NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

77
1 Année Universitaire 2015 - 2016 RÉPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE U nion-Disci pline-T ravail Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Numéro d'ordre : U! 'l:JVF .RSJTF . NANGUI ABROGOUA UFR des Sciences de la Nature MÉMOIRE DE MASTER Protection des Végétaux et de l'Environnement O ption : Entomologie médicale ' THEME: Impact d'un insecticide de pulvérisation int radomiciliaire à longue durée d'action sur les indicateurs bioécologiques de la transmission du paludisme dans le district de Tiassalé (Côte d'Ivoire) Présenté par: KOUADIO N'ciheny Natacha Dominique Soutenu publiquement le mardi 31/01/2017 Président : M. DOUMBIA Mamadou Directeur : M. KOUDOU Ben jamin G Encadreur : M. KW ADJO Ko: ffi Eric Examinateur : M. Til: IO Seydou Maître de conf érences (U.N.A) Maître de conf érences (U .N .A) Maître-assistant (U .N .A) Maître de conf érences (U.N.A)

Transcript of NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Page 1: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

1 Année Universitaire

2015 - 2016

RÉPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE Union-Discipline-Travail

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Numéro d'ordre :

U!'l:JVF.RSJTF. NANGUI ABROGOUA

UFR des Sciences de la Nature

MÉMOIRE DE MASTER

Protection des Végétaux et de l'Environnement Option : Entomologie médicale

' THEME:

Impact d'un insecticide de pulvérisation intradomiciliaire à

longue durée d'action sur les indicateurs bioécologiques de

la transmission du paludisme dans le district de Tiassalé

(Côte d'Ivoire)

Présenté par: KOUADIO N'ciheny Natacha Dominique

Soutenu publiquement le mardi 31/01/2017

Président : M. DOUMBIA Mamadou

Directeur : M. KOUDOU Benjamin G

Encadreur : M. KW ADJO Ko:ffi Eric

Examinateur : M. Til:IO Seydou

Maître de conférences (U.N.A)

Maître de conférences (U .N .A)

Maître-assistant (U .N .A)

Maître de conférences (U.N.A)

Page 2: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

TABLE DES MATIÈRES ' TABLE DES MATIERES i

, DEDICACE iii REMERCIEMENTS iv

, LISTE DES ABREVIATIONS vi

LISTE DES FIGURES - vii

1 1 1 1

LISTE DES TABLEAUX vüi , ,

RESUME ix

INTRODUCTION 1 , , ,

PARTIE I : GENERALITES 3 1.1. Définition du paludisme 3

1.2. Parasites et vecteurs du paludisme 3

1.2.1. Parasites du paludisme 3

1.2.2. Vecteurs du paludisme 8

1.3. Lutte contre le paludisme 12

1.3 .1. Lutte contre les parasites du paludisme 12

1.3.2. Lutte contre les vecteurs du paludisme 12

1.4. lnsecticides 14

1. 4 .1. Insecticides d'origine naturelle 14

1.4.2. Insecticides d'origine synthétique 14

1.5. Résistance des vecteurs aux insecticides 17

1.6. Quelques caractéristiques indicatrices bioécologiques des vecteurs de la transmission

............................... , 17

1 . 7. Présentation générale de la zone d'étude 19

PARTIE II: MATERIEL ET MÉTHODES 21 2.1. Matériel d'échantillonnage 21

2.1.1. Matériel biologique 21

2.1.2. Matériel de terrain 21

2.1.3. Matériel de conservation d 'An. gambiae 23

2.1.4. Matériel d'identification et de dissection 23

2.2. Méthodes 25

2.2.1. Méthode de capture sur appât humain (CAH) 25

2.2.2. Méthodes de capture par aspiration (ASP) 27

Page 3: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

2.2.3. Méthodes de capture par piège fenêtre (PF) 27

2.2.4. Identification des moustiques capturés 29

2.2.5. Dissection des ovaires des moustiques capturés 29

2.2.6. Conservation des moustiques disséqués 29

2.2.7. Taux de possession de moustiquaire imprégnée 29

2.2.8. Méthode de pulvérisation intradorniciliaire d'insecticide à longue durée d'action 30

2.2.9. Examen de l'abdomen des An. gambiae et la détermination de l'état de gorgement

···································································································································· 30 2.2.1 O. Traitement des données et analyses statistiques 31

TROISIEME PARTIE: RÉSULTATS ET DISCUSSION 33 3.1. Résultats 33

3.1.1. Taux de possession de moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée

d'action (MILDA) 33

3.1.2. Inventaire de la faune culicidienne récoltée 33

3.1.3. Taux d'endophagie et d'exophagie 35

3.1.4. Cycle d'agressivité horaire et densité agressive 35

3.1.5. Taux de parturité des femelles d'An. gambiae 37

3 .1. 6. Etat de gorgement. 3 7

3.2. Discussion 40

CONCLUSION ET PERSPECTIVES 43 REFERENCES BIBLIOGRAPIDQUES 44 .ANNEXES I

11

Page 4: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

1

1 1 1 1 1 1 1

DÉDICACE

À Dieu

Je te rends infiniment grâce, de ce que tu m'as accordée tout au long de ces années écoulées,

la force, Le courage, la patience et la santé nécessaire pour accomplir ce travail.

À toute ma famille, vos soutiens et encouragements ne m'ont pas manqué. Ce travail est le

vôtre. Que chacun de vous trouve en ces mots, l'expression de ma profonde reconnaissance.

•!• Mon père KOUADIO Kouakou Sébastien et à ma mère N'GUESSAN Akissi, dont le

soutien sur tous les plans ne m'a fait défaut à aucun moment de ma vie. Que Dieu vous

accorde une longue vie pleine de santé;

•!• Mon fiancé KOUAKOU Koffi pour son amitié, son soutien moral et financier. Qu'il

trouve dans cet ouvrage l'expression de ma profonde reconnaissance ;

•!• Mes enfants KOUAKOU Konan Alex Stanley et KOUAKOU Konan Livingstone,

reconnaissez ici mon profond amour.

lll

Page 5: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

REMERCIEMENTS Ce travail est le fruit des efforts d'un bon nombre de personnes physiques et morales qui,

chacune à sa façon ont apporté une aide précieuse à sa réussite. Ma reconnaissance s'adresse

aux personnes suivantes, pour leur apport inestimable, leur expérience enrichissante et pleine

d'intérêt dans la réalisation de ce travail :

}> Le Professeur TANO Yao Président de l'Université Nangui Abrogoua (UNA), pour le

cadre d'étude propice qu'il a mis à ma disposition;

}> Le Docteur TIHO Seydou Maître de conférences, Doyen de l'UFR-SN de l'UNA, pour

m'avoir accepté comme étudiante en Master Protection des végétaux et de

l'environnement (PVE) et qui a accepté d'être l'examinateur de ce travail afin d'y

apporter d'importantes améliorations à travers ses remarques et suggestions ;

}> Le Docteur DOUMBIA Mamadou Maître de conférences, Responsable des Masters

Protection des Végétaux et de l'Environnement (PVE) de l'UNA qui malgré ses multiples

préoccupations a accepté de présider le jury de ce mémoire;

}> Je remercie le Docteur KOUDOU Guibehi Benjamin Maître de conférences, pour sa

disponibilité et pour sa confiance, d'avoir accepté d'être le directeur scientifique de ce

mémoire, pour tout son aide et ses encouragements.

Je remercie de même, tout le corps enseignant de l'Université Nangui Abrogoua (UNA), pour

toutes les connaissances dont ils m'ont enrichies, et sans lesquelles ce travail ne serait pas

possible:

}> Le Docteur KW ADJO Koffi Eric Maître-assistant à l'UNA, qui m'a accepté comme

stagiaire, pour sa disponibilité, son soutien, ses remarques et ses encouragements ;

}> Le Docteur KRA Kouadio Dagobert Maître-assistant à l'UNA, pour son soutien, sa

disponibilité et ses encouragements ;

Ma reconnaissance s'adresse également aux personnes suivantes, pour leur apport considérable

et leur expérience enrichissante, et pleine d'intérêt dans la réalisation de ce travail:

}> Le Docteur TCHICAYA Emile, chercheur associé au CSRS et Assistant à l'Université

Péleforo Gbon Coulibaly pour toute son investigation dans ce travail ;

> Le Docteur OUA TT ARA F Allassane, chercheur associé au CSRS, et Assistant à l'UNA

pour son assistance dans la rédaction de ce document particulièrement pendant l'analyse

statistique, pour sa rigueur et ses encouragements ;

> Le Docteur EDI Constant, chercheur associé au CSRS pour ses conseils.

IV

Page 6: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Je remercie Monsieur KONE Moussa, Technicien supérieur au laboratoire d'entomologie au

CEMV, pour son aide sur le terrain et ses conseils ;

Je remercie également Messieurs ZAHOULI Bi Zahouli Julien et LOUKOU Kouassi Bernard,

Doctorants à l'Université Félix Houphouët Boigny et Nangui Abrogoua, respectivement, et

chercheurs associés tous deux au CSRS, pour leur attention et le suivi de ce travail.

Je remercie Les autorités administratives et locales de Tiassalé pour Le local et Leur rôle de

facilitateur;

Je remercie tous les étudiants du Laboratoire d'Entomologie Agricole et les aînés en

Entomologie Médicale : YOKOL Y Firmin, TIA Bleu J. Philippe, DIBO Kacou J. Denis,

KADIO Kacou Ives et KOUAME Jackson pour leurs soutiens.

Je pense également à tous mes amis et promotionnaires de M2PVE 2015-2016 tout en

m'excusant de ne pas pouvoir les nommer ici. Que Dieu nous garde et nous donne un lendemain

meilleur.

Un grand merci à toute ma famille entière. L'aspect tortueux et plein d'embûches de notre

chemin ne vous a pas empêché de répondre toujours présent, par votre amour, votre prière et

votre soutien sans faille tant financier que moral Ce travail est le fruit de vos énormes

sacrifices.

Enfin, que tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail acceptent

mes très sincères remerciements. Que Dieu vous bénis.

V

Page 7: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

LISTE DES ABRÉVIATIONS s»:

ASP

Cl

C2

C3

C4

CAR

CDC*

CEMV*

CSRS*

CTA*

DA

DDT*

DEA*

HCH*

MILDA*

N

OMS*

PF

p/h/n

Ten

Tex

Tp

UNA*

Anopheles

Aspiration

Cluster 1

Cluster 2

Cluster 3

Cluster 4

Capture sur Appât Humain

Centers for Diseases Control and Prevention

Centre d'Entomologie Médicale et Vétérinaire

Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d'Ivoire

Combinaisons Thérapeutiques à base d'Artémisinine

Densité Agressive

Dichloro Diphényle Trichloroéthane

Diplôme d'Études Approfondies

Hexachlorocyclohexane

Moustiquaires Imprégnées d'insecticide à Longue Durée 'd' Action

Nombre

Organisation Mondiale de la Santé

Piège Fenêtre

piqure par homme par nuit

Taux d'endopbagie

Taux d'exophagie

Taux de parturité

Université Nangui Abrogoua

VI

Page 8: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

LISTE DES FIGURES Figure 1 : Cycle biologique des plasmodies 6

Figure 2 : Différents stades du cycle biologique des Anophèles 11

Figure 3 : Formule moléculaire de la K-Othrine J 5

Figure 4: Matériels de capture sur appât humains 22

Figure 5 : Matériels pour l'aspiration des moustiques à l'intérieur des habitations .22

Figure 6 : Piège-fenêtre utilisés pour la capture des moustiques qui sortent des chambres 22

Figure 7 : Matériel pour la pulvérisation à l'intérieur et à l'extérieur des maisons 24

Figure 8: Matériel de conservation d'An. gambiae 24

Figure 9 : Matériel d'identification et de dissection des moustiques capturés 24

Figure 10 : Dispositif expérimental de capture des moustiques dans les différents clusters 26

Figure 11 : Capture sur appât humain 26

Figure 12 : Capture par aspiration 28

Figure 13 : Capture par piège fenêtre 28

Figure 14 : Cycle d'agressivité d'An. gambiae avant et après le traitement à

Niamanzra 36

vu

Page 9: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

LISTE DES TABLEAUX Tableau I : Mesures de lutte contre ]es vecteurs du paludisme....................................... 13

Tableau Il: Composition spécifique de la faune culicidienne récoltée à Niamanzra

avant (août 2016) et après (novembre 2016) traitement d'insecticide..................... 34

Tableau III : Variations des taux d'endophagie et des taux d'exophagie des femelles

d' An. gambiae récoltées à Niamanzra..................................................... ..... 36

Tableau IV : Densité agressive d 'An. gambiae à Niamanzra avant et après

traitement.......................................................................................... 38

Tableau V: Paturité des femelles d'An. gambiae après et après

traitement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3 8

Tableau VI : Comportement alimentaire d'A. gambiae à Niamanzra avant et après

traitement......................................................................................................... 39

Vlll

Page 10: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

RÉSUMÉ

1

Des travaux ont été réalisés à Niamanzra, village de Tiassalé dans le but d'évaluer l'impact de

la K-Othrine sur les vecteurs du paludisme et d'évaluer le taux de possession en moustiquaire

imprégnée d'insecticide à longue durée d'action (MILDA). La K-Othrine est u.n insecticide

homologué depuis 2008 dont la matière active est la deltaméthrine. Deux séances de capture

ont été réalisés en août et novembre 2016. Entre ces deux dates, une enquête ménage et une

pulvérisation intradomiciliaire d'insecticide (K-Othrine) ont été réalisés du 15 au 17 septembre

et du 25 au 27 octobre 2016. Les données entomologiques ont été collectés à partir des captures

des moustiques adultes sur appât humain, par aspiration et par piège fenêtre. Au total, 73,4 %

(n = 147) des ménages possèdent au moins une MILDA. La faune culicidienne est diversifiée

et abondante. La méthode de capture sur appât humains a permis de collecté 1530 espèces d'An.

gambiae avant le traitement, soit 90,0 % (n = 1698), contre 61,6 % (n = 1049) après le

traitement. La proportion d'An. gambiae collectée par aspiration à l'intérieur des ménages

avant et après le traitement était de 33,6 % (n = 42) et de 23,5 % (n = 8), respectivement. Avec

les pièges fenêtres, la proportion d'An. gambiae était de 16,0 % (n = 448) avant le traitement

et de 15,7 % (n = 121) après le traitement. Les taux moyens de parturité des femelles d'An.

gambiae avant et après le traitement étaient de 94,4 % (n = 805) et de 91,9 % (n = 444),

respectivement. La densité agressive moyenne d'An. gambiae avant le traitement était de 1,77

p/h/n et de 0,74 p/h/n après le traitement. L'effet de la K-Othrine appliqué à l'intérieur des

maisons protègerait la population de Niamanzra contre les piqûres d'Anopheles gambiae.

Mots clés : Paludisme, pulvérisation intradomiciliaire, Anopheles gambiae, bioécologie,

Tiassalé, Côte-d'Ivoire.

IX

Page 11: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

INTRODUCTION Le paludisme est une infection due à un parasite transmis à l'homme par un moustique

du genre Anopheles (Mouchet et al., 2004). Cette maladie, classée parmi les plus meurtrières

dans le monde, menace encore un tiers de l'humanité. En effet, le paludisme constitue un

problème majeur en santé publique dans les pays tropicaux en général et en Afrique sub­

saharienne en particulier.

Le nombre global de cas clinique est estimé à 214 million dans le monde et la mortalité

associée est quant à elle estimée à 438 000 (OMS, 2016). En 2015, 89% de cas de paludisme

sont survenus en Afrique avec 91 % de décès (WHO, 2015). Les enfants de moins de cinq ans

et les femmes enceintes sont les plus touchés (OMS, 2013). En Côte d'Ivoire, le paludisme

constitue la première cause de mortalité, d'hospitalisation et de consultation cliniques dans les

services de pédiatries régionaux (Koudou et al., 2007 ; PNLP, 2014). Malgré des efforts

consentis par les différents acteurs, environ 3,5 millions d'enfants de moins de cinq ans et un

million de femmes enceintes sont exposés au paludisme à travers le pays. Cette maladie

constitue également la première cause d'absentéisme sur les périmètres agricoles, du secteur

privé et éducatif (Koudou et al., 2007). Les niveaux élevés du taux de prévalence du paludisme

se rencontrent surtout dans des zones rizicoles où des exploitations de cultures vivrières

intensives ont été mises en place (Koudou et al., 2009). Bien que le taux de prévalence

hospitalière du paludisme soit passé de 50, 17% en 2010 à 33% en 2014 selon un rapport du

ministère de la santé, la lutte contre le paludisme reste une préoccupation de premier rang.

Pour lutter contre le paludisme, plusieurs méthodes ont été adoptées. Au nombre des

moyens utilisés, les moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action (MlLDA)

constituent le moyen le plus efficace utilisées dans la lutte anti-vectorielle (Koudou et al.,

2011 ; Bhatt et al., 2012). Cependant, l'émergence et la propagation de la résistance des

vecteurs du paludisme tendent à compromettre son efficacité. Il est donc primordial, de

développer et tester de nouveaux insecticides alternatifs. Ce présent travail conduit à

Niamanzra s'inscrit dans la logique de lutte contre les vecteurs du paludisme. Ainsi, des

pulvérisations intradomiciliaire ont été réalisés en vue d'évaluer l'impact de la K-Othrine sur

les indicateurs bioécologiques de la transmission du paludisme dans le district de Tiassalé.

Trois objectifs spécifiques soutendent cette étude. Il s'est agi premièrement de déterminer le

taux de possession en moustiquaires imprégnées d'insecticide, ensuite faire l'inventaire de la

faune culicidienne et en fin, déterminer l'impact de la pulvérisation de la K-Othrine sur

quelques caractéristiques bioécologiques de la transmission du paludisme à Niamanzra.

1

Page 12: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Le présent mémoire s'articulera autour de trois parties. Ainsi, la première partie présente

une brève généralité sur le paludisme. Dans la deuxième partie, le matériel et la méthodologie

utilisés seront présentés. Enfin, les résultats présentés et discutés dans la dernière partie seront

suivis d'une conclusion et des perspectives.

2

Page 13: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

PARTIE I : GÉNÉRALITÉS

1.1. Définition du paludisme Le paludisme (palu : marais) ou malaria (mauvais air) est une parasitose due à des

hématozoaires du genre Plasmodium, transmise à l'Homme par la piqure des moustiques

femelles du genre Anopheles (Anonyme, 1992).

1.2. Parasites et vecteurs du paludisme La transmission du paludisme nécessite la présence obligatoire de l'agent pathogène ou

le parasite (Plasmodium), le vecteur (Anopheles) et l'hôte (l'homme ou animal).

1.2.1. Parasites du paludisme Les parasites responsables du paludisme sont des protozoaires de la classe des

Sporozoaires du genre Plasmodium. Les plasmodiums sont des microorganismes dotés de la

faculté à occuper plusieurs habitats, d'où leur capacité de dissémination (Fakih, 2014). Le

terme plasmodium vient de plasmode qui désigne une cellule géante multi nucléés, capable de

se diviser en autant d'entité que de noyaux, stade par lequel passe ce parasite au cours de son

cycle. Le Plasmodium existe chez les hommes, les animaux et les oiseaux (Datry et Nozais,

1998).

•!• Systématique

L'agent pathogène du paludisme appartient à la position systématique suivante (Fakih,

2014):

Règne Animal

Embranchement Sporozoaires

Phylum Apicornplexa

Classe Coccidia

Sous classe Haematozoae

Ordre Haemosporididae

Famille Plasmodiidae

Genre Plasmodium

3

Page 14: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

1 •!• Répartition des espèces plasmodiales dans le monde

Cinq espèces plasmodiales pathogènes existent pour l'Homme dont Plasmodium

falciparum (Welch, 1897), Plasmodium ovale (Stephens, 1922), Plasmodium malariae

(Laveran, 1881), Plasmodium vivax (Grassi et Felleti, 1890) et Plasmodium knowlesi (Sinton

et Mulligan, 1932).

-Plasmodium falciparum : Cette espèce est responsable des attaques graves du paludisme et

souvent mortelles, en particulier chez les personnes non immunisées. Elle produit un niveau

plus élevé de la parasitémie que les autres espèces. P. falciparum est présent à travers l'Afrique

tropicale et une partie del' Asie, le Pacifique occidental l'Amérique du Sud et du Centre, Haïti

et la République Dominicaine (Swierczynski et Gobbo, 2007 cité par Tchicaya 2012).

-Plasmodium vivax : Cette espèce provoque des rechutes fréquentes du paludisme, si l'infection

n'est pas correctement traitée. C'est le parasite prédominant en Asie et en Amérique du Sud et

Centrale, et est presque absent en l'Afrique (Swierczynski et Gobbo, 2007 cité par Tchicaya

2012).

-Plasmodium ovale : Tout comme P. vivax, il peut causer des rechutes du paludisme.

Cependant, le degré de parasitémie est généralement plus faible que dans les infections dues à

P. vivax (Swierczynski et Gobbo, 2007 cité par Tchicaya 2012). Il est présent particulièrement

dans les zones tropicales de l'Afrique de l'Ouest et peu souvent dans le pacifique Ouest

(Rozendaal, 1997).

-Plasmodium malaria : En comparaison avec les autres espèces, cette espèce produit

généralement une parasitémie très faible (Swierczynski et Gobbo, 2007 cité par Tchicaya

2012). Elle est rencontrée partout dans le monde mais a une distribution sporadique.

-Plasmodium knowlesi Sinton et Mulligan, (1932) représente le cinquième parasite du

paludisme chez l'homme (Figtree et al., 2010). Cette espèce a le Plasmodium lactate

déshydrogénasse (McCutchan et al., 2008). La lactate déshydrogénase (LDH) est une enzyme

glycolytique soluble, exprimée à concentration élevée au cours de la phase asexuée des

parasites du paludisme (Piper et al., 1999). La parasitémie est souvent supérieure à 5 000

parasites / µl de sang (< 2 %) et a les mêmes caractéristiques que P. malaria (Singh et

Daneshvar 2010). Elle est présente dans le Sud-Est de l'Asie.

Concernant la Côte d'Ivoire, on trouve généralement l'espèces P. falciparum,

P. malaria et P. ovale (Koudou, 2005).

4

Page 15: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

•!• Cycle de développement du Plasmodium

Le cycle de développement implique l'homme (hôte intermédiaire) et le vecteur } 'Anophèles

femelle (hôte définitif). Ainsi, la multiplication asexuée se déroule chez l'homme et une

multiplication sexuée qui se déroule chez l'Anophèles femelle (figure l). Au cours du cycle

parasitaire les mérozoites se trouvent dans la circulation sanguine chez l'homme et les

sporozoites dans les glandes salivaires chez le moustique vecteur (Doerig et al., 2009).

5

Page 16: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

A• Eup. inftc:IMUk A• Etap. diiiJ'IOltique Etape de l'anophèle

Etape humaine

Ooc:yste / A ..•... œ

Hép1uoc:yte ----- Hépatoc:yte ~ ~ ,. •.•. 111Jitc:I•

.': :..,.;'· Phise }i, • _•:: l'WWw......, "'1<" G"'• Jt><! • : ...,. .• 1: lkpatlqu.: ,._.:::~~-. ..:,. C& rnnt~- 0 A / , .!;~ ·:J-'· ..• , ) u

o-:.:;:. Le moustique ps/. (J --....__. wuepu dt sang Cyclt ex-.ry1hroc:ytall• lil>incion spereeeïre ! .->f1i I\ _ Rupture des ~luzontH

r a Cycle sporogomque

·:~· ... ... r,:,·.·: • 0 . :f:::!:_: .•

·e

,,. .. --------...- PhBesmpne Oo,,

Fkond1Uo11

Trophm>itt :immatuœ (U1nu1.1) -· \ .!., u,,.

0

Micropmétocyte su,, nag.lle

P.Ovall, P.Mùan»

Figure 1 : Cycle biologique des plasmodies Source : CDC 2002 ( Centre for diseases control), USA

6

Page 17: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

>" Cycle asexué chez l'Homme

Le cycle asexué chez l'Homme comprend deux phases: la phase exo-erythrocytaire et la

phase endo-erythrocytaire .

./ Phase exo-erythrocytaire

L'homme est infecté par la piqûre de l'Anophèles femelle qui injecte avec sa salive, dans

le tissu sous-cutané plusieurs parasites sous forme de sporozoïtes (Fujioka et Aikawa, 1999).

Ces sporozoïtes circulent dans les capillaires sanguins afin d'atteindre les hépatocytes en moins

de 45 minutes (Tchicaya, 2012). Des sporozoïtes de P. vivax et P. ovale pénètrent dans les

hépatocytes et peuvent se transformer en hypnozoïte (parasites dormant). Les schizontes

hépatiques grossissent. L'éclatement du schizonte hépatique libère de nombreux rnérozoïtes

qui pour la plupart s'emboitent dans les capillaires sinusoïdes et passent dans la circulation

sanguine amorçant les premières schizogonies sanguines. Cette phase dure en moyenne huit

jours pour P. vivax, six jours pour P.falciparum, 13 jours pour P. malariae et neuf jours pour

P. ovale (M'Bouyé, 2009) .

./ Phase endo-erythrocytaire

Les mérozoïtes pénètrent dans les hématies et s'y transforment en trophozoïtes. La

multiplication des noyaux dont chacun s'entoure d'une plage cytoplasmique forme un

schizonte mûre ou corps en rosace qui en s'éclatant libère de nouveaux mérozoïtes. Après une

semaine environ, certains mérozoïtes vont se distinguer en commençant le cycle sexué du

parasite, les gamétocytes (M'Bouyé, 2009).

>" Cycle sexué chez l'anophèle

En prenant son repas sanguin sur un paludéen, ]'Anophèles femelle absorbe des

gamétocytes mâle et femelle qui assurent la poursuite du cycle. Dans l'estomac du moustique,

les gamétocytes se transforment en gamètes femelles et mâles. La fécondation du gamète

femelle par le gamète mâle donne un œuf mobile (ookinète) qui traverse la paroi de l'estomac

de !'Anophèles et se fixe au niveau de sa face externe formant J'oocyste dans lequel

s'individualisent les sporozoïtes. Libérés par l'éclatement de l'oocyste, ces derniers gagnent

les glandes salivaires de )'Anophèles qui les réinjecte à l'homme à l'occasion d'une piqûre

(RBM, 2006). Le cycle dit sporogonique dure chez l'insecte de 12 à 30 jours pour P.falciparum

(Mouchet et al., 2004).

7

Page 18: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

1.2.2. Vecteurs du paludisme

•!• Systématique

Les anophèles appartiennent à la systématique suivante :

Règne Animal

Embranchement Arthropodes

Classe Insectes

Sous classe Ptérygotes

Ordre Diptères

Sous ordre Nématocères

Familles Culicidae

Sous famille Anophelinae

Genre Anopheles

•!• Vecteurs du paludisme en Afrique

En Afrique, les principaux vecteurs du paludisme appartiennent au complexe An.

gambiae s.l. et complexe An.funestus. Vu la grande importance du paludisme sur le continent

africain, ce sont sans doute les espèces de moustiques les plus étudiées au monde (Williams et

Pinto, 2012).

~ Complexe Anopheles gambiae

Le complexe comprend sept espèces apparentées qui peuvent être groupées en espèces

d'eau douce: An. gambiae sensu stricto (Giles, 1902), An. arabiensis (Patton, 1905), Anopheles

bwambae (White, 1985) et An. quadriannulatus A et B (Théobald, 1903) et en espèces d'eau

saumâtre: An. me/as (Théobalt, 1903) et An. merus (Doenitz, 1902).

-Anopheles gambiae s.s. et Anopheles arabiensis

An. gambiae s.s. et An. arabiensis sont les principaux vecteurs du paludisme du complexe

et sont largement distribués géographiquement. An. gambiae s.s. est prédominant dans les

zones de savane et de forêt humides tandis que An. arabiensis préfère des environnements plus

arides. Les deux espèces colonisent des gîtes de reproduction temporaires, généralement petits,

peu profonds, ensoleillés et sans végétation. Les deux espèces occupent souvent le même gite

larvaire. An. gambiae s.s. se nourrit principalement sur l'homme (anthropophile). An.

arabiensis est généralement davantage zoophile. Ces espèces présentent cependant

d'importantes différences dans leurs préférences en matière d'hôtes et leur comportement

trophique sur tout le continent africain. A quelques exceptions près, An. gambiae s.s. est

8

Page 19: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

généralement endophage et endophile ; tandis qu 'An. arabiensis montrent une plus grande

variabilité de comportements (Williams et Pinto, 2012).

-Anopheles quadriannulatus A et B

An. quadriannulatus A est strictement zoophile (Danis & Mouchet, 1991 ). Il est donc le

seul membre du complexe An. gambiae à ne pas transmettre le paludisme. Les sites de ponte

sont semblables à ceux des autres espèces d'eau douce du complexe (Williams et Pinto, 2012).

-Anopheles bwambae

An. bwambae est une espèce qui se développe dans l'eau venant des sources

hydrothermales à des températures de 33 à 36°C et présentant un pH légèrement plus élevé que

les sites d'eau douce colonisés par les larves d'An. Gambiae s.s. La distribution d 'An. bwambae

est restreinte à la forêt de Semliki en Ouganda. Cette espèce s'y trouve en permanence et à de

fortes densités dans la forêt où elle pique les hommes principalement à l'extérieur. Bien qu'elle

soit capable de transmettre le paludisme, ce n'est pas un vecteur très majeur du fait de sa

distribution limitée (Williams et Pinto, 2012).

-Anopheles melas et Anopheles merus

An. me/as et An. merus sont deux espèces du complexe adaptées à l'eau saumâtre. Elles

occupent toutes deux des habitats côtiers cernés de palétuviers (lagunes et marécages). Elles

diffèrent cependant dans leur distribution géographique. On trouve An. me/as sur la côte ouest

de l'Afrique tandis qu'An. merus se trouve exclusivement sur La côte Est. Ces deux espèces

sont considérées comme des vecteurs secondaires du paludisme (Williams et Pinto, 2012).

~ Complexe Anopheles funestus

Le complexe An. funestus comprend neuf espèces jumelles étroitement liées. Parmi

celles-ci, seule l'espèce An. funestus s.s., est un vecteur du paludisme dans toute l'Afrique.

Aucun des autres membres du groupe n'est vecteur du paludisme; il s'agit de: An. rivulorum

(en Afrique occidentale et orientale), An. leesoni (en Afrique occidentale et orientale), An.

confusus (en Afrique de l'Est), An. parensis (en Afrique de l'Est), An. vaneedeni (au nord de

l'Afrique du sud), An.fuscivenosus (au Zimbabwe), An. aruni (au Zanzibar) et An. brucei (au

Nigéria). Ces espèces sont principalement zoophiles (Williams et Pinto, 2012).

-Anopheles funestus s.s.

An. funestus s.s. est considéré comme le deuxième vecteur du paludisme en Afrique, après An.

gambiae s.s. Comme An. gambiae s.s., An. funestus s.s. est largement distribuée sur tout le

continent africain au sud du désert du Sahara. An.funestus s.s. se développe généralement dans

des plans d'eau relativement étendus et de nature permanente et semi-permanente munis de

9

Page 20: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

végétation (marécages, mares, bords de lacs). C'est une espèce hautement anthropophile qui

pique surtout à l'intérieur des habitations ( endophage) (WiJliarns et Pinto, 20 l 2).

•!• Cycle biologique des Anophèles

Le cycle de vie des Anophèles comprend deux phases, à savoir une phase aquatique avec

six stades comprenant l'œuf, les larves (quatre stades) et la nymphe puis une phase aérienne

représentée par l'adulte ailé ou imago (Camevale et Robert, 2009) (figure 2).

~ Phase aquatique

Les anophèles pondent leurs œufs à la surface de l'eau. Ces œufs, munis de flotteurs

remplis d'air éclosent généralement des larves de stade un au bout de 24 à 48 heures après la

ponte selon la température (figure 2).

La larve se nourrit de micro-organismes et de matières organiques présentes dans l'eau

où elle se développe. Elle se pose parallèlement à la surface de l'eau pour pouvoir respirer car

elle n'a pas de siphon respiratoire. La larve subit trois mues consécutives au stade deux, trois

et quatre (figure 2).

La larve du stade quatre effectue la nymphose et donne une nymphe mobile qui a l'aspect

d'une virgule et qui ne se nourrit pas. Elle est munie de deux trompettes respiratoires au travers

desquelles elle respire quand elle est à la surface de l'eau. Le stade nymphal dure au moins 48

heures (Mouchet et al., 2004, Williams et Pinto, 2012).

~ Phase aérienne

L'adulte émerge généralement de la nymphe au crépuscule, marque un léger temps de

repos pour laisser son corps durcir et l'accouplement suit peu après l'émergence. En effet, les

mâles forment de grands essaims, généralement vers le crépuscule, et les femelles s'infiltrent

dans les essaims pour s'accoupler. Après l'accouplement, le moustique femelle va à la

recherche de repas de sang pour le développement de ses œufs. Ainsi, chez certaines espèces

un seul repas suffit au développement des œufs. Cependant, chez d'autres deux repas sont

nécessaires au moins pour le développement de la première série d'œufs. Le passage de l'œuf

à l'adulte d'anophèle peut durer de sept jours à 31 °C à 20 jours à 20°C (Williams et Pinto,

2012).

10

Page 21: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Adulte femelle ayant pris un repas de sang

I' ,,,, -,

!

Phase aérienne

Phase aquatique

Nymphe

/ Stades larvaires : L1 L2 L3 L4

~

Larve Figure 2 : Différentes étapes du cycle biologique des Anophèles Source : Williams et Pinto, (2012).

11

Page 22: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

1.3. Lutte contre le paludisme

La lutte contre le paludisme consiste à briser le cycle biologique des parasites du genre

plasmodium. Cette lutte est possible à travers la lutte antiparasitaire et la lutte anti-vectorielle.

1.3.1. Lutte contre les parasites du paludisme Les médicaments sont la base du contrôle du paludisme. L'un des principaux facteurs qui

contribuent à l'augmentation de la morbidité et de la mortalité dues au paludisme est la

résistance généralisée de Plasmodium falciparum aux antipaludiques traditionnels tels que la

chloroquine, la sulfadoxine-pyriméthamine et l'amodiaquine (OMS, 2006). Face à la

pharmaco-résistance du Plasmodium, un nouveau groupe d'antipaludique (les dérivés de

l'artémisinine), en particulier l'artésunate, l'artéméther et la dihydroartémisinine sont de plus

en plus utilisés. Les parasites du paludisme possèdent une grande aptitude à développer une

résistance aux médicaments. Pour éviter cela, l'OMS recommande l'utilisation des

combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine (CTA). De nombreux pays d'Afrique et

d'Asie ont adopté les CTA comme traitement de première ligne (Ouattara, 2009). Cependant,

les CT A restent encore peu accessibles dans certains pays.

En Côte d'Ivoire, le PNLP a recommandé l'utilisation de l'artésunate associé à

l'amodiaquine et l'artémétber associé à la Jumefantrine.

1.3.2. Lutte contre les vecteurs du paludisme

La lutte anti-vectorielle constitue une importante composante de la stratégie mondiale de

lutte contre Je paludisme de l'Organisation Mondiale de la Santé. Elle demeure le moyen le

plus efficace pour prévenir la transmission du paludisme. Elle est basée sur des mesures visant

à réduire le contact homme-vecteurs et à réduire la densité des moustiques au stade infectant

(Williams et Pinto, 2012). Actuellement, la lutte contre les vecteurs du paludisme repose

essentiellement sur l'utilisation de MILDA et des insecticides contre les larves et les adultes

(Tableau I).

En Côte d'Ivoire, les outils de lutte utilisés et répandus pour prévenir la transmission sont

les MILDA. En effet, elles jouent un rôle de barrière en empêchant les moustiques de piquer

les personnes et de les infester avec le parasite.

12

Page 23: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Tableau I. Mesures de lutte contre les vecteurs du paludisme (OMS, 2006)

Pour la protection individuelle et Pour la protection

Méthode Mesure familiale communautaire Réduction du contact Mousciquaires imprégnées Mousciquaires imprégnées homme-moustique d'insecticide, and- d'insecticide,

moustiques, vêtement de zooprophylaxie protection, pose de grillage-moustiquaire dans

Lutte contre les les maisons et autres améliorations intérieures adultes Elimination des Moustiquaires imprégnées

moustiques adultes d'insecticide, Aspersions intra domiciliaires, pulvérisation spatiales, vaporisations à volume extrêmement réduit

Elimination des larves Assainissement péri- Aspersion de larvicides sur

Lucce contre les de moustique domestique les gîtes en eau. irrigation intermlttente, drainage, lutte

larves (gestion biologique des sources larvaires) Réduction des sources Drainage à petite échelle Assainissement de

l'environnement, gestion des eaux, drainage

1

13

Page 24: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

1.4. Insecticides Les insecticides font partie des produits les plus utilisés contre les insectes. Ils ont un

effet excito-répulsif et létal sur les insectes. Les insecticides utilisés en santé publique sont

aussi bien d'origine naturelle que synthétique.

1.4.1. Insecticides d'origine naturelle Les insecticides d'origine naturelle tel que la nicotine, la roténone, les pyréthrines et les

produits pétroliers ont été les premiers insecticides naturels à être utilisés contre les insectes

ravageurs des cultures mais aussi les insectes nuisibles et vecteurs de maladies. Les pyréthrines

extraites du pyrèthre, immobilisent très rapidement les arthropodes par leur effet destructif

(Callec et al., 1985). Aussi, la molécule d'azadirachtine contenue dans les fruits et les feuilles

du neem provoque chez les insectes qui l'absorbent ou subissent son contact, des troubles de la

nutrition et une inhibition du développement qui aboutissent généralement à la mort (Kumar,

1991). Le règne animal fournit également des substances insecticides naturelles. Ainsi, le ver

marin Lumbricone reisheteropoda élabore une molécule appelée néréistoxine qui s'avère un

puissant neurotoxique vis-à-vis des insectes. Son mode d'action est principalement centré sur

l'inhibition de l'acétylcholinestérase et bloque la transmission synaptique au niveau du système

nerveux (Martinez-Torres et al., 1998).

1

1.4.2. Insecticides d'origine synthétique

•!• Pyréthrinoïdes

Avec l'avènement des molécules photostables, la famille des pyréthrinoïdes regroupe

maintenant des insecticides très actifs qui ne présentent aucun effet cumulatif sur

l'environnement, et pratiquement aucune action toxique sur les vertébrés supérieurs. Les plus

connus et les plus puissants de ces composés sont : la perméthrine, la deltaméthrine, la

cyperméthrine, l'alphaméthrine, la lambda-cyhalothrine. Les pyréthrinoïdes immobilisent très

rapidement les arthropodes par leur effet destructif La perméthrine possède un bon effet

répulsif sur les moustiques. Cet effet de répulsion s'ajoute à une action létale, ce qui renforce

l'efficacité de la moustiquaire imprégnée de perméthrine pour la prévention contre les piqures

de moustique (Callec et al., 1985). La K-Othrine utilisée dans cette étude appartient à cette

famille d'insecticide. Sa formule moléculaire est représentée par la figure 3.

14

Page 25: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Br '­ /C=CH Br H

c~ co2 ·~ .. c, -h{"H H"

CN 0

c~

Figure 3 : Formule moléculaire de la K-Othrine cis, (S)-a-cyano- 3-phénoxybenzyle, ( 1 R, 3R)-3(2,2-dibromovinyle )-2,2-diméthyl Cyclopropane carboxylate.

1

15

Page 26: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

•!• Organochlorés

Les insecticides DDT, la dieldrine et l'hexachlorocyclohexane (HCH) ont été les

organochlorés les plus utilisés. Sous forme de concentré émulsionnable, ils agissent en milieu

aquatique, en particulier contre les larves. En poudre mouillable, ils ont une bonne rémanence

spécialement sur les murs. Le DDT fut le premier insecticide ayant provoqué une révolution

dans la lutte anti-vectorielle à cause de sa remarquable stabilité et son coût bas (Martinez­

Torres et al., 1998). Actuellement, ils ont été retirés à cause de sa grande toxicité sur les

organismes non cibles. La dieldrine est très efficace néanmoins plus coûteux que le DDT, et

toxique pour l'homme. Le HCH, deux fois plus toxique et deux fois moins rémanent que le

DDT, n'avait guère de résultats satisfaisants. Les organochlorés agissent sur le système nerveux

aussi bien chez les vertébrés que chez les invertébrés. Ils provoquent chez l'insecte, l'apparition

de tremblement de corps et des appendices. Ensuite, dans un délai plus ou moins long suivant

les espèces, il se produit une paralysie totale (Callec et al., 1985). Il est important d'avoir une

autorisation avant son utilisation vu sa toxicité.

•!• Organophosphorés

L'apparition d'une résistance des vecteurs aux organochlorés a conduit à leur

remplacement par les organophosphorés et des carbamates. Toutefois, ces produits sont plus

coûteux, généralement toxiques pour l'homme, et ils ont fréquemment un effet rémanent plus

court que celui des organochlorés utilisés en santé publique. Parmi quelques centaines de

composés organophosphorés, le malathion est l'insecticide le plus utilisé dans les programmes

de lutte antipaludique. Les organophosphorés provoquent chez le moustique une excitabilité

suivie de tremblement des extrémités et une paralysie entraînant la mort (Callec et al., 1985).

•!• Carbamates Le groupe des carbamates est composé d'un grand nombre de molécules parmi lesquelles

les plus connues et les plus utilisées en santé publique sont le propoxur, le carbonyl, le

bendiocarb et le carbosulfan. Le propoxur est très efficace contre les insectes domestiques.

C'est un bon insecticide en traitement spatial extérieur contre les anophèles. Il est disponible

sous forme de poudre mouillable et de concentré pour émulsion. Tout comme les

organophosphorés, les carbamates sont des inhibiteurs des cholinestérases (Callec et ai., 1985).

16

Page 27: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

1.5. Résistance des vecteurs aux insecticides La résistance aux insecticides résulte de l'interaction de la pression sélective, de la

variabilité génétique (mutation), du flux génétique et du cycle biologique de la population de

moustiques (Williams et Pinto, (2012). Ainsi, pour pouvoir employer efficacement les

insecticides dans la lutte anti-vectorielle, il faut que l'espèce de vecteur ciblée soit

effectivement sensible à ces produits dans les conditions d'utilisation sur le terrain. Les essais

de laboratoire ont permis d'observer couramment des résistances aux insecticides dans de

nombreuses populations de vecteurs partout dans le monde. Les différents mécanismes qui

permettent aux insectes de résister à l'action des insecticides peuvent être regroupés en trois

catégories : la résistance métabolique, la résistance par modification de la cible et la résistance

comportementale (Djogbenou et al., 2009)

La résistance métabolique est le mécanisme le plus commun chez les insectes en général.

Ce mécanisme repose sur les systèmes enzymatiques que tous les insectes possèdent pour

assurer la détoxication naturelle des éléments étrangers. Le second type de mécanisme de

résistance communément trouvé chez les insectes est la modification de la cible de

l'insecticide. Les principales cibles des insecticides sont les récepteurs ou les enzymes du

système nerveux. Les mutations au niveau de la cible impliquent des mécanismes de résistance

croisée pour tous les insecticides agissant sur la même cible (Djogbenou et al., 2009).

La résistance comportementale repose sur une modification du comportement de

l'insecte lui permettant d'éviter un contact avec la molécule d'insecticide. Elle est moins bien

connue que les autres mécanismes de résistance (Djogbenou et al., 2009).

1.6. Quelques caractéristiques indicatrices bioécologiques des vecteurs de la

transmission -Nuisance culicidienne: la nuisance est quantifiée, numériquement par le nombre de piqûres

reçues par homme par nuit. Elle est la principale raison de motivation de l'acceptation et de

l'utilisation des moustiquaires (Doannio et al., 2006).

-Comportement de piqûres: on parlera d'endophagie quand les anophèles femelles piquent

plus à l'intérieur des habitations, et d'exophagie quand elles piquent plus à l'extérieur. Ainsi,

le taux d'endophagie ou d'exophagie est le pourcentage de moustiques vecteurs capturés à

l'intérieur ou l'extérieur des maisons.

17

Page 28: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

-Cycle d'agressivité ou rythme d'agressivité : c'est les différentes périodes ou phases

d'activités de piqûres des vecteurs.

-Comportement alimentaire : c'est le pourcentage des anophèles femelles en fonction de leur

état physiologique (à jeun, gorgée, semi-gravide et gravide).

-Densité au repos : c'est le nombre de femelles récoltées par chambre et par jour.

-Habitudes alimentaires ou préférences trophiques : les vecteurs se nourrissant de préférence

sur l'homme ou les animaux sont dits respectivement anthropophiles ou zoophiles. Ceux qui

s'alimentent indifféremment à la fois sur l'homme et les animaux sont qualifiés d'anthropo­

zoophiles.

-Indice d'anthropophilie : c'est le nombre de repas de sang pris sur un homme par vecteur en 24

heures. Il est toujours inférieur à 1 (Mac Donald, 1957).

-Lieu de repos : les vecteurs endophiles sont ceux qui restent à l'intérieur des habitations après

la prise du repas sanguin, pour la digestion et la maturation des œufs. Ceux qui sortent des

maisons, sont qualifiés d'exophiles. La durée du repos post-repas à l'intérieur des maisons est

exprimée en jour et a pour formule : P = 1 + GIF (OMS, 2003).

G : nombre total de femelles semi-gravides ou gravides

F : nombre de femelles :fraîchement gorgées.

-Bioécologie des formes préimaginales (œuf, larves, nymphe) : Les principaux gîtes larvaires

sont des flaques d'eau pour An. gambiae, des cours d'eau à végétation dressée pour An.funestus,

des rives de rivières et de fleuves pour An. nili (Adja et al., 2006).

-Taux de parturité ou parité (TP) : C'est la proportion(%) des femelles pares (ayant pondu

au moins une fois) rapport au nombre total de femelles d'anophèles disséquées.

-Densité agressive ou taux d'agressivité (DA) : c'est le nombre moyen de moustiques

vecteurs d'une espèce donnée capturés par homme (captureur) et par nuit. Elle est exprimée en

nombre de piqûres par homme par nuit (p/h/n).

-Taux d'infestation ou indice sporozoïtique (ls ou s) : c'est le pourcentage des femelles à

glandes salivaires infestées de Plasmodium par rapport au nombre total de femelles testées.

-Taux d'inoculation entomologique (TIE ou he) : c'est le produit de la densité agressive (DA)

par l'indice sporozoïtique (Js ou s). Il est exprimé en nombre de piqûres infestées par homme

par unité de temps qui peut être l'année (pi/h/a), ou la nuit (pi/h/n). C'est l'indice le plus

suffisamment fiable et simple pour l'étude de la transmission du paludisme (Molineaux et

Gramiccia, 1980).

TIE = DA x s (Mac Donald, 1955; Mac Donald, 1957).

18

Page 29: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

-Taux quotidien de survie (p) : c'est la probabilité journalière de survie dans une population

d'anophèles femelles.

p = (nombre de femelles pares/ nombre total de femelles disséquéesj+"

L : la durée du cycle gonotrophique

L est égale à 2,5 dans la région de Bouaké (Dossou-Yovo et al., 1998).

-Taux de survie pendant un cycle sporogonique, sa formule est : pn

n : durée du cycle sporogonique du Plasmodium chez un anophèle.

n est égale à 10 jours (Dossou et al., 1998c; Robert et Carnevale, 1984).

-Espérance de vie infestante (E.l) : c'est la probabilité du vecteur à atteindre l'âge épidémiologique

dangereux.

E.l = pn/-logp

-Capacité vectoriel (CV) : C'est le taux journalier de contact potentiellement dangereux entre

personnes par l'intervention du vecteur anopbelien. Elle représente l'indice de propagation du

paludisme.

CV= DAxaxp 1-logp (Garett-Jones, J 964).

a= A/ L, a: le nombre de sujets piqués par jour par une femelle d'anophèle,

A : taux d'anthropophilie ; L : durée du cycle gonotrophique.

-Indice de stabilité (/St ou S) : /St= a/slogsp (Mac Donald, 1955).

- Si /St est inférieure à 0,5 : le paludisme est dit instable,

- Si /St est compris entre 0,5 et 2,5 : le paludisme est de stabilité moyenne,

- Si !St est supérieur à 2,5 : le paludisme est considéré comme stable (Mouchet et Camevale,

1991).

1. 7. Présentation générale de la zone d'étude Notre étude a été réalisée entre août et novembre 2016 dans un village de Tiassalé au sud

de la Côte d'Ivoire. Le district de Tiassalé (50°53' latitude nord ; 04°49' longitude ouest), est

en zone sud forestière de Côte d'Ivoire. Tiassalé est distant de la capitale économique Abidjan

de 125 km. Le climat est de type tropical humide caractérisé par 4 saisons : une grande saison

sèche (décembre à mars), une petite saison de pluie (avril à juin), une petite saison sèche (juillet

à août) et une grande saison de pluie (septembre à novembre). La moyenne pluviométrique

annuelle se situe autour de 1739 mm avec une température moyenne annuelle de 26,6 °C.

L'humidité relative annuelle est très élevée, avec une moyenne annuelle de 90 % (station

19

Page 30: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

météorologique de la SODEFOR, Société de développement de la forêt de Tiassalé). La ville

jouxtant le fleuve Bandama est située en bordure de l'axe routier Abidjan-Divo.

Tiassalé possède un basfond aménagé pour la culture du riz depuis 1967 par des riziculteurs

regroupés en coopérative. Le périmètre rizicole couvre une superficie de 35 hectares. Deux

variétés de riz (Bouaké 189 et Wita 9) de 120 jours y sont cultivées (Konan et al., 2009). Les

populations sont alimentées en eau par des puits traditionnels creusés, les forages, les robinets,

et des rivières (Ouattara et al., 2010). Niamanzra est un petit village enclavé et privé

d'électricité avec des maisons construites soit en dures, soit en banco crépi et la toiture couverte

de tôles ondulées. Ce village est entouré d'une rizière où l'on cultive le riz et les maraîchères.

20

Page 31: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

PARTIE II: MATÉRIEL ET MÉTHODES

2.1. Matériel d'échantillonnage

Le matériel est composé de matériel biologique et de matériel de terrain.

2.1.1. Matériel biologique Le matériel biologique est essentiellement composé de moustiques adultes.

2.1.2. Matériel de terrain Le matériel de terrain est composé de différent matériel de capture des moustiques et de

matériel de pulvérisation.

•:• Matériel de capture sur appât humain

Le matériel de capture est composé pour chaque captureur de tubes à hémolyses, d'une

montre pour suivre les horaires de capture, d'une torche électrique, de coton hydrophile, de

sacs de collecte contenant plusieurs sacoches marquées des différentes tranches horaires et

des points de capture (figure 4).

•!• Matériel de capture par aspiration

Pour aspirer les moustiques à l'intérieur de la maison, l'on a besoin d'un appareil

électrique appelé aspirateur prokopact de marque rule et de model 140, d'une baguette servant

de support à l'aspirateur, des boites de capture pour le stockage des moustiques aspirés, d'une

torche pour éclairer la chambre, d'une batterie pour charger l'aspirateur, un stylo noir ou un

Bic feutre de couleur pour noter les informations nécessaires (le numéro du point de capture,

le nom du propriétaire, le nombre de dormeur dans la pièce et le nombre de moustiquaire

imprégnés disponible). Tous ces matériaux sont placés dans le sac saufla baguette (figure 5).

•:• Matériel de capture par Piège fenêtre (PF)

Les Pièges fenêtres étaient constitués d'une tulle de térylène, d'un cadre en fer, de quatre

ficelles, des tubes à hémolyse, de coton, d'un sac contenant des musettes numérotées d'un à

dix aussi bien que les pièges après installation, d'une toile de tissu et des attaches (figure 6).

21

Page 32: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Figure 4 : Matériel de capture sur appât humains

Figure 5 : Matériel pour l'aspiration des moustiques dans leurs lieux de repos

Figure 6 : Piège fenêtre placé à la fenêtre à l'extérieur des chambres à coucher

22

Page 33: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

•!• Matériel de pulvérisation

Le matériel de pulvérisation comprend essentiellement des Equipements de Protection

Individuel (EPI : des gants, une combinaison, une paire de botte, des protèges nez, des protèges

bouche et yeux pour une protection complète du corps humain), de récipient pour le mélange

du produit, des barriques pour réserver de l'eau et un pulvérisateur à pression (figure 7).

2.1.3. Matériel de conservation d 'An. gambiae

Le matériel de conservation d 'An. gambiae est constitué de plusieurs lots de tube

Eppendorf, du gel de silice, de coton hydrophile, de petits sachets blancs et un congélateur

réglé à- 20°C (figure 8).

2.1.4. Matériel d'identification et de dissection

Le matériel d'identification et de dissection est composé de matériel d'identification des

moustiques adultes, de matériel de dissection des ovaires d 'An. gambiae et de détermination

de leur âge physiologique. Il est aussi composé de matériel de détermination du comportement

alimentaire des femelles d'An. gambiae.

•!• Matériel d'identification

Le matériel est constitué d'une loupe binoculaire de type« PA.RALUX, ZEISS», d'une

clé de détermination de Mattingly (1971) et celle de Gillies et De Meillon (1968), et d'une

fiche d'enregistrement des résultats d'identification des moustiques (figure 9).

•!• Matériel de dissection des ovaires d 'An. gambiae et détermination de leur

âge physiologique

Le matériel était constitué d'éther, de lames porte-objets (sur lesquelles sont inscrites le

numéro des anophèles, le point et lieu de capture et les tranches horaires de capture), d'un

portoir, d'un marqueur, d'une loupe binoculaire de type« ZEISS », de deux aiguilles de

dissection, d'eau distillée, d'alcool à 70°, de mouchoirs en papier et de microscope optique de

type« LEICA » (figure 9).

23

Page 34: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Figure 7 : Matériel utilisé pour la pulvérisation des maisons

Figure 8 : Matériel de conservation des spécimens d 'An. gambiae

Figure 9 : Matériel d'identification et de dissection des moustiques capturés

24

Page 35: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

•!• Matériel de détermination du comportement alimentaire des anophèles

femelles vectrices

Le matériel est constitué d'une loupe binoculaire de type« PARALUX » et d'une fiche

de détermination présentant l'aspect de l'abdomen des femelles vectrices (fiche de capture par

aspiration et par piège-fenêtre).

2.2. Méthodes Niamanzra est un village situé dans le district de Tiassalé. Il a été retenu pour mener cette

étude pour son emplacement à proximité des zones de riziculture irriguée. En effet les rizières

irriguées représentent une source de prolifération de l'espèce An. gambiae (Koudou et al.,

2007). Comme dispositif expérimental, le village a été scindé en 4 quartiers appelés clusters.

Chaque cluster comprenait au moins 36 ménages. La taille de la population pourrait être

estimée à 500 habitants (personnes ayant plus de 15 ans). La superficie a été estimée à 3000

mètre carré (3000 m2). Selon la méthode de capture, un certain nombre de maison (point de

capture) ont été choisies de manière aléatoire pour les séances de capture.

2.2.1. Méthode de capture sur appât humain (CAH) Tous les captureurs ont été soumis à un traitement antipaludique. Ils ont également été

vaccinés contre la fièvre jaune. Les captures étaient nocturnes et se sont déroulées en août et

novembre 2016. Les captureurs ont été disposés dans des maisons choisies de façon aléatoire.

Le village a été divisé en 4 parties ( clusters) et 3 points de capture ont été identifiés dans chaque

cluster ( figure 11 ). Les captures se sont déroulées durant 3 nuits successives de 18 heures à 06

heures du matin. Au niveau de chacune de ces maisons, la capture a été réalisée par un captureur

à l'intérieur et à l'extérieur. Les captureurs changeaient de cluster ou de point de capture après

une nuit de capture afin d'éviter tous les biais dans les récoltes. En effet, pour plus d'efficacité

et limiter les biais liés à I'habilité de chaque captureur, une rotation a été faite. Une première

équipe de six personnes a capturé les moustiques de 18 heures à 00 heures sur la surveillance

d'un superviseur, et une seconde équipe de six captureurs de 00 heures à 06 heures du matin

surveillée par un autre superviseur. Ainsi, pour chaque cluster les moustiques ont été capturés

par 12 volontaires, assistés par deux superviseurs. Les captureurs ont été préalablement formés

à la méthode de capture des moustiques. Ainsi, cette technique d'échantillonnage nocturne des

moustiques sur appât humain consistait pour le captureur à s'asseoir dans 1 'obscurité les jambes

dénudées jusqu'aux genoux et à collecter tout moustique venant se poser sur lui dans des tubes

à hémolyse sans se faire piquer. Les tubes à hémolyse contenant les moustiques étaient bouchés

25

Page 36: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

avec du coton hydrophile et étaient conservés individuellement par tranches horaires ( figure

10). Le captureur ne devaient pas fumer de la cigarette, n'y boire de l'alcool, n'y même se

parfumer le corps.

1! !I! • • • • • • • • • • • • ! Maison

D Cluster

Figure 10 : Dispositif expérimental de capture des

moustiques dans les différents clusters

Figure 11 : Capture sur appât humain à Niamanzra village du district de Tiassalé en

2016

26

Page 37: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

2.2.2. Méthodes de capture par aspiration (ASP) Les captures par aspiration intradomiciliaire ont été réalisées dans les quatre clusters du

village. Chaque cluster comprenait dix maisons choisies de façon aléatoire. Les captureurs

aspiraient seulement là où étaient placés les pièges durant trois jours consécutifs. Les

aspirations étaient effectuées très tôt le matin avant l'ouverture des fenêtres. Le captureur dans

la chambre, muni de son aspirateur électrique couplé d'une boite de capture, secouait les

vêtements, et tout autre objet pouvant servir de lieu de cachette aux moustiques. Il possédait

une torche lui permettant d'éclairer toute la pièce de la maison. Le captureur aspirait les

moustiques dans tous les coins de la chambre. A la fin de l'aspiration, le captureur prenait soin

de fermer la boite de capture pour ne pas laisser les moustiques s'échapper avant d'éteindre

l'aspirateur. Ensuite, il notait le numéro de la maison dans laquelle il a aspiré (le numéro du

point de capture) y compris le nombre de dormeurs, le nom du propriétaire de maison et si

possible le nombre de moustiquaires imprégnés disponibles sur la boite de capture (figure 12).

2.2.3. Méthodes de capture par piège fenêtre (PF) Dans chaque cluster, dix maisons ont été choisies de façon aléatoire pour l'installation

des pièges fenêtres. Les pièges ont été placés aux fenêtres des maisons durant trois jours

consécutifs. Pour chaque maison choisie, ne peut être posé qu'un seul piège, de sorte à couvrir

toute la zone d'étude. Placés sur les fenêtres, munies d'une ouverture, les pièges fenêtres

constituent la principale issue de sortie pour les moustiques présents dans la maison. Le

système est conçu de sorte que tous les moustiques qui y entrent ne puissent plus en ressortir.

Les moustiques ont été collectés tous les trois jours tôt le matin dans des pièges. Les pièges

fenêtres et les musettes étaient numérotés d'un à dix. Ainsi, chaque musette correspondait à un

piège. Une séance de formation a été donnée pour la bonne réalisation des captures. En effet,

chaque captureur, muni d'un tube à hémolyse ouvrait le piège, introduisait sa main à l'intérieur

de la cage et posait son tube sur un moustique. Une fois le moustique à l'intérieur du tube, il le

bouchait avec du coton puis le déposait dans la musette correspondant au numéro du piège. Il

procédait de la même manière jusqu'à la fin des captures. Le piège fenêtre était par la suite

refermé. Les musettes ont été rangées par ordre de croissance (figure 13).

27

Page 38: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Figure : 12 Capture par aspiration des moustiques

Figure: 13 Capture par piège-fenêtre à Niamanzra des moustiques

28

Page 39: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

2.2.4. Identification des moustiques capturés La détermination des critères morphologiques s'est faite à partir de la clé de

détermination de Mattingly (1971) pour les Culinae et celle de Gillies et De Meillon (1968)

pour les Anophelinae. Les moustiques capturés sont regroupés en genres et en espèces, à l'aide

de la loupe binoculaire au grossissement 40. L'effectif de chaque espèce a été reporté sur une

fiche de détermination.

2.2.5. Dissection des ovaires des moustiques capturés La détermination de la parturité s'est faite par la dissection des ovaires. Elle a consisté à

extraire les ovaires dans de l'eau distillée, sous une loupe binoculaire au grossissement 40.

Après la dissection, les ovaires ont été séchés à la température ambiante pendant cinq à dix

minutes. L'observation s'est faite au microscope au grossissement 40. La détermination de

l'âge physiologique des femelles de moustiques était fondée sur l'aspect des trachéales selon

les critères de Detinova ( 1963). En effet, les extrémités des trachéales d'une femelle pare (ayant

pondu au moins une fois) sont complètement déroulés tandis que chez la femelle nullipare,

elles sont en pélotes. L'état physiologique des femelles a été reporté par tranche horaire sur

une fiche de dissection. Le taux de parturité (TP) est le pourcentage des vecteurs

potentiellement ou épidémiologiquement prêt à transmettre le paludisme. Il s'exprime en

pourcentage(%) et se détermine selon la formule suivante :

TP = (nombre de femelles pares/ nombre total de femelles à ovaires disséqués) x 100.

2.2.6. Conservation des moustiques disséqués A la fin de la lecture de la parturité, les An. gambiae disséquées nécessitent une

conservation. Cette conservation a consisté à mettre l'espèce An. gambiae dans un tube

Eppendorf contenant déjà deux à trois grains de gel de silice en dessous couvert du coton. Une

fois An. gambiae placée à l'intérieur, le tube était fermé et mis dans un sachet blanc contenant

une fiche de conservation. Sur cette fiche étaient mentionnées ; la date, la localité, le numéro

du cluster, le lieu (intérieur ou extérieur), la tranche horaire, la mention« An. gambiae » et la

parturité.

2.2.7. Taux de possession de moustiquaire imprégnée L'enquête s'est déroulée du 15 au 17 septembre 2016 avec l'aide d'un guide. L'enquête

a été effectuée avec le consentement des ménages. Elle a consisté à recenser des ménages dans

29

Page 40: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Je but d'évaluer le nombre de MILDA dans les différents ménages. En effet, au moins 35

ménages ont été choisis (selon la présence et la disponibilité du chef de famille) dans chaque

cluster. Cette enquête s'est faite parallèlement avec le recensement de la population. Elle a

consisté à soumettre le chef du ménage à un questionnaire selon son consentement. Le

formulaire d'enquête comporte plusieurs parties : les caractéristiques socio-économiques des

populations (profession, niveau d'étude, type d'habitat. .. ), leur niveau de connaissance sur les

moustiques, la présence et l'utilisation des moustiquaires comme moyens de protection contre

les piqûres des moustiques. Cependant, nous nous somme intéressé à la présence des

moustiquaires reçues par chaque ménage. L'enquête a eu lieu bien avant la pulvérisation des

maisons (du 25 au 27 octobre 2016).

2.2.8. Méthode de pulvérisation intradomiciliaire d'insecticide à longue

durée d'action Dans le cadre de lutte contre les moustiques adultes, il est nécessaire de prendre des

mesures de sécurités (le port des vêtements adéquats pour la pulvérisation, recouvrir tous les

aliments et matériels de cuisine, les meubles) avant l'application du produit afin d'éviter toute

contamination. Le taux de dilution était de deux sachets (20 g) de K-Othrine WG 250 pour dix

litres d'eau pour les surfaces non poreuses. Le taux d'application était de quatre litres

d'insecticide dilué pour 200 m2 et le taux nominal de dépôt était de 20 mg/ m2•

La pulvérisation se fait de façon homogène, verticalement, en pulvérisant tous les murs

internes du haut vers le bas et en traitant également la toiture. La pulvérisation à Niarnanzra

s'est effectuée en tenant compte de différents taux de couverture de traitement. Ainsi, le cluster

1 avait bénéficié d'un traitement à 100 % (toutes les maisons ont été traitées). Cependant, le

cluster 2 a été traité à 50 % (50 % des maisons ont été traitées). Concernant le cluster 3, le taux

de couverture de traitement était de 25 % et enfin le cluster 4 était le témoin (aucune maison

n'a été traitée).

2.2.9. Examen de l'abdomen des An. gambiae et la détermination de l'état de

gorge ment L'abdomen des femelles d'An. gambiae a été examiné sous une loupe binoculaire de type

« ZEISS». Elles ont été séparées suivant l'aspect morphologique et la coloration de leur

abdomen ; femelles à jeun, femelles gorgées, femelles semi-gravides et femelles gravides. Le

30

Page 41: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

stade de digestion du sang et de développement des œufs ( stade gonotrophique) déterminent la

coloration et la forme de l'abdomen du moustique:

-les femelles à jeun, présentent un abdomen très plat.

-chez les femelles gorgées, l'abdomen apparait rouge-clair ou sombre à cause du sang

ingéré. Les ovaires occupent une petite place à l'extrémité de l'abdomen. De couleur

blanchâtre, ils occupent deux à trois segments au plus, sur la face ventrale et environ quatre à

cinq segments sur la face dorsale de l'abdomen.

-quant aux femelles semi-gravides, le sang est de couleur sombre presque noire et

occupent trois à quatre segments sur la face ventrale et six à sept segments sur la face dorsale

de l'abdomen dont les ovaires occupent la plus grande partie.

-chez les femelles gravides, le sang est réduit à une petite tache sombre, sur la face

ventrale, les ovaires occupant le reste de l'abdomen.

2.2.10. Traitement des données et analyses statistiques

•!• Traitement de données

Le cycle d'agressivité horaire des vecteurs est déterminé après l'identification des

moustiques par tranche horaire de capture. Ainsi, la période de la nuit où les vecteurs sont les

plus agressifs est connue.

La densité agressive est Je nombre moyen de moustiques par dormeur ou le nombre de

vecteur par unité de temps bien précis dans une localité. Elle permet d'évaluer les risques de

contracter la maladie dans un lieu donné lorsqu'elle est au taux d'infection des vecteurs. Il

s'exprime en piqûre par homme par nuit (p/h/n).

DA= (Nombre de moustiques femelles capturées/ Nombre de dormeurs)

Le Taux de gorgement (TG) correspond au nombre de moustiques gorgés et semi-gravide

sur le nombre total de moustiques collectés. Le Taux de gorgement donne les indications sur

l'efficacité d'un traitement intradomiciliaire ou d'une méthode de lutte contre les vecteurs.

Cependant, il ne donne pas de directions claires sur la transmission du paludisme car l'An.

gambiae peut ne pas achever la digestion de son repas sanguin.

TG= (nombre de moustiques gorgés et semi-gravide/ nombre total de moustiques collectés)

Le comportement de piqûre des vecteurs du paludisme consiste à déterminer les

habitudes trophiques des moustiques sur un hôte à l'intérieur (endophagie) ou à l'extérieur

( exophagie) des habitations :

31

Page 42: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Taux d'exophagie = (Nombre de femelles capturés à l'extérieur des cases/ Nombre total de

femelles capturées) XI 00.

Taux d'endophagie = (Nombre de femelles capturés à l'intérieur des cases/ Nombre total de

femelles capturées) XIOO.

•!• Analyses statistiques

Les données ont été saisies avec Je logiciel Excel 2013 et analysées avec le logiciel

STATA 12. Les données catégoriques (l'état de gorgement) ont été traitées avec le chi2 ou

ficher exact test quand une cellule a une valeur inférieure à 5. Les données quantitatives (les

effectifs de la densité agressive obtenue avant et après le traitement) ont été comparées en

utilisant le test non paramétrique de kruskal wallis suivi d'une comparaison paire par paire par

le test post hoc de bonferoni (les tests sont exécutés grâce au Dunn's test) (Dinno, 2015). Le

test de Wilcoxon man whitney a été utilisé pour comparer les données avant et après traitement

pour chaque cluster.

32

Page 43: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

TROISIEME PARTIE: RÉSULTATS ET DISCUSSION

3.1. Résultats

3.1.1. Taux de possession de moustiquaires imprégnées d'insecticide à

longue durée d'action (MILDA) L'enquête ménage a été réalisée dans 147 ménages. Au total 73,4 % (n = 147) des

ménages possèdent au moins une MILDA correspondant à une moyenne de 2,5 (2, 13-2,87)

MILDA/habitations, contre 26,5 % des ménages exempts de MILDA.

3.1.2. Inventaire de la faune culicidienne récoltée Un total de 3475 moustiques ont été capturés sur appâts humains, par aspiration et par

piège fenêtre au cours de deux séances effectuées en août et septembre 2016. Avant le

traitement, 2271 moustiques ont été récoltés et 1204 moustiques après le traitement. Ces

moustiques se répartissent en quatre genres Anopheles, Aedes, Culex et Mansonia dont 12

espèces avant la pulvérisation et en six genres Anopheles, Aedes, Coquellettidia, Culex,

Eretmapodites et Mansonia dont 11 espèces après la pulvérisation. Les captures révèlent une

prédominance de l'espèce An. gambiae au sein de la faune totale et du genre Anopheles avant

le traitement (72,4 %, n = 2271) et après le traitement (55,9 %, n = 1204) soit un taux de

réduction de 16,5 %.

La proportion du genre Aedes était de 0, 1 % (n = 2) avant la pulvérisation et nulle après

traitement. Cependant, deux autres genres ( Coquellettidia et Eretmapodites) ont été identifiés

après le traitement avec une proportion de 0,1 % (n = 1). Les proportions des genres Culex et Mansonia étaient de 21,8 % (n = 497) et 04,9 % (n

= 112), respectivement, avant le traitement puis de 40,7 % (n = 490) et de 02,5 % (n = 30),

respectivement, après traitement (Tableau Il).

•!• Capture sur appâts humains

La méthode de capture sur appât humain a permis de collecter 1698 moustiques avant le

traitement et 1049 moustiques après le traitement sur l'ensemble des quatre clusters. Les

moustiques récoltés appartenaient à quatre genres Anopheles, Aedes, Culex et Mansonia avant

le traitement et à six genres Anopheles, Aedes, Culex, Coquellettidia, Eretmapodites et

Mansonia après le traitement (Tableau Il) ..

33

Page 44: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Tableau II : Composition spécifique de la faune culicidienne récoltée à Niamanzra avant (août 2016) et après (novembre 2016} traitement d'insecticide

Avant traitement Après traitement CAH ASP PF Total CAH ASP PF Total Genre Espèce Il(%) Il(%) Il(%) Il(%) Il(%) Il(%) Il(%) Il(%)

An. gambiae 1530 (90,05) 42 (33,60) 72 (16,07) 1644 (72,39) 647 (61,67) 8 (23,52) 19 (15,70) 674 (55,98) Anopheles

An. pharoensis 0( 0 0 0 1 (0,09) 0 0 1 (0,08) An. ziemanni 5 (0,29) 0 0 5 (0,22) 0 0 0 0 Ae. aegypti 8 (0,47) 0 2 (0,44) 10 (0,44) 5 (0,47) 1 (2,94) 1 (0,82) 7 (0,58)

Aedes Ae. palpalis 2 (0,11) 0 0 2 (0,08) 0 0 0 0 Ae. vittatus 1 (0,05) 0 0 1 (0,04) 0 0 0 0

Coquellettidia Cq. cristata 0 0 0 0 1 (0,09) 0 0 1 (0,08) Cx. annulions 2 (0,11) 0 0 2 (0,08) 2 (0,19) 0 0 2 (0,15) Cx. nebulosus 8 (0,47) 0 0 8 (0,35) 0 0 0 0

Culex Cx cinereus 12 (0,70) 80 (64,00) 371 (82,81) 463 (20,38) 349 (33,26) 25 (73,52) 101 (83,47) 475 (39,45)

Cx. 19 (1,11) 3 (2,40) 1 (0,22) 23 (1,01) 4 (0,38) 0 0 4 (0,33) quinquefasciatus Cx. tigripes 0 0 1 (0,22) 1 (0,04) 9 (0,85) 0 0 9 (0,74)

Eretmapodites Er. chrysogaster 0 0 0 0 1 (0,09) 0 0 1 (0,08)

Mansonia Ma. africana 105 (6,18) 0 1 (0,22) 106 (4,66) 29 (2,27) 0 0 29 (2,40) Ma. uniformis 6 (0,35) 0 0 6 (0,26) 1 (0,09) 0 0 1 (0,08)

Total - 1698 (100) 125 (100) 448 (100) 2271 (100) 1049 (100) 34 (100) 121 (100) 1204 (100) CAH: capture sur appât humain ASP : aspiration PF: piège-fenêtre n: nombre % : pourcentage

34

Page 45: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Parmi les Anopheles collectées, An. gambiae était dominante avec une proportion de 90,0

% (n = 1530) avant le traitement et de 61,6 % (n = 1049) après le traitement, soit une baisse de

28,7%.

•!• Capture par aspiration intradomiciliaire

L'ensemble des quatre clusters ont réuni 159 moustiques dont 125 ont été collectés avant

et 34 après le traitement. Ces moustiques étaient essentiellement répartis en deux genres

(Anopheles et Culex) avec une prédominance des Culex. Le nombre d'An. gambiae collecté par

aspiration intradomiciliaire avant et après le traitement était 42 et 8 soit 33,6 % et 23,5 %

respectivement avec une réduction de 10, 1 %.

•!• Capture par piège fenêtre

L'ensemble des moustiques récoltés par piège fenêtre était de 569; 448 avant et 121

après le traitement. Deux genres ont été identifiés Anopheles et Culex avec une prédominance

des Culex. La proportion d'An. gambiae obtenue par piège fenêtre était de 16,1 % (n = 448)

avant le traitement et de 15,7 % (n = 121) après le traitement.

3.1.3. Taux d'endophagie et d'exophagie Avant le traitement, 798 et 732 femelles d 'An. gambiae ont été capturées respectivement

à l'extérieur et à l'intérieur des maisons. Les taux moyens d'endophagie et d'exophagie,

respectifs, ont été évalués à 48, l, % et 51,9 % (n = 1530). Après le traitement, 288 et 359

femelles d 'An. gambiae ont été capturées respectivement à l'intérieur et à l'extérieur des

maisons. Les taux moyens d'endophagie et d'exophagie, respectifs, ont été évalués à 47,7 % et

52,2 % (n = 647). Ainsi, les femelles d'An. gambiae se nourrissent aussi bien à l'intérieur qu'à

l'extérieur des maisons (tableau III).

3.1.4. Cycle d'agressivité horaire et densité agressive •!• Cycle d'agressivité horaire

L'agressivité d 'An. gambiae avant le traitement a varié entre 5 et 250 p/h/heure avec un

pic à 02 heure à 03 heure. Elle était élevée de 00 heure à 06 heure.

Après le traitement, l'agressivité d 'An. gambiae a varié entre 10 et 107 p/h/heure avec

un pic de 01 heure à 02 heure. Elle était élevée de 00 heure à 04 heure (figure 14).

35

Page 46: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Tableau m: Variations des taux d'endophagie et d'exophagie des femelles d 'An. gambiae récoltées à Niamanzra

Avant traitement Après traitement

Cluster Intérieur Ten Extérieur Tex Intérieur Ten Extérieur Tex (%} {%} (%} (%)

1 148 47,89 161 52,10 109 49,09 113 50,90

2 210 45,58 254 54,74 91 36,25 160 63,74

3 166 50,92 160 49,07 41 62,12 25 37,87

4 208 48,26 223 51,74 47 43,51 61 56,48

Total 732 798 288 359

Moyenne 48,16 51,91 47,74 52,24

Ten: taux d'endophagie Tex:: taux d'exophagie % : pourcentage

~ ..0 e 0 :z

400

350

300

250

200

150

100 1 1 50 1 0 - • 1 ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~/ ~ ~ ~V ~J ~ ~ ~V ~J ~ ~ ~

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ v v ~ ~ ~ ~ ~ ~ Tranches horaires

•Avant traitement • Après traitement

Figurel4 : Cycle d'agressivité horaire d 'An. gambiae avant et après traitement à Niamanzra

36

Page 47: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

•!• Densité agressive

La densité agressive avant le traitement était estimée à 1,77 p/h/n. dont 1,69 p/h/n à

l'intérieur et 1,84 p/h/n à l'extérieur. Après le traitement la densité était de 0,74 p/h/n. avec

0,66 p/h/n à l'intérieur et 0,82 p/h/n à l'extérieur. Les analyses statistiques ont montré une

différence significative entre la densité agressive moyenne d'An. gambiae obtenue avant Je

traitement (x2 = 22.773, p = 0.0001) et celle obtenue après le traitement (x2 = 34.477, p =

0.0001) (Tableau TV).

3.1.5. Taux de parturité des femelles d'An. gambiae

Les taux moyens de parturité des femelles d'An. gambiae avant et après le traitement

obtenu par la méthode de capture sur appât humain étaient de 96,3 % (n = 636) et de 89,1 % (n

= 429) respectivement (Tableau V).

3.1.6. Etat de gorgement •!• Méthode de capture par aspiration

Au total 153 femelles d'An. gambiae ont été capturées avant le traitement dont deux

étaient à jeun, 67 étaient gorgées et 84 étaient gravides. Tandis qu'après le traitement, ce

nombre a baissé considérablement en passant de 153 à 33. Les femelles d 'An. gambiae gravide

étaient au nombre de 32 et une selle femelle semi-gravide a été capturée. Aucune femelle à

jeun et gorgée n'a été capturée (Tableau VI).

•!• Méthode de capture par piège fenêtre

Avant le traitement, 73 femelles d'An. gambiae ont été récoltées dont 20 étaient à jeun,

30 étaient gorgées, neuf semi-gravides et 14 gravides. En revanche 19 femelles ont été

collectées après le traitement dont 10 semi-gravides et 9 gravides. Aucune femelle à jeun et

gorgée n'a été capturée (Tableau VI).

Pour ces deux méthodes de capture, il y avait une différence significative entre le taux de

gorgement obtenu dans les clusters 1 et 2 avant et après le traitement (Fisher exact< 0,001).

Par contre, au niveau du Cluster 3 et 4, il n'y avait pas de différence significative entre les états

de gorgement avant et après le traitement (Fisher exact= 1,00).

37

Page 48: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Tableau IV : Densité agressive d 'An. gambiae à Niamanzra avant et après pulvérisation

Avant traitement Après traitement

Nombre Densité agressive Nombre Densité agressive

INTERIEUR capturé (p/h/n) capturé (p/h/n)

Cl 148 1,37 (1,04-1,82) 109 1,00 (0,83-1,22)

C2 210 1,94 (1,75-2,53) 91 0,84 (0,96-1,35)

1 C3 166 1,53 (1,11-1,89) 41 0,37 (0,11-0,49)

C4 208 1,92 (1,60-2,38) 47 0,43 (0,30-0,69)

Total 732 - 288

Moyenne - 1,69 (1,37-2,15) - 0,66 (0,55-0,93)

EXTERIEUR

Cl 161 1,49 (1,04-1,82) 113 1,04 (0,83-1,22)

C2 254 2,35 (1,75-2,53) 160 1,48 (0,96-1,35)

C3 160 1,48(1,11-1,89) 25 0,23 (0, 1 1-0,49)

C4 223 2,06 (1,60-2,38) 61 0,56 (0,30-0,69)

Total 798 - 359

Moyenne - 1,84 (1,37-2,15) - 0,82 (0,55-0,93)

() Intervalle de confiance à 95 % C 1 : cluster 1 C 2 : cluster 2 C 3 : cluster 3 C 4 : cluster 4

DA (p/hln): densité agressive (piqure par homme par nuit)

Tableau V: Paturité des femelles d'An. gambiae avant et après traitement Avant traitement Après traitement

Cluster n p Tp(¾) n p Tp¾) 1 251 246 98,00 208 202 97,11

2 158 145 91,77 80 79 98,75

3 114 109 95,61 60 46 76,67

4 113 113 100 81 68 83,95

Total 636 613 - 429 395

Moyenne - - 96,34 - - 89,12 n : nombre disséqués % : pourcentage Tp : Taux de parturité p :pare

38

Page 49: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

••

Tableau VI: Comportement alimentaire d'An. gambiae avant et après traitement

Aspiration Piège fenêtre

A jeun Gorgée Semi- Gravide Total A jeun Gorgée Semi- Gravide Total gravide gravide

Cluster n (%) n (%) n (%) n (%) n (%) Il(%) Il(%) n (%)

1 0 6 (15,78) 0 32 (84,21) 38 15 (60,00) 3 (12,00) 2 (8,00) 5 (20,00) 25

2 1 (2,56) 27 (69,23) 0 11 (28,20) 39 2 (6,66) 24 (80,00) 3 (10,00) 1 (3,33) 30 Avant 3 0 31 (68,88) 0 14 (31,11) 45 1 (9,09) 3 (27,27) 3 (27 ,27) 4 (36,36) 11 traitement

4 1 (3,22) 3 (9,76) 0 27 (87,09) 31 2 (28,57) 0 1 (14,28) 4 (57,14) 7

Total 2 67 0 84 153 20 30 9 14 73

1 0 0 0 0 0 0 0 6 (54,54) 5 (45,45) 11

2 0 0 1 (20,00) 4 (80,00) 5 0 0 4 (57,14) 3 (42,85) 7 Après 3 0 0 0 5 (100) 5 0 0 0 0 0 traitement

4 0 0 0 23 (100) 23 0 0 0 1 (100) 1

Total 0 0 1 32 33 0 0 10 9 19

n: nombre % : pourcentage

39

Page 50: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

3.2. Discussion L'étude conduite à Niamanzra dans le district de Tiassalé, avait pour but d'évaluer

l'impact de la K-Othrine sur les indicateurs bioécologiques de la transmission du paludisme.

Jusqu'à l'hors, les MlLDA ont été l'un des outils les plus efficaces et les plus utilisé dans les

pays où le paludisme est endémique, (Bhatt et al., 2012). L'enquête ménage réalisée, donne un

taux de possession élevé. Malheureusement, cette possession des MILDA n'influence pas la

présence de nombreux moustiques à l'intérieur des habitations. En effet, les MILDA sont

efficace que lorsqu'elles sont normalement utilisées par conséquent elles nécessitent une

utilisation adéquate et une couverture élevée (Koudou et al., 2010). En Côte d'Ivoire, le taux

d'utilisation des MILDA demeure encore faible (30-35%) (PNLP, 2015) comparé au taux

minimum fixé par l'OMS. Ainsi, l'OMS estime que pour obtenir une protection contre les

moustiques avec des MILDA, il faut un taux de couverture de la population d'au moins 80%

(OMS, 2013). Ce faible taux de couverture pourrait s'expliquer par le déplacement de certaines

personnes ayant reçu des MILDA (le transfert de certaines MILDA) vers d'autres localités

surtout les écoliers. Ce résultat est similaire à une étude réalisée à Grand-Bassam en Côte

d'Ivoire par Kouadio (2012). En effet, il a observé qu'après une séance de distribution certaines

personnes ayant reçu les MILDA ont quitté les villages au profit de la ville. Aussi, le faible

taux obtenu à Niamanzra s'expliquerait par le fait que certaines personnes (chefs de ménage)

pensant à la nouvelle distribution de MILDA, nient sa présence dans le ménage. En

conséquence, ce taux de couverture exposerait la population de ladite localité aux piqûres de

moustiques vecteurs des maladies telles que le paludisme.

La faune cuJicidienne capturée par l'ensemble des trois méthodes (capture sur appât

humain, capture par aspiration et par piège fenêtre) montre une grande diversité et une forte

abondance de moustiques adultes à Niamanzra. La richesse spécifique et l'abondance des

moustiques pourrait s'expliquer par l'emplacement, à proximité du village, des zones de

production rizicole. Ce résultat est conforme à une étude réalisée en Côte d'Ivoire par Doannio

et al. (2006). En effet ces zones constituent des gîtes larvaires propices à la pullulation des

moustiques. En outre, l'inventaire de la faune culicidienne a présenté une diversité et une

abondance du genre Anopheles, en particulier une prédominance de l'espèce An. gambiae. Ce

résultat pourrait s'expliquer par le fait que cette espèce se développe plus dans les zones de

riziculture irriguée. Cette observation est similaire aux résultats de Briet et al. (2003), de Dolo

et al. (2004), de Koudou et al. (2007) et de Konan et al. (2009). Selon ces auteurs, la

diversification et la prédominance du genre Anopheles, surtout la prépondérance d 'An. gambiae

40

Page 51: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

est due, à des aménagements agricoles irrigués. En effet, en riziculture irriguée, l'exploitation

interrompue de ces parcelles, ainsi que les chevauchements réguliers des cycles culturaux et de

différents stades phénologiques des plants favorisent une grande disponibilité et une

pérennisation des biotopes propices au développement larvaire de cette espèce (Tchicaya,

2012). La présence du genre Culex ( notamment les Culex cinereus) à N iamanzra se justifierait

par la mauvaise gestion des eaux usées provenant des douches. Cette observation est contraire

aux résultats de Zahouli (2012) qui a observé que la mauvaise gestion de ces eaux entraine la

pullulation des culex (notamment les Culex quinquefacsiatus). La présence du genre Mansonia

serait due à la présence de végétations Aquatiques (Betsi, 2003 ; Tchicaya, 2007). En effet,

d'après ces auteurs, les larves s'accrochent et respirent aux dépens de racines des plantes

aquatiques qui se développent dans les mares et marécages. Le genre Aedes présente une faible

abondance qui s'expliquerait par le fait que les heures nocturnes de capture ne correspondent

pas aux périodes de l'activité majeure des populations de ce genre. Une forte densité et une

grande diversité de Culicidae ont été obtenues par CAH, ASP et PF. En effet, I'utilisation de

plusieurs méthodes constituerait un moyen efficace pour mesurer l'activité de piqûre des

moustiques sur l'homme. La haute performance des CAH pour An. gambiae se traduit par

l'importance de l'attraction olfactive et trophique de cette espèce, de préférence antbropophile

(Dossou-Yovo et al., 1998).

L'état de gorgement obtenu après le traitement par les méthodes de capture par aspiration

et piège fenêtre des femelles d'An. gambiae était semi-gravide et gravide. La proportion des

femelles d'An. gambiae gorgées était nulle. L'absence de femelle d'An. gambiae gorgée après

le traitement résulterait de l'effet destructif de la K-Otbrine appliqué. En d'autre termes, l'effet

destructif de la K-Otbrine protégerait la population contre les piqûres des vecteurs du

paludisme. Nos résultats sont conformes avec ceux de Callec et al. (1985), qui ont montré que

les insecticides appartenant à la famille des pyrétbrinoïdes immobilisent très rapidement les

arthropodes par leur effet destructif.

Les cycles d'agressivité horaire des femelles endophages, exophages, et le rythme global

d'activité de piqûres d 'An. gambiae, ont été caractérisés par un pic au milieu de la nuit au

moment où les populations sont endormies et sont plus exposées. Ce résultat est conforme aux

études réalisées dans la région de Bouake en Côte d'Ivoire par Dossou-Yovo et al. (1999) et

au Nord de la Cote d'Ivoire par Doannio et al. (2002). En effet, le comportement agressif de

cette espèce prouve à quel point elle est inféodée aux odeurs corporelles des hommes.

Les taux moyens de parturité d'An. gambiae étaient très élevés avant et après le

traitement. Les taux de parturité élevés traduiraient le vieillissement des populations

41

Page 52: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

anophéliennes. Ces observations concordent avec les résultats de Y obo (2009) qui a obtenu des

taux de parturité de 75% pour An. gambiae à Bouaké. En effet, les températures comprises

entre 18° Cet 30 ° C0 sont favorables à la longévité des populations d'An. gambiae. En outre,

les fréquences élevées des femelles pares se justifierait également par la proximité des gîtes de

ponte des habitations (Doannio et al., 2006). Par ailleurs, la baisse de la densité d 'An. gambiae

obtenue après le traitement serait due à l'effet de la K-Othrine appliquée. L'effet destructif des

insecticides de la famille des pyréthrinoïdes a été rapporté par Callec et al. (1985). Les résultats

obtenus après le traitement, révèlent que le taux de couverture de traitement des différents

clusters n'influence pas la densité d 'An. gambiae. Autrement dit, la densité d 'An. gambiae

varie indépendamment dans les clusters, peu importe le taux de couverture de traitement

appliqué. Plusieurs raisons expliqueraient ce fait. En effet, le travail des captureurs pourrait

influencer Les résultats obtenus (résultats biaisés par les captureurs). Les clusters étant séparés

par des lignes imaginaires, les espèces pourraient interagir entre les différents clusters. En

outre, l'effet de masse de la K-Othrine traité pourrait avoir un impact sur la densité des vecteurs

dans les autres clusters.

42

Page 53: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

CONCLUSION ET PERSPECTIVES Initiée dans le but d'évaluer l'impact de la K-Othrine sur les vecteurs du paludisme à

Niamanzra, il ressort de cette étude que 26, 5 % des ménages interrogés ne possèdent pas de

MILDA pour leur protection contre les piqûres des moustiques. Les trois méthodes de capture

utilisées ont permis d'identifier une diversité d'espèces de moustiques avec une abondance du

genre Anopheles et en particulier celle de l'espèce An. gambiae principal vecteur du paludisme

en Côte d'ivoire. La baisse de la densité du genre Anopheles observée après le traitement traduit

l'effet destructif de la K-Othrine appliquée. En outre, cet effet de destruction est parallèlement

confirmé par le faible taux de gorgement et la densité agressive après le traitement, permettant

ainsi la protection de la population contre les piqûres des moustiques. L'effet de la K-Othrine

appliqué à l'intérieur des maisons protègerait la population de Niamanzra contre les piqûres

d'Anopheles gambiae.

Cependant, le taux de couverture de pulvérisation n'a aucune influence sur les résultats

obtenus dans les différents clusters.

Au regard des résultats obtenus lors de la présente étude, il est nécessaire de :

-faire d'autres études (taux d'infestation, taux d'inoculation ... ) afin de déterminer le niveau de

transmission du paludisme à Niamanzra;

-étudier les gîtes larvaires potentiels rencontrés autour du village ;

-s'assurer de la disponibilité des MILDA sur toute l'étendue du territoire Ivoirien et

d'intensifier les campagnes de sensibilisation sur l'utilité de l'utilisation des MILDA dans la

lutte contre le paludisme.

-proposer de nouve11es méthodes de surveillance des captureurs afin d'éviter d'éventuels biais

dans les résultats.

43

Page 54: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

REFERENCES BIBLIOGRAPIDQUES

Adja AM., N'Goran K.E., Kengue P., Koudou G.B., Touré M., Koffi E. (2006). Transmission

vectorielle du paludisme en savane arborée à Gansé en Côte d'Ivoire. Med. Trop., 66 (5) : 449-

455.

Anonyme (1992). Association française des professeurs de parasitologie, Malacties parasitaires

et fongiques, 280 p.

Betsi, N.A. (2003). Etude faunistique des Culicidae, quelques aspects éthologiques et rôle

d'Anophelesfunestus (Giles, 1990) dans la transmission du paludisme en milieu rizicole dans

la région forestière Ouest de Côte d'Ivoire. Thèse unique de Doctorat d'Entomologie Médicale,

Université de Cocody, Abidjan, Côte d'ivoire, 156 p.

Bhatt R.M.B., Sharma S.N., Uragayala S.U., Dash P.A. et Raghavendra K. (2012).

Effectiveness and durability oflnterceptor® long-lasting insecticidal nets in a malaria endemic

area of central India. Malaria Journal, 11 : 189.

Briet O.J., Dossou-Yovo J., Akodo, E., van de Giesen N., et Teuscher T.M. (2003). The

relationship between Anopheles gambiae density and rice cultivation in the savannah zone and

forest zone of Cote d'Ivoire. Tropical Medecal and Intemtional Health, 8: 48-439.

Callec J.J., Hue B., et Callec M. (1985). Le neuronne, cible potentiel des insecticides. Insectes­

Insecticides-Santé. Colloque national d'Angers, mode d'action et utilisation des insecticides,

pp 93-108.

Cox-Singh J., Davis T.M.E., Lee K., Sbamsul S.S.G., Matusop A., Ratnam S., Carnevale P. et

Robert V. (2009). Les anophèles Biologie, transmission du Plasmodium et lutte anti vectorielle,

pp 5-21.

Danis M. et Mouchet J. (1991). Paludisme. Université francophone, 239 p.

Datry A. et Nozais J.P. (1998). Parasitologie, mycologie médicale , Anofel association

française des enseignants de parasitologie, 155 p.

Djogbenou L., Labbe P., Chandre F., Pasteur N. et Weill M. (2009). Ace-I duplication in

Anopheles gambiae : a challenge for malaria control. Malaria Journal, 8: 70.

44

Page 55: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Dinno A. (2015). Non parametric pairwise multiple comparisons in independent groups using

Dunn's test. Stata Journal, 15: 292-300.

Doannio J.M., Dossou-Yovo J., Diarrassouba S., Rakotondraibe M.E., Chauvancy G., et

Riviere F. (2006). Cornparison of specific composition and mosquitoes population dynamics

in two villages of the center of Cote-d'Ivoire, with and without irrigated rice growing area.

Bulletin de la Société Pathologie Exotique, 99: 6-204.

Doerig C., Baker D., Billker O., Blackman M.J., Chitnis C., Dhar Kumar S., Heussler V.,

Holder A.A., Kocken C., Krishna S., Langsley G., Lasonder E., Menard R., Meissner M.,

Pradel G., Ranford-Cartwrigbt L., Sbarma A., Sharma P., Tardieux T., Tatu U., et Alano P.

(2009). Signalling in malaria parasites. The MALSIG consortium. Parasite, 16: 169-182.

Dolo G., Briet O.J., Dao A., Traore S.F., Bouare M., Sogoba N., Niare O., Bagayogo M.,

Sangare D., Teuscher T., et Toure Y.T. (2004). Malaria transmission in relation to rice

cultivation in the irrigated Sahel of Mali. Acta Tropica, 89: 147-59.

Dossou-Yovo J., Diarrassouba S., Daonnio J., Darriet F. et Camevale P. (1999). Le cycle

d'agressivité d 'Anapheles gambiae s.s à l'interieur des maisons et la transmission du paludisme

dans la région de Bouaké (Côte d'Ivoire). Intérêt de l'utilisation de la moustiquaire imprégnée.

Bulletin de la Société. Pathplogie. Exotique, 92 (3) : 198-200.

Dossou-Yovo J., Doannio J.M.C. et Diarrassouba S. (1998). Préférences trophiques des

vecteurs du paludisme dans la ville de Bouaké et dans les villages environnants de Côte

d'Ivoire. Bulletin de la Société. Pathologie. Exotique, 91 (3) : 257-258.

Dossou-Yovo J., Ouattara A, Daonnio J.M.C., Diarrassouba S. et Chauvancy G. (1998).

Enquêtes paludiomètres en zone de savane humide de Côte d'Ivoire. Méd. Trop., 58 (l): 51-

56.

Edi C.V.A., Koudou B.G., Bellai L., Adja A.M., Chouaibou M., Banfoh B., Barry J.S., Johnson

D.C.P., Muller P., Dongus S., N'Goran K.E., Ranson H. et Weetman D. (2014). Long-term

trends in Anopheles gambiae insecticide resistance in Côte d'Ivoire. Parasites and Vectors, 1 :

1-1 O.

Fakih C. (2014) Le paludisme en Côte d'Ivoire : état des lieux et stratégies de lutte.

Pharmaceutical sciences. Thèse de doctorat, France, 87 p.

45

1

Page 56: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Figtree M., Lee R., Bain L., Kennedy T., Mackertich S., Urban M., Cheng Q., Hudson B.J.

(2010). Plasmodium knowlesi in human, Indonesian Bomeo. Emergencia Infection Diseases,

16, 672-674.

Fujioka H. et Aikawa M. (1999). The malaria parasite and its life cycle; in Wahlgren M,

Perlmann P (eds): Malaria: Molecular and Clinical Aspects. Horwood, Academic Press, pp 19-

55.

Garret-Jones (1964). The human blood index of malaria vector in relation to epidemiology

assessment. Bull. Org. Mond. Santé, 30: 241-261.

Holstein M. (1949). Guide pratique de l'anophélisme en Afrique Occidentale Française (AOF).

Service général d'hygiène mobile et de prophylaxie. Gouvernement général de l'AOF.

Direction générale de la santé publique de Dakar, 51 p.

Koudou G.B., Koffi A.A., Malone D., Hemingway J. (2011). Efficacy of PermaNet 2.0 and

25 PermaNet 3.0 against insecticide-résistant Anopheles gambiae in experirnental buts in Côte

d'Ivoire. Malaria Journal, 10: 172.

Koudou G. B., Ouattara A. F., Edi A. V. C., Nsanzabana C., Tia E., Tchicaya S.E., Tanner M.,

Bonfoh B., Dagnogo M. et Utzinger J. (2010). Transmission du paludisme en zone de haute

couverture en moustiquaires imprégnées d'insecticide de longue durée, au centre de la Côte

d'Ivoire. Médicine Tropical 70: 479-484.

Koudou B. G, Adja AM, Mattbys B, Doumbia M, Cissé G, Koné M. (2007). Pratiques agricoles

et transmission du paludisme dans deux zones éco-épidémiologiques au centre de la Côte

d'Ivoire. Bulletin Société Pathologie Exotique, 100: 6-124.

Koudou G.B., Adja A.M., Matthys B., Doumbia M., Tanner M. (2007). Pratiques agricoles et

transmission du paludisme dans deux zones éco-épidémiologiques au centre de la Côte

d'Ivoire. Bulletin. Société. Pathologie. Exotique, 100 (2): 124-126.

Koudou B.G. (2005). Etude de la transmission et des aspects parasito-cliniques du paludisme

en relation avec le rendement des paysans en zone d'agriculture vivrière intensive de Zatta et

de Tiémélékro, dans le centre de la Côte d'Ivoire. Thèse de doctorat. Abidjan, Université de

Cocody, 168 p.

46

Page 57: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Konan Y.L., Koné A.B, Doannio J.M.C., Fofana D.et Odehouri-Koudou P. (2009).

Transmission du paludisme à Tiassalékro, village de riziculture irriguée situé en zone sud

forestière de Côte d'Ivoire. Bulletin de la Société Pathologie Exotique, 27 p.

Kumar R. (1991). La lutte contre les insectes ravageurs: la situation de l'agriculture africaine,

310 p.

Mac Donald G. (1957). The epidemiology and control of malaria. Oxf. Univ. Pres., 201 p.

Mac Donald G. (1955). The measurement of malaria. Proc. Roy. Med., 48: 295-301.

Mattingly P.F. (1971). The mosquitoes ofEthiopian Region. London, 184 p.

Martinez-Torres D., Chandre F., Williamson M.S., Darriet F., Berge J.B., Devonshire A.L.,

Guillet P., Pasteur N., et Pauron, D. (1998). Molecular characterization of pyrethroid

knockdown resistance in the major malaria vector Anopheles gambiae s.s. Insect Molecular

Biology, 7: 179-184.

M'Bouyé D. (2009). Epidémiologie de la transmission du paludisme dans trois villages

riverains du fleuve Niger, Mali. Thèse de Médecine, Faculté de Médecine, de Pharmacie et

d'Odonto-Stomatologie de l'Université de Bamako au Mali, 96 p.

McCutchan T.F., Piper R.C, Makler M.T. (2008). Use of malaria rapid diagnostic test to

identify Plasmodium knowlesi infection. Emergencia Infection Diseases, 14: 1750-1752.

Molineaux L. et Grammiccia G. (1980). Le Projet Garki: Recherche sur l'épidémiologie du

paludisme et la lutte antipaludique dans la savane soudanaise de l'Afrique Occidentale, OMS,

(éd.), Génève, 354 p.

Mouchet J., Camevale P., Coosemans M., Julvez J., Manguin S., Richard-Lenoble D., et

Sircoulon, J. (2004). Biodiversité du paludisme dans le monde, 428 p.

Mouchet J.P.C., Coosemans M., Fontenille D., Ravaonjanahary C., Richard A., et Vincent

R. (1993). Typologie du paludisme en Afrique, 3: 220.

Mouchet J. et Camevale P., (1991). Les vecteurs et la transmission. In: paludisme, pp 34-59.

OMS. (2016). Rapport sur le paludisme dans le monde 2015 Résumé, pp 3-29.

47

Page 58: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

OMS. (2013). Rapport sur la santé dans le monde 2013, statistique sanitaire mondiale, 29 p.

OMS. (2006). Paludisme: lutte anti-vectorielle et protection individuelle, 71 p.

OMS. (2006). Lutte anti-vectorielle contre le paludisme et protection personnelle. Série de

rapports techniques de l'Organisation mondiale de la Santé, n° 936, Genève, Suisse, 62 p.

OMS. (2003). Entomologie du paludisme et contrôle des vecteurs. HOICDS/CPEISMT/2002

18 (1): 102 p.

Ouattara F.A. (2012). Moustiquaires imprégnées d'insecticides longue durée et tests

diagnostiques rapides du paludisme : implication dans le contrôle du paludisme au centre de la

Côte d'Ivoire. Thèse de Doctorat, Philosophiae Doctor (Ph.D.) en épidémiologie Université de

Bâle, Suisse, 151 p.

Ouattara M., N'Guéssan N A., Y api A., N'Goran E.K( 2010). Prevalence and Spatial

Distribution of Entamoeba histolytica/dispar and Giardia lamblia among Schoolchildren in

Agboville Area (Côte d'Ivoire). PLoS Neglected Tropical Diseases, 4 (1): 574.

Ouattara F.A. (2009). Etude comparative de la transmission du paludisme dans différentes

zones eco-épidérniologiques au centre de la Côte d'Ivoire. Mémoire de DEA en Entomologie

Médicale et Vétérinaire, Centre d'Entomologie Médicale et Vétérinaire (CEMV), Université

de Bouaké, Côte d'Ivoire, 72 p.

Pages F. (2009). La lutte anti-vectorielle dans les armées une nécessité historique, une

adaptation indispensable. Medecine Tropicale, 69 : 165-172.

Piper R.J., Lebras L.W., Huntcook A., Rouze S., Chiodini P., Makler M. A. (1999). Capture

diagnostic assay for malaria using Plasmodium lactate dehydrogenase (Pldh). Am Jounal

Tropical Medecine Hygiène, 60 : 109-118.

PNLP. (2015). Rapport annuel de lutte contre le paludisme. Programme Nationale de Lutte

contre le Paludisme, Ministère de la santé et de l'hygiène publique, République de Côte

d'Ivoire.

48

Page 59: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

PNLP. (2014). Rapport annuel sur la situation du paludisme. Programme Nationale de Lutte

contre le Paludisme, Ministère de la santé et de l'hygiène publique, République de Côte

d'Ivoire, 149 p.

Rahman H.A., Conway D.J. et Singh B. (2008). Plasmodium knowlesi Malaria in humans is

Widely Distributed and Potentially Life Threatening, 46: 71-165.

RBM. (2006). Coalition contre le paludisme : sortir du silence et vaincre le paludisme, 15 p.

Robert V. et Carnevale P. (1984). Les vecteurs du paludisme en Afrique Sub-sahérienne. Et.

Méd., 2: 79-90.

Rozendaal J.A. (1997). Vector control. Methods for use by individuals and communities

WHO Geneva. World Health Organization, 412 p.

Singh B. Kim sung L. Matusop A., Radharishnan A., Shamsul S.S., Cox-Singh J., Thomas A.

et Conway D.J. (2004). A large focus of naturally acquired Plasmodium knowlesi infection in

human beings, 363, 1017-1024.

Singh B.et Daneshvar C. (2010). Plasmodium knowlesi malaria in Malaysia. Medecal Journal

Malaysia, 65, 224-230.

Swierczynski G. et Gobbo M. (2007). Atlas ofHuman Malaria. Sirmione, Italy: Az

Color s.r.l, 203 p.

Tchicaya E.F.S. (2012). Evaluation de l'efficacité d'insecticides de longue durée sur les

vecteurs du paludisme en milieu semi-naturel au centre de la Côte d'Ivoire. Thèse de doctorat,

Philosophiae Doctor (Ph.D.) en épidémiologie, Université de Bâle, Suisse, 163 p.

Touré Y., Dolo G., Petrarca V., Traoré S.F., Bouaré M., Dao A., Camahan J et Taylor C.E.

(1998). Mark-release- recapture experiments with Anopheles gambiae s.l in Banambani

village, Mali to determine population size and structure. Journal of Medecal Vet

Entomology,12 (1): 74-83.

Williams J. et Pinto J. (2012). Manuel de Formation à l'Entomologie du Paludisme, 86 p.

WHO. (2015). Global report on antimalarial efficacy and drug resistance, 2000-2010. Geneva:

World Health Organization; 2010 (http://whqlibdoc. who.int/publications/2010/

49

Page 60: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

9789241500470_eng.pdf! ua=l, accessed 26November 2015) 27 p.

Yobo M.C. (2009). Facteurs de risques et caractéristiques de la transmission vectorielle du

paludisme en période post crise: cas du quartier Kennedy de Bouaké (Côte d'Ivoire). Mémoire

de DEA d'Entomologie Médicale et Vétérinaire, Université de Bouaké, Côte d'Ivoire, 65 p.

Zahouli Z.J. (2012). Evaluation de la transmission du Plasmodium par Anopheles gambiae s.l.

Giles, 1902 en zones de résistance variable des vecteurs aux pyréthrinoïdes et de rizicultures

irriguées au centre de la Côte d'Ivoire: cas des villages d'Abokro et de Yaokoffikro. Mémoire

de DEA en Entomologie Générale, UFR Bioscience, Université de Cocody, Côte d'Ivoire, 117

p.

50

Page 61: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

ANNEXES

Annexe 1 : Fiche d'identification des espèces de Culidae

FICHE D'IDENTIFICATION DES ESPECES DE CULIDAE Date: / I / / 1 District sauiatire : Localité : 1 N° Clustcr: 1 N° Point de capture:

Nom captureur intérieur: NO: Nom captureur intérieur: No: N° Mission: -- Nom captureur extérieur : NO: Nom caprureur extérieur : No:

Espèces de Culicidae 18-19 19-20 20-21 21-22 22-23 23-24 00-01 01-02 02-03 03-04 04-05 05-06 Total TOTAUX Intérieur Extérieur Intérieur Extérieur Intérieur Extérieur Intérieur Extérieur Intérieur Extérieur Intérieur Extérieur Intérieur Extérieur Intérieur Extérieur Intérieur Extérieur

TOTAUX Observations: _

I

Page 62: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Annexe 2 : Fiche de dissection des ovaires des vecteurs (intérieur)

FICHE DE DISSECTION DES OVAIRES DES VECTEURS Date: / / / / N° Fiche: 1 N° Mission :

District sanitaire: Localité:

Cluster : Point de Capture :

Espèce vectrice :

INTERIEUR Tranche NO Pare Nullipare Tranche NO Pare Nullipare horaire horaire

Total disséqué : Pare: NuUipare: Taux de parturitê : %

II

Page 63: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Annexe 3 : Fiche de dissection des ovaires des vecteurs (extérieur)

FICHE DE DISSECTION DES OVAIRES DES VECTEURS Date: / / / / N°Fiche: \ N° Mission :

District sanitaire: Localité:

Cluster: Point de Capture :

Espèce vectrice :

EXTERIEUR Tranche No Pare Nullipare

Tranche No Pare Nullipare horaire horaire

.

ToµI disséqué : Pare: Nullipare: Taux de parturité : %

Ill

Page 64: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Annexe 4 : Fiche d'identification des espèces capturées par aspiration et piège-fenêtre

Mois .....................•..... Date Nombre de dormeur ...•.....•..•••.••.

Cluster Site Jour Type de capture ...•......•..•..•...

Cluster Mson Net Ndm NO Genre Espèce Etat gor Disq Pare Nulli r mstq 2emeot pare

~· ' .

IV

Page 65: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Annexe 5 : QUESTIONNAIRE DE SUIVI DE LA DURABILITE DES

MOUSTIQUAIRES DANS DES CONDITIONS OPERATIONNELLES

Numéro de l'enquête I __ I

Numéro d'identification de la moustiquaire I __ I __ I __ I __ I (A remplir

par le superviseur)

0.1 Code enquêteur I __ I __ I

0.2 Date Jour/ mois/ année I_I_I / I_I_I / I_I_I_I_I

0.3 Nom du village I I

0.4 Numéro d'identification de la concession I __ I __ I I

0.5 Numéro d'identification du ménage I __ I __ I

A remplir par le superviseur à la fin de la journée

0.6 Code du superviseur I __ I __ I

Commentaires _

V

Page 66: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Je confirme que le questionnaire a été correctement renseigné

Date : I __ I __ I / I __ I __ I / I __ I __ I __ I __ I

Nom ! _

I -----

Signature ! _

___ I

A remplir lors de la saisie des données

Opérateur de saisie des données 1 Opérateur de saisie des données 2

Date Date

I_I_I / I_I_I / I_I_I / I_I_I /

I _I_I_I_ I I _I_I_I_ I

Signature Signature

VI

Page 67: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

Section 1: le voudrais vous poser quelques questions sur votre ménage (Chef de ménage ou adulte> 18 ans)

Q# Questions &

filtres

Catégorie de codage I Réponse ( entrer catégorie de codage)

1.1 Qui répond aux

questions?

1. 0ui

O Non

Parent ou responsable des

utilisateurs de la

moustiquaire I __ I

Autre adulte dans le ménage 1 __ 1

1.2 1 Quel est le niveau 1. ... Aucun 11 __ 1

d'éducation du chef 2 .... Ecole Religieuse de ménage? 3 .... Ecole primaire 1 Autre

4 .... Ecole secondaire

5 .... Supérieur ,_

6 .... Autre, préciser

1.3 1 Y'a-t-il l'électricité 1. ... 0ui 11_1 dans votre ménage? O .... Non

1.4 1 Quel est le principal 1. ... Votre propre 1 -- I

type de toilette toilette avec chasse Autre

utilisé dans votre 1 d'eau

ménage? 12 .... Toilette avec chasse d'eau en

commun

3 .... Votre propre

1 atri ne à fosse 4 .... Latrine à fosse en

commun

5 .... En brousse ou au

champ

6 .... Autre

VII

Page 68: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

1.5 Quel est la !. ... L'eau courante à la I -- I

principale source maison Autre

d'eau à boire du 2 .... Puits protégé dans

ménage? la maison

3 .... Puits non protégé

dans la cour de la

concession

4 .... Puits ouvert dans

la cour de la

concession

5 .... Puits protégé dans

la cour de la

concession

6 .... Puits public non

protégé

7 .... Puits public

protégé

8 .... Robinet dans la

cour

9 .... Citerne mobile

10 ... Eau en bouteille

11. .. Robinet public

12 ... Eau de pluie

13 ... Eau de surface

14 ... Eau de source

15 ... Autre

1.6 Combien de Adultes > 15 ans

personnes ont-elles I __ I __ I

dormi dans le 5-15 ans I __ I __ I

ménage la nuit < 5 ans I __ I __ I

dernière?

VIII

Page 69: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

1.7 Combien de 1_1_1 couchettes ont été

utilisées la nuit

dernière dans votre

ménage?

(les couchettes à l'intérieur et les

places temporaires

sont inclues)

1.8 Combien de 1_1_1 moustiquaires

prêtes à être

utilisées y'a-t-il

dans votre ménage?

(Demandez à savoir

s'il y'a des

moustiquaires en

réserve)

Section 2: Utilisation et manipulation de la moustiquaire

2.1 Avez-vous déjà l. .. Oui l -- I

utilisé cette O ... Non, pourquoi? -

moustiquaire >Fin questionnaire

pour dormir?

2.2 Avez-vous utilisé 1. ... 0ui -> Aller à 2.4 I -- I cette O .... Non

moustiquaire

pour dormir la

nuit dernière?

IX

Page 70: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

1 2.3 Si non, pourquoi 1. ... 0ui A cause de la chaleur

la moustiquaire O .... Non 1 -- 1

n'a pas été N'aime pas l'odeur 1 __ 1

utilisée la nuit Sensation d'être enfermé

dernière? 1 11 __ 1

Pas de paludisme

actuellement 1 -- 1 Pas de moustiques 1 __ 1

La moustiquaire est trop

endommagée ou vieille

1 -- 1

La moustiquaire n'est pas

disponible I __ I

Utilisation d'une autre

moustiquaire 1 __ 1

L'utilisateur ne dort pas

dans le ménage 1 __ 1

1 Autre

1 1 1 11_1 Ne sait pas 1 __ 1

2.4 1 La semaine 1. ... Chaque nuit (7 l1_1

passée, combien nuits)

de fois les 2 .... Plusieurs nuits (5-

moustiquaires 6 nuits)

avaient été 3 .... Quelques nuits (1-

utilisées? 4)

4 .... N'a pas été utilisée

(0 nuits)

9 .... Ne sait pas

1 X

Page 71: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

2.5 Combien de I -- I

personnes ( > 15

ans) ont dormi

sous la

moustiquaire la

nuit dernière?

2.6 Combien I -- I

d'enfants ( 5-15

ans) ont dormi

sous la

moustiquaire la

nuit dernière?

2.7 Combien I -- I

d'enfants ( < 5

ans) ont dormi

sous la

moustiquaire la

nuit dernière?

2.8 Pendant quelles 1. .. Toute l'année I -- I

périodes de 2 .... Seulement en

l'année ces saison de pluie

moustiquaires 3 .... Seulement en

sont-elles saison sèche

utilisées? 9 .... Ne sait pas

2.9 Cette 1. ... Utilisée au champ I -- I moustiquaire a-t- 2 .... Utilisée à la plage Autre

elle été utilisée 3 .... Utilisée en forêt

en dehors de la 4 .... Utilisée au -- maison campement

principale? Si oui, 5 .... Autre, préciser

où?

XI

Page 72: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

6 .... Pas utilisée ailleurs

->Aller à Q. 2.11

9 .... Ne sait pas ->Aller

à Q. 2.11

2.10 Pendant quelle

période de

1. .. Toute l'année

2 .... Seulement

l'année cette I pendant la saison des moustiquaire est pluies

utilisée en dehors 3 .... Seulement

de la maison? pendant la saison

sèche

9 .... Ne sait pas

I __ I

2.11 Cette l. .. Oui

moustiquaire a-t- 1 O ... Non

elle été utilisée

sur les types de

couchettes

suivantes?

Couchette en roseau I __ I

Branches de bambou I __ I

Herbe I __ I

Matelas en mousse I __ I

Cadre de lit en bois (sans

trou) I __ I

Cadre de lit en bois (avec trou) I __ I

Cadre de lit en métal I __ I

Sol ou terre nue I __ I

Autre, préciser I __ I

2.12 Rangez-vous la

moustiquaire

durant la nuit?

l. Oui

O Non

9 Ne sait pas

I __ I

XII

Page 73: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

2.13 La moustiquaire l. ... Oui

a-t-elle été déjà O ...• Non ->Aller à I -- I

lavée? Q.3.1

9 .... Ne sait pas ->Aller

à Q.3.1

2.14 Quelle est la 1. .. 1 semaine I -- I

dernière fois que 2 .... 1 semaine à 1

vous avez lavé la mois

moustiquaire? 3 .... 1-3 mois

4 .... 3-6 mois

5 .... > 6 mois

9 .... Ne sait pas

2.15 Quel type de l .... Aucun I -- I

savon avez-vous 2 .... Savon local

utilisé? 3 .... Détergent en

poudre

4 .... Mix (savon et

détergent)

5 .... Javel

9 .... Ne sait pas

2.16 Combien de 1 .... N'a pas été I -- I

temps la trempée

moustiquaire a-t- 2 .... < 1 h

elle été trempée? 3 ..... > 1 h

9 .... Ne sait pas

2.17 La moustiquaire l. ... Oui I -- I

a-t-elle été lavée O .... Non

énergiquement 9 .... Ne sait pas

ou frottée/battue

contre une

XIII

Page 74: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

surface ( caillou,

avec un bâton)?

2.18 Où la

moustiquaire a t­

elle été séchée?

1. Dehors au soleil

2 Dehors à l'ombre

3 A l'intérieur

9 Ne sait pas

I __ I

Section 3: Conditions de la moustiquaire

3.1 Le mois dernier 1 1. ... 0ui

avez-vous

enregistré

l'apparition de

nouveaux trous

O Non

9 Ne sait pas

I __ I

3.2 Quelles sont les

causes de ces

nouveaux trous?

1. ... 0ui

O ...• Non

Déchiré ou fendu quand

elles ont été accrochées à un objet I __ I

Brûlure I __ I

Causé par un animal I __ I

Enfant I __ I Autre I .I,

préciser

Ne sait pas I __ I

3.3 Comment est la

moustiquaire

trouvée sur place?

(Observer)

!. ... Suspendue sur le

lieu de couchage

2 .... Suspendue grâce à

un noeud

3 .... Suspendue

accrochée

4 .... Visible mais pas

suspendue

5 .... Conservée loin

I __ I

XIV

Page 75: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

3.4 Sur quel type de 1. ... Couchette en I -- I

couchette la roseau Autre

moustiquaire était 2 .... Bambou coupé

suspendue? 3 .... Herbe -- (Observer) 4 .... Matelas en mousse

5 .... Cadre de lit en

bois

(sans trous)

6 .... Cadre de lit en

bois

(avec trous)

7 .... Cadre de lit en

métal

8 .... Aucun

9 .... Autre, préciser

3.5 Où la moustiquaire 1. ... A l'intérieur I -- I

a-t-elle été trouvée? 2 .... A l'extérieur->

(Observer) Aller à Q.3. 9

3.6 Quel est le principal 1. ... Sol ou sable I -- I

type de revêtement 2 .... Bois, paille, Autre

du sol de la bambou

chambre où la 3 .... Ciment (y compris

moustiquaire a été le vinyl)

trouvée? 4 .... Ciment

(Observer) 5 .... Tapis

6 .... Autre, préciser

3.7 De quoi sont 1. ... Brique en terre I __ I __ I

constitués les murs 2 .... en terre avec Autre

de la salle où la cadre en bois (banco)

2 .... en dur --

XV

Page 76: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

moustiquaire a été 3 .... Brindille

trouvée? 4 .... Bois

(Observer) 5 .... Paille

6 .... Bambou

7 .... Tôle ondulée

8 .... Chaux-plâtre

9 .... Pas de mur (utilise

à l'extérieur)

10 ... Autre, préciser

3.8 A partir de quels l. ... Herbe chaume I -- I

matériaux est 2 .... Tôle ondulée Autre

fabriqué le toit ou le 3 .... Dur

plafond de la 4 .... Tapis en roseau -- chambre où a été 5 .... Bois

trouvée la 6 .... Carreaux

moustiquaire? 7 .... Autre, préciser

(Observer)

3.9 Utilisez-vous du feu l. ... Oui Feu de bois I -- I

pour préparer, O .... Non Feu de charbon de bois

chauffer ou éclairer I -- I

le lieu où se trouve Cire de bougie I __ I

la moustiquaire? Lampe à huile avec verre I -- I

Lampe à huile sans verre I -- I

Autre, préciser I __ I

--

XVI

Page 77: NUM6 UNIVERSITE NANGUI 140318 092005 1

3.10 1 Quel genre de trous 11. ... 0ui

sont observés? O .... Non

Déchirure horizontale en

bas I __ I

Trous au point d'accrochage I __ I

Couture ouverte I __ I

Trous causés par brûlure I __ I

Trous causés par les

rongeurs I __ I

Toute la section manquante I __ I

3.11 j Nombre de trous de

taille 1, plus petit

qu'un pouce (0.5-2

cm)

Toit I __ I __ I

Supérieur I __ I __ I

Inférieur I __ I __ I

Couture I __ I __ I

3.12 j Nombre de trous de

taille 2, plus gros

qu'un doigt et plus

petit qu'un poing

(2-10 cm)

Toit I __ I __ I

SupérieurI __ I __ I

Inférieur I __ I __ I

Couture I __ I __ I

3.13 j Nombre de trous de

taille 3, plus gros

qu'un poing et plus

petit qu'une tête

(10-25 cm)

Toit I __ I __ I

SupérieurI __ I __ I

Inférieur I __ I __ I

Couture I __ I __ I

3.14 j Nombre de trous de

taille 4 plus grande

qu'une tête (> 25

cm)

Toit I __ I __ I

Supérieur I __ I __ I

Inférieur I __ I __ I

Couture I __ I __ I

3.15 1 Nombre de trous réparés

Cousus I __ I __ I Noués I __ I __ I Rapiécés I I I

XVII