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L ’industrie éolienne est, en Europe et dans le monde, une des indus- tries liées aux énergies renouvelables qui a connu la plus forte croissance et généré les plus fortes créations d’em- ploi. Le parc mondial a été mul- tiplié par dix en dix ans, passant de près de 20 GW de puissance en 2000 à 194 GW en 2010. Le marché (1) n’a cessé de progresser sur la période, avec un taux de croissance moyen annuel de 29 %. Seule la crise a ralenti ce mouvement : le volume des ven- tes annuelles a baissé de près de 6 % en 2010 comparé à 2009. Malgré cette légère inflexion, près de 36 GW nouveaux se sont ajou- tés au parc mondial existant pour cette seule année 2010, soit l’équi- valent de la totalité du parc tel qu’il existait en 2003. Longtemps premier marché mondial, avec près de 10 GW en 2010, l’Europe est passée en seconde position, largement devancée par l’Asie (principale- ment la Chine) qui a représenté 19 GW la même année. Le mar- ché nord-américain (principale- ment les États-Unis) ne portait que sur 6 GW environ, mais avec un fort impact de la crise qui a réduit de moitié les ventes par rapport à 2009. Si l’Allemagne et l’Espagne sont de loin les premiers marchés du continent européen, avec chacun de l’ordre de 1 500 MW nouvelle- ment installés en 2010, de nou- veaux pays connaissent depuis quelques années une croissance rapide et durable, au premier rang desquels apparaît la France. Une industrie mondiale en forte croissance La forte croissance de l’industrie éolienne a largement bénéficié aux pays qui ont su s’appuyer en premier lieu sur leur marché inté- rieur. On estime désormais que 500 000 emplois dans le monde sont liés à l’éolien. En 2009, l’EWEA (2) estimait qu’en Europe l’éolien employait 192 000 personnes dont 20 000 pour l’éolien off-shore. L’essen- tiel de ces emplois étaient basés dans les pays ayant développé une industrie éolienne forte. L’emploi éolien direct représen- tait ainsi 38 000 personnes en Allemagne, 23 000 au Danemark et 20 000 en Espagne, pour 7 000 en France à cette même date (3) . Une étude de l’EWEA datée de 2008 estimait que, pour chaque MW de machine produite et installée, 15,7 emplois étaient créés, dont : 12,5 dans les sites de produc- tion, au moment de la construc- tion de l’éolienne et de ses composants, 1,37 dans les services liés à l’éolien (fournisseurs d’électri- cité, conseil, services financiers, R&D…), dont 0,07 pérenne sur la durée de vie de l’équipement (vingt ans), 1,2 localement, au moment de l’installation, Note rapide L’éolien, relais de croissance pour les industries franciliennes ? Pascale Guery / IAU îdF La demande croissante d’équipement dans le domaine des énergies renouvelables constitue une des voies possibles vers un renouveau industriel pour l’Île-de-France, dont plusieurs secteurs industriels phares bénéficient de fortes convergences technologiques avec l’éolien. N° 583 - janvier 2012 www.iau-idf.fr (1) Le marché se rapporte aux ventes annuelles (le flux), tandis que le parc se rapporte au stock d’éoliennes installé. (2) European wind energy association, asso- ciation européenne des constructeurs d’éoliennes. (3) En 2011, le SER (syndicat des énergies renouvelables) estime ces effectifs à 11 000 emplois.

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L’industrie éolienne est,en Europe et dans lemonde, une des indus-tries liées aux énergies

renouvelables qui a connu laplus forte croissance et généréles plus fortes créations d’em-ploi. Le parc mondial a été mul-tiplié par dix en dix ans, passantde près de 20 GW de puissanceen 2000 à 194 GW en 2010. Lemarché(1) n’a cessé de progressersur la période, avec un taux decroissance moyen annuel de

29 %. Seule la crise a ralenti cemouvement : le volume des ven -tes annuelles a baissé de près de6 % en 2010 comparé à 2009. Malgré cette légère infle xion, prèsde 36 GW nouveaux se sont ajou-tés au parc mondial existant pourcette seule année 2010, soit l’équi-valent de la totalité du parc telqu’il existait en 2003.Longtemps premier marchémondial, avec près de 10 GW en2010, l’Europe est passée enseconde position, largement

devancée par l’Asie (principale-ment la Chine) qui a représenté19 GW la même année. Le mar-ché nord-américain (principale-ment les États-Unis) ne portaitque sur 6 GW environ, mais avecun fort impact de la crise qui aréduit de moitié les ventes parrapport à 2009.Si l’Allemagne et l’Espagne sontde loin les premiers marchés ducontinent européen, avec chacunde l’ordre de 1500 MW nouvelle-ment installés en 2010, de nou-veaux pays connaissent depuisquelques années une croissancerapide et durable, au premierrang desquels apparaît la France.

Une industrie mondiale enforte croissanceLa forte croissance de l’industrieéolienne a largement bénéficié

aux pays qui ont su s’appuyer enpremier lieu sur leur marché inté-rieur.On estime désormais que 500000emplois dans le monde sont liésà l’éolien.En 2009, l’EWEA(2) estimait qu’en Europe l’éolien employait192 000 personnes dont 20 000pour l’éolien off-shore. L’essen-tiel de ces emplois étaient basésdans les pays ayant développéune industrie éolienne forte.L’emploi éolien direct représen-tait ainsi 38 000 personnes enAllemagne, 23 000 au Danemarket 20 000 en Espagne, pour 7 000en France à cette même date(3).

Une étude de l’EWEA datée de2008 estimait que, pour chaqueMW de machine produite et installée, 15,7 emplois étaientcréés, dont :• 12,5 dans les sites de produc-

tion, au moment de la construc-tion de l’éolienne et de sescomposants,

• 1,37 dans les services liés à l’éolien (fournisseurs d’électri-cité, conseil, services financiers,R&D…), dont 0,07 pérenne surla durée de vie de l’équipement (vingt ans),

• 1,2 localement, au moment del’installation,

Noterapide

L’éolien, relais de croissance pour les industries franciliennes?

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La demande croissante d’équipement dans ledomaine des énergies renouvelables constitueune des voies possibles vers un renouveauindustriel pour l’Île-de-France, dont plusieurssecteurs industriels phares bénéficient de fortesconvergences technologiques avec l’éolien.

N° 583 - janvier 2012www.iau-idf.fr

(1) Le marché se rapporte aux ventesannuelles (le flux), tandis que le parc se rapporte au stock d’éoliennes installé.(2) European wind energy association, asso-ciation européenne des constructeurs d’éoliennes.(3) En 2011, le SER (syndicat des énergiesrenouvelables) estime ces effectifs à 11 000emplois.

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• 0,33 localement, lié à l’exploi-tation et la maintenance deséoliennes. Ces emplois sontpérennes sur la durée de vie del’éolienne.

La phase industrielle est doncparticulièrement génératriced’emplois pour les zones géogra-phiques assurant la production.

Un retard français, des opportunités pour l’avenirPlusieurs études ont souligné leretard de l’industrie éolienne fran-çaise au regard des pays les plusavancés dans ce domaine, et cemalgré un marché national quiprogresse fortement (en moyenne+ 65 % par an depuis dix ans) etplace la France au troisième rangeuropéen en 2010.

Le pays ne dispose pas, à l’heureactuelle, de constructeur de grandéolien sur son sol ni d’une filièreindustrielle éolienne organisée.Il dispose néanmoins d’atoutspour défendre et conforter saplace de fournisseur de sous-ensembles auprès des construc-teurs européens d’éoliennes,avec plusieurs acteurs de pre-mier plan.La volonté nationale affichée desoutenir la structuration d’unefilière éolienne nationale en s’appuyant sur l’éolien off-shoreouvre de nouvelles perspectives.Parmi les ambitions du plannational de développement desénergies renouvelables issu duGrenelle de l’environnement,figure la création de 50 000 nou-

veaux emplois dans l’éolien auterme de 2020 en plus des 11000existants en 2011.À un horizon de cinq ans, lafilière pourrait ainsi voir apparaî-tre un ou deux champions natio-naux dans le secteur de laconstruction d’éoliennes off-shore, do mai ne qui représenteraprès de 35 % du marché euro-péen en 2020 et 65 % en 2030.Les tech nologies innovantesmises en œuvre dans ce nouveaudomaine devraient favoriser unbouleversement de l’ordre éta-bli observé actuellement dansl’éolien terrestre, à l’avantage dela France, qui maîtrise bien cestechnologies.

Île-de-France : des atoutsimportants pour participer àune filière nationaleDans l’ensemble national, larégion capitale n’est pas perçuecomme un acteur dans cedomaine.Tout d’abord, son marché esttotalement anecdotique au vude celui de la plupart des autresrégions et surtout de sa propreconsommation électrique.Par ailleurs, elle ne dispose pasde pôle de compétitivité affichédans le domaine de l’éolien

comme le sont d’autres pôlesfrançais tels que Derbi, Capener-gies, Tenerrdis ou S2E2, mêmesi cet affichage reste souventencore largement virtuel.Enfin et surtout, pas moins dehuit clusters existent ou sont encours de constitution sur cettethématique au sein d’autresrégions françaises.Les «clusters» existants sont prin-cipalement des associations d’industriels formées pour créerdes groupements en vue derépondre à des appels d’offresde constructeurs d’éoliennes auniveau national, voire internatio-nal. L’un d’eux, Net-Wind, s’estspécialisé dans les activités demaintenance. Les clusters encours de création sont tous orien-tés vers la thématique off-shore,avec pour ambition de capter lesinvestissements industriels atten-dus, liés aux 6000 MW annoncéspour le marché français.L’Île-de-France dispose cepen-dant d’atouts non négligeablessur l’ensemble des familles del’éolien (terrestre ou off-shore),au regard de ceux des autresrégions. Elle abrite de nombreuxacteurs impliqués dans la filière,dont quelques fournisseurs d’envergure internationale, mais surtout plusieurs acteurs qui sesont positionnés sur l’appel àdémonstrateur éolien off-shorelancé par l’Ademe(4) (Technip,Saipem, EDF, IFP-EN…), avecpour ambition de figurer parmiles chefs de file de l’éolien français.Au total plus de 110 établisse-ments franciliens sont déjà actifsdans l’éolien, soixante-douzeappartiennent au secteur indus-triel : 14 constructeurs, 2 fournis-seurs de mâts, 6 fournisseurs de générateurs, 19 fournisseursd’équipements électriques etélectroniques, 17 fournisseursd’équipements et pièces méca-niques, 3 fournisseurs de palesou matériaux pour pales, 11 bu -reaux d’études industriels. Seuls15 d’entre eux exercent une acti-vité de pro duction.

Note Rapide - N° 583L’éolien, relais de croissance pour les industries franciliennes?

Un potentiel d’emplois pour l’avenirPour bien saisir le potentiel d’emplois que représente l’éolien, prenonsl’exemple des projets éoliens off-shore français annoncés par le gouverne-ment qui portent sur 6 000 MW.En appliquant à ces 6 000 MW les ratios d’emplois par MW construits etinstallés mentionnés plus haut et en les rapportant sur un an, la phase deconstruction des aérogénérateurs devrait produire l’équivalent de 75 000emplois industriels, la phase d’installation 7 200 emplois, ainsi que 6 000emplois de services liés à la mise en place du parc éolien (financement,conception…). Par ailleurs, 2 000 emplois liés à la maintenance serontpérennes tout au long des vingt ans de la durée de vie des machines, demême que 420 emplois de gestion et monitoring des parcs éoliens. (4) Agence de développement et de maîtrise

de l’énergie.

Source : d’après données Syndicatdes énergies renouvelables / Fédération des énergies éoliennes © IAU îdF

Alizéo

Alizéo

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Vergnet

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Pôle Éolien Lorrain

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Aquitaine WindIndustry Cluster

BretagnePôle Naval

Le Havre développement

Neopolia

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pales et nacelles

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ensemble mécanique

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construction et assemblage éoliennes complètes

Site de production

pôle de compétitivitédéclarant une activité dans l’éolien

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( en projet )

Dunkerque Promotion

0 100 km

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Principaux sites français de production de la construction éolienne en 2011

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Note Rapide - N° 583L’éolien, relais de croissance pour les industries franciliennes?

7

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Fugro

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Ginger

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Saipem

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ABB Sa

Nordex

Geotech

Arcadis

Cegelec

Forclum

Siemens

Fondasol

Nexans

Schaeffler

Jri Maxant

EADS AstriumStromag

Vinci Énergie

Selma Ventsen

Arkema France

Botte Sondages

SNRRoulements

Spie Fondations

Alkaest Conseil

Botte Fondations

Franki Fondation

Aria Technologies

Socotec Industries

Burkert Contromati

Moteurs Leroy S

MenardSoltraitement

Alstom/Schneider T&d

Metso Automation Sas

Gamesa Energie FranceSa Hansen Transmissions

Bonfiglioli TransmissionsTyco Electronics France Sas

Augeron Synoptique et Contrôle

CMD Engrenageset Multiplicateurs

1

23

45

810

1112 13

1415

916

Soufflerie climatique IDF

17

Weole Energy

XYZ Prototypes

Windela

Axson

Converteam

Dekra

OlaerIndustries

EMCC

Hydratight

Hydrogeotechn

Hytorc

Léosphèere

EDF

6

ABB Entrelec

18

Schneider Electric

Ge Powe

19

Eiffel Constructions métalliques

Mersen(Ex Carbone Lorraine Composants)

Supadis

DCNS

GDF Suez

EDF

Val-d’Oise

Yvelines

Essonne

Taille de l’entreprise

Fonction du site

Compétence spécifique

générateurs

ensembles mécaniques(freins, engrenages, transmissions…)

mâts et embases

pales et nacelles

électriques et électroniques

Type d’acteur

électriques et électroniques

pièces mécaniques

(ayant une activité R&D dans l’éolien)

grand groupe

PME

production

siège

centre de services

bureau d’études

R&D

logistique et distribution

bureau commercial

off-shore

petit éolien

Ingénierie industrielle et technique

Intégrateur énergéticien

Fournisseurs d’équipements :

Fournisseurs de composants :

Intégrateur constructeur

Installation, raccordement au réseau,maintenance monitoring

L’industrie éolienn

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Note Rapide - N° 583L’éolien, relais de croissance pour les industries franciliennes?

Simrit

Voith Turbo

André Laurent

Oilgear Towel

Bosch Rexroth

Mediaco Levage

Ferraz Shawmut

Ferraz Shawmut

Franklin France

Antennes Leclerc

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Somer

Céleste Énergies

SGS Luxéole

Ifm Electronic

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Gabiot

Eole Technologies

Seine-et-Marne

Source : IAU îdF 2011© IAU îdF

0 5 km

10- Apave

13- Alizéo

5- Technip

11- Enercon Service

9- Gaz de France-Suez

7- Shynergie

15- Frost & Sullivan

16- Citel Obsta Protection

17- Alxion Automatique et Productique

18- Ge Energy

19- Alstom Power Turbomachines

8- Moteurs Leroy Somer

6- EDF Énergies Nouvelles

3- Vestas Offshore France

14- Sterr Kölln et Partner

12- Garrad Hassan & Partners

2- Areva Énergies Nouvelles

4- Mersen (Ex Carbone Lorraine )

1- Re Power, Les Vents de France, Turbowind

EDF

e en Île-de-France

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D’importantes synergies avecdes secteurs industrielsstratégiques pour la régionL’industrie éolienne met enœuvre des technologies pré-sentes dans plusieurs secteursindustriels stratégiques pourl’Île-de-France (notamment l’au-tomobile, l’aéronautique, lamécanique, l’énergie), ce quireprésente indéniablement unatout et peut constituer un relaisde croissance pour certainsacteurs de ces filières en passede s’engager dans cette diversi -fication.De plus, l’Île-de-France disposede capacités de recherche impor -tantes qui portent sur desdomaines essentiels pour l’éolien:mécanique, matériaux (dontcomposites), mécanique desfluides (aéroacoustique, aéro-élasticité, aérodynami que…),électrotechnique, génie élec-trique, contrôle de puissance…avec en particulier de fortes com-pétences dans l’éolien off-shore.Toutes ces compétences sontassociées à d’importants moyensde calcul et de simulation, aux-quels il faut ajouter une forte spé-cificité régionale qui réside dansune offre étoffée et variée demoyens de test en soufflerieslocalisés sur quatre sites.Au total, treize laboratoires ouorganismes publics ainsi queneuf centres de recherche privéssont actifs dans l’éolien. Larecherche privée affecte, sur laseule thématique du off-shore,pas moins de cinquante cher-cheurs réellement impliqués, etprobablement quatre-vingt-dixd’ici un an ou deux.

Une conjoncture favorable pour lastructuration d’une brancheéolienne francilienneLa France a officiellement lancé,en août 2011, une action degrande ampleur, avec l’ambitionde structurer une filière natio-nale à composante industrielleautour d’un ou plusieursconstructeurs français d’enver-gure mondiale. Cette action s’estnotamment matérialisée par l’appel à manifestation d’intérêt(Ami) de l’Ademe sur le grand

éolien dans le cadre de la feuillede route stratégique sur le grandéolien. Cet Ami vise à dévelop-per la recherche, en allantjusqu’au démonstrateur et à l’ex-périmentation pré-industrielle,avec aussi la mise sur pied deplates-formes technologiquesd’essai.Parallèlement, une secondevague d’appels à projets d’IEED(5)

a été lancée et s’est close le31 octobre 2011.Enfin, une nouvelle vague deprojets de recherche collabora-tifs au sein des pôles de com -pétitivité s’achèvera début 2012,ce qui peut constituer autant d’occasions d’introduire la thé-matique éolienne au sein d’unou plusieurs des pôles francilienscomme Mov’eo (sur les thèmesde la mécatronique et des maté-riaux composites), d’Astech(mécatronique, composites, voi-lures tournantes, aérodyna-mique, systèmes complets…) ouAdvancity, qui a lancé cet étéson plan filière éco-activité« greendustry ».

Des pistes d’actions possibles qui s’inspirent d’autres territoiresLes exemples régionaux et étran-gers montrent tout un éventaild’actions possibles, dont une par-tie au moins pourrait être intégréeà une action francilienne enfaveur de l’industrie éolienne:• Rendre visibles les acteurs fran-

ciliens de la filière, communi-quer sur leurs compétences,organiser des participationscommunes sur des salons, éven-tuellement créer un label régio-nal sous lequel abriter cettecommunication… La créationd’une branche francilienne dela FEE(6) constitue une avancéedans ce sens.

Note Rapide - N° 583L’éolien, relais de croissance pour les industries franciliennes?

Cinq parcs éoliens off-shore seront en service à partir de 2015 en France, d’unecapacité de 3 000 MW, correspondant à la moitié de l’objectif du Grenelle del’environnement : 6 000 MW à l'horizon 2020.

Les souffleries franciliennes sont utilisées par les constructeurs de petiteséoliennes pour tester et valider leurs prototypes. Mesure des performances d'une éolienne Windela dans la soufflerie S10 de l’Institut AéroTechnique (Saint-Cyr-l’École).

(5) Institut d’excellence en matière d’éner-gies décarbonées, «plate-forme interdiscipli-naire dans le domaine des énergies décarbo-nées, rassemblant les compétences de l’in-dustrie et de la recherche publique dans unelogique de co-investissement public-privé et decollaboration étroite entre tous les acteurs ».(6) France Énergie Éolienne, branche du SER(Syndicat des énergies renouvelables) dédiéà l’éolien.

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• Favoriser la structuration d’unréseau régional de fournisseursde la filière éolienne en s’appuyant sur les points fortsde la région en matière demécanique, mécatronique,électrotechnique, gestion del’énergie… en coopération etcomplémentarité avec d’autresclusters français existants. Ren-forcer leurs coopérations parune structure chargée de l’ani-mation de la filière et qui proposerait des moments derencontres autour de théma-tiques diverses… L’action encours du Cetim(7) pour les PMEde la mécanique souhaitants’impliquer dans l’éolien est unsigne positif.

• Organiser la recherche en l’in-citant à se concentrer surquelques thématiques clés,développer un ou plusieurssites de tests, en s’appuyantnotamment sur l’offre nom-breuse et variée de structures

de test en soufflerie. La pré-sence des principaux acteursdes consortiums industriels sepositionnant sur l’éolien off-shore peut constituer un pointd’appui.

• Permettre le développementd’un marché régional, en favo-risant notamment l’implicationlocale des populations, desassociations et des collectivi-tés locales, ce qui aiderait aurenforcement de l’acceptabi-lité sociale des éoliennes. Leschéma éolien régional encours d’élaboration permettrad’offrir une visibilité aux inves-tisseurs.

• Une cinquième et dernièreaction pourrait plus spécifique-ment porter sur le petit éolienurbain. À un stade encore bal-butiant en France, il ouvre deriches perspectives, sousréserve de lever les obstaclesqui empêchent son développe-ment et rendent son avenir

encore très hypothétique. Enplus d’un accompagnementdes constructeurs franciliensde petites éoliennes, la mise enplace de sites de test spéci-fiques pour l’éolien urbain, lelancement d’expérimentationsgrandeur nature sur un ou plu-sieurs sites pilotes comme desécoquartiers, voire la proposi-tion d’un IEED sur le petitéolien urbain qui n’existe à cejour pas en France, pourraitfigurer parmi un train demesures spécifiques au petitéolien.

Toutes ces actions pourraientcontribuer à faire de l’éolien undes futurs vecteurs du renouveauindustriel régional et de sa plusforte implication dans le déve-loppement durable.

Thierry Petit

Note Rapide - N° 583L’éolien, relais de croissance pour les industries franciliennes?

Pour en savoir plus• COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU DÉVELOPPE-

MENT DURABLE, Filières industrielles

stratégiques de l’économie verte,

MEEDDM, mars 2010.

• PETIT Thierry, Les industries des ENR

en Île-de-France : quel potentiel de

développement ? volet 2 : l’industrie

éolienne, IAU îdf, mai 2011.

• PETIT Thierry, Les industries des ENR

en Ile-de-France quel potentiel de

développement ? volet 1 : l’industrie

photovoltaïque, IAU îdF, juin 2010.

• PWC, Eolien off-shore : vers la créa-

tion d’une filière industrielle fran-

çaise ?, Price Waterhouse Coopers,

décembre 2010.

• RAPIN Marc, NOËL Jean-Marc, Énergie

éolienne : Principes, Études de cas,

coll. Technique et ingénierie,

Dunod-L’Usine nouvelle, 2010.

• REYNIER Franck, «Rapport d’informa-

tion sur l’énergie éolienne » rapport

présenté à l’Assemblée nationale le

31 mars 2010.

• Windustry France, Cap Gémini pour

le SER, mars 2010.

Sur le web :

• France Énergie Éolienne (FEE) :

fee.asso.fr

• European Wind Energy Association

(EWEA) : www.ewea.org

• Mov’eo : www.pole-moveo.org

• ASTech : www.pole-astech.org

• Advancity : www.advancity.eu

Directeur de la publicationFrançois DugenyResponsable des éditionsFrédéric TheuléRédactrice en chefMarie-Anne PortierMaquetteVay Ollivier, Agnès CharlesCartographiePascale Guéry, Jean-Eudes Tilloy------------------------Diffusion par abonnement80 E par an (� 40 numéros) - 3 E le numéroService diffusion-venteTél. : 01 77 49 79 38www.iau-idf.frLibrairie d’Île-de-France15, rue Falguière 75015 Paris Tél. : 01 77 49 77 40 ISSN 1967 - 2144

Principales compétences technologiques Automobile Aéronautique Électronique Mécanique BTP

Mécanique xxx xxx xxxx x

Mécatronique xx xx xxx xxxx

Aérodynamique xx xxx x

Matériaux composites xx xxx xx

Electronique de puissance xx xxx xx

Mâts béton xxx

Génie civil, terrassement, fondations xxx

Convergences technologiques entre l’éolien et certains secteurs stratégiques franciliens ou fortement pourvoyeurs d’emplois

Source : IAU îdF.

L’industrie éolienne est une industrie lourde avec une forte composante métallurgique et mécanique, qui intègre aussi denombreux sous-ensembles mécatroniques et électroniques.

Alst

om

(7) Centre technique des industries méca-niques.