Numéro 02 50 ANS DE COMMERCE ET DÉVELOPPEMENT · régionaux en 2035 pourrait diminuer, selon un...

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FORUM NUMéRO 2 2014 1 ITC@50 ANNIVERSAIRE 50 ans de promotion du commerce pour le développement CHRONIQUES Libéria: petits pas vers une grande renaissance L'ITC EN ACTION Ouvrir la voie des exportations aux petits exploitants péruviens 2014 INFLUENCER, MAÎTRISER ET STIMULER LE COMMERCE Numéro 02 50 ANS DE COMMERCE ET DÉVELOPPEMENT DU COMMERCE INTERNATIONAL

Transcript of Numéro 02 50 ANS DE COMMERCE ET DÉVELOPPEMENT · régionaux en 2035 pourrait diminuer, selon un...

FORUM Numéro 2 2014 1

ITC@50 ANNIVERSAIRE50 ans de promotion du commerce pour le développement

CHRONIQUESLibéria: petits pas vers une grande renaissance

L'ITC EN ACTIONOuvrir la voie des exportations aux petits exploitants péruviens

2014 INFLuENCEr, mAÎTrISEr ET STImuLEr LE CommErCE

Numéro 02 50 ANS DE COMMERCE ET DÉVELOPPEMENT

Du CommErCE INTErNATIoNAL

2 FORUM Numéro 2 2014

FORUM Numéro 2 2014 3

message deArAnchA GonzálezDirectrice exécutive, ITC

L'ITC et le Forum du commerce ne sont pas les seuls à marquer des jalons cette année. Nos organisations sœurs, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNuCED) et l'organisation mondiale du commerce (omC) commémorent aussi leurs anniversaires. Le Secrétaire général mukhisa Kituyi fait une rétrospective des 50 ans de la CNuCED et envisage les défis à venir (page 30), alors que le Directeur général adjoint Yonov Frederick Agah se penche sur les 20 années qui ont suivi la signature des Accords de marrakech, qui ont institué l'omC (page 32).

En avril, le Libéria a lancé sa Stratégie nationale d'exportation et sa Politique commerciale nationale, deux instruments élaborés avec l'aide de l'ITC. Dans les pages 12 à 14, nous parlons avec quelques hommes et femmes d'affaires auxquels la stratégie et la politique tentent de venir en aide. Et dans les pages 36 et 37, nous faisons un compte-rendu d'un projet conjoint de l'ITC et du PNuD, lancé en Palestine en début d'année afin d'améliorer les capaci-tés commerciales des entrepreneurs, et nous interviewons quelques femmes d'affaires palestiniennes sur les défis qu'elles rencontrent pour exporter leur marchandise.

Les anniversaires sont une bonne occasion pour faire le point sur les évènements passés, mais ils nous rap-pellent aussi qu'il reste encore beaucoup à faire. À l'ITC, ce que nous célébrons, en fait, c'est la réussite de nos par-tenaires. Lorsque les entreprises au Libéria réussiront leurs exportations ou lorsque les femmes entrepreneures pales-tiniennes surmonteront les obstacles au commerce qu'elles rencontrent, nous aurons alors de véritables raisons de commémorer. rejoignez-nous en nous souhaitant plus de commerce pour le bien de tous à l'avenir!

Arancha González

Cette année, le Centre du commerce international (ITC) fête son 50ème anniversaire. Depuis sa création en 1964, le rôle de l'ITC a considérablement changé pour s'adapter au contexte du commerce mondial, en constante évolution. D'un bureau avec cinq personnes, l'ITC est passé à une équipe de presque 300 personnes travaillant partout dans le monde avec les pays en développement (PED), leurs petites et moyennes entreprises (PmE) et les institutions de promotion du commerce et des investissements, afin de renforcer les capacités productives et doper la compétitivité en matière de commerce.

En 1964, le commerce mondial était estimé à $E.-u. 175 milliards et la participation des PED représentait moins de 20%. Aujourd'hui, le commerce mondial est estimé $E.-u. 18 000 milliards, la participation des PED s'élevant maintenant à 45%. même s'il est vrai que cette participa-tion est répartie de manière inégale, la plupart des PED ont connu une augmentation du commerce au cours des der-nières décennies.

Le commerce mondial va continuer à évoluer ces prochaines années. L'émergence des chaînes de valeur internationales continuera à affecter les modèles d'échanges commerciaux. Des nouvelles formes de régionalisme ont vu le jour et on s'attend à une croissance considérable du commerce des services. on devrait s'attendre aussi à une incidence plus marquée des mesures non tarifaires (mNT), à des prix plus élevés et plus volatiles des matières premières, et au changement climatique, facteurs qui continueront à affecter les échanges commerciaux. Ces tendances vont accroître de manière significative les défis que l'ITC et ses partenaires devront relever ces prochaines années et décennies.

La plus grande partie de ce numéro du Forum du com-merce international sera consacrée au 50ème anniversaire de l'ITC. Nous ferons un retour au passé, nous regarde-rons ce qui nous attend, nous parlerons avec deux anciens Directeurs exécutifs et nos partenaires partageront leur expérience de travail avec l'ITC au fil des ans. Nous jette-rons un regard rétrospectif à 50 ans de Forum du commerce international, et à la manière dont cette revue a évolué en parallèle à l'ITC.

Le succès, c'est lorsqu'on supprime les obstacles au commerce

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L'ACTUALITÉ ................................................................................................................................................... 6

QUI A bESOIN D'UN TRAITEMENT SPÉCIAL ET DIffÉRENCIÉ? ........................................................ 10Arne melchior, Institut norvégien des affaires internationales

AgENDA ....................................................................................................................................................... 40

LE MONDE EN BREF

QUI A bESOIN D'UN TRAITEMENT SPÉCIAL ET DIffÉRENCIÉ?

DES PETITS PAS VERS UNE gRANDE RECONNAISSANCE POUR LE LIbÉRIA10 12

CHRONIQUE PHOTOS

LA fUTURE gÉNÉRATION DE TALENTS AfRICAINS .............................................................................. 8Chloe mukai, Centre du commerce international

CHRONIQUES

DES PETITS PAS VERS UNE gRANDE RECONNAISSANCE POUR LE LIbÉRIA ................................ 12Jarle Hetland, Centre du commerce international

CINQUANTE ANS DE PROMOTION DU COMMERCE POUR LE DÉVELOPPEMENT ........................ 30mukhisa Kituyi, Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement

MObILISER L'ESPRIT DU COMMERCE MONDIAL ................................................................................. 32Yonov Frederick Agah, organisation mondiale du commerce

TRAVAILLER À L'ITC

L'ITC recrute des professionnels qualifiés dans différents domaines de compétence. Si vous souhaitez mettre vos compétences au service de l'amélioration de la compétitivité à l'exportation des économies en développement et êtes motivés pour travailler au sein d'un environnement international qui promeut la diversité, veuillez consulter notre site d'offres d'emploi mis à jour chaque semaine: www.intracen.org/about/jobs

ÉditeurJarle Hetland

Gestion de l'éditionEvelyn Seltier RédacteursMiklos Gaspar Susanna Pak

TraductriceDenise Nopper

Révision/lecture des épreuvesFrançoise Donet

Conception graphique, illustrations et direction artistiqueKristina Golubic Impression Tara TPS

AvertissementLes opinions exprimées dans Forum du commerce appartiennent aux auteurs des articles et ne coïncident pas forcément avec celles de l'ITC, de l'ONU ou de l'OMC. Les désignations employées ne reflètent pas l'expression d'un quelconque jugement de la part de l'ITC en ce qui concerne le statut juridique d'un pays, d'un territoire, d'une ville, d'une zone ou de leurs autorités, les délimitations des frontières ou limites entre pays et territoires, ou l'approbation d'une société commerciale ou d'un produit.

ÉditeurLe Centre du commerce international est l'agence conjointe de l'Organisation mondiale du commerce et des Nations Unies.

Le Forum du commerce international est consacré à la promotion des échanges et au développement des exportations dans le cadre des programmes de coopération technique de l'ITC avec les pays en développement et les économies en transition.

Il paraît tous les trois mois depuis 1964 en français, anglais et espagnol.

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AdresseCentre du commerce internationalPalais des Nations1211 Genève 10Suisse

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ReproductionLes articles de cette revue peuvent être reproduits librement en indiquant l'auteur et 'Forum du commerce international, ITC'. Nous serions reconnaissants de recevoir une copie des articles reproduits. Les photos protégées par le droit d'auteur ne peuvent être reproduites.

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ITC@50 SPÉCIAL ANNIVERSAIRE

CINQUANTE ANS DE PROMOTION DU COMMERCE POUR LE DÉVELOPPEMENT

MObILISER L'ESPRIT DU COMMERCE MONDIAL

MISER SUR LA COLLAbORATION ENTRE L'INDE ET L'AfRIQUE30 32 34

CINQUANTE ANS D'IMPACT POSITIf SUR LE DÉVELOPPEMENT .......... 15miklos Gaspar, Centre du commerce international

VœUx D'ANNIVERSAIRE DES PARTENAIRES DE L'ITC ............................. 18

50 ANS EN UN CLIN D'œIL .............................................................................20

ENTRETIENS AVEC PATRICIA fRANCIS ET J. DENIS bÉLISLE, ANCIENS DIRECTEURS DE L'ITC ............................22Jarle Hetland, Centre du commerce international

TÉMOIgNAgES

Commission européenne .........................................................................24

népal .................................................................................................................25

pérou ................................................................................................................26

Zambie ..............................................................................................................27

50 ANS DU fORUM DU COMMERCE INTERNATIONAL ............................28

Q&R

MISER SUR LA COLLAbORATION ENTRE L'INDE ET L'AfRIQUE .............34Susanna Pak, Centre du commerce international

L'ITC EN ACTION

PALESTINE: LES fEMMES fRANCHISSENT LES ObSTACLES AUx ExPORTATIONS ........................................................36Jarle Hetland, Centre du commerce international

OUVRIR LA VOIE DES ExPORTATIONS AUx PETITS ExPLOITANTS PÉRUVIENS .....................................................38Aaban Ali Butt, Centre du commerce international

LA fUTURE gÉNÉRATION DE TALENTS AfRICAINS

Grace-Age Anang et Klekleli Dzidzienyo, les stylistes derrière la marque AMEYO, élaborent des modèles pour leur collection qui sera présentée lors de la IED Moda à Milan le 24 juin grâce à l'Initiative pour la mode éthique de l'ITC. © ITC

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CHRONIQUE photos

PUBLICATIONS

PUbLICATIONS DE L'ITC .................................................................................42

6 FORUM Numéro 2 2014

L'ACTUALITÉ

LE MONDE EN BREF

OCDE: Le temps des réformesL'économie mondiale va se renforcer ces

deux prochaines années, mais une action urgente est encore nécessaire pour réduire davantage le chômage et faire face aux autres problèmes héri-tés de la crise, selon les dernières Perspectives économiques de l'oCDE.

'Les économies avancées prennent un nou-vel essor et contribuent à renforcer la croissance mondiale, alors que des moteurs de croissance momentanément en sous-régime, tels que l'in-vestissement et le commerce, commencent à redémarrer', a déclaré Angel Gurría, Secrétaire général de l'oCDE, lors de la publication des

Perspectives à l'occasion de la réunion annuelle du Conseil des ministres et du Forum de l'oCDE à Paris.

'mais le monde restant toujours confronté à un chômage élevé, les pays doivent faire davan-tage pour favoriser une économie résiliente et inclusive et renforcer la création d'emplois.' Le temps des réformes est maintenant venu: il faut mettre en œuvre des politiques qui stimulent la croissance, et créent dans le même temps des opportunités pour tous, en veillant à ce que les bienfaits de l'activité économique soient large-ment partagés', a déclaré m. Gurría. © shutterstock.com

OMC: La tendance vers un régionalisme grandissant pourrait se renverser

La part du commerce dans les principaux accords commerciaux régionaux en 2035 pourrait diminuer, selon un document de travail intitulé Simulating world trade in the decades ahead: driving forces and policy implications. Selon ce document, la coopération commer-ciale multilatérale reste essentielle, mais une économie dynamique et un environnement commercial ouvert seront nécessaires pour que de nouveaux acteurs continuent à émerger dans l'économie mondiale, pour l'intensification du commerce Sud-Sud, et pour que les pays puissent se diversifier dans des activités exigent des compétences accrues. © shutterstock.com

Un million d'emplois et un enseignement supérieur en Sierra Leone

Sierra Leone a lancé un vaste projet destiné aux jeunes visant la création d'un million de nou-veaux emplois et l'expansion de l'enseignement supérieur. Avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement (PNuD), l'initiative a pour but de fournir l'accès à l'éduca-tion secondaire et supérieure à 300 000 nouveaux étudiants ces trois prochaines années. Le PNuD a financé la préparation du projet et aidera le gouvernement à mobiliser les ressources néces-saires à sa mise en œuvre.

Le programme sera axé sur la création d'op-portunités d'emploi et d'entrepreneuriat dans le

secteur privé. on s'attend à ce que les emplois soient créés dans des secteurs aussi diversifiés que le marketing de produits agricoles et les tra-vaux publics.

Selon le programme national en faveur de la jeunesse, Sierra Leone compte 1,7 millions d'hommes et femmes âgés de 15 à 35 ans, dont 60% sont au chômage. Seulement 37% de la popu-lation d'âge scolaire fréquente l'école secondaire ou l'université, et la moitié des jeunes du pays sont illettrés.

© Ricki Melchior

FORUM Numéro 2 2014 7

Envois de fonds vers l'Amérique latine et les Caraïbes Les envois de fonds restent l'un des flux

transfrontaliers les plus importants dans la région d'Amérique latine et des Caraïbes, avec au total plus de $E.-u. 60 milliards par année. Cependant, ces ressources représentent encore une faible contribution à l'épargne des ménages au sein de la population défavorisée et vulnérable, souli-gnant l'importance des clients d'envois bancaires.

L'étude, intitulée Economic Status and Remittance Behavior among Latin American and Caribbean Migrants in the Post-Reces-sion Period, a été commandée par le Fonds

d'investissement multilatéral, membre du groupe de la Banque interaméricaine de développement, et a été dirigée par Dialogue interaméricain. Elle est basée sur un sondage mené en 2013 auprès de 2 000 expatriés d'Amérique latine et des Caraïbes vivant dans cinq des plus grandes villes américaines.

Ce sondage a montré que le montant moyen des envois faits par les femmes ainsi que le nombre annuel de ces transferts a augmenté, tandis que le montant et la fréquence des envois faits par des hommes restent stables. © iStock.com

Un fonds privé devrait investir $E.-U. 700 millions en Afrique subsaharienneAxé sur les opportunités d'investissement

liées à la croissance de la classe moyenne émer-gente en Afrique subsaharienne, la société de gestion alternative d'actifs au niveau mondial, The Carlyle Group, a annoncé la clôture finale du Fonds Carlyle pour l'Afrique subsaharienne à $E.-u. 698 millions.

marlon Chigwende, Directeur général et co-responsable de l'équipe consultative pour l'Afrique subsaharienne, a déclaré: 'Le succès de la levée de fonds reflète l'appétit des inves-tisseurs pour la forte croissance économique que la région a connue au cours de la dernière décennie ainsi que les perspectives d'un futur

développement économique à travers le conti-nent. Carlyle est l'une des premières sociétés de gestion alternative du monde à lancer un fonds dédié à l'Afrique subsaharienne.'

Le fonds reçoit un fort soutien des inves-tisseurs africains et a également attiré un capital considérable d'investisseurs partout dans le monde. Parmi les secteurs clé pour le fonds se trouvent les biens de consomma-tion, la logistique, les services financiers et les télécommunications.

À ce jour, le fonds a fait deux investissements: Export Trading Group, gestionnaire africain de chaîne d'approvisionnement ayant son siège en

Tanzanie, et J&J Africa, une société de logistique ayant son siège au mozambique.

© Reuters

L'UE met en avant le rôle du secteur privé dans la croissance inclusive des pays en développement

La Commission européenne a adopté une communication sur le secteur privé dans le déve-loppement international. Selon la Commission, le secteur privé fournit environ 90% des emplois dans les PED et constitue un partenaire essentiel dans la lutte contre la pauvreté.

La communication présente un nouveau cadre stratégique visant à assurer l'impact posi-tif des opérations du secteur privé dans les PED sur la société – plus particulièrement sur les femmes, les jeunes et la population défavorisée.

Andris Piebalgs, Commissaire pour le déve-loppement, a déclaré: 'Le secteur privé a un rôle clé à jouer en aidant les personnes à se sortir de la pauvreté, mais nous devons nous assurer qu'il bénéficie à la société comme un tout, pas seule-ment à quelques-uns.' © iStock.com

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CHRONIQUE PHOTOS

La future génération de TALENTS AfRICAINS

chloe MUKAI, Responsable adjointe, Responsabilité sociale des entreprises et Services connexes de communication, Centre du commerce international

Saluée pour relier les femmes artisanes des communautés défavorisées aux principaux stylistes de mode, l'Initiative mode éthique (EFI) de l'ITC s'emploie maintenant à mettre en avant l'énergie et la créativité des stylistes débutants ghanéens, tout en continuant à promouvoir le talent et les compé-tences des artisans locaux.

Ce nouveau projet de l'EFI comprend un programme de mentorat dans le cadre duquel la rédactrice en chef de Vogue Italia, Franca Sozzani, et le styliste Duro olowu, entre autres, encadreront des jeunes stylistes ghanéens dans des domaines tels que le marketing, le planification et la stratégie de marque des collections. Les stylistes sélectionnés seront éga-lement accompagnés pour participer aux principaux évènements de la mode en Europe en 2014.

Dans ce recueil de photos vous trouverez quelques-unes des étoiles montantes de la mode africaine et mondiale.

Grace-Age Anang et Klekleli Dzidzienyo, les stylistes derrière la marque AMEYO, élaborent des modèles pour leur collection qui sera présentée lors de la IED Moda à Milan le 24 juin.

AMeYo

© ITC

© ITC

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Un atelier à Accra fabrique des talons en bois pour les stylistes de MO SAIQUE, des Ghanéens établis à Londres qui collaborent étroitement avec des artisans en Afrique pour produire leur gamme de chaussures.

Mo SAIQUe

Abrima Eriwah et Rosario Dawson, fondatrices du Studio 189, créent un nouvel imprimé en utilisant une technique traditionnelle de xylogravure ici dans leur atelier à Accra.

StUdIo 189

© ITC

© ITC

© ITC

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10 FORUM Numéro 2 2014

Qui a besoin D'UN TRAITEMENT SPÉCIAL ET DIffÉRENCIÉ?

omment les politiques commerciales peuvent-elles soutenir le dévelop-pement? Il y a 50 ans, le concept de Traitement spécial et différencié (TSD)

a été introduit et mis en œuvre dans le cadre du Système généralisé de préférences (SGP). Cela a permis d'offrir de meilleures conditions commer-ciales aux PED, avec comme principal pilier les tarifs préférentiels dans le cadre du SGP. Cette discrimination notoire entre les pays est permise dans le cadre des règles de l'omC. Cependant, comme le SGP est mis en œuvre à travers des systèmes nationaux, il peut varier en fonction des pays donateurs.

Traditionnellement, tous les groupes de revenu dans le tableau auraient droit au SGP. Cependant, la réforme du SGP par l'union euro-péenne (uE), effectuée début 2014, montre que cela n'est plus aussi simple. L'uE a supprimé le SGP pour les PrITS. La Chine ne bénéficiera donc bientôt plus du SGP de l'uE, puisqu'elle a récemment dépassé le seuil de revenu déter-minant ($E.-u. 4 086 par habitant en 2012). En matière de SGP, il n'y donc plus de consensus sur la définition de PED ni sur les pays en droit d'en bénéficier. Cette nouvelle pratique de l'uE diffère des autres schémas de SPG, mais aussi des autres systèmes de classement utilisés pour décider des critères d'éligibilité à l'aide au développement.

Avantages commerciaux étendus pour les PMA: les régimes en franchise de droits et de contingentsLe TSD ou le SGP devraient-ils être accordés de manière égale à tous les pays bénéficiaires, ou certains de ces pays en ont-ils besoin plus que d'autres? Pendant longtemps, il était convenu, au sein de l'omC, que les PmA devraient être consi-dérés dans une catégorie spéciale qui pourrait recevoir des avantages étendus. Plusieurs pays ont entrepris des mesures afin de mettre en œuvre ce concept, en instaurant des régimes en

C

LE MONDE EN BREF

Le traitement spécial et différencié représente encore une part

importante du système commercial multilatéral. Mais les définitions sont peu claires et les pratiques changent

en fonction des pays. Il n'existe pas de consensus au sujet du groupe de bénéficiaires, et la croissance économique pourrait se rétracter

dans les pays à faible revenu et dans les PMA.

Arne MelchIor, Directeur de recherches, Institut norvégien des affaires internationales

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Dans les années 60, des notions telles que 'Tiers monde' et 'pays en développement' avaient des significations claires; il était alors facile d'identifier les bénéficiaires. Cinquante ans plus tard, ces termes sont devenus plus flous. Certains pays, autrefois des PED, sont devenus riches; à Singapour, par exemple, le revenu par habitant représentait $E.-u. 52 050 en 2012. Cer-tains pays à haut revenu ont était 'affranchis' du SGP et d'autres mesures de TSD, avec peu de controverse. récemment, cependant, certains pays à revenu moyen ont été affranchis des sys-tèmes SGP sur la base de la supposition qu''ils n'en avaient plus besoin'. Certains principes ont été convenus dans le cadre de l'omC, mais les pratiques varient encore en fonction des pays donateurs et, en grande partie, le TSD reste fluctuant.

Quels pays ont besoin d'un TSD? Classés selon les groupes de revenus de la Banque mondiale, le tableau montre la part des différents groupes de PED dans le total mon-dial en 2009 en matière d'économie, population, pauvreté et commerce. La Chine est classée séparément car elle est récemment passée de pays à revenu intermédiaire de la tranche infé-rieure (PrITI) à pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (PrITS).

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franchise de droits et de contingents (DFQF) pour les PmA. Selon la CNuCED, 12 pays développés et six PED ont établi ces régimes, qui ont étendu les avantages pour les PmA. L'une des ambitions des négociations du cycle de Doha était d'établir les régimes DFQF pour les PmA en tant que pra-tique générale de l'omC.

un problème se pose en rapport avec les DFQF, cependant: la capacité d'exportation des pays les plus défavorisés est limitée. Dans de nombreux cas, cela signifie que les préfé-rences commerciales ne sont pas très efficaces pour favoriser le commerce. Comme l'indique le tableau, les pays à faible revenu représentent une part importante des pays défavorisés dans le monde, mais une petite part du commerce mondial. Cela représente un défi pour les pays ou blocs commerciaux avec des régimes SPG. Dans le cadre du régime SGP norvégien, par exemple, les tarifs du secteur manufacturier sont bas, mais la protection à l'agriculture est très éle-vée, ce qui signifie que les DFQF représentent une préférence tarifaire énorme pour plusieurs produits. malgré cela, la croissance des impor-tations de produits agricoles par les PmA a été marginale, ce qui a poussé la Norvège à revoir ses SGP.

À l'avenir, les DFQF pourraient se confronter à un défi supplémentaire; alors que le nombre de PmA est resté stable au cours des décennies précédentes, il pourrait se réduire en raison de la croissance économique. En 2011, seulement 29 des 49 PmA étaient des pays à faible revenu. Données récentes pour 178 pays: (Services and Development: The Scope for Special and Dif-ferential Treatment in the GATS, melchior et al., 2012) suggère que le nombre de pays à faible revenu a diminué rapidement (de 59 en 1999 à 34 en 2009). Cette tendance devrait se poursuivre, et conduire à une réduction dans le groupe des PmA, avec plus de pays 'affranchis'. L'impor-tance des avantages étendus aux PmA va donc diminuer avec le temps, ce qui ne manquera pas d'affecter les affranchis.

Plus de marches dans l'échelle du TSD?Puisque les 'deuxièmes pays les plus défa-vorisés' ont acquis une plus grande capacité d'exportation, le TSD peut favoriser le commerce en étendant ses avantages aux pays à revenu inter-médiaire. En particulier, les pays à revenu faible représentent une part considérable non seule-ment de la pauvreté dans le monde, mais aussi du commerce mondial. Si ces pays obtiennent un accès facilité aux marchés, le commerce va cer-tainement se développer, avec un impact positif sur le développement. Cependant, lorsque les pays deviennent plus compétitifs, ils deviennent également des concurrents plus forts, ce qui peut

conduire à une certaine résistance à la libéralisa-tion parmi certains groupes d'intérêts.

Les DFQF norvégiens ont eu un impact modeste sur le commerce dans les PmA; ils ont donc été étendus à 13 autres pays à faible revenu lors d'une réforme des SPG en 2008. Les avan-tages étendus des SGP ont aussi été accordés aux PrITI en 2013, même s'ils étaient moins étendus que les DFQF. Certains pays dont la population a dépassé le seuil de 75 millions, tels que la Chine, ont été exclus de ces avantages supplémentaires; probablement une réponse à l'opposition du lobby des fermiers norvégiens, peu enthousiaste au sujet des DFQF pour les PrITI, craignant la concurrence de l'Inde et d'autres pays avec un potentiel plus grand d'exportation. En dépit de cette limitation, les réformes norvégiennes, sur-tout la première étape en 2008, pourraient être considérées comme généreuses.

Le SGP norvégien comprend trois étapes: des DFQF pour les PmA et les pays à faible revenu, un régime intermédiaire pour les PrITI à l'exception des grands pays, et des SPG 'ordi-naires' pour les PrITS. La catégorie intermédiaire a été ajoutée afin d'éviter l'affranchissement des DFQF menant à une détérioration massive de l'accès aux marchés. Cette question sera bien-tôt d'actualité lorsque le nombre de pays à faible revenu et de PmA diminuera et que plusieurs d'entre eux s'affranchiront.

une autre approche de la différentiation du TSD est le système SGP+ appliqué par l'uE et les états-unis, qui n'est pas basé sur le critère des revenus. L'uE accorde le SGP+ aux pays ayant ratifié et mis en œuvre des conventions

internationales sur les droits de l'homme et le droit du travail, l'environnement et la bonne gouvernance.

À l'omC, le seul groupe distingué claire-ment pour le TSD est celui des PmA, ce qui a donné lieu à des litiges. Il y a quelques années, l'Inde a soumis au système de résolution des différends de l'omC un différend concernant l'un des accords SPG+ de l'uE – le régime des 'pays qui luttent contre les drogues' pour certains pays d'Amérique latine. La décision dans ce cas suggère qu'en matière de TSD/SGP, la discrimi-nation entre sous-groupes de PED est possible, pour autant qu'elle soit faite sur la base de cri-tères objectifs et généraux liés au développement (Trade policy differentiation between develop-ing countries under GSP schemes, melchior, 2005). Par exemple, les critères de revenu (seuils de la Banque mondiale ou autres) pourraient être utilisés.

Le TSD représente encore une part impor-tante du système commercial multilatéral. mais les définitions sont peu claires et les pratiques changent en fonction des pays. Il n'existe pas de consensus au sujet du groupe de bénéficiaires, et la croissance économique pourrait se rétracter dans les pays à faible revenu et dans les PmA, ce qui pourrait conduire à de sérieux problèmes concernant l'affranchissement des PED et la différentiation entre eux. Pour répondre à cela, l'on pourrait espérer que l'omC et la CNuCED trouveront le temps – et le courage – d'établir des principes clairs dans ce domaine.

GroUpeS de pAYS en développeMent, % dU totAl MondIAl, 2009

Source des données: Indicateurs du développement pour le PIB, PIB-PPA, population et pauvreté; COMTRADE pour les informations sur le commerce.

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%

PIB PIB-PPA Population Pauvreté Commerce Comm. agr.

PRITS Chine PRITI ex. Chine Faible revenu

12 FORUM Numéro 2 2014

nze ans après la guerre civile qui a paralysé le Libéria pendant plus de vingt ans, monrovia, la capitale de ce pays d'Afrique de l'ouest, est

encore défigurée par des immeubles brûlés et des routes démolies. Toutes ces années de conflit ont laissé d'autres séquelles importantes: en plus de la souffrance humaine, on trouve parmi les victimes l'économie, l'éducation, les connais-sances et les compétences. Dans ce pays riche en ressources, les exportations ont été suspen-dues, et les propriétaires d'entreprises ont fui, prenant avec eux leurs biens et leur expertise. Aujourd'hui, le Libéria reste l'un des pays les plus défavorisés du monde.

mais il est en train de prendre un nouveau tournant. Les Libériens regardent maintenant en avant et les conditions s'améliorent. Avec l'aide des partenaires internationaux, les routes sont reconstruites, les maisons sont rénovées et la majorité des enfants passent désormais en moyenne 10 ans à l'école. Autour de monrovia, le commerce est florissant. Dans les marchés de la ville, des milliers de marchands vendent de tout, des chaussures aux maillots de football du Chelsea. Et les entrepreneurs ouvrent des maga-sins dans toutes les rues pour répondre à la résurgence de la demande de téléphones portables et voitures.

Le Libéria est maintenant politiquement stable. Ce progrès peut être en grande partie attribué à la Présidente du pays, Ellen Johnson Sirleaf, qui a su créer une unité nationale depuis son élection en 2006, et maintient les efforts de reconstruction. Comme résultat, les opportunités de croissance sont revenues, et les Libériens en tirent parti.

Entrepreneure épicéePrenons martha Hendricks, par exemple. Elle est partie des états-unis pour retourner au Libéria peu après que la signature de l'Accord de paix global d'Accra a mis fin à la guerre, en 2003. Elle avait l'intention de passer ses années de retraite avec sa fille et ses petits enfants. mais lorsqu'elle a commencé à cultiver des légumes et des épices pour s'occuper, elle a vite trouvé des clients pour ses produits et elle est devenue, presque par hasard, une entrepreneure prospère.

Son entreprise, Zoequoi Farms, a maintenant des employés et vend des épices et d'autres pro-duits à des hôtels et magasins à travers le pays, et même de l'autre côté de l'Atlantique, aux états-unis. Et mme Hendricks souhaite développer davantage ses affaires: 'Je veux devenir le plus grand producteur de produits organiques au Libéria', a-t-elle dit. Et pour les exportations, ‘je vise les états-unis et l'Europe'.

JArle hetlAnd, Éditeur, Centre du commerce international

des petits pas vers unegRANDE RENAISSANCE DU LIbÉRIA

Les Libériens regardent maintenant en avant et les conditions

s'améliorent. Avec l'aide des partenaires internationaux, les

routes sont reconstruites, les maisons sont rénovées et la majorité

des enfants passent désormais en moyenne 10 ans à l'école.

© ITC

© ITC

CHRONIQUE

O

FORUM Numéro 2 2014 13

‘Au Libéria, nous sommes privilégiés car nous avons tout et beaucoup de pluie. Et j'espère que de mon vivant, le Libéria sera autonome. Il n'y a pas de raison que nous n'y arrivions pas; il nous faut juste un coup de pouce. Et le commerce aura aussi un rôle important à jouer dans tout cela. L'Afrique est la nouvelle frontière et nous devons monter à bord', a-t-elle ajouté.

mme Hendricks est l'une parmi les nombreux entrepreneurs libériens qui souhaitent exporter plus de marchandises aux pays avoisinants et au-delà. Charlesetta P. Harrow et Teinzee Zeon travaillent pour Amazing Grace, une entreprise qui, depuis la fin de la guerre, recycle des bou-teilles en verre pour les transformer en perles, et emploie des femmes et des jeunes dans la région de Paynesville, dans la capitale. ‘Nous vendons beaucoup à des expats, surtout ceux de l'Am-bassade des états-unis,' a déclaré mme Harrow. 'Nous aimerions vendre nos perles à l'étranger, et nous cherchons quelqu'un qui nous aide dans ce sens', a ajouté mme Zeon. 'Nous aimerions voir plus de femmes, surtout des jeunes, devenir des femmes d'affaires. Cela leur permet d'avoir leur propre revenu et nous aimerions autonomiser les jeunes femmes.'

Investissements à la hausseLes exportations reprennent au Libéria. Selon Trade map de l'ITC, le pays a exporté des mar-chandises pour un total d'environ $E.-u. 1,2 milliard en 2012. Il s'agit principalement de matières premières telles que le caoutchouc, le fer et le bois. mais des mesures sont prises pour ajouter de la valeur à ces produits.

Dans la plantation d'hévéas de Firestone, les arbres qui étaient traditionnellement brûlés à la fin du cycle de vie de la production du latex sont maintenant réutilisés comme bois d'hévéa écologiquement durable pour la fabrication de meubles, sols et autres produits. Firestone est le plus grand producteur de caoutchouc du pays, mais il n'est pas le seul à vouloir mieux utiliser ses arbres en fin de cycle.

Ce souhait est partagé par roland C. Karné, Président du syndicat de commerçants de caout-chouc et des agriculteurs du Libéria, même si sa préoccupation principale consiste à renforcer les capacités des producteurs indépendants. 'Ce dont nous avons le plus besoin, c'est d'équi-pement, et d'apprendre à l'utiliser', a déclaré m. Karné. ‘Des outils pour dégager le terrain nous aideraient à augmenter la production. Nous ne pouvons pas continuer à travailler avec des machettes, ce n'est pas viable.'

L'investissement étranger direct est en aug-mentation au Libéria. Et, à l'instar de nombreux PED, les investissements viennent de plus en plus d'autres PED ou d'économies émergentes, notam-ment la Chine et l'Indonésie, qui sont actives dans la production de minerai de fer et de caoutchouc.

Axel Addy, ministre du commerce et de l'in-dustrie du Libéria, a déclaré que le pays cherche des investissements qui soient en ligne avec ses priorités en matière de développement. ‘Les investissements doivent créer des opportunités d'emploi pour les Libériens et créer des partena-riats, des opportunités et de la croissance pour les secteurs [prioritaires]', a-t-il dit.

1 Charlesetta P. Harrow et Teinzee Zeon, du créa-

teur de bijoux Amazing Grace.2 Arancha González, Directrice exécutive de l'ITC et

Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Libéria, lors

de la Conférence des MPME.3 Perles du créateur de bijoux Amazing Grace. 4 Martha Hendricks, entrepreneure agricole et pro-

priétaire de Zoequoi Farms.5 Certains des produits fabriqués par Zoequoi

Farms.

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14 FORUM Numéro 2 2014

CHRONIQUE

Selon m. Addy, la Stratégie nationale d'expor-tation (SNE) et la Politique nationale en matière de commerce, lancées le 29 avril (voir tableau), vont servir de plan de priorités des secteurs visés (manioc, cacao, poissons et crustacés, caoutchouc et huile de palme), ce qui aidera les investisseurs à identifier des opportunités d'investissement.

un autre objectif du Libéria est l'adhésion à l'omC. ‘Le Libéria est un pays de 4 millions d'ha-bitants, donc un petit pays. C'est pourquoi il serait intéressant pour nous de participer au système commercial multilatéral. Et l'omC représente d'énormes avantages', a déclaré le ministre.

‘Nous devrons augmenter notre panier de produits d'exportation de façon à permettre aux investisseurs qui viennent au Libéria de travail-ler avec le secteur privé national, et de partager un objectif commun, celui d'atteindre une crois-sance équitable et inclusive', a-t-il ajouté. 'Cela nous permettra de léguer à la jeune génération un meilleur pays.'

Ce qui a pris plus de 20 ans à détruire prendra plusieurs décennies à reconstruire. Len-tement mais sûrement, le Libéria rassemble les pièces du puzzle.

StrAtéGIe nAtIonAle d'exportAtIon et polItIQUe nAtIonAle en MAtIère de coMMerce dU lIbérIA

Le 29 avril, le Libéria a lancé sa Stratégie nationale d'exportation (SNE) et sa Politique nationale en matière de commerce (PNC). Ces deux instruments visent à doper les capacités du secteur privé à reconnecter le pays avec les marchés régionaux et mondiaux.

Lancées après plusieurs séries de consultations menées par le Ministère du commerce et de l'industrie en collaboration avec l'ITC, la SNE et la PNC guideront le gouvernement, le secteur privé et les partenaires au développement dans leurs efforts pour aider les PME libériennes à accroître leur compétitivité et leur valeur ajoutée.

'Je suis fière de lancer la PNC 2014-2019 du Libéria et sa SNE 2014-2019', a déclaré Ellen Johnsohn Sirleaf, Présidente du Libéria, lors du lancement de l'évènement Petites et moyennes entreprises nationales à Monrovia. ‘Ces deux documents soulignent la stratégie du Gouvernement libérien pour la création de croissance inclusive à travers la compétitivité commerciale.'

Compte tenu du besoin urgent de créer des opportunités d'emploi, la SNE et la PNC cherchent à améliorer l'environnement des affaires et à explorer des pistes de croissance durable.

'Le commerce, c'est une question de trouver des moyens d'ajouter de la valeur aux biens et services d'un pays et, à travers cela, d'accéder plus facilement aux chaînes de valeur régionales et mondiales', a déclaré la Directrice exécutive de l'ITC, Arancha González. ‘Ceci est important pour tous les pays, mais pour un pays sortant d'un conflit tel que le Libéria, l'urgence est d'autant plus grande puisque le commerce est un vecteur de stabilité et de sécurité.'

La SNE vise le développement de cinq secteurs prioritaires: le manioc, le cacao, le poisson et

les crustacés, l'huile de palme et le caoutchouc. Elle vise également trois fonctions d'appui au commerce – l'accès au financement, la gestion de la qualité, la logistique et la facilitation des échanges – lesquelles ont un impact positif sur la compétitivité en matière d'exportation de tous les secteurs. Le travail sur l'exploration d'opportunités commerciales offertes par les secteur du tourisme et du mobilier a déjà commencé.

La PNC, quant à elle, vise à promouvoir l'intégration du Libéria dans l'économie mondiale en augmentant la compétitivité de ses entreprises, avec un accent mis sur les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des services.

Axel Addy, Ministre du commerce et de l'industrie du Libéria, a déclaré: 'Souvent, les entreprises ne peuvent pas accéder au financement pour acheter l'équipement nécessaire. Parfois les fermiers ne peuvent pas mettre leurs produits sur le marché et n'ont pas d'autre choix que de les regarder se détériorer. D'autres fois, les entreprises manquent de compétences nécessaires pour diriger et maintenir les affaires. La SNE et la PNC cherchent justement à surmonter ces obstacles: elles guideront la mise en œuvre des programmes de développement de notre pays et aideront à doper les exportations.'

41 Extraction de latex de l'hévéa.2 Axel Addy, Ministre du commerce et de l'industrie

du Libéria.3 Des employés de l'usine Firestone Liberia trans-

forment des arbres à caoutchouc en bois d'hévéa. 4 Arancha González, Directrice exécutive de l'ITC,

et Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Libéria, à

l'occasion du lancement de la Stratégie nationale

d'exportation et de la Politique nationale en ma-

tière de commerce du Libéria.

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FORUM Numéro 2 2014 15

orsque le Centre du commerce inter-national (ITC) a été créé en 1964 par l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), il disposait de

cinq employés et d'un budget annuel de $-E.-u. 50 000. En 2014, l'agence compte avec un effec-tif de presque 300 personnes et ses dépenses annuelles planifiées s'élèvent à $E.-u. 91,7 millions. L'ITC a maintenant 146 projets en cours dans 107 pays, et une grande partie de son travail est effec-tué sur le terrain par des consultants locaux.

Cette évolution n'allait pas de soi. L'ITC avait été créé pour récolter, regrouper, analyser et publier des données et informations suscep-tibles de favoriser le commerce en répondant aux besoins des PED et des économies en transition et des PmA. Cependant, l'analyse et l'information sur le commerce, désormais connue comme

intelligence commerciale et de marché, repré-sentait seulement 10% des dépenses totales de l'ITC en 2013.

Les années soixante: pleins feux sur l'information commercialeDurant les années 60, les politiques commer-ciales de la plupart des PED avaient pour but de limiter leurs importations et de devenir aussi auto-suffisants que possible. Dans de nombreux pays, cela convenait bien aux entreprises, puisqu'elles n'avaient pas à craindre la concurrence dans leurs marchés intérieurs. Ils ont volontairement renoncé à des opportunités d'exportation en échange de la protection dans le pays.

C'est dans ce contexte que l'ITC a plaidé en faveur de la promotion des échanges, en four-nissant des données et des informations sur les

L

Cinquante ans D'IMPACT POSITIf SUR LE DÉVELOPPEMENT

ITC@50

MIKloS GASpAr , Responsable Internet, Centre du commerce international

1976 1977 2012

L'ITC possède 50 ans d'expérience et une réputation bien établie de mise en relation des entreprises

des PED avec les chaînes de valeur, d'établissement de liens durables

avec les marchés et d'impact positif sur le développement.

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16 FORUM Numéro 2 2014

réinventée comme organisation travaillant avec les gouvernements des PED et leurs exporta-teurs, renforçant les capacités d'exportation des petites et grandes entreprises dans les secteurs avec un potentiel d'exportation. L'ITC a établi une présence dans plusieurs pays bénéficiaires et a développé des programmes de formation sur mesure pour compléter ses activités de publica-tion, déjà en cours. Des évaluations des besoins des pays ont été préparées pour la première fois, et les représentants de l'ITC sont devenus des conseillers proches des gouvernements des PED. Depuis lors, l'ITC a aidé à la création d'institutions de promotion des exportations dans plusieurs pays: CEPEX, organisation nationale de promotion du commerce, par exemple, a été créée par l'ITC en 1973, de même que le minis-tère du commerce extérieur de la Colombie, 18 ans plus tard.

Vers 1980, les dépenses totales de l'ITC s'élevaient à $E.-u. 25 millions, les contributions volontaires des gouvernements donateurs repré-sentant deux-tiers de son budget.

Les années quatre-vingts: changements structurauxL'ITC tel qu'il est aujourd'hui a commencé à prendre forme dans les années 80. L'agence a commencé à travailler directement avec les PmE

meilleures pratiques, et en revendiquant plus de marchés ouverts. Le Forum du commerce international était l'un des principaux moyens de divulgation d'informations durant cette période (voir p. 28), complété par des études de marché et des manuels sur les techniques et les pratiques de promotion des échanges.

Vers la fin de cette décennie, l'ITC est devenu une agence conjointe du GATT et des Nations unies, se positionnant en tant qu'agence multi-latérale de promotion des échanges. Son budget ordinaire de $E.-u. 1,2 million a été complété par des contributions volontaires de donateurs des pays développés et du PNuD.

Les années soixante-dix: renforcement des capacitésPendant des années, les gouvernements ont considéré que la réduction des obstacles au com-merce chez leurs partenaires commerciaux se traduisait forcément par une augmentation des exportations pour leurs entreprises. C'est seule-ment au milieu des années 70 que les contraintes en matière de capacité dans les PED ont été reconnues comme étant un goulet d'étranglement pour les exportations, et c'est là que l'ITC s'est créé un nouveaux créneau.

Les années 70 représentent une période de croissance intensive pour l'ITC. L'agence s'est

et à voir son travail comme un moyen de traiter de priorités plus larges en matière de développe-ment, en particulier de la lutte contre la pauvreté. Durant cette période, l'ITC a mis en œuvre son premier projet axé sur les besoins spécifiques des femmes entrepreneures, qui a précédé le programme phare d'aujourd'hui, le Programme sur les femmes et le commerce.

Le budget de l'ITC a encore doublé pour atteindre $E.-u. 54 millions vers la fin de la décennie.

Les années quatre-vingt dix: une croissance inégale Pour des raisons qui échappent au contrôle de l'ITC, les contributions volontaires ont commencé à diminuer au début des années 90, reflétant un changement de priorités de la part des prin-cipaux donateurs, en particulier le PNuD. De 1992 à 1994, l'ITC a fonctionné sans un Directeur exécutif, ce qui a ajouté à l'incertitude au sein de l'organisation. mais dans la seconde moitié de la décennie, l'ITC a regagné sa force et a élargi son domaine d'action, allant au-delà de la promotion et du marketing pour doper la compétitivité géné-rale des PmE en matière d'exportation.

L'ITC a publié une série de guides commer-ciaux abordant des sujets tels que la vente, les chaînes d'approvisionnement et la gestion de la qualité. Certains de ces guides ont été mis à jour depuis et son disponibles sur la page publica-tions du site internet de l'ITC.

In 1996, l'ITC a conçu son premier vrai grand programme: le programme intégré conjoint d'as-sistance technique (JITAP), avec un budget de $E.-u. 28 millions, qui est venu en aide à 16 pays d'Afrique pendant une décennie. Ce programme a aidé les pays bénéficiaires à préparer leurs positions de négociation avec l'omC, tout en offrant des conseils sur comment tirer profit des opportunités d'exportation découlant de la libéra-lisation mondiale du commerce.

ITC@50

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ÉLIMINER L'EXTRÊME PAUVRETÉ ET LA FAIM

AMÉLIORER LA SANTÉ MATERNELLE

ASSURER L'ÉDUCATION PRIMAIRE POUR TOUS

COMBATTRE LE VIH/SIDA, LE PALUDISME ET D'AUTRES

MALADIES

PROMOUVOIR L'ÉGALITÉ DES SEXES ET L'AUTONOMISATION

DES FEMMES

PRÉSERVER L'ENVIRONNEMENT

RÉDUIRE LA MORTALITÉ INFANTILE

METTRE EN PLACE UN PARTENARIAT MONDIAL

POUR LE DÉVELOPPEMENT

FORUM Numéro 2 2014 17

Depuis 2000: projets plus grands, accent mis sur l'impactAu tournant du siècle, l'ITC a commencé à déve-lopper des stratégies d'exportation pour les clients, et cette activité demeure l'un des piliers de son travail. En fait, le Forum exécutif annuel, le prédécesseur du Forum mondial pour le déve-loppement des exportations, était initialement axé sur les meilleures pratiques en matière de straté-gies nationales et régionales d'exportation.

L'ITC a aligné ses activités aux objectifs du millénaire des Nations unies pour le déve-loppement et a adhéré à l'initiative Aide pour le commerce de la communauté internationale du développement.

Au milieu de la dernière décennie, la direc-tion de l'organisation a commencé à concentrer des ressources sur un nombre réduit de projets plus grands. Cela a permis de réaliser des éco-nomies d'échelle, et également de partager les meilleures pratiques entre les pays et les équipes de mise en œuvre des projets. une attention por-tée simultanément aux dimensions parallèles de la politique, du soutien au commerce et des entre-prises permet aux interventions de se renforcer mutuellement, et donc d'avoir un impact plus fort. L'ITC a mis en place des indicateurs pour récolter et mesurer les extrants et résultats de son travail, autant au niveau de l'entreprise que du projet.

À l'aune de la crise financière de 2008, les exportations vers les pays émergents sont deve-nues un vecteur important de la croissance

Itc reSte UnIQUe à plUSIeUrS éGArdS:

• L'ITC est axé sur les PME. Son principal but est de faciliter la réussite des exportations des PME. L'ITC possède une connaissance approfondie des besoins particuliers des PME et une vaste expérience du renforcement de leurs capacités productives et de la mise en relation de ces dernières avec les acheteurs.

• L'ITC promeut la collaboration public-privé. Il réunit le secteur public et le secteur privé dans un dialogue visant à assurer un environnement favorable aux affaires.

• L'ITC collabore avec les institutions locales. Il favorise la création de connaissances et d'expertise en collaborant avec les institutions d'appui au commerce (IAC) locales telles que les chambres de commerce ou les associations de secteur. Cette approche permet une durabilité à long terme. En effet, ces partenariats aident les IAC à améliorer leurs services et leur réactivité aux besoins des PME, ce qui aboutit à l'augmentation des exportations.

• L'ITC comprend la demande et les besoins des marchés. Il est réputé pour son ensemble d'outils d'intelligence commerciale en matière de biens, services et investissements, leaders dans le marché. Les interventions sur mesure de l'ITC sont basées sur les besoins réels du marché, et garantissent une durabilité à long terme des relations acheteur-vendeur qu'il permet de créer.

Pour plus d'informations sur les 50 ans de l'ITC, notamment les cas d'étude et les témoignages de ses clients, voir www.intracen.org/the-50th-anniversary-of-itc/ (en anglais).

1 L'artisanat au Viet Nam augmente le revenu local

grâce à l'ITC. 2 Les artisans dansent durant un atelier organisé

par l'ITC dans le cadre du projet Industries créa-

tives au Mozambique.3 Séance de formation sur les outils d'analyse de

marché pour les délégués africains à Genève. 4 Partage d'expériences en matière de conditionne-

ment des citrons au Cap-Oriental, en Afrique du

Sud

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Aujourd'hui, l'ITC est la seule agence pour le développement multilatéral entièrement dédiée au développement des PME, qui représentent deux-tiers des emplois dans la plupart des PED.

économique. En conséquence, l'ITC a aidé plusieurs PmA à tirer profit des opportunités commerciales avec les économies émergentes et les PED, à travers les continents et entre eux.

ITC aujourd'hui: leader des PMEAujourd'hui, l'ITC est la seule agence de déve-loppement multilatéral entièrement dédiée au développement des PmE, qui représentent deux-tiers des emplois dans la plupart des PED. Il facilite l'intégration des PmE dans les chaînes de valeur régionales et mondiales. L'ITC tra-vaille avec des partenaires et par l'intermédiaire de ces derniers afin de renforcer la compétitivi-té des PmE exportatrices et créer des secteurs d'exportation dynamiques et durables qui offrent des perspectives entrepreneuriales, en particu-lier aux femmes, aux jeunes et aux collectivités défavorisées.

L'ITC possède 50 ans d'expérience et une réputation bien établie de mise en relation des entreprises des PED avec les chaînes de valeur,

d'établissement de liens durables avec les mar-chés et d'impact positif sur le développement. Et cela fait la différence dans la lutte pour éradiquer la pauvreté.

18 FORUM Numéro 2 2014

VœUx D'ANNIVERSAIRE des partenaires de l'ITC

phUMzIle MlAMbo-nGcUKA, Secrétaire générale adjointe de l'Organisation des Nations Unies, Directrice exécutive de ONU Femmes

oNu Femmes et l'ITC sont des alliés natu-rels pour la promotion des politiques et actions en faveur de l'autonomisation économique des femmes. Ensemble, nous soutenons les Principes d'autonomisation des femmes, en par-ticulier le Principe Numéro 5 pour soutenir les entreprises détenues par des femmes entrepre-neures et promouvoir l'égalité des sexes dans le développement des entreprises, la chaîne de valeur et le marketing. Nous travaillons aussi avec les femmes du marché.

L'ITC est reconnu pour son expertise et son réseau élargi et dynamique, qui comprend des dizaines de milliers de femmes entrepreneures. En tant qu'organisation, elle possède les contacts commerciaux pour faire avancer les choses!

À l'avenir, on devrait continuer à mettre l'accent sur l'inclusivité et la durabilité, et sur l'évolution des femmes et du commerce. oNu Femmes se réjouit de travailler avec l'ITC durant les 50 prochaines années pour faire avancer les droits des femmes, leur autonomisation et l'éga-lité des sexes. © ONU Femmes

bAn KI-Moon, Secrétaire général, Nations Unies

J'ai le plaisir de féliciter l'ITC à l'occasion de son 50ème anniversaire.

Au cours du dernier demi-siècle, l'équipe de l'ITC et ses partenaires ont aidé à promouvoir une croissance durable et améliorer les oppor-tunités économiques pour les populations du monde entier. L'ITC a permis aux PmE dans les PED de doper leurs exportations en augmentant la compétitivité de leurs produits et services et en les connectant aux chaînes de valeur mondiales.

Grâce à ces efforts, l'ITC a contribué à nos efforts communs pour atteindre les objectifs

du millénaire pour le développement (omD). maintenant que nous avons accéléré notre travail afin d'atteindre les omD et d'établir un programme du développement de l'après-2015, l'ITC continuera à être essentiel pour favoriser la croissance économique inclusive et l'éradication de la pauvreté à travers le commerce.

Alors que l'ITC marque un nouveau jalon, j'aimerais reconnaitre le travail important que vous faites pour promouvoir une croissance durable et améliorer la vie des populations du monde entier. © ONU

VœUx D'ANNIVERSAIRE

FORUM Numéro 2 2014 19

GUY rYder, Directeur général, Organisation internationale du Travail (OIT)

La mondialisation a le potentiel de stimuler la productivité et la croissance, mais seulement lorsque le commerce, les emplois et les politiques sociales sont suivis en parallèle. Cela n'a pas tou-jours été le cas, mais ensemble, le travail de l'oIT et de l'ITC peut aider à harmoniser les relations entre commerce, travail décent et développement.

Pour l'oIT, la nature unique de l'ITC tient à la manière dont elle complète le travail que nous faisons. Le travail de l'ITC est axé sur les mêmes priorités que celles de l'oIT en termes

de développement économique juste et durable, mais il les aborde sous un autre angle et pose d'autres questions.

Le mandat de l'ITC est clair et précis. À mon sens, il devrait continuer à se concentrer sur l'aide aux PED et aux économies en transition pour améliorer la qualité de vie des populations à travers des échanges commerciaux plus sou-tenus et de meilleure qualité. Cela constitue un défi que vous devrez relever encore les 50 pro-chaines années et l'oIT est prête à vous aider.

© OIT

lI YonG, Directeur général, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI)

En tant qu'agences des Nations unies, nous sommes particulièrement appelées à apporter une contribution décisive à l'accomplissement des objectifs de développement durable. oNuDI est le partenaire de l'ITC dans quelques pro-grammes pays en Afrique, en Asie et dans la région arabe.

Nous avons la plus haute estime pour la complémentarité de l'expertise de l'ITC dans la promotion du commerce par rapport à nos propres services dans le domaine du renforce-ment des capacités en matière de commerce. Ensemble, l'ITC et l'oNuDI soutiennent efficace-

ment les pays dans leur quête de développement industriel inclusif et durable, de prospérité parta-gée et d'un avenir brillant, en particulier pour les femmes et les jeunes dans les PED.

L'ITC est hautement spécialisé dans le déve-loppement de stratégies d'exportation et dans l'offre d'intelligence des marchés et de services de conseil en lien avec les exportations tels que le marketing et la stratégie de marque. L'exper-tise de l'ITC est une précieuse contribution aux vastes programmes de l'oNu pour rendre les acteurs des chaînes de valeur dans les PED aptes à l'exportation. © ONUDI

FrAncIS GUrrY, Directeur général, Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI)

Les projets omPI-ITC rassemblent les points forts des deux organisations pour favoriser le développement économique durable à travers l'innovation, le commerce et le développement du commerce international. L'omPI travaille avec l'ITC sur les PmE, ainsi que sur notre étroite collaboration dans des projets visant à ajouter de la valeur dans chaînes alimentaires et chaînes de valeur à travers l'utilisation stratégique du sys-tème de propriété intellectuelle.

En tant qu'organisation conjointe de l'omC et de l'oNu, l'ITC exploite les spécificités des deux organisations pour axer et organiser cette expertise de manière pratique afin de connecter

les PmE dans les PED et les économies en transition au système commercial mondial, réa-lisant un impact réel en termes d'objectifs du développement.

Dans les années à venir, la croissance éco-nomique équitable et l'éradication de la pauvreté dépendront des entreprises durables, en par-ticulier les PmE, qui peuvent réaliser librement des échanges commerciaux, créer des emplois et être compétitives au niveau local, régional et mondial. L'ITC bénéficie d'une position unique pour les aider à faciliter un environnement favo-rable. L'omPI se réjouit de poursuivre son travail avec l'ITC les 50 prochaines années et au-delà. © OMPI

20 FORUM Numéro 2 2014

1964 1974 2014200419941984

50 ans en un clin d'œil

1964Début des opérations de l'ITC à la Villa Le Bocage, à Genève, avec un groupe de cinq personnes.

1970Le programme annuel de coopération technique de l'ITC franchit la barre du $E.-U. 1 million pour la première fois.

1964Signature de la Loi des opportunités économiques par le Président américain Johnson.

1969Le premier homme atterrit sur la lune.

1973L'ITC est désigné comme point de coordination des

Nations Unies pour l'assistance technique et promotion des

exportations.

1978Le programme annuel de coopération technique de l'ITC atteint la marque de $E.-U. 10 millions pour la

première fois.

1990Les fonds

extrabudgétaires de la part des donneurs représentent

plus de 70% des dépenses annuelles de l'ITC.

1988Les activités de

l'ITC sont axées sur les programmes

de formation et de renforcement des

capacités.

1983Le Programme des Nations

Unies pour le développement accorde à l'ITC le statut

d'agence exécutive.

1970Premier Jour de la Terre, célébré à l'échelle internationale pour la conservation des ressources naturelles.

1973Premier appel fait depuis un téléphone portable à New York.

1974La population atteint 4 milliards, deux fois celle de 1927, 14 ans après avoir atteint les 3 milliards.

1975Signature de l'accord d'Helsinki sur les droits de l'homme.

1979L'OPEC double sa part de recettes de la vente du pétrole, provoquant récession et emprunts.

1987Définition de

développement durable par la Commission

mondiale de l'environnement et du

développement.

1989Fin de la guerre froide suite à la chute du mur

de Berlin et au collapse de l'Union soviétique.

1981Identification du virus du SIDA.

1981Inauguration officielle du nouveau siège de l'ITC à Genève.

Première édition du Forum du commerce.

Crédit photo: Nestlé

Crédit photo: L'Office de commercialisation des

pommes et des poires de Nouvelle-Zélande

Crédit photo: FAO

HISTOIRE DE L'ITC

FORUM Numéro 2 2014 21

1964 1974 2014200419941984

1992Le programme annuel de coopération technique de l'ITC atteint les $E.-U. 20 millions pour la première fois.

1990Création du World Wide Web, ainsi que de la première page internet et du premier moteur de recherche.

1992L'Union européenne voit le jour avec la signature du Traité de Maastricht aux Pays-Bas, qui crée l'euro, et provoque un changement majeur dans les politiques frontalières.

1995Création de Yahoo et eBay.

2001Attaque terroriste à New York, au World Trade Center, provoquant une instabilité politique et économique pour les années qui ont suivi.

1999Naissance du six milliardième habitant de la Terre.

2004Spirit et Opportunity de la mission Mars Exploration

Rover, atterrissent sur Mars.

2008Début de la première crise financière depuis la Grande dépression, qui touche le monde entier. Le prix du pétrole atteint un prix record.

2011Le Printemps arabe proclame une série de révolutions dans

les différents États arabes.

2012Décès de Ionesome George, la dernière tortue géante de l'Île Pinta.

1995L'ITC dresse une ‘feuille

de route' stratégique pour élaborer de nouvelles

mesures adaptées à des échanges commerciaux en

pleine évolution, comme la nouvelle Organisation mondiale du commerce.

1999 Le premier Forum exécutif, rebaptisé par la suite Forum mondial pour le développement des exportations, se déroule sur le thème 'Redéfinir la promotion du commerce'.

2004 L'ITC lance les prix des 'meilleures

pratiques' récompensant les organisations de promotion du

commerce.

2011Les dépenses annuelles de l'ITC atteignent $E.-U. 87 millions, un record. 2008

Les outils en ligne d'analyse de marché deviennent gratuits

pour les utilisateurs des PED.

2014Dépenses annuelles

planifiées pour $E.-U.91,7 millions, avec 146 projets

en cours et presque 300 membres du personnel.

22 FORUM Numéro 2 2014

PLEINS FEUx SUR LES ENTREPRISES

atricia Francis a été Directrice exécutive du Centre du commerce international (ITC) de 2006 à 2013. Pendant cette période, l'agence a connu une énorme

avancée dans l'assistance technique liée au com-merce, avec une augmentation de budget et du nombre d'effectifs, et un plus grand impact sur le terrain.

Après avoir travaillé dans le commerce et l'investissement à l'échelle internationale pendant plusieurs années, mme Francis a rejoint l'ITC en raison de son importance en tant qu'organi-sation pour le monde en développement: 'mon expérience et mes connaissances de la réalité à laquelle les PED sont confrontés constituaient une valeur ajoutée pour l'organisation.' Selon mme Francis, la nature unique de l'ITC dépasse le cadre de son mandat, qui consiste à autonomiser le secteur privé pour qu'il participe au commerce local, régional et international. ‘Sa taille réduite lui permet d'être agile et de répondre à la demande du marché en temps réel', déclare-t-elle. ‘C'est ce qu'a fait l'ITC après la 9ème Conférence minis-térielle de l'omC à Bali, Indonésie, en décembre 2013. Quasi immédiatement après la conclusion de l'accord sur la facilitation des échanges, l'ITC a publié un guide à l'attention des PmE sur la signification de cet accord pour leur entreprise.'

‘La réponse entrepreneuriale à son mandat est l'une des raisons qui font de l'ITC une organi-sation spéciale', ajoute-t-elle.

mme Francis souligne également que l'ITC a développé un certain nombre de programmes conçus pour trouver des solutions aux besoins de ses pays bénéficiaires, lesquelles visent à doper l'égalité des sexes, à améliorer l'environnement, à réduire la pauvreté, à augmenter les exporta-tions et à soutenir les pays qui aspirent à adhérer à l'omC. Ces projets intersectoriels donnent plus de poids au mandat et à la vision de l'ITC. ‘L'ITC a pu renforcer les capacités en matière de com-merce dans les PED telles que la capacité de promouvoir le commerce durable et inclusif, ce qui consistait non seulement à faire le bien, mais aussi à bien faire.' Selon mme Francis, l'attention portée à l'approche axée sur les résultats, à la

transparence et à la reddition de comptes a gran-dement contribué à y parvenir.

L'ITC, c'est plus que le renforcement les capa-cités sur le terrain, souligne-t-elle. Ses services – y compris ses vastes bases de données contenant informations et données sur le commerce – ont augmenté la capacité des PED de comprendre le marchés et de prendre de meilleures décisions, précise-t-elle. ‘Le défi était, et l'est encore, celui de trouver une façon d'étendre ces services de manière exponentielle en utilisant des méthodes modernes de distribution ainsi qu'à travers des partenariats.'

‘La capacité de fournir aux décideurs poli-tiques une compréhension des besoins en matière de développement des exportations du secteur privé est un autre service avec un poten-tiel d'impact', poursuit-elle. ‘Garantir que la voix du secteur privé soit entendue dans le cadre du processus de décision des politiques en matière de commerce est aussi un service dans lequel l'ITC a atteint des résultats.'

mme Francis souligne encore les relations privilégiées de l'ITC avec les oPC, les agences de promotion des investissements et d'autres IAC. ‘La gamme de services offerts par l'ITC pour donner à ces institutions les moyens de mieux soutenir les PmE représente une occasion unique.' ‘Dans les pays développés, les PmE ont

accès aux services de soutien. Dans les PED, ces services sont souvent absents ou déficitaires. L'ITC doit encore présenter cela comme un ser-vice complet; en revanche, lorsque cela sera fait, le potentiel d'un impact encore plus grand dans les PED sera réalisé.'

Selon mme Francis, l'ITC continuera à jouer un rôle important à l'avenir. ‘on peut espérer que dans 50 ans il n'existera plus de PmA, mais il exis-tera toujours des pays qui n'auront pas atteint leur plein potentiel en matière de commerce et déve-loppement', affirme-t-elle. ‘J'espère que l'ITC sera reconnu pour sa contribution à la capacité du sec-teur privé de participer au système commercial multilatéral et aux politiques gouvernementales qui soutiennent le secteur privé dans les PED.'

une prestation fiable de services et de solu-tions pour les futurs problèmes sera cruciale pour l'ITC. 'Le défi consistera à continuer à renforcer la confiance des parties prenantes et des sources de financement de l'ITC afin d'accroître ses res-sources et répondre à la demande du marché. Pour cela, l'ITC devra miser sur une approche de la conception et de la mise en œuvre des pro-grammes axée sur les résultats. Cela demandera un niveau plus élevé de transparence dans ses processus de reddition de comptes, et une évolu-tion constante de ses services pour répondre aux besoins des clients.'

fAIRE LE bIEN et bien faire

JArle hetlAnd, Éditeur, Centre du commerce international

PPatricia Francis

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ITC@50 – ENTRETIENS

FORUM Numéro 2 2014 23

n tant que Directeur exécutif de l'ITC de 1994 à 2006, J. Denis Bélisle a accompli le mandat le plus long à la tête de l'orga-nisation, pour laquelle il nourrit encore

une grande affection et estime. Pour m. Bélisle, c'est la connaissance pro-

fonde de l'ITC de l'environnement commercial des PED et des économies en transition qui rend cette organisation si spéciale. ‘Bien avant que les institutions financières internationales et les agences nationales de développement ne découvrent le pouvoir du commerce pour soute-nir le développement, l'ITC attaquait déjà de front cette question', dit-il. ‘L'omC, la CNuCED et l'ITC forment une parfaite équipe dans le commerce international, l'ITC étant le mieux placé pour sou-tenir les nouveaux et les petits exportateurs. Il est crédible, et il parle leur langue.'

m. Bélisle, Canadien, ancien diplomate et chef d'entreprise, a rejoint l'ITC avec la convic-tion que le commerce peut générer la croissance dans les PED. ‘Après 30 ans traitant des questions de commerce et d'assistance dans les secteurs public et privé dans les PED et les pays industria-lisés, j'étais persuadé que ce poste était fait pour moi', dit-il.

Lorsque m. Bélisle a rejoint l'ITC en 1994, il est arrivé dans une organisation où le moral était au plus bas et dont l'avenir était incertain, après une période longue et difficile. ‘Lors de ma pre-mière réunion avec mon chef de l'époque, Peter Sutherland, Directeur général de l'omC, il m'a dit que l'ITC devait subir des réformes 'drastiques'.'

Ce point de vue ne faisait pas l'unanimité au sein de l'ITC, mais la haute direction de l'agence a relevé le défi, et la plupart du personnel a accueilli les réformes avec énergie et enthousiasme, raconte-t-il. 'Ils croyaient que l'ITC était capable de faire mieux', dit-il. ‘Nous avons examiné les besoins changeants de nos clients, en constante évolution, nous avons adapté notre manière de faire des affaires, éliminé des programmes qui n'étaient que peu utiles, redéployé du person-nel, créé des nouveaux outils et programmes, et engagé une collaboration systématique avec nos

partenaires. Ce n'était pas une période facile, mais regardant en arrière, c'était l'étape la plus importante de ma carrière à l'ITC.'

Le point essentiel des réformes supervisées par m. Bélisle pendant les années 90 était la nécessité d'un impact plus important sur le ter-rain, dans les pays où l'ITC travaillait (et travaille encore). 'Nous avons vraiment essayé de faire la différence, et plusieurs de nos clients ont consi-déré que nous avons réussi', dit-il. ‘Des experts ont développé des outils complexes pour mesu-rer l'impact de l'assistance au développement. mais en dépit de leurs réponses sophistiquées, je pense que nous devons rester humbles par rap-port à nos réussites.'

Cependant, selon m. Bélisle, les efforts de l'ITC ont fait une différence en habilitant des mil-liers d'entrepreneurs en matière d'exportation, et le fait de réunir les principaux acteurs du dévelop-pement du commerce – entrepreneurs, décideurs politiques et négociateurs commerciaux – a été crucial.

L'ITC peut-il faire une plus grande différence à l'avenir? Selon m. Bélisle, l'ITC a le potentiel de devenir la référence mondiale en matière d'as-sistance technique liée au commerce. De plus, l'ITC pourrait devenir le leader en matière d'in-telligence commerciale et de création d'outils de

développement du commerce ainsi que de tech-niques dont les pays nouvellement industrialisé et les PED ont un besoin urgent.

mais m. Bélisle constate aussi les difficul-tés. ‘Combler le fossé entre le secteurs public et le secteur privé et améliorer le commerce Sud-Sud resteront probablement les facteurs clés pour l'exportation des PED dans l'avenir prévi-sible', déclare-t-il. ‘Cela sous-entend travailler de manière plus étroite avec les praticiens du com-merce et rester attentif aux besoins des clients, en constante évolution', ajoute-t-il. ‘Le soutien continu au secteur public et la collaboration avec ce der-nier sont importants, mais la clé pour le maintien du succès de l'ITC est la relation encore plus proche avec le secteur privé.'

À l'aube du 50ème anniversaire de l'ITC, m. Bélisle donne aussi quelques conseils à l'or-ganisation qu'il a dirigée pendant 12 ans. ‘Créer un groupe d'entreprises privées des PED, par exemple, pourrait être une manière pour la Direc-trice exécutive de maîtriser les besoins auxquels l'ITC est plus à même de répondre', dit-il.

L'ITC retrouve SON ÉQUILIbRE

JArle hetlAnd, Éditeur, Centre du commerce international

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J. Denis Bélisle

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24 FORUM Numéro 2 2014

AndrIS pIebAlGS, Commissaire européen en charge du développement, Commission européenne

a plupart des acteurs du développement ont la ferme conviction que le commerce est essentiel à la croissance économique et à la création d'emplois, lesquelles à

leur tour contribuent au développement. L'union européenne (uE) partage cette conviction. Cependant, notre vision du rôle que peut jouer le commerce a considérablement évolué avec le temps.

Les avantages commerciaux par lesquels nous offrons des exemptions de droits de douane et des quotas ont toujours été généreux, et ils le restent; un exemple, l'initiative 'Tout sauf les armes', grâce à laquelle les PmA jouissent d'un libre accès au marché européen depuis 2005. En général, les dispositions de l'uE en matière de commerce ont aidé à doper les exportations de certains pays, même si d'autres nécessitent un soutien accru pour augmenter leurs capacités productives et leurs compétences, et pour amélio-rer leur cadre réglementaire. En réponse à cela, la politique de l'uE en matière de développement s'y intéresse de plus près, en particulier en portant une plus grande attention au rôle du secteur privé.

L'ITC offre une expertise mondiale dans ce domaine, qu'elle a acquise au cours de 50 ans d'une activité remarquable. Son travail auprès des entreprises, des petits commerçants, des décideurs politiques et des institutions d'appui au commerce font de l'ITC un partenaire précieux pour les donateurs et, avant tout, pour nos parte-naires dans les PED.

La politique commerciale de la Commis-sion européenne conjuguée avec la mission et les ressources de l'ITC produisent de grands résultats. Des projets entrepris en Asie, en Afrique et en Amérique latine sur le dévelop-pement du commerce, la diversification des exportations, l'environnement des affaires, la compétitivité des PmE et d'autres aspects clés de la capacité productive et commerciale, four-nissent la preuve incontestable du succès de notre collaboration. Nous suivons aussi avec un grand intérêt le déploiement des outils de connaissance de l'ITC tels que Trade map, market Access map, Standards map et autres services en ligne. Les informations fournies à travers ces services ne sont pas facilement accessibles ailleurs – quand elles le sont – et sont inestimables pour les entrepreneurs dans les PED, toujours plus nombreux.

Dernier point, mais pas le moindre, j'aimerais rendre hommage à la vision et au dynamisme remarquables dont fait preuve la Directrice exécutive de l'ITC, conjugués avec ce que je considère comme une ouverture sincère à explorer des nouvelles voies de coordination avec d'autres organisations internationales. Je suis confiant que sur la base de ces atouts l'ITC restera à l'avant-garde des efforts de la commu-nauté du développement pour affronter les défis majeurs qui l'attendent.

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LA COMMISSION EUROPÉENNE

Partenaires DANS LE COMMERCE

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ITC@50 – TÉMOIgNAgES

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FORUM Numéro 2 2014 25

e Népal est un pays sans littoral coincé entre deux voisins géants, la Chine au nord, et l'Inde au sud, à l'est et à l'ouest. Historiquement, le Népal a été isolé de

l'économie mondiale et, jusqu'à il y a quelques dizaines d'années, son commerce extérieur était limité à ses deux voisins.

Depuis, le Népal a subi des changements drastiques, en particulier suite à la restauration de la démocratie en 1990, qui a catapulté le pays vers une économie axée sur les exportations et orientée vers les marchés.

L'ITC a joué un rôle crucial dans le soutien aux efforts du Népal en vue de mieux s'intégrer dans l'économie mondiale. En promouvant la durabilité du commerce et en réalisant des objec-tifs du développement à travers l'exportation, le Népal approche lentement mais sûrement son objectif d'éradiquer la pauvreté.

Le soutien de l'ITC au Népal, souvent avec ses partenaires du Cadre intégré renforcé, a été utile pour doper le tourisme et le dévelop-pement des exportations et fournir l'intelligence commerciale nécessaire. Ce soutien a aidé à renforcer les liens commerciaux en amont et en aval, notamment dans les secteurs du thé, du café, des vêtements et du tourisme. Nous avons vu récemment le lancement du projet Soutien au commerce et à l'amélioration du pashmina (PETS), qui nous aidera à augmenter les capa-cités d'exportation des producteurs népalais de pashmina. De plus, le projet contribuera au

développement économique et social plus large du Népal.

Le commerce est le moteur de la croissance économique – d'autant plus dans la dynamique du 21ème siècle mondialisé. Le commerce est la clé pour élargir les horizons, les performances et les choix des personnes. Intégrer et maintenir le commerce dans la planification et la stratégie nationales pour le développement a un impact positif sur le développement humain en général. Le commerce contribue à l'objectif de dévelop-pement d'un pays, y compris à la réduction de la pauvreté et au développement socio-écono-mique. L'assistance de l'ITC a permis au Népal d'associer commerce et développement, et de créer une synergie dans sa gestion globale du développement. C'était un bon partenariat, et nous nous réjouissons de continuer à coopérer avec l'ITC dans nos efforts en vue de la promotion du commerce et l'éradication de la pauvreté.

NÉPAL

SANS LITTORAL MAIS LIbÉRÉ grâce aux nouvelles opportunités commerciales

vIJoY dUGAr, Secrétaire général, Association des industries de pashmina du Népal

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26 FORUM Numéro 2 2014

MAGAlI SIlvA, Ministre du commerce extérieur et du tourisme, Pérou

u cours des dernières décennies, le Pérou a subi des réformes majeures dans sa politique commerciale. Dans les années 80, le pays était en grande

partie isolé de l'économie mondiale. Ses poli-tiques économiques nationales étaient axées sur la protection de l'industrie intérieure et sur la prévention de l'entrée de concurrents étrangers. C'était la crise, les exportations chutaient forte-ment et les paysans devenaient de plus en plus pauvres. Le taux d'inflation était élevé, les salaires bas et grand nombre de personnes étaient au chômage.

Des réformes radicales des politiques écono-miques et sociales ont permis au Pérou d'ouvrir ses portes à l'investissement étranger et d'initier un processus de libéralisation tarifaire et l'inté-gration commerciale avec des partenaires clés. Ces réformes ont apporté de meilleures oppor-tunités et plus d'investissements, la création d'emplois et une amélioration considérable des performances du pays en matière d'exportations.

Aujourd'hui, le Pérou est considéré comme une économie émergente avec une croissance économique stable. Il est noté comme un pays stable et l'investissement étranger direct est encouragé par les analystes. De plus, le Pérou a intégré le commerce dans ses plans nationaux de développement. Ces dernières années on a constaté une diversification de l'industrie péru-vienne, et les secteurs tels que le commerce agricole, les services, la manufacture, la pêche et

le textile, parmi d'autres, focalisent leur résultats sur des produits à plus forte valeur ajoutée.

malgré ces progrès, le Pérou a encore du pain sur la planche dans sa quête pour un développement inclusif. En réponse à cela, le Gouvernement péruvien fait de gros efforts en vue d'assurer une croissance économique durable et continue. En partenariat avec le secteur privé, la qualité de l'infrastructure du pays est en cours d'amélioration, et des réformes sont entreprises afin de doper le commerce des services et la facilitation des échanges, et de promouvoir l'inno-vation, la science et la technologie.

Tout cela a été accompli en grande partie en coopération avec nos partenaires internationaux. Par exemple, l'intervention de l'ITC au Pérou a permis de renforcer les institutions qui offrent des services de promotion du commerce. L'ITC a également soutenu la création d'un environ-nement favorable au commerce régional et aux exportations. Nous souhaitons poursuivre cette voie. Pour le Pérou, il est important que l'ITC reste un partenaire clé qui apporte son soutien autant aux institutions publiques qu'aux entreprises pri-vées, permettant ainsi au pays et à ses habitants de tirer profit des avantages liés aux accords bila-téraux, régionaux et multilatéraux.

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PÉROU

Un environnement commercial favorable au

COMMERCE RÉgIONAL ET AUx ExPORTATIONS

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ITC@50 – TÉMOIgNAgES

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FORUM Numéro 2 2014 27

e commerce est un outil important pour un pays qui fait de grands pas vers la croissance et le développement. Il per-met à ce pays d'accéder à des marchés

plus grands, et d'augmenter ainsi son revenu. Il oblige ce pays à développer de nouvelles tech-nologies et compétences, ce qui encore une fois augmente la compétitivité.

La Zambie est un pays riche en ressources naturelles. Elle possède d'immenses gisements de minerais et elle est le plus grand producteur de cobalt et de cuivre de l'Afrique. Le Gouver-nement de la Zambie a accordé une importance majeure au commerce, par exemple à travers son intégration dans son plan national de déve-loppement. La Zambie s'est également engagée dans des initiatives politiques visant à diversi-fier l'économie et à réduire la dépendance des exportations de cuivre, dans le but de créer des emplois et industrialiser l'économie.

Ces dernières années, certains produits non-traditionnels ont pris de l'essor: de $E.-u. 484 millions en 2004 à plus de $E.-u. 3,55 milliards en 2013. Cette forte demande pour les produits zambiens est le résultat d'une série de facteurs, le principal étant une intégration régionale crois-sante. Les activités de promotion des exportations entreprises par l'Agence du développement de la Zambie (ZDA) jouent également un rôle, de même que l'assistance technique fournie par des parte-naires tels que l'ITC.

Par exemple, l'assistance technique de l'ITC dans le secteur du manioc a abouti au développement d'une stratégie en matière de manioc. Grâce à la mise en œuvre de cette stra-tégie, les agriculteurs ont désormais accès à des variétés précoces de manioc, alors que les trans-formateurs tirent profit du rendement supérieur du manioc, augmentant ainsi leur production, p. ex. de farine. L'augmentation de la production et de la transformation du manioc représente une augmentation des exportations vers d'autres marchés.

Entre-temps, grâce au soutien technique et financier apporté par l'ITC à la stratégie du secteur du cuir du marché commun de l'Afrique orientale et australe, le Lusaka Trades Institute figurera parmi les premiers bénéficiaires du matériel de transformation du cuir en Zambie. Cela permettra la production et le commerce de produits à valeur ajoutée.

Le soutien de l'ITC a grandement contribué à l'élargissement du commerce régional et interna-tional. une fois que les projets de l'ITC auront été pleinement mis en œuvre, ils contribueront non seulement à l'augmentation du commerce intra- régional, mais aussi à doper la création d'em-plois, ce qui favorisera l'accroissement du PIB et la réduction de la pauvreté.

robert K.K. SIchInGA, Ministre du commerce et de l'industrie, Zambie

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ZAMbIE

Le soutien de L'ITC à la

CRÉATION DE VALEUR EN ZAMbIE

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du Forum du commerce international

rincipale publication de l'ITC, le Forum du commerce international, a été lancée en 1964, année de la création de l'ITC. Depuis, cette revue a été l'un des principaux défenseurs de la promotion du commerce, fournis-sant données et informations sur les meilleures pratiques et comprenant

des articles rédigés par des experts et ministres du commerce. Publié trimes-triellement en trois langues, Forum du commerce est une plateforme d'échange de points de vue sur le développement; elle fournit également une vision des coulisses des programmes de coopération technique de l'ITC dans les PED et les économies en transition. Au cours du temps, Forum du commerce s'est constitué un vaste réseau de lecteurs partout dans le monde, parmi lesquels des institutions d'appui au commerce, des entreprises, des gouvernements et le mi-lieu académique. Nous ferons ici une rétrospective de l'évolution de la concep-tion et des centres d'intérêt de la revue depuis ses débuts en 1964.

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ans

28 FORUM Numéro 2 2014

FORUM NUMÉRO 3 2010 1

SATISFAIRE AUX NORMES

MONDIALES ET LES INFLUENCER

2010

Numéro #3QUALITÉ ET NORMES

NORMES ET COMMERCERespecter les prescriptionssanitaires et de sécurité

PAGE 20

CONTRÔLE QUALITÉProjets communautaires Afrique

PAGE 09

INFLUENCER, MAÎTRISER ET STIMULER LE COMMERCE

FORUMDU COMMERCE INTERNATIONAL

FORUM NUMÉRO 3 2011 1

2011

Numéro #3 SÉCURITÉ ALIMENTAIRE, AGRICULTURE ET DÉVELOPPEMENT DU COMMERCE

CROISSANCE DE L’AFRIQUE Q&R avec des entrepreneurs agricoles en Afrique PAGE 26

GUATEMALA Les petits producteurs exploitent de nouveaux marchés par le biais du FIDA PAGE 10

INFLUENCER, MAÎTRISER ET STIMULER LE COMMERCE

FORUMDU COMMERCE INTERNATIONAL

FORUM Numéro 3 2012 1

2012

Numéro 3 AMÉLIORER L'ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES POUR LE COMMERCElutter contre les mesures non tarifaires

ENQUÊTE DU PÉROUL’ITC présente les obstacles au commerce

CROISSANCEUne PME marocaine explore de nouveaux horizons

APPROCHE RÉGIONALEProgramme de l'ONUDI Qualité de l'Afrique de l'Ouest

INFLUENCER, MAÎTRISER ET STIMULER LE COMMERCE

FORUMDU COMMERCE INTERNATIONAL

FORUM Numéro 2 2013 1

2013 INFLUENCER, MAÎTRISER ET STIMULER LE COMMERCE

FORUMDU COMMERCE INTERNATIONAL

Numéro 2 Développement Durable

Cultiver la DurabilitéL'Agriculture au cœur du développement durable

DébloQuer la CHaÎne De valeurEngendrer la croissance économique à travers l'Aide à l'investissement

une éConomie pluS verteSaisir sa chance dans le commerce durable

FORUM Numéro 3 2013 1

2013

Numéro 3 AIDE POUR LE COMMERCE

UnE MEILLEURE AffAIRE Sortir de la pauvreté à travers le commerce

POInT DE SITUATIOn SUR Le 4ème Examen Global de l'Aide pour le commerce

Un CAfé PLUS éqUITAbLE Concocter des moyens de subsistance durables

INFLUENCER, MAÎTRISER ET STIMULER LE COMMERCE

FORUMDU COMMERCE INTERNATIONAL

FORUM Numéro 2 2014 29

30 FORUM Numéro 2 2014

n 1964, lorsque la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNuCED) et le Centre du commerce international (ITC) ont été

créés, le monde était différent à maints égards. Le commerce a contribué à perpétuer la nette distinction entre le Nord et le Sud qui existait déjà avant la décolonisation. Les pays nouvellement indépendants dépendaient de l'exportation de matières premières vers leurs anciens colonisa-teurs et de l'importation de produits manufacturés de haute valeur ajoutée de ces derniers.

Lorsque les états membres des Nations unies se sont réunis à Genève pour la CNuCED I, ces pays nouvellement indépendants cher-chaient à reprendre le contrôle de leurs propres moyens de développement. Plusieurs d'entre eux considéraient le commerce comme un moyen d'y parvenir. Ils voulaient une plateforme où les pays riches et les pays défavorisés pourraient se réunir et entamer un dialogue visant à traiter les déséquilibres économiques à l'échelle internatio-nale, à uniformiser les règles du jeu et à s'assurer que les PED ne resteraient pas éternellement en marge de l'économie mondiale, mais participe-raient aux bénéfices du commerce.

Avec la création de la CNuCED, les pays membres des Nations unies ont adopté une

perspective de développement inclusive et avant-gardiste. Elle cherchait ‘un système plus efficace de coopération économique internatio-nale permettant de bannir la division du monde en zones pauvres et riches et de rendre la prospé-rité accessible à tous.1

À partir de cette première conférence ministé-rielle, les idées et politiques conçues et négociées au sein de la CNuCED ont contribué à attirer l'attention de la communauté internationale sur les besoins et les priorités des PED. En termes de commerce, par exemple, l'idée d'offrir un trai-tement préférentiel aux exportateurs des PED remonte à la CNuCED I. Elle a abouti à la créa-tion du Système généralisé de préférences (SGP), reconnu par la suite par l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce. Ce système a été créé à un moment où les tarifs étaient en moyenne cinq fois supérieurs à ceux d'aujourd'hui, et où les négociations commerciales préalables s'étaient concentrées principalement sur les produits pré-sentant un intérêt pour les pays développés.

En même temps, il était évident que les PED avaient besoin d'aide, y compris d'informations et

MUKhISA KItUYI, Secrétaire général, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement

Cinquante ans de PROMOTION DU COMMERCE POUR LE DÉVELOPPEMENT

Les PED avaient besoin d'aide, y compris d'informations et de

conseils, afin de tirer profit des opportunités commerciales et de

s'assurer que ces opportunités se traduisaient en véritables gains en

termes de développement.

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1 CNUCED, Acte final adopté par la Conférence lors de sa 35ème Assemblée générale tenue le 15 juin 1964, Première Partie – Préambule © CNUCED

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CHRONIQUE

FORUM Numéro 2 2014 31

de conseils, afin de tirer profit des opportunités commerciales et de s'assurer que ces opportuni-tés se traduisaient en véritables gains en termes de développement. Dans le cadre des efforts visant à renforcer ces capacités, la CNuCED et le GATT ont uni leurs forces pour créer l'ITC.

Pendant les années qui ont suivi, la CNuCED et l'ITC ont aidé à promouvoir le développement économique, travaillant conjointement ou de manière individuelle. Avec un accent mis sur les exportateurs, les commerçants et les responsables de la promotion du commerce, l'ITC a permis d'établir le contact avec le milieu des affaires, sur-tout les PmE, qui sont importantes pour renforcer les capacités de production des PED.

À la CNuCED, l'approche novatrice, la recherche et l'analyse ont contribué à nourrir et dessiner les contours du programme de déve-loppement mondial. Parallèlement à la recherche d'un consensus et à la coopération technique, cela a aidé à favoriser les capacités nationales en matière de commerce et développement éco-nomique. En plus d'être le berceau du projet du SGP, la proposition faite par la CNuCED aux donateurs de s'engager à verser 0,7% de leur PIB pour l'aide a été traduite plus tard en un engage-ment dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement. L'appel de la CNuCED en faveur de l'allègement de la dette des PED est devenu la base de l'Initiative d'allègement de la dette multilatérale. La CNuCED était aussi l'un des premiers organes de l'oNu à attirer l'attention sur les problèmes particuliers auxquels les pays les moins avancés (aujourd'hui connus comme PmA) étaient confrontés.

Le monde d'aujourd'hui est très différent de celui de 1964. Les divisions entre Nord et Sud, Est et ouest se sont estompées. Certains PED sont devenus des acteurs au niveau mondial et certains ont changé de statut économique. En parallèle, certaines nations industrielles ont plongé dans des crises prolongées. D'autres PED restent en marge de l'économie mondiale. Nous sommes tous confrontés à d'importants chan-gements dans les domaines de la finance, de la

sécurité alimentaire, du changement climatique, de l'inégalité et de la pauvreté.

À la CNuCED, notre travail a évolué afin de refléter les changements dans le paysage inter-national. Nous traitons par exemple de questions d'investissement, de coopération Sud-Sud, de commerce et parité, de volatilité financière et de changement climatique. Dans ce contexte, il est de bon augure que le 50ème anniversaire de la CNuCED et de l'ITC soit commémoré alors qu'un programme du développement durable de l'après 2015 est en cours d'élaboration par la com-munauté internationale.

Depuis mon entrée en fonction en septembre 2013, j'ai accordé la priorité au renforcement de la contribution de la CNuCED à l'effort en faveur d'un développement durable du point de vue éco-nomique et environnemental. Nous soutenons le travail en cours à New York en vue d'établir des objectifs en termes de développement durable et nous espérons que ces efforts vont s'intensifier.

Le travail de la CNuCED sera de plus en plus axé sur la recherche, les propositions de politiques, les négociations intergouvernemen-tales et la coopération technique concernant des manières de traduire les objectifs de déve-loppement durable en véritables progrès et en amélioration de la vie des populations, surtout celles qui continuent à vivre dans la pauvreté. Le commerce figure indéniablement parmi les forces qui peuvent permettre d'accomplir ces objectifs. Nous avons récemment renforcé notre collabora-tion avec l'ITC pour venir en aide aux pays dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord sur la

Le travail de la CNUCED sera de plus en plus axé sur la recherche, les propositions de politiques, les négociations intergouvernementales et la coopération technique concernant des manières de traduire les objectifs de développement durable en véritables progrès et en amélioration de la vie des populations.

1 Aperçu général de la salle lors de l'Assemblée

inaugurale qui comptait avec la présence de 1 200

participants de 121 pays. 2 Genève, 23 mars 1964: Assemblée inaugurale de

la CNUCED. De gauche à droite: Raul Prebisch,

Secrétaire général de la Conférence, U Thant,

Secrétaire général des Nations Unies, Philippe

Seynes, Secrétaire général adjoint des Nations

Unies en charge du Département de l'économie et

des affaires sociales3 Genève, 24 mars 1964: Raul Prebisch, Secrétaire

général de la Conférence, prononçant son dis-

cours lors de l'assemblée.4 Genève, 24 mars 1964: Raul Prebisch, Secrétaire

général de la Conférence, prononçant son dis-

cours lors de l'assemblée. À ses côtés: (à gauche)

Philippe Seynes, Secrétaire général adjoint des

Nations Unies en charge du Département de l'éco-

nomie et des affaires sociales et (à droite) Abel

Moneim El Kaissouni, Président de la Conférence.5 Vue de la réunion inaugurale, prise depuis la Tri-

bune de presse.

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5

facilitation des échanges conclu à Bali, en Indo-nésie, en décembre 2013. La CNuCED se réjouit de poursuivre son travail avec l'ITC pendant les décennies à venir.

32 FORUM Numéro 2 2014

ette année, l'ITC commémore un demi-siècle de travail d'aide au secteur privé des PED en matière d'utilisation du commerce en faveur du

développement. Le mois d'avril a aussi marqué un anniversaire important pour l'omC: le 20ème anniversaire de la signature des Accords de marrakech, qui ont conclu le Cycle d'uruguay.

Les négociations qui ont eu lieu dans le cadre de ce Cycle figurent parmi les plus com-plexes de l'histoire de l'humanité. Pas moins de 123 gouvernements participants étaient impli-qués dans sa huitième et dernière année, qui a couvert pratiquement l'ensemble des échanges commerciaux, des brosses à dents aux télécom-munications, et des tarifs et subsides affectant le riz aux gènes qui en composent chaque grain. L'entrée en vigueur de ces accords a transformé l'Accord général sur les tarifs douaniers et le

commerce (GATT) en omC telle que nous la connaissons aujourd'hui, élargissant la portée et la force de la réglementation, du suivi et de la résolution de différends du GATT.

Le système commercial multilatéral, incarné par le GATT/omC, a été pendant des décennies le fondement d'un commerce mondial axé sur les règles, non discriminatoire et prévisible. Depuis que ce système a été créé en 1948, le volume du commerce mondial a augmenté plus vite que celui des revenus, passant de $E.-u. 59 milliards par année à plus de $E.-u. 18 000 milliards aujourd'hui. De nombreux autres pays ont adhéré à l'omC, portant le nombre de ses membres à 159. Les cycles successifs de libé-ralisation ont abouti à la création de marchés ouverts fiables, qui ont permis à plusieurs pays de stimuler leur croissance et gravir l'échelle du développement – faisant sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté et les libé-rant des corvées du travail de subsistance. (Il s'agit bien entendu des mêmes marchés ouverts dans lesquels les clients de l'ITC ont cherché à vendre leurs marchandises.)

Le commerce, soutenu par le système com-mercial multilatéral, a été une force vigoureuse pour la croissance et le développement. Cette tendance s'est accélérée à partir des années

90, lorsque la croissance axée sur le commerce s'est étendue à une grande partie du monde en développement. Plus récemment, le système de l'omC a résisté à la plus difficile des épreuves, à savoir la crise financière mondiale de 2008. Grâce à l'omC et aux normes du système com-mercial multilatéral favorables à l'ouverture, ses membres ont pu éviter de reproduire le protec-tionnisme caractérisant une politique du 'chacun pour soi'. Après une forte chute (paralysie des marchés du crédit et forte baisse de la demande), le commerce s'est vite redressé. Cependant ces deux dernières années, la croissance du commerce s'est ralentie, limitant sa capacité de soutenir la croissance et la création d'emplois.

même si on s'attend à une reprise modeste ces deux prochaines années, les membres de l'omC peuvent soutenir activement la croissance du commerce en mettant à jour le règles et en parvenant à de nouveaux accords commerciaux. Le Paquet de Bali en est la preuve.

S'agissant du programme du commerce mul-tilatéral il est urgent de conclure rapidement les négociations commerciales du Cycle de Doha pour le développement. À Genève, cette année, nous devons mettre en œuvre le Paquet de Bali et établir un plan de travail pour la conclusion du programme de Doha.

MObILISER L'ESPRIT du commerce mondial

Yonov FrederIcK AGAh, Directeur général adjoint, Organisation mondiale du commerce

C

Le système commercial multilatéral, incarné par le gATT/OMC,

a été pendant des décennies le fondement d'un commerce mondial

axé sur les règles, non discriminatoire et prévisible.

CHRONIQUE

FORUM Numéro 2 2014 33

Premier accord multilatéral conclu depuis les Accords de marrakech, le Paquet de Bali a envoyé un puissant message concernant la capa-cité des membres de l'omC de conclure des accords, et a annoncé au monde le retour aux affaires de l'omC. Il a eu également des réper-cussions économiques positives immédiates. Selon les économistes, les accords de Bali, une fois mis en œuvre, pourraient injecter jusqu'à mille milliards de dollars dans l'économie mon-diale. La réduction des coûts des transactions et la simplification des procédures douanières qui découlent de l'Accord sur la facilitation des échanges sont particulièrement importantes pour les PmE – principales créatrices d'emploi dans le monde, sans parler du noyau dur de l'ITC – qui ne possèdent pas la même capacité que leurs plus grands concurrents de naviguer dans des eaux parfois complexes de la bureaucratie. Le Paquet comprend aussi des mesures visant à aider les gouvernements des PED à garantir la sécurité alimentaire, et des mesures pour faire avancer les décisions préalables en faveur des PmA.

S'agissant du programme de travail sur la conclusion du Cycle de Doha, il est presque inu-tile de dire que ce Cycle a déjà suffisamment duré. roberto Azevêdo, Directeur général de l'omC, le disait à ses membres: conclure le Cycle de Doha implique trouver des solutions dans les domaines qui étaient déjà une source d'impasse pour les négociations en 2008: l'agriculture, les produits industriels et les services. Les consul-tations à Genève sur ces questions en suspens, parmi d'autres, ont permis de progresser vers l'échéance fixée à décembre pour la finalisation du programme de travail. Notre but, rien de moins que conclure le Cycle et ce, le plus vite possible.

Le public associe l'omC à ces négociations, mais nous travaillons dans d'autres domaines également.

Le système de règlement de différends reste l'un des joyaux de l'omC. Déjà, ses membres ont soumis 47 différends à l'organe de règlement des différends (orD) qui révélaient des tensions en matière de commerce au sein de la communauté

internationale, mais démontraient en même temps la confiance des gouvernements en la capacité de l'omC à régler les conflits commerciaux.

Les mécanismes permanents de l'omC ne comprennent pas uniquement le règlement de différends. Les comités 'ordinaires' ou non négociateurs de l'omC accomplissent un travail important. Environ 20 couvrent toute la gamme. Leurs délégués notifient et discutent leurs poli-tiques et problèmes respectifs, et résolvent souvent à l'amiable des différends entre les par-tenaires commerciaux sans devoir recourir à l'orD.

Les activités de suivi de l'omC garantissent la transparence, essentielle au fonctionnement d'un système fondé sur les règles. En plus des rapports réguliers sur les mesures de restriction du com-merce des pays du G20 et sur leur environnement commercial au sens large, les examens globaux réguliers des politiques commerciales de nos membres permettent aux partenaires commer-ciaux de comprendre leurs politiques respectives, et de demander une clarification le cas échéant.

Nos programmes d'assistance technique et de formation aident à fournir à nos pays membres (PED ou PmA) les outils leur permettant d'éva-luer leurs intérêts effectifs au sein du système commercial et de les poursuivre. L'initiative APC continue à promouvoir la cohérence et la coordination entre les donateurs et les pays à la recherche d'une assistance technique pour favo-riser leur intégration dans le marché mondial. Cela comprend le Cadre intégré renforcé, dans lequel l'omC et l'ITC collaborent avec d'autres organisations internationales afin d'aider les PmA à augmenter leur participation dans le commerce international.

même si ces autres piliers sont essentiels, l'omC continuera à être définie par les progrès accomplis dans le cadre des négociations. Le Paquet de Bali en est un exemple. À l'occasion du 20ème anniversaire des Accords de marrakech, mobilisons l'esprit qui nous a conduits à conclure cet accord afin qu'il nous inspire à affronter les défis à venir.

La réduction des coûts des transactions et la simplification des procédures douanières qui découlent de l'Accord sur la facilitation des échanges sont particulièrement importantes pour les PME – principales créatrices d'emploi dans le monde.

1 L'une des nombreuses salles de conférence de

l'OMC.2 Cérémonie de signature de l'Accord de Marrakech,

qui a créé l'OMC en 1994.3 Succès fulgurant lors de la Conférence ministé-

rielle de Bali en décembre 2013.4 Siège de l'OMC à Genève

Toutes les photos:© OMC

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34 FORUM Numéro 2 2014

lus tôt cette année, la Banque d'im-port-export (Exim) de l'Inde a signé un accord de partenariat avec l'ITC visant à renforcer la collaboration entre les

deux organisations. L'accent sera mis sur l'aug-mentation de la compétitivité des secteurs et des entreprises, la promotion du renforcement des capacités en matière d'intelligence commerciale, le soutien aux liens commerciaux entre l'Inde et d'autres pays, et l'amélioration de l'environnement des affaires dans ces pays. De plus, l'Inde, l'ITC et la Banque Exim vont collaborer dans le cadre du projet Supporting India's Trade Preferences for Africa's Poor (SITA), d'une durée prévue de six ans, qui vise la promotion des exporta-tions de cinq pays d'Afrique de l'Est: l'éthiopie, le Kenya, le rwanda, l'ouganda et la répu-blique-unie de Tanzanie.

Susanna Pak s'est entretenue avec Yaduven-dra mathur, Président et Directeur général de la Banque Exim, au sujet des implications de ce projet.

Q Pourquoi le projet Supporting India's

Trade Preferences for Africa's Poor (SITA) vaut-il la peine d'être mis en œuvre?

R Ce projet apporte beaucoup d'informations

que la Banque Exim peut partager avec le secteur privé en Inde. Nous utilisons une grande par-tie des données publiées et plusieurs cartes du commerce établies par l'ITC; nous serons donc

en mesure de partager ces informations avec nos entreprises indiennes ainsi que dans les cinq pays partenaires en Afrique. Grâce à ce mélange de compétences, nous pourrons vraiment favori-ser la compétitivité en termes d'exportation.

Q Quelle est l'importance du rôle joué par

le secteur privé afin de garantir la réussite du SITA?

R Le secteur privé est tout à fait essentiel à

ce projet, car son objectif final est de renforcer le développement du secteur privé dans ces cinq pays. Aujourd'hui, le secteur privé est souvent confronté à des obstacles liés à des questions politiques. Le projet SITA apportera un jugement avisé, qui pourra aider les décideurs politiques à voir l'énorme potentiel des accords commerciaux entre l'Inde et ces cinq pays, non seulement pour un panier limité de produits, mais aussi en termes de services.

Q Quelles sont les principales difficultés

que les PME doivent affronter?

R Les obstacles non tarifaires, dans une large

mesure, constituent l'un de leurs principaux défis. L'ITC apporte une vaste gamme de services de soutien et de conseil aux marchés en termes de politiques; en conjuguant les compétences et les points forts de nos institutions nous pourrons vraiment aider les PmE à entrer dans le marché

MISER SUR LA COLLAbORATIONentre l'Inde et l'Afrique

SUSAnnA pAK, Rédactrice, Centre du commerce international

P Nous sommes mondialisés maintenant, personne ne peut se

permettre de s'isoler. La coopération Sud-Sud peut – et doit – fonctionner.

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Q&R

FORUM Numéro 2 2014 35

mondial. Il s'agit du plus grand défi pour l'Afrique: voir leurs PmE accélérer leur croissance et avoir accès au financement afin qu'elles puissent deve-nir des acteurs plus importants dans la chaîne de valeur mondiale.

Q Quelle est l'importance de l'accès au

financement pour le développement des PME?

R L'une des véritables barrières à l'accroisse-

ment du commerce est l'accès au financement. La Banque Exim et l'ITC, en collaboration avec d'autres parties prenantes, seront en mesure d'aider les PmE à avoir accès non seulement à la technologie, mais aussi au financement. Les PmE indiennes pourraient investir dans ces cinq pays [d'Afrique], ce qui favoriserait le développe-ment du secteur privé.

Q En quoi est-ce difficile de financer les

entreprises lorsqu'elles ont besoin d'argent mais ne peuvent pas fournir de garanties?

R Le financement des PmE a été paralysé en

raison du manque de garanties. Par expérience, nous considérons les compétences comme des garanties. Par exemple, le secteur des TI en Afrique présente un fort potentiel. Nous pouvons encourager le secteur des TI à se développer dans ces cinq pays africains dans le cadre du SITA. Nous sommes aussi en pourparlers pour le financement de films au Nigéria, et nous pouvons partager notre expérience dans ce contexte. Ces domaines sont difficiles, et nous devons avancer avec précaution. mais le potentiel est véritable-ment immense.

La Banque Exim travaillera avec des par-tenaires – institutions d'appui au commerce, associations industrielles – afin d'identifier les manières de soutenir l'entrepreneuriat. Tous les jeunes veulent trouver un emploi, mais ils pour-raient aussi devenir entrepreneurs. Nous devons

faire davantage pour qu'un plus grand nombre de personnes deviennent entrepreneurs. C'est un défi de taille, non seulement pour l'Afrique, mais aussi pour l'Inde.

Le financement providentiel est disponible, mais il n'y a pas beaucoup de prêts à redevances disponibles. C'est un domaine dans lequel nous devons travailler davantage. Je pense que dans le cadre du SITA, nous allons affiner notre approche concernant ces questions de financement sans garanties. Avec des partenaires sur le terrain, je suis sûr que cela est possible, et sera fait.

Q L'Inde est un marché émergent, mais elle

cherche aussi à soutenir d'autres marchés émergents. Comment trouver un équilibre?

R Nous sommes mondialisés maintenant,

personne ne peut se permettre de s'isoler. La coopération Sud-Sud peut – et doit – fonctionner. Après la crise financière, le climat devient plus serein et davantage de partenariats sont établis. L'ITC et d'autres institutions aident ces partena-riats à passer au niveau suivant.

Q Comment un partenariat avec l'ITC

peut-il soutenir l'objectif de la Banque Exim de favoriser le commerce extérieur et les investissements en Inde?

R Ce projet, qui représente l'une des plus

importantes interventions récentes de l'ITC, est un projet très motivant. L'Inde et les cinq pays afri-cains – l'éthiopie, le Kenya, le rwanda, l'ouganda et la république-unie de Tanzanie – présentent actuellement un bilan négatif, étant donné que l'Inde fait plus d'efforts vers ces pays africains que le contraire. Ce projet permettrait vraiment un flux d'investissements de ces entreprises indiennes vers ces cinq pays, et aussi un transfert de technologie.

Q Comment la Banque Exim établit-elle

des partenariats avec d'autres institutions pour de développement du commerce?

R De nombreuses institutions financières

et banques d'import-export sont maintenant connectées. Par exemple, nous prêtons plus de $E.-u. 6 milliards à l'Afrique par le biais de lignes de crédit. Ces investissements dans les projets représentent un soutien au renforcement des capacités. Je suis sûr que la coopération Sud-Sud représente un avenir où les banques import- export, les banques multilatérales et le système des Nations unies pourront promouvoir ensemble un meilleur commerce mondial.

étapes importantes dans la vie de M. Mathur

Depuis fév. 2014 Président et Directeur général, Banque Exim Inde

2011 – 2014 Président et Directeur général, Rajasthan Financial Corporation

2003 – 2011 Divers postes au sein du Gouvernement du Rajasthan et d'autres postes de direction dans le secteur privé en Inde

2001 – 2003 Assistant du Directeur exécutif, Banque africaine de développement

Fonctionnaire de carrière et membre de l'Administration publique indienne de 1986

1 M. Yaduvendra Mathur, Président et Directeur gé-

néral de la Banque Exim et Mme Arancha González,

Directrice exécutive de l'ITC, lors de la signa-

ture du protocole d'accord visant à promouvoir

le commerce et les investissements entre l'Inde

et l'Afrique de l'Est en aidant les PME à accéder

au financement.

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36 FORUM Numéro 2 2014

PALESTINE: les femmes franchissent les obstacles aux exportations

our oriana Nasser, le volume de ses exportations est la meilleure manière de mesurer le succès de son entreprise spécialisée dans la taille de pierres.

Après un parcours du combattant, le Jerusalem Stone Group exporte maintenant ses produits à des clients partout dans le monde.

Ce succès n'a pas été facile à atteindre. ‘rien n'est facile à démarrer, ici en Palestine', dit mme Nasser. Diriger une entreprise d'exportation est encore plus difficile, puisque 85% des expor-tations doivent transiter par Israël, avant d'être réexportées. Cela signifie qu'elles doivent rem-plir les conditions imposées par Israël. En plus, les femmes rencontrent encore plus de difficultés, puisque chaque entreprise appartenant à une femme en Palestine doit avoir un copropriétaire masculin.

L'idée d'exporter des pierres est venue à mme Nasser lors d'une visite aux états-unis, où elle a remarqué la forte demande pour des pierres de Jérusalem – ce qui englobe une gamme de calcaires. De retour chez elle à Beth-léem, et obligatoirement avec son mari comme copropriétaire, elle a créé son entreprise, acheté du matériel pour la taille des pierres, et a com-mencé à travailler dans une usine louée.

'un mois après le début de nos activités, l'électricité a été coupée car le propriétaire a fait faillite', se souvient-elle. Cela ne l'a pas effrayée: elle a produit sa propre énergie en utilisant des générateurs et ensuite des panneaux solaires. 'C'était un énorme investissement', admet mme

Nasser. mais l'entreprise se développait, et les ventes se faisaient de plus en plus vers les états-unis et les pays du Golf. 'Nous avons décidé de déménager et de construire cette usine, qui nous appartient', raconte-t-elle.

La production n'est qu'une partie du problème. Acheminer les pierres taillées de Bethléem vers ses marchés est encore plus compliqué, car elles doivent transiter par Israël. 'Nous devons respec-ter de nombreuses exigences, ce qui engendre des coûts élevés', affirme mme Nasser.

Les pierres taillées destinées à l'exportation sont chargées dans des containers, lesquels sont contrôlés par la sécurité israélienne. ‘une fois', dit-elle, 'il n'y avait pas assez de place pour que le chien renifle autour du container, et l'envoi nous a été retourné. Nous avons dû décharger et rechar-ger le container pour nous assurer que le chien pouvait entrer. Et c'est nous qui devons assumer ces coûts, pas les clients.'

une fois passé le contrôle de sécurité, l'en-voi de mme Nasser doit être enregistré par une entreprise israélienne qui fournit le certificat de fumigation nécessaire pour l'autorisation d'en-trée aux états-unis. 'Tout cela rend la procédure longue, et nous devons ajouter des délais sup-plémentaires aux commandes', dit-elle. 'Si la commande arrive avant le délai, alors nous avons un client heureux.'

En Palestine, les entreprises prospères diri-gées par des femmes sont rares. Selon le PNuD, moins de 3% des entreprises d'exportation pales-tiniennes sont détenues par des femmes. mais

P

JArle hetlAnd, Éditeur, Centre du commerce international

… les femmes rencontrent encore plus de difficultés, puisque chaque

entreprise appartenant à une femme en Palestine doit avoir un

copropriétaire masculin.

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partout en Palestine, les femmes entrepreneures montrent qu'elles ont l'intention d'exporter leurs produits.

C'est la raison pour laquelle l'ITC et le PNuD, en partenariat avec le Forum des femmes d'af-faires – Palestine (BWF), ont lancé un projet au début de 2014 visant à autonomiser les femmes entrepreneures palestiniennes et à les aider à renforcer leurs capacités pour garantir qu'elles puissent vendre leurs produits et leurs services. ‘Améliorer le développement des PmE appar-tenant à des femmes dans l'état palestinien' cherche à augmenter les opportunités de revenus pour les femmes en Palestine. Ce projet créera une plateforme où elles pourront vendre leurs marchandises dans le but, à long terme, d'étendre la durabilité de leurs capacités d'exportation.

Selon m. Jawad al Naji, ministre de l'écono-mie nationale, il est crucial de s'assurer que les femmes jouent un rôle plus important dans le développement de la Palestine. 'Historiquement, les femmes palestiniennes ont toujours parti-cipé au cycle économique, bien que souvent de manière informelle. Le ministère de l'économie nationale a créé une unité en charge de la ques-tion du genre pour encourager la participation des femmes dans les activités économiques', dit-il.

même si les femmes représentent environ la moitié de la population, la participation féminine dans le marché du travail s'élève à seulement 17,4%, selon le Bureau central palestinien des statistiques. Ce pourcentage est beaucoup plus faible que dans les autres pays arabes, et un des plus faibles du monde en développement.

'En favorisant l'accès des femmes entre-preneures à davantage de marchés, nous pouvons contribuer à la création d'une économie

heIdI FAShIon

Créatrice de mode pendant 20 ans, Heidi Hannouneh a ouvert un magasin à Bethléem en 2008 – Heidi Fashion – afin de répondre à la demande grandissante pour ses créations. Depuis, Mme Hannouneh a constaté une évolution. Aujourd'hui, elle emploie trois personnes dans son magasin, et 14 femmes de la région travaillent dans la production de textiles et de bijoux.

Ses vêtements et sa bijouterie mélangent moderne et ancien, la broderie traditionnelle étant un signe distinctif de son travail. Les collections de Mme Hannouneh ont été présentées lors de défilés de mode

partout en Palestine: à Nablus, à Jérusalem, à Ramallah, et, bien sûr, à Bethléem. Lorsqu'elle a participé à un défilé de mode en France, elle a reçu des commandes de clients français et américains. Son prochain objectif, voir ses vêtements et bijoux vendus à l'extérieur de la Palestine.

1 Oriana Nasser, PDG et fondatrice de Jerusalem

Stone Group2-3 L'usine de Jerusalem Stone Group4 Arancha González, Directrice exécutive de l'ITC,

et Helen Clark, Administratrice du PNUD, lors du

lancement du projet 'Améliorer le développement

des PME appartenant à des femmes dans l'État

palestinien'.5 Quelques articles produits par Heidi Fashion.6 Arancha González, Directrice exécutive de l'ITC,

et Heidi Hannouneh.

En favorisant l'accès des femmes entrepreneures à davantage de marchés, nous pouvons contribuer à la création d'une économie palestinienne plus dynamique.

palestinienne plus dynamique, tout en reconnais-sant qu'historiquement, le commerce a toujours été le principal moteur de l'économie', a déclaré Helen Clark, Administratrice du PNuD.

Sa vision est partagée par mme Arancha González, Directrice exécutive de l'ITC. ‘Ce projet a le potentiel de se répercuter au-delà du cadre de ce que nous signons aujourd'hui', a-t-elle déclaré lors du lancement du projet 'Améliorer le développement des PmE appartenant à des femmes dans l'état palestinien'.' 'C'est le signe que les entreprises appartenant aux femmes palestiniennes sont 'ouvertes pour les affaires'.'

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38 FORUM Numéro 2 2014

Ouvrir la voie des ExPORTATIONS AUx PETITS ExPLOITANTS PÉRUVIENS

ans le district de Lamas, dans la par-tie supérieure du bassin amazonien, à flanc de coteau, on trouvera José ramos, petit exploitant de la commu-

nauté de Pukashpa. À l'instar de nombreuses autres communautés agricoles dans les envi-rons de San martín, région au nord-est du Pérou, la communauté de Pukashpa n'a pas accès à l'électricité et vit surtout de l'agriculture de subsis-tance, cultivant du yucca, des bananes plantain et des fruits.

Depuis des siècles, les petits exploitants tels que José cultivent le sacha inchi, une plante native de l'Amazonie péruvienne. Le sacha inchi pousse dans le climat local et représente une source pré-cieuse de revenu pour les communautés. Ces dernières années, la communauté internationale a reconnu les bienfaits pour la santé de l'huile de sacha inchi, qui contient notamment de la vitamine E et des acides gras oméga-3. Elle est utilisé pour les régimes amaigrissants, pour lut-ter contre la dépression et prévenir des maladies cardiaques.

L'intérêt pour l'exploration de la biodiversité mondiale à la recherche d'ingrédients à forte valeur nutritionnelle et bénéfiques pour la santé a fortement augmenté, en particulier aux états-unis d'Amérique. Au Pérou, ces produits naturels sont rapidement en train de devenir la marque de la nature unique de ce pays. Selon le minis-tère de l'environnement du Pérou, le montant total des exportations de produits fondés sur la bio-diversité s'élevait en 2011 à $E.-u. 350 millions.

Environ 40% de ces produits étaient destinés au marché américain. Au Pérou, pays où 30% de la population vit dans la pauvreté, la plupart dans des zones rurales qui dépendent de l'agricul-ture, cette augmentation pourrait avoir un impact considérable sur la croissance économique.

malgré l'augmentation de la demande à l'échelle internationale, les entreprises péru-viennes peinent encore à pénétrer dans les marchés étrangers, surtout au Canada et aux états-unis, souvent par manque d'accès aux financement et en raison des compétences et de la capacité limitées des PmE. Aux états-unis, par exemple, l'exigence de l'approbation par l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) en tant que 'Généra-lement reconnus comme sûrs' (GrAS) pour les aliments destinés à l'exportation était une des barrières. Les substances chimiques ou autres substances ajoutées sont considérées comme GrAS seulement une fois qu'un groupe d'experts scientifiques qualifiés aura certifié qu'elles sont sans danger pour la consommation.

Il manque également aux PmE péruviennes les connaissances nécessaires pour tirer le meil-leur profit du sacha inchi sur le marché, y compris sur la manière de positionner leurs produits à côté d'autres produits biologiques ou naturels, et d'améliorer l'efficacité de leur production.

Afin d'affronter ces défis, l'ITC, à travers sa section Commerce et environnement, a fourni le support technique nécessaire à la constitu-tion d'un dossier d'évaluation GrAS pour l'huile

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AAbAn AlI bUtt, Consultante, Centre du commerce international

Le sacha inchi pousse dans le climat local et représente une

source précieuse de revenu pour les communautés.

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L'ITC EN ACTION

FORUM Numéro 2 2014 39

de sacha inchi. Ce support comprenait notam-ment l'évaluation de l'usage sûr de l'huile, des méthodes de fabrication et des spécifications par rapport aux critères établis dans la réglementa-tion GrAS. un groupe d'experts a été constitué pour signer une déclaration consensuelle et en notifier les résultats à la FDA.

Le dossier d'évaluation GrAS a été soumis à la FDA en mars 2014. S'il est approuvé, il ouvrira les portes à tous les petits exploitants souhaitant exporter le sacha inchi vers les marchés améri-cains. Les cultures de sacha inchi engendrent déjà des revenus de $E.-u. 5 000 par hectare, et ce montant pourrait augmenter considérablement avec l'approbation du label GrAS, ce qui repré-senterait une augmentation considérable des revenus des régions très défavorisées du Pérou.

L'ITC a procédé récemment à une analyse de marché sur trois ingrédients naturels péru-viens, notamment le sacha inchi. Cette analyse a fourni un aperçu du potentiel au Canada et aux états-unis, en termes de marchés, de réglemen-tation et d'exigences techniques. Elle mentionne également les coordonnées d'entreprises qui ont déjà utilisé des ingrédients naturels péruviens, facilitant pour les agriculteurs l'identification d'acheteurs potentiels pour leurs produits.

La section Commerce et environnement de l'ITC a également aidé les exportateurs de sacha inchi et d'autres produits naturels à participer à des foires commerciales, notamment Biofach (Allemagne) et Supply Side West (états-unis), leur offrant l'occasion de se connecter directement

aux acheteurs. Ces liens avec les marchés sont importants car ils permettent aux producteurs et aux exportateurs de localiser et identifier de nouveaux marchés pour le sacha inchi. Pendant la seule année 2013, les entreprises soutenues par l'ITC et par PromPeru, l'agence péruvienne de promotion des exportations, a conclu lors des foires commerciales des accords d'un montant total de $E.-u. 502 500.

Pour José et les autres petits exploitants qui cultivent le sacha inchi à San martín, dans le district de Lamas, ainsi qu'ailleurs au Pérou, le fait d'avoir de meilleures connaissances et compétences est synonyme de croissance et d'augmentation du volume des ventes. Et cela est une bonne nouvelle, non seulement pour eux, mais pour leurs familles et leurs communautés, qui dépendent d'eux pour leur subsistance.

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1-2 Culture biologique de sacha inchi dans le bassin

amazonien, Pérou3 Les petits exploitants démarrent le processus de

séchage de la Physalis peruviana. La Physalis

peruviana était l'un des ingrédients naturels pour

lesquels l'ITC a procédé à une analyse de marché.4 Le commerce des produits fondés sur la biodiver-

sité peut créer 250 000 nouveaux emplois dans

les communautés rurales. 5 Recherche clinique pour l'évaluation des carac-

téristiques chimiques, botaniques et pharmacolo-

giques du sacha inchi. Il s'agit d'une étape essen-

tielle pour le dossier GRAS.6 Différentes céréales des Andes sont présentées

lors de la foire commerciale Biofach, en Alle-

magne. L'ITC encourage les liens commerciaux

entre entreprises et acheteurs.

l'ITC, à travers sa section Commerce et environnement, a fournit le support technique nécessaire à la constitution d'un dossier d'évaluation gRAS pour l'huile de sacha inchi.

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40 FORUM Numéro 2 2014

Prochaines manifestations de l'ITC15-17 septembre En collaboration avec le Conseil pour le développement du Rwanda, l'ITC accueille le Forum mondial

pour le développement des exportations (WEDF) et l'Exposition et le Forum des femmes commerçantes (WVEF), Kigali, Rwanda

4-5 novembre En collaboration avec Dubai Exports, l'ITC accueille la 10ème Conférence mondiale du réseau des Organisations de promotion du commerce (OPC) , Dubai, Émirats arabes unis

Principales manifestations en 2014

14-15 juin Sommet commémoratif du 50ème anniversaire du groupe des 77, Santa Cruz, Bolivie

16 juin 50ème anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Genève, Suisse

20 juin Le bureau du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) célèbre la Journée mondiale des réfugiés

13-15 juillet Y20 - Sommet de la jeunesse du g20, Brisbane, Australie

16 juillet L'Italie assume la présidence de l'Union européenne.

17-18 juillet Sommet du B20, Brisbane, Australie

19 juillet Conférence ministérielle du g20 , Sydney, Australie

5-6 août Sommet États-Unis/Afrique, Washington, DC, États-Unis

30-31 août Forum-Entreprise des petits États insulaires en développement (PEID)/Secteur privé, Apia, Samoa

1-4 septembre Troisième Conférence des PEID, Apia, Samoa

5 septembre Association de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) - Réunion des ministres responsables des petites et moyennes entreprises (SMEMM), Nanjing, Chine

5 -6 septembre Sommet des Dirigeants du g20 en Russie, St Petersbourg, Fédération de Russie

16 septembre Réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies, New York, États-Unis

23 septembre Forum du secteur privé parrainé par l'ONU (Pacte mondial), New York, États-Unis

28 septembre Forum économique mondial sur le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et l'Eurasie, Istanbul, Turquie

1-3 octobre Forum public de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) 'Pourquoi le commerce nous concerne tous', Genève, Suisse

13 octobre La CNUCED acceuille le Forum mondial de l'investissement 2014: Investir dans le développement durable , Genève, Suisse

25-26 octobre Conférence internationale sur la reprise économique mondiale: Le point de vue de l'Asie, Comité national de la Chambre internationale du commerce du Bangladesh, Dhaka, Bangladesh

4-6 novembre Forum économique mondial sur l'Inde, New Delhi, Inde

9-11 novembre Sommet sur l'agenda mondial, Dubaï, Émirats arabes unis

15-16 novembre Sommet des Dirigeants du g20, Brisbane, Australie

AgENDA à partir du 15 juin 2014

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AgENDA

FORUM Numéro 2 2014 41

Le facteur humain derrière le commerce

Le Forum de l'omC se tiendra à Genève du 1 au 3 octobre sur le thème 'Pourquoi le commerce nous concerne tous'; ils vise à mettre la lumière sur le facteur humain derrière le commerce. Il montrera les liens entre le commerce et la vie quotidienne et démontrera la manière dont le commerce affecte et améliore la vie des citoyens partout dans le monde. Axé sur le liens entre com-merce et emplois, commerce et consommateurs, et commerce et l'Afrique, ce forum sera égale-ment l'occasion d'aborder la finalisation du Cycle de Doha.

Les Prix du réseau des OPC 2014 récompenseront l'excellence des initiatives pour le développement des exportations

L'ITC a lancé le 17 mars l'appel de candidatures pour le Prix du réseau des organisations de promo-tion du commerce (oPC). Cette année, ces prix récompenseront l'excellence dans les processus des oPC, et toutes les oPC reconnues à l'échelle nationale sont admissibles à cette compétition.

'Les entreprises du monde entier comptent sur les oPC pour réussir à exporter leurs produits', a déclaré mme Arancha González, Directrice exécutive de l'ITC. 'Pour que les exportateurs

deviennent compétitifs sur les marchés régio-naux et mondiaux, les oPC doivent améliorer leur performance afin de fournir les conseils et le soutien adéquats. À l'occasion des Prix du réseau des oPC cette année, nous allons récompenser le travail des oPC et tirer des enseignements de ceux qui ont permis le succès de leurs clients.'

Pour plus d'informations, voir http://w w w. i n t r ac en .org / i tc /e venement s /op c /tpo-network-conference-et-prix-mondiaux/

Le Forum mondial pour le développement des exportations 2014 sera axé sur le rôle du secteur privé dans le commerce et la création d'emplois

Le besoin urgent de créer des opportunités commerciales et d'emploi à travers l'augmenta-tion de la compétitivité des PmE sera au centre des discussions entre penseurs mondiaux, chefs d'entreprise et praticiens lors du 14ème Forum mondial pour le développement des exportations (WEDF), qui aura lieu à Kigali, au rwanda, les 16 et 17 septembre 2014.

L'événement phare de l'ITC devrait réunir plus de 400 représentants des gouvernements, du secteur privé et des institutions d'appui au commerce du monde entier, qui apporteront leur

contribution au débat sur la manière de parve-nir à un développement axé sur le commerce, inclusif et durable à travers l'entrepreneuriat, la compétitivité commerciale des PmE, la crois-sance économique et des emplois. Cette année, le WEDF aura lieu en parallèle à l'Exposition et Forum des femmes commerçantes, qui met en relation les femmes commerçantes avec les acheteurs internationaux.

Pour plus d'information, en anglais, voir www.intracen.org/itc/events/world-export- development-forum/ © shutterstock

La deuxième Conférence de l'ONU sur les PDSL aura lieu en novembre

Le Secrétaire général adjoint des Nations unies, Gyan Chandra Acharya, s'est réjoui de l'adoption de la résolution appelant à la parti-cipation active de tous les états membres à la deuxième Conférence des Nations unies sur les pays en développement sans littoral (PDSL), qui aura lieu du 3 au 5 novembre à Vienne, en Autriche.

‘La deuxième Conférence sur les PDSL devrait aboutir à un document tourné vers l'avenir, complet et ciblé. J'exhorte tous les états membres et les parties prenantes à s'engager activement et de manière efficace dans le processus', a déclaré

m. Acharya, Haut représentant des Nations unies auprès des PmA, des PDSL et des PEID.

Le 22 avril, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution sur la convocation de la conférence, ainsi que de ses réunions préparatoires.

Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a désigné l'année dernière m. Acharya comme Secrétaire général adjoint de la conférence, et le Bureau qu'il dirige est le point central du système global des Nations unies pour les préparatifs de la conférence. © ITC

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MItIGAtInG clIMAte chAnGe In the teA Sector Il s'agit du premier guide d'aide aux cultivateurs et aux usines à thé pour la réduction de leurs émissions [carbone] et des coûts de l'énergie. Il a été élaboré en collaboration avec le Partenariat éthique pour le thé, Rainforest Alliance et FLOCERT, sur la base du cas pilote de l'usine d'une agence de développement du thé du Kenya. Le changement climatique a déjà un impact sur la quantité et la qualité du thé. Les exportateurs sont également de plus en plus confrontés aux exigences des acheteurs et détaillants en matière de mesure et de réduction des émissions de carbone. Ce manuel, qui explique étape par étape, offre un aperçu du changement climatique dans le secteur du thé, fournit des options pour les administrateurs d'usines à thé et agents de promotion agricole, ainsi que des mesures de l'empreinte carbone.

www.intracen.org/publication/Mitigating-Climate-Change-in-Tea-Sector/ (en anglais)

KenYA: coMpAnY perSpectIveS – An Itc SerIeS on non-tArIFF MeASUreS Il ressort d'une nouvelle étude de l'ITC sur les mesures non tarifaires que la rationalisation des procédures gouvernementales, l'amélioration de l'entretien des transports et de l'infrastructure des TI, et une meilleure divulgation des informations liées au commerce sont essentielles à l'amélioration de la performance des exportations kényanes. Selon 750 exportateurs et importateurs kényans interviewés dans le cadre du sondage de l'ITC, deux-tiers des entreprises kényanes ayant participé au sondage éprouvent des difficultés en relation à la réglementation liée au commerce. Ils citent en particulier les difficultés à se conformer aux exigences techniques en raison de la bureaucratie et des retards dans les agences publiques. L'étude confirme également que les pays de la Communauté d'Afrique de l'Est doivent déployer des efforts pour harmoniser les procédures et les normes en matière de produits. www.intracen.org/publications/ntm/kenya (en anglais)

MedIcAl And WellneSS toUrISM: leSSonS FroM ASIA Avec l'augmentation du tourisme médical, cette étude dresse le portrait de quatre pays d'Asie – l'Inde, la Malaisie, la Thaïlande et les Philippines – afin d'illustrer la manière dont les PED peuvent attirer une plus grande part de cette industrie. Cette étude est pertinente pour tous les pays qui explorent des opportunités dans le tourisme médical et du bien-être, en offrant un aperçu de l'industrie mondiale, des cas d'étude par pays et un résumé de l'assistance offerte par l'ITC en matière d'entrée sur le marché. Elle est le résultat d'une étude pour le Sri Lanka, qui vise à quadrupler le nombre de ses "touristes au pouvoir d'achat élevé" en six ans, en partie grâce à ses connaissances de l'ayurveda, mais aussi des traitements médicaux "occidentaux" proposés à des prix compétitifs .

http://www.intracen.org/publication/Medical-and-Wellness-Tourism--Lessons-from-Asia-en/ (en anglais)

50 AnS d'AMélIorAtIon de lA coMpétItIvIté deS pMe: leÇonS poUr l'AvenIr L'ITC a considérablement changé durant les 50 dernières années, favorisant la croissance économique et rendant les entreprises et les pays de plus en plus interdépendants. De nouvelles forces sont en jeu, mais le rythme du changement continuera dans les décennies à venir. À l'occasion de son 50ème anniversaire, l'ITC passe en revue les changements majeurs dans le commerce international, analyse les principaux moteurs de ces changements et identifie des tendances clés du développement des entreprises à l'échelle internationale. L'ITC commente son implication dans l'Aide pour le commerce et la manière dont les développements ont affecté et vont affecter son travail de mise en relation des PME dans les PED.

www.intracen.org/publications (à paraître)

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50years of unlocking SME competitiveness lessons for the future

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44 FORUM Numéro 2 2014

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