Nouvelles N° 2126

8
Régionales avec Olivier Dartigolles « La douleur au cœur, nous reprenons la vie démocratique » SI LE CLIMAT ÉTAIT UNE BANQUE, IL SERAIT DÉJÀ SAUVÉ… Jeudi 26 novembre 2015 - N° 2126 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

description

Nouvelles N° 2126 du 26 nov.

Transcript of Nouvelles N° 2126

Page 1: Nouvelles N° 2126

Régionales avec

Olivier Dartigolles

« La douleur au cœur,nous reprenons la vie démocratique »

SI LE CLIMAT ÉTAIT UNE BANQUE, IL SERAIT DÉJÀ SAUVÉ…

Jeudi 26 novembre 2015 - N° 2126 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Page 2: Nouvelles N° 2126

2 • Les Nouvelles 26 novembre 2015

ACTUALITÉ

La direction d’Air France n’a pas attendu la décision du tri-bunal correctionnel de Bobigny devant lequel doivent com-paraître, le 2 décembre prochain, 5 salariés de la compagnie aérienne pour « violence en réunion » après l’envahissement du comité central d’entreprise du 5 octobre dernier au cours duquel deux cadres ont perdu leur chemise.

Le 12 novembre dernier, elle a procédé au « licenciement pour faute lourde » de 4 d’entre eux et engagé une procédure contre le cinquième, détenteur d’un mandat syndical CGT.

Dans un communiqué dans lequel elle exige l’annulation des sanctions, l’intersyndicale des personnels au sol, stewards, hôtesses et pilotes (CGT, FO, Solidaires, CFTC, UNSA, SNPL, SPAF, Alter, SNPNC et UNAC), dénonce « une parodie de procé-dure disciplinaire ». Selon ces organisations qui ont assisté les salariés au cours des entretiens préalables à sanction, la direction n’a même pas « recueilli leurs explications ». Mieux encore, elle a, « dans un premier temps, refusé de visionner les vidéos qu’elle avait elle-même mises dans le dossier à charge ».

Et pour cause, explique l’intersyndicale, aucune d’elles ne permet de mettre en cause les salariés sanctionnés. Fort du soutien du premier ministre, Manuel Valls, qui avait qualifié les salariés d’Air France de « voyous », la direction a visiblement décidé de licencier pour l’exemple. Histoire d’intimider les salariés alors que son projet de suppression de 2 900 postes est rejeté en bloc et que seules la CFDT et la CFE-CGC sont prêtes à accepter de négocier une nouvelle hausse de productivité malgré un bénéfice record de 480 millions d’euros au 3e trimestre.

Faute de pouvoir manifester vraiment pour cause d’état d’urgence à l’occasion de la journée nationale interprofession-nelle d’action pour la défense du pouvoir d’achat des retraités, environ 200 d’entre eux se sont rassemblés mardi matin place Stalingrad à Bordeaux, avant d’accompagner  (sur les trottoirs et après force palabres avec la police) des « délégations » vers les sièges de « Sud Ouest », de TV7 et de France Bleu Gironde.

Histoire d’être vus, alors qu’ils ont le sentiment que leur mou-vement, lancé depuis un an, reste inaperçu des médias et de l’opinion. Forts de « 100 000 cartes pétitions  » adressées au président de la République, et d’un rendez-vous avec un conseiller de l’Élysée, ils réclament « un interlocuteur qui écoute spécifique-ment les organisations syndicales sur le dossier des retraites. Il y a quinze millions de retraités en France », explique André Garuz, porte-parole de l’intersyndicale girondine qui rassemble FO, CGT, FSU, Solidaire, LSR, et les ex-policiers de l’ASARP.

Comme lors de manifestations et rassemblements du 17 mars et du premier octobre,  les syndicats de retraités réclament la levée du gel des pensions, aucune pension inférieure au SMIC et une revalorisation annuelle prenant en compte l’évolution des salaires. La récente augmentation des pensions d 0,1% « après trois ans de gel » est pour eux « du mépris envers les retraités ».

La loi du 20 novembre prolonge à compter du 26 novembre et pour trois mois l’état d’urgence, décrété le 14 novembre en conseil des ministres. Ce texte d’exception prendra donc fin le 26 février 2016, il est éventuellement renouvelable ou peut être interrompu avant son terme.

La loi sur les suspects, qui vise selon son étude d’impact « à renforcer les pouvoirs des autorités administratives et restreindre les libertés publiques » com-porte deux dispositions essentielles : les assignations à résidence et les perquisitions de jour comme de nuit sans autorisation d’un juge. Par ailleurs, elle autorise les préfets à interdire « la circulation des personnes ou des véhicules » dans des lieux et à des heures fixées par arrêté. Le texte laisse une grande marge d’apprécia-tion pour dissoudre les associations ou groupements « qui participent à la commission d’actes portant une atteinte grave à l’ordre public ou dont les activités facilitent cette commission ou y incitent »

La loi sur la prolongation de l’état d’urgence a été adoptée en trois jours -présentation en conseil des ministres mercredi 18 novembre, adoption par l’Assemblée le 20, par le Sénat le 21, entrée en vigueur samedi 22 novembre. Sur 577 députés, 558 ont pris part au vote, 6 ont voté contre (3 socialistes, 3 écologistes), une s’est abstenue. 336 sénateurs ont voté pour, 12 se sont abstenus (11 communistes et un écologiste).

La loi du 20 novembre n’est qu’une disposition transitoire, le gouverne-ment entend « inscrire l’état d’urgence dans notre Constitution », a indiqué Manuel Valls. Le président de la Répu-blique veut « étendre les possibilités de déchéance de la nationalité française aux personnes nées françaises, disposant de la double nationalité (il est en effet interdit de créer des apatrides) et condamnés pour des faits de terrorisme. » Une mesure qui rencontrera davantage d’opposition, dans les rangs du Front de gauche, Éliane Assenssi a dores et déjà déclaré que le groupe au Sénat ne voterait pas la révision constitutionnelle.

Dans l’Humanité du lundi 23 no-vembre 2015, André Chassaigne, président du groupe Front de gauche à l’Assemblée nationale, explique que la décision du groupe a été motivée par « le caractère extrêmement grave de la situation avec toujours en tête que ce type d’attentats extrêmement meurtriers pou-vait se reproduire ». Par ailleurs, dans le texte adopté, « les voies de recours sont supérieures à celles qui figuraient dans la loi de 1955. Le juge des référés admi-nistratifs peut se prononcer rapidement et annuler des mesures prises ».

Enfin, le député considère comme un changement positif « le contrôle parle-mentaire » établi par la commission

des Lois qui consiste en « un rapport hebdomadaire sur la mise en œuvre de l’état d’urgence devant les commissions concernées de l’Assemblée nationale et du Sénat ». « Si nous n’avons pas considéré que les dispositions retenues étaient des atteintes démesurées aux libertés, c’est parce qu’elles sont limitées dans le temps, circonscrites dans un périmètre précis et contrôlées par le Parlement. »

Il assure que les députés du Front de gauche « seront en première ligne pour exercer cette mission de contrôle » mais en appelle aussi « à une vigilance citoyenne ». « Il faut que nous puissions être saisis si des citoyens constatent des abus. »

Éliane Assassi, présidente du groupe communiste et républicain au Sénat n’a pas constesté la nécessité d’un état d’urgence « pendant les attentats et juste après » mais elle a émis « un doute quant à sa prolongation pendant trois mois ». « Nous estimons, bien entendu, que des mesures très larges doivent être prises pour faire face à la situation, mais ne peuvent-elles pas l’être dans le cadre de notre droit commun, avec un contrôle de l’autorité judiciaire ? »

« La clé de voûte de ce projet de loi semble reposer sur une immense confusion pour les parlementaires et pour les citoyens : on nous enjoint de voter une loi supposée contribuer à la lutte contre le terrorisme, alors qu’il s’agit, en réalité, d’une loi sur l’ordre public, d’une loi gravée dans le marbre pour les années à venir, qui pourra s’appliquer à d’autres situations, à d’autres états d’urgence. Il s’agit, avec cette loi, de suspendre pendant trois mois l’État de droit, de mettre entre paren-thèses la chaîne judiciaire. »

« La situation est encore moins claire en ce qui concerne les modifications maté-rielles de la loi. Si nous pouvons nous féliciter de la suppression de la censure de la presse et de l’instauration d’une infor-mation du Parlement, nous ne parta-geons pas la défiance généralisée à l’égard de notre système judiciaire qu’instaurent plusieurs dispositions, dont certaines ont été ajoutées par l’Assemblée nationale. Je pense, en particulier, à l’élargissement du régime d’assignation à résidence à toute personne dont le comportement semble menaçant, accompagné de

mesures de placement sous surveillance électronique mobile – le fameux bracelet électronique. »

« Monsieur le Premier ministre, vous avez dit que « la sécurité est la première des libertés ». Cette phrase, je l’ imagine, a été réfléchie au regard de l’histoire du XXe siècle. Vous avez reproché hier à certains députés de « s’enfermer dans le juridisme ». Pensez-vous qu’il soit acceptable de tenir de tels propos dans l’enceinte où se rédige la loi ? Le pouvoir exécutif détiendrait-il seul le pouvoir d’écrire cette loi ? Le débat doit vraiment avoir lieu, c’est la force de la démocratie, c’est notre force face au djihadisme ! »

« Nous nous opposons à ces dispositions dont on voit aisément poindre les limites et les dérives pour notre démocratie. Notre opposition est d’autant plus ferme que nous sommes convaincus que la solution, à terme, n’est pas là. Comme le souligne l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic, dans la lutte contre le terrorisme, une seule cause majeure explique les insuffisances des forces de l’ordre : le manque de moyens humains et matériels de nos services de rensei-gnement et de nos autorités judiciaires spécialisées. »

« Ne cédons pas non plus à cette colère bien compréhensible et aux facilités de la rhétorique “martiale”, sous couvert d’unité nationale ou d’union sacrée, laquelle a permis, ne l’oublions pas, monsieur le Premier ministre, les mas-sacres de la guerre de 1914-1918 après l’assassinat de Jaurès. »

« En rappelant que la pluralité des points de vue est la pierre angulaire de notre démocratie, que ces assaillants terroristes veulent détruire, permettez-moi, mes chers collègues, d’opposer à ces discours de guerre une logique de paix : la lutte déterminée contre Daech doit conduire à la paix. Il faut le dire et le redire ! »

« Le texte qui nous est soumis s’ inscrit dans un projet de société qui dépasse de toute évidence l’objectif de l’urgence. Ce projet de société n’est pas le nôtre, ni celui de nombreux démocrates, qui s’ interrogent depuis deux jours. »

CD (avec Le Monde et l’Humanité)

APPEL DE LA CGT

Soutien aux inculpés d’Air France

LOI DU 20 NOVEMBRE

Une loi d’exception pour prolonger l’État d’urgence

BORDEAUX

Malgré l’état d’urgence, les retraités veulent être écoutés

Page 3: Nouvelles N° 2126

Les Nouvelles 26 novembre 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Plus que jamais l’humain d’abord

Notre détermination à trouver toutes les voies qui permettront d’endiguer ces actions terroristes est toujours aussi forte, car c’est toute l’humanité que les assassins ont frappée.

Ils veulent instaurer un climat permanent de terreur, de haine, de division et de violence – et ceux qui adoptent un langage de guerre pour leur répondre les confortent.

Nous n’acceptons pas non plus que l’on fasse des réfugiés en France et en Europe, les boucs émissaires du terrorisme alors qu’ils ont été les premières victimes de Daesh, du régime syrien et de la guerre en général. Cet amalgame odieux, porté par la droite et l’extrême droite, est non seulement faux, mais dangereux.

Nous devons résister à la logique de guerre.

Riposter à la violence terroriste par la voie mili-taire et sans stratégie politique visant le retour de la paix et du développement de toute cette région serait une erreur grave et permettrait à Daesh d’atteindre ses buts : conquête des territoires et des richesses en maintenant l’état de guerre. Le gouvernement doit prendre d’autres orientations de politique étrangère, notamment celle de vente d’armes à L’Arabie saoudite et au Qatar.

S’il est normal de prendre des dispositions dans d’urgence, il n’est pas nécessaire de modifier la constitution pour donner plus de pouvoir à l’exé-cutif au détriment de la représentation nationale et du peuple.

Une des façons de ne pas donner raison aux terroristes, c’est aussi de poursuivre notre action, d’ouvrir les espaces de rencontre, faire vivre la culture, l’échange, c’est en soi une forme de résistance et de lutte contre cette ignominie.

L’authentique unité nationale ne peut-être que populaire, Elle ne peut se construire que si notre pays affronte toutes les inégalités, discrimina-tions, dominations, racismes et injustices qui le rongent de l’intérieur.

Nous devons reprendre notre débat démocra-tique pour parler des services publics utiles à la population, pour parler désenclavement des territoires, de réduction des inégalités et déve-loppement économique. Parce qu’affronter le terrorisme, c’est aussi endiguer la crise sociale, économique et parfois identitaire qui traverse notre pays.

C’est dans cet esprit que nous reprenons la campagne des régionales en allant à la rencontre des citoyennes et citoyens, de ceux qui portent des solutions.

Choisissons ensemble la société dans laquelle nous voulons vivre.

Josette MugronMembre du Comité exécutif du PCF 33

TV7 organisait vendredi dernier un débat sur les Régionales en présence de 6 têtes de listes de la nouvelle grande Région. Serge Gonzales, sur le blog de campagne d’Olivier Dar-tigolles, revient sur le traitement qu’a fait le journal Sud-Ouest sur ce débat qu’il conseille d’aller revoir sur le site de TV7.

« Je me contenterai simplement de pointer la différence de traitement, non seulement dans la “place” qui est réservées aux propos de notre candi-dat – nous n’en sommes plus depuis longtemps à compter les signes– mais surtout dans la forme qui, comme on le sait, rejoint le fond, dans laquelle sont traités les sujets.Sur les réactions des candidats aux attentats, le journal Sud Ouest évoque les propos d’Alain Rousset et de Virginie Calmels et regroupe les interventions des autres intervenants : “la démocratie doit vivre ont, en subs-tance, estimé les 4 autres candidats”. Or qu’ont dit “en substance” ces autres candidats ? Yvon Setze (Debout la France), sous ses airs “bonhomme, homme du peuple qui s’est fait par lui même”, s’est engouffré dans les thèses les plus réactionnaires (“nous avions alerter”, “il fallait contrôler”, “il faut expulser”, fermer etc.) à l’image de son leader à l’Assemblée nationale, quitte à faire passer son voisin, Jacques Colombier (FN) pour un perdreau de l’année. Mais l’élu frontiste (24 ans de mandat) ne se priva pas, une fois le convenu récité, de le doubler sur sa

droite, dans une volonté évidente de faire monter les peurs. Pour renforcer l’amalgame Islam/Dijadhiste, le candidat a utilisé les propos réaction-naires, sur le rôle des femmes, d’un Imam devant tenir le soir même à Bordeaux une conférence qui a d’ail-leurs été annulée. Quelles raisons ont poussé Sud Ouest à taire ces propos ? Si c’est leur brutalité, car ce sont des paroles choquantes et dangereuses, pourquoi les couvrir alors d’une couche de vernis “démocratique“ ?Et pourquoi taire les propos forts de Françoise Coutant (EELV) sur l’espoir ? Pourquoi passer sous silence ceux d’Olivier Dartigolles remerciant les organisateurs d’avoir tenu ce débat car “les terroristes et les barbares n’ont pas à décider de notre vie démocra-tique !”, se félicitant que les élections continuent à se tenir tout comme la COP 21 ?” “La question qui nous est posée, a poursuivi le candidat du Front de Gauche, c’est comment faire face ? Il faut parler d’avenir, faire reculer la peur, arrêter les amalgames. Bien sûr qu’il faut mettre Daesh hors de nuire, alors arrêtons de faire preuve d’hypo-crisie et parlons fortement aux États du Golfe qui aident les terroristes, qui les financent en achetant le pétrole, etc. Il faut que l’ONU, trop longtemps mise au bord du chemin, soit à la tête d’une grande coalition (…) Il faut, pour la sécurité, des moyens humains pour les services publics de renseignements, pour ceux de la justice en faisant attention à nos libertés (…) Ce que

ces attentats visent c’est notre société, sa nature. Parler de politique régionale, c’est parler de justice, d’égalité, de respect et de service public !”Sur le désenclavement de la Région, le sujet allait essentiellement porter sur les trains. Quelle a été la position du tête de liste Front de gauche ? Cherchez vous ne trouverez rien dans le compte-rendu du journal régional ! Si ce n’est cette phrase qui “résume” : “Consensus dans le studio, les TER sont trop souvent en retard”. Le jour-naliste est bien gentil avec la direction de la SNCF. Les usagers et les che-minots dressent un bilan autrement plus sévère !Mais rien sur tous les autres aspects de la vie quotidienne des usagers des trains. Rien sur la politique tarifaire, sur les trajets… Rien sur le fait qu’on peut faire de la grande vitesse (220 Km) en modernisant les lignes. Rien sur les fermetures de lignes. Rien sur les résultats de l’enquête publique (LGV). Et encore rien sur la proposi-tion de permettre aux populations de se prononcer sur toutes ses questions. Comment faire des économies et comment créer des emplois ? Il y aurait aussi beaucoup de choses à dire sur le traitement de ce thème du débat. Pour ne prendre qu’un exemple, Sud Ouest fait état de la proposition de la liste “l’Humain d’abord !” de solliciter les banques pour financer les mesures économiques. Mais il oublie de préciser qu’il s’agit de “prélever 1 % sur les 75 milliards d’argent déposé”, un détail ! »

Le Front de gauche réaffirme sa condamnation des crimes abjects commis le vendredi13 novembre par de lâches assassins et renouvelle toutes ses condoléances aux familles et aux proches des victimes. En ciblant la jeunesse de Paris et de St Denis, les terrasses, les salles de concert et les stades, les terroristes ont visé la société française tout entière, la République elle-même dans ses principes de Liberté, d’Égalité et de Fraternité. Ils veulent nous diviser, restons un peuple uni et solidaire, et refusons tout amalgame avec une partie de nos concitoyens du fait de leurs croyances réelles ou supposées. Le Front de gauche réaffirme l’enjeu du combat contre toutes les formes de racisme.La menace de nouveaux attentats est réelle et sérieuse. Les moyens néces-saires doivent être mis en œuvre pour arrêter les responsables de ces crimes atroces, protéger les populations et prévenir de nouveaux attentats. Cela peut et doit se faire dans le cadre de l’État de droit et sans remettre en cause les libertés publiques et la démocratie.Pour le Front de Gauche, la lutte

contre le terrorisme est d’abord étroi-tement liée au combat pour la paix. Il est nécessaire aujourd’hui d’ouvrir un large débat sur la politique étran-gère de la France qui concerne tous les citoyens. L’organisation de État Islamique s’enracine dans les guerres qui ravagent le Moyen-Orient depuis plusieurs décennies, en particulier l’intervention américaine en Irak.Nous affirmons, comme préalable, qu’aucune solution ne doit se faire en dehors du droit international et de l’ONU dont l’action doit être refondée. Il est grand temps de mettre en place les moyens pour pour aider les forces qui combattent réellement Daesh sur le terrain à commencer par les forces démocratiques de Syrie et d’Irak dont les Kurdes sont le meilleur exemple. Au niveau économique, il faut assécher les ressources financières et pétrolières qui sont aujourd’hui aux mains de Daesh.L’état d’urgence vient d’être pro-longé. Nous sommes mobilisés pour combattre toute dérive, notamment concernant le champ d’application des perquisitions et assignations à rési-dences ainsi que le droit de manifester qui est une liberté fondamentale.

Nous partageons la nécessité de maintenir la COP 21 et nous nous opposons à l’interdiction de la marche mondiale pour le climat. L’État doit garantir le droit à cette mobilisation citoyenne dans la sécurité car c’est une condition de la réussite de la COP 21.Nous exprimons notre opposition à la proposition du Président de la République et du gouvernement de constitutionnaliser un nouveau régime d’exception. La nécessaire sécurité de toute la population ne doit pas reléguer au second plan les graves problèmes sur lesquels pourrait déboucher la prolongation de l’état d’urgence de trois mois.Ce n’est pas d’une refondation sécu-ritaire et autoritaire de la République en cherchant à s’entendre avec la droite dont nous avons besoin, mais au contraire de la refondation d’une République sociale et démocratique, de la construction d’une démocratie plus forte, qui permette réellement à chacun-e de s’impliquer dans les affaires collectives. Nous avons besoin de plus d’égalité, de justice sociale, de libertés.Pour le Front de gauche, Parti com-muniste français

RÉGIONALES - DÉBAT DE TV7

Un autre regard

FRONT DE GAUCHE

Face au terrorisme, agissons pour la sécurité, les libertés, la démocratie et la paixDéclaration du 20 novembre

Page 4: Nouvelles N° 2126

4 • Les Nouvelles 26 novembre 2015

INTERNATIONALE

Que penser, à ce propos, de l’idée que « la France est en guerre » ? Qu’on nous permette de contester fermement cette posture, à la fois perverse et dangereuse.

Sur le plan intérieur, elle induit subrepticement la possibilité de s’affranchir d’un certain nombre de garanties démocratiques de l’État de droit (« À la guerre comme à la guerre » !). Et concernant l’action extérieure, elle ouvre la voie à une stratégie à la George W. Bush -« la guerre au terrorisme »- dont nous subissons aujourd’hui même les terribles consé-quences.

L’enjeu de cette bataille d’idées est à prendre très au sérieux. En ce moment-même, on discute dans les cercles dirigeants européens du contenu d’une nouvelle « Stratégie européenne de sécurité ». On appelle ainsi un document de référence qui fixe la doctrine des États membres en matière de sécurité. Le premier texte de ce genre avait été adopté il y a 12 ans et avait alors été pompeusement intitulé : « Une Europe sûre dans un monde meilleur »… Elle est toujours en vigueur.

Ce texte avait été rédigé à l’initiative de Javier Solana, alors « Haut-Repré-sentant de l’UE pour la politique exté-rieure et de sécurité » (après avoir été

Secrétaire général de l’OTAN). On était à la veille d’un Sommet Europe-USA particulièrement sensible, à Washington, en juin 2003. L’objectif était de tourner la page de la grave brouille transatlantique consécutive au refus sacrilège de Paris et de Berlin de suivre les États-Unis dans la guerre d’Irak trois mois plus tôt. L’heure était à la grande réconciliation. Il fallait, dans cet esprit, présenter au Président américain un front uni de ses alliés européens. Ce fut fait avec cette « Doctrine stratégique » le 25 juin 2003, autrement dit juste après la « Victoire triomphale » du chef de guerre du monde libre à Bagdad !*

On ne sera donc pas étonné de lire dans ce document que « l’Europe doit être prête à partager la responsabilité de la sécurité internationale et de la construction d’un monde meilleur » ; que face aux « nouvelles menaces », en particulier le terrorisme, « nous devons développer une culture stratégique propre à favoriser des interventions en amont, rapides, et, si nécessaire, ro-bustes » ; qu’un « engagement préventif peut permettre d’éviter des problèmes plus graves dans le futur » ; que « le partenariat stratégique UE-OTAN reflète notre détermination commune à faire face aux défis du nouveau siècle » ; ou encore qu’« en agissant ensemble, l’Union européenne et les États-Unis peuvent constituer une formidable force au service du bien dans le monde » !

Entretemps, tout le monde est, peu ou prou, contraint de reconnaître que les aventures militaires occidentales en Afghanistan, en Irak, en Libye et, dernièrement au Yémen, loin d’avoir rendu l’Europe plus sûre et le monde meilleur, ont grandement contribué au désastre actuel dont l’émergence terrifiante de Daesh est le summum. Il serait désastreux que, sous l’effet d’une relance de l’idée de « guerre au terrorisme », la France et l’Europe s’enfoncent dans l’impasse où la doctrine Bush nous a entrai-nés. Certes, personne ne conteste la nécessité de recourir à la force contre cette mouvance criminelle et ses structures. Mais l’essentiel demeure le projet politique dans lequel ces frappes doivent impérativement s’inscrire. Un projet dans lequel les peuples concernés, du Moyen-Orient et d’Afrique, toutes communautés confondues, puissent se reconnaître. Ce projet ne peut être porté par « l’Occident » mais relève des Nations Unies. Les droits des peuples, la lutte contre les inégalités de développe-ment, la diplomatie pour prévenir ou résoudre les conflits : voilà notre boussole. Pas la guerre.

*Document modifié après ce Sommet et offi-ciellement adopté par tous les Chefs d’État et de gouvernement de l’UE le 12/12/2003. L’adoption de la nouvelle « Stratégie euro-péenne de sécurité » est prévue fin juin 2016.

Même les plus ardents défenseurs des bombardements commencent à admettre que cela est inutile ou du moins insuffisant. Pour lutter efficacement contre cette armée du crime, il est nécessaire de lui couper les vivres.

Pour ce faire, il faudra se tourner vers ceux qui financent directement ou indirectement Daesh, à com-mencer par la Turquie qui lui per-met de vendre son pétrole (25 % de ressources), ainsi que certains pays du Moyen-Orient qui financent et qui arment ces criminels.

Comment Daesh fait-il pour administrer 10 millions de personnes ?

L’Etat Islamique (EI) doit rému-nérer ses mercenaires, un salaire équivalent à 500 euros par mois, versé à des dizaines de milliers de personnes, il attribue également des pensions aux familles des victimes (des soldats morts « pour la cause »). Il faut ajouter à cela les dépenses de matériel militaire : armes, muni-tions, véhicules.

D’autre part, son administration assure l’ensemble des autres fonc-tions régaliennes : police et justice, assumant à minima les actions de l’état providence : écoles, hôpi-taux, et un semblant de protection sociale.

Enfin, il fournit à la population un accès à l’eau, à l’électricité et à la nourriture, dans des quantités contrôlées et rationnées afin de garantir à la population le strict minimum.

Des rentrées d’argent très diversifiées.

Contrairement à d’autres organisa-tions terroristes, L’EI est très auto-nome sur le plan financier, l’aide de donateurs extérieurs ne repré-sente qu’une infime partie de son budget annuel qui est estimé à 2,5 milliards d’euros (son patrimoine s’élève à 2 000 milliards d’euros).

Le territoire contrôlé par Daesh est aussi grand que le Royaume-Uni. Il est particulièrement riche en ressources naturelles : pétrole, gaz, blé, phosphate, coton… L’ensemble de ces ressources représente 60 % de son budget. Une grande partie du pétrole transite par la Turquie pour être ensuite vendue sur les marchés internationaux (rachetée ensuite par des pays de l’UE), les autres denrées sont écoulées sur le marché noir.

Une autre partie de ses recettes provient de taxes diverses : sur les non-musulmans afin d’assurer leur protection, sur les retraits d’argent, sur les salaires des fonctionnaires (pouvant s’élever à 50%), ces der-niers étant toujours rémunérés par l’État syrien ou irakien.

L’argent généré par le trafic de dro-gues, de femmes, d’antiquités ainsi que les rançons des kidnappings représente une part non négligeable de ses recettes, plusieurs centaines de millions d’euros.

Enfin, même si cela ne représente que 5 % de son budget, des dona-teurs des monarchies du Golfe sou-tiennent son engagement.

Anthony Semchaoui

APRÈS LES ATTENTATS

Pour « une europe sûre », quelle stratégie ?Par Francis Wurtz

FINANCEMENT DE DAESH

L’économie de la barbarie

Dans une région en proie au chaos, des idéologies que l’on croyait disparues reviennent sur le devant de la scène : intégrisme religieux, djihadisme et tribalisme exploités par les puissances locales ou occi-dentales.

(…) Parmi les conflits qui ensan-glantent la région, commençons par le plus ancien : celui qui oppose Israéliens et Palestiniens sur la terre de la Palestine historique, que la Société des Nations avait confiée à la Grande-Bretagne pour la conduire à l’indépendance. Aujourd’hui, Londres revient en force à sa vieille pratique coloniale « diviser pour régner » : Tony Blair joue les média-teurs dans les discussions en cours en Turquie entre le Hamas et Israël pour créer dans la bande de Gaza un État à part, dirigé par le Hamas, qui en ferait un État islamique. Ce serait la fin du projet d’État palestinien laïc et démocratique promis par Yasser Ara-fat et pour lequel le peuple palestinien a mené tant de combats.

C’est peut-être l’un des buts des affrontements en cours en Cisjorda-nie que d’arrêter cela. Factuellement, pourtant, ils ont été déclenchés à Jérusalem par le comportement d’extrémistes israéliens sur l’espla-nade des Mosquées (…) qui rêvent de détruire la mosquée Al Aqsa pour la remplacer par une réplique du temple de Salomon.Une escalade politico-religieuse que Netanyahou, le premier ministre is-raélien, encourage en sous-main. (…)L’autre offensive politico-religieuse qui sidère le monde entier, tout près de là, c’est l’offensive de « l’État islamique » («EI») en Syrie et en Irak pour établir un « califat islamique ». (…) L’«EI», né en Irak en 2006 d’une scission d’al-Qaida, est le fils mons-trueux de George Bush et de Ben Laden. (…) L’«EI» ramasse la mise en ravivant les vieux antagonismes qu’on croyait oubliés entre chiites et sunnites, tant en Irak qu’en Syrie, où une mosaïque de minorités sont dressées les unes contre les autres. On pense alors à la Libye où l’inter-vention sarkozienne a livré le pays au

tribalisme généralisé (…).Autre démon inquiétant, celui qui ressurgit dans la Turquie de Tayyip Erdogan et son parti AKP. Il avait, lors de sa prise de pouvoir il y a douze ans, amadoué l’UE. Mais il se montre de plus en plus islamiste et autoritaire, avec une ambition régionale effrénée : on ne peut plus en douter au vu des récents événements, « l’ottomanisme » et le « panturquisme » sont de retour. Erdogan a tenté d’influencer tous les printemps arabes dans le sens de la mise en place de régimes islamiques. (…) Il mène en outre une politique criminelle à l’égard des Kurdes, qu’il réprime et attaque tant en Turquie qu’en Syrie. (…)Ce qui permet le retour de tous ces démons qui menacent la paix, c’est l’injustice f lagrante d’un monde dominé par un nouveau colonialisme appuyé sur les États-Unis, l’UE et l’OTAN, depuis l’effondrement de l’URSS, l’ONU elle, n’a plus grand-chose à dire, sauf à cautionner après coups des opérations militaires aven-tureuses dont on peut craindre les retombées tragiques. Ici et partout.

PROCHE-ORIENT

Le retour des vieux démonsPar Françoise Germain-Robin, L’humanité du 24 novembre (Extraits)

Page 5: Nouvelles N° 2126

Les Nouvelles 26 novembre 2015 • 5

COP 21 : AGIR AVEC LES PEUPLES

«Mettre en place un prix unique mondial du carbone implique que toutes les inégalités de déve-loppement soient éradiquées.» Jean-Christophe Le Duigou, éco-nomiste et syndicaliste. (extraits)

« À la veille de la Conférence de Paris sur le climat (COP21), des économistes cherchent à promouvoir une vision libérale de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (GES). Ils se font le relais du FMI, de la Banque mondiale ainsi que du lobby patronal Business and Climate Summit. (…)Dans une pétition, ces économistes estiment urgent de « faire émerger un prix mondial unique du carbone qui s’ imposerait à tous les pays ». Pour y parvenir, ils estiment nécessaire « que les différents marchés du carbone existant à travers le monde fusionnent en un unique marché mondial ». Essayant de concilier logique éco-nomique et éthique, ils proposent d’intégrer un mécanisme de bonus-malus articulé autour du taux moyen mondial d’émissions de GES par habitant. Cela permettrait, à leurs yeux, de faire de l’égalité des droits d’émission de chaque individu à travers le monde une norme morale. Ces idées contribuent à dissimuler les vrais enjeux de la coopération inter-nationale indispensable pour lutter contre le dérèglement climatique. Tout d’abord, force est de noter que les expériences n’ont pas été

probantes, à commencer par celle de l’Union européenne. Le prix du carbone a été divisé par 6, ce qui a conduit les investisseurs à négliger les conséquences sur le climat de leurs décisions d’investissement. Sans parler de la fraude colossale à laquelle il a donné lieu en 2012. Ensuite, un prix mondial du carbone est loin de répondre aux besoins de justice à l’échelon de la planète. La condition pour mettre en place un prix unique est que toutes les inéga-lités de développement soient éradi-quées. Ou alors il faudrait concevoir un système massif de redistribution bien plus important que le fonds de 100 milliards de dollars que la COP21 peine à mettre en place.En troisième lieu, le projet de marché global du CO2 est politiquement aussi difficile à concevoir qu’un système différencié de taxation. En fait, le prix unique est censé s’imposer face à la relative faiblesse des États confrontés aux lobbies. C’est illusoire car la mise en place de ce marché implique tout autant de régulations qui exigent des engagements de la part de tous les pays.

L’éfficacité des coopérations internationalesLa fixation du prix du carbone par le marché ou par une taxe est loin d’être le principal moyen de jeter les bases d’un nouveau système productif. Quel niveau de prix serait suffisamment incitatif, tout en

étant économiquement viable, pour orienter l’activité de secteurs aussi différents que la chimie, l’agriculture, la construction, le transport routier ou le transport aérien ? Pour l’un, il sera trop bas pour avoir un effet significatif. Pour l’autre, il sera trop élevé et signifiera la faillite économique. Il ne s’agit pas de refuser le principe de taxes, mais elles ne sont pas perti-nentes partout. Elles doivent s’insérer dans un système plus large d’outils de régulation et de réglementation qui doivent faire l’objet de coopérations internationales. Enfin, pour réaménager nos socié-tés, il faudra innover, donc investir dans des techniques nouvelles et donc financer ces projets. Les taxes ne suffiront pas. Il faudra mobiliser le crédit bancaire. Alors arrêtons avec l’illusion du prix unique du carbone ! »

Ce que l’on nomme « catastrophes naturelles » est le résultat de choix politiques et économiques, d’un modèle de développement incom-patible avec les ressources écolo-giques.

« Jusqu’à il y a peu, dans les débats politiques sur les migrations, on envi-sageait uniquement les déterminants économiques ou politiques, alors que les causes environnementales de ces déplacements étaient ignorées. Elles restent encore particulièrement négligées. D’ailleurs, les migrants environnementaux n’existent pas dans le droit international, et aucune agence de l’ONU ou instance inter-nationale n’a reçu de mandat pour les protéger et les assister, bien que le Haut-Commissariat aux réfugiés ou l’Office international des migrations mènent de plus en plus régulièrement des missions pour assister les victimes de catastrophes naturelles ou de dégradations de l’environnement. En ce sens, les réfugiés climatiques n’existent pas.Grâce à des chercheurs de plus en plus nombreux, on sait qu’il y a aujourd’hui au moins autant de personnes déplacées dans le monde à la suite de dégradations de l’envi-ronnement que de personnes fuyant la guerre et les violences.16,9 millions de personnes ont dû quitter leur lieu de vie en 2013 à

cause de violences et de persécutions, et 22 millions, en raison de catas-trophes naturelles (sans compter la déforestation, la désertification et la hausse du niveau des mers).Mais ce que l’on nomme « catas-trophes naturelles » n’est pas uni-quement le fruit du hasard. Mais au contraire le résultat de choix politiques et économiques, la géné-ralisation d’un modèle de dévelop-pement, de vie, incompatible avec les ressources écologiques de la planète. Nos politiques, nos modèles de consommation rendent certaines parties de la Terre invivables, inhabi-tables, certaines sont même en passe de tout simplement disparaître sous les mers.

L’enjeu de la COP21Les populations qui le subissent doivent être protégées quand c’est possible, accueillies si nécessaire. Si c’est bien l’action humaine qui génère ces bouleversements, il s’agit plus précisément de l’action d’une minorité dans les pays les plus riches, alors que la majorité des humains, surtout ceux des pays pauvres, en subissent les conséquences, très sou-vent dramatiques. C’est l’enjeu de la COP21 que de préserver la planète pour qu’elle reste habitable. »

Barbara Romagandans l’Humanité

Ils voulaient faire de la COP21 un temps fort des mobilisations pour la justice climatique. Les attentats de Paris ont changé la donne. Les autorités veulent la limiter à une table ronde institutionnelle, mais le mouvement social et citoyen ne renonce pas.

Regroupés au niveau mondial dans le réseau international Urgence cli-matique-Justice sociale (UCJS) et, en France, dans la « Coalition Climat 21 » (CC21), 130 organisations travaillent ensemble : Éclaireurs de France, la FSU, Caritas, France Libertés, Attac, les Amis de la Terre, le Réseau Action Climat, Sortir du nucléaire, Oxfam ou encore la Marche mondiale des femmes… Les politiques et les entre-prises en sont exclus, un choix fait « pour garantir notre indépendance », explique Fabienne CruMontblanc de la CGT. La différence d’approches entre les membres de la coalition n’est pas un handicap car « on travaille ce qui rassemble, pour démontrer le lien entre défi climatique et justice sociale » poursuit-elle.

Gagner des avancéesDepuis deux ans, le mouvement se

déploie avec une nouvelle génération de militants, car la question du cli-mat dépasse le cercle des spécialistes. « Connecter [cette] question avec les luttes contre les accords de libre-échange comme le TAFTA, contre l’austérité, contre certains projets d’aménagement, avec celle des sans-papiers… c’est notre force », explique Juliette Rousseau, porte-parole de la CC21.L’annonce de l’abandon, aux États-Unis, du projet d’oléoduc Keystone XL, qui devait transporter le sable bitumineux du Canada, les a boos-tés : « C’est la preuve que des batailles peuvent se gagner. C’est à cela que nous travaillons, sans attendre un accord de la COP », confie Txetx Etcheverry, porte-parole d’Alternatiba.À la veille de la COP de Paris, les enga-gements (non contraignants) des États amèneraient la planète dans le mur. Il reste une chance infime de parvenir à éviter le pire, disent les climatologues. C’est pourquoi le mouvement social et citoyen veut peser. « On sait que la résolution de la crise climatique passe aussi par le processus onusien », recon-naît Juliette Rousseau.

Urgence et nécessitéAvant les attentats de Paris, les mobili-

sations s’annonçaient exceptionnelles. Les autorités veulent « réduire au minimum le nombre de personnes qui rejoindront Paris », dit la porte-parole de la CC21. Malgré l’état d’urgence, la société civile reste déterminée à envoyer un signal fort.Maxime Combes, d’ATTAC, estime que l’urgence climatique « porte en elle les prémices de déséquilibres géopoli-tiques, politiques, économiques, sociaux, écologiques, dévastateurs, dont peu de monde mesure l’étendue ». Au lende-main des attentats, ATTAC soulignait l’importance de poursuivre les mobi-lisations pour montrer « qu’un autre monde est possible, urgent et nécessaire ».

Pour l’heure, les temps forts sont maintenus :• dimanche 29 novembre, la Marche mondiale pour le climat, à Paris et dans 5 000 villes de France et du monde, les 28 et 29. • samedi 12 décembre, à la clôture de la COP21, une action de masse. Entre les deux, des dizaines d’ini-tiatives.

CLIMAT

« Le cercle des illusionnistes »Réfugiés climatiques

EN «OFF»

Ceux qui se battent pour le climat

En savoir plus :www.coalitionclimat21.org

HORS SÉRIE L’HUMANITÉ

L’Atlas de la révolution climatiqueComment le réchauffement de la planète menace notre avenir,

En quoi l’écologie et le pro-grès humain sont insépa-rables,

Les analyses des plus grands noms de la cause climatique (Nicolas Hulot, Noami Klein, Vandana Shiva…),

162 pages, 80 cartes et infographies pour com-prendre les grands enjeux climatiques.

11€ + 2€ de frais de portCommander surhumanite.fr

BORDEAUX // UNIVERSITÉ DE BDX MONTAIGNE

Jeudi 3 décembre, 18h30, Amphi B200Rencontre de la Pensée Marxiste sur : « Écologie : quel(s) progrès au service du développement humain ? ». Conférence avec Frédéric Boccara, économiste atterré et Amar Bellal, rédacteur en chef de la revue Progressistes. Co-organisé par l’UEC, les revues Progressistes et Economie & Politique

AGENDA

SI LE CLIMAT ÉTAIT UNE BANQUE, IL SERAIT DÉJÀ SAUVÉ…Il y a urgence climatique. La répétition des canicules, sécheresses, tempêtes, pluies diluviennes etc. n’est ni un phéno-mène passager ni quelque chose de «na-turel». Ce dérèglement climatique est dû avant tout à notre système économique. La course au profit et l’accroissement sans fin de la production en sont res-ponsables. La vitesse et l’ampleur avec lesquelles se produit le changement cli-matique rendent urgente la rupture avec ce système et la bifurcation écologique de notre économie.

Cop 21 : Exigeons un accord contraignant !

Face à cela nos dirigeants ne font rien, ou si peu ! François Hollande a déjà abandonné l'idée d'avoir un accord contraignant de réductions les émissions de gaz à effet de serre. En revanche d'autres mesures sont déjà en cours pour donner satisfaction aux firmes multinationales et aux États les plus pollueurs.

Répondre dès aujourd’hui à l’urgence écologique : c’est possible.

En pleine campagne des élections régionales, les pots de peinture verte sont de sortie : chacun va repeindre un bout de son programme avant de retourner aux pratiques habituelles. L’écologie représente pourtant une formidable occasion de changer de système pour le BienVivre et les emplois de demain !

Limiter le réchauffement climatique à 1,5°

dans les années qui viennent demande la mobilisation de tous mais surtout une poli-tique publique volontariste.

Des engagements régionaux pour la transition énergétique

Produire et consommer dans un cercle vertueux : aider les entreprises qui ont une politique de réduction et de recyclage de leurs déchets et les utilisent comme res-sources, favoriser l'économie circulaire.

Accompagner la rénovation des bâtiments pour réduire la précarité énergétique et ac-compagner la réduction de la consomma-tion énergétique de l'habitat de 35% d'ici 2021.

Démazouter les investissements : aider les entreprises à se désengager des énergies fossiles, ne plus autoriser de nouvelles ex-tractions, défendre le maintien en propriété publique des barragese hydroélectriques, soutenir les innovations en terme d'énergie (stockage, méthanisation, diversification de la production) pour augmenter la part des renovuelables.

Intégrer le coût carbone dans les marchés de la région pour favoriser la production lo-cale, les circuits courts.

Accompagner les agriculteurs vers des pra-tiques moins gourmandes en énergie et en eau, flécher les aides en priorité vers les fermes paysannes et biologiques et ne pas financer les fermes usines.

Réduire la précarité énergétique par un vaste programme social d'isolation des lo-gements.

Développer le transport et le fret ferro-viaire au sein d'un service public, avec le maintien des petites gares et des lignes menacées de disparition. Gratuité des transports pour les jeunes et demandeurs d'emploi ainsi que par l'amplification des tarifs sociaux des TER. Travailler aux alter-natives au tout LGV, pour lequel nous refu-serons le financement par les collectivités.

Réguler la finance : ne plus emprunter au-près de banques qui exercent dans les pa-radis fiscaux et mettre en place une banque régionale d'investissement pour investir dans les entreprises sur la base de critères sociaux et environnementaux.

Mettre l'économie au service des humains : favoriser l'emploi non délocalisable et ins-taurer des conditionnalités sociales et éco-logiques pour tous les aides régionales aux entreprises.

JUSTICE CLIMATIQUECHANGEONS LE SYSTÈME, PAS LE CLIMAT !

ÉLECTIONS RÉGIONALES 6 ET 13 DÉCEMBRE 2015 // AQUITAINE // LIMOUSIN // POITOU-CHARENTES

Liste présentée par le Front de gauche (PCF, Ensemble, PG, République et socialisme), Limousin terre de gauche, l’ADS et le MRC.

DÉMOCRATIE CITOYENNE, POUR LA JUSTICE SOCIALE ET L’ÉCOLOGIE

Liste régionale conduite par

Olivier DARTIGOLLESLaurence PACHE & Stéphane LAJAUMONT

dartigolles2015.fr

alpc2015.fr

Page 6: Nouvelles N° 2126

6 • Les Nouvelles 26 novembre 2015

SOCIAL - ÉCO

La situation, l’actualité et les stra-tégies développées par cette grande entreprise publique qu’est La Poste montrent à quel point conditions de travail des salariés et qualité du service public sont liés. Interview de Loïc Notais, membre du bureau départemental de la CGT.

Où en sommes-nous du bras de fer qui se joue sur le maintien des bureaux de poste, notamment en zone rurale ?

L.N. Le 24 octobre à Castets-en-Dorthe, 130 personnes étaient mobi-lisées contre la fermeture du bureau de poste qui devrait être trans-formé en agence postale. La Poste est toujours dans la même optique de se débarrasser de ses bureaux en milieux ruraux qu’elle considère non rentables, en les transformant en relais postal (chez un commerçant) ou agence postale. Dans ce dernier cas, contre une allocation d’environ 900 euros par mois, la municipalité récupère la charge du personnel, du loyer et des frais divers. On est loin du compte.

Heureusement, depuis la transforma-tion de La Poste en société anonyme en 2010, on ne peut plus fermer un bureau de poste sans accord de la municipalité. Là où les élus et les citoyens sont mobilisés comme à Saint-Pierre d’Aurillac depuis plusieurs années et Caudrot, La Poste recule. Cependant, son obli-gation se limite au maintien de 16h d’ouverture par semaine, cela signifie fermeture le samedi. Pour les usagers, la solution de l’agence postale (quand la mairie est ouverte le samedi) ou du relais postal, peut apparaître plus intéressante. Mais les prestations ne sont pas les mêmes, il n’y a par exemple pas de retrait bancaire. On pourrait se retrouver dans une situa-tion où il n’y aurait plus de guichet de la Banque postale ailleurs qu’à Villandraut, Langon et La Réole sur tout ce secteur… L’idée de « maisons de service au public » a été intégrée à la loi NOTRe. L’État vient de signer un accord avec La Poste pour ouvrir 1 000 maisons d’ici fin 2016, dont 20 en Gironde. D’ici fin 2015, une mai-son devrait être ouverte à Preichac et une à Grignols. Un agent de La Poste

devrait recevoir une demi-journée de formation pour pouvoir accueillir le public et l’orienter pour : la MSA, EDF-GDF, SNCF, CARSAT, CAF, Pôle-emploi… !

À côté de ça, des personnels de la CARSAT sont en grève depuis plus de six mois contre la fermeture de points d’accueil. Même probléma-tique à Pôle emploi.

Un dispositif de facteur-guichetier est proposé aux municipalités comme Saint-Pierre d’Aurillac et Caudrot qui ont refusé l’agence postale. On peut voir l’aspect positif d’un retour aux receveurs ruraux. Le problème c’est que le bureau, à Saint-Pierre par exemple, ne serait plus ouvert qu’1h30 par jour. Si on ajoute le samedi ça ne rentre plus dans les 35h. Mais en zone rurale, un bureau fermé le samedi est un bureau mort.

La Poste semble surtout soucieuse de son activité “colis”, elle a d’ail-leurs fait parler d’elle avec la déci-sion de faire distribuer les colis un dimanche, le 20 décembre…

L.N. Le nouveau Pdg dit que le courrier est une « verrue » à La Poste alors que cela représente les 2/3 de son activité. Cette histoire de distribuer les colis un dimanche sert surtout à répondre aux besoins des prestataires privés, notamment des plateformes de vente par internet.

Ceci dit, nous avions raison d’inter-peller les salariés et de nous mobiliser contre la loi Macron. C’est vrai que cette loi était fourre-tout mais elle contient le travail du dimanche. Jamais les postiers n’auraient imaginé qu’ils seraient, un jour, concernés.

La Poste teste une distribution des colis le 20 décembre pour Noël. Si c’est rentable, on peut s’attendre qu’après ce soit pour les chocolats de Pâques ou autre…

Bordeaux fait partie des 7 villes concernées par cette distribution. La CGT Fapt Gironde/Dordogne/Lot-et-Garonne a lancé une campagne de pétition pour refuser le travail du dimanche et pour exiger les moyens nécessaires pour assurer la mission de service public 6 jours sur 7, avec

le droit au week-end pour les postiers. On peut s’attendre à une action le 20 décembre.

Quel est l’état du « dialogue so-cial » dans le groupe ?

L.N. Comme à Air France, avant la réunion de la CCE, sur les 3 000 licenciements, c’est par la presse que nous avons appris qu’on allait distribuer des colis le dimanche 20 décembre. C’est ça le dialogue social aujourd’hui.

C’est comme pour la fermeture des bureaux, ce sont les élus locaux qui nous en informent. On est là pour valider, ou pas, une opération déjà décidée.

Depuis l’éclatement en 3 pôles de la distribution, plus de 50 filiales ont été mises en place et concurrencent la maison mère. DPP (ex-Exapaq, entreprise allemande aujourd’hui 100 % Poste) avec sa filiale Chro-nopost, concurrence Coliposte qui a été réintégrée à l’activité courrier de La Poste.

Dans les agences Coliposte, 70 % est sous-traité à des privés, le plus souvent des auto-entrepreneurs qui livrent avec leur véhicule personnel, sous contrat pour un certain nombre de colis.

À Exapac, 80 % des agents ne sont pas de l’entreprise mais du privé.

Il y a non seulement des filiales mais elles-mêmes sous-traitent.

Il y a eu 90 000 emplois en moins en 10 ans, soit plus de 25 % de l’effectif, le tout sans un seul plan social, en ne remplaçant pas les départs en retraite et en encourageant les départs volontaires.

La poste a bénéficié de 330 millions d’euros de Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Au premier semestre 2015, elle a supprimé 5 700 emplois, on devrait arriver à 10 000 d’ici la fin de l’année.

Les capitaux de La Poste sont tou-jours publics, l’État en est toujours l’actionnaire majoritaire avec 80 %, il a une part de responsabilité quand un bureau ferme. Ce dont ne semble pas se souvenir le député Savary qui était présent au rassemblement à Castets.

Il y a deux ans, une ex-Drh d’un service financier de La Poste dé-nonçait la dégradation des indi-cateurs sociaux dans le groupe, chiffres édifiants à l’appui (voir en-cadré), où en est-on aujourd’hui ?

L.N. On a beaucoup parlé de France Telecom qui a été, en quelque sorte, le laboratoire du Lean manage-ment, avec les conséquences qu’on connaît par le suicide de plusieurs salariés, puis on a vu les résultats chez Renault. La Poste n’est pas loin derrière. 90 000 emplois supprimés, forcément, ça fait des dégâts.

Les salariés subissent des réorganisa-

tions permanentes. Par exemple, un facteur se voit attribué sur ses 35h de travail un certain nombre de points de distribution. Un mois après, une nouvelle réorganisation lui change à nouveau sa tournée. Il n’y a pas mieux pour déstabiliser.

On pratique l’auto remplacement. Si un salarié est absent, ses collègues récupèrent et se partagent sa tournée. En zone rurale, s’ils ont 650 usagers, ils vont en prendre 80 à 100 de plus. En principe cette surcharge est rémunérée mais c’est sans arrêt remis en cause. Quand on ajoute à cela les nouvelles prestations comme le por-tage de médicaments et le relevage de compteur, on mesure l’impact sur les conditions de travail. Sans compter que ces pratiques divisent les salariés, l’absence d’un salarié se reporte en surcharge de travail pour ses collègues et peuvent provoquer de la culpabilité pour le salarié absent. Cela pèse aussi sur les droits syndicaux, avec des phé-nomènes d’autolimitation des heures de délégation.

Comment expliquer que de telles dégradations des conditions de travail ne débouchent pas sur un fort mouvement de mobilisation ?

L.N. Ce n’est pas facile de mobiliser dans ces conditions car on n’en voit pas le bout. On se bat pour mainte-nir l’emploi mais même lorsqu’on y arrive, trois mois après c’est à nouveau remis en question. Le personnel finit par baisser les bras.

On n’a pas encore les instances repré-sentatives du privé. On est mis devant le fait accompli. Et les lois Macron et Rebsamen ne vont pas nous aider.

À chaque fois qu’il y a un suicide, la direction laisse entendre que les causes sont à chercher du côté de la vie privée. Elle met place une cellule mais l’entreprise ne se remet jamais en cause sur son organisation et ses méthodes managériales. C’est au salarié qu’on demande de se remettre en question lorsqu’il n’arrive plus à distribuer dans les temps, l’entreprise considère qu’il n’est plus assez perfor-mant. Jusqu’au burn out, jusqu’au suicide.

Quand cette situation a été médiati-sée, il y a deux ans, la réorganisation a été bloquée pendant un an et le rapport Gaspard établi. Depuis, il n’y a eu aucun changement de stratégie.

L’externalisation, les filiales, ça arrive dans le secteur de la santé, comme c’est le cas avec les services de net-toyage au CHU. À La Poste, ça fait 20 ans que la sous-traitance est un moyen d’ajustement. L’intérim est aussi utilisé de manière abusive. La Plateforme de Cestas, qui compte 550 agents, emploie une centaine d’intérimaires.

Il faut parfois se battre pour qu’une personne qui a cumulé des CDD pendants 10 ans obtienne un CDI avec la reprise de son ancienneté,

sans parler de l’apprentissage ou des contrats aidés…

Comment, dans ces conditions, créer le rapport de force pour sortir de cette situation ?

L.N. Il est certain qu’il manque d’unité syndicale, celle-ci est souvent plombée par les accords que signe la CFDT.

Mais sur les services publics, nous voulons travailler avec les usagers, au-delà de La Poste, à partir de chaque besoin. Cela s’est déjà fait en Haute-Gironde, à l’initiative de l’Union départementale, nous allons recon-duire sur le Médoc, le Sud-Gironde, le Libournais… Pour le bureau de poste, l’Ehpad, la trésorerie, les ser-vices de santé… à partir de chaque besoin local, nous voulons travailler à la convergence des mobilisations pour reconquérir les services publics car c’est l’enjeu, aujourd’hui.

Propos recueillis par Christelle Danglot

POUR LA POSTE AUSSI

Salariés, usagers : même combatInterview réalisé le 4 novembre 2015

La Poste : « Une situation de risque sanitaire majeur »

Dans une interview accordée à Politis, Astrid Herbert-Ravel, ex-di-rectrice des ressources humaines des services financiers et du réseau grand public de La Poste en Île de France, disait s’être appuyée sur des rapports produits par l’entreprise elle-même pour démontrer une dégradation des indicateurs sociaux depuis 2006, avec une intensification en 2008-2009, conséquence de « dérives managériales mises en place à partir de 2004 ».

Les chiffres qu’elle donne sont ef-froyables. Après comparaison avec un panel de grandes entreprises (publiques et privées), elle affirmait que l’absentéisme à La Poste est supérieur à la norme de 65 %, il était équivalent à 20 000 emplois. Le taux de décès y était supérieur de 40 %, les salariés y avaient deux fois plus de risque d’y contracter une maladie professionnelle, les accidents de travail y étaient deux fois et demi plus nombreux et trois fois et demi plus graves.

Une cellule interne, officieuse, aurait comptabilisé 40 suicides par an entre 2005 et 2013.

Rien ne semble s’être arrangé depuis.

Page 7: Nouvelles N° 2126

Les Nouvelles 26 novembre 2015 • 7

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

Nom-Prénom ………………………………………………

Adresse ……………………………………………………

………………………………………………………………

Chèque à l’ordre de ADF PCF 33

Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

SOUSCRIPTION ELECTIONS RÉGIONALES 2015

Mme LAGARDERE Nathalie, BèglesM. VIGNAU Pierre, FloiracM. BIZE Christian, BrugesM. GARCIA Henri, BassensSection Porte du MedocSection les GravesM. BERDOY Dominique, CanejanM. MARRET Jean, Gradignan

M. SIMONETTI Angel, MérignacM. LAMAISON Alain, MérignacM. PEDEBOSCQ Henri, CenonM. VARONA Daniel, BèglesMme GESTAS Renée-Jeanne, BèglesM. LAFON André, BèglesM. MARTY Guy, SaucatsM. GOUEYTES Michel, Bassens

Ils ont donné : 2 317€

RÉGIONALES

Le 9 novembre dernier, Olivier Dartigolles, tête de liste du Front de gauche, y a rencontré des syndi-calistes du secteur portuaire, viti-cole et automobile, accompagné de deux conseillers municipaux PCF, Stéphane Le Bot, à Cussac-Fort-Médoc et Nicolas Ong à Eysines.

Port du Verdon. Jérémy Barbedette, secrétaire CGT des dockers, explique que faute d’investissements le port est à l’arrêt total depuis 2013. Des portiques* sont arrivés d’Italie au début novembre, et « même s’ ils ont plus de 30 ans, ils vont nous permettent de retravailler, mais ils ne pérennisent en rien l’avenir du site » s’inquiète un syndicaliste.

Sur les futures activités portuaires, Olivier Dartigolles estime qu’elles doivent avoir « une vision à long terme » et « la solution passe par de l’ investissement public, pas par un transfert d’activité ».

« Si on y met les moyens, l’activité du port peut passer de 45 000 conteneurs à 150 000 conteneurs par an » affirme le syndicaliste.

Les futurs élus du FdeG ont la volonté de « développer le fret fluvial, mais aussi ferroviaire » précise Stéphane Le Bot, candidat du Front de Gauche. Il est un usager quotidien du TER sur la ligne Bordeaux-Le Verdon. « Aujourd’hui cette voie unique aux infrastructures très vieillissante n’est pas en capacité de faire cohabiter trafic voyageur et trafic marchandise, elle doit pouvoir accueillir ce fret » avance-t-il.

Cussac-Fort-Médoc. C’est sur la pro-priété viticole 100 % Bio de Damien et Dominique Fédieu qu’ils sont reçus. Un bel exemple d’agriculture familiale, respectueuse de l’environ-nement et de la santé des riverains de ces prestigieuses appellations. Olivier soutient la proposition que « pour un euro d’aide à l’agriculture conventionnelle, il faut aussi un euro d’aide à l’agriculture bio ».

Avec Dominique Fédieu, maire de la commune et conseiller départe-mental, les élus abordent la réforme territoriale : « La fusion des CDC et la baisse des dotations handicapent fortement les petites communes. »

Usine Ford à Blanquefort. Ils sont reçus par le Comité de sauvegarde et des responsables syndicaux de Ford qui d’emblée pointent le grand groupe « gavé d’aides publiques » (46 millions depuis 2011), et « rien de réellement engagé pour assurer le maintien et le développement de l’activité, des emplois ». Pour eux, c’est du « sabotage industriel » avec la volonté de la direction « de rendre le site girondin incapable de répondre aux critères de compétitivité et de rentabilité du groupe ».

« L’utilisation des aides publiques exige la mise en place de la transparence des grands groupes financiers » martèle Olivier. Pour cela, « le futur Conseil régional devra constituer des comités de suivi pour une évaluation contrai-gnante de ces aides à l’échelle des bassins d’emplois ». Il ajoute que « les avis du CESER ne doivent pas être consulta-tifs mais pris en compte » ainsi que « l’expertise des délégués syndicaux ».

Les candidats du FdeG proposent qu’une conférence régionale soit convoquée autour de l’avenir de l’usine Ford : « Les élus locaux et le Conseil régional doivent durcir le ton pour faire éclater la vérité, quitte à s’engager dans un bras de fer avec les entreprises qui ne respectent pas leurs engagements.»

UL CGT à Pauillac. 11 000 sai-sonniers par an travaillent dans ce vignoble prestigieux. Les grands châteaux se fournissent en main d’oeuvre auprès de prestataires de services, à la journée, pour quelques semaines ou au mois… Certaines propriétés viennent avec leur fourgon sur la place de la Poste : « Nous sommes les derniers et les seuls à faire respecter les lois de la République » lance un militant à Olivier, « ici, le Code du travail est quotidiennement bafoué ».

Rencontre publique à Eysines. Salle bien remplie au château Lescombes. Vincent Maurin, tête de liste en Gironde, a rejoint les candidats pour débattre d’une autre politique possible dans cette nouvelle région, ce « monstre administratif » dit Olivier.

Nicolas Ong, conseiller municipal PCF, décrit les nombreux atouts du territoire médocain en ouverture de débat, puis Stéphane Le Bot sou-ligne une aberration économique et environnementale : « On ne peut pas parler d’engagement écologique avec la COP21 et laisser un port à l’abandon ». Vincent Maurin poursuit sur « le développement du transit marchandise via ce port, les voies ferrée et fluviale » pour « une économie de la mer ».

Olivier insiste : « Il faut écouter les salariés, les syndicalistes, sources de propositions » et appelle à la « vigilance dans la région qui sera demain le gui-chet unique d’aides aux entreprises », invitant à la fermeté sur « les condi-tions d’emploi et d’environnement ». Ce qui nécessite de « rassembler la gauche, au-delà de l’ élection, sur des alternatives politiques et la mobili-sation de l’argent pour répondre aux besoins. »* Déchargement de conteneurs

MÉDOC

Tous en campagne

VOTER PAR PROCURATION

Comment ça marche ?Si vous ne connaissez personne pour porter votre procuration, les mili-tants du PCF peuvent vous mettre en relation avec un électeur Front de Gauche près de chez [email protected]

Plus de renseignements sur :

www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/elections/comment_voter/vote-par-procuration

CENON // RENCONTRE PUBLIQUE

Vendredi 27 novembre à 18h30, maison des Associations (rue du 8 mai 1945)avec Vincent MAURIN, tête de liste en Gironde et vos candidat(e)s Rive Droite : Berivan BAL, Miguel MÉNENDEZ, Christophe BAGILET, Gilbert CADOZ, Patrice BUQUET et Marithou FLIPO

LE PORGE // RENCONTRE PUBLIQUE

Samedi 28 novembre à 17h, salle de la Garenne (stade)en présence de Vincent MAURIN, tête de liste départementale et Stéphane LE BOT, candidat sur la liste « L’humain d’abord ! » (FdG) conduite par Olivier DARTIGOLLES

ST CAPRAIS DE BORDEAUX // RÉUNION CITOYENNE

Mercredi 2 décembre, 19h, salle des banquetsen présence de Vincent MAURIN, Christine BORONAT et Josette MUGRON

AGENDA DE CAMPAGNE

BÈGLES // CONVERGENCE CITOYENNE

Samedi 28 novembre, 14h, salle Jean Lurçat, 20 rue Pierre et Marie Curie, Bègles

en présence de candidats de la liste de « L’humain d’abord ! »

Page 8: Nouvelles N° 2126

8 • Les Nouvelles 26 novembre 2015

CULTURE & SOLIDARITÉ

LES CHARLOT-PINÇON

Changer la classe politique pour rendre l’espoir au peuple

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

La vie continue… Les mauvais coups contre les droits des travailleurs aussi. Le capital ne perd pas le nord et le MEDEF avance obstinément ses pions au-delà de toute décence. Depuis le temps qu’on nous fait le coup de la « peur de l’embauche », il fallait aller plus loin. Gattaz l’a fait, voilà maintenant que c’est le CDI qui est « anxiogène » ! Il s’est déjà trouvé une économiste officielle pour répéter la leçon : il faudrait « réduire, nous dit-elle, le caractère anxiogène pour l’entreprise de l’embauche en CDI » (Agnès Bénassy-Quéré, les Echos, 24.09.2014). Cette dame s’est-elle posé la question du caractère anxiogène pour un salarié de l’embauche en CDD et de la précarité de cet emploi ? Gattaz n’en parlons pas, tout à son idéal d’une société de droits minima, de surexploitation, de précarisation, de chacun pour soi, de management par la peur… Tout doit céder, statuts, dignité…

C’est un travail idéologique intense que mènent de concert notabilités social-démocrates et patronales. Devant le cercle patronal Ethic, en août 2014, Macron déplorait que « l’entreprenariat (soit) insuffisamment considéré » dans une société « où règne l’anarcho-syn-dicalisme (sic) ». On appréciera la finesse de l’analyse. Macron a une obsession : la lutte des classes, il faut donc, selon lui, dans un entretien sur Médiapart en 2013 déjà, « revisiter un des réflexes de la gauche selon lequel l’entreprise est le lieu de la lutte des classes et d’un désalignement profond d’intérêts ». Quelle expres-sion bizarre, « désalignement » ! Mais c’est pour nous ressortir, sans oser reprendre la formule tellement c’est ringard, les joies de l’association du capital et du travail : « la bataille n’est pas à mener au sein de l’entreprise mais pour la conquête de nouveaux marchés et de nouveaux clients (…). Si on reste dans un critère classique de lutte de classes et donc de division de la collectivité humaine dans l’entreprise, alors on continuera à creuser l’impasse dans laquelle on se trouve ».

Et il paraît que la reprise d’un mythe aussi suranné, puant le pire paternalisme du XIXe siècle, c’est drôle-ment moderne… On sait que De Gaulle lui-même a vainement tenté de ranimer cette vieillerie sous le nom de « participation ». C’est maintenant la grande ambition sociétale de M. Macron : supprimer la lutte des classes ! Comme si celle-ci se décrétait comme ça, par le simple caprice d’un « chef » syndical irresponsable et malveil-lant et pouvait se désamorcer de même… Comme si le conflit entre le capitaliste qui achète cette marchandise prinordiale, la force de travail, et le salarié qui la vend n’était pas inévitable et définitivement implacable tant qu’il y aura des exploiteurs et des exploités… Tout le reste n’est que bobard et attrape-nigaud. Ou bien M. Macron, contrairement à ce qu’il répète partout, ignore totalement la réalité de l’entreprise, ou bien il ment déli-bérément en feignant de ne pas savoir que le seul objectif du patron capitaliste est de pressurer le salarié pour en tirer un profit maximum… C’est à peu prés aussi crédible que « l’association » du garde-chiourme et du galérien !

Côté patronal, M. Kessler, ex-éminence grise au MEDEF sous Seillière, se garde bien, lui, de jouer les naïfs. PDG du réassureur SCOR, plus gros salaire de tout le secteur en France, il sait de quoi il parle. Sans détour. Réapparu en août dernier, il accablait Valls de sa reconnaissance pour avoir dit « aimer les entreprises »… Il le voyait mar-cher glorieusement sur les traces de Blair et Schröder : « chez nous l’entreprise restait suspecte, elle devait demeurer sous tutelle, encadrée voire (horreur!) natio-nalisée ». À Valls, Kessler désigne l’ennemi, « tous ceux qui sont anti-entreprises, anti-marché, anti-business (…), tous ceux qui veulent poursuivre dans les ornières de la gauche traditionnelle » (cité dans l’Humanité, 31.08.2014). On sait que Valls et ses comparses, élus sur un tout autre programme, se sont empressés d’obtempérer avec une obséquiosité qui a été jusqu’à choquer M. Jean-Claude Guillebaud écrivant dans Sud-Ouest-Dimanche (31.08.2014) : « était-il nécessaire que Manuel Valls en fasse des tonnes devant les patrons du MEDEF ? La déclaration d’amour faite à l’université d’été de l’organi-sation patronale était si appuyée, si lyrique, si enflée par je ne sais quelle « vanité des vanités » qu’elle en devenait extravagante voire comique ». On comprend pourquoi la chemise déchirée d’un patron importe davantage à M. Valls que la vie déchirée d’un ouvrier !

Quand une vie déchirée compte moins qu’une chemise déchirée

À l’occasion de leur venue à Bor-deaux, au siège du PCF et à la librai-rie Mollat le 13 novembre, nous avons rencontré ceux qu’on appelle familièrement, chez les militants de gauche, les « Pinçon-Charlot ». Les sociologues présentaient leur der-nier ouvrage «Tentative d’évasion (fiscale)». Nous les avons interrogés plus largement sur leur travail de recherche.Qu’est ce qui vous a poussé, depuis près de 30 ans, à axer vos recherches sur l’étude des inégalités ?Monique. En 1986, nous avons décidé de travailler sur les familles les plus riches de France parce que ce sont elles qui détiennent les rênes du pays, au plan éco-nomique, financier, politique, culturel, artistique, sportif. Nous trouvions tout à fait anormal que sur 1 000 sociologues à l’époque (CNRS et Université) tous travaillent sur les catégories les plus popu-laires et les cités défavorisées. Nous nous sommes dit qu’il était de notre devoir de chercheurs du CNRS, payés par le contribuable pour faire de la recherche fondamentale, de trouver la raison à tous ces problèmes sociaux. Michel est de culture ouvrière et moi petite bourgeoise, donc très loin de la grande bourgeoisie parisienne. On s’entend bien et à deux on est toujours plus fort, nous sommes donc allés travailler ensemble dans les beaux quartiers.La notion de classe dominante revient souvent dans vos ouvrages. À quel moment tombe-t-on du côté des dominants ? C’est quoi un riche ?Michel. Il n’y a pas de statistiques offi-cielles qui établissent le seuil de richesse alors que l’INSEE, par exemple, définit un seuil de pauvreté correspondant à un minimum vital. En France, il est évalué à 962 €, 10 millions de personnes vivent en dessous. Pourquoi n’y a-t-il pas de seuil de richesse ? Parce qu’il y a des différences importantes à l’ intérieur des catégories considérées comme riches. Le mensuel Challenge classe 500 familles françaises selon leur niveau de richesse. À lui seul Bernard Arnault, 1ère fortune professionnelle de France, représente 420 fois plus de richesses qu’ Alain Ducasse, à la 500e place. On a un éventail extraor-dinaire de dispersion, ce qui n’est pas le cas dans la pauvreté où les différences sont extrêmement limitées.Comment expliquer qu’une partie de la classe moyenne se reconnaît davantage dans un discours politico-économique qui prône la réussite personnelle au détriment de l’autre, plutôt que dans un discours qui pointe du doigt une répartition inégalitaire des richesses et milite pour un regain de solidarité ?

Monique. La classe dominante fonc-tionne dans un communisme de rêve, un collectivisme pratique, quotidien. Elle est massivement dans le partage et la solidarité, c’est ça sa force. Autour d’une table pour le dîner, vous avez un financier, un industriel, un journaliste, un homme de religion, un peintre de renom, un ministre… Tous occupent les positions les plus dominantes dans tel et tel secteur de l’activité économique et sociale avec des pouvoirs partiels très importants. Ils vivent dans l’entre-soi des beaux quartiers, des conseils d’adminis-tration, des mariages, des cercles, de la sociabilité mondaine, de toutes les fêtes de famille. Chacun met son pouvoir au service de tous les autres, de telle sorte que cette classe fonctionne dans le conflit d’ intérêt permanent. Il n’y a pas de séparation des pouvoirs. Cette nouvelle noblesse ne connaît pas les frontières entre le privé et le public. Son école préférée est évidemment l’ENA. Ce fonctionnement solidaire ne doit sur-tout pas s’appliquer aux classes moyennes et populaires que la classe dominante va s’employer à diviser pour mieux régner, avec des armes idéologiques comme l’individualisme et la méritocratie. Les classes populaires fonctionnaient, elles, grâce à un parti communiste fort, notamment au début des trente glorieuses. Elles étaient profondément solidaires et s’en donnaient les moyens. La classe dominante a décidé, en toute conscience, que les contre-pouvoirs, un parti communiste à 25 %, ce n’était plus possible. Évidemment cette affirmation de « no alternative », chère à Margaret Thatcher, a pris toute sa dynamique et sa brutalité avec la chute de l’URSS et la décision prise, au niveau du FMI, de Bilderberg ou de la Trilatérale, qu’il n’y aurait jamais plus de contestation du système capitaliste. Nous avons alors vécu, tous ensemble, depuis le milieu des années 80, la phase libérale du système capitaliste mondialisé, d’une manière extrêmement rapide et brutale. Malgré une hausse constante des iné-galités, et des faits consternants relayés par de plus en plus de lanceurs d’alerte, rien ne se passe. Pourquoi la majorité des gens reste atone ?Michel. Actuellement, il y a une perte de l’espoir lié à ce que nous a montré un pouvoir socialiste qui n’a pas tenu ses promesses. On sait ce qu’est devenu le discours de Hollande pour les Prési-dentielles, son ennemi était la Finance. Aujourd’hui aucune mesure n’arrête l’énorme évasion fiscale. La Finance est entièrement libérée. Monique. Et même, au contraire, il a fait des cadeaux aux plus riches tout à

fait conséquents, peut-être davantage encore que Sarkozy.Michel. François Hollande a publié, en 1983, « La gauche bouge », sous un pseudonyme, Jean-François Trans, qui recouvre son nom, celui de Jean-Michel Gaillard, Jean-Yves Le Drian, Jean-Pierre Jouyet et Jean-Pierre Mignard. Ces militants socialistes de premier plan y écrivent que les utopies sont finies, qu’il faut du pragmatisme et qu’il est hors de question de faire des avancées sans prendre garde aux intérêts écono-miques, fiscaux, etc. C’est un livre de démobilisation sociale et politique. C’est toute l’ ignominie du pouvoir actuel. Ces faux-jetons disent, en 1983, que l’espoir socialiste est foutu, ils affirment au meeting du Bourget, en 2012, qu’il faut maîtriser la Finance pour qu’on se retrouve, aujourd’hui, avec une finance plus débridée que jamais et des aides publiques (CICE, CIR…) qui servent à financer les dividendes des actionnaires.Cela entraîne un désarroi chez nos concitoyens, une perte de confiance totale vis-à-vis du personnel politique, de la gauche socialiste et, donc, l’ idée qu’il n’y a pas de sortie possible de cette situation.L’ensemble de votre travail montre clairement que nous vivons dans une oligarchie, voir dans une ploutocratie. Qu’est-ce qui pourrait permettre au peuple de prendre réellement le pouvoir ?Monique. Notre proposition, c’est d’abord de changer la classe politique. Nous n’incluons pas dans ce que je vais dire les membres du Front de gauche mais, malheureusement, ils sont une minorité qui ne fait pas la loi. Nous proposons cinq mesures qui doivent aller ensemble. Nous pensons qu’il faut vraiment abolir le cumul des mandats, qu’ il faut interdire les carrières en politique, qu’il faut pour cela créer un statut de l’élu afin que l’on puisse aller et venir d’une entreprise, du bureau, de la banque, etc, à l’Assemblée natio-nale. Il faut rendre le vote obligatoire et reconnaître le vote blanc dans les suffrages exprimés. Ce sont des mesures que l’on peut prendre demain. À partir du moment où l’on a une classe politique qui reflète la société dans ses différentes composantes, des élus qui représentent l’ensemble de la société française, on peut nationaliser les banques, nationaliser un certain nombre d’entreprises. Ça ne retombera pas dans l’escarcelle de l’oligarchie, ça tombera sous le pouvoir de politiques qui seront engagés dans leurs promesses, dans leur mandat. Ce n’est pas difficile à faire, c’est ce que j’appelle une réformette à potentialité révolutionnaire.Il y a bien sûr beaucoup d’autres choses à faire mais la première est de casser les arrangements entre amis car, comme nous le montrons dans notre dernier livre, toute la classe politique est beau-coup trop corrompue, hormis le Front de Gauche, nous n’avons jamais eu affaire à un de ses députés ou sénateurs.

Anthony Semchaoui et Christelle Danglot

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] nbso.frCommission paritaire de presse : 0113 C 85932

@nvlbxLes nouvelles de bordeaux