Nouvelles N° 1989

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LA RÉPUBLIQUE ASPHYXIÉE... Jeudi 11 avril 2013 - N° 1989 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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Nouvelles N° 1989 du 11 avril 2013

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La répubLiqueasphyxiée...

Jeudi 11 avril 2013 - N° 1989 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 11 avril 2013

Espaces MarxRendez-vous d’avril

• Mardi 16 avril, 18h. Ren-contres philosophiques. Jean Lojkine. Librairie « La Machine à Lire » •  Lundi 29 avril, 19h. Bis-trot politique d’Espaces Marx «  Comment s’opposer aux nouvelles violences patro-nales et managériales  ?  » Restaurant Le Gambetta à Talence

a c t u a L i t é

ça nous concerne tous !

Mutualité française Aquitaine

aNi : mauvais coup aussi contre la sécurité socialePour les Mutuelles de France du Sud-Ouest*, qui ap-pelaient aux manifestations interprofessionnelles du 9 avril contre l’aNi, « l’article 1 qui prévoit la générali-sation de la complémentaire santé à tous les salariés des entreprises privées d’ici 2016 est loin d’être une avancée. Nous considérons que la généralisation des contrats collectifs obligatoires est un mauvais coup porté à la Sécurité Sociale. »« Les contrats groupes qui concernent déjà 12 millions des salariés du privé contribuent au déficit de la sécurité Sociale par le biais d’exonérations fiscales et sociales (4,3 milliards d’euros) d’après le rapport de septembre 2011 de la Cour des comptes. L’extension de ces exonérations à l’ensemble des salariés du privé va représenter un coût supplémentaire évalué à 2,5 milliards d’euros. Chiffres d’autant plus choquants que le budget alloué à la CMU-C et à l’ACS n’est que de 1,9 milliards d’euros.Les contrats collectifs obligatoires ont largement contri-bué à masquer les désengagements de la Sécurité Sociale dans la prise en charge des dépenses de santé, notam-ment pour les soins courants. Ils ont facilité l’inflation des dépassements d’honoraires médicaux, ou encore des frais de santé mal remboursés par la Sécurité Sociale - dentaire ou optique - en solvabilisant ces dépenses.Lier l’accès à une complémentaire santé au contrat de travail, c’est fabriquer de l’exclusion. Alors même que l’accès aux soins est de plus en plus inégalitaire, cet accord va accroître la rupture de solidarité entre salariés et les autres catégories de la population : retraités, chô-meurs et précaires, personnes en rupture familiale ou en situation de handicap ou encore fonctionnaires.Les Mutuelles de France demandent que la question de la généralisation de la complémentaire santé soit traitée dans le cadre d’un débat plus large lors de l’examen de la réforme du financement de la protec-tion sociale promise par le gouvernement pour 2013.Elles demandent qu’avant toute extension des contrats groupe, soit mis en place une régulation efficace de ceux-ci avec une limitation de la prise en charge des dépas-sements d’honoraires, l’instauration de cotisations

proportionnelles aux reve-nus, des garanties sur les solidarités intergénéra-tionnelles et que les aides publiques bénéficient à l’ensemble de la popula-tion selon des critères de solidarité renforcés.

le 5 avril 2013

* MFSO regroupe les mutuelles Mutami, Entra in, Mutuel les France Plus, Mutuelles de France Bretagne Océan

Coss 33La coordination Santé So-lidarité Gironde alertait éga-lement : « Si le gouvernement continue dans cette voie de la complémentaire san-té généralisée, c’est-à-dire de l’assurance santé privée pour tous, il va nous entraî-ner vers la fin officielle d’un système de santé égalitaire et solidaire. » Elle appelle à stopper les transferts de charges qui amènent de la Sécu aux assurances privées, de la solidarité au chacun pour soi.

Au terme des débats à l’Assem-blée nationale sur le projet de loi dit de « sécurisation de l’emploi », les députés n’auront réussi à modifier qu’à la marge l’accord national interprofes-sionnel (ANI) du 11 janvier, en dépit des 5 625 amendements déposés.Mobilité sous peine de licenciementL’article 3 instaure une « période de mobilité » pour les salariés justifiant d’au moins deux ans d’ancienneté dans les entreprises de plus de 300 personnes, leur permettant « d’exercer une activité dans une autre entreprise » durant laquelle l’exécution du contrat de travail est « suspendue ». Les propositions du Front de gauche d’étendre ce droit aux salariés de toutes les entreprises et de sécuriser le retour du sala-rié ont été rejetées. Avec l’article 10, le refus d’une mesure de mobilité interne (muta-tion par exemple) devient un motif de licenciement. Seule véri-table modification par rapport à l’ANI : celui-ci est reconnu comme « économique », ouvrant droit à l’indemnisation et aux mesures de reclassement.Temps partiel : dérogations en nombreL’article 7 introduit le « bonus-malus » en fonction de la durée des contrats de travail, destiné à pénaliser les « contrats courts ». Les deux seules « améliorations » adoptées concernent la garantie

que les recettes totales des coti-sations chômage ainsi modulées ne puissent être inférieures à celles perçues actuellement, et la remise d’un rapport au Parlement sur l’efficacité du bonus-malus. Quant au temps partiel, l’article 8 instaure une durée minimale de 24 heures par semaine en moyenne pour limiter le temps partiel subi, mais ouvre de nombreux cas de dérogation, qui devront toutefois faire l’objet d’accords de branche « étendus » (plus contraignants).Accords ou chantage à l’emploi ?Les « accords de maintien de l’em-ploi » (article 12) pourront bien s’étendre sur deux ans. L’amen-dement Front de gauche visant à réduire à une seule année la durée de ces « accords » négociés entre patronat et représentants syndicaux d’au moins 50 % des salariés n’a pas été adopté par la majorité. Pendant deux ans, donc, les entre-prises pourront baisser les salaires jusqu’à la limite de 1,2 Smic. L’em-ployeur ne pourra pas licencier

durant cette période sous peine de dommages et intérêts aux salariés. Un amendement PS doit assurer que « les dirigeants salariés, les mandataires sociaux et les actionnaires de l ’entreprise poursuivent des efforts propor-tionnés à ceux demandés aux salariés ».Des licenciements pas si encadrésL’article 13 est censé encadrer les licenciements collectifs. Désor-mais, ils devraient faire l’objet soit d’un accord collectif majori-taire, soit d’un plan unilatéral de l’employeur qui devra alors être homologué par l’administration. Les délais trop brefs dans lesquels l’administration doit rendre son avis, précédemment de 8 jours a été allongé à 15 jours. Dans le cadre d’un plan unilatéral, par contre, la durée initiale de 21 jours est maintenue. Mais, de l’avis de membres de l’administration en question, ces délais sont intenables. Et la loi prévoit que, faute de réponse dans les délais, les licenciements seront réputés validés…

L’aNi à l’assembléeUn débat sous surveillance du MedefMalgré les 5 625 amendements, le texte reste porteur de tous les dangers

La bataille des députésils ont ouvert des brèchesLe président du groupe GDR à l’Assemblée, André Chassaigne (PCF), ne se satisfait des amendements apportés au texte qui « restent à la marge… [puisque] tout amendement devait être validé par les signataires de l’accord… limitant le pouvoir du Parlement ».Une bataille qui n’a pas été vaine, les députés Front de gauche se faisant « les porte-voix du combat contre ce texte ». Une bataille qui doit « servir d’appui à la mobilisation » et a « poussé le gouvernement à s’expliquer, à se justifier et même parfois à avouer ses contradictions ». Menant de front opposition aux articles de la loi et proposition d’alter-natives, « notre groupe s’est fortement mobilisé … dans ce que nous estimons être la mère des batailles ». Avec une nouveauté : « Le combat mené avec des députés issus d’autres rangs de la gauche sur des amendements signés ensemble. Nous avons ouvert les premières brèches. Des convergences politiques à gauche se sont manifestées pendant le débat. Cela a montré que l’on pouvait se rassembler pour dire au gouvernement : « Vous devez changer de cap, celui que vous avez pris n’est pas le bon. »Les sénateurs vont désormais se saisir du débat « pour continuer de pousser le gouvernement dans ses retranchements. Cette complé-mentarité aboutira peut-être à des modifications plus importantes que celles que nous avons obtenues ».

Parti socialiste«POuR»Sandrine Doucet (1re)Vincent Feltesse (2e) Conchita Lacuey (4e) Pascale Got (5e) Florent Boudié (10e) Philippe Plisson (11e) Martine Faure (12e)ABSENTS ? (mais pour -NDLR)

Marie Recalde (6e)Alain Rousset (7e)Gilles Savary (9e)Europe Ecologie Les VertsaBStENtiONNoël Mamère (3e)

Q’ont voté les 11 députés de gauche girondins ?

Détail nominatif du vote www.assemblee-nationale.fr/14/scrutins/jo0481.asp

L’intervention d’André Chassaigne à l’Assembléegironde.pcf.fr/38569

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Les Nouvelles 11 avril 2013 • 3

EditorialDémocratie !

Sébastien Laborde

secrétaire départemental du PCF 33

membre du conseil national

L’affaire Cahuzac n’a pas fini de faire couler de l’encre. Le ministre en charge de la lutte contre la fraude fiscale, celui qui explique depuis un an aux Français qu’il faut se serrer la ceinture, renoncer au développement des services publics, des solidari-tés, celui qui a programmé 20 milliards de cadeaux fiscaux aux entreprises, celui-là est un fraudeur, un voyou. C’est insupportable.Insupportable pour toutes celles et ceux qui ne joignent plus les deux bouts, pour qui les fins de mois commencent de plus en plus tôt. Insuppor-table pour le chômeur, le retraité qui vit sous le seuil de pauvreté, l’étudiant qui galère, la femme seule qui élève ses deux gosses en étant contrainte d’ac-cepter le temps partiel, l’employé qui n’arrive plus à partir en vacances, l’ouvrier qui voit son usine fer-mer, le paysan qui ne peut plus vivre de son travail. Ceux-là, ces invisibles, doivent envahir le débat pu-blic en exigeant que ce gouvernement, ce Parlement et cette majorité de gauche cessent cette politique d’austérité, de casse des solidarités, des services publics, du code du travail.Car pour eux, peut-être plus que pour d’autres, le lien entre cette politique au service de la finance et cet homme, ami des riches, riche lui-même, est évident.La crise du capitalisme, la crise sociale, la crise politique que nous traversons ne font qu’une : c’est une crise de civilisation. La concentration des pou-voirs et leur confiscation par une minorité agissent dans tous les pans de la société, économique, so-ciale, politique.L’utilisation des richesses produites obéit dans l’entreprise et au niveau de l’Etat au même dogme, celui de l’austérité pour satisfaire les besoins du capital et de sa phase la plus avancée, le capita-lisme financiarisé.M. Hollande veut moraliser la politique, comme l’an-cien président disait vouloir moraliser le capitalisme. L’intention est louable, mais le problème n’est pas dans la publication des rémunérations, des patri-moines, des avoirs financiers de nos élus. Cela ne fait que répondre au discours portant le « tous pour-ris ». Ni les uns, ni les autres n’apportent de réelles réponses à cette crise politique. La 5e République est à bout de souffle. Il faut dès aujourd’hui avancer sur la voie d’une 6e Répu-blique, sociale et démocratique, en opposition à la concentration des pouvoirs pour servir les intérêts capitalistes.Pierre Laurent, au nom du Parti communiste fran-çais, a fait le 8 avril des propositions concrètes autour desquelles une large majorité peut se ras-sembler dans les réunions publiques, les assem-blées citoyennes. Il ne s’agit pas tant de changer les hommes au pouvoir, que de changer profondé-ment de politique, de système, changer d’ère, faire vivre la démocratie.Le 5 mai est là pour dire tout cela. Les communistes s’y engageront sans retenue pour faire de cette jour-née, de sa préparation et de ses suites, un moment de rassemblement large, puissant, populaire, pour le véritable changement. Le 5 mai est ouvert à toutes celles et ceux qui ont voté pour le changement et ne peuvent plus attendre.

éVéNEMENt

Mobilisation du 9 avrilL’histoire n’est pas finie7 000 à Bordeaux à l’appel de la CGT, FO, FSU et Solidaires. 120 000 dans toute la FranceDe nombreux salariés du privé notamment de la construction et du commerce, mais égale-ment des salariés du public (santé, territoriaux et travail-leurs de l’Etat) ainsi qu’une forte majorité de jeunes no-tamment de jeunes femmes, étudiants et étudiantes venus exiger une revalorisation de leur diplôme pour de meilleurs emplois et de meilleurs salaires.Pour la CGT « la crise écono-mique et sociale qui touche notre pays ne doit pas remettre en cause l’avenir des jeunes dans notre société notamment sur le marché du travail ».Refusant que l’ANI soit retrans-crit dans la loi « car cela marque-rait au fer rouge un recul social sans précédent avec une accentua-tion de « l’esclavage moderne » qui se définirait comme de moins en moins de droits pour les salariés, avec de plus en plus de précarité

et surtout un accroissement des profits pour le patronat au profit des bulles financières ».Forts de cette nouvelle mobilisa-tion, les syndicats non signataires de l’accord vont appeler à de nouvelles journées d’actions et de mobilisations dans les entreprises.

Déterminés, mobilisés … Le 1er Mai, on continue !Les 120 000 salariés, syndiqués et militants qui se sont rassemblés le 9 avril, à travers les 163 manifes-tations et rassemblements dans toute la France, montrent leur détermination à poursuivre cette mobilisation unitaire tout le long du débat parlementaire qui se poursuivra au Sénat.Le 1er Mai, journée internatio-nale du Travail, sera un nouveau temps fort. A travers toute l’Europe, les sala-riés exprimeront leur volonté de voir apporter d’autres réponses face à la crise, l’austérité et la déréglementation sociale.La CGT appelle à participer massivement aux manifestations qui seront organisées dans tout le pays.

Entre écoeurement et colère, la République au bord de l’as-phyxie a besoin du vent frais de la vérité, du vent vif de la révolte contre le fric, l’arrogance et le mensonge dont Jérôme Cahuzac est devenu le symbole.L’un des ministres les plus in-fluents du gouvernement vient d’être emporté par un scandale politicofinancier dont personne ne mesure encore la portée. L’atmos-phère qui règne dans le pays est devenue pestilentielle. Hier héros d’une politique libé-rale, impitoyable avec les faibles et douce avec les puissances de l’ar-gent, celui-là même qui assénait sans ciller, « la lutte des classes, je n’y ai jamais cru », est devenu l’emblème indigne d’une gauche qui a perdu toutes ses valeurs.Ce dont Cahuzac est le nom, c’est celui du conflit d’intérêts

institutionnalisé entre puissances de l’argent et de l’ensemble du monde politique, FN compris, à l’exception du Front de gauche. C’est le nom de la politique de rigueur et d’austérité exigée par le Medef, le mépris du peuple, le mensonge et la résignation.C’est bien le système de l’argent roi, érigé en table de la loi de la réussite, de la compétitivité ou de la concurrence, qui permet l’éva-sion fiscale, les paradis fiscaux, les spéculations en tout genre. Oui, le capitalisme corrompt les décideurs pour mieux se mettre à l’abri des foudres des peuples qui n’en peuvent plus.Vite, une 6ème RépubliqueComme le Front de gauche l’avait proposé dans la campagne, il faut une nouvelle République, sociale et citoyenne. Or les mesures

proposées par le président de la République sont nécessaires mais ridicules face à l’enjeu.Pour les communistes, il n’y aura pas de rétablissement de la confiance perdue sans qu’enfin soient conférés des pouvoirs directs aux citoyens comme aux salariés. Le changement véritable est à cette condition.Alors que les mots sont en passe de perdre toute valeur, l’heure est aux actes les plus forts pour inscrire la transparence et la justice au coeur de notre démocratie.C’est ce à quoi les communistes et leurs partenaires, avec les citoyens-nes, vont s’atteler, avec une grande manifestation le 5 mai et surtout en se battant, pied à pied, chaque jour pour reconstruire l’édifice républicain solidaire garant des droits et des libertés.

6ème RépubliqueVite, de l’air frais !La transparence et la justice sociale au coeur de la démocratie

74 députés de gauche ont refusé de voter le texte de l’aNiLe PCF salue le travail des députés communistes et Front de gauche qui a permis que 19 députés de gauche votent contre le texte et 55 s’abstiennent. cela signifie que le projet de loi adopté aujourd’hui à l’assemblée nationale n’aura pas de majorité de gauche au Sénat. Le groupe des sénateurs CRC est décidé à continuer ce combat avec détermination, au côté de tous ceux qui se sont mobilisés le 9 avril dans de nombreuses villes de France. La bataille n’est pas terminée.

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Conférence de presse du PCFL’heure est grave, il faut unir et construire au lieu de diviserLe 8 avril, Pierre Laurent, secrétaire national, s’est adressé au peuple français et appelle à la grande marche citoyenne du 5 mai « pour une 6e République » et « contre l’austérité et la finance »« L'heure est grave pour la France. Les aveux de fraude de Jérome Cahuzac, et les révéla-tions d'énormes évasions fiscales organisées par des banques, des chefs d'entreprises et des person-nalités politiques vers les paradis fiscaux, provoquent la colère et l'indignation. Ces scandales jettent le discré-dit sur notre pays, son gouver-nement. Ils symbolisent – non pas seulement la dérive person-nelle hautement condamnable d'un ministre – mais l'emprise toujours plus étouffante des logiques de l'argent, les forces de la finance sur la vie sociale, économique et politique de la France.En mai dernier, c'est pour en finir avec cette domination du fric - que la droite de Nicolas Sarkozy incarnait avec toujours plus de cynisme et d'autoritarisme - que les Français ont voulu le change-ment de politique. Le message de la majorité du pays était très clair : combattre le règne de la finance, recons-truire une République sociale, solidaire et éthique. Aujourd'hui, les Français se sentent trahis. Ils sont de plus en plus nombreux à ne pas recon-naître dans la politique actuelle une politique de gauche. Le scandale Cahuzac sonne, dans ces conditions, comme un coup de massue. Celui qui incarnait la politique d'austérité imposée sans son accord à notre peuple, était un professionnel de l'éva-sion fiscale !C'est insupportable. Le désaveu populaire est massif. La politique de François Hollande et du gouvernement Ayrault n'a plus la confiance des Français. Et sur-tout de celles et ceux qui, majo-ritairement, ont voulu mettre la barre à gauche, vers le retour de la justice sociale et de l'égalité dans la République.Ce qui rend la situation plus insupportable encore, c'est que le Président de la République et le gouvernement s'entêtent à ne rien entendre de l'exigence du pays de voir la politique de la France changer de cap. Soumission aux politiques d'aus-térité européennes, explosion du chômage, échec des prévisions économiques du gouvernement, pacte de compétitivité égal à 20 milliards de cadeaux fiscaux sup-plémentaires pour les entreprises,

tentative de transcription de l'accord de l'ANI dans la loi avec le soutien du Medef … la poli-tique du gouvernement amplifie la crise au lieu de la combattre. Et quand le choc Cahuzac révèle cet insupportable fossé : les sacri-fices pour les uns, l'évasion fiscale pour les autres, rien ne devrait changer !Le pays est atterré. La France va à la catastrophe si tout continue comme cela. Il faut sauver notre pays du désastre politique qui s'annonce. Pour cela il y a une urgence : un changement de cap fort, global, concret, rapide de la politique nationale, pour mettre en œuvre une nouvelle politique résolument de gauche qui s'attaque au pouvoir de la finance et restaure le pouvoir démocratique des citoyens, des élus eux aussi bafoués, sur les choix de la République. L'ennemi c'est la finance. La crise ce n'est pas les « élus tous pourris » comme le chante le Front national, lui même écla-boussé dans l'affaire Cahuzac. La solution, ce n'est plus seule-ment une moralisation de la vie politique réduite au seul contrôle accru – certes nécessaire – du pa-trimoine des élus et des ministres. La vérité c'est qu'au cœur de la crise, se trouvent deux grands causes :La domination organisée de la finance, des marchés financiers, de leurs critères d'évaluation et de rentabilité, sur toutes les activités de la société, sur tout notre système économique et institutionnel. Que ces pratiques passent par des voies légales ou frauduleuses.Le dessaisissement là en-core organisé, au profit de la finance, des citoyens, des salariés, des institutions élues sur tous les grands choix qui engagent la vie des citoyens et du pays. La souveraineté populaire est minée de toute part.

Le Parti communiste lance un double appel :- à la mobilisation de toutes les forces, de toutes les citoyennes, tous les citoyens qui ont voulu le changement au printemps dernier, pour reprendre en main le cap du redressement de la France. Partout, sous toutes les formes possibles, prenez la parole, reprenez le pouvoir, dites haut et

fort : nous voulons la politique de gauche pour laquelle nous avons voté l'an dernier, et pas cette poli-tique d'austérité et d'inégalités qui mène la France dans le mur. - à la construction populaire et démocratique d'un nouveau contrat politique pour le pays.

Deux axes :1. Un programme de lutte contre la domination de la finance, avec une réforme fiscale d'ampleur ; un contrôle public et démocratique sur les banques, le crédit, la monnaie et la finance ; la priorité donnée aux salaires, à la protection sociale, à la sécuri-sation de l'emploi, aux services publics, à l'investissement indus-triel et écologique contre les divi-dendes et la rentabilité financière.La France doit résister aux in-jonctions d'austérité de l'Europe. 2. Une refondation démocra-tique de nos institutions par un processus constituant jusqu'à une 6e république : avec une lutte contre les conflits d'intérêts, entre le monde des affaires et les institutions politiques, une réelle indépendance de la justice, une démocratisation des élections par la proportionnelle, de nouveaux droits pour les salariés dans les entreprises, pour que l'intérêt général guide notre organisa-tion sociale et économique, la remise en chantier de l'acte 3 de la décentralisation aujourd'hui largement rejeté dans le paysC'est autour de ces axes que doivent se rassembler les forces de changement, les citoyens qui refusent la dérive actuelle, pour reconstruire un nouveau contrat majoritaire, une nouvelle majo-

rité, un nouveau gouvernement.

4 propositions immédiates :Suspendre immédiatement le débat parlementaire sur l'ANI, qui creuserait encore le fossé avec les forces sociales de notre pays. J'appelle solennellement les par-lementaires de gauche à prendre la mesure de leurs responsabilités, en cas d'adoption de ce texte. Et mettre à l'ordre du jour un débat immédiat sur la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales. (cf rapport d'Eric Bocquet – com-mission d'enquête du Sénat sur la fraude et les évasions fiscales).Engager toutes les forces disponibles pour exiger un changement de cap de la poli-tique dans la préparation de la grande marche citoyenne, décidée pour le 5 mai prochain. Notre engagement se fait sur une base claire et unique. Celle de la déclaration commune de toutes les forces du Front de gauche du vendredi 5 avril 2013 : « contre l'austérité et la finance,

marche citoyenne pour la VIe République », et de l'appel qu'elle contient, « à toutes les forces de gauche, et individus qui ont voulu le changement en mai dernier », d'organiser avec nous cette marche. Lancer dans tout le pays, la réu-nion d'assemblées citoyennes ouvertes à toutes ces forces pour travailler les bases d'un nouveau contrat politique de changement majoritaire. Préparer avant l'été une pre-mière grande étape de ce tra-vail citoyen et populaire pour la tenue d'assises nationales pour la refondation sociale et démocratique de la Répu-blique. L'heure n'est pas à diviser, à opposer, à écœurer.L'heure est à rassembler, à unir, à construire. La solution réside plus que jamais dans la mobi-lisation et l'intervention active de notre peuple. »

P O u R L a t E N u E D ’ a S S i S E S N at i O N a L E S P O u R L a R E F O N D at i O N S O c i a L E E t D é M O c R at i q u E D E L a R é P u B L i q u E

PRÉNOM - NOM ADRESSE E-MAIL TÉLÉPHONE SIGNATURE

Le Medef ne doit pas faire la loi !L’accord national interprofessionnel (ANI) doit être transposé dans la loi en avril 2013.Nous demandons aux parlementaires de gauche de ne pas voter, avec la droite, ce projet de loi. Le Medef défend avec acharnement ce texte et pour cause ! Cet accord minoritaire, (les organisations signataires ne représentent pas 50% des salariés), porte en lui de profondes régressions.Au-delà des effets d’annonces, ce projet de loi est une attaque frontale contre le CDI, dont il cherche à vider le sens pour « faciliter » non pas l’emploi mais la rupture, le licenciement. Pour y parvenir il pousse à réduire la négociation au rapport individuel salarié-e/patron au détri-ment de la négociation collective et verrouille le dispositif pour éviter l’intervention du juge.OUI les salariés ont besoin d’une véritable sécurisation de leur contrat de travail, mais le texte que le gouvernement propose est tout sauf cela.

Les parlementaires de gauche ne doivent pas entériner la loi du Medef, ils peuvent mettre en place d’autres propositions :

- Le CDI doit être réaffirmé comme la norme du contrat de travail- Le recours aux intérimaires et CDD doit être strictement encadré- Droit automatique au passage à temps plein pour les temps partiels- Les droits des salariés sous-traitants alignés sur ceux des donneurs d’ordre- Droit de suspendre un plan social ou une fermeture d’entreprise le temps d’étudier les propositions alternatives du Comité d’entreprise.- Loi interdisant les licenciements boursiers- Droit de préemption pour les salariés : droit de reprise d’une entre-prise viable

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Les Nouvelles 11 avril 2013 • 5

Dans une interview à l’Huma-nité, Eric Bocquet, sénateur communiste du Nord, estime qu’au-delà de la fraude «toutes ces niches fiscales qui per-mettent aux privilégiés et aux multinationales d’échapper à l’impôt doivent être remises en question».Quelle est l’ampleur de l’évasion fiscale ?Éric Bocquet. Concernant la France, les estimations, qui sont le fait d’ONG, vont de 40 à 50 milliards d’euros, à 1 000 mil-liards d’euros, cinq fois le budget de l’Union européenne, dans les 27 pays qui la composent. On pourrait prendre aussi l’exemple des États-Unis, cela concerne donc beaucoup de pays et des sommes considérables. Il y a aussi, au-delà de la fraude, l’optimisation fiscale qui consiste à utiliser tous les moyens non interdits par la loi et qui est également condamnable. Toutes ces niches qui permettent aux privilégiés et aux multinationales d’échapper à l’impôt doivent être remises en question.Qui pratique cette évasion ?E.B. Il y a des particuliers for-tunés qui s’expatrient. Il y a aussi de grands groupes mul-tinationaux qui ont des entités dans les paradis fiscaux, je pense aux sociétés du CAC 40, à des banques comme BNP Paribas ou la Société générale. Ces groupes transfèrent leurs profits dans les paradis fiscaux où la fiscalité est faible ou nulle et font apparaître des pertes dans des pays comme le nôtre où la fiscalité est plus élevée.Quels sont les liens entre ces « évadés » et les autorités des pays qui favorisent cette évasion ?

E.B. Au sein, par exemple, de la City of London Corporation, qui est en quelque sorte son gouvernement politique de la City, il y a des gens comme Lord Sassoon qui sont d’anciens de la banque suisse UBS qui s’est illustrée récemment dans des scandales financiers. À Jersey, notre interlocutrice au sein des services financiers de l’île est une ancienne du grand cabinet fiscaliste anglo-saxon Deloitte. Les liens sont patents entre les décideurs, gestionnaires des États, et le monde de la finance. C’est en quelque sorte la finance qui organise sa propre évasion.La mobilisation européenne et internationale, les résolutions du G20 ont-elles eu un effet ?E.B. La directive épargne de 2003 de l’Union européenne, dont l’un des buts était d’ins-tituer la transmission automa-tique des informations fiscales entre les pays, n’est pas mise en œuvre. Elle est à nouveau mise à l’étude, mais deux pays font de la résistance, c’est le Luxembourg et l’Autriche. Cela n’est pas sans poser de pro-blème puisque le Luxembourg est un des pays fondateurs du marché commun. Des initiatives ont été engagées mais leur effet a été très limité.Les paradis fiscaux ont-ils dis-paru ?E.B. Ils ont fait quelques conces-sions mais dans les faits ils n’ont pas disparu, ils se sont adaptés. Le secret bancaire n’a pas été levé, comme le montre le cas de la Suisse. On est loin du compte. Depuis l’affaire des subprimes qui a enclenché la crise que nous traversons, le système a senti que le boulet est passé très près et qu’il devait réagir, apporter des

semblants de réponses, mais en aucun cas le fond de l’affaire n’a été réglé. Les paradis fiscaux continuent leur business comme avant et les scandales qui éclatent montrent que rien n’a changé.L’efficacité de la lutte contre cette évasion ne suppose-t-elle pas de remettre en cause les réductions d’effectifs des services fiscaux que le gouvernement actuel veut poursuivre ?E.B. C’est clairement une contra-diction. D’ailleurs le rapport propose de renforcer les services fiscaux. Ils ont souffert de la révision générale des politiques publiques, la RGPP. Cela pose aussi le problème de la formation des agents car les « évadés » ont toujours un coup d’avanceQuel rôle peut jouer la démocra-tie sociale ?E.B. C’est la dimension ci-toyenne, y compris sur le lieu de travail, de la lutte contre l’évasion fiscale. Les insti-tutions représentatives du personnel devraient avoir des prérogatives élargies afin de mettre en cause ces pratiques. L’action des institutions ne suffit pas. C’est une affaire qui concerne tous les citoyens.Des résistances se manifestent, comme l’ont montré les vota-tions citoyennes en Suisse. Les citoyens, les salariés se posent des questions sur ces cadeaux fiscaux accordés à de riches étran-gers et se disent que ce sont eux qui en supportent le coût. On commence à entendre le même discours en Belgique.

Evasion fiscaleLa fraude à 2 chiffres Elle s’élève en France entre 40 et 50 milliards d’euros

En débat

acte iii de la décentralisationEn débats avec l’ANECRDeux premiers rendez-vous :Vendredi 12 avril, 18h30, salle capeyron à Mérignac en débat contradictoire avec Jean-Jacques Paris, conseiller général et secrétaire national de l’ANECR, et Alain Anziani, sénateur socialisteLundi 15 avril, 20h30, salle Dantagnan à St an-dré de Cubzacen présence de Jean-Jacques Paris, Sébastien Laborde, adjoint à St Denis de Pile, secrétaire du PCF 33, et Véronique Lavaud, conseillère muni-cipale à St André de CubzacN'hésitez pas à nous contacter pour plus d’information ou l’organisation d'une initiative.

Claude MellierPrésidente ADECR 33

06 28 92 36 68

P O u R L a t E N u E D ’ a S S i S E S N at i O N a L E S P O u R L a R E F O N D at i O N S O c i a L E E t D é M O c R at i q u E D E L a R é P u B L i q u E

Pierre Laurent appelle à « une convocation extraordinaire du Parlement »Le secrétaire national du PcF, sénateur de Paris, a deman-dé le 4 avril que le Parlement suspende ses débats pour se consacrer à la lutte contre l'évasion fiscale. c'est que selon lui la crise est totale, et nécessite qu'on s'attaque aux racines du pouvoir de l'argent.« Il faut aller à la racine des problèmes. On voit bien que c’est le conflit d’intérêt entre le monde de la finance et des fractions importantes du monde politique qui sont à l’origine de cette crise. Et c’est à cela qu’il faut s’attaquer. Il y a des propositions pour ce faire qui sont sur la table depuis longtemps. Je rappelle qu’à l’initiative d’un sénateur communiste, Eric Boc-quet, le sénat a adopté un rapport qui fait 60 propositions pour lutter contre l’évasion fiscale, ces propositions sont aujourd’hui lettre morte. Donc il faut passer aux actes."

INTERDICTIONDES LICENCIEMENTS

BOURSIERS Aux actes citoyens !

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6 • Les Nouvelles 11 avril 2013

DéMOcRatiE Et SOLiDaRitéS au cOEuR DES cOMMuNES

BordeauxLa belle et rebelleLes communistes bordelais ont tenu une conférence de presse, marquant leur volonté que les prochaines municipales soient un moment particulièrement im-portant de l’expression citoyenne et démocratique de proximité dans le pays.Pour Vincent Maurin et Natalie Victor-Retali, entourés des responsables communistes Loïc Boisson et Sophie Elorri sur Bordeaux, ce premier scrutin sur l’ensemble du ter-ritoire national depuis l’élection de François Hollande et les législatives revêt une importance particulière, dans un contexte dégradé par l’austérité et la crise au niveau social et de l’emploi, une crise de l’alternative aux poli-tiques libérales.lls poursuivent le travail de rassemblement et d’interven-tion populaire contre l’austérité et pour une vie meilleure.Sans se placer dans une opposition systématique au gou-vernement, ils refusent «  l’ADN » de choix contraints par les politiques libérales et austéritaires. Ils veulent battre la droite et l’extrême droite et arracher enfin le changement pour lequel les citoyens ont voté en 2012, sans éviter le débat à gauche d’une construction politique alternative à l’austérité. Avancer dans cette voie, c’est être utile à toutes celles et tous ceux qui ont battu la droite, qui sont déçus, qui luttent… Etre utile aux aspirations de celles et ceux que le philosophe Michel Serre appelle les « invisibles » alors qu’ils sont potentiellement des acteurs politiques essen-tiels. I l s e n g a g e n t un processus de const ruc-tion d’un projet politique pour les prochaines municipales en ayant à cœur de rassembler la gauche et tous les citoyens dé-sirant s’inscrire dans une action municipale so-ciale, solidaire et démocratique.« Battre Alain Juppé est un objectif nécessaire mais pas suffisant. Nous souhaitons donner enfin corps à l’attente de nombreux bordelais de retrouver du sens et des va-leurs dans cette ville. C’est à eux que nous nous adres-serons afin de construire un projet municipal basé sur le rassemblement le plus large au service de la transforma-tion sociale et écologique, du mieux vivre, de l’humain d’abord. »

BèglesNous ne nous résignerons pas !Le logement social, ses locataires, le foncier public, ne sont pas des parts de marché

Bègles/BordeauxLes jeux du stade…Jean-Jacques Paris, conseiller général, en appelle au respect des sportifs et des citoyens« D’un côté le grand stade de Bordeaux voit s’affronter le Maire et son opposition socialiste, sur le terrain juridique bien entendu, traduisant la juste indignation des élus socialistes qui dénoncent un PPP gageant l’avenir de la collectivité. De l’autre, ces mêmes élus socia-listes défendent avec conviction au Conseil général la qualité indiscutable d’un Partenariat Public Privé aliénant durant 30 ans le Conseil général pour la construction et l’entretien des MDSI, alors que la situation de la collectivité départementale est de plus en plus fragilisée par les choix nationaux.

Sur un autre terrain, pas très loin cependant, la presse locale évoque une profonde discorde sur l’extension du stade Moga. Qu’en-est-il vraiment ? Aurait-on oublié que dans une interview, le 8 juin 2012, le Maire de Bègles faisait part de son implication pour que l’extension du stade Moga soit incluse dans l’opération Euratlantique ? N’avait-il pas fait adopter par le conseil municipal en 2009, soutenu par toute sa majorité et l’opposition de droite, une déli-bération pour financer une étude, afin de réfléchir à un projet de rénovation du stade dont l’objec-

tif serait d’assurer la modernisa-tion et l’équipement et d’en faire un lieu de vie à la fois sportif, événementiel et économique dans le cadre d’une opération plus globale prévoyant création de bureaux, de commerces, d’hôtels et de restaurants ? Il informait que plusieurs groupes du BTP manifestaient de l’intérêt pour ce projet et soulignait que les modalités juridiques et finan-cières restaient à préciser.Quoi de plus clair… Un projet s’intégrant dans Euratlantique dont la mission principale est de récupérer les espaces fon-ciers disponibles pour attirer les investisseurs et réaliser des

équipements commerciaux, tertiaires et de services. Nous voilà bien éloignés de la pratique sportiveNul doute qu’un tel projet alié-nerait d’une manière pure et simple une partie importante des terrains propriété du CAB.Mais alors chacun est en droit de s’interroger sur l’avenir des différentes sections sportives et du club omnisports. Plus que cela, c’est bien tout ce quartier qui perdrait son cadre de vie.L’espace Delphin Loche constitue un poumon vert en centre ville, un espace public de détente et pas seulement un lieu de consomma-

tion et de spectacles sportifs, ce qu’il deviendrait avec un tel projet d’extension privatisé.On peut d’ailleurs se demander comment le président du CAB omnisports peut-être deman-deur d’une telle aliénation d’un patrimoine dont il a l’héritage grâce à l’incessant travail réa-lisé par des générations de bénévoles qui ont porté ce club emblématique, mais aussi du fait des investissements publics réalisés au fur et à mesure des années et financés essentielle-ment par les Béglais.Je le dis clairement, ce n’est en rien une solution respectueuse et des sportifs et des citoyens. »

En dynamique

L’intégralité surgironde.pcf.fr/38565

Les élus écommunistes, répu-blicains et citoyens du groupe « Bègles pour Tous » (BPT) ont appris par la presse, quelques heures avant le conseil munici-pal, la préférence du maire de Bègles pour le groupe immobi-lier privé Vilogia pour la vente des parts de la ville dans la Saemcib, devant Domofrance et Gironde Habitat.Vilogia, c’est une des branches de la famille Mulliez (1er rang des fortunes françaises devant Ber-nard Arnault (LVMH) et Liliane Bettencourt (L’Oréal).Le décor ainsi planté, le groupe BPT a souligné que le critère prin-cipal de choix est bien financier.A l'heure des comptes, les décou-verts de l’opération de rénovation urbaine sont importants avec plus de 2 millions d'euros de déficit auxquels s’ajoutent les 5 millions d'avances de trésorerie de la ville, les nombreux emprunts qu'elle a garantis, les importants retards de paiement aux entreprises qui ont travaillé aux rénovations et aux constructions nouvelles…Les élus ont posé les questions qui concernent prioritairement les lo-cataires du parc social, les salariés de la société et les habitants de la ville, pour défendre leurs droits et leurs intérêts. Des exigences qui, sous couvert de confidentialité du protocole juridique, restent sans garantie de réponse. Si la candidature de Vilogia était retenue par la majorité municipale, lors du vote des élus fin juin, l'ensemble des Béglais verraient s'installer un nouveau prédateur immobilier, dévoreur de foncier, venu pour gagner des

parts de marchés en mettant la main sur la collecte du 1% logement. Ainsi ce choix d'un grand groupe immobilier privé entérinerait la lo-gique dominante dans l'opération de renouvellement urbain (ORU), à laquelle les élus BPT, avec de nombreux Béglais, opposent celle de l'accès au logement pour tous et aux services publics, pour en finir avec la relégation et l'éloignement des jeunes et des familles aux revenus modestes. Rappelant que depuis le lance-ment de l'ORU, ils n'ont cessé d'alerter et d'agir avec les habi-tants, d'interpeller les élus sur les dérives financières (contre lesquelles ils ont toujours voté), ils soulignent que ces choix politiques de la majorité se font au détriment des priorités de services publics de proximité dus à l'ensemble des familles béglaises, dont le logement, alors que leurs impôts n'ont cessé d'augmenter. Avec tous les habitants, leurs asso-ciations et leurs organisations, le peuple de gauche, le groupe BPT, avec le conseiller général commu-niste/FdeGauche, continueront d’agir pour privilégier des pro-jets publics ouvrant en grand le droit à la ville, de qualité, pour

toutes les générations. C'est une urgence dans une pé-riode où des milliers de familles, de jeunes, de retraités sont préca-risés et appauvris, où la produc-tion de logements confortables et accessibles au plus grand nombre doit se multiplier par-tout, grâce aux offices publics, avec des garanties de protection pour que chacun-e ait un toit de manière durable, avec une utilisation des fonds de l'Etat transparente et équitablement répartie sur les territoires.Pas question de se résigner !« Dans le contexte d'une poli-tique austéritaire et antidémocra-tique qui entraîne le pays dans l'impasse, c'est avec gravité que nous appelons tous les élus à se ressaisir et à faire d'autres choix en utilisant l’argent public pour répondre aux besoins de toute la population. Les Béglais n’ont pas voté pour faire de la ville ni un petit Neuilly, ni une niche fiscale, ni un hôtel pour affairistes, ni un dortoir de métropole. »

Christine Texier Christelle Baudrais

Abdourahmane Ndiaye Hassiba Frau

Christiane Cabeza

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Les Nouvelles 11 avril 2013 • 7

P C F

Bassin d’arcachon / Val de l’EyrePôle de santé : non au privéLe regroupement de l’hôpital public Jean Hameau et la clinique Nord d’Arcachon doit profiter aux patients, pas au groupe Eiffage PcF Bordeaux Bouscat Bruges

coopérative citoyenne Dans le débat qui s’engage pour les municipales 2014, les communistes bordelais souhaitent contribuer à une mobili-sation démocratique et citoyenne contre l’austérité et pour des solutions concrètes aux injustices.

La coopérative citoyenne sera le lieu de la construction des projets locaux avec les citoyens.  

Rendez vous :

Mercredi 10 avril. 19h, salle Son tay. Débat sur les services publics. 

Vendredi 26 avril. 19h30, salle point du jour à Ba-calan. Débat sur le développement économique.

LangonAssemblée de section Vendredi 12 avril, 20h30, maison des associationsJeudi 11 avril : distribution de tracts sur l’aNi à la gare de Langon de 6h à 8h

CenonRepas de printempsDimanche 14 avril, à partir de midi, salle Victor-Hugo (Château du Diable)Menu 23 € / inscriptions (heures repas) Jesus Fernadez-Canal 05 56 86 10 46M. et Mme Mathieu 05 56 86 80 94

24, 25, 26 mai Fête de l’Huma 33Semaine de diffusion de la vignette du 22 au 26 avril

Concerts couverts !

Sergent Garcia

Boulevard des airs

L’orchestre du Josem

Sergent GarciaBoulevard des airs&

NAVETTESGRATUITES

Stands associatifs

CinémaCirqueThéâtreConcerts

BON D

E SOU

TIEN

4€

Agenda

assemblées citoyennescréon targon cadillacun «collectif citoyen Front de Gauche» sur la 12ème cir-conscription s’est réuni le 11 avril, à St-caprais-de-Bor-deaux pour lancer la dynamique.

TalenceMardi 16 avril, 20h, salle Robespierre 41, rue DouroutProjection du film «DEBtOcRacY» suivi d’un échange et débat organisé par le comité talençais du Front de gauche. Soirée ouverte à tousinformations 06 77 62 72 17 / [email protected]

MérignacJeudi 18 avril, 18h30, salle de Capeyron« L’austérité et l’aNi » en présence de corinne Versigny

LéognanMardi 23 avril, 20h30, foyer municipal En débat sur l’acte iii de la décentralisation

LibourneLundi 29 avril, 20h, salle des CharruaudsDébat autour du film «Mémoire d’ouvriers»

Nérijean (canton de Branne)Mardi 30 avril, 19h, salle des fêtesDeux ateliers : « santé » et « aNi »

Les communistes du Bas-sin d’Arcachon et du Val de l’Eyre ainsi que de nombreux habitants se sont inquiétés et opposés à l’orientation prise avec la mise en place d’un Pôle Public-Privé qui a été confiée au groupe Eiffage. Ils ont pro-testé auprès de tous les élus.Alors que l’accès aux soins d’une partie de plus en plus importante de la population est probléma-tique, l’ouverture d’un équipe-ment tel que le Pôle de Santé regroupant l’Hôpital Public Jean Hameau et la clinique Bordeaux Nord d’Arcachon, peut appa-raître satisfaisante et on pourrait s’en féliciter.Les communistes rappelent leur détermination à promou-voir une véritable politique de santé publique non soumise aux impératifs des groupes financiers privés qui investissent la santé comme n’importe quel marché spéculatif. Le constatLe pôle santé d’Arcachon liant l’hôpital public d’Arcachon avec la clinique qui appartient au groupe Bordeaux Nord Aqui-taine (GBNA), propriétaire de 8 cliniques et d’un Ehpad en région bordelaise, s’est donc réalisée. Quelques chiffres signi-ficatifs : la clinique va doubler ses capacités avec 94 lits (50 actuel-lement) tandid que l’hôpital n’augmente sa capacité d’accueil que de 14 lits (193 contre 182 actuellement).Dans la nouvelle répartition des plateaux, la clinique disposera d’autant de blocs opératoires que l’hôpital (4 pour chacun). On peut supposer que la clinique saura utiliser à plein ses capacités opératoires, en pratiquant des

actes rémunérateurs. Pour la clinique tous les bénéfices des interventions chirurgicales et autres actes techniques les plus rentables, pour l’hôpital, le coûteux accueil des malades aux urgences : un grand clas-sique. Qui va payer ? les collectivités publiques et les malades La crainte, c’est que les déséqui-libres soient toujours à la charge de la collectivité publique qui paye l’opérateur sous forme de loyers et qui a garanti les emprunts. Les actionnaires, eux, attendent un taux de rentabilité confortable.Sur ces regroupements, la Cour des Comptes (rapport 2011), a pointé des déséquilibres toujours en faveur, comme c’est bizarre, des cliniques privées et que la part du risque économique ou financier assumée par le centre hospitalier est la plus importante.Pour les entreprises privées appe-lées à participer (souvent un grand groupe de BTP), c’est la bonne affaire ! La députée Jacqueline Fraysse (groupe « gauche démocrate et républicaine » comprenant les députés communistes) a

déposé lors du projet de loi du financement de la sécurité sociale pour 2013 un amende-ment demandant un rapport sur le PPP (Pôle Public-Privé) liant le centre hospitalier sud francilien à Eiffage.Dans une telle structure hospi-talière, la question des dépasse-ments d’honoraires va se poser, compliquant l’accès aux soins des malades.Non à l’austérité Les communistes seront très attentifs et vigilants pour refuser cette nouvelle forme d’austérité pour la santé, avec les professionnels, leurs orga-nisations syndicale, les associa-tions et toutes celles et ceux qui refusent l’enfoncement dans la crise et la misère, le PCF, ses militants, ses élus, Ils n’auront de cesse d’exiger l’abrogation de la loi HPST, l’ar-rêt des fermetures et restructura-tions des services, l’arrêt de tous les partenariats public/privé qui transfèrent la gestion publique au secteur privé qui spéculent sur la santé de la population. « Revenons aux principes fonda-teurs de la Sécurité Sociale : « A chacun selon ses besoins ».

Bons de soutien 4 €donnant droit à une en-trée réduite à 6€ dispo-nibles à la fédération et dans les sections

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8 • Les Nouvelles 11 avril 2013

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected]é : Aquitaine Conseil Publicité 6, rue du Prêche 33130 Bègles - Tél. 05 56 49 69 45Commission paritaire de presse : 0113 C 85932

M é M O i R E S E t S O L i D a R i t é S

LesparreRencontre Dédicace avec Georges DurouSamedi 27 avril, 10h à 12h30, maison de la presse à LesparreCette rencontre dédicace avec Georges Durou, militant com-muniste girondin, résistant, déporté, se fera autour de son livre « Mes printemps de bar-belés »* où il narre son interne-ment en 1940-1945. Un témoi-gnage sur ce qui peut rester d’humanité dans ces conditions inhumaines. Avec pudeur mais avec le souci de la vérité, Georges Durou livre les détails d’une vie quotidienne faite de douleur, de dur travail, de maltraitance, d’humiliation et de mort.

« Mais, prévient-il, j’ai souhaité mettre l’accent sur la solidarité, la lutte quotidienne pour tenter d’aider celui dont la vie ne tenait plus qu’à un fil, pour chercher les mots susceptibles de créer pour soi et pour les autres le sursaut de résistance humaine nécessaire à la survie. » Dans son usine-camp, Georges a été chargé par l’organisation clan-destine des actions de solidarité. Une valeur qui le poursuivra toute sa vie, même et surtout dans les heures les plus sombres. * Éditions les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest.

castillon la Bataille. Jeudi 4 avril, ses enfants, sa famille, ses amis et ses camarades ont accompagné à Montussan Pierre Martinet, décédé à l’âge de 84 ans. Francette Agostini, au nom de la Cellule Camille Maumey, a fait l’éloge de Pierre.Celui-ci avait accompli une carrière à la SNCF et milité pendant plus de cinquante ans au Parti Communiste Français. Son engagement de tous les instants a laissé les marques de son activité militante, qu’il s’agisse du 8 mars et de l’hommage rendu par notre Parti aux femmes, des commémorations du sacrifice des communistes résistants vic-times des nazis. Ainsi le cheminot, lorsque la SNCF mit en vente ses terrains de Lamothe Montravel, mit tout en œuvre pour que les cel-lules du secteur puissent s’en rendre propriétaire ; ceci expliquera son attachement à la fête des Communistes le 15 août.Elu au conseil municipal de Castillon la Bataille, il remplira deux man-dats. L’esprit qu’il mettait dans sa fonction d’élu était d’être au service des plus humbles des familles castillonnaises. A ce titre il contribua grandement à l’installation du Secours Populaire, à l’application de la loi Demessine offrant aux enfants leurs premières vacances, orga-nisant la sortie des jeunes au vélodrome de Bordeaux pour le grand prix de l’Humanité.Pierre, ta vie est un exemple pour nous et le restera pour les générations futures.

annonces légalesavis de constitution

Aux termes d’un acte sous seing privé en date du 22/03/2013 il a été constitué une société présentant les caractéristiques suivantes :Dénomination sociale : MENUISERIE FIGIERForme : S.A.R.L.Siège social : 19 Route de Martinat -33450 ST SULPICE ET CAMEYRACObjet social : Pose et fabrication de me-nuiseries intérieures et extérieuresDurée : 99 ans à compter de son imma-triculationCapital : 3 000 €Gérance : M. Jérome FIGIER, demeu-rant 19 Route de Martinat – 33450 ST SULPICE ET CAMEYRAC, a été nommé gérant.Immatriculation au RCS de Bordeaux en cours,

Pour avis,La Gérance,

Hommage à Germaine tillionExpositionDu 16 au 26 avril qui se clôturera par«une opérette de Ravensbrück»Vendredi 26 avril, 19h, médiathèque de Mérignac*, par le théâtre de la Petite MontagneDans le cadre de la Journée nationale de la Déportation « Une opérette à Ravensbrück » de Germaine TiIIion sera présentée en hommage aux résistants et déportés girondins* Auditorium François-Lombard, place Charles-da·GaulleEntrée libre« Diplômée des Hautes-Etudes, Germaine Tillion n’aura pas Ie temps de présenter en Sorbonne sa thèse principale qui disparaîtra, au camp de Ravensbrück, où elle est déportée dans le cadre de la procédure «Nuit et brouillard» le 31 oc-tobre 1943, De cct univers dantesque, elle devait tirer une étude complète grâce au travail avec les plus anciennes dé-tenues, des Tchèquesnotamment. « Si j’ai survécu, je le dois à coup sûr au hasard, ensuite à la colère, à la volonté de dévoiler ces crimes, et enfin à la coalition de l’amitié».Elle aura la chance d’appartenir au convoi de détenues libé-rées par la Croix-Rouge, réussissant à sauver de la fouille la documentation qu’elle avait rassemblée, ainsi qu’une pellicule de photos prouvant les expériences médicales…Elle emportait aussi avec elle, le manuscrit de l’opérette qu’elleavait écrite au camp, le « Verfügbar aux Enfers» avec un hu-mour féroce. Germaine TiIlion fut une de six femmes élevée à la dignité de Grand-croix de la Légion d’Honneur. » (Résis-tance Unie)

Rencontre avec Georges Durou et Guy Chataigné, rescapés des camps nazis, et projection du film d’Olivier Minh « Vivre c’est résister ! », un documen-taire contre l’oubli, une pro-duction de la Fédération Natio-nale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes, Section de Bègles.

Déportés et familles de déportés ou de fusillés nous livrent leur témoignage. « Il importe de ne pas laisser tomber dans l’oubli les souvenirs et les enseignements d’une telle expérience, ni l’atroce et scientifique anéantissement de millions d’innocents, ni les gestes héroïques d’un grand nombre parmi cette masse humaine sou-

mise aux tortures de la faim, du froid, de la vermine, de travaux épuisants et de sadiques repré-sailles, non plus que la cruauté des bourreaux. » Entrée libre Centre Culturel de Lesparre 05 56 41 13 33www.centreculturellesparre.jimdo.com

Rencontre-FilmGeorges Durou et Guy chataignéDimanche 28 avril, 14h30 à 17h, EspaceF. Mitterrand à Lesparre organisée par le centre culturel

GradignanJournée nationale de la déportationDimanche 28 avril en hommage à Marie Durand, M.Madeleine Martel et Jeanne Souque

Message des déportésIl y a 80 ans, le nazisme triom-phait. Hitler imposait son pouvoir en Allemagne dans l’indifférence quasi générale des démocraties et entraînait le monde dans un conflit qui prit fin en 1945 après

des années de terreur, par la vic-toire sur le nazisme.C’est alors que les déportés sur-vivants revinrent des camps de concentration et d’extermination.Nous avons le devoir, au nom de nos camarades disparus, de rappeler ces événements qui ont ponctué notre histoire.Tant que nous pourrons prendre la parole, nous devons dire aux générations nouvelles que c’est surtout dans les moments de crise que resurgissent les discours antidémocratiques, xénophobes, racistes et antisémites, dans les-quels elles doivent discerner les thèses de ceux qui ont exterminé les juifs d’Europe, massacré les Tziganes, déporté et fusillé les Résistants.

Aujourd’hui, il est essentiel qu’elles reconnaissent, dans d’autres discours, les vociférations d’Adolf Hitler et la voix soumise de Philippe Pétain. Ainsi averties, pourront-elles combattre le dan-ger s’il se présente.Nous lançons aujourd’hui, un appel à la vigilance, au respect de l’être humain, de sa dignité et du droit à la différence. Ce message que nous adressons aux jeunes générations se veut partie prenante de la construction de l’avenir.Ce message a été rédigé conjoin-tement par la FMD, la FNDIR, la FNDIRP et l’UNADIF

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