ONOFF

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Musique L’OSMOSE BITCH WALES Spectacle TEMPS DANSE ET IMPRO Sciences L’HOMO LYCEUS SAPIUS SAPIUS Le magazine du Festival des lycéens et des apprentis d’Aquitaine 9, 10, 11 mai 2012 - Rocher de Palmer (Cenon) COUPS D’ÉCLATS

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ON-OFF est le magazine réalisé par les jeunes du Centre de Presse à l'occasion du Festival des Lycéens et des Apprentis 2012. Il retrace les moments forts de ce grand rendez-vous au travers de reportages, photos et interviews.

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MusiqueL’osmose Bitch WaLes

Spectacletemps danse et impro

SciencesL’homo Lyceus sapius sapius

Le magazine du Festival des lycéens et des apprentis d’aquitaine 9, 10, 11 mai 2012 - rocher de palmer (cenon)

coups d’écLats

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Vous êtes né à Chazelles-sur-Lyon dans la Loire, est-ce là où vous avez passé votre jeunesse ?Oui, jusqu’en 3e, puis à Saint-Etienne au lycée. Mon village natal, industriel, était la capitale de la chapellerie.

Avec du recul, quel genre de jeune étiez-vous ?Peut-être un peu taciturne, un peu réservé, déjà très amoureux de la nature. En fait je suis jardinier de formation et de qualifica-tion ! (rires).

Faites-vous encore du jardinage ?Plus trop maintenant, mais je suis « chas-se, pêche, nature et modernité »! (rires) Je suis chasseur-cueilleur…

Une chanson qui a marqué votre jeu-nesse ?Ma liberté de Georges Moustaki… Jean Ferrat, Brassens, Brel… Ce n’est pas tout jeune ! Mais tout le monde réécoute ça maintenant.

Une idole ? Une star ?A l’époque, c’était Lino Ventura.

Pratiquiez-vous une activité cultu-relle ou sportive ?J’ai fait beaucoup de sport, de l’athlé-tisme.

Etant jeune, vous intéressiez-vous à la politique ? Un peu oui, ma région d’origine était une région de résistance pendant la guerre. C’est la terre de Raymond et Lucie Aubrac. Elle était d’ailleurs venue à une édition du Festival des lycéens. Ça avait été un grand moment d’émotion. J‘ai été entouré par cette histoire. Je pense que c’est à partir de là que j’ai eu envie de faire de la politique.

Si vous aviez eu l’occasion de parti-ciper à ce festival, quel projet auriez-

vous présenté ?Quelque chose autour de l’Histoire. Peut-être en tournant un petit documentaire sur des témoignages d’engagements.

Qu’est ce qui a marqué votre jeunesse ?J’ai passé une partie de ma jeunesse dans une ferme. J’ai beaucoup de souvenirs liés à la campagne. Au lycée, je m’occupais du club cinéma, j’étais derrière la cabine mais je ne voyais pas tous les films. Je me rappelle simplement avoir fait le mur du lycée Claude-Fauriel où j’étais interne, le soir où j’ai réussi mon bac. On est rentré très tard, on a escaladé les murs et les en-ceintes gigantesques. C’était compliqué de faire le mur !

Quelles sont les différences entre les jeunes d’aujourd’hui et ceux de votre génération ?Peut-être qu’on avait la volonté de sortir de son milieu familial, moi je viens d’un milieu ouvrier. On sent que les jeunes d’aujourd’hui ont plus de difficultés. Quand on vous regarde, on voit de l’insou-ciance et en même temps un monde plus dur, au sens qu’on va dans une société qui déclasse plus vite qu’elle n’intègre. Il y a aussi les nouvelles techniques de com-munication qui sont un élément nouveau par rapport à ce que j’ai vécu.

A notre âge, auriez-vous aimé avoir accès à internet ou avoir un télépho-ne portable ?Mais bien sûr, j’étais interne dans le lycée et j’attendais avec impatience les lettres que je pouvais recevoir parce que c’était un élément de communication extraordi-naire avec l’extérieur… et on écrivait à l’époque.

n Claire Errandonea, Maina Garrigues, Ju-lia Ravailhe, Elena Aroztegui, Lycée Saint-Louis Villa Pia (64) et Charles Supery,lycée Tivoli (33).

« Je suischasseur-cueiLLeur… »Alain Rousset, président du Conseil régional

d’Aquitaine, a accepté de nous confier

quelques anecdotes sur sa jeunesse et ses

années lycées. Interview.

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sommaireRéunissant des passions dejeunes lycéens et apprentis,Le Festival, lieu de partageet d’amour pour l’art,Exposant sous différentesformes, tout en donnant envie,Des prestations de talent faceà leur auditoire.En musique, théâtre ou en danse,En photo, impro ou en sciences,L’écriture prend tout son sens !

Cette 13e édition du Festival des lycéens et des apprentis est marquée par la naissance du magazine ON/OFF L’Œil du Festival. Il est réalisé par une trentaine d’élèves venus de toute l’Aquitaine. Leur défi : produire 44 pa-ges en trois jours top chrono. La matière ne manque pas.Cette année, des jeunes inspirés par leur art et leurs convictions se révèlent et apprivoi-sent les scènes et les salles du Rocher de Palmer à Cenon, près de Bordeaux, d’une main de maître dans les domaines de la musique, du théâtre, des sciences, de la danse, du slam, de la mode, de la photo et de la vidéo.Les apprentis journalistes du pôle presse écrite ont couvert les quelque 250 événe-ments de manière surprenante, dans l’es-poir de vous offrir un magazine riche en bonne humeur et en spectacles. Comme ce festival haut en couleur. C’est une jeunesse curieuse qui a travaillé d’arrache-pied sur ce projet. Nos enquêteurs vous donnent des informations uniques sur l’espèce qu’est le jeune d’aujourd’hui. Autres exclus, nous dé-cryptons un projet top secret, mené par des apprentis chimistes : le Bateau propre et nous vous révélons que Cenon a détrôné Milan et Paris en tant que capitale de la mode.L’inspiration et le dynamisme de nos artistes en herbe de plusieurs pays n’est pas en res-te. La performance de certains groupes a même dépassé le cadre du Festival comme Be Quiet, déjà habitué à la scène et au pu-blic. Le Festival reste un vrai tremplin.Une fois de plus (la 13e !), nos jeunes prou-vent que le travail et le divertissement s’épousent à merveille. Avec succès, les jeunes ont mené une parfaite conquête de leur Rocher d’adoption, garantissant un Festival gorgé de surprises.

Mots qui dansent,Poètes acteurs,

Jeunesse qui chante.

n Alister Faudemer, Césarie BoohLycée François-Magendie (33)n Charles SuperyLycée Tivoli (33)n Sabrine KhinibillaLycée Montesquieu (33)

ÉDITO

the artists2 n interview d’alain rousset

4 n L’envol des maçons

mode6 n En mode majeur8 n Les tops On/Off10 n Nos codes à nous11 n 3 days/3 looks

musique12 n La musique dans la peau14 n L’osmose Bitch Whales16 n Le slam de Chicago à Palmer …18 n To be or not to Be Quiet20 n Carnet de voyage

spectacLe24 n Temps danse26 n  Match d’impro:

A vos marques … prêts … impros !

28 n L’espoir en mouvement30 n portfolio

internationaL32 n La brigade légère de l’international34 n Comment voyager gratos35 n Mais… un lycéen ça voyage comment ?

sciences36 n Un malabar, ça vous dit ?

38 n Trois filles dans un bateau

39 n dans les yeux

40 n  Les médias dictateurs des temps modernes

42 n  documentaire animalier : homo lyceus sapius sapius

44 n Les coulisses du Festival en Bd

Nombre d’exemplaires : 3500 ex.Directeur de publication : Conseil régional d’Aquitaine Comité de rédaction : Noémie Poulain de Lafontaine, lycée Etienne-Restat (47) ; Marine Debladis, lycée Etienne-Restat (47) ; Lorène Le Danvic, lycée Etienne-Restat ; Victoria Monsel, lycée Grand-Air (33) ; Marine Buttay, lycée Grand-Air (33) ; Sarah Vinot, lycée Grand-Air (33) ; Margot Garmendia, lycée Grand-Air (33) ; Sabrine Khinibilla, lycée Montesquieu (33) ; Charles Supery, lycée Tivoli (33) ; Baptiste Vareille, ly-cée St-Joseph de Tivoli (33) ; Sanaa Janane, lycée Margue-rite-Filhol (47) ; Manon Petit, lycée Marguerite-Filhol (47) ; Alison Trebossen, lycée Marguerite-Filhol (47) ; Anne-Lise Allaoua, lycée Marguerite-Filhol (47) ; Eloïse Malartre, lycée Marguerite-Filhol (47) ; Hanane Mansrit, lycée Marguerite-Filhol (47) ; Laura Yebra, lycée Marguerite-Filhol (47) ; Alister Faudemer, lycée Magendie (33) ; Césarie Booh, lycée Ma-

gendie (33) ; Camille Martaud, lycée Georges-Leygues (47) ; Jeanne Lebastard, lycée Georges-Leygues (47) ; Mathilde Blayo, lycée Georges-Leygues (47) ; Pauline Laurent, lycée Georges-Leygues (47) ; Lucie Berthomé, lycée Georges-Leygues (47) ; Sarah Bernadet, lycée Georges-Leygues (47) ; Elena Aroztegui, lycée Saint-Louis-Villa-Pia (64) ; Julia Ra-vailhe, lycée Saint-Louis-Villa-Pia (64) ; Mathilde Lombard, lycée Saint-Louis-Villa-Pia (64) ; Maina Garrigues, lycée Saint-Louis-Villa-Pia (64) ; Mélanie Fichot, lycée Saint-Louis-Villa-Pia (64) ; Claire Errandonea, lycée Saint-Louis-Villa-Pia (64), Alexandrine Lassimouillas, lycée Odilon-Redon (33).Coordinateurs de la rédaction : Claude Canellas, Jean-Yves Saint-Céran, Orianne Dupont, Marion Guillot, Julie Millet, Antoine Cassagne-Latute, Cyril Fernando, Suzanne Galy, Stéphane Papeau et Thierry David.Imprimé par Présence graphique

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OUVERTURE FESTIVAL

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C’est les pieds sur terre et la tête en l’air que la 13e édition du Festival des lycéens et des appren-tis a ouvert ses portes mercredi 9 mai 2012 dans une ambiance électrique grâce la prestation du groupe « Poésie aérienne », composé de 10 jeu-

nes issus d’un CAP MBC (maintenance bâtiment collectivité) du lycée Sainte-Famille de Bordeaux. Ces jeunes ont présenté un spectacle aérien sur le thème de James Bond, qui impressionne et fait sourire dès l’entrée en scène. Cet improbable projet leur a été proposé par les professeurs de leur lycée afin de mettre en avant leur formation d’ouvrier cordiste en alliant musique et danse. Un projet audacieux et de longue haleine qui a suscité de vives réactions de la part du public. Le résultat est impressionnant, dynamique et original. Les ar-tistes n’hésitent pas à s’approprier l’espace aérien, ils évoluent attachés à des filins, exécutant des figures acrobatiques même si le spectacle est malheureusement trop court. Cependant, les artistes nous confient qu’ils n’ont répété qu’à trois reprises dans la salle, l’essentiel de leur entraînement s’étant déroulé sur La Flèche Saint-Michel à Bordeaux, bâtiment classé au pa-trimoine mondial de l’Unesco sur lequel ils ont travaillé. Pour la deuxième année consécutive au Festival, le groupe a apprécié la réaction du public comme a pu nous confier Jean-Denis, l ‘un des artistes : « Le public était super compréhensif et a très bien réagi ».Ce projet, unique en son genre, avait pour simple but de permet-tre à ses protagonistes de profiter et s’amuser dans un domaine inconnu. Mais ils annoncent déjà leur retour l’année prochaine et le public les attend avec impatience...

n Mélanie Fichot, Mathilde LombartLycée St-Louis Villa Pia (64)

L’envol des maçons

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en mode maJeur

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MODE

Lagerfeld, Dior, D&G, Gautier, Chanel… Non messieurs, ce ne sont pas des noms de foot-balleurs mais plutôt les ballons d’or de la mode ! Cette année,

le Festival des lycéens et des apprentis prend des allures de véritable podium digne des plus grands défilés. Des lycées convertis en ateliers de haute couture, des jeunes créateurs audacieux et des futurs grands mannequins présentent un cocktail explosif de couleurs et de modèles différents. Chacun exprime son originalité en puisant dans les thèmes de notre société

actuelle. Du mariage à l’écologie en passant par le pop-rock, le glamour et l’art, tous font bon ménage ! Impossible de passer à côté de l’importance prise par la mode durant le Festi-val. La ville de Cenon transformée en nouvelle « fashion » capitale. On aurait tendance à dire chacun son look, chacun son chemin mais dé-trompez-vous… Contrairement aux idées re-çues, la mode, c’est créer du lien, l’occasion pour beaucoup d’échanger et de trouver l’ins-piration pour imaginer les tendances qui enva-hiront demain nos placards. Et si, finalement, désirer le dernier It bag, ou la nouvelle petite veste qui va bien, n’était pas qu’un moyen de

chercher sa vraie personnalité ? Ou tout sim-plement d’appartenir à un groupe ? A un âge où le regard des autres est souvent source de complexes, filles comme garçons trouvent rassurant de pouvoir s’identifier à des modè-les. « La mode se démode, le style jamais. » Comme l’a dit une femme très sage du nom de Coco Chanel, il vaut mieux parfois se sentir bien dans ses baskets (ou ses talons aiguilles) en trouvant son propre style. En quelques mots, se libérer de l’influence de la société !

n Claire Errandonea et Elena ArozteguiLycée St-Louis Villa Pia (64)

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Les quatre tops de on/offCette année, le cœur de la rédaction balance entre quatre groupes, quatre styles, quatre phénomènes. Neo-Mariage, Recyclage, United States of pop

et Chronolomode. A la rencontre de ces créateurs prometteurs.

Neo-Mariage : « C’est pour s’éclater ! »Pourquoi avoir choisi ce thème ?On a voulu remettre le mariage au goût du jour et surtout à notre goût. Le ma-riage n’est plus considéré comme avant : certains pensent que c’est quelque chose d’officiel, pour d’autres c’est juste pour dire « on est ensemble ». Il y en a qui trouvent ça super important, que c’est symbolique et enfin, il y a ceux qui trouvent ça nul ! (rires)

Comment s’est déroulée l’organisation du projet ?Déjà, on a choisi le thème. Ensuite, tout le monde a dessiné les tenues, ceux qui avaient des croquis les montraient aux autres, comme ça on a tous confronté nos idées et ça a donné plein de créations différentes. Puis, il a fallu coudre pendant toute l’année... Les répétitions ont commencé la semaine dernière pour le défilé.

Où puisez-vous votre inspiration ?D’abord on s’éclate ! (rires) On peut s’inspirer de trucs qu’on aime mais là, en l’occurrence, on fait juste les choses pour s’éclater.

Ce projet a-t-il un lien avec votre orientation future ?Certains oui, mais pas tout le monde ! (rires) On le répète : c’est pour s’éclater !

L’équipe de Neo Mariage : Mathilde, Luna, Morgane, Margaux, Manon, Nolwenn, Elsa, Solène, Pauline, Magaly, Jennyfer, Léo, Stéphanie, Laetitia. Lycée Albert-Claveille (24)

Recyclage : « Selon nos goûts et nos styles »Pourquoi avoir choisi ce thème ?Ce n’est pas vraiment du « recyclage ». Notre prof nous donne des vieilles affaires et nous, on les recycle. C’est comme du stylisme, mais on ne part pas de tissus, on part de vêtements. On les customise à notre façon. On peut faire ce qu’on veut avec !

Comment s’est déroulée l’organisation du projet ?On avait des cours le mercredi avec le lycée, à chaque fois on nous appor-tait des affaires et on créait des projets.

D’où puisez-vous votre inspiration ?C’est selon notre goût ! Certains préfèrent le côté classe, d’autres les den-telles, tout est mélangé. Après, c’est sûr, on peut s’inspirer des vêtements déjà créés, mais c’est surtout selon nos goûts et nos styles.

Ce projet a-t-il un lien avec votre orientation future ?Oui, on veut tous devenir styliste ou travailler dans la mode sauf un, qui est plutôt scientifique ! (rires)

L’équipe de Récyclage : Gaëlle, Emma, Clarisse, Megane, Antoine, Emma, Nouskha, Léo. Lycée Mirail (33)

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Les quatre tops de on/oFFCette année, le cœur de la rédaction balance entre quatre groupes, quatre styles, quatre phénomènes. Neo-Mariage, Recyclage, United States of pop

et Chronolomode. A la rencontre de ces créateurs prometteurs.

United States of pop: « Mélanger différents styles »Pourquoi avoir choisi ce thème ?L’année dernière, on s’était inspiré de Lady Gaga, ça avait bien marché donc on a choisi d’autres célébrités comme Rihanna, Katy Perry ou Bonnie Bones.

Comment s’est déroulée l’organisation du projet ?Eléonore, une professionnelle, nous accompagnait toutes les semaines et puis quand on n’arrivait pas à faire quelque chose, elle nous aidait. On a créé, choisi les modèles, pris les mesures.

Où puisez-vous votre inspiration ?On a repris des tenues de stars. On est deux stylistes, donc on essaie de mélanger différents styles.

Ce projet a-t-il un lien avec votre orientation future ?Cette idée en a tenté quelques-unes, mais on a vu qu’il y avait peu de débouchés, alors on a changé d’avis ! (rires)

L’équipe de United States of pop : Camille, Marion, Mathilde, Camille, Morgane, Audrey. Lycée Camille-Jullian (33)

Chronolomode : « Inventer la mode de demain ! »Pourquoi avoir choisi ce thème ?On voulait couvrir toutes les modes de toutes les époques. Chacun a sa période, sa part d’histoire. On aimait bien ce thème, alors on s’est dit pour-quoi pas... Pour inventer la mode de demain ! Non, je rigole !

Comment s’est déroulée l’organisation du projet ?A la « one again » ! (rires) On s’est retrouvées un mardi midi par mois. L’organisation était plutôt cool. On avançait à notre rythme (à la bourre, à la dernière minute) et on a acheté les tissus ensemble.

Où puisez-vous votre inspiration ?Des époques (sourires). De célébrités comme Madonna pour les « 80’ », dans mon cerveau pour le futur, de Grace Kelly et de Marilyn Monroe pour les années 50 et surtout de nos personnalités.

Ce projet a-t-il un lien avec votre orientation future ?Oui, non, pas du tout. Deux d’entre nous veulent faire du stylisme, mais on est venu ici pour s’éclater par-dessus tout !

L’équipe de Chronolomode : Marie, Natalie, Daphnée, Céline, Marie, Evangeline, Clémence et Laura. Lycée St-Joseph de Tivoli (33)

n Texte et photos : Margot Garmendia et Victoria Monsel du lycée Grand Air (33), Ele-na Aroztegui et Claire Errandonea du lycée Villa Pia (64).

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Notre société accorde beau-coup d’importance à des questions d’apparence et les jeunes se trouvent eux aussi touchés par ce phé-

nomène. Souvent vu comme uniformisé, le sty-le vestimentaire des étudiants est cependant nuancé. « On s’inspire des trucs qu’on voit à la télé, c’est plus une question d’être à la page, à la mode », racontent les danseurs hip hop du collectif Colors Inc. Certains disent le look des lycéens codé, crypté, incompréhensible, voire banal. Besoin d’appartenance à la masse, en-vie d’être comme les autres : les jeunes, vus de l’extérieur, ressembleraient à des clichés de magazine. Une jeunesse clonée, portée sur les mêmes centres d’intérêts règnerait. Les quelques jours passés au Festival prouvent le contraire. En s’y penchant de plus près, les genres sont complexes et révélateurs.Des styles hétéroclites marquent l’événe-ment : du gothique au roots en passant par le costard-cravate, tous les looks sont au ren-dez-vous. Quelle est l’origine de ces dégaines surprenantes ?Selon les Colors Inc, leur style « street » leur permet d’exprimer une identité, des valeurs : « comme on est danseurs, et qu’on a envie de se démarquer des autres, on ne va pas

s’habiller comme ceux qui s’habillent norma-lement. » Cette quête d’originalité ne doit pas réduire les jeunes à leur style vestimentaire. Aller au-delà des apparences permet de dé-couvrir des personnalités ouvertes. Quand on lui demande quel style de musique il écoute, Bouba, casquette rouge, grosses baskets, est fier de nous exposer ses goûts en rap mais aussi en soul : « J’aime Stevie Wonder ! »Le code vestimentaire peut être ressenti com-me une prison. On se laisse parfois submerger par les aléas de la mode. D’autres, comme Ca-pucine, coiffée de son chapeau bleu marine en tulle fait main, veulent se distinguer. « J’aime changer, être dans l’originalité, avoue-t-elle. J’aime me démarquer dans un lycée où on est tous pareil. Ça commence à me taper sur le système. J’ai envie d’être artistique. »Louis, guitariste du groupe Be Quiet, se démar-que lui aussi. Malgré son look gothique, il ne s’apparente à aucun mouvement particulier. « Mon style, c’est « H&Mien » cheap et noir ». Grand fan de Tim Burton, il s’inspire de ses per-sonnages : « J’aime beaucoup son univers, d’où mes lunettes de Charlie et la chocolaterie. »Mais alors que certains utilisent leur code ves-timentaire pour s’exprimer, d’autres au contrai-re, se cachent derrière celui-ci. C’est pour eux une façon d’exister. « C’est peut être un moyen de se cacher, d’être moins voyant, pour ne pas dire de la timidité », confie Louis.Malgré une uniformisation de la mode, cer-tains looks dénotent par leur originalité. Bien-tôt le monde du travail influera sur leurs styles mais il restera certainement en ces jeunes adultes une lueur d’originalité. Motivés par le besoin de différence, l’envie d’exister ou encore la volonté d’exprimer leurs valeurs, les festivaliers rompent aujourd’hui avec la pen-sée unique, sortent des sentiers battus. « On veut avoir notre style à nous ! ».

n Julia Ravailhe, Maïna GarriguesLycée Saint-Louis Villa Pia (64)

nos codesà nousL’habit ne fait pas le jeune… Pas si sûr...

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MODE

9 mai 2012noura Laouin

Lycée Albert-Camus (64)Projet : Gargantua (théâtre)Influences : « Comme je regarde beaucoup de dramas coréens (séries coréennes), j’essaie de m’inspirer de leur look. »Détail : sarouel rose satiné et une chemise mar-ron qui s’accordent à merveille. Et pour accessoi-riser le tout, elle a choisi d’accrocher une petite barrette Hello Kitty rose dans ses cheveux.

3 days / 3 LooksAu-delà des podiums, on retrouve aussi des styles très différents et recherchés

chez les festivaliers. Trois looks ont attiré l’œil de la rédaction d’On/Off et

les lycéens en question nous ont fait part de leurs influences vestimentaires.

11 mai 2012evangeLine moran

Lycée St-Joseph de Tivoli (33)Projet : Chronolomode (mode)Influences : « Je retranscris ma personnalité dans mes créations ». Elle s’inspire le plus souvent des looks rétro, des années 50 et s’il y a des personna-lités qui l’influencent, ce sont bien ceux de la série Mad Men et plus particulièrement Christina Hen-dricks « mais en blonde ».Détail : une robe rétro présentant un camaïeu de bleu acheté à Zara et pour s’assortir à cette robe pleine de personnalité, elle a choisi une simple pai-re de chaussures noires compensées New Look.

10 mai 2012scott terraL

Délégations internationales (Canada)Projet : Match d’impro’Influences : inspiré par le look parisien et les vêtements vintage-rock.Détail : un T-shirt noir et blanc vintage accom-pagné d’un slim brut retroussé. Son sac brun et ses boots de la même couleur finalisent ce look festivalier. Scott recueille son inspiration sur un blog de mode : http://lookbook.nu

n Noémie PoulainLycée Étienne-Restat (47)

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MUSIQUE

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Pourquoi passe-t-on notre temps à écouter de la musi-que ? C’est la question que s’est posée la rédaction de On/Off. D’après une enquête québécoise sur les prati-ques culturelles, les jeunes sont parmi les plus grands consommateurs de musique. Elle est une source de plai-

sir et d’évasion. Dans la rue, comme au lycée ou dans les transports en commun, la musique nous accompagne tous les jours. A tel point que nous possédons tous (ou presque) un baladeur MP3. Nos idoles sont la plupart du temps des musiciens. Combien d’entre nous se sont mis à jouer d’un instrument pour tenter de se glisser un instant dans leur peau ? Le genre de musique est devenu un critère sur lequel se lient des amitiés, comme pour The Polecats qui se sont rencontrés grâce à la musique. «J’ai connu une amie grâce à un groupe de rock qu’on aimait toutes les deux », rapporte Laëtitia, du lycée Georges-Leygues à Villeneuve-sur-Lot.Partout, les groupes pullulent, et font le buzz, que ce soit dans leur lycée, dans leur quartier ou dans leur région. C’est d’ailleurs le cas au Festival des lycéens et des apprentis qui accueille cette année plus de 59 projets de musique dont 5 de slam sur environ 267 projets. Selon Eric Labadie, directeur des Sports, de la Jeunesse et de la Solidarité du Conseil ré-gional d’Aquitaine, « lors des auditions, le choix a été difficile car les candidats étaient tous motivés et bons musiciens, les groupes existaient déjà avant le festival et existeront encore après ». Autant dire que même au sein de cet événement, la musique joue un rôle majeur. Mais ce phéno-mène ne s’arrête pas là, pour vous comme pour nous, la musique est bien souvent là lorsque personne ne l’est. Combien d’entre nous ont préféré se cacher derrière leurs écouteurs plutôt que d’affronter leurs problè-mes ? La musique rythme nos journées et souligne nos émotions, elle est triste lorsqu’on a le blues et elle nous fait bouger quand on est heureux (avouez-le, vous l’avez déjà fait !). En bref, dites-nous ce que vous écou-tez et nous vous dirons qui vous êtes et comment vous vous sentez. En plus, d’après Luciano Pavarotti : « Vous n’avez pas besoin d’un cerveau pour écouter de la musique. »

n Margot Garmendia, lycée Grand Air (33)Illustration : Victoria Mansel, lycée Grand Air (33)

La musique

dans La peau

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Comment avez-vous trouvé le nom du groupe ?Lucas : Bitch Whales ? A la base on était les Folk Strings, mais en y réfléchissant, ça ne nous plaisait pas vraiment et le choix ne venait pas de nous. Puis on a trouvé Bitch Whales dans un gros délire musical. C’était beaucoup plus personnel, ça nous faisait rire, alors on l’a gardé.Laëtitia : Oui , Lucas a joué une note un peu longue, qui nous a fait penser au cri d’une baleine...On a monté une impro, Baleine échouée, et quand on a voulu changer le titre en anglais, je ne sais pas comment c’est de-venu Bitch Whales...

Tout en parlant, Laëtitia livre un étrange combat avec la housse de sa guitare.

Lucas : Est ce que cette guitare est à toi?Laëtitia : Oh, je sais pas, je l’ai trouvée là bas...

Ils jouent Bitch Whales. Comment décri-re ? On a le sourire quand ils jouent.

Quelles sont vos influences ?Laëtitia : Mes parents c’était Claude François, alors j’ai dû trouver par moi-même. Une amie anglaise m’a fait découvrir pas mal de groupes pop rock de son pays. Comme par exemple Pa-ramore, ou The Maine Furfighters que j’écoute toujours aujourd’hui. Lucas : Moi, quand j’étais petit, mes parents écoutaient les Bérus, j’ai été bercé avec ça. Ils écoutaient Brassens aussi, pas mal de Mano Solo, les Ogres de Barback. Après, quand j’ai commencé la guitare, j’ai tout de suite été attiré par Guns N’Roses et le hard rock en général. Arthur : Au début, j’étais un peu noyé dans la masse. J’ai écouté pas mal de violon, j’adore le classique ! Ensuite surtout de la pop anglai-se et d’autres groupes variés comme Moriarty, Apocalyptica, puis Chopin, Vivaldi, Bach... Lucas : Tu vois, on a vraiment des horizons différents. Marine : Moi, c’était des vieux groupes bri-tanniques comme Police, U2 qu’écoutaient mes parents. J’aime beaucoup les groupes de folk et la chanson française : Gainsbourg, Da-mien Rice, Mickey 3D...

Pauline lance à l’assemblée : « Quelqu’un veut de la confiture ? »

Bitch Whales, c’est quoi le concept ?Lucas : Dès le début, c’était une osmose même si les influences étaient différentes. Notre première chanson, ça a été sur des accords de Jimmy (ndlr : morceau du groupe Moriarty) mémorisés de mémoire… Mémoire visuelle ! Mathilde a dit : « Faites Jimmy !» On a suivi et quand Arthur a pris son violon, on s’est dit « ouais, c’est bon ça ! ».

La pluie s’est arrêtée, les notes tombent toujours. Camille attaque la confiture : « Vous devriez tenter la confiture. » « Non merci, j’ai arrêté » Inspiration soudaine, sur des accords improvisés de Lucas. Laëtitia se met à chanter que la confiture se mange avec les doigts.

Quel est votre rapport à la musique ?Laëtitia : C’est hyper compliqué.Lucas : Si je n’avais pas la musique, je n’aurais rien. Ça a un côté rassurant, ce qui sort, ce qui est exprimé en musique est com-me codé. C’est dur de faire sortir ce qu’on a à l’intérieur par l’écriture. La musique, c’est le partage.Arthur : C’est une passion. On ne pourrait pas vivre sans, enfin je pense. Marine : C’est une échappatoire en quelque sorte.

En feriez-vous votre métier?Lucas : Ah oui! Ça, c’est clair. Mais pas un petit boulot en second plan dans une émission où on ne voit que l’animateur. Par contre, avoir un groupe, partir en tournée, ça c’est un rêve. C’est LE rêve. Moi j’ai vu mon père dans ce milieu, après c’est avec une famille que ça de-vient embêtant.Laëtitia : Moi, comme je ne veux pas de famille !

Les rires révèlent des rêves en construction.

Marine : Si j’avais l’opportunité je ne dirais pas non. Mais plus pour être musicienne que chanteuse. Arthur : Oh oui ! Ingénieur du son j’adorerais ! Musicien ingénieur du son, si c’est un métier, ce serait le top.

Que vous apporte ce groupe ?Lucas: De l’argent.Laëtitia: Du bonheur.Lucas : Des bananes... Des femmes...

L’osmose Bitch WhaLesIls sont cinq et font ce genre de musique qui envoûte aux

premières notes... Deux guitaristes, Lucas et Laëtitia, une

flûte traversière, Laura. Un violon, Arthur, et puis Marine à

la voix d’or. Rencontre avec les Bitch Whales.

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L’osmose Bitch WhaLesLaëtitia : Des trucs vachement chouettes.Lucas : Un moyen de s’évader, de rêver... Ça fait très...quelqu’un a des pansements ?

Qu’est-ce que vous conseillez à des gens qui commencent la musique?Arthur : De s’accrocher. Même si ça leur pa-rait difficile, c’est en persévérant dans leurs efforts qu’ils arriveront à donner le meilleur d’eux-mêmes, d’avoir leur son et de s’expri-mer pleinement à travers leur musique !Laura : La pratique d’un instrument s’apprend petit à petit, il faut être patient, aimer ce que l’on fait, aimer partager son univers.Lucas : Oui, il ne faut rien lâcher. Le milieu de la musique peut être très dur et intimi-dant, mais pour y arriver faut qu’ça saigne ! (Les doigts j’entends, en tant que guitaris-te...) Que ce soit du punk ou du classique, la musique vient de là, elle vient des tripes, ça doit se sentir.

Instantané du Festival. Sur scène, l’osmose est totale. Dans l’euphorie du moment les BW invitent leurs amis Nowadays sous les projecteurs, donnant à la journée une dernière note de partage.

Retrouvez-les sur leur facebook : bitch whales

n Lucie Berthomé, Sarah Bernadet, Mathilde Blayo, Camille Martaud, Pauline Laurent, Jeanne LebastardLycée Georges-Leygue, (47)

MUSIQUE

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16 n

Le sLam, de chigaco à paLmer...

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17

Que représente le slam pour vous ?Beaucoup de choses. Nous avions beaucoup de préjugés « Haa ! Le slam, c’est comme le rap » et puis Marco est arrivé (ndlr : encadrant du projet). On était comme des enfants émerveillés. C’est avant tout un moyen d’ex-pression libre. Un vrai coup de foudre. A tel point que nous envisageons de fonder notre propre association pour jouer à plus grande échelle.

Avez-vous des références slam ? Une source d’inspiration par-ticulière?Khalid et Marco ! A l’unanimité. Ce sont les intervenants qui nous ont fait découvrir le slam et soutenus tout au long de la création et des répétitions de notre propre spectacle.Pour l’écriture des textes, ce sont les thèmes qui inspirent et non les auteurs.

Pourquoi avez-vous voulu participer au Festival des lycéens?C’est une expérience qui ne se représentera pas forcément, et puis il y a eu une accroche directe au principe et au thème proposé. Ce projet a notamment permis à certains de s’accrocher à leurs études. C’est le cas d’Emma, un des membres du groupe qui, sans ce projet, aurait probablement arrêté l’école.

Et pour finir pourriez-vous nous improviser quelques vers pour décrire le Festival ?« Le Festival des lycéens, ça c’est sûr c’est vraiment trop bien »« On a adoré y jouer On pourra jamais l’oublier »

n Lorène Le Danvic et Marine DebladisLycée Etienne-Restat (47)

Le slam, c’est une forme de poésie urbaine, centrée sur le verbe et l’expression, qui mêle écriture et performan-ce, née à Chicago dans les

années 80 à l’initiative de l’écrivain Marc Kelly Smith. Ce dernier, trouvant la lecture de poèmes trop ennuyeuse, eut l’idée de créer un spectacle libre au cours duquel tout le monde pouvait lire son poème, sans costume ou décor ni fond musical, le

« Uptown Poetry Slam ». Le terme slam si-gnifie « tournoi » mais aussi « claquer » ou « balancer », comme on balance ses vers. Issu de la rue et du rap à ses débuts en France, il est aujourd’hui de plus en plus connu et pratiqué par des interprètes de tous styles. Une discipline toujours re-nouvelée de différentes façons pour tou-cher un plus large public. C’est le cas de l’opéra slam Tempus Mutum, qui conjugue slam, danse, chant, et théâtre.

Cette pièce offre un mélange harmonieux d’arts de la scène autour d’un scénario fu-turiste. Un spectacle qui réconcilie tout le monde avec le slam, brisant les préjugés et les assimilations systématiques au rap. « Sur une planète ravagée aux rares hu-mains plongés dans la stupeur, trois clans, les slameurs, les danseurs et les chanteurs, inventent de nouveaux modes d’expression pour continuer à croire en l’avenir. »

Interview collégiale des

protagonistes de « Tempus Mutum »

MUSIQUE

« COMME dES ENfANTS éMERVEILLéS »

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18 n

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1919

Un peu perdus en région borde-laise, cinq garçons aux allures cosmiques et à la crinière au vent se retrouvent pour faire de la musique, rappelant sans

grande difficulté les 80’s de Joy Division à The Cure. Ces cinq spécimens sont facilement identifiables sur les bancs de leurs lycées res-pectifs. En effet, ils ont un code vestimentaire assez pointu : du noir, du noir et encore du noir ! Malgré ce côté sombre de leurs person-nalités, ils nous proposent une musique aux accents new wave plutôt lumineuse. Loin d’être aussi calmes qu’ils le prétendent, les Be Quiet font beaucoup de bruit depuis quelque temps déjà. En 2010, ils enregistrent leurs cinq premiers titres au studio Hesate au Bouscat, et les autres morceaux dans le bus de la Rock School Barbey. Cet opus leur a permis de se produire en show case au Virgin Mégastore de Bordeaux. Après avoir foulé

les grandes scènes de La Cigale à Paris, du Krakatoa ou encore de la Rock School Bar-bey à Bordeaux, ils décident, deux ans plus tard, de prendre le temps de peaufiner leurs looks, en particulier depuis l’arrivée de Louis Whitechapel en 2011. Ce guitariste soliste a la particularité d’avoir apporté une nouvelle impulsion au groupe, aussi bien d’un point de vue artistique que dans le jeu de scène. Cette année, ils se lancent dans l’expéri-mentation musicale en incorporant à leurs dernières chansons de nouveaux sons et instruments – notamment des claviers, des effets de distorsion et de saturation pour les guitares. Un tournant plus électro pour ce groupe à suivre.www.myspace.com/wearethebequietwww.facebook.com/wearethebequiettup

n Sabrine KhinibillaLycée Montesquieu, (33)

to Be or not to Be quiet

Les festivaliersont eu la chanced’assister auconcert d’ungroupe envoie deprofessionnalisation.Et pourtant lesBe Quiet sontlycéenstout comme nous.

Questionnaire de Proust Si vous étiez… Si vous étiez un livre… L’étranger d’Albert Camus.Si vous étiez un accessoire… Un oscilloscope.Si vous étiez un moment de la journée… 4h-7h, au petit matin.Si vous étiez un plat… Un plat chinois.Si vous étiez une chanson… Zelda (une chanson des Be Quiet).Si vous étiez une salle de concerts… Le Krakatoa à Mérignac.

MUSIQUE

Ph

oto

: Je

ann

e L

ebas

tard

, lyc

ée

Ge

org

es-

Leyg

ues

(47)

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20 n

Pendant ces trois jours, j’ai voulu m’immerger dans le Festival. Au cours

de mes balades, j’ai fait des rencontres, découvert des talents.

Un vagabondage improvisé dans le Rocher de Palmer. Une vraie

expérience de vie.

Par Sabrine Khinibilla, lycée Montesquieu (33)

Elles sont cinq et s’appellent toutes Brenda. Présentes

en permanence dans les trois

salles, elles comblent les

blancs lors des changements de

plateau avec humour et

légèreté.

carnet de voyage :mon FestivaL à moi

Mercredi 9 Mai

Rocher de Palmer, Cenon

9h15«Je m’appelle Brenda, et je s

uis spécialiste en... «

En fait, on peut être spéciali

ste dans le domaine qui nous

plaît

pendant les trois jours de

Festival. Alors moi, j’ai décidé que

je serai spécialiste en phot

ographie et promenade.

Avant de se lancer dans l’a

venture, on prend le temps d’ap-

précier une «poésie aérienne

» en salle 1200, le tout sur

un air de

«007». Une danse synchronisée qui

défie les lois de l’apesan-

teur. Ils ont quand même foulé en lon

g, en large et en travers,

une scène où les plus gran

ds artistes se sont déjà pr

oduits.

10h00 Les «Brenda» nous

font rêver, direction la p

lage... C’est

magique ! On y retrouve la chorale «

The Blues Peppers »

qui reprend des chansons i

ncontournables, de Mika à Ben E.

King. Notons la version totalement revisitée d

e «Stand by me»,

plutôt intéressante, malgré quelque

s petites faiblesses... Mais

le groupe s’amuse, le public

aussi. C’est l’essentiel !

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21

15h00Oh ! Mais c’est Izi

a que j’entends, je reconn

ais cette chan-

son ! J’ai bien fait de m

e fier au nom du spectacle

: Les filles

de papier… C’est comme si ces fille

s étaient enfermées dans

une grande cage, une cha

mbre peut-être. Elles s’habillent, se

déshabillent, se rhabillent,

ça n’en finit pas ! Elles ont du m

al à

décider de leur tenue ces fil

les-là, mais qu’elles continuent com

me

ça ! C’est vraiment délicat la façon dont e

lles s’unissent dans

leurs mouvements de danse. Elles partagen

t leurs états d’âmes et

c’est plutôt drôle, surtout

en étant une fille, et en co

nnaissant ces

petites galères matinales. J’a

rrive à m’identifier quelque peu à

elles. Merci les filles pour ce petit

moment de douceur !

15h30 Allez hop hop

hop ! Je me bouge et je retourne à la

salle 1200

pour assister au Tour du monde en 20 m

inutes qui fait beaucoup

parler depuis ce matin… Bon, j’arrive u

n peu trop tard. Heu-

reusement pour moi, le groupe suivant a d

û annuler. Du coup,

le duo dont les dernières

notes m’ont paru prometteuses, nou

s

propose une petite impro. Il ne me serait jamais venu à l’i

dée que

le Festival abritait deux petite

s pépites de la percussion.

16h00Sans plus ta

rder, je retourne à la

salle 650 où Les

étoiles du Hip Hop se préparent. Le public est au

rendez-vous, il fait vraiment très cha

ud derrière les

baies vitrées du Rocher de Palmer, mais assez ra

pi-

dement, on nous laisse entre

r dans la salle. Une pres-

tation interactive entre le

public et les cinq garço

ns qui

profitent de l’occasion pour assurer la promotion de

leur futur album, comme des pros

! Ils sont heureux

d’être là, ils dansent,

se défoulent et ponctuen

t avec

hargne leurs chorégraph

ies par des textes de sla

m qui

auraient pu être plus per

cutants s’ils n’avaient p

as été

débités aussi vite.

10h30 Bon, c’est loin

d’être Le Loup et l’Agneau de Jean de La

Fontaine, mais à priori, ça a l’air

intéressant. Aventurons-

nous vers Si ce n’est toi, c’est donc to

n frère. Nous avons droit

à une petite interprétation

de Phèdre par l’une des Brenda de

la bande. Sans trop s’attarder, elle la

isse place à la troupe du

lycée George-Leygues de Villeneuve-sur-Lot.

Ils sont doués quand même... Ils réus

sissent à nous parler de

sujets délicats, comme nos désillus

ions face à la société actue

lle

ou les reproches que l’on

peut faire au monde entier,

tout en

conservant une pointe d’hu

mour appuyée par quelques

mots crus

mais justes. Une belle leçon

d’humanité !

14h00 Noise box porte

bien son nom… Ils font du bruit, ça on l’

entend

très bien ! Plus ou moins harmonieux, mais du bruit.

La voix

de la fille est plutôt bien m

aîtrisée, ce qui n’est pas

toujours le

cas de l’autre chanteur. P

eu importe. L’ambiance générale est

très énergique, autant que

le groupe. Ces cinq Palois déchaînés

ont encore du travail à fai

re pour être totalement prêts, mais ils

n’en sont pas très loin.

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Jeudi 10 Mai 2012

Rocher de Palmer, Cenon

9h15 On est déjà nom

breux à attendre l’ouverture

de la salle 1200.

A croire que les North Odd Preppies ont dé

jà une bonne ré-

putation !

Ah, ces petits de l’espace ne s

ont pas habitués à jouer aus

si tôt.

« Ça va faire mal », comme ils disent. Shorts toujours

plus

courts et ce fameux foulard ac

croché au micro du chanteur, c’est

la marque de fabrique des NOP (pour les inti

mes !).

10h30 C’est décidé !

Aujourd’hui, je m’immerge dans les

coulis-

ses, cet endroit inconnu. I

l me suffit de montrer aux ag

ents

de sécurité mon petit bracelet rouge et le

s portes s’ouvrent ! Je

découvre un autre monde où la lun

e serait blonde… Non, plus

sérieusement, l’envers du décor, c’e

st dingue ! Certains imi-

tent les dinosaures, d’autres

grignotent ou fument leur cigare

tte

sur le parking. Chacun est libr

e de décompresser comme il le

souhaite.

11h30Just kidding…

Les filles, voyons, quelle est

cette manie du

moment de se déshabiller, puis s

e rhabiller pour se déshabil

ler

à nouveau sur scène ? Quoique, c’est

de saison ! En tout cas,

le spectacle est très bien monté avec des

danseuses bien coordon-

nées. En revanche, le titre du spec

tacle donne de faux espoirs,

parce que ce qu’elles font

est très loin d’être seulement de la

rigolade…

Pendant la pau

se déjeuner...

Justement, il n’y a pas de pause

déjeuner pour les artistes.

Des sessions de danse s’improvisent pour

faire la promo des

spectacles de l’après-midi ! Il fait

beau. Tout le monde en

profite. L’ambiance bon enfant du Festival…

« Allez, allez, les

bleus et blancs, de l’Aviron Bayonnais, c’es

t

la Peña, c’est la Peña Baiona, on est

tous là, allez les gars,

encore une fois… »

Une banda bayonnaise. Bon, au bout d

e trois fois, c’est suf-

fisant.

17h00 et plus…

Les dernières représentations

en salle touchent à leur fin e

t on se

retrouve dans le parc pour p

rofiter du soleil encore très

chaud.

Les jeunes continuent d’improviser dans

l’herbe.

Parmi eux, les resp

onsables du poste de secours

ont su apprécier

à leur juste valeur les talents

plus ou moins confirmés. Ils m’ont

quand même avoué avoir passé une bon

ne journée grâce à nous.

Comme quoi, il est facile de faire

plaisir ! C’est cadeau.

22 n

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2323

Le ticket restaurant !

Vendredi 11 mai 2012

Rocher de Palmer, Cenon

10h30Ah ! Ne leur dites

surtout pas qu’ils son

t vigiles, ils

le prendraient très mal. Ils son

t agents de sécurité et

fiers de leurs vestes !

L’idée qu’ils veillent su

r notre

sécurité peut laisser ente

ndre qu’ils sont un peu

nos anges

gardiens.

Aux alentours de 17h…

Je passe devant au moins dix foi

s par jour, et pour-

tant, je ne m’y arrête ja

mais. Maintenant qu’il n’y a

presque plus personne, j

e vais prendre le temps d’aller à

la rencontre de la buvet

te généreuse. On boit, on m

ange

et à quelques milliers de ki

lomètres de là, une école e

st

rénovée. C’est l’objectif, des élève

s de seconde du lycée

bordelais Sainte Marie Grand-Lebrun. Chapeau, c’e

st

ma tournée.

On pourra dire que ce petit programmeétait aux premières loges du Festival.Il m’a aussi servi de pense bête pourmes prises de vue.

Le fameux tee-shirtdu centre presse !

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Un festival des lycéens ne se ré-sume pas qu’à la mode, la mu-sique ou le théâtre. La danse y a aussi une place forte. Pendant les 3 jours de mai, des specta-

cles dansants, rythmés et variés se sont impo-sés au fil des après-midi. Gros succès pour le hip-hop et le breakdance, les styles de danse les plus visibles durant cette édition. Le spec-tacle 7ème Art, présenté par les élèves du ly-cée Jean-Moulin, a définitivement marqué les esprits, ils ont même eu droit à une standing ovation. « J’ai ressenti une émotion indescrip-tible », fait part avec joie Antoine, 17 ans, du lycée Jean-Moulin. Même enthousiasme pour Melissa : « Ça c’est de la danse de mainte-nant ! ». Outre 7ème Art, des spectacles tels que Specimen Crew, l’Envers des Podiums ou encore les Etoiles du Hip-Hop ont également rendu hommage à cette discipline urbaine, de plus en plus populaire auprès des jeunes. Et la danse ne s’est pas limitée à la scène, puis-que entre deux spectacles, sur la pelouse, on a pu assister à des battles endiablées entre les festivaliers.

n Alister FaudemerLycée François Magendie (33)Photo : Jeanne Lebastard, lycée Georges-Leygues

temps danse

24 n

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2525

SPECTACLE

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Zoom sur Le match d’impro

a vosmarques… prÊts…impros !

L’arBitre a touJours rai-son… ou pas !Vêtu de son uniforme, armé de son sifflet et des ses interventions tranchantes, l’arbitre de cette rencontre a été un des moteurs du divertissement et de la bonne ambiance gé-nérale. Néanmoins certaines de ses décisions ont été vivement contestées par le public qui n’a pas hésité à le huer, ce qui a installé un jeu de confrontations entre les deux parties et nous a bien fait rire !

Cette année la salle 650 du Rocher de Palmer a tremblé sous les répliques cinglan-tes, les imitations farfelues, les personnages décalés et

surtout l’ambiance bon enfant des matchs d’impro. Avec des équipes mixtes composées de jeunes experts ou de novices, un chauffeur de salle et un arbitre complètement déjanté, le spectacle était à la hauteur des espéran-ces de tous. Le public conquis par l’originalité et l’inven-tivité de ce concept a répondu présent en manifestant sa joie mais aussi son mécon-tentement en tant que juge suprême. Cer-taines équipes étaient venues de très loin : la redoutable équipe du Québec, couronnée l’année dernière et deux nouveaux challen-gers du Maroc et de la Roumanie.

Ça vient d’où ?

Inspirés par l’univers du hockey, les matchs d’im-pro ont été créés en 1977 au Québec, sous la gouverne du Théâtre Expérimental de Montréal qui souhaitait expérimenter de nouvelles formes théâtrales et approches du public. Ce concept s’est développé avec beaucoup de succès au Québec d’abord, puis dans le monde francopho-ne essentiellement. Il existe toutefois des ligues d’improvisation à l’étranger dont aux Etats-Unis, en Argentine et en Espagne.

Comment ça marche ?Deux équipes s’affrontent en direct verbale-

ment dans une tenue règlementaire (tee-shirt, baskets et maillots). Le match est présenté et animé par un maître de cérémonie dit « MC ». Un Dj chauffe la salle pendant que le staff ou les équipes se concertent. Un arbitre se char-ge de faire respecter les règles et de comp-tabiliser les scores. Il tire au hasard des thè-mes (inconnus des joueurs) dans un barillet et indique la forme que l’improvisation prendra en faisant varier plusieurs éléments (nombre de personnes, mixte ou pas, catégorie…). A la fin de chaque improvisation, pour départa-ger les équipes, le public vote avec un signe de la main (poing serré pour une équipe, main ouverte pour l’autre).

26 n

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27

SPECTACLELes Québécois :

Le match d’impro, c’est Le sport cuLtureLnationaL !

«Au Québec c’est super popu-laire. Beaucoup d’humoris-tes, de comédiens et d’ac-teurs passent par les matchs d’improvisation ! C’est le

sport culturel national ! Il y en a partout : dans les bars, les écoles dès la primaire, on peut en voir tout le temps ! Ici au Festival c’est très différent. C’est une belle expérien-ce, nous avons appris beaucoup de choses car le style de jeu n’est pas le même. Nous avons été épatés par ce qu’ont fait les Ma-

rocains et les Roumains qui n’ont jamais été formés pour cette discipline. Avec seulement deux jours de préparation, ils nous ont livré une belle performance ! Pour nous, le se-cret c’est la coopération, jouer avec l’autre

équipe, s’amuser, déborder d’énergie, bien se comprendre, établir une chimie autant entre nous qu’avec les autres, pour donner un bon spectacle au public. C’est ça la base de l’impro ! »

Les Marocains :

pour une première, c’était heLLa !(ndlr. « génial » en marocain)

« On vient d’Agadir, les matchs d’impro on ne connaissait pas du tout. Nous, notre domaine c’est plus le théâtre. C’est d’ailleurs plus facile car tu connais ton texte, ta mise en scène, tu sais ce qu’il faut faire et à quel moment. Les matchs d’impro, c’est spontané ! On a eu peur au début car les autres équipes avaient

plus d’entraînement et une meilleure maîtrise de la langue française. Mais on a trouvé d’autres moyens pour s’exprimer, avec la gestuelle notamment. On est très contents de nous, ça s’est super bien passé. Il y avait une ambiance de folie et le public nous a très bien accueillis ! C’était fort, dynamique, on a beaucoup rigolé, même l’arbitre qui ne nous a pourtant pas facilité la tâche était marrant ! C’est une très belle expérience, on a fait de belles rencontres et découvert énormé-ment de choses. Au final, on a remporté notre match 4 à 0. C’est trop hella ! »

Les Aquitains :

c’était kiFFant !

« Pour nous, c’est le fun avant tout. On est là pour s’amuser, mettre l’ambiance, jouer avec le public et surtout entre nous, parce qu’au départ ça reste un moyen de se retrouver et de délirer entre potes. La plupart d’entre nous n’avait jamais fait de scène ni de tournoi aussi important avec autant d’équipes. On a suivi la préparation cette

année seulement. Les Québécois eux, ce sont des professionnels. Ils sont vraiment forts parce que chez eux les matchs d’impro c’est presque une discipline olympique ! Mais ils ne nous ont pas impressionnés, aucune équipe d’ailleurs, on n’a jamais été en difficulté. C’est aussi ça l’intérêt des matchs d’improvisation, on fait ça juste pour le spectacle. »

n Sanaa Janane, Hanane Mansrit , lycée Marguerite-Filhol (47)n Jeanne Lebastard et Sarah Bernardet , lycée Georges-Leygues (47)

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28 n

« Moi, on m’aurait dit il y a deux ans de faire de la danse, je n’aurais jamais imaginé ça. » (Mathilde)

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SPECTACLE

L’espoir en mouvementL’originalité du projet « Ephémère, traces de danse »

du lycée Victor-Louis de Talence, a attiré l’attention

de beaucoup de monde sur le Festival. D’ailleurs à la

lecture du sujet, nous nous sommes immédiatement

demandé comment le spectacle serait mis en scène.

Des pétales de fleurs sont dis-posés au centre de la scène. Les danseuses valides pas-sent l’une après l’autre les toucher alors que les dan-

seuses en fauteuils tournent autour. Le titre du spectacle, « Ephémères, traces de danse » a été défini par les traces causées par les fauteuils dans les fleurs. Originalité de ce spectacle : la chorégraphie commune, qui souligne l’harmonie entre les danseuses valides et les danseuses en fauteuil. «Les personnes handicapées sont aussi capables que nous de faire de belles choses, de penser, de bouger, de s’exprimer », témoigne Emilie, danseuse valide de 17 ans. Par un jeu de rubans noirs, les danseuses jouent avec leurs corps pour créer un lien entre elles. « Il y a une bonne alliance entre les artistes, il n’y a pas de stigmatisation », soulignent deux

spectatrices, Hanane et Sanaa, 17 ans. « Leur in-vestissement nous a fait un pincement au cœur. On ressent beaucoup d’admiration pour ces per-sonnes. A leur place on ne sait pas si on aurait eu le courage de monter sur scène et d’assumer autant. Félicitations ! », ajoutent-t-elles.Pour le final, au moment où les lumières s’étei-gnent, une danseuse handicapée se lève de son fauteuil et tente de marcher avec l’aide de deux danseuses valides. « C’est ce moment qui m’a le plus touché », confie Quentin, 19 ans. « C’était presque trop court, alors que ça a dû être long pour les danseuses en fauteuil roulant. Une cer-taine magie se dégage. On est tellement plongé dans la représentation, qu’on n’a pas envie que cela se termine », observe Valérie.

n Anne-Lise Allaoua, Laura Yebra, Eloïse Malartre,Lycée Marguerite-Filhol (47)

eLLes ont Laissé LepuBLicsans voix

Aujourd’hui, leurs noms ne sont pas encore associés à ceux de grands artistes. « Ephémères, traces de danse » lie des personnes handicapées et valides à travers une passion commune : la danse. La troupe du lycée Victor-Louis à Talence nous a offert un spectacle riche en émotions au

Rocher de Palmer. Témoignage de deux danseuses.« Je veux que le regard des autres change et que les gens n’aient pas pitié de nous », avancent Mathilde et Amélie, deux danseuses en fauteuil roulant de 20 et 21 ans qui appartiennent à la troupe. C’est le message qu’elles souhaitent faire passer en se produisant sur scène face aux festivaliers.Quelques heures avant d’entrer sur scène, c’est l’émotion et l’excitation qui les animent quand elles se confient à nous. Et sous la lumière des pro-jecteurs, la magie opère : elles parviennent à manipuler leur fauteuil avec légèreté et sont synchronisées avec leurs partenaires valides. Leurs robes de couleurs vives et chaudes et leur regard intense suscitent une grande admiration du public. On perçoit l’étonnement de la salle. Mathilde – danseuse depuis trois ans - nous a révélé que pour elle, c’était une liberté d’évoluer sur scène : « C’est comme si le fauteuil n’existait plus, et puis c’est une fierté. Malgré les difficultés, il faut essayer de profiter de l’instant présent. » Amélie, le sourire aux lèvres, avait aussi pour unique but de profiter du moment qu’elle allait vivre. Elles nous ont livré qu’il était « es-sentiel de mélanger le public handicapé et le public valide » pour mettre tout le monde sur un même pied d’égalité. « La mixité est importante », insistent-t-elles. Un court moment en leur compagnie a suffi à nous faire découvrir l’incroyable volonté de ces deux jeunes filles.

n Marine Buttay et Sarah Vinot,Lycée Grand-Air, (33)

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PORTFOLIO

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32 [ Festimag ]

Les élèves des lycées Jean-Renou (La Réole), Eiffel et Brémontier (Bordeaux) et Victor-Louis (Talence) se sont beau-coup investis pour accueillir comme il se doit des voisins de talent : un

orchestre de 38 personnes, qui ont jusqu’ici répété sé-parément et qui se sont réunies pour la première fois à l’occasion du Festival, et une équipe de match d’impro internationale. Barthélémy fait partie du comité d’ac-cueil et explique la construction du projet en collabora-tion avec l’AROEVEN (vacances et loisirs pour enfants et adolescents) : « On s’est inscrits en début d’année ; il fallait définir le planning des activités pour des soirées, des journées, dénicher des restaurants ou des lieux de distraction … » Les soirées et les visites se succèdent. « Mardi soir par exemple, nous dit-il, juste avant le fes-tival, on a fait une scène libre dans Bordeaux, qui s’est transformée en énorme bœuf : tout le monde a adoré. »

International introuvableLa communication est un peu difficile dans cette

multitude polyglotte. La responsable AROEVEN et Barthélémy nous précisent : « La barrière linguis-tique est un gros problème, surtout au cœur (au chœur …?) de l’orchestre où aucun des Allemands, Roumains, Italiens ne parle français, encore moins le chef d’orchestre. » Intriguée, je pose une ques-tion dont je devine un peu la réponse : comment font-ils pour se comprendre ? « Ils font de la mu-sique. » Simple, et beau. L’orchestre ? C’est quel-que chose de jazzy et de classique à la fois avec un peu de musique traditionnelle française. Les instruments : beaucoup de vents, de cuivres, des percus… Mercredi soir, premier jour du Festival, ils jouent à l’Hôtel de Région. On aurait voulu y aller, mais entre le tram, les horaires à respecter et les autorisations pour mineurs, l’aventure est compro-mise. Dommage pour nous…Mais il n’y a pas que l’orchestre ! On quitte alors Barthélémy, et la jeune femme de l’AROEVEN nous entraîne à la poursuite de Québécois du groupe des matchs impro, qu’on a vu disparaître dans le Rocher.

Avec les Marocains et Roumains, ils sont huit. Nous, on en rencontre quatre. D’abord c’est la surprise de l’accent, des expressions. Kevin parle beaucoup : « Dans l’fond » revient souvent, on ne répète pas mais « on pratique » ; il ajoute qu’il a été amusé d’entendre un Bordelais répéter « genre » à tout bout de champ... On recueille des impressions : Marie-Elaine a trouvé très « plaisant » – mot qui lui vient avec un naturel charmant – les attentions des lycéens : « On pensait qu’ils s’occuperaient de nous seulement pour le Festi-val, mais on a fait beaucoup de visites toute la semai-ne, c’est un peu les vacances… ». Ils ne répètent pas beaucoup d’ailleurs, nos improvisateurs, depuis qu’ils sont ici. Kevin dit que ce qui compte c’est l’alchimie de groupe. Et puis on se sépare sur leur cri enthousiaste : « on aime la France ! ». Merci. En vous rencontrant, on aurait bien envie d’aller au Québec aussi.

n Camille Martaudlycée Georges-Leygues (47)Photo Jeanne Lebastard, lycée Georges Leygues

La BrigadeLégère deL’internationaLComme chaque année, les voici parmi nous. Ils sont au

lycée ou au conservatoire, musiciens, improvisateurs,

venus d’Espagne et d’ailleurs. Ils passent une semaine

en France : ce sont les délégations internationales.

32 n

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3333

Le Festival des lycéens et des apprentis est de plus en plus marqué par la venue de participants internationaux. Peu importe l’en-droit, on pouvait entendre des « ¿ Hola, qué tal ? » espagnols ou bien un « How are you ? » anglais qui reste parfois sans réponse. Malgré une moyenne de cinq ans d’apprentissage des langues, et un niveau considéré meilleur que celui de leurs parents, les

étudiants ne se considèrent toujours pas capables de suivre une conversation fluide avec les autres européens. Seulement, avec des efforts, précisons « dans les deux sens », ils se savent aptes de communiquer. Et en dépit des efforts d’ouverture vers l’international, reconnus par ailleurs par les festivaliers, l’évènement leur semble encore revêtir une dimension bien plus régionale qu’européenne. Et si la mauvaise réputation dont souffre l’hospitalité française a encore la vie dure, en pratique, entendre parler anglais ou espagnol éveille plus la curiosité qu’elle ne repousse les jeunes et ils se montrent ouverts aux nouvelles rencontres. À voir maintenant si de leur côté les étudiants étrangers ont remarqué cette nouvelle tendance à l’ouverture des jeunes français.

n Baptiste VareilleLycée St-Joseph de Tivoli (33)

La BrigadeLégère deL’internationaL

to foreigners : « on vous aime ! »

Comitéd’accueil

français

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comment voyagergratos…

34 n

Rythmes exotiques, palmiers à perte de vue, jungle urbaine, les spectacles au Festival permettent de voyager à bon prix : gratos ! Mais qu’est-ce

qui inspire réellement les artistes lycéens ? Les plaines glacées du Québec, les rives du bassin d’Arcachon ou bien la chaleur des forêts tropi-cales d’Afrique ? Voyage aux sources du spec-tacle. Après quelques interviews, on apprend avec curiosité que les artistes puisent leur inspira-tion partout dans le monde. Ils s’influencent de cultures variées comme nous explique le batteur du groupe bordelais The North Odd Preppies : « Egypte, Pérou, et un côté « kitch » à l’anglaise, ces différents lieux et mode de vie apportent beaucoup à notre musique. » On change de lieux et d’époque avec les Be Quiet de Bordeaux. « On puise dans le « shoegaze » (rock alternatif), un mouvement très bruitiste des années 80 », avance Lou, le guitariste. Comme nous explique si bien The North Odd Preppies, ce qu’ils souhaitent c’est nous « faire voyager dans un vaisseau spatial, un trip futuriste, psychédé-lique. » C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’au début de leur show, les artistes - via leurs costu-mes et leur musique - recréent l’ambiance d’un X-Wing ou du Faucon Millenium (Star Wars). Après le vaisseau spatial, on reprend l’avion destination Brasil, avec le groupe de Bergerac Batucada. Puis faisons Le Tour du monde en 20 minutes (Bayonne) pour découvrir en musique et en images l’Afrique Noire, l’Irlande, l’Amérique latine, ainsi que l’Extrême Orient. Le spectateur a le choix de la destination vers laquelle il veut voyager et se laisse emporter par des rythmes endiablés. Ce qui ravit les artistes car pour eux « quoi qu’il arrive à n’importe quel endroit, on essaye de transporter les gens ailleurs », se réjouit Lou.

n Mathilde Lombard, Mélanie FichotLycée Saint-Louis Villa Pia (64)

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Votre destination préférée ? Le Québec ! Parce que c’est là où est née l’impro et parce que la population est très gentille et rappro-chée. Ça m’émeut!

Votre mode de transport ?J’irai en radeau, skate, catapulte s’il faut. Et aussi à la nage. Ou la téléportation, mais ça marche pas toujours !

Maillot de bain ou passe-montagne ? Beh les deux en même temps, et puis nous on fait de la plongée en passe-montagne, on est comme ça nous ! Et on va à la montagne en maillot de bain !

Brosse à dents sac à dos ou valise à roulettes ? Non je suis plutôt baluchon et feuille de menthe (rire)

mais… un Lycéen ça voyagecomment ?Les lycéens voyagent tous, mais sont-il plutôt brosse à dents et sac à dos ou valise à

roulettes ? Plutôt « roots » ou plutôt Club Med ? Nous sommes allés à la rencontre de

nos compagnons festivaliers. Nous leur avons posé quelques questions sur ce thème.

Petits tour d’horizon des destinations prisées avec Pierrick, Alexandre, Estefania et Léo.

Votre destination préférée ? Bah je dirais euh... New York parce que c’est

grand et beau.

Votre mode de transport ?J’irai en avion bien sûr, parce que c’est plus

rapide mais ça me fait peur.

Maillot de bain ou passe-montagne ? La plage !

Brosse à dents sac à dos ou valise à roulettes ? Oui, valise à roulettes, c’est plus pratique.

Votre destination préférée ? J’irai au Sénégal direct parce que

c’est mon pays d’origine.

Votre mode de transport ?Je me déplace en taxi, pas de stop,

je vais finir je sais pas où ! (rires)

Maillot de bain ou passe-mon-tagne ?

A la plage direct, je vais me les peler à la montagne.

Brosse à dents sac à dos ou valise à roulettes ?

Sac à dos, c’est mieux pour visiter le bled.

Votre destination préférée ? La Thaïlande pour rencontrer des gens et pour les paysages.

Votre mode de transport ?Je ferai de la randonnée et du ba-teau… et puis de la randonnée en bateau.

Maillot de bain ou passe-montagne ? Montagne mais sans le passe-monta-gne. A la plage il fait trop chaud !

Brosse à dents sac à dos ou valise à roulettes ? Brosse à dents sans le sac à dos.

PIERRICk

ALEXANdRE ESTEfANIA

LéO

INTERNATIONAL

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36 n

un maLaBar, ça vous dit ?

Nom : roBomonnetTaille : 50 cmCouleur : noirÂge : 4 ansÉquipement : caméra HD, micro, haut-parleur, bras articulé, 4 roues motrices, distributeur de chewing-gums.Prix confection : 3 500 €Créateurs / développeurs:Aurélien G. ; Florent L. ; Jérémy M. ; Ma-thieu G. ; Thomas T. ; Fathy B. ; Ilya T.

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SCIENCES

La robotique passionne les grands comme les petits. On a toujours rêvé d’un robot pour effectuer les tâches les plus ingrates, et aujourd’hui, ils se sont totale-

ment intégrés à notre quotidien.Le pôle science présentait de nombreux projets. Un en particulier a retenu notre attention : il s’agit d’un petit robot qui se baladait librement entre les stands, proposant des Malabars aux passants.Ce robot est le fruit de quatre ans de travail. Cinq élèves du lycée Jean-Monnet de Foulayron-nes (47) s’y sont consacrés en y apportant des modifications tous les ans pour le rendre le plus performant possible. Un robot entièrement mon-té par leurs soins, grâce aux précieux conseils de leurs professeurs et au financement du lycée. Équipé de haut-parleurs, caméra HD et micro, cet engin à la pointe de la technologie a la particu-larité de distribuer des Malabars. Ses créateurs le dirigent via une manette de ps3 wifi, reliée à un logiciel de pilotage développé par leurs soins. Attention à ne pas marcher dessus, il semblerait qu’il aime attirer l’attention en tournant autour des pieds des passants...Le projet a vu le jour à l’initiative d’Aurélien, pas-sionné de robotique, qui a transmis son idée à ses amis. En quatre ans, le projet s’est amélioré, le groupe s’est agrandi, deux nouveaux élèves en formation le reprendront l’année prochaine.Une belle innovation technologique, déjà utilisée dans de nombreux secteurs et qui peut enregis-trer des conversations, filmer des endroits inac-cessibles, attraper tout type d’objets. On pourra peut-être un jour en trouver dans le commerce, comme aide à la personne, ou encore en croiser un au cours d’interview ou tout simplement dans la chambre de nos petits frères, qui lui voleront tous ses chewing-gums.

n Marine Debladis, Lorène Le Danvic, Noémie Poulain Lycée Etienne-Restat (47)

LE RUBIk’S CUBE dANS TOUS SES éTATS !

Le Rubik’s cube, c’est ce casse-tête répandu dans le monde entier que très

peu de gens finissent sans tri-cher. On a tous voulu le repeindre ou le démonter pour avoir toutes les faces bien faites !Des élèves du lycée Jean-Moulin de Langon (33) ont partagé leurs solutions sur un stand d’appren-tissage. Sachant que le cham-pion du monde résout un Rubik’s cube en 6 secondes, les représentants du projet détiennent un score honorable : en moyenne de une à deux minutes. Ils se classent 6e de France. Pour eux, le Rubik’s cube est un plaisir et en plus c’est bon pour la mémoire !Nous avons donc tenté l’expérience. Grâce

à leurs conseils et notamment certaines techniques comme celles de « l’escalade en montagne » ou du « Belge assis sur une chaise », nous avons réussi à venir à bout de ce casse-tête en quinze minutes ! Impressionnant, ce sont de super bons profs !

MOTOELEC : UNE MOTO PROPRE

Changer son moteur pour une batte-rie. Finis les comptes à la pompe, on recharge à la maison. Le rêve ? Une

réalité !Une classe du lycée Jean-Pierre Champo de Mauléon Soule (64) a transformé l’alimenta-tion d’une moto «normale» grâce à 6 batteries de 12 volts chacune. Ils ont créé une moto de 72 volts, qui peut atteindre 105 km/h, très si-lencieuse. La recharge est possible avec une prise de courant basique. Après deux ans de travail, la Motoelec est pratiquement termi-née. Il ne reste plus qu’un test d’autonomie à passer, quelques peaufinages esthétiques et ajouter un bruit préenregistré pour plus de sécurité.

à fONd LE PRUNEAU !

Bon à savoir ! Le pruneau d’Agen est le seul en

Aquitaine à bénéficier de l’I.G.P (indication géogra-phique protégé).C’est-à-dire qu’il est certi-fié que les pruneaux vien-nent exclusivement de ver-gers de pruniers agenais.Le lycée Jean-Baptiste de Baudre d’Agen nous a fait découvrir cette spécialité, à travers son histoire, sa fa-brication et pour finir, sa dégustation. Un petit QCM vous encourage à être curieux : si toutes les réponses sont correctes, vous pouvez même participer à un concours de craché de noyaux ! Le principe est simple :

on mange un pruneau et on crache le noyau le plus loin possible.Pruneau d’Agen, ça vous va bien !

n Marine Debladis, Lorène Le Danvic, Noé-mie PoulainLycée Etienne-Restat (47)

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38 n

SCIENCES

J ulia, Camille et Mathilde, nos trois apprenties chimistes de première S du lycée Grand-Air d’Arcachon ont développé l’idée, suggérée par leur

professeur de sciences-physiques durant leur année de seconde. Elles forment alors leur groupe et le conservent pour leurs TPE (Travaux pratiques encadrés) au cours desquels elles commencent leurs recherches sur Internet. Emmanuel Martin, concepteur du Green Boat et propriétaire d’un chantier naval ainsi que la directrice adjointe du déve-loppement durable de la Cobas (Communauté d’agglomération du Bassin d’Arcachon Sud) leur donnent de précieux conseils. Ils leur ac-cordent du temps pour les aider à mener leur projet à bien. «C’était difficile de trouver un rendez-vous avec le constructeur du bateau mais au final, on l’a eu et il était plutôt sym-pa », rapporte Julia. Elles fabriquent ensuite la maquette qui représente une embarcation classique et en même temps leur « Green Boat » idéal. « Il s’agit de montrer les diffé-

rents aspects de notre bateau et pour que ce soit plus clair, nous avons créé un jeu type Trivial Pursuit. Nous proposons également aux jeunes de créer leur propre embarcation en assemblant plusieurs éléments (moteur, coque…) », précise Camille.Passionnées par leur sujet, elles ont eu en-vie de le partager : la page Wikipedia du bateau propre est née. Le Festival est aussi un tremplin pour elles, elles enchaînent en-suite avec les Olympiades de la chimie au niveau régional, puis au niveau national et le concours Stockholm Junior Water Prize (prix international de l’eau). « On ne se pro-jette pas vraiment dans le futur, ou alors menuisier chez Dubourdieu, le construc-teur de pinasses ! Non je rigole, on ne sait pas… », plaisante Mathilde. Nous, on leur souhaite bon vent !

n Margot GarmendiaLycée Grand-Air (33)

trois FiLLes sont dans un Bateau…Deux blondes, une brune

et une seule idée en tête :

le bateau propre. Un

projet présenté au

Festival qui colle aux

préoccupations de notre

société, de plus en plus

tournée vers l’écologie.

Le « Green Boat », c’est

un bateau en pin des

Landes qui fonctionne au

biocarburant (huile de

colza, éthanol).

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DANS LES YEUX« Raconte-moi ton festival »... En quelques mots, une citation ou même

une onomatopée. Partageons avec ceux qui l’ont vécue, l’histoire de leur Festival.

Afin d’éveiller quelque envie de tenter l’expérience.

MaxiMe

GuillauMe

laura

elena

Paul

ThoMas

isMaël

oliver

Claude

Mona

QuenTin

luCie

16 ans, acteur et élève au lycée Magendie à Bordeaux : « Le Fes-tival, c’est une espèce de rassem-blement de jeunes de n’importe où, de tout et de tout le monde ! »

18 ans, batteur du groupe Be Quiet et du lycée Saint-Genès à Bor-deaux : « Ce qui m’a le plus étonné, c’est le nombre de vigiles : ça fait peur…»

18 ans, journaliste presse Inter-net du lycée Pré-de-Cordy : « J’ai été marquée par l’ambiance électrique des battles de danse. Tout le monde pouvait y parti-ciper. Le Boney M Show m’a beaucoup impressionnée, ça bouge dans tous les sens !»

16 ans, élève au lycée Jean-Baptiste de Baudre à Agen : « Ce qui m’a marqué ? Le côté rudimentaire des instruments de musique des Teens Stomp. C’est cool de faire du Cold Play avec des tongs et des tubes ! »

17 ans, jeune penseur et batteur du groupe Polecats : « Aucune concurrence entre les artistes. J’ai enfin vécu une expérience sur une grande scène ! Je trouve ça cool que l’on mette du matos pro à la disposition d’amateurs ! C’est vraiment un lieu de rencontres, où l’on peut avoir des discussions profondes sans survoler les su-jets... ça donne envie de revenir! »

32 ans, agent de sécurité : « Il y a beaucoup moins de monde. Nous avions plus de travail l’an dernier car c’était beaucoup plus grand. »

17 ans, membre du groupe Spe-cimen Crew, du lycée Fazanis à Tonneins : « Moi, ce que j’ai vu, c’est des jolies filles, de la danse et... de la danse !

20 ans, élève au lycée Bertran de Born à Périgueux : « Le Festival a été ma première scène et c’est grâce à ça que j’ai pu jouer en-suite sur des scènes internatio-nales. Le festival, c’est comme le sexe : si t’as pas essayé, tu peux pas savoir à quel point c’est bon ! »

59 ans, journaliste et encadrant au centre de presse du Festival : « L’an dernier nous devions faire un journal quotidien pour les fes-tivaliers. Cette année, le format magazine nous permet de moins travailler dans l’urgence.»

15 ans, élève au lycée Jean-Baptiste de Baudre à Agen : « Heu... C’est une expérience joyeuse, mais qui ne m’a rien apporté de concret. Parce que c’est trop court ! »

19 ans, batteur du groupe The North Odd Preppie, du lycée Albert Le Grand à Bordeaux : « J’ai vu des filles plutôt jolies. Des barbes, c’est plutôt joli sur les filles ! Une Suzuki Van Van, des tags, trois filles, deux en short et une en robe, et des faux poils... les miens ! Et j’ai fait de belles découvertes : moi ! Non je rigole, c’est toi en fait (rires)...

21 ans, secouriste : « Il ne s’est pas passé grand chose, c’est assez calme pour nous. On trouve dom-mage que les festivaliers soient enfermés dans des salles, sans avoir trop d’espace. »

n Alister Faudemer et Césarie Booh, lycée François-Magendie (33)n Laura Yebra, Anne-Lise Allaoua, Eloise Malartre, lycée Marguerite-Filhol (47)

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Les médias : dictateurs des tempsmodernes ?

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MEDIA

La plupart des lycéens reconnais-sent l’influence des médias dans leur quotidien. Et ce avec une certaine résignation. « On n’a pas trop le choix » car la censure,

« présente même sur Internet » nous rend tous clients d’informations similaires, « tournées à la sauce du journaliste ». Autre bémol pour certains lycéens : « tous les journaux sont engagés ». Ils sont « pour les trois-quarts de gauche », constate une jeune fille du lycée Saint-Genès (33). Une impression qui n’est pas partagée par tout le monde. Le Figaro par exemple est connu pour ses opinions de droite. En effet, lorsqu’ils sont interrogés, les jeunes ont conscience de l’enga-gement et de la « subjectivité » de la plupart de certains journaux.

« des manipulateurs (…) qui exagèrent »Même s’ils finissent tous par consulter les mé-dias, cela ne signifie donc pas forcément qu’ils

ont confiance en ce qu’ils apprennent. En ce qui concerne les professionnels de la presse, les jugements sont assez sévères : « corrom-pus », « influencés par leurs écoles » ou encore « influencés par leurs relations, préférences et opinions politiques » sont les qualificatifs qui reviennent le plus souvent. Pour certains, le journalisme consiste grossièrement à « pren-dre les gens pour des cons », les journalistes seraient alors « des manipulateurs qui modi-fient, dissimulent ou exagèrent des informa-tions dans un pur objectif de profit ». Par exemple vis-à-vis de la mode autant consultée que critiquée, plus particulièrement par les jeunes filles. « On nous fait prendre trois kilos en hiver (magazine ELLE Plus bel-les avec trois kilos en plus) pour nous en faire perdre cinq en été ». Ces journaux les soumet-traient à une « dictature de la maigreur dirigée par les créateurs » qui mène parfois au « dé-goût de soi ». Cependant, certaines célébrités, bien que présentes dans ces magazines, tout

gabarit confondu, restent des icônes de la mode qui influent sur les choix vestimentaires de toutes.

facebook et TweeterL’information ne provient plus uniquement des journaux écrits ou télévisés mais aussi des réseaux sociaux. Ces derniers permettent d’atteindre un public moins intéressé par la presse classique, les 15 – 35 ans, en leur don-nant la possibilité de commenter, partager et échanger avec le monde entier. Transformant ainsi une simple information en « phénomène viral ». De ce point de vue là Twitter inspire plus confian-ce que Facebook, du fait que les informations sont choisies et « tweetées par des personnes reconnues dans leur domaine ».Pour autant le réseau social favori des jeunes reste Facebook de par sa dimension convi-viale. Cependant, ils restent lucides sur la pertinence des informations disponibles sur le réseau. « Facebook, c’est un bon outil mais un mauvais maître », nous suggère une accompa-gnatrice italienne présente au Festival. Il ne permet pas de développer ses idées, de vé-rifier l’information et se résume souvent à un simple bavardage, « un téléphone arabe webi-sé », le partage des idées aboutissant souvent à un contre-sens. Pour autant certains jeunes interviewés affirment apporter du crédit à « ce que leurs amis leur font partager ».Morale de l’histoire : pour être bien informé, il faut diversifier ses sources et savoir prendre du recul sur ce que l’on lit pour ne pas tomber dans les pièges d’une pensée unique ou faire preuve d’une trop grande crédulité.

n Baptiste Vareille, Noémie PoulainLycée St-Joseph de Tivoli (33), lycée Etienne-Restat (47)

Que ce soit par la télé, les journaux, la radio, ou encore,

à l’unanimité, par Internet les festivaliers sont en

permanence confrontés à l’« information ». On y passe

plus ou moins de temps : chacun a son émission, journal,

site internet favoris mais au final tout le monde finit par

être au courant des informations traitées de différentes

manières.Enquête sur les habitudes de consommation des jeunes en matière d’information.

Pendant que certains

se noient dans les articles,

d’autres choisissent de

prendre du recul...

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Animal proliférant sur notre pla-nète, il a beau être familier à l’espèce humaine du fait qu’il n’est qu’une pré-évolution de celle-ci, le jeune reste très mé-

connu dans ses aptitudes et caractéristiques. Depuis sa mutation en génération Y, il tyran-nise ses géniteurs 24 heures sur 24 jusqu’à la période migratoire de juillet et août.Le mâle et la femelle ont des comportements très différents, le mâle possède un bêlement passant de l’aigu au grave. La femelle quant à elle, se déguise et se camoufle tel un camé-léon, en se barbouillant le visage de couleur. La plupart des femelles ne se séparent jamais et se déplacent en troupeaux, allant jusqu’à s’ac-compagner pour aller au point d’eau très prisé. Elles s’y agglutinent les unes derrière les autres pour l’atteindre.

Les deux sexes possèdent généralement des crinières fournies, sont mous comme des tor-tues et aiment végéter parfois durant toute une journée dans des grottes (chambres) crasseu-ses.Lucifuges, les lycéens s’exposent rarement à la lumière du soleil et sont sujets à de violents ulcères cutanés. Ils tentent de s’en débarrasser à l’aide d’une mystérieuse plante médicinale, le Biactol.Cet animal est aussi atteint de nombreux dé-fauts physiques et utilise de minuscules barres de fer et d’élastiques trouvés dans la nature pour ses crocs…On retrouve dans ce peuple de nombreuses sous espèces ayant des similitudes avec d’autres animaux. Par exemple, le Lyparesseux dort 15 heures par jour. Le lycéen appelé Ly-girafe est pourvu d’une grande taille, toujours

dégingandée, le cou en avant et courbé. Dans les troupeaux, il y a toujours un Lysinge, gri-maçant, mesquin et farceur, le Lyours, toujours grincheux et ayant une pilosité trop abondante pour son âge, le Lychauve-souris ayant une activité nocturne développée. Le Lyaraignée a les pouces très musclés à force de pianoter sur sa toile. Le Lygoret reste l’espèce la plus commune de la meute dont la saleté est incom-mensurable. Le régime alimentaire, peu varié, est composé de fruits de bigmac, de racines de kebab et de champignons-pâtes. Sa durée de vie est assez courte, 3 ans commu-nément, 6 ans pour les plus chanceux, mais le jeune finit par passer le bac, pour changer de rive et rejoindre une autre jungle.

n Charles SupervyLycée St-Joseph de Tivoli (33)

homo Lyceus sapius sapiusAprès une immersion totale dans la jungle pendant une dizaine d’années nous

avons finalement réussi à les approcher et à analyser des heures durant leurs

comportements et leurs différents modes de vie. Nous pouvons dès à présent

vous présenter une première étude de l’homo lyceus sapius sapius.

aBécédaire du LycéenAHHHHHHHH… (difficultés au réveil)Bac (bientôt au chômage)Cé mort (marque la négation)Dormir !!!!!!!!Euh…Facebouque : moyen de communication privilégié non traduit à ce jourGavé (typique du lycéen aquitain)How I Met Your Mother (idéal de vie à 30 ans)Ipod ou Ipad ou Iphone, pomme croquée dont raffolent les jeunesJ’adooooreKebab (nourriture à l’arrache)Légume (jamais touché par un lycéen)Malcolm (modèle familial passant à la télé)Naaaaaaaaaannnnn (autre marque de négation)Ortografe (mot mal défini)Parents (obstacle permanent)Quand c’est qu’on mange ? (item comportemental caractéristique du jeune affamé)Rot (concours)Skate (planche de salut)Té où ? Ou twit twit (cri court et répétitif)Université (point de chute)Vacances (voir lettre D)Windows (un organe vital)X (sans commentaire)Y’a que ça à manger ?Zen (cool)

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Mettez ca. C’est obligatoire. Sans rire !

Du café Tchak, tchak !

Laissez passer je dois interviewer ces gens !

Laissez passer j’ai un article à finir !

Laissez passer 1er rang pour les photos !

Jean-Yves (Oui-Oui...)

Pôle presse écrite

Tu t’en sors ?

«I’m gonna sucide

meeee...»

Fin

Soraya ex lycenne, ici en toute clandestinité

Le bracelet magique

n Pauline Laurent, Camille Martaud, Alexandrine LassimouillasLycée Georges-Leygues (47), lycée Odillon-Redon (33)

Ouais, j’ai même écris une chanson

(jusqu’à l’année prochaine)