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Nouveau regard sur l’Axe majeur

L’Axe majeur est le lieu emblématique de Cergy et de l’agglomération de Cergy-Pontoise.

Au cours de la construction de la ville nouvelle, les urbanistes de l’Etablissement Public

d’Aménagement (EPA) ont eu à cœur de préserver ce très beau site, pourtant très prisé par

les promoteurs, pour en faire un lieu public accessible à tous et porteur de sens : ce sera

l’Axe majeur.

8 rue Philéas Fogg 95800 Cergy Tel : 01 34 32 21 00

paroisse@cergy.catholique.fr Site : cergy.catholique.fr

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Les premiers habitants de la ville nouvelle

s’établissent à partir de 1972.

En 1978, lorsque Michel Jaouën (urbaniste à

l’EPA) voit le travail de l’artiste israélien Dani

Karavan à Florence, il le persuade de venir à

Cergy. Ebloui par le lieu, l’artiste s’installe à Paris

pour travailler sur le projet.

« La lettre que Michel Jaouën, écrit en 1980 à Dani Karavan, peut être considérée comme

l’acte fondateur de l’Axe majeur. (…) Elle joue donc un rôle essentiel dans la

compréhension des origines de la saga de ce grand ouvrage d’art public » (in la saga de l’axe

majeur - Claude Mollard, éd. Beaux Arts, page 8). Dans « l’appel à projet » adressé à l’artiste,

voici la demande de Michel Jaouen : « depuis le parc de Neuville, en perçant une grande

allée semblable aux percées des forêts royales de l’Ile de France, cet axe passe par les

étangs de Neuville où, ici une île, là un promontoire ou un alignement s’inscrivent dans

cette direction pour terminer sur les coteaux de l’Oise aux franges du quartier de

Puiseux … » (…) Il est, de plus, envisageable de relier ces deux pôles, le « cercle de

Neuville » et l’observatoire (ou le jardin astronomique) du plateau de Puiseux, par un rayon

laser marquant la nuit, la traverse dessinée dans la boucle de l’Oise »

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En 1985, c’est la tour Belvédère qui est construite avec une subvention du ministère de la

Culture (inaugurée en 1986).

L’Association « Axe Majeur » et un comité de parrainage sont crées. 24 entreprises

s’engagent à financer les douze colonnes, construites en 1989. Le pari des urbanistes est

réussi : l’Axe majeur fédère les énergies de la ville nouvelle autour d’un projet symbolique.

La conception de l’Axe majeur repose sur des symboliques astronomiques (en particulier le

chiffre 12) et les 12 stations qui rythment sa progression commencent à la place Hubert-

Renaud pour terminer au hameau de Ham au bord des étangs de Neuville.

Mais nous pouvons faire une autre lecture de l’Axe majeur

en le suivant dans l’autre sens : non pas du haut vers le bas

mais du bas vers haut. Alors, l’Axe majeur n’est plus

seulement une évocation du temps mais plus encore une

vision de l’Histoire humaine et au centre de cette histoire, le

récit biblique de l’Exode et la vocation de Moïse. L’Axe

majeur devient comme un cheminement « de la création du

monde vers la terre promise et la cité sainte de Jérusalem » !

Ce renversement de lecture est une conversion du regard.

Remarquons bien, qu’il n’est pas encore question, ici, de la

révélation chrétienne mais du Dieu de la Bible hébraïque.

Mais ce changement de regard a déjà deux conséquences fondamentales. Il fait de la tour

Belvédère le signe d’une transcendance qui dirige notre marche vers le ciel et, dans le

même mouvement, il remet en perspective la Ville nouvelle qui peut alors, de nouveau,

mobiliser toutes les énergies : construire une Ville nouvelle pour vivre une Vie nouvelle.

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Dans les pages qui suivent, nous présentons d’abord la lecture « habituelle » de l’Axe

majeur ; celle ses urbanistes, des élus, et de l’artiste lui-même, Dani Karavan. Puis dans un

second temps, nous relirons, dans l’autre sens, les 12 stations, dans leur signification

biblique. Enfin, nous rajouterons 2 stations pour exprimer la Bonne Nouvelle de l’Evangile.

La lecture cosmologique de l’Axe majeur

NB : la typologie des 12 stations n’est pas parfaitement établie. Elle diverge légèrement entre

celle de Dani Karavan (présentée dans « la saga de l’Axe majeur ») et celle des 12 bornes

pédagogiques qui rythment, sur le terrain, la marche des randonneurs. Le site internet,

consacré à l’Axe majeur, présente aussi une 3ème version. La numérotation, ci-dessous, n’est

donc pas définitive !

1 - La tour Belvédère et la place Hubert-Renaud

La tour Belvédère mesure 36 mètres de haut et 3 mètres 60 de côté. Elle s’incline d’1,5°

dans la direction de l’Axe. De son sommet, la nuit, jaillit un rayon laser de 3,2 km qui

rejoint le hameau de Ham.

Les immeubles de la place sont dessinés par l’architecte

catalan Ricardo Bofill (1985) (…) Parmi ses autres

réalisations, on peut recenser le quartier Antigone de

Montpellier, les Espaces d’Abraxas à Marne-la-vallée, ou

les Arcades du Lac à Saint-Quentin-en-Yvelines. Cet

ensemble architectural néoclassique, surnommé « le petit

Versailles » est un hommage à l’architecture française du

siècle de Louis XIV (Livret Parcours Architecture Axe

majeur-Horloge - second quartier de la ville nouvelle -

pages 10 et 11)

La forme circulaire de la place symbolise les 360° du

monde, visibles au sol en suivant le cercle des dalles de

36 cm de large. Tel un cadran solaire, cette place est le

pivot où se rencontrent l’Axe majeur et l’axe urbain du

quartier saint Christophe.

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Hubert-Renaud : maire de Cergy de 1953 à 1987, il accompagne tout le travail de

conception et de développement de la ville nouvelle. Sa devise est inscrite sur la place qui

porte son nom : « tout ce qui mérite d’être fait, mérite d’être bien fait »

2 - Le verger des impressionnistes

Témoin du passé agricole de Cergy, ce verger

était déjà présent avant la construction de la ville

nouvelle. Attirés par la lumière exceptionnelle de

ce site, les peintres impressionnistes, tel Camille

Pissaro, ont parcouru la vallée de l’Oise pour

réaliser leurs toiles au XIXème siècle.

3 - L’esplanade de Paris

« L’esplanade de Paris est la plus

majestueuse des stations, sur

deux hectares de terre stabilisée,

elle invite à la contemplation »

nous dit Claude Mollard (in la

saga de l’Axe majeur - page 120).

Cette esplanade a été rehaussée

de six mètres par rapport au

terrain naturel avec la terre

provenant du passage creusé

pour la ligne du RER.

Ce terrain plat, lisse, quasi désertique est un espace dénudé. « De quoi grogner contre

l’artiste par grand vent, en plein hiver ou sous un grain d’orage. Une esplanade ? Non, un

plateau, le Causse, voire le désert des Tartares. Pourquoi diantre l’artiste nous oblige-t-il à

lutter contre le vent ? (…) L’esplanade de Paris propose une épreuve initiatique. Elle fait

prendre conscience de la petitesse de l’Homme face à la nature, elle fait s’engouffrer

l’espace dans la sculpture (…) Et au milieu du désert, l’Axe déroule son ruban blanc » (Saga

de l’AM - page 122)

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4 - La fontaine de vapeur

Posée sur un puits qui plonge à 1500 mètres sous

terre la fontaine de vapeur fonctionne grâce à la

différence de température entre l’air et l’intérieur

du sol : par temps froid, l’air chaud remonte et

un filet de vapeur s’échappe de la fontaine. Elle a

été cofinancée par les habitants de Cergy.

5 - Les 12 colonnes

« Les douze colonnes sont une œuvre en soi, une épure de temple antique, une citation de

monument qui serait privé de toit, sans se prendre pour une ruine ( …) Karavan ne veut de

toit que le ciel et nous offrir le cosmos (…) Douze colonnes pour proposer comme une

mesure instrumentale : douze mètres de haut, évidemment, pour servir de compas

géant » (in Saga de l’AM page 126)

Réalisées en 1986, les 12 colonnes, de 12 mètres de hauteur, ont été financées par 24

entreprises mécènes de Cergy qui ont souhaité montrer leur enracinement dans la ville.

6 - La terrasse

Au pied des 12 colonnes, l’emmarchement,

réalisé en 2010, constitue une halte de choix pour les

promeneurs. Il est constitué par des dalles de béton

préfabriquées dans une entreprise du Finistère

installée à Landivisiau.

Cette terrasse offre une belle vue sur les étangs de

Neuville et par beau temps on peut apercevoir l’ile de

Chatou au niveau de laquelle l’Axe majeur croise l’axe

parisien « Louvre-La défense »

Le chemin de randonnée qui traverse cette partie

boisée de l’Axe majeur, garde le souvenir du petit

chemin de fer qui permettait aux agriculteurs de

Cergy d’acheminer leur récolte jusqu’au village.

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7 - Le jardin des droits de l’Homme

En 1789, la révolution française donne naissance à la déclaration des droits de l’Homme.

Cet ensemble de droits et d’obligations ne serait-elle pas la version laïque des 10

commandements ? (cf article sur Dani Karavan de Pierre Restany in l’Axe majeur Cergy-

Pontoise, Hors série Beaux-Arts)

L’olivier de Vinci, planté en 1990 est une invitation à choisir le chemin de la paix. Celui-ci

vient du village de Vinci, en Italie, patrie du peintre de la Renaissance.

La fontaine bleue : dernière installation en date sur l’Axe majeur, elle fait face à l’olivier de

Vinci

8 - L’amphithéâtre et la scène

Situé sous la passerelle, en bas des jardins des Droits de l’Homme, l’amphithéâtre suit la

dénivellation du terrain. Il constitue un centre d’attraction : on peut y concevoir des

spectacles en plein air. La scène de l’amphithéâtre (d’une superficie de 500 m2) est entourée

d’eau : un bassin directement relié à l’Oise incluant ainsi la rivière dans l’Axe.

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9 - La passerelle

La passerelle est la partie la plus

étonnante de l’Axe. D’une longueur

de 251 mètres, de couleur rouge,

symbole de l’acier dont est fait

l’ouvrage, cette passerelle a été

réalisée en deux temps ; en 2001 puis

en 2008. Un troisième tronçon est

prévu pour rejoindre l’ile

astronomique.

« Les maquettes de Karavan laissaient

espérer que les piliers de la Passerelle

plongeraient directement dans l’eau, dans le miroir même du bassin, selon une esquisse

d’une très grande pureté (…) mais la solution adoptée est sans doute moins couteuse »

Saga de l’AM page 140

10 - L’île astronomique

Cette station n’est pas encore réalisée

mais l’artiste « imagine son

aménagement sous la forme de cercles

concentriques qui descendraient en

gradins à l’intérieur jusqu’au niveau de

l’eau, de manière à ce que le visiteur

accède par degré jusqu’à son centre, où

il ne verrait plus que le ciel ce qui

renforcerait son appellation » in Saga

de l’Axe majeur - Claude Mollard, éd.

Beaux Arts, page 154

11 - La Pyramide

Bâtie sur l’eau, elle est conçue de telle sorte que

le vent et le soleil y jouent en permanence un

son et lumière naturel. On n’y accède qu’en

bateau pour admirer son intérieur entièrement

bleu (PA page 23)

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12 - Le carrefour de Ham

Le carrefour de Ham figure l’entrée de Cergy-Pontoise par la boucle de l’Oise (PA AMH p

23). Sur la structure métallique en forme de la lettre H arrive le rayon laser dirigé du haut de

la tour belvédère.

La lecture biblique de l’Axe majeur

« Dans son projet initial de 1980, Dani Karavan avait découpé l’Axe majeur en douze

stations, chiffre symbolique renvoyant au rythme du temps : les douze heures de la journée, les

douze mois de l’année. Il répondait, ce faisant, au programme de Michel Jaouën conférant à

l’œuvre une portée astronomique.

Mais ce chiffre douze a aussi une signification religieuse ou mythique. La

diversité des références et des citations atteste l’universalité de l’œuvre »

Claude Mollard in la saga de l’Axe majeur - page 102

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1 - Le carrefour de Ham ou

« Le temps des origines »

Genèse 5,32

Hasard ou providence, le nom de ce petit

hameau de Cergy est aussi le nom d’un des

fils de Noé, Ham ou Cham, ancêtre des

peuplades qui ont quitté la Mésopotamie

pour des contrées plus clémentes. Il est,

selon la Bible, à l’origine des peuples

d’Afrique.

Temps d’épreuves, de souffrances mais aussi d’espérance pour le peuple d’Abraham qui va

se constituer.

Nous sommes à l’origine de l’humanité.

Une ambiance particulière règne en ce lieu sur lequel est planté le H primitif.

Notre marche s’oriente vers les étangs de Neuville que nous suivons sur leur droite.

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Les étangs de Neuville ou La naissance de Moïse

Livre de l’Exode (chapitres 1 et 2)

Au XIIIe siècle avant Jésus Christ,

les descendants de Jacob

vivent en Égypte.

Un nouveau pharaon se met à les

persécuter : il craint que ces

étrangers ne menacent son

autorité. Il les réquisitionne pour

des travaux forcés et leur fait

construire deux villes nouvelles :

Pitom et Ramsès. Le travail est

épuisant et la surveillance est

brutale. Pour empêcher les

Hébreux de devenir plus

nombreux, pharaon ordonne aux

Égyptiens de jeter dans le Nil tous les garçons nouveau-nés des Hébreux.

La mère de Moïse commence par cacher son fils pendant trois mois. Mais craignant que les

Égyptiens ne le trouvent, elle dépose son enfant dans un berceau qu’elle dissimule dans les

roseaux sur les bords du Nil. La sœur aînée de Moïse fait le guet et surveille ce qui se passe.

Voici que la fille de pharaon vient se baigner avec ses suivantes. Elle découvre l’enfant qui

pleure. Elle a pitié ce fils d’hébreux et décide de l’adopter. Il devient pour elle un fils et lui

donne le nom de Moïse car, dit-elle, je l’ai sauvé des eaux.

2 - La Pyramide ou Le

temps de l’Egypte

Moïse grandit et il découvre la

misère de son peuple. Un jour, il

est tellement révolté qu’il tue un

surveillant égyptien qui frappe

l’un de ses frères hébreux.

Pharaon apprend la nouvelle et

cherche à tuer Moïse qui se

réfugie au désert de Madian.

Il épouse Cippora, la fille du

prêtre Jéthro et devient le berger de son troupeau.

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Livre de l’Exode chapitre 6 :

02 Dieu parla à Moïse. Il lui dit : « Je suis le Seigneur.

03 Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob comme le Dieu-Puissant ; mais mon nom

“Le Seigneur”, je ne l’ai pas fait connaître.

04 Ensuite, j’ai établi mon alliance avec eux, m’engageant à leur donner la terre de Canaan,

la terre étrangère où ils étaient venus en immigrés.

05 Puis enfin, j’ai entendu la plainte des fils d’Israël réduits en esclavage par les Égyptiens,

et je me suis souvenu de mon Alliance.

06 C’est pourquoi, parle ainsi aux fils d’Israël : “Je suis le Seigneur. Je vous ferai sortir loin

des corvées qui vous accablent en Égypte. Je vous délivrerai de la servitude. Je vous

rachèterai d’un bras vigoureux et par de grands châtiments.

07 Je vous prendrai pour peuple, et moi, je serai votre Dieu. Alors, vous saurez que je suis

le Seigneur, votre Dieu, celui qui vous fait sortir loin des corvées qui vous accablent en

Égypte.

08 Puis, je vous ferai entrer dans la terre que, la main levée, je me suis engagé à donner à

Abraham, à Isaac et à Jacob. Je vous la donnerai pour que vous la possédiez. Je suis le

Seigneur”. »

09 Moïse rapporta ces paroles aux fils d’Israël, mais ils n’écoutèrent pas Moïse, car ils

étaient à bout de souffle, tant leur esclavage était dur.

10 Le Seigneur dit à Moïse :

11 « Va dire à Pharaon, le roi d’Égypte, qu’il laisse partir de son pays les fils d’Israël. »

12 Mais Moïse prit la parole en présence du Seigneur et dit : « Les fils d’Israël ne m’ont pas

écouté. Comment Pharaon m’écouterait-il, moi qui n’ai pas la parole facile ? »

13 Le Seigneur parla à Moïse et Aaron, et leur communiqua ses ordres pour les fils d’Israël

et pour Pharaon, roi d’Égypte, en vue de faire sortir les fils d’Israël du pays d’Égypte.

3 - L’île astronomique ou La

révélation du nom divin

(le buisson ardent)

Cette station n’est pas encore réalisée mais

nous savons que l’artiste imagine cette île,

avec des gradins creusés sous forme de

cercles concentriques qui descendraient à

l’intérieur jusqu’au niveau de l’eau. Ainsi, le

visiteur accèderait et descendrait par degré

jusqu’à son centre où il ne verrait plus que

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le ciel : un lieu d’observation du ciel, non pas en montant mais en descendant ! Le but dit

Dani Karavan consiste à ne « voir plus que le ciel ».

La portée spirituelle de cette expression peut nous faire penser, dans la vocation de Moïse,

à l’épisode appelé « du buisson ardent » pendant lequel Dieu se révèle à lui, de manière très

intime, en révélant son nom. C’est une expérience mystique de communion avec le ciel.

Elle est aussi à l’origine de la mission libératrice de Moïse.

Lire Ex 3,1-20 :

v 11 Moïse dit à Dieu : « Qui suis-je pour aller trouver Pharaon, et pour faire sortir

d’Égypte les fils d’Israël ? » 12 Dieu lui répondit : « Je suis avec toi. Et tel est le signe que

c’est moi qui t’ai envoyé : quand tu auras fait sortir d’Égypte mon peuple, vous rendrez un

culte à Dieu sur cette montagne. »

13 Moïse répondit à Dieu : « J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai : “Le Dieu de

vos pères m’a envoyé vers vous.” Ils vont me demander quel est son nom ; que leur

répondrai-je ? » 14 Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël :

“Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS”. »

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L’Heure de l’Horeb : « Moïse prend conscience

de sa mission et découvre qu’il doit revenir

vers les Hébreux pour ranimer leur courage,

se présenter devant le pharaon et obtenir le

départ de son peuple vers la liberté.. Rien

n’est encore fait , mais tout est en germe

dans la résolution qui se forme au cœur de

celui qui sera demain le chef d’Israël. C’est

Dieu qui va agir pour son peuple à travers

Moïse. Il fait – en même temps – connaître

quelque chose de son mystère par le symbole

du feu qui brûle sans détruire et par la

révélation du nom divin ».

Cahiers Evangiles n° 6 p 18-19 éd. du Cerf

4 - La passerelle ou La traversée de la mer rouge

Certains jours, le soleil fait briller le rouge de la passerelle dans l’Oise qui, de rivière, devient

Mer des Joncs ou Mer rouge.

Le peuple hébreu quitte l’Egypte et, conduit par Moïse, traverse la mer rouge (Ex 14 et 15).

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Les armatures supérieures de la passerelle (hautes de 6 mètres) font penser à des chaines

brisées, signe de libération ou bien aux flots de la mer qui s’écartent, formant de part et

d’autres comme deux murailles d’eau.

5 - L’amphithéâtre et la scène

ou Les murmures du peuple

Exode chapitres 16, 17 et 18

Pharaon n’est plus à craindre. C’est le désert

que les Hébreux doivent maintenant

affronter pour rejoindre le pays de leurs

ancêtres, la terre de Canaan. Après

l’enthousiasme de la libération il faut vivre

au jour le jour et résoudre mille problèmes :

la nourriture, l’eau, les mésententes et le

découragement.

Le peuple regarde en arrière et regrette le passé. Cf. Ex 16,3

03 Les fils d’Israël leur dirent : « Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au

pays d’Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions

du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout

ce peuple assemblé ! »

Dieu n’est pas sourd aux récriminations des fils d’Israël. Par le don de la manne, il nourrit son peuple : 04 Le Seigneur dit à Moïse : « Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je vais le mettre à l’épreuve : je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi. Le peuple a soif alors Moïse se met à l’écart et crie vers le Seigneur : « que dois je faire pour

ce peuple ? Il est prêt à me lapider. Le Seigneur lui dit : rassemble la communauté des fils

d’Israël auprès du rocher qui est tout proche. Prends ton bâton et frappe le rocher : Il

donnera son eau. »

Ex 17,1-7 (et Nbr 20,1-13)

07 Moïse donna à ce lieu le nom de Massa (c’est-à-dire : Épreuve) et Mériba (c’est-à-dire :

Querelle), parce que les fils d’Israël avaient cherché querelle au Seigneur, et parce qu’ils

l’avaient mis à l’épreuve, en disant : « Le Seigneur est-il au milieu de nous, oui ou non ? »

Sur la gauche de l’Axe majeur, la fontaine (de couleur bleu) est une évocation du rocher de

l’Horeb que Moïse frappe de son bâton pour en faire jaillir de l’eau.

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6 - Le jardin des droits de l’Homme ou Le don de la Loi et la

conclusion de l’Alliance

Trois mois après la sortie d’Égypte, les Hébreux arrivent au pied du mont Sinaï. Moïse

monte sur la montagne à la rencontre de Dieu. Au milieu du tonnerre, des éclairs et de la

fumée, Dieu remet à Moïse les 10 commandements, base de l’Alliance entre Dieu et son

peuple. L’Alliance est conclue au cours d’une grande fête au pied de la montagne.

Ex 24, 4-7 : Moïse écrivit toutes les paroles du Seigneur, puis il se leva de bon matin et bâtit

un autel au pied de la montagne, avec 12 stèles pour les 12 tribus d’Israël. Puis il envoya les

jeunes gens des fils Israël offrir des holocaustes et sacrifier de jeunes taureaux en sacrifice

pacifique au Seigneur.

Alors Moïse prit la moitié du sang et le

mit dans des bassins, puis il aspergea

l’autel avec l’autre moitié du sang. Puis il

prit le livre de l’Alliance et le lut aux

oreilles du peuple. Ils dirent : « tout ce

qu’a dit le Seigneur, nous le ferons et

l’écouterons ».

7 - La terrasse ou L’épisode

du veau d’or

Moïse retourne sur la montagne ; il y reste

40 jours. Là, Dieu va lui donner la Loi

écrite sur des tables de pierre. Voyant que

Moïse ne redescend pas et le considérant

comme disparu, le peuple se fabrique un

dieu sous la forme d’un veau d’or. Il lui

élève un autel et lui offrent des sacrifices.

Moïse, en descendant de la montagne, voit

le veau et les danses du peuple idolâtre.

Pris d’une violente colère, il saisit les

tables de pierre sur lesquelles Dieu a écrit la loi et les brises au pied de la montagne.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force

(Dt 6,4). Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Lv 19,18).

Dieu va renouveler son Alliance. De nouvelles tables de la Loi sont données (Ex 34).

Elles sont précieusement conservées dans une arche, en bois d’acacia.

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8 - Les 12 colonnes ou La tente de la rencontre et le peuple

messianique

Dans notre progression, les 12

colonnes de l’Axe majeur

évoquent fortement l’image

d’un temple, un temple à la

fois antique et contemporain,

« un temple à ciel ouvert ».

Mais à l’époque de l’Exode, le

peuple d’Israël est nomade.

Son lieu de prière est constitué

par une simple tente

(cf Ex 33 et 34).

Cette tente, montée et

démontée à chaque étape, par

le peuple hébreu, abrite l’Arche

d’Alliance qui contient les

tables de la Loi

« La tente de la rencontre » ou « tabernacle » annonce le futur temple de Jérusalem.

Les 12 Colonnes évoquent aussi le peuple d’Israël lui-même qui devient le peuple

messianique : les 12 tribus d’Israël.

Exode chapitre 33 : 08 Quand Moïse sortait pour aller à la Tente, tout le peuple se levait. Chacun se tenait à l’entrée de sa tente et suivait Moïse du regard jusqu’à ce qu’il soit entré. 09 Au moment où Moïse entrait dans la Tente, la colonne de nuée descendait, se tenait à l’entrée de la Tente, et Dieu parlait avec Moïse. 10 Tout le peuple voyait la colonne de nuée qui se tenait à l’entrée de la Tente, tous se levaient et se prosternaient, chacun devant sa tente. 11 Le Seigneur parlait avec Moïse face à face, comme on parle d’homme à homme. Puis Moïse retournait dans le camp, mais son auxiliaire, le jeune Josué, fils de Noun, ne quittait pas l’intérieur de la Tente.

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9 - La fontaine de vapeur ou La nuée

Extraordinaire intuition ? Coïncidence ? Providence ?

Ce puits de 1500 mètres de profondeur est bien un

puits de vapeur. Il nous renvoie à la symbolique de la

nuée qui accompagne et guide le peuple dans le

désert !

Exode 40,34-38 :

34 La nuée couvrit la tente de la Rencontre, et la

gloire du Seigneur remplit la Demeure.

35 Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente de la

Rencontre, car la nuée y demeurait et la gloire du

Seigneur remplissait la Demeure.

36 À chaque étape, lorsque la nuée s’élevait et quittait la Demeure, les fils d’Israël levaient le

camp. 37 Si la nuée ne s’élevait pas, ils campaient jusqu’au jour où elle s’élevait.

38 Dans la journée, la nuée du Seigneur reposait sur la Demeure, et la nuit, un feu brillait

dans la nuée aux yeux de tout Israël. Et il en fut ainsi à toutes leurs étapes.

10 - L’esplanade de Paris ou La marche dans le désert

Deutéronome chapitre 8 : 01 Tous les commandements que je vous prescris aujourd’hui, vous veillerez à les mettre en pratique, afin que vous viviez, deveniez de plus en plus nombreux et entriez en possession du pays que le Seigneur a juré de donner à vos pères. 02 Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant quarante années dans le désert ; le Seigneur ton Dieu te l’a imposée pour te faire passer par la pauvreté ; il voulait t’éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur : allais-tu garder ses commandements, oui ou non ? 03 Il t’a fait passer par la pauvreté, il t’a fait sentir la faim, et il t’a donné à manger la manne – cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue – pour que tu saches que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. 04 Ton vêtement ne s’est pas usé sur toi, et ton pied ne s’est pas enflé, au cours de ces quarante années ! 05 Tu le sauras en ton cœur : comme un homme éduque son fils, ainsi le Seigneur ton Dieu fait ton éducation. 06 Tu garderas les commandements du Seigneur ton Dieu pour marcher sur ses chemins et pour le craindre. 07 Le Seigneur ton Dieu te conduit vers un pays fertile : pays de rivières abondantes, de sources profondes jaillissant dans les vallées et les montagnes, 08 pays de blé et d’orge, de raisin, de grenades et de figues, pays d’olives, d’huile et de miel ;

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09 pays où le pain ne te manquera pas et où tu ne seras privé de rien ; pays dont les pierres contiennent du fer, et dont les montagnes sont des mines de cuivre. 10 Tu mangeras et tu seras rassasié, tu béniras le Seigneur ton Dieu pour ce pays fertile qu’il t’a donné. 11 Garde-toi d’oublier le Seigneur ton Dieu, de négliger ses commandements, ses ordonnances et ses décrets, que je te donne aujourd’hui. 12 Quand tu auras mangé et seras rassasié, quand tu auras bâti de belles maisons et que tu les habiteras, 13 quand tu auras vu se multiplier ton gros et ton petit bétail, ton argent, ton or et tous tes biens, 14 n’en tire pas orgueil, et n’oublie pas le Seigneur ton Dieu qui t’a fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage. 15 C’est lui qui t’a fait traverser ce désert, vaste et terrifiant, pays des serpents brûlants et des scorpions, pays de la sécheresse et de la soif. C’est lui qui, pour toi, a fait jaillir l’eau de

la roche la plus dure. 16 C’est lui qui, dans le désert, t’a donné la manne – cette nourriture inconnue de tes pères – pour te faire passer par la pauvreté et pour t’éprouver avant de te rendre heureux. 17 Garde-toi de dire en ton cœur : « C’est ma force, c’est la vigueur de ma main qui m’ont procuré cette richesse. » 18 Souviens-toi du Seigneur ton Dieu : car c’est lui qui t’a donné la force d’acquérir cette richesse, en confirmant ainsi l’Alliance qu’il avait jurée à tes pères, comme on le voit aujourd’hui.

19 Si jamais tu en viens à oublier le Seigneur ton Dieu, si tu suis d’autres dieux, si tu les sers et si tu te prosternes devant eux – je l’atteste aujourd’hui contre vous – à coup sûr vous périrez : 20 comme les nations que le Seigneur aura fait périr devant vous, ainsi vous périrez, pour n’avoir pas écouté la voix du Seigneur votre Dieu.

11 - Le verger des impressionnistes ou La terre promise

40 ans après leur départ d’Égypte, les fils Israël parviennent au pays de Canaan, la terre de

leurs ancêtres « la terre promise ». Ils retrouvent, dans le nord du pays, de lointains cousins

dont les ancêtres n’étaient pas descendus en Égypte, du temps de Joseph. Ils adoptent

volontiers la loi de l’Alliance et les retrouvailles sont célébrées au cours d’une grande fête à

Sichem. Désormais le peuple d’Israël est réparti en 12 tribus, du Nord au Sud du pays de

Canaan. Chaque tribu porte le nom de son ancêtre, l’un des 12 fils de Jacob (=Israël), le

petit-fils d’Abraham.

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De nomades qu’ils étaient, les

israélites deviennent sédentaires

comme les cananéens. Ils

apprennent leurs techniques

agricoles et artisanales.

Envoyé par Moïse pour explorer

le pays, les fils Israël rapportèrent

une grappe de raisin, disant :

« c’est vraiment un pays

ruisselant de lait et de miel et en

voici les fruits ! » Nb 17,27

Mais Moïse n’entrera pas

en terre promise (Dt 34,1-5).

Il meurt sur le mont Nebo (dans l’actuelle Jordanie).

C’est Josué, le premier des Juges, qui prendra sa suite.

12 - La tour Belvédère et la place Hubert-Renaud ou Jérusalem

et l’appel vers Dieu.

Avec ses 36 mètres de haut, la tour Belvédère oriente notre regard vers le ciel. Elle n’est pas

seulement un point d’observation mais une ligne d’orientation. Dans son élévation, elle

signifie la transcendance de Dieu, inclinée vers l’Histoire, et qui l’éclaire de sa lumière.

Élancée vers le ciel, la tour Belvédère est bien enracinée

dans le sol, au centre d’une place circulaire dont les 360°

évoquent la totalité du monde.

Les immeubles de cette place sont comme les hautes

murailles de la ville de Jérusalem. L’Axe majeur a taillé une

porte dans les murailles de la ville sainte.

« Dans l’histoire des enfants d’Abraham, Jérusalem occupe

une place à part. Possession personnelle de la dynastie de

David, elle demeure hors du cadastre des tribus. Capitale

politique, elle représente concrètement l’unité nationale du

peuple de Dieu. Capitale religieuse, elle est le centre

spirituel d’Israël parce que le Seigneur réside en elle, sur le

mont Sion qu’il a choisi pour demeure (Ps 78,68s ; Ps

132,13-18) ; aussi les croyants montent-ils vers elle en de

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fréquents pèlerinages. Double signification qui fonte son caractère de ville sainte et lui

donne un rôle de premier plan dans la foi et l’espérance d’Israël » (in vocabulaire de

théologie biblique, les éditions du Cerf).

Lecture du livre d'Isaïe (2,1-5) : « Le prophète Isaïe a reçu cette révélation au sujet de Juda et de Jérusalem : Il arrivera dans l'avenir que la montagne du temple du Seigneur sera placée à la tête des montagnes et dominera les collines. Toutes les nations afflueront vers elle, des peuples nombreux se mettront en marche, et ils diront : « Venez, montons à la montagne du Seigneur, au temple du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ses chemins et nous suivrons ses sentiers. Car c'est de Sion que vient la Loi, de Jérusalem la parole du Seigneur. » Il sera le juge des nations, l'arbitre de la multitude des peuples. De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, et de leurs lances, des faucilles. On ne lèvera plus l'épée nation contre nation, on ne s'entraînera plus pour la guerre. Venez, famille de Jacob, marchons à la lumière du Seigneur. »

L’accomplissement des Ecritures

Nous voilà arrivés à la 12ème station

mais sommes-nous vraiment au terme

de notre parcours ?

Pour les chrétiens, la vie n’est pas

simplement une marche, ni même

une montée vers Dieu. Non, les 12

stations de l’Axe majeur ne s’arrêtent

pas au pied de la tour Belvédère. Il y a

un accomplissement des Ecritures, il

y a un accomplissement de l’Histoire,

il y a une 13ème et une 14ème station :

c’est la Bonne Nouvelle de l’Evangile.

C’est le message de Jésus, reconnu

par ses disciples, comme Messie et Sauveur !

13 - Le quartier Saint Christophe (Axe majeur-horloge)

Dieu lui-même vient combler la distance infinie qui nous sépare de Lui. Nous ne pouvons

pas l’atteindre par nos propres forces : Il vient nous rejoindre. C’est le mystère de

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l’Incarnation de Dieu dans l’histoire humaine. Dans son humanité, Jésus est, pour les

chrétiens, la présence de Dieu. Dans ce quartier, comme dans tous les quartiers du monde,

nous pouvons annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile : le Royaume de Dieu est tout

proche. Les difficultés et les épreuves de notre vie individuelle et collective sont assumées

et sauvées en Jésus-Christ.

« Par Lui, avec Lui et en Lui » nous vivons le cheminement à travers ce quartier, comme

une Pâque, c’est-à-dire comme une traversée de la mort à la Vie. La victoire est acquise. Le

Royaume est parmi nous.

14 - L’église Sainte-Marie des Peuples

Point d’aboutissement de ce parcours fulgurant, l’église Sainte-Marie des Peuples est le lieu

où nous pouvons célébrer la victoire acquise.

L’Eucharistie est le point culminant du parcours chrétien. Avec le regard de la foi, nous

pouvons célébrer la présence du Royaume et l’expérimenter. Nous pouvons communier à

présence de Dieu !

En Jésus-Christ, dit saint

Paul (Gal 3,28) « il n’y a plus

l’homme et la femme, il n’y a

plus le juif et le païen, il n’y a

plus l’esclave et l’homme

libre. »

La diversité des cultures, des

âges, des milieux sociaux est

rassemblée dans une

fraternité universelle qui

dépasse tous les clivages et

toutes les frontières.

« Venez et voyez » Jean 1,39. Malgré l’imperfection des communautés chrétiennes, le

Royaume de Dieu est déjà là, en germe.

La Bonne Nouvelle chrétienne ne nous fait pas sortir de l’histoire humaine mais nous

permet de reconnaître, dans cette histoire, les signes du Royaume.

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En conclusion

Ainsi, il y a deux lectures de l’Axe majeur de Cergy-Pontoise.

Une lecture profane : c’est la lecture habituelle présentée dans les ouvrages de la ville et les

guides touristiques. C’est la lecture des urbanistes et des élus qui ont voulu réaliser cette

œuvre monumentale au centre de l’agglomération de communes. C’est la lecture officielle

donnée par l’artiste lui-même, Dani Karavan.

Elle part de la ville nouvelle (place Hubert Renaud et la tour Belvédère) et oriente notre

regard vers les étangs de Neuville et l’axe parisien. Elle descend du haut vers le bas,

rythmée par 12 stations.

La deuxième lecture est une lecture biblique plus précisément une lecture

vétérotestamentaire c’est-à-dire issue de la bible juive, que les chrétiens appellent « l’ancien

testament » ou « le premier testament ». En parcourant les 12 stations de l’Axe majeur du

bas vers le haut nous pouvons y voir une représentation du livre de l’Exode « de la

vocation de Moïse jusqu’à l’arrivée du peuple hébreu en Terre promise et à Jérusalem ».

Ce changement de regard à une double conséquence fondamentale :

- Elle transforme l’Axe majeur en un chemin biblique, comme un pèlerinage vers Dieu, une

montée vers la transcendance, signifiée par la tour belvédère.

- Elle remet la ville nouvelle en perspective, comme l’aboutissement et le but de l’Axe

majeur.

Ainsi l’Axe majeur devient un appel pour faire de nos existences une marche vers Dieu et

mobilise de nouveau1 et sans cesse, nos énergies vers la ville nouvelle.

Nous pouvons ainsi parler d’une double conversion, d’une double mobilisation.

Ce double appel correspond aux deux commandements de l’ancienne alliance. (Mt 22) :

On demande à Jésus : 36 « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »

37 Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton

âme et de tout ton esprit.

38 Voilà le grand, le premier commandement.

39 Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

40 De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »

1 Le concept de ville nouvelle a suscité un enthousiasme et même une utopie caractéristique

des années 70. Il s’agit pour nous, de relancer (et de transmettre pour les nouveaux

arrivants) cette vision de la « ville nouvelle » pour travailler à une « vie nouvelle ».

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Mais le message chrétien ne s’arrête pas à un appel à la conversion. Nous annonçons aussi

une Bonne Nouvelle : cet appel à la conversion est suivi d’une bonne nouvelle.

Les chrétiens annoncent avec Jésus, reconnu comme le Messie (Marc 1) :

15 « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et

croyez à l’Évangile (Bonne Nouvelle). »

16 Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en

train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. 17 Il leur dit : « Venez à ma

suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. »

La quête spirituelle et l’aspiration sociale que représente l’Axe majeur sont accomplies en

Jésus-Christ : le Royaume de Dieu est tout proche. « Venez et voyez » (Jean 1,39)

Nous pouvons déjà communier à la présence de Dieu car « il s’est fait Homme ».

Nous pouvons déjà voir des signes du Royaume dans notre vie et dans notre ville.

Père Jean-Marc Pimpaneau

Cergy, le 5 septembre 2015

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Annexe 1 : Quelques perspectives pastorales. Un appel à la

conversion et l’annonce de la Bonne Nouvelle

1 - L’Axe majeur : un appel à la conversion.

Pour certains, il s’agit d’abord de découvrir l’existence de Dieu. Pour d’autres, la conversion

consiste à faire « le choix de Dieu » dans une vie envahie de mille préoccupations. Dans

tous les cas, il est question de reconnaître Dieu comme source et finalité de notre vie (Lc

18,4-15). Dieu est-il l’Axe majeur de mon existence ?

Pour certains l’expérience de la foi sera vécue comme un changement de regard sur Dieu,

de négatif à positif : changer l’image que j’ai de Dieu, découvrir que Dieu est Père. Non

seulement découvrir que Dieu existe mais découvrir que « moi-même j’existe aux yeux de

Dieu ». Dieu est Amour : Dieu m’aime.

Ce changement de perspective change aussi mon regard sur mon environnement et la vie

sociale dont je fais partie. Je me sens alors responsable de mes frères et sœurs et de la

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société dans laquelle je vis. Je reprends en main mon destin historique. C’est pourquoi,

nous pouvons parler d’une « double conversion »

Le changement de regard sur l’Axe majeur remet Dieu en perspective et remet-

dans le même mouvement - la ville nouvelle en perspective (c’est-à-dire mon regard

sur la vie sociale)

2 - L’Axe majeur et l’ouverture à la bonne nouvelle chrétienne.

Après avoir reconnu l’appel de Dieu et mon désir de le connaître et d’en vivre, il reste à

découvrir la bonne nouvelle chrétienne.

La vie n’est pas simplement une marche et une montée vers Dieu, car la marche parait sans

fin et épuisante et la montée au-delà de nos forces humaines. Nous découvrons avec Jésus-

Christ que « Dieu s’est fait Homme » ; que la distance infinie entre Dieu et l’humanité est

comblée par Dieu lui-même. Voilà la Bonne nouvelle du salut : le Royaume de Dieu s’est

fait proche en Jésus-Christ.

Ce Royaume de Dieu est la nouvelle « terre promise » dont nous pouvons voir les signes

dés maintenant.

Conclusion

Ainsi le regard chrétien est un regard contemplatif (c’est-à-dire mystique) qui nous

entraîne à discerner dans la ville nouvelle, la proximité du Royaume. A Cergy, l’Axe majeur

donne au quartier saint Christophe et à son église Sainte-Marie des Peuples une valeur

symbolique particulière. Le Royaume de Dieu est déjà réalisé : quand l’eucharistie est

célébrée, des hommes et des femmes de cultures si diverses sont réellement rassemblés et

réunis comme des frères et sœurs dans une nouvelle fraternité universelle.

Mais l’annonce de la Bonne Nouvelle ne consiste pas seulement en un changement de

regard. Être chrétien dans la ville ce n’est pas seulement discerner les signes du Royaume et

célébrer la présence de Jésus dans l’eucharistie, c’est aussi agir, jour après jour, pour une vie

nouvelle entre les habitants d’un même quartier.

Dit autrement, l’accueil de la Bonne Nouvelle en Jésus-Christ ne nous dispense pas de

continuer notre marche vers Dieu et ne nous dispense pas du courage de l’action

historique : le Nouveau Testament n’abolit pas l’Ancien Testament !

Nous continuons notre marche et nous redoublons d’efforts dans l’action. Mais nous

sommes animés par l’Esprit Saint sachant que Dieu, en Jésus-Christ, est à nos côtés et que

la victoire est acquise : le Royaume est déjà là.

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Annexe 2 : avec l’Axe majeur, faire des choix

Tout au long de sa marche libératrice vers la terre promise, les fils d’Israël, rencontrent

toutes sortes d’obstacles et vivent un parcours spirituel ou le choix de Dieu est mis à rude

épreuve. Le peuple de Dieu et chacun de ses membres doit apprendre à faire des choix.

Quel est l’Axe majeur de ma vie ? Ma vie est –elle un chemin de libération ? Quel est la

place de Dieu dans ce cheminement ? Comment suis-je engagé dans la construction du

Royaume ? Quel regard je porte sur la ville où j’habite ?

Comment la mort et la résurrection de Jésus accomplit le cheminent de l’Exode ?

Voyons-nous la réalisation du Royaume quand nous célébrons l’Eucharistie ?

Annexe 3 : La tour Belvédère, nouvelle tour de Babel ?

De Wikipédia :

« François Marty interprète Babel (Gn 11,1-9) comme une chance pour l'homme : il lit son mythe comme une instauration, par la diversité qu'entraîne la multiplicité des langues, des conditions de l'altérité et de la « biodiversité » des hommes, qui obligent les citadins à se civiliser. La ville devient alors un creuset d'humanité. Dieu lui-même donne son nom à cette ville : Babel (« qui ouvre le ciel »). Elle est d'après Emmanuel Levinas une invitation à « l'ouverture à l'autre, celui qui m'est radicalement différent, comme voie qui mène au Tout autre ». Dans une optique analytique, notamment avec Marie Balmary, ce mythe prend sens de l'endroit où il est dans la Bible : après le Déluge, c’est-à-dire après cette tentative d’extermination des hommes par Dieu. La construction de la Tour s’interprète alors comme une rétorsion contre Dieu. C’est ce que manifeste le nom composé de Babel : bab : porte, et El : dieu. La Tour de Babel fait figure de tour de guerre pour monter à l’assaut - non tant du Ciel - que de Dieu. Pour la réaliser, les hommes opposent à la puissance de Dieu, une puissance équivalente, la « force collective » : « Ils se dirent l’un à l’autre : « Allons, faisons des briques et cuisons-les au feu. […] Ainsi nous nous ferons un nom, de peur d’être dispersés sur toute la face de la terre… » (Gn 11,3-4) On retrouve là les constituants de la religion selon René Girard : crise d’indifférenciation, désir mimétique, dimension collective, meurtre, victime divinisée. Selon ce type d'interprétation, le danger et le sens de la Tour de Bab’El résident dans cette uniformisation, illusion de toute-puissance des hommes, plus que dans l’atteinte à la majesté divine. Ce que confirme la réflexion de Dieu « Voici, dit-il qu’ils ne forment qu’un seul peuple et ne parlent qu’une seule langue. S’ils commencent ainsi, rien ne les empêchera désormais d’exécuter toutes leurs entreprises » Gn 11,6. La fin prend ainsi un autre sens. Plutôt qu’un châtiment la multiplication des langues est une chance pour l’humanité : la diversité est plus riche que l’uniformité.

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La tour donne un sens à la construction de la ville, mais il y a malentendu sur ce sens. Selon les archéologues, il y avait au sommet de la ziggurat de Babylone - l'édifice qui inspira la tour de Babel - un temple avec un lit et une femme qui attend. La tour serait donc en réalité une invitation adressée à Dieu pour visiter les hommes. Cependant, l'Homme arrivé au sommet de la tour peut se prendre pour Dieu. »

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La tour Belvédère sera-t-elle une nouvelle tour de Babel ou bien sera-t-elle le symbole

d’une ville qui se construit dans la paix, dans la reconnaissance de Dieu et avec Dieu ?

Dans notre société si diversifiée, peut-on unir des langues et des peuples si divers sans la

reconnaissance d’un Dieu unique, Père de toute l’humanité et de tous les peuples ?

Dit autrement, peut-on construire une fraternité universelle qui dépasse les cultures et les

religions si nous ne reconnaissons pas une paternité divine universelle qui dépasse toutes

les cultures et les religions ?

Annexe 4 : « Galilée, Galilée, Galilée, je viens de la

Galilée"

La majorité des chrétiens sont d’origine païenne dans le sens biblique du terme : ils ne sont

pas juifs de naissance. Les chrétiens ne font pas parti du peuple choisi par Dieu, du peuple

élu. Ils ont donc une double conversion à vivre :

- L’ouverture à la révélation du Dieu unique d’Israël

- La découverte de la Bonne Nouvelle : Jésus est vraiment le Messie attendu par Israël.

Le Royaume de Dieu est tout proche. (Marc 1,15)

Prendre conscience que nous sommes d’origine païenne signifie que nos cultures d’origine

doivent se convertir.

La culture occidentale est d’origine païenne : elle doit se convertir. La culture africaine est

d’origine païenne : elle doit se convertir. La culture indienne est d’origine païenne : elle doit

se convertir. Etc…

Ainsi, pour la vie chrétienne, la culture de référence n’est pas l’Occident : la culture de

référence est la culture du peuple juif qui a été non seulement choisie par Dieu mais plus

encore constituée par Dieu pour apporter le salut à toutes les Nations.

C’est pourquoi l’Ancien Testament fait parti de la Bible chrétienne et constitue toujours le

socle de notre foi.

L’Ancien Testament est devenu notre histoire commune. L’histoire du peuple élu devient

notre histoire, mon histoire.

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Dans l’histoire mondiale des religions, le christianisme ne vient pas d’Occident mais de

Jésus, Roi des Juifs. Ainsi, dans le christianisme, la culture de référence n’est pas celle

de l’Occident mais celle des fils d’Israël.

Vouloir exporter le christianisme (évangéliser) ce n’est pas vouloir exporter l’Occident, c’est

faire rentrer dans une révélation que je n’ai pas inventée et que je reçois de la Bible.

Certes, l’Occident a-t-il été largement façonné par la foi chrétienne et a-t-il largement

contribué à l’expansion du christianisme avec toutes les ambiguïtés que nous connaissons,

rassemblées sous l’expression de « colonialisme », mais il ne peut pas recevoir le qualificatif

de chrétien quand nous voyons la distance entre le matérialisme contemporain et le

message de l’Évangile !

Retrouver l’origine juive du christianisme est le moyen privilégié pour décomplexer les

chrétiens d’Occident : quand ils annoncent la bonne nouvelle de l’Évangile, ils ne

s’annoncent pas eux-mêmes, ils ne se mettent pas en avant, ils ne cherchent pas la

domination culturelle, ils transmettent un appel à la conversion qu’ils ont eux-mêmes reçu

et qu’ils s’appliquent en premier à eux-mêmes.

VICTOIRE ALLÉLUIA Chant de louange issu du renouveau charismatique de Côte d’Ivoire

Paroles et arrangements de la communauté du Chemin neuf

Victoire, alléluia ! Chantons, crions de joie !

Jésus-Christ est sorti du tombeau. (bis)

Galilée, Galilée, Galilée, je viens de la Galilée,

Jésus m'a chargé d'annoncer à tous mes frères qu'il est ressuscité.

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