OBJECTIF GÉNÉRAL DE LA SÉQUENCE ÉTUDIER LA POÉSIE … · Baise et rebaise-moi ; belle bouche...

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OBJECTIF GÉNÉRAL DE LA SÉQUENCE ÉTUDIER LA POÉSIE GALANTE DU XVIème SIÈCLE ; RÉVISER / APPRENDRE LES CARACTÉRISTIQUES DE LA POÉSIE CLASSIQUE, EN VERS RÉGULIERS.

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  • OBJECTIF GÉNÉRAL DE LA

    SÉQUENCE

    ÉTUDIER LA POÉSIE

    GALANTE DU XVIème SIÈCLE ;

    RÉVISER / APPRENDRE LES

    CARACTÉRISTIQUES DE LA

    POÉSIE CLASSIQUE, EN VERS

    RÉGULIERS.

  • Objectifs : Étudier un sonnet et repérer ses caractéristiques.

    Notions : -Le sonnet.

    - Les types de strophes, les types de vers, le schéma des rimes.

    -Les champs lexicaux.

    -Le ton lyrique.

    Supports : “Maistresse, embrasse moy…”

    Activités des élèves : -Analyser un poème.

  • 1. Quelles remarques vous inspire l’orthographe de ce poème ? Comment l’expliquez-vous ?

    Texte en ancien Français (nombreux écarts orthographiques avec le Françaisactuel) : la langue a évolué au cours des siècles.

    2. Comment nomme-t-on ce type de poème ? Justifiez votre réponse en analysant sa forme (taille et nombre de strophes, mètre des vers, schéma des rimes).

    Ce poème est un sonnet :

    Il est composé de deux quatrains suivis de deux tercets.

    Les vers sont réguliers, ce sont des alexandrins (12 pieds).

    Les rimes sont embrassées, plates ou suivies puis croisées :

    ABBA ABBA CC EDE

    3. Qui parle, a qui, et dans quelle intention ? Montrez que ce poème a une visée argumentative.

    Ce poème est un discours :Ronsard s’adresse à sa maîtresse pour l’inciter à se donner à lui sans retenue . C’est une apostrophe.

    Disposition des rimes.docxFigures de style.docx

  • Ce texte ressemble à une prière ou une supplique (répétitions). Le poète supplie sa maîtresse de l’écouter et de se laisser aller. Il veut gagner son adhésion par la sensualité et l’évocation de la mort qui la privera de tout plaisir.

    4. Deux champs lexicaux s’opposent dans ce texte ; lesquels ? Relevez les termes appartenant à chacun de ces champs lexicaux. Quel dépassement introduit la dernière strophe ? Expliquez ces trois vers.

    Les deux champs lexicaux opposés sont :

    a. La vie : « embrasse moy, baize moy, serre moy », « haleine », « échauffe moy la vie », « En vivant », « levres roses », « toy resuscitée », « Je resusciteray », « Le jour (par métaphore) ».

    b. La mort :

    « blesmie », « Pluton », « mourant », « Je mourray », « nuitée (par métaphore) ».La dernière strophe résout l’opposition vie/mort en suggérant que l’amour abolit la mort : « toy resuscitée / Je resusciteray ».

  • 5. Le lyrisme, c’est l’expression passionnée des sentiments ; repérez tous les indices qui montrent que ce poème a une tonalite lyrique.

    Le mot "lyrisme" se rattache à la lyre, instrument de musique qui accompagnaitles poèmes chantés dans la Grèce antique (opéra = art lyrique). Le ton lyrique secaractérise par :

    L’expression des sentiments personnels de l’auteur, comme le montrent les pronoms personnels et les adjectifs possessifs qui sont nombreux : « moy », « je », « me », « mes ».

    L’interpellation de la destinatrice : « Maistresse », « te », « tu ».

    L’exclamation et/ou l’interrogation, qui suggèrent l’emportement de l’auteur, la passion qu’il met dans son discours.

    Des figures de style telles que l’accumulation et/ou la gradation :« embrasse moy, baize moy, serre moy », qui expriment la fébrilité du poète.

  • Le vocabulaire de la poésie classiqueDans la poésie en vers classiques, tous les vers (lignes, en poésie) ont unnombre régulier de pieds (un pied = une syllabe prononcée, en poésie). C’est ce qu’on appelle le mètre du vers. Les vers sont regroupés en strophes.

  • 1. Réécrivez le poème de Ronsard en français moderne.

    2. N’oubliez pas la ponctuation!

    3. Comparons!

    4. Pour mardi 5 octobre: 3 recherches sur Ronsard6 recherches sur les grands évènements au XVIème siècle3 recherches en France / 3 recherches dans le monde

    9 recherches sur L’humanisme au XVIème Littérature3 recherches romans/3recherches poésies/3 recherches théâtre

  • Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi

    Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi,Haleine contre haleine, échauffe-moi la vie,Mille et mille baisers donne-moi je te prie,Amour veut tout sans nombre, amour n'a point de loi.

    Baise et rebaise-moi ; belle bouche pourquoiTe gardes-tu là-bas, quand tu seras blêmie,A baiser (de Pluton ou la femme ou l'amie),N'ayant plus ni couleur, ni rien semblable à toi ?

    En vivant presse-moi de tes lèvres de roses,Bégaie, en me baisant, à lèvres demi-closesMille mots tronçonnés, mourant entre mes bras.

    Je mourrai dans les tiens, puis, toi ressuscitée,Je ressusciterai ; allons ainsi là-bas,Le jour, tant soit-il court, vaut mieux que la nuitée.

    Pierre de RONSARD (1524-1585)

    L:/Mes documents/Prépa 2010-2011/TBAC COMPTA/Séquence 1 Ronsard sonnet/fichiers vidéo Ronsard poème/Maitresse maitresse.wavDailymotion - Ronsard- Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi, - une vidé.mp4C:/Documents and Settings/Jacinthe/Mes documents/Prépa 2010-2011/TBAC COMPTA/Séquence 1 Ronsard sonnet/Dailymotion - Ronsard- Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi, - une vidé.mp4C:/Documents and Settings/Jacinthe/Mes documents/Prépa 2010-2011/TBAC COMPTA/Séquence 1 Ronsard sonnet/Dailymotion - Ronsard- Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi, - une vidé.mp4

  • La poésie amoureuse de Ronsard est connue et apprise dès le plus jeune âge on enseigne souvent ses poèmes en France dès le primaire.Les poèmes sont tour à tour adressés à Cassandre Salviati, plus tard à Marie du Pin dans "les Amours de Marie", puis à Hélène de Surgères dans les "Sonnets pour Hélène".Il invite la femme aimée, d'une beauté parfaite (telle une rose à peine éclose), à réfléchir sur l'aspect éphémère de sa beauté: le sentiment amoureux qui demande une réciprocité, ne saurait rester aveugle devant le passage du temps...

  • Quand vous serez bien vieille.wav

  • Un sonnet : 2 quatrains + 2 tercets, en alexandrins, avec le schéma des rimes suivant : ABBA ABBA CCD EED.

    L ’ absence d’accents :

    Ronsard écrit sans les utiliser. Les accents sont une invention récente, attestée par Robert Estienne en 1549. C’est à l’origine une invention d’imprimeur destinée à permettre aux lecteurs de savoir comment prononcer les "e" en Français (accents graves et aigus), et destinée aussi à supprimer des consonnes superflues (accents aigus et circonflexes). En effet, le Français est la langue officielle de la France depuis peu (François 1er, Édit de Villers-Cotteret en 1539) et les clercs provinciaux (qui parlent leurs patois régionaux) apprennent à prononcer le Français grâce aux livres imprimés. AuXVIème siècle, ce sont les imprimeurs qui décident de l’orthographe !

  • Des graphies differentes :

    l’orthographe n’est pas fixée au XVIème siècle, chacun écrit comme il veut ! En créant l’Académie française en 1634, Richelieu la chargea de rédiger un Dictionnaire qui prenne acte de « ce qui distingue les gens de lettres d’avec les ignorants et les simples femmes » ! Mais l’orthographe et la grammaire évoluent au gré des auteurs… Ainsi, l’accent circonflexe n’entre dans le Dictionnaire qu’en 1798, et la 26ème lettre de l’alphabet (w) en 1878. C’est la 6ème édition du Dictionnaire de l’Académie, en 1835, qui devientvraiment normative ; et c’est à cela que nous devons les délices de la dictée !

    Le texte en V.O. pose le problème de la prononciation : comment déclamait-once poème du temps de Ronsard ? Prononçait-on les "s" ? Et les imparfaits en"oi" ?... Si on s’amuse à prononcer ces formes vieillies, on massacre la musiquedu poème ; en revanche, il devient beaucoup plus mélodieux si on le récite en sebasant sur un Français modernisé.

  • Hélène de Surgères

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  • Le poète a modifié le 3ème vers du second quatrain, en remplaçant « de Ronsard »par « de mon nom ». Cette substitution produit un effet musical (répétition de « nom » dans deux vers successifs). Visuellement, elle rapproche Ronsard d’Hélène dans le poème : « mon nom » au-dessus de « votre nom ». De plus, elle participe au lyrisme du texte, en marquant l’investissement de l’auteur : « mon nom ».

    Ce poème est un discours à visée argumentative ; Ronsard tente de séduireHélène, en lui soumettant l’argument suivant : quand vous serez « une vieille accroupie », vous regretterez de ne pas avoir profité de la vie (avec moi), donc d’avoir gâché votre jeunesse.

  • Ronsard cherche à convaincre plus qu’à persuader : il met peu ses sentimentsen avant, surtout dans la 1ère version du texte (seulement 2 occurrences personnelles : « mon nom », « mon amour »). Son argumentation est impeccable mais pourrait servir n’importe quel amant autant que lui.

    L’amour ne se prouve pas, il s’éprouve ; la stratégie de Ronsard est vouée à l’échec, d’autant plus qu’à part la poésie, il a peu d’appas à mettre en avant: Ronsard a 54 ans, autant dire qu’il est très âgé pour l’époque (l’espérance de vie était de 35 ans au XVIème siècle). De plus, il est édenté et souffre d’une maladie de l’estomac qui lui confère une haleine infecte… Hélène de Surgères, demoiselle de compagnie à la cour de Catherine de Médicis est une jeune veuve éplorée. Elle vient de perdre, durant la guerre civile, le capitaine Jacques de la Rivière, dont elle était éprise. Et elle ne s’intéresse pas à ce vieillard décrépi.

  • Le vers « Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. » est une métaphore qui signifie : profitez de la vie, et des plaisirs qu’elle vous offre maintenant ; n’attendez pas d’être vieille ou mourante pour regretter de n’avoir pas assez vécu. C’est une métaphore vitaliste, épicurienne (= qui recherche du plaisir), un appel à la jouissance.

    Le thème de l’immortalité de la poésie est présent dans le 2ème quatrain :« Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant,Bénissant votre nom, de louange immortelle. »

    Ronsard signale sa célébrité par le fait que son nom puisse réveiller une servante épuisée par le labeur. En outre, c’est grâce à la « louange immortelle » du poète qu’Hélène est passée à la postérité ; sans lui, elle nous serait restée inconnue !

  • Une ode : 3 sizains, écrits en octosyllabes, avec le schéma des rimes suivant :AABCCB DDEFFE GGCHHC (2 rimes suivies + 4 rimes embrassées, danschaque sizain).

    Avec ce poème, Ronsard veut convaincre Cassandre de se laisser aller en sacompagnie et de profiter ainsi de sa jeunesse. Il veut l’inciter à se donner à luisans retenue, plutôt que de se refuser.

  • a. Un drame de l’action, du changement ("drâma" en Grec = actionviolente), comme au théâtre (cf un dramaturge, un auteur dramatique).

    Le drame (du latin) drama, emprunté au grec ancien δρᾶμα, « action (théâtrale), pièce de théâtre » désigne étymologiquement toute action scénique. C'est un genre théâtral caractérisé par le mélange des tons (refus de dissocier le comique et le tragique), l'introduction d'éléments réalistes ou comiques dans un contexte tragique ou pathétique.Il existe plusieurs types de drames, dont les plus connus sont :Le drame satyrique, genre du théâtre grec antique à différencier de la tragédie et de la comédie.Le drame liturgique, théâtre religieux médiéval.Le drame élisabéthain, théâtre traditionnel anglais dont Shakespeare est le plus célèbre représentant.Le drame héroïque, théâtre épique particulièrement en vogue pendant la Restauration anglaise.Le drame bourgeois, théâtre moralisateur narrant des conflits familiaux.Le drame romantique, mêlant sublime et grotesque selon la formule de Victor Hugo, qui en est le maître.L'adjectif dramatique concerne l'ensemble des genres théâtraux, ou bien un événement tragique. Un dramaturge est un auteur dramatique ou un spécialiste du théâtre. La dramaturgie est un ensemble de règles et mécanismes qui s'appliquent à l'écriture dramatique.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Restauration_anglaisehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Restauration_anglaisehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Hugohttp://fr.wikipedia.org/wiki/Genre_th%C3%A9%C3%A2tralhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Trag%C3%A9diehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Dramaturgehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Dramaturgie

  • Le genre reste assez mal connu, car peu d'œuvres ont survécu. Le seul drame complet est le Cyclope d'Euripide.

    Le drame satyrique est un genre littéraire et théâtral de la Grèce antique, étroitement associé à la tragédie, qui met en scène des satyres.À l'époque classique, à Athènes, les auteurs doivent présenter au concours trois tragédies et un drame satyrique, les quatre pièces étant jouées par les mêmes acteurs.

    Papposilène de drame satyrique jouant des crotales, figurine en terre cuite béotienne, musée du Louvre

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Figurines_en_terre_cuite_grecqueshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Figurines_en_terre_cuite_grecqueshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_du_Louvre

  • Le drame liturgique apparaît dans les églises vers l'an mille (1000). Ce sont d'abord des interpolations dans la liturgie, faites de courtes questions, en latin, suivies de courtes réponses, également en latin, puis on y intercale de courtes pièces dont les sujets sont empruntés à l'Ancien et au Nouveau Testament ou à la vie des Saints. Evoluant peu à peu, le drame liturgique se joue, au milieu du XIIe siècle, sur le parvis de l'église, dans ses propres décors. Les acteurs sont maintenant des laïcs appartenant à des confréries, dont la plus célèbre est la Confrérie de la Passion, et le latin est remplacé par le français. Le drame, né des cérémonies religieuses, devient divertissement.

    Principaux drames liturgiques :Les Vierges folles ;Les Prophètes du Christ ;Le Jeu d'Adam (fin du XIIe siècle).

  • Le théâtre élisabéthain désigne le mouvement théâtral qui s'étendit de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle en Angleterre, essentiellement à Londres, sous les règnes d'Élisabeth Ire, de Jacques Ier et de Charles Ier. Dominé par la figure de Shakespeare, il correspond à l'âge d'or du théâtre anglais.Violent, irrespectueux et impudique, en rupture avec toutes les règles conventionnelles, le théâtre qui s'épanouit à Londres à partir des années 1570, déploie ses sanglants récits historiques à ciel ouvert, dans les arènes d'édifices nouveaux. Grâce à Shakespeare, son principal représentant, qui a exploré tous les genres, il ne cesse d'enflammer les renaissances de l'art théâtral

    Shakespeare's Globe Theatre in London

  • Le drame héroïque (Heroic drama en anglais) est un genre théâtral qui fut très à la mode en Angleterre dans les années 1670, et qui se distingue à la fois par la structure de la versification et par les thèmes choisis. Le terme fut inventé par John Dryden pour sa pièce La Conquête de Grenade (1670). Dans la préface à l'édition imprimée de cette pièce, Dryden avance que la tragédie est une variété d'épopée appliquée à la scène, et que de même que l'épopée est une sorte de poésie, le drame héroïque est parallèlement une sorte de théâtre. Dryden en tira une série de règles spécifiques au genre.Le drame héroïque se doit notamment d'aborder un sujet relatif aux origines nationales, à des événements mythologiques, ou à tout autre thème empreint de sérieux. Le héros, par ailleurs, doit être puissant, déterminé et, tout comme Achille, parvenir à ses fins même quand il a tort. La Conquête de Grenade suivait toutes ces règles : l'histoire relate en effet la fondation de la nation espagnole (Charles II d'Angleterre étant connu pour son hispanophilie, le choix de ce sujet est très opportun), et le héros, Almanzor, fait preuve d'un tempérament martial et héroïque.George Villiers, 2e duc de Buckingham, ainsi que d'autres, rédigèrent nombre de satires sur le drame héroïque, notamment dans La Répétition. La parodie eut un succès suffisant pour que le dramehéroïque disparaisse ensuite largement de la scène. Buckingham s'en prend en particulier à la stupidité et à la vanité des héros militaires représentés dans ce genre de pièces.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Satirehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=La_R%C3%A9p%C3%A9tition_(George_Villiers)&action=edit&redlink=1

  • Le drame bourgeois est un genre théâtral né au XVIIIe siècle sur un concept élaboré par Diderot et Beaumarchais. Il s'agissait alors de remplacer à la fois la comédie et la tragédie, en mettant en scène les conflits de la vie quotidienne, familiale et sociale.

    S'il tient à la fois de la comédie et de la tragédie, le drame bourgeois ne mélange pas pour autant les genres, mais leur emprunte de multiples modalités de ton.Diderot fait remarquer combien il serait incohérent de mêler, dans une même composition, des nuances du genre comique et du genre tragique : « Connaissez bien la pente de vos sujets et de vos caractères, conseille-t-il aux auteurs, et suivez-la... »Le drame bourgeois se caractérise également par :•le refus de l'unité de temps et de lieu ;•le refus du caractère de vraisemblance imposé par le classicisme ;•une plus grande proximité avec les préoccupations du temps ;•l'importance de l'empathie afin de provoquer par l'émotion une fonction didactique ;•le passage de la peinture des caractères aux conditions ;•le goût du romanesque ;•l'importance de la pantomime.

  • Le drame romantique est une forme théâtrale née au début du XIXe siècle à la suite du drame bourgeois du XVIIIe siècle. L'œuvre de Stendhal est un de sestextes fondateurs. Le drame romantique marque la volonté des dramaturges de s'affranchir des règles classiques, jugées trop contraignantes et rigides, notamment la règle des trois unités (sauf unité d'action). Victor Hugo est admis comme l'un des principaux théoriciens du drame romantique dont il a exposé les grandes lignes dans sa préface de Cromwell. Il y définit le drame romantique comme « une peinture totale de la nature ». Dans le drame romantique, le souci de modernité et de réalisme prévaut ; on délaisse parfois le vers pour la prose et l'on privilégie le pittoresque et l'émotion : on mêle, selon le mot d'Hugo, « le sublime et le grotesque ». Le drame romantique mêle trois aspects essentiels : le drame historique, le drame humain et le drame social.Selon Victor Hugo, aux trois âges du monde correspondent trois moments de la poésie : l'ode, l'épopée, le drame. Les temps primitifs sont lyriques, les temps antiques sont épiques, les temps modernes sont dramatiques. A esthétique nouvelle, dramaturgie nouvelle: la liberté de l'art, une revendication de la totalité, le mélange des genres et des tons. Pour les romantiques enfin, la grandeur du drame est inséparable de sa mission nationale, sociale, humaine. La portée morale n'est jamais absente. Nombre de dramaturges donneront à ce genre ses lettres de noblesse, parmi lesquels Musset (Lorenzaccio, 1834), Vigny (Chatterton, 1835) et bien sûr Hugo (Hernani, 1830; Ruy blas, 1838; préface de Cromwell, 1827).

    http://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIIe_si%C3%A8cle

  • b. Un drame pathétique des pleurs, de la douleur ("pathêtikos" en Grec = émouvant). Le ton pathétique est fréquent dans les drames romantiques et les mélodrames à la TV (dans les histoires d’amours malheureuses).

    Ce poème recèle un petit drame pathétique en 3 actes:

    2. Les 3 moments du jour (matin, midi et soir)

    1. car Ronsard évoque les 3 âges de la rose : son éclosion matinale (vers 2), sa maturité (vers 5) puis son flétrissement final (vers 9).

    3. Qui symbolisent ainsi les 3 étapes de la vie (jeunesse, maturité, vieillesse).

    Ronsard compare Cassandre à la rose : il lui dit qu’elle est pareille à cette fleurqui « ne dure que du matin jusques au soir ! » La fière beauté de Cassandre nedurera pas éternellement : elle va elle aussi vieillir, se « ternir » et s’enlaidiravant de mourir. C’est pourquoi elle devrait suivre le conseil du poète (cf. 3èmesizain), et profiter de sa jeunesse tant qu’elle le peut (si possible en lui tombantdans les bras) !

  • Ronsard est un poète épicurien, car ses poèmes constituent un appel à profiter des plaisirs de la vie, avant que la vieillesse et la mort ne viennent y mettre fin.C’est le cas avec « Maistresse, embrasse moy… », poème dans lequel Ronsard incite son amante à se donner à lui sans retenue, car « Le jour, tant soit il court, vaut mieux que la nuitée. » Ce vers métaphorique signifie que la vie est toujours préférable à la mort, et qu’il faut en jouir autant que possible

    De même, « Quand vous serez bien vieille... » est un sonnet au travers duquel le poète veut convaincre Hélène de Surgères de vivre intensément l’instant présent, sans attendre à demain. C’est ce que suggère le dernier vers qu’il lui adresse : « Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. » Ce conseil métaphorique a le même sens que le « Carpe diem » épicurien.

    Enfin, avec « Mignonne, allons voir si la rose… », ode dédiée à Cassandre, Ronsard délivre un message similaire : « Cueillez, cueillez votre jeunesse ».Ainsi, même si ces deux sonnets et cette ode sont adressés à des femmes différentes, ils véhiculent la même these épicurienne : il faut jouir de la vie présente, avant que la mort ne nous en empêche.

  • http://legrenierdebibiane.com/trouvailles/textes/carpe/diem.htm

  • Si tu t'imagines si tu t'imagines fillette fillettesi tu t'imagines xa va xa va xava durer toujours la saison des zala saison des zasaison des amours ce que tu te goures fillette fillettece que tu te goures

    Si tu crois petite si tu crois ah ahque ton teint de rose ta taille de guêpe tes mignons biceps tes ongles d'émail ta cuisse de nympheet ton pied léger si tu crois petite xa va xa va xa va va durer toujours ce que tu te goures fillette fillettece que tu te goures

    les beaux jours s'en vont les beaux jours de fêtesoleils et planètes tournent tous en rondmais toi ma petite tu marches tout droit vers sque tu vois pas très sournois s'approchent la ride véloce la pesante graisse le menton triplé le muscle avachi allons cueille cueilleles roses les rosesroses de la vie et que leurs pétales soient la mer étale de tous les bonheurs allons cueille cueillesi tu le fais pas ce que tu te goures fillette fillette

    Raymond Queneau Si tu t'imagines....

    Né en 1903, Raymond Queneau a participé au mouvement surréaliste avant de s'orienter vers la recherche d'un langage romanesque libéré des conventions de l'écrit. Ses plus grands écrits sont Exercices de style et Zazie dans le métroparu en 1947 et 1959.La problématique de ce poème est comment Queneau revisite-t-il un thème traditionnel ?

  • Des pistes de réflexion pour l’étude de ce poème:

    Introduction

    I) Un poème dans la tradition philosophique et littéraire

    A. Le thème épicurienB. L'imitation de Ronsard

    II) Un ton plus cru et une langue populaire. Contraire à la tradition

    A. Le changement de tonB. Queneau réinvente une langue qui lui est propre

    Conclusion

  • Raymond Queneau, "Si tu t'imagines "

    Né en 1903, Raymond Queneau a participé au mouvement surréaliste avant de s'orienter vers la recherche d'un langage romanesque libéré de ces conventions de l'écrit. Ses plus grandes œuvres sont Exercices de style et Zazie dans le métro parue en 1947 et 1959. "Si tu t'imagines" est un poème issu du recueil intitulé L'instant fatal écrit en 1948. Ici Queneau s'inspire de l'un de ces prédécesseurs Ronsard pour traiter du même thème, celui du "Carpe Diem" qui signifie "Cueille le jour".

    Comment Queneau revisite t-il un thème traditionnel tout en lui donnant un traitement original ? On verra tout d'abord en quoi ce poème est inscrit dans la tradition d'un thème courant et littéraire. Pour cela on étudiera la comparaison avec Ode à Cassandre de Ronsard.

    Puis on verra comment Queneau tourne le dos à la tradition en adoptant un traitement original avec un ton plus cru et une langue populaire.

  • Le thème épicurien :"Si tu t'imagines" est un poème inscrit dans la tradition d'un thème courant et littéraire. On voit beaucoup que Queneau s'inspire du thème épicurien.

    Tout d'abord, le poème reprend un lien très ancien emprunté au philosophe Epicure. Il s'agit d'une réflexion sur la brièveté de la vie humaine avec pour conséquence le conseil de profiter de l'instant présent. Les humanistes de la Renaissance ont à leur tout adopté la devise du "Carpe Diem" qui signifie "Cueille le jour" c'est-à-dire savoir profiter du moment présent de la vie.Les roses, qui sont un motif essentiel dans la poésie, apparaissent à plusieurs reprises. Une rose est éphémère, elle est belle qu'un temps puis fane. Cette fleur sert de métaphore, elle est comparée à la jeunesse. "Si tu t'imagine" vers 1 est renvoyé à "ton teint de rose" vers 15. Queneau se réfère à la rose qui est éphémère tout comme le teint de sa muse. Dans la deuxième strophe la métaphore liée aux "roses de la vie" est filée, Queneau la développe ensuite en disant "que les pétales soient la mer étale de tous les bonheur" vers 42 à 44. il dit directement à la femme qu'il aime "cueille cueille les roses de la vie" vers 39 à 44 qui renvoie à "cueille cueille ta jeunesse".

  • L’imitation de Ronsard :De plus, on peut constater que Queneau prend exemple sur un de ces prédécesseurs qui est Ronsard. Ronsard à écrit Ode à Cassandre en 1550 dans un recueil des Odes à l'amour. Ode à Cassandre est l'un des poèmes les plus connu de Ronsard. Tout comme celui-ci, Queneau s'adresse à une jeune femme peut expérimenter et lui donne des conseils, la raisonne et l'avertit : "ce que tu te goures" vers 10 est répété plusieurs fois vers 24, 26, 47, 49. Les deux poètes ont la même façon de procéder.Ils veulent faire réagir la femme qu'ils aiment en lui faisant comprendre qu'elle doit profiter du moment présent : "cueille, cueille les roses de la vie" vers 39 à 41. Queneau utilise des métaphores tout comme Ronsard. Dans Ode à Cassandre Ronsard dit : "votre âge fleuronne en sa plus verte nouveauté" Queneau la reformule mais garde la même idée en disant : " la saison des amours/les beaux jours" vers 9 et 27.

    On a donc pu constater que le poème de Queneau est inscrit dans les poèmes du "Carpe Diem" et qu'il insiste sur le lien avec Ronsard. Cependant on peut dire qu'il renouvelle ce genre littéraire puisqu'il lui donne un traitement original.

  • Le changement de ton

    En effet, plusieurs éléments contribuent à cette transformation originale de la tradition : le vocabulaire, le rythme, un ton plus cru...

    Tout d'abord, ce qui est très particulier dans ce poème est le mélange des tons. il y a des expressions familières :" ce gourer" vers 10, des expressions populaires : "taille de guêpe" vers 16, "cuisse de nymphe" vers 19, mais aussi des métaphore plutôt littéraires : "teint de rose" vers 15. Il emploi même des termes tendres à l'égard de sa muse : "fillette" et "petite" vers 3.

  • et une langue qui lui est propre :De plus, Queneau emploi un registre de vocabulaire parfois familier. Il tutoie sa muse et l'interpelle par un diminutif "fillette" vers 3. A la fin de chaque strophe intervient "ce que tu te goures" qui est très familier. De même, le bégaiement un peu comique "xa va xa va xa" vers 5, repose sur une contradiction de la lange parlé "que ça va" est réduit à "xa va", ainsi que "sque tu vois pas" vers 33, pour "ce que tu ne vois pas". On remarque que Queneau oublie la négation tout comme à la fin du poème "si tu le fais pas" vers 45, pour "si tu ne le fais pas". C'est typique du langage parlé. Le poète transcrit même phonétiquement un éclat de rire "si tu crois ah ah" vers 15.

    De plus, Queneau ne suit pas le schéma des rimes classiques suivies ou embrassées, son poème est composé d'une seule longue strophe avec des vers qui sont courts et impaires. le rythme particulier de Queneau fait ressembler ce texte à une chanson. il y a des expressions qui sont répétées plusieurs fois : "Si tu t'imagines", "fillette", "la saison des za", "ce que tu te goures", "si tu crois", "cueille, cueille", "les roses"... On remarque aussi que Queneau ralentit particulièrement le poème par une sorte de bégaiement "la saison des za/ la saison des za/ saison des amours" vers 7 à 9.

  • Conclusion :

    "Si tu t'imagines" est un poème qui s'appuie très explicitement sur le "Carpe Diem", et plus précisément sur celle de Ronsard qui a laissé des traces, parfois même sous forme de citations. Cependant Queneau renouvelle le genre courant à travers un traitement original et surprenant. Peut-on dire pour autant qu'il s'agisse d'un texte parodique ?