Nova magazine 61

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Confort, prévention Médecins libéraux, Réseaux de santé, Hôpitaux, ... balance tensiomètre thermomètre spiromètre oxymètre de pouls capteurs «sentinelles» Suivi de maladies chroniques Plateforme d’accueil Autonom@dom Suivi po la préven Régulation médicale Télé assist SAMU Pompiers jeux, activité physique en ligne Bénéfic nova magazine LE JOURNAL DES AGENTS DU CONSEIL GÉNÉRAL DE L’ISÈRE NOVEMBRE 2013 2 Fin septembre a eu lieu le lancement officiel du projet Autonom@Dom ® , porté par le Conseil général avec ses partenaires. Objectif à terme : proposer une plateforme unique de services, avec des solutions techniques et une coordination des interventions des professionnels, afin de mieux informer, accompagner et prendre en charge à domicile des personnes âgées ou handicapées. Un appel d’offres a été lancé en vue de choisir fin 2014 le groupement d’entreprises pour répondre à ces objectifs. Dès cet automne, des premières pistes sont testées. Autonom@Dom ® : bien v E t si, demain, les systèmes de téléalarme dont sont équipées les personnes âgées dépendantes à leur domicile allaient plus loin ? « Aujourd’hui, le fait d’appuyer sur un bouton enclenche un appel téléphonique avec un plateau de télé- alarme chez les pompiers », explique Véronique Chirié. Directrice du Tasda (lire l’encadré Regards), elle travaille auprès de la direction de la santé et de l’autonomie (DSA) sur le projet Autonom@Dom ® . « Demain, poursuit-elle, on peut imaginer que des cap- teurs de chutes ou des détecteurs d’activité, reliés à une plateforme de téléassistance, donnent une alerte : cela déclencherait un appel au domicile, auprès des voisins, voire des pompiers pour comprendre ce qui se passe, prévenir un problème grave, permettre une intervention rapide. » Des solutions techniques et une coordination du suivi Ce n’est qu’un des exemples des services que pourrait proposer la “plateforme téléphonique” Autonom@Dom ® (schéma). L’idée de ce projet, actuellement en phase d’ap- pel d’offres, est de réunir un ensemble de services tech- niques et de coordonner le suivi à domicile des personnes âgées et des personnes handicapées en perte d’autono- mie. Le but : leur permettre de rester chez elles, et éviter le recours systématique aux urgences en cas de problème médical, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui. L’objectif est aussi d’améliorer le retour chez eux après une hospitalisation, de pouvoir organiser un suivi lorsque les aidants familiaux s’absentent pour un week-end. Les personnes atteintes de pathologies chroniques (diabète, insuffisance cardiaque) sont également concernées. « Si la personne contrôle son poids deux fois par semaine, la détection d’un écart de 2 kg déclenchera l’appel d’un médecin pour comprendre ce qu’il en est. Ce suivi, coordonné avec celui d’autres professionnels sur les plans nutritionnel et de l’activité physique, peut éviter une hos- pitalisation sur trois par an », souligne Véronique Chirié. Enfin, des outils de prévention sont aussi prévus pour les personnes qui ne sont pas encore concernées par la perte d’autonomie, comme des jeux de stimulation cognitive (ex. Memory en ligne) et des activités pour le bien vieillir. Ces solutions techniques ont aussi vocation à améliorer la coordination entre les différents intervenants à domicile (infirmière, auxiliaire de vie, kinésithérapeute, portage de repas), pour un meilleur suivi : un dossier de coordination partagé fait partie du projet. Les prestataires sont au travail pour monter leurs dossiers. À suivre... À voir : Un film sur Autonom@Dom ® , un bouquet de services d’aides humaines et techniques à domicile, est disponible sur www.isere-interactive.fr QUESTIONS À Pourquoi ce projet est-il important ? Les besoins des personnes âgées et des per- sonnes handicapées évoluent : ce projet permet de répondre à leurs attentes de maintien à do- micile, grâce à des réponses mieux adaptées, évi- tant des “ruptures” dans le suivi, voire des hospitalisations. Sur le public concerné (per- sonnes en petite et moyenne perte d’autono- mie), ce projet est aussi conforme aux intérêts budgétaires du Conseil général, ainsi qu’à ceux d’autres acteurs: aujourd’hui, les hospitalisations inadaptées représentent un surcoût de 2 milliards d’euros par an pour l’assurance ma- ladie ; l’analyse est unanime, il faut développer des services comme Autonom@Dom ® en leur réattribuant une partie des économies que l’on peut faire en réduisant ces hospitalisations. Der- rière cette idée simple, la réalisation est plus complexe, parce qu’il faut intégrer dans une même organisation des professionnels ne tra- vaillant pas aujourd’hui dans le même cadre, avec l’impératif que leurs interventions s’adap- tent au fil de l’eau, quasiment immédiatement au besoin de la personne. Vous évoquez un décloisonnement du sani- taire et du médico-social, à quel niveau? Et comment les agents sont-ils concernés ? Les gestionnaires Maia décloisonnent déjà, en mobilisant pour une personne en situation com- plexe (maladie d’Alzheimer) des professionnels dans des champs complètement différents. Bien que n’étant pas sous leur autorité, ceux-ci ré- pondent à leurs sollicitations pour construire un plan d’aide adapté. Pour un maintien sans rup- ture, il faut une vraie coopération, avec des pro- fessionnels co-responsables. L’impact sur les agents et les services autonomie se situe à moyen terme : quatre territoires seront directe- ment concernés lors de la mise en place d’Auto- nom@Dom ® sous forme de démonstrateur (voire calendrier). Un travail de concertation va se faire avec nos collègues, pour définir les 500 usagers “testeurs” en croisant les bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie et les in- suffisants cardiaques. Nous allons aussi travail- ler sur un dossier médico-social partagé. Dès cet automne, des projets vont nous permettre de commencer à échanger pour concevoir ensem- ble les procédures d’inclusion. On se donne le temps de la co-construction avant de passer en phase de démonstration. Dans toutes les phases, tous les acteurs concernés, professionnels comme usagers, sont présents. Cet éclairage national, avec la venue de Michèle Delaunay, ministre déléguée auprès des Personnes âgées et de l’autonomie, va-t-il accélérer les choses? Cette rencontre exceptionnelle sur deux jours, sollicitée par Gisèle Perez, a porté sur Auto- nom@Dom ® et sur la politique autonomie du CG, dans le cadre de ses réflexions sur la loi autonomie qu’elle prépare. L’Isère apporte depuis des années des idées et des fonctionne- ments nouveaux: le travail dans les interfilières gériatriques, la territorialisation générale des services et les services autonomie en proximité, la Maison départementale pour l’autonomie. Mme Delaunay nous a signifié avec beaucoup d’enthousiasme que notre organisation et ce projet Autonom@Dom ® étaient pour elle des projets de référence au niveau national. Les partenaires financeurs ont entendu ce message fort et vont être encore plus impliqués. Ce sont des retombées concrètes et importantes pour la suite du projet, qui nécessitera des financements pérennes. 3 Éric Rumeau directeur de la santé et de l’autonomie « Une convergence d’intérêts et de besoins » Le projet Autonom@dom combine des solutions techniques et une coordination des professionnels.

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une plateforme de téléassistance pour faciliter la permanence des soins de nuit et week-end en EHPAD

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Page 1: Nova magazine 61

Confort, prévention

Médecins libéraux, Réseaux de santé,Hôpitaux, ...

balancetensiomètre thermomètre

spiromètre

oxymètre de pouls

capteurs «sentinelles»

Suivi de maladies chroniques

Plateforme d’accueil Autonom@dom

Suivi po la prévention

G

Régulation médicale Télé assistance R

SAMUPompiers

jeux, activité physique en ligne

Bénéfic

nova magazine LE JOURNAL DES AGENTS DU CONSEIL GÉNÉRAL DE L’ISÈRE NOVEMBRE 20132

Fin septembre a eu lieu le lancement officiel du projetAutonom@Dom®, porté par le Conseil général avec sespartenaires. Objectif à terme: proposer une plateformeunique de services, avec des solutions techniques et unecoordination des interventions des professionnels, afinde mieux informer, accompagner et prendre en chargeà domicile des personnes âgées ou handicapées. Unappel d’offres a été lancé en vue de choisir fin 2014 legroupement d’entreprises pour répondre à ces objectifs.Dès cet automne, des premières pistes sont testées.

Autonom@Dom®: bien v

Et si, demain, les systèmes de téléalarme dontsont équipées les personnes âgées dépendantesà leur domicile allaient plus loin? «Aujourd’hui,le fait d’appuyer sur un bouton enclenche unappel téléphonique avec un plateau de télé-

alarme chez les pompiers», explique Véronique Chirié. Directrice du Tasda (lire l’encadré Regards), elle travailleauprès de la direction de la santé et de l’autonomie (DSA)sur le projet Autonom@Dom®.« Demain, poursuit-elle, on peut imaginer que des cap-teurs de chutes ou des détecteurs d’activité, reliés à uneplateforme de téléassistance, donnent une alerte : celadéclencherait un appel au domicile, auprès des voisins,voire des pompiers pour comprendre ce qui se passe, prévenir un problème grave, permettre une interventionrapide. »

Des solutions techniques et une coordination du suiviCe n’est qu’un des exemples des services que pourraitproposer la “plateforme téléphonique” Autonom@Dom®

(schéma). L’idée de ce projet, actuellement en phase d’ap-pel d’offres, est de réunir un ensemble de services tech-niques et de coordonner le suivi à domicile des personnesâgées et des personnes handicapées en perte d’autono-mie. Le but: leur permettre de rester chez elles, et éviterle recours systématique aux urgences en cas de problème

médical, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui.L’objectif est aussi d’améliorer le retour chez eux aprèsune hospitalisation, de pouvoir organiser un suivi lorsqueles aidants familiaux s’absentent pour un week-end. Lespersonnes atteintes de pathologies chroniques (diabète,insuffisance cardiaque) sont également concernées. «Si la personne contrôle son poids deux fois par semaine,la détection d’un écart de 2 kg déclenchera l’appel d’un médecin pour comprendre ce qu’il en est. Ce suivi,coordonné avec celui d’autres professionnels sur les plansnutritionnel et de l’activité physique, peut éviter une hos-pitalisation sur trois par an», souligne Véronique Chirié.Enfin, des outils de prévention sont aussi prévus pour lespersonnes qui ne sont pas encore concernées par la perted’autonomie, comme des jeux de stimulation cognitive(ex. Memory en ligne) et des activités pour le bien vieillir. Ces solutions techniques ont aussi vocation à améliorer lacoordination entre les différents intervenants à domicile(infirmière, auxiliaire de vie, kinésithérapeute, portage derepas), pour un meilleur suivi : un dossier de coordinationpartagé fait partie du projet. Les prestataires sont au travail pour monter leurs dossiers.À suivre...

À voir : Un film sur Autonom@Dom®, un bouquet de services d’aides humaines et techniques à domicile, est disponible sur www.isere-interactive.fr

QUESTIONS À

Pourquoi ce projet est-il important ?Les besoins des personnes âgées et des per-sonnes handicapées évoluent: ce projet permetde répondre à leurs attentes de maintien à do-micile, grâce à des réponses mieux adaptées, évi-tant des “ruptures” dans le suivi, voire deshospitalisations. Sur le public concerné (per-sonnes en petite et moyenne perte d’autono-mie), ce projet est aussi conforme aux intérêtsbudgétaires du Conseil général, ainsi qu’à ceuxd’autres acteurs: aujourd’hui, les hospitalisationsinadaptées représentent un surcoût de 2 milliards d’euros par an pour l’assurance ma-ladie ; l’analyse est unanime, il faut développerdes services comme Autonom@Dom® en leurréattribuant une partie des économies que l’onpeut faire en réduisant ces hospitalisations. Der-rière cette idée simple, la réalisation est pluscomplexe, parce qu’il faut intégrer dans unemême organisation des professionnels ne tra-vaillant pas aujourd’hui dans le même cadre,avec l’impératif que leurs interventions s’adap-tent au fil de l’eau, quasiment immédiatementau besoin de la personne.

Vous évoquez un décloisonnement du sani-

taire et du médico-social, à quel niveau? Et comment les agents sont-ils concernés ?Les gestionnaires Maia décloisonnent déjà, enmobilisant pour une personne en situation com-plexe (maladie d’Alzheimer) des professionnelsdans des champs complètement différents. Bienque n’étant pas sous leur autorité, ceux-ci ré-pondent à leurs sollicitations pour construire unplan d’aide adapté. Pour un maintien sans rup-ture, il faut une vraie coopération, avec des pro-fessionnels co-responsables. L’impact sur lesagents et les services autonomie se situe àmoyen terme : quatre territoires seront directe-ment concernés lors de la mise en place d’Auto-nom@Dom® sous forme de démonstrateur(voire calendrier). Un travail de concertation vase faire avec nos collègues, pour définir les 500usagers “testeurs” en croisant les bénéficiaires del’allocation personnalisée d’autonomie et les in-suffisants cardiaques. Nous allons aussi travail-ler sur un dossier médico-social partagé. Dès cetautomne, des projets vont nous permettre decommencer à échanger pour concevoir ensem-ble les procédures d’inclusion. On se donne letemps de la co-construction avant de passer enphase de démonstration. Dans toutes les phases,

tous les acteurs concernés, professionnelscomme usagers, sont présents.

Cet éclairage national, avec la venue de Michèle Delaunay, ministre déléguée auprès des Personnes âgées et de l’autonomie, va-t-ilaccélérer les choses?Cette rencontre exceptionnelle sur deux jours,sollicitée par Gisèle Perez, a porté sur Auto-nom@Dom® et sur la politique autonomie du CG, dans le cadre de ses réflexions sur la loi autonomie qu’elle prépare. L’Isère apportedepuis des années des idées et des fonctionne-ments nouveaux: le travail dans les interfilièresgériatriques, la territorialisation générale des services et les services autonomie en proximité,la Maison départementale pour l’autonomie.Mme Delaunay nous a signifié avec beaucoupd’enthousiasme que notre organisation et ceprojet Autonom@Dom® étaient pour elle desprojets de référence au niveau national. Les partenaires financeurs ont entendu ce messagefort et vont être encore plus impliqués. Ce sontdes retombées concrètes et importantes pour lasuite du projet, qui nécessitera des financements pérennes.

3Éric Rumeau

directeur de la santé et de l’autonomie

«Une convergence d’intérêts et de besoins»

Le projet Autonom@dom combine des solutions techniques et une coordination des professionnels.

Page 2: Nova magazine 61

Confort, prévention

Médecins libéraux, Réseaux de santé,Hôpitaux, ...

balancetensiomètre thermomètre

spiromètre

oxymètre de pouls

capteurs «sentinelles»

Suivi de maladies chroniques

Plateforme d’accueil Autonom@dom (numéro unique 24h/24 et 7j/7)

Suivi pour la prévention

Gestion de l’urgence

Communication et coordination

Régulation médicale Télé assistance Régulation

médico sociale

SAMUPompiers

CCASCG38CARSAT

Service de soins à domicile

Service à la personne

jeux, activité physique en ligne

télé alarme

smartphone, tablette,solution TV ou visioconférence

Bénéficiaire

Co

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CULTURE CG

3NOVEMBRE 2013 LE JOURNAL DES AGENTS DU CONSEIL GÉNÉRAL DE L’ISÈRE nova magazine

PREMIÈRES PISTES EN TEST CET AUTOMNEDès cet automne, six projets et ac-tions (appelés “pilotes préfigura-teurs”), vont permettre de testerdifférents aspects, en termes d’in-novations technologiques, de pré-vention et aussi de coordinationpartagée entre les professionnelsdes secteurs sanitaire et médico-so-cial : médecins, pharmaciens, kiné-sithérapeutes, référents médico-sociaux des services autonomie...Sur Grenoble et Bourgoin-Jallieu,une centaine de retraités testentdes jeux de stimulation cognitifs(jeux de mémoire, etc.), appliquésà la vie quotidienne, individuelle-ment à domicile et collectivement.Une soixantaine d’Isérois vont sevoir proposer des activités phy-siques adaptées, à domicile et col-lectives, pour travailler le maintiende leur potentiel physique et le liensocial. Enfin, sur l’Agglomération greno-bloise et Bièvre-Valloire, 25 bénéfi-ciaires de l’APA, atteintsd’insuffisance cardiaque, vont êtreéquipés d’appareils pour suivreleur tension et leur poids. Unecoordination des intervenants, mé-decins du Centre hospitalier uni-versitaire et du réseau desinsuffisants cardiaques (Resic),auxiliaires de vie, etc. va égalementêtre testée, dans une préfigurationd’Autonom@Dom®.

Autonom@Dom®: bien vieillir à domicile Dates-clésAutonom@Dom®: le calendrier

 Septembre 2013: lancement of-ficiel du projet Autonom@Dom®

et publication du marché public,sous la forme d’un dialogue com-pétitif ouvert jusqu’à fin 2014. Automne 2013: lancement depremiers projets, appelés”pilotespréfigurateurs”, menés en lienavec des partenaires (associa-tions, centres communaux d’ac-tion sociale, réseaux de santé,centre hospitalier universitaire),les services autonomie des territoires de l’Agglomérationgrenobloise, Porte des Alpes etBièvre-Valloire, avec des per-sonnes âgées dépendantes et bé-néficiaires de l’APA ou encoreautonomes. Début 2015: lancement du “dé-monstrateur” Autonom@Dom®

pour une expérimentation de 2 ans:pour tous les Isérois, une plate-forme de mise en lien avec ser-vices et orientation, accessible7j/7 ;sur 4 territoires, Agglomérationgrenobloise, Bièvre-Valloire, Portedes Alpes et Vercors, le suivi de“cohortes spécifiques” (500 per-sonnes, 24h/24-7j/7) avec équipe-ments à domicile et coordinationde la prise en charge.Cette étape de test à grandeéchelle permettra de faire évoluerla plateforme de services, avantsa généralisation.

Repères

EN CHIFFRES

+ de 130000 personnes âgées dépendantes de plus d’ici 2017 en France

+ de 5 millions de personnes atteintes d’ici 2020d’une maladie chronique (diabète, insuffisance car-diaque, Alzheimer)

43%: la part des personnes âgées dépendantes enétablissement en France (30% en Allemagne)

REGARDS «Le but: la qualité de vie»

«Q’uelques expérimentations sont menées en France, mais ellesn’associent pas les différents champs de la prévention, du mé-dico-social et des pathologies chroniques : c’est l’originalité du

projet Autonom@dom, estime Véronique Chirié (photo), directrice duTasda, chargé de l’assistance à maîtrise d’ouvrage. Aujourd’hui, les solutionstechniques existent, il faut maintenant les intégrer, mutualiser les tuyauxqui vont transférer les données pour faire des économies d’échelle, et en-suite permettre à chacun de revenir dans son cadre spécifique d’interven-tion : le service de régulation médicale avec ses médecins qui vont appelerparce qu’ils ont vu que la personne avait oublié son médicament ; le servicede téléassistance qui, alerté par les capteurs de chute ou des détecteurs d’ac-tivité, va contacter l’auxiliaire de vie intervenant le lendemain à domicile, lesvoisins ou les pompiers ; le service chargé de faire de la prévention avec desjeux sérieux... La technologie n’a de sens que si elle trouve sa complémenta-rité avec toutes les autres formes d’aides, le but étant la qualité de vie. Avantla mise en œuvre, la vraie question est de trouver les processus de coordi-nation des professionnels et de toutes ces structures, services à la personne(APDA, ADMR), Conseil général, CCAS, opérateurs de téléassistance, CHU,médecins libéraux, infirmières, etc. Les pilotes vont nous permettre de nousmettre en marche, de voir les difficultés et d’imaginer demain. »

«Nous allons peu intervenir dansun premier temps, si ce n’est pouridentifier des bénéficiaires del’APA pouvant entrer dans les cri-tères de l’expérimentation menéesur les personnes atteintes de pa-thologies cardiaques chroniques,estime Frédéric Blanchet, chefdu service autonomie (Agglo-mération grenobloise). C’est àmon niveau un projet ambitieux,novateur, qui permet certaine-ment de répondre à des difficul-tés que l’on rencontre aujourd’huidans la prise en charge des per-sonnes âgées dépendantes, d’unepart en produisant des services

nouveaux pouvant répondre àune utilité individuelle et sociale;d’autre part, en offrant une ported’entrée unique, coordonnantl’ensemble des prestations et desévaluations. Aujourd’hui, les dé-marches sont compliquées: l’éva-luation de la demande d’APA(allocation personnalisée d’auto-nomie) est réalisée par les pro-fessionnels du CCAS, c’est leConseil général qui prend la décision et informe la famille... etcelle-ci doit mener les démarches(ex. installation d’un lit médica-lisé) par elle-même: on multiplieles intervenants…».

Parole d’élue

Gisèle Perez

«Depuis 4 ans, le Conseil général, avec Éric Rumeau, porte ce pro-jet qui est en train de se concrétiser. Étant donné le défi à relever,il était temps d’imaginer et apporter des solutions concrètes, pourle soutien de la vie à domicile, souhait légitime des personnesâgées et handicapées. Cette plateforme de télésanté est le seulprojet de cette envergure qui existe en France. Transversale et no-vatrice, elle a vocation à traiter le “soin” et le “prendre soin”».

Première vice-présidente du Conseil général, chargée de la solidarité avec les personnes âgées

et les personnes handicapées

Et vous ?L’intérêt de coordonner