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NUTRITION – Métabolisme des lipides 24/04/2015 GOBBI Amandine L2 CR : Victor Chabbert Nutrition Marie Maraninchi 12 pages Métabolisme des lipides A. Importance qualitative et quantitative des lipides Au niveau quantitatif, les lipides sont des constituants qui sont très importants au niveau de la composition de l'organisme ils représentent au moins 15% du poids corporel. Dans des pathologies les pourcentages sont bien supérieurs, par exemple pour une obésité morbide les pourcentages en lipides au sein de l’organisme peuvent atteindre les 50%. Ces lipides peuvent provenir de deux origines différentes : Une origine exogène, lipides d'origine alimentaire. Une origine endogène, les lipides sont synthétisés au sein de l'organisme (foie +++). Du point de vue qualitatif les lipides possèdent de nombreux rôles différents : Rôle énergétique : les acides gras (AG) qui constituent les triglycérides sont une grosse source d'énergie, qui vont être stockés dans un tissu spécifique, le tissu adipeux. Ce dernier est capable de s'expandre de façon très dynamique permettant un stockage et relargage d'énergie en fonction des apports et des besoins au quotidien (stockage dans le tissu adipeux, énergie 9kcal/g). L'ensemble de l’énergie potentiellement mobilisable pour l'organisme va pouvoir provenir de différentes sources pour un homme de 70 kg, on récupère de l'énergie sous la forme de : Glucose libre, au niveau du tissus sanguin→ 40 kcal Glycogène → 600 kcal (Protéines de source musculaire) → 25 000 kcal → Entre parenthèse car ce n'est pas une ressource idéale car elle entame le muscle, utilisation dans des situations exceptionnelles (diète, sport intense) Triacylglycérol (acides gras) stockage d'énergie idéal → 100 000 kcal stockées au niveau du tissu adipeux. 1/12 Plan : A. Importance qualitative et quantitative des lipides B. Le métabolisme lipidique I. Les lipoprotéines II. L'apoprotéine B III. Mécanismes de digestion des lipides IV. Les sources de cholestérol C. Les moyens d'étude du métabolisme des lipides I. Les différents dosages réalisés II. Description de méthodes d'exploration des lipides

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NUTRITION – Métabolisme des lipides

24/04/2015GOBBI Amandine L2CR : Victor ChabbertNutritionMarie Maraninchi

12 pages

Métabolisme des lipides

A. Importance qualitative et quantitative des lipides

Au niveau quantitatif, les lipides sont des constituants qui sont très importants au niveau de la composition de l'organisme ils représentent au moins 15% du poids corporel. Dans des pathologies les pourcentages sont bien supérieurs, par exemple pour une obésité morbide les pourcentages en lipides au sein de l’organisme peuvent atteindre les 50%.Ces lipides peuvent provenir de deux origines différentes :

– Une origine exogène, lipides d'origine alimentaire.

– Une origine endogène, les lipides sont synthétisés au sein de l'organisme (foie +++).

Du point de vue qualitatif les lipides possèdent de nombreux rôles différents :✔ Rôle énergétique : les acides gras (AG) qui constituent les triglycérides sont une grosse source d'énergie,

qui vont être stockés dans un tissu spécifique, le tissu adipeux. Ce dernier est capable de s'expandre de façon très dynamique permettant un stockage et relargage d'énergie en fonction des apports et des besoins au quotidien (stockage dans le tissu adipeux, énergie 9kcal/g).

L'ensemble de l’énergie potentiellement mobilisable pour l'organisme va pouvoir provenir de différentes sources pour un homme de 70 kg, on récupère de l'énergie sous la forme de :– Glucose libre, au niveau du tissus sanguin→ 40 kcal– Glycogène → 600 kcal – (Protéines de source musculaire) → 25 000 kcal → Entre parenthèse car ce n'est pas une ressource

idéale car elle entame le muscle, utilisation dans des situations exceptionnelles (diète, sport intense)– Triacylglycérol (acides gras) stockage d'énergie idéal → 100 000 kcal stockées au niveau du tissu

adipeux.

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Plan :

A. Importance qualitative et quantitative des lipides B. Le métabolisme lipidique

I. Les lipoprotéines II. L'apoprotéine B III. Mécanismes de digestion des lipides IV. Les sources de cholestérol

C. Les moyens d'étude du métabolisme des lipides I. Les différents dosages réalisés II. Description de méthodes d'exploration des lipides

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✔ Rôle structural des lipides : les lipides sont des composants importants des membranes biologiques. Ex : membrane cellulaire de tous les compartiments cellulaires et intracellulaires, composition des membranes des lipoprotéines de transport.

✔ Rôle de signalisation des lipides : ceux sont les précurseurs des hormones et messagers secondaires, des ligands de facteurs de transcription. Ces lipides interviennent donc à la fois par la signalisation cellulaire et par la signalisation transcriptionnelle.

Une dérégulation du métabolisme physiologique des lipides va avoir des conséquences pathologiques majeures. Dans l'athérosclérose l'excès de cholestérol favorise des dépôts lipidiques qui participent à la constitution de plaques d'athéromes entraînant le durcissement des artères.

Les lipides alimentaires : on les retrouve au niveau des aliments et ils représentent une part importante dans la répartition calorique « GPL ». Les lipides représentent 30 à 40% de la ration calorique globale (alors que les glucides représentent 50-55% de l'apport calorique et les protéines aux alentours de 15-20%) → c'est un pourcentage qui a tendance à augmenter de nos jours par modification des modes de vies actuels avec des apports caloriques élevés qui déséquilibrent cette répartition classique et notamment avec un apport calorique en lipides qui peut atteindre 50% !

95% des lipides alimentaires sont des triglycérides (TG), le reste est composé de cholestérol, de phospholipides, et de vitamines liposolubles (A, D, E, K).

Définition des lipides : le mot « lipide » vient du grec « lipos » c'est-à-dire graisse. A l’origine, la définition est basée sur leur propriété physique commune : peu ou pas soluble dans l’eau, plutôt soluble dans le solvant organique apolaire. Les lipides constituent la matière grasse des êtres vivants. Ce sont des petites molécules organiques hydrophobes ou amphipathiques principalement constituées de carbone, hydrogène et oxygène, et ont une densité inférieure à celle de l’eau.

Conséquence biologique des propriétés des lipides : l'insolubilité des lipides dans l'eau implique que pour être transportés dans la circulation (qui est un milieu aqueux: plasma , lymphe, liquides interstitiels), ils doivent être transportés sous forme de complexes multi-moléculaires hydrosolubles : les lipoprotéines.

B. Le métabolisme lipidique

I. Les lipoprotéines

a. Identification et classification

Mise en évidence par des études de population de la relation entre le cholestérol présent à l’intérieur des lipoparticules au niveau plasmatique et la prédiction du facteur de risque cardiovasculaire. A la base on a des lipoparticules considérées comme un groupe homogène de lipoprotéines et au fur et à mesure de l'avancée des recherches on a pu différentier ce groupe en différentes sous-classe permettant d'expliquer différentes pathologies. Les différentes classes de lipoprotéines sont basées selon leurs propriétés physiques, composition chimique et origine. Différentes caractérisations des lipoprotéines en fonction :

Des propriétés physico-chimique :1 - Mobilité électrophorétique2 - Taille3 - densitéDes propriétés composition chimique et origine : 4 - Composition lipidique (cœur hydrophobes des lipoprotéines)5 – Apoprotéine

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b. Mobilité électrophorétique

Au départ hypothèse d'un groupe homogène des lipoprotéines, puis constatation d'une migration différente des protéines avec des analogies de distribution des migrations à des protéines sériques, l'albumine et globuline. On a ainsi établit une classification des lipoprotéines en fonction de l'importance de leur migration : bêta, pré-bêta et alpha (par analogie à la migration de la globuline alpha et bêta).

c. La densité

Densité en fonction du rapport lipides/protéines

En fonction des différents types de composition en lipides et en lipoprotéines on a des rapports entre lipides et protéines plus ou moins important et on obtient ainsi une classification des lipoparticules en fonction de leur densité plus ou moins élevé. Plus le rapport lipide/protéine est en faveur des lipides plus la lipoprotéine va être légère et moins elle va être dense. Les particules riches en TG (chylomicron et VLDL) sont les moins denses et s'opposent aux particules les plus denses HDL qui possèdent un rapport protéique plus élevé et enrichie majoritairement en cholestérol estérifié.

Classification croissante par densité : chylomicrons → IDL → LDL → HDL 2 → HDL 3 → Lp(a)

Densité en fonction de la composition du cœur lipidique de la lipoprotéine

Les TG par rapport au cholestérol estérifié vont avoir tendance à être beaucoup moins denses. Les chylomicrons et les VLDL vont se retrouver avec beaucoup de TG et donc vont être beaucoup moins dense que les HDL riches en cholestérol estérifié.

d. La taille

On a une relation inverse entre taille et densité des chylomicrons. En effet les chylomicrons et le LDL sont les lipoparticules qui sont les plus grandes et les moins denses. Les HDL quand elles sont les plus petites et les plus denses.

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e. Structure

On retrouve une structure générale commune à toutes les lipoprotéines avec : • un cœur hydrophobe contenant les lipides les plus apolaires (TG, les cholestérols estérifiés) • une surface composée de lipides amphiphiles (phospholipides et cholestérol libre) et

d'apolipoprotéines jouant un rôle au niveau de la solubilisation mais aussi dans les fonctions biologiques des lipoprotéines en permettant la reconnaissance et la régulation de leur métabolisme.

Les lipoprotéines sont des édifices macromoléculaires, composés uniquement de liaisons non covalente entre les différentes apoprotéines et les lipides. Ainsi ils représentent des édifices dynamiques avec de nombreux échanges entre les lipoprotéines et les tissus, mais aussi entre les différents types de lipoprotéines.

f. Les apolipoprotéines

Elles ont un rôle à la fois dans la cohésion structurale et le devenir métabolique des lipoprotéines :✔ Rôle structural en contribuant à la cohésion et à la « solubilité » des lipoprotéines. Ex : Apo B,

constitue une armature fixe des lipoprotéines de grande taille.✔ Rôle clé dans le métabolisme des lipoprotéines du fait de leur interaction avec les autres protéines

impliquées au niveau des tissus cibles:◦ Ciblage du devenir des lipoprotéines par la reconnaissance de récepteurs spécifiques.◦ Régulation de certaines enzymes

Remarque : les apolipoprotéines périphériques les plus petites (A, C et E) peuvent être facilement transférées d'une lipoprotéine à une autre.

II. Apoprotéine B

L'apolipoprotéine B (Apo B) constitue une armature fixe des lipoprotéines de grande taille, c'est un marqueur de provenance de la synthèse des lipoprotéines. On a 2 protéines qui vont être issues du même gène ApoB : l'ApoB 100, et l'ApoB 48. Toutes deux sont caractérisées par un haut poids moléculaire, et un caractère très hydrophobe.

➔ L'Apo B 100 est produite par le foie, et on la retrouve dans les lipoprotéines d'origine hépatique : les VLDL.

➔ L'Apo B 48 est sécrétée uniquement au niveau intestinal et on la retrouve dans les lipoparticules d'origine intestinale : les chylomicrons.

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Ces 2 protéines sont essentielles dans l'assemblage des VLDL au niveau du foie et des chylomicrons dans l'intestin grêle et permettent de sécréter les lipides au niveau de ces 2 organes.

A partir d'un même gène et grâce à un processus de RNA editing de modification post-transcriptionnelle, on obtient ces 2 apoprotéines B. L'Apo B 48 est en fait une forme tronquée de l'Apo B 100, due à l'action d'une protéine localisée exclusivement au niveau intestinal : ApoB EC1. L'Apo B EC1 est spécifique de l'entérocyte, et est responsable de la désamination d'une cytidine pour donner une iridine cela entraine la formation d'un codon STOP au niveau de la séquence transcriptionnelle de l'ApoB avec un arrêt de la transcription de l'ApoB à 48% de sa longueur totale. C'est ce phénomène qui est à l'origine de la caractéristique des lipoparticules provenant de l'intestin et contenant l'ApoB 48.

III. Mécanismes de digestion des lipides

a. Les acteurs du métabolisme des lipoprotéines

Il existe un remaniement constant des lipoprotéines au niveau sanguin, il s'agit en effet d'un système dynamique, sous l’influence à la fois des apoprotéines mais aussi sous l'influence de différents acteurs :

• Enzymes lipolytiques• Enzymes de régulation par transfert des lipides d'une lipoparticule à une autre • Récepteurs cellulaires permettant la reconnaissance des lipoparticules au niveau des tissus périphérique.

Les trois tissus principaux intervenant dans le métabolisme des lipides sont l'intestin, le foie et les tissus périphériques autres.

Absorption des lipides alimentaires :

Les TG (cholestérol, phospholipides) provenant de l'alimentation vont être dégradés par les lipases (pancréatique) et estérases en monoglycérides, AG et glycérol. Ces derniers seront alors absorbés par les cellules épithéliales de la muqueuse intestinale, il s'en suit différentes étapes de resynthèse de TG, d'association avec des lipoprotéines et de formation de chylomicrons, molécules liposolubles pouvant rejoindre la circulation générale dans la lymphe et le sang.

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Le but étant que les lipides alimentaires absorbés au niveau de la barrière entérocytaire soient distribués au sein de l'organisme.

Les lipides sont absorbés au niveau de la bordure en brosse, et excrétés au niveau baso-latéral puis empaquetés au sein du chylomicrons pour ensuite être excrétés et véhiculés au niveau sanguin. Le lieu de la production des chylomicrons est le RE. A ce niveau on retrouve une transcription de l'ARNm de l'ApoB48, une partie de l'ApoB48 traduite se colle au niveau du RE, on retrouve alors 2 situations différentes :

– Soit on est en période post-prandiale, les lipides sont présents au sein de la cellule entérocytaire, et l'ApoB48 est traduite dans sa totalité.

– Soit on est en période jeune on a pas suffisamment de lipides présents au niveau de la cellule entérocytaire, et le début de l'ApoB48 est alors dégradée et donc la protéine est non fonctionnelle, il n'y aura pas de formation de chylomicrons.

Une enzyme importante intervient dans la synthèse des chylomicrons, il s'agit de la MTP (microsomal transfert protéine), elle permet l'association des lipides à l'ApoB48. De part cette association on a alors la formation d'un pré-chylomicron de forme sphérique qui commence à se gaver de lipides insolubles à l’intérieur. Ce dernier est ensuite véhiculé du RE vers le golgi, où il subit une maturation par gavage lipidique et AG, et formation d'une vésicule golgienne, qui sera sécrétée dans la lymphe au niveau de la circulation générale.

b. Les trois voies de métabolisme des lipides

Il y a trois grandes voies reliées et régulées en lien avec l’alimentation et adaptées aux besoins/régulations :• exogène ou entéro-hépatique: apport alimentaire, absorption, avec le métabolisme des chylomicrons.• endogène : synthèse, avec le métabolisme des VLDL (foie, tissus périphériques)• inverse : élimination du cholestérol, avec le métabolisme des HDL (foie et tissus périphériques)

➔ La voie exogène : Absorption et transport des lipides d'origine alimentaire de l'intestin vers le foie – Métabolisme des chylomicrons

Une fois formés, les chylomicrons contenant de l'Apo B48 et Apo E subissent l'action de l'enzyme lipoprotéine lipase (LPL) qui hydrolyse les TG en AG stocké par la suite dans le tissus adipeux et le muscle. Les lipoparticules sont alors de plus en plus petites et appauvries en TG → elle forme des résidus de chylomicrons : les remnants de chylomicrons (toujours présence d'Apo B48 et d'Apo E).

Cependant il reste encore beaucoup de TG dans ces chylomicrons qui continuent à circuler dans le sang, et au niveau du foie subissent l'action d'une autre enzyme importante la lipase hépatique (LH). Elle poursuit l'hydrolyse des TG et les remnants seront ensuite captés au niveau du foie.

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Différents facteurs vont permettent cet ancrage des lipoprotéines au niveau hépatique :– Des héparates-sulfates-protéo-glycanes– Des LDL récepteurs (LDL R) ou récepteurs notés BE, car ils vont reconnaître l'Apo E, et l'Apo B.– et le LRP (LDL récepteur pour les lipides/protéines)

Enfin on retrouve une internalisation des remnants de chylomicron dans l'hépatocyte et ainsi un retour dans le foie.

En résumé :Chylomicrons → LPL (au niveau sanguin, dans le tissus musculaire) → hydrolyse des TG → remnants de chylomicrons → LH → hydrolyse des TG captés au niveau du foie.

➔ La voie endogène : Synthèse des lipides du foie et transport vers les tissus périphériques – Métabolisme des VLDL

Ici le point de départ le foie, c'est le lieu de stockage majeur des lipides. Toujours le même but → limitation de la quantité de lipide dans le foie pour éviter les pathologies de type stéatose hépatique, etc...

Il existe un phénomène de synthèse des VLDL au niveau hépatique, qui vont ensuite être excrétés au niveau sanguin. Elles contiennent une majorité de TG et différentes apoprotéines spécifiques : l'ApoB100 associée à l'ApoE. Lorsque les VLDL sont sécrétés dans le sang ils se retrouvent au contact des tissus adipeux et musculaire et subissent l'action de la LPL avec une hydrolyse des TG. On obtient alors des particules résiduelles : les IDL avec une majorité de TG même si la quantité a diminué, et toujours de l'ApoB et E.

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Ces IDL vont avoir 2 devenirs différents :– soit ils vont être recaptés au niveau du foie, et subissent l'action de la LH qui continue à hydrolyser

les TG. On a aussi une recaptation de ces IDL au niveau hépatique par les LDL R et le RLP.– soit les IDL restent dans la circulation générale et continuent à être hydrolysés par la LPL et les TG

diminuent en quantité → on obtient alors des LDL

Les LDL sont des particules qui commencent être pauvres en TG et majoritairement riches en cholestérol. Or l'excès de cholestérol provenant des LDL fait partie des molécules les plus atérogènes (d'où l' appellation du LDL « mauvais cholestérol »). En cas d'excès de ce cholestérol on constate des dépôts au niveau vasculaire et un processus d'athérosclérose néfaste.

Les LDL peuvent ensuite être recaptés à la fois au niveau du foie et en périphérie dans les tissus extra-hépatiques par les LDL R grâce à l’interaction avec l'Apo E et B.

Compétition des lipoparticules riches en TG provenant à la fois de la voie exogène et de la voie endogène qui sont les chylomicrons et les VLDL et sont présents ensemble dans le compartiment sanguin en période post-prandiale entraînant un phénomène de compétition pour l'épuration de ces molécules provenant à la fois du foie (VLDL) et de l'intestin (chylomicrons). Les VLDL étant des molécules saturables et les récepteurs des LDL étant présents en nombre fixe.

➔ Voie de retour : Transport des lipides périphériques vers le foie - Métabolisme des HDL

Le cholestérol retrouvé dans les HDL est appelé « bon cholestérol », car il permet le retour et l'épuration des lipides de la paroi vasculaire vers le foie afin de permettre la régulation hépatique.

Les HDL sont des petites particules qui ont une triple origine. Elles sont synthétisées à la fois au niveau du foie et au niveau de l’intestin, mais aussi de part la transformation des lipoparticules en HDL. Ces HDL sont des HDL d'origine native, et composés en majorité de cholestérol dès leur formation avec la présence de l'Apo A1 signature d'une lipoparticule HDL.

Les HDL natives se gorgent de lipides au fur et à mesure de leur circulation. Les transporteurs ABC A1 permettent l’ancrage des HDL natives et leur chargement en cholestérol, pour ce transfert le cholestérol doit être estérifié par l'intermédiaire LCAT (Lecithine cholestérol acyl transférase). LCAT permet l’éstérification du cholestérol récupéré au niveau des tissus périphériques et leur transfert à l’intérieur de la particule HDL.

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On obtient ainsi un HDL de type 3, ces HDL enrichis en cholestérol continuent de circuler et à s'enrichir en cholestérol jusqu'à donner des HDL de type 2, lipoparticules encore plus denses et riches en cholestérol.

Elles sont ensuite récupérées au niveau du foie, subissent quand même l'action de la LH (même si faible quantité TG). Dans le foie, on retrouve à la fois les LDL R mais aussi le récepteur SRB1 qui est un récepteur spécifique de la captation hépatique des HDL. On a donc un retour au foie de l'excès de cholestérol retrouvé au niveau de la paroi vasculaire des tissus périphériques.

Toutes ces voies métaboliques se déroulent de façon simultanées et coexistent au niveau sanguin. On a une interaction dynamique entre les 3 voies et un niveau de complexité supplémentaire entre les différentes sous classes des lipoprotéines avec :

– Échanges de lipides et d'apoprotéines entre les différentes sous unités– Échanges entre molécules riches en TG et les molécules riches en cholestérol. Les particules riches

en TG vont donner des TG en échange d'un cholestérol. – Échange entre les différentes particules des phospholipides

Ces échanges vont être régulés par 2 enzymes :• La CETP (Cholestérol ester transfert protéine) échange cholestérol-TG• La PLTP (Phospholipide transfert protéine) échange de phospholipides entre les différentes

lipoprotéines.→ Ces enzymes ont des rôles clés dans le développement de pathologies.

IV. Les sources de cholestérol

Le foie est l'organe principal de la synthèse du cholestérol. Il y a une possibilité de production d'acides biliaires utilisés dans les processus de digestion des lipides alimentaires. On consomme du cholestérol dans l'alimentation, mais la majorité du cholestérol que l'on retrouve à l’intérieur de l'intestin est d'origine endogène (2/3 du cholestérol d'origine biliaire,1/3 d'origine externe). Une partie est excrétée au niveau des selles, une autre va être réabsorbée au niveau intestinal.

Au niveau de l'absorption du cholestérol il existe de très grandes variations inter-individuelle, on peut être un « très fort absorbeur ou très faible absorbeur ». Selon les individus 20-80% du cholestérol présent dans l'intestin est absorbé, donc en moyenne on absorbe la moitié du cholestérol présent. Découverte de polymorphismes différents entre les personnes au niveau génétique expliquant cette différence d'absorption.

Les LDL sont récupérés au niveau hépatique, par le LDL R. Ce LDL R est régulé de manière à diminuer la synthèse de cholestérol lors d'un apport important de cholestérol au niveau du foie.

Les LDL sont captés par les LDL R par un phénomène d'endocytose, puis on a un recyclage du LDL R à la surface, avec une partie dégradée (lysosomes) et une autre recyclée à la membrane. Cette fixation du LDL, internalisation puis dégradation au niveau du lysosome et recyclage du LDL à la membrane permet une meilleure efficacité par limitation de la quantité de LDL R.

Régulation du système par la protéine PCSK9 (proprotéine convertase subtilisine/kexine de type 9). PCSK9 se fixe au complexe LDL-LDL R et on a une dégradation totale de la particule LDL et du récepteur également → C'est un système de régulation de la captation des particules LDL par le foie.

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C. Les moyens d'étude du métabolisme des lipides

I. Les différents dosages réalisés

Réalisation de dosages de routine:✔ Dosages sanguins → exploration d'une anomalie lipidique par dosage simple et détection de dyslipidémie.

On regarde l'aspect du sérum (opalescent, transparent) pour avoir une indication sur les anomalies lipidiques présentes chez le patient.

✔ Dosages classiques du cholestérol total, mais il est peu indicatif car il provient de différents types de lipoparticules. Nécessité de doser le cholestérol au niveau des fractions LDL et VLDL.

✔ Dosage des triglycérides

→ Ces examens sont réalisés en première intention.

Autres examens non réalisés en routine :✔ Dosage des apoprotéines:

- Dosage ApoB totale et ApoB48 et par différence estimation de la ApoB100.- Dosage ApoC retrouvée au niveau périphérique et qui a un rôle de régulation de la LPL : l'ApoC2 active la LPL et améliore l'épuration des lipoprotéines riches en TG alors que l'ApoC3 inhibe la LPL et a donc un effet néfaste.

✔ Dosage de l'activité des enzymes : par exemple, mesure de la LPL et LH, ou dosage de la CETP → L'activité de ces enzymes oriente vers différents diagnostic

✔ Recherche de mutations génétiques : mutation au niveau du LDL R, de PCSK9, de l'ApoB, polymorphismes au niveau de l'ApoE plus ou moins favorable pour le métabolisme des lipides, mutations au niveau de la LPL, et série de mutations dans l'ApoA5, l'ApoC2 → Conséquences et anomalies : hypertriglycéridémie, hypercholesterolémie.

✔ Séparation des lipoprotéines au niveau du plasma (surtout au niveau de la recherche) Les lipoprotéines sont présentes dans le plasma, et les différentes classes vont pouvoir être séparées par ultra centrifugation séquentielle. On récupère ainsi les différentes phases présentes en fonction de la densité des lipoparticules, les chylomicrons étant les moins denses. On peut ensuite par exemple étudier la composition de ces particules VLDL ou différentier les différents types de HDL (types 3 ou 2).

II. Description de méthodes d'exploration des lipides

a. Aspect du sérum et test de crémage

1ere étape : Analyse visuelle de la turbidité après décantation • aspect limpide : pas d'anomalie des triglycérides mais possibilité d'hypercholestérolémie (analyse non

exclusive)• aspect lactescent ou opalescent : anomalie des triglycérides (problème provenant des chylomicrons niveau

intestinal ? VLDL hépatique? → test de crémage, c'est la 2ème étape)

2ème étape : Analyse visuelle de la turbidité de sérum après 12h à 4°C, puis test de crémage.• Crémage positif :

◦ sous nageant clair, anomalies des chylomicrons◦ sous nageant trouble, anomalies des chylomicrons et VLDL

• Crémage négatif : sérum trouble, anomalie des VLDL

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b. Méthodes de fractionnement des lipoprotéines

Lors d'un dépôt de l'ensemble des lipoprotéines contenues dans le sérum on a une migration électrophorétique différente en fonction de la nature des lipoparticules. Ex : le chylomicron ne migre pas quasiment alors que les HDL vont beaucoup plus migrer. On peut ainsi réaliser une quantification au niveau de l'électrophorèse des différents types de lipoparticules et avoir une idée du pourcentage relatif représenté par les différents types des lipoprotéines.

c. Modèles cinétiques d'étude du métabolisme des lipoprotéines

La majorité des dosages étant réalisés à jeun il donne une image du patient à l'instant T et ne permettent pas d'avoir une vision dans le temps. Ainsi il y a nécessité de développer des modèles cinétiques pour étudier le métabolisme des lipoprotéines.

On utilise des protocoles expérimentaux par marquage des apoprotéines avec des isotopes stables. On réalise une perfusion du patient à la D3-leucine sur plusieurs heures (12h). On place ensuite le patient sous alimentation continue (quantité calorique équivalent à 3 repas mais par toutes petites quantités en continue par compléments alimentaires liquide) → Activation de la synthèse de chylomicrons.

Lors de la myélosynthèse de l'ApoB48 on a un enrichissement de cette dernière avec la D3-leucine, utilisation de la leucine disponible (Leucine naturelle + perfusé) → Permet l'exploration cinétique.

Des prélèvements sanguins réguliers sont alors réalisés et après analyses on trace des courbes d'enrichissement isotopique des apoprotéines ici l'ApoB48 → l'allure de la courbe et le modèle mathématiques permettent une estimation du taux de production intestinale de l'ApoB48 au niveau des chylomicrons et du taux de clairance (façon dont les chylomicrons sont épurés) → indications dans des modèles pathologiques.

Processus d'isolement des apoprotéines d’intérêts des HDL :

• Récolte du sang total, puis centrifugation, et récupération du plasma

• Réalisation d'une première ultra centrifugation pendant 6h. Elle permet de récupérer les lipoparticules riches en TG en haut du tube (chylomicrons et VLDL, forme un nuage blanc).On continue avec le sous nageant par ultra centrifugation séquentielle en utilisant des solutions de densité de plus en plus importantes.

• Formation de différentes couches qui correspondent aux VLDL, IDL, HDL et purification des différentes classes de lipoprotéines du sérum.

• Étape de délipidation des lipoparticules, on obtient des protéines totales.• Électrophorèse des protéines totales : migration en fonction de la taille, mobilité, pH isoélectrique →

obtention de 2 bandes correspondant à l'ApoB100 et l'ApoB48.

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• Découpage et extraction des bandes.• Hydrolyse au HCl des bandes pour libérer les acides aminés de l'apoprotéine.• Dérivatisation des acides aminés et analyse en spectrométrie de masse, on quantifie ainsi les pics

correspondants à la leucine et à la D3-leucine. Au fur et à mesure de la cinétique on a un enrichissement de la bande apoprotéine et le pic de D3-leucine augmente. Grâce aux ratios entre D3-leucine et leucine on fait une courbe d'enrichissement leucique.

CR : la diapo disponible sur l'ENT ne correspond pas au cours dispensé cette année.

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