Nubians Nr 1

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Magazine de la culture et de la diaspora africaine

Transcript of Nubians Nr 1

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LE MAGAZINE DU MARIAGE AFRO-EUROPEEN

BIENTOT DISPONIBLE 0486 24 37 643€

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EditoQUAND NOUS SERONS UNIS…

Pour quiconque qui prend le temps de s’arêter un instant pour regarder l’évolu-tion du monde depuis plusieurs décen-nies , force est de constater que l’ Afri-

que, en particulier l’Afrique subsaharienne manque indubitablement au grand banquet des continents; banquet au cours duquel les Hommes discutent des voies et moyens pour atteindre des objectifs sur les plans sociaux, culturels, économiques, spirituels, et j’en pas-se.

L’absence du berceau de l’humanité à ce festin est tellement criarde que l’on ne s’en étonne même plus. C’est normal… c’est logique… c’est comme cela depuis la nuit des temps…entend on ci et là. Ces petites exclamations apparemment anodines, deviennent assassines à la longue, surtout lorsqu’elles sont relayées par certains africains eux-mêmes.

Comme je viens de le dire, l’on fi nit par s’y habituer : les grands sommets, le G 8, le G 20… sans l’Afrique ? Quoi de plus normal, voire même de plus naturel…Quelque chose de bien peut-il venir de ce continent ravagé par les guerres, les mala-dies, la famine ?…

Même la crise économique actuelle n’a pas pu permettre à l’Afrique d’être invitée aux dif-férents meetings organisés de toute urgence dans les pays capitalistes, dans le but de trou-ver des moyens pour aider le Titanic mondial à sortir de ce marasme économique provoqué par un iceberg fi nancier dont un bout de la face visible porte le nom de Bernard Madoff.

Comme nous l’avons donc tous constaté, l’image de l’Homme noir est tellement « noir-cie » qu’il devient impératif de la « blanchir » afi n que les générations d’enfants de l’Afri-que aient un nouveau regard sur leur héri-tage culturel, et ne vivent plus avec la pen-sée obsessionnelle que la solution à tous les

problèmes se trouve partout ailleurs , sauf en Afrique. De même pour les enfants de la dias-pora africaine souvent désarçonnés à cause de leur position assise à califourchon entre l’Afrique et l’Europe, la prise de conscience et la connaissance de leurs racines, les aide-raient probablement à se sentir mieux et à s’intégrer facilement dans le pays hôte, leur pays de naissance ou d’adoption, et leur per-mettraient d’ apporter au même titre que tous les autres habitants, leur contribution à la construction de ce magnifi que édifi ce qu’est l’immense culture universelle.

Bien entendu tout ceci n’est possible que si la diaspora africaine dans son ensemble prend conscience de sa valeur et du rôle qu’elle a à jouer dans le pays hôte.Chaque membre de la diaspora est un am-bassadeur de l’Afrique auprès de son voisin, auprès de la société toute entière.

L’objectif de NUBIAN’S magazine est donc d’être cette agora où toute la diaspora, et tous les amis de l’Afrique quelque soient leurs origines peuvent s’exprimer, échanger des idées et partager des expériences dans le but de faciliter l’intégration sociale, culturelle et économique, ainsi que l’ouverture vers autrui, et la participation à l’écriture de l’histoire quo-tidienne des pays hôtes.

Chaque numéro de notre mensuel compor-tera un cahier dans lequel sera présentée la carte postale d’un pays africain, ainsi que l’actualité et les activités de quelques mem-bres de sa diaspora, évoluant dans des disci-plines diverses.Pour le lancement de Nubian’s magazine, nous avons choisi de mettre à l’honneur: le BURUNDI, le coeur de l’Afrique, le pays de l’éternel Printemps.

Bonne lecture ! Roger L. Ndéma KinguéRédacteur en chef

MOTIVATIONNUBIAN’S est un magazine indépendant dont l’objectif principal est d’offrir à la diaspora africaine un espace d’expression et d’échange afi n de faciliter son intégration dans les pays hôtes de l’Union Européenne en général, et en particulier la Belgique. Pour atteindre cet objectif, nous avons besoin de votre soutien tant moral que fi nancier.Pour tous vos dons : 000-3256681-03 Avec la mention : mention « Nubians Aide »

P.S : 1) NUBIAN’S magazine ne bénéfi cie d’aucun subside ni d’aucune aide des autorités des pays que nous mettons à l’honneur (tous les pays d’Afrique y seront présentés au fi l des parutions).2) L’équipe de NUBIAN’S magazine remercie toutes les personnes qui ont participé à la réalisation de la rubrique : « Pays à l’honneur », en fournissant des photos, des articles, des documents ou autres informations qui ont aidé à l’enrichissement de ce cahier.Contact: [email protected]

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Notre couverture

Deux Participan-tes du concours « Miss Burundi »

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MAGAZINEEDITO

ASSOCIATIONSObservatoire BA YAYA

PORTRAITSJEAN CLAUDE MAGENGEJOHN CHRIS DENIS MBONIMPA

PAYS A L’HONNEURBurundi cœur d’Afrique Pays du Printemps Eternel Entretien avec JANVIER NAHIMANA

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ECONOMIEEt si on essayait… les tontines? Les 10 commandements de l’apprenti bricoleur Récession : à quelque chose malheur est bon

SANTELe Cholestérol, Quand l’homme abuse de graisse animale

FAMILLELe rôle de la fi gure paternelle dans les familles de la dias pora africaineEntretien avec Oscar KOMBILA, Président deRaphia synergie

CLIN D’ŒIL Mort d’un immortel, Hommage à Michael Jackson

ZoomTiken Jah Fakoly, la star au service des opprimés

Variation sur le même thèmeNoir c’est noir, y’a-t-il un espoir?

JEUNES TALENTS Prezy-H

ENTREPRISESC’est quoi un syndicat ?

Dossier: Qu’est ce qui ne tourne pas rond?De plus en plus de malades mentaux Fermeture de l’espace Matongé

NUBIAN’S MAGAZINE

Editeur responsable : CONGOKULTURE ASBL

Adresse : Bld Léopold II 99, 1080 Bruxelles

BelgiqueNr Enreprise: 884513207

000-3256681-03

Pour plus d’informations :[email protected]

REDACTIONDirecteur de la publication et rédacteur en chef Roger L. NDEMA [email protected] Directeur de création : Alain [email protected]

Directeur de marketing : Olivier [email protected]

Ont collaboré à ce numéro:

Deborah NKULU, Dada KITOKO, Rebecca, Justin KANDANDA, Georges ALVES, Cornelis NLANDU, Willy IKOLO KUMU, Thierry VAN PEVENAGE, Olivier KAYOMO, Carly KANYINDA, Simon MINLEND, Hallain PALUKU, Lina RACINE, Francis OCLOO

Layout: Alain Ekenge Impression www.pixios.com

10.000 exemplaires

Merci à tous ceux qui ont, de près ou de loin participé à la création de ce magazine.

NUBIAN’S est un magazine gratuit à parution mensuelle.Numéro 1 : juillet-août 2009

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ANNONCESEXPRIMEZ – VOUS !VOUS AIMEZ L’AFRIQUE! Vous êtes créatifs, vous aimez écrire et (ou) avez des talents dans quelque domaine que ce soit! Bref, vous êtes intéressé à faire partie de la caravane NUBIAN’S…Manifestez–vous en envoyant votre curriculum vitae et une lettre de motivation à: [email protected]

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Pour éviter les ruptures de stocks dans les points de distribution et être certain de recevoir votre magazine à domicile, vous pouvez vous abonner en nous envoyant vos coordonnées à l’adresse suivante : ([email protected])Et en versant la somme de : 30 €/ AN (de frais de port pour 11 numéros) sur le compte 000-3256681-03 avec la mention « Abonnement Nubians »

VOS COORDONNEES :Nom, Prénom, Adresse,Code postal, Ville, Pays, Téléphone, E-mail

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Ba YaYa est le fruit d’une prise de conscience collective des parents subsahariens face au mal être des jeunes issus de l’immigration. C’est aux lendemains du meurtre du jeune Patrick dans le quartier Matonge-Ixelles, en 2002 que cette organisation voit le jour. Conscients que la violence des adolescents n’est qu’une conséquence du désœuvrement identitaire de cette génération en proie à l’acculturation, Ba YaYa asbl mise sur la prévention, la médiation et le cas échéant, ses opérateurs qualifiés œuvrent à la limitation de risques.

Régulièrement, les rubriques faits-divers de nos quotidiens nous rapportent le récit des rixes entre jeunes, et il n’est pas rare que des blessés soient admis aux soins intensifs. Les deuils s’enchaînent et les parents se questionnent : pour-quoi les groupes de jeunes sont-ils monolithiques ? Pourquoi les bourreaux et les victimes sont-ils systématiquement d’ori-gine subsaharienne ?

Ces questionnements ont amorcé une émulation réflexive au sein de l’association en vue d’éclairer les pouvoirs com-munaux, régionaux et fédéraux chargés de la prévention, de l’immigration, de la cohésion sociale, de la sécurité pu-blique ainsi que des politiques des grandes villes.Après avoir réfuté l’idée que ces jeunes seraient des en-fants soldats ‘habitués à la violence’, Ngyess Lazalo Ndoma (coordinateur des projets) avance une première analyse portant sur la dénomination « Bandes urbaines ». Selon lui, le but premier d’une bande est de commettre des actes délictueux. Pourtant, les groupes de jeunes qui nous occu-pent se créent sans qu’il y ait concertation préalable, c’est plutôt le constat d’une condition analogue d’exclusion et de recherche identitaire qui les attirent vers cette nouvelle famille urbaine. Dans son ‘tableau de diagnostic BU’ qui re-prend les items suivants: (1) objet de constitution du groupe, (2) recrutement selon spécialités, (3) parrainage et hiérar-chisation, (4) territorialité et (5) visibilité, Ngyess Lazalo Ndo-ma explique pourquoi ces groupes de jeunes ne peuvent être qualifiés de Bandes.

La seconde analyse - qui répond au questionnement sur le monolithisme des groupes de jeunes et, surtout, sur la violence intracommunautaire - nous est explicitée par Mi-reille ROBERT en charge des programmes socioéducatifs à Ba YaYa asbl. Selon elle, c’est la frustration et les non-dits liés d’une part aux pays d’origine: esclavage, colonisation, dette du tiers monde, etc. Et d’autre, plus proches de nous, la discrimination, les sans papiers, etc. qui amène les jeunes à ce repli communautaire et à une solidarité négative, puis-que criminelle.

L’histoire de l’Afrique n’est pas faite que de défaites. Mal-heureusement, les jeunes afro-européens impliqués dans ces groupes délinquants ne connaissent que l’histoire racontée par les vainqueurs. A ce propos, Mme ROBERT pense, par exemple que les paragraphes sur le Roi Bâtisseur devraient être réécrits à la lumière des réalités que nous connaissons sur l’exploitation du Congo. Par ailleurs, les parents ne racontent pas leur histoire car elle est parfois empreinte d’humiliation, également, ils ne trans-

OBSERVATOIRE BA YAYA asbl

(Entretien avec Mireille ROBERT et Ngyess Lazalo Ndoma )

Lauréat du prix MOJA 2006Lauréat du prix Talents d’Ebène 2008

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mettent pas assez leur culture. Ce dernier point est certainement lié à une aliénation culturelle qui a pour conséquence la dévalo-risation des cultures d’origine dès le temps de l’évangélisation coloniale.A ce propos, James Marcia (psychologue du développement) écrit que la recherche de l’identité ethnique»(…) est déclenchée par certaines expériences qui font ressortir l’appar-tenance ethnique: par exemple l’expression de préjugés raciaux ostensibles (…)»1. Ajouté à cela l’incompréhension culturelle entre les jeunes et leurs aînés, les ingrédients sont réu-nis pour que la formation de leur identité soit négative parce qu’elle se fait en réaction au rejet subit des deux côtés.L’instabilité de cette composition identitaire est évidente, en effet, «la dévalorisation de l’image de soi, de même que l’identité né-gative, est une souffrance. Ce sentiment est d’autant plus pénible qu’il est durable. Par conséquent, l’individu développe les méca-nismes de défense, ou même des séquences de comportements (...), pour diminuer ou évi-ter cette souffrance»2.Ceci explique – quoique partiellement- les raisons de la composition mono ethnique des groupes. Mais plus encore, cela explique

aussi la violence intracommunautaire. Mireille ROBERT avance la thèse de ‘l’automutilation communautaire’ : le mal être des jeunes peut les pousser au suicide, cependant le taux de suicide chez les jeunes d’origine africaine ne semble pas anormalement élevé par apport au reste de la population juvénile. C’est donc un suicide par procuration. En pointant son arme sur son alter égo (autre moi en latin), c’est à dire un jeune qui lui ressemble et qui vit les mêmes réalités que lui, le jeune se poi-gnarde lui même.Cette situation résulte d’un défi cit d’estime de soi latent qui, outre la violence, se traduit par un désengagement des domaines d’activités jugés menaçants pour l’estime de soi (longues études, postuler à des postes de gestion, etc.) et un sur-engagement dans des domaines ou « les blacks » sont réputés êtres performants (sport, musique, gangsters,etc.).La problématique nécessite un travail systé-mique avec le jeune, sa famille, l’institution scolaire, les instances judiciaires et son grou-pe d’amis; c’est le pari des Ba YaYa qui en partenariat avec les communes, tente de ré-pondre aux besoins en termes de formation identitaire et de travail sur l’estime de soi via des projets socio éducatifs.

Dénomination de l’association: Ob-servatoire Ba YaYa asbl. YaYa signifi e les aînés en lingala (langue parlée au Congo-Kinsha-sa).Mission: Lutte contre la délinquan-ce par l’éducation permanente avec pour intentionnalité éduca-tive le développement personnel et la transformation sociale.Type de d’activité: assemblées de parents africains, midi pour la jeu-

nesse (concertations politiques en matière de prévention et de cohé-sion sociale), Encadrement Systé-mique et Tutorat pour Adolescents (aide scolaire pour les 12 – 18 ans), activités sportives et artistique pour les jeunes de 14 à 24 ans, etc.Structure organisationnelle : As-semblée générale composée de tous les membres (30 membres), le conseil d’administration et l’équipe éducative (7 membres).

Localisation des actions: Ixelles, Bruxelles, St Josse.Contacts: Chaussée de Lou-vain, 1000 Bruxelles – 02 733 44 59, 0472 804 285 –[email protected], www.guide-social.be/observatoire-bayaya/1. BEE H. et BOYD D., «Psychologie du développement, les âges de la vie», BEE H. et BOYD D., édit. DeBoeck Université 2003, p 276.2. Malewska-Peyre H. «Santé mentale au Québec - L’iden-tité négative chez les jeunes immigrés», vol 18, N°1,1993, http://id.erudit.org/iderudit/032250ar, p 115

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Comment pouvez-vous définir votre structure ?Raffia Synergies a.s.b.l a été créée le 11 dé-cembre 2004 par des personnes partageant la conviction qu’une nouvelle approche du développement des pays du Sud et du « vivre ensemble » en Europe est à la fois possible et nécessaire. Pouvez –vous nous expliquer comment ?Possible d’abord, parce que des populations minoritaires sont devenues progressivement « visibles » sur le plan social et politique, pen-dant les dix dernières années. Cette visibilité a permis de faire en sorte que de nombreux membres des communautés dites allochtones deviennent des acteurs de plus en plus importants de notre nouvelle so-ciété européenne. La communauté d’origine africaine a participé à ce mouvement de dé-cloisonnement social. Nécessaire ensuite, parce que la création des conditions d’une vie commune toujours plus conviviale et propice à la paix sociale consti-tue un impératif incontournable.

Quels sont les objectifs de votre association ?Pour la mise en oeuvre de cette ambition, no-tre organisation s’est fixée les objectifs suivants: - initier, gérer et/ou soutenir toute activité fa-vorisant la solidarité et le bien-être des indivi-dus et des collectivités; - concevoir et/ou mettre en oeuvre toute ac-tion socio-économique et culturelle visant à promouvoir la coopération euro-africaine, no-tamment entre la Belgique et l’Afrique; Notre but est donc de participer, modestement, au renforcement des liens sociaux en Belgique et à celui de la solidarité euro-africaine.

Pourquoi le raphia ?Pour représenter cette volonté, nous avons choisi le raphia comme symbole. Fibre du palmier raphia, elle représente la solidité, la rencontre et le brassage des cultures. Le raphia, qui sert à des tissages divers, repré-sente à nos yeux la force de la solidarité : nous souhaitons contribuer, avec d’autres, à « tisser de nouvelles solidarités ».

« De nouvelles solidarités. »Les Africains de Belgique sont de plus en plus qualifiés, à tort ou à raison, de Communauté émergente. Ce nouveau statut est essentiel-lement dû au nombre de plus en plus élevé de naturalisations de négro-Africains, à leur meilleur accès à l’emploi et leur visibilité po-litique naissante. Ce n’est là, malheureuse-ment, que l’arbre qui cache la forêt.

Il convient en effet de rester attentif aux dis-criminations diverses auxquelles sont confron-tées les noirs de Belgique, comme de nom-breux autres belges issus de l’immigration: décrochage scolaire et délinquance juvénile inquiétants, chômage endémiques ; mais également un faible niveau d’organisation…

A côté de ces problèmes spécifiques aux Afri-cains de Belgique, il existe de nombreux pro-blèmes transversaux, qui touchent tout les ci-toyens belges sans distinction d’origine. C’est d’abord le cas du Chômage qui n’existe pas seulement pour les immigrés, il est depuis plu-sieurs années un véritable défi pour l’écono-mie européenne toute entière.Il en est de même pour le problème de la pauvreté qui continue à gagner du terrain et met en péril le modèle social européen et pourrait compromettre les politiques en fa-veur des pays pauvres de l’hémisphère sud. Car, « comment peut-on consacrer des som-mes si importantes à aider des populations lointaines, alors que des citoyens européens connaissent de grandes difficultés » se de-mandent de nombreux citoyens.

Tous ces nouveaux défis auxquels est confron-tée la société belge et européenne en ce début de 21e siècle appellent à la mise en œuvre de Nouvelles solidarités qui transcen-dent les communautarismes étroit et refusent les ghettos.Notre association, Raffia Synergies a.s.b.l, a inscrit dans ses objectifs à la fois des actions de partenariat pour le développement de l’Afrique subsaharienne, en contribuant à po-sitionner les Africains de Belgique intéressés par ce secteur, comme acteurs performants du développement de l’Afrique et, en même temps, positionner les Africains de Belgique comme citoyens actifs dans leur nouveau pays, solidaire de tous leurs compatriotes, de tous les défis qui se pose et se poseront à ce pays qui est le nôtre.

Tout cela suppose que chacun se dépasse et aille à la rencontre des autres citoyens de ce pays, au nom d’un meilleur bien-être collec-tif.

Raffia Synergies a.s.b.l * Avenue Louise, 306 • 1050 Bruxelles, Belgique Tél. ++32 (0)2 626 08 77 • Fax ++32 (0)2 647 65 93 Mobile ++32 (0)476 87 35 42 Banque: 068-2419207-54 • www.raffiasyn.org * [email protected]

LA REDACTION

Raffia Synergies(Entretien avec Oscar KOMBILA, président de Raphia synergie)

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Quel est le sens que vous donnez à la célébration de ce 47 ème anniversaire de l’indépendan-ce du Burundi le 04 juillet 2009, date à la quelle se tiendra une grande soirée culturelle intitulée «Burundi cœur d’Afrique» ?

Comme vous le savez, la com-mémoration de l’indépendan-ce nationale est un événement important dans la vie d’un pays. Cette année, pour la troisième année consécutive, les cérémo-nies se dérouleront au Palais de Bozar de Bruxelles, cette fois-ci dans la plus grande salle. Nous voulons créer un événement ex-ceptionnel. C’est pourquoi nous avons évité le schéma diploma-tique classique pour ce genre de commémoration. D’abord nous avons choisi un thème qui ne laisse personne indifférent « Burundi cœur d’Afri-que au cœur de l’Europe ». C’est une coïncidence fortuite, mais le Burundi a la forme d’un cœur. Par sa position géogra-phique, le Burundi est situé au cœur de l’Afrique, sur les bords du prestigieux lac Tanganyika qui le relie à l’Afrique australe. Bruxelles est à la fois la capita-le de la Belgique, notre princi-pal partenaire bilatéral, et de l’Europe, l’Union européenne étant notre principal partenaire du développement au niveau multilatéral. Notre thème fédère tous ces intérêts.Ensuite nous voulons créer un événement éminemment ras-sembleur. A ce sujet, la culture constitue un important créneau. Le public aura l’occasion d’ap-précier notre richesse culturelle, en découvrant les talents artis-tiques de notre diaspora. C’est pourquoi nous avons choisi d’or-ganiser la fête en week-end, autrement cette commémora-tion intervient le 1er juillet.Enfin nous voulons assurer une grande visibilité de notre pays, et avons organisé pour cela une grande campagne publicitaire.

Pouvez-vous donner deux ou trois bonnes raisons qui devraient susciter chez des touristes poten-

tiels d’Europe et d’ailleurs l’envie de visiter le Burundi et peut-être aussi d’y travailler? Richesses touristiquesLe Burundi a une nature mer-veilleuse, au printemps perpé-tuel. C’est un pays de collines on-dulées et toujours verdoyantes, serpentées de nombreux cours d’eau et rivières. On le compare à la Suisse. C’est un pays de lé-gendes qui a attiré de célèbres explorateurs au 19ème siècle, comme Stanley et Livingstone. Parmi les grandes merveilles, nous pouvons citer :- le lac Tanganyika avec ses plages, ses hippopotames, son poisson unique au monde. Et les « lacs aux oiseaux » au Nord-la source la plus méridionale du Nil matérialisée par une py-ramide- des réserves naturelles avec une faune variée- le meilleur thé et le meilleur café du monde- une population très accueillan-te et très hospitalière etc.

Richesses culturellesLe Burundi est berceau des tam-bours sacrés qui deviennent une célébrité mondiale. Les jeux pro-duisent des rythmes endiablés et exceptionnels qui sont appré-ciés par le public. Au Burundi les tambours restent des vestiges vivant de la culture monarchi-que, et certains de leurs sites historiques commencent à être restaurés. D’autres danses cé-lèbres sont les danses guerrières où les artistes sont parés de peux de léopards, et les danses acro-batiques dites « agasimbo ».

Sans parler des virtuoses de l’élégance féminine. Les visiteurs aiment aussi admirer les sculptu-res sur bois, les vanneries et les produits de la forge.

Le modèle démocratiqueLe Burundi a son propre mo-dèle démocratique, dont le ré-sultat est le brassage des diffé-rentes composantes ethniques de sa population. De longues et laborieuses négociations ont abouti à l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale qui constitue le fondement de l’organisation de nos institu-tions. Cet Accord a permis une intégration réussie de nos corps de défense et de sécurité et un mode de gouvernement qui pri-vilégie le consensus et le respect des libertés fondamentales.

Pouvez-vous nous dire quel est votre rôle? Je suis Ambassadeur du Burundi auprès du Benelux, du Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Ir-lande du Nord, ainsi qu’auprès de l’Union européenne. En cet-te qualité je travaille au renfor-cement des liens d’amitié et de coopération avec ces entités. J’assure le pont entre ces entités et mon gouvernement

En quoi consiste la journée type de son excellence monsieur l’ambassadeur?

Ma journée commence d’abord au bureau pour éplucher le cour-rier et les divers rapports, assurer les correspondances, organiser les missions de la journée.Nous tenons beaucoup de réu-nions avec les collègues, que ce soit des ACP (Pays de l’Afri-que, Caraïbes et Pacifique), de l’Union africaine, de la Région de l’Afrique de l’Est, pour har-moniser nos points de vue afin de mieux défendre nos intérêts.Nous rencontrons aussi nos par-tenaires que ce soit dans le ca-dre bilatéral ou multilatéral tra-vers des réunions formelles ou informelles, et accordons des audiences à notre mission. Par-fois, nous effectuons des visites de terrain, ou accueillons nos délégations officielles. Un dernier mot à tous les Burun-dais de la diaspora dont certains ne savent pas toujours comment s’y prendre pour bénéficier des services de leur ambassade? Les portes de l’Ambassade sont grandement ouvertes à no-tre diaspora. Nos compatriotes peuvent accéder librement à nos services, néanmoins pour le service consulaire, nous sommes ouverts le lundi, mercredi et ven-dredi.Nos téléphones +(32) 2 230 45 35 ou +(32) 2 230 45 48Fax +(32) 2 230 78 83Mail : [email protected] Nous avons un site internet où les gens peuvent trouver tous les renseignements utiles et té-lécharger certains formulaires : www.ambassadeburundi.be Ambassadeur Laurent Kavakure

Deborah Nkulu

Ambassadeur du Burundi

|Interview|

Interview de Monsieur Laurent Kavakure

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BURUNDICoeur d’Afrique

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Devise nationale :Unité, t ravai l , progrès

Hymne nationalBurundi aimé

(Burundi Bwacu)

Cher Burundi, ô doux pays,Prends place dans le concert des nations.En tout bien, tout honneur, accédé à l’indépendan-ce.Mutilé et meurtri, tu es de-meuré maître de toi-mê-me.L’heure venue, t’es levéEt fi èrement tu t’es hissé au rang des peuples libres.Reçois donc le compliment des nations,Agrée l’hommage de tes enfants.Qu’à travers l’univers re-tentisse ton nom.Cher Burundi, héritage sa-cré de nos aïeux,Reconnu digne de te gou-vernerAu courage tu allies le sen-timent de l’honneur.Chante la gloire de ta li-berté reconquise.Cher Burundi, digne ob-jet de notre plus tendre amour,A ton noble service nous vouons nos bras, nos cœurs et nos vies.Veuille Dieu, qui nous a fait don de toi, te conserver à notre vénération.Sous l’egide de l’Unité,Dans la paix, la joie et la prospérité.

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Le Burundi couvre une superfi cie de 27.834 km. Bordé au Nord par le Rwanda, à l’Ouest par la République Démocratique du Congo, à l’Est et au Sud par la Tanzanie, le BURUNDI est un trait d’union entre l’Afrique centrale, orientale et australe.De par sa forme et sa situation géographique, le BURUNDI est souvent appelé «le cœur de l’Afri-que». Mais il a également une multitude d’autres noms: «Suisse Africaine» tant ses lacs, son relief et surtout sa verdure rappellent la ConfédérationHelvétique, « pays des mille et une collines «, et enfi n le «Pays du Printemps Eternel», le soleil est au rendez-vous 365 jours par an.Le BURUNDI est dépositaire depuis des siècles d’un patrimoine culturel riche et diversifi é. Le tambour était autrefois un instrument sacré au Burundi. La musique de tambour devait notam-ment assurer la prospérité du royaume. De nos jours, les tambourinaires sont les représentants les plus signifi catifs de la tradition musicale bu-rundaise.

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Le BURUNDI,BIENVENUEWELCOM

WILLKOMMEN

Coeur d’Afrique

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|Un pays à l’honneur |

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Le BURUNDI, «Pays du Printemps Eternel»

Avant la colonisation Le Burundi était une monarchie for-tement organisée et hiérarchisée.A la tête de cette monarchie, il y avait le roi (Mwami). Le Mwami ne gouvernait pas seul, il avait mis en place toute une organisation po-litico-administrative, sociale et économi-que.

La colonisation En 1890 le Burundi passe sous protectorat Allemand ; mais l’Allemagne n’arriva pas à asseoir son pouvoir, sa seule réussite fut néanmoins l’introduction de l’église ca-tholique.En 1916, après les Allemands, les Belges prennent la relève et le pays devient sous protectorat Belge. Les Belges s’appuient sur l’administra-tion locale du Mwami et confi ent alors l’éduction et la santé à l’église, héritage

des Allemands.L’église impose à la population la religion catholique au détriment du culte de Ki-ranga, et elle évangélise le pays.

La décolonisationEn 1962 sous le Mwami Mwambutsa, le royaume du Burundi devient indépen-dant. En 1966, le capitaine Michel Mi-combero fait un coup d’état et le Burun-di devient une république. Entre 1966 et 2009 le Burundi est à son 8ème président de la république.En 1993 après l’assassinat de son 4ème président Melchior Ndadaye, le Burundi sombre dans une guerre inter ethnique qui va durer plus de 10 ans.Cette guerre a eu pour conséquence d’appauvrir d’avantage le pays.

Actuellement des gros efforts au niveau de la sécurité ont été réalisés dans le pays et celui-ci se redresse.

APERCU HISTORIQUE

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Climat : Le Burundi a un climat tropical variable en fonction de l’altitude. La température moyenne varie entre 20° et 30°C toute l’année. Dans certains endroits comme à la source du Nil ou à Gwegura, les nuits sont froides : environ 10°c. Il faut prévoir un pull.Langue : Les langues offi cielles sont le Kirundi et le Français. Le Swahili et l’anglais sont aussi parlés couramment dans les villes. Le Néerlandais fera éga-lement partie du voyage.Formalité : Passeport valable au moins six mois avant le départ. Le visa est obli-gatoire. Décalage horaire : +1 heure (en hiver), même heure en été.

Devises : l’unité monétaire au Burundi est le franc burundais (BIF).

EUR 1.00=1300 BIF.

Electricité : 220 à 230 volts, prise systè-me européen.

Santé : la vaccination contre la fi èvre jaune est obligatoire et le carnet jaune est exigé au poste d’entrée. La prophy-laxie contre la malaria est fortement conseillée pour un séjour ne dépassant pas un mois. Les vaccins classiques ne sont pas obligatoires mais recomman-dés.

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QUELQUES CENTRES D’INTERETLes parcs :

* La Rusizi : on y trouve les plus grands ani-maux du Burundi : les hippopotames, les buffl es, et le plus gros crocodile du monde (Gustave) on y rencontre aussi des antilo-pes et oiseaux de différentes sortes. * La Ruvubu : c’est le plus grand parc du pays et il se trouve tout au long du fl euve qui porte son nom. On y trouve des espè-ces d’animaux rares et quand la nuit se fait bien noire, on rencontre des animaux nocturnes qu’on ne voit pratiquement pas ailleurs, et l’on peut aussi pister des buffl es

La foret : la crête Congo – Nil, appelé aus-si le Kibira : qui abrite différentes sortes de chimpanzés.

Les réserves : la réserve de la Rusizi et la réserve de Nyakazou

Des lacs : •Le lac Tanganyika avec ses plages aux sables fi ns•Les lacs aux oiseaux :c’ est l’endroit où l’on peut découvrir différentes sortes d’oiseaux

les chutes d’eau : en particulier les chutes d’eau chaude qu’on ne trouve pas tou-jours dans d’autre pays

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SEE YOU IN BURUNDIwww. ishangotours.com

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Artiste aux multiples talents, John CHRIS a com-mencé sa carrière dès le plus jeune âge à Bujum-bura (Burundi). Fasciné et impressionné par le talent des musi-

ciens confi rmés qui interpré-tait des succès qui passaient à la radio, l’enfant qu’il était décida de les suivre dans leur aventure. Au cours de son périple ar-tistique, sa route croisa celle des musiciens burundais de grands talents tels :NIKIZA DAVID, CANJO AMISSI, ADOLPHE BIGIRIMANA, TAN-GA REMA, MATATA

Mais c’est un certain GUILLAU-ME, surnommé Papa Guy -

Guy ( chef d’orchestre Imboneza de Bujumbura) qui sera son véritable mentor et lui enseignera les bases de sa culture musicale, tout en lui faisant découvrir la scène en tant que danseur – choré-graphe. Pourtant, la plus grande révélation de sa vie reste les tambours du Burundi.

Il y a deux messages dans cet art que j’ai ap-pris petit à petit, poursuit l’artiste : Etre guerrier d’abord et transmettre un sentiment de puissan-ce au public. C’est le pouvoir de prendre et de donner la vie qui correspond à la bravoure et à la virilité.L’autre message est un message d’extase. Un message très formel qui dit : j’ai un rythme donné, des jambes, des bras et je dois créer les fi gures les plus intéressantes, en sautant le plus haut possi-ble et dans un intervalle de temps donné. On doit construire des combinaisons et inventer une fi ction par les gestes. La danse des tambours possède son code de va-leurs. La plus importante d’entre elles c’est : s’investir totalement. C’est le dévouement absolu. Jouer sa vie. En d’autres termes, quand on frappe le tambour ou on danse, on doit ressentir qu’il n’y a rien de plus important au monde…

LA REDACTION

JOHN CHRIS

Portrait

Diaspora Burund

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NUBIAN’S MAG : Comment peut-on vous pré-senter ? JANVIER NAHIMANA : Mon nom est Janvier NAHIMANA et je suis un artiste Burundais. J’ai étudié à l’académie des beaux arts de Mos-cou et c’est en Belgique que je me suis spé-cialisé en arts graphiques appliqués (photo-graphie, graphisme et web design).Mais ce que je porte depuis longtemps dans mon cœur c’est ma passion pour les tambours du Burundi.

Depuis quand jouez-vous des tambours ? Depuis l’école secondaire j’ai eu à participer à plusieurs festivals au pays et c’est à Moscou que j’ai crée un ensemble après avoir remar-qué que des tambours du Burundi avaient été laissés sur place par un groupe qui était venu jouer. Avec ce groupe, j’ai signé un contrat avec un casino américain à Moscou, où nous jouions régulièrement, mais nous ne manquions pas de partager notre passion et notre culture avec le peuple russe lors des ac-tivités culturelles. Nous avons joué sur la place rouge, au Kremlin, dans différents parcs…

Quel est la genèse des tambours du Burundi ? Les tambours du Burundi étaient un élément de l’union du pays au moment de sa créa-tion. Ils étaient très proches de la cour royale

et rythmaient les événements et les cérémo-nies royales.Il y a un mythe Burundais qui raconte que lors-que le premier roi est arrivé au Burundi, il a tué une vache et a étalé sa peau au dessus d’une termitière dans laquelle se trouvait un python. Chaque fois que le serpent voulait sortir, il se heurtait à la peau et le son produit par ce choc ramenait une immense foule autour du roi. Et c’est ainsi que naquit le royaume du Bu-rundi.Ce mythe explique pourquoi, bien au delà du rythme, l’on ressent quelque chose de mysté-rieux à l’intérieur de soi lorsque l’on joue des tambours du Burundi.

Comment les tambourineurs le vivent-ils ? Personnellement, je n’ai jamais ressenti autant d’émotions que lorsque je joue sur le tambour central. Le principe des tambours du Burundi est construit sur le sens inverse de ce qu’il est coutume de faire lorsque l’on joue des percussions : d’habitude, ce sont les per-cussionnistes qui donnent le rythme aux dan-seurs, alors que pour les tambours du Burundi, c’est le danseur qui est l’élément principal qui inspire et guide les percussionnistes. Cela est très harmonieux et à la fois très complexe, car le public a tendance à fi xer son attention sur ceux qui jouent du tambour, alors que le

ENTREVUE AVEC (Responsables des tambours du BURUNDI)

JANVIER NAHIMANA

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spectacle se passe souvent devant, du côté du danseur qui est le soliste et le guide.

Combien de joueurs peut contenir un groupe des tambours du Burundi ? Pour avoir un équilibre, il faut un minimum de douze joueurs. Le groupe se divise en trois parties : le soliste qui est devant, il y a ensuite ceux qui jouent le tempo dansé par le soliste, et enfi n ceux qui gardent le rythme et main-tiennent l’ensemble. Tout cela bouge ensuite harmonieusement de telle manière que les joueurs qui ont commencé dans le rythme de base se retrouvent dans le rythme d’ac-compagnement du danseur. Le mouvement d’ensemble est très important : il y a le tempo, mais il y a aussi les mouvements du danseur qui saute, tourne autour du tambour, jongle des baguettes.Finalement, le plus important dans les tam-bours du Burundi c’est le tempo, car il rythme les battements du cœur et chauffe le public.

C’est comme une transe alors… Tout à fait ! Nous l’avons expérimenté à plu-sieurs reprises au stade roi Baudouin - devant 50 000 personnes - lors du mémorial Van Dam-me, qui est un des meetings sportifs les plus importants en Europe. Ce sera la 14ème fois que nous allons participer à cet événement extraordinaire. Je tiens à rappeler qu’à onze reprises, les courses ac-compagnées par les tambours du Burundi ont battu le record du monde. Les plus grands athlètes de toutes ori-gines demandent sou-vent d’être accompa-gnés par les tambours du Burundi parce que cela met le stade en émoi. Le tempo des tambours résonnant comme des batte-ments du cœur, les or-ganisateurs nous demandent souvent d’ac-célérer le rythme lors des trois derniers tours, afi n d’aider les athlètes dans leur ultime effort. C’est un doping naturel qui aide souvent à battre des records, car l’augmentation de la vitesse du tempo encourage les athlètes à augmenter leur cadence et les aide à moins ressentir le poids de l’effort.La première année que nous y avons joué, il y a eu deux nouveaux records du monde (5000 mètres et 10 000 mètres) réalisés par des Kenyans dans le stade roi Baudouin. Ces ath-

lètes ont insisté pour recevoir leurs médailles devant les tambours du Burundi.Le record du monde du saut à la perche a aussi été battu à deux reprises sous les roule-ments des tambours du Burundi. Le mémorial Van Damme est pour nous un extraordinaire moment de communion avec le public et avec les athlètes.Tout ce que nous faisons démontre que les Africains ont aussi quelque chose à transmet-tre, et que nous ne sommes pas seulement là pour amuser et animer les gens.

C’est une véritable gageure de convaincre le monde entier de cela… Le problème c’est qu’on a tellement dé-mystifi é ce que nous avions de valeureux chez nous.Par exemple, les gens accrochent des mas-ques chez eux, sans même en connaître le sens. Nous, les Africains sommes entrain de perdre le sens des choses et donc de notre histoire. Qu’allons-nous apprendre à nos en-fants ? Remarquez : dans le fi lm sur Chaka Zulu, l’énergie que le peuple d’Afrique du Sud avait lorsqu’ils se sont battus contre les Anglais était cette incroyable force mentale qui les rendaient psychologiquement invulnérables. Ils puisaient cette puissance dans leurs danses et dans la symbolique de leurs marques, etc.

Comment fabrique t- on un tambour du Burundi ? Le tronc du tam-bour vient d’un arbre spécial qui pousse dans cer-taines régions du Burundi. Il y a un ri-tuel qui est fait lors-que l’on coupe cet arbre, avant de vi-der et de le recou-vrir d’une peau de vache traitée au préalable avec des

liquides spéciaux, et séchée dans une tem-pérature bien spécifi que. Ce traitement per-met à cette peau d’être résistante et de du-rer pendant plusieurs années.

Quels sont les critères de sélection des joueurs de tambours du Burundi ? A l’époque, il fallait être initié pour pouvoir jouer des tambours du Burundi. Aujourd’hui la grande majorité des joueurs sont juste en-traînés à l’activité. Nous avons même des oc-cidentaux qui s’intéressent de plus en plus à

Diaspora Burund

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Nubian’S Magazine20 Burundi, Coeur d’Afrique

cette discipline.Mais fi nalement, lorsque vous rencontrez un bon danseur, vous le reconnaissez tout de sui-te, car vous êtes subjugué par son aisance et sa grâce. Cela se voit qu’il est initié.

Quelle est la durée moyenne d’un spectacle des tambours du Burundi ? Nous jouons pendant des tranches de 30 minutes entrecoupées de pauses. Au delà c’est impossible, car cette activité nécessite de la part des danseurs et des tambourineurs, une très grande concentration et un effort physique et psychologique considérables.

Pourquoi tous les groupes portent-ils l’appel-lation de tambours du Burundi ? Notre groupe s’appelle en réalité « IBA » : ce qui veut dire « amusez-vous », « défoulez-vous », il y a aussi le groupe « INDANGA » qui veut dire « Beauté ». Mais nous laissons tous le nom de tambours du Burundi car c’est l’appella-tion que tout le monde connaît et qui permet de garder la spécifi cité de ce tambour au Burundi. Nous essayons aussi de conserver le même style de jeu, malgré l’évolution de la culture et les différentes conceptions de cet art au fi l des générations.Même si nous voulons garder la culture Burun-daise, nous essayons parfois de changer de tempo, afi n d’éviter la monotonie, et d’adap-ter notre musique en fonction des circonstan-ces, comme lors des « featuring » avec des dj’s lors des soirées technos, ou lors des défi lés

de mode de grands stylistes

J’ai entendu parler de ces fameux « featuring »…Quelle est votre discographie ? Nous avons fait des mix avec des dj’s ont connus un succès incroyable. Par exemple « Burundi Black » a été un succès international. Mais nous n’avons pas encore enregistré de compact disc car nous n’avons pas encore rencontré un producteur qui désire s’investir dans notre univers sonore.Néanmoins, des chercheurs qui travaillent avec le musée d’arts africains de Tervuren ont fait un travail sur les tambours du Burundi.Il y a aussi eu un spectacle réalisé par un pro-fesseur fl amand de musique classique, qui a eu une grande ovation du public à Bruxelles : C’était un savant mélange de musique clas-sique et de percussions de plusieurs genres et de plusieurs horizons (Sénégal, Mexique, Paris, etc.), et les tambours du Burundi jouaient le rôle de métronome et rythmaient la cadence de base. Nous avons fait le tour de plusieurs pays d’Europe avec ce spectacle composé de plus de 50 artistes.

Fantastique ! En vous remerciant de nous avoir accordé cette entrevue, l’équipe de Nubian’s magazine vous souhaite une très bonne continuation et surtout de continuer à faire vibrer le public. Merci !…

Entrevue réalisée par Roger L. Ndéma Kingué

ENTREVUE AVEC JANVIER NAHIMANA

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Etonnant et atypique parcours que celui de monsieur Denis MBONIMPA.

D’origine burundaise, ce bio chimiste de formation a su braver les écueils et traverser les diffi ciles étapes objec-tives et subjectives qui freinent, voire empêchent trop souvent l’avance-ment des projets novateurs, pour se hisser jusqu’ au rang de producteur dans le diffi cile et opaque secteur de la recherche scientifi que qui mène à l’immense business de la distribution en grande surface pour une consom-mation de masse.En attendant de vous présenter une large interview de ce surprenant scientifi que - qui mérite d’être plus amplement connu et reconnu – dans notre prochain numéro, voici une présentation de quelques produits à usage domestique, crées par ce sympathique bio chimiste qui, pour relativiser cette discipline aux allures si rugueuses, s’adonne à cœur joie à un de ses passe - temps favoris : la peinture.

LA REDACTION

DENIS MBONIMPAPortrait

Ambassade du BurundiSquare Marie-Louise 46

1000 Bruxelles

Le Buja Bar à IxellesChez Doudou à IxellesÀ la source du Nil à BruxellesLe poète à Anvers

Quelques endroits de rencontre avec la communauté Burundaise

(Liste non exhaustive)

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Et si on essayait… LES TONTINES?

Tout le monde le sait ! C’est souvent dans les temps diffi ciles que naissent des idées qui révolutionnent de manière signifi cative

la société.La crise que nous connaissons aujourd’hui, bien que provoquée par un petit groupe de spéculateurs boursiers, engendre d’énormes conséquences dans le monde entier. C’est donc absolument logique que l’on re-garde dans toutes les directions afi n de trou-ver des solutions à ce marasme économique qui débouche inévitablement à une crise so-ciale.Puisque le système boursier a montré ses limi-tes, pourquoi ne pas essayer autre chose, ne serait-ce que par petits groupes, ou même à grande échelle ?Tenez, par exemple : Il existe un système socio-économique , informel et alternatif qui permet depuis plusieurs générations aux familles de la plupart des pays en voie de développement ( Afrique, Asie, Amérique du sud, etc…) de joindre les deux bouts et de mieux supporter la crise économique qu’ils connaissent depuis toujours : les tontines.Compte tenu du fait que les formalités à remplir pour intégrer ce réseau sont moins contraignantes que celles qui sont exigées aujourd’hui pour avoir un crédit dans une ins-titution fi nancière, force est d’apprécier son précieux rôle économique pour les personnes à faible revenus, très souvent rejetées par le système usuel. Tout en croyant fermement qu’il est possi-ble de l’adapter facilement aux conditions économiques et sociales actuelles des pays occidentaux (récession, chômage, etc.), je suis persuadé que cette vision alternative de l’économie pourra permettre à des familles nécessiteuses de résoudre plusieurs problè-mes économiques.

Le Système des tontines

Ce sont des associations rotatives d’épar-gne et de crédit, des sortes de mutuelles où l’épargne et le crédit sont gratuits.

Il n’y a aucun intermédiaire et la dette que chacun a vis à vis de l’autre tout au long du cycle, s’annule au dernier tour.

Les tontines sont souvent composées de membres unis par des liens fami-liaux, amicaux, profes-sionnels, etc., qui en

fonction d’une convention qu’ils auront établi ensemble, décident de mettre en commun un certain montant au bénéfi ce de chacun, et cela à tour de rôle.

Les participants se retrouvent donc à des pé-riodes d’intervalles défi nies au préalable, afi n de réunir leur épargne en vue de la solution des problèmes particuliers ou collectifs (ouvrir un commerce, acheter une voiture, résoudre des problèmes matériels urgents, etc.).Il existe plusieurs sortes de tontines, mais celle qui correspond le mieux aux exigences de la société dans laquelle nous vivons, surtout en ces temps de crise économique, est la forme la plus élémentaire. Les participants versent des sommes fi xes dans une cagnotte commune qui est distri-buée tour à tour à chaque membre, en fonc-tion d’un ordre soit tiré au sort, soit désigné à l’avance.Quand chacun aura reçu le montant de la cagnotte, le cycle pourra alors recommen-cer.La tontine étant une association, elle est donc régie par la convention établie par ses mem-bres : celle-ci défi nit la constitution, la durée, l’organisation des réunions, le fi nancement de l’organisation (frais de fonctionnement et montant des cotisations), les amendes (en cas de retard par exemple), les sanctions di-verses…Il est important de préciser que la première personne à recevoir la cagnotte bénéfi cie d’un p r ê t

sans inté-r ê t , tandis que la d e r -

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nière personne à la recevoir épargne tout au long du cycle, sans être rémunérée, et touche au fi nal le même montant que s’il avait épar-gné à titre individuel.

S’il est vrai qu’il n’y a pas d’intérêt sur la somme que l’on épargne, le systè-me des tontines compense en offrant à ses membres la possibilité d’être so-lidaires en cas de coup dur.Lorsqu’un membre a de grosses diffi -cultés, il peut obtenir l’argent en prio-rité, afi n de résoudre ses problèmes.

Les relations entre les membres sont étroites, car les tontines, outre leur rôle économique, jouent un rôle so-cial important, car elles resserrent les liens entre les différents membres qui la composent.Elles sont souvent l’occasion de ras-semblement entre amis, d’échange d’idées, de rencontre de nouvelles personnes, de souvenirs et de joies fa-miliales, de groupes de soutien dans les moments douloureux (hospitalisa-tion, deuil, etc.).

La confi ance et la solidarité sont donc les maîtres mots de la tontine.Cela est motivé par le fait que les composants de la tontine dite fer-mée se connaissent à l’avance grâ-ce à leurs liens familiaux et amicaux (la sélection est donc établie à l’en-trée en fonction du dossier familial de chacun).La tontine dite ouverte quant à elle fonctionne avec un système de par-rainage.Les participants établissent donc une charte qui réglemente le fonctionne-ment de celle-ci et protège tout le monde contre la possibilité des abus : les membres peuvent déposer une caution ou un gage qui correspond à la somme qu’ils vont toucher à tour de rôle. Cela permet à tout le groupe de se protéger des escroqueries.

Mais fi nalement, le principal in-térêt de la tontine demeure la cohésion sociale, la solidarité, l’entraide et la rupture avec l’individualisme qui mène à l’isolement de plusieurs per-sonnes dans la société et qui débouche sur des maux tels la pauvreté, la déprime, le sui-cide, etc. A cogiter !

Nubian’s

|Economie |

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Tout le monde le sait : l’Homme est un animal politique, social et culturel foncièrement égo-ïste. Depuis la nuit des temps, l’individualisme prévaut car chacun se bat pour ses propres intérêts.D’ailleurs, à bien y voir de près, la légendaire solidarité naturelle prêtée à certains peuples est toujours conditionnée par une série de co-des et de conditions souvent sournoises.Des exemples tels que le communisme qui prônait l’égalité économique entre tous et dans un registre tout à fait différent, les na-tionalistes extrémistes qui veulent « leur » terre et « leur » culture en refusant la collaboration avec autrui, ne peuvent être motivés que par des intérêts particuliers.C’est donc tout à fait logique que le système qui avait le plus d’atomes crochus avec le développe-ment industriel et sa cohorte de productivité, de rentabi-lité, de bénéfices, de crois-sance, de licenciement, de délocalisation, de spécula-tion boursière, etc…prenne le dessus, car il correspondait au désir profond de la majorité des humains : « Moi d’abord ! » soutenu par le capitalisme : système de pro-duction dont les fondements sont l’entreprise privée et la liberté du marché. (LAROUSSE).Quoi de mieux pour satisfaire les penchants in-dividualistes de l’Homme qu’un système dans lequel l’on peut se donner à cœur joie à tous les excès, car l’ensemble se régule lui-même, sous l’œil émerveillé de l’état qui pouvait ran-ger aux oubliettes le fameux contrat social.L’avidité du gain a conduit à la productivité à outrance, d’où la consommation à outrance, et tout cela au mal gré de la protection de la mère nature.

La surexploitation des ressources naturelles a naturellement conduit à l’usure de la terre, le trou dans la couche d’ozone, l’effet de serre, les dérèglements climatiques, etc.Mais la mauvaise foi de l’Homme, qui ne croit que ce qu’il voit, le pousse encore à douter que notre planète va mal et que son exploi-tation incontrôlée est une forme de suicide pour les générations à venir.Il n’y a pas bien longtemps, des milliers de per-sonnes pensaient encore que tout allait bien, que le marché, avec ses rouages bien huilés s’autogérait, voir s’autorégulait allègrement.Actuellement, il est impossible de faire l’autru-che car la vérité saute aux yeux et l’on constate qu’il y a longtemps que le système était parti en vrille et qu’aujourd’hui, l’on re-

marque qu’il se mord vraiment la queue.Bref, tout cela pour dire qu’il faut parfois des si-tuations extrêmes pour que l’Homme, fonciè-rement égoïste et indi-vidualiste se retrouve

le dos au mur, et n’ayant plus le choix, il soit donc obligé de puiser au plus profond de son subconscient, des ressources d’humanisme et de solidarité discrètement inspirées par son sublime instinct de survie.La crise économique mondiale que nous vi-vons est peut être l’occasion rêvée de renouer avec certaines valeurs telles que la solidarité, la famille, la collaboration entre les généra-tions, le respect, le partage, le travail pour tout le monde, la protection de la nature, le changement des habitudes de consomma-tion…A méditer !

Nubian’s Magazine

RECESSION :

l’Homme est un animal politique, so-cial et culturel foncièrement égoïste. Depuis la nuit des temps, l’individua-lisme prévaut car chacun se bat pour ses propres intérêts.

A QUELQUE CHOSE MALHEUR EST BON

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Kenya Si tu veux arriver le premier, cours tout seul. Si tu veux aller loin, alors marche ensemble ! le sens du collectif...

Mali On ne peut pas courir et se gratter les fesses en même temps (Bambara). On ne peut pas faire 2 choses à la fois

Cameroun Ce qu’un vieux voit couché, un jeune ne le voit pas. Même de-bout. (Obala) La sagesse vient avec l’âge.

Côte d’Ivoire Cabri mort ne craint plus le cou-teau. Qu’en dite vous?

Que les éléphants fassent l’amour ou que les éléphants se battent, c’est toujours l’herbe qui est écrasée Ce sont toujours les petits qui trinquent Un homme sans culture res-semble à un zèbre sans rayures l’homme a besoin de culture pour exister

Proverbes|Proverbes |

A QUELQUE CHOSE MALHEUR EST BON

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Plusieurs études, menées en Belgique notamment prou-vent que trois quart des adul-tes ont un taux de cholestérol supérieur à la normale. Ce phénomène s’explique par le fait que nous consommons trop d’aliments gras. Mais no-tre corps ramène générale-ment le cholestérol excéden-taire vers le foie qui l’élimine via l’intestin.

Les artères ont tendance à s’engorger de cholestérol d’autant plus qu’ils sont abî-més. Le tabac, le diabète, une trop haute tension arté-rielle, le stress, l’âge avancé … sont autant des raisons de ce déséquilibre qui constitue l’un des facteurs principaux des accidents cardiovascu-laires. Notre organisme peut produire autant de choles-térol qu’il en faut pour notre corps. La synthèse de ce cholesté-

rol se fait au niveau du foie. L’alimentation intervient à 25% dans cette production de cholestérol.

Mais nous consommons sou-vent trop de triglycérides d’origine animale : beurre, sauces, produits laitiers, fritu-res, charcuterie, fromages, pizzas, chips, etc.

Le mauvais cholestérolCes triglycérides d’origine animale en trop favorisent la fabrication du cholestérol ex-cédentaire qui perturbe l’in-fluence du cholestérol interne à notre corps. Le cholestérol ainsi accumulé ne peut pas être absorbé par l’intestin ou véhiculé sous forme de lipo-protéine dans la circulation sanguine vers les cellules qui, d’habitude, l’absorbent se-lon leurs besoins. Le cholestérol en transit dans

le sang est nommé LDL-cho-lestérol. C’est du cholesté-rol neutre. C’est seulement lorsqu’il rencontre une artère dont la paroi est irritée qu’il s’infiltre et s’y dépose. Il de-vient de ce fait responsable de la formation de plaques d’athéromes dans les artè-res du cœur, du cou, des jambes, des reins … d’où sa dénomination de « mauvais cholestérol ».Une échographie est souvent nécessaire pour prévenir les risques cardiovasculaires. Les médecins recommandent en général de proscrire le tabac ; de consommer des portions de fruits et légumes (5 fois par jour) ; d’éviter des graisses animales et de faire de l’exer-cice physique (30 minutes par jour) pour prévenir des risques d’un taux de cholestérol éle-vé.

Georges ALVES

Quand l’homme abuse de graisse animale

Le Cholestérol …

Aliment Teneur en cholestérol (mg /100g)Cerveau de veau 1810Jaune d’œuf 1560 Rognons de mouton ou de veau 400Rognon de port 365Foie de porc 340Foie de veau 314Foie de bœuf 265Ris de veau 225Crème 124Fromage 50 à 100Veau 84Merlan 77Bœuf 67Poisson 60 à 70

Teneur en taux de cholestérol dans l’alimentation (Wikipédia, l’encyclopédie libre)

|Santé |

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Le rôle de la fi gure paternelle dans la diaspora Africaine est à l’image des cultures des pays d’origine : multiple.Il serait dès lors risqué d’en fai-re une unique photographie, de globaliser une réalité plu-tôt singulière et en même temps très diverse.Pour ma part, le père est celui qui crée le lien entre le pays et nous. C’est le vieux qui nous «bassine » avec les histoires de son enfance au pays. Celui qui ramène toute la discussion à « son époque » et au respect des ainés qui, selon lui, n’existe plus. Ceci étant dit, ce père n’est pas réellement le mien. C’est celui d’un pote, parce que le mien n’est jamais là, et quand il est présent il nous dit : « Vois ça avec ta mère » ou « Va voir l’oncle untel », ou encore « Attends, j’ai un ami ici ou là qui fera le nécessaire ».

Je commencerai peut-être par le père dans le rôle atten-du de fi gure modèle. Dans ce cas, le père sera l’acteur prin-cipal de l’introduction dans la sphère sociale avec la notion de « fi ls de… » . Ensuite vient le père comme artisan de la construction identitaire, élément essentiel dans la triangulation occi-dentale. Ici, il est garant de la règle, mais aussi protec-teur, par opposition à la mère nourricière.

Enfi n le père chef de clan, chef de famille, fi gure em-blématique dont le meur-tre symbolique est essentiel dans l’enjeu de l’ascension sociale. Je me suis permis un peu d’excès, beaucoup de libertés dans ce regard un peu caricatural sur le rôle du père qui est en fait à l’image du « papa africain » comme beaucoup de ceux qui ne comprennent pas grand-chose à notre culture veulent bien le dépeindre. Il y a peut-être un peu de réalité dans cette somme de clichés mais peut-on partir des particulari-tés pour généraliser et dire en défi nitive que le père africain est cet homme, intellectuel d’un autre âge, resté coincé dans son dilemme du retour ou de l’intégration ? Je ne le crois pas.

La majeure partie des familles africaines de la diaspora s’accorde à garder l’image du père patriarche, déten-teur de l’histoire familiale, ga-rant de l’équilibre de celle-ci. Il est celui qui impose la règle, représente l’autorité, qui lais-se des espaces de dialogues possibles parce qu’il est au courant de l’évolution de la jeunesse et de son aspiration au débat d’idées. C’est aussi le père qui a gar-dé des liens forts avec le pays. Il y va régulièrement et de temps en temps embarque

toute la famille pour leur pas-ser « le bâton de la culture ». C’est le même qui s’implique dans les associations rassem-blant ses semblables, défen-seurs des traditions du pays d’origine. Il est au clair avec sa culture d’accueil mais de-mande qu’au moins une fois par semaine on mette sur la table un met de son pays : un peu de « moambe », un peu de « mbongo tchobi », pour lui c’est essentiel à l’identité de la famille. Tout cela sans renoncer au steak- frites et autres hamburgers qu’affec-tionnent ses enfants. La construction identitaire a une importance capitale pour ses enfants. Ils sont de « là-bas » mais vivent « ici ». Il est riche dans ses évocations et dans ses repères culturels et traditionnels. Il est conscient des ses limites, il a évacué le « mythe du retour » pour lui-même mais le garde comme objet de désir pour ses en-fants. Ils doivent être en ac-cord avec leurs racines, affi r-mer leur identité ancrée dans celles-ci.

En défi nitive, le rôle de la fi gu-re paternelle dans les familles de la diaspora africaine est et devrait rester le même que dans le pays d’origine : pro-tecteur, garant de la règle et de la loi, passeur de la culture. Je ne me risquerai pas à ajou-ter le rôle de pourvoyeur de moyens de subsistance, ce rôle étant dévolu dans certai-nes cultures à la mère. Mais je sais aussi que la dias-pora est un champ de contra-dictions, de dilemmes, de tabous et de mythes. C’est donc à chacun de construire le rôle de sa fi gure paternelle sous le prisme qui lui parait le plus supportable, le plus équi-libré. Oui, tout est question d’équilibre.

Simon MINLEND

Le rôle de la fi gure paternelle dans les familles de la diaspora africaine

|Famille |

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|Clin d’oeil |

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A l’heure où sonne, impla-cable, le glas du trépas, le plus illustre des hommes se

révèle homme parmi les hom-mes.Ainsi donc le phénoménal, l’incomparable, l’historique Mi-chael Jackson a tiré une der-

nière fois sa révérence, fau-ché par la mort comme par

erreur, ce 25 juin 2009.

Il avait 50 ans.Michael Jack-

s o n c ’ e s t

a v a n t tout l’histoire d’un magicien qui a réus- si à transformer ce qu’on appelait « la musique noire américaine » en musique universelle.

C’est le passeur qui a, avec douceur et par son génie, réus-si à soustraire le mot « noir » du mot « musique ». Désormais la musique ne sera plus noire, ni blanche, mais « musique » tout court.

Tout aussi innocemment, il scel-le en 1982 avec Thriller le désor-mais mariage heureux : musique et clip vidéo. Ceux deux arts ne feront plus qu’un dorénavant.

ABC, Beat it, Smooth Criminal, I wanna Be Starting Something, Billie jean, Give it to Me, In the

Closet, We are the World, les Hits s’enchainent et se bouscu-lent résonant avec fracas dans les couloirs de la mémoire col-lective.

Aux artistes qui lui succèdent : Usher, Neyo, Justin Timberlake, Akon, j’en passe, il leur lègue tout sur un plateau d’argent. Comme dans son clip Billie Jean, ils n’ont plus qu’à suivre les pas éclairés du Maitre.

Au même titre que Martin Luther King, Nelson Mandela dont il était l’ami, Michael Jackson a réussi, lui aussi sa révolution pa-cifique et irréversible en faveur du rassemblement des peu-ples.

Au profit du peuple noir, de la musique, des générations à ve-nir, il fait un don inestimable, que seule l’histoire pourra un jour ap-précier la portée véritable.

Il laisse derrière lui, en plus de ses trois enfants, un monde or-phelin.

Mission accomplie, le roi rega-gne définitivement et seul sa vraie demeure, la seule capa-ble de porter sa grandeur : la Légende !

William Ikolo kumu

Mort d’un immortel

Michael Jackson

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Nubian’S Magazine 31

Michael Jackson

Il tient un langage simple et di-rect. Ses cibles pri-

vilégiées sont des politiciens. Tiken Jah Fakoly est un combattant infa-tigable de l’injus-tice comme Bob Marley le fut en son temps.

Sa musique en faveur des oppri-més a fait gravir rapidement sa popularité auprès de la jeunesse. « Les peuples qui vivent sous l’op-pression sont des humains au même titre que les autres. Ils ont les mêmes droits que tout être hu-main », explique-t-il.

Ses chansons évoquent des souf-frances que subissent la popula-tion de son pays, la Côte d’Ivoire, et celles de l’Afrique en général. C’est du reggae ralliant le folklore mandingue aux airs de musique contemporaine.

Tiken a préféré sacrifi er ses études au profi t de sa passion, la musique. Mais quand on lui demande ce qu’il pense de la fameuse phrase de son idole Bob Marley qui s’es-timait heureux d’avoir échappé à l’œuvre d’abrutissement qu’est l’école , il répond que l’éducation des enfants ne doit pas être prise à la légère.

Tiken Jah Fakoly de son vrai nom Doumbia Moussa Fakoly est né le 23 juin 1968 à Odienné au Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire. Il est l’un des descendants de Fakoly Koumba, un redoutable chef guerrier qui a combattu l’occupa-

tion coloniale. C’est en cet ancê-tre qu’il puise entre autres sa force de lutte en faveur des opprimés.

Le droit de tous à la soupe

Le jeune artiste écrit ses premières chansons en 1994 peu après la dé-couverte de son groupe « Djelys » par un tourneur travaillant pour « Malboro Music ». Le plus célèbre de ses titres « Mangercratie » sort en 1996. Dans cette chanson, le chanteur exige « le droit de tous à la soupe ».

Tiken Jah Fakoly connaît les grands temples de musique contemporai-ne : l’Olympia, le Palais Omnisport, Bercy de Paris ; mais aussi d’autres salles mythiques à New York et à Philadelphie où il a travaillé no-tamment avec des musiciens ja-maïcains en 1999. Le 12 juillet, jour de la fi nale de la Coupe du mon-de en France, il est sur scène au pied du Stade de France.

Ses prises de positions pas très or-thodoxes en politique lui vaudront un exil au Mali, après le putsch du général Guei (Côte d’Ivoire) en 1999.

Dans ses chansons, Tiken Jah Fako-ly plaide également contre l’exci-sion, les mariages forcés ainsi que contre la dette odieuse de l’Afri-que. Il dénonce plus particulière-ment la France, ancienne puissan-ce coloniale de la Côte d’Ivoire comme source des malheurs du continent. Le petit garçon qui a souffert de la barrière de langue (diffi cultés d’anglais) à ses débuts a appris à bien s’exprimer en cette langue étrangère. Mieux encore, il a rendu le reggae plus accessi-ble, à des nombreux africains en chantant cette fois en français, à l’instar d’Alfa Blondy, un aîné qu’il respecte bien.

Georges ALVES

Tiken Jah Fakoly, la star au service des opprimés

« Les peuples qui vivent sous

l’oppression sont des humains au même titre que

les autres. Ils ont les mêmes droits que tout être humain »,

|Zoom |

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NOIR C‘EST NOIR...Y A T-IL UN ESPOIR ?

|Variation sur le même tême |

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Selon moi, il y a espoir tant qu’on vit et tant qu’on prend conscience que le futur est plein de belles sur-prises ; il suffit de voir les dernières élections aux Sta-tes.Certes cela n’est pas synonyme de victoire mais plu-tôt d’une belle avancée. L’espoir existe à partir du moment où l’on prend conscience qu’il faut combattre et que ce combat n’a d’autre issue que la mort. A chaque avancé nous nous devons d’être prudent car ici rien n’est acquit, rien n’est gagné, les choses peuvent changer ou parfois devenir pires que ce qu’elles ont été avant.L’espoir existe aussi à partir du moment où l’on prend conscience de son passé, qu’on l’accepte et qu’on l’affronte. Il est important de pouvoir nous remettre en question avant d’attaquer les autres, de se recentrer sur les choses dont on a réellement besoin avant de vouloir ce que les autres possèdent ; il est important de re-nouer les liens avec nos racines pour mieux nous dé-velopper, de retrouver la foi en nos ancêtres et d’être fier de l’héritage qu’ils nous ont laissé.L’espoir ne se trouve pas forcément en Occident, mais plutôt sous la robe de nos femmes. Alors respectons-les comme nous nous devons aussi de respecter nos enfants car c’est dans le futur que se trouve l’espoir.Tout est possible, si l’on cesse de se prendre pour ci-ble.

PITCHO (Rappeur belge) (Album: « Crise de nègre ». Sortie prévue pour décembre 2009)

PITCHO

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NOIR C‘EST NOIR...Y A T-IL UN ESPOIR ?

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Sans nul doute, ce que le rap a produit de plus frais depuis ces 10 dernières... minutes PREZY-H à l’image de cette entrée en matière fait partie de cette nouvelle vague d’artiste adepte de l’autodérision lyricale. C’est avec un franc parlé parfois d’apparence enfantine (juvénile pour les intellectuels) que cet artiste dont les tournures de phrases ne laissent jamais indifférent vous transportera au fi l des minutes dans son univers où même les mots les plus anodins deviennent des instants mémorables de son jeu de rime. Comme il aime le dire, le meilleur ami des mots est l’imagination. Ça tombe bien, car ce grand rêveur vous séduira par son approche décalé de sujet typique au rap, qui vous ferons renouer avec l’âme créa-tive de ce mouvement urbain. La musique est faite pour marquer le temps, PREZY-H est là pour marquer les esprits.

Son parcoursPrezy-h a vu le jour au Cameroun pays d’Afri-que central, il est l’aîné et seul garçon d’une famille de quatre enfants. L’activité profes-sionnelle de ses parents (diplomate) le conduit deux ans après sa naissance en Europe plus précisément à Paris où il y vécu pendant près de dix ans avant de débarquer en Belgique où après un bref passage dans son pays d’ori-gine il réside à l’heure actuelle sa famille elle étant restée en France. Sportif dans l’âme il s’est adonné à de nombreux sports avant de se spécialiser dans le basketball sa discipline préférée. Mais suite à un grave accident il fut contraint de mettre un trait à ses ambitions professionnelles au sein de ce sport. Pendant les semaines de convalescence il se mit à écrire des textes relatant se vie, ses décep-tions, sa haine et sa crainte de l’avenir. Sa vie derrière lui c’est aujourd’hui en homme nouveau armé de son inspiration et de son meilleur ami (son carnet de note) qu’il arpen-te le chemin non moins périlleux qu’est la vie. L’étymologie de ce nom provient de Prezy pour président parce qu’un président est un meneur de troupes, une personne sensée qui en toute circonstance doit avoir un discours réfl échit et cohérent et H pour l’hôpital parce que c’est là qu’il a commencé à écrire des poèmes qui deviendront au fi l du temps des hymnes à la réfl exion. L’esprit H tourne autour de la réfl exion comme la terre tourne autour du soleil. Il a besoin d’elle pour vivre et n’a pas lieu d’être sans elle. Que le thème de la chan-son soit festif, existentiel, ou égocentrique la réfl exion doit toujours prédominer. Il faut ap-

prendre à pousser la réfl exion au point d’en-gendrer un message compréhensible de tous donc pas de rimes facile ici monsieur. L’artiste doit profi ter de l’attention qu’on lui porte pour délivrer un message, c’est la base de cet art. L’objectif de cette artiste est d’apporter sa vision des choses car bien que parlant des mêmes thèmes (amour, douleur, famille, cash money, guerre...) nous sommes comme des admirateurs d’un vase le décrivant de là où on est. Bien que ce soit le même objet l’angle varié de vue donne une multitude de percep-tions qui ici retranscrites dans le rap aide le fan à mieux aborder une situation de la vie et c’est ce qui défi nit l’homme incarnant l’artiste connu maintenant sous le nom de PREZY-H!

www.myspace.com/prezyhhhwww.skinfama.com

BiographiePREZY-H|Jeune talents |

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Reconnus par leur célébrissime appel : « A la grèèèèève !!! », les syndicats sont des grou-pements pour la défense d’intérêts économi-ques communs : il en existe chez les employés, les ouvriers et les patrons.Les syndicats, en permettant que les conflits et les oppositions s’expriment sans voir pointer immédiatement le risque d’une crise sociale grave, jouent alors un grand rôle de régula-teur social tout en représentant les valeurs et l’unité d’un corps social.Le syndicat défend le travailleur, tout en lui of-frant l’opportunité de s’unir et de se défendre avec d’autres travailleurs dans la lutte pour la conquête de nouveaux droits.Soutenu par l’action des salariés, le syndicat peut alors intervenir auprès de l’employeur pour obtenir une augmentation de salaires ou bien pour lever une sanction.Pour ce faire, il utilise les moyens t r a d i t i o n n e l s dont il dispose : la négociation (informelle ou bien program-mée), la grève, ou encore les manifestations publiques.De nos jours, les salariés doivent multiplier les actions syndicales tant à l’échelle de l’entre-prise qu’à l’échelle locale ou encore natio-nale, et parfois même internationale, pour faire valoir leurs droits et leurs revendications communes en ce qui concerne l’emploi (sa garanti et sa sauvegarde), les salaires qui doi-vent être revalorisés, le salaire minimal à ga-rantir, la sauvegarde, voire l’augmentation du pouvoir d’achat.

Ajoutons à cette lutte pour le respect des droits et des libertés des travailleurs, l’amélio-ration des conditions de travail, la réduction du temps de travail sans perte de salaire, les retraites et les pensions.Les syndiqués sont les poumons du syndicat : en général, ce sont eux qui participent et critiquent, proposent, orientent et décident de l’activité.Les salariés choisissent aussi les responsables syndicaux, qu’ils élisent démocratiquement.Bien que chaque syndiqué ait ses opinions propres quant aux divers sujets sociaux, il n’en demeure pas moins qu’il a la responsabilité de faire quelque chose au sein de son orga-nisation et même vis à vis de ceux qui ne sont pas syndiqués.Bien- sûr être syndiqué ne veut pas dire aban-donner ses idées personnelles. Il peut y avoir

des divergences d’opinion, il faut alors argumen-ter, mais in fine, la décision sera celle de la ma-jorité.

L’important finalement c’est d’être avec les autres travailleurs, très actifs et très nombreux pour défendre valablement les revendications et provoquer des changements profonds.Bien entendu, pour que le résultat et l’effica-cité de tout cela soit visible, il incombe à tous les travailleurs la prise de conscience et la res-ponsabilité de s’affilier à un syndicat.

La rédaction

C’EST QUOI UN SYNDICAT ?

Bien- sûr être syndiqué ne veut pas dire abandonner ses idées personnelles. Il peut y avoir des divergences d’opi-nion, il faut alors argumenter, mais in fine, la décision sera celle de la majorité.

|Entreprises |

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Au commencement, Bruxel-les était une ville bilingue, et la ville bilingue est devenue multiculturelle. Autour donc du bilinguisme du départ se sont ajoutées des couleurs culturelles différentes ve-nues des quatre coins de la planète. C’est ce qui fait de Bruxelles une sorte d’arc-en-ciel culturel et cela ne peut qu’être positif pour une ville-région à vocation internatio-nale. Dans ce cas, il n’y a pas de mal si la couleur jaune de l’arc-en-ciel symbolisant pour nous le soleil d’Afrique est redorée par le sursaut cultu-rel Africain à Bruxelles. La composante Afro-Bruxelloise peut et doit briller de tout son éclat pour une Bruxelles plus forte, plus dynamique et qui est en pleine mutation. C’est dans cela que s’inscrit notre démarche citoyenne. Nous avons constaté que la Région de Bruxelles-capitale encou-rageait le nettoyage ou plu-tôt l’embellissement des fa-cettes de bâtiments anciens; c’est excellent! Nous voulons faire la même chose pour la facette africaine de Bruxelles. N’est-il pas vrai que vivre dans un univers coloré et dépous-siéré embellissait la vie? No-tre travail commencera par le recensement, l’identifica-tion de nos artistes et grâce aux animateurs sociaux, nous établirons de ponts et des sy-nergies avec toutes nos as-sociations, le résultat sera mis dans un fichier-répertoire, à la disposition du public. Ensuite, s’en suivra l’encadrement des jeunes (en accord avec les parents), par les artistes iden-tifiés, en appui à la scolarité.

L’une des premières batailles nous conduira à la recherche des locaux, et à une réflexion nourrie sur comment financer ces activités. A cet effet, nous nous permettons de penser à la création d’une maison de la culture Africaine comme un projet à long terme. A moyen terme, nous préconisons éga-lement la convocation des états généraux de la culture Africaine, le réaménagement architectural du quartier Ma-tongé afin de faire ressortir la spécificité artisanale Africai-ne, et l’élaboration d’un gui-de touristique pour le quartier matongé qui doit être consi-déré comme le patrimoine de notre composante.

Il nous semble qu’aller à la rencontre des Africains de Bruxelles en évoquant les su-jets qui les touchent au quoti-dien comme le problème de la délinquance de certains jeunes, la problématique des homes pour personnes âgées alors qu’elle n’existe pas dans le code culturel Africain, la discrimination à l’embauche et tant d’autres problèmes qui touchent les Africains de Bruxelles dans leur quotidien ne pourra qu’alimenter un débat constructif et productif pour tous les Bruxellois.

L’émergence de ce nou-veau leadership servira aussi d’interface naturel, capable de relayer l’opinion des Afro-bruxellois sur la place publi-que à propos de certains faits de société. Il n’est pas normal que lorsque monsieur Fosso (Ndlr : Mr Fosso, un camerou-nais d’origine qui se fait éjec-

ter du vol de SN Brussels Airli-nes...) se fait éjecter du vol de SN Brussels Airlines dans des conditions presqu’inhumai-nes, qu’aucun ‘’leader’’ n’ait réagi pour que toute la lumiè-re soit faite sur cette affaire.

Il n’est pas normal qu’un de-mandeur d’asile débouté et qui meurt dans un centre fer-mé, dans des circonstances mystérieuses, qu’aucun ‘’lea-der’’ n’ait levé son doigt pour appeler la justice et les mé-dias à éclairer l’opinion, com-me il n’est pas normal qu’un homme de quelle qu’origine qu’il soit se trouvant dans les deux situations précitées, qu’aucun homme politique ne réagisse!

Plus que jamais, la compo-sante Afro-Bruxelloise a besoin d’un véritable changement, d’un nouveau souffle qui fa-vorisera le débat d’idées en son sein comme dans toute démocratie respectable. Le-vons-nous pour réveiller le rêve d’une nouvelles Bruxelles où les Africains seront des Ac-teurs et non des assistés.

Extrait du livre Appellation d’origine Africaine, paru aux éditions mabiki en décembre 2008 d’olivier-kayomo (Conteur, auteur, metteur en scène, acteur politique et initiateur de’’la conscience Africaine’’, mouvement de sensibilisation).Contacts: www.olivierkayomo.be [email protected] ou 0473/20.37.38

APPEL POUR UN SURSAUT CULTUREL AFRICAIN A BRUXELLES

|Réactions |

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Merci de nous accorder cette entrevue M. Goubald. Vous êtes actuellement en tourna-ge et acteur principal du fi lm de Balufu Bakupa Kanyinda “On a marché sur la lune”, où vous incarnez un prof de littérature. Y a-t-il un lien de “parenté” ou de ressemblan-ce entre Jean Goubald et ce prof? Oui, il y a un lien. Dans le fi lm, le professeur pousse les enfants à être patriotique, à aimer le pays, la nation. C’est aussi ce que je fais dans ma vie. J’incite les enfants à aimer la RDC, à développer cet-te conscience d’aimer leur pays. Il y a des gens qui ont envie de fuir le pays, d’autres ont envie d’y venir. Pourtant, il y a tant à faire ici.

Avez-vous du plaisir à jouer ce rôle? Oui, j’ai eu du plaisir à le jouer, ce rôle me ressemblait beaucoup. J’ai beaucoup aimé aussi réciter des poè-mes pendant le tournage du fi lm.

A quand une visite de Jean Goubald en Amérique, où

sa musique semble moins connu parmi les communau-tés congolaises et africaines? Je ne sais pas, il me faut l’in-vitation d’un producteur. S’il y en a, je viendrai c’est cer-tain!

Vous préparez un album inti-tulé “Normes” qui sortira bien-tôt, que devons-nous savoir sur cet album? Avec “Tozonga na normes”, il faut savoir que je m’adresse à mon peuple. Il y a tant de choses qui se font dans mon pays, mais pas dans les nor-mes. Les gens veulent de l’ar-gent mais pas le travail. Nous avons une terre très fertile en RDC, mais les gens ne tra-vaillent pas la terre. L’amour ne manque pas dans mes albums, où je chante aussi la femme. L’album comprend 15 pièces, dont une, “Nzam-bi”, où je parle à Dieu. C’est ma fi lle qui m’a demandé de rajouter cette pièce, en fait.

Si Dieu existe, que vous dirait-il à la porte du paradis? J’arrive pas à imaginer (ri-res)...Ca serait un plaisir si j’y arrive...Je ne sais pas. Je ne

me vois en train de prendre la place...D’après ce qu’on croit, il y aura la perfection de ce qu’on voit ici...!

Qu’est-ce qui vous “branche” en terme d’inspiration pour écrire, chanter? La vie courante et puis par-fois ce dont des fi lms qu’on voit, livres qu’on lit, des si-tuations qu’on vit. L’inspira-tion vient parfois en grattant la guitare puis je me mets à écrire quelques lignes. C’est comme ça...

Quel est le sens de la vie pour vous? usque là, je n’ai pas encore compris ni trouvé...! (rires). S’il y a un véhicule, ce soit être la paix, la joie. Mais tout ça ne viendra que de l’amour, en fait. Il faut regarder dans le visage du prochain et voir la joie, qui se communique alors sur soi-même. C’est ça. Les humains doivent se rencon-trer et le moyen pour le faire, je crois que c’est l’amour.

Est-ce qui vous inpire person-nellement dans votre vie? Tout à fait. C’est l’amour en-

Entrevue exclusive avec Jean Goubald Kalala, un artiste congolais au style unique.

|Artiste du mois|

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tre les humains, entre l’hom-me à la femme, le bonheur des autres, le grand amour.

Imaginez que vous êtes conférencier et que vous avez devant vous un groupe de jeunes de la RDC. Quel se-rait votre message pour eux? Les jeunes de la RDC... Le plus grand message qu’on doit leur donner, c’est l’amour du prochain ainsi que le tra-vail. C’est le gros chapitre. Pour moi, je vois le travail vi-vant, qui donne des résultats qui doivent rester, qui doivent demeurer Le travail construc-tif est celui sur lequel vient s’ajouter celui des autres. La jeunesse doit trouver le tra-vail qui construit, que nous ajoutons à ce qu’ont fait nos parents avant nous. C’est ce dont je parle dans ma chan-son «Africando» de l’album «Bombe Anatomique». Man-ger, se nourrir est une consé-quence du travail: il n’est pas l’objectif ou la finalité.

Si vous inventez un médica-ment miracle, il guérit quoi? S’il y a a un mal qui ronge la terre, c’est le manque d’amour. Tout ce que fait le manque d’amour sur la Terre produit, c’est grave. Il y a quelques jours, je suivais des documentaires sur la guerre. Il y a eu des conseéquences graves et le départ je crois, c’est d’abord le manque d’amour.

Quel proverbe ou expression vous guide ? Ce serait une phrase bibli-que, je crois. Ce serait “Faites à votre prochain ce que vous voulez qu’on vous fasse”...

Vous êtes nommé Ministre de la Culture en RDC, demain matin. Quelle serait vos pre-mières actions ? Il y a plein de chansons qui passent sur nos radios, qui abrutissent la jeunesse, ça j’interdirais ça...! Ensuite je trouverais de bons collabo-rateurs qui ont une idée des besoins dans les volets du do-maine culturel et ensemble, on organiserait la structure du ministère. Et si on me met les bâtons dans les roues, je dé-missionne...! (rires). Ce que je trouve dommage, c’est que l’art en RDC ne se fait pas pour sa beauté, pour laisser des traces, il se fait pour en vivre. L’art reflète la beauté, une vision. L’art, pour les ar-tistes devrait se faire pour apprendre à croiser leur inté-rieur, à croiser Dieu. L’art est l’expression de l’existence de l’être, du rapport à la vie.

Avez-vous un projet qui vous tient à coeur présentement? Oui, j’ai un petit projet d’agri culture, de travailler la terre. Je me suis acheté une petit terrain de 4 hectares à Kins-hasa et je veux le cultiver. Les gens ici sur Kinshasa sont dis-traits par cette musique qui

n’a pour contenu que des insultes, qui n’envoie les gens qu’à se saouler la gueule et ils ne font que s’abrutir. Il faut qu’il y ait des gens qui réveillent le peuple...! Je m’adresse à mon peuple, pour qu’ils se ré-veillent et voit autrement no-tre cher Congo.

Un message pour les inter-nautes de Congokulture ? Si j’ai un message sincère-ment, du fond de mon coeur, je leur demanderais de re-garder tout autour d’eux leur voisin immédiat qui est là, juste là avec un regard plein d’amour. De propager ce regard d’amour à travers la terre...

Pour joindre Jean Goubald: [email protected]: 243999923569

Lina RacineMontréal, Canada

Entrevue avec Jean Goubald Kalala, un artiste congolais au style unique

www.congokulture.netSite dédié à la promotion des arts et culture de la République Démocratique du Congo et de ses diasporas dans le monde.

|Artiste du mois |

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|Reportage|

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Il n’est pas rare qu’un bruxel-lois, un belge, un européen s’interroge ou s’inquiète de la présence dans son pays d’un nombre considérable d’étrangers dont il se deman-de ce qu’ils font sur le même « territoire » que lui. La mondia-lisation n’a pas aboli les fron-tières. Bien au contraire, elle a renforcé chez certains le sentiment de souveraineté et la crainte de « l’autre ». Non pas le voisin de palier, que l’on connaît nécessairement un petit peu pour avoir enten-du sa musique ou vu ses en-fants lors du dernier anniver-saire du fi ls aîné de sa seconde femme, mais l’autre dont on ne sait presque rien, dont on a déjà vague-ment entendu parler au journal télé parce que son pays est en guerre ou par-ce que ses frè-res meurent de faim depuis plus de 6 mois. C’est cet autre là qui fait peur… Nous n’en connais-sons rien, mais les médias lui ont donné un visage plutôt rond ou plutôt maigre, plutôt content ou plutôt fâché. Plu-tôt gentil ou plutôt méchant. Alors, quand on le croise en rue, on le trouve plutôt gentil ou plutôt méchant, …

On ne sait pas ce qu’il fait là, on n’ose pas trop le regarder, de peur qu’il soit plutôt mé-chant, mais l’on se demande ce qu’il est venu faire dans notre petit pays écrasé par les faillites, les querelles com-munautaires, la crise fi nanciè-re qui n’en fi nit pas, le prix du gaz qui monte, … le froid et la

pluie. Alors on rentre chez soi, on mange une pizza, on cou-che les enfants, on allume la télé et on recommence. Mais ce n’est pas totalement de notre faute. C’est de la faute des médias. C’est de la faute du temps qui passe trop vite, qui nous empêche de pen-ser. C’est de la faute de no-tre patron mécontent de nos derniers résultats. C’est de la faute d’un autre ou de tous les autres. Qu’importe, mais ce n’est pas de ma faute. Tant pis. Je me sens de plus en plus seul sur cette terre qui ne fi nit pas de grandir et d’abolir

les frontières, mais au moins, ce n’est pas de ma faute.Et si demain matin, plutôt que de ne pas regarder cet étranger que je crois poten-tiellement dangereux, je lui disais simplement « bonjour ». Au fond, il n’est peut-être en Belgique que pour quel-ques jours. Il est peut-être en Belgique parce qu’il a eu un jour l’audace de dire que le gouvernement de son pays n’avait pas de légitimité dé-mocratique, ce qui lui a valu une condamnation à mort. Il est peut-être simplement en Belgique pour suivre des étu-des qu’il est impossible de sui-

vre dans son pays dévasté par la famine et la guerre. Com-bien de médecins africains viennent se spécialiser en Bel-gique pour retourner ensuite travailler dans leur pays dans des conditions parfois extrê-mement pénibles ? Si nous ne faisons pas l’effort, même lentement, de chercher la meilleure partie de celui que nous ne connaissons pas, il est probable que nous courrions tous à l’isolement et la soli-tude. Il existe heureusement des milliers de personnes ou d’associations qui prennent le temps de voir qu’il y a derrière

le visage de l’autre bien plus que l’ima-ge qu’en donnent les médias. Parmi ces associations, il y a entres autres la Maison Africaine qui, en plein cœur de Bruxelles et ce depuis plus de 40 ans, travaille dans le secteur de la coopération au développement. Qui, depuis plus de 40 ans accueille et loge des étudiants africains (77 loge-ments) boursiers ou

non, à la recherche d’un lo-gement de qualité et d’un en-cadrement approprié. Paral-lèlement, l’asbl a développé divers programmes sociaux en faveur des populations marginalisées. Qu’il s’agisse de la banque alimentaire ou du programme « Tutorat » en faveur des élèves en décro-chage, l’asbl se veut un outil de rapprochement entre des personnes et des peuples qui, vu de plus près, ne se diffé-rencient parfois que par quel-ques signes extérieur mineurs.

Thierry Van PEVENAGE (Directeur)

La maison africaineL’autre

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|Dossier: Qu’est ce qui ne tourne pas rond? |

Nubian’S Magazine 41

Tapi dans l’encoignure for-mée par l’intersection de deux magasins de la rue Du-blin à Ixelles, les pieds emmi-toufl és dans une paire touffue de chaussettes, en guise de chaussures, et couvert d’un épaix pullover surmontant un autre, un Congolais est là, as-sis à même un sol recouvert de carton, les yeux hagards. Plus loin, une jeune fi lle, la ving-taine révolue, court, court et court encore sur Chaussée de Wavre. Puis revient et repart, sans savoir où. Elle a toujours exécuté ce manège depuis des lustres. Nous quittons le Quartier Matonge et là, nous nous engouffrons dans un mé-tro. Un jeune homme pénètre dans la rame où nous avons pris place. Les passagers se serrent pour faire de l’espace. Et pour cause ? L’Africain qui vient d’entrer donne tous les signes de déséquilibre. Il ne cesse de secouer la tête. Les gestes des doigts sui-vent aussi. Il circule tout le long de la rame de metro, sans discontinuer.Enfi n, à la Gare du Midi, au bas de l’escalator, une jeune Noire tente d’ac-coster les passants : «Un euro, s’il vous plaît», hèle-t-elle. Les passants au contraire s’en écartent. La cause ? La de-moiselle présente une allure peu commune, sale et la face barriolée de quelques blessures encore béantes, en tout cas fraiches.Un spectacle similaire nous est rapporté des personnes en provenance de Zellik. Là, il s’agit d’un homme adulte, arborant une tête fl eurie de cheveux blancs, qui déam-bule au hasard, sans destina-tion précise.Si la liste des cas connus est loin d’être exhaustive, le ta-

bleau est néanmoins bien planté, un tableau guère lui-sant, vous vous en convenez, et qui ne peut qu’interpeller. Ainsi, cessont de nous voiler la face : la communauté afri-caine a aujourd’hui son lot de malades mentaux. Qu’impor-te le nombre de ceux-ci - une dizaine, plus ? - l’essentiel,

croyons-nous, est de se ren-dre compte du phénomène et, surtout, savoir quel remè-de y apporter. Surtout lors-que l’on sait que ces Africains malades sont littéralement abandonnés à leur triste sort, contrairement à ceux des autres communautés, invisi-bles sur la place publique.

En effet, à considérer la prise en charge dont bénéfi cient les malades des autres com-munautés souffrant des mê-mes maux, l’on est en droit de s’interroger sur les raisons de l’abandon de ces infortunés de la part des pouvoirs pu-blics. Par ailleurs, l’Africain est

aussi célèbre pour son sens de solidarité, curieusement inexistante face à ce nou-veau phénomène qui s’offre en spectacle sur la voie pu-blique et dans le quartier Ma-tonge, étiqueté d’africain.De même, au moment où on assiste à un engouement cer-tain des Africains d’origine à postuler le suffrage des urnes, il est indispensable de rappe-ler les réalités dans lesquelles naviguent leurs concitoyens, afi n qu’ils s’en imprègnent pour mieux matérialiser les espoirs placés en eux et ré-pondre aux préoccupations des membres de leur com-munauté, confrontés aux for-tunes les plus diverses. Mais aussi, il y a lieu de s’interroger sur la cécité qui semble ha-biter autant l’ensemble de la communuté que les multiples associations africaines ayant pignon sur rue et, pourtant,

habituées des actions dites de proximité. Par ailleurs, les nombreuses églises qui pillulent en Belgique, à la quête du salut des âmes, ne devraient-elles pas in-

clure aussi dans leurs actions la problématique de la santé physique de l’ensemble de la communauté ? En tout cas, le spectacle est tellement désolant que nous nous permettrons de revenir sur cet important dossier, en tentant de donner la parole aux acteurs de terrain, à sa-voir les pouvoirs publics dont la Commune d’Ixelles, les responsables d’associations mais aussi des représentants de la communauté africaine ainsi que les nombreux élus d’origine africaine.

Cornelis Nlandu

Ces Africains malades sont littéralement abandonnés à leur

triste sort.

De plus en plus de malades mentaux dans la communauté africaine

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La communauté africaine de Belgique déplore la fermeture de l’Espace Matongé, un centre so-

cioculturel et de cohésion communautaire créé en 2004.Installé sur la chaussée de Wa-vre dans la commune d’Ixel-les, en plein quartier africain appelé « Matongé de Bruxel-les » (un quartier « chaud » du même nom existe à Kinshasa en RDC), ce haut lieu de ren-contres intercommunautaires n’aura fonctionné que cinq années durant lesquels il a réussi à se construire une bon-ne réputation.

Créé sur l’initiative du Conseil des communautés africai-nes en Belgique et en Europe (CCABE), l’Espace Matongé bénéfi ciait des subsides de la Région de Bruxelles Capitale et de la commune d’Ixelles. Ces deux institutions s’étaient engagées dans une conven-tion conjointe de soutenir fi -nancièrement l’installation et le fonctionnement du centre. La convention qui consis-tait en un contrat renouve-lable chaque année a bien fonctionné jusqu’à fi n 2007.

Depuis lors, le CCABE a conti-nué à faire fonctionner l’es-pace avec ses fonds propres, en espérant voir la situation revenir à la normale. Seule-ment, les diffi cultés budgétai-res renforcées par l’actuelle crise fi nancière internationale, ont poussé les deux bailleurs de fonds à privilégier d’autres priorités. Le CCABE ne pou-vant plus continuer à creuser dans des fonds propres, une solution radicale s’imposait : la fermeture pure et simple de l’espace.

Selon Madame Hélène MA-DINDA, responsable de l’Es-pace Matongé, des pourpar-lers ont été entamés avec la Région de Bruxelles Capitale et la commune d’Ixelles afi n que les deux institutions re-voient leur position et renou-vellent la convention signée en 2004. En attendant une issue –qui paraît incertaine- de ces pourparlers, les lieux restent fermés. D’ailleurs, comme dit l’ada-ge, « un malheur ne vient ja-mais seul », l’immeuble abri-tant l’Espace Matongé vient d’être vendu et le nouvel ac-quéreur voudrait en faire un autre usage.

Ainsi donc, même si les né-gociations en cours entre le CCABE, la Région et la Com-mune aboutissaient au renou-vellement de la convention, il faudra bien trouver des nou-veaux locaux adéquats et disponibles. Ce qui risque de ne pas être une mince affaire, surtout si l’on tient à voir l’es-pace rouvrir dans ce même quartier où il était devenu une référence, et où sa présence avait une signifi cation symbo-lique par le fait de l’omnipré-sence des ressortissants afri-cains. Mais cela est une autre paire de manche…

Il sied de rappeler que l’Es-pace Matongé a vu le jour dans un contexte tout à fait particulier lié au phénomène des bandes urbaines dans les milieux de la jeunesse afri-caine de Bruxelles. Tout était parti d’un constat de la poli-ce bruxelloise qui faisait face, depuis quelques années, à une délinquance juvénile dans des lieux publics, parti-

LA FERMETURE DE L’ESPACE MATONGE CREE L’INDIGNATION AU SEIN

Les instances de la Ré-gion de Bruxelles Capi-tale et de la Commune d’Ixelles devront, elles

aussi, comprendre le rôle important que joue l’Espace Matongé pour la communauté africai-ne ainsi que pour toutes

les autres communau-tés bruxelloises issues

de l’immigration, qui ont bénéfi cié de la cohé-

sion sociale facilitée par cette initiative.

|Dossier: Qu’est ce qui ne tourne pas rond? |

DE LA DIASPORA AFRICAINE DE BELGIQUE

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|Dossier: Qu’est ce qui ne tourne pas rond? |

Nubian’S Magazine 43

culièrement dans les bus, les trams, aux abords et à l’inté-rieur des stations de métro. Plusieurs rapports de police faisaient alors état des cas de bagarres généralisées, d’attaques individuelles, de spoliation, voire de meurtre dans les milieux des jeunes is-sus de l’immigration. Certains affrontements entre bandes ont concerné les ressortissants des communautés maghré-bine et africaine. C’est donc dans la recher-che de solution à ce problè-me crucial qui entamait aussi lourdement l’image de la communauté africaine que le CCABE avait décidé de mettre au point ce projet de médiation sociale. Pour ce faire, il ira s’associer avec d’autres partenaires, principalement la Cellule de Prévention de la Société de Transports Interurbains de Bruxelles (STIB), ainsi que plu-sieurs autres associations de terrain actives dans le do-maine de l’encadrement et de l’éducation des jeunes. L’Espace Matongé était né.

Très vite, le lieu était devenu un véritable espace de cohé-sion sociale et d’épanouisse-ment culturel pour toutes les communautés immigrées de Bruxelles qui sont venues ré-gulièrement y organiser des rencontres. Une exposition permanente des œuvres et de l’artisanat d’Afrique y était même installée, avec succès, depuis deux ans.

Madame Hélène Madinda qui tient toujours au dénoue-ment de la situation soutient que l’espace a fonctionné conformément à sa mission,

remplissant ainsi sa part du contrat qui consistait à pro-poser un cadre de créativité, en offrant spécialement aux jeunes un lieu de rencontre et de déconnexion du circuit de la délinquance et de la violence.Tout était déjà mis en œu-vre pour canaliser les jeunes concernés vers un compor-tement digne, en inhibant leur excès d’énergie dans la créativité artistique, les jeux et les sports pacifi ques.Du coup, l’Espace Matongé était devenu un grand cen-tre d’information, d’orienta-tion et de formation pour la communauté africaine. Des rencontres de médiation in-terculturelles, d’éducation au civisme, des écoles de de-voirs, des salons littéraires, des conférences, des colloques (sur le Sida par exemple) y ont été organisés avec succès. Le centre a aussi continué à servir de relais pour la Cellule Prévention de la Stib qui en a profi té pour juguler en gran-de partie les actes de vanda-lisme de la part des bandes des jeunes africains dans les installations de métro. De même, plusieurs associa-tions d’encadrement des jeunes ont eu recours à ce centre dans le cadre de la convention qui les liait avec le CCABE.Concrètement, le centre était devenu un lieu de prise en charge spécifi que des jeu-nes issus de l’immigration afri-caine qui se sont vus, avec plaisir, dotés d’un espace où ils pouvaient se rencontrer et s’exprimer autour d’un idéal commun de l’approche de l’autre, mais dans le respect de la diversité.Par ailleurs, parents et en-

fants, jeunes et adultes, ont tous trouvé leur compte dans cette initiative louable dans la mesure où l’Espace Ma-tongé était aussi devenu pour eux un carrefour qui leur ser-vait de lieu d’échange et de réconciliation. Ainsi, l’espace contribuait, à sa manière, au renforcement des rapports entre bandes des jeunes, mais aussi entre ces derniers et les adultes. Un vrai cadre de résolution des confl its et de réconcilia-tion comme l’avait souhaité son principe fondateur. Dans la situation actuelle des choses, tous ceux qui avaient applaudi la création de cet espace s’indignent mais ne désespèrent pas. Certaines voix s’élèvent, d’ailleurs, pour demander à toutes les instan-ces de la communauté, no-tamment à toutes les associa-tions membres du CCABE, de profi ter de cette période - jus-te post électorale – pour faire pression sur les élus bruxellois afi n de leur faire comprendre que cet espace ne doit pas s’éteindre juste au moment où il commençait à produire ses fruits.Les instances de la Région de Bruxelles Capitale et de la Commune d’Ixelles devront, elles aussi, comprendre le rôle important que joue l’Es-pace Matongé pour la com-munauté africaine ainsi que pour toutes les autres com-munautés bruxelloises issues de l’immigration, qui ont bé-néfi cié de la cohésion sociale facilitée par cette initiative.

Carly Kanyinda

DE LA DIASPORA AFRICAINE DE BELGIQUE

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|Société |

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Avant de répondre à cette question, il convient de dres-ser un état des lieux.

Des millions d’Africains ont élu domicile en Occident. On les retrouve pratiquement dans toutes les couches sociales de la population ; de tra-vailleurs très qualifiés : méde-cins, ingénieurs, chercheurs, aux demandeurs d’emploi en passant par des travailleurs qualifiés : comptables, infir-miers, techniciens.

Une réalité les réu-ni tous cependant : c’est la prise en charge financière de leurs familles en Afrique.

C’est une bagatelle estimée à plus de 25 milliards d’euros an-nuel qui glisse d’Oc-cident en Afrique, par le moyen de ces migrants. Cet argent est principalement affecté aux dépen-ses de la vie courante. Pour de nombreuses familles, ce soutien financier est d’ailleurs leur seul filet de survie.

Autrement dit, le soutien ac-tuel est salutaire, mais il reste insuffisant pour « relever » l’Afrique. Voilà ce qui est de l’apport de la diaspora ac-tuellement. Mais pour que la diaspora puisse apporter de vraies so-lutions de développement en Afrique, il faudrait, à la fois, une convergence de moyens et une stratégie d’actions. Les moyens d’abord : ceux-ci doivent être financiers, politi-ques et humains.

Les moyens financiers existent : ils peuvent être d’autant plus efficaces que le niveau des salaires en Occident est éle-

vé par rapport au niveau en-registré en l’Afrique ; de plus, les monnaies occidentales of-frent toutes un avantage de change à la conversion de l’autre côté de la Méditerra-née.

Pour que ces moyens soient efficaces au développement intégral du beau continent, il s’agirait qu’ils soient orga-nisés autrement que dans la dépense immédiate com-

me c’est le cas aujourd’hui. L’idéal serait qu’une part de cette manne financière soit directement affectée à des projets de développement à moyen, voire à long terme.

Politiques :

Confrontés au développe-ment dans leur vie quoti-dienne en Occident et tou-jours attachés à leur précieux continent, chaque retour au pays pour ces expatriés est un voyage complexe : mélange de frustration, d’indignation et malgré tout du plaisir indi-cible du retour au bercail.

Qui peut douter, un instant, des sacrifices que pourrait faire cette population si elle avait les facilités et l’opportu-nité politique d’agir directe-ment pour le développement

de leurs pays d’origine?

La fiscalité par exemple, en tant qu’outil financier, pour-rait servir de levier efficace si elle offrait des avantages concrets ou autres déduc-tions d’impôts à ceux qui in-vestissent en faveur du co-développement.

Force est de constater, que les pas politiques dans cette

direction, s’ils existent, restent étonnements timides. On peut néanmoins citer des initiatives intéressan-tes, telles que le NIDO (Nigerian in diaspora) qui est représenté un peu partout à l’étran-ger et qui jouit pro-gressivement d’une notoriétés confor-table ; « Je crée au Congo » : salon de Création d’entreprises et des opportunités d’affaires en RDC, qui se tiendra à Kinshasa

du 20 au 21 juillet 2009 ; la conférence Internationale de la diaspora pour le dévelop-pement, qui sera organisée par « Co-developpement.org » qui œuvre avec efficacité pour une mise à disposition des compétences.

Enfin, les moyens humains qui regroupent l’ensemble des compétences, d’expertises, de talents ainsi que de vo-lonté.

Les Africains participent acti-vement au développement des pays qui les accueillent.

La grande majorité a d’ailleurs été formée en Occident. Ce qu’ils font dans leurs pays d’accueil, ils peuvent le faire en Afrique, à condition qu’ils en aient les opportunités ou les infrastructures suffisantes. Les moyens humains sont

La diaspora peut-elle relever l’Afrique ?

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donc là, ils sont latents et n’attendent qu’à s’exprimer et s’investir enfin au profit de la terre de leurs ancêtres.

Epoque charnière

Notons, que la diaspora afri-caine vit une époque char-nière. Contrairement à leurs parents, les générations nou-velles n’ont pas le désir naturel du retour en Afrique. Nombre d’entre eux s’identifient avant tout comme afro européens ou américains. Ils vivent géné-ralement avec leurs familles restreintes en Occident et donc ne connaissent pas suf-fisamment leurs familles éten-dues d’Afrique, pour avoir le souci de les aider financière-ment, comme le font sponta-nément et régulièrement leurs parents. Si ces générations se renou-

vellent plus vite que les nou-veaux arrivants, cela pourrait à terme, couper lentement mais sûrement, l’Afrique noire en particulier, de ce filet de survie indispensable aux fa-milles les plus pauvres. C’est à dire que d’ici 30 ans, les générations actives ne subviendront plus aux besoins élémentaires des familles au pays. Un équilibre fragile qu’il ne faudrait pas minimiser.

Une course contre la montre est enclenchée. Il est important d’appréhen-der cette donne avec lucidi-té et anticiper les solutions al-ternatives à temps, sans quoi la rupture risque de survenir avant que l’Afrique ait pu ti-rer les bénéfices de ses en-fants expatriés. Auquel cas, la réponse à la question serait clairement non ! Car le nom-

bre d’immigrés est un élément déterminant au poids de leur action. Or, les politiques d’immigration occidentales se durcissent et les nouvelles générations sont par nature, moins interpellées par le sort de l’Afrique.

Oui, la diaspora peut rele-ver l’Afrique. Mais malgré ses moyens humains, politiques et financiers, celle-ci ne pourra relever sa terre d’origine qu’à condition de mettre, très vite, en place une véritable straté-gie, bâtie notamment sur un encadrement politique clair et une vision d’ensemble en matière de co-développe-ment.

William Ikolo Kumu

|Société |

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Il sillonne tranquillement les rues de la commune d’Evere, balaise, forçant le respect des jeunes de toutes les com-munautés, qui s’empressent de lui dire bonjour, tout en échangeant joyeusement quelques mots sur des sujets qui ponctuent leur actualité.Jean Claude MAGENGE, en-traîneur de boxe, habite la commune d’Evere.Ce fi ls d’ambassadeur, vice champion novice, en catégorie wal-ters, est arrivé en Bel-gique en 1966, en provenance d’Alle-magne.Ayant quitté le Burun-di à l’âge de 6 ans, son retour au pays vers l’âge de 13 ans est marqué par des diffi cultés d’adap-tation liées à la mé-connaissance de sa langue maternelle, au déracinement, au sentiment d’être un étranger dans son pays d’origine.Jean Claude retrou-ve un certain équi-libre grâce au sport (football), qui prend une place importante dans sa vie.De retour en Belgique à l’âge de 15 ans, l’adolescent fait ses débuts dans la boxe.Plus branché sport qu’études, le confl it de générations poin-te son nez, car l jeune homme est en mésentente avec ses parents qui considèrent que le sport est un passe temps et les études, le sésame pour la réussite et l’ascension socia-le.Au lendemain d’un autre sé-jour au Burundi, Jean Claude entreprend une 1ère forma-tion d’entraîneur de boxe grâce au comité olympique

burundais, avec un expert AIBA (association internatio-nale de boxe amateur). Ce qui le conduit au poste de di-recteur technique de l’équi-pe nationale burundaise de boxe (il fait 2 tournois interna-tionaux de boxe au Came-roun et au Gabon).De retour en Belgique, il de-vient entraîneur d’un club de boxe (l’One To One), poste qu’il occupe encore

aujourd’hui.L’activité d’entraîneur de Jean Claude l’a conduit à s’intéresser au métier d’édu-cateur, qu’il exerce depuis 6 ans :-Etudes d’éducateur spécia-lisé (graduat), avec une an-née de spécialisation en san-té mentale dans le cadre de la précarité.Comme il le dit lui-même : « C’est une vocation tardive avec une longue expérience de vie ».Jean Claude MAGENGE a travaillé dans un projet d’ac-compagnement des jeunes d’origine africaine ; Projet ini-

tié par la commune d’Evere pour une durée de 2 ans.Pour l’éducateur, la boxe était un prétexte pour ac-compagner les jeunes, et à l’occasion faire passer des messages basés sur sa propre expérience.Selon lui, DOLTO avait raison lorsqu’elle affi rmait que les personnes latérales (profes-seurs, éducateurs, entraîneurs, sportifs, etc.) pouvaient avoir

un rôle important dans la socialisation des jeu-nes, après les parents qui restent les principaux acteurs des enfants.Son souhait est de rester dans l’associatif malgré une expérience en tant que candidat PS (qu’il estime très intéressante) lors des dernières expé-riences communales.Pour lui, le monde asso-ciatif a un rôle très im-portant à jouer dans la cohésion sociale.C’est ce qui le pousse à créer, avec un groupe de professionnels, une asbl « Trans-missions » qui a pour projet la co-hésion sociale, et qui souhaite y intégrer les

parents, les jeunes, le monde associatif et les services pu-blics, et qui s’adresse notam-ment à la population subsa-harienne.Son souhait est aussi que les pouvoirs publics collaborent de manière plus effi cace avec le monde associatif, afi n que celui-ci soit autonome et puisse apporter un complé-ment, une autre manière de voir les choses.Selon Jean Claude, un projet social est comme tout autre projet de société : c’est avec le temps que l’on arrive à un résultat satisfaisant.La rédaction

JEAN CLAUDE MAGENGE

|Portrait|

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Culture & LoisirsVoici quelques suggestions de sorties pour le plaisir

des yeux et des oreilles des petits et des grands

Expos

Ciné

Expositiondu 7/11/2008 au 31/8/2009

Expositiondu 24/4/2009 au 3/1/2010

Musée royal de l’Afrique centralewww.africamuseum.be

|Culture |

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Nubian’S Magazine48

« Les Mathématiques congolaises », paru dans Collection Aventure est un roman de In Kole Jean Bole. Amusant, notamment, par sa mise en équations mathématiques de La vie politique congolaise, le livre a fait la une des chroniqueurs littéraires.« Egalité zéro! Enquête sur le Procès Médiatique de Dieudonné » rend compte de l’Af-faire Dieudonné M’bala M’bala, l’humoriste français d’origine camerounaise, accusé d’antisémitisme en France. Le livre paru dans la « Collection Doc » est écrit par le jour-naliste Olivier Mukuna. « Obama, la victoire de la méritocratie » est une publication de Bertin Mampaka, dé-puté et échevin de la ville de Bruxelles. Le livre sorti aux éditions Mabiki suggère une nouvelle approche de la politique en Belgique qui tient compte de l’apport de l’im-migration. « Appellation d’origine africaine » paru aux éditions Mabiki est une invitation à la communauté africaine de Belgique à un sursaut culturel en vue de s’organiser davan-tage. Le livre appelle les acteurs africains à prendre leur place dans la cité et à contri-buer plus positivement à la consolidation de Bruxelles en tant que ville multiculturelle. L’auteur, Olivier Kayomo dirige le groupe de théâtre « Les piroguiers », très connu dans les milieux de la diaspora africaine de Belgique. Dans « Je suis venu, j’ai vu et je n’y crois plus », Omar Ba, jeune sénégalais de 29 ans, explique sa traversée de l’Afrique pour rejoindre l’eldorado européen où il se rendra fi nalement compte de sa grande désillusion.«La femme dans la gestion des confl its». Premier volet d’une série d’études sur le rôle de la femme dans la sociologie, politique africaine, ce livre analyse l’importance de la femme avant la présence européenne en Afrique subsaharienne, notamment dans la gestion politique, la transformation, la résolution et la prévention des confl its.

SYNTHESE LITTERAIRE DU MOIS ( par Georges ALVES)

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Extrait de «M

es 18 ans, parlons en» à paraitre aux édition Joker

|BD |

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Comme il est coutume de faire dans la plupart des écoles supérieures et universités de Belgique, l’U. L. I a organisé ce samedi 27 / 06 / 09, son premier bal de fi n d’année.

L’ambiance était au beau fi xe, et les étudiants et autres invités célébraient la fi n de l’année académique et s’en donnaient à cœur joie sur la piste de danse, tout

en se lâchant allègrement sur les rythmes des tubes ve-nus de tous les continents.

Nous vous offrons en images, un aperçu de l’événe-ment dans cet album de photos prises lors de cette mémorable soirée.

Vivement à l’année prochaine !

BAL DE FIN D’ANNEE A L’UNIVERSITE LIBRE INTERNATIONALE

www.uli-edu.eu

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