Obstruction routière par des pratiques économiques et ...

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Les Annales de l’Université de Parakou, Série "Lettres, Arts et Sciences Humaines", Vol. 1, n°3(2018) 8 RESUME Capitale du Togo, la ville de Lomé connaît de nos jours une circulation routière de plus en plus intensifiée. Les artères principales sont envahies au quotidien par les piétons et les engins roulant de toutes roues et de toutes marques. Les commerçants, artisans, fonctionnaires, élèves, étudiants sont les usagers habituels de la route. Les routes sont de ce fait surexploitées surtout aux heures de pointe créant des embouteillages, des accidents de circulation et des querelles entre les différents usagers de la route. L’étude vise à recenser les comportements et les causes indésirables qui provoquent des perturbations dans la circulation routière et propose des palliatifs pour un bon déroulement des activités de transport. Une analyse des documents relatifs au thème d’étude, des photographies, des observations et les enquêtes de terrain ont permis de parvenir à des résultats. L’encombrement des rues selon 85 % des passagers est dû à la disposition excentrique des centres de services au lieu d’habitation, à la pression démographique, et à l’étroitesse de certaines voies. Pour 76 % des riverains, ces problèmes sont exacerbés par des mouvements sportifs de masse qui drainent des centaines de personnes dans les rues, des pratiques funéraires, des cérémonies de sorties d’enfants et même des jeux de football. Selon 90 % des conducteurs, les occupations des trottoirs par des commerçants détaillants privent les piétons de leur droit d’usage de la route et créent des dérangements dans les manœuvres des véhicules. A ces facteurs gênants à la mobilité routière, se greffent d’après les observations directes sur le terrain, le non-respect du code de la route, des mouvements politiques caractérisés par des marches de protestations ou de soutien au gouvernement. Mots clés : Circulation routière, pratiques socio-économiques, obstruction, Lomé. ABSTRACT Capital of Togo, the city of Lome knows nowadays a road traffic more and more intensified. The main arteries are stormed every day by pedestrians and vehicles traveling on all wheels and makes. Merchants, craftsmen, civil servants, pupils, students are the usual users of the road. Roads are therefore overexploited, especially during rush hour, creating traffic jams, traffic accidents and blackmail or quarrels between different road users. The study aims to identify the undesirable causes and behaviors that cause disturbances in the road traffic and proposes palliatives for a good progress of the transport activities. An analysis of the study theme papers, photographs, observations and field surveys yielded results. The congestion of the streets according to 85% of the passengers is due to the eccentric provision of the service centers to the place of residence, to the demographic pressure, and to the narrowness of certain ways. 76% of local residents find that these problems are exacerbated by mass sports movements draining hundreds of people on the streets, funerary practices, children's exit ceremonies and even football games often seen on the streets of Lome. For 90% of drivers, the use of sidewalks by retailers deprives pedestrians of their right to use the road and creates disturbances in the maneuvering of vehicles. To these inconvenient factors to road mobility, grafted on direct observations on the ground, the non- compliance with the Highway Code, political movements characterized by marches of protest or support to the government that block at times the transport activities. Keywords : Road trafic, socio-economic practices, obstruction, Lomé. INTRODUCTION Les voies de communication sont des facteurs indispensables dans la mise en valeur économique et conditionnent le développement de toutes les activités socioculturelles : l’éducation, la santé, la religion, l’habitat, la politique, les migrations, les us et coutumes. P. Talla (1998, p. 474) affirme que les transports et les communications modifient les structures économiques, sociales et culturelles d’un pays ou d’une zone donnée. Le rôle économique et social de la route à Lomé se remarque à travers l’intensité de la mobilité quotidienne des personnes et des biens, la commercialisation des produits agricoles et industriels, les actions publicitaires, funéraires et sportives. La route apparaît aussi comme un outil d’expression pour les acteurs politiques. Selon J. Aloko-N’guessan (1989, p. 17) les routes ont une fonction sociale, religieuse et politique. Il est constaté à des moments dans les rues de Lomé des mouvements politiques caractérisés par des marches de protestations ou de soutiens à la politique du gouvernement en place. L’envahissement des rues par des pratiques socio-économiques perturbe la circulation des personnes et crée des problèmes de sécurité routière. La question de la sécurité routière a des causes multiples (K. Besseh, 2013, p. 3) dont l’état défaillant de la route, la vétusté de l’engin roulant, le non-respect des feux tricolores, les dépassements défectueux, les mauvaises conditions météorologiques (le brouillard), l’état d’ébriété des conducteurs, le stationnement incontrôlé et le surcharge des véhicules, la baisse de visibilité, les défauts de signalisation. Ceci étant, les problèmes de mobilité de personnes et de biens posent de sérieux soucis qui se traduisent par des accidents de circulation routière, des disputes, des insultes, des blessés et des pertes en vies humaines. La pression et l’intensité de la circulation routière est préoccupante dans les villes des pays en développement où la route est perçue comme une entreprise génératrice de désolations. L’augmentation sans cesse des populations, fruit de l’accroissement naturel et surtout des mouvements migratoires dans les OBSTRUCTION ROUTIERE PAR DES PRATIQUES ECONOMIQUES ET SOCIO- POLITIQUES DANS LA VILLE DE LOME AGBAMARO Mayébinasso

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Obstruction routière par des pratiques économiques et socio-politiques … AGBAMARO M. (pp. 8-16)

RESUME

Capitale du Togo, la ville de Lomé connaît de nos jours une

circulation routière de plus en plus intensifiée. Les artères

principales sont envahies au quotidien par les piétons et les

engins roulant de toutes roues et de toutes marques. Les

commerçants, artisans, fonctionnaires, élèves, étudiants sont

les usagers habituels de la route. Les routes sont de ce fait

surexploitées surtout aux heures de pointe créant des

embouteillages, des accidents de circulation et des querelles

entre les différents usagers de la route.

L’étude vise à recenser les comportements et les causes

indésirables qui provoquent des perturbations dans la

circulation routière et propose des palliatifs pour un bon

déroulement des activités de transport. Une analyse des

documents relatifs au thème d’étude, des photographies, des

observations et les enquêtes de terrain ont permis de parvenir à

des résultats.

L’encombrement des rues selon 85 % des passagers est dû à la

disposition excentrique des centres de services au lieu

d’habitation, à la pression démographique, et à l’étroitesse de

certaines voies. Pour 76 % des riverains, ces problèmes sont

exacerbés par des mouvements sportifs de masse qui drainent

des centaines de personnes dans les rues, des pratiques

funéraires, des cérémonies de sorties d’enfants et même des

jeux de football. Selon 90 % des conducteurs, les occupations

des trottoirs par des commerçants détaillants privent les piétons

de leur droit d’usage de la route et créent des dérangements

dans les manœuvres des véhicules. A ces facteurs gênants à la

mobilité routière, se greffent d’après les observations directes

sur le terrain, le non-respect du code de la route, des

mouvements politiques caractérisés par des marches de

protestations ou de soutien au gouvernement.

Mots clés : Circulation routière, pratiques socio-économiques,

obstruction, Lomé.

ABSTRACT

Capital of Togo, the city of Lome knows nowadays a road

traffic more and more intensified. The main arteries are

stormed every day by pedestrians and vehicles traveling on all

wheels and makes. Merchants, craftsmen, civil servants, pupils,

students are the usual users of the road. Roads are therefore

overexploited, especially during rush hour, creating traffic

jams, traffic accidents and blackmail or quarrels between

different road users.

The study aims to identify the undesirable causes and

behaviors that cause disturbances in the road traffic and

proposes palliatives for a good progress of the transport

activities. An analysis of the study theme papers, photographs,

observations and field surveys yielded results.

The congestion of the streets according to 85% of the

passengers is due to the eccentric provision of the service

centers to the place of residence, to the demographic pressure,

and to the narrowness of certain ways. 76% of local residents

find that these problems are exacerbated by mass sports

movements draining hundreds of people on the streets,

funerary practices, children's exit ceremonies and even football

games often seen on the streets of Lome. For 90% of drivers,

the use of sidewalks by retailers deprives pedestrians of their

right to use the road and creates disturbances in the

maneuvering of vehicles. To these inconvenient factors to road

mobility, grafted on direct observations on the ground, the non-

compliance with the Highway Code, political movements

characterized by marches of protest or support to the

government that block at times the transport activities.

Keywords : Road trafic, socio-economic practices,

obstruction, Lomé.

INTRODUCTION

Les voies de communication sont des facteurs indispensables dans la mise en valeur économique et

conditionnent le développement de toutes les activités socioculturelles : l’éducation, la santé, la religion,

l’habitat, la politique, les migrations, les us et coutumes. P. Talla (1998, p. 474) affirme que les transports et

les communications modifient les structures économiques, sociales et culturelles d’un pays ou d’une zone

donnée. Le rôle économique et social de la route à Lomé se remarque à travers l’intensité de la mobilité

quotidienne des personnes et des biens, la commercialisation des produits agricoles et industriels, les actions

publicitaires, funéraires et sportives. La route apparaît aussi comme un outil d’expression pour les acteurs

politiques. Selon J. Aloko-N’guessan (1989, p. 17) les routes ont une fonction sociale, religieuse et

politique. Il est constaté à des moments dans les rues de Lomé des mouvements politiques caractérisés par

des marches de protestations ou de soutiens à la politique du gouvernement en place. L’envahissement des

rues par des pratiques socio-économiques perturbe la circulation des personnes et crée des problèmes de

sécurité routière. La question de la sécurité routière a des causes multiples (K. Besseh, 2013, p. 3) dont l’état

défaillant de la route, la vétusté de l’engin roulant, le non-respect des feux tricolores, les dépassements

défectueux, les mauvaises conditions météorologiques (le brouillard), l’état d’ébriété des conducteurs, le

stationnement incontrôlé et le surcharge des véhicules, la baisse de visibilité, les défauts de signalisation.

Ceci étant, les problèmes de mobilité de personnes et de biens posent de sérieux soucis qui se traduisent par

des accidents de circulation routière, des disputes, des insultes, des blessés et des pertes en vies humaines.

La pression et l’intensité de la circulation routière est préoccupante dans les villes des pays en

développement où la route est perçue comme une entreprise génératrice de désolations. L’augmentation sans

cesse des populations, fruit de l’accroissement naturel et surtout des mouvements migratoires dans les

OBSTRUCTION ROUTIERE PAR DES PRATIQUES ECONOMIQUES ET SOCIO-

POLITIQUES DANS LA VILLE DE LOME

AGBAMARO Mayébinasso

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grandes villes africaines (Dakar, Nouakchott, Nairobi, Ouagadougou, Bamako, Abidjan, Ndjamena, Lagos,

Yaoundé, Niamey, Accra, Libreville, Cotonou, Lomé etc.) suscite des déplacements intensifs de personnes

et provoque des embouteillages dans les lieux de carrefours (M. Agbamaro, 2015, p. 198).

Les rues de Lomé, présentent des hiatus et des défaillances du point de vue de leur tracé, orientation,

configuration et de leur état. Ces rues malgré leur état défectueux, sont encombrées au quotidien par des

pratiques économiques et socio-politiques : le marché de détail avec des étalages des marchandises sur les

trottoirs, les stationnements des taxi-motos dans les grands nœuds routiers, les manifestations populaires, les

cérémonies funéraires, les activités sportives de masse. La question de mobilité de personnes se pose avec

acuité dans le contexte où les rues jouent des missions qui ne sont pas les leurs. Ces constats libèrent une

interrogation importante. En quoi des pratiques économiques et socio-politiques constituent-elles une

entrave à la mobilité des personnes et des biens dans les rues de la ville de Lomé ? L’objectif de cette

recherche est de montrer les désagréments socio-économiques créés par les pratiques économiques et les

manifestations socio-politiques dans les rues de la capitale togolaise. Pour atteindre cet objectif, la présente

recherche s’est appuyée sur une approche méthodologique appropriée.

1. Méthodologie de recherche

Les enquêtes de terrain sont caractérisées par les observations, les entretiens libres et l’administration du

questionnaire. La population cible est constituée des conducteurs, des riverains, des commerçants ou des

artisans (installés dans les

périmètres immédiats des

grands axes routiers). Les

quartiers d’enquête sont choisis

à 87,5 % dans Lomé commune

où le phénomène d’obstruction

des rues est quotidiennement

observé. Il s’agit des quartiers

d’Agbalépédogan, de Bè-

Klikamè, de Doumassessé,

d’Amoutivé, de Kélégougan,

d’Akodesséwa, de Bè-

Gbényédji et de Sagbado

Assiyéyé (figure 1).

L’enquête a porté sur 308

individus repartis dans le

tableau I. Ces individus ont été

choisis par la méthode

d’échantillonnage aléatoire.

Les individus enquêtés ont

fourni des renseignements

relatifs aux objectifs visés par

cette recherche. Les logiciels

Excel et ArcGis ont permis

respectivement de réaliser les

figures et les cartes. Le but de

ce traitement est d’analyser et d’interpréter le niveau d’obstruction de la voirie de Lomé.

2. Les résultats

2.1. Les rues de Lomé et leur importance économique et socio-politique

2.1.1. L’armature des rues de la ville de Lomé

La région Maritime où se situe la ville de Lomé est l’une des régions les plus nanties en infrastructures

routières comme l’indique le tableau II.

Figure 1: Zone d’étude et localisation des sites enquêtés

Source : Institut Géographique National, carte modifiée par AGBAMARO, 2017

Tableau I : Effectif total des composantes de l’échantillon

Population

Localités

Passagers /

Riverains

Revendeurs

ou artisans

Conducteurs

4 roues 2 roues

Agbalépédo 13 9 8 9

Sagbado Assiyéyé 15 11 4 4

Bé Glikamé 17 10 5 7

Doumasséssé 12 12 6 4

Kélégougan 14 13 7 6

Akodesséwa 16 15 7 6

Amoutivé 18 14 5 8

Bè Gbényédji 12 10 6 5

Total 117 94 48 49

Source : Enquêtes de terrain, octobre 2017

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Tableau II : Répartition régionale du réseau routier togolais en 2015

Types de routes Région

Maritime

Région des

Plateaux

Région

Centrale

Région de

Kara

Région des

Savanes

Total

Routes nationales revêtues (RNR) 373,7 527,5 347,5 300 183 1731,9

Routes nationales non revêtues (RNNR) 267,6 337,6 88,3 375,9 285,6 1355

Pistes rurales classées (PRC) 209 180 171,8 309,3 22 892,1

Pistes rurales non classées (PRNC) 645 2930,8 721,85 884,4 27,95 5910

Voiries urbaines (VU) 1056,06 270,7 150,16 201,17 104,91 17383

Total 2251,36 4246,8 1479,61 2070,77 1323,46 11672

Source : Direction Générale des Travaux Publics, 2017

A la lecture des données inscrites du tableau II, il se dégage selon les régions une inégale répartition des

infrastructures routières au Togo. Pour des mobiles de l’économie rentière (café cacao, coton etc.), la région

des Plateaux la plus étendue (29,68 % du territoire national) concentre 36,4 % du réseau routier total.

Occupant seulement 11 % du pays, la région Maritime, la plus restreinte, suit de près avec 21,29 % du

réseau routier national. La région Maritime compte plus de voiries urbaines avec 59,25 % des rues urbaines

togolaises. La ville de Lomé enregistre à elle seule 50 % de la voirie urbaine du Togo avec 60 % du parc

automobile qui s’élève à près de 10 000 véhicules dont 20 % sont hors d’usage (Banque Mondiale, 2015, p.

98).

La forte densité du réseau routier et le nombre important de véhicules de la ville de Lomé sont fonction de la

forte occupation humaine, elle-même tributaire de la constance des activités socio-économiques. De 73 000

habitants en 1960, la population de Lomé est passée de 186 000 en 1970 pour atteindre 300 000 âmes au

recensement de la population de 1981. Au 1er juillet 1995, Lomé comptait 850 000 habitants, 1 000 000 de

personnes en l’an 2000 et atteint 1 762 518 au recensement général de 2010, soit 28,46 % de la population

togolaise. La croissance de la population de Lomé ne rime pas avec les infrastructures routières existantes.

Selon la Direction des Travaux

Publiques, la ville de Lomé compte

958 446,73 km de route, soit 5,4

habitants pour 10 km. Le tableau III

indique la répartition de la voirie de

la ville Lomé selon les types de

revêtement en 2015.

Au regard du tableau III, les rues en

terre sont plus nombreuses et

occupent 84,88 % de la voirie

urbaine. Ces rues en terre sont

difficilement praticables en saison

des pluies car sujettes de glissades,

de nids de poules et des

embourbements. Les rues bitumées

et en pavés concernent surtout les

boulevards importants du noyau de

la ville (figure 2).

Les boulevards sont ces routes à 2 x

2 voies : il s’agit des boulevards du

Mono, Circulaire ou du 13 janvier,

des Armées, Eyadema, du 30 Août

et celui de la Kara.

Les rues de Lomé ont une armature d’une charpente d’un éventail. Les artères secondaires et tertiaires

relient les habitations aux grands boulevards ou aux routes principales. Les grands axes de communication

collectent les flux de personnes ou de marchandises des rues secondaires et tertiaires et les convergent vers

Tableau III : Répartition des rues de Lomé selon les types de revêtement en

2015

Types de revêtement Longueur de route (km) Taux (%)

Bitume 111967,97 11,68

Pavé 25618,79 2,67

Rechargement en latérite 9259,41 0,96

Terre 811620,76 84,68

Total 958 446,73 100

Source : Direction des Travaux Publics, 2017

Figure 2 : Importantes rues de la ville de Lomé

Source : Institut Géographique National, carte modifiée par AGBAMARO, 2017

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les quartiers périurbains et le centre-

ville. Le centre-ville et les quartiers

périurbains sont des lieux

d’encombrement des rues. Les lieux

d’implantation des feux tricolores (figure

3) indiquent les points d’embouteillages

de circulation routière.

Les feux de signalisation indiquent les

points de forte circulation routière. Les

rues de Lomé sont occupées à des

niveaux par les riverains pour des

pratiques économiques et socio-

politiques.

2.1.2. Importance économique des rues de Lomé

Les rues de Lomé jouent un rôle économique indéniable et permettent le développement des activités

commerciales et artisanales. La vente des produits fruitiers et vivriers, de la friperie se fait aux abords des

grands axes routiers de la ville. C’est le cas du commerce de fruits et du pain à Bè-Klikamè, des portables et

leurs accessoires à Amoutivé, des articles scolaires à Adidogomé, l’exposition des engins à 2 roues à

Agoényévé et à Amoutivé, la vente des bicyclettes à Cacavéli. De ce fait, les rues de Lomé offrent dans leurs

alentours des espaces géographiques où se développent divers services commerciaux. Le rôle économique et

structurant de la route se traduit par l’implantation dans ses périmètres immédiats des banques, des hôtels,

des stations de services, des supermarchés et des grandes structures étatiques et paraétatiques. Les marchés

de Lomé étant trop restreints, les routes sont des outils de relai pour la distribution des biens et des

marchandises à l’intérieur de la ville. Le grand marché de Lomé (Assigamé) assure la vente des produits

commerciaux en gros. Par contre, le commerce de détails se fait dans les boutiques installées aux abords des

rues. Des services scolaires, universitaires, ecclésiastiques, bancaires, d’assurance proposent leurs produits

par des affiches publicitaires implantées sur les abords des rues importantes (photo 1).

Les médias (la radio, la télévision, la presse) par le

passé, étaient les modes de publicité les plus

sollicités ; mais de nos jours, la tendance s’est

inversée en faveur de la route. La publicité sur la

route présente l’avantage d’être moins coûteuse et

plus accessible aux populations. La municipalité en

tire profit à travers les taxes et des devises qu’elle

prélève. Outre leurs divers rôles économiques, les

rues de Lomé ont une importance socio-politique.

2.1.3. La fonction socio-politique des rues de Lomé

L’acheminement des biens et des personnes est

l’objectif premier des routes. Aussi, la route a-t-elle

une mission économique incontestable et primordiale.

Elle constitue l’un des fondements clés du

développement des activités agricoles, industrielles,

touristiques et surtout commerciales. L’enjeu socio-

culturel et politique de la route n’est pas une priorité

puisque sa construction n’en tient souvent pas

compte. La route a pourtant un rôle politique

indéniable.

La photo 2 indique une manifestation politique dans

une rue de Lomé.

Les manifestants politiques comme le montre la

Figure 3 : Localisation des feux de signalisation à Lomé

Source : AGBAMARO, d’après les données de la DGSCN, 2011.

Photo 1 : Des affiches publicitaires le long de la route

Avénou-Adidogomè

Prise de vue : M. Agbamaro, août 2018

Photo 2 : Marche de l’opposition togolaise pour le retour de

la constitution de 1992

Prise de vue : M. Agbamaro, novembre 2017

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photo 2, ont occupé entièrement la rue pour exprimer leur mécontentement à la situation constitutionnelle du

pays.

La route a aussi une importance sociale car les structures socio-culturelles (centres santé, écoles, universités,

hôtels, centres communautaires, terrains de sport, centres de loisirs) établissent un lien de proximité

géographique avec les infrastructures de transport.

L’usage abusif des rues de Lomé à des fins commerciales et socio-culturelles contribue malheureusement à

l’étouffement de la circulation routière.

2.2. L’encombrement des rues de Lomé par des activités économiques et socio-politiques

2.2.1. L’envahissement des rues par des commerçants

Les activités économiques à Lomé se déroulent non seulement dans les marchés, supermarchés, boutiques

mais aussi tout au long des grands axes de communication et des carrefours. Les commerçants détaillants ou

ambulants qui n’ont pas de moyens pour s’installer dans les marchés ou louer des boutiques occupent les

places publiques pour l’exercice de leurs activités. Pour 90 % des conducteurs, l’occupation des trottoirs par

des commerçants prive les piétons de leur droit d’usage de la route. Le phénomène prend des proportions

inquiétantes dans les rues qui se transforment progressivement en lieux de distribution de marchandises

(photo 3).

Photo 3 : Etalages de marchandises sur les trottoirs d’une rue

à Amoutivé

Photo 4 : Exposition du carburant informel sur une rue à

Amoutivé Prise de vue : M. Agbamaro, février 2018

La photo 3 montre une rue dont les trottoirs sont occupés par les revendeuses. Le boulevard Gnassingbé

Eyadema fait cas de figure des rues dont les trottoirs sont envahis à des endroits par les revendeurs du

carburant détaillant (photo 4).

Comme le montre la photo 4, les revendeurs de carburant informel ont installé leurs marchandises sur un

trottoir du boulevard Gnassingbé Eyadema dans le quartier d’Amoutivé. Ce cas de commerce est observé sur

les rues des quartiers de Lomé : Bè-Kpota, Kodjoviakopé, Adidogomé, Agoényévé, Kélégougan etc. Selon

les observations de terrain, tous les boulevards bitumés et en pavés connaissent ce type de commerce qui

obstrue la circulation routière.

Selon la mairie de Lomé, près de 45 % du commerce informel se développe dans les rues. Les marchandises

sont étalées sur des trottoirs et parfois dans les chaussées des rues créant ainsi des confusions sérieuses pour

les usagers de la route. Dans le centre-ville, les

carrefours sont occupés par des revendeurs ambulants

qui proposent leurs articles à l’arrêt des usagers de la

route aux feux tricolores (photo 5).

La presse écrite, les torches, les rasoirs, les fournitures

scolaires, les jus de fruits, l’eau glacée communément

appelée pure water, les cartes SIM de portable, le petit

cola sont les produits souvent proposés aux passagers.

Ce commerce de rue à Lomé gagne du terrain et s’étend

du centre-ville jusqu’aux quartiers périurbains

(carrefours d’Agbalépédogan, Agoényévé, Adidogomé,

Photo 5 : Revendeuses ambulantes aux arrêts des

véhicules aux feux de signalisation à Adidogomé

Prise de vue : M. Agbamaro, juin 2018

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Baguida, Kélégougan.

Les arrêts de véhicules sont difficiles et la mobilité de personnes devient confuse et gênante. Les retards de

payement ou les difficultés à rendre les reliquats de monnaie créent des blocages dans la circulation routière.

2.2.2. L’irruption des rues de Lomé par des pratiques socio-culturelles et politiques

L’insuffisance des espaces de loisir et des terrains de sport contraint des populations de Lomé à envahir les

rues pour les activités sportives et de divertissement. Pour 76 % des riverains, l’obstruction des rues est

exacerbée par des pratiques socio-culturelles et sportives

(photo 6).

La photo 6 montre une rue envahie par une foule de

populations en plein exercice sportif dans le quartier

d’Avédji. Ces populations exploitent des rues à des fins

sportives presque tous les week-ends. Munies de

tambours et autres instruments sonores, les populations

occupent toutes les parties de la route. Dans leurs

mouvements, et partout où elles passent, ces populations

imposent leur priorité de passage aux autres usagers de

la route. Il se crée à des endroits surtout dans des lieux

de carrefours, des embouteillages et des désordres de circulation routière.

L’absence des places publiques est à l’origine de l’envahissement des rues par les populations à des fins

sportives. Le manque d’infrastructures de loisirs est lié aux problèmes fonciers, de planification et au non-

respect du plan de l’urbanisation. Dans certains quartiers périphériques de Lomé (Didjolé, Agoényévé,

Vapkossito, Télessou, Adidogomé), les réserves

administratives ont été envahies (photo 7) par les

populations.

La photo 7 montre un bâtiment construit dans une

réserve administrative. Les réserves administratives

destinées à la construction des établissements

scolaires, des centres santé, des places de loisirs ont

été substitués à des constructions de maisons

précaires ou modernes, de cimetières, des ateliers de

garagistes privant ainsi les riverains des espaces de

loisirs. Les domaines des routes sont utilisés par des

riverains pour des fêtes traditionnelles et des

pratiques funéraires. Ainsi comme l’indique la photo

8, un hangar est dressé sur une rue en pavés dans le

quartier de Didjolé.

La photo 8 montre un hangar implanté sur une voie

en pavés à Didjolé. Ce hangar perturbe la mobilité

des usages de la route. La photo 9 indique un autre

hangar implanté dans une rue en terre dans le quartier

de Télessou.

Trois véhicules comme le montre la photo 9 sont

garés près d’un hangar installé dans une rue de 14 m

dans le quartier de Télessou.

Cette rue, à cause des pratiques des cérémonies funéraires, est momentanément mise hors de la circulation

routière. L’occupation des rues et leur transformation à des lieux de rassemblement populaire selon 96 %

des riverains sont dues au manque de terrains publics et au coût élevé des places de loisirs. Le blocage des

voies par des hangars et des appâtâmes crée des désordres de circulation des personnes et des biens. Des

usagers de la route non renseignés sont victimes des accidents de circulation selon la Direction de la Police

Nationale. Selon la même source, 5 % des accidents de circulation sont liés à ces pratiques.

Photo 6 : Sport de masse sur une rue à Avédji Limousine

Prise de vue : M. Agbamaro, juin 2018

Photo 7 : Enseigne indiquant une réserve administrative

pourtant mise en valeur à Vakpossito

Prise de vue : M. Agbamaro, juin 2018

Photo 8 : Hangar dressé sur une voie en pavés à Didjolé

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Les Annales de l’Université de Parakou, Série "Lettres, Arts et Sciences Humaines", Vol. 1, n°3(2018) 14

Obstruction routière par des pratiques économiques et socio-politiques … AGBAMARO M. (pp. 8-16)

Les politiciens pour mieux se faire entendre empruntent

les rues importantes de la ville désorganisant la

circulation routière. Ces artères empruntées pour ces

mouvements politiques sont celles qui convergent vers le

centre-ville. Ces voies connaissent des affluences de

circulation. Il s’agit de la route Sagbado-Centre-ville en

passant par Bé-Klikamé, des voies Doumassessé-Centre-

ville et Bè Kakpoto-Centre-ville. Les itinéraires

empruntés convergent vers le centre-ville où sont

concentrées les activités économiques et administratives :

présence du grand marché, des institutions bancaires et

d’assurance, des supermarchés importants, des

infrastructures hôtelières, des services administratifs. Les manifestations politiques contribuent de ce fait à

l’accentuation de l’obstruction des rues de la capitale togolaise.

Outre, les pratiques économiques et socio-politiques qui obstruent les rues de Lomé, s’ajoutent d’autres

facteurs liés à l’état et à l’architecture des rues. Certaines rues de Lomé ont perdu en grande partie leur

bitume et seule la chaussée est praticable pour tous les usagers de la route. C’est le cas de la route

Adidogomé-Sanguéra (photo 10) où la circulation de

personnes est difficile surtout aux heures de pointe (6 h-8

h, 17 h-18 h GMT).

La portion asphaltée de la route Adidogomé- Sanguéra (photo

10) est très restreinte créant ainsi des problèmes de circulation

routière. Selon la mairie de Lomé, 60 % des rues bitumées

sont dépourvues de trottoirs et se caractérisent par une

chaussée unique. Les engins roulants et les piétons sont

contraints de partager la seule chaussée existante créant

des situations de surexploitations, de confusions et

d’accidents de route. C’est le cas (sauf les boulevards) des

rues du centre-ville construites à l’époque coloniale où les

prévisions n’ont pas tenu compte des réalités futures.

L’encombrement des rues selon 37 % des passagers est dû à l’étroitesse de certaines voies.

3. Discussion

Les travaux de K. Segbor (1990, p. 82) et de I. Dandonougbo (2010, p. 4) mettent en relief les fonctions que

revêtent les transports dans l’organisation de l’espace et dans la stimulation des activités socio-

économiques : agriculture, industrie, commerce, artisanat, tourisme, loisirs. J. Aloko-N’guessan (1989, p.

17) ajoute le rôle politique, religieux et administratif de la route. L’impact socio-culturel et religieux des

transports sur la société est appelé par l’auteur de « commerce des peuples et des hommes ». Le présent

article, dans le même sens a montré l’importance économique et socio-politique des rues dans une grande

ville d’Afrique subsaharienne (Lomé) et a ajouté leur rôle de localisation des phénomènes géographiques.

L’obstruction des rues dans la ville de Lomé par des pratiques économiques et socio-politiques affaiblit les

fonctions premières de la route. Ce travail a fait un aperçu global et sommaire sur la croissance

démographique à Lomé perçue comme un facteur lointain de l’encombrement des rues. La ville de Lomé

comptait 760 000 âmes en 1992 et atteint 1 600 000 de citadins en 2010 (K. Besseh 2013, p. 309, M. Takili,

2014, p. 6 et Y. Dziwonou, 2000, p. 78). Cette forte croissance de la population de Lomé crée selon les

auteurs les besoins en réseaux de transports urbains et leurs conséquences afférentes. Aussi, la forte densité

de la population de Lomé (9 304,9 habitants au km² au recensement de 2010) crée-t-elle des problèmes dans

les transports urbains: surcharge de passagers, pression de la circulation, accidents de route. L’absence des

réserves, l’insuffisance des places de loisirs, l’exiguïté des aires de marché, le déficit des points de

commerce et de places publiques contraignent les populations à envahir des rues pour leurs activités

commerciales et socio-culturelles. Les infrastructures de transports routiers sont insuffisantes pour supporter

les flux de personnes et de biens. Les encombrements des rues à Lomé aux heures de pointe sont fortement

liés à l’intensité du trafic de passagers comme l’a montré K. Edoh (2014, p. 124). Ce travail se penche sur

Photo 9 : Hangar érigé dans une rue en terre à Télessou

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Photo 10 : Rue de 70 m complètement réduite à une

voie goudronnée de 6 m à Adidogomè

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Obstruction routière par des pratiques économiques et socio-politiques … AGBAMARO M. (pp. 8-16)

les comportements des populations qui constituent des facteurs d’obstruction des rues de la ville de Lomé.

Les attitudes des conducteurs de taxi-motos renforcent les taux d’accidents de route: violations du code de la

route, arrêts brusques, stationnements indésirables, excès de vitesse, comme l’a dit P. Aloye (2010 p. 48). Si

dans son travail, l’accent est mis sur les attitudes des conducteurs de taxis-motos, le présent article embrasse

l’ensemble des pratiques économiques et socio-politiques qui constituent des facteurs gênants à la mobilité

des personnes et de biens. L’obstruction des rues en ville est liée aux conditions humaines : effectifs

pléthoriques des populations et besoins pressants de mobilité comme l’a révélé M. Agbamaro (2015, p. 161).

CONCLUSION

Les villes d’Afrique subsaharienne connaissent une explosion démographique et sont caractérisées par une

extrême jeunesse de la population. Les citadins éprouvent des problèmes de chômage, de santé, d’éducation,

d’eau potable, d’électricité, d’assainissement et de loisirs. De plus en plus, la question de mobilité des

personnes et des biens se pose avec acuité et persistance. A Lomé cadre de la présente recherche, les rues

sont encombrées par les mouvements des populations. Les accidents de circulation routière constatés dans la

mobilité des personnes sont liés à la violation des feux tricolores, l’excès de vitesse, l’état défectueux des

rues, l’usage du téléphone portable, les dépassements défectueux, les surcharges des véhicules. Les lieux de

services étant concentrés au centre-ville et les habitations dispersées dans les quartiers périphériques, il se

crée des déplacements intensifs les matins et les soirs. Les matins les flux sont orientés de la périphérie vers

le centre-ville qui est le point de convergence des grands axes de communication. Les soirs les flux sont

dirigés du centre -ville vers les quartiers périphériques. L’analyse des résultats ont suffisamment montré que

les rues du centre-ville et des quartiers périurbains sont encombrées par la forte pression de la circulation

routière. La particularité essentielle de la présente étude réside dans le fait que l’obstruction des rues déjà

générée par la forte mobilité de personnes et le caractère insuffisant et restrictif des voies est accentuée par

des pratiques économiques et socio-politiques. Les solutions à ce problème d’obstruction des rues dans la

ville de Lomé sont aussi bien multiples que complexes dont les plus évidentes sont : réhabiliter certaines

rues, construire et aménager les espaces publics pour des manifestations à caractère social, sensibiliser le

public et surtout les différents usagers de la route, prendre des mesures disciplinaires contre les

contrevenants au code de la route.

Cette recherche s’est basée sur l’observation des pratiques économiques et socio-politiques aux abords des

rues de Lomé. Pour cerner tous les contours des problèmes d’obstruction des rues, une recherche sera

effectuée sur la distribution des infrastructures commerciales en lien avec la voirie urbaine de Lomé. Elle

tiendra compte des statistiques des structures socio-économiques et administratives.

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