Oh Seigneur, Sois mon compagnon de chemin, Comme ton ... · ... Comme ton humble serviteur...

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Oh Seigneur,

Sois mon compagnon de chemin, Comme ton humble serviteur Benoît-Joseph.

Inspire-moi les mots et les gestes de l’amour plus fort que la haine !Si l’adversité

du mal trouble ma route, par pitié pour ma main qui tremble Seigneur, viens écarter

de moi le doute. Que mes louanges d’espoir vers toi, illuminent ma vie, dans cette

lueur qui brille au fond de mon coeur, comme les étoiles scintillent au milieu de la

nuit. Éclaire-moi de ta force divine, Sur ce chemin de traverse, où je porte ta

lumière. C’est là ma prière vers toi, Ô Seigneur. Amen

Didier Noël.

Sur les pas de Saint Benoît-Joseph Labre

en Normandie

« Première partie »

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Warum betrübst du dich, mein Herz

P ourquoi te troubles-tu, mon cœur ? Pourquoi te chagriner et te tourmenter au sujet des biens temporels. Confie-toi en Dieu qui a créé toutes choses. Il ne peut et ne veut te délaisser. Il sait bien ce qui te manque. Le ciel et la terre sont à lui ; à mon père, mon Seigneur et mon Dieu, qui m'assiste dans tous les moments difficiles !

Car tu es bien mon Dieu et mon Père ! Ton cœur paternel n'oublie jamais ton enfant. Je ne suis qu'un peu de terre ; hors de toi, je n'ai aucun secours dans ce monde. Le riche se confie en ses biens, mais moi je veux me confier en la garde de Dieu ; et si le monde me méprise, je veux croire avec une ferme assurance que celui qui se confie en Dieu ne manquera jamais de rien. O Dieu ! Tu es aussi riche aujourd'hui que tu l'as été de toute éternité. Je mets ma confiance en toi ; sois l'appui de mon âme, et j'aurai tous biens en suffisance. Je me passe volontiers d'honneurs dans ce monde, pourvu que le bien éternel que tu m'as acquis par ta mort ignominieuse me soit assuré. C'est pour ce bien que je te prie, mon Seigneur et mon Dieu ! Tout ce qui est dans ce monde, or, argent, richesses, biens temporels, ne dure que peu de temps et ne peut rien pour le salut éternel. Je te rends grâce, ô Seigneur Jésus-Christ ! De ce que tu m'as révélé ces choses par ta Parole, qui est la vérité. Donne-moi aussi de la persévérance pour le salut de mon âme ! Louange, honneur, gloire pour tout ce que tu m'as donné ! Je te prie avec humilité : ne me rejette point de devant ta face ! HANS SACHS

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INTRODUCTION

« Aussi longtemps que nous aimons, nous servons. Aussi longtemps que d’autres nous aiment,

nous pourrions presque dire que nous sommes indispensables;

et nul homme n’est inutile tant et aussi longtemps qu’il possède un ami ».

Robert Louis Stevenson

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L’histoire de la vie de Saint Benoît-Joseph Labre renferme toutes sortes d’événements, à savoir les nombreuses anecdotes et autres récits attachés aux suites de ses pèlerinages. Souvenirs conservés pieusement au sein des traditionnels récits locaux des villages de France, d’Allemagne, de Suisse et dans de nombreux autres endroits. Ses visites aux différentes communautés villageoises, commencées à partir de 1769, ont laissé néanmoins de profonds souvenirs, en tissant des liens, des histoires et parfois même des récits merveilleux, rapportés et consignés soigneusement par des villageois ou des prêtres de paroisse afin que perdure à jamais le souvenir de l’humble mendiant d’Artois, au visage illuminé d’une douce lumière bienfaisante. Il est toujours passionnant pour moi de vous conter, chers Amis du Saint, non sans émotion et plus encore lorsqu’il s’agit d’apporter le témoignage et de marquer de mon écriture les étapes de la vie du Saint Vagabond. C’est dans cet état d’esprit, fait à la fois de joie et de fierté mais aussi parfois de doute devant le peu de documents historiques ayant subsisté jusqu’à nos jours, que j’ai abordé le récit du passage de saint Benoît-Joseph Labre en Normandie pour la première partie, et dans les départements de la Somme et du Perche dans la deuxième et troisième partie. Cette première partie montre des endroits peu connus dans l’histoire de Benoît-Joseph à sa sortie de la Chartreuse de Notre Dame des Prés vers 1769. Dans ce récit, j’ai essayé de recréer l’atmosphère de cet itinéraire afin de susciter par sa couleur et son contraste un sentiment de prière qu’il est souhaitable de trouver accroché à l’ombre de ses pas pour les pèlerins qui après avoir lu ces quelques lignes désireraient visiter les lieux encore vibrant de son passage. J’ai voulu que la lumière qui vient de Dieu soit là avec son scintillement et son mystère comme une vision admirable de ce qui devait être l’état d’esprit du Saint venu d’Artois. J’ai beaucoup cherché avec la foi du charbonnier, comme un clin d’œil à la parabole du serviteur inutile que nous rapporte l’évangile de Luc au chapitre 17 v 5-10. C’est par une de ces douces matinées de mai qui font de ce mois de l’année l’un des plus charmants moments du printemps, avec son cortège d’aventures imprévues, dans la joie rayonnante d’une journée à créer, la grâce si quotidienne, qui m’unit à mon Ami saint Benoît-Joseph Labre, m’accompagne et m’invite à cheminer sur l’histoire de son passé. Cher Amis du Saint, me voici de nouveau « en route » sur les petits sentiers de campagne pour vous emmener cette fois en visite, dans la grande plaine côtière du département de la Seine-Maritime et de la région Haute-Normandie, où s’élèvent les petits villages de Grèges et de Bracquemont, ancien fief des Seigneurs de Blanc-bâton. Périple qui se terminera par la ville de Dieppe et son antique église Saint Jacques, point de départ à l’époque de Benoît-Joseph Labre, des pèlerins en partance pour Chartres et son célèbre « Camino » de Saint Jacques de Compostelle.

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Depuis des années, au cours des voyages qui me conduisent sur les traces de son passé, il m’est très souvent arrivé de l’imaginer au loin, sur la route, à certains croisements de chemin où je devais décider de la direction à prendre. Poussé par une sorte d’intuition, je suis toujours ramené et invité à prendre la direction qui me convient le mieux : le chemin détourné, le chemin de traverse. Là je cherche intérieurement à suivre sans vouloir devancer cette impression étrange d’être poussé en avant, comme ça, sans rien d’autre que cet élan du cœur. Cherchant par tous les temps, de jour comme de nuit, les endroits où Dieu lui-même a suscité à Benoît-Joseph de s’arrêter, cela m'aide à l'imaginer, sans me rendre triste, mais tout simplement heureux de vivre dans l’amitié, cette complicité qui m’unit à la plus noble des libertés, celle de vivre en témoin la promesse de mon baptême. Benoît-Joseph, mon saint protecteur, me dévoile ainsi dans l’abandon, les secrets du cœur de Dieu, présent dans le « je suis là » de la route où j’abandonne ma peur du lendemain, ce lendemain qui aura soin de lui-même. Et tant pis pour les implications dans la vie de tous les jours, comme lui avant moi, je dois faire confiance à la Providence, cette grâce qui me pousse à suivre les inspirations de mon cœur. A chaque fois j'y ressens ... vous savez, cette impression étrange d'un récit un peu décalé où la fin semble inaccessible, où la raison du pourquoi reste une interrogation futile sans intérêt. Il y a des questions dans la vie qui ne trouvent leur réponse que de l'intérieur de la Foi par la Foi. Au fil des nombreux milliers de kilomètres déjà parcourus en sa compagnie et de la distance importante qui me sépare parfois de mon domicile, je profite souvent des endroits recherchés pour prendre un peu de repos. Là dans le secret de mon cœur en silence avec lui, fatigué, assis devant ma propre prière, jusqu’à ce qu’il ne me reste plus que celle-ci, je suis à l’écoute dans la situation du rien du tout où je prends conscience de la présence au delà de sa présence, celle de celui qui l’a envoyée vers moi … Le Christ Ressuscité. Certes, Amis de Saint Benoît Labre, les anecdotes ne manquent pas à son sujet, mais le chemin lui-même est bien plus intéressant en sa compagnie, dans la tranquillité et la quiétude, où je vous le « donne » à redécouvrir sous la forme d’aventures providentielles et anecdotiques, récits qui balaient les ténèbres et bouleversent nos vies de chrétien à chaque instant. Tous ces lieux, pour l’avoir constaté de nombreuses fois, exhalent encore une sorte de présence mystérieuse. C’est en ces lieux qu’un jour Dieu attendit son serviteur, pour accomplir sa volonté aux yeux des hommes et d’en faire un exemple de sainteté au cœur rempli d’Amour. Dans le cœur de Dieu, j’ai découvert l’Amitié de ce saint homme, de ce pauvre, prix inestimable de l’amour reçu et partagé en Christ Ressuscité. Avec lui j’ai pris la route d’une façon un peu singulière, mais imprégnée d’une présence, lumière éclatante qui vient de Dieu.

De Boulogne-sur-Mer, le 05 janvier 2012 Didier NOËL

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BRACQUEMONT

GREGES

DIEPPE

« J’aurais toujours la crainte de Dieu devant

les yeux et son amour dans le coeur ».

Benoît-Joseph Labre

11 Eglise Notre Dame de Bracquemont

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On était au mois de mai, le ciel était couvert de petits nuages blancs et la clarté du ciel semblait devancer l'heure habituelle de la journée. Au volant de ma voiture je roulais dans la rue principale du village de Bracquemont, seuls quelques rares passants s’étaient aventurés dans les rues chaudes de cette belle journée de printemps. Ce petit village agricole, situé dans le Pays de Caux, repose dans une plaine crayeuse où la nature environnante d'exception est dominée au Nord-est par d’immenses falaises, sortes de remparts infranchissables, qui surplombent la Manche. Distant d’à peine 2 km de la ville de Dieppe, Bracquemont est un village du pays cauchois en Haute-Normandie. Parti le matin de Boulogne-sur-Mer, j’arrivais par les chemins de traverse deux heures plus tard dans ce beau village de Bracquemont, lieu de départ d’une visite, entreprise des jours à l’avance, fruit de plusieurs semaines d’un long et minutieux travail consacré à la recherche des lieux où le pèlerin Benoît-Joseph Labre s’était arrêté au cours de sa vie de pérégrination. La paroisse de Bracquemont est l’un de ces lieux, jadis visités et honorés par le Pèlerin alors en route vers Dieppe, Chartres et Paray-le-Monial, venant tout droit de la Somme où il a passé quelque jours dans les villages de Pertain, Marché-le-Pot et Lihons en traversant un grand nombre de villages à pied avec ceci de particulier qu'il ne semblait jamais pressé d'arriver à son but. Sa course était sinueuse, avec des retours, des détours incompréhensibles et des stations prolongées dans des localités. N’acceptant que difficilement l'hospitalité qui lui était offerte, il quittait tout endroit dès que les railleries et le mépris lui attiraient des difficultés. Il se disait pèlerin et il l’était à un point qu'on pourrait dire chronique. C'était même cela qui ralentissait sa marche et rendait ses itinéraires si compliqués. Il ne lui suffisait pas du rendez-vous final. Il y avait, d'ici-là, bien d'autres lieux saints, des débris de signes et d'images qu'il lui fallait glaner : chapelles, reliques oubliées qu'il devinait avec la clairvoyance d'un sourcier, croix de carrefour, tombeaux, tout ce qui constitue sur la terre le manteau de l'Église visible. J'ai conscience du fait que les premières impressions ressenties le long de cette route départementale, m’ayant lentement conduit ici, avait mis mon cœur dans un étrange émoi. Dominant cette vague d'émotions qui me submerge en descendant de voiture sur cette route où il n'y a personne, il fait très beau, tout est calme. Debout je reste là à contempler cette église qui s’était trouvée sur le parcours du nomade solitaire deux cent quarante-et-un ans plus tôt. L’air de cette belle journée était embaumé de la senteur iodée des bords de mer. Sur l’oculus au-dessus de l'entrée principale de l’église Notre-Dame de Bracquemont, une lumière bienveillante accueille son visiteur. Ses rayons lumineux reflètent des jeux irisés de lumière et d’ombres portées sur la croix de pierre bleue très ancienne qui honore l’allée de sa présence, symbole de quelque chose où Benoît-Joseph Labre lui-même s’est penché et qu’il a probablement encensée de sa prière. La construction de Notre-Dame de Bracquemont en elle-même remonterait à la limite du 11e et 12e siècle ; le chœur et sa charpente ont été achevés en 1623. Et au 19e siècle, le clocher, menaçant de s’effondrer, fut reconstruit et achevé en 1895. Voici la liste des curés de Bracquemont, telle qu’elle est parvenue jusqu'à nous sous la plume de l’Abbé Benoît Cochet:

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1662, Abbé David Follet. — 1663, Abbé Nicolas Lebru. — 1664-1670, Abbé Noël Give. — 1671-1715, Abbé David Frechon. — 1715-1718, Abbé Letenneur. — 1719-1739, Abbé Lecarpentier. — 1740-1780, Abbé Pichon. — 1780-1792, Abbé M. Picard, la Révolution l’obligea à émigrer en Angleterre où il mourut. — 1792, Abbé Lefebvre, curé constitutionnel. 1802-1832, Abbé M. Leroy. — 1833, Abbé M. Thierry (de Fécamp). Ce fut au sommet d'une colline que les anciens pêcheurs du « Puy » placèrent leur église (Notre-Dame de Bracquemont), comme s'ils avaient désiré la voir de la mer. Aussi les tempêtes et les vents l'ont dévorée tant de fois qu'elle n'est plus qu'un frêle édifice, pauvre et sans caractère. C'est une masse de cailloux grisâtres, couverts de tuiles rousses et sombres. Pas la moindre trace d'architecture ne se remarque dans cette église. La nef est une bâtisse en silex cent fois remaniée. Le clocher a été caché derrière l'église, au côté nord ; c'est une pauvre tour qui ose à peine élever ses murs au-dessus du toit de la nef. Le chœur seul conserve quelques traces de l'architecture ogivale. Après les fées, les Celtes et les Romains, les maîtres de Limes furent des vassaux de la féodalité ; un château remplaça le camp et la Cité romaine ; les sires de Bracquemont, fils de la race normande, régnèrent sur cette terre et lui imposèrent leur nom et la terre de Limes devint la terre de Bracquemont. L’Abbé Cochet affirme que ce fut dès le XIe siècle que les sires de Bracquemont possédèrent la terre de Limes (Ancien nom de Bracquemont) avec son camp et son château. Cette illustre famille normande a rempli du bruit de son nom la France, l'Italie, l'Allemagne et le Portugal, et cela, pendant plusieurs siècles du Moyen Âge. Ils furent tour à tour grands hommes de mer, fidèles croisés, habiles diplomates et vaillants guerriers ; ils s'allièrent avec les maisons les plus riches et les plus distinguées de France et d'Espagne. Ils furent comblés de faveurs par les princes et les rois de ces deux pays. Robert de Bracquemont combattait en Espagne en 1585 et en 1648. Gaspard de Bracquemont signait le traité de Munster qui rendait la paix à l'Europe. Renaut de Bracquemont lutta contre les Anglais sous les règnes de Philippe de Valois et de Jean le Bon. Renaut, son fils, servit fidèlement le roi Charles le Sage. Charles VI, dans sa détresse, reçut de Robert de Bracquemont 4 galères et 500 arbalétriers ; aussi le nomma t-il grand-amiral de France en 1417. Guillaume de Bracquemont secourut Harfleur en 1415 et Robinet de Bracquemont se croisa contre les infidèles sous les drapeaux des Vénitiens. Dans un registre des baptêmes pour l'année 1829, M. Leroy, curé de Bracquemont, a laissé une note attestant que dans des réparations faites à la nef, on trouva une pierre sur laquelle était gravé le millésime de 1100. Après bien des recherches que je mène depuis des années pour retrouver une multitude de faits intéressants sur les lieux visités par le Vagabond de Dieu, en France, en Allemagne, en Suisse et même en Irlande où je compte bien me rendre un jour afin de me recueillir sur la tombe de celui qui comme moi-même fut un jour, touché par la grâce du Saint pèlerin, le Révérend Père John Thayer. Lors de cette recherche, je suis tombé par un providentiel hasard sur un autre livre très intéressant de l’Abbé Jules Ricouard, paru en 1894, sous le titre évocateur de « Histoire de la Paroisse de Bracquemont depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours ».

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Livre où le bon curé évoque le passé de Bracquemont au travers d’événements qui ont marqué le destin du village mais aussi au travers de personnages ayant joué un rôle particulier : sires, hommes d’église, marins ou simples habitants. L’abbé Jules Ricouard rapporte aussi les coutumes si présentes sur ce territoire. En particulier, celle des Brandons qui avaient pour but d’éloigner les taupes et les mulots, en allumant des feux dans les champs, le soir du premier dimanche de Carême. Mais il évoque aussi dans ses écrits le souvenir du passage de Saint Benoît-Joseph Labre en Seine-Maritime. Muni de ce livre, j’arpente les rues de ce village m’imprégnant du passé de notre Saint Ami. Je vous livre ici le passage de ce chapitre. Lisons en ce sens ce qu’a écrit l’Abbé Jules Ricouard : « Cent ans plus tard vivait un homme extraordinaire par son genre de vie et ses vertus, mendiant partout le vivre et le couvert, parcourant sans cesse les villes et les campagnes, surtout, en France et en Italie, n'interrompant jamais sa prière, toujours doux et aimable malgré les mauvais traitements, visitant en pauvre et en pèlerin les sanctuaires les plus célèbres ; c'était saint Benoît-Joseph Labre. Dans ses voyages de l'Artois jusqu'à Dieppe, où il vint honorer l'apôtre saint Jacques, vers 1770, ce saint personnage a traversé plusieurs fois notre village et son souvenir y est resté vivant. C'est au sortir d'une de ses visites que Benoît Labre fut assailli par une troupe d'enfants, qui lui jetèrent des pierres, en haut de la côte de Neuville: triste aventure qui, certainement, ne porta pas bonheur à ces étourdis, mais qui fut pour notre Saint un nouveau sujet de mérite, et que son historien raconte tout au long dans sa vie. La tradition de notre pays a conservé fidèlement la mémoire de saint Benoît Labre: la peinture l’a même immortalisé. Madame Gaillon possède une assiette de vieux Rouen sur laquelle le pèlerin mendiant est représenté sous ses haillons ; il paraît descendre une colline et revenir d’une église qui ressemble à celle de Bracquemont. On lit plus bas cette inscription : « Benoît-Joseph Labre. ».Cet épisode, rapporté par l’Abbé Ricouard, confirme bien le passage de Benoît-Joseph Labre en Seine-Maritime et son séjour parmi la population de Grèges et de Bracquemont à l’époque de son pèlerinage vers Dieppe et son église Saint Jacques ; seule la date donnée par l’illustre historien local, « 1782 », est malheureusement fausse. Nous savons qu’à partir de 1777 l’ermite pèlerin ne quitta plus l’Italie. Il habitait la ville de Rome et n’en sortait seulement qu’une fois l’an, pour le pèlerinage de Lorette. En dehors de ce temps, il dort à la porte des églises et, le plus souvent, au Colysée derrière l’arcade « XLIII » de la petite chapelle de la cinquième station du chemin de la croix. La date de son séjour pourrait se situer vers 1769, période plus plausible. En effet il vient de sortir de la Chartreuse Notre-Dame-des-Prés de Neuville-sous-Montreuil et désire se rendre à l’Abbaye de Sept-Fons. C’est sans doute vers cette période qu’il est venu en Haute Normandie (1).

16 L’ église Notre-Dame de Bracquemont La Croix Cémétériale

© Didier NOËL

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L’église Notre Dame de Bracquemont

Dans cette petite église Notre-Dame de Bracquemont qui, depuis son parvis légèrement surélevé, offre un panorama très remarquable de la région et de ses alentours, avec un peu plus loin à gauche de l’édifice, la beauté de la Croix cémétériale du XVIe siècle, invitant le regard du pèlerin à la contemplation. La vue de celle-ci me rappelle une anecdote que m’a rapportée l’Abbé Bernard Hingrez, histoire survenue dans l’enfance de Benoît-Joseph. Il me raconta que l’enfant, ayant un jour entendu des jeunes gens tenir des propos injurieux, s’écarta d’eux, en apercevant une croix sur la route, s’agenouilla au pied de celle-ci et levant les yeux au ciel, pria en joignant ses mains pour que Dieu leur pardonne. Malheureusement le jour de ma visite (3), l'église était fermé et les murs épais ne me dévoilerons pas son intérieur et vu de l’extérieur semble bien éclairé par de petits vitraux colorés, inondant de lumière l’édifice en entier, j’essaye d’imaginer son allée centrale bordée de plusieurs rangées de simples bancs, certainement peu distant les uns des autres. Tout était silencieux, serein et lumineux. La quiétude qui émane donne un sentiment profond d'adoration pour l’harmonie qui s’en dégage, tandis que le regard porté mentalement sur la pierre m’apporte au cœur, comme à chaque fois, le besoin de prier Dieu, de confier mes souhaits, mes joies et mes peines, ce besoin de « Te » dire « Merci Seigneur », de me permettre de vivre libre, libre d’être ici , libre en déposant dans tes mains au nom de l’amour de toi cette constante envie d’aller « plus loin, là-bas » … partir, libre et heureux comme pouvait l’être Benoît-Joseph marchant devant sa prière les mains jointes devant ta face.

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Seigneur, de même que le sillage de ses pas descend encore aujourd’hui en s’élargissant jusqu’à susciter cette attirance où avec les petits, les derniers, les pauvres du cœur qui cherchent le chemin, j’entrevois Seigneur… ta lumière qui brille éternellement dans la nuit de nos nuits. Ce pauvre en haillons, Seigneur, au regard de prière, au regard de bonté, éperdu de charité, accueillant les larmes, toutes les larmes de ce monde en souffrance, qu’il regarde en profondeur plus loin que l’apparence stérile. Seigneur, tant qu’il y aura sur la terre des hommes capables de se lier d’amitié les uns avec les autres et de partager les plus beaux sentiments de générosité dont le cœur humain est capable, c’est toi Jésus Ressuscité, qu’ils annoncent et reconnaissent avec lui sur le chemin de la vie. Après cette prière ou trop longue parenthèse, que j’accompagnais du signe de la croix, reconnaissant d’être ici, là où Benoît est venu rendre grâce à ton nom, comme toi Seigneur « il se retirait dans les déserts, et priait. » (Luc 5.16.) Il t’offrait sa vie, instrument à ton service et au service de ceux vers qui tu souhaitais l’envoyer. Benoît-Joseph Labre, pèlerin par la présence agissante de Dieu, que dis-je, prophète de l'amour sans borne de Dieu, envoyé par Dieu pour tous les temps. Saint parce que notre église est l’église de la sainteté, Ami parce que l’amitié vient du cœur de Dieu, Disciple parce qu’appelé par toi à veiller sur les uns et sur les autres en serviteur de ta Parole et nous apprendre à vivre sous le regard du Père révélé en toi, Jésus ressuscité. L’esprit rempli de cette force qui dispose de moi à tout moment de l’existence où il suscite à ma liberté d’Homme, la vision, le projet et l’urgence de faire le choix de l’amour comme signe d’espérance, où je découvre que le bonheur est une paix au- delà de la peur. Au sortir de l’enceinte extérieure de l’église, encore saisi par la douce lumière de la prière, je visite ce beau village de Bracquemont en remontant la rue du château, voie principale qui mène jusqu'à la magnifique grande mare, ornement qui fait toute la joie de ses habitants. Un peu plus loin une plaque commémorative indique le passage d’une illustre française, Jeanne d’Arc. Alors captive des Anglais, le jeudi 21 décembre 1430, elle est passée sous bonne escorte par le quartier du Pollet à Dieppe et a traversé le même jour le village de Bracquemont pour être conduite sur le bûcher et brûlée à Rouen, le 4 mai 1431. Pour les plus courageux, l’itinéraire pourra se poursuivre par une belle promenade à pied jusqu'à Dieppe environ quatre kilomètres en partant de l’église... Il me faut maintenant, chers Amis du Saint, à ces mots, reprendre la route en direction cette fois du village de Grèges, deuxième étape de ce pèlerinage sur les pas de saint Benoît-Joseph Labre en Seine-Maritime.

20 Á l’entrée de l’église Notre-Dame de Bracquemont

21 Bracquemont l’entrée du village

22 Bracquemont la grande mare au centre du village

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Le clos Jules Ricouard

En face de l’église

La plaque qui commémore

le passage de Jeanne d’Arc

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Bracquemont

La rue du village

Bracquemont

La Mairie

25 « Vue depuis l’église Notre-Dame « le Clos Ricouard »

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À deux kilomètres de Bracquemont, un village pittoresque dominant un ravissant paysage..., et j’avais le plus vif désir de visiter cet endroit qui a très certainement beaucoup changé au cours des siècles passés depuis la visite de Benoît-Joseph. Ma curiosité naturelle guidait ma promenade du petit village de Grèges jusqu’à son château, objet de ma visite. C’est dans ce château, autrefois demeure ancestrale des Seigneurs de Blanc-bâton, que fut reçu pour un temps le Pèlerin venu du pays d’Artois. Malheureusement n’ayant pas reçu l’autorisation de visiter les lieux, malgré la demande auprès de son propriétaire, je me contenterais hélas de vous en faire une description extérieure. L’ensemble, sans l’éclat des couleurs de jadis, impressionne par son côté simple et grave, mais non froidement austère comme certaines bâtisses normandes des environs. À l’extérieur un mur de pierre supporte une entrée monumentale de forme très élégante, point de départ du sentier menant à ce qui reste du château. Les deux petites tours circulaires construites à leur base de rognons de silex protègent les moellons de craie et de brique, des remontées capillaires. Ces matériaux sont couramment utilisés dans la région, dans la construction des fermes et bâtiments anciens, comme en témoignent ces murs d’enceinte de brique rouge foncée, alternée par la blancheur de la craie et la grisaille des rognons de silex. Leurs toitures, de forme conique et tournante, captent le regard du promeneur d’un côté ou de l’autre de l’entrée. Ils sont le signe subtil et délicat à peine visible d’une parfaite harmonie avec le paysage. L’Abbé Ricouard, dans ses écrits, nous rapporte qu’il recevait l'hospitalité, dans ce château, chez M. de Fouquesol. Alors propriétaire des lieux à cette époque, cet homme avait épousé la dernière héritière de cette famille. On montre, semble t-il encore aujourd'hui, dans la propriété de madame d’Anjou, le vieux four où il passait la nuit, la pierre sur laquelle il s'asseyait pour prendre ses repas ; un ancien chapiteau de colonne, qui mérite d'être conservé religieusement, comme souvenir du passage du vagabond de Dieu, proposé par l'Eglise comme un modèle de patience et de piété, dans la plus humble des conditions. Le père Blottière, ancien domestique de la famille de Fouquesol, racontait souvent à madame Gaillon mère, qu'il l'avait vu lui-même dans le château et que le Saint n'acceptait pour tout potage que de la soupe servie dans une écuelle de terre rouge, et pour lit, qu'une vieille armoire, située dans un appartement abandonné: cet appartement transformé est devenu aujourd'hui le salon de Madame d'Anjou.

27 L’entrée massive du château de Grèges

28 Le Chemin qui conduit au Château

29 Château de Grèges

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Grèges le Château

Grèges

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Après cette parenthèse il nous faut maintenant reprendre la route en direction de Dieppe troisième et dernier rendez-vous sue les lieux de pèlerinage de Saint Benoît-Joseph Labre. Enfin, j’arrive à Dieppe, au milieu d’une foule grouillante et active, j’étais étonné de la quantité de personnes qui allaient et venaient dans les rues de cette jolie ville portuaire de Normandie. Amusé, j’écoute furtivement ce babillage avec attention. Contrairement aux villages des campagnes très austères de Normandie, où nous ne voyons et rencontrons que peu de gens, ici tout est mouvement et bruit. Cette effervescence donne aux choses inanimées des rues anciennes de Dieppe un charme puissant et joyeux. Chemin faisant, j’évoque des souvenirs, pour tous les menus spectacles mille fois vus mais transfigurés par l'espace et le temps, que ces furtifs instants me font revivre avec cette même attention, que lorsqu’enfant j’assistais aux grandes fêtes suivant la grande procession de Notre Dame de Boulogne-sur-Mer. La pensée de cette réflexion me fait sourire : il s’agit ici d’une autre époque, mais l’idée d’épousseter l’image si souvent ternie du temps de nos parents et grands-parents donne à mon cœur de pèlerin l’envie de voir de plus près les multiples facettes de cette jolie ville normande. Bien que d'aucuns eurent pu voir dans cette évocation une attitude d’attachement aux choses de ce monde, et indigne pour ce fait au disciple chrétien et ami du pauvre de Jésus-Christ que je suis. Il n’en est rien, chers Amis, j’exprime simplement un sentiment perdu qui ornait les places si peuplées et grouillantes d’activité de nos grandes villes et villages autrefois ; la joie, la simplicité et la foi étaient alors au centre de la vie humaine. Cette nostalgie envahit mon être de temps en temps, je l’appelle comme pour me moquer de moi-même « le syndrome du clocher ».

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Dieppe est la ville du célèbre Armateur et Gouverneur Jean Ango. Les Dieppois ne sont pas étrangers non plus à la découverte du Nouveau-Monde; du moins ils passent pour l'avoir préparée, du Québec et d'autres colonies qui ont été si avantageuses à la France, le Canada, la Floride, la Louisiane et le Labrador. C’est de ce port que le navigateur florentin Giovanni da Verrazzano avec un équipage normand et une caravelle, La Dauphine, armée par son ami Jean Ango. En 1524 il navigue vers l'ouest dans le but de découvrir de nouvelles terres. Il explore la côte américaine de la Floride et Terre-Neuve qu’il nommera «Francesca». En 1529, son frère Girolamo écrit sur sa carte des nouvelles terres explorées «Nova Gallia» (ou Nouvelle-Gaule). On utilisera par la suite le nom de Nouvelle-France pour identifier ces nouvelles terres du nord de l'Amérique (autrement dit le Nord du Canada actuel) (2). Mais laissons là cet aparté, me voici enfin en vue de la rue sainte Catherine où se trouve la fameuse église Saint Jacques visitée par Benoît-Joseph presque deux cent quarante-deux ans auparavant. Avant d’entrer à l’intérieur, je fais le tour de l’édifice ; une croix de pierre se dresse fièrement sur la place principale du parvis de l’église, une statue de l’apôtre Saint Jacques (Le Majeur) garde l’entrée du sanctuaire, situé sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. C’est après la guerre de cent ans que Dieppe agrandit et embellit l’église que nous connaissons aujourd’hui, bâtie dans le style gothique élancé : elle semble communiquer avec le ciel. Une fois le seuil franchi, à l’intérieur, le regard est tout de suite porté vers le déambulatoire gauche près de l’entrée. Là s’y trouve un autel dédié à notre illustre Vagabond, qui porte le nom amusant de « chapelle de Saint Benoît de Labre ». Dieppe n’a pas oublié la visite du Saint dans sa ville. Cet oratoire en témoigne, sa visite coïncide avec le parcours qu’il a suivi ensuite vers Chartres et Paray-le-Monial où les Visitandines signalent sa présence en 1770 ; ce qui correspond bien à la date de son passage en Normandie, le témoignage d’une de ses Visitandines ayant fait profession de foi le 2 novembre 1770, a été conservé : elle déclare que le Saint a résidé à l’hospice et pris le souper un soir au monastère après avoir le reçu le sacrement du pardon par le prêtre du lieu. De nos jours une statue à son effigie commémore son passage au Sanctuaire du Sacré Cœur. L'église Saint-Jacques passe pour un des plus beaux monuments religieux de la France ; elle est d'un ensemble admirable, et d'une richesse de détails dont rien n'approche. Elle a été commencée en 1200, et n'a été achevée que trois siècles après. Sa tour principale est très élevée et encore parfaitement conservée. On a tiré d'Angleterre toutes les pierres qui sont entrées dans cette construction. En 1617, Louis Hébert, apothicaire de profession, est le premier colon passé par Dieppe à s’être établi en Nouvelle France pour y cultiver la terre. Il sera le père d’une longue descendance qui fait de lui un des « pères du Canada ». De nombreux Dieppois suivront ainsi et fonderont une famille en Nouvelle France tels que les Bonhomme, Brunel, Carpentier, Hébert, Hamel, Lemoine, Le Roy… En 1641, les trois frères Lemoyne nés à Dieppe, arrivent à leur tour. Charles sera à l’origine d’une longue et célèbre descendance. Sa bravoure et son rôle en Nouvelle France lui permettront d’être élevé au rang de baron, le premier sur le territoire de la Nouvelle France.

33 L’entrée de l’église Statue de Saint Jacques

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Une Chapelle des martyrs canadiens dans l’église Saint Jacques, située à gauche du chœur, est dédiée à Antoine Daniel et Jean de la Lande, deux missionnaires d’origine dieppoise. Leur départ pour la Nouvelle France au XVIIe siècle s’inscrit dans le contexte d’un élan missionnaire que connaît la France à cette époque et pour lequel la conversion des « sauvages » représente alors une motivation supplémentaire. Les Jésuites joueront dans ce cadre un rôle prépondérant. Missionnés pour évangéliser les populations amérindiennes, ils seront également chargés d’encadrer spirituellement la colonie naissante afin de favoriser son développement C’est dans ce cadre qu’Antoine Daniel, un des trois fils de la famille Daniel, notables Dieppois, s’embarquera en 1632 comme missionnaire. Cependant, en 1648, alors qu’il donnait une messe, son village sera attaqué par les Iroquois. Il mourra criblé de flèches avant d’être jeté dans les flammes qui consument sa chapelle. Deux années plus tôt, Jean de la Lande, un Dieppois, employé au service des Jésuites, portant un message de paix aux Iroquois, mourra également sous le coup de leurs haches. Ils seront béatifiés par le pape en 1930 et choisis comme saints patrons de la paroisse de Dieppe La chapelle qui leur est dédiée et ornée de vitraux commémorant leur martyre, tandis que des inscriptions rappellent le souvenir de Dieppois, partis s’installer au Canada.(2) Il est temps maintenant de conclure cette randonnée sur les pas de Saint Benoît-Joseph Labre avec ce premier volet, chers Amis du Saint, parmi les grâces dont était comblé le pèlerin Benoît-Joseph. Il convient ici de placer l’approche, il est en marche vers la trappe de Sept-Fons surpris, voire décontenancé, malgré sa volonté d’entrer dans quelconque monastère et les paroles du père supérieur de la grande Chartreuse ont bousculé ses convictions en laissant transparaître la volonté divine à son égard : « Dieu vous veut ailleurs ». Il faudra encore un peu de temps à Benoît-Joseph avant de saisir sa véritable vocation. Une fois la fracture amorcée et toute volonté propre dépassée et éliminée, il est prêt à accepter et à accomplir la volonté de Dieu. Cette approche faite d’avancées et de reculs le conduira de pèlerinage en pèlerinage à la contemplation des mystères divins où il s’élèvera avec la foi du charbonnier, à la générosité charitable pour les plus miséreux, avec le goût de la perfection. Son souci de la simplicité dans la mendicité lui ouvrira lentement la porte devant laquelle les foules s’inclineront et dont la sainteté resplendira jusqu’aux confins de la terre. « Et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu » (Luc chapitre 24 v 53). L’évangile met l’accent sur ce que seront sa vie et sa vocation, témoin de l’amour de Dieu et comme lui, pauvre de tout. Dieu allume en lui la lampe non pour la mettre sous un boisseau mais sur un candélabre qui brille tel un phare résistant à l’épreuve du siècle. En entrant à l’école de plein vent, il commence sa vie errante où il apprend chaque jour, à regarder, à écouter, à méditer et à pénétrer dans le silence des mystères de sa discipline spirituelle, qui loue, adore, bénit et remercie Dieu. Dieu veut être loué par des gens simples au cœur pur, et l’immense désir de prendre part à la vie de Jésus, devient pour Benoît-Joseph une vie de foi et de sentiments, une vie d’amour qui explique tout où tout est dit « In Nomine Domini ». Quelle aventure formidable, mais quelle voie douloureuse : combien il lui a été difficile et pénible de vivre sa rencontre avec le Christ.

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J’ai voulu refaire pas à pas les itinéraires et les va-et-vient du Saint pèlerin pour vous faire revivre les sentiments où mon cœur a vibré et parfois pleuré afin de vous raconter mes impressions de randonnée sur les chemins de traverse, endroits ou l’évangile prend de justes proportions, quand marchant sur les traces du Vagabond de Dieu, l’émotion est parfois si pressante que j’entrevois la chaleur véritable de ce pauvre au regard d’homme de Dieu. Ce même regard, qui un jour, ouvrira notre cœur vers l’essentiel de la vie où tout est richesse et suffisance dans la beauté admirable de l’amour du Christ Ressuscité. Chers Amis, je donne rendez-vous prochainement sur les chemins de traverse avec la deuxième partie de ce périple cette fois-ci dans le département de la Somme visité jadis par Benoît-Joseph Labre, dans la ville de Pertain où Monsieur André Lebrun, Maire de la ville, m’a si gentiment accueilli le samedi 17 septembre 2011 pour une exposition, dans l’église de Pertain, sur la vie d’un Saint: Benoît-Joseph Labre qui y a été hébergé dans les années 1770 et qui fut suivi par la remise d’un souvenir de Saint Joseph-Benoît Labre à la commune de Pertain par « les amis de Saint Benoît Labre ».

36 Le déambulatoire gauche près de l’entrée la chapelle Saint Labre

37 La chapelle Saint Benoît Labre

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L’autel saint Benoît Labre

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Saint Benoît-Joseph Labre détail de l’Autel

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L’Autel de l’église Saint Jacques

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L’Autel de l’église Saint Jacques

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Les Chapelles du déambulatoire

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La Chapelle des martyrs Canadien

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Gravure ancienne

de l’église Saint Jacques

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La Croix de pierre de l’église Saint Jacques

Détail de la croix de Pierre

Détail de la croix de Pierre

Didier et son chien Joseph

47 Une dernière prière avant de quitter l’église Saint Jacques

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La Chapelle Jean Ango

49 La maison d’Amettes à l’époque de Benoît-Joseph Labre

50 L'ancien choeur de l’église Saint Sulpice d’Amettes

NOTES

(1)Histoire de la Paroisse de Bracquemont depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56290031 (2) Dieppe et le canada : http://www.dieppe.fr/pages/dieppe-et-le-canada-67 http://www.dieppe.fr/system/wysiwyg_files/datas/25/original/Dieppe-et-le-Canada-FR.pdf?1247820985 (3) Rendez-vous est pris avec les autorités pour visiter l’église Notre Dame de Bracquemont, je vous ferai partager dans la deuxième partie les photos de son intérieur.

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