On Ne Peut Pas Gagner La Guerre Dès La Première Bataille

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    Un dput Syriza : On ne peut pas gagnerla guerre ds la premire bataillePAR AMLIE POINSSOTARTICLE PUBLI LE JEUDI 16 JUILLET 2015

    Thanassis Athanassiou est dput Syriza depuis 2012.Il est de ceux qui ont approuv l'accord de Bruxelles,quand une trentaine de dputs de Syriza l'a rejet. Sesexplications, alors que les bouleversements politiquess'acclrent.

    Thanassis Athanassiou est dput Syriza depuis 2012.Il est proche du courant Tsipras et, sans applaudirl'accord de Bruxelles, il est convaincu que c'estun meilleur compromis que ce que les cranciersproposaient avant le rfrendum. Mercredi matin, aumoment o nous l'interrogions, il s'apprtait voteren faveur de l'accord le soir mme, puis en faveurdes deux premires lois d'application qui seront votesdans la foule : l'alignement du taux intermdiaire dela TVA dans la restauration (13 %) sur le taux normal 23 %, et la rforme du systme des retraites, quicomprend notamment l'allongement de l'ge lgal de

    dpart la retraite de 62 67 ans.Son opinion ne reflte pas l'ensemble du parti.Mercredi en dbut d'aprs-midi, le comit central duparti de la gauche radicale s'est ainsi prononccontre, 109 voix sur 202. Quasiment au mmemoment, une premire dmission tombait : celle de laministre adjointe aux finances, Nadia Valavani. Et lors

    du vote au Parlement, dans la nuit de mercredi jeudi,32 dputs de Syriza se sont prononcs contre et 6 ont

    vot blanc. Entretien avec Thanassis Athanassiou.

    Donald Tusk, prsident du Conseil, Alexis Tsipras etson ministre des finances, Euclide Tsakalotos. (CE)

    Mediapart : Le parlement grec vote ce mercredi16 juillet au soir sur l'accord trouv lundi matin Bruxelles. Qu'allez-vous voter ?

    Thanassis Athanassiou :Je vais voter oui pour deuxraisons. Tout d'abord, Alexis Tsipras voulait un accordpolitique, c'est--dire un accord qui soit sign au plushaut niveau, avec chefs d'tat et ministres europens,et non un accord sign par des technocrates. De cepoint de vue, il a russi. D'autre part, il voulait que laquestion de l'austrit soit place au centre de l'Europe,

    et qu'elle ne soit pas considre comme un problmegrec. L aussi, il a russi : l'austrit a t remiseen cause, non seulement par la Grce, mais aussipar la France, par l'Italie Les dirigeants ont prisconscience que c'tait un problme europen, alorsqu'auparavant, l'Union europenne se taisait sur laquestion de l'austrit.

    Pourtant c'est un accord qui ne contient justementque des mesures d'austrit !

    Pour pouvoir changer les choses, il faut bien avoir unpoint de dpart. Jusqu' prsent, personne ne remettaiten cause cette politique d'austrit. Aujourd'hui, toutle monde en discute. Donc on avance, mme si onn'arrive pas mettre en application le programmeprlectoral de Syriza. Il faut bien comprendre quel'accord sign Bruxelles comprend une quarantainede mesures diffrentes. Mais derrire cela, il y a unesoixantaine de changements que notre gouvernementpourra mettre en place.

    Par exemple ?

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    Par exemple, il est bien notifi que si l'on amliore lacollecte fiscale, on pourra rtablir le taux intermdiaire

    de TVA 13 % dans la restauration aprs sa hausse 23 %. Bien videmment, nous allons appliquerl'accord de Bruxelles, il ne s'agit pas de jouer aveca. Mais l'on sait qu'il y a des retours possibles, si lesrformes avancent.

    Et il y a aussi des choses positives, comme leprogramme d'investissements : il s'lve 35 milliardsd'euros. Mme si cela correspond des fondsstructurels dj existants, il est stipul qu'ils serontdbloqus beaucoup plus facilement : dans les deux

    ans venir au lieu de cinq annes attendre, commec'tait la moyenne jusqu' prsent. Par ailleurs, dansle nouveau programme de privatisations, Tsipras aobtenu que la moiti des recettes seraient affectes la croissance, et non au remboursement de la dette.Cela, c'est nouveau. Enfin, il a obtenu que le sujetde la soutenabilit de la dette soit discut au niveaueuropen. Les dirigeants se sont engags mettresur la table dans les deux prochains mois la questiondu rchelonnement des maturits. C'est une avance

    importante. vous couter, cet accord n'apporte que dupositif

    Il nous apporte surtout trois ans de scurit definancement. Si l'accord est valid en effet, il metfin aux interventions des cranciers dans notre paystous les dix mois, leurs demandes incessantes denouvelles mesures en change des versements desprts. Ces chantages rpts bloquaient compltementl'conomie grecque, repoussaient les investisseurs et

    nous mettaient dans une situation invivable. C'taitce que voulaient les cranciers au dpart : un petitprogramme, juste de quoi rembourser les chancesde l't, et rendez-vous en septembre. Le programmequ'a sign Tsipras, au contraire, est un programme delong terme, il va laisser l'conomie la possibilit deredmarrer.

    Mais les Grecs n'ont-ils pas massivement vot non dimanche 5 juillet aux mesures d'austritvoulues par la commission europenne ?

    Les Grecs ont surtout vot non WolfgangSchuble, le ministre allemand des finances. En mme

    temps, ils disaient massivement oui l'euro et l'Europe. Les derniers sondages diffuss dans la pressegrecque indiquent d'ailleurs que les lecteurs grecs nesont pas compltement opposs l'accord de lundi. Ilsvoient aussi que cet accord est li un programmed'investissements. Ils voient aussi que pour la premirefois, la France est de notre ct

    [[lire_aussi]]

    Le gouvernement Tsipras reste-t-il ungouvernement de gauche ?

    Oui, car il faut admettre que l'on ne peut pas gagnerla guerre ds la premire bataille. Quand plus de61 % des lecteurs votent non au rfrendumet soutiennent de facto la stratgie de Tsipras, celasignifie qu'une trs grande partie de l'lectorat dedroite soutien aujourd'hui Tsipras, et qu'il a derrirelui galement tous les anciens du PASOK [le partisocialiste ndlr]. Mais cela ne veut pas dire que lepremier ministre va mettre en place une politique dedroite. Par ailleurs, si des lections anticipes taient

    organises en septembre, Syriza aurait la majoritabsolue, c'est certain.

    Mais quel Syriza ? Plusieurs dputs s'apprtent voter contre ce nouveau programme d'austrit

    Je vois en ralit beaucoup de tentatives, au sein deSyriza, pour maintenir l'unit, mais il est certain quele parti traverse un moment trs difficile. Toutefois,mme si certains dputs dcidaient de quitter notregroupe parlementaire, il n'y a pas de raison que lacoalition gouvernementale change et que Syriza aitbesoin d'un nouvel alli. Il faut que la commissioneuropenne arrte de faire des pressions pour unremaniement gouvernemental en faveur d'une allianceavec Potami [ La Rivire , parti centriste-libral ndlr]. C'est un problme de vouloir s'immiscer dansles affaires politiques intrieures d'un pays ! C'estce genre d'intervention qui provoque, ensuite, desrfrendums

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    Boite noire

    L'introduction de l'entretien a t actualise ce jeudi 16

    juillet au matin aprs le vote, dans la nuit, de l'accordpar le parlement grec.

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