Nouvelles N°1977

8
Le changement ? Il va falloir que les citoyens s’en mêlent ! Jeudi 17 janvier 2013 - N° 1977 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

description

Nouvelles N° 1977 du 17 janvier 2013

Transcript of Nouvelles N°1977

Le changement ?Il va falloir que les citoyens s’en mêlent !

Jeudi 17 janvier 2013 - N° 1977 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

2 • Les Nouvelles 17 janvier 2013

A c t U A l i t é

Ponticelli AmbèsEnfin un peu de justice !La cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé que la société Ponticelli à Ambès était inscrite sur la liste des entreprises dont les salariés peuvent bénéficier du dispositif de cessation anticipée d’activité pour exposi-tion à l’amiante.En ce début d’année, le syndicat Cgt de Ponticelli annonce cette bonne nouvelle, suite à l’action obstinée des syndica-listes reptraités, pré-retraités et actifs (cf Nouvelles du 29/11/2012) face à la tentative du groupe Ponticelli de ne pas reconnaître sa responsabilité dans ses manquements à la sécurité.

Labso Chimie Fine BlanquefortNon à la fermetureDepuis plusieurs mois, les salariés de cette entreprise de Blanquefort se battent pour sauvegarder les 53 emplois du site et les 12 emplois en sous-traitance, suite à la décision de la direction du groupe de fermer l’entreprise en juillet 2013 pour cause de « coût croissant ».

Pour rappel, ce groupe pharmaceutique allemand, Boehringer Ingelheim (B.I.), a engrangé 1,4 milliard d’euros de bénéfices en 2011 (cf Nouvelles 1970 du 29/11/2012). La filiale Labso Chimie Fine est la dernière usine chimique du groupe en France et fabrique l’un des principes actifs d’un médicament de pré-vention des accidents vasculaires cérébraux. Son activité serait transférée dans l’une des ses filiales européennes, en Espagne, qui deviendrait l’unique producteur de ce médi-cament. Pour Claude Vincent, délégué Cgt de l’entreprise « la volonté du groupe B.I. de ne pas se positionner sur le marché des molécules génériques, de ne pas chercher d’activités dans ce secteur pourtant en progression, est très préjudiciable à une éventuelle arrivée de production soit complémentaire soit de remplacement ».En atteste le rapport d’expert, mandaté par la Délégation Unique du Personnel, qui démontre que « rien n’a été fait par le groupe B.I. pour sortir l’entreprise Labso Chimie Fine du carcan de mono-production dans lequel elle a été canton-née », aucun investissement visant à développer de nouvelles activités n’ayant été réalisé.Pourtant, le savoir-faire et les compétences des salariés de cette entreprise ne sont plus à démontrer, comme en témoignent les nombreuses certifications nationales et internationales obtenues. C’est pourquoi ils ne peuvent se résoudre à cette fermeture injustifiée qui les enverrait grossir le flot montant du chômage de masse. Après plusieurs débrayages et manifestations à Bordeaux*, une montée à Paris le 10 janvier dernier pour faire pression sur le groupe B.I., où ils ont exigé qu’un repreneur soit recher-ché, les salariés étaient des dizaines le 14 janvier devant l’entreprise en soutien à leur délégué CGT à l’occasion d’une nouvelle négociation. ils ont reçu le soutien des Fai-Ford, eux-mêmes toujours dans l’incertitude, de Corinne Versiny, secrétaire de l’UD-CGT 33, ainsi que des communistes de Blanquefort, notamment Jacques Padie, adjoint au maire. * Suite à une rencontre avec les élus de la Cub, en novembre dernier, l’Assemblée avait voté une motion à l’unanimité pour le maintien de tous les emplois.

Nouvelles des luttes

www.cgt-gironde.org

Les forces de la réaction, la droite, l’extrême droite, manipulant les interrogations d’une part minoritaire de familles sur le sujet, attisent complaisamment les peurs pour cristalliser les oppositions au changement. La manifestation importante à Paris contre le mariage pour tous en a été une démonstration. Cela ne saurait gommer pourtant la réalité  : la société française dans sa diversité est prête au changement et majoritairement favorable à ce que deux personnes

qui souhaitent fonder une famille puissent s’unir -si elles le sou-haitent- par le mariage, quelle que soit leur orientation sexuelle.Pour le PCF, le gouvernement ne doit pas céder aux pressions de ceux qui refusent le progrès et s’engager vers le respect universel de l’égalité des droits et plus simplement de l’amour.L’histoire avance, comme elle a avancé au moment du droit de vote des femmes, des jeunes à partir de 18 ans, de l’IVG…

Celles et ceux qui tentent de l’arrêter par les moyens de la peur ou de l’intimidation de l’autre, n’y parviendront pas.Sur la question de la procréation médicalement assistée (PMA), ses adversaires objectent qu’elle ouvrirait la porte à la gestation pour autrui (GPA). C’est le contraire ! La PMA est déjà dans la loi. C’est un droit utilisé par de nombreux couples qui ne peuvent avoir d’enfant.La GPA, elle, repose d’abord sur une transaction, l’exercice d’un privilège dont la nature même a quelque chose de terrible : on achète, parce qu’on en a le fric, neuf mois de gestation et le don de naissance. Où sont l’éthique, le respect de l’humain et le res-pect de la femme et du couple ?La réalité des multiples formes que prennent les familles au-jourd’hui doit absolument être prise en compte en donnant des droits spécifiques aux coparents qui n’en ont aucun pour le mo-ment. C’est du bien de l’enfant qu’il s’agit.Les parlementaires commu-nistes et du Front de gauche ont déposé des projets de loi, en particulier celle instaurant le droit au mariage et à la filia-tion pour tous les couples sans distinction de sexe ou de genre.

Mariage pour toutes et tousLa société française y est prêteLe gouvernement ne doit pas céder aux pressions réactionnaires

ManifestonsSamedi 19 janvier 14h, place de la Comédie à Bordeauxwww.lgpbordeaux.net

    Les Jeudis du Genre• Jeudi 24 janvier, 18h. IUT Michel Montaigne à Bor-deaux : Débat avec Roland Pfefferkorn, sociologue, « Les Hommes et les Femmes partagent-ils le même monde ? »• Vendredi 25 janvier, 8h30/12h30. IUFM d’Aquitaine à Mérignac : Atelier animé par Roland Pfefferkorn « L’Ecole, les métiers de l’enseignement et la socialisation diffé-rentielle »

• Vendredi 25 janvier, 14h, préparation des Rencontres Ciné février 2013, local NPA, 99 Rue C.Sauvageau à Bx

• Lundi 28 janvier, 19h, Le Bistrot politique d’Espaces Marx : « Y-a-t-il encore un avenir pour le modèle social français ? », restaurant Le Gambetta à Talence

Espaces MarxRendez-vous de janvier

Une partie de la gauche refuse le rôle de chambre d’enregis-trement de l’accord sur le droit du travail que voudrait lui assigner l’exécutif.Après sa signature par le patro-nat et trois syndicats de salariés (CFDT, CGC et CFTC), le président de la République a promis que l’accord serait « fidè-lement » traduit dans la loi, ce qui implique une transposition la plus « neutre » possible de la part du Parlement.Pour le ministre du Travail, Michel Sapin « si une entreprise est obligée de licencier, pourquoi retarder l’inéluctable au risque

de perdre davantage de postes ? » reprenant le terme de « flexibi-lité », qui ne le « gêne pas » (JDD 13/01/2013).L’accord est loin de faire l’una-nimité au sein même de la majo-rité de gauche. Pour Guillaume Balas, responsable d’Un monde d’avance, courant de l’aile gauche du PS « le Parlement … ne saurait se transformer en une « chambre d’enregistrement du dialogue social » et il attend « un débat approfondi et détaillé sur cet ac-cord, y compris en l’améliorant ».Pour le PCF, l’accord inaccep-table « conduit les salariés à devoir accepter le chantage patro-

nal des baisses de salaires ». Une véritable sécurisation du contrat de travail, passe par l’interdiction des licenciements boursiers et la taxation des cotisations sociales patronales sur les CDD.André Chassaigne, président (PCF-FdeG) du groupe CRC à l’Assemblée nationale, estime que « son contenu se situe dans l’adaptation aux exigences du patronat… Il faut étendre les pouvoirs des salariés  » et il est « de la responsabilité du législa-teur d’épauler les salariés dans le rapport de forces défavorable qui les opposent au patronat  ». (l’Humanité 14/01/2013)

Négociation sur l’emploiDroit de veto au ParlementLes questions de l’emploi ne se régleront pas avec plus de précarité

Les Nouvelles 17 janvier 2013 • 3

samedi 26 janvier 2013Rocher de palmer 16h30 / Cenon, Bordeaux

Tram A / Direction Dravemont, Arret Palmer

MEETINGavec

Pierre Laurentsecrétaire national du PCF

Du 11 au 19 janvier, en Gironde, les communistes sont réunis en congrès locaux, pour débattre du nouveau contexte politique depuis les élections 2012, des batailles à mener pour une alternative à l’austérité, du local au national, des orientations de leur parti, à partir des analyses et propositions de la base commune qu’ils ont adoptée le 15 décembre dernier.

Les communistes réfléchissent aussi sur leur mode d’organisation, dans la proximité, renou-vellent leurs collectifs de direction, avec le souci de la diversité et de l’efficacité, du rajeunisse-ment et de la féminisation, pour dynamiser l’ac-tion politique au plus près des préoccupations des habitants, salariés, acteurs de la vie locale et départementale.

Ces débats, engagés dès l’automne, n’ont pas lieu en vase clos. Les militants sont à pied d’oeuvre, sur le terrain, pour soutenir, susciter et développer, dans la dynamique du front de gauche, les rassemblements nécessaires à la construction d’alternatives à la politique d’une droite qui, bien qu’elle ait été battue, n’a pas renoncé à imposer son modèle de société.

Une période exigeante pour les militants et élus communistes, du front de gauche, et tous les progressistes qui ne se résignent pas à ce que la majorité gouvernementale PS/Verts s’incline devant le patronat, depuis le pacte budgétaire européen en octobre jusqu’aux accords de flexi-bilité sur l’emploi aujourd’hui.

Une période rude pour la majorité des citoyens qui n’ont pas voté pour ces choix-là mais avec l’espoir que leur vie s’améliore. Le danger serait de tomber dans la désespérance.

Pour les communistes, il n’est pas question de se résigner. Ils y sont encouragés car les questions de transformation de la société poussent fort, très fort les portes du changement.

Des voix s’élèvent, des rassemblements se construisent, pour refuser l’austérité et inventer le chemin des libertés nouvelles : pour le mariage pour toutes et tous, pour le droit à l’action syn-dicale, pour le droit de vote des étrangers, pour l’égalité hommes/femmes… tant et tant de luttes à mener…

Un bel écho à l’ambition d’une très simple phrase qui introduit le congrès du Parti communiste : « Notre parti pris est celui de l’émancipation humaine, celui de l’épanouissement de chacune et de chacun, celui du droit au bonheur. »

Un congrès de lutte

Editorial

christine texier

membre du comité exécutif du PCF 33

A c t U A l i t é

Depuis des mois et à plusieurs reprises, le local de réunion et de prière de l’association des Marocains du Barp et ses Envi-rons (AMBE) est régulièrement tagué, dégradé de mots, d’ex-pressions racistes, xénophobes et discriminatoires. « Dans l’intolérable, un nouveau palier vient d’être franchi avec une nouvelle agression sous la forme d’un jet de cocktail Molo-tov, le 29 décembre dernier. Ces méfaits inacceptables s’ajoutent à ceux commis à l’encontre d’un restaurant marocain, de l’église ou du stade. »« Nous ne pouvons laisser s’instal-ler ces agissements qui drainent avec eux des idées et des projets de société que nous devons com-battre sans le moindre doute. »C’est ce que de nombreuses asso-ciations, organisations, des élus*, dénoncent dans un communiqué de presse et un tract appelant à un rassemblement le 19 janvier au Barp. « Toutes et tous différents, d’ori-gines, d’idées, de convictions, d’engagements nous pouvons avoir un but commun : nous respecter et être solidaires » affir-ment-ils solidairement.Ils invitent les citoyens « à dénon-cer ces actes racistes et xéno-

phobes qui se déroulent sur notre commune du Barp » et participer à un rassemblement populaire au cours duquel seront lues une déclaration commune et une lettre ouverte aux ministres de la Justice et de l’Intérieur.L’association «Objectif Le Barp» avait initié un débat en novembre 2012, rassemblant une centaine de participants, des associations, organisations et des citoyens « qui ne veulent pas que la peur l’emporte » souligne Alain Bou-tineaud, conseiller municipal communiste du Barp.Halte à l’intolérable !Les communistes du Val de L’Eyre mettent l’accent sur ces actes qui tentent «  de diviser, stigmatiser et intimider  » dans un contexte de «  violence éco-nomique, sociale et culturelle

contre le droit au travail, à la laïcité, au respect de nos lois républicaines ». Ils rappellent que dans la loi « le racisme est un délit et non une opinion ».Ils s’associent pleinement à cette initiative d’un « front républicain local », moyen aussi « de mani-fester notre solidarité à l’asso-ciation musulmane AMBE, qui n’aspire qu’a vivre en paix, dans la fraternité et le respect dû à leur croyance ».Pour les communistes « cette citoyenneté ne peut se pour-suivre dans la discrimination, d’où notre proposition du droit de vote aux étrangers extra-communautaires, [dès les élections 2014], réclamé par plus de 61% de Français ».

Le BarpNon au racisme Oui au vivre ensemblePrès d’une vingtaine d’organisations appellent les citoyens à un rassemblement populaire pour combattre les violences xénophobes

RassemblementSamedi 19 janvier à 14h devant la mairie37 avenue des PyrénéesEnsemble, NON au racisme, OUI à la fra-ternité, la tolérance, au vivre ensemble* Objectif Le Barp, Aide et Action, La Ligue des Droits de l’Homme, Le Parti de Gauche, le Parti Communiste, Belin-Beliet autrement, Courant alternatif, Association Musulmane du Barp et ses environs (AMBE), SOS Racisme, Assemblée Citoyenne Val de l’Eyre front de gauche, Assemblée Citoyenne du bassin d’Arcachon front de gauche, Europe Ecologie Les Verts du Val de l’Eyre, Ecologie Val-de-l’Eyre, Négajoule, Le Grand Rabinat de Bordeaux, la Fédération Musulmane de la Gironde, Trait d’Union Le Barp, celles et ceux à venir…

André Chassaignedéputé PCF/Front de Gauche

Eliane Assassisénatrice PCF/Front de Gauche

4 • Les Nouvelles 17 janvier 2013

l’avis du PcFDonner à tous les moyens de réussirEn termes de rythmes, le gouvernement ne doit justement pas confondre vitesse et précipitation…

Maires de FranceCombien ça va coûter aux communes ? Repoussé par le Conseil supérieur de l’Education et un comité technique ministériel, c’est maintenant la Com-mission consultative d’évaluation des normes (CCEN) qui a dû repousser l’examen du projet de décret qui restaure la semaine scolaire de 4 jours et demi.Les représentants de l’Association des maires de France, qui y siègent, réclament du gouvernement, avant tout avis du CCEN, une évaluation plus précise du coût de la mise en œuvre de cette réforme pour les communes. La modification des rythmes scolaires a, de fait, une incidence directe sur les finances locales, notamment en allongeant les heures d’acti-vités périscolaires et de transport.L’association ne peut « accepter en l’état ce projet de décret alors que son impact financier sur les collectivités locales n’a pas été évalué ». Ses représentants expliquent toutefois qu’ils se sont exprimés en faveur du texte lors du CSE en signe d’ad-hésion à « l’objectif de la réforme dans l’intérêt de l’enfant ».Ce report pourrait chambouler le calendrier décidé par le gouvernement. Sauf réunion d’urgence, le projet de décret ne sera examiné que lors de la prochaine réunion ordinaire de la CCEN, le 7 février, trois semaines seulement avant le 1er mars, date limite fixée aux collectivités pour choisir d’appliquer la réforme à la rentrée de 2013 ou celle de 2014.

l ’ é D U c At i O N E N c H A N t i E R

ça coince !

GirondeRentrée 2013111 postes pour la Gironde mais 1 947 élèves en plus !Un Comité Technique Académique devait acter, le 14 janvier, la répartition de la dotation académique de 153 postes pour les 5 départements de l’académie de Bordeaux, dont 111 postes pour la Gironde. Cette dotation permettra juste de maintenir le taux d’encadrement, alors que 1 947 nouveaux élèves sont attendus.Au plan national, la création de 3 344 postes d’enseignants dans les écoles primaires marque une amélioration de l’in-vestissement éducatif même si les écoles devront accueillir 30 000 élèves de plus à la rentrée. Ces nouveaux moyens devront se confirmer dans le temps et monter en puissance afin de baisser le nombre d’élèves par classe, augmenter le nombre de rempla-çants et de Rased (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté).Le SNUipp-FSU sera attentif aux premières mises en œuvre de la revendication « plus de maîtres que de classes », no-tamment dans les secteurs qui concentrent les difficultés scolaires.

Après à peine quelques se-maines de concertation, la réforme des rythmes scolaires pourrait se mettre en place, sous forme de décrets, dès la rentrée 2013 pour les communes qui le souhaitent, à la rentrée 2014 pour toutes les autres.Pour le PCF, la question des rythmes scolaires n’est pas la ques-tion centrale pour une véritable refondation, d’autant moins que les réponses apportées doivent être nationales et non au gré des décisions politiques des munici-palités, au regard de leurs choix ou de leurs budgets, très inégaux.L’échec scolaire des enfants des classes populaires n’est pas soluble dans les rythmes car, comme l’ennui à l’école, y compris des meilleurs, il n’est pas un phéno-mène biologique  : aucune étude ne démontre l’influence directe des rythmes  scolaires sur les résultats. Ce sont ceux qui, issus de milieux socioculturels dits favorisés, ont des emplois du temps particulière-ment chargés en dehors de l’école qui réussissent encore le mieux. Le vrai défi c’est de donner à tous les moyens de réussir car tous en sont capables. L’insistance sur les rythmes c’est aussi l’adaptation

aux besoins supposés des élèves, le contraire même de la fonction de l’école qui à travers les apprentis-sages participe au développement de tous.Derrière les changements d’ho-raires, se dessine également une vision très inquiétante de la culture, cloisonnée en «  fon-damentaux  » et disciplines qui pourraient s’inscrire hors l’école. Or faire du vélo à l’école et faire du vélo en loisir ne relève pas de la même activité, les finalités en sont fort différentes.La question des rythmes scolaires risque de masquer le refus de transformer une institution qui produit un échec scolaire sociale-ment ségrégatif. Cette question ne peut être réso-lue que dans le cadre d’un projet politique clairement affiché, avec un travail sur les contenus de sa-voirs à transmettre, une formation des maîtres qui soit véritablement professionnelle … en lien avec les travaux de la recherche universi-taire et pédagogique. Eduquer à l’écoleSi l’éducation d’un enfant ne se réduit pas aux apprentissages scolaires, l’école est cependant la seule institution qui a pour fonction sociale de transmettre

un patrimoine culturel commun, hérité de l’histoire de l’humanité. C’est aussi le lieu qui engage dans un nouveau rapport au monde où il ne s’agit plus seulement de vivre des situations mais de les analyser, les modéliser pour construire son autonomie intellectuelle, s’éman-ciper de ses actes et de ses origines.Education hors l’écoleAvec ce projet, le gouvernement cherche une implication plus grande des collectivités locales, sans rien préciser des finance-ments qui pourraient rééquilibrer les inégalités territoriales. Avec l’acte III de la décentrali-sation, le risque est grand de se diriger vers un service public plus municipal que national, avec les conséquences en termes de poli-tique scolaire et de creusement des inégalités. De nombreuses collectivités terri-toriales ne pourront faire face à la situation créée et, soit ne propo-seront pas de prise en charge des enfants, soit feront appel au privé, ou multiplieront les emplois pré-caires, sous-payés et peu qualifiés, donc féminins en grande majorité. Les espaces d’animation se ver-raient détournés de leur vraie mission, jouant le rôle d’école par défaut.

En ne recueillant que 5 voix sur plus de 60 votants, le projet de décret relatif à l’aménagement du temps scolaire a été désavoué par la communauté éducative au Conseil supérieur de l’Édu-cation (CSE). Pour sa part, le SNUipp-FSU a voté contre le texte ministériel, estimant que pour l’heure « le compte n’y est pas, ni pour les élèves, ni pour les enseignants ».Si le syndicat enseignant a dé-noncé la semaine «Darcos» et ses journées alourdies, il n’est pas pour autant favorable au brico-lage actuel de ce texte qui n’offre

aucune garantie d’un temps périscolaire gratuit et de qualité pour tous.Pour lui, il n’est « pas possible de faire l’impasse sur la difficulté qu’auront les communes à recruter des animateurs qualifiés, les dif-ficultés d’organisation en milieu rural avec de longs déplacements sur de grands territoires ou même les nouvelles normes d’encadre-ment des enfants qui restent à préciser  » car «  le ministère de l’Education ne donne aucune garantie que tous les enfants sur tout le territoire tireront profit de ces nouveaux temps tels qu’ils sont définis sur le papier ».Par ailleurs le SNUipp-FSU n’accepte pas que le décret donne la possibilité d’une organisation scolaire décidée en dehors des conseils d’école, qui réunissent parents, enseignants et élus, dont il estime qu’ils sont «  une des conditions de la réussite d’une journée articulant de manière cohérente des temps scolaires et

temps périscolaires de qualité pour tous les élèves ». Le SNUipp-FSU demande donc que les conseils d’école soient une instance incontournable de proposition et de discussion de toute organisation du temps sco-laire et d’élaboration d’un Projet Éducatif Territorial. Pour le syndicat «  les temps élèves et temps enseignants sont indissociables » et « cette réforme doit concilier la réussite des élèves et les conditions de travail des enseignants ». Il estime que ce dossier «  découpé en tranches », fait l’objet d’un flou constant « sans que rien n’ait été clairement finalisé concernant le temps de travail des enseignants, rien non plus sur la nécessaire compensation financière ». Dans l’attente d’un nouveau CSE, le SNUipp-FSU demande que le texte soit revu en profondeur.

Refondation des rythmes scolairesLe SNUipp-FSU vote contreLe syndicat enseignant juge ce texte bricolé et insatisfaisant pour les élèves comme pour la communauté éducative

http://33.snuipp.fr

Les Nouvelles 17 janvier 2013 • 5

Conseil généralUn budget marqué par la rigueurLe groupe Front de Gauche-PCF vote le budget 2013 pour la Gironde appelle à rompre avec le démantèlement de l’intervention publique

B U D G E T S D é P A R T E M E N TA L E T R é G I O N A L 2 0 1 3

Le président du groupe, Jean-Jacques Paris, vice-président du Conseil général, soulignait la rigueur de ce budget « du fait de la contrainte qui pèse sur les recettes, dotations, fiscalité directe ou indirecte », ainsi que l’augmentation des dépenses sociales «  générées par la situation économique, l’aggravation des inégalités et l’appauvrissement continu qui en résulte ».Il rappelait que les financements de l’aide à l’autonomie des per-sonnes âgées et des personnes handicapées devraient relever de la protection sociale pour assurer une réelle solidarité nationale.Mais «  pour  rompre avec des années de démantèlement de l’intervention publique  » l’élu invitait à « rompre avec le dis-cours dominant sur la dette et les déficits publics et sur la réparti-tion des richesses ». « N’en déplaise aux idées reçues et à ceux qui les propagent, des moyens existent dans ce pays mais ils ont été captés pour l’essentiel, depuis trente ans, par les plus nantis toujours épargnés

et gavés par les boucliers fiscaux, les défiscalisations de tous ordres, les revenus financiers avantageux. L’écart entre les plus riches et les plus pauvres n’a jamais été aussi important. »Le conseiller général insistait sur les « choix d’austérité que subit  le budget départemen-tal » dont souffrent « en pre-mier lieu les crédits consacrés aux politiques sociales ».- En augmentation de 4,6 %, ils ne suffiront pourtant pas pour couvrir correctement l’ensemble des missions, si les allocations sociales continuent de progresser.- La progression de 2% de la masse salariale (1, 98) permet-trait tout juste de financer le déroulement des carrières. La précarité va encore s’étendre et les redéploiements vont venir aggraver encore les conditions de travail.- La discrimination à l’encontre des agents des collèges, majori-tairement féminins, quant à leur régime indemnitaire va perdurer, alors qu’il suffirait de 500 000 euros pour y remédier.

L’élu soulignait néanmoins « les efforts engagés par notre collecti-vité pour améliorer les conditions des déplacements des girondins, le transport collectif comme le co-voiturage et le maintien à un bon niveau de toutes les infras-tructures y compris l’aménage-ment numérique ». Autant de politiques publiques qui favorisent la complémentarité des modes de déplacement pour faciliter la vie économique et sociale de tous les acteurs.De même il notait « la réussite de notre politique en direction des collégiens, le souci d’égalité et de laïcité, favorisant la mixité sociale dans le cadre d’un partenariat dynamique avec l’Education Nationale » et « l’efficacité de nos politiques publiques en direction des viticulteurs, des éleveurs, des agriculteurs, des ostréiculteurs, et des petites entreprises qui sont des atouts majeurs de notre Département ». L’élu appelait à ne pas sous-esti-mer l’impact de la politique de coopération internationale du Conseil général car «  elle nous ouvre aux grandes questions de

l’humain, à ses souffrances mais aussi à ses grandes potentialités, elle nous engage à produire des actes dépouillés d’intérêt person-nel et nous apprend la modestie face aux problèmes rencontrés, elle nous fait découvrir l’inven-tivité des peuples pour trouver de nouvelles réponses avec peu de moyens ». Citant l’exemple de la Boulan-gerie de NBOUR au Sénégal  : « Ce projet pour lequel je me suis investi aux côtés de nombreux Béglais et Lormontais avec Jean Touzeau, symbolise le souci de notre collectivité de mieux partager les efforts et les savoir-faire pour ouvrir de nouveaux chemins. »

Autant de raisons pour le groupe Front de Gauche-PCF «  qui forgent notre conviction que la collectivité départementale joue un rôle déterminant dans la vie du pays et particulièrement dans ce Département, que les poli-tiques publiques que nous por-tons, participent à faciliter la vie quotidienne de nos concitoyens ». Autant de raisons qui ont mo-tivé l’adoption par le groupe du budget primitif 2013 «  avec la conviction que le gouvernement se doit rapidement de dégager des financements appropriés pour soulager les finances départe-mentales, les impôts locaux et les allocations sociales ». (cf Nouvelles du 29/11/2012)

Le conseiller régional faisait le constat que «  malheureu-sement depuis le printemps dernier, les mêmes logiques sont à l’œuvre avec des consé-quences terribles de mal-vie, précarité, d’incertitude du lendemain, qui traversent une grande partie des couches de la société, particulièrement les classes populaires ».

Rappelant cela, il notait que le budget régional se situait dans la même trame que les années précé-dentes avec « le gel des dotations, des recettes figées, sous tutelle de l’Etat… nous ne disposons d’aucune marge de manœuvre ».De son point de vue «  vouloir la décentralisation appelle à une réforme fiscale en profondeur et d’autres sources de finance-

ment… comme cela a été proposé dans les débats au Parlement cette année, mais aussi l’an dernier quand la gauche était alors dans l’opposition ».L’élu disait alors son interrogation et celle de beaucoup d’autres, à gauche, qui ne com-prennent pas «  pour-quoi ce qui était pos-sible l’an dernier ne l’est plus aujourd’hui…et pourquoi repousser des propositions [comme] l ’a mendement de Marie-Noëlle Liene-mann et la proposition

d’Henri Emmanuelli au sujet du pacte de compétitivité ».Alain Baché a estimé que le bud-get 2013 restait « dans les clous des champs des compétences et interventions de la Région. Le manque de courage gouverne-mental n’aura cette année encore que peu de répercussions directes sur notre budget ».Le budget régional progresse de 1%, soit moins que l’inflation. Une quasi-stagnation, à l’image de celle des recettes en légère progression et d’une politique d’investissement maintenue à 44% du budget. Rappelant que la région devait trouver de nouvelles recettes (taxe transports des entreprises, taxe fournisseurs internet, dotations de l’Etat, taxation des actifs financiers des entreprises, l’élu invitait le président de la Région à la prudence et à l’exigence « en termes de moyens qui risquent vite de nous faire défaut ».Dans le domaine économique, l’élu estime que « l’innovation et la compétitivité ne peuvent être notre seule boussole pour prendre

en compte ce qui peut être utile à nos territoires, ce dont nous avons besoin dans la production, pour l’environnement et le développe-ment des circuits courts ». Il évoquait le milieu industriel «  comme par exemple dans la filière bois et sur les projets de re-lance du gemmage » puis insistait sur «  l’avenir et l’aménagement du Port de Bayonne [qui néces-sitent] que l’ensemble des acteurs soit non seulement associé mais aussi écouté, avec un port propre, respectueux de l’environnement et des populations, résolument tourné vers la transformation de matières premières créatrices de richesses et d’emplois ».Il signalait que son groupe ne voterait pas les sommes allouées et prévues au finan-cement des lycées privées, ainsi que les crédits alloués aux par-tenariats public/privé comme la LGV (38 millions cette année sur les 300 millions).« N’y a-t’il pas à s’interroger sur d’autres projets auxquels nous allons participer, le grand stade

par exemple, avec la forme de gestion qui nous est proposée ? ».« Nous avons besoin de mesurer les retombées de nos choix poli-tiques, mais aussi voir la réalité en terme de décentralisation… Près de 65% de notre budget découle directement des choix faits par l’Etat, ce qui nous place totale-ment sous tutelle de celui-ci. »Sur la question de la rémunération du personnel « nos valeurs d’éga-lité et d’équité doivent prévaloir … la seule question qui vaille d’être posée est la question des salaires pour pouvoir vivre alors qu’aujourd’hui le point d’indice est gelé… Depuis les élections de 2010, notre groupe n’a de cesse de demander l’égalité de traitement pour le versement du régime indemnitaire pour les agents de la Région ».« En votant ce budget, nous vou-lons croire encore en l’espérance du changement, maintenant. »

L’intégralité des interventions sur

gironde.pcf.fr/34131

gironde.pcf.fr/33127

Région AquitaineL’espérance du changement, maintenantIntervention d’Alain Baché, conseiller régional communiste Front de Gauche

6 • Les Nouvelles 17 janvier 2013

P A i X E t S O l i D A R i t é S

MaliLe Parlement simplement «informé»L’ intervention militaire française comporte de grands risques de guerre Il n’y a pas de guerre neutre

Comment construire une paix durable pour les peuples ?L’intervention de Pierre Laurent, le 14 janvier, lors des Voeux à la presse et aux personnalités« Le président François Hollande a donc décidé de l’engage-ment militaire français au Mali. La France est en guerre. C’est une situation grave.Cette intervention militaire pose de très lourdes questions. Le premier ministre reçoit ce soir les présidents des groupes par-lementaires puisque le déclenchement de l’opération s’est fait sans mandat, ni débat du Parlement –ce que nous regrettons vivement.Je voudrais cependant dire ici quelques mots sur les réflexions et les choix politiques qui sont les nôtres.Le Parti communiste français a toujours pris parti contre toutes les formes d’intégrismes, et par-dessus tout, contre l’action ul-tra-réactionnaire des forces de l’islamisme politique radical, en particulier les groupes djihadistes dont une partie est liée à des réseaux criminels.AQMI, le principal groupe armé malien est d’ailleurs aujourd’hui le prolongement direct –avec les mêmes chefs– des groupes terroristes algériens des années 1990, le GSPC et le GIA, c’est-à-dire les organisations islamistes algériennes les plus violentes, favorables à l’installation d’une république islamique par la lutte armée.Il était logique pour notre parti qu’une aide réelle soit apportée aux autorités maliennes de transition. Nous comprenons le sou-lagement qui s’exprime au Mali avec le recul des djihadistes et donc, le recul des dangers qu’ils faisaient peser sur la dignité humaine, sur la liberté, et sur l’avenir du Mali lui-même.Mais si l’intervention militaire engagée peut stopper une offensive djihadiste, elle ne règlera pas le problème sur le fond ni dans la durée. Je le répète, fallait-il laisser faire les groupes djihadistes ? La réponse est : non. Mais cela n’enlève rien aux très vives pré-occupations qui sont les nôtres.Il n’y a jamais de guerre neutre, sans conséquences humaines ni sociales. Il y a déjà des victimes. Permettez-moi aussi de sou-ligner la menace vitale, maintenant accentuée, qui pèse sur les otages puisque les bombardements français visent ceux qui les détiennent. Nul ne peut dire aujourd’hui quelle sera la suite des événements. Nous n’en sommes qu’au début.Personne ne peut dire ni quand ni comment la phase nouvelle qui vient de s’ouvrir s’achèvera pour le Mali, pour les pays de la région ni pour le monde. Le chef de l’État a précisé vendredi que l’intervention militaire française ferait rapidement place aux forces maliennes et de la CEDEAO. Le ministre de la Défense parle aujourd’hui d’une durée de plusieurs semaines.Mais je veux surtout souligner qu’une telle intervention militaire est l’aveu d’un échec politique et d’une impasse. Elle porte aussi souvent le risque d’une politique de domination pour des intérêts de puissance. Et puis chacun comprend bien –les guerres en Irak, en Afghanistan en particulier, l’ont bien montré– qu’il n’y a pas de solution militaire durable aux problèmes du monde actuel.L’enjeu essentiel est donc de répondre à la question : « Com-ment construire de la sécurité et une paix durable pour le Mali et sa région ? »L’exigence est celle d’une réponse politique pour la reconstruc-tion de l’État malien, pour que ce pays trouve les conditions d’un vrai développement humain dans toutes ses dimensions. La France doit y contribuer dans le respect des demandes de l’État malien et des forces vives du pays. Cette réponse doit être le fruit d’un mandat des Nations unies et de l’Union africaine, dans le respect de la Charte de l’ONU et avec des troupes africaines.C’est cela qu’il aurait fallu préparer depuis longtemps dans un cadre multilatéral afin que cette intervention soit le fruit d’une responsabilité collective dans une légitimité internationale.Nous ne sommes, en fait, qu’au début d’une crise devenue main-tenant une guerre ouverte. Notre parti restera extrêmement vi-gilant et actif pour que ce soit d’abord la solidarité, l’amitié et l’intérêt du peuple malien et ceux de toute la région qui priment et qui soient au cœur des décisions à prendre. Cet objectif ne doit jamais être perdu de vue. Or aujourd’hui, rien ne nous ga-rantit qu’il soit réellement et concrètement au cœur des enga-gements de la France. » Ce sont sur ces points cruciaux qu’Eliane Assassi et André Chas-saigne devaient interroger le premier ministre.

Eclairage

Le PCF partage l'inquiétude des Maliens devant l'offensive armée des groupes djihadistes vers le sud de leur pays. Ces groupes islamistes radicaux, avec leurs pratiques violentes, ont montré le danger qu'ils représentent pour la dignité humaine, pour les libertés, la justice et la stabilité du Mali et de toute la région.L' intervention militaire fran-çaise comporte de grands risques de guerre et d'enlisement sans véritable solution durable pour le peuple malien et pour la reconstruction du pays. Cette intervention, suscite l'angoisse légitime des familles des otages car la vie de ceux-ci est sérieusement mise en danger. On sait d’ailleurs que Denis Allex, retenu en otage en Somalie, a été assassiné par ses geôliers suite à une opération de la DGSE dans la nuit du 11 au 12 janvier. Cela montre les périls dramatiques et les limites de ces opérations militaires.Le PCF rappelle que la ré-ponse à la demande d'aide du Président du Mali aurait dû s'inscrire dans le cadre d'une

mission de l'ONU et de l'Union africaine, réa-lisée sous drapeau de l'ONU, par des forces maliennes et a fri-caines, dans le strict respect de la Charte des Nations-Unies, dans les limites impo-sées par l'exigence de la souveraineté ma-lienne. La France, ancienne puissance coloniale, ne peut apparaître comme voulant poursuivre les pratiques dominatrices de la « françafrique ». Cette intervention militaire n'efface pas la nécessité de la recherche d'une solution poli-tique et d'un dialogue avec les groupes de la rébellion non liés au terrorisme et respectueux de l'intégrité territoriale du Mali. C'est ce que demandent les résolutions de l'ONU.Le PCF demande que les autorités françaises répondent aux lourdes questions posées par une intervention militaire déclenchée sur décision du Président de la République et

engagée sans débat préalable au Parlement.La députée PS Élisabeth Gui-gou, présidente de la commis-sion des Affaires étrangères de l’Assemblée, excluait un vote de la représentation nationale, la seule certitude étant que les ministres des Affaires étran-gères et de la Défense, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian, étaient auditionnés, le 16 jan-vier, sur l’intervention de la France au Mali, par les commis-sions concernées de l’Assemblée nationale.Ce n’est que dans quatre mois, si l’intervention dure jusque-là, que le gouvernement ne pourra se soustraire à un vote, selon ce que prévoit la révision constitu-tionnelle de 2008. C’est ainsi que le gouvernement avait dû faire approuver par sa majorité la poursuite des interventions en Afghanistan et en Libye, mais aussi par le passé au Tchad, en République centrafricaine, en Côte d’Ivoire, au Liban ou au Kosovo.

Rassemblement28 ans, ça suffit !La justice libère Georges Abdallah le 10 janvier mais il reste en prison !Le Comité 33 pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah appelait à un rassemblement le 17 janvier à Bordeaux devant le siège du PS.Le 20 décembre dernier, la justice a une nouvelle fois prononcé sa libération, conditionnée par un ar-rêté d'expulsion, libération qui de-vait avoir lieu le 10 janvier 2013, .Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls refuse de signer cet arrêt, reportant la libération au 28 jan-vier, avec un grand risque de voir Georges Ibrahim Abdallah de res-ter en prison à vie. Comité « libérons Georges 33 »

intervention militaire au MaliL'emploi unilatéral de la force ne peut pas être l'avenir du PaysCommuniqué du MJCF nationalDans ce grand pays riche en ressources naturelles et notam-ment en uranium, la situation est complexe, trouble même. Les groupes islamistes qui sèment la panique ont été armés par des équipements provenant de Libye, suite à l’interven-tion franco-anglaise.Nous comprenons et soutenons l’attachement du peuple ma-lien à son intégrité territoriale ainsi que son refus de l’avan-cée des islamistes. Ce n’est cependant pas la guerre qui va régler le conflit et assurer un avenir pérenne au Mali. L’his-toire a prouvé que les opérations de « maintien de l’ordre » de « maintien de la paix », qu’elles se déroulent sous l’égide de l’OTAN en Afghanistan ou en ex-Yougoslavie étaient autant mortifères que destinées à protéger les intérêts des grandes puissances belligérantes.Même avec l’appui du gouvernement Malien - gouvernement illégitime- la France ne peut pas s’émanciper d’un mandat prédéfini et fixé par la communauté internationale. Il y a bien longtemps que l’humanité est sortie de la logique de la pure violence, de la loi du Talion. Pourquoi la France ne se contente-t-elle pas d’aider l’armée Malienne, ou de la former?Il faut sortir de la course à la guerre, d’opposer guerriers res-ponsables à pacifistes utopistes. Pour sortir de la crise, c’est au peuple malien d’engager la reconstruction de son pays, de rechercher un véritable consensus national afin d’asseoir et de conforter une véritable légitimité gouvernementale. S’il faut lutter contre les groupes djihadistes, c’est uniquement dans le respect des principes de la Charte des Nations Unies et sous contrôle malien. Il faut se saisir du mouvement patriote actuellement en court à Bamako pour répondre à ces défis.Développement, intégrité territoriale, consensus natio-nal, l’avenir passe par là, non par la guerre !

Les Nouvelles 17 janvier 2013 • 7

3 6 E C O N G R è S D U P C F

Voeux du PCF

Assemblée citoyenne

Bordeaux CaudéranSamedi 19 janvier, 9h30 à 12h, à la Chartreuse Saint-André (grande salle)

La Fédération de la Gironde du PCF présentera ses voeuxMardi 29 janvier, à 18hBrasserie des Halles, place des Capucins

Voeux 2013Un congrès qui « réveille la gauche »« Faisons de 2013 une année d’espoir et d’avancées en France et dans le monde » a souhaité Pierre Laurent en affirmant la volonté des communistes, avec le front de gauche, de ne pas renoncer

Section du Nord Médoc du PCFElle présentera collectivement ses Voeux autour d’une galette républicaineSamedi 19 janvier, 18h, salle du Presbytère, à St Yzans-Médoc

Voeux des élus-esLoupiac. Le maire, Lionel Chollon, et le conseil munici-pal, présenteront les voeux de la commune, vendredi 18 janvier, à 19h, à la salle des fêtes.

Bordeaux. Natalie Victor-Rétali, conseillère muni-cipale communiste de Bordeaux, présentera ses voeux accompagnés d’une galette citoyenne : Jeudi 24 janvier, 18h30, Brasserie des Halles, place des Capucins, Bordeaux centreMercredi 30 janvier, 18h30, salle de La Chartreuse (haut), Bordeaux Caudéran

Bègles. Jean-Jacques Paris, conseiller général, présentera ses voeux vendredi 25 janvier, à partir de 18h30, salle Jean Lurçat.

Le secrétaire national a accueilli la presse et les personnalités le 14 janvier au siège du Parti communiste français « œuvre de l'architecte Oscar Niemeyer, disparu le 5 décembre dernier ».Il a évoqué avec gravité le drame de l’assassinat des trois militantes kurdes le 10 janvier à Paris « qui étaient nos camarades, des démo-crates et des militantes d'une cause juste, l'inscription dans la Constitution turque de la recon-naissance des droits politiques et culturels du peuple kurde  », réaffirmant la solidarité des com-munistes. Gravité aussi sur la décision du président de la République d'une intervention militaire française au Mali « [qui] pose de très lourdes questions » puisque « le déclenche-ment de l'opération s'est fait sans mandat, ni débat du Parlement ». Pierre Laurent a rappelé les choix politiques du PCF « contre toutes les formes d'intégrismes, et par-dessus tout, contre l'action ultra-réactionnaire des forces de l'isla-misme politique radical  » pour indiquer que «  si l'intervention militaire engagée peut stopper une offensive djihadiste, elle ne règlera pas le problème sur le fond ni dans la durée » (cf. p 6). Rien sans les citoyens« Sans l’intervention massive des citoyens qui ont voulu le chan-gement… la politique actuelle du gouvernement est en train de mener le pays à la déception, à la démobilisation et à l'échec » a-t-il affirmé, précisant que «  il n'est pas question pour nous d'enfiler les habits du renoncement ». Refusant les invectives du PS qui tente de faire croire que le PCF parierait sur l’échec de la gauche, Pierre Laurent a « mis les points sur les -i  » en faisant la longue liste de propositions « dans les-quelles il suffira de piocher pour qu'ensemble nous votions demain des lois de progrès social », pro-positions que «  nous pouvons adopter au Parlement d'un jour à l'autre ».Sécurisation de l’emploiL’emploi était déjà pris en otage par le Medef et son pacte de com-pétitivité, très controversé au-delà du PCF, mais ce sera pire encore «  avec l'accord qui vient d’être signé sous pression du gouverne-ment  » dénonce Pierre Laurent pour qui la sécurisation affichée « débouche sur la sécurisation de la flexibilité et du licenciement ». Le comble étant que « le gouver-nement semble maintenant décidé

à empêcher toute discussion du Parlement et lui demande de transcrire l'accord en l’état ».Pour le PCF, il n’est « pas question qu’une majorité de gauche adopte un accord qui fait reculer les droits des salariés », le secrétaire national précisant que la CGT et FO l’ont rejeté* et que le travail législatif doit rester souverain.Pierre Laurent propose une autre méthode pour « une véritable sé-curisation du contrat de travail », en «  surtaxant  » et «  alourdis-sant massivement les cotisations sociales patronales » sur les CDD et en travaillant « à interdire les licenciements boursiers ».Il rappelle que pour cela «  des projets de lois sont prêts  », y compris pour donner des pouvoirs d’intervention des salariés dans la gestion des entreprises, pour faire valoir des contre-propositions aux restructurations, insistant sur la nécessité de la formation pour aller vers une réelle sécurisation et évolution professionnelle.Le secrétaire national a aussi évoqué les propositions du PCF sur les grands chantiers comme le logement social, un pôle public bancaire et financier, une loi d’amnistie pour les syndicalistes, l'acte III de la décentralisation, la marche en avant vers l'égalité des droits : « La loi sur le mariage pour tous peut être adoptée, la société y est prête. (…) Quant au droit de vote des étrangers, la campagne de mobilisation nationale qui permettra son adoption avant 2014 est lancée. »Campagne nationale contre l’austérité« Nous allons porter ces propo-sitions toute l'année qui vient, avec toutes les forces du Front de gauche (…). Oui, l'alternative à l'austérité est possible, le thème de cette campagne, sera le point de ralliement de toutes celles et de tous ceux qui ne renoncent pas au changement. »Cette campagne s’élance le 23 janvier lors du meeting à Metz en présence de tous les dirigeants du Front de gauche, de nombreux syndicalistes de la région, avec les sidérurgistes de Florange. «  Le Front de gauche repart donc uni, rassemblé, plus dé-terminé que jamais, dans une nouvelle année 2013 de luttes, de résistances, de propositions, d'alternatives  » car «  sans la mobilisation convergente [des citoyens], rien de positif ne se fera ». Ce combat doit se mener « tout azimut » en portant aussi

le débat d’idées jusque dans les rangs du PS et des Verts.Pour le secrétaire national « il est possible (…). de faire grandir une politique de gauche alternative aux logiques d'austérité actuelle (…) jusqu'à la rendre majori-taire ».Un congrès qui   «réveille la gauche »«  C'est ce même esprit, com-batif, constructif, transforma-teur, rassembleur qui anime la préparation de notre congrès. » Sur l’élan des meetings de Lille sur l'avenir industriel et de Mar-seille sur la République, puis celui de Bordeaux qui aura lieu le 26 janvier sur le « Communisme  : pour changer le monde », Pierre Laurent évoque « le souffle nou-veau du Parti communiste [qui] va nous permettre d'aller plus loin au congrès national début février ».Il dit sa «  totale confiance dans la capacité du Parti communiste à entrer dans le communisme de nouvelle génération (…) auquel je travaille avec tous mes cama-rades ».Congrès qui prendra sa dimen-sioné de solidarité internationale avec «plus de 80 invités de tous les continents, (…) tous nos amis européens, engagés comme nous dans le combat contre une austé-rité dévastatrice » rappelant que le coup d'envoi de la préparation du prochain congrès du PGE en décembre à Madrid a été donné ce week-end.

* l’accord a été signé par les syndicats CFDT, CFE-CGC et CFTC et trois représentants du patronat (Medef, UPA et CGPME).

8 • Les Nouvelles 17 janvier 2013

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Email : [email protected]é : Aquitaine Conseil Publicité 6, rue du Prêche 33130 Bègles - Tél. 05 56 49 69 45Commission paritaire de presse : 0113 C 85932

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Email : [email protected]é : Aquitaine Conseil Publicité 6, rue du Prêche 33130 Bègles - Tél. 05 56 49 69 45Commission paritaire de presse : 0113 C 85932

c U lt U R E

23e Festival du Film d’Histoire de Pessac

Deux autres chefs d’oeuvre (suite et fin)Fictions patrimoniales... actuelles et progressistesAprès Royal Affair, autre film somptueux qu’est Les lignes de Wellington de Valeria Sarmieto ( Portugal, France ), grand film sur l’arrachement et la fraternité dans lequel, également, l’enjeu esthé-tique principal consiste à traiter du passé sans avoir l’air d’être un film du passé, à traiter de l’époque contemporaine à travers le passé. Dans lequel les femmes ont des rôles aussi décisifs que les hommes, qu’il s’agisse de prostituée, de veuve ou de religieuse. Ce qui est très rare dans un film de guerre. Elles font preuve de dignité et de cran, en dépit des épreuves terribles aux-quelles elles sont confrontées, elles prennent des initiatives et toutes ont du caractère et une sensualité ludique dans les alcôves du « repos du guerrier »…Comme Royal Affair, Les lignes de Wellington traite d’une histoire vraie mais relativement mécon-nue : la défaite cuisante de l’armée napoléonienne au Portugal face au général Wellington. Nous sommes en septembre 1810, les troupes françaises, conduites par le général Masséna, envahissent le Portugal  ; l’armée portugaise, alliée aux Anglais, est dirigée par le futur vainqueur de Waterloo. Celui-ci, après avoir remporté une victoire au nord du pays, élabore une stratégie afin d’arrêter l’armée impériale et protéger Lisbonne en décidant une retraite vers le sud, en laissant des terres brûlées derrière lui, obligeant les civils portugais à un exode massif. Son objectif est d’épuiser les Français en les affamant et en les attirant à une cinquantaine de kilomètres au nord de Lisbonne, dans la sou-ricière de Torres Vedras où il fait édifier -par les portugais- plusieurs lignes de fortifications. Les lignes

de Wellington est en fait un faux film de guerre, sans bataille et où la stratégie règne. Mais un film qui montre les épreuves terribles que doit surmonter le peuple por-tugais lors de cet exode forcé. Plus qu’un film de guerre, celui- ci est la longue marche, à travers le pays, de la colonne de militaires et de civils portugais, une progression à la fois géographique et dans le temps. Comme dans Les Mystères de Lisbonne (montage réalisé égale-ment par Valeria Sarmieto), nous sommes entraînés dans un tour-billon permanent de coïncidences, d’aventures personnelles, de souve-nirs et de manques réveillés. On croise une galerie de personnages, partagés entre la douleur de l’exil et l’espérance d’un retour, portés par une narration qui serpente entre ceux qui émergent, pour certains qui disparaissent, pour d’autres qui reviennent, au gré d’un récit porté par deux voix-off, de part et d’autre de la ligne de front : une britannique, celle de Mathieu Almaric et l’autre portugaise, celle d’Adriano Luz. Une multitude de petites histoires ramifiées s’écrivent à l’intérieur de la grande  : une fresque intimiste dans laquelle voleurs, déserteurs, profiteurs et espions sont aussi au rendez-vous. Ce long voyage, dans lequel se côtoient la folie et la mort, met en évidence l’importance du peuple portugais dans cette victoire toute-fois amère : les grands perdants ce sont eux, ces gens simples. Quant aux Anglais, bien que libérateurs, ils n’en demeurent pas moins des envahisseurs...Valeria Sarmieto  : «...J’ai voulu que ce film soit une réflexion plus générale et politique. Il est impor-tant de se souvenir que l’Europe a été construite sur des millions de cadavres et en ces temps de crise que nous traversons, faire un film comme ça, c’est faire un film politique... ». Royal Affair et Les lignes de Wel-lington, sont effectivement deux films politiques, très modernes  : cette modernisation de l’uni-vers diégétique est relayée par le refus de certaines conventions esthétiques de la fiction patri-moniale telle qu’elle est pratiquée en France, et au contraire par la reprise de procédés attachés à des genres fortement marqués par le

contemporain- comme le thriller ou le film d’action-. Ce qui fait moderne, dès lors, ce ne sont plus certains référents du monde filmé, mais également le langage cinéma-tographique pour les montrer. Ces deux films sont en effet caracté-risés par le non-respect ponctuel de l’esthétique réaliste, dont les conventions, concernant le point de vue, la composition des plans, le montage, le traitement sonore, constituent le soubassement de ce que l’on peut appeler le style académique. Ce non-respect de ce style académique est fortement marqué par la place des voix-off et l’abandon de la temporalité linéaire dans le montage Royal Affair et Les lignes de Wel-lington : deux films d’ une grande modernité du point de vue du contenu ainsi que de celui de la technique, une cohérence par-faite fond-forme. Deux films qui revisitent le patrimoine c’est à dire une tradition historique patriar-cale à partir de la revendication contemporaine de visibilité des femmes dans la vie sociale… ce qui explique certainement le plaisir éprouvé, en tant que femme, face à ces deux petits chefs d’œuvre... «  quand il est grand temps de rallumer les étoiles ».

Françoise Sourbé

annonces légalesavis de constitution

Suivant acte sous seing privé en date du 22 novembre 2012, il a été constitué sous la dénomination sociale : INTER CONSEIL BORDEAUX, une Société par Actions simplifiée dont les caractéris-tiques sont les suivantes :SIEGE SOCIAL : 4-5 place Duburg 33000 BORDEAUXOBJET SOCIAL : La Société a pour objet, en France et à l’étranger :- la délégation de personnel intérimaire,- l’activité de placement telle que définie par les textes en vigueur et plus généra-lement toute activité de prestations de services pour l’emploi ouverte par la loi aux Entreprises de Travail Temporaire,- et généralement toutes opérations de quelque nature qu’elles soient, juri-diques, économiques et financières, civiles et commerciales se rattachant à l’objet sus indiqué ou à tous autres ob-jets similaires ou connexes, de nature à favoriser, directement ou indirectement, le but poursuivi par la société, son exten-sion ou son développement,- la participation de la société par tous moyens, dans toutes opérations pou-vant se rapporter à son objet par voie de création de sociétés nouvelles, de sous-criptions ou d’achat de titres ou droits sociaux, de fusion ou autrement.DUREE DE LA SOCIETE : 99 ans à compter de la date de son immatricula-tion au R.CS.CAPITAL SOCIAL : 3 000 euros divisé en 100 actions de 30 euros chacune.PRESIDENT : Jean-Luc MULLER de-meurant 88 voie de la Liberté 57160 SCY CHAZELLESIMMATRICULATION DE LA SOCIETE : La Société sera immatriculée au R.C.S. de BORDEAUX.

Pour avis et mentionLe Président,

Avis est donné de la constitution d’une société présentant les caractéristiques suivantes :Forme : SARLDénomination : SANI TECHNEAU CON-CEPTSiège social : 1 rue Gabriel Fauré - 33150 CENONObjet : Achat et vente en gros, étude et conseil, import/export de matériel pour la conception de bâtiment technique et leurs équipements. Suivi du Chantier.Capital : 8 000 €Durée : 99 ans à compter de son immatri-culation au RCS de BordeauxGérant : Mlle Dubourg Laury Anne, de-meurant 1 route de Balaresque - 33360 CamblanesImmatriculation en cours.

Pour avis,

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

Le petit maître et le riche jean-foutreIls sont deux comédiens au talent réputé. L'un a joué Obélix, il en a conservé la cervelle et le gros appétit. L'autre n'en finit pas de se prendre pour Beaumarchais l'insolent. Le jean-foutre, M. Depardieu, puisqu'il faut l'appeler par son nom, était, dans un de ses derniers rôles, un retraité sillonnant les routes à moto à la recherche de ses points de retraite. Un pur rôle de composition. Aujourd'hui, juché sur son tas d'or, on le verrait mieux interpréter Harpagon. On sait ce qu'il en est, M. Depardieu a décidé de quitter la France pour ne plus payer d'impôts ! On s'en remettra. Quant à lui, comme il l'a dit un jour, « l'argent, chez moi, il est devenu complètement abstrait (…). Cela peut devenir une maladie, s'insinuer en vous, et un jour, on se réveille, on est radin. On compte » (cité dans Le Monde, 22.12.2012). Il y est. Il a été Danton au cinéma mais a oublié que l'on « n'emporte pas sa patrie à la semelle de ses souliers ». M. Depardieu n'est, en fait, que le symbole bouffi de l'arrogance et de l'indécence d'une ploutocratie dont le seul horizon est ce que Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot appellent « l'argent sans foi ni loi » (Editions Textuel, 2012).Jusqu'au mépris affirmé de la représentation nationale. Jean-Marc Ayrault, Premier Ministre, a trouvé « minable » le comportement de M. Depardieu. Le mot est faible. C'est le qualificatif de méprisable qui convient le mieux au cy-nisme friqué et à l'égoïsme médiocre de ce qu'on appelle les « exilés fiscaux ». Mais M. Depardieu s'en est indigné : « Qui êtes-vous pour me juger ainsi, M. Ayrault, je vous le demande ? » Jean-Marc Ayrault, quoi qu'on en pense, est un élu de la nation, ce qui lui confère une légitimité bien au-dessus des facéties d'un saltimbanque aussi talen-tueux soit-il ! Ajoutons que le consentement à l'impôt est un article de la Déclaration des droits de l'homme et du ci-toyen. Ainsi que le remarque Pascal Jan, Professeur à l'IEP de Bordeaux, « la majorité sortie des urnes en juin 2012 est légitime à surimposer provisoirement ceux de nos compa-triotes pour qui la crise n'est qu'un mot, peut-être rempli de douleur et de souffrance, mais certainement pas une réa-lité vécue personnellement. Refuser le choix de la majorité, c'est enfreindre la légalité fiscale. Plus fondamentalement, c'est rejeter le choix démocratique d'un pays » (www.libéra-tion.fr). M. Depardieu s'assoit sur les principes élémentaires de la démocratie et il voudrait qu'on le respecte.On sait que la corporation people, à de notables exceptions près, a soutenu M. Depardieu, MM. Halliday, Elmaleh, Mme Deneuve... Cette dernière s'est fendu d'un insignifiant petit texte dans Libération où s'adressant à Philippe Torreton qui avait osé moquer Depardieu, elle s'exclame : « qu'auriez-vous fait en 1789, mon corps en tremble encore ». Elle se voyait déjà guillotinée par Toretton ignorant que la Terreur c'est 1793 et pas 1789! Passons. Mais il faut croire que 1789 hante les riches et Mme Parisot s'angoisse : « on est en train de recréer un climat de guerre civile qui s'apparente à 1789 ». Rappelons que 1789, c'est l'abolition des privilèges...Reste le petit maître, M. Lucchini bien sûr. On connait le cabotinage effréné dont il est capable dans tous les médias pour vendre une salade promotionnelle dont ses réels ta-lents de comédien et de conteur ne devraient avoir nul be-soin. Sous des dehors extravagants perce, hélas, un navrant conformisme. Selon Sud-Ouest qui l'avait invité, « Fabrice Lucchini ne va pas cacher qu'il aime l'argent » (20.12.2012). On comprend alors pourquoi « la gauche marxiste est l'une des cibles favorites de l'acteur ». Il n'aime pas le Front de Gauche, ce qui est son droit. Il ne quitterait pas la France, « sauf peut-être un jour s'il y a Mélenchon », ce qui est déjà moins glorieux. Il se dit « anar de droite », ce qui est com-mode et lui assure un statut confortable d'impertinent de salon lui permettant de rejouer à satiété au Beaumarchais de pacotille devant un public complaisant. Bien entendu, il soutient Depardieu et, à Bordeaux, il séjourne en toute simplicité au Grand Hôtel où il se nourrit élégamment de thé au lait froid, de champagne et de cannelés (dixit Sud-Ouest). C'est ça ce qu'ils appellent la « réussite » : des-cendre au Grand Hôtel tandis qu'un SDF crève -au sens propre- de froid au coin de la rue. Mais M. Lucchini et ses semblables n'y sont naturellement pour rien... Il n'avait qu'à faire du cinéma !