une dépression au-dessus de l’Atlantique ; elle se déplaçait d’ouest en est en direction d’un anticyclone situé au-dessus de la Russie, et ne manifestait encore aucune tendance à l’éviter par le nord. Les isothermes et les isothères remplissaient leurs obligations. Le rapport de la température de l’air et de la température annuelle moyenne, celle du mois le plus froid et du mois le plus chaud, et ses variations mensuelles apériodiques, était normal. Le lever, le coucher du soleil et de la lune, les phases de la lune, de Vénus et de l’anneau de Saturne, ainsi que nombre d’autres phénomènes importants, étaient conformes aux prédictions qu’en avaient faites les annuaires astronomiques. La tension de vapeur dans l’air avait atteint son maximum, et l’humidité relative était faible. Autrement dit, si l’on ne craint pas de recourir à une formule démodée, mais parfaitement judicieuse : c’était une belle journée d’août 1913. »

Fin (inachevée) : « 128. L’utopie de la mentalité inductive, ou de l’état social donné. (Etudes)

(..)

Les possibilités de réorganisation auxquelles songe Ulrich sont :1) Remplacer l’idéologie close par l’idéologie ouverte. Trois bonnes vraisemblances au

lieu de la vérité, un système ouvert.2) Donner pourtant à l’idéologie ouverte une loi supérieure l’induction come but.3) Prendre l’esprit come il est : quelque chose de jaillissant, de florissant, qui n’aboutit

jamais à des résultats fixes. Cela conduit finalement à l’utopie de l’autre vie.Supplément : A partir des chapitres du journal, l’utopie de la vie motivée et l’utopie de l’ « autre état » vont vers leur liquidation. Reste en dernier (l’ordre de succession étant inversé) l’utopie de la mentalité inductive, donc de la vie réelle ! C’est sur elle que s’achève le livre. » (???)

La réaction : Robert Musil

Robert Musil (/ˈmuː.zɪl/, /ˈmuː.sɪl/), né le 6 novembre 1880 à Klagenfurt en Carinthie et mort le 15 avril 1942 à Genève, est un ingénieur, écrivain, essayiste et dramaturge autrichien.

Né au sein de la génération expressionniste allemande, Robert Musil est surtout connu pour son premier roman Les Désarrois de l'élève Törless (1906) et pour son roman inachevé L'Homme sans qualités (2 tomes, 1930-1933). Ce roman a suscité peu de réactions lors de sa publication au début des années 1930 et n'a été redécouvert que dans les années 1950 grâce à Adolf Frisé qui en édita une version remaniée, en trois tomes. Cette œuvre est considérée comme un des romans fondateurs du XX e siècle, avec À la recherche du temps perdu de Marcel Proust et Ulysse de James Joyce, selon les mots de l'écrivain Thomas Mann, qui admira toujours le travail de Robert Musil. En effet, le lecteur y « trouve exprimée, en termes plus forts et plus complexes que nulle part ailleurs, cette aspiration du début du XX e siècle à redéfinir une culture, une spiritualité sur les ruines du passé, ce regret d'une totalité mythique perdue ».

Mais Robert Musil est aussi connu pour d'autres écrits : d'autres romans, des essais d'analyse politique ou psychologique, deux pièces de théâtre, et une série de nouvelles regroupées dans le recueil  Œuvres pré-posthumes. Pour beaucoup de spécialistes, ses écrits ont pleinement participé à la création de la modernité littéraire en plus de faire éclater le cadre romanesque.

Son esthétique littéraire est fondée sur le pouvoir de l'observation quasi-scientifique et sur l'analyse des faits humains et des sensations, à la recherche de ce qu'il nomme « la structure essentielle des choses ». Le problème de la connaissance l'a profondément marqué, à tel point que Musil a abandonné une brillante carrière d'ingénieur pour celle d'écrivain et de philosophe. Pour son traducteur français, le poète Philippe Jaccottet, « Musil est un sceptique, […] il est partagé entre sa fascination pour la science, la rationalité et la poésie, et même la mystique », se voulant le témoin d'une civilisation à l'agonie car désenchantée.

Biographie

Une œuvre autobiographique

La vie de Robert Musil est très mal connue. C'est essentiellement par le biais de son  Journal, que l'écrivain a régulièrement nourri de réflexions et de notations autobiographiques, qu'il est possible d'éclairer certains épisodes marquants de la vie de Musil, ainsi que la genèse de ses écrits. Marie-Louise Roth précise que les 32 Cahiers de son Journal « sont un document d'une valeur psychologique, historique et philosophique de premier ordre ». De plus, Musil a toujours été un émigré, un « noble outsider » selon ses propres mots, et a vécu entre Klagenfurt, Steyr, Vienne et Berlin.

Premières années

Robert Matthias Musil est né le 6 novembre 1880 à Klagenfurt en Autriche-Hongrie. Il est le fils d'Alfred Musil (1846-1924) originaire de Temesvar (actuellement Timişoara en Roumanie dans la province du Banat) et ingénieur en mécanique, et d'Hermine Musil (1853-1924) née Bergauer et originaire de Linz. Les personnalités de ses parents influencent son caractère et son esthétique littéraire : « Mon père avait l'esprit clair, ma mère l'avait tout à fait brouillon » explique l'écrivain. Musil est le second enfant du couple ; sa sœur aînée prénommée Elsa meurt à l'âge d'un an. Musil en fait dans ses écrits une présence, source de fantasmes, et objet d'un « culte ».

En septembre 1882 la famille Musil quitte la ville de Klagenfurt car le père prend la direction de l'école professionnelle technique de Komotau en Bohême, à Steyr (Haute-Autriche). Ses parents se lient d'amitié avec Heinrich Reiter qui marquera, par sa présence envahissante auprès de sa mère surtout, les relations affectives de Robert Musil. En effet, s'instaure au sein de la famille une relation triangulaire.

En 1886, Musil est victime d'une maladie nerveuse d'origine cérébrale et fera deux rechutes durant l'année scolaire 1889 - 1890. Il entre néanmoins en 1890 au collège de Steyr mais en janvier 1891 la famille déménage de nouveau à Brünn (Brno). Son père est nommé professeur de mécanique rationnelle et de génie mécanique, à

l'École polytechnique de la ville. Musil y fait la connaissance de Gustav Donath, de deux ans son aîné, ami d'enfance et fils d'un collègue de son père. Musil est un enfant rebelle à l'éducation ; ses parents décident donc de l'envoyer en pension, à l'école militaire d'Eisenstadt. En septembre 1894 il entre au lycée militaire pour jeunes officiers Mährish-Weisskirchen (à Hranice).

Ces années formeront la trame de son premier roman Les Désarrois de l'élève Törless, et premier succès littéraire.

Débuts littéraires

En septembre 1897, Musil entre à l'école polytechnique de Brünn en construction mécanique. Il commence à tenir son Journal, « forme la plus commode, la plus indisciplinée »selon ses mots. Sa vie littéraire commence également, par la lecture de Friedrich Nietzsche, de Novalis, de Fiodor Dostoïevski, de Ralph Emerson, de Maurice Maeterlinck et d'Aristote (la Poétique notamment), auteurs l'ayant considérablement influencé confesse-t-il. Il écrit aussi des poèmes et des ébauches de pièces dramatiques mais aucune trace n'en a été conservée. En 1899 il rédige son premier manuscrit qu'il intitule Monsieur le Vivisecteur et qui jette déjà les bases de son esthétique littéraire et notamment le thème de l'observation scientifique de la vie. La même année il tombe amoureux de Valérie (c'est le nom qu'il lui donne dans ses Journaux) et dont le nom réel est Paula Ulmann, une actrice de Brünn. Le10 novembre 1899, il réussit son premier examen d'État en vue d'obtenir son diplôme d'ingénieur.

En 1900 il développe ses premiers contacts littéraires. Il rencontre des écrivains de Brünn comme Karl Hans Strobl et Franz Schamann. Il tente de participer à une lecture publique organisée par la ville mais celle-ci est annulée. Musil lit néanmoins une de ses créations, Paraphrases, en mars 1901 lors d'une autre lecture publique. Ses lectures se diversifient : il lit Emmanuel Kant, Peter Altenberg, Richard von Schaukal, Rainer Maria Rilke, Stefan George, Hugo von Hofmannsthal et Charles Baudelaire. Il a une liaison avec Herma Dietz, futur modèle du personnage de Tonka dans la nouvelle du même nom. La même année, il est atteint d'une  maladie vénérienne d'origine inconnue. Le 18 juillet 1901, il obtient son diplôme d'ingénieur en mécanique mais le 1er octobre il décide d'effectuer son service militaire comme volontaire, dans le 49e régiment impérial et royal d'infanterie « Freiherr von Hess » à Brünn. Il y reste jusqu'au 30 septembre 1902 et lit abondamment Nietzsche pendant cette période.

En 1902 son journal s'enrichit de diverses lectures et annotations (dont les Cours scientifiques populaires du philosophe positiviste Ernst Mach, les réflexions de Gabriele D'Annunzio, la théorie esthétique de Friedrich von Schiller notamment). La lecture du roman de Leopold Andrian, Le Jardin de la connaissance le conduit à une écriture toute personnelle et complaisante proche du romantisme. Il note ses états d'âmes et ses sentiments et sensations avec minutie. En octobre de la même année, il effectue un volontariat d'un an comme assistant du professeur Julius Carl von Bach de l'école polytechnique de Stuttgart, et ce jusqu'en1903. Musil qualifiera cette période comme étant celle de l'ennui, en dépit d'une relation avec une femme cultivée, Stéphanie Tyrka, qui devient un temps son égérie.

En janvier 1903, Musil est nommé lieutenant de réserve. Il accomplit une période militaire d'un mois au casernement de Brünn, du 15 avril au 12 mai. En août il travaille sérieusement au roman Les Désarrois de l'élève Törless. Il esquisse aussi les premiers jets d'un roman autobiographique qui préfigure L'Homme sans qualités et qu'il intitule temporairement « Travaux préliminaires pour un roman ». Musil lit aussi beaucoup et étend sa culture littéraire aux romantiques et classiques allemands, ainsi qu'aux écrivains contemporains. En octobre 1903, il reprend des études à l'Université Humboldt de Berlin, souhaitant avoir une formation en sciences humaines. Il s'inscrit en philosophie et en psychologie expérimentale aux cours de Carl Stumpf (premier semestre de l'année universitaire 1903 - 1904). Il entretient toujours sa relation avec Herma Dietz qui étudie également à Berlin.

Activité scientifique et premier succès littéraire

En 1904, Musil publie deux articles dans la revue scientifique de Munich Natur und Kultur : « Machines énergétiques pour la petite industrie » et « Le Chauffage des pièces d'habitation ». Il complète ses lectures littéraires (Maurice Maeterlinck et son essai Le Trésor des humbles le marquent particulièrement) et surtout philosophiques (dont Husserl, Recherches logiques). Le 16 juin il obtient l'examen de Maturité du lycée d'État de

Brünn et commence des études littéraires. Il y rencontre un étudiant en philosophie de l'art, Gustav Johannes von Allesch (1882-1967) avec qui naît une profonde et durable amitié. Une correspondance débute entre les deux hommes. Musil rencontre également Richard von Mises et Erich von Hornbostel.

En 1905, Musil fréquente Alice Charlemont, fille d'un peintre de cour viennois et amie, puis fiancée, de Gustav Donath. Celle-ci souffre de schizophrénie, ce qui fascine Musil qui la peindra sous les traits de Clarisse dans L'Homme sans qualités. Il termine par ailleurs la rédaction des Désarrois de l'élève Törless, dont il envoie le manuscrit à divers éditeurs de Berlin, Vienne et Iéna. Parallèlement, il le fait lire au célèbre critique berlinois Alfred Kerr qui effectue des retouches, y voyant un ouvrage prometteur. Musil continue de lire, principalement des essais (ceux d'Ellen Key, Épanouissements de l'âme par l'art et de Ralph Emerson, Essais et surtout celui de Jacob Burckhardt, La Culture de la Renaissance en Italie). En décembre l'éditeur Wiener Verlag souhaite publier son roman Les Désarrois de l'élève Törless.

En 1906, Musil fait la connaissance de Martha Marcovaldi, sa future femme, née Heimann (21 janvier 1874 - 24 août 1949). Martha est alors peintre élève de l'impressionniste allemand Lovis Corinth et vit à Berlin séparée de son second mari Enrico Marcovaldi (elle s'était mariée une première fois avec son cousin Fritz Alexander). À cette époque, Musil travaille sa thèse, portant sur le philosophe positiviste Ernst Mach. Il met au point un « chromatographe », en collaboration avec son ami Johannes von Allesch, destiné à étudier la perception des couleurs. En octobre paraît son premier roman, Les Désarrois de l'élève Törless, chez Wiener Verlag. La critique élogieuse publiée le 21 décembre dans le quotidien berlinois Der Tag augmente les ventes de l'ouvrage. Les Désarrois de l'élève Törless est inspiré de ses années de lycée militaire : l'intrigue évoque les rapports ambigus et malsains qu'entretiennent entre eux les élèves de l'école W. Néanmoins, Musil refuse toute référence autobiographique. Ce livre rencontre un grand succès critique et donne à Musil l'espoir de pouvoir vivre de sa plume.

En 1907, la mort d'Herma Dietz est l'occasion pour Musil de revenir, dans son journal, sur son passé. Il le décrit comme une « période de basse-eaux où il ne faisait pas le difficile ». S'esquisse chez lui la volonté de créer une esthétique nouvelle, fondée sur le travail. Il redouble d'activité sur sa thèse et passe son « rigorosum » (examen oral) en philosophie, physique et mathématique le 27 février 1908. Le 14 mars il soutient sa thèse en philosophie, intitulée Pour une évaluation des doctrines de Mach. Il publie fin 1908 dans la revue expressionniste Hyperion éditée par Franz Blei et Carl Sternheim sa nouvelle La Maison enchantée. Franz Blei voit en lui un futur grand écrivain et soutient son travail. Il lui propose notamment de publier des articles anonymes dans sa propre revue, Der lose Vogel, ainsi que d'autres, signés cette fois, dans la revue Summa. Musil entame une intense correspondance avec Franz Blei qui se poursuivra jusqu'en 1938. Il envisage de poursuivre ses études jusqu'à la thèse d'État, dans la perspective d'une carrière universitaire.

En 1909, Musil refuse pourtant le poste d'assistant d'Alexius Meinong proposé par l'université de Graz. L'écrivain préfère travailler à son drame, Les Exaltés qui ne sera publié qu'en 1921. Il rencontre Ludwig Klagesqui lui inspirera le personnage de Meingast dans L'Homme sans qualités. En 1910, Musil postule en vain comme critique à la revue Berliner Zeitung am Mittag. Il continue d'écrire et travaille parallèlement sur deux nouvelles : La Tentation de Véronique la Tranquille et L'Accomplissement de l'Amour. Il en éprouve un réel plaisir qui transparaît dans son journal : « Ce qui importe, c'est l'énergie passionnée de la pensée » dit-il. En novembre il fait un voyage, en compagnie de Martha, en Italie, à Rome où il termine sa nouvelle L'Accomplissement de l'Amour. Il termine la seconde en janvier 1911, à Vienne. Il travaille comme bibliothécaire de seconde classe de l'université technique de la ville dès mars 1911. Le 1er mars il publie un article « L'obscène et le malsain dans l'art » dans la revue expressionniste Pan dirigée par Alfred Kerr.

Le 15 avril 1911 Musil épouse Martha Marcovaldi, après que celle-ci a divorcé. En juin, ses deux nouvelles sont publiées conjointement sous le titre de Noces chez l'éditeur Georg Müller à Munich. Il lance l'idée et les premiers jets d'un roman satirique qui s'intitulerait La terre au-dessus du Pôle Sud ou de la Planète Ed, projet qui ne sera jamais terminé.

En 1912, Musil publie plusieurs articles anonymes sur l'art, l'esthétique ou l'éthique, dans la revue Der lose Vogel : « Souvenir d'une mode », « Penthésiléiade », « Le Spirituel, le modernisme et la métaphysique » et « La Fuite de Gabriel Schilling dans le monde ». Cette première série sera suivie en 1913 de trois autres articles : « À Propos des livres de Robert Musil », « Fécondité morale » et « L'Homme mathématique ». En mars il souffre de

troubles cardiaques et digestifs d'origine nerveuse ; il est soigné par le psychiatre viennois Otto Poetzl. Musil souhaite pouvoir vivre de ses écrits et arrêter de travailler à la bibliothèque technique universitaire («  Technische Hochschule ») de Vienne. Il promet à son éditeur de terminer un roman et une pièce de théâtre. Cette dernière plaît particulièrement au dramaturge Barnowsky, directeur du Lessing-Theater de Berlin, qui souhaite la présenter. Musil prend donc une série de congés à son travail et se rend à Berlin. En septembre, Musil se rend de nouveau à Rome ; ses impressions donnent naissance à quelques courts textes réunis sous le titre Images, preuve que Musil domine dorénavant son style et son univers. Marie-Louise Roth explique ainsi que : « En 1913 — année à laquelle remonte la genèse de la nouvelle — l'écrivain est devenu maître de son moi […]. Il va consacrer ses efforts à l'étude de la vraie nature de l'homme. » Le voyage sur la mer Adriatique avec Martha lui inspire un chapitre de L'Homme sans qualités. La même année, Musil publie plusieurs articles dans des revues spécialisés : « Politique en Autriche » dans Die Aktion, « Analyse et synthèse » dans Révolution, « Confession politique d'un jeune homme. Un fragment » dans Die Weißen.

En 1914 Musil change d'éditeur. Samuel Fischer réédite Les Désarrois de l'élève Törless et Noces. La première version du Papier tue-mouches est publiée sous le titre Été romain dans la revue Die Argonauten. Musil rencontre par ailleurs l'industriel allemand Walther Rathenau (1867 - 1922) qui inspirera le personnage d'Arnheim dans L'Homme sans qualités. En février, Musil décide de démissionner de son poste de bibliothécaire et devient rédacteur de la célèbre revue littéraire berlinoise Die Neue Rundschau. Il s'installe donc à Berlin, accompagné de Martha. Il publie dans sa revue plusieurs essais et chroniques littéraires : « Notes sur une métapsychique » qui est une critique du livre de Walther Rathenau De La mécanique de l'esprit. Il écrit aussi la critique du Soutier des Contemplations de Franz Kafka et des Histoires de Robert Walser. Il rencontre en mars le poète Rainer Maria Rilke chez l'éditeur Samuel Fischer ; Musil décide de lui dédicacer son recueil Noces.

« Berlin, août, guerre »

La déclaration de guerre, en août, bouscule la vie de Musil. « La guerre fondit sur moi comme une maladie, comme une fièvre qui l'accompagne » dit-il. Dans son Journal, l'écrivain note à ce propos : « Berlin, août, guerre ». Il quitte Berlin pour être mobilisé en Autriche comme lieutenant de réserve. Il prend le commandement de la 1re compagnie du 24e bataillon de marche de l'armée territoriale austro-hongroise cantonné à Linz. Il demande à être transféré en Galicie mais il est envoyé sur le front italien, au Tyrol du Sud.

Dès lors les écrits de Musil examineront la guerre et ses conséquences pour la civilisation, sur la pensée et sur l'art. En septembre, son essai « Européanité, guerre, germanité » paraît dans sa revue. Les années suivantes voient Musil être transféré d'un camp militaire à un autre. En février  1915 il est cantonné à Levico Terme alors qu'en mai il est près de Trient à Palai. Les notes prises lors de ces cantonnements donnent naissance à la nouvelle Grigia. Le 22 septembre 1915, à Tenna, lors d'un combat, Musil est miraculeusement épargné. Cet événement, auquel il donne le nom de l'« épisode de la flèche volante » est à l'origine de la nouvelle Le Merle. L'intensité des combats culmine en novembre. Le 1er du mois Musil participe à la quatrième bataille de l'Isonzo, près de Descla-Prapotno à la frontière italienne. Il est décoré de la médaille militaire de bronze avec palmes.

En 1916, la guerre s'enlise, donnant naissance à la « guerre de positions ». Musil est cantonné près d'Arabba mais le 14 mars il tombe malade, souffrant d'un ulcère accompagné de gingivite et de pharyngite. Il est transféré à Corvara, puis à l'hôpital militaire de Bruneck. Le 20 mars, il est transféré à celui d'Innsbruck et enfin le 8 avril à Prague-Karolinenthal pour une neurasthénie dépressive où il fait la rencontre de Franz Kafka. Remis sur pied, le 20 avril Musil est détaché du front et est nommé rédacteur du journal militaire Die Soldaten-Zeitung le 9 juillet 1916. Il y écrit des textes anonymes. Il reste à ce poste un peu moins d'un an car le 15 avril 1917 le journal est dissout et Musil est envoyé auprès du commandement de l'armée d'Isonzo à Adelsberg en Slovénie. Promu capitaine le 17 novembre 1917, il passe la fin de la guerre à Vienne au Kriegpressequartier où il est chargé de défendre le moral des troupes. Il devient également rédacteur du premier numéro du journal nationaliste La Patrie (Die Heimat) paru le 1er mars 1918.

L'expérience de la guerre sera pour lui décisive, de 1915 à 1917 il note des anecdotes de guerre dans deux petits carnets, Petit Cahier de notes I et Petit Cahier de notes sans numéro, autant d'impressions et d'idées qui formeront la trame de son chef-d'œuvre, L'Homme sans qualités. De cette époque date aussi l'esquisse des romans autobiographiques comme L'Archiviste, Transport des blessés et Le Diable et l'adoption d'un style nettement satirique.

Renommée littéraire

La signature de Robert Musil.

Le 22 octobre 1917 le père de Musil est anobli. Robert Musil devient par conséquent Edler von Musil (jusqu'à 1919), et le 1er novembre il est promu capitaine. Son séjour en Slovénie est à l'origine de deux textes : Enterrement dans un village slovène et Les Exaltés. Il souhaite finaliser ce dernier à Adelsberg, à la campagne, mais le 18 mars 1918 il est détaché au service de presse de l'armée à Vienne. Il y rencontre d'autres intellectuels et écrivains : Franz Werfel, Egon Erwin Kisch, Albert Paris Gütersloh et Franz Csokor. Il se voit confier la rédaction de l'hebdomadaire Heimat, et ce jusqu'au 15 décembre. Parallèlement il écrit pour la revue pacifiste Der Friede et devient membre d'une société secrète fondée par un de ses amis, Robert Müller, nommée « Katakombe ». En novembre il signe avec d'autres écrivains comme Lou Andreas-Salomé, Kurt Hiller, Arthur Holitscher, Kasimir Edschmid, Annette Kolb, Kurt Pinthus, Kurt Wolf et d'autres, le manifeste du « Conseil politique des travailleurs de l'esprit » publié par la suite dans la revue Das Ziel en 1919. Musil écrit également un article dans la revue de Franz Blei, « La Connaissance chez l'écrivain : esquisse ».

En 1919 Musil travaille à son projet de roman. Son écriture devient davantage observatrice, voire scientifique. Il intitule provisoirement ce roman L'Espion. Il lit beaucoup d'essais politiques et sociologiques. Ses centres d'intérêts se déplacent du fait de son expérience de guerre, qui a durablement marqué sa vision du monde. Il publie en février une série d'articles politiques : « L'Autriche de Buridan » dans Der Friede et « Le Rattachement à l'Allemagne » dans Die neue Rundschau. En février il devient archiviste au service de presse du ministère des Affaires étrangères. Ce poste lui offre la possibilité d'écrire pendant les moments de temps libre ; il développe le manuscrit des Exaltés. Il refuse de remplacer Samuel Fischer en tant que rédacteur à la revue Die neue Rundschau. Il y découvre par ailleurs l'esprit nationaliste dont la critique se retrouve dans ses textes de cette période. Le 28 mai, sur l'invitation de Samuel Fischer, Musil participe à une nouvelle revue, Der Neue Merkur. De septembre à janvier, Musil se consacre entièrement à la rédaction des Exaltés. En février 1920 il publie en avant-première la fin du premier acte de sa pièce dans Die Blätter des Burgtheaters. Le 6 avril Musil et sa femme quittent Vienne et décident de prendre du repos à la campagne, dans la maison de la philanthrope Eugénie Schawarzwald, à Hinterbrühl. Musil y fait la connaissance d'hommes de lettres dont Egon Erwin Kisch. Martha quant à elle décide de travailler sur la traduction en allemand des nouvelles de Stendhal. En juin la rédaction de sa pièce, Les Exaltés, est terminée. Il demande l'intercession de diverses personnes dont Albert Paris Gütersloh pour la faire publier.

Le 2 septembre 1920 Musil est nommé conseiller au ministère des Armées. Il est chargé d'aider les officiers à réintégrer la vie civile. Il se passionne pour un nouveau sujet, la pédagogie naissante. Il lit les ouvrages du pédagogue autrichien Georg Kerschensteiner qui inspirera le personnage de Hagauer dans L'Homme sans qualités. Le pédagogue Friedrich Wilhelm Foerster, qu'il lit également, inspirera, lui, Lindner. En mars il publie un nouvel article dans la revue Der Neue Merkur, en réponse au livre d'Oswald Spengler, Le Déclin de l'Occident et intitulé « Esprit et expérience. Remarques pour les lecteurs réchappés du déclin de l'Occident ». En mars il devient critique littéraire et artistique pour la revue pragoise de langue allemande, Die Prager Presse. La revue, qui naît en 1921, lui permet de travailler son style critique, d'autant plus qu'elle est considérée comme antipatriotique, étant francophile. En juillet Les Exaltés est publié chez Sybillen-Verlag à Dresde. Le Literaria-Almanach de Vienne publie dans le même temps un avant-texte d'un chapitre de L'Homme sans qualités, sous le titre de Leona. En novembre Musil et Martha emménagent à Vienne, dans la Rasumofskygasse. Sa nouvelle Grigia paraît dans la revue Der Neue Merkur.

Considérations politiques et nouvelle esthétique littéraire

En 1922, Musil publie un écrit technique et scientifique dans une revue militaire : « La Psychotechnique et ses possibilités d'adaptation à l'armée ». Il écrit un texte politique également, « L'Europe désemparée ou petit voyage

du coq à l'âne » dans la revue Ganymed. Jahrbuch für die Kunst. Il entre en vie politique en adhérant à la Schutzverband deutscher Schriftsteller in Wien. D'obédience pacifiste voire socialiste, cette « Société des écrivains allemands de Vienne », sera dissoute par les nazis et remplacée par la Reichsverband Deutscher Schriftsteller en 1935. En mission à Berlin en juillet, il y rencontre l'éditeur Rowohlt. Il passe la fin de l'été à Koserow sur l'île d'Usedom sur les rives de la mer Baltique et qui sera à l'origine de l'écriture de Pêcheurs au bords de la Baltique. Fin septembre, il quitte son poste de critique à la Prager Presse pour celui de critique de théâtre au quotidien Deutsche Zeitung Bohemia de Prague. Sa nouvelle Tonka est publiée dans la revue Der Neue Roman. Le créateur de la revue Die Fackel, et critique littéraire connu pour sa rudesse, l'écrivain Karl Kraus attaque Alfred Kerr en 1911. Musil défend Kerr et, dans son essai « L’obscène et le malsain dans l’art » publié dans Pan le 1er mars 1911, dresse un portrait au vitriol de Kraus qui devient dès lors pour l'écrivain un modèle du « dictateur de l'esprit »43. Par la suite, Musil ne cesse d'attaquer Kraus, et particulièrement dans les années 1930, dans ses Journaux, l'utilisant pour constituer des personnages types de dictateur.

En février 1923, Musil est remercié par le ministère des Armées ; il perd de ce fait tout revenu fixe et ce jusqu'à la fin de sa vie. Il prend plusieurs contacts avec des revues afin de diversifier ses revenus. Trois journaux (Prager Presse, Prager Tagblatt et Tribuna) publient ses textes dont quelques écrits scientifiques ainsi qu'une scène de sa seconde pièce, Vincent et l'amie des personnalités. L'éditeur Rowohlt publie sa nouvelle La Portugaise alors que Grigia paraît chez Müller à Potsdam44. L'été 1923, Musil séjourne sur l'île de Sylt où il lit Ludwig Klages, Kosmogonisches Eros. Il y écrit un texte, Tempêtes sur Sylt qui paraît le 20 septembre dans le quotidien viennois Der Tag. Il reçoit en septembre le prix Kleist pour Les Exaltés. Le 26 novembre, Musil est élu vice-président de la Schutzverband deutscher Schriftsteller in Wien qui change de nom et devient la Schutzverband deutscher Schriftsteller in Österreich. Il conservera cette fonction jusqu'en 1928.

Autographe de Thomas Mann à Robert Musil.

Le 4 décembre 1923 une représentation de sa pièce Vincent et l'amie des personnalités est donnée au Berliner Lustspielhaus sous la direction de Berthold Viertel. Le24 janvier 1924 sa mère meurt à Brünn. En février paraît son recueil Trois femmes. Le 1er mai il reçoit un nouveau prix littéraire, le Kunstpreis der Stadt Wien. En juillet, il publie un article dans la Neue Merlur intitulé « La Fin du théâtre ». Sa pièce Vincent et l'amie des personnalités paraît chez Rowohlt. Le 1er octobre son père décède. En novembre, il remercie Rainer Maria Rilke pour son aide à la traduction en français des Désarrois de l'élève Törless, effectuée par Pierre Klossowski. Sous le titre de Contemporains, dans son Journal, Musil consigne des faits autobiographiques pour une utilisation éventuelle dans un roman. De 1924 à 1927 il travaille ainsi à deux premières versions de ce qui sera L'Homme sans qualités : Le Rédempteur (Der Erlöser) et La Sœur jumelle (Die Zwillingsschwester). Selon Marie-Louise Roth, ses difficultés financières commencent cette année-là.

En mars 1925 Musil publie son essai « Éléments pour une nouvelle esthétique. Remarques sur une dramaturgie du cinéma » dans le Neue Merkur. Il travaille à la relecture de son prochain roman La Sœur jumelle, premier titre pour L'Homme sans qualités et qui a pour but d'« apporter une contribution à la prise en charge de l'esprit dans le monde ». Le 30 avril 1926 est publiée son interview avec l'écrivain et critique Oskar Maurus Fontana dans la Literarische Welt. En juin, à Berlin, il est hospitalisé pour une intervention chirurgicale de la vésicule biliaire. La même année, l'Académie des Belles-Lettres allemande ne le reçoit pas comme l'un des siens, le « considérant trop intelligent pour être un véritable poète » selon Marie-Louise Roth. Il publie un texte autobiographique basé sur le monde de l'enfance, La Découverte de la famille.

Le 16 janvier 1927 Musil prononce un vibrant hommage lors des funérailles du poète Rainer Maria Rilke, au théâtre de la Renaissance à Berlin. En compagnie notamment d'Hugo von Hofmannsthal, Musil est à l'initiative d'une fondation Rainer Maria Rilke, chargée de promouvoir la littérature et la poésie de langue allemande. Durant son voyage à Berlin, Musil tente de trouver un travail lui laissant le temps de finir son nouveau roman, en vain. Il participe à cette occasion à une émission radiophonique, à la Berliner Funkstunde, où il lit des extraits de ses ouvrages. Il y rencontre le critique Alfred Kerr qui a joué un rôle dans son succès littéraire.

L'Homme sans qualités

En janvier 1928 la nouvelle Le Merle est publiée dans la revue Die neue Rundschau et le 8 avril Musil publie dans le quotidien Der Tag un extrait du futur roman L'Homme sans qualités intitulé Cacanie. Un fragment.

En janvier 1929 une longue maladie atteint Musil. En pleine rue il est pris de malaise. On lui diagnostique une « neurasthenia cordis », une dépression. Dès lors Musil est suivi par le psychologue Hugo Lukacs, élève d'Alfred Adler. Le 3 avril Les Exaltés sont joués au Theater in der Stadt de Berlin. La représentation de sa pièce ne correspond pas aux attentes de Musil, le metteur en scène Lherman ayant supprimé des passages. Musil s'oppose à ce que d'autres représentations aient lieu et obtient gain de cause au bout de quelque temps. Musil envisage par ailleurs de regrouper ses articles en un recueil d'essais. Le prix Gerhart Hauptmann lui est décerné.

L'année 1930 voit pour Musil la réalisation de la première version de l'œuvre magistrale qu'est L'Homme sans qualités, qui compte alors 650 pages. En mars l'auteur le dépose chez l'éditeur Rowohlt mais le roman ne sera imprimé dans un premier temps qu'à 5 000 exemplaires. Lors d'une interview pour le journal russe de Moscou, le Novy Mir, Musil explique qu'il travaille à « un tableau satirique et utopique de la culture occidentale moderne ». Le premier tome de L'Homme sans qualités sort en octobre. Les ventes évoluent favorablement en 1931 mais des désaccords financiers font que Musil dispose d'une faible rémunération pour la vente de ses ouvrages ; parallèlement, l'écrivain rédige un essai : « Lorsque Papa apprenait à jouer au tennis ». En novembre, Musil décide d'emménager à Berlin, à la pension Stern pour régler le différend avec son éditeur. Le banquier Arthur Rosin crée une « société Musil » à Berlin, réunissant les écrivains Curt Glaser, Erwin Hexner et Klaus Pinkus. En décembre, Thomas Mann déclare à la revue littéraire Das Tagebuch que le roman L'Homme sans qualités est le roman de l'année.

Le tome 2 de L'Homme sans qualités paraît l'année suivante. Le 30 janvier 1933, Musil, ayant des difficultés financières, reçoit d'un fonds spécial une subvention, grâce à l'entremise de Thomas Mann et d'Oskar Loerke. Après l'avènement au pouvoir d'Hitler, Musil rejoint Vienne. En octobre 1933, il envisage de changer d'éditeur, les différends avec Rowohlt se faisant de plus en plus intenses. Il a le projet de trouver également une revue étrangère, anglaise ou américaine, pour y publier des aphorismes de manière régulière, mais le projet échoue.

Le 1er janvier 1934 la « société Musil » de Vienne est créée et remplace celle de Berlin qui est dissoute. Le recours aux aphorismes lui donne le projet d'écrire une œuvre basée sur cette forme d'écriture, intitulée Notices, Fragments. Il a en tête également un autre roman, après L'Homme sans qualités, comportant davantage d'action. La Nouvelle Revue Française refuse de publier l'intégralité de L'Homme sans qualités et Musil refuse d'y faire des coupures ; le roman n'est donc pas publié en France, en dépit des éloges de Jean Paulhan et de Bernard Groethuysen. Musil tient ensuite à Vienne une conférence lors du vingtième anniversaire de la Schutzverband deutscher Schriftsteller in Österreich, intitulée « L'écrivain dans notre temps ». La lecture de Léon Tolstoï influence son écriture, et il pense à écrire un roman sur le modèle de Guerre et paix. Deux chapitres de L'Homme sans qualités sont publiés dans la revue française Mesures, aux côtés de textes d'autres grands écrivains. En mai, pour son projet de publier des aphorismes dans une revue, il prend contact avec Otto Kleiber, rédacteur en chef de la National-Zeitung de Bâle. Musil se rend du 21 au 25 juin à Paris, lors du Congrès international des écrivains pour la défense de la culture qui se tient à la Maison de la Mutualité, en compagnie de Brüno Fürst et d'Otto Pächt. Musil y fait une allocution peu remarquée puis rencontre brièvement André Gide. Le 16 novembre Musil donne lecture de son roman à Zurich ; Thomas Mann y assiste et écrit dans son Journal : « Haut niveau du roman de Musil. Parenté avec Proust ». L'écrivain Wolfgang Ystade, dans un entretien au journal Deutsche Zeitung du20 novembre 1935, regrette que le prix Nobel de littérature ait été délivré à Luigi Pirandello et non à Robert Musil. Il le propose par ailleurs comme futur candidat. En décembre Musil publie un recueil de textes courts et de nouvelles, regroupés sous l'intitulé d'Œuvres pré-posthumes aux éditions Humanitas de Zurich.

Plaque commémorative en l'honneur de Robert Musil à Brno, rue Jaselska.

Le 6 février 1936 Musil annonce à son éditeur Rowohlt la parution prochaine du troisième tome de L'Homme sans qualités. Victime d'un malaise lors d'une baignade au Diana Bad de Vienne, Musil tente d'obtenir une pension d'État, en vain.

Dernières années

En 1937, Musil publie Extrait d'un Rapial, recueil d'aphorismes, dans Die Rappen, annales de la maison d'édition Bermann-Fischer. Les 11 et 17 mars Musil tient devant la Deutscher Werkbund autrichienne une conférence, « De la bêtise », dont le texte est ensuite publié chez Bermann-Fischer qui devient son seul éditeur en juin de la même année, Musil ayant définitivement stoppé toute collaboration avec Rowolht. La somme prêtée par une fervente admiratrice et amie de Musil, Erna Fürst, permet de liquider, par le versement d'une indemnité, le contrat avec Rowolht. Son nouvel éditeur lance la publication du second tome de L'Homme sans qualités alors qu'un chapitre du roman est publié en janvier dans la revue d'exil Maß und Wert éditée par Thomas Mann. Il s'agit de la dernière publication de Musil de son vivant.

Après l'Anschluss, en mars 1938, l'éditeur de Musil quitte Vienne. L'écrivain signe alors ses lettres de pseudonymes afin de déjouer la censure. L'Allemagne refuse dès juillet les publications émanant de l'éditeur Bermann-Fischer, et les ventes des romans de Musil s'effondrent. Musil et Martha quittent alors Vienne et rallient la Suisse, s'installant à la pension Fortuna, à Zurich. Les motivations de Musil sont floues quant au caractère plus ou moins prolongé de cet exil : hormis ceux de L'Homme sans qualités, tous ses manuscrits sont demeurés dans son appartement de Vienne. La situation du couple est alors très précaire, Musil n'ayant plus ni revenus ni éditeur. Le couple est soutenu financièrement par la famille Mayrisch duLuxembourg et par les Church, mécènes coéditeurs de la revue française Mesures. Le sculpteur autrichien Fritz Wotruba et le pasteur Lejeune veilleront à ce que Musil, jusqu'à sa mort, ait de quoi vivre. En octobre1938 les Œuvres pré-posthumes sont interdites par les autorités autrichiennes et allemandes pour dissidence, comme tout le reste de son œuvre dès 1939. Musil, pacifiste dans l'âme, ne plaît pas aux nazis, d'autant plus qu'il est marié à une femme juive, il est « jüdisch versippt ». Par ailleurs son esthétique littéraire en fait un des « auteurs ennemis de l'Allemagne ».

Pris en charge par le Comité International pour le placement des intellectuels réfugiés à  Genève, Musil refuse néanmoins leur aide et son placement à la Villa Tourlaque près de Cannes. Musil réalise des lectures à Zurich, devant le Lyceum Klub. L'American Guild for German Cultural Freedom lui procure une bourse dès avril 1939 mais pour quelques mois seulement. En juin, Fritz Wotruba réalise son buste. Les Musil emménagent en juillet à Genève. Musil envisage de se rendre aux États-Unis afin de relancer la publication de ses œuvres. Le 17 octobre 1941 il écrit l'éloge funèbre de l'écrivain Arthur Holitscher ; il poursuit à cette époque son travail sur le troisième tome de L'Homme sans qualités.

Robert Musil meurt le 15 avril 1942, à l'âge de 61 ans, d'une congestion cérébrale, dans sa salle de bains. Le pasteur Lejeune qui l'a soutenu financièrement à la fin de sa vie prononce l'allocution funèbre, devant un comité de huit personnes. Ses cendres sont dispersées par sa femme Martha dans les alentours du Salève, près de Genève. En 1943, Martha Musil tente en vain de lancer une souscription pour la publication du tome 3 de L'Homme sans qualité ; elle meurt le 24 août 1949 à Rome. Ce n'est que dans les années 1950 qu'Adolf Frisé édite des extraits du roman et contribue ainsi de manière déterminante à sa redécouverte.

Le 10 avril 2011 la ville de Genève honore sa mémoire par la pose de son buste, réalisé par le sculpteur Bernard Bavaud, inauguré au cimetière des Rois en présence du conseiller administratif Manuel Tornare.

L'esthétique littéraire et les thèmes de Robert Musil

L'écriture comme science et connaissance

Selon Milan Kundera, dans L'Art du roman, « Musil et Broch firent entrer sur la scène du roman une intelligence souveraine et rayonnante ». L'œuvre de Musil est en effet particulièrement intellectuelle voire scientifique dans ses thèmes. Elle marque selon Marie-Louise Roth, spécialiste de Robert Musil, une étape décisive dans la littérature du XX e siècle. Par ailleurs, Musil a produit des romans, mais aussi d'autres formes littéraires comme le drame, la nouvelle, l'essai et le journal qui reflètent toutes ses préoccupations existentielles. Ses écrits scientifiques et techniques témoignent également de son esthétique personnelle, orientée vers l'observation des faits. Bien que de formation scientifique, Musil éprouve pour l'écriture un amour passionné : « Je tiens pour plus important d'écrire un livre que de gouverner un empire et plus difficile aussi ».

L'esthétique « musilienne » est également très érudite, résultat de l'assimilation de nombreuses autres pensées et lectures. Musil délivre la liste des auteurs l'ayant influencé dans une lettre du 1er décembre 1924 à Joseph Nadler parmi lesquels Ernst Mach qui fonda l'empirio-criticisme comme nouvelle méthode scientifique, le psychologue Carl Stumpf ou Nietzsche. Jamais la littérature ne fut aussi scientifique avant Musil et le philosophe Gabriel Marcel dira à son endroit : « Nous assistons en réalité dans le cas de Musil à une sorte d'expérimentation intérieure ». Les thèmes liés à la théorie de la connaissance sont également centraux. Les mathématiques (dont le nombre imaginaire) sont souvent une problématique pour l'auteur qui y voit le relativisme du savoir ; la sexualité aussi lui permet d'éprouver le monde des sensations à la façon d'un empiriste, Musil étant marqué par la psychanalyse et la psychologie.

L'esthétique de Musil est considérée comme « expressionniste », courant littéraire et artistique protéiforme allemand et autrichien né dans les années 1880 et 1890. Les Désarrois de l'élève Törless est ainsi considéré par l'écrivain Karl Otten comme le début du mouvement. Cependant, même si Musil a écrit de nombreux textes et essais pour des revues expressionnistes, il a toujours refusé d'être lu comme l'écrivain d'une école. Néanmoins les thèmes expressionnistes parsèment le travail de Musil et en premier lieu la conscience d'une fin de l'histoire ou d'une décadence de la civilisation. Selon Jean-Louis Bandet en effet les expressionnistes se définissent comme des « humanistes déçus », parmi lesquels Georg Heym, Ernst Stadler, Max Brod et surtout Franz Kafka que Musil rencontre à Prague.

Exploration de thèmes existentiels

Les thèmes abordés et traités par Robert Musil au sein de ses écrits sont tous du domaine de l'altérité et de la connaissance. En premier lieu, le thème du double regard caractérise selon Marie-Louise Roth sa vision du monde. Musil veut analyser tout ce qui se présente à lui, avec méthode et profondeur. Cette ambition commence avec son roman au titre caractéristique, Monsieur le Vivisecteur, ambition qui ne cesse de croître et de se faire plus précise tout au long de sa carrière d'écrivain. Les isotopies de la lumière, du regard, de la vue aussi sont partout dans ses écrits, culminant dans les nombreux petits épisodes de vivisection littéraire dont la plus citée est celle où, dans son Journal, Musil fait de l'étude d'une mouche un objet esthétique. Il y a chez Musil, comme chez James Joyce ou Marcel Proust auxquels les critiques le comparent souvent, une prédominance de l'esthétique du voir et de la perception, faite de « deux attitudes […] l'une critique qui vise l'enveloppe des choses, et l'autre, sympathique, qui pénètre dans la texture complexe de la vie ».

Le monde de l'enfance se retrouve par ailleurs tout au long de son œuvre et surtout dans ses nouvelles. Le Merle porte ainsi comme premier titre Voyage dans l'enfance. Cette période insouciante de la vie est pour Musil « un moyen d'évasion par le rêve et l'imagination. Elle est le rideau qui le sépare de la réalité quotidienne et préserve sa vie intérieure », autant d'échappatoires dont l'écrivain avait besoin pour faire face à son « ennui » de tous les jours, comme ingénieur puis comme bibliothécaire. Le thème de l'ennui est en effet récurrent, associé au conventionnel.

Le thème de l'accord harmonieux avec le monde forme un arrière-plan constant dans l'esthétique de Musil. Ce qu'il nomme l’« Autre État » forme un moment mystique pour l'écrivain. Cet état est une réunion des deux pôles, le rationnel, que Musil nomme, au moyen d'un néologisme, le « ratioïde », et l'irrationnel, le « non-ratioïde », qui est en quelque sorte la grille de lecture du monde.

Son œuvre

Thomas Mann.

Sans être particulièrement prolifique, Robert Musil a écrit de nombreux ouvrages, s'essayant à divers genres littéraires. La postérité retient surtout son roman L'Homme sans qualités, d'une longueur notable bien qu'inachevé, et admiré par nombre d'écrivains de sa génération, tels Thomas Mann ou Jean Paulhan. Si ce roman récapitule en somme les questionnements des œuvres précédentes, de nombreux critiques s'entendent pour avancer que chaque écrit de Musil est d'une grande qualité littéraire. Pour Stéphane Gödicke, Jean-Pierre Cometti ou Marie-Louise Roth, l'écrivain a proposé une nouvelle conception du roman : « Musil [a] opér[é] une redéfinition du champ littéraire en même temps qu'une révolution de l'art du roman, doté de nouveaux pouvoirs cognitifs ».

Romans, nouvelles et pièces de théâtre

Le corpus littéraire de Musil comprend des pièces de théâtre : les Exaltés en 1921 et Vincent et l'amie des personnalités en 1923 mais aussi des œuvres en prose dont la majorité est regroupée dans le recueil des Œuvres pré-posthumes datant de 1936. Celles-ci témoignent de la richesse et de la finesse du travail d'écriture de Musil. Cesnouvelles, centrées sur des événements vécus comme l'épisode, repris dans Le Merle, où Musil faillit mourir le 22 septembre 1915, préparent L'Homme sans qualités.

Mais c'est surtout son premier roman, Les Désarrois de l'élève Törless publié de 1906, qui démontre le mieux l'art de Musil. Mêlant narration et digression métaphysique de toutes sortes, Musil analyse l'entrée dans l'adolescence du jeune Törless, à l'école W. Les thèmes de l'homosexualité et du pouvoir, de la connaissance et de l'absolu s'entrechoquent au sein d'une action maîtrisée composée de descriptions rapides et sensibles.

Deux nouvelles tenant pratiquement du roman sont publiées à part des Œuvres pré-posthumes : Noces (1911) et Trois Femmes (1924). Elles révèlent la sensibilité de Musil pour l'élément féminin, sorte d'« alter-ego » salvateur. Dans ces nouvelles, comme plus tard dans L'Homme sans qualités, l'ironie de Musil, qu'il nomme « ironie constructive », se déploie.

« Dès sa jeunesse, l’écrivain autrichien se révèle particulièrement intéressé par l’étude des comportements animaux, comme en témoignent les nombreux titres d’ouvrages zoologiques qu’il répertorie dans ses Journaux » explique Nathalie Petibon dans Bestiaire de L’Homme sans qualités de Robert Musil. Vers 1916 et 1917, il projette d'écrire un livre exclusivement consacré aux animaux, qu’il intitule Bestiaire.

L'univers littéraire de Musil a souvent été qualifié d'« utopiste » dans la mesure où chacun de ses écrits est un laboratoire pour une pensée nouvelle, mêlant intellect et sensation. Le professeur des universités, et spécialiste de Robert Musil, Jean-Pierre Cometti parle ainsi de « l’utopie de L’Homme sans qualités », roman qui s'apparente à une « expérience romanesque ».

Essais divers

Portrait du peintre Albert Paris von Gütersloh par Egon Schiele

Musil écrivit de nombreux essais, sur des sujets variés : (« Esquisse de la connaissance de l'écrivain », 1918), l'art (« L'Obscène et le malsain dans l'art », 1911), le cinéma (« Éléments pour une nouvelle esthétique. Remarques sur une dramaturgie du cinéma », 1925), la science (« L'Homme mathématique », 1913) ou la politique.

Cependant, ses essais furent principalement consacrés à l'examen de la crise que vivait le monde européen et occidental. C'est le cas dès 1920 dans L'Autriche de Buridan et L'Annexion à l'Allemagne ou en 1921, à travers Esprit et expérience, L'Europe en détresse et surtout Théâtre de symptômes. Musil s'oppose ainsi au système en vigueur et voit dans la guerre et les phénomènes de masse les signes avant-coureurs de la fin de la civilisation. « C'est surtout le théâtre qui lui apparaît comme le symbole de cette crise de civilisation du vingtième siècle »92. Selon Stéphane Gödicke, Musil est un anarchiste qui est « convaincu que les vecteurs de la politique (hommes, institutions, idées) participent d'un mécanisme d'oppression de l'individu ».

Ses essais d'analyse socioculturelle sont relayés par des réflexions au sein de ses romans et nouvelles, notamment dans les Considérations désobligeantes, qui forment la deuxième partie des Œuvres pré-posthumes. La littérature traverse selon lui une crise, et de là naît son intérêt pour la psychotechnique, en 1922. Il publie en effet un essai intitulé La psychotechnique et sa possibilité d'application dans l'armée autrichienne (Psychotechnik und ihre Anwendungsmöglichkeit im Bundesheere). La psychologie constitue pour lui un nouvel outil pour comprendre et examiner l'individu et la masse, par l'écrit.

L'Homme sans qualités.

Œuvre majeure de Musil, L'Homme sans qualités a fait l'objet de plusieurs éditions successives. L’édition française de 1957 reposait sur celle que publia Adolf Frisé, l’éditeur allemand, en 1952. Elle était constituée, pour la partie posthume, d’un « montage » passablement arbitraire, destiné à produire l’équivalent d’une intrigue romanesque, malgré le caractère fragmentaire et inachevé des matériaux utilisés. Ces matériaux (variantes, esquisses, notes, etc.) avaient été laissés dans un état de totale indétermination par Musil au moment de sa mort. L’Homme sans qualités est un roman inachevé et cet inachèvement ne tient pas seulement à l’absence d’une « fin », sur la nature de laquelle Musil était pris dans des incertitudes qui ajournèrent constamment la publication de la deuxième partie du roman. On a beaucoup glosé sur cet inachèvement. La première édition d’Adolf Frisé en masquait la nature. La seconde, qui date de 1978, offre une présentation des matériaux posthumes qui dissipe heureusement cette impression. Alors que la première édition française avait été réalisée sur la base de l'édition de 1952, la deuxième édition, réalisée par Jean-Pierre Cometti en 1994, refond entièrement la partie posthume, de manière à dissiper toute illusion, et à donner au lecteur une vision plus juste du « chantier Musil ». Elle repose sur des choix à la fois thématiques et chronologiques, en renonçant à retenir la totalité des matériaux dans leur indescriptible foisonnement. Si une chose est sûre, c’est que cette partie, quoique inachevée n'en éclaire pas moins l’entreprise musilienne d’une indispensable lueur, dans la mesure où elle laisse entrevoir l’issue les questions sur lesquelles s’ouvre le pari qui, dans la première partie, conduisait Ulrich, le personnage principal, à se mettre en congé de la vie. Ce qu’il y avait d’intellectuel dans ce pari, pour ne pas dire de radicalement « mental », se prolonge dans une autre expérience qui répond à l'une des préoccupations majeures de l’auteur, tant sur le plan intellectuel que littéraire : en finir avec les dualismes qui opposent l’intellect et la sensibilité, réconcilier le « senti » et le « mental ». L’écriture elle-même, dans cette deuxième

partie, en témoigne et elle en est transformée ; elle réalise une singulière alliance dont il n’y a que très peu d’exemples en littérature. Le public français est demeuré longtemps réticent à l'œuvre de Musil, pour des raisons qui tiennent probablement à la réputation d'intellectualisme qui n'a cessé de l'accompagner sa vie durant. La première partie de L'Homme sans qualités a certainement arrêté plus d'un lecteur, tout comme les nouvelles de Trois femmes ou sa pièce Les Exaltés. Son traducteur : Philippe Jaccottet, initialement séduit par cette œuvre puissante et originale, s'attacha à en donner très vite une traduction dont la beauté et la justesse s'accordent avec la singularité de l'écriture musilienne. (Wikipédia)

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