Nouvelles N° 2094

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MANIFESTATION DU 9 AVRIL 300 000 CONTRE L’AUSTÉRITÉ DOSSIER QUESTIONS INTERNATIONALE P.4&5 Jeudi 16 avril 2015 - N° 2094 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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Nouvelles N° 2094 du 16 avril

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MANIFESTATION DU 9 AVRIL

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Jeudi 16 avril 2015 - N° 2094 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 16 avril 2015

ACTUALITÉ

10 000 MANIFESTANTS EN GIRONDE

Une mobilisation réussie pour l’emploi, les salaires, les pensions…

GRÈVE

Radio France : le service public au cœur du combat

La manifestation à l’appel de l’inter-syndicale CGT, FO, Solidaires et FSU a rassemblé, à Bordeaux, des salariés du public et du privé, des retraités, des privés d’emploi, unis dans le ras-le-bol des politiques d’austérité et dans la volonté de conquérir de nouvelles avancées sociales.Le 9 avril, sous un grand ciel bleu, les rues de Bordeaux ont résonné de mots de colère contre la politique d’austérité, de mots rudes à l’attention du ministre Macron et de sa loi dite « pour l’activité et la croissance », d’exigences aussi d’une société plus juste, de richesses mieux réparties, d’égalité, de protec-tion sociale…Il y avait les salariés du public : hôpi-taux, Cnrs, enseignants, postiers, collectivités territoriales ; des retraités, les cheminots notamment (les « actifs » étant « montés » à Paris ce jour-là), des étudiants, des privés d’emploi, des pré-caires… Les salariés du privé étaient présents nombreux et ne passaient pas inaperçus : les métallos, les dockers, des salariés des transports, de la sécurité, de Ford…Cette journée de mobilisation a permis la convergence de nombreux conflits sociaux qui ont lieu dans les entreprises comme à Temex, à la papeterie de Bègles, à Actéon, à Sanofi en grève depuis 7 semaines, à Radio France, France Bleu Gironde en grève depuis une trentaine de jours, à Leader Price Pessac…Les jeunes de tous statuts n’étaient pas en reste dans cette manifestation.Salaires, niveau des retraites, défense de l’emploi, conditions de travail, droit

du travail, défense du service public, protection sociale, logement social (la CNL appelait aussi à la manifestation), les revendications ne manquaient pas. Elles ont posé l’exigence d’une autre orientation économique et sociale, à l’opposé du projet tracé par la loi Macron, en discussion au Sénat où les élus communistes sont bien seuls à se battre pour tenter d’en inverser la logique.La veille de la manifestation, Emma-nuel Valls annonçait son plan pour l’investissement affirmant que le « mouvement de réformes » enclenché apporterait de « premiers résultats encourageants » et martelant sa volonté de « continuer sans relâche sur la voie fixée par le président de la Répu-blique », tout en concédant au mieux quelques « ajustements » nécessaires. Des « ajustements » qui en disent pourtant long sur la contradiction dans laquelle se débat le gouvernement entre la foi absolue proclamée par le premier ministre dans le cap poursuivi, et la « reprise » qui ne se traduit pas par un redémarrage de l’emploi et de l’investissement. Côté investissement public, Manuel Valls a fait de la fumée avec la mise en place de « commissions régionales » de l’investissement public et le déblocage de prêt à taux zéro pour soulager la trésorerie des collectivités. Dans les faits, aucun euro de dotation supplé-mentaire n’est accordé. Rien non plus, ou presque, pour les ménages, à part la confirmation de la création de la « prime d’activité » en remplacement du RSA activité et de la prime pour l’emploi.L’autre volet, non financier, du plan

tend à traiter les droits des salariés comme un problème. « Les réformes concernant le marché du travail et la politique de l’emploi vont se pour-suivre », a encore promis le premier ministre, confirmant le contenu du projet de loi visant à « simplifier » le dialogue social (la réduction et l’affaiblissement des instances repré-sentatives du personnel) ou encore la « simplification de la réglementation du travail » sans « remettre en cause le CDI », a juré Manuel Valls.Si les syndicats soulignaient, à l’issue de cette journée, la réussite de la mobi-lisation, ils espèrent la voir s’amplifier dans les semaines à venir avec un autre rendez-vous le 1er mai. « L’interven-tion des salariés est déterminante pour imposer le progrès social, déclarait la CGT, le patronat ne s’y trompe pas, c’est la raison pour laquelle il est si agressif avec les militants syndicaux et cherche à criminaliser toutes les actions syndicales. » Le syndicat fait là référence au procès initié par la direction de la Fonderie du Bélier accusant la Secrétaire Générale de l’UD CGT de propos diffamatoires pour avoir dénoncé les conditions de travail déplorables et les menaces pesant sur l’emploi. Face à la mobilisation, le procès qui devait avoir lieu le 9 avril a été repoussé au jeudi 16 avril à 14h00, un nouvel appel à rassemblement aura lieu ce jour là. L’intersyndicale a rappelé son soutien et sa solidarité « car il est inac-ceptable dans un pays démocratique de s’attaquer aux libertés syndicales ».

C.D.

Lundi soir, les personnels de Radio France votaient la pour-suite de la grève pour une 27ème journée. Les débats sont serrés dans la Maison Ronde mais l’objectif toujours le même : sau-ver une certaine idée du service public.

La décision n’a pas été facile à prendre. Après 3 semaines de grève, les personnels de Radio France étaient réunis ce 13 avril dans une salle comble de la Maison Ronde, pour décider de la suite de leur mou-vement. Sur la table, était au centre des débats, le rapport de trois pages rédigé par le médiateur, Domi-nique-Jean Chertier, nommé par la ministre Fleur Pellerin. L’homme a fait son travail ; il a écouté, sondé, consulté. Et il a remis un rapport qui est autre chose que le plan de liquidation initialement concocté mais qui y ressemble encore un peu.

Au cœur du malaise, reste ce qu’il appelle la « mutualisation » des stations locales France Bleu. Cette même mutualisation des rédactions qui a été opérée entre France 2 et France 3 et qui a conduit à ce que cette dernière se retrouve parfaite-ment démunie le 7 janvier dernier, à l’heure des attentats au cœur de Paris.

« Nous, le réseau France Bleu, sommes des enfants de la décentra-lisation et de son autonomie édito-riale, expliquait Ezequiel Fernandez, journaliste de France Bleu Gironde, syndiqué à Sud, lors d’un entretien donné à La Clé des Ondes (1). Or, aujourd’hui la ligne éditoriale est décidée à Paris et déclinée en région. On inverse la proposition originelle de notre mission de service public de proximité. Ce mouvement de grève est aussi là pour dire à la direction de Radio France qu’elle est en train de démolir un édifice qui s’est construit depuis 30 ans. » A Bordeaux, les ondes de FIP sont également mena-cées. Dans un rapport dont elle a le secret, la Cour des comptes estimait que les antennes locales de Fip, dont celle de Bordeaux qu’une pétition signée par 16 700 auditeurs avait déjà sauvé des volontés austéri-

taires, représentent « des structures à l’utilité incertaine (…) vestiges d’une réforme inaboutie (…) dont le coût annuel représente un million d’euros ».

Pour autant, les grévistes de Radio France sont mis à rude épreuve, confrontés qu’ils sont à un président –Mathieu Gallet – qui doit gérer ses affaires personnelles en même temps que le conflit ; et à une ministre de la Culture –Fleur Pellerin - qui, après avoir découvert l’existence des livres, doit maintenant découvrir la notion de service public.

La volonté des grévistes était donc de faire avancer leur mouvement. Tâche loin d’être aisée quand le médiateur posait comme préalable la signature par l’ensemble des syn-dicats de son rapport d’étape. Après quoi seulement, il s’attaquerait aux discussions sur le contrat d’objectifs et de moyens (COM) entre syndi-cats et direction. « Chantage », a répondu l’assemblée générale du 13 avril. Les salariés veulent bien avancer mais pas à marche forcée. Mieux valait en effet border les pré-alable avant d’engager la discussion sur les moyens mis à disposition des antennes de Radio France pour rendre leur service public.

Pour la CGT Radio France, quelque soit l’issue du conflit, le fond du problème reste le même : « Au lieu de sacrifier les moyens de production depuis plusieurs années, la direction doit assumer sa responsabilité et son devoir : négocier avec la tutelle les moyens indispensables aux missions de service public de Radio France ! » Une position qui ne s’embarrasse pas des considérations successives de Fleur Pellerin et Nicolas Sarkozy sur qui porte la responsabilité de cette situation. Si l’austérité est bien au cœur du problème, ils sont tous les deux coupables.

RD.

(1) Cité dans un article fouillé de Rue89 http://rue89bordeaux.com/2015/04/alerte-rouge-fip-bordeaux-france-bleu-gironde/

Bordeaux le 9 avril.

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Les Nouvelles 16 avril 2015 • 3

Mardi dernier avait lieu le comité technique préparant les mesures de carte scolaire, quelle est la situation en gironde ?

Claire Bordachar, SNUipp-FSU. La gironde est un département fortement attractif et le DASEN prévoit une augmentation dans nos écoles de 2 000 élèves pour la rentrée prochaine. Il a 103 postes en plus pour préparer cette rentrée mais 50 sont réservés pour amélio-rer la situation dans les écoles en éducation prioritaire et la direction d’école. Du coup, il n’y a qu’un poste pour 40 élèves en plus pour toutes les autres écoles. Le nombre d’élèves par classe va donc encore augmenter en Gironde. De plus, notre département manque toujours de remplaçants, d’enseignants spé-cialisés (RASED), scolarise très peu les enfants de moins de trois ans et n’a pas suffisamment d’enseignants supplémentaires (« plus de maîtres que de classes »).

6 secteurs sont sortis des réseaux de réussite scolaire : Le DASEN s’était engagé à maintenir les moyens humains sur ces secteurs comment cela se traduit-il ?

Claire Bordachar. Pour l’instant, dans l’ensemble, le DASEN semble tenir ses engagements dans la prépa-ration de la rentrée prochaine mais il y a déjà des écoles dans le secteur de Salles par exemple qui n’auront pas d’ouverture de classe alors que

la moyenne dans l’école sera supé-rieure à 26 élèves par classe. Il y a également des écoles, dans le secteur de Cadillac par exemple, qui auront des fermetures alors que la moyenne dans l’école sera supérieure à 24. Par contre, il annonce déjà qu’il ne peut plus garantir le maintien de ces moyens pour l’année suivante.

Pour les secteurs rentrant dans le réseaux de réussite scolaire quels sont les moyens supplémentaires ?

Claire Bordachar. Les secteurs entrant voient leurs effectifs dans les classes baisser avec des créations de postes. Par contre ils n’ont aucune création de moyens supplémentaires comme des enseignants supplémen-taires ou des dispositifs spécifiques de scolarisation de moins de trois ans, alors que cela fait partie des spé-cificités de l’éducation prioritaire. Le DASEN explique ce choix par le manque de postes à sa disposition.

L’école en milieu rural est sou-mise à une réalité complexe, cela est-il pris en compte ?

Claire Bordachar. La nouvelle manière d’appréhender la carte scolaire fait apparaître un critère de grande ruralité qui permet d’avoir des effectifs un peu moins lourds qu’ailleurs. Mais ce critère pris sur un classement de l’INSEE laisse de côté une grande partie du territoire comme les secteurs de Guîtres et de Lussac ou Blaye. La question

des RPI (Regroupement pédago-gique intercommunal) est difficile-ment prise en compte et les effectifs sont trop chargés pour ce type de structure dans certains endroits. Enfin la scolarisation des moins de trois ans risque aussi de baisser dans certains secteurs ruraux (comme sur le RPI de Pomerol et la maternelle de Langon qui vont fermer une classe).

Le compte n’y est pas, de quels moyens supplémentaires aurait-on besoin dans le département ?

Claire Bordachar. La Gironde a be-soin de 300 postes supplémentaires pour rattraper le niveau national en terme d’encadrement des élèves, de scolarisation des moins de trois ans, de moyens de remplacement.

Dans les semaines qui viennent et face aux mesures annoncées quelles actions sont mise en œuvre par le SNUipp-FSU ?

Claire Bordachar. Le SNUipp-FSU a appelé à la journée de grève et de manifestation le 09 avril contre l’austérité et pour que les moyens soient donnés aux services publics dont celui de l’éducation de remplir correctement leurs missions. De plus, il accompagnera les écoles, les enseignants, parents et élus dans les actions mises en œuvre localement et départementalement lors du prochain CTSD (comité technique) début juin.

EditorialACTUALITÉ

Nous ne sommes rien soyons tout !

64% des français estiment que la lutte des classes est une réalité aujourd’hui. C’est 25% de plus qu’en 1964. Comme quoi, ce concept que beaucoup considère comme dépassé, continue à parler aux gens !

Un tel sondage ouvre des perspectives encou-rageantes pour un parti comme le notre ayant pour ambition de faire de ceux qui produisent (99% de la population) ceux qui décident. Que cette « lutte » conduise à ce qu’ils deviennent les acteurs pleins et entiers d’un changement de société, pour que demain il n’y ait plus de seconds, voir de troisièmes rôles mais une société où chacun trouve sa juste place.

On entend de plus en plus, je trouve, les gens opposer le «eux» et le « nous ». Soyons vigilant parce que dans ce « eux » on retrouve mal-heureusement trop souvent le bénéficiaire du RSA mis sur le même plan que l’ultra riche... et la solidarité aux riches est bien souvent moins contestée que celle que notre modèle de société organise avec les plus fragiles. Nous payons là plus de 20 ans de lepenisation des esprits.

Face à cet amalgame honteux dans lequel le vote Front National trouve un de ces ressorts, il nous faut rappeler encore ces vérités  : la fraude sociale, tout confondu, c’est 3 milliards d’euros, la fraude patronale et la fraude fiscale c’est respectivement 20 et 50 milliards d’euros. Excusez du peu !

Si ces chiffres restent encore abstraits pour certains, nous pouvons aussi parler de notre quotidien : j’ai appris la semaine dernière qu’un des clients de l’entreprise de menuiserie dans laquelle je travaille avait un capital 100 000 fois plus élevé que le mien, certes assez modeste mais tout de même. Autant vous dire qu’après une telle nouvelle, les discussions sont allées bon train entre collègues et ont permis de débattre sur qui sont les véritables assistés du système.

Alors oui, la lutte des classes existe et de plus en plus de personnes en ont conscience mais ils nous faut œuvrer avec tous pour en faire jaillir une conscience de classe qui ne soit pas dévoyée par les mensonges distillés par nos adversaires.

Soyons nous, les 99 %, les acteurs d’un chan-gement radical. Pour nous, communistes, cela doit passer par l’écoute de cette colère d’injus-tice et par la promotion de l’espoir dans le quo-tidien de tous. Avec eux, par eux, redonnons un sens nouveaux à ce vers de l’Internationale : nous ne sommes rien soyons tout !

Vincent BoivinetMembre du Conseil

départemental du PCF 33Section de Bègles

CARTE SCOLAIRE EN GIRONDE

Le compte n’y est pas

8ÈME SEMAINE DE CONFLIT

Les Sanofi Ambarès toujours mobilisés

Les « Sanofi » étaient un peu les « vedettes » du cortège du 9 avril. Tous vêtus de combinaisons et arborant des slogans chocs, ils avaient décidé de ne pas pas-ser inaperçus et d’afficher leur détermination. « Sanofric, triez, rangez, dégagez ! ». « Pour gaver ses actionnaires, Sanofric tue ses emplois ». « De l’argent pour les actionnaires, la migraine pour les salariés ». Tout est dit.

Le mouvement a démarré le 23 février à l’appel de la CGT. 80 per-sonnes débrayent chaque jour dans l’atelier de production des médi-caments qui compte 235 salariés. Ils réclament une revalorisation de leur prime d’incommodité, liée à leur exposition à la poussière et au bruit. Elle a été recalculée au début de l’année, divisée par deux pour certains, d’après la CGT.

Mais pour Fabrice Fargeaudou, de la CGT, « c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». Des salaires qui n’augmentent pas depuis des années, des actionnaires qui engrangent 80 % des richesses produites, c’est le ras-le-bol. Et puis s’angoisser pour sa propre santé alors qu’on fabrique de quoi soigner les autres, c’est un comble. Les poussières que respirent ces salariés sont celles de traitements pour l’épilepsie, de traitement de maladies cardiaques, ils manipulent de l’alcool, de l’acide… ce n’est pas rien. Ils veulent que soit prise en compte leur santé, que le groupe investisse dans des équipements collectifs de protection. Et ils ne sont pas prêts de lâcher.

Jeudi 16 avril, un repas solidaire était organisé à Ambarès, face à l’entreprise avec le soutien de tous les syndicats CGT du département.

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4 • Les Nouvelles 16 avril 2015

RENCONTRE

Lydia Samarbakhsh, en charge des Relations internationales à la coordination nationale du PCF.

DOSSIER QUESTIONS INTERNATIONALES

Les Nouvelles : Que représentent les enjeux internationaux pour le parti communiste français ?

Lydia Samarbakhsh : Lors de son dernier congrès, les commnistes ont fait le choix d’intensifier son action internationale et de franchir une étape significative à la fois dans les conver-gences au plan européen et mondial et dans l'appropriation par les communistes de ces enjeux dans leur action politique quotidienne pour ouvrir en France une véritable alternative transformatrice dont le combat pour la transformation de la mondialisation est partie intégrante.

La solidarité internationaliste est au cœur de notre combat pour l'émancipation humaine depuis la création de notre parti ; il en a même été pour une part entière à l'origine.

Le monde a profondément changé en près d'un siècle et se trouve confronté à des questions non résolues et à des défis nouveaux.

L'aspiration des peuples à l'émancipation et leurs combats ont fait l'expérience du XXe siècle qui, dans ses avancées, ses échecs comme ses tragédies, a forgé l'étape historique dans laquelle nous nous trouvons. Et se pose aux commu-nistes la question de déterminer quelles actions et initiatives ils doivent engager pour contribuer à une nouvelle étape du rassemblement des forces transfor-matrices et émancipatrices en Europe et dans le monde.

LN : Comment appréciez vous la poli-tique extérieure de la France ?

L.S. : La place des enjeux internationaux, la place et le contenu de la politique étrangère française poursuivie sous la présidence de François Hollande est sans rupture.

Le premier engagement auquel le pré-sident Hollande a tourné le dos a été celui de la renégociation du pacte budgétaire européen, et son quinquennat a été celui du déploiement de la stratégie atlantiste engagée par Nicolas Sarkozy depuis le retour de la France dans le commande-ment intégré de l’OTAN.

La politique internationale de la France n’est pas une politique extérieure mais une politique étrangère sans vision, sans ambition, entièrement dictée par les orientations politiques de l’OTAN, enfermée dans des carcans idéologiques hérités du XIXe siècle – le président français n’a-t-il pas, en plaidant pour des bombardements en Syrie en septembre 2013, invoquer la « responsabilité de punir » ?

Les dirigeants actuels de la France considèrent que le rôle de notre pays est, dans les données de la mondialisation capitaliste, de garantir son statut de « puissance d’influence », non pour remettre en cause les logiques de domi-nation mais pour en tirer le meilleur parti possible. Le monde serait trop complexe, trop « brouillé », trop dangereux pour se passer d’un leader mondial et de leaders régionaux.

Membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et co-auteure de la Charte des Nations unies, pays hôte de l’UNESCO et du Conseil de l’Europe, membre fondateur de l’Union euro-péenne dont elle abrite le Parlement à Strasbourg, co-fondatrice et pilier de l’Organisation internationale de la Francophonie, la France occupe au plan économique le 5e rang des puissances mondiales, mais que fait-elle de la place qui est la sienne dans ces instances et institutions internationales ?

Sans aucune contestation de l’ordre existant, cette politique est une suite d’actions (ou d’inactions) au coup par coup, clientéliste et le plus sou-vent arrogante. La mission centrale de notre diplomatie serait de permettre la conquête de parts de marché et la gestion d’une certaine « stabilité ». Non seulement cette politique ne donne pas les résultats recherchés mais elle n’offre aucune perspective. Elle ne fonctionne pas sur des principes politiques mais sur des émotions, des leçons de morale, des valeurs archaïques et rétrogrades, des considérations mercantiles.

LN : Quels sont les leviers sur lesquels le PCF veut peser ?

L.S. : Face à cette défaite de la pensée et de la volonté politique, nous voulons mettre en débat dans la société française une conception de la défense nationale qui permettrait à la fois de protéger notre pays et notre peuple, et d’avancer résolument vers un monde plus juste et plus solidaire en faisant progresser, de manière multilatérale, la paix et le désarmement.

Au XXIe siècle, au temps de la mondia-lisation des échanges, de la révolution numérique, de la raréfaction des matières premières, des crises climatiques, de la transition énergétique, une politique de défense assurant la paix et la souveraineté à notre peuple n’est pas uniquement une question militaire. On ne peut mettre

en œuvre une politique de défense sans penser sécurité pour tous, et donc éducation, recherche et développment, politique industrielle et technologique, santé, démographie, agriculture, maîtrise et protection des ressources naturelles...Notre pays doit se réapproprier une politique et une stratégie de défense républicaines.

C’est pourquoi, dans un monde où de nouveaux dangers se conjuguent à de nouvelles solidarités et à de nouveaux possibles, nous avons besoin d’urgence d’un vrai débat politique sur les ques-tions de défense et de sécurité collective débouchant sur de nouvelles institutions. Dans un siècle comme le nôtre, il est n’est plus possible qu’un homme seul, le président de la République, décide de l’emploi de la force armée, de l’entrée en guerre ou de l’usage du feu nucléaire.

Oui, il faut ouvrir le débat sur la défense. Il faut parler de sécurité collective « euro-méditerranéenne » et de cadre de coopération et de sécurité commune de l’Atlantique à l’Oural, plutôt que de « défense européenne», et porter l’exigence de faire de l’Europe une zone dénucléarisée. Il faut porter l’exigence de sortie de l’OTAN et de dissolution de cette organisation belliciste. Il faut ouvrir la question du lien armée-nation dans un cadre de renationalisation-dé-professionnalisation de l’armée et de la création d’un pôle public des industries de défense, avec comme ambition une véritable politique de diversification et de reconversion vers le civil au fur et à mesure des progrès du désarmement multilatéral. Il s’agit aussi de refuser le service civique de François Hollande qui s’apparente à la corvée médiévale et de reposer la question de la contribution, dans des formes nouvelles, de chaque citoyen et citoyenne à la défense de son pays et de valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité.

La France pourrait prendre quatre ini-tiatives : agir pour une réforme et une démocratisation de l’ONU, sortir de l’OTAN tout en prenant publiquement position pour faire de l’Europe une zone dénucléarisée, refonder sa politique de partenariats et ouvrir le débat et la concertation avec les pays membres de l’UE et avec le Parlement européen pour engager une refondation des traités européens.

Dans ces conditions, notre responsabilité est de faire renaître l’espoir, la volonté et la confiance dans un monde de paix et de solidarité et de participer dès maintenant à construire les voies pour y parvenir en appuyant et en prenant toutes les initia-tives qui vont dans ce sens.

«SE POSE AUX COMMUNISTES LA QUESTION DE DÉTERMINER QUELLES ACTIONS ET INITIATIVES ILS DOIVENT ENGAGER POUR CONTRIBUER À UNE NOUVELLE ÉTAPE DU RASSEMBLEMENT DES FORCES TRANSFORMATRICES ET ÉMANCIPATRICES EN EUROPE ET DANS LE MONDE.»

LE PCF, LA PAIX ET LA SOLIDARITÉn Participation du 23 avril au 2 mai à New York, à la délégation française qui se rendra à la confé-rence du traité de non-prolifération des armes nucléaires. La délégation est organisée par le Réseau ICAN auquel le pcf participe.

n Août 2015 : délégation du PCF conduite par Pierre Laurent au 70e anniversaire des bombar-dements d’Hiroshima et Nagasaki. Très important anniversaire en raison du contexte international mais aussi des changements constitutionnels imposés au Japon, sous pression des États-Unis, pour autoriser les « forces d’auto-défense », c’est-à-dire l’armée japonaise depuis 1945, à intervenir à l’extérieur du pays, notamment dans le cadre d’action de l’OTAN.

n Ancrer dans la durée la date du 21 septembre, journée mondiale de la paix, comme un moment de débat et de mobilisation populaire.

Palestine, Ukraine, Syrie, résistance Kurde… l’actualité du monde est présent dans notre quotidien. Dans le cadre de la préparation de la Fête de l’Humanité, qui se déroulera le 16 mai à Villenave d’Ornon, les Nouvelles se penchent sur le monde.

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Les Nouvelles 16 avril 2015 • 5

DOSSIER QUESTIONS INTERNATIONALES

DÉBAT ET CONCERT POUR LA PAIXn Samedi 16 mai, 16h : quelle politique étrangère de la France ?

n Samedi 16 mai à partir de 19h30, Grand concert pour la paix, grande scène.

L’Ukraine du président Petro Porochenko vient de franchir un nouveau pas dans la crise profonde qui plonge le pays dans un néant politique économique et social en rayant d’un trait de plume son histoire récente en votant au parlement une loi interdisant toute "propagande des régimes totalitaires communiste et nazie".

Mettre sur le même pied l’idéologie de la barbarie nazie et le commu-nisme manifeste de la volonté de privilégier le négationnisme des crimes des Bandéristes, alliés des SS face aux résistants ukrainiens et à la libération du pays par les soldats de l’Armée soviétique. Preuve en est que le parlement de Kiev vient de décider également de commémorer officiel-lement les combattants de "l’armée insurrectionnelle ukrainienne" qui collabora avec les nazis durant la Seconde guerre mondiale.

C’est avant tout, en attisant l’ultra-

nationalisme et les remugles de l’anti-sémitisme, une volonté de pousser les mouvements les plus extrémistes de Kiev (les partis Svoboda et Pravyi Sektor, ouvertement fascisants et membres du gouvernement) dans l’affrontement avec la Russie. Le but n’est-il pas ainsi de solder les comptes de la Seconde guerre mondiale pour donner des gages aux partisans de l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan et de la mise en coupe réglée des lois du FMI.

Comment prétendre alors vouloir respecter les accords de Minsk 2 ? Avec cette décision inique, il s’agit avant tout d'interdire de fait le Parti communiste d’Ukraine quand, dans le même temps, d’autres responsables et élus de l’opposition démocratique sont eux aussi menacés.

Il s'agit aussi pour Kiev de pour-suivre, avec l’aide de mercenaires d’extrême droite membres de la Garde nationale, l’offensive dite

« anti-terroriste » contre l’Est de l’Ukraine avec son cortège de vic-times civiles et de destructions. Sous prétexte de condamner "les régimes totalitaires", c’est en réalité la démocratie et le pluralisme que Petro Porochenko remet en question.

Pour l’heure, alors que les conflits sociaux se multiplient partout en Ukraine devant la dégradation des conditions de vie de la population et que les accords de Minsk ne tiennent qu’à un fil, le PCF appelle toutes les forces démocratiques, de paix et de progrès à tout mettre en œuvre pour que soient défendues en Ukraine les valeurs fondamentales de paix, de justice et de démocratie telles qu’elles résultent de la Charte des Nations unies et de la Déclaration universelle de 1948. Il est urgent de consolider la paix au cœur du continent européen, la France doit agir en ce sens, c'est sa responsabilité.

Le collectif girondin de soutien à Mumia Abu-Jamal a appelé à un rassemblement, le 2 avril, dans l’urgence au regard de l’état de santé très dégradé et donc très inquiétant de Mumia. Depuis quelques temps Mumia souffre d’un eczéma purulent si sévère que les fouilles corporelles qu’il doit subir avant et après chaque visite lui sont devenues physiquement insuppor-tables. De plus, en début de semaine, nous apprenions que les autorités pénitentiaires l’avaient transféré aux soins intensifs d’un centre médical proche de sa prison suite à un choc diabétique. De cette situation, au-cune autre information médicale ne filtrait ni même vers sa famille. Dès que les appels à mobilisation locaux, nationaux voir internationaux en réaction à ce qui se passait ont été lancés, la famille de Mumia a été autorisée à le voir.

Nous devons tous ensemble et ferme-ment exiger que le déni de justice soit désormais reconnu et Mumia libéré.

L’objectif est d’obtenir sa libération en exigeant du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique qu’il prenne enfin ses responsabilités dans cette affaire qui n’a que trop duré et qui constitue un défi au droit le plus élémentaire de l’Humain dans un pays démocratique, celui de pouvoir défendre son innocence dans des conditions judiciaires équitables.

Continuons à nous mobiliser et faire connaître Mumia et son affaire, car trop nombreux sont encore ceux qui, notamment dans le monde journalis-tique, ignorent qui il est.

N’hésitez pas à faire des dons in-dispensables à sa défense. Pour mémoire, depuis son arrestation en 1981, les recours de Mumia ont coûté la somme colossale d’1 millions d’Euros et la solidarité française a permis d’y contribuer à hauteur de 300 000 euros.

Michèle Perez

La déclassification des archives de la Présidence française sur le Rwanda pour la période de 1990 à 1995 est un geste important au jour de la 21e commémoration du déclenchement du génocide rwandais.

Si cette procédure est complète, transparente, et non expurgée des documents compromettants, ce serait un premier pas positif qui en appelle beaucoup d’autres. En effet les archives concernant les guerres coloniales et leur cortège de répres-

sion et de massacres doivent toutes être déclassifiées.

Le PCF revendique depuis des an-nées la déclassification des anciennes archives, militaires, gouvernemen-tales et présidentielles. Il souhaite également que la notion d’archives « incommunicables » telle qu’elle appa-raît dans la loi de 2008 soit abrogée.

L’ouverture des archives s’impose en particulier pour connaître l’impli-cation des autorités françaises dans l’assassinat de Thomas Sankara. Ce serait une démarche utile, attendue,

au moment précisément où les auto-rités de transition au Burkina Faso ouvrent le dossier en le confiant à un tribunal militaire.

Plus récemment, les événements de novembre 2004 en Côte d’Ivoire, qui se sont soldés par la mort de 9 soldats français à Bouaké, avec ensuite des dizaines de morts ivoiriens, méritent également un éclaircissement quant à l’implication des autorités françaises. Cela d’autant plus que des procé-dures judiciaires sont actuellement en cours en France à ce sujet.

La violence et le fanatisme ont une nouvelle fois frappé le Kenya. 147 personnes ont été tuées, selon un bilan provisoire, lors de l’attaque de l’Université de Garissa par des intégristes religieux somaliens « shebab ».Ces entrepreneurs de l’obscurantisme, proches d’Al-Qaïda dans la péninsule islamique (Aqpa), exportent leur violence en réaction à la présence de l’armée kenyane en Somalie depuis 2011.

Ces événements dramatiques sont une des multiples conséquences du chaos que subit la Somalie, depuis la dictature de Siyaad Barre soutenue par l’URSS puis par les États-Unis, en passant par l’opération militaire Restore Hope, menée en 1992, au nom du prétendu « droit d’ingé-rence ».

Des décennies de guerre ont plongé les populations dans une pauvreté extrême, déstructuré l’État et les ins-titutions, laissant place aux violences, aux trafics en tous genres. Le pays a été le théâtre de l’expérimentation de la logique du chaos, celle qui a prévalue ensuite sous d’autres formes, en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie, et qui fait basculer aujourd’hui le Yémen dans une guerre civile avec le soutien de l’Arabie saoudite, tête de pont des intérêts occidentaux.Pour sortir de ce chaos, il faut convenir d’urgence de changements profonds et d’orientations nouvelles en termes de paix, de désarmement et de coo-pérations.Ce n’est pas en dressant un mur coûteux entre le Kenya et la Somalie, comme l’envisage le pré-sident kenyan, que la violence pourra

être endiguée. Dans leur objectif de déstabilisation, les « shebab » tentent dorénavant de recruter des Kenyans. Empêcher cela nécessite d’apporter des réponses au sous-développement, aux inégalités et à la corruption grandissantes.L’action contre le terro-risme, au-delà des réponses sur le plan de la sécurité, des renseignements et de la justice, impose des changements profonds au cœur des échanges inter-nationaux, basés sur une politique de développement humain. La France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, devrait plaider et agir en ce sens.C’est par des réponses politiques aux besoins sociaux et humains que l’on pourra s’attaquer au terreau sur lequel prolifèrent la violence et le fanatisme.

KENYA

L’obscurantisme s’attaque au symbole d’émancipation que représentent l’université et l’éducation

UKRAINE

Petro Porochenko remet en question la démocratie (PCF)

BORDEAUX

Rassemblement pour Mumia Abu-Jamal

RWANDA

Déclassification des archives : un premier pas qui en appelle d’autres

Lettre des relations internationales spécial Ukraine, à lire sur :

https://issuu.com/pcfinter/docs/lri-ukraine-format_a4-ferme__/4?e=0

LRI : dernière édition

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6 • Les Nouvelles 16 avril 2015

Au-delà du devenir de ce petit pays de 10 millions d’habitants, c’est une autre partie qui est en train de se jouer entre les tenants des politiques libérales au pouvoir dans les grandes institutions et les forces progressistes européennes. Chacun faisant de la Grèce un exemple. La partie est inégale et pourtant, trois mois après les élec-tions, rien ne semble joué.

Le 25 janvier jour de la victoire de Syriza aux élections législatives en Grèce, une nouvelle page de crise grecque s’est ouverte. C’est avant tout à un immense bras de fer que se livre le David hellène face aux Goliath de la Troïka, nouvellement baptisé « les institutions ».

Au cœur de cet affrontement est la volonté des grecs de s’émanciper des politiques austéritaires, et de retrouver une véritable souveraineté politique et économique, alors que le pays a été mis sous tutelle par la troïka en 2010.

Un des ressorts essentiels de la victoire de Syriza lors des élections de janvier, est de vouloir en finir avec l’humiliation constante de voir d’autres que des Grecs présider aux destinés du pays. Depuis 2010, chaque loi, chaque réforme a été validée, sinon directement dictée au gouvernement et à la Vouli par les membres de la troïka.

C’est une double rupture qu’ont portée Syriza et Alexis Tsipras : celle des politiques qui ont appauvri les Grecs et le pays, mais également la volonté de s’extraire de la tutelle moralisatrice et infantilisante des institutions internationales.

La difficulté majeure rencontrée par le gouvernement grec est sa totale dépendance financière vis-à-vis des Européens. Pour mettre en œuvre ses réformes celui-ci a besoin des finan-cements européens, mais pour avoir ses financements ceux-ci doivent valider ses réformes.

La stratégie du nœud coulant

C’est donc dans un espace étroit que se meuvent Alexis Tsipras et Yanis Varoufakis. Les décideurs européens, en premier lieu Angela Merkel, l’ont bien compris.

La stratégie mise en place par ceux-ci relève de celle du nœud coulant. En effet la concordance de la fin des plans de financement de la Grèce et des élections législatives a mis le gouvernement en fâcheuse posture. À peine arrivé au pouvoir, il s’est vu dans l’obligation d’aller négocier avec ses « partenaires » européens dans le cadre de l’Eurogroupe.

A partir de ce moment là, la stratégie mise en place a été d’obliger la Grèce à présenter des réformes, de les refuser

car en inadéquation avec la politique de remboursement de la dette et de pousser le gouvernement à addition-ner renoncement sur renoncement, afin de le décrédibiliser en premier lieu dans son pays mais aussi aux yeux de l’ensemble des peuples européens. Ainsi les « institutions » ont refusé une série de réformes, car celles-ci ne contenaient pas une déré-gulation accrue du marché. Or il est bien évident que cette dérégulation n’entre en rien dans les contraintes budgétaires et le niveau de rem-boursement de la dette. C’est bien la démonstration que la seule ambition de la Commission européenne, de la France et de l’Allemagne est de faire passer Athènes sous les fourches cau-dines des politiques ultra-libérales. Ce qu’ils jouent n’est pas tant le remboursement de la dette, que tuer l’alternative et, in fine, obliger Tsipras à être l’architecte de sa propre austé-rité, disqualifiant pour longtemps les forces de transformations sociales.

Desserrer l’étau…

De son côté le gouvernement grec a joué la partie, en faisant preuve d’un certain talent tactique. En effet, un des engagements de Syriza était d’appliquer son programme de transformations sociales et de redressement du pays en le mainte-nant dans le cadre de l’euro. Dès les

premières négociations et face aux intransigeances de l’Eurogroupe, le gouvernement grec a fait preuve de conciliation, réduisant l’ambition de réforme, mais faisant la démons-tration à son peuple de sa volonté de négocier pour rester dans le cadre européen. Tout en multipliant les concessions, Alexis Tsipras lançait une offensive idéologique sur les répa-rations de la Seconde guerre mon-diale, renvoyant l’intransigeant gou-vernement allemand face à sa propre histoire et aux mansuétudes dont avait su faire preuve alors la commu-nauté internationale. Dans le même mouvement, le gouvernement a lancé une vaste réforme fiscale afin, d’une part, d’optimiser les rentrées fiscales notamment des plus riches et, d’autre part, de lutter contre l’évasion fiscale. Enfin en relevant de manière ciblée la TVA sur les produits de luxe et les boissons alcoolisées. Cette réforme doit permettre d’offrir des marges de manœuvres afin d’enclencher un cycle de réformes, avec comme priorité l’urgence humanitaire.

…et renvoyer le boomerang

Le psychodrame autour du rem-boursement des 450 millions d’euros au FMI avant le 09 avril, a d’un seul coup fait passer la pression des épaules de la Grèce sur ceux des Européens les plus jusqu’au-bou-tistes. En refusant de faire preuve de souplesse et en pratiquant la stratégie du nœud coulant sur les Grecs pour les étouffer, les libéraux risquaient de mettre la Grèce en défaut de paiement, de provoquer ainsi une nouvelle crise, poussant la Grèce à sortir de l’euro et entrainant des pertes considérables pour les pays européens.

Ainsi Alexis Tsipras a démontré que si les institutions avaient les rênes de la finance, ils possédaient de son côté un pouvoir de nuisance à l’échelle de l’Europe considérable. On perçoit bien maintenant que son recul sur la restructuration de la dette n’était que ponctuel, et qu’à moyen terme le débat sera de nouveau posé, n’en déplaise aux défenseurs des marchés financiers.

Frédéric Mellier.

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EUROPE

Cinq chaises, des 8 “réquisition-nées” chez HSBC par l’association basque Bizi !, sont activement recherchées par la police. L’associa-tion conditionne leur restitution au remboursement, par HSBC, des 2,5 milliards d’euros « dérobés aux finances publiques françaises ».

Le 8 avril, l’une des chaises recher-chées trônait à deux pas de la gare Montparnasse, avec Edgar Morin

assis dessus pour dénoncer « la domination croissante de l’argent sur notre société. »

En février, une association basque, Bizi !, militante active de l’urgence climatique et de la justice sociale, in-vestissait l’agence HSBC de Bayonne afin d’y effectuer une perquisition. L’opération faisait suite aux révéla-tions portant sur l’implication de la banque dans l’organisation de l’évasion fiscale en France. C’est à cette occasion que l’association

repartaient avec huit chaises et une porposition : rendez l’argent que vous devez aux hôpitaux, aux écoles ou à la transition énergétique, et nous rendrons les chaises.

L’histoire ne s’arrête pas là. Sur plainte de la banque, le parquet a ouvert une enquête pour vol en réu-nion. La police perquisitionne dès le lendemain le local de Bizi ! Elle y retrouve trois des fauteuils recher-chés. Les autres se sont déjà envolés un peu partout en France, mis à

disposition d’organisations luttant contre l’évasion fiscale.

L’une d’entre elles, donc, a refait surface. Susan George, présidente d’honneur d’Attac, Alain Caillé, so-ciologue et directeur de la Revue du Mauss (Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales), Claude Alphandéry, ancien résistant et figure de l’économie sociale et solidaire, et Edgar Morin en ont empoigné le dossier, se déclarant copropriétaires de l’objet. « Selon l’article 14 de la

Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quo-tité, l’assiette et la durée, rappelle Patrick Viveret. C’est précisément ce que nous faisons. »

Les chaises devraient voyager en Europe et au-delà, histoire de « lais-ser le temps à HSBC de rassembler l’argent ».

GRÈCE

Une partie de poker à l’échelle européenne

HSBC VS L’ASSOCIATION BASQUE BIZI !

Des chaises tournantes activement recherchéesD’après un article de Marie-Noëlle Bertrand pour l’Humanité du 9 avril.

« La moralité ne peut pas être invoquée à la carte. Nous ne donnons pas de leçons de morale, mais nous ne voulons pas accepter non plus de leçons », Alexis Tsipras à propos des réparations Allemandes et de la dette grecque

10% des foyers les plus pauvres ont perdu 86,4% de leur revenu entre 2008 et 2012

729 millions d’€ : c’est ce qu’a rapporté à l’État français les prêts bilatéraux à la Grèce

80% de la dette grecque est détenue par des créancier publics comme la FMI, BCE ou le Fond européen de stabilité financière

50% des ménages les plus pauvres ont payé +337% d’impôts entre 2008 et 2012

-25% du PIB entre 2009 et 2014

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Les Nouvelles 16 avril 2015 • 7

POLITIQUE

CUB-LGV

Des aménagements ferroviaires plus urgents que la LGV

CONSEIL NATIONAL DU PCF

Construire des repères de classe du XXIe siècle et faire vivre des solidarités concrètes

RÉSOLUTION DU CONSEIL NATIONAL DU PCF

Unis dans la Résistance, unis pour la France

Le conseil de métropole du 10 avril a validé les modifications du plan local d’urbanisme (PLU) nécessaires pour la réalisation des aménagements ferroviaires au Sud de Bordeaux (AFSB) entre Bègles, Villenave-d’Ornon et Saint-Médard d’Eyrans. Ces amé-nagements sont urgents parce qu’ils constituent une perspective d’amélioration pour les trains du quotidien. Ce qu’a rappelé Claude Mellier, saluant aussi le travail de la commission d’enquête qui a en revanche délivré un avis négatif sur le GPSO.

« Je voudrais tout d’abord dire ma satisfaction de l’avancée des projets présentés par mon collègue Jacques Mangon. Nous l’avions expliqué ici dès juillet dernier, les aménage-ments au sud de Bordeaux (AFSB) constituent une modernisation indispensable bien sûr pour le réseau TGV mais aussi pour le réseau de desserte locale en TER et même pour l’activité de fret puisqu’ils facilitent la circulation en provenance et à destination du site d’Hourcade. C’est pour ces raisons que ces AFSB ont fait l’objet d’enquêtes spécifiques, concernant la suppression des pas-sages à niveau 9 à 14. J’ajoute que ces aménagements, tout comme les aménagements au Nord de Toulouse ont également été distingués par les commissaires enquêteurs du reste du GPSO.Concernant les lignes à grande vitesse vers Dax et Toulouse, je rappelle que

la commission Infrastructures de Bordeaux Métropole a auditionné les porteurs d’alternatives en janvier der-nier. Messieurs Ponthereau et Péré, tous deux élus du Lot-et-Garonne ont présenté un travail d’un grand sérieux. Ce travail met en valeur que la modernisation de la ligne existante entre Toulouse et Bordeaux permet-trait de rendre un service équivalent, c’est-à-dire 1h18 en trajet direct entre nos deux villes, 1h25 avec des arrêts à Agen et Montauban. Il apparaît que cette option doit être envisagée quand elle constitue un investisse-ment de 3 milliards contre presque 8 milliards pour la LGV et que les consommations foncières de terres agricoles sont également sans com-mune mesure entre les deux options.Concernant la liaison vers la frontière espagnole, la commission d’enquête renvoie plutôt l’État à ses responsa-bilités. Comment en effet engager les collectivités dans de telles dépenses alors que l’État lui-même tourne le dos à ses engagements sur la liaison à grande vitesse avec l’Espagne ? Les enjeux sont pourtant importants, notamment concernant le dévelop-pement à une toute autre échelle du fret ferroviaire.En tout état de cause, il me semble primordial que notre établissement confirme son engagement sur ces aménagements au Sud de Bordeaux. Et qu’il créait les conditions du débat contradictoire sur la nécessaire mo-dernisation des réseaux vers Toulouse et vers l’Espagne. »

Le Conseil National réuni ce week-end a analysé le paysage politique au sortir de ces élec-tions départementales. Il s’agit d’abord de prendre la mesure de la gravité de la crise politique que nous vivons : structuration de l’abstention, notamment dans les catégories populaires et chez les jeunes, ancrage du vote FN et droitisation de l’ensemble du débat politique.

Pour autant, si la droitisation du débat politique est réelle, qu’en est-il de la société ? Il existe toujours des aspirations profondes à vivre mieux, travailler mieux, partager, être ensemble, mais ces aspirations disparaissent du champ politique quand des millions d’hommes et de femmes tournent le dos à la poli-tique, aux élections.

Construire des repères de classe du XXIe siècle et faire vivre des soli-darités concrètes pour l’emploi, le logement, les loisirs participent de la même démarche.

Il s agit d’impulser et de contribuer

à des luttes, contre la Loi, Macron mais aussi localement. Ici c’est la solidarité des habitants contre les expulsions locatives et les coupures d eau et d électricité, là c’est la défense de l’hôpital Robert piqué comme hôpital de proximité, ailleurs c’est la lutte des « Sanofi » pour leurs conditions de travail et une autre conception de l’industrie phar-maceutique, au Grand stade c’est la solidarité ouvrière pour que 14 travailleurs espagnols soient payés.

Pour jouer ce rôle le PCF doit se renforcer, se structurer pour être un outil en permanence au contact et au service de la population. Le Front de gauche doit se redynamiser à partir de ce qui a fondé sa création, un rassemblement qui a vocation à s’élargir en permanence, à ouvrir des perspectives de rassemblements à vocation majoritaire. Les chan-tiers d’espoirs et toute démarche de débat, de confrontation, et de construction large à gauche et dans le monde du travail doivent être poussées publiquement, de manière visible.

Alors qu’en France le gouvernement poursuit sa politique au service de la Finance, en Grèce le bras de fer continue avec pour le peuple grec de premières avancées, le forum euro-péen des alternatives les 30 et 31 mai sera un moment fort de rencontre et d’échange de toutes les forces qui, en Europe, travaillent à une alternative.

Enfin les élections régionales auront lieu les 6 et 7 décembre, un calen-drier serré a été adopté permettant le débat des communistes et l’entrée en campagne le plus tôt possible au sortir de l’été.

S’agissant de la grande région Aqui-taine, une première réunion des secrétaires départementaux du PCF aura lieu le 28 avril, le 13 juin un conseil national et fin juin ou en septembre une conférence régionale pour arrêter une stratégie et des objectifs partagés le plus largement possible dans le Parti.

Sébastien Laborde

Le PCF appelle à des rassemble-ments pour honorer la Résistance. Le 27 mai, la journée nationale de la Résistance prend un relief particulier en ce 70e anniversaire de la victoire contre le nazisme. Le président de la République a décidé de panthéoniser quatre héros et martyrs de la résistance : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Antho-nioz, Pierre Brossolette et Jean Zay. Le PCF qui participera à toutes les commémorations et honorera toute la résistance, interpelle le Président quant à « l’ostracisme dont sont victimes les communistes » dans son choix pour le Panthéon, parmi lequel ne figure aucune résistante et

aucun résistant communiste. « Cela contrarie les valeurs de la République qui ont prévalu en ces temps sombres, et qui restent de pleine actualité. La Résistance des communistes a été essentielle, nous appelons le Président à ne pas l’oublier pour des raisons de politique politicienne. »Une soirée d’hommage, où sont conviés toutes celles et tous ceux qui le désirent, aura lieu au siège national du Parti communiste français - 2 place du Colonel Fabien - autour d’une pièce de théâtre sur Marie-Claude Vaillant-Couturier et de la présentation du « dictionnaire des fusillés sous l’occupation » publié aux Éditions de l’atelier.

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, a introduit la réunion du Conseil national du PCF du 10 avril. Voici quelques extraits concernant la « droitisation » de la société, le vote FN et les pers-pectives de rassemblement. Vous pourrez retrouver l’intégralité de l’intervention sur pcf.fr.

« L’abstention est massive et se double d’un phénomène de non-inscription et de désinscription électorale chez les 18/35 ans. Une abstention qui concerne d’abord les quartiers populaires et la jeunesse. (…) Mesurons combien cette réalité, et plus particulièrement l’abstention massive des 18/35 ans, constitue un obstacle majeur à un changement progressiste. »

« Les droites sont, comme aux municipales de 2014, les grands vainqueurs de cette élection en termes de sièges. » « Le FN (…) est en forte progression par rapport aux précédentes cantonales et consolide son score des européennes. (…) Au-delà de ses fondements racistes, sécuritaires et xénophobes, le FN se nourrit des peurs et des divisions du peuple et, plus que toute autre chose, de l’absence de politique et de projet progressiste politiquement crédible en réponse aux crises et aux grands bouleversements qui travaillent la société. »

Une situation politique dangereuse

« Quand les alternances droite/

gauche se suivent, sans que la vie quotidienne ne s’améliore ; quand, après dix ans de droite dont cinq ans de sarkozysme, l’élection de F. Hollande annonce un changement de gauche qui ne se produit pas, alors comment considérer la gauche, et pas uniquement la gauche gou-vernementale ? Toute la gauche est emportée. (…) Si la droite et le FN sont en position de force, c’est par défaut de réponses, de solutions, de résultats et de perspectives incarnés par la gauche. »

« Il demeure dans le pays une grande disponibilité pour autre chose. Des millions de personnes cherchent à vivre mieux, à travailler autrement, à ne plus subir des privations et des frustrations. (…) L’opinion publique est l’objet d’une guerre d’idées rava-geuse. (…) Mais une évidente droi-tisation de la vie politique ne résume pas l’état du peuple et de la société. (…) Quand les priorités s’expriment, elles sont claires : priorité à la lutte contre le chômage, priorité au pou-voir d’achat et critique massive de l’argent-roi. »

Construire des réponses et des solutions dans le rassemblement populaire

« Les solutions pour le redresse-ment du pays, pour une relance économique et sociale n’ont pas besoin d’incantation mais d’une offre politique claire et précise. (…) Nous invitons au débat sur l’alternative. »

« Avec quelle stratégie de rassemble-

ment ? (…) Regardons de près les expériences positives dans de nom-breux cantons. Elles sont souvent le fruit d’initiatives en lien direct avec les populations, sur des sujets qui touchent et intéressent la vie quotidienne, l’avenir des territoires. »

« C’est un immense défi politique qui va se poser dans les prochaines semaines avec la préparation des élections régionales. »

« Nationalement, le processus engagé par les Chantiers d’espoir propose un espace avec un éventail très large. Ces Chantiers sont constitués autour d’un appel qui est paru dans la presse en janvier tenant compte des événements tragiques de ce début d’année. (…) L’objectif doit être un climat de travail, de respect des parte-naires, d’innovation, d’initiatives, de confiance en notre capacité collective à construire un rassemblement qui peut s’élargir, grandir et gagner. »

« Concernant les prochaines élections régionales, c’est cette démarche qui doit nous mobiliser. (…) Prenons, à l’échelle des nouvelles grandes régions, des contacts tous azimuts avec les forces de l’alternative à gauche. Avec quels objectifs ? Ne pas laisser les régions basculer à droite et prendre très au sérieux le risque FN au regard de son implantation et du mode de scrutin. Rassembler à gauche pour des pactes régionaux de progrès social, écologique et démocratique. »

RAPPORT D’OLIVIER DARTIGOLLES

« Il demeure dans le pays une grande disponibilité pour autre chose »

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8 • Les Nouvelles 16 avril 2015

CULTURE & SOLIDARITÉ

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] paritaire de presse : 0113 C 85932

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

Là où Arnaud Montebourg, qui n’est pas sociologue, parle de « bourgeoisie d’Etat », le politologue Bastien François parle plus justement dans l’Humanité d’une «noblesse d’Etat, inextricablement liée au monde des affaires par le creuset endogame des grandes écoles, rassemblée par la faveur présidentielle sous les ors des palais de la République (qui) s’emploie à expliquer au peuple ce qui est bon pour lui sans jamais chercher à l’entendre » (27/28/29.03.2015).

La noblesse d’Etat s’incarne dans des personnes. Il n’est nullement malséant de les nommer. François Hollande en est un parfait exemplaire. Issu de la bonne bourgeoisie catholique provinciale, il quitte Bois-Guil-laume, banlieue aisée de Rouen, pour suivre la filière incontournable qui fabrique sa caste : IEP-HEC-ENA. Il sera avocat, haut-fonctionnaire, apparatchik en chef au parti socialiste, non sans avoir été assujetti à l’ISF, jusqu’au poste suprême où il peut déployer tout ce pour quoi il a été formé : le service du capital ! Et tout cela, comme tous les politiciens professionnels, sans avoir jamais rencontré le « peuple » ailleurs que sur les « marchés » qu’ils imaginent être la quintessence du « populaire »... Quitte à serrer quelques mains avec une précautionneuse cordialité et même à affecter un tutoiement aussi factice que les bises claquées avec ostentation à quelques matrones... Que ces gens n’aient jamais pu avoir d’expérience personnelle d’un peuple authentique, cela peut se comprendre... Qu’ils fassent semblant d’en connaître est détestable et cette ignorance non assumée débouche facilement sur un mépris de classe larvé : ce sont les « sans-dents » et les « illettrées » surgis inopinément comme autant de lapsus d’un inconscient social.

C’est un itinéraire semblable que l’on retrouve chez le favori du moment, Emmanuel Macron. On résume. Fils de médecin également, il passe par le collège jésuite d’Amiens puis le lycée Henri IV et l’inévitable parcours de Sciences Po à l’ENA... Même le Monde parle à son sujet de « nomenklatura française » ! Il passe par l’Ins-pection des Finances, donc la haute fonction publique -ah, ces fonctionnaires!- et -solidarité de caste aidant- il se met en 2008 en disponibilité d’une fonction publique -qu’il réintègrera sans problème en 2012- pour rejoindre la banque Rotschild, « conseillé par un grand ami de Fabius », recommandé par Jacques Attali et soutenu par Jean-Pierre Jouyet. Il ne change pas vraiment de casquette et se vante d’avoir gagné 2 millions d’euros entre décembre 2010 et mai 2012. Que du beau linge, carnet d’adresses épais, réseau de relations fourni, grand défenseur des Ghosn, Richard, Proglio, très lié au trio majeur de l’économie politique hollandaise, Aghion, Cette, Cohen, toujours la même malfaisante coterie que l’on retrouve dans tous les mauvais coups portés aux classes populaires.

On ne s’étonnera pas qu’une certaine Laurence Boone, remplaçant Macron comme conseillère du président de la République pour les affaires macro-économiques, soit du même acabit. Elle a rencontré Jean-Pierre Jouyet (toujours lui) à la banque Barclays France que ledit Jouyet présidait, puis elle passe à Bank of America Merril Lynch où le même Jouyet vient d’aller la chercher pour peupler un cabinet présidentiel qui comprend déjà une quarantaine de « conseillers » avec les rémuné-rations et gratifications afférentes. On notera que, au moment où Mme Boone quitte Bank of America pour le cabinet présidentiel, un certain David Azéma laisse Bercy pour un poste de direction à Bank of America... Il paraît que les Anglo-Saxons appellent ce manège la « porte- tambour » ! Cette dame Boone a donc fait « ses preuves » dans le milieu de la finance internationale, c’est pour ça que « l’ennemi de la finance » vient de la recruter. « Je n’ai pas honte de ma carrière », proclame-t-elle ! Allons tant mieux... Elle a même démissionné du conseil d’administration du groupe de luxe Kerig, ex-Pi-nault Printemps La Redoute, qui lui assurait son argent de poche. C’est qu’on a de l’éthique chez ces gens...

C’est ainsi tout un parasitisme technocratique qui s’accroche au pouvoir tel ce Francis Bakouche dont le Monde du 30.12.2014 nous faisait le portrait complai-sant : un vieux copain de Fleur Pellerin à Sciences Po, il fait l’ENA, rejoint la Cour des Comptes et Pellerin le fait venir au ministère de la Culture, peut-être pour lui lire La Princesse de Clèves le soir à la veillée... elle qui n’ouvre jamais un livre !

La noblesse d’Etat (II)

FÉDÉRATION DU PCF

Une retraite bien méritéeCathy était depuis 1979 le pre-mier contact dans les locaux du 15 rue Furtado à Bordeaux. Chargée, par la fédération du PCF de la Gironde, de l’accueil physique et téléphonique, de l’envoi du courrier, du suivi du portage pour l’Humanité, etc… elle a fait valoir ses droits à la retraite au 1er avril. Ses collègues, amis et camarades, réunis vendredi dernier, lui ont fait savoir à quel point son sourire et sa chaleur humaine manqueront à tous. Mais nous savons que nous les retrouve-rons dans les rendez-vous militants.

Nous te souhaitons une retraite riche et heureuse Cathy !

BÈGLES

70e anniversaire de la libération des camps nazisLa section de Bègles de la FNDIRP* commémore le 70e anniversaire de la libération des camps de concen-tration nazis.Une exposition intitule « Résistance et Déportation » est présentée en mairie de Bègles depuis le 13 avril jusqu’au 24 où elle sera déplacée à la salle Jean Lurçat pour la soirée d’évocation de

la déportation. À 20h, un spectacle produit et mise en scène par Jean-Pierre Nercam, y sera proposé, suivi d’une discussion.Les commémorations auront lieu le 26 avril, à 10h45, place des martyrs de la Résistance et au monument du cimetière à 11h.*Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes.

AVIS DE CONSTITUTION

Avis est donné de la constitution d’une société présentant les caractéristiques suivantes :Forme : SASDénomination : EXPERTEEZSiège social : 5 rue Ravez 33000 BordeauxObjet : Formation professionnelleCapital : 9 000 €Durée : 99 ans Admissions aux Assemblées :- Chaque Associé a le droit de participer aux décisions collectives par lui-même ou par son mandataire.- Exercice du droit de vote :Chaque action donne droit à une voix.Transmission des actions :- Les actions sont librement cessibles entre actionnairesPrésident : M. PRUCHE Ludovic demeu-rant 328 rue Mouniquet 33420 Génissac.

Immatriculation au RCS de Bordeaux

Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL

SARL ARCHEOSPHEREAu capital de 7 400 €

Siège social : 20 rue Suffren33300 Bordeaux

RCS Bordeaux 483 946 745

Par l’AGE en date du 30 mars 2015, les associés ont décidé à compter du 1er avril 2015, de transférer le siège social Au :2 rue des Noyers 11500 QUIRBAJOUImmatriculation au RCS de Carcas-sonne

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Mme TACHOU Lucienne, BordeauxM. & Mme TALLEFUMIER, BordeauxMme DOUGLAS Nadine, BordeauxM. GAI Christian, YvracMme EYSSAUTIER Odette, PessacMme FERRIERE Cathy, BordeauxMme HENROUX Marie-José, EysinesM. LAPEBIE René, Salles

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Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

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Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

Souscription élections départementales

Ils ont donné un total de

680€

50 000 € à collecter

JC

Grenn Dawa vainqueurs du tremplin Fête de l’Huma4 groupes participaient au Tremplin Fête de l’Huma 33, salle de l’Accor-deur à Saint-Denis de Pile, le 11 avril. C’est le groupe Green Dawa qui a été sélectionné et se produira le samedi 16 mai sur la grande scène de la fête, en première partie d’HK & Les Sal-timbancks. @

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Plus d’infos :