Nouvelles N° 2119

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COP 21 Paris Conférence Climat 2015 Jeudi 8 octobre 2015 - N° 2119 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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Nouvelles N° 2119 du 8 oct

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COP 21ParisConférenceClimat 2015

Jeudi 8 octobre 2015 - N° 2119 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 8 octobre 2015

ACTUALITÉEN LUTTE

CGT TBM KÉOLIS BORDEAUX MÉTROPOLE

En grève pour les conditions de travail

BUDGET

Bercy veut économiser 225 millions d’euros sur les APLLe gouvernement annonce des baisses ciblées sur les allocations pour le logement, versées à 6,5 millions de personnes. Ce sont encore les revenus les plus modestes qui sont mis à contribution, au nom de l’aide aux réfugiés.

Pour augmenter les aides à la pierre destinées à la construction de HLM (à la marge, à hauteur de 250 millions d’euros) et accroître le budget d’hébergement sans trop faire grimper le budget du ministère du Logement, Bercy n’a rien trouvé de mieux que de raboter de 225 millions d’euros le montant des aides personnalisées au logement en 2016. Une baisse qui atteindrait 314 millions d’euros en 2017.

Le patrimoine entrera dorénavant dans le calcul du revenu fiscal de référence, servant à déterminer le montant de l’APL. Un niveau de loyer maximum va être également imposé, correspondant au double du loyer plafond actuel, afin de mettre de côté les bénéficiaires qui posséderaient des «  ressources cachées  », explique-t-on au ministère. Le troisième coup de rasoir proviendra d’un changement de calcul pour les jeunes de moins de 25 ans. Ces derniers devront déclarer, à l’avenir, des revenus réels et non plus ceux des années précédentes. Toutes ces limitations concerneraient 500 000 personnes.

Il faut savoir que 49% de ces allocations sont attribuées aux 10% des ménages les plus pauvres. Quant au niveau de ressources à partir duquel on ne bénéficie plus des aides, il se situe autour du Smic pour une personne seule.

Les associations déplorent une logique à courte vue du gouvernement, qui cherche à gratter des millions sur les APL sans véritablement changer les politiques structurelles du logement. D’un côté, il baisse les allocations mais, d’un autre, refuse de doubler les aides à la pierre pour financer du logement peu cher. Un encadrement des loyers, étendu et renforcé, aurait été aussi une autre manière de soulager des millions de familles pour faire face à l’augmentation continuelle du coût du logement ces dernières années.

On ne peut aussi que trouver déplorable cette manière de justifier, dans « l’entourage de la ministre du Logement Sylvia Pinel » comme l’a fortement relayé la presse, la baisse des APL par l’attribution de 120 millions pour renforcer les capacités d’accueil des réfugiés, de quoi apporter, une fois encore, de l’eau au moulin du Front national.

C.D. (avec l’Humanité)

Lundi 5 octobre, des conducteurs de tram et bus de TBM Kéolis étaient en grève pour défendre leurs conditions de travail, notamment le manque de personnel qui les oblige à faire plus d’heures, en particulier les week-ends et jours fériés. Ils ont aussi alerté, à travers un tract, les usagers de l’augmentation de 3% par an des titres de transport. « Pour en faire quoi ? Améliorer le réseau ou gonfler les dividendes ? » Interrogent-ils. Pour la CGT, «  le nombre de personnels roulants n’est plus approprié aux besoins de Keolis » et explique les bus qui ne passent aux horaires prévus ou qu’on ne peut prendre, comme pour les trams, car ils sont bondés. Le syndicat demande le recrutement immédiat de 50 conducteurs tram et bus.

GRAND PARC

Les locataires veulent être indemnisés

INDIGNATION

Les violences visibles, et les autres

Comme nous en rendions compte début juillet, derrière les ambi-tions louables de réhabilitation des logements sociaux du Grand Parc, la pénibilité d’un chantier peu ordinaire a mis les locataires sur les nerfs. Entreprise chargée des travaux, bailleur, métropole et municipalité, la CNL tenait une conférence de presse mercredi 30 septembre, pour renvoyer chacun à ses responsabilités et demander une réduction de loyer pour dédomma-ger les locataires.

Non, ce chantier n’est pas ordinaire, affirme Denise Saint-Jean, présidente de l’Amicale des locataires de la Cité Grand-parc, adhérente à la CNL. 530 logements occupés, des barres G,H et I de la cité, sont en réhabilitation (ajout d’un jardin d’hiver, de baies vitrées, électricités, sanitaires, ajout arrivées d’eau, douche… selon les logements). « Il y a un préalable important à respec-ter par le bailleur et les entreprises char-gées des travaux : le respect de conditions décentes d’occupation ». Seulement voilà, les locataires vivent dans le bruit continu depuis 7 mois et ça devrait continuer jusqu’à la fin de l’été 2016. Manque de coor-

dination des travaux, d’écoute, de respect des calendriers, malfaçons… Les locataires présents à la conférence de presse sont à cran. « Je suis rentrée du travail, mon appartement était dans le noir, il n’y avait plus aucune ampoule.» « L’ascenseur est constamment en panne, des locataires ont dû porter une personne âgée jusqu’à son appartement du 7e étage ». « Des assistantes maternelles ont perdu leur travail pendant 2 mois, leur logement n’étant plus en état d’accueillir des enfants. Aquitanis leur a conseillé de s’ inscrire à Pôle emploi ! » « Il y a un seul appartement relai par bâtiment qu’il faut réserver pour une utilisation en journée ». « On m’a demandé d’éloi-gner les meubles des murs pour refaire l’électricité, ils ne sont passé qu’un mois et demi après ». « Pendant les deux mois d’été, on a pas eu d’eau de 8h à 16h »…Et puis il y a cette poussière blanche qui se dépose partout et inquiète forte-ment les locataires. Aquitanis affirme qu’elle ne contient pas d’amiante mais les résultats des tests ne sont pas publiés… Depuis les premières mobilisations et les 240 signatures recueillies pour déduire du montant des charges les services disparus (interphones, ascen-seurs, éclairage des parties communes,

espaces verts, etc.), pas grand chose n’a bougé. « On ne devrait même pas avoir à se mobiliser, s’exclame Yannick Pou-lain, responsable de la CNL, ces charges sont indues. Lorsque j’avais demandé à la présidente du conseil d’administration d’Aquitanis, Béatrice de François, à être reçu avec une délégation de loca-taires, elle m’avait répondu qu’en tant qu’administrateur je devais faire corps avec le bailleur. J’ai dû lui rappeler que j’étais là pour représenter les locataires ! Aquitanis étant l’office public de Bor-deaux métropole, j’ai adressé une lettre à Alain Juppé et aux présidents des quatre groupes politiques, seul le groupe communiste nous a reçus. »Le représentant de la CNL préfèrerait discuter que d’engager une procédure juridique mais il rappelle qu’un article du code de l’urbanisme, revu par la loi Alur, précise que « si les réparations durent plus de 21 jours, le prix du bail sera diminué à proportion du temps et de la partie de la chose louée ». Ce n’est pas moins que ce que réclament l’amicale de locataires et la CNL : la réduction temporaire des loyers à la mesure des nuisances subies et des services non fournis aux locataires dans le cadre de la réhabilitation en cours, soit une réduction estimée de 30 %.

Daniel Schneidermann, dans un article publié sur arrêtsurimage.net le 6 octobre, interroge l’opposition, « irréductible », de la violence phy-sique, « visible, télégénique, média-tisée, exercée sur deux dirigeants d’Air France », contre la violence sociale, « invisible », de 2 900 sup-pressions de postes envisagées dans la compagnie. « Par laquelle suis-je, devrais-je être le plus indigné ? Pourquoi celle-ci me laisse-t-elle plus indifférent que celle-là ? Puis-je m’indigner des deux à la fois ? »

« S’indigner sur le visible, oui. (…) Mais sans perdre de vue l’invi-sible. »

Le journaliste rappelle que le jour où les deux cadres d’Air France devaient sauter un grillage, chemise déchirée

ou arrachée, pour fuir la colère des syndicalistes, le Conseil d’État jugeait illégales les modalités de calcul du différé d’indemnisation définies dans la convention chômage de 2014 et que seul le journal l’Humanité a choisi de faire sa une sur l’arrêt du Conseil d’État.Un autre point de cette même décision du Conseil a interpellé Mediapart. Pôle Emploi ne pourra plus retenir leurs indemnités aux chômeurs, en cas de « trop perçu ». C’est ce qui était arrivé à Djamel Chaar. « Chaar enchaînait les petits boulots, comme on dit, rappelle le journa-liste. Ne sachant pas que ses heures de trop perçu, qu’il avait remboursées, n’ouvraient pas de nouveaux droits, et à la suite de longs échanges infruc-tueux avec son agence Pôle Emploi, il avait fini par s’immoler en 2013 de-

vant l’agence Pôle Emploi de Nantes. Si Manuel Valls s’est déclaré «scanda-lisé» par les chemises déchirées d’Air France, les gouvernants s’étaient alors montrés nettement plus mesurés dans leurs déclarations sur le cas de Djamel Chaar. Après avoir exprimé «une émo-tion toute particulière», François Hol-lande avait déclaré exactement : «Le service public de l’emploi a été, je crois, exemplaire, il n’est nul besoin d’aller chercher une responsabilité. Quand se produit un drame, qui est un drame personnel, c’est aussi un questionne-ment à l’égard de toute la société». »« Avec retard, le Conseil d’État donne raison à Djamel Chaar, dont Pôle Emploi avait reconnu après sa mort «qu’il n’avait jamais voulu frauder». Djamel Chaar n’a jamais fait la Une du Wall Street Journal ou du Financial Times », conclu Daniel Scheindermann.

MOBILISATION

Tous ensemble pour le progrès social !

Ce jeudi 8 octobre, l’intersyndicale, CGT, FSU, Solidaires, UNEF et UNL appelait à une grande mobilisation des salariés, des retraités, des privés d’emplois et des jeunes lycéens et étudiants (« salariés de demains ») pour le progrès social. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.

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EditorialACTUALITÉ

Nous sommesune force

Le gouvernement Valls-Macron maintient le cap et son orientation néolibérale. Voilà une phrase et un constat que nous répétons beaucoup trop depuis plus de trois ans.

Mais il ne s’agit plus seulement de cela  : la politique menée par le gouvernement participe à la crise globale et aux contradictions qui minent notre société. Au-delà de ses consé-quences économiques et sociales, la politique d’Hollande impacte en France toute la gauche, et contribue au sentiment d’abandon de nos concitoyens, allant jusqu’à diviser ceux qui recherchent une issue. Cette situation déplo-rable ouvre des boulevards à la droite et à l’extrême droite, à toutes les forces qui veulent donner à notre pays et à l’Europe une orientation populiste, xénophobe, autoritaire et sécuritaire.

Contrairement à ce que nous répètent à lon-gueur de journée et d’antennes ceux qui mono-polisent la parole et les pouvoirs, nous sommes une force qui peut ouvrir une autre voie que celle de l’enfoncement de la France, de l’Europe et du monde dans la crise sans fin où nous conduit le capitalisme. Il est grand temps de changer les choses dans cette société où le peuple a perdu tout espoir de changement.

Le martèlement de l’information gagne peu à peu les consciences, et des propos que l’on croyait d’un autre temps reviennent sur le devant de la scène.

Face à cette situation de black out médiatique, nous sommes malgré tout en campagne depuis le début de l’été pour une région solidaire, citoyenne et écologique. Notre campagne s’arti-cule entre les enjeux nationaux et les enjeux des politiques régionales, de façon dynamique pour une région qui résiste à l’austérité, construit des politiques publiques de progrès, et qui investit dans un nouveau développement créateur d’emplois.

Nous voulons animer une campagne lisible dans le quotidien de chacun : une région qui s’engage dans la promotion des services publics dans les domaines des transports, du logement, de la santé, de l’énergie, de la culture, etc.

L’égalité des territoires est un axe essentiel de la démocratie citoyenne, un objectif et un moyen pour dégager des espaces d’action et contribuer à l’émergence de nouveaux rapports de force.

Aujourd’hui les forces du Front de gauche sont en marche pour mener campagne dans notre région Aquitaine Limousin Poitou Cha-rente, pour porter l’exigence d’alternatives aux politiques d’austérité, pour contribuer à ce qu’émergent dans les régions des majorités impulsant des politiques publiques de gauche, dans lesquelles nous aurons les moyens, donnés par les électeurs, d’agir, d’intervenir, de peser.

Sophie ElorriMembre du comité éxecutif du

PCF 33 et du conseil national

FONDERIES BÉLIER VS UD CGT - LIBERTÉS SYNDICALES

Corinne Versigny en appel

Huit jours après la journée de mobilisation sur la liberté syn-dicale initiée par la CGT, les syndicalistes étaient nombreux, à venir à nouveau défendre le droit des salariés à intervenir dans la gestion de l’entreprise, parfois même à contester celle du patron. Devant la Cour d’appel de Bordeaux, ils sont venus soutenir la secrétaire de l’Union départe-mentale CGT de la Gironde.

Corinne Versigny, 55 ans, avait initialement, en mai, été assignée en correctionnelle par l’équipementier automobile Fonderies et Ateliers du Bélier (FAB) et condamnée pour

diffamation publique à 3 000 euros d’amende avec sursis, et 500 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral. Elle avait fait appel.Fin 2014, la responsable syndicale avait dénoncé des «conditions de tra-vail moyenâgeuses» au sein de FAB, une stratégie managériale visant à «vider l’entreprise de sa valeur ajou-tée» en vue de délocaliser, ou encore des «pièces sortant avec des défauts», faute d’investissement.L’avocate des FAB, a affirmé que le syndicat s’était «trompé de cible», avec «une entreprise qui ne le méri-tait pas», avançant pour preuve le maintien des 173 emplois et des investissements.

Me Magali Bisiau, défendant Mme Versigny, a soutenu que sa cliente n’avait fait que jouer son rôle syn-dical en saisissant les autorités pour alerter sur une situation sans sortir du «ton propre à la polémique syndicale» alors que les FAB, en poursuivant une figure de la CGT, veulent «marquer les esprits» et «faire peur pour que les autres se taisent».Elle a demandé à la Cour la relaxe, sous peine de signifier que «c’est l’em-ployeur qui décide comment on doit se comporter quand on est syndicaliste pour défendre les salariés». La Cour rendra sa décision le 5 novembre.

RÉGIONALES 2015

Accord des forces du Front de gauche en Aquitaine, Limousin et Poitou CharentesCommunique de presse Ensemble, PG et PCF du 3 octobre 2015Les forces du Front de gauche en ALPC ont adopté une base com-mune d’accord pour porter une alternative politique lors des élec-tions régionales de décembre 2015. Elle sera présentée dans le courant de la semaine prochaine lors d’une conférence de presse.

Des assemblées citoyennes locales, une plateforme collaborative, une assemblée citoyenne représentative régionale et de nombreuses initiatives en direction de la population contri-bueront tout au long de la campagne à l’enrichir pour construire une liste de large rassemblement citoyen, écologiste et de gauche qui refuse l’austérité, les politiques néfastes à l’environnement et propose une poli-tique en rupture avec celles qui sont actuellement menées.Cet accord des forces du Front de gauche repose sur un socle program-matique commun ainsi que sur une démarche citoyenne, basée sur la co-

construction entre forces citoyennes et forces politiques. Il prévoit également la construction d’une charte éthique et démocratique qui engagera nos élus. Notre objectif est de faire prévaloir une alternative sociale, écologique et démocratique dans notre région en rupture avec la logique d’austérité et de compétitivité portée par le gouver-nement et l’orientation développée par le Parti Socialiste en Aquitaine-Limousin-Poitou Charentes : cette orientation alternative est le moyen le plus sûr de battre la droite et l’extrême-droite.La campagne sera menée par Olivier Dartigolles (tête de liste régionale), Laurence Pache et Stéphane Lajau-mont. Nous constituons dans chaque département des listes largement ouvertes aux citoyens, au mouvement social et associatif, aux élus ruraux et de quartiers populaires, et à toutes les forces de changement disponibles pour sortir de l’austérité et faire de nos territoires des terres de solidarité, de démocratie, d’égalité qui affrontent

les logiques marchandes, mettent en oeuvre la transition énergétique, inventent de nouveaux modes de développement et de démocratie en réponse aux besoins du plus grand nombre. Parce qu’il s’agit de rassembler et de combattre la politique du gouver-nement, les politiques libérales et la politique mise en œuvre jusqu’à présent dans les régions Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, nous aurons avec nous des hommes et des femmes de gauche, issues de l’expé-rience de Limousin Terre de gauche, ainsi que des mouvements et sensi-bilités politiques de gauche qui ne se résignent pas à l’austérité, au recul des droits sociaux et des libertés, pas plus qu’aux atteintes à l’environnement. « Nous appelons chaque femme, chaque homme de gauche à nous rejoindre, à investir les assemblées citoyennes, à construire avec nous pour notre région un autre avenir, une nouvelle espérance. Nous leur disons, soyez avec nous, construisons ensemble ».

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POUR UNE NOUVELLE AMBITION AGRICOLE ET ALIMENTAIRE

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P4 Affiche pcf agriculture MAGENTA.pdf 1 06/10/2015 10:07

MODEF

Juste prix, circuits courts

CIRCUITS COURTS

Expériences durables et points d’appui

Comme chaque année, fin août à Paris, les militants et les élus com-munistes organisaient la vente solidaire de fruits et légumes, du producteur au consommateur, en coopération avec le Mouvement de défense des exploitants fami-liaux (Modef) et des agriculteurs du Lot et Garonne.

50 tonnes de fruits et légumes ont été vendus au juste prix, rému-nérateur pour les producteurs et abordable pour les consommateurs, place de la Bastille et dans de nom-breuses communes de la banlieue parisienne.Le secrétaire général du Modef, Raymond Girardi, explique : «Chaque année les prix à l’ étalage des fruits et légumes augmentent. En 10 ans, la hausse moyenne, tous produits confondus, est de plus de 30%. Malgré ces prix, les revenus des agriculteurs ont baissé de 25% et leurs charges ont augmenté. Les producteurs ne s’en sortent pas.»

Principale cause de ces difficultés : les marges de la grande distribution.

Le Modef demande à l’Etat de prendre ses responsabilités, sans se cacher derrière l’Union Euro-péenne : « Il faut savoir qu’ à ce jour la France ne produit que 60% de ses besoins en fruits et légumes, le reste étant importé de tous les coins du monde, venant parfois de 20 000 km (kiwi de Nouvelle Zélande par exemple).»

Deux propositions importantes sont portées par les agriculteurs et le Modef :- La mise en place d’une mesure d’encadrement des marges des distributeurs et transformateurs (coefficient multiplicateur)- La tenue d’un calendrier d’impor-tations pour contrôler l’entrée des produits en France et sur le marché de l’Union Européenne.

Pourquoi une vente solidaire ?

Gilbert produit des pommes de terre à Marmande. Il en a apporté dix tonnes lors de la vente directe parisienne : « J’en tire ici 40 centimes le kilo et je m’en sors, y compris le conditionnement et le transport. Les centrales d’achats me les prennent à 10 centimes le kilo. Je ne peux pas y arriver. Du coup, ma récolte a pris un mois et demi de retard, les pommes de terre souffrent. ».Cette année, dans le Lot-et-Ga-ronne, 230 exploitants ont arrêté et dix seulement ont pris le relais : « Tous les ans et sur tous les produits c’est la crise, affirme Gilbert. On ne peut se rattraper sur rien. On envi-sage de se regrouper pour organiser ces ventes directes une fois par mois en région parisienne, avec des asso-ciations ou autrement. Sinon, on ne s’en sortira pas. » « Oui, il faut contourner la grande distribution, approuve Sylvie Mayer, responsable de la commission du commerce équitable au Parti com-

muniste. Et favoriser cette démarche car les consommateurs et les produc-teurs, s’ ils s’organisent, représentent une force. »Durant trois heures, la vente et les discussions se sont poursuivies. En moyenne, en trois heures, ce sont neuf exploitations agricoles qui disparaissent en France.

Les régions :un levier pour réorienter l’agriculture

La modernisation des exploita-tions doit surtout contribuer aux productions régionales de qua-lité, à la relocalisation des filières agroalimentaires, au respect des impératifs environnementaux. Cela implique une réorientation des fonds européens dont le seul souci est d’accroître sans cesse la compétitivité, la taille et la spécia-lisation des exploitations agricoles.Au contraire l ’intervention de la Région doit viser à réduire le nombre des intermédiaires afin de limiter le prélèvement en chaîne qui réduit considérablement le prix payé au paysan.Pour Olivier Dartigolles, tête de liste de la grande région Aqui-taine/Limousin/Poitou-Charentes (ALPC), l’objectif est d’élaborer un pacte alimentaire et territorial avec des produits locaux de qualité en circuits courts. Cela pourrait notamment permettre de fournir tous les lycées.

À Bègles, un marché solidaire de vente directe paysans/cheminots a démarré en 2009.

Une association s’est créée et chaque jeudi, des exploitants du Lot et Garonne viennent proposer leur production. Fruits et légumes, volailles et porc bio de Sauviac (33) à la commande, fromages de chèvre du Mas d’Agenais… sont proposés.« L’idée était de mettre des fruits et légumes à disposition des chemi-nots à un prix étudié permettant aux agriculteurs de vivre digne-ment de leur production et aux cheminots d’acheter des produits de la culture raisonnée à des prix raisonnables » expliquait Clément Fourmond, président de l’associa-tion, lors d’un entretien en 2013.Une démarche qui a rencontré un tel succès que le marché est passé rapidement d’un après-midi à une journée par semaine, tous les jeu-dis, à côté du gymnase du Dorat. L’association regroupe plus de 350

adhérents-tes, majoritairement béglais, mais aussi venant des communes voisines.Les associations pour le main-tien d’une agriculture paysanne (AMAP) connaissent aussi un engouement dans la durée. Qua-lité des produits, échange avec les producteurs, autant de raisons qui expliquent une nouvelle implica-tion citoyenne pour une agriculture saine et de proximité. Il y a 10 ans, on comptait moins d’une dizaine d’AMAP en Gi-ronde. Aujourd’hui, le réseau en compte près de 90 avec plus de 200 producteurs affiliés et 2 500 familles adhérentes.

Cultiver son jardin…

Une histoire ancienne redevenue d’actualité. En ville, les jardins ouvriers, qui permettaient aux familles modestes de se nourrir ou de compléter les menus quotidiens, sont devenus jardins familiaux à la fin du 19e. Ils se sont raréfiés avec

la forte urbanisation des années 60/70. Aujourd’hui les jardins «parta-gés» ou «collectifs» repeuplent les villes et même les villages, encouragés par les pouvoirs publics qui repensent aussi localement le maraîchage de proximité. Mais ces jardins éclosent peut-être moins pour se nourrir que pour se rencontrer et (re)prendre le temps plus long et naturel de la terre.Ce sont des lieux où se discute aussi une alimentation et une agriculture réappropriée, que certains nomme-ront «bio» et d’autres «raisonnée», qui pose par exemple la question des semences «biens communs» de l’humanité, la domination des multinationales, les pesticides, les OGM…Ces rapports nouveaux, à la fois intergénérationnels et portés par une jeune population, sont des points d’appui pour construire du commun.

PROPOSITION DE LOI

Présentée par les députés communistes – Front de gauche visant à encadrer les prix des produits alimentaires (extraits)Confrontés à une baisse de leur pouvoir d’achat, les foyers les plus modestes se restreignent le plus, aujourd’hui, sur le poste de l’alimentation et des produits frais.Dans ce contexte, il est indispensable d’encadrer les marges et les pratiques de la grande distribution, avec l’ambition d’une alimentation de qualité accessible à tous, tout en permettant la rémunération du travail paysan.

Article 1. Application d’un coefficient multiplicateur sur l’en-semble des produits alimentaires entre le prix d’achat et le prix de vente des produits agricoles et alimentaires.

Article 2. Définition d’un prix minimum indicatif pour chacune des productions.

Article 3. Mise en place d’une négociation annuelle sur les prix permettant de déterminer un prix plancher d’achat aux produc-teurs.

Samedi 10 octobreMérignac à 9h30, devant l’école, quartier Beaudésert Bègles à 10h, face à la cité ThorezBordeaux à 10h place Belcier et de 15h à 17h place de la Victoire

- poireaux ……………………………………………………………………… 1,5€ le Kg- pommes ……………………………………………………………………… 1,5€ le Kg- poires …………………………………………………………………………. 1,5€ le Kg- tomates ……………………………………………………………………… 1,5€ le Kg- pommes de terres ………………………………………………. 3,5€ le filet de 5Kg- 2 salades ………………………………………………………………………………. 1€

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Les Nouvelles 8 octobre 2015 • 5

POUR UNE NOUVELLE AMBITION AGRICOLE ET ALIMENTAIRE

AGRICULTURE

Un enjeu de civilisation

GRANDE DISTRIBUTION

Le beurre, l’argent du beurre et le CICE

Aujourd’hui, une alimentation saine et diverse (…) est un enjeu fondamental de santé publique mondiale, alliant quantité et qualité, diversité, savoir-faire, bien-être social, échanges lo-caux, équilibre des territoires et de l’environnement.

Dans la chaîne de production agri-cole et alimentaire, il faut impéra-tivement mettre fin à l’utilisation massive de pesticides qui en est le principal danger. Les politiques ultralibérales tentent d’imposer partout une concentration de l’agriculture sous le pouvoir de gros propriétaires, multinationales agrochimiques et de la grande distribution.Ces derniers s’approprient les terres et agissent pour l’interdic-tion du contrôle démocratique du processus de production agri-cole (génie génétique, pesticides, nanotechnologies…). En Asie, en Afrique, ils développent avec vio-lence l’expropriation des paysans et la déstructuration des régimes alimentaires. La spéculation sur les matières premières agricoles, l’absence de stocks alimentaires nourrissent les bulles financières et la volatilité des marchés. En Europe, c’est pour « rester com-

pétitif », réformes après réformes de la Politique agricole commune (PAC), que sont éliminées les exploitations familiales. Ce qui conduit à la standardisation de l’alimentation. L’Europe doit tour-ner le dos aux « signaux des mar-chés », afin de ne pas sacrifier sa préférence communautaire et ses outils de régulation.Le PCF défend une agriculture paysanne et le droit à la souve-raineté alimentaire pour tous. Il revient aux politiques publiques de définir une répartition territoriale des productions qui empêche la concentration agro-industrielle. Il soutient aussi la pêche artisanale.Ces politiques doivent favoriser la relocalisation des productions, les circuits courts, le développement de l’emploi, l’aménagement envi-ronnemental… Le financement des activités agricoles de production doit être renouvelé. Ces politiques publiques doivent également assurer des prix rémuné-rateurs garantissant une vie sociale stable et enrichissante pour les agriculteurs.Nous appelons une politique volon-taire d’appui pour un maillage dense d’exploitations familiales sur les territoires pour favoriser la qualité et la diversité des produits,

la relocalisation des productions, la régulation des marchés et du foncier. Nous condamnons l’agriculture coloniale qui accapare des terres par la violence militaire, politique ou financière, au détriment de celles et ceux qui la cultivent et des peuples qui l’entretiennent. L’agriculture doit sortir de l’orga-nisation mondiale du commerce (OMC) actuelle ainsi que du cadre des politiques libérales au service des marchés spéculatifs. Nous voulons encourager dans l’action, une nouvelle organisa-tion mondiale de l’agriculture, une nouvelle politique agricole et alimentaire.Le présent nous appelle à l’urgence d’un autre devenir de l’humanité, émancipé des guerres, des domina-tions et de la faim. C’est ce sillon que nous empruntons.

Xavier Compain, membre du conseil national

du PCF, chargé du secteur agriculture, pêche, forêt.

Éric Coquard, consultant international en

agriculturedans La revue du Projet (extraits)

La grande distribution exerce un pouvoir considérable sur les prix et l’ensemble des filières agricoles. Ses marges sur les produits frais sont de 30 à 50%. En France, essentiellement cinq groupes se partagent le gâteau : Mulliez (Au-chan), Carrefour, Leclerc, Casino et Intermarché. Pour mesurer leur impact, et à titre d’exemple : 10% des dépenses alimentaires et d’équipements des Français aboutissent dans les poches de Mulliez (Auchan et autres enseignes du groupe).

Le rapport de force est clairement déséquilibré entre ces «géants» et les producteurs agricoles, mais aussi vis à vis de leurs salariés qui subissent des temps partiels parfois inférieurs au SMIC comme chez Carrefour qui a été condamné pour cette raison en 2012.Ils perçoivent le Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE), soit 55 millions d’€ en 2014 pour Auchan, 126 millions estimés pour Carrefour.

L’Industrie agroalimentaire

C’est l’autre grande gagnante des courses au supermarché :6,8 milliards € (+4,62% / 2014) de fortune personnel le pour Emmanuel Besnier et sa famille (groupe Lactalis).1,550 milliards € (+10,71%) pour Antoine Fiévet et les familles Bel, Fiévet, Dufort et Sauvin (Vache qui rit, Boursin, Babybel…).800 millions (+128,57%) pour les Chapoulart et Gervoson (confiture Andros), 525 millions pour les Lambert (volaille Loué, Le Gaulois et Marie).400 millions (+5,26%) pour la famille Bonduelle géant du légume350 millions pour JP Bigard,

géant européen de la viande (Cha-ral…).En 2015, onze fabricants de produits laitiers frais, dont Se-noble, Andros et Lactalis, ont été condamnés à des amendes d’un montant total de 192,7 millions d’euros pour entente sur les prix.

Les banques se sucrent au passage

Entre 2007 et 2008, les émeutes de la faim ont été le produit de la partie de Monopoly qui s’est jouée sur les marchés. En moins d’un an, l’indice des prix avait grimpé de 50%, et même de 87% pour les céréales. Les fonds spéculatifs, fuyant la débâcle de la crise des sub-primes ont trouvé dans les produits agricole un nouveau terrain de jeu.Les banques françaises parti-cipent à ces juteuses pratiques :3,56 milliards d’euros de fonds spéculatifs sur les matières pre-mières agricoles seraient détenus par la BNP, la Société Générale et Natixis.Les communistes demandent la création d’une convention inter-nationale sur la non spéculation financière des biens alimentaires, assortie de stocks de sécurité alimentaire en Europe.

PARIS-CLIMAT 2015

«L’écologie peut encore sauver l’économie». Gérard Le Puill. Pascal Galodé et l’Humanité éditeurs, 314 pages, 22 euros.  

Ce septième livre est un plaidoyer pour un changement de comportement afin d’atteindre les objectifs d’une réduction drastique des gaz à effet de serre (GES). Il souligne les contradictions d’une économie mondialisée qui, par nature, ne deviendra pas un modèle de vertu écologique, alors que la Cop 21 se tient fin novembre à Paris. Il montre du doigt les accords de libre-échange entre l’UE, les États-Unis et le Canada, alors que délocalisation et spécialisation ne font pas bon ménage avec la réduction des GES. Les diviser par 4 est un enjeu énorme. «Dans un yaourt, il y a plus de pétrole que de lait» provoque-t-il, afin de faire prendre conscience de l’urgence de nouveaux modes de production, de transport, de déplacements, de logements… pour aller vers une souveraineté alimentaire mais aussi énergétique.

NOURRIR L’ACTION

Propositions du PCFAvec toutes les forces disponibles pour transformer le monde (société civile, syndicats, associations, partis progressistes…), avec toutes celles et tous ceux qui s’opposent à la mondialisation capitaliste et à la course au profit, nous voulons réfléchir à de nouveaux modes de vie, de développement, de production et de consommation qui favorisent l’émancipation humaine tout en respectant vraiment l’environnement.

POUR UNE RÉFORME AGRAIRE MONDIALE

MONDEExiger une réforme agraire basée sur l’agriculture paysanne et la pêche artisanale, productrice de denrées alimentaires saines et diversifiées. Elle doit être au cœur des politiques publiques,

garantir la souveraineté alimentaire, engager la transition écologique, favoriser l’accès au foncier, au crédit et aux semences.

EUROPEAgir pour en finir avec la spéculation sur les matières premières agricoles et pour créer de nouveaux instruments de régulation des marchés internationaux, avec la création d’outils de stockage, la

mise en place d’un système encadrant les marges des géants de la grande distribution et de l’agroalimentaire et un nouveau système coopératif, démocratique contre les risques climatiques.

FRANCEReconstruire une production nationale pour répondre au droit à une alimentation de qualité pour toutes et tous. Rémunérer au juste prix les producteurs et mieux répartir la valeur ajoutée dans les

filières agricoles. Les filières alimentaires relocalisées doivent être soutenues et pouvoir se développer.

PÉTITION

Campagne internationale et citoyenne pour sauver la planète et l’humanité

Signer la pétition sur :gironde.pcf.fr/71355

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6 • Les Nouvelles 8 octobre 2015

INTERNATIONAL

ESPAGNE-CATALOGNE

Les indépendantistes s’affirment mais restent divisés

PROCHE ORIENT

L’armée israélienne tire à vue sur les Palestiniens

BOMBARDEMENTS

Et le peuple syrien ?

PORTUGAL

Les grands partis paient la facture de l’austérité

Seul le peuple syrien est légitime pour chasser les envahisseurs au drapeau noir. Pour y parve-nir, l’armée syrienne, les forces kurdes, l’opposition démocra-tique doivent pouvoir compter sur le soutien d’une large coalition internationale sur la base d’une résolution de l’ONU.

« La crise syrienne est-elle en passe de devenir la rampe de lancement d’une troisième guerre mondiale ? » interrogeait Jean-Paul Piérot, dans son éditorial du 2 octobre. « À ce stade de l’internationalisation du conflit et du drame humanitaire, cette question monte dans les

opinions publiques. On convoque l’histoire du XXe siècle, de l’attentat de Sarajevo, prélude à la guerre de 1914-1918, à l’appel de Vladimir Poutine en faveur d’une grande coa-lition, “comme celle qui se constitua contre Hitler”. Comparaison n’est pas raison, mais une chose est sûre : quatre ans après les manifestations en faveur de la démocratie, aux-quelles Bachar Al Assad resta sourd, “la solution échappe désormais aux Syriens”, déplore un dirigeant des forces kurdes qui ont libéré une partie du territoire de l’emprise de l’« État islamique » (« EI »).Alors que les monarchies du Golfe mènent une guerre contre l’Iran

chiite par djihadistes interposés, que la Turquie, membre de l’Otan, veut affaiblir les Kurdes, les États-Unis et depuis quelques jours la France effectuent des frappes aériennes qui n’ont pas jusqu’alors freiné l’offen-sive de l’« EI ». La Russie entre dans le jeu et bombarde depuis quarante-huit heures des positions djihadistes. Loin de vouloir coordonner les opérations, Paris reproche à Moscou de frapper des « forces rebelles », en réalité des groupes du Front al-Nosra, affiliés à al-Qaida !Il est illusoire d’envisager la fin du conflit par les frappes aériennes. L’envoi de troupes au sol ? Les États-Unis ont déjà vécu le désastre irakien en 2003 et les Russes ne sont pas disposés à revivre l’échec de leur intervention en Afghanis-tan de 1979 à 1989. Seul le peuple syrien est légitime pour chasser les envahisseurs au drapeau noir. Pour y parvenir, l’armée syrienne, les forces kurdes, l’opposition démo-cratique doivent pouvoir compter sur le soutien d’une large coalition internationale sur la base d’une résolution de l’ONU. Une fois la paix revenue, les Syriens pourront enfin décider eux-mêmes de l’avenir politique de leur pays. »

La droite au pouvoir après quatre ans de rigueur l’emporte mais sans majorité. Le Parti socialiste ne profite pas du vote sanction. Le Bloc de gauche et les communistes vont jouer un rôle central.

La droite du Parti social-démocrate (PSD) avec son allié de droite du CDS/PP a remporté le scrutin avec ses 99 députés sur 230. Mais, après quatre ans d’austérité et 700 000 voix en moins, personne n’aurait parié sur un tel résultat tant les politiques du gouvernement de droite auront été pitoyables pour les plus modestes. La coalition de centre droit au pouvoir est donc en tête, mais à quel prix, après quatre ans d’intervention de la troïka (FMI, Banque et Commission européennes) ? La dette comme le déficit restent inchangés, à savoir res-pectivement à 130% et 7,3% du PIB.Le Parti socialiste, emmené par Antonio Costa, qui a remporté haut la main les primaires de sa formation, n’a pas réussi à prendre le leadership de l’opposition nationale. Ce qui annonce déjà des débats dans son parti des plus ardus.Avec 38,3% des voix, le premier ministre conservateur sortant, Pedro Passos Coelho, donne le la, face au Parti socialiste qui totalise 32,4%.

Mais il n’a aucune marge de ma-nœuvre. Faute de majorité absolue d’un côté comme de l’autre, il n’y a pas d’élections anticipées envisageables, la Constitution prohibant tout scrutin de cette nature. Le gouvernement est donc minoritaire.

Le Bloc de gauche tire son épingle du jeu

Avec plus de 50% des suffrages exprimés et dix-neuf députés, le Bloc de gauche (BE) tire son épingle du jeu, après avoir mangé son pain noir à l’issue de son congrès où la forma-tion a failli exploser en vol. Divisé, et tiraillé sur la stratégie à poursuivre, un quelconque suivisme du Parti socialiste serait interprété comme une trahison. La Coalition démocratique unitaire (CDU, où cohabitent le Parti commu-niste portugais et les Verts écologistes), a fait élire 17 parlementaires, soit un député supplémentaire par rapport à 2011. Elle a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne participerait à aucun gou-vernement qui ne serait un exécutif de rupture avec le bradage social et poli-tique à l’œuvre depuis trois décennies.

Quoi qu’il en soit, et qu’il advienne, le Portugal entre dans une période d’instabilité politique.

La coalition du président sortant Artur Mas est arrivée en tête des élections régionales catalanes de dimanche. Mais elle trébuche sur l’objectif d’obtenir une majorité absolue pour accélérer le processus sécessionniste.

Les Catalans ont, voté en masse avec une participation de plus de 77%. Le parti d’Artur Mas, Convergencia democratica de Catalunya (Conver-gence démocratique de Catalogne), qui pour l’occasion concourait avec son partenaire de gouvernement, les indépendantistes de gauche de l’ERC (Gauche républicaine cata-lane) au sein d’une liste « Ensemble pour le oui », est certes arrivé en tête en totalisant 39,57% des suffrages. Mais avec « seulement » 62 députés, Junts pel Si échoue dans son objectif de remporter la majorité absolue fixée à 68 sièges. Si l’on additionne son résultat à celui de la Candidature d’unité populaire (CUP), parti des indépendantistes anticapitalistes qui enregistrent, eux, une véritable percée en décrochant 8,21% des voix, soit dix députés contre trois précédemment, le camp sécessionniste est majoritaire avec 72 parlementaires, mais pas en voix puisqu’il n’obtient que 47,8% des suffrages.Le discours des candidats de la liste « Oui, la Catalogne peut », était

principalement axé autour de la justice sociale face au néolibéralisme.Les formations intégrantes se sont gardées de livrer un message indépen-dantiste tout en défendant le droit à l’autodétermination. Leur message n’a pas convaincu, à en juger par leurs résultats décevants. Avec 8,93 % des voix, ce rassemblement de gauche ne décroche que 11 députés.On retiendra également de ce scrutin la très nette progression de Cuidada-nos (C’s – Citoyens). Dans un paysage où, sur les quatre provinces, seule la ville de Barcelone a résisté à la poussée nationaliste, cette formation de droite et centralisatrice a tiré son épingle du jeu. Avec 17,91% des suffrages et 25 députés contre neuf dans la précédente législature, elle devient la deuxième force politique derrière la coalition d’Artur Mas. C’s est ainsi parvenu à siphonner les voix de l’élec-torat traditionnel du Parti populaire. Ce dernier enregistre d’ailleurs une défaite cuisante, en perdant près de 130 000 voix et huit parlementaires (11 contre 19 en 2012).Avec ses 16 députés, le Parti socialiste catalan a perdu quatre sièges mais limite la casse, là où il s’attendait à un vote sanction encore plus fort. Enfin, on notera qu’Unio, l’ancien binôme de Convergencia qui a dominé ces dernières décennies la vie politique catalane, se retrouve sans représenta-tion parlementaire.

Depuis le 3 octobre, en Cisjor-danie, comme dans plusieurs quartiers de Jérusalem-Est, la scène du conflit israélo-palestinien apparaît de nouveau sur tous les écrans du monde. D’un côté, des jeunes Palestiniens démunis jetant des cocktails Molotov et des pierres sur des soldats israéliens surarmés ; de l’autre, une armée aguerrie qui tire à balles réelles et tue. Deux morts et 150 blessés dans les dernières quarante-huit heures, côté palestinien. De quoi rappeler les scénarios dramatiques déjà écrits en 1987 puis 2000 dans la région, au point que la presse parle de « troisième guerre des pierres ».

Cette nouvelle contraction de la poli-tique de sécurité israélienne serait née après qu’un Palestinien a tué à coups de couteau deux Israéliens, dans la vieille ville de Jérusalem. C’est oublier que ces heurts prennent leur source dans un été meurtrier. Les exactions des soldats et des colons israéliens se sont en effet multipliées en Cisjordanie, depuis juillet, dans l’indifférence générale d’une com-munauté internationale toujours aussi duplice sur le sujet. Le territoire transformé en poudrière est prêt à exploser au moindre « accident » provoqué par l’armée israélienne. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a dénoncé hier « l’escalade de la violence » initiée par le gouverne-

ment israélien. « Le gouvernement d’Israël et les colons ont un intérêt à entraîner la région dans un cycle de violences, par l’ interdiction d’accès à l’esplanade des Mosquées et par les attaques de colons ; mais le peuple palestinien est en train de se rassembler derrière ses dirigeants pour faire face à l’occupant israélien, à ses crimes et aux crimes des colons en Cisjordanie et à Jérusalem », pouvait-on lire dans un communiqué du bureau du chef de l’Autorité palestinienne, publié dans le week-end dernier.Un haut responsable du Hamas a, quant à lui, appelé directement à la lutte armée pour défendre la mosquée Al-Aqsa. De son côté, Benyamin Netanyahou, le premier ministre israélien, a continué par des déclarations d’une rare violence à jeter de l’huile sur le feu appelant « à l’accélération des démolitions de maisons des “terroristes” », puis en affirmant qu’Israël « mènerait un combat jusqu’à la mort contre le ter-rorisme palestinien ».

À l’ONU, une nouvelle page du combat palestinien.

La semaine précédente, Mahmoud Abbas prononçait, devant l’ONU un discours dont l’envoyé spécial de l’Humanité qualifié le propos « d’une importance politique considérable ». « Au-delà de la simple célébration de la levée du drapeau palestinien, Abbas s’est exprimé davantage en président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) qu’en président de

l’Autorité palestinienne. La différence est de taille ». « Le numéro un de l’OLP, lui, ne voit qu’une chose : la réalisation politique de son peuple est obérée non seulement par la colonisation, mais surtout par le non-respect des engagements pris dans le cadre des accords d’Oslo. Un non-respect qui, non seulement ne permet pas la création d’un État palestinien, mais dont les conséquences aujourd’hui sont si graves que l’ idée même d’une solution à deux États se trouve remise en cause. C’est exactement ce qu’a voulu signifier Mahmoud Abbas en annon-çant devant cette institution garante de la paix et du droit des peuples (c’est en tout cas le fondement théorique de cette ONU créée il y a 70 ans) qu’il ne se sentait plus lié par les accords d’Oslo puisque l’autre partie contractante les ignore totalement. »« En se sentant libérés des accords d’Os-lo, les Palestiniens envoient un message à la communauté internationale. Si Israël ne respecte pas ses engagements, alors la Convention de Genève doit être appliquée. La force occupante est comptable du sort du peuple occupé. »« Malheureusement, l’ heure est grave », concluait Pierre Barbancey. « À l’heure où les sondages dans les territoires palestiniens montrent que les populations se prononcent pour une Intifada armée si rien ne bouge, l’avertissement est clair. La patience légendaire des Palestiniens est arrivée à bout. Et on ne joue pas avec la patience des peuples. »

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Les Nouvelles 8 octobre 2015 • 7

PCF

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Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

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SOUSCRIPTION ELECTIONS RÉGIONALES 2015

PCF 33

Repas débat départementalSamedi 31 octobre, à partir de 18h, Château du Diable à Cenon

INSCRIPTION

Repas du 31 octobre

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Section ………………………………………………………………………………………………………….

Nbre d’adultes : … Nbre d’enfants …

Repas adulte : 17€ Repas enfant : 10€

À retourner à la Fédération du PCF : 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux avant le 23 octobre 2015 - [email protected]

18h. Débat - Echange avec nos candidats aux élections régionales.

19h30. Apéritif suivi d’un repas fraternel à 20h.

CITÉ DES AUBIERS À BORDEAUX

Des habitants et militants empêchent une expulsion !

COMPAGNONS DU DEVOIR

Des infractions graves au code du travail

Mohamed, dit Momo, a le cœur sur la main. En Algérie, il fait partie d’une association caritative. Aux Aubiers, il dépanne ses voisins. Il répare les voitures, fait les courses, fait le taxi…Quand il a appris que Roland allait être expulsé de son logement du 48 rue Gabriel Frizeau, il a vite prévenu Nicole Champeau. Pourquoi Nicole, lui qui sait tout faire ? Parce que Nicole est une militante du PCF et respon-sable de la Confédération nationale du logement de la cité. Elle a du caractère, connait du monde, et elle a déjà l’expérience de ce type d’initiative contre les expulsions.Prévenue à 10h, pour une arrivée des huissiers à 14h, il fallait faire vite. Nicole m’appelle à mon boulot. On évalue la situation, échangeons sur la marche à suivre, décidons d’apposer une affichette dans le hall

de l’immeuble, appelant à la solidarité des voisins.À 14h précises, 5 personnes dé-barquent chez Roland : 3 émissaires de la tutelle justice de la mère de Roland, escortés de deux policiers du coin. Nicole et quatre voisins sont autour de Roland. J’arrive deux minutes après avec une autre voisine. Me connaissant, les policiers me laissent entrer. Le débat s’engage avec la tutelle. Sur la forme : prévenu oralement il y a un mois, date d’hospi-talisation de sa mère, Roland, 64 ans, retraité de la marine marchande puis manœuvre, n’a pas compris les deux lettres qui annonçaient que sa mère ne pourraient plus payer le loyer et qu’il devait quitter l’appartement. Sur le fond, quid des droits du fils, sans revenu (il n’a pas activé ses droits à la retraite) ? Où sont les services sociaux ? Où est Aquitanis ?

Nicole et moi ne lâchons rien. Pas question que Roland quitte son appart sans avoir épuisé les solutions alternatives. Pendant les 20 minutes de palabres, la sonnette continuait de retentir porte 303, d’autres voisins étaient devant, avec Momo ! Visible-ment surpris par la détermination de l’entourage, la tutelle bafouillait et c’est Nicole qui eut le dernier mot : « Roland ne bougera pas d’ici, laissez-nous trois mois pour activer les démarches FSL, CARSAT, MDSI… » !Roland avait les larmes aux yeux. Dès la sortie de la délégation de sale besogne, Momo nous embrassa et proposa sa voiture pour que Roland et Nicole partent faire les démarches… Quelle leçon de dignité !« Quand on mène une lutte, on n’est pas sûr de gagner. Mais si on ne la mène pas, on a déjà perdu ! », écrivait Brecht.

Vincent Maurin

Pierre Laurent, sénateur com-muniste, a attiré l’attention de la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche sur la situation chez les compagnons du devoir.

« Dans une quarantaine de centres de formation des apprentis (CFA) en France, les formateurs des compa-gnons du devoir forment au certificat d’aptitude professionnelle (CAP), au brevet professionnel (BP), au baccalauréat professionnel, sur les référentiels de l’éducation nationale, avec un niveau baccalauréat +3 ou baccalauréat +5.Force est de constater que leur direc-

tion leur impose une précarité et des conditions de travail plus que difficiles. Or il est de l’intérêt de tous et notam-ment des jeunes élèves et apprentis que les conditions de travail de ces véritables enseignants s’améliorent. »Il a évoqué la situation de Jean-Christophe Grellety. « Le délégué syndical ayant fait les mêmes constats a demandé que ces troublent cessent. De plus, il a été victime de propos racistes et homophobes dans l’exercice de sa fonction. Pourtant il vient d’être licencié, contre l’avis de l’inspection du travail de Paris. » « Les pouvoirs publics ne devraient-t-ils pas s’inquié-ter des infractions graves au code du travail qui sont attestées par l’inspec-tion du travail ? »

« Plus généralement les problèmes du droit du travail chez les Compagnons du Devoir sont très nombreux et très graves. De ce fait il pourrait être pertinent que les pouvoirs publics établissent une médiation comme le demande la confédération géné-rale du travail (CGT) notamment. Par ailleurs il serait souhaitable que l’accord-cadre qui lie le ministère de l’éducation nationale aux compagnons soit réétudié en vue d’un respect des enseignants des CFA et d’une recon-naissance de leurs diplômes, de leurs compétences, de leur expérience ainsi que de leurs contributions à l’évolution des enseignements. »Le PCF, son réseau école, ses élus, étaient présents aux côtés des forma-teurs des Compagnons du devoir en lutte pour faire respecter leurs droits devant le siège social des Compagnons à Paris, le 29 septembre. « La réussite de tous les jeunes passe par l’amélio-ration des conditions de travail de tous les enseignants : la sérénité liée à la sécurité de l’emploi, le temps de se former et de réfléchir à ses pratiques, les moyens de préparer des cours de qualité sont nécessaires pour faire réussir tous les élèves, même les plus en difficulté. Traiter les formateurs comme des sous-enseignants, c’est traiter les apprentis comme des élèves de seconde classe ! »

DIFFUSION MILITANTE

Avec L’Humanité dimanche du jeudi 22 octobreUNE EDITION SPECIALE  pour défendre le droit du travail

Le Code du travail ne s’oppose pas à l’emploi

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8 • Les Nouvelles 8 octobre 2015

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbxCommission paritaire de presse : 0113 C 85932

AVIS DE CONSTITUTION

Il est constitué une société dont les caractéristiques sont les suivantesForme : SARLDénomination : Coq de GuyenneSiège social : 194 cours de la Marne 33800 BordeauxObjet : Débit de boissons, restauration et diffusion de compétitions sportives.Durée : 99 ans Capital : 2 000 €Gérant : M. Brice-Pierre MARTIN demeurant 95 rue Lafontaine 33800 Bordeaux La société sera immatriculée au RCS de Bordeaux

Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

CULTURE & SOLIDARITÉ

BORDEAUX

« 8 heures pour la Palestine »Samedi 3 octobre, une centaine de personnes ont participé aux « 8 heures pour la Palestine », orga-nisé par Palestine 33, salle Pierre Tachou à Bordeaux-Bacalan. De nombreuses associations y étaient invitées, sur le thème : « La Paix au bout de la résistance ».

Un atelier « Manuels scolaires » a re-levé des éléments issus de livres de la 6ème à la terminale comme la rareté de représentation photographiques en lien avec l’archéologie de la région ou le mélange des caractérisations entre anti-sioniste et anti-sémite pour disqualifier la dénonciation de l’occupation… Une conférence-débat a ensuite été animée par Samia Mallié avec Wissam Alhaj, coauteur de « De la théologie à la libération ? Une histoire du Jihad islamique palestinien » (La Découverte) et Thomas Vescovi, auteur de « La mémoire de la Nakba en Israël. Le regard de la société israé-lienne sur la tragédie palestinienne » (L’Harmattan).Wissam Alhaj n’a pas évoqué son livre. Il est entré dans l’actualité en brossant un descriptif sévère de la situation et des acteurs « locaux ». La reconstruction promise après les bombardements en est au point zéro. Le Hamas a accepté le cessez-le-feu… L’Égypte a créé sa zone tampon en détruisant 80 % d’une de ses villes

frontalières avec Gaza. Mahmoud Abbas est considéré comme jouant le mauvais rôle de « 1er flic » contre la « rage populaire » qui veut s’expri-mer… Mais pour Wissam, « Les faits vont faire naître autre chose », en dehors des forces politiques déjà organisées car des réseaux, associa-tions existent, et ne supportent pas la situation.Thomas Vescovi a abordé les no-tions de Paix et de Justice dans la conscience des israéliens. Il considère que l’immense majorité des israéliens sont pour la Paix (Qui ne le serait pas?). Mais la notion d’injustice que l’état d’Israël fait vivre aux palestiniens n’est pas une évidence. Le matraquage médiatique est tel que l’idée domine toujours que ce que nous considérons comme des agressions israéliennes militaires meurtrières ne sont que des réponses aux « terroristes »… L’occupation et la colonisation sont « en dehors du champ de vision » d’une part importante des israéliens.Thomas souligne que la résistance palestinienne a eu cependant un apport « bénéfique » pour Israël car sa visibilité a permis un début de prise de conscience d’une réalité jusque là « niée », « évacuée »… Les israéliens sont obligés de commencer à regar-der que leur propre pays qui s’est construit sur la notion de victime, a lui même fait des victimes. Un

fossé est en train de se creuser entre le pouvoir, ses « guerriers colons » et la population des grandes villes israéliennes qui, par dépolitisation ou aspirations à vivre mieux tout simplement, se placent en dehors de cette perspective constamment guer-rière. Pour travailler dans ce sens, il propose de poursuivre le travail d’isolement diplomatique d’Israël.Le débat riche a suivi et la soirée s’est terminée par un apéritif puis un repas palestinien fraternel.

Michel Dubertrand

LA COUPE DU MONDE VUE PAR LE RADIS

Longtemps, j’ai détesté les AnglaisVIE ET TRAVAIL À BACALAN

Se rassembler pour peser sur les choix du quartier !Longtemps, j’ai détesté les rugby-

men anglais. Parfois, à peine une compétition commencée, je rêvais de la meilleure façon de les voir éliminés. Oui, souvent même, cela m’est arrivé. Mais pas cette année.

Arrogants, suffisants, les Anglais ont au cours de l’histoire des compétitions de rugby multiplié les raisons de se faire détester de leurs adversaires, en Europe particulièrement. Bon, inutile de dire que les Gallois, les Ecossais mais surtout les Irlandais n’avaient pas besoin de prétextes supplémentaires à l’histoire du Royaume uni pour les détester. En France, l’histoire nous a donné aussi quelques raisons. Mais ce sont les Tournois des 5 puis 6 Nations qui ont convaincu l’Ovalie bleu-blanc-rouge que les voisins insulaires méritaient notre éternelle aversion. Combien de fois en effet avons-nous poussé derrière les petits Bleus en mêlée, vibré pour leurs envolées avant de… nous effondrer à l’ultime péna-lité ou au drop assassin réussi par ces satanés anglais !? Solides en défense, provocateurs, les anglais savaient y faire avec nous. «L’Anglais, il te regar-dait tellement de haut que tu avais envie de te le farcir», racontait avec la poésie qu’on lui connaît, le toulonnais Eric Champ. Dans certains cas, cela ne prenait pas longtemps… En 1992, les Béglais

se rappellent que Vincent Moscato fut sélectionné en équipe de France et qu’il ne resta pas longtemps sur la pelouse du Parc des princes… Cinq minutes après que son pilier se soit fait expulser pour avoir marché sur un anglais, le talonneur champion de France suivait le même chemin après une tentative d’enfoncer ses doigts dans les yeux de son homologue an-glais. Deux expulsions qui vaudront une belle branlée au XV de France et la fin de la carrière internationale de Moscato. Mais tout ça, c’est de l’histoire an-cienne. Depuis, la France a fait du chemin et pas toujours du bon. Les Macrons de la discipline (voir les exemples nominatifs donnés pré-cédemment) ont pris les rênes pour expliquer ce qu’est la patience. Et c’est devant nos écrans qu’il nous a fallu être patients en attendant que le ballon veuille bien sortir du ruck dans lequel il avait été enterré ! Et dans le même mouvement, l’équipe anglaise, toujours aussi arrogante certes, comprenait pourquoi leurs ancêtres avaient inventé ce jeu où le ballon est tenu à la main : pour qu’il vive ! Ainsi, leur défaite contre l’équipe d’Australie n’est pas une injustice, les Australiens étaient plus puissants et mieux organisés. Rarement pourtant on avait vu une équipe anglaise si séduisante et déci-

dée à jouer avec le ballon sur toute la largeur du terrain. La prestation de l’arrière Mike Brown lors du premier match était de ce point de vue vraiment convaincante. Et on a même vu, lors de leur match contre le pays de Galles, les Anglais choisir de jouer une pénalité en touche (à la main, donc) plutôt qu’en tapant entre les poteaux pour cueillir les 3 points qui leur offraient le match nul et les auraient peut-être sauvés. Ca, on n’est pas prêt de le revoir, même dans le plus banal des matchs du Championnat de France. Alors dans ces conditions, c’est un comble d’entendre Mathieu Basta-reaud confesser que « voir les Anglais aussi tristes, ça fait du bien ». Le trois-quarts français est peut-être le joueur le plus éloigné du rugby français tel qu’il s’est historiquement affronté à l’Angleterre. Alors, franchement, s’il y en a un dont on souhaiterait qu’il garde le silence… Voilà pour mes états d’âme. Mais, en même temps, je ne suis pas sûr que de l’autre côté de la Manche, on voit comme un compliment les regrets d’un Français qui reconnaît des qualités aux Anglais, maintenant qu’ils sont éliminés…

Radis rouge

blog.aquit.fr/radisrouge

C’était il y a 30 ans, tout un quartier se mobilisait pour le maintien de l’activité de la raf-finerie de sucre de Bacalan (St Rémy, rue Achard). L’association Vie et Travail à Bacalan naissait du besoin de protéger le quartier des appétits spéculatifs propul-sant au loin l’emploi productif, du besoin de démocratie parti-cipative rendant les habitants et salariés acteurs des destinées de leur quartier, de la recherche permanente d’équilibres pour mieux vivre et travailler dans un quartier en devenir.

L’urbanisation actuelle des an-ciennes friches industrielles autour des Bassins à flot, la densification de l’habitat, les atermoiements muni-cipaux autour de l’avenir portuaire du site, l’absence de prospective quant au flux de circulation routière induit, rendent encore plus actuels les objectifs fondateurs de notre association. Pour la 20e année consé-cutive, nous offrons au quartier « 3 jours en octobre ».

Jeanine Broucas, présidenteVincent Maurin, vice président

• Jeudi 15 Octobre à 18h30  « Terrorisme, émotions et relations internationales : mise en perspective des attentats de janvier 2015 », avec Mathias DELORI enseignant-chercheur à SciencesPo Bordeaux, animation Thomas COLINET, Étudiant à Bordeaux-Montaigne, militant à l’UEC. Librairie La Machine à Lire

• Lundi 26 Octobre à 19h00 Bistrot politique d’Espaces Marx  Au Bistrot des bouchons à Talence

• Appel à contribution aux rencontres « Actualités de Marx et nouvelles Pensées critiques » du 2 au 5 Décembre 2015

Espaces MarxRendez-vous d’octobre