Nouvelles N° 2131

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Vinie Graffiti rin de poésie avant le combat bon ne a n née 2016 ! Jeudi 31 décembre 2015 - N° 2131 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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Nouvelles N° 2131 du 31 déc.

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rin de poésie avant le combat

bonne année 2016 !

Jeudi 31 décembre 2015 - N° 2131 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

2 • Les Nouvelles 31 décembre 2015

BONNE ANNÉE 2016

HOMMAGE

Rosa Parks fait le mur

Brins de poésie avant le combat.Inutile de faire la liste des sombres affaires traversées en 2015 pour comprendre qu’il a fallu une bonne dose de Champagne pour se sou-haiter une bonne année ce 1er jan-vier. Mais les lectrices et les lecteurs des Nouvelles sont des combattants du quotidien, dans leurs engage-ments politiques, syndicaux, asso-ciatifs… L’accablement peut parfois les effleurer, la capitulation jamais. La rédaction des Nouvelles a donc réfléchit à ce qui leur serait le plus utile avant de repartir aux combats. Et puis, la réponse est venue assez simplement : un brin de poésie. Plusieurs même. Car comment faire partager son idéal quand on ne prend pas le temps de l’exprimer ?

Et c’est d’abord auprès de femmes, de combattantes, que nous l’avons trouvé. Chez Rosa Luxemburg, évidemment. Depuis ses cellules d’enfermement, la révolutionnaire allemande a produit quelques unes des plus belles lettres politiques. Elle y parle d’amour, de révolu-tion, de poésie, des petits oiseaux et de ses colères. « Au milieu des ténèbres, je souris à la vie, comme si je connaissais la formule magique qui change le mal et la tristesse en

clarté et en bonheur », écrivait-elle. La lettre que nous reproduisons ici est une des dernières qu’elle ait pu faire parvenir à son ami intime, Hans Diefenbach avant qu’il ne soit emporté par la guerre, en octobre 1917. Elle est traversée par cette volonté farouche de vie et, un siècle plus tard, elle nous parle encore.

Comme la chanson d’Anne Syl-vestre écrite en 1969 mais qui semble avoir été chantée pour les progressistes d’aujourd’hui. « Rose à l’espérance fidèle / (…) / Vous qui refusez la tempête / Et redressant tou-jours la tête. » Comme 90 familles, Anne Sylvestre a eu la douleur d’apprendre la mort d’un proche, le 13 novembre dernier. Jeune, amou-reux lui aussi de la musique, il est tombé sous les balles de haine dans la salle du Bataclan. La chanteuse a 80 ans et une douleur en plus mais elle continue de trimballer ses mots, son courage et son amour de la liberté, simplement.

Le courage, celui de Rosa Parks, salué par des artistes sur la grise rue d’Aubervilliers, dans ce Paris pauvre mais coloré. La liberté, celle de ces artistes qui, sur les murs,

réagissent à l’obscurantisme, à la haine qui ont emporté il y a un an nos camarades Charb, Wolinski, Tignous, Cabu… et trop d’autres.

Ces mots, ces images ne règlent rien. En 2016 comme en 2015, il nous faudra batailler, lutter contre les vents contraires. Parfois même, nous nous engueulerons pour savoir dans quelle direction aller. Nous aurons alors bien fait de relire Rosa Luxemburg qui, en janvier 1917, écrivait sa « colère » dirigée contre son amie Mathilde Wurm : « Être humain, ca veut dire être solide, clair et calme, oui, calme, envers et contre tout, car gémir est l’affaire des faibles. (…) Le monde est si beau malgré toutes les horreurs, et il serait plus beau encore s’ il n’y avait pas des pleutres et des lâches. Allez, va ! Je te fais un baiser, car tu es, malgré tout, un brave petit gars. Bonne année ! »

Si Rosa depuis son cachot en 1917 pouvait dire cela avec tant d’énergie et de bonté alors, nous pouvons bien nous lancer un joyeux, sincère et volontaire : bonne année !

Vincent Bordas

Une rose en décembre

En plein décembre, ce matin Et sous la neige du jardin

J’ai trouvé une rose Elle s’était trompée de temps Et n’avait trouvé que le vent

Meurtrie à peine éclose

Ô rose, rose bien trop frêle Déjà meurtrie, ma presque belle Qui vous dressez malgré le froid Et contre toute vraisemblance

Croyez que le printemps commence Rose, vous ressemblez à moi

En plein décembre j’ai trouvé La rose qui me ressemblait

Aux pétales de givre Non pas la rose d’un été

Non pas la rose d’un bouquet Et de la joie de vivre

Mais rose, rose pas très belle Rose à l’espérance fidèle

Au risque d’y perdre le cœur Vous qui refusez la tempête Et redressant toujours la tête Comme moi, niez le malheur

En plein décembre, je vous ai Cueillie comme je le pouvais

Et placée dans un verre Une larme bien oubliée

Du temps où je savais pleurer A taché ma paupière

Ô rose, rose de courage Un peu fripée, un peu sauvage Les jardiniers riront de nous

Tant pis si le froid me démembre Je fleurirai même en décembre

Et que me comprennent les fous

En plein décembre, ce matin Et sous la neige du jardin

J’ai trouvé une rose Une rose

Anne Sylvestre

La Ville de Paris a donné le nom de Rosa Parks à une future sta-tion de RER en hommage à la militante américaine. Autour de cette station, rue d’Aubervilliers dans le 19e arrondissement, des artistes ont fait naître la plus grande fresque de street-art de la capitale.

La fresque démarrée le 7 octobre et inaugurée le 19 décembre a été réalisée par les artistes Bastardilla, Katjastroph, Kashink, Tatyana Fazlalizadeh et Zepha, avec les ha-bitants du quartier, après plusieurs mois de travail, d’atelier-débats et d’ateliers artistiques.

Au lendemain des attentats contre Charlie-hebdo, en janvier dernier, dans le cadre du budget participa-tif de « reconquête urbaine », cinq street artistes – dont quatre femmes – sont appelés à créer une œuvre s’inspirant de la vie de la militante des droits civiques, Rosa Parks, dont la future station du RER E portera le nom. La rue d’Aubervil-liers est symbolique : c’est ici, dans un des quartiers les plus pauvres

de Paris, qu’ont grandi les frères Kouachi dans les années 80.

Les œuvres vont rester six mois sur le mur, avant d’être rempla-cées par d’autres œuvres, d’autres expressions.

Rosa Parks a changé les États-Unis en disant « non »

Dans l’Amérique ultraraciste des années 1950, Martin Luther King réunit ses premiers partisans. Le mouvement pour les droits civiques se met en marche.

Le « Code urbain de Montgomery » de 1905, toujours en vigueur en 1955, impose au personnel sur les ligne de bus « d’attribuer des sièges de passagers sur leur véhicule

de manière à séparer les personnes blanches des Nègres ».

Le 1er décembre 1955, à Montgo-mery (Alabama), une couturière de 42 ans, Rosa Parks, décide de mettre fin à l’humiliation quo-tidienne. Elle refuse de céder sa place à un « blanc », l’exprime à voix haute. Elle est aussitôt arrêtée. Cet acte de résistance marquera le début d’un grand mouvement de boycott des bus par les afros-américains, animé par le jeune pasteur, Martin Luther King, qui durera un an et seize jours, jusqu’à ce que la Cour suprême des États-Unis affirme enfin que la ségrégation dans les bus est anticonstitutionnelle.

Christelle Danglot

Nous sera-t-il possible de commencer une année, un jour, sans penser aux dessinateurs de Charlie Hebdo disparus le 7 janvier 2015 ? Ils ne furent pas seuls à tomber sous les balles de la barbarie ce jour-là et nous n’avons pas oublié les autres victimes, dont le funeste 13 novembre a encore allongé la liste. Mais nous avons une pensée particulière pour Cabu, Wolinski, Charb, Honoré, Tignous et Maris qui étaient partie prenante de notre univers culturel, de notre espace militant, des camarades dont le regard sur le monde nous manque…

Vini

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Les Nouvelles 31 décembre 2015 • 3

BONNE ANNÉE 2016

ROSA LUXEMBURG

« Aujourd’hui, nous avons encore eu une journée d’une beauté inconcevable… Je voudrais crier par-dessus le mur ».Lettre à Hans Diefendbach 1, Wronke, 6 juillet 1917, vendredi soir

Petit Hans, dormez-vous ? J’arrive avec un long fétu de paille pour vous chatouiller l’oreille. J’ai besoin de compagnie, je suis triste, je veux me confesser. Ces jours-ci j’étais méchante et donc malheureuse et donc malade. À moins que ce n’ait été l’inverse : j’étais malade et donc mal-heureuse et donc méchante - je ne sais plus. Mais me voilà bonne à nouveau, et je fais le serment de ne plus jamais, jamais écouter les démons qui sont au fond de moi. Pouvez-vous m’en vouloir d’être parfois malheureuse, quand je ne peux plus voir et entendre que de loin ce qui est pour moi la vie et le bonheur ?Mais après tout oui, grondez-moi, et je jure que je serai désormais la patience, la douceur et la gratitude même. Mon Dieu, n’ai-je pas assez de raisons d’être reconnaissante et gaie, puisque le soleil brille si bien et que les oiseaux chantent cette vieille chanson dont j’ai si bien compris le sens ? …Celui qui m’a le mieux ramenée à la raison est un petit ami dont vous trouverez ici le portrait. Ce compa-gnon au bec insolent, au front abrupt et à l’œil malicieux s’appelle : « hypo-laïs hypolaïs », ou plus communément : « oiseau des tonnelles » ou encore : « moqueur des jardins ». Vous l’avez sûrement déjà entendu quelque part, il niche volontiers un peu partout dans les jardins et les parcs touffus ; simplement, vous ne lui avez pas prêté attention : les gens passent souvent devant les choses les plus nobles de la vie sans même les regarder. C’est vrai-ment un drôle d’oiseau, celui-là. Il ne chante pas de chanson ou de mélodie comme les autres, il est né tribun, par la grâce de Dieu. Il adresse au jardin des discours retentissants, pleins de fièvre et de drame, de transitions audacieuses et de crescendos pathé-tiques. Il pose les questions les plus impossibles, s’empresse d’y apporter des réponses aberrantes, avance les affirmations les plus hardies, réfute fougueusement des points de vue que personne n’a exprimés, enfonce des portes ouvertes, et triomphe subitement par des : « Ne l’avais-je pas dit ? Ne l’avais-je pas dit ? » Puis il enchaîne par de solennelles mises en garde à tous ceux qui veulent ou ne veulent pas l’entendre : « Vous allez voir ! Vous allez voir ! » (car il a la judicieuse habitude de répéter chaque plaisanterie deux fois). Et ça ne le dérange pas du tout de couiner subitement comme une souris qui se serait coincé la queue, ou d’éclater d’un rire qui se voudrait diabolique, et qui, venant de cette minuscule petite gorge, est incroyablement comique.Bref, il emplit sans relâche le jardin d’absurdités éclatantes, et dans le silence qui règne pendant ses harangues, on croirait voir les autres

oiseaux échanger des clins d’œil et hausser lesépaules. Je suis la seule à ne pas hausser les épaules; chaque fois, je ris, comblée, et je lui lance : « Petit palabreur ! » Car je sais bien que cet absurde bavardage est profondément sage et qu’il a raison en tout point. Tel un second Érasme de Rotterdam, il chante en toute conscience l’éloge de la folie, et il tape juste, forcément. je crois qu’il reconnaît déjà ma voix.Aujourd’hui, après plusieurs semaines

de silence, il a recommencé son raf-fut, et s’est installé sur le petit noise-tier juste devant ma fenêtre. Quand toute joyeuse, je lui ai lancé mon salut habituel : « Petit palabreur ! », il m’a crié je ne sais quelle impertinence que l’on pouvait presque entendre comme : « Folle toi-même ! »… Je l’ai immédiatement admis dans un rire reconnaissant, et sur-le-champ j’ai été

guérie de la méchanceté, du malheur et de la maladie. Non, Petit Hans, je ne divague pas en vous décrivant ce bavardage théâtral ! Chaque mot est vrai. Vous pourrez vous en convaincre en allant au Jar-din botanique de Berlin, où l’oiseau moqueur niche en masse, et vous rirez aux larmes en écoutant ce drôle de petit gars.Aujourd’hui, nous avons encore eu une journée d’une beauté inconce-vable. D’habitude, je regagne ma

tanière à 10 heures du matin pour travailler, aujourd’hui je n’ai pas pu. J’étais étendue dans mon fauteuil en osier, la tête renversée en arrière, et, sans bouger, j’ai regardé le ciel des heures durant. D’immenses nuages aux formes fantastiques recouvraient le bleu tendre du ciel qui ça et là apparaissait entre leurs pourtours déchiquetés.

La lumière du soleil ourlait ces nuages d’un blanc d’écume éclatant, et au cœur, ils étaient gris, d’un gris très expressif, passant par toutes les nuances, du voile argenté le plus doux au ton orageux le plus sombre. Avez-vous déjà remarqué la beauté et la richesse du gris ? Il a quelque chose de si distingué et pudique, il offre tant de possibles. Quelle merveille, tous ces tons gris sur le fond bleu tendre du ciel !Comme une robe grise va bien aux

yeux bleus profond.Pendant ce temps, devant moi, le grand peuplier de mon jardin bruis-sait, ses feuilles tremblaient comme dans un frisson voluptueux et étince-laient au soleil. Pendant ces quelques heures où j’étais tout entière plongée dans des rêves gris et bleus, j’avais le sentiment de vivre des millénaires.

Kipling 2 raconte, dans une de ses histoires indiennes, que chaque jour vers midi, un troupeau de buffles est emmené loin du village.Ces bêtes gigantesques, qui en quelques minutes pourraient écraser sous leurs sabots un village tout entier, suivent docile ment la baguette de deux petits paysans à la peau sombre, vêtus d’un simple tricot, qui les conduisent d’un pas décidé au lointain marécage. Là, les bêtes, dans un énorme bruit, se laissent glisser dans la boue, s’y vautrent avec délice et s’y enfoncent jusqu’aux naseaux, pendant que les enfants se protègent des rayons impitoyables du soleil à l’ombre d’un maigre acacia, mangent lentement une galette de riz qu’ils ont emportée avec eux, observent les lézards endormis au soleil et, en silence, regardent vibrer l’espace … « Un après-midi comme celui-là leur semblait plus long qu’à bien des hommes une vie entière », lit-on chez Kipling, si je me souviens bien.Comme cela est bien dit, n’est-ce pas? Moi aussi, je me sens comme ces enfants indiens, quand je vis une matinée comme aujourd’hui.Une seule chose me fait souffrir : devoir profiter seule de tant de beauté. Je voudrais crier par-dessus le mur : je vous en prie, faites attention à ce jour somptueux! N’oubliez pas, même si vous êtes occupés, même si vous tra-versez la cour à la hâte, absorbés par vos tâches urgentes, n’oubliez pas de lever la tête un instant et de jeter un œil à ces immenses nuages argentés et au paisible océan bleu dans lequel ils nagent. Faites attention à cet air plein de la respiration passionnée des dernières fleurs de tilleul, à l’éclat et la splendeur de cette journée, parce que ce jour ne reviendra jamais, jamais ! Il vous est donné comme une rose ouverte posée à vos pieds, qui attend que vous la preniez, et la pressiez contre vos lèvres.

R.

Rosa, la vie, Les Éditions de l’Atelier / Les Éditions ouvrières, Ivry-sur-Seine, 2009. Traduit de l’allemand par Laure Bernardi.

1 - Hans Diefenbach (1884-1917)Médecin. Fréquente les cercles des sociaux démocrates. C’est là qu’il ren-contre Rosa Luxemburg. Ils devien-dront amis; elle l’aimait tendrement, secrètement. Il était de treize ans son cadet. Il est enrôlé pendant la guerre, et mourra en octobre 1917, déchiqueté par une grenade alors qu’il servait comme médecin.»

2 - Rudyard Kipling (1865-1936), écrivain britannique.

4 • Les Nouvelles 31 décembre 2015

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