OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES SUR LE SITE DU BARRAGE DE...
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DIRECTION DEPARTEMENTALE DE L'AGRICULTURE
Centre Administratif Conde
BOURGES (Cher)
OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES SUR LE SITE DU
BARRAGE DE L'ARNON (Cher)
D. LAURENT
BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES
74, rue de la Fédération - Paris- ISème - Tél. 78394-00
DIRECTION DU SERVICE GEOLOGIQUE ET DES LABORATOIRES
Boîte postale 818 - 45-Orléans-La Source Tél. 87-0640 à 64
Département GEOTECHNIQUE
69 SGL 061 BGA Février 1969
RESUME
Le Bureau de recherches géologiques et minières,
Département GEOTECHNIQUE, a été chargé par la Préfecture du
Département du Cher, d'effectuer une reconnaissance géologiqu-;
du site des Chets sur l'Arnon, près de Culan (Cher), en vue de
la construction d'un barrage de retenue. Le présent rapport
fait le point sur les observations effectuées.
La zone d'appui prévue est constituée de micaschi.gtoü
plissés illustrant la relation entre les structures continues
(schistosité, linéation d'axe de pli) et les structures ílis-
continues (fractures) particulièrement développées.
Un avis est donné sur la valeur géologique du olte |
des travaux de reconnaissance, sondages et tranchées sont
proposés.
SOM M AXEE
Pages
RESU^ÍE
I - MORPHOLOGIE 1
II - LITHOLOGIE 4
III - MODE DE GISEI-'iENT DES MICASCHISTES 6
IV - FRACTURATION 8
19) Définition 8
29) Orientation des lithoclases 9
39) Essai d'estimation de l'extension des
lithoclases en fonction de leur direction 12
49) Ordre de grandeur de l'espacement
des fractures 13
V - REMARQUES SUR LA NATURE DES ZONES OU LES
AFFLEUREMENTS ROCHEUX SONT R/JIES 15
VI - ALTERATION 17
VII - VENUES D«E/iU 18
VIII - CONCLUSION 19
I - MORPHOLOGIE
Le site envisagé pour la construction du barrage
ne présente pas de contre-indication majeure du point de vue
morphologique. Il correspond à un rétrécissement de la vallée
de l'Arnon, à un endroit où le cours de la rivière subit une
légère déviation. Après avoir coulé en direction du Nord-Est,
l'Arnon se dirige vers le Nord (photo 1).
Les versants sont dissymétriques, la rive gauche
étant abrupte avec une pente générale supérieure à 50 grades
et la rive droite ayant une pente nettement moins accusée, de
l'ordre de 25 grades.
Le rocher affleure relativement peu, surtout en
rive droite. Il est masqué par des limons de surface et par
mie végétation dense.
La rive gauche (photo 2) est caractérisée par
deux éperons rocheux principaux, entaillés par de petits
couloirs, et séparés par un thalweg à pente raide. L'éperon
aval se termine également par un deuxième thalweg. Surtout
dans leur partie haute, ces éperons se présentent comme un
empilement de gros blocs* D'amont en aval, on a un premier
compartiment rocheux (zone I*) allant de la petite vallée
affluente amont à un thalweg qui le limite d'une façon
presque rectiligne.
^ Les zones décrites ont été figurées schématiquement sur le
plan au 1/500,
- 2 -
Ce thalweg (zone II) n'est rocheux que dans sa
partie supérieure, le reste paraît constitué de blocs dans
une gangue limoneuse. Il s'ouvre sur l'aval sur le deuxième
éperon rocheux vertical (zone III), plus important que le
premier, tant en extension latérale qu'en hauteur. Ce compar¬
timent est d'autre part entaillé par des couloirs suivant le
sens de la plus grande pente du versant et également NE-SV,
c'est-à-dire obliques sur la direction de l'Arnon après sc:i
coude. Par le jeu de ces couloirs, d'énormes blocs sont
donc plus ou moins isolés latéralement de la masse rocheuse.
Vers l'aval, cette partie rocheuse se termine sur un deuxior.;^
thalweg (zone IV), plus marqué que le premier et présentant
dans sa partie basse des blocs éboulés,
La rive droite (photo 3) comporte également
deux zones basses correspondant grosso modo aux thalwegs
de la rive opposée mais ici plus atténuées. En partant de
l'amont, on a d'abord un versant régulier (zone V), hérissé
de quelques blocs en hors-profil, se terminant à l'aval par
un petit ravin (zone VI) humide, dont le flanc sud redressé
est décalé de quelques mètres vers le Sud par rapport au
versant abrupt du thalweg (zone II) de la rive gauche.
Plus à l'aval, un panneau en pente douce (zone VII)
couvert de bruyère, montre quelques rares pointements rocheux.
Il passe en continuité à une zone (VIII) affectée de petits
bancs rocheux orientés NE-S¥, coupés franchement à l'aval,
comme la zone III de la rive gauche, pour faire place ici à
un pré raodelé par de petites loupes de glissement provenant
de la nature silto-argileuse des terrains et de la présence
d'eau dans la partie haute.
- 3 -
Bien qu'il semble exister une certaine corres¬
pondance entre les reliefs et les parties basses des deux
versants, il n'apparaît aucune continuité notable (notam¬
ment sur photos aériennes) sur les plateaux dominant les
deux rives. Les thalwegs par exemple, bien qu'étant nets,
se limitent à la vallée de l'Arnon,
- 4 -
II - LITHOLOGIE
La zone d'appui est exclusivement constituée de
micaschistes comportant quelques bancs de quartz. Ces mica¬
schistes appartiennent à la "Zone des micaschistes supérieurs",
affleurant largement et d'une façon très homogène dans l'an¬
ticlinal de Gidiailles. Ce sont des micaschistes à chlorite
présentant un feuilletage prononcé dû à la présence des
éléments phylliteux ; chlorite et séricite, alternant avec
des lits plus ou raoins discontinus de quartz d'exsudation
sous forme d'amygdales très applaties.
A titre indicatif, on peut rappeler les résultats
d'une analyse microscopique de micaschistes provenant de la
même région (1) et valables pour l'Arnon du fait de l'absence
de variation de faciès.
"L'ensemble de la roche présente une orientation
nette ; le mica, chlorite et muscovite, est extrêmement abon¬
dant ; les larges traînées phylliteuses faites de lamelles
touffues subissent des inflexions, se retroussent, s'effritent
parfois I entre niçois croisés, les couleurs vives de la
muscovite dominent sur le violet lavé de la chlorite. Ces
traînées qui contiennent dans leur épaisseur quelques grains
de quartz, alternent avec d'importantes bandes de quartz
imbriqué .
(1) R. BOINEAU et J. NICAIGE 1952. Les schistes cristallins
du plateau d'Aigurande, au Sud de la Châtre et de Châ-
teaumeillant . Travaux du laboratoire de géologie de
l'Université de Clermont n9 2,
- 5 -
Accessoirement, notons la présence d'ilraénite et
de petits prismes de tourmaline. De gros cristaux de felds¬
path, bien visibles, très frais, souvent à mâcle de Carlsbad,
parfois poecilitiques, sont entourés d'une auréole d'oligiste
ou de limonite ; leur disposition caractéristique est d'écarteî
des lits de micas à l'intérieur desquels ils semblent avoir
été roulés | c'est de l 'Albite An 5 - 10 9^."
- 6 -
III - MODE DE GISEMENT DES MICASCHISTES
Les observations géologiques qui suivent provien¬
nent de mesures systématiques des éléments de structure
faites dans les zones et pointements rocheux incontes¬
tablement en place. Ces mesures statistiques permettent
seules, dans le cas présent, d'avoir une connaissance
de la structure du site. Leurs résultats sont portés
sur les diagrammes de projection stéréographique*. La
nécessité d'effectuer les mesures sur des surfaces topo¬
graphiques sécantes pour une juste représentativité des
résultats ne permet pas toujours de se cantonner à des
zones prédéterminées afin de les comparer entre elles.
Néanmoins, on a pu étudier séparément, sur les deux
rives, les zones I, III, V, VIII, correspondant aux
compartiments cités précédemment.
Les micaschistes sont caractérisés par une schis¬
tosité qui n'est jamais plane, mais qui est affectée de plis
d'échelle décimètrique, les flancs de ces plis faisant entre
eux un angle supérieur à 100 grades, un des flancs étant
souvent plus étendu que l'autre. Sur l'ensemble du site, les
diagrammes 1, 2, 3, 4 témoignent d'une constance certaine dans
l'orientation et le pendage de cette schistosité. Il faut
noter que chaque mesure correspond à des valeurs locales.
* Les diagrammes correspondent à la projection stéréographique
de l'hémisphère supérieur d'une sphère de référence et d'une
partie de l'hémisphère inférieur (cette dernière n'étant
utilisée que pour les lithoclases qui sont, dans le cas pré¬
sent, groupées dans la zone de l'équateur) pour donner une
représentation plus parlante. Le cercle représente l'équa¬
teur.
- 7 -
Les flancs sont d'une part - pour la rive gauche -
à pendage sud-sud-est ou nord-ouest, d'une cinquantaine de
grades sur l'horizontale ainsi que sud-ouest lorsque le pen¬
dage est inférieur à 20 grades, et d'autre part, pour la rive
droite, à pendage sud-est et nord-nord-ouest d'une cinquan¬
taine de grades ou plus sur l'horizontale et également sud-
ouest lorsque le pendage est voisin ou inférieur à 20 grades.
La légère variation de direction des flancs des plis entre
les deux rives ne semble pas due au hasard, elle est vérifiée
par les mesures de direction de l'axe des plis.
Cet axe est facilement mesurable lorsque l'enve¬
loppe des plis est en surface structurale ; il est d'ailleurs
souligné par l'allongement suivant sa direction des amygdales
de quartz et par des cannelures parallèles à la charnière qui
lui sont liés. Ces trois éléments, axe de la charnière, allon¬
gement des amygdales, cannelures, ^finissent une linéation 1
qui est toujours inclinée de 20 grades au moins vers le sud-
ouest. Cette linéation est une des caractéristiques des mica¬
schistes de l'Arnon (voir les diagrammes 1, 2, 3, 4).
Dans le détail, la direction de plongement de 1
varie légèrement d'une rive à l'autre et même sur une même
rive. Elle est de N 270 grades dans la zone III, N 260 grades
dans la zone I en ce qui concerne la rive gauche, et de N 250
grades dans la zone VIII, N 260 grades dans la zone V pour la
rive droite. Ce plongement des axes des plis vers le Sud-Ouest
rend impossible une estimation du iDendage général de la schis¬
tosité vers le Nord, c'est-à-dire vers l'aval. Le pendage de
la schistosité en grand vers le Sud (du Sud-Est au Sud-Ouest
probablement) est vérifié par l'observation de quelques points
autorisant des mesures statistiques pour un plan de quelques
mètres carrés.
Ríto gauche - Zone I
Distribution des éléments de structure
Schistosité s
Linéation 1 d'axe de pli
Lithoclases
Couloir
Diagramme 1
Rive gauche - Zone III
Distribution des éléments de structure
o Schistosité s
+ Linéation 1 d*axe de pli
. Lithoclases
Diagramme 2
Rít* droite - Zone V
Distribution des éléments de structure
o Schistosité s
-* Linéation 1 d*axe de pli
, Lithoclases
Diagramme 3
Rire droite - Zone Vlli
Distribution des éléments de structure
o Schistosité s
-«- Linéation 1 d'axe de pli
, Lithoclases
Diagramme 4
- B -
IV-FRACTURATION
19) Définition
Les micaschistes sont fracturés par plusieurs
types de fractures ;
- Les lithoclases d'extension métrique à décamétrique.
Ce sont, soit des diaclases si leurs parois sont contigiies,
soit des anticlases si leurs parois sont écartées. Les
anticlases, plus répandues, sont toujours exemptes de miné¬
ralisation ou de matériau de remplissage meuble. Elles ont
tendance à se refermer en profondeur. Leur ouverture varie
du millimètre à 5 centimètres. De plus, leurs lèvres ne
comportent pratiquement pas de trace quelconque de friction
témoignant de mouvement des compartiments (stries, etc...).
- Les fissures. On a appelé conventionnellement fissures
les fractures de moindre extension (de l'ordre du décimètre)
et étroitement fermées. Leur surface est ondulée. Elles ont
une certaine cohésion. Leur orientation n'a pas été mesurée,
mais, quoique un peu hasardeuse, elle suit grossièrement celle
des lithoclases.
- Les joints, qui sont le fait du clivage accompagnant
la schistosité. Ils sont donc ondulés, généralement fermés,
peuvent être localement ouverts sur un centimètre. Leur
fréquence est variable et théoriquement doit diminuer en
profondeur.
- 9 -
29) Orientation des lithoclases
Les lithoclases ont fait l'objet de mesures sys¬
tématiques d'orientation (direction et pendage) dans chaque
zone rocheuse précitée. Les valeurs collectées ont toutes
été reportées sur les diagrammes 1, 2, 3, 4,
Ces dernières montrent des groupements préféren¬
tiels représentés ci-dessous par des valeurs moyennes qui
varient peu d'un point à un autre du site.
Rive gauche - Zone I (l plongeant vers W 260 gr . )
, .. (N 160 gr, TT 75 gr**1er système ) nezn w ok «
"^ (N 360 gr, fT 95 gr
^v ,» (w 85 gr, 1T subvertical**2eme système /^t ooc
(N285gr,
ov x- (N 45 gr,3eme système )..., ^/ic
"^ (N 245 gr.
Rive gauche - Zone III (l plongeant vers N 270 gr,)
1 4.V (N 170 gr. -îf 75 gr.**1er système )-... - ^ -4-r oc
^ (N 370 gr, n 85 gr,
2ème système (N 90 gr, Tl 90 gr.**
3ème systèrae (N 55 gr, 1i 80 gr.
Rive droite - Zone V (l plongeant vers N 260 gr,)
1 +v (N 155 gr, IT70 gr,**1er système ;,, occ .,-r on
(N 355 gr. fl 80 gr,
2ème système (N 80 gr, tT70 gr.
Les fréquences n'ont pas été calculées. La double astéris¬
que caractérise les groupements les plus fréquents.
- 10 -
Rive droite - Zone VIII (1 plongeant vers N 250 gr.)
1 .V (N 145 gr, ff 90 gr.**lor système L^ -.£- ^ ^tc
(N 345 gr , fT 75 gr.
^v .X (N 75 gr, 'Tf subvertical**2ème système ^^^ ^^^ |^^
3ème système (N 25 gr. IT 80 gr.
On est donc en présence de diagrammes tripolaires
indiquant l'existence de trois systèmes essentiels de litho¬
clases. Comme on pouvait s'y attendre, la fracturation est
liée aux éléments de structure de la roche datant des stades
de déformation continue qu'elle a subie, et notamment à la
linéation d'axe de pli 1.
- Le premier système longitudinal est en effet
composé de lithoclases parallèles à cette linéation, les
plus nombreuses à pendage sud-est, les autres à pendage nord-
est. Les premières sont fréquemment moins inclinées sur l'ho¬
rizontale, ce qui pourrait suggérer, en rappelant le plonge¬
ment sud-ouest de l'axe des plis, qu'elles affectent des
bancs plongeant vers le sud-ouest. Les fractures de ce
système sont toujours légèrement sinueuses, gauchies, leurs
parois sont rugueuses, frustes,
- Le deuxième et le troisième système représen¬
tent une transition entre les fractures transversales et
diagonales. En effet, leur direction fait un angle variant
entre 2 5 et 15 grades de loart et d'autre de la normale à
l'axe des plis.
11
Leur pendage est soit subvertical, soit dirigé
vers le Nord-Est. Il est à noter que les plus fréquentes
sont dirigées vers l'Est-Nord-Est et que certains groupes
disparaissent parfois, notamment sur la rive droite. Les
fractures des deuxième et troisième systèmes sont toujours
franches, très planes ; leurs parois sont lisses.
En ce qui concerne l'incidence de l'orientation
de ces fractures sur le barrage, les lithoclases longitudi¬
nales, en rive gauche, provoquent des discontinuités de
direction oblique sur l'axe de la vallée à pendage sud-est,
c'est-à-dire amont - ce qui est un facteur favorable - ou
subvertical (voir plan en annexe). Les éventuelles circu¬
lations d'eau auront tendance à se faire de l'intérieur du
massif vers la vallée et vers l'aval.
En rive droite, les lithoclases longitudinales
se dirigent vers l'intérieur de la rive et même sont paral¬
lèles à la vallée dans la partie amont avec les mêmes penda¬
ges qu'en rive gauche. Dans l'axe de la vallée, il y a tout
lieu de croire qu'on aura un système mixte entre les direc¬
tions relevées sur chaque rive, donc des fractures favorisant
les circulations d'eau sous l'ouvrage projeté en amont et vers
la rive droite en aval. Le rôle de ces diaclases longitudi¬
nales n'est pas à négliger, d'autant plus qu'elles ont parfois
une grande extension.
Les fractures "transversales ot diagonales" sont
dirigées normalement à la vallée dans la partie amont lorsque
l'Arnon coule vers le Nord-Est. Elles sont subverticales on
rive gauche et pentées à 70 grades vers l'aval en rive droite.
- 12 -
Dans la partie aval du fait du changement de direction de la
rivière, elles se trouvent obliques sur l'axe de la vallée
et dirigées vers l'intérieur aval de la rive, à pendage très
redressé (90 et 80 grades) vers l'aval pour la rive gauche
et dirigées vers la vallée aval, à pendage subvertical ou de
80 grades vers l'aval pour la rive droite.
39) Essais d'estimation de l'extension des lithoclases
en fonction de leur direction
On a représenté avec le système "rose des vents"
(voir les diagrammes 5, 6, 7) sur un demi-cercle, les fré¬
quences des directions des lithoclases et sur l'autre demi-
cercle la moyenne des longueurs de ces lithoclases mesurées
sur le terrain. Pour chaque direction on a donc en face
l'extension moyenne.
Ce procédé appelle quelques restrictions ; tout
d'abord l'appréciation des dimensions sur le terrain est
délicate, d'autant plus qu'on doit obligatoirement prendre
au départ une moyenne entre la dimension horizontale et la
dimension verticale. Ensuite, le fait d'établir une moyenne
masque les dispersions d'autant plus probables que le nombre
de raesures est faible.
Néanmoins, dans des cas voisins (secteurs proches,
à systèmes de lithoclases comparables - diagramrae 5 et
diagramme 6), la parenté des diagrammes d'extension est
indéniable et le procédé se trouve justifié.
Rive gauche - Zones I et III (haut)
Lithoclases - Extension et direction
Moyenne des extensions en cm
300 llTÔ" 0 fréquence en
15
Diagramme 3
Rive gauche - Zone III (bas)
Lithoclases Extension et direction
Moyenne des extensions en cm
300 150
fréquence en ^1
10 15
Diagramme 6
Rive droite - Zones V et VIII
Lithoclases - Extension et direction
Moyenne des extensions en cm
-*r
300 150 fréquence en foT
10r
15
Diagramme 7
- 13 -
Les trois diagrammes mettent en évidence, sur
les deux rives, le fait que la mo.yenne des extensions n'est
pas plus élevée suivant la direction de fracturation préfé¬
rentielle qui apparaît être ici IIE-CZ parallèle à 1*. Elle
est par contre forte pour les lithoclases "transversales
et diagonales".
49) Ordre de grandeur dc l'espaceraent des fractures
On a mesuré systéraatiqueraent sur plusieurs parois
rocheuses sécantes, dans les zones I, III, V, VIII, les dis¬
tances entre toutes les discontinuités rencontrées. On obtient
ainsi l'espacement moyen d'une part des lithoclases entre elles
ot d'autre part des fissures entre elles.
Cette opération permet de fixer un ordre de gran¬
deur de la densité des fractures et, d'une manière approxima¬
tive, de déterminer une maille moyenne de fracturation. Des
histogrammes (diagrammes 8, 9) indiquent la fréquence des
espacements des lithoclases et des fissures, maximum entre 5
et 65 cm pour les preraières et entre 0 et 25 era pour les se¬
condes. Ils montrent également la dispersion existante,
notamment pour les lithoclases, qui doit inspirer la prudence
dans l'interprétation des résultats.
* On a vu précédemment, par contre, que les extensions
maximales se trouvent parallèlement à 1.
- 14 -
Pour plus de précision, le calcul d'un coefficient
de variation s'imposeraé Néanmoins, les courbes de cumulées
(diagrammes 8,9) donnent une valeur moyenne de l'espacement
faible î 60 cm pour les lithoclases et 14 cm pour les fissures.
On peut estiraer, à titre indicatif, que la fabri¬
cation d' éprouvettes de laboratoires de dimension courante,
à la scie ou au carottier, nécessiterait une quantité importante
de matériau pour ce qui concerne certaines zones superficielles.
Espacement des lithoclases relevées sur l'ensemble de la zone d'appui
Courbe en cumulées
50 1-
in
61^
Histogramme
Pl
0 fj 10 .'fl Í.0Espacements en cm
) 'lil
JZL/(K)
JZLy^v
Espacement des fissures relevées sur l'ensemble de la zone d'appui
50
Courbe en cumulées
14
10
H-
P 5
(S
(' ? 4 b 8
JZL
Histogramme
n r-lu^Espacements en cm 1(10
15 -
V - REMARQUES SUR LA NATURE DES ZONES OU LES AFFLEUREMENTS
ROCHEUX SONT RARES
Les observations précédentes sur la nature et
l'orientation (en azimut et pendage) des éléments structu¬
raux essentiels tels que la schistosité, la linéation et
les lithoclases, ont permis de définir la structure générale
du site, mais également nous autorisent à faire une hypothèse
des caractéristiques des zones dépourvues d'affleurements
rocheux continus.
En particulier, corapte tenu des valeurs représen¬
tatives du site, on peut déterminer le caractère en place ou
non de certains compartiments ou blocs rocheux.
- Dans le bas du versant de la zone I, en rive gauche,
de nombreux blocs ont glissé.
- La zone II, toujours en rive gauche, occupée par un
thalweg à forte pente, comporte dans se. partie haute des
affleurements rocheux individualisés, en place, ce qui semble
interdire toute présence d'accident important.
- Les hors-profils de la zone V, en rive droite amont,
sont incontestablement en place.
- La zone VII, en rive droite, couverte de bruyère, est
aussi probablement constituée de roche en place n'ayant pas
subi de dérangement notable.
- 16 -
- Pour mémoire, la partie basse de la zone VIII, en
rive droite, comporte des blocs basculés.
- Par contre, il est difficile de se prononcer sur la
zone IX, constituée de terrains silto-argileux, bien que la
jprésence de cailloutis micaschisteux et quartzeux à 1 raètre
en profondeur autorise à penser que le bed rock est à quelques
mètres et a une forme de petit cirque entre les deux pointe¬
ments rocheux latéraux.
- 17 -
VI - ALTERATION
Les micaschistes, en général, sont très souvent
altérés en surface et ceux de l'Arnon ne font pas exception
à la règle.
L'altération, se manifestant par la présence de
feldspaths séricitisés et loar un clivage facile suivant la
schistosité, est ici notable avec une égale intensité sur
les deux versants, bien que localement plus marquée sur
la rive droite.
- 18 -
VII - VENUES D'EAU
- En rive gauche, le thalweg (zone II) est sec,
par contre, en aval, quelques suintements existent en rela¬
tion avec des fractures, comme d'ailleurs en un point dans la
zone VIII de la rive gauche,
- Le thalweg (zone VI ) est affecté en rive droite
d'infiltrations apparemment permanentes.
- Les terrains silto-argileux du pré aval, rive
droite, (zone IX) sont saturés dans leur partie haute, mais
ils sont drainés ensuite par de petites rigoles ; ils ont
été trouvés secs dans la partie basse.
- 19 -
VIII - CONCLUSION
L'emplacement prévu pour l'édification du barrage
est favorable dans l'ensemble, mais le caractère découpé de
la rive gauche avec ses panneaux rocheux en partie désolida¬
risés de la masse rocheuse, exclut l'éventualité d'un barrage
voûte, A ce sujet, un assainissement ¿es rives par déroctage
des blocs douteux s'im]posera, surtout en rive gauche. Les
terrains de couverture sont très peu épais, sauf au voisinage
du lit de la rivière.
Le pendage général amont de la schistosité est
un facteur favorable quoique la valeur do ce pendage soit
faible. Il faut noter néanmoins qu'en plus des petits plis
décrits plongeant vers le Sud-Ouest, il peut exister des
j3lis de plus grande amplitude donnant une schistosité en
grand inclinée vers le Sud-Ouest, le Sud et le Sud-Est,
La fracturation, importante, ne comprend prati¬
quement que des fractures très redressées dont la direction
est constante malgré quelques différences liées à la varia¬
tion d'ailleurs modeste d e l'azimutde la linéation d'axe
de pli. L'angle d'incidence des fractures sur les rives
est pourtant variable du fait du changement de direction
du cours de l'Arnon. Si les lithoclases "diagonales et
transversales" sont responsables du découpage plus ou moins
marqué des versants en compartiments successifs d'amont en
aval, il reste que les fractures les plus défavorables quant
à l'étanchéité sont les lithoclases "longitudinales'.' Elles
nécessiteront l'élaboration de voiles d'injection sous l'ou¬
vrage projeté et au large.
-.. 20
Afin d'avoir une meilleure définition dos carac¬
téristiques du site, les travaux de reconnaissance saivant
sont préconisés ;
- une tranchée sur chaque rive, dans l'axe des thalvogi-;
(zone II et VI) sur toute la longueur du barrage et
jusqu'au bed-rock.
- des sondages carottés d'une vingtaine de mètres, a^'-oc os.^ai
Lugeon, dont l'implantation reste à ¿préciser sur place on
fonction des possibilités d'installation du matériel de Zo:z
ge. Il paraît souhaitable d'envisager s
- un sondage vertical dans l'axe de la vallcje
- deux sondages de part et d'autre sur la naicsanca
des j)entes da.ns les deux thalwegs
- d'autre part, sur chaque versant, en zone II e't, on
zone VII, deux sondages inclinés à 40 grades eZ \'G
grades et dirigés respectivement vers le Nord-lJor;!-
Est et vers le Nord, permettraient de recouper lo
maximum de fractures.
PHOTO Î
PHOTO 2
PHOTO 3