Nouvelles N° 2101

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" La Grèce n'est pas un locataire de l'Europe, que les propriétaires pourraient expulser. La Grèce est un pays démocratique, souverain, copropriétaire de l'Europe. " Pierre Laurent Avant le 20 juin : Délégation commune de personnalités pour exiger du président de la République qu'il s'engage au côté de la Grèce et son gouvernement 20 JUIN : Manifestation de solidarité à Paris DU 20 AU 27 JUIN : Semaine de mobilisations de soutien au peuple grec Jeudi 4 juin 2015 - N° 2101 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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Nouvelles N° 2101 du 4 juin

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" La Grèce n'est pas un locataire de l'Europe, que les propriétaires pourraient expulser. La Grèce est un pays démocratique, souverain, copropriétaire de l'Europe. " Pierre Laurent

Avant le 20 juin : Délégation commune de personnalités pour exiger du président de la République qu'il s'engage au côté de la Grèce et son gouvernement

20 JUIN : Manifestation de solidarité à Paris

DU 20 AU 27 JUIN : Semaine de mobilisations de soutien au peuple grec

Jeudi 4 juin 2015 - N° 2101 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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ACTUALITÉ DES LUTTES

Le conseil de Métropole de ce 29 mai s’est tenu comme barricadé, pour éviter que, comme en mars dernier, les agents du service public n’envahissent les débats.

Alain Juppé a eu beau ironiser qu’il ne ferait pas intervenir les compagnies de CRS comme l’a fait le maire socialiste de Lyon, il y a quelques semaines, il a néanmoins fallu une semaine de grève des éboueurs et un rassemblement de près de 1 000 agents devant les portes du conseil pour qu’il entende le ma-laise. Abandonné donc le découpage territorial de la collecte des déchets. Et les négociations qui doivent se tenir en ce début de semaine devront offrir des réponses aux agents sur les conditions de la mutualisation, en matière de temps de travail, de rémunération mais surtout en terme de respect du service public. Ci-dessous, la déclaration de Max Guichard, pour le groupe commu-niste, lors de ce conseil agité.« Je rappellerai ce qu’au nom de mon groupe je déclarais lors de notre conseil métropolitain du 10 avril, trois semaines après le large mouvement de désapprobation et de colère des agents de la métropole et de nombreuses communes, face au schéma de mutua-lisation qui leur était imposé.“La mutualisation, personne ne la rejette en soi, mais nous voulons tous, du moins je l’espère, qu’elle soit un

moteur efficace pour une démocratie de proximité auprès de nos popula-tions avec des agents respectés et des services publics développés.“Et nous rajoutions, toujours à cette date :“Il n’est jamais trop tard, car oui, nous sommes au cœur d’une crise au sein de notre métropole. Crise qui risquerait de nous envoyer tous dans le mur.“Qu’en est-il aujourd’hui deux mois et demi après ce premier mouvement ? Le constat hélas est vite fait : la situa-tion a continué à se dégrader comme en témoigne le mouvement de grève auquel nous assistons depuis 4 jours. L’autoritarisme, la non-transparence, ont continué naturellement à faire des dégâts malgré les espaces – dit de concertation – qui ont été ouverts. Allons-nous amplifier ce gâchis au-jourd’hui par un vote majoritaire refu-sant d’entendre la colère des agents ou allons-nous prendre la responsabilité de donner à cette mutualisation une démarche enfin partagée ?Allez-nous continuer d’encourager le « sauve qui peut individuel » ou allons-nous enfin proposer le projet collectif que réclament les organisations syndi-cales unies et qui permettrait à chaque service, chaque agent de s’inscrire dans une vision ambitieuse, en adéquation avec le projet métropolitain ?Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président chargé du person-nel, mais surtout chers collègues,

allez-vous continuer à vous enfermer dans le strict cadre financier de la loi MAPTAM ?C’est ce que laisse entendre votre déclaration lors de votre récente visite à Eysines, Monsieur Juppé. Vous y avez affirmé « qu’aucun emploi ne serait supprimé à la faveur du transfert », mais vous précisiez aussitôt, pour la première fois, que vous dirigeriez la métropole vers le non-remplacement des départs à la retraite. Vous nous proposez donc, Monsieur le Pré-sident, une Métropole en croissance démographique continue – un million d’habitants demain, mais avec moins d’agents publics et moins de services publics.Voilà, entre autres, les enjeux de notre vote ce matin : soit l’aggravation du gâchis aux conséquences dramatiques, soit rapidement le dépasser si, avec les agents et leurs organisations syn-dicales, nous savons construire cette ambition publique, qu’ils attendent avec grand espoir.En ne votant pas aujourd’hui ce schéma, ce ne sera pas du temps perdu, pour cette mutualisation, encore moins sa remise en cause mais, bien au contraire, ce sera lui donner rapidement une dynamique et une efficacité publique, pour lesquelles nos populations nous ont élus, ne l’oublions surtout pas, notamment dans ce moment de grande crise politique. »

BORDEAUX MÉTROPOLE

Une semaine de grève pour entendre, un peu…

« Bordeaux en transition », c’est le nom du regroupement citoyen qui se réunira vendredi 5 juin à 20h30 à l’Utopia, pour réfléchir à la création d’une monnaie locale complémentaire.

En recherche de transition pour dépasser les vieilles recettes capita-

listes, ces citoyens voient dans les expériences de monnaies locales un début de réponse. À Toulouse, au pays basque et dans une trentaine de villes françaises, ces monnaies dites « complémentaires » à l’euro permettent à leurs utilisateurs de tenter de « dynamiser l’échange de biens et services porteur de nouvelles

orientations économiques, sociales et écologiques ». Pour y réfléchir, le collectif « Bordeaux en transition » invite donc à un débat introduit par la projection du docu-mentaire « SOL Violette l’éclosion d’un monnaie », de Bertrand Leduc, qui retrace la mise en place d’une monnaie complémentaire à Toulouse.

PROJECTION DÉBAT

Une monnaie locale pour Bordeaux ?

Dans un communiqué commun, l’association France Liberté et la Coordination Eau Ile de France se réjouissent que le Conseil constitutionnel ait tranché : «Oui, l’interdiction des coupures d’eau contenue dans la Loi Brottes est bien conforme à la Constitution Française».La haute juridiction a considéré que la loi Brottes n°2013-312 ne contredisait pas la liberté d’entreprendre, la liberté contractuelle, le principe d’égalité devant la loi ou encore le principe d’égalité devant les charges publiques. Ainsi confirmée, la loi doit être appliquée.Un long combatCette décision est l’aboutissement d’un long combat pour le respect de la loi et de la dignité des plus démunis. Après de nombreuses jurisprudences de tribunaux d’instance et de grande instance, le Conseil Constitutionnel ancre le droit à l’eau pour tous dans le droit français.Cette avancée en appelle d’autres et notamment la pleine reconnaissance du droit à l’eau et à l’assainissement qui fera l’objet d’une proposition de loi dans les prochains mois.Le service public de l’eau sort renforcé du combat mené par France Libertés et la Coordination Eau Île-de-France. Mais le droit à l’eau n’est visiblement pas la préoccupation des entreprises, notamment de la SAUR et de Veolia.Leur acharnement à faire passer leurs objectifs économiques avant les droits humains doit désormais être pris en compte par les collectivités et les élus quand ils prennent les décisions relatives à la mise en oeuvre de ce service public. L’eau ne peut pas être traitée comme une marchandise mais doit être considérée comme un bien commun permettant à chacun de vivre dignement.France Libertés et la Coordination Eau Île-de-France appellent :- l’ensemble des distributeurs à stopper la pratique illégale et inhumaine des coupures d’eau et à rétablir l’alimentation à tous les foyers actuellement dans cette situation ;- les autorités locales responsables de la mise en oeuvre de ce service public à exercer leurs prérogatives et, en priorité, la protection des plus démunis pour l’accès à l’eau.Elles restent vigilantes quant à l’application de la loi, continuent leurs actions pour protéger les plus démunis et appellent citoyens, élus et associations à poursuivre ensemble la mobilisation.À cette occasion, le PCF réaffirme ses exigences : le droit à un égal accès à l’eau pour toutes et tous, la création d’un service public décentralisé de l’eau et la mise en œuvre de mesures concrètes d’aide aux familles en difficulté afin que le prix de l’eau ne dépasse pas 3% du revenu, comme le recommande l’ONU.

En grève illimitée depuis le 26 mai à l’appel de la CGT FAPT 33, FO.COM et SUD PTT, les postiers de Bordeaux Docks et Lormont organisent des rassemblements et s’adressent aux usagers avec une pétition.La Direction locale de La Poste maintient les suppressions d’emplois sur ces deux sites : 8,7 emplois à Bx Docks et - 6 emplois à Lormont.Très déterminés, les grévistes exigent le maintien des tournées de facteurs existantes pour faire face à l’accroissement démographique sur le secteur (+5000 logements à Bordeaux Docks et +1300 à Lormont) et continuer d’assurer un service public de qualité.Les négociations se poursuivaient le 1er juin avec la direction et les grévistes devaient être reçus par , Mme Sandrine Doucet, députée de la circonscription de Bordeaux.

DROIT À L’EAU

Maintenant, faire appliquer la loi

POSTE BX DOCKS ET LORMONT

Pour l’emploi, la qualité du service public

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Les Nouvelles 4 juin 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

L’Europe que nous aimons

Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, président du Parti de la Gauche Européenne, n’a pas boudé sa joie à l’issue du week-end dernier qui a vu bouillonner l’Europe que nous aimons. Celle qui résiste et projette des alternatives au capitalisme, celle qui construit des relations humaines, sociales, syndicales, politiques pour sortir de la « spirale infernale » des marchés et en quelque sorte « sauver » l’Europe.

Il concluait « avec beaucoup de bonheur, pas de se séparer puisque nous allons rester ensemble dans cette bataille, mais d’avoir réussi ce forum ». Sans oublier de remercier les 400 militants et bénévoles, acteurs indispensables de cette réussite.

Ce Forum européen des alternatives, qui atten-dait a minima 2 000 participants, en aura reçu 5 000. « Une belle promesse » pour ses artisans, pour l’avenir des peuples.

Unilatéralement, les caméras étaient tournées vers Sarkozy, « l’homme de la trahison du «non» français au TCE » dira Pierre Laurent, ajoutant : « Les vrais républicains étaient pourtant place de la République. »

Ce mois de juin sera crucial pour la Grèce, et donc pour la démocratie en Europe, pour tous les peuples européens. Les tenants de « l’ordre » -de la bourse- veulent enfermer la Grèce dans une alternative : la capitulation ou l’expulsion. « Mais la Grèce n’est pas un locataire de l’Europe, que les propriétaires pourraient expulser. C’est un pays démocratique, souverain. La Grèce est copropriétaire de l’Europe » affirme le président du PGE.

« Depuis l’entrée en fonction du nouveau gouver-nement, la Grèce a remboursé 7 milliards d’euros à ses divers créanciers et pas un seul euro n’a été de l’Europe vers la Grèce  » informait Zoé Konstantopoulos, présidente du Parlement grec. Un gouvernement qui, lui, tient ses engagements. Sur la base de ses propositions, un accord rai-sonnable et responsable, est tout à fait possible, tout doit être fait pour l’obtenir.

Avec elle et Giorgos Katrougalos, ministre de la Fonction publique, avec tous les représentants de Syriza, Pierre Laurent a lancé deux appels à la solidarité. L’un en direction de toutes les forces démocratiques, politiques, associatives, citoyennes, syndicales européennes pour mul-tiplier les mobilisations du 20 au 27 juin. L’autre vers le président de la République pour exiger que le gouvernement français soit « au côté de la Grèce, d’Alexis Tsipras et son gouvernement ».

C’est ce que demandera une délégation com-mune de personnalités françaises, avant le 20 juin, journée d’action et de manifestation à Paris.

« La France sera elle-même, grande et digne si elle est au rendez-vous, honteuse et affaiblie si elle fait défaut dans ce moment crucial de l’his-toire européenne. » Un accord européen avec la Grèce ouvrirait un nouveau chemin pour l’Europe et ses peuples, sinon ce sera une rupture dont personne ne peut mesurer les consé-quences.

Christine TexierMembre du Comité exécutif

du PCF 33

L’association nationale des élus communistes et républicains orga-nise ce week-end à Gennevilliers des rencontres sur le rôle des élus communistes et républicains et les objectifs qu’ils pourraient se donner. Elle tiendra à cette occasion une assemblée générale pour renouveler la direction nationale, en intégrant de nouveaux et nouvelles élus-es issus-es des scrutins municipaux et départementaux.

Comment faire face au FN ? Com-ment repolitiser les combats locaux et régionaux ? Quelles ripostes ? Faut-il une initiative nationale d’action sur la réforme territoriale, sur les finances des collectivités ? Sur quels contenus aborder les élections régionales ? Trois ateliers aborderont « La réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF) : qu’en est-il  ?  » ; « Quel avenir pour le Département  ? » ; «Quelles pratiques

novatrices pour faire vivre la laïcité, la fraternité dans les territoires ? »En plénière, le débat portera sur la manière audacieuse dont les élus peuvent être utiles et rassembleurs pour une alternative progressiste. En prévision des Régionales des 6 et 13 décembre 2015, une séance sera consacrée aux « pactes régionaux de progrès social, écologique et démocratique ». Puis, l’assemblée générale élira son nouveau conseil national avec une direction renouvelée.

ANECR

Rencontres nationales

RÉGIONALES

« Une majorité bien à gauche pour relever les défis quotidiens des Aquitaines et des Aquitains » La coordination de la grande région Aquitaine du PCF organisait mer-credi 3 juin, au bar cave de Bacalan à Bordeaux, une conférence de presse pour exposer sa démarche politique en vue des prochaines échéances régionales et commenter l’actualité, ses enjeux pour la vie quotidienne et l’avenir de nos territoires. Sébastien Laborde, secrétaire de la fédé-ration de la Gironde du PCF, a démarré sur la loi NOTRe* qui va « considérable-ment accroître les inégalités territoriales ». « Le redécoupage de cette grande région est un outil au service de la finance et des libéraux, un outil de démantèlement des services publics, et des solidarités. Comment faire en sorte que dans la Creuse ou la vallée d’Aspe on puisse avoir le même accès à un certain nombre de services que dans la métropole Bordelaise ? Personne n’échappera à cette question et nous voulons y apporter des réponses dans cette campagne et au cours du prochain mandat. Par exemple, nous ne partageons pas l’ idée que l’État et le service public sont trop présents à l’échelle de nos territoires. Bien au contraire, là où les missions de service public sont attaquées, ce sont les inégalités territoriales et sociales qui gagnent du terrain. Le Préfet de Région, Pierre Dartout, doit rendre avant le 30 juin ses propositions sur la future organisation des services de l’État pour la grande région. Nous y serons très attentifs. »Il a ensuite abordé les transports, dénonçant « les trains intercités » comme « une véritable stratégie de démantèlement de la SNCF ». « Nous voulons défendre et promouvoir les trains pour aller au travail, se déplacer librement. Ce sera l’une de nos premières actions sur la grande région. Concrètement dans notre région, le rapport Duron propose la suppression de la ligne Toulouse/Hen-

daye avec un transfert par la route. Autres lignes menacées : Bordeaux/Lyon, Limoges/Brives/Bordeaux. » Faisant le lien « avec les bus Macron », il estime que « à quelques mois de la conférence Climat, ce rapport ne relève ni les défis sociaux d’égalités de territoire, de mobilités, ni les défis environnementaux qui sont devant nous. Un transfert massif du train vers la route est une aberration. »Le responsable communiste revendique une politique régionale de gauche, « pour de l’ égalité au quotidien », à l’opposé de celle que défend la représentante de la droite sarkozyste, Calmels, dont il dénonce le « projet ultra libéral qui ferait des régions le nouveau laboratoire de Gattaz et des marchés financiers ».Les grandes lignes d’une alternative- Poser largement dans le débat public l’idée de pacte pour des régions solidaires, citoyennes écologiques, c’est-à-dire pour des régions efficaces dans leur capacité de réponses aux besoins des citoyens. L’égalité et la justice sociale doivent être au cœur des projets, en développant des formes nouvelles de démocratie avec les com-posantes de la société civile et par l’innovation dans les indispensables partenariats à développer avec les autres territoires, notamment les communes et les départements. - Des régions qui harmonisent les territoires dans une vision équilibrée de l’aménagement et non au service de la métropolisation d’un côté et de la déser-tification de l’autre. L’avenir des nou-velles régions ne peut se concevoir sans une conjugaison du développement agricole, économique et urbain… avec la volonté de faire reculer les dis-criminations sociales et territoriales et, c’est fondamental, le respect prioritaire d’un développement durable. - Élaborer des politiques régionales offensives dont la gauche a besoin, am-

bitieuses en matière d’investissement et de développement des services publics. - Poser avec force la question des moyens financiers et donc du rejet de l’austérité.Le PCF a annoncé sa présence forte à Guéret dans la Creuse, les 13 et 14 juin prochain, pour la défense des services publics, pour travailler avec les organisations syndicales, les associations d’usagers, des élus ruraux à la question fondamentale de l’égalité territoriale.« Nous ne partageons pas l’ idée, martelée par certains, que la Région ferait mieux que l’État dans l’aménagement du terri-toire et des services publics. Ni l’ idée que c’est en déshabillant les départements et les intercommunalités avec des transferts de fiscalité au bénéfice de la région que nous pourrons mener de véritables politiques de progrès social et démocratique. Nous auditionnons, rencontrons les forces vives du territoire pour confronter, élabo-rer ensemble des réponses régionales dans les domaines du développement écono-mique, l’aménagement, la formation pro-fessionnelle, l’éducation, les transports…La campagne des communistes sur la région s’annonce donc offensive sur les contenus pour une politique de progrès, la construction d’une alternative politique, le rassemble-ment pour l’élection d’une majorité bien à gauche, pour battre la droite et l’extrême droite. « Nous voulons mettre en œuvre un pacte régional pour le progrès et nous visons pour cela le rassemblement le plus large et le chemin pour parvenir à cet objectif ambitieux n’est pas tracé d’avance. Nous voulons bousculer le débat public. Nous entrons dans la phase de débat des communistes et dans le même temps nous allons interpeller nos partenaires du Front de gauche et l’ensemble des forces de gauche dans nos départements, puis au niveau régional. »Cette phase aboutira à une conférence régionale le 27 juin prochain « qui déterminera, non pas un cadre figé mais un processus large de rassemblement, au sein duquel ont leur place toutes celles et ceux qui ne se résignent pas à l’austérité imposée, qui veulent construire une alter-native politique et porter dans l’assemblée une majorité bien à gauche, pour une région solidaire, qui relève les défis quo-tidiens des Aquitaines et des Aquitains. »* Nouvelle organisation territoriale de la Répu-blique.

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Réunies au Forum des européen des alternatives, place de la République, les forces anti-austéritaires fran-çaises et européennes cherchent ensemble la voie d’une Europe de la coopération et de la solidarité entre les peuples.

«Il y a 10 ans, pour la première fois, le peuple d’un grand pays comme la France disait non à l’Europe libérale et aujourd’hui, nous qui portions ce combat, pouvons affirmer que nous avions raison. Ce non était un grand oui à l’Europe de la coopération et de la solidarité que nous célébrons aujourd’hui», a affirmé ce matin Pierre Laurent en ouverture du Forum euro-péen des alternatives, place de la Répu-blique à Paris. Entouré d’Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV (France), Zoe Konstantopoulou, présidente du Parlement grec, Pouria Amirshahi, député PS, Angelo Basile, secrétaire général adjoint du syndicat belge FGTB MWB (métallurgie), Felipe Van Keirsbilck, coordinateur de l’Altersummit (Belgique) et Hervé Falciani, lanceur d’alerte de la Liste HSBC. Le secrétaire national du PCF et président du PGE a pris la parole en premier devant près de 700 personnes venues de tous horizons, parmi lesquelles au premier rang : Patrick Le Hyaric, Marie-Christine Vergiat, Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS, Jean-Luc Melenchon, Eric Coquerel, jean-Paul Casanova, l’ambassadeur de Bolivie en France ou encore Gustave Massiah, l’ex vice-président d’Attac. Il a notamment insisté sur l’impérieuse nécessité de faire converger les force anti austérité en Europe et au sein de la classe poli-tique française alors qu’aujourd’hui 120 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en Europe.

Son intervention a été suivie de celle de Zoe Konstantopoulou qui a rappe-léles les conséquences délétères pour son pays des politiques néolibérales censés «sauver» la Grèce. «L’austérité tue», a-t-elle lancé avant de détailler la crise humanitaire qui frappe les grecs depuis la mise en place de la politique d’austérité par la Troïka. La présidente du parlement d’Athènes a terminé

son appel par un appel à la solidarité et à la convergence des résistances européennes pour sortir de l’austérité sous les applaudissements nourris de la salle, debout, car «les grecs nous ont ouvert la voie, ce sont eux qui portent l’espoir pour toute l’Europe aujourd’hui», confie un militant qui brandit un drapeau grec.

Emmanuelle Cosse a rappelé que l’austérité est aussi une remise en cause de toute politique écologiste car elle incite à l’accaparement des richesses au mépris total de l’environnement... tandis que le socialiste «frondeur» Pouria Amirshahi a affirmé avec force sa volonté de construire une Europe au service de l’intérêt général. «La raison est à Athènes, la folie est à Bruxelles», a-t-il conclu.

Pour sa part, après une magistrale démonstration de l’aspect totalement contre-productif des politique d’aus-térité concernant la réduction des défi-cits budgétaires, le syndicaliste belge Angelo Basile a fustigé la novlangue néolibérale : «On rebaptise un chat un chien ! On parle de «flexibilisa-tion» pour désigner la précarisation des travailleurs, de «modération» salariale au lieu de baisse des salaires, de «modernisation» pour indiquer que l’on va démanteler les services publics et privatiser des pans entiers de l’éco-nomie, et de «réformes structurelles» en lieu et place de démantèlement des acquis sociaux et de confiscation du dialogue social !»

Un message qui a fait écho dans la salle mais aussi chez Graziella Raso, salariée de l’APHP en lutte qui lui a succédé au micro, rappelant que les personnels des hôpitaux parisiens sont en ce moment en pleine bataille avec le ministère de la santé et leur nouveau directeur, Martin Hirsh, afin de faire entendre la difficulté de leurs conditions de travail, que sous couvert de négociation il est question de dégrader encore via un vaste plan «d’économies».

Cette première «plénière s’est terminée par un temps d’échange avec la presse, surtout étrangère… puisque, comme

l’as fait remarquer Marie-Noelle Lienneman, les médias audiovisuels nationaux brillaient par leur absence !

Vers 13h quelques mètres plus loin le collectif «occupe ta banque» organisait un happening devant les agences de la Société générale et de la BNP de la rue du temple. Un amoncellement de paquets colorés sur lesquels on pouvait lire Ethique, Intérêt génal ou encore «Respect» de la loi étaient offerts symboliquement par un père Noël, rejoint par des élus, aux passants afin qu’ils les remettent à leurs banques. «Ces cadeaux éthiques symbolisent les valeurs que nous voudrions voir portées par les institutions financières qui s’accaparent les richesses», précise Emilie Darault, militante du PCF.

Ce samedi soir sur le podium qui jouxte le chapiteau de la place de la République, les artistes, Feloche, Nev-ché et Lénine Renaud se succèderont sur scène pour offrir un grand concert

«républicain» dédié à tous les migrants rejetés aux portes de l’Europe.

Au total ce sont plus de 18 syndicats et 80 associations venus de tous les pays européens qui interviendront durant ces deux jours d’échanges et de débats comportant une trentaine d’ateliers sur des thèmes aussi variés et complmentaires que la défenses des services publics, la municipalisation

de l’eau, l’emploi des jeunes, la liberté d’expression, la manière de contrer les conflits d’intérêts, l’éducation, la santé, une politique migratoire res-ponsable, etc… Avec pour objectif, la construction d’une Europe démo-cratique, respectueuse de la volonté des peuples et de l’intérêt général. Leur mot d’ordre, le triple A : Alliance Against Austérité !

Plus de 5 000 participants, le week-end dernier place de la République à Paris, sont venus pour dire leur solidarité avec la Grèce et écrire ensemble un autre futur européen.

C’est un grand succès pour l’ensemble de la gauche européenne. Trente partis d’Europe et de la Médi-terranée représentant 20 pays, toute la gauche française, 12 organisations de jeunesse, 18 organisations syndicales et 80 associations, se sont rassemblées.

L’alliance européenne contre l’austérité vient d’être lancée en France. Dix ans après le Non au TCE, les forces de progrès en Europe gagnent du terrain, l’alternative est là. 

Pierre Laurent a lancé, avec Zoé Konstantopoulou, présidente du Parlement grec, Giorgos Katrougalos, ministre de la Fonction publique grecque, et tous les représentants de Syriza, un appel à la solidarité avec le peuple grec et son gouvernement. Ensemble, ils s’engagent vers une grande journée d’action unitaire le 20 juin en France et une semaine de mobilisation européenne du 20 au 27 juin.

ALLIANCE AGAINST AUSTÉRITÉ !

«Dessiner les contours d’une Europe démocratique et solidaire»

ILS ONT DIT :

Emmanuelle Cosse, EELV. « Il faut trouver tous les moyens de discuter et de trouver des lieux de controverse, de discussion, de construction commune. » « Ces échanges ne se traduisent pas obligatoirement par une question élec-torale » mais « comment on construit une réponse commune à la crise actuelle, comment on sort de cette impression qu’il n’y a qu’une seule ligne possible et qu’on ne peut pas débattre. ».

Pierre Laurent, PCF, PGE. « Au delà des débats qui nous traversent, il faut être capable dans des circonstances de plus en plus nombreuses d’affirmer des convergences, des idées qui nous rassemblent. Le faire sur la question européenne dans un moment aussi cru-cial pour l’Europe a beaucoup de signi-fication. » « On ne va pas lever avec un coup de baguette magique toute une série de différences (…). C’est un chemin, ce n’est pas une ligne droite, ce qui compte, c’est la boussole » (…) « cette convergence ne se décrète pas, elle se construit.

Le «non» a été fondateur en Europe. Tous les mouvements qui y posent la question du changement sont nés de cette bataille. » « L’appel lancé aujourd’hui vise à faire de juin un mois de mobili-sation au côté du gouvernement grec. Je renouvellerai l’exigence qui est la nôtre à l’ égard du gouvernement français

d’appuyer le gouvernement grec dans la demande de respect du programme sur lequel il a été élu ».».

Pouria Amirshahi, PS «frondeur». « Ce genre de rendez-vous est un pari sur l’avenir. » « Il y a bien des questions qui nous rassemblent. Ces rapprochements politiques sont utiles pour demain. »

Zoé Konstantopoulou. « La Grèce montre le chemin et il est important dans cette période historique que chacun et chacune fasse des choix pour lesquels nous serons fiers d’ ici deux ou trois décennies. » « Les images de l’austérité en Grèce sont les images du futur euro-péen si on ne met pas fin à ces politiques d’austérité. »

Francis Wurtz, PCF, député euro-péen honoraire. « Tout changement significatif sera un puissant encoura-gement à la recherche d’alternatives progressistes, coopératives et solidaires dans toute l’Union européenne. »

Georges Katrougalos, ministre grec de la Fonction publique et de la réforme de l’État : «J’espère que la Grèce deviendra le miroir de l’avenir politique de l’Europe, qu’il naîtra un mouvement paneuropéen contre l’aus-térité.(…) On ne peut pas gagner dans un seul pays. La solidarité des peuples est essentielle pour réussir .»

PREMIER FORUM EUROPÉEN DES ALTERNATIVES

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Les Nouvelles 4 juin 2015 • 5

2014 aura été l’année la plus chaude depuis 1880 et les émissions de CO2 ont battu un nouveau record. Pour limiter le réchauffement à 2°C en 2100, l’urgence est à la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) dues à l’utilisation des énergies fossiles (Gaz, Charbon, Pétrole…). Nous ne sommes pas tous d’accord sur la nature de la transition énergétique à engager mais nous avons une certitude :  les énergies fossiles doivent être remplacées par des énergies non émettrices de CO2, aux prix le plus bas possibles, pour répondre au droit à l’énergie pour tous et partout sur la planète.

Un accord global est possible lors de la conférence de Paris en 2015 à condition de dégager une vision solidaire du développement humain durable à l’échelle du monde sur la base de décisions qui doivent être contraignantes pour les États mais différenciées et fondées sur des principes de solidarité et d’équité. En effet, la réduction des émissions de GES de chaque pays  doit tenir compte de leurs réalités comme de leur projet de développement.

C’est pourquoi, nous citoyens du monde opposés à la mondiali-sation capitaliste et à la course au profit, en lien avec plusieurs partis progressistes du monde et en convergence avec  la société

civile, les syndicats, les associa-tions de nos pays respectifs, nous exigeons que tous les pays riches et industrialisés, qui ont la pre-mière responsabilité du réchauf-fement climatique, s’engagent, dès le prochain G20, à sortir de leurs égoïsmes nationaux et de l’inaction climatique.

À l’occasion de la conférence de Paris en 2015, nous voulons faire entendre la voix des peuples  afin d’exiger, sous l’égide de l’ONU, un accord international entre les États fondé sur les principes de solidarité et d’équité comportant :

• des objectifs chiffrés transpa-rents de réduction des GES pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C dans les plus brefs délais ;

• des engagements financiers précis, à la hauteur des moyens des  pays  riches, pour la mise en route effective du Fonds Vert à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, pour la mise en place concrètes d’aides à l’adaptation ;

• le développement de la Re-cherche et de la coopération par le transfert de technologies avec les brevets associés vers les pays en voie de développement et les pays les moins avancés ;

• l’adoption du mécanisme de « pertes et dommages » au profit des pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles.

Dans une tribune publiée dans Le Monde, le Premier ministre grec montre sa détermination et place les créanciers face à leurs respon-sabilités.

«Aujourd’hui, l’Europe est en mesure de prendre des décisions qui déclen-cheront une forte reprise de l’écono-mie grecque et européenne en mettant fin aux scénarios d’un « Grexit » (Grèce exit). Ces scénarios empêchent la stabilisation à long terme de l’éco-

nomie européenne et sont susceptibles d’ébranler à tout moment la confiance tant des citoyens que des investisseurs en notre monnaie commune.

Cependant, certains soutiennent que le côté grec ne fait rien pour aller dans cette direction parce qu’il se présente aux négociations avec intransigeance et sans propositions. Est-ce bien le cas ?

Etant donné le mo-

ment critique, voire historique, que nous vivons, non seulement pour l’avenir de la Grèce, mais aussi pour celui de l’Europe, j’aimerais rétablir la vérité et informer de manière respon-sable l’opinion publique européenne et mondiale sur les intentions et les posi-tions réelles du gouvernement grec.»

Lire l’intégralité sur :http://t.co/Z3WX8EXoyh

PÉTITION

Campagne internationale et citoyenne pour sauver la planète et l’humanité

TRIBUNE D’ALEXIS TSIPRAS DANS «LE MONDE»

L’Europe à la croisée des chemins

À l’initiative des militant-e-s du Parti communiste français, cette

pétition sera remise aux autorités Onusiennes lors de la confé-

rence Paris Climat 2015.

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Dans un courrier adressé à Olivier Schrameck, président du CSA, Pierre Laurent demande une ren-contre, ne s’expliquant pas «l’ab-sence totale des grands médias de l’audiovisuel de notre pays», une situation «de blackout médiatique [qui] n’existe dans aucune autre démocratie européenne».

Rappelant l’ampleur de l’événement «d’une très grande portée pour la vie politique française et pour l’avenir de l’Europe, aujourd’hui à la croisée des chemins», le secrétaire national du

PCF, président du PGE, estime que «un traitement, fut-il critique, aurait été normal».

Il souligne que ce «Forum européen des alternatives et ses participants étaient un espace d’explications et de décryptages indispensables à l’information de nos concitoyens» et regrette le «manque à gagner pour le pluralisme, la démocratie».

Il y avait deux actualités politiques ce week-end : la première avec le congrès d’une UMP relookée, la seconde,

place de la République, avec un ras-semblement très large des forces pro-gressistes françaises et européennes. Médiatiquement, il ne fut question que de la première. « 10 ans près la victoire du «Non» au référendum sur le Traité constitutionnel européen, et alors que les grands médias avaient tous fait leur mea culpa, les leçons ne sont toujours pas tirées» conclut-il, exprimant le souhait d’une rencontre « pour échanger avec vous et réfléchir aux moyens d’empêcher qu’une telle situation ne se reproduise».

BLACKOUT MÉDIATIQUE

Pierre Laurent interpelle le CSA

PREMIER FORUM EUROPÉEN DES ALTERNATIVES PARIS CLIMAT 2015

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6 • Les Nouvelles 4 juin 2015

INTERNATIONAL

ELECTIONS EN ESPAGNE

Premiers enseignements

Washington a retiré, vendredi, Cuba de la liste noire des États « soutenant le terrorisme », dans laquelle figurent encore la Syrie, le Soudan et l’Iran. Cette décision, attendue depuis que le président Barack Obama s’y était dit favorable à la mi-avril, marque un tournant dans le rapprochement entre les deux pays, après un demi-siècle

de tensions et d’embargo américain décrété en février 1962 contre Cuba. Il y a deux semaines, le président cubain, Raul Castro, avait clairement indiqué que dès que cette « accusation » serait levée, des ambassadeurs pourraient être nommés dans les deux capitales. Bien évidemment, la décision de la Maison-Blanche a provoqué le

mécontentement des républicains. Ainsi, le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, a estimé, sans rire, que l’administration Obama « a offert au régime Castro une victoire politique majeure sans rien obtenir en contre-partie ».

D’après Le Monde du 1er juin, un comité ministériel législatif israélien a approuvé, dimanche 31 mai, un texte qui permettrait de condamner lourde-ment toute personne jetant des pierres sur des véhicules en mouvement.

Ce texte, qui doit encore faire l’objet de plusieurs lectures au Parlement, est un amendement à une loi préexistante qui fixe à vingt ans de prison la peine maximale pour avoir lancé des pierres sur des véhicules, mais uniquement si l’intention de blesser est prouvée. Cette mention ne figure pas dans l’amendement proposé. « Jeter des

pierres ou d’autres objets sur des véhi-cules en mouvement d’une façon qui pourrait mettre en danger la sécurité du passager » est punissable de dix ans de prison, est-il écrit.

Actuellement, les peines qui frappent les lanceurs de pierre dépassent rare-ment trois mois de prison quand les blessures occasionnées ne sont pas trop graves. Le texte doit retourner à la Knesset, où la coalition gou-vernementale du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, détient 61 des 120 sièges.

WASHINGTON/LA HAVANE

Retrait de la liste noire des pays soutenant le terrorisme

ISRAËL

Dix ans de prison pour les lanceurs de pierres

PÉROU

Une lutte pour la terre contre les marchands d’or

Ces élections montrent en quoi, après les Grecs, ce sont les Espa-gnols qui viennent d’exprimer avec force leur rejet de l’austérité et le besoin d’un changement profond de politique dans leur pays.

Comme l’a dit Pierre Laurent, c’est un signal pour toute l’Europe. « La droite (parti populaire) perd 40 % de ses votes (2,5 millions de voix) et le PS 12,5 % (700 000 voix) des siens tout en restant les formations les plus votées. C’est la fin d’une époque, celle de la transition post-franquiste, celle du règne du néolibéra-lisme flanqué d’un système politique bi-partisan et corrompu. » (CommunisteS du 27 mai). Bipartisme qui n’avait pas eu besoin jusqu’alors d’un mode de scrutin électoral à la française, sauce 5ème République. Le consensus du Pacte de la Moncloa (1977) obtenu dans des circonstances historiques suffisait à « gérer » le pays dont 25 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté ! Pays qui a connu ces dernières années de nombreux mouvements sociaux dans la santé, l’éducation, contre les expulsions et pays du mouvement des « Indignés ».

Le désaveu cinglant marque un tour-nant et l’ouverture d’un processus de recomposition des forces, porteur d’espoir mais aussi d’exigences pour la gauche transformatrice.

Podemos qui arrive en 3ème position au plan national (moyenne de 14 %) ne se présentait pas partout. Il était présent aux Autonomiques, dont 6/7 régions devraient échapper à la droite et 4 revenir à des formations de gauche.

Aux municipales, Podemos n’a concouru que dans de grandes villes (les « capitales » de régions) en alliance avec différentes forces sociales issues des divers mouvements sociaux, dont les « Indignés », mais aussi de forces politiques, parmi lesquelles plusieurs secteurs de Izquierda Unida.

Comme le sou-ligne J. Ortiz (HD du 28/5) : « Pour Pode-mos, les grandes villes ont servi de moteur. » Atten-tion de ne pas réduire la vic-toire des muni-cipales au score de Podemos. Un seul exemple, le

candidat de Podemos aux Autono-miques de la communauté de Madrid recueille 286 000 voix alors que la liste de large union de Madrid aux munici-pales « Ahora Madrid », conduite par Manuela Carmena, militante com-muniste sous le franquisme*, sollicitée pour conduire la liste par Podemos, recueille plus de 520 000 voix !

Dans ce bouleversement, le PSOE ne s’en sort pas trop mal, ne perdant que 2,80 %. L’opération cosmétique « new look » Pedro Sanchez, « gendre idéal », lui a permis de résister à la décrue attendue et de « reprendre » la direc-tion de plusieurs Autonomies… »

La crise et le rejet du système ont égale-ment profité à une nouvelle formation Ciudadanos (Citoyens), initialement créée en Catalogne, présente pour la première fois dans un scrutin national et qui obtient 7 %. Une formation, qui surfe sur la vague du rejet du système pour la récupérer… qui peut donc servir de roue de secours au PP.

Deux victoires historiques

La nouvelle donne politique fait surtout basculer à gauche Barcelone et Madrid à 1 siège près (20 pour la liste de Manuela Carmena, 9 pour les socialistes, 21 pour le Parti Populaire et 7 pour Ciudadanos).

La liste de M. Carmena « Ahora Madrid » regroupe Podemos, des écologistes, des mouvements citoyens (locataires, associations de voisins, mémoire des « disparus » républicains, etc.) et quelques membres d’Izquierda Unida (gauche unie).

À Barcelone, la liste unitaire citoyenne d’Alda Colau est connue pour son engagement contre les expulsions locatives. Ce « fléau » des temps mo-dernes est vécu, à juste titre, comme un drame et une injustice alors que de

nombreuses personnalités sont pour-suivies pour des affaires de corruption.

La liste d’Alda remporte donc 11 sièges, l’ERC (gauche républicaine indépendantiste) 5 sièges, le PS 4 sièges, la CIU (nationalistes catalans) 10 sièges, Ciudadanos 5 sièges et le PP 3 sièges.

Du jamais vu depuis 1936, date

de la deuxième République !

La ville de Valence où le PP est connu pour ses méthodes mafieuses (tout comme Séville et Saragosse) échappe à la droite et pourrait revenir à une formation de gauche « Compromis » qui a dépassé le PS.

La coalition d’IU recule, affaiblie notamment aux Autonomiques où elle perd 25 députés (dont 13 à la communauté de Madrid, 5 à Valence et 3 en Extremadure). Il y a un peu plus d’un mois, elle perdait 4 des ses « députés » (conseillers régionaux) à la communauté d’Andalousie qui, à ce jour, n’a toujours pas élu sa présidente (PS). Elle a besoin de l’abstention d’un groupe pour pouvoir l’être.

IU obtient 4,73 % au plan national (contre 6,36 % en 2011) et ne pourra donc siéger dans la plupart des par-lements Autonomiques. La situation de l’organisation d’IU à Madrid, les « déchirements » auront pesé lourd pour cette organisation.

Il faut cependant noter qu’elle conserve son influence, voire l’améliore aux municipales, avec le même nombre d’élus qu’en 2011 (plus de 2 200).

Comme on le voit, les résultats vont obliger les formations politiques à des négociations, notamment entre Podemos et le PSOE.

Comme le dit J. Ortiz : « Après ce 24 mai, l’histoire espagnole vient de s’accélérer… même si les résultats ne sont pas aussi importants que ne pouvait le laisser supposer l’usure du système ». Mais quelle bouffée d’oxygène pour tous les peuples du monde !

Serge Gonzalez

* Elle fut la créatrice de ce cabinet d’avocats dont 5 d’entre eux (communistes) périrent assassinés et 4 furent grièvement blessés par des fascistes, le 24 mars 1977, dans ce qui fut appelé « Le massacre d’Atocha ». Le PCE devait être légalisé début avril.

D’après l’article de Marion D’Allard pour l’Humanité du 1 juin 2015.

Depuis trois ans, les paysans de la région de Cajamarca, au nord du pays, se battent contre un projet américain de mégamine d’or et de cuivre. Laurence Cohen, sénatrice, appelle à la solidarité internationale contre l’extractivisme minier et ses conséquences sur les ressources naturelles et les populations.

Au nord du Pérou, la région de Cajamarca vit au rythme des rondes paysannes, des manifestations et de la répression. Une lutte de plus d’une décennie contre les appétits féroces des multinationales de l’extraction minière qui font main basse sur les richesses du Pérou, condamnent les agriculteurs à la faillite et détruisent l’environnement.

En organisant, il y a quelques jours au Sénat, un colloque sur le combat des habitants du Cajamarca, Laurence Cohen a contribué à mettre en lumière la résistance paysanne face à un méga-projet minier, le projet Conga. « C’est l’un des plus grands plans d’extraction minière au monde, responsable de la destruction de cinq lacs de haute montagne, de 700 sources et de 250 hectares de prairies humides », explique la sénatrice. Un projet qui étend l’exploitation d’une mine voisine, celle de Yanacocha, contre laquelle se battent les habitants de la région depuis 1993, date à laquelle la multinationale états-unienne New-mont Mining a commencé son exploi-tation. Le projet Conga regroupe des activités d’extraction de cuivre et d’or

sur un site situé à 24 ki-lomètres au nord-est de la mine de Yanacocha. Conduit par la société péruvienne Minera Yanacocha, propriété du groupe Newmont Mining, Conga devait produire 200 tonnes d’or et 180 000 tonnes de cuivre par an à hori-

zon 2017. Prévu initialement en 2011, le début de l’exploitation de la mine a été tenu en échec par la mobilisation des paysans de la région. En 2012, une marche nationale est organisée qui relie Cajamarca à Lima sur un parcours de 850 kilomètres. C’est à ce moment-là que naît le mouvement Conga No Va ! (Conga ne passera pas !) unifié sous le slogan « Agua si ! Oro, no ! » (Oui à l’eau ! Non à l’or !).

Les rondes paysannes autour des lacs du plateau péruvien se multiplient pour protéger cette précieuse ressource en eau. Mais la criminalisation de la résistance pacifique est en marche, orchestrée au plus haut niveau de l’État péruvien. Les paysans du Caja-marca deviennent la cible de menaces de mort et de manœuvres d’inti-midation menées par des groupes paramilitaires. En janvier 2014, le gouvernement a été plus loin et a édicté la loi 30 151, véritable « permis de tuer » octroyé aux forces de sécurité contre les manifestants.

Depuis 2011, 42 personnes ont été tuées et 730 blessées lors de manifes-tations, au Pérou, dans la plus totale impunité.

L’État péruvien a choisi son camp, celui des multinationales, contre les peuples.

« Ces gens ne défendent pas seulement leurs terres, mais notre planète », conclut Laurence Cohen, contre « les dérives d’un capitalisme sans scrupule, qui sacrifie les droits des peuples et l’environnement ».

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Les Nouvelles 4 juin 2015 • 7

PCF

À l’occasion de la Journée nationale de la Résistance, la section Rives de Dordogne et la cellule de Libourne du PCF organisaient une soirée-dé-bat, le 26 mai, sur le thème : « Des communistes libournais dans la Résistance ». À cette occasion a été projeté le film de Robert Guédiguian «L’Armée du Crime», qui rend hommage à ces « oubliés » de la panthéonisation que sont les Francs Tireurs et Partisans communistes en général, et en par-ticulier à la grande figure de Missac Manouchian, lequel aurait sans doute eu sa place sous la coupole du « temple de la République ».La soirée était donc l’occasion de rappeler la place prise par les com-munistes dans la Résistance, à Li-bourne et dans le Libournais comme à l’échelle nationale, et le prix par eux payé, au travers des personnages de Gabriel Massias, Jean Chauvignat et des « fusillés de Souge ». Une initiative couronnée de succès, bien au-delà des espérances des organisateurs : une centaine de

personnes était en effet présente, participant à un débat prolongé bien après 23 heures par un « pot de l’ami-tié » en clôture de soirée. Auparavant, le public a pu appré-cier les interventions extrêmement riches et porteuses tant de sens que d’informations historiques de Fran-çoise Sourbé, qui a présenté Robert Guédiguian et son film mémoriel, de Jean Lavie, président du Comité des Fusillés de Souge, de Maryse Monta-gon, petite-fille de Jean Chauvignat, de Francette Agostini, présidente de L’ARAC de Castillon, et Mireille Lucu, historienne de Saint Émilion dont on avait déjà pu apprécier, à l’occasion de la commémoration du 8 mai, le travail sur les figures de la Résistance locale. Le débat qui a suivi a surtout porté sur le sens de l’engagement de ces « hommes ordinaires » qui n’avaient « réclamé ni la gloire ni les larmes », pour reprendre le vers de Louis Ara-gon, et sur les pistes de recherche lar-gement en friche sur cette Résistance locale des « humbles » - un domaine où tout, ou presque, reste à faire.

Une exposition de documents ori-ginaux - la célèbre Affiche Rouge, les pages de l’ignoble opuscule de propagande de Vichy qui a « inventé » le sinistre qualificatif d’« armée du crime » pour les Résistants martyrisés des FTP-MOI, les procès verbaux des arrestations de Gabriel Massias ou Jean Chauvignat, etc.Succès d’une soirée qui en appelle d’autres : la mémoire de la Résis-tance n’est pas morte, mais elle nous rappelle que « la Résistance a besoin de toutes ses couleurs » !

Les communistes bordelais ont célébré la journée nationale de la Résistance en honorant le Dr Nancel Pénard devant la plaque de la rue qui porte son nom. «Dans l’additif de 43 au Témoin des martyrs, Aragon dénonce la violence de la répression nazie et de la police française, contre les étudiants et les intellectuels (…) On y trouve, dans la liste des médecins fusillés, le bordelais Mancel Pénard, avec cette erreur sur la première lettre qui souligne la force et les limites des informations transmises. Aragon cite aussi le jeune bordelais Louis Guichard, résistant gaulliste, arrêté par la gestapo le 9 janvier 41. (…) On trouve sa brève bio-graphie à la page 62 des 256 de Souge et quelques précieuses indications sur son groupe et les circonstances de son arrestation à la page précédente.Mais ce serait faire injure à un bor-

delais aussi célèbre que controversé par ses pairs, si je n’évoquais pas ici François Mauriac. Ce sera d’abord l’occasion de signaler que la rue qui porte son nom dans Bordeaux est minuscule, peu visible, comme un hommage rendu par défaut. En même temps, nous nous réjouirons qu’il ait été relégué par ses pairs dans le quar-tier bigarré et ouvrier de Saint-Michel. Nous nous saisissons de l’occasion pour rappeler que François Mauriac a choisi son camp après la débacle de Juin 40, contre le sien et sa classe. En 1943, paraît aux éditions de minuit le texte Le Cahier Noir, sous le pseudonyme de Forez. Dans ce pamphlet contre les collaborateurs et les cyniques, François Mauriac délivre un jugement qui mérite d’être sans cesse rappelé.Il écrit : « Prolétariat : millions d’es-claves dont la Maçonnerie, et le

grand Patronat, et chacun de nous, bourgeois, avions crevé les yeux et qui tournaient pour nous la meule, dans les sombres villes… » Quelques lignes plus bas, précisément là aussi avec l’emploi du mot martyrs, plus évident sous sa plume que sous celle d’Aragon, il écrit la phrase qui est res-tée la plus célèbre de ce pamphlet et ce qui mérite d’être gardé en mémoire : « Les martyrs rendent témoignage au peuple. Seule la classe ouvrière dans sa masse (c’est lui qui souligne) aura été fidèle à la France profanée ». Comme il le précise juste après, ce texte date de 1941. Lucidité et courage caractérisent un tel jugement. Les travaux remarquables entrepris par le collectif qui a écrit Les 256 de Souge permettent de vérifier, par l’examen des fusillés, non seulement que plus de la moitié ont de 18 à 35 ans, mais que plus de 50 %, «fidèles dans (leur) masse à la patrie profanée» sont des ouvriers, et qu’ils sont à une écrasante majorité des ouvriers ou des employés : 71,3%.Bien sûr, la poursuite acharnée des forces policières, les moyens consi-dérables dont elles se sont dotées, la collaboration-collusion entre l’enva-hisseur nazi et les représentants zélés pour ne pas dire plus du gouverne-ment pétainiste, particulièrement à Bordeaux, peuvent entraîner un constat fataliste. Les arrestations et les exécutions étaient inéluctables. Les résistants, surtout les jeunes, étaient pleins de rêves, mais ils ont très vite su qu’ils mettaient leur vie en jeu, et que, à terme, cela ne serait pas inutile… La solution à venir et la liberté étaient là, et nulle part ailleurs. »

Extrait d’intervention de Vincent Taconet lors des rencontres

d’Espaces Marx sur mémoire et histoire).

« Au 61 bis, avenue de la Libéra-tion », ce dimanche, ce fut un beau moment ! Le soleil s’était invité, le vent faisait flotter les drapeaux, les portes du jardin de la Section étaient ouvertes. C’était le jour du marché. Les plus curieux, interpel-lés par « le programme du Conseil National de la Résistance » sont entrés, rejoignant les participants (environ une bonne trentaine).Jeunes, moins jeunes, amis et cama-rades, représentants d’autres organisa-tions ont échangé, surtout autour de

la nécessité de s’opposer aux destruc-tions des « conquis » de la Résistance que le Patronat, le Medef n’a jamais « digéré ». Comme nous, nous ne « digérons » pas le vol de notre « Non » au TCE en 2005 par les dirigeants français et européens. Cela a été dit et redit, il faut en sortir… pour s’en sortir… « Nous ne décidons plus de rien » !!!L’Histoire est têtue. Nous aussi !!!Nous nous sommes donné rendez-vous au samedi 4 juillet, pour notre Fête.

« La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent. » Cette phrase de Camus, Simone Rossignol et Claude Scipion lui ont donné un sens tout au long de leur vie. L’un et l’autre ont puisé la force de leur engagement dans la lutte contre le nazisme et pour la liberté, faisant vivre dans chacun de leurs gestes d’élus et de militants avec les citoyens béglais les valeurs du Conseil national de la Résistance dont nous venons, il y a quelques jours, de fêter le 72ème anniversaire.Quelle ambition folle dans un monde en ruine d’imaginer et de mettre en place la Sécurité sociale et la retraite généralisées, le contrôle de l’économie avec de grandes nationalisations, le droit à la culture et à l’éducation pour tous, la presse délivrée de l’argent et de la corruption.Ces valeurs ont guidé Claude et Simone tout au long de leur mandats respectifs de conseiller général et de maire. Que ce soit contre les expul-sions locatives, pour la construction de logements collectifs où l’on puisse vivre dignement, pour une crèche municipale, pour le droit aux loisirs des jeunes béglais, pour la lutte contre les inondations, pour l’assainissement de la ville, pour la défense de l’emploi industriel de la ville… Les Béglais d’hier et d’aujourd’hui leur doivent tellement, à eux et leurs équipes. J’en profite pour dire qu’au-cun lieu de notre ville ne porte à ce jour leur nom. Tous ces combats, ils les ont menés avec la force du rassemblement et de la construction collective, comme en témoigne la majorité d’union de la gauche qui a dirigé Bègles jusqu’en 1989, qui rassemblait communistes, socialistes, chrétiens, laïques et sans parti.

Leur engagement et leur droiture leur auront aussi fait gagner le respect de bien des citoyens qui ne partageaient pas toutes nos opinions et de beau-coup de leurs adversaires politiques.Cette volonté de changer les vies ici et maintenant se mêlait à une confiance en l’avenir et en la jeunesse, certaine-ment un héritage de leur début mili-tant dans les jeunesses communistes. Cette confiance en l’avenir qui, l’un comme l’autre, leur a fait rendre leurs mandats au profit de jeunes généra-tions en faisant tout pour permettre que ces passages de relais s’effectuent dans les meilleures conditions.Sur les plaques que nous allons déposer est écrite la fonction qu’ils ont occupée, mais avant il est inscrit « militant communiste », parce que c’est ce qu’ils étaient avant d’exercer des responsabilités électives, ce qu’ils sont restés pendant, et ce qu’ils ont continué à être après leurs mandats accomplis. (…)Pour finir je voudrais faire nôtre cet appel intitulé « Résister c’est créer, créer c’est résister », lancé il y a main-tenant 10 ans par d’anciens membres du CNR.« Nous appelons les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injus-tices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau «Programme de Résistance» pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l’ intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injus-tices sociales.» (…)

Vincent Boivinet, secrétaire de la section de Bègles du PCF

LIBOURNE

Commémoration de la résistance communiste

BORDEAUX

Hommage à Nancel-Pénard

BASSIN D’ARCACHON

Les «conquis» de la Résistance

BÈGLES

Construire pour l’avenir

« Créer c’est résister. Résister c’est créer. » Cet hommage à la Résis-tance, valait comme un appel à refuser les injonctions au fatalisme, de résignation à l’impuissance, de démission devant la loi des puissants. Un appel à « composer l’avenir sans croire au poids qui décourage », invitait la poésie de René Char. Durant les quatre ans de cendres, de sang et de deuils, les animateurs des maquis surent aussi confluer, sans renoncer à leur histoire ou à leurs rêves, adoptant le vers d’Aragon : « Fou qui songe à ses querelles au cœur du commun combat. »

Une leçon ignorée du président de la République, en ne retenant pour l’entrée au Panthéon aucun des communistes qui furent pourtant au premier rang des soldats de l’ombre et des martyrs, séparant aussi Geneviève Degaulle et Germaine Tillion de leur camarade de camp Marie-Claude Vaillant-Couturier. L’Humanité écrit : « Dommage d’avoir choisi de séparer « la rose et le réséda » d’Aragon, d’avoir préféré la querelle à l’histoire », oubliant (ou omettant ?) que des ruines a surgi le progrès social, de la misère une dynamique écono-mique et démocratique, oubliant (ou omettant ?) le Conseil national de la Résistance.

PANTHÉON

Oubli ou omission ?

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8 • Les Nouvelles 4 juin 2015

CULTURE & SOLIDARITÉ

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] paritaire de presse : 0113 C 85932

AVIS RECTIFICATIF DE GERANCE

« La Zone du Dehors »SARL au capital de 7 800 €

Siège social : 68 cours Victor Hugo33000 Bordeaux

RCS Bordeaux 810 497 289Rectificatif suite à la parution de l’annonce dans le journal N° 2093 du 09/04/2015 :Il fallait lire :Gérant : M. Léo Noël demeurant 69 cours Aristide Briand 33000 Bordeaux

Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

« Bienvenue chez moi ! » Florence veut accoucher chez elle. Sa grossesse se déroule simplement. Elle a décidé de constituer une équipe qui la suivra dans son désir. Pour elle tout paraît simple, en tout cas c’est ce qu’elle nous donne à ressentir. Elle paraît toujours sereine, tranquille et tranquillement déterminée.Pour son premier, plus par manque d’expérience de son équipe, elle accouche à l’hôpital, très traditionnellement en cette fin de 20e siècle. Cet accouchement va lui chu-choter qu’elle peut envisager un peu mieux, qu’elle peut imaginer le meilleur. Un bébé qui la rend mère et le rend forte de ses convictions. Florence n’aime pas l’hôpital, n’aime pas les médecins ni le monde soignant. Elle ne l’aime pas car elle le craint et le craint car elle ne le connaît pas bien, ne le maîtrise pas.Florence a une conscience ancestrale de la naissance, une culture intuitive, un discernement aigu mêlant intel-ligence scientifique et affectif extrême. Elle aime à dire qu’elle n’y comprend rien. Ses études l’ont emmenée loin et elle a intégré la connaissance de sa spécificité de femme et future mère.Alors pour la deuxième grossesse, c’est décidé ! C’est à la maison, avec une sage femme. Une sage femme qui vient de loin, 50 km. En cette année 20… peu de femmes ont le désir et encore moins la volonté tenace d’essayer d’accoucher chez elle. Les naissances, comme les morts ont déserté la chaleur du foyer et il semble presque fou, presque nostalgique de vouloir retrouver des sensations d’un autre âge. Un risque que plus personne ne se per-mettrait de prendre au nom de la sécurité ultime, celle qui assure la vie, sans bleu ni bosse, et surtout sans fin. Alors peu de sages femmes accouchent à domicile. Elles sont courageuses et diligentes, laborieuses. Une petite équipe sur tout le territoire, des femmes convaincues et compétentes.Ce choix d’être bien parmi les siens est pourtant plus que jamais possible. Le dix-neuvième siècle a imposé aux femmes de venir accoucher à la maternité, en structures médicalisées et en un siècle, en France le pouvoir médical a réussi ce transfert absolu. Encore un contrat social, un engagement bipartite, vous ne mourrez plus mais en contrepartie vous ferez ce que l’on vous dit, comment et quand ! Un monde devenu meilleur ?Aaahhhhh, ça fait mal, un coup de pied violent dans le ventre ! Il est 20h ce samedi soir de novembre, Florence est allée dîner chez ses parents, tranquillement de toutes façons. Elle peut tout faire depuis une semaine, elle sauterait à la corde dans son jardin si elle en avait envie, traverserait les routes pavées à cheval.Ils viennent de passer à table, quand elle se tord d’un coup. Oh ! Le souffle coupé. Et oh ! Encore un coup. Elle se lève et ça coule. Elle s’excuse. Sa maman l’accom-pagne pour se changer, et lui prête sa chemise de nuit.9 ! Dilatation quasi complète en si peu de temps! « Ne pousse plus, il viendra tout seul… »« Les cheveux, je les sens. Doucement, viens douce-ment… ». La tête. Petite tête toute mouillée dans la nuit gelée. Il est là. Les épaules, sans rien faire.Son bébé ne crie pas, il n’est pas de ce genre-là. Dans la famille on ne braille pas, on s’annonce. Il émet un petit son, ce petit son qui retentit comme un premier soula-gement dans ma tête et dans mon cœur.Je souris et Florence me suit. Je l’enveloppe dans sa petite couverture jaune et le réchauffe, quatre mains pour le frictionner tout doucement. On rigole et on se libère.Elle accouchera dans la nuit. Une naissance merveil-leuse, dans la chaleur de l’hiver, la couleur de la lune et des étoiles.

CHRONIQUE

par Jeanne R.M.

Son texte fondateur est sans ambigüité : la Chorale des « Amis de L’Ormée » explore aussi bien le répertoire popu-laire que le répertoire clas-sique… Cette année, elle aura tenu pleinement cet engage-ment. Plusieurs prestations bénévoles, sur des chants de révolte et de liberté, ont été données pour des associations de solidarité et, en clôture de saison, elle se produira pour le Secours Populaire. Cepen-dant la plupart des répétitions ont été consacrées à la prépa-ration des concerts classiques dont le thème avait été défini à l’AG de juin 2014. Ce projet se concrétisera au cours de ces deux soirées.

Les choristes des « Amis de L’Ormée » présenteront sous la direction de Claire Beaudouin, leur chef depuis trois ans, des

chœurs d’opéras connus ou moins connus. On n’en citera que les emblématiques Nabucco et La force du destin de Verdi ainsi que Orphée et Eurydice de Glück : une palette d’époques et de styles.

Le groupe sera accompagné par un quatuor de clarinettes (Chœur de clarinettes de Bordeaux), une collaboration qui a commencé avec les Noc-turnes de Mozart en 2012. On a pu alors vérifier combien leurs sonorités se marient au mieux avec les pupitres vocaux.

En première partie, Claire Beaudouin, dans un récital de musique française, interprètera notamment des mélodies de Poulenc. Cette jeune soprano a de nombreux prix à son pal-marès ; parmi les derniers, un Premier prix au concours international Léopold Bellan à Paris. Claire Baudouin a été remarquée récemment comme soliste dans la Messe en mi ma-jeur de Schubert. Elle est depuis toujours en complicité totale avec Araud Oreb qui l’accom-pagnera au piano. Ce pianiste et compositeur talentueux a remporté plusieurs premiers prix de virtuosité et d’excel-lence en musique de chambre et harmonie écrite. Et quand la sensibilité se conjugue à deux, le bonheur musical est assuré !

Fidèles à leur choix de l’éli-tisme pour tous, les « Amis de L’Ormée » proposent un prix d’entrée abordable qui n’exclut personne et des tarifs adaptés aux chômeurs, étudiants… Ce sera gratuit pour les moins de 12 ans. Un chœur solidaire pour un public solidaire. Venez nombreux.

Jean-Jacques Crespo

Entrée générale : 10 €

Renseignements et réserva-tion au 05 56 12 09 27

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CHORALE DES « AMIS DE L’ORMÉE »

Concerts classiquesVendredi 12 juin, 20h30, à l’égalise Sainte-Geneviève de BordeauxDimanche 14 juin, 19h, à l’église Saint Vincent de Floirac

EN LIVRE DE POCHE DEPUIS LE 1ER MAI

« Après la guerre »de Hervé Le Corre - Collection Rivages/Noir