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1 NOUVELLES RÉFORMES DES INSCRIPTIONS DANS LES FACULTÉS CLASSIQUES F Les organisations estudiantines protestent Mensuel d’informations, d’analyse et de publicité, paraissant sur le campus d’Abomey-Calavi – N°177 Octobre 2015 N° d’enregistrement 691/MISD/DC/SG/DAI/SCC PRIX: 200F SOUTIEN 1000 F CFA Sensibilisation des conducteurs de bus de transport des étudiants Page 2 L’année universitaire 2015-2016 à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) est lancée depuis le 9 octobre. Elle entrevoit des réformes, dont la limitation des inscriptions, pour lutter contre les effectifs pléthoriques dans les entités. Malgré les raisons avancées par les autorités, cette réforme fait couler d’ores et déjà des salives. F Les nouveaux bacheliers soumis au tamis Les portes de l’Uac bientôt fermées aux moins brillants SECURISATION DU CAMPUS D’ABOMEY-CALAVI Un handicap pour les activités para-académiques SORTIE DE CRISE A LA FEDERATION BENINOISE DE FOOTBALL Vers un dénouement qui profite à tous ? PAGE 3 Ph/Dr Ph/Dr MARTIN RODRIGUEZ A PROPOS DE LA PROCHAINE ELECTION PRESIDENTIELLE « J’invite la jeunesse à rester éveillée pour ne pas se laisser une fois encore berner par les professionnels de la politique » APPROCHE PAR COMPETENCES Quand les documents deviennent un fonds de commerce Ph/Dr Paix à l’âme du disparu Condoléances attristées aux familles éplorées Le Héraut PAGE 13 PAGE 15 PAGE 10 PAGE 5

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1 N° 177 Octobre 2015

La source des légendes

NOUVELLES RÉFORMES DES INSCRIPTIONS DANS LES FACULTÉS CLASSIQUES

F Les organisations estudiantines protestent

Mensuel d’informations, d’analyse et de publicité, paraissant sur le campus d’Abomey-Calavi – N°177 Octobre 2015 N° d’enregistrement 691/MISD/DC/SG/DAI/SCC PRIX: 200F SOUTIEN 1000 F CFA

Sensibilisation des conducteurs de bus de transport des étudiants Page 2

L’année universitaire 2015-2016 à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) est lancée depuis le 9 octobre. Elle entrevoit des réformes, dont la limitation des inscriptions, pour lutter contre les effectifs pléthoriques dans les entités. Malgré les raisons avancées par les autorités, cette réforme fait couler d’ores et déjà des salives.

F Les nouveaux bacheliers soumis au tamis

Les portes de l’Uac bientôt fermées

aux moins brillants

SECURISATION DU CAMPUS D’ABOMEY-CALAVI

Un handicap pour les activités para-académiques

SORTIE DE CRISE A LA FEDERATION BENINOISE DE FOOTBALL

Vers un dénouement qui profite à tous ?

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Ph/Dr

Ph/Dr

MARTIN RODRIGUEZ A PROPOS DE LA PROCHAINE ELECTION PRESIDENTIELLE

« J’invite la jeunesse à rester éveillée pour ne pas se laisser une fois encore

berner par les professionnels de la politique »

APPROCHE PAR COMPETENCESQuand les documents deviennent

un fonds de commerce

Ph/Dr

Paix à l’âme du disparu Condoléances attristées aux

familles éplorées Le Héraut

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La source des légendesPêle - Mêle

Journal des Etudiants du Bénin créé en Novembre 1988 (27 ans) / N° d’enregistrement 691/MISD/DC/SG/DAI/SCC Membre du Carrefour International de la Presse Universitaire Francophone (CIPUF)

Siège B10 Campus d’Abomey Calavi 09 BP 616 Jéricho -Tél : 21034109 / 21081662. E-mail : [email protected] / www.leherautbenin.info

Chefs RubriquesCampus : Carolle TONOUKOUEN Sciences & Cultures : Akuavi MISSAINHOUNSanté & Féminin/ Env.: Carmel AHEHEHINNOUSport : Richard HOUNSOSSOUArêne des Collègiens : Spéro Tite ADOKPOAfrique-Inter : William ATTIOGBEEconomie & Dév. : Oslo Chester WANOUDDBG: Sylvestre TCHOMAKOU

Impression: Imprimerie Le Matinal

EditoPar Mastiano Bernard DAVID

Le Héraut- Mensuel d’informations, d’investigations, d’analyses et de publicités paraissant sur le Campus d’Abomey-Calavi

Direction de PublicationDirecteur de Publication

Mastiano Bernard DAVID ( 96 166 847)Rédacteur en chef

Koudous A. AYAH (61 210 704)Secrétaire de rédaction

Cédrique Kouami KOUDOKPON (96 810 184)Secrétaire Administratif

Walter GBESSI (96 754 291)Secrétaire aux Finances et au Marketing

Alfréry AKUE-TOUNOU (96 401 797/94 082 903)

Correcteurs:*Childéric SESSOU*Assaf ADJOVI

Graphisme:Section graphisme du journal

(96 166 847)

Le rectorat et l’habitude des surprises

Le bras de fer veut se p o u r s u i v r e . I l s e réengage à petits coups

et emporte déjà les différents acteurs de l’université dans le jeu des déclarations, d e s a c c u s a t i o n s , d e s p r o t e s t a t i o n s e t d e s explications. C’est le scénario habituel des crises qui semble vouloir se redessiner à la faveur des nouvelles réformes des inscriptions dans les facultés classiques de l’Uac. Sans tambours battants, la décision est tombée ! Les inscriptions en ligne ouvertes à tous sont sommées de laisser désormais place à un mécanisme d’étude de dossier. Pendant qu’ahurissement et incompréhensions tonnent dans le rang des étudiants, c’est des voix de félicitations qui détonent dans le rang de certains universitaires.

Les réformes méritent d’être appréciées à froid, sans passion ni préjugé. Supposant en effet que l’autorité rectorale est absolument de bonne foi et qu’elle ne saurait de gré, vouloir privé des milliers d’étudiants et de nouveaux bacheliers de l’accès à l’enseignement supérieur à l’Université d’Abomey-Calavi, comme l’ont sous-entendu certaines langues.

À suivre la démarche, elle rentre intrinsèquement dans la logique de recherche de solutions au fameux problème des effectifs pléthoriques. Elle semble tout à fait logique lorsqu’elle fait allusion à l’élargissement de la carte universitaire avec la création de nouvelles universités. Elle apparaît encore très opportune lorsqu’un rapprochement est fait relativement à la nécessité de faire entrer l’université dans un système d’enseignement où la qualité est priorisée à la quantité, avec comme fondamentaux : les critères de capacité intellectuelle et de capacité d’accueil. À la vérité, c’est une décision qui peut permettre de mettre un terme au problème des effectifs pléthoriques. C’est aussi une décision qui peut contribuer à réduire les taux d’échec dans les différentes entités de l’Uac concernées par les réformes.

Il convient d’observer qu’à travers cette option, l’université a néanmoins fait le choix de la piste de solution la plus dure en ce qui concerne la résolution du problème des effectifs. La construction d’infrastructures académiques et les recrutements de nouveaux enseignants étaient aussi une piste de solution. Mais, l’on comprend bien que face à l’ampleur du mal qui fonctionne telle une hydre, que celle-ci s’avère très difficile à mettre en œuvre. Le besoin continuel de ressources pour la faire tenir, face aux disponibilités actuelles limitées, l’accompagnement de l’État qui demeure théorique la plombent. À cet effet, l’élargissement de la carte universitaire devient une aubaine…

Cependant, comment faire pour que les nouvelles réformes des inscriptions ne deviennent pas des réformes de l’exclusion ? En analysant, les hostilités exprimées eu égard auxdites réformes, c’est à peu près à cela que se résument les inquiétudes. Après les études de dossier, les étudiants qui ne seront pas retenus, quel sera leur sort ? Quelles sont les autres possibilités qu’ils ont à leur disposition pour réussir à s’inscrire ? Les autres universités sont là certes, mais comment devrait se faire la répartition des candidats à l’inscription dans les différentes universités pour qu’à la fin, personne ne se retrouve sans la possibilité d’étudier dans une université publique après avoir eu son Baccalauréat ? Et sur un autre aspect, des réformes aussi sérieuses ne viennent-elles pas d’une manière trop soudaine ?

L’absence de réponses claires et fiables à ces questions ne peut que créer un boulevard d’inquiétudes. Sur ce fait, au cas où lesdites réponses ne viendraient jamais, on pourrait définitivement tenter de comprendre le rectorat lorsque dans sa communication elle sort ses bouts de mots : « Une place à l’Université se mérite ».

Carica

Sensibilisation des conducteurs de bus de transport des étudiants

Le centre des œuvres universitaires et sociales d’Abomey-Calavi en partenariat avec le centre national de la sécurité routière (Cnsr) a organisé une semaine de sensibilisation pour les conducteurs de bus de transport des étudiants sur la

sécurité routière. Cette sensibilisation se déroulera du lundi 19 au vendredi 23 octobre 2015 au restau Bid du campus d’Abomey-Calavi. L’objectif de cette sensibilisation est surtout de réviser avec les conducteurs les conduites à adopter sur les routes. Ceci pour mieux reprendre avec le transport des étudiants à partir du lundi 26 octobre 2015.

Luc Antoine AMEGNISSE

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La source des légendesNOUVELLES RÉFORMES DES INSCRIPTIONS DANS LES FACULTÉS CLASSIQUES

Les portes de l’Uac bientôt fermées aux moins brillantsL’année universitaire 2015-2016 à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) est lancée depuis le 9 octobre. Elle entrevoit des réformes, dont la limitation des inscriptions, pour lutter contre les effectifs pléthoriques dans les entités. Malgré les raisons avancées par les autorités, cette réforme fait couler d’ores et déjà des salives.

Luc Antoine AMEGNISSE

L’inscription dans les différentes f a c u l t é s

classiques de l’Uac est désormais sous étude de dossier comme cela se fait dans les écoles. Il ne suffit plus d’avoir le baccalauréat pour s’inscrire dans l’entité de son choix. Il faut tout d’abord être sélectionné par la faculté souhaitée sur dépôt de dossier avant de pouvoir s’inscrire dans ladite faculté. Selon les autorités rectorales, plusieurs raisons justifient cette rénovation. On peut citer la gestion des effectifs pléthoriques, un bon encadrement des étudiants, un meilleur choix des filières, la réduction des échecs dans les facultés, etc. Ainsi le recteur de l’Uac, le professeur Brice Augus t in S ins in , dans son discours lors de la cérémonie s o l e n n e l l e d e l a rentrée universitaire le vendredi 9 octobre 2015, martè le : « Nous sommes trop

nombreux, parlant des apprenants que nous encadrons ici à l’Uac (…) les nouveaux bacheliers qui devront candidater pour l’Uac, nous devons (… ) les orienter vers les autres universités du territoire national. La meilleure manière de faire cela dans l’équité, c’est de disposer de critères d’accès à nos facultés classiques (…) pour éviter trop de redoublements ». C’est au secrétaire général de l’Uac, le professeur Léon Bani Bio Bigou d’ajouter : « C’est pour régler le problème de la massification des é tud iants au campus d’Abomey-Calavi alors qu’il y a plusieurs autres campus et universités sur toute l’étendue du territoire national ». Cela permettra, continue-t-il « d’offrir une format ion de qualité à ceux qui seront sélectionnés pour su i v r e l eu r formation académique à l’Uac ». Les nouveaux b a c h e l i e r s s o n t alors contraints au protocole administratif

e t r è g l e m e n t a i r e q u ’ i n d u i t l a d i t e r é n o v a t i o n .

A c c u e i l d e l a réforme chez les

étudiantsL a r é n o v a t i o n d e s é l e c t i on d e s bacheliers pouvant s’inscrire dans les facultés classiques n’est pas la bienvenue chez les étudiants et les nouveaux bacheliers. Jupcie Guezo, nouvelle bachelière, fustige : «

certes cette décision est salutaire, mais elle se révèle être un sérieux casse-tête », car comme le dit si bien Achille Chabi, un nouveau bachelier, « trop de bacheliers veulent s ’ inscr i re alors que le délai de dépôt des dossiers de sélection est court ». Des étudiants aussi s e f on t l e même avis. Imorou Tossou, étudiant en 2e année d’Espagnole accuse :

« C’est pour empêcher les enfants de pauvres de venir au campus ». Cependant, certains é tud ian ts comme Gwladys Hountondji, é tud iante en 1re année de linguistique, t r o u v e n t l ’ i d é e favorable. Car, disent-ils, cela permettra d’avoir une adéquation sal les de cours – nombre d’étudiants. Et conformément au système Lmd, dans lequel l ’Uac a fait une incursion, les cours et les travaux d e r e c h e r c h e s seront mieux suivis.

Les organisations e s t u d i a n t i n e s

réagissent…Les responsab les é t u d i a n t s n e souhaitent pas voir cette réforme à l’Uac. Ainsi le vendredi 16 octobre 2015, ils ont bloqué le processus de dépôt de dossiers à la Faculté des sciences et techniques (Fast). Pour le président de la Fédération nationale d e s é t u d i a n t s du Bénin (Fneb ) , B i l l S o u l e y m a n e Kingninouho, il ne

peut être question pour les bacheliers de soumettre des dossiers avant de pouvoir s ’ inscr ire dans les facul tés classiques de l’Uac. Il déclare : « c’est de cette manière-là l’autorité à l’habitude de prendre les décisions. C’est p o u r q u o i o n n e s’entend jamais. Elle nous aura encore su r s on chemin . » Quant à Pilarskic Amoussou, secrétaire à l’approvisionnement et au matérie l de l’Union nationale des étudiants du Bénin (Uneb), cette décision ne leur est pas de bon gré. Il note que c’est une manière pour l’autorité d’interdire l’accès aux études aux bacheliers.

Les perspectivesLa guerre semble bien ouverte entre autorité e t r e s p o n s a b l e s étudiants avec le m o u v e m e n t d e contestation qui a démarré vendredi dernier. En attendant l a r é a c t i o n d e l’autorité suite à cette contestation, c’est le calme plat à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac).

M. le recteur, que feront les bacheliers non sélectionnés ?

UNIVERSITÉ D’ABOMEY-CALAVIL’année académique 2015-2016 officiellement lancée

L’amphithéâtre Idriss Deby Itno de l’Uac a servi de cadre le vendredi 9 octobre 2015 au lancement officiel de la rentrée académique 2015-2016. C’était à la faveur d’une cérémonie solennelle présidée par le professeur Brice Augustin Sinsin, Recteur de l’Uac.

Luc Antoine AMEGNISSE & Moise TCHEGNONSI (Stag)

Placé sous le thème «Espaces intimes de l ’éducation

et défaillance de la pédagogie officielle, p la idoyer pour un nouvel agir pédagogique », le lancement de la rentrée académique 2015-2016 à l’Uac a été effectif le vendredi 9 octobre 2015. En présence des différentes c o m p o s a n t e s d e l a c o m m u n a u t é universitaire et des universités partenaires, cette rentrée marque le début des activités académiques pour le compte de la nouvelle année académique. À l ’ e n t a m e d e l a cérémonie, le professeur Brice Sinsin, recteur de l’Uac, a dans son

allocution, présenté un bilan des activités de l’année écoulée et en a fait une brève critique. Il a ensuite fait savoir à toute la communauté universitaire réunie, les nouvelles dispositions d ’une par t sur l e plan des inscriptions, lesquelles dispositions qui prévoient le dépôt de dossier dans les facultés classiques à but de sélection pour les nouveaux bacheliers. Dans cet ordre d’idée, i l a p a r a i l l e u r s annoncé l’imminence de la création d’une fondation de l’Uac. À sa suite, le représentant du personnel administratif et technique du rectorat après avoir faire un bref sommaire des activités du personnel administratif, a présenté des doléances à l’équipe

rectorale pour une plus nette amélioration des prestations en cette année universitaire 2 0 1 5 - 2 0 1 6 . L a conférence inaugurale officiée par le Professeur G a b r i e l C . B o k o , Chef du département de Psychologie de la Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines (FLASH), sur le thème de la rentrée a aussi retenu les attentions. Enfin, la remise de lettres de félicitations à plusieurs enseignants de l’Uac pour avoir accédé aux différents grades du CAMES, notamment les grades de Docteur (53), de Maîtres de Conférences et chargés de recherches (46), de Professeurs agrégés (10), et de Professeurs t i t u l a i r e s ( 1 0 ) , a clôturé la cérémonie.

5E COLLOQUE DE L’UAC 2015Les nanomondes : Une nouvelle

émergence scientifiqueLes recherches scientifiques progressent et continuent de progresser. Le lancement du 5e colloque de l’université d’Abomey-Calavi (UAC) 2015 vient de le prouver. C’est l’amphi Idriss Deby Itno qui a servi de cadre à cet évènement ce lundi 28 septembre.

Raoul Cossi ADOKO (Stag)

« L a r e c h e r c h e s c i e n t i f i q u e f a c e a u x

n o u v e a u x d é f i s de développement en Afrique. » C’est l e t h è m e q u i a réuni enseignants, c h e r c h e u r s , professeurs venus de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest tel que le Togo, le Nigéria, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, etc. Le Professeur Brice August in Sinsin, Recteur de l ’Uac, après avoir lancé les travaux, n’a pas manqué de rappeler les efforts fournis par l’autorité rectorale

pour soutenir cette initiative. Ensuite, le conférencier, le professeur Dieudonné G O M O D J O , e n s e i g n a n t à l’université du Togo a parcouru l’ensemble relatif aux progrès de la science dans le monde en général et particulièrement en Afrique. Selon lu i , l e s p rog r è s notés au n iveau des technolog ies actuelles dans le monde sont dus aux nanomondes. Un nouveau concept qui regroupe deux c a t é g o r i e s d e recherches à savoir les Nanosciences et les nanotechnologies.

Grâce à ces deux c o n c e p t s , l e s scientifiques ont pu créer les téléphones portables à écran tactile, les tablettes, les té lév is ions à écran plat, véhicules, avions, les roues et la liste longue. Tout ceci commercialisé à un prix réduit et moins consommateur d’énergies. En général, c e s r e c h e r c h e s interviennent dans les domaines ci-après : physique, chimie, biologie, médecine… « Ces nouve l l e s t e c h n o l o g i e s p e r m e t t r o n t à l’Afrique de sortir du sous-développement » , c o n f i e - t - i l .

Campus

Ph/Dr

4 N° 177 Octobre 2015

La source des légendesCampus

En vérité

Le Héraut- Mensuel d’informations, d’investigations, d’analyses et de publicités paraissant sur le Campus d’Abomey-Calavi

Par Koudous AYAHCAMPUS D’ABOMEY-CALAVI

Dans une nouvelle dynamique de fonctionnement Depuis les derniers mouvements de grève au campus d’Abomey-Calavi, les cours ont repris, des compositions ont eu lieu et se poursuivent, mais beaucoup de choses ont changé. Un air différent souffle sur le campus et un nouveau rythme caractérise les activités universitaires. Reportage.

Gbenato Carolle TONOUKOUEN

Ca m p u s d ’ A b o m e y -Calavi, lundi 5

octobre 2015, il est huit (08) heures. Les deux (2) portails du campus qui donnent sur la voix inter-état sont ouverts. A l’entrée principale, trois gendarmes et un agent de sécurité du rectorat se tiennent debout. Ils contrôlent les cartes et les badges. L’accès au campus est subordonné à la présentation de la carte d’étudiant ou d’un badge qui prouve q u e l a p e r s o n n e es t univers i ta i re . E t c o m m e d e s motocyc l is tes sur une piste cyclable de Cotonou, les entrées et les sorties se font dans un seul couloir de la voie pavée quittant l’entrée principale et menant au boulevard Edouard Adjanohoun.

Après le contrôleA ce premier carrefour, les usagers du campus prennent différentes directions. Certains s e d i r i g e n t v e r s l’agence Ecobank du l’Uac, d’autres vers le rectorat. Sur ce même boulevard, un

véhicule d’intervention de la gendarmerie nationale est garé. En face du bâtiment du rectorat, sous une tente circonstancielle couverte par une bâche mal disposée, se trouvent 4 policiers qui ont installé depuis quelques mois une base dans l’enceinte du campus. A quelques pas, des hommes en uniformes, un agent d’entretien du rectorat procède au nettoyage de la devanture du rectorat annexe. Le centre commercial du rectorat s’anime déjà petit à petit avec les centres de photocopies, les kiosques de vente de documents avec quelques vendeuses de nourriture (aucun cyber café ne fonctionne actuellement à l’Uac). Un peu plus loin, au petit rond-point situé juste avant la clôture du jardin botanique et

zoologique, un autre agent de sécurité veille à faire respecter le Code de la route au sein de l’Université. Les usagers venant du portail de l’Institut de la Langue arabe et de la Culture islamique (Ilaci) sont obligés de contourner le rond-point au lieu de passer juste devant comme ils en avaient l’habitude.

Des activités qui se mènent malgré la présence militaire.A quelques mètres de ce spectacle, deux motards se succèdent. Après eux un véhicule p laque b leue , un bus sur lequel il est mentionné direction générale des forces et ressources naturelles passe, suivi d’un bus de l’Uac. Tous ces véhicules se dirigent vers l’Amphi Idriss Déby Itno où se tient l ’ a t e l i e r r é g i ona l

préparatoire de la zone Uemoa, à la conférence des parties sur les changements climatiques (cop21-Paris). Pendant que cette conférence se tient, des étudiants de différentes facultés suivent leurs cours comme cela se fait dans une année académique normale. Du côté du centre commercial de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), quelques commerçants se trouvent d’un côté pour vendre leurs articles étant donné que la grande partie du centre est rasé par un Caterpillar. Dans l’ensemble du campus, des policiers circulent un peu partout et sont devenus des habitués des lieux. U n e d i s c i p l i n e presque extraordinaire caractérise désormais le campus d’Abomey-Calavi, plus de rangs ou de bousculades au niveau des restaurants u n i v e r s i t a i r e s p u i s q u ’ a u c u n r e s t a u r a n t u n i v e r s i t a i r e n e fonctionne depuis la dernière crise. Il en est de même pour les bus et les résidences u n i v e r s i t a i r e s .

MASTER INTÉGRATION RÉGIONALE ET DÉVELOPPEMENT

De nouveaux diplômés reçoivent leurs diplômesLes diplômés de la deuxième promotion de Master Intégration Régionale et Développement (Mird) ont reçu leurs diplômes le mercredi 14 octobre 2015 dans l’Amphi A-150 du campus d’Abomey-Calavi. La cérémonie est coparrainée par le premier vice-recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, le professeur Maxime da Cruz et le deuxième vice-président de l’Assemblée Nationale, le général Robert Gbian.

Cédrique Kouami KOUDOKPON

Ils ont désormais les diplômes de leurs formations

de Master Intégration R é g i o n a l e e t Développement et pourront s’en servir e t fa i re va lo i r ce que de droit. Ils, ce sont les étudiants d e l a d e u x i è m e promotion de Mird en fin de formation. Selon le responsable scientifique du Mird, la structure a pour objectifs de former des cadres rompus aux nouveaux paradigmes de développement à la base en respect avec les désidératas

du s y s t èm e Lmd ; d ’ amé l i o r e r l e s capacités analytiques et les connaissances p r o f e s s i o n n e l l e s des étudiants sur l ’ identification des différents problèmes r e l e v a n t d e l e u r domaine de formation ; etc. Il a aussi rappelé les options ouvertes au Mird. Quant au doyen de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines, le professeur Flavien Gbéto, il manifesté sa reconnaissance à tous ceux qui soutiennent cette formation et invite d’autres personnes à les soutenir, car dit-il : « celui qui donne reçoit

toujours en abondance et celui qui donne pour l’éducation et la formation est un héros, car la génération montante lui en sera infiniment gré ». Le par ra in po l i t i que de la promotion, le général Robert Gbian a invité les formateurs à donner le meilleur d ’eux même pour sortir des citoyens

de qualité. Et il est revenu au professeur Souaïbou Farougou, r e p r é s e n t a n t d u recteur de l’Uac de rendre hommage aux enseignants pour la formation de qualité qui est donnée et qui fait de l’Uac une université du troisième mi l l éna i re e t qu i fournit des ressources humaines de qualité.

Remise de diplômes aux récipiendaires

Devanture du campus d’Abomey-Calavi

Ph/Dr

Ph/Dr

La Seigneurie!L’université donne-t-elle l’impression d’un

lieu d’intellectuels où le dialogue dissipe les divergences et controverses qui peuvent

subvenir dans tout rapport interpersonnel ? D’un cadre où différents partis, responsables, autorités réfléchissent pour s’accorder sur des réformes durables et profitables à tous ? D’une enceinte où l’on sait quadriller le trop-plein de zèle afin de faire régner la paix et la bonne marche des activités ? Beaucoup d’entre vous répondront par le négatif. Certains affirmeront même qu’il est temps de décerner la palme d’or de la violence à l’Uac puisqu’elle ne cesse de gravir l’échelle de la brutalité. A raison, c’est un trophée de plus, car la chose n’est pas sporadique, mais répétitif voire redonnant.

Aujourd’hui, il est indéniable que la dernière saga en date qu’a connue l’université d’Abomey-Calavi est d’une vacuité palpable. Crescendo, responsables étudiants et rectoraux ont monté la courbe du jusqu’au-boutisme pour finalement atterrir sur la table d’une négociation forcée. Tous les acteurs sont tous revenus à la case départ puisque de fil en aiguille, la crise s’est muée en un imbroglio presque inextricable. Mais la leçon qui me semble importante à retenir, c’est que dans une seigneurie, il vaut mieux s’adresser à Dieu qu’à ses Saints. Cette leçon, les étudiants l’ont bien compris. C’est ainsi que toutes les hiérarchies impérieuses ont fait allégeance au « Tout-Puissant ». Il est bien de se prémunir en conséquence, quand on n’a des interlocuteurs qui sont capables de prendre des décisions les plus drastiques, peu importe si cela sacrifie des milliers d’étudiants. Comme le disait Mao Tsé-toung « 1 million de Chinois morts, ou bien 10 millions. Et après ??? »

Il y est un précepte qui veut que les crises, même les plus sévères finissent toujours par le dialogue ou la négociation. Les démarches qui ont conduit enseignants et étudiants à sortir la tête de cet embrouillamini n’ont pas trahi ce précepte. En vérité, la source de ce problème est liée essentiellement au manque de moyens financiers. C’est justement les dégâts collatéraux de ces difficultés qui ont engendré cette dernière situation à la Flash. Mais immoler les étudiants sur l’autel de ses insuffisances n’est qu’une fuite en avant et ne mettra pas, sans doute, fin à ce problème. Si le payement de la deuxième inscription et de reprise est déjà un acquis. Si la suppression de la session de rattrapage va s’y ajouter. De surcroit, si prochainement, il faudra payer des frais pour chaque unité d’enseignement (Ue) qui ne sera pas éliminé (sans compter les faux frais) et ce, avec les conditions d’enseignement et de corrections des feuilles de composition qui laissent à désirer ; qu’est-ce que les étudiants (de parents pauvres) peuvent réellement attendre de l’université publique ? Qu’est-ce que les autorités font des « remédiations » (prévues par les textes du Lmd) qui ne sont que d’autres formes de rattrape pour les étudiants ?

Heureusement qu’au journal le Héraut, nous sommes loin de la réalité d’une seigneurie ; les instances dirigeantes ont été renouvelées. C’est aussi avec un enthousiasme renouvelé que nous nous sommes installés dans ces colonnes pour diagnostiquer avec perspicacité les maux qui gangrènent notre université. Nous profitons pour rendre hommage à nos pairs qui nous ont confié ce précieux héritage. Nous y travaillons pour la postérité et non pour en faire, de grâce, une seigneurie.

NP

5 N° 177 Octobre 2015

La source des légendes

Boulets Rouges

Le Héraut- Mensuel d’informations, d’investigations, d’analyses et de publicités paraissant sur le Campus d’Abomey-Calavi

CampusPar Cédrique Kouami KOUDOKPON

SECURISATION DU CAMPUS D’ABOMEY-CALAVI

Un handicap pour les activités para-académiquesLe campus d’Abomey-Calavi connait une forte sécurisation depuis la fin de la crise qui l’a récemment secoué. Une présence quotidienne et permanente des forces de l’ordre est depuis lors observée. Pour certains, cette situation constitue un blocage pour le déroulement normal des activités des institutions estudiantines.

Charlette S. KPATOUKPA

Depuis le samedi 8 a oû t , l e s i n s t i tu t i ons

estudiantines sont en vacances forcées, à l’exception de la presse universitaire qui a repris ses activités après quelques négociations. Cette situation s’est imposée à la suite de la médiation du chef de l’Etat, le docteur Boni Yayi, dans la crise dite de « session unique à la Flash ». Cette crise aurait engendré des nids d’insécurité pour les personnes et les biens à l’Uac, selon les enseignants et les autorités à divers n i veaux . Mesures prises, sécurisation du campus d’Abomey-Calavi et fermeture d e s r é s i d e n c e s u n i v e r s i t a i r e s . Etudiants résidants e t m e m b r e s d e s i n s t i t u t i o n s estudiantines sont sommés de quitter les bâtiments du Centre des Œuvres U n i v e r s i t a i r e s e t S o c i a l e s ( C o u s ) .

Les éléments de la gendarmerie nationale et de la police nationale sont instruits pour le contrôle des entrées e t s o r t i e s . L e s différentes activités d e s i n s t i t u t i o n s estudiantines sont donc soumises à un réel obstacle. Judicaël Bakari, professionnel des danses latino-a m é r i c a i n e s e t organisateur général de la section Salsa-Rock’n’roll de l’Union culturelle et artistique d e s é t u d i a n t s (Ucae), reconnait le véritable handicap que constitue cette sécurisation actuelle du campus . «Peu importe la discipline, on ne peut se passer de la répétition. Répéter est une mei l leure arme pour pouvoir

vivre continuellement dans une discipline. Mais pour l’heure, la situation au campus nous prive de cette possibilité», confie-t-il. Le Directeur de la police universitaire, Pamphile Ahowou renchérit : « la sécurisation du campus empêche la tenue effective des activités d e s i n s t i t u t i o n s e s t u d i a n t i n e s v u l’intransigeance des forces de l ’ordre »

Le minimum pour ne pas tout perdre…

Si l’accès aux bureaux et studios est interdit, certaines institutions ou des groupes se réunissent hors des murs du campus pour maintenir le niveau. C’est ce que mentionne Judicaël Bakari : « l’art devient comme

de la drogue quand on atteint un certain niveau. Sans ça, on est réduit. Ne pouvant plus avoir accès au campus pour pouvoir t r a v a i l l e r c o m m e auparavent, certains amis et moi avons fait le choix d’autres cadres pour répéter et garder la forme ». C’est aussi le cas de la police universitaire. Pour le directeur, l’institution n’est pas en vacances. « Nous nous réunissons h o r s d u c a m p u s pour t rava i l l e r e t réfléchir à l’évolution et au rayonnement de l ’ inst i tut ion » , renseigne-t-il. Quant à la presse universitaire, le minimum de travail est autorisé avec un nombre l imi té du personnel. C’est du moins ce qu’on retient du propos du Directeur Ad j o in t d e Rad i o Un i ve r s , Romar i c Vignon. Pour la reprise totale des activités des différentes institutions s p é c i a l i s é e s , l e s responsables concernés d isent mener des démarches nécessaires auprès des autorités.

BrêveLANCEMENT DE LIVRE A L’UAC

«Les f l eurs de l ’ en fer ’ ’ , un nouveau-né dans l ’univers l i t téra i re .Lancé officiellement dans la salle de lecture de la bibliothèque de l’université d’Abomey-Calavi le mardi 29 septembre 2015, ‘’ Les fleurs de l’enfer’’ est un recueil de 42 poèmes bien digestes, écrit sous la plume du jeune étudiant béninois des lettres modernes, Julien kandé kansou. Dans un style simple et modéré, l’auteur donne un nouveau souffle aux mots tout en montrant les détours du bonheur après des difficultés. Paru aux éditions ProTIC, le livre, ‘’les fleurs de l’enfer’’ représente l’aboutissement d’un long parcours. De 100 pages et d’un genre poétique, l’ouvrage est une solution à des problèmes rencontrés par l’individu.

R é a l i s a t i o n : M o ï s e T C H E G N O N S I ( S t a g )

COUS /ACLes anciens résidants des cabines universitaires récupèrent leurs affairesAprès le retrait forcé le 8 août, les étudiants résidants de l’Université d’Abomey-Calavi ont été autorisés du 5 septembre au 9 septembre 2015 à retirer leurs effets des cabines et rentrer en possession de leurs cautions puisque désormais considérés comme ex-résidants.

Moise TCHEGNONSI (Stag)

Université d’Abomey-Ca lav i , j eud i , 8 o c t o b r e 2 0 1 5 ,

10heures . Répondant à l ’appel des autorités du Centre des Œuvres Universitaires et Sociales (Cous), nombreux sont les étudiants résidants venus, non pour s’installer, mais, pour rentrer en possession de leurs ef fets laissés auparavant, sous le coup de la précipitation et de la chaude atmosphère qui a prévalu lors de leur retrait manu militari des cabines

universitaires. Dans les di f férentes résidences, notamment Bid, l’ambiance est évocatrice. Bagages en mains, ou sur la tête, les étudiants sont venus profiter de l’opportunité que leur offre le Cous. On pouvait identifier des sacs de voyage, ustensiles de cuisine, nattes, documents, poste de téléviseur ou radio, etc. Rogatien Hounkpevi, étudiant en 3e année de Linguistique à la Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines (F lash) , du Campus Univers i ta i re d’Abomey-Calavi, épuisé

et résigné, confie « ce n’est pas ma première tentative pour récupérer mes affaires, Dieu merci, cette occasion nous est offerte, même si le délai est court». Venu à la hâte, un autre étudiant qui, lui préfère rester dans l’anonymat, se désole aussi du délai court accordé. « Les conditions dans lesquelles je suis venu ne me permettent pas de prendre tous mes effets. C’est par un tri que j’ai pu prendre ce qui est plus indispensable, surtout les documents, tout ce qui n’est pas d’utilité urgente dans l’immédiat,

j’ai dû les laisser», précise-t-il. Une situation évoquée également par Jeanne L., étudiante en 2e année à la Faculté des Sciences techniques (Fast). Mais pour Abdoulaye C. Attikpo, Chef Service Hébergement/Restauration/Transport du Cous, ce délai se justifie bien. « 5 jours, ce n’est pas petit, puisque même en 2 jours on peut le faire. Par ailleurs, nous allons voir s’il faut encore choisir une période d’environ 2 jours pour permettre aux retardataires de venir chercher leurs affaires ».

Que l’esprit agite la matière !

Est-ce ainsi partout ? Dans toutes les universités ? C’est attristant de toujours apercevoir l’instabilité sur le campus d’Abomey-Calavi. Il

ne manque pas, par un hasard bien hasardeux, de désapprouvassions de telle décision ou de tel acte, etc. sur ce haut lieu de savoir. Autorités et responsables étudiants évoluent en édifiants opposants. A la perspicacité des responsables étudiants, il y a inévitablement des aguiches sous roche dans toutes décisions ou tous actes des autorités de l’Université d’Abomey-Calavi. De l’autre côté, les autorités se défendent les seules ayant droit de véto pour toutes décisions sans contestation à l’Uac. Finalement, qui a raison ? Je ne saurais le dire. Mais il est vraiment navrant, cette belligérance, qui ne manque pas de faire du tort au bon fonctionnement du campus d’Abomey-Calavi (en témoigne la situation actuelle de ce lieu) et qui prédire inlassablement un avenir ombrageux de la quiétude de ces lieux.

Le campus d’Abomey-Calavi s’est écarté et s’écarte encore de ses beaux jours et de sa quiétude, depuis plus de cinq mois. Tout a commencé avec la fameuse crise liée à la session unique de la Flash. Quoique cette crise semble être résolue, la méfiance s’est sitôt installée. L’invasion des policiers et gendarmes sur ce campus le certifie. Cette envahissement en réalité ne m’encombre en rien si ce n’est que pour assurer la sécurité des biens et des personnes sur le campus. Néanmoins, elle m’embarrasse au regard de entrave qu’elle installe aux dispositions qui y étaient. J’aimerais surtout diriger mon regard vers cette partie du campus d’Abomey-Calavi que je me permets de nommer la ‘’Zone rouge’’ actuelle du campus. Dépassez un peu les limites de cette zone et à cours sûr, un gendarme vous fera signe de vous retourner. Ainsi les formations para-académiques sont au relâchement. Les institutions culturelles sont privées de leurs répétitions, la presse universitaire se retrouve avec un nombre limité et soumis régulièrement à des contrôles ignobles avant d’accéder à sa propre rédaction. Et c’est sans oublier la cessation des activités sportives et autres qui sont aussi formatrices pour la vie active des étudiants. Mais hélas, c’est ainsi et c’est désobligeant. Je dis, ma foi, on peut militariser le campus s’il le faut, mais qu’on ne nous empêche pas de faire nos activités surtout celles des formations para-académiques.

Venons-en maintenant aux dernières décisions suspicieuses des autorités rectorales. Sans être un oiseau de mauvais augure, je crains une opposition insociable. Déjà, on peut s’en rendre compte, la direction de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin, section Abomey-Calavi (Unseb-AC), a fait sortir une note pour s’opposer à l’arrêté rectoral portant mesure de pérennisation de la paix et de la quiétude au sortir de crise sécuritaire à l’Uac. Et si la présence des policiers et gendarmes n’y était pas, j’ai foi qu’il y aurait déjà la porte de sortie de crise. Les réformes concernant les inscriptions de la nouvelle année universitaire 2015-2016 et la situation de chevauchement de deux années universitaires ne prédisent aucunement un campus apaisé. La durée indéterminée de la présence des forces de l’ordre sur le campus peut donc se trouver une raison certaine.

La force et la violence sont les armes des faibles, c’est une certitude. De ceux qui sont incapables d’utiliser leurs intellects pour bien gouverner, pour convaincre, etc. La guerre des idées et non la guerre des muscles contre les armes, devrait être la norme dans nos universités. Faisons véritablement honneur dans la pratique à la devise de l’Uac pour que le haut lieu du savoir retrouve ses lettres de noblesses d’autrefois. Mens Molem Agitat ! Que l’esprit agite la matière !

M. le président, on dit que c’est vous...

Ph/Dr

6 N° 177 Octobre 2015

La source des légendes

Le Héraut- Mensuel d’informations, d’investigations, d’analyses et de publicités paraissant sur le Campus d’Abomey-Calavi

CampusLEON BANI BIO BIGOU, SG/UAC

« Nous avons tous participé à des mouvements de revendications, y compris le recteur lui-même »

Le campus d’Abomey-Calavi est depuis la fin de la dernière crise dans un nouveau dynamisme sécuritaire. Cette résolution est d’envergure nationale suite à la médiation du chef de l’Etat lors de ladite crise. Le professeur Léon Bani Bio Bigou, secrétaire général de l’Université d’Abomey-Calavi revient ici sur cette sécurisation et les dernières dispositions prises par l’équipe rectoraleLe Héraut : Nous constatons que depuis la fin de la dernière crise, il y a une présence per manente des gendarmes sur le campus d’Abomey-C a l a v i . E s t - c e qu’il y a un risque d ’ insécur i té qui plane sur l’Université et qui nécessite une

telle présence ? Léon Bani Bio Bigou : T ou t l e monde sait qu’on ne peut absolument rien faire de bien et de sérieux sans un minimum de sécurité. Lorsqu’il n ’ y ava i t pas de sécurité, vous aviez constaté vous-même les dégâts. Lorsque le gouvernement a pris en main le problème de sécurité en mettant en place les forces de l’ordre, vous aviez vu aussi comment les choses évoluent. Mais à par t i r du moment où la sécurité est menacée, il y a quelle solution ? La sécurité, la paix, la sincérité au niveau de la communauté universitaire, c’est l’affaire de tout le monde . A lors s i chacun ne fait pas un effort pour qu’il ait la paix au sein de la communauté, qu’est-ce que l ’autorité rectorale peut faire, face aux violences

? Si l’on fait appel aux forces de l’ordre, c ’ e s t j u s t e p o u r maintenir l ’ordre. P o u r q u o i l e s forces de l’ordre sont toujours sur le campus même après la reprise des

cours ? C’est parce que la crise avait atteint un degré qu’on ne do i t pas f ranchir et autre élément, l e s é v a l u a t i o n s s o n t e n c o u r s . Il a été mentionné dans l’arrêté rectoral N°690-2015/UAC/SG/CR/SP que la sécurité du campus d’Abomey-Calavi est confiée aux autorités en charge de l’ordre public suite à une décision du Président de la République. Le rectorat n’a-t-il pas une marge de manœuvre dans la disposition des forces de l’ordre sur l e campus ?Ah non ! A partir du moment où la situation échappe aux membres du comité rectoral, l ’autorité suprême en a fait sa chose, parce qu’il y a un seuil qu’on ne devrait pas dépasser.

Quel est ce seuil ? Ah non ! Quand je dis le seuil, c’est qu’il faut comprendre que moi je suis ici depuis 2008

et je ne me souviens pas qu’une seule fois qu’on ait interdit aux étudiants de faire des manifestations. De plus, aucun membre de l’équipe rectorale n ’a jamais été se plaindre ni à la police ni à la gendarmerie, que des étudiants se permettent de tenir des propos déplacés à se égard. Pourtant, nous sommes dans un État de droit. Il y a des propos qu’on ne peut pas tenir à l’égard des citoyens. C’est tout à faire normal que les étudiants peuvent manifester leur mécontentement. Il n’y a pas un seul professeur sérieux qui puisse dire que depuis sa première a n n é e d ’ é t u d e jusqu’à maintenant, qu’il n’a participé a aucun mouvement de revendication. Nous avons tous participé à des mouvements de revendications, y compris le recteur lui-

même. Il a conduit des mouvements de revendications. Faire des mouvements parce qu’on est mécontent, c ’est tout à fa i re normal. Nous savons très bien que nous ne travaillons pas dans les meilleures conditions. Quel est le professeur qui dira aujourd’hui sur le campus qu’il travaille dans les conditions idéales ? À plus forte raison les étudiants. P o u r q u o i a v o i r renvoyé les étudiants r é s i d e n t s d u campus et empêché les inst i tu t ions universitaires de

fonctionner ?Lorsque l ’autorité intervient, elle veut tout savoir. C’est une sorte de mise à plat. C’est tout le monde qui est contrôlé à l’entrée du campus, aussi bien les étudiants que les enseignants. Ne pensez pas que ce sont les étudiants

qui sont soumis à ce contrôle. Les gens on t é t é r envoyés des cabines, parce que selon certaines informations, c’est au niveau des cabines qu’on retrouve des motos volées. C’est à partir des cabines que selon certaines i n f o rma t i ons qu i parviennent à l’autorité que les choses se font. Lorsque celui qui est chargé de la sécur i té publ ique prend l’affaire, c’est à lui de tout vérifier afin d’être sûr que quand les choses vont reprendre ce sera sur de très bonnes bases. Lorsque le problème est arrivé au niveau du chef de l’État, c’est du palais que la décision a été prise et dès le lendemain tous ont été évacués des résidences universitaires. Ce sont des instructions venues de l’autorité suprême et qui s ’ imposent à tout l e monde.

D a n s l e m ê m e arrêté, il a été dit que désormais, seuls les responsables d ’amphis ou de c l a s s e s s e r o n t les interlocuteurs entre les étudiants et les décanats ou les directions. Qui sont alors les interlocuteurs entre

le rectorat et les étudiants ?

Chaque fois qu’il y a des problèmes, l’équipe rectorale est là. La priorité pendant cette période de crise, c’est d’abord les activités d’ordre académique et les responsables d’amphis et de classes sont les premiers. En attendant de voir clair dans le reste, les chefs d’établissements travaillent directement avec les étudiants à t r a v e r s l e s responsables d’amphis qu’ils ont élus. Il faut que l’année 2014-2015 soit validée. Tout le reste peut attendre. On ne va quand même pas bloquer l’académie.

Un mot à l’endroit d e s n o u v e a u x bacheliers et des

étudiantsMon message n’est pas seulement à l’endroit des universitaires, mais plutôt à l’endroit de tous les citoyens. Chacun n’a qu’à se demander ce qu’il veut faire de sa vie. C’est à partir de la réponse à cette question qu’on saura s’ i l sera un citoyen qui va être utile à sa Nation ou un citoyen qui va détruire sa Nation. Réalisation : Gbenato Carolle

TONOUKOUEN

NOUVEAU SYNDICAT DES UNIVERSITÉS NATIONALES DU BÉNINEnseignants et chercheurs créent le Snecc-Bénin

Enseignants-chercheurs et chercheurs des universités nationales du Bénin (Unb), se sont réunis le vendredi 25 septembre 2015 dans l’amphi A-150 du campus d’Abomey-Calavi. C’est dans le cadre de l’assemblée générale constitutive du nouveau-né dans le monde syndical universitaire, Le Snecc-Bénin, entendez, Syndicat national des enseignants-chercheurs et chercheurs du Bénin. Il est conduit par le Docteur Julien Gbaguidi.

Cédrique Kouami KOUDOKPON

« La moisson est grande et il faut plus de moissonneurs », c’est ainsi que le docteur

Julien Gbaguidi, président du comité d’organisation de l’assemblée générale constitutive a libellé la principale raison de la naissance de ce nouveau syndicat des universités du Bénin. Ce nouveau syndicat vient compléter les trois déjà existants et se donne pour mission de lutter pour les intérêts des enseignants-chercheurs et chercheurs des universités du Bénin; de formuler des objectifs

et de les atteindre par des actions concrètes pour régler des problèmes qui persistent dans les universités nationales du Bénin. Pour le docteur Julien Gbaguidi, ces problèmes sont : la gestion du système

Lmd, la démocratisation des universités, le contrôle de la gouvernance des universités, l’insertion des diplômés, les effecti fs pléthoriques des étudiants, la gestion intégrée de l’éducation nationale, etc. Pour Noël Chadaré, Secrétaire général de la Cosi-Bénin, représentant des centrales syndicales à la création de ce nouveau syndicat des universitaires, « il faut que les choses changent ». Ainsi donc pour ce dernier, il faudra bien énumérer les défis à relever, mettre une équipe dynamique à la t ê te , communiquer

avec la base et faire circuler l’information. Pour finir, le SG Cosi-Bénin, a fait savoir qu’une chose est d’être syndicaliste et l’autre est d’avoir les armes nécessaires pour le combat. Il a donc réitéré l’engagement de la Cosi-Bénin à accompagner le nouveau-né. Après étude et adoption des textes du syndicat, l’élection du premier Bureau exécutif national a été effective. L’assemblée a confié la conduite de la barque au docteur Julien Gbaguidi. Une formation à l ’endroit des nouveaux syndicalistes a mis fin à cette assemblée générale constitutive.

Léon Bani Bio Bigou, SG/Uac

SG/Snecc-Bénin

Ph/Dr

Ph/Dr

L’ong Fiva Benin a organisé le Samedi 3 octobre 2015 une formation à l ’ intention de la jeunesse

béninoise. Thème : mon CV, mon image.Cette formation qui s’est déroulée à Para Mondo a pour but de permettre aux participants de bien rédiger leur cucirulum vitae afin de mettre en exergue leurs qualités pour se faire une place sur le marché de l’emploi. Notons que la vision première de Fiva Benin est de développer le domaine agricole.

7 N° 177 Octobre 2015

La source des légendes

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Campus/Santé

La voix du chroniqueurPar Epiphane Tchègoun ADADJA

CANCER DU SEIN

Une évidence irrévocableLe cancer du sein est l’un des maux dont souffrent le plus souvent, la femme. Et pour rendre hommage à cette sensibilisation, marquée par le mois d’octobre « rose », votre journal vous renseigne également sur cette mortelle inclination de cet espace entre la poitrine et le vêtement. Aussi brièvement soit-il.

Carmel AHEHEHINNOU

Le s e i n e s t u n e c o u r b e à c a r a c t è r e

sur le corps de la femme. Chaque sein e s t c ons t i t u é d e g lande mammaire (qui a son tour est compose de quinze à vingt compartiments séparés par du tissu graisseux), et du tissu de soutien contenant d e s v a i s s e a u x , des fibres et de la g r a i s s e . C h a q u e glande mammaire se développe et fonctionne s o u s l ’ i n f l u e n c e d e s h o r m o n e s sexuelles (œstrogène e t p r o g e s t é r o n e ) f a b r i q u e s p a r les ovaires. I l est p a r c o n s é q u e n t malheureux de le voir s’ immortaliser par un mal aux allures parfois mortelles. Ce qui entache son rôle biologique, puisque constitué de lobules c e n s é s p r o d u i r e du lait en période d’allaitement et de canaux qui consiste à transporter le lait vers le mamelon. Un frein donc est manifeste dans l’exercice des d iverses act iv i tés sexuelles ou sportives. Un mal qui a souvent pour nom le cancer. Cette souffrance du se in , de man iè re simple, s’explique par le dysfonctionnement des tissus de la glande mammaire. Autrement dit il nait dans les uni tés ce l lu la i res dont la fonction est de secréter le lait, l es uni tés ducto-lobulaires du sein. Ce mal peut être d’ordre génétique ou à la suite de traitements hormonaux chez les femmes présentant une prédisposition à ce type de cancer. Certains choix de mode de vie, pour ne citer que ceux-ci, tels que l’alcool, acide gras, l’obésité, manque de sport ou gynécologique comme les grossesses tard ives , l a non-fécondité, le manque

d ’ a l l a i t e m e n t l e favorisent également, s e l on l e do c t eu r Blaise Adalape. Cela met en exergue les di f férents moyens de détection du mal.

E c h a p p a t o i r e impossible pour une certaine guérison

Le processus du d i a g n o s t i c e s t m u l t i p l e , m a i s incontournable. La palpation du sein doit faire partie de l’examen gynécologique annuel de chaque femme. En raison de leur situation anatomique, les seins sont faciles à palper surtout quand ils sont de volume moyen ou petit. Ce qui facilite la découverte des nodules du cancer dans le sein et de pouvoir le détruire le plus tôt possible. Auss i , l e docteur affirme, de ce fait, toute anomalie récente at t i re l ’a t tent ion, même si elle n’est pas encore douloureuse. Le constat d’un nodule dans le sein doit être suivi rapidement d’une mammographie et de plusieurs autres e x a m e n s . C e t t e échographie permet d’établir la présence ou pas d’un cancer. Le cancer se manifeste p a r l a g r o s s e u r de ce nodule , un écoulement de liquide c l a i r que l que f o i s contenant du sang pa r l e mame l on . La déformation du galbe du sein et les mal formations du mamelon certifient de l’ampleur ou de l’évolution du cancer a-t-il martelé. Les v i s i t es méd ica l es

d e v i e n n e n t p l u s courantes en vue du traitement en bonne et due forme, divers qu’il suscite le long de la disparition du mal. Le traitement se dessine au fur et à mesure. L’ablation de la tumeur est une évidence. A ce stade, il recommande une chimiothérapie, qui selon lui est la m é t h o d e l a p l u s efficace pour la perte de la tumeur. Elle a pour but l’utilisation e m é d i c a m e n t s ant i tumoraux et a n t i c a n c é r e u x . A s s o c i é e à u n e r a d i o t h é r a p i e e t h o r m o n o t h é r a p i e c o n s é c u t i v e m e n t à l ’ u s a g e d e s hormones, elle revêt r e s p e c t i v e m e n t d e m u l t i p l e s c a r a c t é r i s t i q u e s e t var i e se lon la tournure que prend le cancer. Les médecins cancérologues, pour être précis certifie que le plus tôt il est constaté mieux cela périt. Sinon mortel il devient, quel que soit le traitement retenu. « J’ai perdu une tante par ce fâcheux mal, qui était déjà à un stade avancé quand elle l’a su » s’exclame Aubierge Alomayi Ce type de cancer est l’un des plus meurtriers c h e z l a f e m m e . Surtout qu’en rapport aux statistiques de « Vulgaris médical », la tranche d’âge de moins de trente-cinq ans est exposée à ce mal. Chaque femme devrait tenir compte de ce cancer et prendre les précautions requises pour que le risque d’atteinte soit minime.

Le monde, la société, dans son universalité, l’université, cette république dans la République…

De la course effrénée aux maux qui minent le haut lieu du savoir…« La Voix du Chroniqueur »

« Je crois d’un bon citoyen de préférer les paroles qui sauvent aux paroles qui plaisent ….»

Bonjour !

L’Université Mathieu Kérékou d’Abomey-Calavi par exemple !

Le Général Mathieu Kérékou pose ses armes ; les dépose au pied du mur. Le Caméléon a atteint son apogée ; à bout du souffle de sa dernière couleur historiquement ce mercredi 14 octobre 2015. Ad vitam aeternam ; A Dieu vat ! Que lui vaut la mort sur la terre

béninoise asphaltée ; chez chacun des Béninois ? Est-ce un acte de reconnaissance, pour le lui reconnaître, de gratitude pour le gratifier, de décoration pour le décorer, ou un mémorial pour le mémoriser ? Dans l’un ou l’autre cas de figure, on a failli à l’accomplissement à bonne date de ce devoir envers l’homme qui, le 26 octobre 1972, a ramassé le pouvoir d’Etat laissé par terre à la portée de n’importe quelle marche pour le fouler aux pieds.

« Il avait été à la peine, c’était bien raison qu’il fut à l’honneur » Jeanne d’Arc avait vu le Général venir au mérite mis en solfèges en ces temps de son grand départ. L’Université Mathieu Kérékou d’Abomey-Calavi, ce n’est pas une invention de dernières heures, encore moins des assauts de flagorneries. Le projet d’appellation de l’Uac Mathieu Kérékou n’était pas sorti de nulle part. Mais très tôt, il fut déclaré de nul effet sous la pression on ne peut plus libertine de mille et un raisonnements. Certes, « Il y a des sentimentaux doctrinaires et durs comme Robespierre et les passionnés des hommes aussi soucieux de rationalité que l’a été Hegel. »

Beaucoup des intellectuels béninois ont rejeté sans retenu la proposition de baptiser Mathieu Kérékou l’Uac. Olympe Bhêly Quenum est allé jusqu’à tendre « un piège » pour capturer n’importe qui, qui aurait facilité ladite initiative à peine semée à la gestation. Que d’arguments n’avaient pas été soutenus pour fermer les portes de l’université Mathieu Kérékou d’Abomey-Calavi qu’on devait ouvrir. Le père fondateur d’Ahouna avait même défendu et juré que « ça n’arrivera pas, ça n’aura pas lieu. », prétextant du poids intellectuel très faible du Caméléon pour mettre sur sa tête le haut lieu du savoir. Mieux, comme « Le Chant du Lac » des années 1965, « L’initié » de 1980 qu’il représente, affirme devoir brûler toutes ses œuvres dans la bibliothèque de l’Uac au cas où l’on commencerait par dire que c’est l’université le Général Mathieu Kérékou du Bénin ou d’Abomey-Calavi. Il avait aussi menacé d’annuler tous les travaux de rédaction de mémoires des étudiants en cours et le concernant. A l’en croire, le Caméléon n’aura jamais étudié jusqu’au niveau supérieur pour mériter une telle distinction jugée mal à propos.

Des pays de la sous-région ont eu le temps de témoigner que la distinction d’une personnalité de renom ne tient pas forcément compte de l’intellect ; mais ils se sont plutôt référés à ce que leurs personnalités cadres ont apporté pour l’intérêt commun. C’est l’exemple de l’université Omar Bongo au Gabon…

Quelqu’un a dû brandir ses armes pour trancher la tête au triumvirat à la fois régnant et gouvernant « à mains levées » : c’est lui, le Général Mathieu Kérékou. Quelqu’un a dû se lever pour se revancher le 16 janvier 1977 contre la domination étrangère pour que cette université soit la nôtre aujourd’hui : c’est encore lui. Quelqu’un a dû appliquer son propre courage pour que la transition d’alternance se produise entre la révolution et la démocratie : c’est bien lui ; alors que « Allah n’est pas obligé ». Quelqu’un a dû se taire évitant le culte de la personnalité, s’oublier sans traduire en justice pour que la presse béninoise puisse connaître ses heures de gloire en ces temps et se préserver comme le quatrième pouvoir : c’est également lui. Quelqu’un a dû quitter le pouvoir opportunément pour que quelqu’un d’autre le prenne avec la culture que lui aussi partira quand sonnera son heure : c’est toujours lui, Mathieu Kérékou, le Caméléon. Q u e l q u ’ u n a d û . . . M a t h i e u K é r é k o u !

Voici à 82 ans déjà, sonné pour le Général l’heure de s’en aller. Et il s’en est vraiment allé, laissant à sa manière des valeurs pour les générations présentes et futures. Mais en retour que lui vaut l’héritage laissé ? C’est par humilité que l’homme s’est encore tu, tandis que ça grouillait de thèses au sein des intellos pour s’opposer à l’offrande de l’université Mathieu Kérékou éventuelle. On ignore que l’homme pouvait lui-même donner son nom à cette université pendant qu’aucun de ceux-là n’était encore né, ajoutons intellectuellement pour une circonstance atténuante. Cependant, ce qu’on n’a pas eu la présence d’esprit de faire hier, c’est aujourd’hui qu’il faut le faire et bien. L’université Mathieu Kérékou d’Abomey-Calavi. C’est encore possible. Mieux vaut tard que jamais!

Et…Le monde, la société, dans son universalité, l’université, cette république dans la

République… De la course effrénée aux maux qui minent le haut lieu du savoir…« La Voix du

Chroniqueur », « Je crois d’un bon citoyen de préférer les paroles qui sauvent aux paroles qui

plaisent …. N’en déplaise ! »

Ph/Dr

8 N° 177 Octobre 2015

La source des légendesSanté - Féminin - Environnement

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MANIFESTATIONS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES DANS LA VALLÉE DU NIGER AU BENIN

L’environnement soumis à de rudes épreuvesLe phénomène de changement climatique est une réalité dans la sous-région, comme un peu partout dans le monde entier. De ce fait, ces manifestations sont aussi réelles que récalcitrantes dans la vallée du Niger au Bénin.

Hippolyte AGOSSOU

« Je me souviens encore à l’époque. Mon âge oscillait

entre 10 et 13 ans. Les greniers de mes parents étaient toujours pleins jusqu’aux nouvelles récoltes. A l’orée des nouvelles récoltes, mon père partageait une partie de ses réserves. Ce geste symbolise un signe de solidarité villageoise. S u r d e m o i n d r e s superficies, nos récoltes nous permettaient de satisfaire nos besoins sans crainte. Les pluies venaient pratiquement au moment où nous les attendions. Mais au fur et à mesure que je prenais de l’âge, cette solidarité villageoise disparaissait. Les pluies devenaient incer ta ines e t nos récoltes se réduisaient progressivement sous mon regard impuissant. Il fut un temps, j’étais dé jà mar ié et mon épouse donnait vie à notre quatrième enfant. Ce fut la croix et la bannière. La pluie ne tombait pratiquement pas e t de surcro i t je n’ai pas récolté le quart de ce dont j’avais l ’habitude. Pour les frais d’hospitalisation de ma femme, j ’ a i dû travailler comme cordonnier ambulant pendant plusieurs jours. … Malheureusement jusqu’à aujourd’hui la situation n’a pas changé. B ien au contra i re , nous allons de mal en pis. Le changement du climat s’impose à nous , amenu i san t n o s r e s s o u r c e s alimentaires et nos productions agricoles qui en dépendaient.» Propos d’Ali HAMZA,

septuagénaire de Guéné, un arrondissement de la commune de Malanville décrivant les différentes phases du changement de Climat qu’il a pu observer le long de son parcours de cultivateur et de sa vie tout simplement. Et, ce changement de climat est défini par le GIEC comme tout changement de c l imat dans l e temps, qu’il soit dû à la variabilité naturelle ou aux activités humaines. Ainsi, ce changement drastique est donc dû aux multiples activités anthropiques réalisées dans le but de satisfaire les besoins ponctuels. Aujourd’hui, quel que soit le sens que l’on donne au changement climatique, il se fait sentir déjà par ses affres qui n’épargnent personne. Le climat connait donc des modifications à une échelle inquiétante. Cela se traduit par les poches de sécheresse observée par endroit et les inondations qui deviennent cycliques. La perturbation du ca lendr ier agr ico le s u r t o u t e s t d e s c o n s é q u e n c e s regrettables. Exprimant un regret, Issiaka ASSO, sage et ancien exploitant f o r e s t i e r r é s i d a n t dans la commune de Karimama, a signifié que cette modification observée au niveau du climat est la résultante de nos comportements. « Pendant près de trente ans, je passais de localité en localité pour acheter illégalement des portions de forêt que je détruisais, convoyant les bois vers la capitale économique pour la vente. Je n’étais p a s s e u l . C o m m e moi plusieurs autres

s’adonnaient à la même activité », poursuit-il.Nos forêts en souffrent de nos jours, car la plupart des espèces végétales qui s’y trouvaient ont é t é aba t tues sans alternative. Cette coupe abusive a réduit cette fonction des forêts qui consiste à absorber le dioxyde de carbone pour libérer l’oxygène. L e p r o c e s s u s d e changement climatique est déjà engagé et va de plus en plus influer sur les éléments vitaux des habitants de la planète tels que l’accès à l’eau, la production alimentaire, la santé et l ’environnement. S’il n’est pas freiné, d ’ i m p o r t a n t s b o u l e v e r s e m e n t s é c o n o m i q u e s e t écologiques sont à prévoir selon une étude réalisée par le GIEC en 2007.

Les pressions en début de saison des

pluies. Au nord du Bénin, les inondations sont visibles en début de saison des pluies. Or, les villes de la vallée du Niger comme Malanville et Karimama sont traversées par plusieurs r i v i è res e t f l euves favorisant le maraichage et les cultures de contre saison. Ces potentialités

naturelles permettaient à certains citoyens de ces localités de satisfaire leur besoin. Mais, ce milieu naturel se fait de plus en plus menaçant. Cette situation engendre la désolation dans le rang des jardiniers. Car pour subvenir à leurs besoins familiaux, ils fondent leur espoir sur leur production. Victimes du changement climatique, ils sont repoussés des abords de ces rivières et des fleuves qui leur facilitaient la tâche pour les besoins en eaux. Le Bénin à l'instar d'autres pays de l'Afrique se voit désormais confronté à des in t empér i e s dévastatrices causées

par de fortes pluies et aggravées par les crues de plus en plus fréquentes. En témoignent les inondations de 2010 qui selon le gouvernement nous ont légué un triste bilan d’environ 46 morts et 680 000 sinistrés. Elle avait entraîné des pertes et dommages estimés à 127 milliards de FCFA soit 250 mill ions de dollars. Par la même occasion, l’impact enregistré est de 0,8 points sur le Produit Intérieur Brut (PIB) plafonnant la croissance à 2% au lieu des 2,8% escomptée. « Nous sommes obligées de nous conve r t i r dans d’autres activités génératrices de revenus, c a r c o n t r e t o u t e s

attentes, l’eau déborde de son lit et envahit nos jardins. Depuis 2011, je suis obligé de devenir conducteur de taxi-moto», disait Abdou, un des jardiniers de Karimama victimes d’inondation. Bien au-delà, le changement climatique s’est révélé aujourd’hui comme l’un des facteurs naturels q u i h y p o t h è q u e n t l’atteinte des objectifs du mil lénaire pour l e d é v e l oppemen t , rapporte Multi Agency Report. Or les Objectifs du Déve loppement Durable (ODD) pointent d é j à à l ’ h o r i z o n . M i s e e n p l a c e de d i spos i t i f de prévention climatiqueE n 2 0 1 3 , l e g o u v e r n e m e n t d u Bénin a lancé le projet dix millions d’âmes, dix millions d’arbres. Ceci pour mettre en place un processus de reboisement. Mais avant, depuis 2003, dans un rapport clé de

Multi Agency Report intitulé Poverty and Cl imate Change, i l est stipulé que: « Le changement climatique et ses effets entrent s y s t é m a t i q u e m e n t dans les pol i t iques économiques, les projets de développement et l e s e f f o r t s d ’ a i d e internationale ». Dans ce t t e op t ique , des dispositions préventives sont envisagées par le gouvernement. Au centre de celles-ci, figure le projet SAP (Système d'Alerte Précoce). Ce pro je t s ' insp ire de celui déjà mis en place au Kenya et aussi de l'expérience des Pays-Bas. Il est cofinancé par le Programme des Nations Unies pour

l e d é v e l o p p e m e n t ( P N U D ) , l e F o n d s pour l'environnement m o n d i a l ( F E M ) e t le gouvernement. I l comprend deux volets : améliorer l'information climatique et rendre le dispositif d'alerte p l u s p e r f o r m a n t . Il servira à anticiper les catastrophes que sont l'inondation, la sécheresse, l'élévation du niveau de la mer, les vents forts ou l'érosion côtière. I l assurera donc une meil leure gestion des risques. Sur le long terme, l'objectif du SAP est de planifier l'adaptation au changement climatique au Bénin. "Le meilleur outil d'aide à la décision e s t l ' i n s t r u m e n t budgétaire. Les experts béninois seront amenés à quantifier le coût de l'inaction en matière de changement climatique et ce qu'on gagnerait en investissant dans les mesures d'adaptation", selon Isidore AGBOKOU, r e p r é s e n t a n t d u

PNUD. Désormais, un cadre décisionnel couronne l'ensemble des mesures prises. Elle est intitulée « Commission d e m o d é l i s a t i o n économique des impacts e t de l ' in tégra t ion d e s c h a n g e m e n t s c l i m a t i q u e s d a n s le budget de l 'État ( C M E I C B ) » . N u l doute que le Bénin s’attèle aux mesures d ’ a t t é n u a t i o n d e s effets du Changement Climatique à travers la mise en place de divers outils. La continuation des actions et même leur amélioration est souhaitable pour que la prévention et les ripostes soient à la hauteur des menaces actuelles et futures.Photo 1 & 2 : Sol asséché conduisant au jaunissement de la culture faute de pluie

Photo 3 : Rue complètement inondée suite à une pluie

Photo 4 & 5 : Dégât d’une pluie torrentielle

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9 N° 177 Octobre 2015

La source des légendesEconomie & Développement

Le Héraut- Mensuel d’informations, d’investigations, d’analyses et de publicités paraissant sur le Campus d’Abomey-Calavi

VENTE AMBULANTE DANS LES AMPHITHEATRES DE L’UAC

Un frein à la rentabilité des centres commerciaux La vente ambulante prend davantage de l’ampleur dans les amphithéâtres du campus d’Abomey-Calavi. Etudiants et bonnes dames s’adonnent à cette forme de business qui engendre des manques à gagner aux commerçants des centres commerciaux.

Oslo Chester WANOU & Jacques T. CAKPO (Stag)

Biscuits, bonbons, sandwich, stylos, classeurs, etc. Le

constat est patent. Une multiplicité d’articles tout aussi gastronomiques q u e s c o l a i r e s d e premières nécessités sont de plus de plus exposés et mis en vente dans les amphithéâtres. Partisan de la vente dans les amphis, Rémi, étudiant en géographie soutient son choix par son souci de se faire de l’argent : « cette vente me permet de faire un peu de profit ». Il n’est cependant pas le seul à s’adonner à cette activité. Nadège, elle autre, livre des recharges Gsm et du papier mouchoir à ses camarades étudiants, car ce business lui permet de joindre plus ou moins les deux bouts. Pour l es é tud iants qui s’approvisionnent grâce aux marchands ambulants des amphis, c’est une alternative satisfaisante pour bien

de raisons. Si pour certains, ce choix est dû à la courte durée qui sépare deux cours, d’autres justifient leur choix par la distance c o n s i d é r a b l e q u i sépare certaines salles de cours des centres commerciaux. Lydwine Gandonou, étudiante au Département de Psycho log i e e t des Sciences de l’Education (Dpse) affirme n’avoir autre choix pour la raison que certains enseignants ne tolèrent pas qu’on vienne en amphi après eux. Quant à Fabrice Nonvidé, étudiant en Histoire, on économise non seulement du temps,

mais aussi de l’énergie en s’approvisionnant en amphis ou dans les alentours immédiats.

L e s t r a v e r s é c o n o m i q u e s e t académiques pour les

acteurs P e n d a n t q u e l e s tenanciers et occupants des centres commerciaux versent des loyers dans la caisse de l’université, les vendeurs ambulants arrangent pas mal leur bourse, mais ne payent aucun franc à la trésorerie de l’université. Or ces derniers sont contraints à chaque fin de mois de payer le loyer. Dame Sossi Gbessè,

responsable au centre commercial de l’Enam ne cache pas son amertume : « ça nous désavantage énormément et nous nous sommes plaints aux autorités qui n’ont pas pu trouver grande solution alors que chaque mois on nous facture 10000F CFA pour les places que nous occupons. Mais si on n’arrive pas à écouler convenablement nos produits, comment solder ? » Et comme elle, les tenanciers des centres commerciaux souffrent le martyre. Du coup, le prix à payer pour les acteurs des centres formels ne cesse de s’accroître. D’un autre point de vue, les acteurs de la vente dans les amphis risquent d’essuyer des revers académiques lors des examens ou des compositions. Si la plupart des étudiants v endeurs dans l e s amphis se plaisent allègrement dans cette forme de commerce, les enseignants déplorent la situation. Car ce faisant, ces derniers donnent

plus de priorité aux business qu’aux cours. La conséquence en est les résultats académiques empreints de médiocrité. C’est ce que dénonce le Professeur Florent Quenum : « Les petits commerces dans les amph is ne do i ven t pas être la priorité des étudiants. Ils doivent c h e r c h e r p l u t ô t à s’occuper de ce qui les a amenés sur le campus » . L ’ense ignant des sciences agronomiques poursuit ses propos en martelant que ces derniers ne peuvent pas bien retenir les cours. Ce qui peut impacter n é g a t i v e m e n t l e u r rendement académique à la f in de l ’année. Mais pour tenter de régulariser la situation, certaines actions sont menées par le rectorat.

Entre répression et persistance

D a n s l e b u t d e régulariser l’informel, le rectorat organise des sorties sporadiques dans

l’enceinte de l’université pour effectuer des saisies. Ce qui n’enraye pas pour autant l’activité illicite des vendeurs ambulants dans les amphis. Des mesures de répression qui sont appréciées de diverses manières par les tenanciers des centres commerciaux. Tawakatou Katoumi, responsable au centre commercial à l’Enam, r e c o n n a i t q u e d e s efforts de saisies sont faits. Néanmoins, elle juge infructueuses les répress ions du fa i t de la témérité des vendeurs ambulants. El le dénonce même la malice de certains étudiants indél icats qui, subtilement avec de gros sacs, font leur affaire dans l’incognito des agents répressifs. Il importe donc que les autorités du Centre des Œuvres universitaires et Sociales puis, du rectorat, intensifient la répression pour épargner à nos amphithéâtres ces visiteurs encombrants.

DES OMD AUX ODD

Le règne de l’inachevé et de l’imperfectionLe 26 septembre 2015 s’est déroulé aux Etats-Unis d’Amérique au siège des Nations Unies le lancement officiel des Objectifs de Développement durable (Odd) sous l’égide de quelques chefs d’Etat membre et du secrétaire général de ladite organisation. Si les Objectifs du Millénaire pour le Développement (Omd), au nombre de huit, restent partiellement atteints, une hausse à dix-sept des Odd laisse perplexe et suscite de véritables craintes surtout en Afrique.

Oslo Chester B. WANOU

Huit objectifs et v i n g t - e t - u n e cibles. Les Omd

lancés dans le monde depuis l’an 2000, restent partiellement atteints après une quinzaine d’années. En clair, aucun de ses objectifs n’a été réellement atteint. Mais contre toute attente, et au vu du bilan très peu satisfaisant de l’exécution desdits objectifs, on se surprend de l’annonce, le 26 septembre dernier au siège de l’Organisation des Nations Unies, du transfert de ces Omd aux Odd. Au fait, malgré les multiples politiques de gratuité dans divers secteurs , l es f ru i ts peinent toujours à tenir la promesse des fleurs. En effet, combien ne constituent-ils pas par exemple dans les secteurs sanitaires et éducatifs, ces citoyens qui sont laissés-pour-compte ou qui s’obstinent encore

à obtempérer pour bien de raisons. Le cas le plus patent et le plus connu, la secte islamique « Boko haram » qui sème la terreur dans certains pays d’Afrique pour dit-on récuser l’éducation occidentale sous le regard impuissant des Nations Unies. Combien ne sont-ils pas à parcourir des kilomètres avant de s’approvisionner en ce liquide vital qu’est l’eau et pire, en des besoins de première nécessité inscrits en pole position dans les huit objectifs du millénaire pour le développement ? Les migrations et réfugiés liés à la famine, les sans-abris hérités des cycliques cataclysmes naturels ne se comptent-ils pas encore par milliers ? S’il est à saluer qu’un réel effort ait été fait, il y a cependant que d’importants défis restent à relever en vue d’assurer aux populat ions de la sous-région ouest-

africaine en particulier et celles du monde en général des conditions de vie beaucoup plus décentes et reluisantes ; ce qui ne reste pas sans plomber les efforts déjà fournis. Au fait, le spectre d’Ebola et bien d’autres maladies endémiques ont-ils fini de hanter la quiétude des pauvres citoyens africains ? Sachant aussi que l’extrême pauvreté est estimée à moins d’un dollar par jour, le taux important de la population qui vit en deçà de ce seuil est très élevé.

L’AFRIQUE DANS LES

COLLIMATEURSL’autre dilemme reste la part de financement de l’Afrique qui concentre la forte proportion des maux qui minent l’humanité. C e s o b j e c t i f s d e développement durable vont s’étendre sur quinze ans et coûteront entre 3500 à 5000 milliards de dollars l’an. Pour y

parvenir, l’Organisation des Nat ions Unies compte inciter les pays en développement à o p t i m i s e r l e u r s ressources fiscales et à réduire la corruption. Cependant, vu la misère ambiante qui défraie la chronique chaque jour sur ce continent, on se demande si ces Omd ont réellement laissé de trace ; si ce n’est les fulgurants chocs de corruption, de malversations et autres dél i ts dont l ’apogée n’est même pas pour bientôt. En plus, la banque mondiale estime le taux de pauvreté dans le monde à 10% alors que l’ambiance dans les contrées africaines n ’en donne aucune preuve. Au lieu donc de se laisser emballer dans une vague collective de transfert mondial, les autorités ouest-africaines n’auraient-elles pas mieux fait de se rendre à l’évidence qu’un projet non épuisé

reste un monstre déjà que de pareils rochers de Sisyphe pullulent dans nos républiques. On ferait mieux d’œuvrer à leur achèvement que de s’ingénier à en initier ou à en annoncer . Aussi, ferait-on mieux de concrétiser tous ses projets demeurés pour

la plupart du temps une question creuse de terminologie, l’autre mal rongeur de l’Afrique. Au-delà des discours, projets, co l loques e t tab les rondes, le développement reste une problématique d’ordre pratique et ne s’évalue qu’au concret et point aux discours.

Brèves Eco-devCHINE: La chute des importations, susceptible d’affecter la croissance en

vueLa banque d’investissement a annoncé dans la matinée du mardi 13 octobre ; une contraction de 20% des importations de la Chine en septembre. Ce qui suscite des doutes sur sa capacité à atteindre ses objectifs de croissance cette année.

Prix Nobel d’EconomieLe 12 octobre 2015 a vu la consécration d’un nouveau prix Nobel de l’économie: Angus Deaton. L’Américano-Britannique, âgé de 69 ans, a été distingué pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien-être.

Par Oslo Chester WANOU

Trop c’est trop!

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10 N° 177 Octobre 2015

La source des légendesArène des Collégiens

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APPROCHE PAR COMPETENCESQuand les documents deviennent

un fonds de commerceAussitôt la rentrée démarrée pour un compte à rebours de 9 mois interposé des congés et jours fériés, les premiers contacts entre élèves et enseignants laissent déjà parler d’eux par des listes non exhaustives de documents à payer. Une telle situation, à en croire élèves et parents d’élèves, présente sans aucun doute des avantages, mais également suscite beaucoup d’autres interrogations qui ne laissent pas indifférentes la plupart des apprenants confrontés au phénomène. Anselme KOSSOUHO (Stag)

« La plupart de nos e n s e i g n a n t s n o u s o n t d é j à s o u m i s

la l iste des dif férents documents nécessaires pour le déroulement des situations d’apprentissage. Mais je ne sais pas si je serai en mesure de m’en procurer pour des raisons financières. » Tels sont les propos d’Ulrich Quenum, élève en classe de 4ème au collège Pacôme Yamadjako qui laisse comprendre la souffrance à laquelle bon nombre d’apprenants sont confrontés en ce début de rentrée scolaire du point de vue de l’achat des documents et cahiers d’activés. Cette situation, loin d’être partielle, est légion surtout chez les apprenants des classes d’examens. En témoigne Jean-François Amedigni, élève en 3ème au collège d’enseignement général de Godomey «J’ai déjà comptabilisé plus d’une dizaine de documents d e m a n d é s p a r m e s professeurs. Le moins coûteux est à 1 500f et cela me fait trop de peine. Que faire pour les avoir ? » S’interroge-t-il. Cette interrogation est la mieux partagée dans le milieu éducatif béninois. Dès lors, ces apprenants s’indignent de la longueur de la liste des documents chaque année bien que le programme d’études reste le même. Jean-François déplore plus loin: « Ce qui me fait beaucoup mal, c’est que des professeurs exigent de payer ces livres chez eux, ce que l’on peut trouver à moindre coût ailleurs ». Ce phénomène décrié par les élèves montre combien de fois les cahiers d’activités variant d’un enseignant à un autre deviennent un fonds de commerce dans nos collèges et lycées. Il affirme : « A défaut d’obtempérer, ne viens plus à mon cours… ». Tel est un exemple de sanction affligé à ceux qui résistent aux ordres. Dans cet ordre d’idée, un parent d’élève qui

a préféré gardé l’anonymat affirme, perplexe : « L’école aujourd ’hui demande beaucoup d ’a rgent à cause de ces nombreux documents que nous payons; le commerce a pris place dans tous nos établissements. Je paye plus de documents, mais qui sont à peine utilisés…. ». Pour lui, c’est du cafouillage et de l’entrepreneuriat qui s’installent dans le monde scolaire béninois où la gratuité tant prônée laisse place aux faux frais. Il rappelle toutefois que cela peut être source de déscolarisation pour beaucoup d’enfants qui n’ont pas les moyens financiers.

Les raisons de cet acte...

Loin de tout ce que la panoplie de documents pose comme problème aux apprenants ainsi qu’à leurs parents, Hounyovi Toussaint, censeur au collège Pacôme Yamadjako affirme que celle-ci aide les apprenants à être au même niveau que leurs professeurs dans les cours. « Ils amènent aussi ces apprenants à s’exercer à la maison et leur facilitent le progrès dans le cours. Tout ceci pour s’adapter aux exigences de l’approche par compétences » poursuit-il. C’est dans cette optique que Toussaint Hounyovi reconnaît les mérites de ces professeurs qui ne pensent qu’à l’amélioration des réformes entamées dans le secteur éducatif. Néanmoins, il dénonce l e f a i t que c e r t a in s enseignants en abusent. « L’éducateur doit penser à alléger la tâche aux parents et arrêter d’être lucratif » continue-t-il. Il est de bon ton pour les parents d’élèves de mettre le minimum de documents exigés à la disposition des apprenants afin que chacun puisse jouer sa partition. De ce fait, le système éducatif b é n i n o i s r e t r o u v e r a ses lettres de noblesse.

ANNEE SCOLAIRE 2015-2016

L’école béninoise ouvre ses portes dans la confusionLes enseignants et apprenants des lycées et collèges du Bénin ont repris le chemin des classes depuis le lundi 5 octobre 2015. Une décision qui n’est pas du goût du front des syndicats des trois ordres de l’enseignement. Dans cette contradiction, la méfiance et la confusion s’installent chez les acteurs du secteur éducatif béninois. Les apprenants se posent déjà des questions sur la stabilité de cette nouvelle année. Et pour cause ?

Anselme KOSSOUHO & Moïse TCHEGNONSI (Stags)

So u r i r e a u x l è v r e s , ma i s p e i n e s a u x

cœurs. C’est l ’état d’âme que présentent les élèves à l’orée de cette nouvelle année académique. Suivant ces derniers, cet état de choses est justifié par les tentatives de grèves qui pointent à l’horizon. Abraham Dégbey , é l ève en classe de 2nde au Ceg Cocotomey confesse « c’est vrai, je suis content de revo ir mes amis, mais je m e d e m a n d e d e quoi sera faite cette rentrée, car je vois déjà des polémiques en suspens du côté de nos enseignants ». Cette année, aux dires d’Abraham, reste dans une incertitude qui ne dit pas son nom ; et risque une fois de plus de mettre en mal le système éducatif béninois. C’est dans cette opt ique que

Gwladys, élève en classe de 3ème au Ceg Vèdoko, affirme : « Une nouvelle grève au cours de cette année mettra en péril le niveau des apprenants que nous sommes ; car les problèmes sont légion et depuis lors , ne t rouvent p a s d e s o l u t i o n » . S e l o n F r a n c i s Maxime Okoundé, secrétaire général du front des syndicats des trois ordres de l’enseignement, les conditions appropriées ne sont pas réunies avant le démarrage

de ce t t e r en t rée . Lesquelles conditions d e v i e n n e n t u n e incertitude aux gages de l’école béninoise. Le retard des subventions accordées aux écoles, l a q u e s t i o n d e s 1.25, la situation des enseignants sans salaire depuis 10 mois, le reversement de certains enseignants e t l a nominat i on des responsab les d ’ é t a b l i s s e m e n t s s o n t a u t a n t d e revendications qui peuvent perturber le bon déroulement de cette année scolaire.

Pour le porte-parole du Front des enseignants, sans la satisfaction de leurs revendications, ils n’attendent pas garantir une année apaisée. Le souci se fait également remarquer chez les enseignants. Kévin Gnancadja-Ketin s’indigne : « la chance a montré ses faces et les cours ont repris ; mais si les négociations tournent au vinaigre, bienvenus les dérapages chez les élèves et la souffrance des vacataires ». Après l e s A s s e m b l é e s générales qu’ils ont tenues, les mardis 06 e t me r c r ed i 07 octobre 2015, les membres du F ron t d ’ a c t i ons des trois ordres de l’enseignement donnent jusqu’au 28 octobre 2015 au gouvernement de Boni Yayi pour sa t i s f a i r e l eurs revendications ; sans quoi les mouvements r e p r e n d r o n t d e p l u s b e l l e .

JOURNÉE MONDIALE DE L’ENSEIGNANTDu soutien aux éducateurs pour assurer l’avenir de l’humanité

A l’instar du monde entier, le Bénin a célébré le lundi 5 octobre 2015 la Journée mondiale des enseignants. Axée sur un thème fort, cette journée coïncide avec la reprise des activités scolaires dans les collèges et lycées du pays. Moment pour le vice-premier ministre en charge de l’Enseignement supérieur, François Abiola, de faire une déclaration de soutien au nom des trois ordres de l’enseignement.

Spéro Tite ADOKPO

«Investir dans les enseignants, c’est assurer l’avenir de

l’humanité». C’est le thème retenu sur le plan national pour la célébration de cette j o u r n é e m o n d i a l e de l ’ ense ignant . A l ’occasion, le v ice-p r e m i e r m i n i s t r e e n c h a r g e d e l ’ E n s e i g n e m e n t Supérieur François Abiola n’est pas resté en marge des festivités e n t r a n t d a n s c e cadre. C’est la ville de Lokossa qui a abrité les manifestations officielles cette année. Dans une déclaration, à la veille de cette célébration, le vice-premier ministre a indiqué que le thème, en concordance avec l e c a d r e d ’ a c t i o n «Educat i on 2030» , exige une éducation de qualité inclusive

et équi table et un apprentissage tout au long de la vie pour tous. Selon lui, il convient d’offrir un enseignement aux jeunes apprenants pour l eur assurer un avenir durable. Après avoir rappelé le thème international retenu cette année par l ’ in ternat iona l d e l ’ é duca t i on en co l labora t ion avec l’Unesco «Un personnel enseignant fort pour des sociétés durables», le vice-premier ministre, a précisé qu’il appelle à poursuivre les actions

à mener en faveur des ense ignants . C ’es t donc à juste titre qu’il affirme : «Ils s’inspirent d’une vision humaniste de l’éducation et du développement reposant sur les principes de la dignité humaine, de l’égalité des droits, de la justice sociale, de la paix, de la diversité culture l le et de la responsabilité partagée. Le rôle des enseignants est déterminant pour l’humanité». Il n’est qu’un secret connu de tous que l’enseignant joue un rôle primordial

aux dires du ministre François Abiola. «Ils sont indispensables dans le devenir des élèves et de la nation», a-t-il ajouté. La Journée de l’Enseignant vise à m o b i l i s e r l e s pouvoirs publics et les populations afin que les ressources suffisantes soient accordées pour soutenir les personnels de l ’ ense ignement . L’autorité de tutelle exhorte chacun des acteurs à valoriser la profession d’enseignant pour une meilleure é d u c a t i o n d e s générations présentes e t fu tures e t une sérénité de nos sociétés. Il a également saisi cette occasion pour rappeler les efforts du gouvernement à discuter des enjeux et des perspectives pour le développement et la professionnalisation du personnel de l’éducation.

VPM François Abiola

C’est déjà les premiers cours

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11 N° 177 Octobre 2015

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PRESIDENTIELLE DE 2016 AU BENIN

Entre ambition, réalisme et amateurismeDe plus en plus à l’approche des élections présidentielles au Bénin, les potentiels candidats se multiplient. En témoigne celle de février 2016 en vue. Mais au vu des récents scrutins, le phénomène émane de plusieurs raisons et n’est pas sans revers sur la politique nationale.

Sylvestre TCHOMAKOU & Nelckaël IGUE (Stag)

Le d é p ô t d e candidature pour la présidentielle

de 2016 au Bénin est prévu pour démarrer le 09 janvier et prendre fin le 12 janvier 2016. À quelques mois de cette date, beaucoup de voix portent déjà haut leur flamme de succéder au chef sortant. Dans cette course en vue, une cinquantaine de leaders politiques et d’hommes d’affaires se dévoilent au public, tout en affirmant, à qui mieux mieux, être la personne idéale. Pendant ce temps, certains habitués du jeu gardent encore un silence de cimetière. Ainsi, pour dire que la liste continue de s’allonger. Mais face à une jeune démocratie qui n’a duré que 25 ans, le bon sens interpelle la curiosité. Surtout quand on sait qu’en 1996, la Marina a été discutée par sept candidats contre seize en 1991, et quatorze c a n d i d a t u r e s e n 2011 contre vingt-six candidatures en 2006.

Certes, la Constitution b é n i n o i s e d u 1 1 décembre 1990 en son article 2 favorise et accroit cette envie de briguer la magistrature suprême. Mais, en voie de doubler voire de tripler les récentes présidentielles, celle de 2016 avec des candidatures dévoilées du jour au lendemain et sans formation politique connue du peuple, sol l ic i te d ’énormes interrogations d’autant plus que des hommes d’affaires connus pour la plupart pour leurs actions dans nombre de pays, éprouvent du goût à se mêler à la danse. Pourquoi alors autant de convoitise pour la présidentielle de 2016 ? Es t - c e toujours l’envie de tirer le Bénin vers la lumière ? Le Bénin étant un exemple de démocratie, et se ré férant aux dispositions liées à l ’ o rgan isa t i on des élections présidentielles dans les autres pays de la sous-région, on peut mentionner que « l’absence de rigueur » dans le jeu électoral au Bénin, en est une

base. Quand on sait que sous d ’autres cieux, il faut militer durant un cer ta in nombre d ’ années , dans un parti digne du nom pour prétendre accéder au fauteuil présidentiel. Il n’est donc point possible de se proclamer du jour au lendemain passionné de la chose, même quand on ne sait de quoi il s’agit. En exemple, on note 2 candidats pour les scrutins électoraux derniers au Nigéria ; 5 avaient brigué la magistrature au Togo et 8 présentement en Guinée Conakry. Des pays suff isamment peuplés pour avoir u n e m u l t i p l i c i t é d e c a n d i d a t u r e s .

De pauvres rigueurs, le règne du cinéma ! Les raisons de cette convoitise du poste présidentiel au Bénin vont d’une à plusieurs. Au vu des agitations et des discours tenus, autant d ’aspirants la i ssent découvr i r le schéma du désir d ’un règ lement de comptes entre anciens compagnons du même bord qui, de la lune de miel, sont passés à celle du fiel ; quand on s’inscrit dans la logique des affaires et de la politique, deux choses d i f férentes . Auss i , pourrait-on affirmer que la caution peut être considérée comme l’autre raison de la

convoitise présidentielle quand on sait qu’au Bénin, la caution était de 5 millions de FCFA en 2006, de 15 millions depuis 2011. Surtout q u ’ e n R é p u b l i q u e centrafr icaine, el le s’élève à 1 milliard de franc Cfa. À 25 millions au Burkina Faso et à 20 millions de franc Cfa en Côte d’Ivoire et au Togo. De plus, reconnaissons comme à l’accoutumée qu’à ce foisonnement de candidatures en vue, la trame d’une commercialisation de voix et des ralliements de dernières minutes e n t r e p r i s p a r l e s candidats malheureux d e l a c o u r s e s e profilent. Pour ainsi dire, le multipartisme reste sans une réelle structure et idéologie. La consc i ence du peuple doit pouvoir d o n c d i s t i n g u e r les gra ins féconds des grains stériles.

Réviser pour corriger ?

Dans le dessein d’une meilleure réorganisation de la candidature pour une nouvelle échéance é lec tora le e t pour

ne pas assimiler la démocratie béninoise au théâ t re , i l e s t nécessaire d’instaurer un texte réglementaire qui obligerait chaque citoyen nourrissant le désir de briguer la magistrature suprême, d ’avo i r un cer ta in nombre d’années de vie politique. Par ailleurs, une augmentation de la caution présidentielle par la Commission électorale nationale a u t o n o m e ( C e n a ) s’avère indispensable, quitte aux aspirants de déduire s’ils sont prêts à se lancer dans l’aventure. Aussi, veiller à ce que chaque parti présente de véritables programmes politiques et non des projets de sociétés qui sont du devoir des Organisations non gouvernementales (Ong). Pourquoi ne pas aussi inviter les partis à se réunir en deux camps à savoir : la gauche et la droite ? Du moins minor i té , major i té comme c’est le cas à l’Assemblée nationale ? Tout cec i , pour permettre de restreindre les scènes à l’approche de chaque scrutin.

CONCOURS 2015 DE LA FONCTION PUBLIQUE

La fraude, le mode de gestion par excellence ?Chaque année, le gouvernement béninois procède à des recrutements dans la fonction publique. Depuis un moment, les différents résultats de ces concours ne laissent guère indifférent le citoyen lambda. Dès lors, l’incertitude gagne l’esprit sur la lutte contre la corruption tant chantée.

Sylvestre TCHOMAKOU

« Lutter contre le chômage, et faire barrière à la délinquance juvénile

». C’est l’objectif visé par le gouvernement béninois en organisant tous les ans, conformément aux dispositions prévues par la Loi Nº 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin et le décret n° 2014-037 du 29 janvier 2014 portant attributions, organisation et fonct ionnement du Ministère du Travail, de la Fonction publique, de la Réforme administrative et institutionnelle chargée du Dialogue social, les concours de recrutement dans la fonction publique. Initiative louable et digne d’un pays soucieux du développement du peuple. Car, il s’avère inutile de former des jeunes pour un but incompris. Mais en réalité et plus qu’on

l’imagine, les concours, de jour en jour, révèlent les images d’une administration étatique assiégée par le mal connu de tous : la corruption qui, dans le cas d’espèce, sous-entend la fraude. Les concours de 2015 et le plus récent, celui des impôts et de la douane, en témoignent. En effet, sur les listes des candidats admis pour le fameux concours de la douane, se retrouvent d’autres candidats qui ont leur nom sur la liste des candidats des impôts. Ainsi, pour être reçu des deux bords, les candidats

concernés ont à choisir un domaine et attribuer à qui de droit, le second. Par ailleurs, sur la même liste, figure deux à trois fois le nom d’un même candidat. De la sorte, on se demanderait comment s ’arrange le ministère de la Fonction publique pour, à nouveau, orchestrer un concours plein de défaillances. Or, pas plus que deux ans, les syndicalistes à divers niveaux, ont grevé pour le concours de recrutement d’Agents permanents de l’Etat dans le secteur de la douane, des impôts et

aussi du trésor public. Nul doute que l’administration béninoise rime avec le mensonge ; pour ne dire la mafia. Face à de tels actes devenus le fort des chargés de missions du peuple, le commun des mortels pourrait interpeller la conscience commune sur la réduction de l’intérêt général, à des propriétés privées. Car, il apparaît difficile au citoyen de valider que dans un pays méditant sur le développement, des concours se soumettent aux normes de la fraude pour prétendre par ler de l ’ i n t é rê t commun.Le peuple ploie sous

l’ignorance !!!L’ignorance des pouvoirs que confère la loi à tout citoyen reste le véritable facteur de la promotion du drame. Pendant que le peuple agonise dans l’ombre, faute de lecture, la loi n°2008-07 portant code de procédure

civile, commerciale, sociale et administrative en son article 31, stipule : « Toute personne physique ou morale peut agir devant l es jur id ic t ions de la République du Bénin en vue d’obtenir la reconnaissance, la protection ou la sanction de son droit ». Par ailleurs, les articles 124, 125 et 126 de la loi portant lutte contre la corruption en République du Bénin, préviennent et punissent de diverses peines, quiconque serait impliqué dans des concours frauduleux ou qui auraient substitué ou ajouté des noms sur les listes de proclamation des résultats ou sur les listes de mis à disposition des candidats admis. Cependant, tout cela n’est qu’archives ; puisque presque tous les citoyens ignorants de leurs droits végètent dans l’obscurité et applaudissent d’une manière indirecte

le fléau sans aller vers les instances compétentes.

D e c o n c o u r s saints, de cadres

compétentsAucune institution du monde , moins encore aucune nation, ne s’est développée dans l’ambiance d’une administration minée de mensonges. De ce fait, pour prétendre servir avec intégrité les citoyens, les chargés de mission du peuple doivent reprendre comme miroir, l’article 35 de la loi n°90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de l a Répub l i que du Bénin. Ceci, afin de servir valablement le peuple au nom duquel ils siègent. Par ailleurs, les parlementaires se doivent de prendre de nouvel les disposit ions pouvant permettre un bon déroulement et une bonne fin des concours à d i v e r s n i v e a u x .

Une course éffrenée pour quel but?

Voulez-vous finir avec ça?

Ph/Dr

Ph/Dr

12 N° 177 Octobre 2015

La source des légendesSciences & Cultures

Le Héraut- Mensuel d’informations, d’investigations, d’analyses et de publicités paraissant sur le Campus d’Abomey-Calavi

ERRANCE CHENILLE DE MON CŒUR

«Une performance littéraire»Le roman est considéré comme un genre littéraire mineur par le jeune dramaturge, poète, nouvelliste, essayiste et critique littéraire, Daté Atavito Barnabé-Akayi. Après une quinzaine de publications, il vient avec son premier roman Errance chenille de mon cœur, une œuvre iconoclaste qui sacre toute sa créativité artistique.

Akouavi MISSAINHOUN

Jeune collégienne d e 1 8 a n s , Saniath, suivant

les conseils de son psychologue, consigne journellement dans un cahier le récit de sa vie, par ricochet celui de son entourage. Le fruit, qui est le roman de sa vie deviendra un roman pour le public : voilà Errance chenille de mon cœur… Sa vie y est écrite pas de façon conventionnelle, mais par des micros récits qui exposent ses relations sociales, son enfance, les révélations sur sa vie intime, ses relations sexuelles, ses rencontres avec ses enseignants du collège puis avec les écrivains de la jeune génération du Bénin. A la fin du roman, elle se retrouve dans le rôle d’un agent de renseignements (AR).

De la f ict ion au réalisme

Daté Atavito Barnabé-Akayi dévoile le récit d’une jeune fille libre ancrée dans une société b ien déf in ie : une étude du chronotope localise le récit de ce roman dans la sphère béninoise. La toponymie e n e s t i l l u s t r a t i f ‘’Cotonou’’, ‘’Ouidah’’, ‘ ’ K o u h o u n o u ’ ’ , ‘ ’ G o d o m e y ’ ’ , ‘ ’ S t Michel’’, ‘’Fidjrossè’’, ‘’Akpakpa’’, ‘’Abomey-Calavi’’, ‘’Cocotomey’’, ‘’Tanguiéta’’, ‘’Goho’’… tous, des noms des villes ou quartiers de villes du Bénin. «Errance chenille de mon cœur», une autopsie sociale sur un fond fortement dosé par une fiction qui se joue de la réalité. Tel un anticonformiste, Barnabé-Akayi s’oppose aux conventions, au formalisme en dévoilant le réel. Dans Errance chenille de mon cœur, la description minutieuse et objective de faits et de personnages tirés du réel et la mise en œuvre d’une réalité banale et quotidienne se font remarquer. B a r n a b é - A k a y i transcrit fidèlement ses commentaires et postes

sur Facebook vers la fin de son œuvre. Ses nombreuses et édifiantes discussions sur la vie l ittéraire béninoise e t su r l ’ a c tua l i t é soc iocu l ture l l e du Bénin et de l’Afrique, a v e c s e s a m i s écrivains, ses anciens élèves, ses lecteurs, ses admira teurs… Les échanges avec Dieudonné Oténia, Florent Couao-Zotti, H a b i b D a k p o g a n , K a n g n i A l e m , Zénabou S imporé , C laude P lagbéto . . . L e d é c r y p t a g e d e l’actualité béninoise: les coupures intempestives d’électricité, le luxe qu’est la fourniture d’eau, les multiples p r o b l è m e s l i é s à l’éducation béninoise, avec l’éternelle question de grève, l’insécurité routière, des réflexions sur l’art, la littérature. En outre, les micros récits de la vie de la narratr ice, sont é ga l ement t e in t é s d’une forte dose de réalisme, en se référant à l ’environnement soc io po l i t ique du B é n i n . O c t o b r e 2014, la population béninoise tomba en ébullition quand la p r e s s e a n n o n ç a i t l a mor t du j eune journaliste François Mensah connu pour ses talents révélés dans la presse béninoise. Ainsi, retrouve-t-on en première loge, à l’incipit du roman, le décès du journaliste qu’annonce la narratr ice dans son rêve. L’ambiance qui a prévalu après ce deuil est vraiment étonnante; la presse en a fait un grand tapage médiatique, les hommes polit iques béninois quant à eux en ont fait une récupération politique cependant, les amis et fans de l’illustre disparu l’ont célébré autrement: autour de la fumé et de l’alcool. La narratrice en fait une peinture avec le champ lexical de la toxicomanie «Ça boit. Ça fume. La fumée monte dans le ciel comme l’encens monte lors des funérailles d’un pape.

Il y a des bouteilles de vin fraîchement vides sur la table. Il y a des bouteilles de whisky vides sur la table. La bière et le sodabi sont au rendez-vous. Des mégots, gros comme des fagots…» P12. Célébré comme un «gén ie » autour de l’alcool et de la fumée (tout vrai génie a des vices!) à l’instar de Robert Nesta Marley qui continue d’être vénéré près de trois décennies a p r è s s a m o r t . Barnabé-Akayi pose ici, la problématique des différents vices qui emportent nos talents «de l ’autre côté du regard». C’est alors une question sanitaire qui est posée. Doit-on fondre nos rêves pour le vice?De micros récits qui laissent transparaitre u n e s a t i r e sociopolitique: la fuite du président Blaise Compaoré, chassé à coup de ‘’balai’’ par ses concitoyens, l’état comateux des routes au Bénin offre une image spectaculaire des villes du Bénin, des cités grises et onctueuses. «La rue menant du feu de terrain à la pharmacie Les Pylônes est en chantier. (…) des trous aux gorges remplies d ’eaux pourr ies et vermoulues, creusés pour servir à construire des caniveaux»P12. La critique du retard de la confection de la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) n’a point échappé aux commentaires de la narratrice (qui promène sa caméra sur les choses qui auraient pu paraitre anodines et pose de ce fait des questions bien cruciales). Les misères

de la vie estudiantine font également Office des sujets préoccupant Saniath, les révélations du Pape François sur certains dogmes de la religion catholique romaine «Il parait que le Pape a dit récemment que le Paradis, Adam et Eve sont de pures inventions». Aussi, la cybercriminalité, un phénomène ac tue l qui touche la couche juvénile est évoqué par la narratrice (sujet déjà abordé par l’auteur). Ces différents éléments viennent repositionner le roman sur les critères qui le déf inissent: fiction? Ou réalité?

L e s a c r e d ’ u n e é c r i t u r e

contemporaineLe jeune romancier se livre dans cette œuvre à une désacralisation, une déconstruction du roman et met en ébullition la littérature béninoise, par-delà c e l l e u n i v e r s e l l e con tempora ine en s u g g é r a n t , n o n , imposant légitimement une redéfinition du genre. Il impose son originalité par son style oral (avec le langage sms ’’Bjr cher ami! Cmt u va? U a apri K1 colèg en fransè…’’ P195 « par sa structure (sans chapitre, ni partie) se démarque de la structure commune à presque tous les romanciers et par ces thèmes variés. Déjà par son titre atypique Errance chenille de mon cœur qui trouve sa source dans le prototype d’une narratrice héroïne, Saniath, identique à une «Larve des Lépidoptères (papillons)» qui erre de

fleur en fleur, «Quand il y a un an, j’ai porté une chemise sur laquelle est dessiné un papillon. Il me dit (…), que moi, je ne suis pas fidèle(…). Que je vais passer de mec en mec, sans jamais pouvoir me stabiliser (…). Et c’est ce qui se passe actuellement dans ma v ie . »P68. S a n i a t h c h a n g e exponen t i e l l ement ses prétendants, une fille de caractère qui sélectionne, trie ses hommes à elle. Ses errances sexuelles en disent long. «En 6ème, c’est le sourire de janvier qui m’a séduit. Janvier que j’ai remplacé par la démarche d’Alain en 5ème. Rémi, en 4ème, (…). Kalif et Akim, en 3ème. En 2nd, Rémi (…). En 1ère John-Aurore et Estival. En Tle John, Jérémie, lui mon professeur, et Léon (…). Avec chacun de ces garçons, je suis sortie»P68. ’’Ces mots qui sont errance c h e n i l l e d e m o n cœur ‘’ dira Saniath. Un roman particulier o u l e n a r r a t e u r h o m o d i é g é t i q u e Saniath Zamba assure l ’ instance narrative à travers une plume camera, dévoilant le projet d’écriture de Barnabé-Akayi, celui d’écrire un roman qui relève «un bon problème l i t téra i re . Dans le paysage l i t t é r a i r e bén ino i s…» . Ce t t e œuvre a le mérite de comporter les avis des premiers lecteurs «c’est monsieur Koudoadinou lu i -même qu i m ’a appelée (…) Il m’explique qu ’ i l a adoré mon manuscrit. (…) votre texte s’avale comme une bouillie sucrée bien qu’il vous embarque d a n s l ’ a v e n t u r e d’une écriture. (…) l ’ auteur , e l l e , i c i , réussit admirablement à se mettre dans la peau d’une nymphe, saniath, collégienne nymphomane dont l’expression s’étale dru, charriant l’argot d’une jeunesse béninoise sans façon. Le rire est no limit. Les effronteries (libidineuse autant que

littéraire) aussi. Tout un renversement de symboles pour que vagis Errance chenille de mon cœur!» P195. De par cette plume Barnabé-Akayi se veut libre (ce qui incarne le personnage-écrivain saniath), dépourvu de toutes sortes de règles pouvant le confiner. En ef fet , certaines œuvres entretiennent des similitudes avec Errance chenil le de mon cœur. Verre cassé d’Alain Mabanckou, PV Salle 6 d ’Habib Dakpogan, ces œuvres portent en elles chacune des marques qui les relient. Elles présentent toutes un narrateur p r inc ipa l é c r i va in chargé de consigner dans un cahier des récits de vie. Chez Barnabé-Akayi, c’est saniath qui raconte dans un cahier, sa vie et celle de son entourage sur la demande de son psychologue. De même Verre cassé, sur la demande de son créancier. Or, c’est Nagasaki qui fait le point du PV Salle 6 dans un cahier que lui a donné Zoubé. Mais à l’exception de Nagasaki et Zoubé qui sont tous des hommes, Saniath quant à elle est une jeune fille. Chacun d’eux traine un mal: Saniath, personnalité en proie à des épisodes dépressifs; verre cassé traîne des pathologies éthyliques; Nagasaki mène un combat contre le sida. Tous sujets d’une maladie. Il est évident que le style d’écriture d i f fère , saniath et Nagasaki qui affichent leur attachement à la plume, cependant y trouvent un désintérêt. Malgré son style oral, l’écriture de Barnabé-Akayi n’a pas connu un grand changement, même décidé à rendre fluide et accessible cette œuvre; elle demeure iconoclaste avec ses micros récits enchâssés qui déconstruisent le roman et positionne Errance chenil le de m o n c œ u r c o m m e une marque déposée.

La couverture du livre

Ph/Dr

13 N° 177 Octobre 2015

La source des légendesNation

Le Héraut- Mensuel d’informations, d’investigations, d’analyses et de publicités paraissant sur le Campus d’Abomey-Calavi

MARTIN RODRIGUEZ A PROPOS DE LA PROCHAINE ELECTION PRESIDENTIELLE

« J’invite la jeunesse à rester éveillée pour ne pas se laisser une fois encore berner par les professionnels de la politique »Il y a environ une dizaine d’années que l’homme a disparu de l’actualité sociopolitique du Bénin. Mais à la faveur de la perspective de l’élection présidentielle de février 2016, en l’occurrence après l’annonce de la candidature de l’homme d’affaires Patrice Talon, il a refait surface pour s’exprimer de vive voix par médias interposés. Cette fois-ci, c’est à la presse universitaire qu’il s’est confié, pas pour s’en prendre à une personne, mais pour s’essayer à une tentative de conscientisation de la jeunesse béninoise eu égard aux enjeux de la prochaine élection présidentielle. L’homme d’affaires, Martin Rodriguez affirme ne pas se présenter à la présidentielle de février prochain, si les idées qu’il défend sont prises en compte par un candidat en lice, même si ce dernier s’appelle Patrice Talon ou Pascal Iréné Koupaki. Il profite pour revenir sur un vaste programme d’enseignement à distance au profit des étudiants, en souffrance depuis des années et dont il est le porteur. Lisez plutôt. Bonjour Mr Mar t in Rodriguez. Vous êtes h o m m e d ’ a f f a i r e s Béninois, patron de plusieurs entreprises au Bénin et ailleurs. Vous êtes en exi l depuis bientôt 10 ans pour plusieurs raisons. Dîtes-nous, pourquoi vouloir rompre avec le silence après tant

d’années ?Martin Rodriguez : Avant toutes choses, merci de l’occasion que vous m’offrez pour que je puisse m’adresser à la jeunesse et surtout au monde estudiantin. Commençons par rendre hommage au Général Mathieu Kérékou. Je v iens de perdre un père, mon père spirituel. J e voudrais i c i , p o u v o i r lui rendre e n c o r e hommage. À votre question, je pense que c’est l’actualité même qui impose le besoin de rompre avec le silence. Si vous voyez ce qui se passe dans notre pays aujourd’hui, je pense qu’on ne peut pas rester ind i f f érent face aux situations sociopolitiques. Vous savez les conditions dans lesquelles vivent nos populations du Bénin en général, vous savez comment les étudiants, les jeunes ont du fil à retordre dans leur existence au quotidien. Ces choses du Bénin que je viens de décrire en quelques mots ont des origines. On ne peut pas ignorer les raisons pour lesquelles notre pays se retrouve dans cette situation avant même de se pencher sur les solutions possibles pour redresser ce pays.

Parlez-nous un peu de ce projet que vous avez

à l’époqueBon, pour que vous puissiez avoir une bonne compréhension de ce projet, je ne vais pas vous laisser seulement dans

la position de l’homme qu i f a i t l ’ i n t e rv i ew . L’université d’Abomey-Calavi est construite au début pour combien d’étudiants ? Je pense que vous avez un effectif plus élevé que les capacités qui sont prévues. Donc, on ne peut pas trainer le nombre d’étudiants qui augmente chaque année. Aujourd’hui, nous voulons les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Avec les nouvelles technologies, on peut donner des enseignements à distance comme aux États-Unis. Là où nous vivons ici (Ndlr : États-Unis), il y a

même de l’emploi à distance. V o u s p o u v e z ê t r e à Cotonou et avoir accès en direct aux m ê m e s

programmes éducatifs que les étudiants américains, canadiens, f rançais . Le système que nous avons installé à Abomey-Calavi est un système satellitaire qui permettrait d’avoir les professeurs qui donnent les cours depuis les États-Unis, depuis l’Europe. Ce qui permet de donner la même qualité d’enseignement aux étudiants béninois, ivoiriens, américains, f rança is… au même moment. Si vous n’avez pas les mêmes qualifications, les mêmes niveaux de formation, vous ne pouvez pas prétendre avoir accès aux mêmes emplois .

Q u ’ e s t - c e q u i a concrètement bloqué

le projet ?Ce projet a été conçu au Yémen depuis 2002-2003. Les installations que nous avons sur place là-bas, et que nous avons amenées à coup de milliards ont été financées par mon entreprise et non par l’État béninois. C’est nous qui avons conçu ce programme en association

avec une univers i té américaine pour permettre à ceux qui n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants aux États-Unis de les voir suivre les mêmes enseignements. Mais ce programme n’a jamais été soutenu véritablement par le gouvernement. Depuis 2005, ce programme est toujours dans l’œuf.

Est-ce que vous avez mené les démarches admin i s t r at i ves à

terme ?Nous avons enclenché cette démarche déjà à l’époque du ministre de la Communication du dernier gouvernement du général Mathieu Kérékou avant l’avènement du régime de Yayi Boni, mais ça n’a jamais abouti.

Pourquoi ? Est-ce qu’à votre niveau il y a des clauses qui piétinent

l’intérêt général ?Vous savez, il n’est pas possible de démarrer ce projet sans avoir l e s a u t o r i s a t i o n s administratives. La loi aux États-Unis ne nous permet pas de mettre des signaux satellitaires sur les territoires d’un État si nous n’avons p a s l ’ a u t o r i s a t i o n d u g o u v e r n e m e n t . S i a u j o u r d ’ h u i l e gouvernement béninois veut relancer ce projet, i l s n ’ on t qu ’à nous donner les autorisations qu’il faut pour que nous pussions réactualiser les équipements. Parce que nous avons des équipements électroniques

qui ont connu les effets de l’intempérie. Les étudiants se sont organisés en délégations pour aller voir le Président Boni Yayi en son temps, mais rien n’a été fait. Nous sommes aujourd’hui en 2015, presque dix ans de pouvoir et rien n’a été fait par rapport à ça.

On vous connaît dans le passé pour vos dons de biens et ustensiles de cuisine aux étudiants pour les restaurants universitaires. Pourquoi avez-vous délaissé une

telle action ?Je n’ai pas délaissé le monde étudiant. Je vais vous expliquer comment fonctionnent les cantines universitaires aux États-Unis. On crée des systèmes de partenariat avec les campus universitaires. On donne des bourses d’études aux étudiants, o n l e u r d o n n e d e s équipements pour faciliter toujours les conditions d’études ; parce que si l’étudiant n’est pas soutenu, il ne peut pas y arriver. Les seuls parents ne peuvent pas suivre leurs enfants dans les études universitaires. Lorsque dans no t re c a s à n o u s , n o u s sommes étouffés par les gouvernants, les hommes d’affaires, les hommes politiques qui se servent du pouvoir politique pour détruire nos activités, c’est normal. Le cas de Rodriguez, c’est un cas qui illustre ce que je suis en train de vous dire. Nous avons au Bénin beaucoup

d’investissements qui sont étouffés dans l’œuf. Si vous voulez, faites une délégation, allez y regarder nos installations à Cotonou. À côté de v ous à l ’Un i v e r s i t é d’Abomey-Calavi, vous avez cette installation de télécommunication pour l’enseignement à distance. Et dans la brousse, une usine de fabricat ion d’engrais agricole qui est encore dans les conteneurs étouffés au Bénin. Depuis 2005 à 2015, ça fait dix ans. Pendant ce temps, le gouver-nement béninois a sort i plus de cent milliards de subventions pour importer des intrants agricoles qui ont profité à Patrice Talon avec la comp l i c i t é de certains m in i s t r e s . Et chaque année , i l s trouvent le m o y e n d e

subventionner. Et si on donne tant de milliards pour des ind iv idus , combien on donne pour le monde de l’éducation ? Combien on donne pour les étudiants ? J’ai donné des bus dans le passé. Est-ce que vous pensez que moi en tant qu’individu, je peux me substituer à la politique du gouvernement pendant que de toute part on essaye d’étouffer mes affaires ?

Est-ce qu’aujourd’hui, vous avez des projets à court ou long terme

pour les étudiants ?Moi je ne pense pas que c’est en vous faisant des dons qu’on va changer votre destin. C’est en vous donnant l’opportunité de travailler, d’avoir accès à l’éducation, d’avoir accès aux mêmes qualités de programmes éducatives, même si vous n’êtes pas installé en occident, que vous pouvez vous en sortir. J’ai un idéal qui se propose sur la relance de notre économie par rapport au besoin de créer de la richesse

intérieure, de mettre l’accent sur l’éducation, de mettre l’accent sur leur promotion pour qu’ils puissent avoir droit à un emploi ; même à un emploi à distance. Aujourd’hui, il y a la possibilité de créer de l’emploi à travers la technolog ie . Tout ceci n’est possible que lorsque nous pouvons éradiquer la corruption parce qu’il y a une très mauvaise répartition de nos ressources qui sont déjà des ressources faibles comparées à d’autres pays. Il y a un idéal. Si cet idéal peut être incarné par un candidat, même si c’est demain matin, Koupaki Pascal ou bien Patrice Talon qui incarnent ça,

je vais les soutenir au lieu de les combattre. Ce n’est pas à des individus que j’en veux. Pour l’heure, p e r s o n n e n ’ i n c a r n e

e n c o r e c e t i d é a l .

Votre mot de la finJ e s o u h a i t e r a i s demander à la jeunesse de rester éveillée pour ne pas se laisser une fois encore berner par les professionnels de la politique. On a un seul Bénin, une seule patrie ; et l’avenir de notre pays dépend de la jeunesse. Les gens qui sont déjà vieux et qui sont en train de partir n’ont plus rien à faire valoir. Notre future se trouve dans la main de la jeunesse. Nous avons besoin de cette jeunesse et cette jeunesse a besoin des ainés pour pouvoir s ’appuyer sur l eurs expériences. Il y a une nécessité de partenariat. Quand i ls v iendront vers vous, demandez-leur de dire ce qu’ils peuvent pour vous, ce qu’ils peuvent faire pour améliorer votre futur. C’est le plus important.

« Nous avons mis en place depuis 2005, un vaste programme d ’ e n s e i g n e m e n t à d i s t a n c e . M a i s ce programme n’a jamais été soutenu véritablement par le

gouvernement »

Source : Radio Univers

Transcription : Sylvestre TCHOMAKOU

« Nous sommes étouffés par les g o u v e r n a n t s … qui se servent du pouvoir politique pour détruire nos

activités »

Martin Rodriguez

14 N° 177 Octobre 2015

La source des légendesAfrique - InterChronique Continentale

Par William ATTIOGBE

Sachant qu’il est difficile de battre le fer quand il se refroidit, il serait sans doute nécessaire de le faire

lorsqu’il est chaud. En effet, nul ne veut vivre dans les fers ou subir les affres du chemin de fer malgré le fer consommé. Il est de bonne guerre de lutter pour la paix. Sublime initiative d’ailleurs. Paix, ce gage de développement, de promotion et de prospérité est vraiment primordial pour la vie humaine. Faire rayonner la paix, ennemi juré de la guerre dans une région, n’est pas chose aisée, mais ardue. Il faut y mettre de l’ordre et de l’organisation pour y parvenir. Mais malgré les efforts, il ne peut jamais y avoir une vie harmonieuse partout. Raison pour laquelle après l’échec de la Société des Nations, le monde a su crée une organisation afin de lutter pour la paix à l’échelle mondiale. Ce qui justifie la formation des Casques bleus pour l’intervention rapide dans les pays en guerre. Ces derniers ont pour principale mission le maintien de la paix et la protection des personnes civiles. Mais accomplissent-ils réellement leur mission en ces temps de conflits armés ?

Le constat est amer. L’Onu autrefois connu sous une institution humanitaire change de face… De la mission de contribuer à l’apaisement aux garanties de la sécurité collective, les Casques bleus constituent des auteurs de gabegie et de cacophonie. Ils assurent à peine leur mission, mais font preuve de présence intrinsèque. L’Afrique comme le monde a connu l’intervention de cette force soigneusement armée et bien équipée. Le Mali, la Centrafrique, la Cote d’Ivoire, le Libéria, la République Démocratique du Congo en sont des exemples. Des personnes civiles sont tuées près des attroupements des Casques bleus. Pis, certaines contribuent au massacre de la population civile. Abomination! Violence sexuelle, incestes meurtres et trafique de mines sont quelques actes inadmissibles commis au cours des différentes interventions militaires. Outre, ils se stabilisent dans leurs casernes pendant que les civiles mourraient. La plupart de leur mission sur le sol africain n’a guère abouti. Ce qui est marrant c’est le trafic de drogue ou de la mine. Pillage et utilisation abusive des ressources naturelles.

Faudrait-i l des mor ts pour justif ier la présence des Casques b leus ?

Tout un ensemble de sottise amalgamée d’incongruité qui plante les nations dans du gouffre. Une éclatante lumière serait nécessaire pour que les dirigeants africains prennent le taureau par les cornes. Le berceau de l’humanité se doit de résoudre ces divergences elles même plutôt que de toujours attendre les puissances occidentales qui viennent souvent tard nous créer d’ennuis. Ainsi nous sauront paliers ces fers que Jean Jacques Rousseau pense impossible. Et dans le cas échéant, demeurons-nous le chemin fait avec du fer sur lequel vont toujours passer les locomotives infernales ?

Du fer à l’enfer !!!

Le Héraut- Mensuel d’informations, d’investigations, d’analyses et de publicités paraissant sur le Campus d’Abomey-Calavi

LUTTE CONTRE LE GROUPE “ETAT ISLAMISTE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST“L’obscur labyrinthe d’une victoire africaine

Depuis 2009, le groupe djihadiste Etat Islamique de l’Afrique de l’Ouest, ex Boko Haram, a pu avec maintes manigances dévier toutes sortes d’antagonismes. Il fortifie de plus en en plus son armement et innove des stratégies de frappe. Vaincre ce groupe cagoulé d’armes fortement sophistiquées constitue un fantasme pour L’Afrique.

Prosper Yessoufou HOYETON (stag)

La lutte contre l’Etat Islamiste e n A f r i q u e

de l’Ouest ne serait une fatal ité, mais un tourment. Après l’armée nigériane et camerounaise passant par celle du Niger et du Tchad, la secte islamiste n’a pu être étrillée mais réconforté dans ces initiatives. Le bilan est lourd. Depuis son avènement en Afrique occidentale, l’ex Bokoharam a fait de milliers de morts, de b l esses e t de réfugiés. Considéré comme de s imple milice, certains pays de l’Afrique de l’Ouest unis se veulent depuis peu, être une force locale pour ‘’anéantir’’ ces extrémistes. Ils peinent à atteindre cet objectif maintes fois

fixé puis avorté par l’Union africaine. Les élucubrations d’un résultat percutant sont sans nul doute m a l h e u r e u s e s . L’Afrique peut-elle vaincre bokoharam ? Cec i r es te une in te r roga t i on qu i n’a su, pas encore t r o u v é r é p o n s e adéquate. Pourtant, l’impossibilité pour le continent noir de venir à bout de cette crise latente se profile à l’horizon. Depuis plusieurs mois déjà, ce continent ne sert que des décisions utopiques et jamais concrètes. La lutte contre cette nébuleuse de bokoharam, l’union africaine a depuis juillet 2015 annoncé le déploiement d’une a r m é e d e 8 . 7 0 0 hommes. Mais depuis plus de trois mois déjà, après l’annonce,

plus de réact ions a g i s s a n t e s . L ’ o n n’assiste plutôt qu’aux multiples attaques du groupe islamiste qui ne cessent de faire des morts sur son passage. Il faut aussi et surtout noter le changement drastique de stratégie d’attaques adoptée par la secte i s l a m i s t e . A i n s i , pour commettre ses forfaits, bokoharam se limite dorénavant aux at taques par kamikazes. C’est du moins le constact fa i t de toutes les dernières attaques de ces djihadistes. Les kamikazes ne sont pas aisément identifiables dans la masse de la population. Les djihadistes ont préféré plutôt rester dans leurs cachettes et envoyer des ‘’individus explosifs’’ pour ternir la vie des paisibles

p o p u l a t i o n s . D e surcroît, faut-il encore notifier qu’il y a près de six ans que succédant à Mohamed Yussuf, Abubakar Shekau a pris les règnes de l ’ ex Bokoharam. Ce dernier se révèle d e p l u s e n p l u s meurtrier qu’instruit. Le groupe djihadiste dont i l a hérité a plus que quadruplé ses attaques. Celui-ci s’affermit même au mieux en s’affiliant au groupe djihadiste état islamique. Avec cette affiliation, l’ex Bokoharam devient alors de plus en plus craintif. Ainsi pour L’Afrique la chimère d’un groupe islamiste aisément destructible s’accroît au jour le jour. L ’Afrique ne saurait se libérer des griffes de ces islamistes s i l ’union interne n’est pas de taille.

REFERENDUM CONSTITUTIONNEL AU CONGO BRAZZAVILLE

Une nouvelle République dans le « collimateur » du gouvernement

La Constitution étant prévue pour être modifiée, le Congo Brazzaville est sous l’ère du spectre d’une nouvelle institution républicaine. Depuis peu, l’idée d’une nouvelle République est tant nourrie par le président Dénis Sassou Nguesso, qui entend soumettre la question à un référendum.

Nelckaël IGUE (Stag)

Devant le cours irrémissible des choses,

le président Dénis Sassou Nguesso opte pour un projet de loi constitutionnel. Un projet adopté au conseil des ministres et qui serait soumis à un vote référendaire le 25 octobre 2015. En effet, les réformes à engager porteront notamment sur la fixation de la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, la suppression de l’âge maximal de 70 ans et le rabais de l’âge minimum à 30 ans (contre 40). A la vérité, la grosse interrogation que se pose plus d’un est de savoir les réelles intentions du président Nguesso à moins d’un an des scrutins. Le premier homme fort congolais v e u t b r i g u e r u n troisième mandat et

supprimer la limitation d ’ â g e é l e c t o r a l contrairement à ce que stipule la Constitution de 2002 ? Le chef d’Etat congolais, âgé de 72 ans, cumule plus de trente ans à la tête du pays. Un rêve qu’il semblerait nourrir dans l’optique.P o u r r a p p e l , d e l’instauration d’un dia logue nat ional tenu du 13 au 17 juil let dernier est censé regrouper tous les cadres politiques du pays dans une réflexion sur la nouvelle Constitution. Mieux, pour le gouvernement congolais, la question n’est pas la limitation d’âge et la durée du mandat présidentiel, m a i s p l u t ô t l e s nombreuses faiblesses d o n t r e g o r g e l a Constitution actuelle ; en l ’ occurrence la justif ication de la discrimination.

U n r é f é r e n d u m opportun ?

Au regard du climat politique, la tension monte et s’emmêle à une divergence dans la classe politique congolaise. Les actes de désobé issance civile se sont accrus dans les rues. Pour l ’opposit ion, dans une prise de position radicale , i l s ’ag i t d ’un coup d ’État c o n s t i t u t i o n n e l e t d ’ u n e f a r c e anticonstitutionnelle. Aussi, ce referendum ne correspond pas à la disposition de l’article 86 de la Constitution actuelle du 20 janvier 2002. Cec i , sans compter le fait qu’un tel referendum n’est jamais prévu pour une quelconque révision de la Constitution. D’autre part, suivant u n e f r a n g e n o n moins importante de la population, une véritable cr ise de

confiance s’installe entre le régime en place et ses gouvernés. Par ail leurs, pour ceux qui adhérent à c e r é f é r endum constitutionnel, les deux semaines de communication pour parcourir les 241 articles du projet de loi constitutionnel semblent trop court. Les signes précurseurs d’un tel referendum seraient que le vote d’un « Non » par la population au soir du 25 octobre pourrait être un coup fatal pour l’actuel président Sassou . Dans l e cas contraire, une nouvelle République s’installerait, avec ses nouvelles institutions. En tout état de cause, vu les avantages que présente l’érection d ’ u n e n o u v e l l e République si cela se produisait, la fin du règne de Nguesso ne serait pas pour demain.

15 N° 177 Octobre 2015

La source des légendesSportTir Franc

Par Richard HOUNSSOSSOU

Nous voilà en plein scandale au jour le jour à la Fédération Internationale du Football Association (Fifa). Qui restera enfin blanc comme neige à la

fin de ce vaste filet lancé par la police américaine ; qui loin d’accrocher les poteaux de but, se dirige vers les dirigeants de l’instance faîtière du football ? Bien devin, celui qui osera donner avec certitude une « main propre » dans cette organisation mafieuse. Certaines autorités vivent de grands déboires. L’institution que je confondais à un Etat libre et indépendant est composée des membres qui ne respirent que de gros sacs d’argent et émergent dans du faux. Qu’est-il arrivé aujourd’hui pour que mes très chères et respectées personnalités de la Fifa aient les couilles sur la braise ? Très simple comme question non ? Mais cette petite interrogation se présente comme un match de gala organisé chaque jour pour récompenser chaque membre ; actuel comme ancien ; selon ses malversations. Suivons la périodicité des matchs. Le mois de mai 2015, a été une période très agitée pour l’instance faîtière puisque quatorze personnes dont neuf de ses protégés sont inculpées ou arrêtées pour des soupçons de corruption dans l’attribution de certaines coupes du monde ainsi que des contrats de marketing. Alors qu’ils sont venus au 65è congrès de l’institution, sept responsables de la Fifa ont été arrêtés le 27 mai 2015 à l’hôtel Baur au Lac à Zurich. Moi qui croyais la fin de cette tempête qui a toujours trainé l’image de la grande institution du monde dans la boue, j’aurais dû m’échauffer et curer bien mes oreilles pour suivre ce match qui n’est qu’au début. Un match dont à en voir la feuille, aura sans doute du plomb dans l’aile pour une fin rapide et heureuse. Parlant de fin, c’est désormais un secret de polichinelle pour tout le monde qu’après les tractations de mai, le tout puissant de la Fifa, malgré sa réélection, a souhaité ranger ses crampons de président. Tenez-vous bien ! Des crampons portés depuis 1998 sans partage. Sepp Blatter a donc démissionné et annoncé sa succession pour février 2016. A-t-il vraiment l’idée de la suite qui lui est réservée ? Pas vraiment, aussitôt les hostilités de l’après-Blatter lancées, tout le monde commence par envier le fauteuil présidentiel de l’instance. Mais ceux-là qu’on commence par me présenter comme favoris, on dirait qu’ils ont oublié leur passé. Calmez-vous ! Les archives parlent. Comme le mois de mai, celui de septembre n’a pas été moins fructueux. Le Secrétaire général Jérôme Valcke perd son poste et est suspendu pour trois mois par la commission d’éthique. Commission d’éthique, dites-vous ? Elle n’a aucun remords quand elle veut infliger des sanctions ! Elle a suspendu à vie le président de la Concacaf Jack Warner de toute activité liée au football. Et c’est tout ? Bien sûr que non, cette commission est toujours en plein travail pour assainir le milieu Fifa. Mais sa dernière décision fait polémique. 90 jours de suspension infligée aux présidents de l’UEFA, Michel Platini et Sepp Blatter lui-même. Blatter a-t-il entrainé dans sa chute le président de l’UEFA ? Le président de la Fifa semble ne pas vouloir partir tout seul. Platini en pole position pour lui succéder aura du mal à faire valider sa candidature suite à cette sentence. Arrivera-t-il à se faire entendre par les différentes voies de recours ? Bon, en attendant, l’Afrique semble être honorée, car le président de la Caf, Issa Hayatou est désormais président par intérim selon les textes de la Fifa. Prière ! Que ses mains ne soient pas tachetées pour ce petit moment de gestion, car il reste un disciple de Sepp Blatter. Amen.

Une fin de règne chaotique !

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SORTIE DE CRISE A LA FEDERATION BENINOISE DE FOOTBALL

Vers un dénouement qui profite à tous ?Après plusieurs missions diligentées par la Confédération africaine de Football (Caf) et la Fédération internationale de football association (Fifa), une suite semble être donnée pour calmer les ardeurs des différents protagonistes de la crise qui secoue le football béninois. La date butoir imposée par l’instance faîtière de la discipline pour tout réorganiser montre à quel point le dossier Bénin lui tient à cœur.

Richard N. HOUNSOSSOU

Un o u f d e soulagement pour les fans

du football béninois, car la FIFA vient de sonner la fin de la récréation en ce qui concerne la crise à rebondissements qui secoue la Fédération b é n i n o i s e d e Football (Fbf) depuis 2010. Un comité de normalisation composé de cinq membres qui aura pour mission principale de ramener la sérénité et une reprise normale des activités footballistiques, ainsi que l’organisation de prochaines élections de nouveaux dirigeants de la Fbf au plus tard le 30 avril 2016 sera mis sur pied. Voilà la décision prise par la Fifa pour donner des directives dans la résolution de cette crise qui ne fait que perdurer. En effet, tout a commencé le 27 mars 2015 quand l e g o u v e r n e m e n t béninois a retiré son agrément à l’équipe d i r i g e a n t e d e l a Fédération béninoise de Football. Suite à ce retrait d’agrément, une crise est née entre le ministère de tutelle dirigé par Safiou Idrissou Affo et la Fbf. Cette crise a c ommencé pa r étendre ses tentacules jusqu’à la suspension des championnats. Toutes les campagnes menées par l’équipe nationale sont dirigées

par le ministre et ses collaborateurs. Dans le même temps, le gouvernement a mis sur pied un comité de réunification qui a essayé de rencontrer les différents acteurs en matière de gestion des activités du football béninois depuis l’ère Anjorin Moucharaf. A la quê te de la bonne gestion et de la transparence dans ce sport et à cause de la paralysie de la Fbf, le ministre des Sports a pris, dans le cadre de l’organisation des festivités pour la fête de l’Indépendance, un arrêté qui a stipulé la convocation des arbitres qui ont officié des matches. Tout ceci a été dénoncé par le comité exécutif auquel on a retiré l’agrément. Et pour se faire entendre, la Fbf a adressé plusieurs correspondances à l’instance faîtière du football mondial et à la Caf, les tenant informés de l’ingérence du gouvernement dans les questions du football. Des actions ont été aussi menées à l’interne, telle la visite au président du

Conseil Economique et social (Ces) pour l ’ i n f o r m e r d e l a situation. Dans cette crise, une première lueur d’espoir est née quand la Caf a validé le résultat d’un but partout issu du match Guinée Équatoriale - Bénin dans le cadre des éliminatoires CAN Gabon 2017. Ce qui fait constater le recul des instances du cuir rond pour mieux voir dans la crise avant une probable prise de décision. L’équipe nationale mène toutes ses activités sous la direction du Ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs au vu et au su de la Fifa et de la Caf. Les supporteurs o n t t o u j o u r s appe lé au ca lme.

La Fifa prend enfin ses responsabilités ! A couteaux tirés entre ministère et fédération, il faut attendre les assises de Zürich du Comité exécutif de la Fifa en septembre dernier avant que le Bénin ne puisse être fixé sur son sort par la Fifa dans la résolution de cette

longue crise. Cette décision de résolution a été motivée selon l ’ instance fa î t ière pour des ra isons comme : les sanctions disciplinaires prises par la Caf à l’encontre des équipes de jeunes (U17, U20, U23), le retrait de l’agrément donné à la Fbf par les autorités, la gestion prob lémat ique de l ’équipe nationale, l e s d i s s e n s i o n s au sein du comité exécutif de la Fbf et la quasi-paralysie du championnat national. La Fifa décide donc de désigner un comité de normalisation qui conduira jusqu’à une nouvelle Assemblée générale élective sans qu ’aucune par t i e ne soit lésée. Ce qui fait dire que « Les membres du comité exécutif sortant seront habilités à se présenter » aux procha ines élections. Toutefois, il faut retenir que ce comité de transition sera dirigé par un ancien président de la Fbf. Vivement que cette feuille de route soit respectée pour que le football national décolle à nouveau aux soirs du 30 avril 2016.

SPORT EN TELEGRAMMEReprise du tour cycliste international du Faso

A partir du 30 octobre prochain aura lieu la 28ème édition du tour du Faso. Annulé il y a un an à cause de l’épidémie à virus Ebola, le tour du Burkina-Faso renoue avec le circuit. L’organisation de cette compétition connait une forte implication du ministère des Sports du gouvernement de la transition. Ainsi, un secrétaire permanent en charge de la gestion de la compétition et un superviseur général du tour ont été désigné.

Marathon de Chicago : le Kenya vainqueur en homme et en dameLe marathon de Chicago a été disputé le dimanche 11 octobre 2015. C’est le Kenyan Dickson Chumba qui a remporté la compétition sur un chrono de 2h09’25 chez les hommes. Sa compatriote Florence Kiplagat a fait de même en s’imposant chez les dames en 2h23’43.Rappelons que ce circuit est l’un des plus relevés au monde, car il regroupe quatre épreuves (Berlin, Boston, New York et Londres).

Réalisé par Sènou Carlos WANOU (stag)

La Fifa tranche enfin!

Ph/Dr

16 N° 177 Octobre 2015

La source des légendes

PRÉSIDENTIELLE DU 28 FÉVRIER 2016

Zacharie Cyriaque GOUDALI convoité à Dassa et Parakou

À quelques mois du scrutin présidentiel du 28 février 2016, Dassa et Parakou se mobilisent pour Zacharie Cyriaque GOUDALI. Femmes, jeunes, vieux et notables de ces localités se sont ralliés à la cause le week-end écoulé respectivement à la maison des jeunes de Dassa et à l’hôtel « » Le Mirador » » de Parakou.

Sylvestre DOSSA

Il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que le Bénin est malade de

sa gouvernance et de ces leaders. L’urgence d’une réelle thérapie s’impose donc et la présidentielle de février 2016 semble s’annoncer comme un dénouement. Pour ce fait, des intentions se révèlent au grand jour, de même que des populations en appellent par endroit. C’est désormais le tour de Dassa et de Parakou qui en appellent à la candidature de l’opérateur économique Zacharie Cyriaque Goudali, ce que leurs populations sont sorties massivement marteler. Pour elles, le Bénin qui est passé du régime militaro-marxiste

à la démocratie en 1990, et ceci sans effusion de sang, sombre toujours dans la corruption, la mal gouvernance, l’impunité avec à la clé une propension à la destruction de l’unité nat ionale. 25 ans de démocratie et le Bénin peine toujours à retrouver ses lettres de noblesse. Ce qu’elles jugent anormal en décidant de se mettre en rang serré pour en appeler à la candidature du leader et le porter à la Marina

au soir des échéances présidentielles en vue. C’est là la substance de leur message délivré r e spec t i v emen t pa r Carole Fifamè Zounon à D a s s a e t A r c h i l Korogoné à Parakou. À leur prise de parole, Mathias Honfo et Roland Glin, représentants du leader absent, déclarent avoir pris bonne note de leur invitation et ont promis lui en rendre f i d è l emen t c omp t e .

EncadréQui est Zacharie Cyriaque GOUDALI ?

Homme d’affaires, Président Directeur Général du Groupe TIMPEX, Zacharie Cyriaque Goudali, originaire du village d’Azohoué dans la commune d’Allada, est né le 15 Mars 1962 à Cotonou.

Marié et père de quatre (04) enfant, l’homme a fait ses études primaires à l’école primaire publique Atinmadouya où il a obtenu le CEFEB en 1979. Il a continué ses études secondaires au Ceg Dantokpa. Lesdites études ont été sanctionnées par un Baccalauréat série D en 1986.

C’est en cette même année que, face aux exactions du régime militaro-marxiste du Général Mathieu Kérékou, avec des amis, il s’indigne pour mener des mouvements de contestation. Il a activement participé aux mouvements de lutte pour la sauvegarde des libertés, notamment celui du 6 mai 1985 qui l’a marqué à jamais pour y avoir perdu son compagnon de lutte Parfait Atchaka. Épris de justice et de paix, assoiffé de culture, il opta pour une formation en Sciences juridiques. Adulateur du monde des affaires, il a choisi de se spécialiser en droit maritime.

À la fin du régime révolutionnaire, après la tenue de la conférence des forces vives de la nation de février 1990, il s’est retiré de la vie politique laissant le soin aux nouveaux partis et leurs leaders de conduire les affaires tout en restant un fin observateur aguerri de l’actualité politique de son pays.

La mauvaise gestion des affaires de la cité, la corruption galopante, l’injustice, la traque faite aux hommes d’affaires, la gabegie et surtout la menace qui pèse aujourd’hui sur l’unité nationale l’ont amené à prendre de nouveau ses responsabilités comme en 1985 pour se présenter au peuple comme la seule alternative crédible pour sortir ce pays de la misère, de la médiocrité, du pillage bref de la souffrance. Il apporte aujourd’hui une vision novatrice pour son cher et beau pays le Bénin, la probité dans la gestion des affaires publiques et une nouvelle dynamique de développement.

Suite à l’Assemblée Générale Elective de l’Ensemble Sportif des Etudiants tenue le dimanche 30 Septembre 2015, une nouvelle équipe a pris les rênes de l’institution.

L’actuel Bureau Directeur

SG: Ursula DÉGUÉNON TG: Seidou FAZAZI RO: Jean-Paul DJITRINOU

SGA: Charles CODJO TGA: AquilasVIHOWANOU RAO: Stéphane VIAÏNONPdt: : Florent Fulbert GNIMASSOU

Le Comité de Contrôle

Wilfried AMOUZOUMérique KPANGON Marcel HOUNNOUGBO

Ph/Dr