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Nouveau partenariat Afrique-Europe pour l'économie numérique Accélérer la réalisation des objectifs de développement durable

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Nouveau partenariat Afrique-Europe pour l'économie numérique

Accélérer la réalisation des objectifs de développement durable

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LeprésentrapportaétérédigéparlegroupedetravailUA-UEpourl’économienumérique(DETFUA-UE).LesmembresdugroupeDETFcitésdansleprésentdocumentsoutiennentlecadregénéralduditdocument,bienqu'ilsnesoientpasnécessairementd'accordavecchacunedesdéclarationsquis’ytrouvent.NilaCommissioneuropéenneniaucunepersonneagissantaunomdelaCommissionn'estresponsabledel'utilisationquipourraitêtre

faitedesinformationssuivantes.LecontenudupérsentrapportrelèvedelaseuleresponsabilitéduDETFUA-UE.BienquelepersonneldelaCommissionagissantentantquesecrétariataitfacilitélapréparationdurapport,lesopinionsexpriméesdansleprésentdocumentreflètentl’opinionduDETFUA-UEetnepeuventenaucuncasêtreconsidéréescommereflétantunepositionofficielledelaCommissioneuropéenne.

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Avant-propos du Vice-président Andrus Ansip, des commissaires Amani Abu Zeid,

Mariya Gabriel et Neven Mimica

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(signatures)

Avant-propos des coprésidents Ursula Owusu-Ekuful, ministre de la Communication du Ghana et

Pierre Guislain, vice-président de la Banque africaine de développement

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(signatures)

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Coprésidente Ursula Ursula Owusu-EkufulMinistre de la Communication duGhanaCoprésidentPierreGuislainVice-présidentdelaBanqueafricainededéveloppementSherpa:DoviAmouzouAranchaGonzálezDirectrice Exécutive du CentreInternationalduTravail(CIT)Sherpa:MartinLabbeBihépseFofangJanetShuforFondatricedel’AcadémieTassahMariaManuelaCristinaSecrétaire d’Etat à la PrésidenceRoumaineSherpa:MariaDoleanuH.R.H.PrincessAbzeDjigmaPrésidente de la Fondation H.R.H.PrincessAbzeDjigmaSherpa:AntonMartensHishamEzzAl-ArabDirecteurGénéraldeCIBEgypteSherpa:RamAkersAmbroiseFayolleVice-preésident,Banqueeuropéenned'investissementSherpa:BenoitDenis

S.E.IbrahimaGuimbaSaidouMinistre Conseiller spécial duPrésidentduNigerBoutheinaGuermaziDirecteurdudéveloppementnumérique,BanquemondialeSherpa:XavierDecosterMatsGranrydDirecteurgénéraldelaGSMASherpa:AfkeSchaartMarekHelmVice-président de Nortal au Moyen-OrientSherpa:PeeterSmittChristineLeurquinVice-présidente,Relationsinstitutionnellesetcommunications,SESSherpa:LaetitiaZarkanAnouarMaaroufMinistre de la communication duGouvernementtunisienSherpa:M’hamedDallaBrunoMettlingPrésidentdeOrangeMENASherpa:MatthieuBelloirGunterNookeCommissaireGIZpourl'AfriqueSherpa:BjörnRichterJeanPhilbertNsengimania

Président honoraire de Alliance forAffordableInternetA4AISherpa:SoniaJorgeDoreenBogdanDirectriceduBureaudedéveloppementdestélécommunicationsdel'UITSherpa:SofieMaddensJeanVanWetterDirecteurgénérald'EnabelSherpa:KirstenVanCampMichaelPittelkowCoopération au développementéconomiqueetauperfectionnementdescadreschezSAPSherpa:KarolinaTelejkoSiimSikkutDSIdugouvernement,MinistèredesCommunicationsdel'EstonieSherpa:KadiAvingoJonathanSteverCofondateuretDirecteurGénéraldeImpactHubKigaliSherpa:EskinderMamoMarcVancoppenolleVice-président et chef mondial desrelations gouvernementales chezNokiaSherpa:BrahimGhribiLacinaKonéDirecteurgénéraldeSmartAfricaSherpa:DidierNkurikiyimfura

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SOMMAIREIntroduction.............................................................................................................................................................91. Accélérerlaréalisationdel’accèsuniverselauhautdébitabordable......................................................161.1 Définitionduproblème ........................................................................ Error! Bookmark not defined. 1.2 Recommandations de politiques et actions proposées ................................................................................. 21

2. Garantirlescompétencesessentiellespourtous,dansl'éducationetdansl'enseignementetlaformationprofessionnels(EFP),afindepermettreauxcitoyensdes'épanouiràl'èredunumérique..........232.1Définition du problème ...................................................................................................................................................................... 25 2.2 Recommandations de politiques et actions proposées ...................................................................................................................................................................... 29

3. Améliorerleclimatdesaffairesetfacilitaterl'accèsaufinancementetauxservicesdesoutienauxentreprisesafindeboosterl'entreprenariatdansledomainedunumérique.....Error!Bookmarknotdefined.3.1 Définition du problème ...................................................................................................................................................................... 34 3.2 Recommandations de politiques et actions proposées ...................................................................................................................... Error! Bookmark not defined.

4.Accélérerl'adoptiondesE-servicesetledéveloppementdel'économienumériquepourl’atteintedesobjectifsdedéveloppementdurable...............................................................................................................404.1.Définitionduproblème .......................................................................... Error! Bookmark not defined. 4.1.1LaE-gouvernance...................................................................................Error!Bookmarknotdefined.4.1.2.LeE-commerce.....................................................................................Error!Bookmarknotdefined.4.1.3. Lesservicesfinanciersnumériquescommemoyenpourréaliseruneinclusionfinancièreàgrandeéchèlle.................................................................................................Error!Bookmarknotdefined.

4.2.Recommandationsdepolitiquesetactionsproposées .......................................................................... 50 ANNEXEI.Répertoiredespratiquesexistantes.....................................................Error!Bookmarknotdefined.ObjectifI.Accélérerlaréalisationdel’accèsuniverselauhautdébitabordable ........................................ 54 ObjectifII.Garantirlescompétencesessentiellespourtous,dansl'éducationetdansl'enseignementetlaformationprofessionnels(EFP),afindepermettreauxcitoyensdes'épanouiràl'èredunumérique ....... 55 ObjectifIII.Améliorerleclimatdesaffairesetfacilitaterl'accèsaufinancementetauxservicesdesoutienauxentreprisesafindeboosterl'espritd'entreprisefondésurlenumérique. ............................................ 60 Objectif IV. Accélérer l'adoption des E-services et le développement de l'économie numérique pourl’atteintedesobjectifsdedéveloppementdurable(ODD). .......................................................................... 64

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RÉSUMÉANALYTIQUE

L'Afrique,quiabritelapopulationlaplusjeunedumonde,progresse rapidementdans l'adoptiondunumérique.Aucoursdesdixdernièresannées,lecontinentaenregistrélaplus forte croissance mondiale de l'accès à Internet,passantde2,1%en2005à24,4%en20181. LesprogrèssontvisiblesnonseulementdanslaconnectivitéInternet,mais aussidans lesabonnementsà la téléphoniemobilecellulaireetdanslesménagesdotésd'unordinateur,etlatendanceaffectel'économiedanssonensemble.LaGSMAa indiquéque«l'économiemobile»représentait6,7%duPIB global en Afrique en 2016, ce qui représente 153milliards de dollars américains. Cela devrait représenter7,6% (214milliardsdedollars amércains) duPIB africainglobal d'ici 2020. Les gains de productivité liés à latechnologie dans des secteurs cruciaux (servicesfinanciers, éducation, santé, commerce de détail,agriculture et gouvernement) en Afrique devraient seatteindreentre148et318milliardsdedollarsaméricainsd’ici2025.2EnAfrique, l’'économienumérique offrenonseulementdes possibilités d'accroître la création d'emplois et dedonnées permettant d'obtenir des informationsexploitables,maisaussilabasepourpromouvoirlesdroitsde l'homme, accélérer l'accès à des services de base dequalité,renforcerlatransparenceetlaresponsabilitédesgouvernements,etrenforcerégalementladémocratie.LeseServices peuvent permettre d’améliorer tous lesdomainesdesservicespublicsetdebase.Lasantéenlignepeut faciliter l'accès aux soins de qualité grâce à latélémédecineetauxsystèmesdegestiondel'informationhospitalière ; l'éducation et l'apprentissage en lignepeuvent soutenir la création de ressources éducativesnumériquescollectives,et laréalitévirtuellepeut facilierl'accès des jeunes des régions reculées à une formationprofessionnelle de qualité ; les petites exploitationsagricolespeuventavoiraccèsàl’informationcommercialeetaux systèmesd'alerte rapide,et lagouvernancepeutêtre améliorée avec l'utilisation de registres civilsnumériques,detechnologiesciviles,etc.

L’Afrique a l’opportunité d’exploiter l’économienumériqueetdes’enservircommemoteurpourunecroissance durable, inclusive et innovante en vued’atteindre les objectifs de développement durable àtraverslesTIC.Néanmoins,aucasoùcesopportunitésnesontpasexploitées,l’Afriquecourtlerisquedevoir

1 ITUWorldTelecommunication/ICTIndicatorsdatabase.Website.2 Manyika, J. et al. (2013) Lions go digital: The Internet’s

transformative potential in Africa. McKinsey Global Institute.Website.

3 SmartAfricaAllianceoverview.SiteInternet.

sonéconomiesouffrird’isolation,destaganation,etsacroissance numérique diversifiée. Avec uninvestissementadéquatdanslaconnexionInternet,lesréformesappropriées,l’appuiaudialoguepolitiqueetl’assistance technique, l’Afrique pourra accélérer sesmodèlesdecroissance,cequipermettraàl’économienumériquedetouchertouslessecteursdel’économieetdelasociété.Lerésultatpourraitêtreladécouverted’une nouvelle forme d’inclusion, la durabilité, lacroissanceetlaréductiondelapauvreté.Lesdirigantsafricainsontaffichéleurambitiondecréerun marché unique numérique sur le continent. Lesgouvernementsafricainssesontengagésàaccélérerledéveloppement socio-économique durable ducontinent en adoptant l'Agenda 2063 de l'Unionafricaine et la Zone de libre-échange continentale(ZLECaf), tandis que d'importants travauxd'harmonisationsontencoursauniveaudelamajoritédes CER. De plus, des initiatives telles que la SmartAfricaAlliance3sontdenatureàapporterdenouvellessolutions africaines supplémentaires visant à boosterl’économienumériquesurlecontinent.Au sein de l'Union européenne, le marché uniquenumérique crée un espace de compétitivité etd'innovationetunmarchécommunpourplusde500millionsdepersonnes. Il repose surunensemble depolitiques, de programmes et de réglementationsconçus pour supprimer les obstacles nationaux,promouvoir la connectivité, les compétencesnumériques, la recherche, l'innovation etl'entrepreneuriat.Lemarchécommuncomprenddesmesuresquivisentàsoutenir lecommercenumériqueet leE-commerceet l'interopérabilité des services du E-gouvernement.Danslemêmetemps,ilpermetdereleverlesdéfisliésàlaprotectiondesdroitsdescitoyens,ycomprisleursdroitsàlavieprivée.

L’’Afrique et l’UE se sont engagées à coopérer afin demieuxrelierlesdeuxmarchésetd’accélérerlaréalisationdes objectifs de développement durable fondés sur unpartenariatnumérique,unevisionpartagéeetceavecdesprincipescommuns.Dans son discours sur l'état de l'Union de septembre2018,4 le présidentde laCommissioneuropéenne, en lapersonne de Juncker, a proposé une nouvelle alliance

4 Commissioneuropéene(2018)L’étatdel’Unionen2018:Towardsanew‘Africa-EuropeAlliance’todeepeneconomicrelationsandboost investmentandjobsandCommunicationonanewAfrica–Europe Alliance for Sustainable Investment and Jobs. 12.9.2018COM(2018)643.

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Afrique-Europe pour des investissements et des emploisdurables visant à promouvoir la coopérationintercontinentalesurunmêmepiedd'égalité.L’objectifàlongtermedel’Allianceestdecréerunaccordglobal de libre-échange de continent à continent entrel’Afrique et l’UE, en s’appuyant sur la ZLECaf. Parmi lesactions spécifiques déclenchées dans le cadre del'Alliance,quatregroupesde travail thématiquesontétémis en place sur les solutions numériques, l'énergie, lestransportsetl'agriculture.LeGroupedetravailsurl’économienumérique(DETFUE-UA) est chargé de guider l’UE et l’UA dans lahiérarchisationdes actionsde coopération. Il constitueuneplate-formedepartenariatpour lesecteurprivé, lesbailleurs de fonds, les organisations internationales, lesinstitutionsfinancièreset lasociétécivilefondéesurunecompréhension partagée de la manière dont unetransformation numérique africaine en évolutionpermettrait d réaliser l'intégration transfrontalière,d’accélérer le développement durable et d’apporter desavantagesàtouslescitoyens.Aucoursdessixderniersmois,laDETFUE-UAaœuvréàl'élaboration d'une vision commune, d'un ensemble deprincipes communs acceptés et d'une liste derecommandations de politiques et d'actions axées surquatreobjectifsprincipaux.UnevisioncommuneLespartisà la DETFpartagentunevisionà longtermed'uneéconomieetd'unesociéténumériques inclusivesdanslaquellechaquecitoyen-notammentlesfemmesetles jeunes - a la possibilité d’apporter sa participationdansunmondenumérique. Uneattentionparticulièreest accordée aux problèmes liés aux suppressionsd’emplois,àladésinformation,ainsiqu’àlaprotectiondelavieprivéeetdesdroitshumains.Auxniveauxrégionaletcontinental,lespolitiques,règlesetlégislationssontmieux harmonisées, d’où une augmentation desinvestissements et la protection des droits destravailleursetdesconsommateurs .Lesservicesde l’E-gouvernement sont interopérables et accessibles quelquesoitlepaysd'origine.Lesentrepreneursnumériquespeuventcréerfacilementdesentreprisesàmoindrecoûtadministratif et avec moins de données requises. Lesbiens, services et produits physiques numériquesassociésaucommercenumériqueintra-africaincirculentlibrementàtraverslesfrontières.Un partenariatmultipartite basé sur des principescommunsLa réalisation de cette vision nécessite un soutienpolitique concerté, la participation des gouvernementsetlamobilisationdusecteurprivé,delasociétécivile,du

mondeuniversitaireetdesorganisationsinternationalesqui ont un intérêt évident à créer la prospérité sur lecontinent. Un tel partenariat doit reposer sur desprincipescommuns,àsavoir:

1. Leleadershipafricain;2. L’approchecentréesurl’humain;3. Leservicenumériquepardéfaut;4. L’appuisurlecadreexistant;5. Lalibrecirculationdesdonnées;6. Lesintérêtsmutuelsdel’Afriqueetdel’Europe;7. Unenvironnementréglementairetransparent,

prévisibleetstable;8. Leleadershippolitiquebasésurlerespectdela

démocratieetdesdroitsdel'homme;9. L’améliorationetlacoordinationdesparties

prenantes;10. Ladurabilitéclimatique;

Le développement inclusif etdurable.Recommandations:

1. Accélérerlaréalisationdel’accèsuniverselauhautdébitabordable

Ø Booster les investissementsdans les infrastructuresdetélécommunication,àpartirdel'accèslocalauxréseauxà un continent interconnecté, en développant desinstruments financiers adaptés à la spécificitéd'investissement de chaque projet d'infrastructure,grâce à des partenariats entre investisseurs,gouvernements, institutions financières et bailleurs defondsinternationaux.

Ø Promouvoir un environnement réglementairer propicepourdesmarchésrégionauxcompétitifsetharmonisésdansledomainedelaconnectivité.

Ø Connecterleszonesruralesdel’Afriqueparlebiaisdenouveauxmodèlesd’affairesetdepartenariats.

Ø Promovoir des mesures permettant de rendre laconnexion à haut débit et la technologie abordablespour les citoyens et protéger ces derniers contre lescybermenaces.2. Garantirlescompétencesessentiellespourtous,

dansl'éducation,l'enseignementetlaformationprofessionnels(EFP),pourpermettreauxcitoyensdes'épanouiràl'èrenumérique

Ø Oeuvreraudéveloppementdepartenariatsparlebiaisd’une alliance multipartite africaine pour lescompétences et l’emploi numériques, qui associe despartenairesafricainseteuropéens,afind’engagerundialogue politique et de sensibiliser les décideurs àl’élaborationdepolitiquesdunumériquepardéfautetàl’harmonisationdeseffortsauxniveauxcontinental,

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régional et national sur la base d’une évaluationadéquatedesopportunitésdumarché.

Ø Faciliter auprès des citoyens l’acquisition descompétences numériques et la nécessité d’êtreresponsableen ligneafind’êtredesparticipantsactifsayantdusuccèsauseindesentreprisesnumériquesetdeleurpermettredeprendreconsciencedesrisquesentermededroitsnumériques,desuretéetdesécuritéenligne.

Ø Promouvoir les compétences numériques ettransversales dans les écoles et autres établissementsd’enseignement, en modifiant les programmesd’enseignementenfonctiondel’évolutiondesbesoinsetdes tendances de l’économie et de la sociéténumériques.

Ø Faciliter le développement des compétencesnumériques dans tous les secteurs de l’économieutilisant la technologie, en mettant l’accent sur lesgouvernements,lesadministrations,lesprestatairesdeservices et la société civile, en fournissant descompétences numériques et transversales à ceux quifontleurentréeousontdéjàsurlemarchédutravail,ycomprislesinformaticiensetlesentrepreneursexerçantdanslenumériques.

3. Améliorerleclimatdesaffairesetfaciliterl’accès

au financement et aux services de soutien auxentreprisesafindeboosterl'entrepreneuriatdansledomainedunumérique.

Ø Établiretrenforcerlepartenariatentrelespartenairesafricainseteuropéensd’unepartetentre lesacteursrégionauxafricainsd’autrepart afind’harmoniser lesefforts relatifs à l’entrepreneuriat numérique auxniveauxcontinental,régionaletnational.

Ø Adapter,àtouslesniveaux,lecadreréglementairelocalà l’économie numérique et ce à travers la chaîne devaleur afin de garantir la flexibilité et la facilitéd’exercer à tout type d’entreprises numériques, auxPME,auxstart-upsetauxentreprisessociales.

Ø Contribueràlacréationd'unécosystèmehabilitantquis'attaque à tous les obstacles et besoinsinterdépendantsetaméliorerlesservicesdeconseilafin

depromouvoirl'espritd'entreprisenumériquepourlesentreprisesnumériques,ycomprislesMPME,lesjeunesentreprisesetlesentreprisessociales.

Ø Faciliter l'accèsaufinancementetauxmécanismesdefinancementpourlesentreprisesnumériquesdetoutestailles, les MPME, les start-ups et les entreprisessociales,àtouslesniveaux.

4. Accélérer l'adoption des E-services et le

développement de l'économie numérique pourl’atteintedesobjectifsdedéveloppementdurable(ODD)

Ø Accorder la priorité au déploiement des élémentsconstitutifs essentiels des services de E-gouvernance,telsquelacarted'identitéélectronique,lanumérisationet l'interconnexion des registres publics, lesadministrationssansnuméraireetlesdonnéesouvertesà l'innovation; afin de promouvoir l’économienumériquetoutencréant dessociétésplus inclusives,danslesquellesl’accèsauxdroitsetservicesdebaseestgaranti.

Ø Intégrer les E-services développés soit par les secteurspublic ou privé, avec des lois et réglementationsadéquates à tous les niveaux, afin de rendre librementaccessibles les données nécessaires pour fournir desservices électroniques à la communauté , tout enrespectant pleinement les droits de protection desdonnées.

Ø Promouvoir l'intégration intra-africaine dans le cadredu commerce numérique pour permettre auxentreprises de participer plus pleinement au E-commerce aux niveaux national, régional etinternational, en particulier au niveau transfrontalier,afin de créer des opportunités de marché sansprécédentpourtous.

Ø Promouvoirlesactionsenfaveurdel'interopérabilitéet offrir encore plus d'avantages aux citoyens et auxentreprises,ens'appuyantsurlesexpériencesréussiesenregistrées sur le continent africain en matière dedéveloppement et d'utilisationdes services financiersnumériques.

Recommandationstransversales:

1. Mettre l’accnt sur la nécessitéde doter les Africains des compétences nécessaires à l’ère numérique, afin de leurpermettredetirerpleinementprofitdespossibilitésoffertesparl'économienumériqueetcesurlabaseduprincipequiplacel’hommeaucentredel’économieetdelasociéténumérique.

2. Créerdesstructuresdecoordination ens'appuyantsurlesstructuresdéjàexistantesauxniveauxnational,régionaletcontinental. Ces structures devraient impliquer tous les décideurs politiques concernés (numérique, finance,infrastructures, éducation, santé, agriculture, etc.), les institutions de financement, les bailleurs de fonds, lesinvestisseurs, le secteur privé (y compris les représentants des jeunes entreprises), la société civile et les milieuxuniversitaires. Elles devraien assurer un dialogue intersectoriel sur l'élaboration de politiques, la coordination desinvestissements, l'identification des besoins en assistance technique et en renforcement des capacités, ainsi quel'harmonisationdesrèglestantauniveaurégionalqu’auniveaucontinental.

3. Élaborer des politiques et des réglementations relatives à l'économie numérique dans des domaines tels que lestélécommunications, l'économie des données, la protection des données et de la vie privée, les lois relatives aux

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Introduction

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L'essor des technologies numériques offre la possibilité dedébloquerdenouvellesvoiesversunecroissanceéconomiquerapide, de promouvoir la mobilité économique, de stimulerl'innovation,decréerdesemploisetd'accélérerl'égalitéd'accèsàdesservicespublicsdequalité.Ceci,associéàlaconvergencede technologiesmultiples et à l’émergence de plates-formesmondiales,perturbelesmodèlessocio-économiquesexistantset,dansl’économiedeplusenplusnumériqueetaxéesurlesdonnées,denouvellesrèglessontnécessairespourgénérerlaconfiance, protéger les données et les Droits de PropriétéIntellectuelle(DPI)etassurerlasécuritésurtoutelachaînedevaleur.Alorsquelestechnologiesnumériquesélargissentl'accèsauxmarchésmondiaux,créantdeséconomiesderéseauet réduisant les distances de manière rentable, ellesgénèrent des gains de productivité énormes etélargissent l'accèsauxservicesdebase,offrantainsiunpotentield'améliorationdelaqualitédelavie.En2016seulement, l'économie numériquemondiale valait déjà11500milliardsdedollars,soit15,5%duPIBmondial,etdevrait atteindre 25% en moins d'une décennie,dépassantlargementlacroissancedel'économiedepaysanalogiques.5Cependant, il faut garder à l'esprit que ces chiffresconcernentseulementl'économieformelleétantdonnéquesurtoutlecontinentafricain,l’économieinformellepourraitêtrede40%supérieureàl’économieformelle,estiméeà880milliardsdedollarsaméricains.6L’Union africaine; conscientede la nécessité demettreenplacedespolitiquescentrées sur l’hommeadaptéesau contexte local et visant à atteindre les ODD enparticulier,afaitpartdesonambitionaffichéedecréerunMarchéUniqueNumériquesurlecontinent.Dansunespritdepartenariat,l’Unioneuropéenne(UE)estprêteà partager son expérience enmatière d’intégration demarchésfragmentéscréesprécédemment.Auseindel’UE,leMarchéUniqueNumériqueestentraindecréerunespacedecompétitivité,d’innovationetunmarchécommunpourplusde500millionsdepersonnes.Ilreposesurunensembledepolitiques,deprogrammeset de réglementations conçus en vue d’éliminer lesobstacles nationaux, de promouvoir la connectivité, lescompétences numériques, la recherche, l'innovation etl'entrepreneuriat. Il comprend des mesures visant àsoutenir le commerce numérique et le E-commerce et

l'interopérabilitédesservicesdeE-gouvernement.Dansle même temps, il permet de résoudre les défis de laprotectiondesdroitsdescitoyens,ycomprisleurdroitàlavieprivée.EnAfrique,denombreux travauxsontencoursdans lecadredeladéfinitiondespolitiquesd’harmonisationsurl’économie numérique. D’autres travaux sont en coursd’exécution tant au niveau national qu’au niveau descoopérations régionales telles que les communautéséconomiques régionales, ainsi qu’au niveau panafricainquiestcoordonnéparl’Unionafricaine.Parexemple,leCOMESA, qui est un bloc économique régional enAfrique,oeuvreactuellementàl’intégrationéconomiquedu numérique. A cet égard, le thème retenu par cegroupement régionalpour lesannées2018et2019est“COMESA : Vers une intégration économiquenumérique”.Actuellement,leCOMESAmetenoeuvreleconceptdelaZone de Libre-échange numérique (DFTA), qui permetaux commerçants d’effectuer des échangestransfrontaliersenseservantdesTICcommeoutilpourréduireauminimumlesobstaclesphysiquesetsedoterdesoutilsnumériquesnécessairespourlerenforcementducommerceintérieuretmondial.LeconceptDFTAcomprendtroispointssaillantsàsavoir:le e-commerce, la e-législation et la e-logistique. Lesprojets relevant de ces points sont en cours.Actuellement,unmarchéenlignedu COMESAsous lepointduE-trustestencoursdemiseenœuvredansles21ÉtatsmembresduCOMESA,cequipermettradefaireen sorte que le commerce soit exempté de fraisdouaniersetdequotaauseindelarégion.Parailleurs,les15paysdelaCEDEAOmettentenœuvreunnombre importantdeprogrammesdenumérisationbaséssurdespolitiquesconvenuesd'uncommunaccord,tandis que d'autres régions du continent continuent àmettreaupointdesstratégiessimilairesetàadapterleurlégislationàl'èredunumérique.Actuellement, nombre de pays africains augmententleurs investissementsenvuede l’expansionnumériquesurlecontinent(ex.leBurkinaFasoquiainvestiplusde180millionsdedollarsaméricainsdanslecadreduréseaudefibreoptiquesurunedistancede7000km7).L’Afriqueetl’UEs’engagentàcoopérerafindemieuxrelierlesdeuxmarchés.

L’AfriqueentransformationLecontinentafricain,quiabritelapopulationlaplusjeunedu monde, dispose d'un grand potentiel pour unetransformationnumériquequipourraitcréerdesemploispourlesmillionsdejeunesquicontinuentàentrersurle

5 HuaweiandOxfordEconomics(2017)DigitalSpillover:

MeasuringthetrueimpactoftheDigitalEconomy.SiteInternet.6 Medina, L. et al. (2017) IMF Working Paper: The Informal

EconomyinSub-SaharanAfrica:SizeandDeterminants.WorkingPaperNo.17/156.

marchédutravailchaqueannée.Lesecteurprivéest leprincipal moteur de création d'emplois, représentantenviron 90 % de tous les emplois dans le monde endéveloppement 8. Il est donc vital de promouvoir

7 Adepoju, P. (2017) Construction begins on Burkina Faso'sUS$180mfibreopticbackbone.ITWebAfrica.

8 La Banque mondiale (2012) Rapport 2013 sur ledéveloppementmondial:emplois.WashingtonDC:WorldBank.

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l'entrepreneuriatnumérique.Toutefois,lesecteurpublicdoit également jouer un rôle crucial en tant quecatalyseuretutilisateurclédelatechnologienumérique,et en tant que décideur politique de la nouvelleéconomie, notamment en soutenant la législationexistantepourlarendreconformeaunumérique.L'économienumériqueenAfriqueoffrenon seulementdes possibilités d'accroître la création d'emplois et dedonnées permettant d'obtenir des informationsexploitables,maisaussilabasepourprotégerlesdroitsdel'homme,accélérerl'accèsàdesservicesdebasedequalité,améliorerlatransparenceetlaresponsabilitédesgouvernements, et renforcer la démocratie. Les e-services peuvent améliorer tous les domaines desservices publics et de base. La santé en ligne peutaméliorer l'accès et la qualité des soins grâce à latélémédecineetauxsystèmesdegestiondel'informationhospitalière ; l'éducation et l'apprentissage en lignepeuvent soutenir la création de ressources éducativesnumériques collectives, et la réalité virtuelle peutaméliorer l'accèsdes jeunesdesrégionsreculéesàuneformation professionnelle de qualité ; les petitesexploitationsagricolespeuventbénéficierd'informationscommerciales et de systèmes d'alerte rapide, et lagouvernancepeutêtreamélioréegrâceàl'utilisationdesregistrescivilsnumériques,destechnologiesciviles,etc.L'Afrique a la possibilité d'exploiter l'économienumériqueentantquemoteurd'unecroissanceetd'uneinnovation durables et inclusives pour atteindre lesobjectifsdedéveloppementdurablegrâceauxTIC,maissi elle n'exploite pas ces possibilités, ses économiesrisquent l'isolement, la stagnation et une fracturenumériquecroissante.Avecdesinvestissementsadéquatsdanslaconnectivité,des réformes appropriées, un soutien au dialoguepolitiqueetuneassistancetechnique, l'Afriquepourraitêtre enmesure d'accélérer les modèles de croissance,permettantàl'économienumériqued'influencertouslessecteursdel'économieetdelasociété.Ilpeutenrésulterune nouvelle forme d’inclusion, de durabilité, decroissanceetderéductiondelapauvreté.L'accélérationdelaconnectivitéenAfriqueexigequelesgouvernements, le secteur privé et les acteurs dudéveloppement définissent une vision ambitieuse,inclusive et durable. Pour que l'économie numérique

9 ITU World Telecommunication / ICT Indicators database. Site

Internet.10 TheBureauofEconomicAnalysisoftheUnitedStatesDepartment

ofCommerceestimequelapartdel'économienumériqueserade6,5%en2016pourlesÉtats-Unisetprévoitque,de2006à2016,l'économienumériqueaconnuunecroissanceannuellemoyennede5,6%,dépassant lacroissanceéconomiqueglobalede1,5%parannéeauxÉtats-Unis.SiteInternet.

accélère la réalisation des objectifs de développementdurable(ODD),lasociétéciviledoitêtreunpartenaireclédanslaréalisationdecettevision.Avecl’engagementdesorganisations de la société civile (OSC) et de leursreprésentants, lesavantagesde l'économienumériqueserontcentréssurlapersonne,augmenteral'accèsauxservices de base et contribuera à la transparence etpartant,àunevéritableresponsabilisation.L’Afrique progresse rapidement dans l’adoption dunumérique. Au cours des dix dernières années, lecontinentaenregistrélaplusfortecroissanceauniveaumondialentermed'accèsàInternet,passantde2,1%en2005à24,4%en20189.LesprogrèsnesontpasvisiblesuniquementdansledomainedelaconnectivitéInternet,mais également dans les abonnements à la téléphoniemobileetl’installationdesordinateursdanslesménagesavec une tendance affectant l'économie dans sonensemble. La GSMA a indiqué qu’en Afrique, «l’économiemobile»représentait6,7%duPIBglobalen2016,soit153milliardsdedollarsaméricains.Cechiffredevrait atteindre 7,6% (214 milliards de dollarsaméricains) du PIB africain global d'ici 2020. Cetteévolution est également constatée dans les servicesfinanciers numériques, étant donné que l’Afrique estdevenue la référence de la révolution de la monnaieélectroniqueàcommencerparM-PesaauKenya.Pendantquelesacteursessaientdetrouverpeuàpeuunconsensus sur la manière de définir et de mesurerl’impactdel’économienumérique,sapartduPIBmondialetafricaincontinuerad’augmenteravecunepossibilitédecroissancequidépassera l’économiemondiale.10Lesgains de productivité liés à la technologie dans dessecteurs cruciaux (services financiers, éducation, santé,commerce de détail, agriculture et gouvernement) enAfriquedevraientatteindreentre148et318milliardsdedollarsaméricainsd'ici2025.11Lesgouvernementsafricainssesontengagésàaccélérerle développement socioéconomique durable sur lecontinentenadoptantl'Agenda2063del'Unionafricaineet la Zone de libre-échange continentale africaine(ZLECaf), tandis que d'importants travauxd'harmonisationsontencoursdanslamajoritédesCER.Deplus,desinitiativestellesquelaSmartAfricaAlliance12apportent de nouvelles solutions africaines visant àboosterl’économienumériquesurlecontinent.

11 Manyika, J. et al. (2013) Lions go digital: The Internet’stransformativepotentialinAfrica.McKinseyGlobalInstitute.SiteInternet.

12 SmartAfricaAllianceoverview.SiteInternet.

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Aceteffet,lesconclusionsdupremierforumAfriSTI,tenuenavril2019àMarrakechontconfirmélepotentieldelascience,delatechnologieetdel'innovationentantquemoyenessentieldemiseenœuvredesODDdesNationsUniesetdel’Agenda2063del’Unionafricaine.Aucoursdu forum, il estmontréque lesdéfisdevraientêtreunélément déclencheur de l'innovation et que lestechnologiespermettantd'atteindrelesODDsontinitiéesen Afrique et devraient être explorées. En outre, lesdécideurs africains ont convenu qu'une infrastructureinadéquate, notamment en matière de recherche,limitait le potentiel des solutions numériques pouratteindre les ODD. Cette insuffisance confère desavantagesàcertainsetpourraitaggraverlesinégalités13.LesODDreflètentunconsensusmondialsurl’importancedelaconnectivitéetcomportentunindicateurspécifiquequipermetd’assurerunaccèsuniverseletabordableàInternet14.Au-delà de cet objectif spécifique en matière deconnectivité,l'inclusionnumériqueestunfacteurclédesautresobjectifsdedéveloppementdurableetconstitueainsi un outil essentiel pour accélérer la réalisationd'autresobjectifs.Ilestintéressantdesignalerquelespaysdontletauxdeconnectivitéestélevésontceuxquiontleplusprogressésdans la réalisation de leurs engagements quant auxObjectifsdedéveloppementurabledesNationsUnies15.Il importe toutefois de noterque , l’accélération del’économienumériquecomportedenombreuxdéfis.La numérisation et l’innovation technologique aurontinévitablementdesconséquencessurl’environnementetla capacité d’atteindre les ODD concernés. Il existe denombreuses possibilités d’utiliser la transformationnumérique pour faciliter la réalisation des objectifsenvironnementaux et climatiques (par exemple, enaméliorant la surveillance de l’environnement, enaugmentant la transparence de l’empreinteenvironnementale,enoptimisant lachaînedevaleureten adoptant des approches décentralisées ouascendantes), qui contribueront également à renforcerles démocraties. Toutefois, cela impliquera égalementdesrisquestelsquelademandecroissantederessourceset d'énergie, ainsi que la division sociale. Latransformation numérique a désormais besoin d'unegouvernance forte (à tous les niveaux, public commeprivé)poursoutenirlaréalisationdetouslesobjectifsdedurabilité.

13 ConclusionsduforumAfriSTIen2019.SiteInternet. 14ODDNo.9.C:"Accroîtresensiblementl'accèsauxtechnologiesdel'informationetdescommunicationsets'efforcerdefournirunaccèsuniverseletabordableàl'Internetdanslespayslesmoinsavancésd'icià2020"

Denouveauxoutilsnumériquesetdenouvellesdonnéescréent de nouvelles possibilités permettant de suivretoutelachainedevaleur,deconvergerlesinformationsenvironnementales vers les consommateurs et de lesrenforcer. . Les informations s’intègrent à traversplusieurscyclesdeviesetd’acteursdelachaînedevaleurgrâceauxsystèmesnumériques.Lesapprochescirculairesimpliquerontlaconnexiondespersonnes, des produits et des systèmes, et lestechnologies numériques peuvent y parvenir avec unegrande efficacité, créant ainsi de nouvelles sources devaleur pour les citoyens et les économies tout enoccasionnantdenouveauxdéfispour les régulateursetlesdécideurspolitiques.Les technologies numériques permettront d’améliorerl’utilisation plus efficace des ressources , mais leurcapacité à promouvoir l’élaboration de modèlescommerciaux circulaires et à réduire les incidences surl’environnement dépendra du cadre politique. Le déficonsistera à appliquer les technologies de manièresystémique pour comprendre la valeur circulaire etgarantirladurabilité,toutengardantuneperspectivedecycle de vie total en trouvant des solutions pourl'efficacitéénergétique,lemarchéuniquenumériqueetlesobjectifsdel'économiecirculaire,etenmaintenantlaconfiance des consommateurs ainsi que laresponsabilisationetladéfensedel'intérêtgénéral.Par ailleurs, on note de grandes disparités dans ledéveloppement technologique entre les pays, certainsd'entre eux atteignant près de 90 % de couvertureInternetalorsqued'autresrestentaussifaiblesque15%.Lesdisparitéssontégalementévidentesàl'intérieurdespays,avecunefortepénétrationdelaconnectivitédansles zones urbaines par opposition aux faibles niveauxdansleszonesrurales,nondesserviesetmaldesservies.EnAfrique,lamajoritédescitoyensmanquentdepiècesd’identification délivrées par l’État et se voient ainsiprivés d’accès aux services publics essentiels , àl’inclusion financière et aux marchés. Les start-upsnumériques ont du mal à grandir et les entreprisestraditionnelles utilisent encore lentement lestechnologiesetplates-formesnumériquespouraccroîtreleurproductivitéetleursventes.Deplus,cenesontpastous les gouvernements qui ont pour prioritél’investissement stratégique et systématique dans lesplateformes, le développement des compétences,l’entrepreneuriat,lespossibilitésqu’offrelanumérisation

15 GSMA(2018)MobileIndustryImpactReport:SDGs.SiteInternet.

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pour un accès égal aux services de base et ledéveloppementdel’infrastructurenumériquepourtous.Pourdevenirdesinnovateurs,desentrepreneursetldesdirigeants de demain, la population africaine - enparticulierlesfemmesetlesjeunes-doitavoiraccèsàlatechnologieetauxmarchésetacquérirlescompétencesnumériquesqui lui permettrontdeprospérerdansuneéconomie mondiale de plus en plus numérisée. Lesgouvernementsdoiventtrouverdesmoyensplusrapides

et plus efficaces de fournir des services inclusifs,durables, rentables de qualité et interagir avec leurscitoyens. Beaucpoup reste encore à faire pourpromouvoirlesservicesdesTICetrendreautresservices16 abordables et rapides en Afrique. Les entreprisesdoivent utiliser des modèles numériques pour seconnecter aux centainesdemillionsde clientsqui sontactuellement hors de leur portée, en raison de leursituationgéographiqueoudeleursrevenus.

Legroupedetravailsurl'économienumériqueLeprésidentde laCommissionde l’Unioneuropéenne,M. Junker dans son discours sur l’état de l’Union enseptembre 201817, a proposé une nouvelle allianceAfrique-Europequisetraduitparuninvestissementetlacréation d’emplois durables, visant à renforcer lacoopération intercontinentale sur un même piedd’égalité. Cette proposition a été bien accueillie parl’Unionafricainedanslamesureoùl’Unioneuropéenneetl’Unionafricainevisenttoutesdeuxunpartenariataxésurl’intérêtmutuel.L’objectifàlongtermedel’Allianceestdecréerunaccordglobal de libre-échangede continent à continent entrel’Afrique et l’UE, en s’appuyant sur la Zone de libre-échange continental africain (ZLECaf). Parmi les actionsspécifiquesdéclenchéesparl'Alliance,quatregroupesdetravail thématiques ont étémis en place. Ces groupestravailleront sur les solutionsnumériques, l'énergie, lestransportsetl'agriculture.Le Groupe de travail sur l’économie numérique estchargé de guider l’UE et l’UA dans la priorisation desactionsdanslecadredelacoopération.Ȧcetégard,cegroupe de travail constitue une plateforme regroupantlespartenairesdusecteurprivé,lesbailleursdefonds,lesorganisationsinternationales,lesinstitutionsfinancièreset les organisations de la société civile ayant unecompréhension commune de la manière dont latransformation numérique que connaît actuellementl’Afrique pourra aider à réaliser l’intégration inter-frontalière,etàaccélérer ledéveloppementdurableauprofitdetouslescitoyens.C’est dans cette perspective que la Commissioneuropéenne et la Commission de l'Union africaine ontinvité 20 décideurs africains et européens et desreprésentantsd'organisationsinternationales,dusecteurprivé,dusecteurfinancier internationaletdelasociétécivile à partager leur expertise pour la rédaction duprésentrapport.LeGroupedetravailaétéprésidéparleVice-présidentdel’UE,M.AndrusAnsip,laCommissaire

16 Servicesd’hébergementcloud 17 Commission européenne (2018) : Vers une nouvelle alliance

«Afrique-Europe»pourapprofondirlesrelationséconomiquesetbooster les investissements et l’emploi, ainsi que la

MariyaGabrieldel’EU,leCommissaireNevenMimicadel’UE et la Commissaire Amani Abou-Zeid de l’UA. Lestravaux du Groupe ont été coordonnés par deuxcoprésidents à savoir : Mme Ursula Owusu-Ekuful,Ministre de la Communication du Ghana et M. PierreGuislain, Vice-président de la Banque africaine dedéveloppement.Le Groupe de travail a tenu sa première réunion le18décembre 2018 à Vienne où les principes de lacollaborationontétéétablis.Au coursdes sixmoisquiontsuivi,leGroupedetravailsurl’économienumériquea formulé des recommandations de politiques et uncertainnombred’actionsàmettreenœuvreparlespaysafricains, l’UE, les organisations internationales, lesinstitutions financières, les bailleurs de fonds et lesacteursprivés.Ens’appuyantsurlestravauxdu6eForumdes entreprises UE-Afrique tenu en novembre 2017 àAbidjan,leGroupedetravailaidentifiéquatreprincipauxobjectifs,àsavoir:i. Accélérer la réalisation de l’accès universel au haut

débitabordable;ii. Garantirlescompétencesessentiellespourtous,dans

l'éducation et dans l'enseignement et la formationprofessionnelle(EFP),afindepermettreauxcitoyensdes'épanouiràl'èredunumérique;

iii. Améliorer leclimatdesaffaireset faciliter l’accèsaufinancement et aux services de soutien auxentreprisesafindebooster l'entrepreneuriatdans ledomainedunumérique;

iv. Accélérer l'adoption des E-services et ledéveloppement de l'économie numérique pourl’atteinte des objectifs de développement durable(ODD).

Lerapports'appuiesurdesdocumentationsfaitessurlesbonnes pratiques, les analyses des politiques et des

communicationsurunenouvelleallianceAfrique-Europepouruninvestissementdurableetl’emploi.12.9.2018COM(2018)643.

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marchés, et s'inspire de la politique18 de l'UE sur «Lenumérique pour le développement» (D4D) et desaspirationsde l'Agenda206319— de l'Unionafricaine -qui établissent les éléments clés de la transformationnumériquecommeétantunmoyenderéaliserlesODDIlvient en complément au travail effectué par d'autres

organisations et cadres de coopération actifs dans ledomainede lanumérisation20etdéfinit lavoieàsuivrepour la coordination des bailleurs de fonds et despartenariatspublic-privé(PPP)afind'agirconjointementet de manière cohérente dans la mise en œuvre desactionsproposées.

UneVisioncommunesuruneéconomienumériqueTouteslespartiesduGroupedetravail(DETF)partagentunevisionàlongtermed'uneéconomieetd'unesociété numériques inclusives dans laquelle chaque citoyen - notamment les femmes et les jeunes - a lapossibilitédeparticiperaumondedunumérique.Uneattentionparticulièreestaccordéeauxproblèmesliésauxsuppressionsd’emplois,dedésinformation,deprotectiondelavieprivéeetdesdroitsdel’homme.Unensembleplusharmonisédepolitiques,règlesetlégislationsauxniveauxrégionaletcontinentalaentraînéune augmentation des investissements, tandis que les droits des travailleurs et des consommateurs sontprotégés.LesservicesduE-gouvernementsontinteropérablesetaccessiblesquelquesoitlepaysd'origineetles entrepreneurs numériques sont enmesurede créer facilement des entreprisesmoyennant des coûtsadministratifs réduits et des données accessibles. Les biens, services et produits physiques numériquesassociésaucommercenumériqueintra-africaincirculentlibrementàtraverslesfrontières.Unetellevisionambitieusenécessiteunsoutienpolitiqueconcertédéjà émergent sur le continent, la participationdesgouvernementsetlamobilisationdusecteurprivé,delasociétécivile,dumilieuuniversitaireetdesorganisationsinternationales ayant clairement l’intérêt à créer laprospéritésurlecontinent.

Aveccettevisionà l’esprit, leDEFTestguidépar lesprincipesmajeurssuivants:

1. Les Africains s’approprient et dirigent le processusd’économie numérique, relevant de leurs capacitéslocales,nationales,régionalesetcontinentales.

2. Avec l’êtrehumainaucentrede l’économieetde lasociété numériques, l’accélération de l’économienumériquedevraitégalementpermettrederéduirelafracturenumériqueexistante -etparailleurs -dansde nombreux pays, en accordant une attentionparticulière à l’inclusion de tous les genres, de lapopulation non desservie et mal desservie, despersonnesvivantavecunhandicap ,des réfugiésetpersonnes déplacées. Toutes lesmesures devraientêtrefondéessur leprincipede«ne laisserpersonnepourcompte»enfaisantensortequel'accèsàuneconnectivité au haut débit abordable, auxcompétences numériques et aux E-services estinclusif et ne renforce ni ne soutient les inégalitésexistantes.

3. La transformation numérique est un agenda tournéversl'avenir,quidevraitcontribuerpleinementàla

18 Lapolitiqueeuropéennedunumériquepour ledéveloppement.

Website.19 Agenda2063:L’Afriquequenousvoulons.Website.20 Y compris, sans toutefois s'y limiter: Groupe de la Banque

mondiale, Centre du commerce international (ITC), Union

réalisationdesODD.Dansdenombreuxdomaines,lecontinentafricainaunpointdedépart«sansaucuneincidence», ce qui permet un développementaccéléré dans tous les domaines de la vie. Dans lamesure du possible, le principe du numérique pardéfautdevraits’appliqueraumomentdelamiseenplace ou de la réalisation de réforme des servicespublicsouprivés.

4. Le processus d'intégration et la convergenceréglementaire visant à créer le marché numériqueunique continental devraient s'appuyer sur le cadreinstitutionnelexistantdesCERet sur la coopérationpanafricaine au sein de l'Union africaine et del'Alliance Smart Africa. La ZLECaf devrait être levecteurdel'intégrationdesmarchésnumériques,enparticulierpour leE-commerce.Lesdeuxcontinentsontpourobjectifd’établirunecollaborationentrelesdeux marchés numériques afin de stimulerl’économienumérique.

5. Lalibrecirculationdesdonnéesentreleséconomieset au-delà des frontières politiques devrait être unélément clé du développement d'une économienumériqueefficacesur lecontinentafricainetde lacréation d'un lien fort avec le marché uniquenumériquede l'UE, le toutdans le respectde la vieprivéeselonlecadredelaconventiondeMalaboetdu RGPD. Par ailleurs, les exigences en matière delocalisation des données ne doivent pas entraver la

internationale des télécommunications (UIT), Communautéséconomiques régionales (CER) en Afrique, Smart Africa, GSMA,I4Policy,AI41.

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compétitivitédeséconomiesnationales,régionalesetcontinentales ni nuire à la diversification del’économienationale.

6. Le partenariat de numérisation entre l'Afrique etl'Europe est axé sur les intérêts mutuels. L'UE et lacommunauté internationale apporteront le soutiennécessaire, notamment en partageant leursexpériences avec l'économie numérique et ensoutenant lamiseenœuvredeplansd'actiondéfinisauxniveauxnational,régionaletcontinental.

7. Lesecteurprivéet les investisseursdevraientêtreàl'avant-gardedupartenariat,dansunenvironnementtransparent,prévisibleet réglementairementstable;avecuneattentionparticulièreauxbesoinsdesMPMEet des start-ups. Conformément à ce principe, ilconvient de tirer profit des compétences, desconnaissances, des ressources et des philanthropesdeladiasporaafricaineenEuropequijouerontlerôledecatalyseurs.

8. Ledéveloppementdel'intégrationnumériquedevraitreposersurunleadershippolitiquefort,fondésurlerespectdesprincipesdeladémocratieetdesdroitsdel'homme.Lesoutilsetservicesnumériquesneserontmisenplacequelorsqu’ilyauneassuranceencequiconcernelaprotectionducitoyencontrelesabus,laliberté d’expression, l’accès aux ressources et auxréseauxen ligne,ainsique le renforcementde leurscompétencesnumériques

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9. pourfairevaloir leursdroits.Desobjectifspolitiquesclairement définis devraient garantir que toutes lesactivitésderéglementationreposentsurlesprincipesdebonnespratiquesdeneutralitétechnologique,deproportionnalitéetdeprévisibilité.

10. Vulenombreimportantd'initiativesvisantàassurerl'accès universel au haut débit, aux compétencesnumériques, à promouvoir l'esprit d'entreprise etl'économie des données, les recommandations etactions proposées visent à créer des synergies, àéviterledoubleemploietàaméliorerlacoordinationdes bailleurs de fonds. Par conséquent, tous lesmoyens de collaboration numérique seront utiliséspourmettreenœuvre lacoopérationdelamanièrelaplusefficaceetlaplusefficientepossible.

11. Les engagements pris au niveau international et lesdéfis actuels liés au changement climatique et auxressources naturelles devraient être pris en comptepours’assurerquel'économienumériqueenAfriquecontribueraàundéveloppementdurableetinclusif.

12. Les partenaires de développement devraientintensifier leurseffortsen soutenant ledialogue surlespolitiques,enrenforçantlescapacitésdelasociétécivileetenfournissantuneassistancetechniquepouraccélérerlespolitiquesdenumérisation;etveilleràcequelespossibilitésdenumérisationsoientexploitéespour accélérer la réalisation d'un développementinclusifetdurable.

Recommandationstransversalespouraccélérerledéveloppementdel'économienumériqueenAfrique

.

1. Conformément au principe selon lequel l’être humain est placé au centre de l’économie et de la sociéténumériques,ilconvientdesefocalisersurl’importancededoterlesAfricainsdescompétencesnécessairesàl’èredunumérique,pourleurpermettredetirerpleinementprofitdespossibilitésoffertesparl'économienumérique.

2. Créerdesstructuresdecoordinationens’appuyantsurlesstructuresexistantesauxniveauxnational,régionaletcontinental.Lesstructuresdevraientimpliquertouslesdécideurspolitiquesconcernés(numérique,finance,infrastructures,éducation, santé,agriculture,etc.), les institutionsde financement, lesbailleursde fonds, lesinvestisseurs,lesecteurprivé(ycomprislesreprésentantsdesstart-ups),lasociétécivileetlesuniversitaires;etils doevraient assurer un dialogue intersectoriel sur l'élaboration de politiques, la coordination desinvestissements,l'identificationdesbesoinsenassistancetechniqueetenrenforcementdescapacités,ainsiquel'harmonisationdesrèglesauxniveauxrégionaletcontinental.

3. Élaborerdespolitiquesetdesréglementationsrelativesàl'économienumériquedansdesdomainestelsquelestélécommunications,l'économiedesdonnées,laprotectiondesdonnéesetlavieprivée,lesloisrelativesstart-ups,leE-commerceetleE-administration;etpréparerdesprojetsbancablespourlesinvestisseursavecl'appuidesprogrammesd'assistancetechniqueetderenforcementdescapacités

4. Assurer la synergie des nombreuses initiatives en cours de mise en œuvre sur des questions telles que lacartographie des infrastructures, la densité de population, les cadres réglementaires et autres collectes dedonnées,encherchantàdévelopperetàaccroîtreleurimpact.

• Accélérerlaréalisationdel'accèsauhautdébit

abordable

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L'Afriqueprofitedéjàénormémentdel'économieetdelasociété numériques. Les secteurs économiquestraditionnels adoptent de nouveaux modèles decroissance avec une utilisation croissante de latéléphonie mobile, un meilleur accès à Internet hautdébitetuneutilisationcroissantedel'e-Moneyàtraverslecontinent.Celaouvre denouvellesopportunitésaux particuliers,aux entreprises et à l’État . Le déploiement del'infrastructure de réseau s'accélère et le nombre et lacapacitédescâblessous-marinsassurantlaconnectivitéinternationalede l'Afriqueontfortementaugmentécesdernièresannées,demêmeque lesdorsales terrestresnationalesettransnationales.Laconstructionderéseauxde fibres optiques à haut débit s'accélère également,ramenantleprixdelaconnectivitéàunseptièmedecequ'ilétaitdanscertainsÉtats.La transmission par satellite reste importante pourl’Afrique, avec une largeur de bande par satellitecouvrant chaque kilomètre carré de l’Afrique et uneconnectivitéhorsdeportéedesréseauxdetransmissionterrestres. En juin 2018, 724 millions de personnesvivaientencoreau-delàd'unrayonde10km,469millionsau-delàde25kmet244millionsau-delàde50kmd'unnœudderéseaudefibreoptiqueopérationnel.21

Les liens entre infrastructure et développement sontégalement bien établis, facilitant la réduction de lapauvreté, l'égalité, la croissance et des résultats dedéveloppement spécifiques tels que la créationd'emplois,l'accèsauxmarchés,lasantéetl'éducation.22Malgré les progrès réalisés dans les infrastructures,l’adoptiond’InternetenAfriquerestefaible.Lesraisonsde ce problème sont notamment le manqued’accessibilité, de culture numérique et decompétences;lesbarrièreslinguistiques,unfaibleaccèsà des sources d’électricité fiables et une pénuried’appareilsabordables.Lemanqued’accèsaufinancementprovient de l'offreoudel'impositionélevée.Lescoûtsélevésduspectre,estechnologies hautement brevetées et le manque deconcurrencesur lemarchérendent ledéploiementtrèscoûteux, en particulier dans les zones difficiles àatteindre.LeDETFapourobjectifdereleverlesprincipauxdéfisdelaconnectiviténumériqueenAfriqueenexaminanttroisproblèmesmajeursàsavoir:

• Lesbesoinsd'investissementdansl'infrastructurede la connectivité africaine — Si lesinvestissementsdanslaconnectivitéInternetontaugmenté à un rythme soutenu au cours des

21HamiltonResearch(2017)AfricaBandwidthMaps.Website.

dernières années, les fonds restent insuffisantspour garantir un accès universel à uneconnectivité haut débit abordable car lesopérateurs rencontrent des difficultés pourobtenir un financement auprès des banquescommerciales locales. L’établissement d’unpartenariat multipartite s’impose, qui impliquetouslesopérateursd'unpays,lesgouvernements,les régulateurs locaux et les partenairesinternationaux pour trouver des solutions deconnectivitécommunes,ainsiqu'unfinancementconjointdessecteurspublicetprivé.Deplus,danslaplupartdesprojetsenzonesrurales, l'accèsàl'électricitédevraitêtreabordéetintégrédanslesprojetscommuns

• Un accès abordable aux réseaux, en mettantl’accent sur les zones et les populations nondesservies et mal desservies — l’Internet restehorsdeportéepourdenombreuxAfricains.Unegrandepartiedelapopulationducontinentresteexcluedesavantagesdel'accèsàInternetetrestedoncmarginaliséeparrapportauxsecteursdelapopulation qui bénéficient de l'économienumérique. Au total, près de 300 millionsd’Africainsviventàplusde50kmd’uneconnexionhautdébitparfibreouparcâble,etdesdisparitésimportantes existent entre les zones rurales oùvivent près de 60 % de la population - et lesrégionsurbaines,entrelescommunautésplusoumoins aisées, plus ou moins instruites, ainsiqu'entrehommesetfemmes.

• Fragmentationetmanqued'efficacitéducadrederéglementation et de sa mise en œuvre — EnAfrique,lesmarchésdegrossontengénéralsous-développés,tandisquelestauxdetaxationélevésetlesredevancespourlicencesVSATdesserviceset équipements de télécommunications et lesrégimes de licence coûteux du spectredécouragent l'investissement privé et laconcurrence. Dans une perspective plus large,l’harmonisation régionale de la réglementationdes télécommunications et des politiquesnumériquesestunobjectifessentieldepuisplusde dix ans - mais reste un travail en coursprésentantd'importantesdifférencesrégionales.Au niveau continental, l’harmonisation faitdéfaut, malgré les orientations politiquesénoncées dans le Cadre de référence pourl’harmonisationdespolitiquesetréglementations

22StraubS.(2008)InfrastructureandGrowthinDevelopingCountries:Recent Advances and Research Challenges. World Bank PolicyResearchWorkingPaperNo4460.

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en matière de télécommunications / TIC enAfrique,adoptéparl’Unionafricaineenjuin2008.

1. Définitionduproblème

• Besoinsd'investissementdansl'infrastructuredeconnectivitéafricaineAlors que l'Afrique a connu une révolutionnumérique cesdernières annéesetque lenombred'individusconnectésenAfriqueaconsidérablementaugmenté (330 millions d'utilisateurs de l'Internetmobile au quatrième trimestre 2018 contre 17millionsen2005);23 lesinternautesnereprésententtoujoursque24,4%delapopulationducontinent.24Selon les données de l'UIT sur le déploiement desréseauxdetransmissionparfibreoptiqueetdorsale,la capacité de connectivité varie fortement d'unendroit à l'autre, l'Afrique étant principalementconnectée à sa périphérie à l'infrastructureinternationaledeconnectivité(c'est-à-direlescâblessous-marins.25 Entre-temps, les pays du centre ducontinentcontinuentdesouffrird'undéficitd'accèstransfrontalier, de backhaul et d'accès local à laconnectivitédesréseauxdebase.LesinégalitésentrelesÉtatssontdoncimportantes.Lespaysenclavéssouffrentdavantaged'unmanquedeconnectivitéquelespayscôtiersplusavancésduNord,duSudetdel'Ouest.L’infrastructuredorsalenationaleet la connectivitéInternet internationale sont les deux élémentsessentielspourrenforcerl’accèsauhautdébit,carlacroissancedesabonnementsauhautdébitdoitallerdepairaveccelledescapacitésdudorsalnationaletdelabandepassanteInternetinternationale.26Cependant, les problèmes de connectivité neconcernentpasde larges couchesde lapopulationhors ligne,et ceuxqui le fontencoreen lignesontconfrontésàdesoptionsdeconnectivitédequalitébieninférieureàcellesdesautresrégions.Les utilisateurs d’Internet mobile en Afriqueconnaissent les retards lesplus longsentermesdedébitInternet,enparticulierparrapportàl’Europe27

23 GSMA(2019)TheMobileEconomy.Website.24 ITU(2018)WorldTelecommunication/ICTIndicatorsdatabase.25 ITU(2019)BroadbandMaps.Website.26 Idem.27 Idem28ITU(2019)BroadbandMaps.Website.28 ITU(2016)ICTFactsandFigures.Website.Seealso:GSMAMobile

ConnectivityIndex.SiteInternet.

et la qualité et la stabilité globales des connexionsInternetenAfriquesontgénéralementinférieuresàcelles du reste du monde. La connectivitéinternationale du continent est la plus faible dumonde,avecunelargeurdebandedeuxfoismoinsgrandeenAsieetdanslePacifiqueet20foismoinsqu'en Europe.28 Les vitesses médianes detéléchargement les plus lentes ont été observéesdans les pays africains (0,82 Mbps), suivis parl'AmériquelatineetlesCaraïbes(1,16Mbps),etunécart considérable a été identifié entre les pays àrevenu faible et moyen (PRFM) et les paysd'Amérique du Nord (où les vitesses médianes detéléchargementétaientde4,76Mbps)etenEurope(7,06Mbps).29Selonl'Alliancepouruninternetabordable(Alliancefor Affordable Internet for Affordable Internet -A4AI), d'importants investissements serontnécessaires pour réaliser l'accès universel à laconnectivité à large bande, pour unmontant totald'environ 112milliards de dollars, dont environ 20milliards de dollars d'investissements par satellitedans les zones rurales les plus reculées, ainsiqu'environ 18milliards de dollars pour fournir descompétences numériques à tous les Africains.30 LaBanquemondialeestà latêtedel'initiative"DigitalMooshot for Africa" et a engagé 25 milliards dedollarspour les investissementsnécessaires,cequidevrait inciter les banques multilatérales dedéveloppement à investir des ressourcessupplémentaires, le secteur privé et lesgouvernements africains à poursuivre leursinvestissements.Toutefois,pouratteindrelescitoyensafricainsdansles zoneset lespopulationsnondesservieset sous

29 Woodhouse, T., and Thakur, D. (2018) Improving MobileBroadband Quality of Service in Low- and Middle-IncomeCountries.WashingtonDC:WebFoundation.

30 Alliance for Affordable Internet & Xalam Analytics (2019)Modelling Investment Requirements to Achieve the DigitalMoonshootforAfrica2021&2030ConnectivityTargets.PréparépourlaBanquemondiale.Observationspréliminairesdemarsmai2019.

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desservies,ilfautaussiunmélangedetechnologies,d'engagement public et de nouveaux modèlescommerciaux.31Cesdernierspeuventcomprendreunsoutienetdesmesures incitatives pour les réseauxcommunautaires ou les fournisseurs de servicesrurauxquiutilisentuncertainnombredesolutionstechnologiquesoptimales.32Parexemple,relierlesbibliothèquespubliques-ainsiqued'autresédificespublics-etoffrirleWiFietdes

terminauxdédiéspermettraientauxgensd'accéderàlatechnologieenligneetd'yaccéderquellesquesoient leurs ressources.Étantdonné lesprixélevésdesdonnéesdansdenombreuxpaysparrapportauxrevenus,ainsiquelaméfianceàl'égarddelavaleurdecequiestenligne,uneoptionpubliquegratuitepeutconstitueruntremplinessentielversunaccès"privé".

Dansl'ensemble,lessolutionsdoiventrésoudrelesproblèmesdeconnectivitéàl'échelleinternationale,localeetdebackhaul:Ø Connectivitéinternationale:Lespaysd'AfriquesontprogressivementreliésàdescâblesInternetsous-

marinsouàdes liaisons terrestres transfrontalièrespar fibreoptique (enparticulierpour lespaysenclavés),tandisquelatransmissionparsatellite(ycompris ladernièregénérationdesatellitesenbande Ka) reste extrêmement importante pour l'Afrique en raison de sa couverture des zonesinaccessibles..33 L'augmentationdunombredeconnexions internationalesparpaysaugmentera laconcurrence et fera baisser les prix, accélérant ainsi la transition vers une économie numériquefonctionnelle.

Ø Backhaul:unefoisconnectésàl’Internethautdébitàlafrontière,lespaysd’Afriqueontbesoind’unréseaufédérateurpouracheminerletraficInternetdeszonespériphériquesverslescentresurbainsetruraux.Enoutre,desréseauxdeliaisonoumétropolitainssontnécessairespourquelaconnectivitépuisse s'étendre davantage. Les points d'échange Internet (IXP) peuvent également contribuer àréduirelescoûtsendiminuantl'utilisationdescircuitsinternationauxetenaméliorantlalatence.SESestimequ'environ30%delapopulationruraleneserajamaisjoignableavecunréseaudefibres.Parconséquent, une combinaison de technologies (mobile, satellite, hyperfréquence et technologiesémergentes)devraitêtreenvisagéepourfourniruneconnectivitéfiable,rapidementdéployableetrentableauxinfrastructuresafindes'adapterauxconditionsrequisespouratteindrelaconnectivitéenbackhaul.

Ø Réseaux d'accès locaux: une fois que la connectivité haut débit est arrivée dans un centre depopulation via une connectivité internationale et de liaison, les opérateurs de télécommunicationpeuventl'utiliserpourfourniruncontenuetdesservicesnumériques(telsqu'unaccèsfilaireetsansfil)auxparticuliers,auxentreprisesetauxgouvernements.• Accessibilitéfinancièreetaccèsauxréseaux,avecunaccentmissurleszonesetlespopulations

nondesserviesetmaldesservies.Lacongestiondutrafic,l'instabilitédelaréception,lacouverture limitée, la lenteurde l'Internetet lespannesd'électricité constituentquelques-unesdesprincipales raisons pour lesquelles les gens ne seconnectentpas,bienqu'ilspuissenttrèsbienavoiraccèsàl’Internet.

31 Des exemples de nouveaux modèles d'affaires peuvent êtreconsultésdansleGuidetoHigh-SpeedBroadbandInvestment.

32 VoirdesexemplesàAllianceforAffordableInternet(2018)2018AffordabilityReport.SiteInternet.

33 HamiltonResearch(2017)AfricaBandwidthMaps.SiteInternet.34 SelonuneétudedeWorldreaderetOpera,lesfemmeskenyanespassentplusdetempssurInternetqueleurshomologuesmasculins.

Dupointdevuedugenre,lemobileestleprincipalmoyend'accèsàInternetpourlesfemmesdanslesPRFM34. Toutefois, les normes sociales et lesdisparités entre les hommes et les femmes entermesd'éducationetderevenusinfluencentl'accèsdes femmes à la technologie mobile et sonutilisation, et contribuent souvent à ce que les

Les femmes utilisent plus que les hommes Internet pour la santé,l'éducation,l'économieetl'informationsurlesservicespublics.Environlamoitiédesfemmesinterrogéesontdéclaréqu'ellesdépensentplusde 1 000 KES pour acheter un plan de donnéesmobiles, alors queseulementuntiersdeshommesinterrogéslefont.L'intensificationdelaconcurrenceferabaisserlesprixetaugmenteralepouvoird'achatdesconsommateurs,principalementauprofitdesfemmes.

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femmes soient confrontées à ces obstacles pluscruellementqueleshommes.En outre, les modèles commerciaux traditionnelsdestélécommunicationséchouentdansledomainede l'accès rural à l'Internet, car les technologiesutiliséespourleszonesàfortedensitédepopulationne sont pas adéquates et les dépensesd'investissementélevéesrendentlesrisquesliésauxinvestissementstrèsélevés.Dansleszonesruralesetreculéesoùlapopulationestclairseméeetdispersée,lesacteursprivésn'ontsouvent pas la possibilité d'investir seuls dans laconnectivité. La couverture dans ces domaines nepeutpasêtreréaliséeparunseulopérateuretdoitêtreabordéeavecdessolutionscomprenant-maissanss'ylimiter-desmodèlesdepartagederéseauétendu entre opérateurs et de nouveauxmodèlescommerciaux (que les cadres réglementairesdevraient permettre) et par une utilisationappropriée des mécanismes de financement duservice universel, y compris les fonds du serviceuniversel.

Pour couvrir cette population de manièrecommercialement durable, il faut prendre desmesures pour changer la rentabilité de laconnectivité dans ces régions. Une cartographieprécise de la couverture et de la répartition de lapopulation existantes avec des donnéesgéoréférencées précises permettra un meilleurciblagedesinvestissementsparlesopérateurs.Parconséquent,l'élargissementdelacouvertureestplus un défi économique que technique, car leszonesnoncouvertessontgénéralementdeszonesrurales à faible densité de population, à faiblerevenu par habitant et à infrastructure moinsdéveloppéeou inexistante. Ilenrésulteunebaissedu revenudisponibleetdesprévisionsde recettes(jusqu'àdixfoismoinsquedansl'équivalenturbain,etgénéralementenvirontroisfoismoinsderecettesmoyennes par utilisateur), ce qui constitue unobstacleimportantàl'extensiondelaportéed'uneinfrastructurecommercialementdurable.

• Fragmentationetmanqued'efficacitéducadreréglementaireetdesamiseenœuvre

Une politique numérique tournée vers l'avenir quiencouragel'investissementprivéexigedesrèglesdujeuclaireset impartialesàmoyenetà longterme,créant ainsi des conditions égales pour tous lesacteurs.Toutedistorsionduniveaudeconcurrencedoitêtreévitée,ycompris lesmonopolesexistantsdanslesinfrastructures,lesréseauxfédérateursetlagestiondutraficinternational.SelonlaGSMA,lespaysoùleniveaudetaxationestplusélevésontgénéralementceuxoùleniveaudeconnectivité à l'Internet mobile est relativementfaibleenraisondel'impactsurlesprix-etdoncsurles possibilités de la population d'accéder auxservicesmobiles.35Parexemple, lessurtaxessur letraficmobileentrant-unepratiquerépanduedansde nombreux pays africains - pénalisent lesutilisateurs,lesopérateursetleséconomieslocales.LaBanquemondialeanotéquedanslespaysquiont

35 GSMAIntelligence(2017)TaxingmobileconnectivityinSub-

SaharanAfrica.SiteInternet.36 WorldBank(2016)Breakingdownbarriers.WashingtonDC:The

World Bank Group, and: GSMA (2012) Gateway Liberalisation:StimulatingEconomicGrowth.SiteInternet.

37 Rogers,M.andPedrosX.(2017)TaxingmobileconnectivityinSub-SaharanAfrica.London:GSMA,

38 GSMA(2011)AfricanMobileObservatory.SiteInternet.

assoupli leur cadre réglementaire, les prix descommunicationsinternationalesontbaisséde31%à 90 % et, par conséquent, le volume descommunications internationalesaaugmentéde32%à104%.36En 2015, les opérateurs de téléphoniemobile ontgénéré en moyenne 35% de leurs recettes sousforme de taxes et de redevances réglementairesdans les 12 pays d'Afrique subsaharienne pourlesquels des données étaient disponibles.37 . En2010, les taxes et redevances payées par lesopérateurs mobiles représentaient 4,1% desrecettestotalesdesgouvernementsdetouslespaysafricains,38 et 7% des recettes totales en Afriquesubsaharienneentre2000et2015.39Dans l'intervalle, les antennes de réception parsatellite sont toujours soumises à des droits delicence et de douane qui doublent le coût des

39 Selon Bearing Point, enAfrique subsaharienne, le secteur de latéléphoniemobile a généré 71milliards de dollars de recettesfiscalesentre2000et2012,soit7%desrecettesfiscalestotalesdel'Afriquesubsaharien.

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équipementsdans lespaysafricainsetempêchentdansdenombreuxcasleurdéploiementengrandesquantités.Celaentraveledéploiementdesolutionsrentables,ycomprisdans lessituationsdesecoursencasdecatastrophe.40Au niveau régional, l'intégration des marchéspourraitcréerdeséconomiesd'échelle,accroîtrelaconcurrence et réduire considérablement le prixglobal d'un abonnement à large bande, ce quiconstitueraitlapremièreétapeverslacréationd'unmarchénumériqueuniquesurlecontinentafricain.Les opérateurs de réseaux et les investisseurs, quiexercent leurs activités selon un ensembleharmoniséderègles,pourraientréduireleurscoûtsd'exploitation et investir davantage dans ledéploiement des infrastructures. Des zonesd'itinérancelibrefonctionnellesetdurablespeuvent

devenir une réalité dans les CER, une premièrepierre angulaire de l'intégration numériquepanafricaine. D'autres interventionsgouvernementales, par exemple sous la forme departenariatspublic-privé(PPP), lecaséchéantetsinécessaire, peuvent être utilisées pour attirer laparticipation du secteur privé et accélérer ledéveloppementdel'infrastructureInternet.Pourlibérerlepotentielnumériqueducontinent,lerôle principal du gouvernement est de créer unenvironnement propice à la promotion del'économienumériqueetauxconditionspermettantau secteur privé de jouer un rôle moteur dans ledéveloppementd'infrastructuresetlafournituredeservicesInternetdehautequalité lorsqu'ilexisteunmarché.41

1.2. Recommandations de politiques et actions proposéesStimulerlesinvestissementsdanslesinfrastructuresdetélécommunication,del’accèslocalauxréseauxàuncontinentinterconnecté,etdévelopperdesinstrumentsfinanciersadaptésàlaspécificitédesinvestissementsdechaqueprojetd’infrastructure,grâceàdespartenariatsentre investisseurs,gouvernements, institutionsfinancièresetdonateursinternationaux.Ø Soutenir la création d'un dialogue politique

structuré,fondésurdesdonnéesfiablesetdesévaluations par pays de la connectiviténumérique aux niveaux national, régional etcontinental, impliquant toutes les partiesprenantes concernées et encourageant uneapproche pangouvernementale desinvestissements afin de faciliter l'économienumériqueintersectorielle.

Ø Tirer parti des compétences et de l'expertiselocales et assurer l'assistance techniquenécessaire pour les études de faisabilité, ledéveloppementetlamiseenœuvredesprojetsbancables.

Ø Développer et intensifier les initiativesexistantes pour cartographier les besoins eninfrastructuresducontinentafricain,ycomprisladensitédepopulation,enrassemblantetendéveloppant les initiatives existantes. Fournir

une liste des investissements prioritaires pourl'établissementdes liensmanquants,entenantcomptedetouteslestechnologiesetservicesdeconnectivité.

Ø Créerdesinstrumentsfinanciersinnovantspourledéploiementd'infrastructuresenAfrique,enmettant l'accent sur les zones mal desservies,tels qu'un fonds d'infrastructure detélécommunications dédié, l'utilisation desubventions combinées et des systèmes degarantiepour fournirdes solutions surmesureau cas par cas. Les nouveaux instrumentsdevraient être suffisants pour garantir que lespays disposent d'au moins deux connexionsinternationalesafindegarantirlaredondanceetlaconcurrencesurlemarché,etdesoutenirlesnouveauxmodèlescommerciauxpourleszonesquine sontpascommercialementviablesavecunsoutienpublic.

40 Smart Sustainable Development Model Advisory Board (2018)

Tools for rapid ICT Emergency Responses and SustainableDevelopment.Geneva:InternationalTelecommunicationUnion.

41 Tel est le principal objectif de l'Initiative de politique et deréglementationpour l'Afriquenumérique (PRIDA), lancéepar laCommission européenne en partenariat avec l'Unioninternationaledestélécommunications(UIT)etlaCommissiondel'Union africaine (UA). L'initiative vise à encourager l'accès

universeletabordableauhautdébitsurtoutlecontinentafindetirerpartidesavantagesfutursdesservicesbaséssur l'Internet.Son objectif spécifique est de créer un cadre juridique etréglementaireplusharmoniséetplusfavorableàl'utilisationdestechnologiesdel'informationetdelacommunication(TIC)pourledéveloppementsocialetéconomique,l'accentétantmissurlastimulationdumarchéduspectreenAfrique.

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PromouvoirunenvironnementréglementairefavorableàdesmarchésrégionauxcompétitifsetharmonisésdansledomainedelaconnectivitéØ Renforcer la capacité des décideurs politiques et des régulateurs à mettre en œuvre des règles

harmoniséesenmatièredetélécommunicationsauxniveauxrégionaletcontinental.Ø Favoriser des cadres réglementaires transparents, prévisibles, favorables à l'investissement et à

l'innovationqui:

a) Veillent à ce que les attributions de spectredonnentlaprioritéauxobjectifsdeconnectivitéetauxobjectifsdedéveloppementglobauxplutôtquedemaximiserlesrecettespubliquesàcourtterme,et permettre le développement de réseauxcommunautaires afin de fournir des services auxrégions et aux personnes qui risqueraientautrementd'êtreexcluesoumaldesservies.b) Accélèrent la libération du spectre pouraméliorer la couverture et garantir l'accessibilitééconomique, et élaborer des feuilles de routenationalesduspectreafindefournirunesécuritéetuneprévisibilitéauxinvestisseurs.c)Promeuventdeslicencesd'utilisationduspectred'uneduréesuffisanteetdonnentauxopérateursune flexibilité commerciale, opérationnelle ettechnologiqueleurpermettantd'utiliseraumieuxlespectredisponible.c) Encouragent les gouvernements et lesrégulateursàsoutenirdavantageleseffortsvisantà élargir la couverture du réseau, en offrant unaccès ouvert et non discriminatoire auxinfrastructures critiques telles que lesinfrastructures publiques appartenant à l'Étatnotamment les bâtiments publics, les routes, les

chemins de fer et les gaines de distribution. Lepartage actif et passif des infrastructures devraitêtre autorisé par la législation primaire etencouragéparlesrégulateurs.d)Les fondscollectésdans lecadredes fondsduservice universel (USF) devraient êtreprincipalementconsacrésàlacouvertureruraleetàlastimulationdelademandedansceszones42.d) Réduisent l'incertitude et l'imprévisibilitéglobalesdusystèmefiscalet focalisent la fiscalitégénérale sur les bénéfices plutôt que sur lesrevenus et introduisent des incitations directes àl'investissement dans les zones rurales telles quedes exonérations de droits d'importation sur leséquipementsmobiles.e) Réduisent les obstacles réglementaires audéploiement de l'infrastructure numérique (telsque les droits de licence élevés des services parsatellitepourchaqueinstallationetencouragentlerespect des meilleures pratiques, comme auNigeria,enAfriqueduSudetauKenya).f) centrés sur l'être humain et garantissent laprotectiondesdroitsdel'utilisateurfinal,ycomprislaprotectiondesdonnéesetdelavieprivée.

Relier leszonesnondesservieset leszonesmaldesserviesgrâceàdenouveauxmodèlesd'affairesetàdenouveauxpartenariats1. Créer des instruments financiers avec laparticipationdesgouvernementsnationauxconçuspoursoutenirdenouveauxmodèlesd'affairestelsquelesréseauxcommunautaires, l'utilisationd'unmélangedetechnologies,laréductiondescoûtsdedéploiement et d'exploitation, les solutionsd'énergie et de mini-réseau pour alimenter lesréseaux locaux et les infrastructures de réseaulégèresetmoinsénergivores.

42 Desétudesmenéespar l'UITet laGSMAmontrentque,dans lemondeentier,plusdelamoitiédessommesperçuesautitredesUSFn'ontjamaisétéutilisées,tandisqueplusd'untiersdesfondsn'aétéenmesurededistribueraucune des redevances perçues. Les rapports ont également souligné que,

Ø Utiliserlesmécanismesdefinancementuniverselsdédiés au développement de l'économienumériquecommemécanismedegarantiepourlesinvestissements du secteur privé dans les zonesrurales.Ø Utiliserdespolitiquesdelicenceetdegestiondu

spectrenovatricespouvantcréerdesincitationsàl'investissementdansleszonesàfaibledensitédepopulation.

lorsqu'ilssontadministrésdemanièreinefficace,lesUSFpeuventêtrecontre-productifsentaxantefficacementlesabonnésdusecteurdescommunicationsetenaugmentantainsilabarrièredel'accessibilitéfinancière.

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Ø Élaborer des principes et des lignes directricesdétaillés sur la façon d'assurer la connectivitédanslesrégionsrurales.

PromouvoirdesmesuresquirendentlehautdébitetlatechnologieplusabordablespourlescitoyensetlesprotègentcontrelescybermenacesØ Mettre en œuvre des initiatives pour aider à

réduire leprixdesappareilsetdesservicespourles consommateurs (c.-à-d. Collaborer avec lesinstitutions financières et les groupes d'épargnelocauxafindefourniruncapitalderisquepourlesprêts à des taux d'intérêt réduits pour lespersonnesàfaiblerevenu).

Ø Adopter une politique et une réglementationappropriéesdansdesdomainestelsquelafiscalitéafin de promouvoir le caractère abordable del'Internet (c'est-à-dire examiner les taxessectorielles qui peuvent exacerber les obstaclesfinanciers à la propriété et à l'utilisation destéléphones mobiles et au déploiement desrécepteurssatellitaires).

Ø Examiner les régimes de licences pour lesrécepteurssatelliteafindetenircomptedescoûtsadministratifsetdélivrerdeslicencesgénérales.43

Ø Élaborer des cadres juridiques et politiquesappropriés permettant de protéger et de

sauvegarder l'infrastructure et les donnéesnumériques contre les cyber-menaces et offrantuneexpérienceenlignesûreetsécuriséeàtouslesutilisateurs.

Ø Adopter une politique d'harmonisation duspectre des fréquences pour une nouvellegénération de réseaux telle que la 5G afin degarantir des économies d'échelle et de fairebaisser le prix des services et des produits à unniveauabordablepourtous.

Ø Donner la priorité à la connexion des bâtimentspublicstelsquelesbibliothèquesetlesécolesentantquenœudsdanslesréseauxlocauxetentantque lieux où les individus peuvent fairel'expériencedel'Internetdansunenvironnementaccueillant et neutre, et mieux utiliser lesopportunités offertes par les réseaux nationauxafricainsderechercheetd'éducation(RNRE).44

Garantirdescompétencesessentiellespourtous,dansl'éducation,l'enseignementetlaformationprofessionnels,afindepermettreauxcitoyensdes'épanouiràl'èrenumérique Guaranteeing essential skills for all, in education and Vocational Education and Training (VET), to enable citizens to thrive in the digital age 43 Licencesgénérales :Traditionnellement, laplupartdesgouvernementsont

exigéque chaque terminalVSAT soitmuni d'une licence ; cela s'ajoutait àl'exigenced'unelicenced'opérateurderéseau.Cependant,ons'intéressedeplusenplusàcequel'onappelleles"licencesglobales".Aveccetteapproche,certainesclassesdemicrostations sontconfiguréesen fonctiondecritèrestechniques qui éliminent le risque de brouillage déraisonnable. Ainsi, unelicenceglobaleuniquepeutêtreémisepourunnombreillimitédeterminauxVSAT.Voirladirective2002/20/CEduParlementeuropéenetduConseildu7

mars 2002 relative à l'autorisation de réseaux et de services decommunicationsélectroniques(directive"autorisation").

44 Réseauxdédiésoffrantuneconnectivitéréseauhautdébitabordable,des

applications, des services pour la recherche et des établissementsd’enseignement.

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L'avènement de la numérisation a transformé ladéfinition de l'alphabétisation. Outre lescompétencespermettantauxindividusd'utiliseràlafois des appareils numériques et de créer dessolutions numériques aux défis du développementlocal, un ensemble complet de compétencestransversaless'avèrenécessaire,enparticulierpourles femmeset les jeunesentrantsur lemarchédutravail.Celles-ciimpliquentuneculturenumérique,descompétencesencommerceélectroniqueetdescompétences du 21e siècle, notamment la penséecritique,larésolutiondeproblèmes,lacréativitéetl'innovation.Lescompétencesdontlesindividusontbesoin pour s'épanouir à l'ère numérique sontidentifiées ici à travers trois niveaux, chacuncouvrant un spectre allant du plus élémentaire auplus avancé et incluant ou combinant différentstypesdecompétencescomplémentaires.Danstousles domaines, une attention particulière seraaccordée à la réduction de la fracture numérique

affectantlesfemmes,lespersonneshandicapéesetlesgroupesmarginalisés.

Ø Des compétences numériques pour tous - Il estpossible de faire beaucoup en fournissant descompétences de base, notammentl'alphabétisation, l'apprentissage d'une languesecondeetdescompétencesnumériquesdebase,afin de permettre aux citoyens de participeractivement et de réussir dans la sociéténumérique. Ainsi, les utilisateurs ne sont passeulement autorisés à utiliser leurs téléphonesportables, tablettes ou ordinateurs, mais aussi àprendreconsciencedetoutcequ’Internetoffreentermesdeconnaissancesetdeservices,ainsiqued'hygiènenumérique,dedroitsnumériquesetderisquesentermesdesécuritéenligne.Grâceàcescompétences, les individus se positionnentégalement en tant que producteurs de contenunumérique local et pas seulement en tant queconsommateursdeproduitsnumériques,cequiestessentiel pour catalyser l’esprit d’entreprise surtoutlecontinent.

Ø Compétences du XXIe siècle dans le domaine del'éducation - Les élèves doivent acquérir lescompétences appropriées, principalement par lebiais de l'éducation formelle, en intégrant lescompétencesnumériqueset cellesduXXIe siècledans les programmes scolaires. Cela peut êtresoutenu par l'utilisation des technologiesnumériquesdans l'éducation, tellesque la réalitévirtuelle, les pôles d’innovation numérique et leslaboratoirestechnologiquesmisenplacedanslesécoles. En développant une compréhensionapprofondie des technologies numériques dès leplus jeune âge, tout en acquérant descompétences telles que la pensée critique, larésolutiondeproblèmesetlacréativité,lesjeunesdeviennentcapablesdesaisir lesopportunitésdel'économie numérique, notamment celles liées àleur futur emploi. A cet égard, il est essentield'élaborer des politiques favorables aux TIC dansl'éducationetdedispensersystématiquementuneformationappropriéeauxenseignants.

Ø Compétencespour lesprofessionnelsdesTIC, lesentrepreneurs numériques et les institutions

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publiques-Ils'avèrenécessairedeconstituerunemain-d'œuvre qualifiée en fournissant descompétencesnumériquesetentrepreneurialesauxfutursprofessionnelsouauxprofessionnelsactuelsdanstouslessecteursquiutilisentlatechnologie,ycompris les programmes d'EFTP. Les initiativesciblantlestravailleursdevraientseconcentrersurlescompétencesnumériquesquisontpertinenteset recherchées par le secteur de compétencespécifique (c'est-à-dire la santé, le commerceélectronique,lesfinances)etéviterd’acquérirdescompétencesquineleurserontpasutiles.

Descompétencestechniquesdehautniveau,tellesqueleslangagesdeprogrammationetl'analysedesdonnées,ainsiquelaconnaissancedel'architecturedes réseaux et des infrastructures, y comprisl'installationetlamaintenance,doiventêtremisesàla disposition des étudiants et des professionnelsdans tous les secteurs,en fonctiondesbesoinsdumarché qui évoluent rapidement. Des initiativesspécifiques ont déjà été mises en œuvre par despartenaires, le secteur privé jouant un rôle depremier plan dans le renforcement descompétencesdesprofessionnels sur le terrain. Les

établissements d'enseignement supérieur jouentégalement un rôle crucial dans l'intégration descompétences numériques des étudiants et desprofessionnelsdesTIC.Plutôtquedemettrel'accentsurdescompétencestechniques concrètes pour mettre en œuvre dessolutionsetdesoutilsnumériques,laspécificitédesentrepreneurs numériques réside dans lacompréhensionetlareconnaissancedesavantagesdestechnologiesnumériquespourl'innovation.Descompétencesgénéralesettechniquesspécifiquesenmatière de comptabilité, d’inventaire, defacturation, d’échange, de plate-forme versentreprise(P2B)etd’entrepriseàentreprise(B2B)doiventêtrefourniesauxpropriétairesd’entreprise,afin que les entreprises numériques puissentfonctionner efficacement grâce aux plates-formesnumériques.Ilsontbesoind'aidepouridentifierlesopportunitésdumarché.Outre les employés du secteur privé, lesprofessionnels du secteur public doivent être pluscompétents pour pouvoir diriger la transformationnumériquedesinstitutionsetdesservicespublics.

2.1. Définitionduproblème

Comblerlefosséd'utilisationDemultiplesobstaclesliésàlademandeempêchentles citoyens d'utiliser les services Internetmobiles.Souvent,cesobstaclessontplus importantsetplusrépandussurlesmarchésàrevenufaibleetmoyen,et les recherches passées ont montré que lesquestionsclésnesontpasseulementl'accessibilitéetl'abordabilité,maisaussilemanquedecompétencesnumériques fondamentales, le contenu localpertinent,lasûretéetlasécurité.Acetégard,uneenquêteàgrandeéchelleauprèsdesconsommateurscommandéeparlaGSMAen2018amontré que l'alphabétisation et les compétencesétaient considérées comme le principal obstacle àl'utilisationdel'InternetmobileenAfrique,tantpourleshommesquepourlesfemmes.45ImpactdelatechnologienumériquesurlasociétéetdéfispourledéveloppementdescompétencesLe manque de capacités et de compétencespertinentespourexploiterlepotentieldesdispositifstechnologiques et des outils Web a été identifié

45 GSMA(2019)TheMobileGenderGapReport2019.SiteInternet.

comme l'un des principaux obstacles à l'adoptiond'Internet dans les pays en développement. Lafracture numérique en matière d'accès et decompétences touche particulièrement lesutilisateurs vulnérables, notamment ceux descommunautés rurales et à faible revenu, lespersonnes handicapées et marginalisées, ainsi quelesfemmes.Sil'écartentrelessexess'estréduitdanslaplupartdesrégionsdepuis2013,ils'estélargienAfrique.Ici,lesfemmessont25%moinssusceptiblesqueleshommesd'utiliserInternet.46Danslemêmetemps, si la technologie promet d'autonomiser lescommunautés vulnérables, le potentiel est encoreplusgranddans lespaysendéveloppement,oùunpoint de départ plus bas permet d'obtenir desrésultats potentiels plus significatifs. Pour tirerpleinement parti des possibilités offertes parl’économie numérique à tous les niveaux, il estcrucial d’adopter une approche centrée sur l’êtrehumainetd’aiderlescitoyensàsefamiliariseravecles outils numériques. Dans lemême temps, il estnécessairederéduirelesobstaclesàl'utilisationliésaux coûtset à l'alphabétisation, ainsiquede luttercontrelesstéréotypesetlesinégalitésentrelessexes

46UIT(2017):faitsetchiffressurlesTIC.SiteInternet.

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quientravent l'accèsdes individusà latechnologie.Parallèlement,lesresponsablespolitiquesontbesoindeperfectionnerleurscompétences,deseformeretde prendre conscience de leurs problèmes, poursuivre l'évolution de l'économie et de la sociéténumériquesetpourprendredesdécisionspolitiquesappropriées.Alorsqu'unimportantdéficitdecouvertureempêcheencorebeaucoupd'Africainsd'accéderàInternetetauxservicesenligne,laportéedesréseauxmobiles,ainsi que du satellite et du Wi-Fi, s'estconsidérablement accrue ces dernières années, lemobile demeurant l'infrastructure la plus couverteen Afrique. Il y a un fort besoin d'interventionsfavorisantledéveloppementdescompétences-tantd'un point de vue technique que cognitif - etl'inclusionnumériquepourtouspouraideràcomblerle fosséd'utilisation. Les activités de sensibilisationdanslecadredemesurescibléesjouentunrôleclépourfavoriserl'accèsàlatechnologie.Lapromotiond'une utilisation consciente des outilstechnologiques auprès des citoyens, y compris lestéléphones mobiles, leur permet de mieux gérerleurs ressources et d'accéder aux connaissancespertinentes pour leur vie quotidienne. Si cela estfondamental pour leur pleine intégration dans lasociété moderne, cela permet aussi aux citoyensd'être conscients de l'hygiène numérique, desrisquesetdesdangersliésàlanavigationsurleweb,y compris les dangers de la cybercriminalité. Lescompétences nécessaires pour s'épanouir à l'èrenumériquenesontpasseulementliéesàl'utilisationdes outils technologiques. Les compétencestechniques doivent être complétées par d'autrescompétences, y compris, par exemple, desconnaissances financières de base sur les servicesfinanciersnumériques(paiements,envoisdefonds,crédit, épargne et assurance), qui favorisentl'inclusion financière dans les économiesnumériques.CroissancedelapopulationjeuneetchômageL’Afrique compte l’une des populations les plusjeunes et à la croissance la plus rapide aumonde.D'ici 2045, la population âgée de 15 à 24 ansdoublera pour atteindre 400 millions.47 Selon les

47 Groupe de la Banque africaine de développement (2018) Perspectives

économiquesenAfrique-inadéquationdel'éducationetdescompétences.SiteInternet.

48Foruméconomiquemondial(2017)Séanced'informationàl'intentiondesdirigeants:L'avenirdesemploisetdescompétencesenAfrique.Genève:Foruméconomiquemondial.

Nations Unies, les jeunes de moins de 15 ansreprésentaient41%delapopulationafricainetotaleen2017.Onestimeque15à20millionsdejeunesdeplus en plus éduqués devraient rejoindre lapopulation active africaine chaque année pendantles trois prochaines décennies.48 Cela suscite despréoccupations quant à la disponibilité d'emploisconvenables, ce qui affecte l'Afrique dans sonensemble. Dans la majeure partie de l'Afriquesubsaharienne, le manque d'opportunitésproductives pour les jeunes et les adultes s'esttraduit par 247millionsdepersonnesoccupantunemploivulnérableen2016,atteignantenviron68%delapopulationactive.Alorsquelacroissancedelapopulation en âge de travailler entraîneraprobablementunebaissemarginaledutauxd'emploivulnérableaucoursdesdeuxprochainesannées,lenombre de personnes occupant des formesvulnérables de travail devrait augmenter de 14,6millions.49Apartirde2030,l'Afriquesubsahariennedevrait introduire chaque année plus de nouveauxdemandeursd'emploiquelerestedumonderéunis.50Danslemêmetemps,entantqu'unedesindustriesàlacroissancelaplusrapideenAfrique,latechnologienumérique représente un défi et révolutionne lepaysagedel'emploi.Elleagénéréunefortedemandede main-d'œuvre locale qualifiée, non seulementdans l'industrie des TIC, mais aussi dans tous lessecteurs qui pourraient bénéficier de latransformation numérique, notamment en termesderentabilité,d'accèsetdeportéeinclusifs,ainsiquedecroissance.Les progrès continus de la technologiecorrespondentàunmarchédutravailenconstanteévolution. Conformément aux tendances actuelles,denouveauxemploiscontinuerontd'êtrecréés,denombreux emplois seront transformés et d'autresseront perdus. La numérisation engendre unedemande croissante de professionnels pouvantassocier les compétences numériques etscientifiquesnotammentlessciences,latechnologie,l’ingénierie,lesartsetlesmathématiques(STEAM)àune expertise traditionnelle du sujet, tels que lesingénieursenmécaniquenumériqueetlesanalystes

49Organisation internationale du Travail (2017) Perspectives socialesmondialesdel'emploi.Genève:OIT

50Foruméconomiquemondial(2017)Séanced'informationàl'intentiondesdirigeants:L'avenirdesemploisetdescompétencesenAfrique.Genève:Foruméconomiquemondial.

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de données d'opérations commerciales. -laconnaissanceapprofondiede leur secteuravecdescompétencespourlesderniersoutilsd'analyse,pourpermettre une adaptation rapide aux stratégiesd’affairesnovatrices.Lesopportunitésetlesdéfisposésparlesnouvellestechnologies influenceront davantage les décisionsd'investissementetl'automatisationpourraitéroderlesavantagesdespaysàfaiblerevenuenmatièredecoûtsdemain-d'œuvreet conduireàunenouvelleréductiondelaproduction.Ilyauraaussideseffetsqualitatifs.Lesavantagessignificatifsdel'IntelligenceArtificielle (IA) en tant que précurseur risquentd'aggraver l'écart de revenus non seulement àl'intérieur des pays mais aussi entre les pays,51tandis que l'émergence du travail sur plate-formenumériqueauraun impactsur lesconditionset lesdroitsdutravail.Educationdequalitéetprogrammesd'enseignementL'accèsàdesressourcesetàdessystèmeséducatifsdequalitéenAfriqueresteundéfi.Lesétudiantsnesemblent pas acquérir les compétencescommercialisables nécessaires pour s'épanouir surunmarchédutravailenévolutionrapide,etlescourspeuventêtremaladaptésauxpossibilitésdumarchédu travail. Si le taux de scolarisation dansl'enseignement primaire et secondaire s'estconsidérablementamélioré,l'accèsàuneéducationde qualité reste confronté à de graves difficultés,avec un pourcentage élevé d'élèves ayant quittél'écolenepossédantmêmepaslescompétencesdebase en lecture, écriture et calcul. Les bases del'éducationpourlapoursuitedel'apprentissagesontdonc faibles. Il est prouvé que des niveauxd'éducationplusélevésimpliquentuneplusgrandeexpositionàlatechnologie,cequi,àsontour,accroîtla capacité d'adaptation plus rapide aux nouvellestechnologies. Dans de nombreux pays, lesétablissements d'enseignement sont le premierpoint d'accès abordable pour de nombreuxutilisateurs.52Seuleunetrèspetiteminoritéd'élèvesquitte l'école avec des compétences de base encodage. L'accèsà l'enseignement supérieurpour legrouped'âgeconcernérestede5%,soitlamoyennerégionale la plus basse du monde, à peine uncinquième de la moyenne mondiale d'environ

51 Ernst,E.etal. (2018)TheeconomicsofAI: Implicationsforthefutureof

work.Geneva:ILO.52Hargittai, E. (2002). Second-Level Digital Divide: Differences in People's

OnlineSkills.SiteInternet.

25%.53Ilenrésultedestauxélevésdemigrationdetalentspourceuxquirecherchentdesopportunitésdeformationetderecherchehorsd'Afrique.Mêmesilesprogrammesd'enseignementsontpourlaplupartaméliorés,lessystèmeséducatifsafricainsne couvrent pas les besoins en compétencesnumériques et transversales et doivent donccollaboreravecd'autresacteurs,principalementdusecteur privé, pour répondre à la demande dumarché. Les écoles et autres établissementsd'enseignementenAfriquen'ontqu'uneconnexionréseauetunaccèslimitésàlatechnologie.Souvent,même lorsque l'équipement est en place, lesenseignants ne sont pas formés à l'utilisation et àl'éducationdes enfants enmatièrede technologie,ce qui limite considérablement leurs possibilitésd'apprentissage. En mettant l'accent sur desprogrammesdeformationdesenseignantsaxéssurle numérique, les élèves utilisent les TIC nonseulement pour acquérir des compétencesélémentaires, comme la dactylographie et larecherchefondamentalesurleWeb,maisaussipouracquérirlacapacitéd'utiliserdesordinateursoudestéléphones intelligents comme outils d'auto-apprentissage et de développer davantage leurscompétencescognitives.Dans le contexte africain, le e-Learning(apprentissage en ligne) devient de plus en pluspopulaire et améliore l'accès à l'éducation pour lapopulationrurale.Parexemple,lescoursouvertsenligne massifs (MOOC) sont des cours en ligne auniveau de l'enseignement supérieur, qui sontsouvent gratuits et visent avec succès uneparticipation à grande échelle et ouverte. Afin detirer parti des cours en ligne, les prestatairesd’enseignement, ainsi que les autorités, devraientêtre encouragés à discuter de lamanière dont lesMOOC pourraient être incorporés dans lesprogrammes d’enseignement formel, un créditofficiel étant accordé à l’achèvement positif d’unMOOC. Les enseignants peuvent égalementbénéficierdeMOOCoud'autresressourcesenlignepour leur propre développement professionnel etpourmaintenir leurs connaissances à jour avec lestendancesactuelles,conformémentauxprincipesdel'apprentissagetoutaulongdelavie.D'autrepart,il

53Chuks, J. (2017). Challenges andprospectsofAfrica’s higher education.GlobalPartnershipforEducation.SiteInternet.

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convient également de mettre l'accent sur ledéveloppement de ressources et de plates-formeshors ligne, afin de garantir que les communautésdéconnectéesdeszonesisoléespuissentégalementbénéficierd'approchesinnovantes.Bâtirunemain-d'œuvrequalifiéeComptetenudesfacteursdémographiquesetdelafracture numérique en Afrique, des programmesspécifiques, notamment des programmesd'enseignement et de formation professionnelle(EFP), permettent aux apprenants d'acquérir descompétences spécifiques pour devenir desprofessionnels dans l'économie numérique. Lescompétencesdans lesdomainesdunumérique,ducommerce électronique et du XXIe siècle sontessentielles à l'entrepreneuriat numérique, à latransformationnumériqueetmêmeàlaréussitedela conceptualisation et de la mise en œuvre deprojets de numérisation dans les secteurs privé etpublic.Alors que les grandes entreprises sont plus activesdans l'offre de formation pour améliorer lescompétencesde leurmain-d'œuvre, lesMPMEonttendance à être à la traîne. En Afrique, lesMPMEfournissent 80% des emplois et représentent 90%des entreprises.54 En raison de leur poids dansl'économieafricaine,ilestimpératifdefavoriserleurinclusiondans les activités et programmes visant àaméliorerlescompétencesdestravailleurs.Les employeurs à travers l’Afrique identifient lesdéficitsdecompétencescommeunobstaclemajeuràleurcompétitivitésurl’économiemondiale.Ceux-ci incluent41%desentreprisesenTanzanieet30%auKenya,tandisquelesentreprisesdesautrespayssemblentressentirmoinsdepression,àsavoir9%enAfrique du Sud et 6% au Nigéria. Toutefois, cettetendancepourraits’aggraveràl’avenir.55En ce qui concerne les activités de formationqualifiantes, les entreprisesprivées fournissentdescompétencesintermédiairesetavancéesrépondantàleurspropresbesoinsenprofessionnelsdesTIC.Ilssontégalementactifsdans la réalisationdeprojetsderesponsabilitésocialedesentreprisesaxéssurlaformation, souvent spécifiquement consacrés auxjeunes,auxréfugiés,auxpersonneshandicapéesetaux femmes. À travers l’EFP, les gouvernementsaident à remédier aux défaillances du marché en 54 Sultan,T. (2019)Here'swhy smaller companiesmake themost valuable

partners.WorldEconomicForum.SiteInternet.

mettant l’accent sur les connaissances et lescompétences fondamentales, le secteur privécouvrant principalement la formation auxtechnologies propriétaires. La collaboration et ledialogueentrelesreprésentantsdusecteurprivéetles prestataires d'EFP sont nécessaires pour uneanalysedemarchécommuneetpourgarantirquelesjeunes puissent acquérir une expérience de travailpertinente.Lerôledespartenariatspublic-privédanslaréductiondelafracturenumériqueAvecledéveloppementrapidedestechnologies,unerelationagileentre lesacteurspublicsetprivésestessentiellepours'assurerquelaformationpubliquecorrespondauxbesoinsetauxopportunitésréelssurlemarchédutravail.Ens'appuyantsurlescapacitéstechniquesetfinancièresdusecteurprivéetsurlescapacitésdecourtagedequalitédesacteurspublics,lespartenariats apportentune valeur ajoutéepourreproduire lesbonnespratiques et les adapter auxcontextes locaux spécifiques. D'où la nécessité departager lesexpériencesdéjàmisesenœuvreavecsuccèspar lespartenairesenAfriqueetenEuropeafin de reproduire les résultats positifs à une plusgrandeéchelle.Lesautoritéslocalesetlasociétécivilejouentunrôlecrucial en veillant à ce que les possibilitésd'apprentissagenerestentpaslimitéesauxemployésdusecteurprivé,maisqu'ellessoientaccessiblesàunlargepublic,indépendammentdeleurâgeoudeleurstatut. Ils garantissent également que le contenuéducatifestadaptéaucontextelocal,dansunespritdepropriétéetd'efficacité.Danscecontexte, ilestfondamental de veiller à ce que les politiques etprogrammes investissant dans la numérisationciblentl'ensembledelapopulation.S'attaquer à la fracture numérique sous toutes sesformes implique de prendre en compte plusieursquestions transversales, notamment l'égalité dessexes, le handicap, la diversité et l'inclusion.L'adoptiondestratégiesaxéessurlaréductiondelafracture numérique entre les sexes est nécessairepourquelespaysafricainsaientunavenirnumériqueréussi. Tout en assurant une large pénétration del'Internet et de la technologie, les politiques axéessur les compétences devraient répondre auxdifférents obstacles auxquels se heurtent lesindividus, quel que soit leur statut social et

55Hall, M. (2017) Close Skills Gaps to Prepare Africa’s Workforce forTomorrow’sJobs.WorldEconomicForum.SiteInternet.

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économiqueetqu'ilsviventdansdeszonesurbainesoururales.Pourqu'uncontenudequalitéatteigneleplusgrandnombre,lesprogrammesetlesmatérielsdoivent être adaptés au contexte local et, le caséchéant,dispensésdansleslangueslocales.Au-delàdes possibilités d'éducation et de formationformelles,ilestimportantdeprendreencomptedessolutions qui peuvent atteindre et fournir desressources gratuites pour le développement descompétencesdechacun,ycomprislesadultesetles

enfantsdanslesécolessansaccèsauhaut-débitouauxéquipements.Unexemplenotableestconstituéparlesbibliothèques,quiontlepotentieldeprofiteraux adultes tout au long de leur vie, ainsi que decompléter les écoles. Les bibliothèques peuventégalement être des lieux importants pourl'apprentissage informel et non formel, ainsi quepour l'accès non dirigé à l'information et sonutilisation.

2.2. RecommandationspolitiquesetactionsproposéesŒuvrer au développement de partenariats par le biais d'une Alliance africaine multipartite pour lescompétenceset l'emploinumériques,quiassociedespartenairesafricainseteuropéens,afind'engagerundialoguepolitiqueetdesensibiliserlesdécideurspolitiquesàl'élaborationdepolitiquesnumériquespardéfautet d'harmoniser les efforts aux niveaux continental, régional et national, sur la base d'une évaluationapprofondiedesopportunitéscommerciales.Ø Impliquer les parties prenantes publiques, les

entreprises privées, les organisationsinternationalesetlesdonateurs,lesuniversitésetles ONG, mettre en place des indicateurs deperformance clés (KPI) clairs et un grouped'expertsspécialisépour(i.)fourniruneexpertisesurlesbesoinsdumarchéetexaminer,co-créerdesprogrammeséducatifsà tous lesniveauxetétablir de nouveaux programmes de formationprofessionnelle axés sur les compétencesnumériques ; (ii.) promouvoir l'exposition desélèvesetdesenseignantsàunapprentissageenmilieu professionnel ; (iii.) coopérer avec desopérateurs et producteurs dematériel, tant auniveaurégionalquepanafricain.

Ø Soutenir le transfert de connaissances, lesprogrammes d'échange entre a) des pôlesd'innovation et des centres de recherche, et b)inciter les programmes de mentorat ou demodèles.

Ø Mettreenplaceunprogrammederenforcementdes capacitéspouraider lesdécideursafricains,lesrégulateursetautresreprésentantsdusecteurpublic à prendre des décisions numériques pardéfaut sur le développement des compétencesnumériquesettransversales,ycomprissurl'IAetsesimplicationséthiquesetenmatièrededroitsdel'homme,etàéchangerdesconnaissancessurles nouvelles technologies de connexion(satellite,Wi-Fi,LTE5G).Celadevraitsefairedanslecadred'undialogueetd'unecollaborationaveclesecteurprivé,contribuantenfindecompteàlacréation d'un environnement favorable auxentreprises.

Ø Développerdesoutilsdeprévisionpouranalyserlabasedecompétencesexistanteet lesbesoinschangeants du marché du travail et créer unecartographiemultipartitecoordonnéeauniveaunational des initiatives pertinentes mises enœuvreenAfriqueafindefaciliter l'identificationetlamiseàl'échelledesmeilleurespratiques.

Ø Développer des mécanismes de financementspécifiquesàlaformationdudéveloppementdescompétences numériques et transversales etadopterdesinstrumentsdesoutienpourrendrela formationà tous lesniveauxplus inclusiveetabordable sur la base de bonnes pratiques etd'unecompréhensionducontexte local(c'est-à-diredessystèmesdebonsdeformationauxTICpour les chômeurs et les citoyens ayant besoind’une formation informatique offrant unecouverture totale ou partielle des frais deformationparlesgouvernements).

Ø Mettreenplacedesmécanismesd'incitationetdévelopper un cadre régional de qualificationpour que les institutions africaines deviennentdes centres d'excellence offrant une formationsurlesTICenaccordaveclesbesoinsdumarchéetbaséesur lepartagedesconnaissancesentrepartenaireseuropéensetafricains.

Ø Concevoir des politiques selon une approchecentréesur l'êtrehumainetholistiquequi tientcompte du contexte local et des questionstransversalespertinentesàtous lesstadesde laconceptionetdelamiseenœuvredespolitiques.Une attention particulière aux femmes, auxpersonnesvivantdansdesrégionséloignées,auxcommunautés défavorisées et marginalisées, ycompris les réfugiés, lespersonneshandicapées

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etleschômeurs,estencouragéeparlebiaisd'undialoguequiimpliquecesgroupescibles.

Ø Soutenir le renforcement des capacités desdécideurs politiques pour leur permettred'identifier les opportunités de l'économienumérique en général, et des servicesélectroniques en particulier, et fournir uneassistancetechniqueaxéesurlademandepourlamise enœuvre de plans d'action et de projets

identifiés au niveau national pour accélérerl'économienumérique.

Ø Soutenir le renforcement des capacités desdécideursetdesserviceschargésdel'applicationdelaloipourrenforcerlacybersécurité.

Ø Soutenir la société civile dans la sensibilisationaux droits numériques et organiser des débatspour renforcer son rôle d'acteur clé del'économienumérique.

Intégrerlescompétencesnumériquesetuncomportementresponsableenligneparmitouslescitoyensafindeleurpermettred'êtredesparticipantsactifsetperformantsdanslasociéténumériqueetdelessensibiliserauxrisquesentermesdedroitsnumériques,desécuritéetdesûretéenligne.Ø Établirdespartenariatspublic-privémultipartites

afind'offriruneformationsur lecomportementresponsableenligneet l'hygiènenumérique,enmettant l'accent sur l'utilisation des téléphonesmobiles, c'est-à-dire via des réseaux locauxd'agentsdesentreprisesdetélécommunicationsconcernées.

Ø Veiller à ce que les services en ligne qui sontpertinents pour la vie quotidienne des citoyens(c'est-à-dire la gouvernance en ligne,l'apprentissage en ligne, l'agriculture en ligne,etc.) soient adaptés aux différents niveauxd'alphabétisation, y compris l'éducationfinancière et les compétences numériques, enassurant leur reconnaissancedans lesstratégiesnationalesetsectorielles.

Ø Investir dans des initiatives éducatives quiaugmentent l’alphabétisationnumériquemobileetlaconfiancedeshommesetdesfemmesàtous

les niveaux d’éducation, de revenus et defamiliarité avec les technologies mobile etInternet;ettravailleravecdesréseauxlocauxdeconfiance pour dispenser une formation encompétences numériques, par exemple enpartenariat avec un opérateur de téléphoniemobile.

Ø Intensifier les programmes de formation surl'éducationfinancièrenumérique,ycomprisceuxsur lesenvoisdefondsdestinésauxmigrantsetauxréfugiés.

Ø Intégrer les bibliothèques et autres lieuxd'apprentissage tout au long de la vie dans lesstratégies d'acquisition de compétencesnumériques, en soutenant leur engagementauprèsdesadultesetdesenfantsendehorsdesécoles,ettirerpartideleurexpertiseexistanteenmatièredemaîtrisedel'information.

Promouvoir les compétences numériques et transversales dans les écoles et autres établissementsd’enseignement,enréexaminantlesprogrammesd’enseignementenfonctiondel’évolutiondesbesoinsetdestendancesdel’économieetdelasociéténumériques.Ø Examinerlesprogrammesd'enseignementen

fonction des besoins et des tendancesactuelles de la société numérique, del'économieetdumarchédutravail,enmettantl'accentsurlesSTEAMetunecombinaisondecompétencesnumériques,duXXIesiècleetencommerce électronique, dans tous lesdomainesd'apprentissage.

Ø Promouvoir des cadres et des politiquesd'éducation qui tiennent compte dessexospécificités et accroître les possibilitésd'éducation et de développement descompétencesnumériquespourlesfemmesetles filles dans les matières relevant duprogrammeSTEAM,afinderéduirelafracturenumériqueentrelessexes.

Ø Encourager la diversité et l'inclusion dansl'éducationSTEAM.

Ø Fournir aux écoles et autres établissementsd'enseignementdumatérieltechnologiqueet,si possible, une connexion Internet à largebande.Deséquipementsplusavancésdevrontêtre fournispar lesentreprisesdans lecadrede systèmes d'apprentissage sur le lieu detravail. Parallèlement, veiller à ce que lesenseignants aient accès à la formationnumérique et promouvoir le développementdeprogrammesdeformationdesenseignants,tant pour leur propre développementprofessionnel que pour éduquer les élèves àl'utilisationdelatechnologiepouraideràcréer

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un effet de mise à l'échelle et demultiplication.

Ø Promouvoir l'apprentissage assisté par latechnologie,ycomprislacréationetlamiseàl'échelle de plateformes d'apprentissage enligne, qui offrent un accès instantané, etutiliser des ressources éducatives ouvertes.Veiller à ce que les produits du savoirnumérique innovants et les possibilitésd'apprentissage atteignent des personnesissues de milieux éducatifs, sociaux etrégionauxdifférents, également en veillant àce que toutes les plateformes disposent deversions mobiles. Pour améliorer l'accès, lacréation de fonctionnalités hors lignespécifiques destinées aux personnes vivantdans des régions éloignées et déconnectéesestencouragée.

Ø Soutenir la création et l'expansiond'établissements d'enseignement supérieurenligne,avecdesprogrammescombinantlesSTEAM et des compétences transversales.Soutenir ledéveloppementdecommunautésd'apprentissage actives au sein de plates-formes en ligne, afin de promouvoirl'apprentissage entre pairs et l'échange desmeilleures pratiques, en tant que modèlecomprenant un mélange d'apprentissagemixtepouraméliorerlestauxderéussite.

Ø Intensifier les projets et programmesappliquant une approche intersectionnellepour promouvoir la mise en réseau desinstitutions et soutenir un enseignementsupérieurdequalité enAfrique, enadaptantles politiques et les actions aux besoins dumarchédutravailrégionaletnational.

Faciliterledéveloppementdescompétencesnumériquesdanstouslessecteursdel'économiequiutilisentlatechnologie,enaccordantuneattentionparticulièreauxgouvernements,auxadministrations,auxprestatairesdeservicesetàlasociétécivileenfournissantdescompétencesnumériquesettransversalesàceuxquientrentousontdéjàsurlemarchédutravail,notammentlesprofessionnelsdesTICetlesentrepreneursnumériques.Ø Créerunenvironnementpolitiqueenmatière

decompétencesquitiennecomptedel'espritd'entreprise numérique et garantisse unenvironnement commercial dans lequel lesprofessionnels formés sont liés à desopportunités commerciales pertinentes, quisert de plate-forme pour propagerl'apprentissagetoutaulongdelaviedansunpaysagenumériqueenmutationrapide.

Ø Veiller à ce que les initiatives de formationciblantlestravailleursactuelsetfutursdetouslessecteurs,ycompris lesprofessionnelsdesTIC, encouragent la réflexioncomputationnelle, les compétences du XXIesiècle et fournissent des compétencesnumériquesavancées.

Ø Promouvoir les possibilités d'apprentissageoffertespardespartenairespublicsetprivésauxtravailleursdetouslessecteurs,ycomprisl'EFP, la formation pratique et la formationprofessionnelle rapide, ainsi que le partagedes connaissances et le tutorat au sein depôlesnationauxetrégionauxd'innovation.

Ø Concevoirdesprogrammesde formation surlescompétencesnumériquesettransversalesciblantspécifiquementlesMPMEetlesstart-upsauseindespôlesd'innovation,auxniveauxnationaletrégional.

Ø Créerunsystèmed'incitationsfiscalespourlesentreprises offrant une formation de base,fonctionnelle ou avancée en compétencesnumériques.

Ø Développerdesopportunitésd'apprentissageciblées pour améliorer les compétences desdéveloppeursdecontenuwebafricains.

Ø Promouvoir l'amélioration des compétencesnumériques par le biais d'une formationavancéeenentrepriseetsurleterrain,aprèsl'éducationetlerenforcementdescapacités.

Ø Inciter les entreprises locales etinternationales à embaucher et à former dejeunes ressources humaines africainesinexpérimentéespourdesemplois locauxoudanslecontextedelamigrationcirculaire.

Ø Encourager les gouvernements à utiliserdavantagederessourcesinformatiqueslocalesetàlesformersurleterrain,enfaisantappelàl'expertise internationale pour dispenser uneformationpratique;

Ø Adapter les procédures d'appel d'offresinternationalespouryinclurelapossibilitédefaire davantage appel à des personnesformées/éduquéesauniveaulocal.

Ø Stimuler la réintégration de la diasporanationale et offrir une formation pratiqueciblée.

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Améliorerleclimatdesaffairesetfaciliterl'accèsaufinancementetauxservicesdesoutienauxentreprisespourstimulerl'espritd'entrepriseàl’èredunumérique.L'entrepreneuriat numérique peut être unmoteurdudéveloppementdel'AfriqueauXXIesiècle,etledéveloppement d'entreprises prospères estinévitablementliéauxcompétencesnumériques.Lanumérisationa lepotentieldesoutenir l'économielocale d'unemanière inclusive, en permettant auxindividusdetravaillerdansdesrégionséloignéeseten donnant du travail à ceux qui n'ont pas depossibilitésd'emploitraditionnelles,notammentlespersonneshandicapées,lesgroupesmarginalisésetles communautés rurales. L'entrepreneuriatnumériquejoueégalementunrôleessentieldanslapromotiondel'égalitédessexes,laréductiondelafracture numérique et l'amélioration de l'inclusiondes femmes dans la croissance économique etsociale.L'entrepreneuriat numérique peut être décritcommelacréationd'initiativesaxéessurlemarchéet les opportunités qui sont rendues possibles ouprofondément influencées par les technologies etles outils numériques, notamment Internet, lesapplications mobiles, les médias sociaux,l'informatique en nuage et l'intelligence artificielle.56Les principaux défis auxquels sont confrontés lesentrepreneurs du numérique en Afrique tournentprincipalement autour de trois questions, quipeuvent être abordées grâce aux efforts conjointsdespartiesprenantesauseindel'Équipespécialeetau-delà.Ø Barrières et lacunes réglementaires et

administratives-Garantirlaflexibilitéet

56 Nambisan,S.(2016)DigitalEntrepreneurship:TowardaDigital

TechnologyPerspectiveofEntrepreneurship.EntrepreneurshipTheoryandPractice41,no.6.

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Ø l'adaptabilité des régulateurs est l'un desfacteurs de succès les plus essentiels pourune économie numérique florissante.Compte tenude la rapiditéavec laquelle latechnologieestdéveloppée,miseàl'échelleetadoptée,lanécessitéd'uncadrejuridiqueetréglementairecomplémentaire,ainsiquela disponibilité de l'information, sontdevenuescrucialespourassurerlesuccèsauniveau national et l'internationalisation desentrepreneurs numériques. L'essentiel estde simplifier la bureaucratie, d'améliorer lastabilité et la transparence. Il estfondamental de travailler au niveaucontinentalpourréduirelesfraisdechangeet autres frais de transaction afind'encourager l'inclusion numérique etfinancière,grâceàdesmesuresrationaliséesetpertinentesdeluttecontreleblanchimentdecapitaux.

Ø Appui au renforcement des capacités del'écosystème du démarrage numérique auniveaudespolitiques,dufinancementetdescompétences - Ces lacunes peuvent êtrecombléesenidentifiantetenrépondantauxbesoinsde renforcementdes capacitésdesentrepreneurs numériques dans desdomaines tels que l'accès aux marchés, laréglementation, les exigences légales, lesDPI, l'accès au financement, ainsi que du

point de vue des compétences techniques.Les entrepreneurs du numérique quifournissent des services ont besoin desoutien et d'assistance technique pourdévelopperleurscapacitésàcréer,concevoiretfournirleurspropresproduitsetservices.

De plus, les jeunes entreprises ont besoind'encadrement, de mentorat et de soutientechnique pour transformer leurs idées novatricesen une entreprise rentable guidée par unmodèled'affairessolide.Lesstructuresdesoutienàl'espritd'entreprise, y compris les incubateurs, lesaccélérateursetlespôlestechnologiques,ainsiquelesservicesqu'ilsfournissentauxjeunesentreprises,sontessentielspourfaireensortequecesdernièresexploitentpleinementleurpotentielafindetrouverdesmarchés,d'accéléreretdecroître.Cela implique de combler les lacunes dans lescompétences créatives et techniques (conceptioncentréesur l'utilisateur,conceptionUX,analysededonnées,etc.)etauniveaucommercial(marketing,mentorat d'entreprise, gestion des risques,comptabilité, etc.). Inciter les chefs d'entrepriseafricainsàinvestirmassivementdanslessecteursenles sensibilisant, notamment par la création deréseaux d’investisseurs providentiels locauxappartenant à des Africains et en renforçantl'intégrationdesécosystèmesnumériquesafricainsauxniveauxrégionaletinternational.57

Par conséquent, des méthodes et des normesuniverselles sont nécessaires pour permettre lacroissance de l'écosystème de start-up, associantl'assistancetechniqueàl'accèsaufinancement.Ø Incitations et environnement favorable à

l'inclusion numérique et financière – Lasolutionconsisteàremédierà l'insuffisancede l'accès au financement pour lespopulationsconnectéesaunumériquemaisnonexploitéesetnonbancarisées,ainsiquepour les grands secteurs entrepreneuriauxinformels. Il s'agit notamment d'améliorerl'accès à l'information, de créer des plates-formes où les entrepreneurs peuventrechercher des ressources de financementpour leur croissance, ainsi que d'améliorer

57 C-à-d.enfavorisantlespartenariatsentrelesincubateurs,lespôlestechnologiquesetlesjeunesentreprises.

les produits et services financiers adaptésaux besoins spécifiques des jeunesentreprises dans l'économie numérique. Laconnectivitémobileestdevenueunmoyenpour les banques et les fournisseurs detélécommunications d'offrir des servicesaccessiblesetpeucoûteuxàdesclientsquin'étaient pas encore bancarisés. Lespremières étapes vers l'intégration dusegment inexploité sont principalementaxées sur les politiques, où la facilitéd'ouverturedecompteetl'adoptionglobaledes services mobiles et électroniques sontconstammentencouragées.Ilestnécessairedeconcevoirdesincitationsappropriéesquis'alignent sur les mandats nationaux,régionaux et africains des fournisseurs de

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services (entrepreneurs numériques), desrégulateurs (banques centrales) et desconsommateurs. Les cadres réglementairesdevraient faciliter l'entréesur lemarchédeprestatairesdeservicesfinanciersinnovantset axés sur la technologie, notamment les

opérateursderéseauxmobiles,lesprêteursde pair à pair et les banques de paiement.Dans lemême temps, ils doivent faire faceaux risques des services financiersnumériques,ycomprislesurendettementetlaconfidentialitédesdonnées.

3.1. Définition du problème

ContexteetopportunitéséconomiquesAu cours des dernières années, les économiesafricainesontfaitpreuvederésilienceetontprisdel'ampleur.Selonlesestimations,lacroissancedelaproductionréelleaaugmentéde3.6%en2017etdevraits'accélérerpouratteindre4.1%en2018et2019.58Pourcréerdavantaged'emplois,ilestnécessairedeprocéder à une transformation structurelle. Ladiversification économique est essentielle pourrésoudre les problèmes de la structuredémographique difficile de l'Afrique. L'espritd'entreprise joue un rôle crucial dans la créationnetted'emplois,lacroissanceéconomiqueinclusiveetlaréductiondelapauvreté.Unnombrecroissantde pôles d'entrepreneuriat et technologiquesstimulelesénergiesentrepreneurialesducontinent.L'entrepreneuriat numérique a connu unecroissance régulière dans les centres urbainsafricains,avecdesservicesetdesproduits«mobilespar défaut », et vise souvent à rationaliser leschaînesdevaleur,enparticuliergrâceaucommercenumérique. Dans un contexte de faible offred'emplois formels, l'entrepreneuriat numériqueoffre de nouvelles possibilités de subsistance avecdes coûts d'investissement initial faibles, dans despays où les possibilités d'emploi sont rares. Ilspeuvent ainsi avoir un effet indirect en tant quemodèlessurl'économieausenslargeetsoutenirlatransformation numérique des secteurstraditionnelsparl'innovationqu'ilscommercialisent.Latechnologiemobileoffreauxentrepreneursuneplate-forme d'opportunités polyvalente et peucoûteuse. Le secteur des technologiesmobiles estdevenu un acteur essentiel des économies del'Afrique subsaharienne. L'écosystème mobile asoutenu directement ou indirectement près de 3millions d'emplois en 2017. Outre l'impact sur

58Banqueafricainededéveloppement(2018)Perspectiveséconomiquesen

Afrique2018.SiteInternet.59GSMAIntelligence(2018)L'économiemobile:Afriquesubsaharienne

2018.SiteInternet.

l'économieetlemarchédutravail,lesecteurmobileapporte également une contribution substantielleaufinancementdusecteurpublic,avecprèsde14milliards de dollars en 2017, compte tenu de lafiscalitégénéraleainsiquedestaxessectoriellessurlaconsommationdeservicesmobiles.59SelonleMcKinseyGlobalInstitute,aucoursdescinqdernières années, la consommation privée enAfriqueaété lacroissancelaplusrapidedetouteslesrégionsàl'exceptiondel'Asieémergente,malgréle ralentissement économique notable de 2014-2015.Aucoursdelamêmepériode,lecontinentasurperformé la croissance du PIB de l’Europecentraleetorientaleetdel’Amériquelatine,de2,3%et2,5%respectivement.60Lesecteurprivépourraitdevenirunmoteurdudéveloppementéconomiqueet de la création d’emplois, mais l’accès aufinancementest fortement limité, les écosystèmesfinanciersdemeurantdominésparlesbanques.CadresréglementairesetpolitiquesLe développement d'un écosystème nourricier àtous les niveaux accroît le succès des entreprisesnumériques. Des politiques aux programmes desoutienspécifiques,ilexistedenombreuxélémentsqui influencent le succès ou l'échec desentrepreneursdunumérique. L'échecàn'importequelmoment peut se traduire par un écosystèmemoins performant qui n'est pas en mesure desoutenirlacréationd'innovationsetleurentréesurlemarché. Afin de répondre au besoin d'un cadreréglementaire plus cohérent et moins complexe,plusieurs défis doivent être relevés. Les obstaclescomprennent des processus administratifscomplexes,ainsiquedesimpôtsélevésetdescoûtsde transaction élevés. En outre, il n'existe pasd'approche globalede la protectiondesDPI. Celaempêchelespetitesentreprisesdeformaliserleurs

60Bughin,J.etal.(2016)LionsontheMoveII:RealizingthePotentialofAfrica`sEconomies.SiteInternetMcKinseyGlobalInstitute.

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activités,d'accéderauxappelsd'offrespublicsetdeprendredel'ampleurgrâceàl'expansionrégionale.Outrelesressourceshumaines,lesactifssurlesquelss'appuientlaplupartdesstart-upssontimmatériels,allantdesidéesetconceptsinnovantsauxméthodeset approches que les responsables de l'innovationdéveloppent,améliorentetmettentsur lemarché.Cesactifsincorporelsdoiventêtreprotégéspardescadresadéquats.Parconséquent,lesoutienpublicvisant à encourager et à faciliter la délivrance debrevets et d'autres processus liés à la propriétéintellectuelleconstitueunintérêtnational.Les MPME sont des moteurs fondamentaux del'économie, mais nombre d'entre elles n'ont pasaccès au financement pour le commerce et lacroissance. Il est nécessaire d'identifier lesinnovations technologiques lesplus avancéespouraider lesMPME à accéder aux facilités de prêt etcommentcelles-cipeuventêtresoutenuesparuneréglementation appropriée et un soutiengouvernemental. Les environnementsréglementaires doivent permettre l'entrée sur lemarché et la croissance d'une diversité defournisseurs, y compris ceux qui ont des modèlesd'affairesquiciblentlesMPME.Enfin,laprotectiondes données et la cybersécurité sont essentiellespour garantir la fiabilité et la sécurité des servicesnumériques.Cecisoulignelanécessitédemettreenplaceunestratégiepouraccélérer laratificationetl'entréeenvigueurdelaConventiondeMalabosurl'ensembleducontinent.61D'autre part, des progrès ont été réalisés dansl'amélioration de la facilité des affaires dansplusieurs pays. Avec quatre économies - Côted'Ivoire, Kenya, Rwanda et Togo -, l'AfriquesubsaharienneestlarégionlaplusreprésentéedanslalisteDoingBusiness2019delaBanquemondialedes10payslesplusavancés.MauriceetleRwandafigurent parmi les trente premiers pays au niveaumondial. Quatre pays - le Kenya, le Malawi, leRwanda et la Zambie - sont classés parmi les dixpremierspaysdumondedansleclassementGettingCredit, tandis que le Rwanda se classe deuxièmepour l'enregistrement des biens. Cette preuvepermet de s'assurer qu'il existe un terrain pour lepartagedesconnaissances,desexpériencesetdes

61 Voir le texte intégral de la Convention de l'Union africaine sur la

cybersécuritéetlaprotectiondesdonnéesàcaractèrepersonnel.

leçons apprises et que les meilleures pratiquespeuventêtrereproduitessurlecontinent.FinancementetaccèsaufinancementLes entrepreneurs du numérique en Afrique n'ontsouventpasaccèsaufinancementnécessairepourmettreenplaceetdévelopperleursactivités.D'unepart,celas'expliquepar les risquesperçuset réelsliés à l'investissement dans les entrepreneursnumériques,alorsque la réticencedenombreusesinstitutions financières locales s'explique souventpar leur expérience limitée en matière detechnologiesetdemodèlescommerciauxinnovants.Ces obstacles peuvent être surmontés enfournissantdesdonnéesprécisesetdesgaranties.Lemanqued'informationàjouretdecompétencesenmarketing empêche également les entrepreneursd'accéder aux possibilités de financement publicdisponibles et de se mettre en réseau avec dessociétés de capital-risque en phase de démarrage.Ducôtédes investisseurs,uneprisedeconsciencelimitéeouunbiaisinconscientenfaveurdupotentieldumarchénumérique enAfrique entrave souventleurvolontéderépondreauxbesoinsencapital,delaphasedepré-amorçageàlaphasededémarrage.Mêmelorsquedesentreprisesnumériquesontétécréées et établies avec succès sur le marché,l'absence de réglementation et de politiquesadaptées entraîne des coûts de transaction et destaxesélevés.Compte tenu de la volonté et du potentiel desentrepreneursafricainsdusecteurtechnologiquedeprospérerdansl'économiemondiale,ladisponibilitédevéhiculesdefinancementadéquats,tantdanslesecteurpublicqueprivé,s'avéreraessentiellepourleurpermettredeprospérernon seulement sur lemarchélocalmaisaussipourleurdonnerlesmoyensde se développer et de trouver de nouveauxmarchés. Des outils comme le crowdfunding, lesinvestissements providentiels, le capital-investissementetlecapital-risqueensontencoreàunstadeembryonnairedansdenombreusesrégionsdumonde,ycomprisenAfrique,tantentermesdedisponibilitéquederéglementation.Lemontantdesfondsspécifiquementmisàladispositiondesjeunesentreprisesaugmente,maisresteinsuffisant.Selonl'analysede2019,lemontantdesfondsallouésauxstart-ups africaines situées dans les 54 pays du

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continenten2018sesituaitentre0,5et1,1milliardUSD,soitenviron5à6foismoinsquelefinancementreçu par les start-ups indiennes pour la mêmeannée, la population indienne étant comparable àcelledel'Afrique.62Lebesoindesourcesdefinancementautresquelesprêts bancaires est important. Selon la CoalitionD4D, ilexistepeudepossibilitésdecréerdes liensentrelesentreprisesafricainesàfortecroissanceetles fonds de capital-risque, les investissementsprovidentiels et le financement participatif. Il estabsolument nécessaire d'investir dans de petitsinvestissements, assortis d'une formation sur lescompétences générales et professionnelles, pourceuxquinepeuventpasbénéficierd'instrumentsdefinancement ciblant les grandes entreprises. Leschoix des investisseurs sont basés sur leurperceptiondurisque,qui influesur l'adaptationdeleursprix,enparticulierenmatièredefinancementà long terme. Sur la base d’une croissanceexponentielle réussie du secteur desinvestissements d’impact au-delà du secteur de lamicrofinance, à savoir la téléphonie mobile,eMoney, l’énergie distribuée et l’accès Internet àdistance, qui ont fini par englober les effetscroissants de la technologie dans des services telsque les technologies financières, les technologiespropres, les technologies de la santé, lestechnologies électroniques et les technologies del’éducation,denouveauxmodèlesdefondsd’impactfinancier mixte ont été rendus accessibles auxpopulations rurales. Ceux-ci catalysent le capitalnécessairepourcomblerlesdéficitsdefinancementet investissent dans des start-ups en Afrique,atteignant les zones les plus reculées. Dansl'ensemble, le marché ne dispose pas desuffisammentdeprofondeurpourgarantirlasortiedefondsàhorizondeplacementlimitéetdefondsdépourvus d'un pipeline de jeunes entreprises dequalité.Partage des connaissances pour une meilleurevisibilitésurlemarchéLa finance et le marketing sont les deux piliersinterconnectés sur lesquels les entrepreneursmisent pour leur croissance. Les pôlestechnologiques sont actuellement les principauxacteurs fournissant un soutien spécialisé auxentreprises en Afrique. Selon la GSMA, de 2016 à 62Partech Partners (2019) 2018 a été une année monumentale pour les

start-upafricainesdanslesecteurdestechnologies,avecunmontantde

2018, lenombredepôles technologiquesactifsenAfriqueaaugmentédeplusde50%,passantde312en2016à442audébutde2018.Malgrédeschiffresencourageants, seul un petit nombre de ces pôlessoutiennent effectivement des opportunitésd’investissement saines. Cela est dû en partie aumanque susmentionné d’offre de capital-risque,mais également auxdifficultés rencontrées par lespôlestechnologiquesactifspourmettreaupointdesmodèles de monétisation durables. Il en résultesouventquelesresponsablesdepôlesd’innovationfinancent leurs activités d’appui à la création aumoyendediversmodèlesde revenus, notammentdesservicesdeconseilauxentreprisesetlalocationd’espaces de travail pour le co-working. De tellescontrainteslimitentconsidérablementleurcapacitéàsedévelopperetàtirer lemeilleurpartideleursactivités, tout en leur permettant de gérerefficacementleursressourceslimitées,grâceàleurexcellenteconnaissancedumarchélocal.Àlasuitedel’étudedelaBanquemondialesurlespôles technologiques africains, la cartographie del’écosystème technologique du continent estdevenue essentielle pour suivre le rôle sans cessecroissant joué par l’innovation et l’espritd’entreprisedansleséconomiesafricaines.Lespôlestechnologiques sont aujourd'hui des moyensefficacesnonseulementd'attirerdescapitauxetdescompétences, mais également de mener le débatsurlatechnologieetleprogrès.Parconséquent,lesincubateurs, les accélérateurs et les pôlesd’innovationdoiventêtrerenforcésetconnectésàd’autres réseaux d’excellence. Les initiatives departagedeconnaissancesaveclespôleseuropéens,ainsiquelesconnexionsenAfriqueetavecd'autresmarchésémergentssontessentiellespourfaciliterlamiseenréseauetcompenserlemanqued'expertiseen gestion. La collaboration et les liens régionauxpeuvent être exploités pour créer une chaîne devaleur d'innovation, dans laquelle des paysspécifiques jouent un rôlemoteur dans l'idéation,tandisqued'autresbénéficieraientdesprocessusdepassageàgrandeéchelle.Accessibilitédumarchéetdisponibilitéetqualitédel'informationDanslecontextedel'entrepreneuriatnumériqueetde l'inclusion financière, l'infrastructure estinsuffisantepourinformerlespersonnesdemanière

1,163milliardUSDlevésousformedefondspropres,cequireprésenteunecroissancede108%parrapportàl'annéeprécédente.SiteInternet.

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cohérenteetprécisesurladisponibilitédesproduitsetservices,ainsiquepourdonnerauxprestatairesde services un aperçu des besoins desconsommateurs.Outrelesdonnées,unefocalisationsur une conception centrée sur l'utilisateur et desmodèles commerciaux innovants sont essentielspourcomprendre lesbesoinsduconsommateur. Ilest essentiel que les prestataires de services, ycompris lesbanques,aient lesmoyensdecollecteret d'accéder à des informations nuancées qui lesaideraient à quantifier les risques et les coûtsinhérents au servicede leurs clientspotentiels, enparticulier pour ceux du segment inexploité. Desinformations de crédit anonymisées et agrégées,qu’elles soient basées sur le comportement ouobtenues par d’autresméthodes, sont essentiellespourpouvoirservirdemanièreplusavantageuselespersonnes non bancarisées. L’élaboration depolitiquesetderèglesefficacespar lesrégulateursnécessite des sources fiables pour les informer detouslesaspectsdeladynamiquedumarché.Ilyaunmanque de promotion des services bancairesouverts,qui agissent commedes facilitateurspourles entrepreneurs numériques, en leur donnant lemeilleur accès aux outils et aux informationspertinents.Plusieurs exemples de collaboration entre degrandes entreprises et des start-ups peuvent êtretrouvés sur le continent. Il s'agit souventd'opérateurs de téléphoniemobile et de banques,quicomptentparmilesplusgrandesentreprisessurlaplupartdesmarchésafricains.Cescollaborationspeuvent générer d'importantes synergies etpermettre aux jeunes entreprises de prendre del'expansion.Cependant,ilsnesontpasencoreaussifréquents et organiques que les besoins del'écosystème.63Défis supplémentaires affectant l'entrepreneuriatnumériqueD'autres défis qui limitent le succès del'entrepreneuriat numériqueenAfrique sont liés àl'impact des services en ligne, y compris le

commerce en ligne auprès du public. Il s'agitnotammentd'uneconnectivitélimitée,d'unmanquede sensibilisation et de compétences, d'unapprovisionnement en électricité peu fiable, ainsique d'un manque de sécurité et de méfiance àl'égarddesservicesenligne,quisontfacilementprispourdesescroqueries.LesachatsenligneenAfriquesont également affectés par l'accès limité auxsystèmes bancaires et aux services postaux peufiables, cequi les rendmoinsabordablesetmoinspopulaires auprès des clients potentiels, enparticulierdansleszonesrurales.Conformément à toutes les autres prioritésabordéesdans leprésentrapport, lapromotiondel'esprit d'entreprise nécessite de combler le fossénumérique, en particulier en ce qui concerne legenre et les différences entre zones rurales eturbaines. L'entrepreneuriat numérique estégalement un facteur clé éprouvé pour lespersonnes handicapées. Tous les groupesvulnérables de la société doivent êtrespécifiquement ciblés dans les politiques etprogrammesvisantl’espritd’entreprisenumérique,engardantàl’espritqueleurdoublerôledeclientset d’entrepreneurs doit être renforcé. Créer uneapprocheprogrammatiquepermettantauxindividusdes'auto-sélectionneretdetirerpartid'uneoptionde carrière qui n'existait pas auparavant peuts'avérer extrêmement précieux, non seulementpour le développement professionnel individuel,mais également pour développer une sociétéinclusive. Bien qu’il reste encore beaucoup à fairepour parvenir à l’inclusion dans les entreprises -égalementenfonctiondulargeéventaildebesoinsnationauxdifférents -,certaines initiativespeuventêtre intensifiées à travers l’Afrique avec lespartenariatsappropriésentrepartenairespublicsetprivés,ainsiquelasociétécivile.Celles-civontdelaformation ciblée à des programmes d’appuispécifiques, qui doivent relier l’appui technique etl’accès au financement via des méthodes etapprochesappartenantàdesAfricains.

3.2. Recommandations de politique et actions proposéesÉtablir et renforcer les partenariats entre partenaires africains et européens, ainsi qu'entre les acteursrégionauxafricains,afind'harmoniserleseffortsliésàl'entrepreneuriatnumériqueauxniveauxcontinental,régionaletnational.

63 Ajadi, S. et al. (2017) Building Synergies: How Mobile

Operators and Start-ups Can Partner for Impact in EmergingMarkets.GSMA.SiteInternet.

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Ø Intégrer l'entrepreneuriat numérique dans lespolitiquesrégionalesetnationalesetpermettreun dialogue politique structuré entre lespartenairespublicsetprivésafind'informerlesdécideurs des mesures les plus urgentes àprendrepourcréerunenvironnementfavorableà l'entrepreneuriat numérique, en mettantl'accent sur les partenariats régionaux etnationaux.Ils'agitnotammentd'envisageruneapprocheglobalepourl'écosystème,quitiennecompte des compétences créatives etcommerciales, de l'accès au financement, dumentorat, du soutien et des compétencesentrepreneuriales, et d'un environnementréglementairesimplifiéetstable.

Ø Fournirunappuiaurenforcementdescapacitésde la Commission de l'Union africaine et descommunautés économiques régionales enmatière d'intégration des marchés etpromouvoir une législation surl'enregistrement,lafacilitédefairedesaffaireset l'intégrationdespaiementsmobilesau-delàdes frontières pour les entrepreneursnumériques.Enoutre,l'échanged'informationssur lesméthodeset lesapprochesquiont faitleurs preuves devrait être intensifié afin dedévelopperdespratiquesprisesenchargeparles Africains, en établissant des liens entrel'appuitechniqueetl'accèsaufinancementtoutaulongducyclededéveloppementdelastart-up.

Ø Apporter un soutien au renforcement descapacitésdesgouvernementsnationauxpourlamise en place de stratégies nationales de

démarrageetde loisdedémarrageen termesd'élaboration, d'analyse comparative etd'application de la législation. Investir dans larecherche pour les actes de créationd'entreprise. Cela devrait être basé sur uneapprochemultipartiteetascendanteetprendreen compte le point de vue des entrepreneursdansleprocessuslégislatif.

Ø Appliquer des outils et des méthodologies deconsultationopensourcepourlaco-créationdepolitiques.

Ø Financer le partage des connaissances, laformationetlesréunionstechniquesrégionaleset sous-régionales, en répondant aux besoinsdesécosystèmesnumériquesetencréantdesressourceséducativesouvertes.

Ø Valideretcertifier lespôlesd'innovationet lespépinièresd'entreprisesenmettantl'accentsurl'expertise dans l'économie numérique, enassurantunsoutienciblé,c'est-à-direentermesde conception spécifique et d'infrastructurenumériquedanscespôles.

Ø Créer une initiative de jeunes entreprises UE-Afrique visant à soutenir le partage desconnaissances entre les nouvelles entreprisesafricaineset lemarchéde l'UEafind'accroîtrel'accèsaumarché.

Ø Établir un réseau de pôles d'innovationeuropéens et africains pour le partage deconnaissancespermettantauxpôlesafricainsdepartager leurs expériences avec les pôleseuropéensenmatièredeprocessusderéformepolitiqueetdesoutenirlesprocessuspolitiquesco-crééspertinentsenEurope.

Adapterlecadreréglementairelocalàl'économienumériqueàtouslesniveauxdelachaînedevaleur,afind'assurerlaflexibilitéetlafacilitédefairedesaffairesaveclesentreprisesnumériquesdetoutestailles,lesMPME,lesstart-upsetlesentreprisessociales.Ø Soutenir l'élaboration de stratégies nationales

et sectorielles de transformation numérique,qui créeront une demande et permettrontd'intensifierlesinitiativesnumériques.

Ø Concevoir avec le secteur privé desréglementationscouvrantdenouveauxsecteursd'activité,dontFintech(technologiefinancière),etmettreenplaceunepolitiquecohérenteenmatière de logiciels libres pour contribuer àl'ouverture des marchés. Pour garantirl'inclusionetuneapprochefondéesurlesdroitsde l'homme, une collaboration étroite avec lasociété civile et un dialogue multipartite

impliquant le gouvernement, lesadministrationset lesprestatairesde services,ainsi que les citoyens, sont nécessaires.Renforcer, sensibiliser et faciliter la protectiondesDPI.

Ø Inciter les gouvernements à adopter uneapprocheactiveetàinvestirdanslarechercheet le développement, en mettant l'accent surl'innovation et les jeunes entreprises, etencourager les gouvernements à co-investirdans les jeunesentreprises afinde réduire lesrisquesetdestimulerl'investissementprivé.

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Ø Numériserlesservicesliésàl'exploitationd'uneentreprise-ycomprislestaxes,lespermisetleslicences - et revoir lesmesures de protectionvisant à empêcher l'arrivée de nouveauxarrivantssur lemarché,ainsiquelesobstaclesnontarifairesauxéchangestransfrontaliers,afind'améliorerl'accèsetsimplifierlesprocédures.

Ø Réformer les réglementations en matière demarchés publics afin de promouvoir despolitiques de marchés publics ouvertes, en

augmentantlatransparenceetlaresponsabilitétoutenappliquantdespolitiquesfavorablesauxnouvelles entreprises, en permettant auxentreprisesquin'ontpasd'antécédentsetdontle chiffre d'affaires et les références sontinsuffisants d'accéder à un certain nombred'affaires par le biais d'achats innovants pourl'innovation (hackathon, argumentairescommerciauxinversés,concurrenceidéale,BPI,etc.)

Contribueràlacréationd'unécosystèmeporteurquirépondàtouslesbesoinsetbarrièresinterdépendantesetaméliorelesservicesdeconseilafindestimulerl'entrepreneuriatnumériquedesentreprisesnumériques,notammentdesMPME,desstart-upsetdesentreprisessociales.Ø Personnaliser le soutien aux entrepreneurs

numériques, soutenir le réseautage pour plusdeservicesdementoratparlespairs.Auniveaurégional,rechercherdesentrepreneursensérieàsuccèsetdes«starsgeeks».

Ø Développer une cartographie continentaleholistiquedes écosystèmes, en s'appuyant surles initiatives existantes, pour identifier etsoutenir la mise à l'échelle de modèlesinnovantsetdeplates-formesdefinancement,accompagnée d'une formation pertinente auxcompétences générales et commerciales desentrepreneurs numériques et informer lesinvestisseurs des opportunités pertinentesexistantes. Cela inclut le financementparticipatif,lesoutilsinnovantsdelaFintech,lesservices bancaires mobiles. Cartographieholistiquedesécosystèmesafind'identifierdesmodèlesprometteurspouvantêtredéveloppésàplusgrandeéchelleenAfrique.

Ø Promouvoir la disponibilité d'informations dequalité,laprécisionetl'accessibilitéauprèsdesacteursdumarché,afindemieuxfaireconnaîtrelessolutionsetlesopportunitésexistantesauxentrepreneursnumériquesetaupublic.

Ø Promouvoirdespolitiquesouvertesenmatièrededonnéescapablesdegarantirlemandatetladurabilité des plateformes ou initiativesd'échangededonnéespermettantdecréerdenouveauxmodèleséconomiqueslocaux,touten

assurantlaprotectiondesdonnéesetlacyber-résilience afin de protéger les citoyens contrel'utilisation abusive des données et lesentreprisescontrelacybercriminalité.

Ø Encourager les gouvernements à confier desprojets publics aux jeunes entreprisesnationales et aux entreprises sociales enadoptantdessolutionsrentablesauxproblèmeslocaux(agriculture,santé,administration).

Ø Segmenteretregrouperlespaysenfonctionduniveau de maturité de leur écosystèmed'innovation et définir quatre ou cinq pôlesthématiquesd'entreprisesentantquecentresd'excellence, dans le cadre de l'initiative UE-Afrique pour les start-ups à créer (actionproposéedans le cadrede la recommandationsurlespartenariats).

Ø Aiderlesentrepreneursnumériquesafricainsàcréerdesréseauxetàprésenterleursproduitshors d’Afrique, par exemple lors de foirescommerciales.

Ø Encouragerlacoopérationaveclesgroupesdedéfensedesjeunesentreprisesafind'améliorerencore les réformes du marché et de laréglementation par le biais d'un dialoguemultipartite.

Ø Former, conseiller, encadrer et guider lesentrepreneurs par le biais d'un apprentissagemixte.

Faciliterl'accèsaufinancementetauxmécanismesdefinancementpourlesentreprisesnumériquesdetoutestailles,lesMPME,lesstart-upsetlesentreprisessociales,àtouslesniveaux.Ø Assurerunpartageadéquatdel'informationsurles

marchés pour les investisseurs potentiels, afin depermettre une vue d'ensemble adéquate desopportunitésetdesdéfissurlesmarchésafricains.

Ø Faciliter l'accès au financement des jeunesentreprises par les écosystèmes locaux (pôles) etlespartenairesdedéveloppement,enconstruisantet en soutenant des réseaux d'investisseursprovidentiels au niveau national en partenariat

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avecdes réseauxcontinentauxetenéduquantetenattirantdessociétésinternationalesdecapital-risqueàinvestirdanslestechnologiesafricaines.

Ø Mettre en place des incitations et unenvironnement favorable à l'inclusion numériqueetfinancière.

Ø Mettreenplacedesmécanismesdefinancementàpetite échelle pour les MPME, par le biais descapacités de financement locales et des banquesmultilatéralesdedéveloppement.

Ø Promouvoirlesfondspourminimiserlesrisquesliésauxinvestissementsenphasededémarragegrâceàunecombinaisondefondspublicsetprivés.

Ø Fournir un appui budgétaire pour compenser lespertesfiscalesimmédiatesrésultantdelaréductiondeschargessociales liéesà l'emploides jeunesetdes congés fiscaux pour les nouvelles entreprisesafindestimulerl'emploidesjeunesetladurabilitédecelles-ci.

Ø Soutenir les organisations de microfinance et lesautresprestatairesdeservicesfinanciers,ycomprislaFintechetlescoopérativesfinancières,etfourniruneassistancepouraméliorerlesprogrammesdesbureaux de crédit en Afrique, en les liant à desplateformesdeprêts.

Accélérer l'adoption des services électroniques et le développement de l'économie numérique pouratteindrelesobjectifsdedéveloppementdurable.

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LanumérisationetlesTIContrapprochélemondeàtravers un large éventail de changements dans lesinteractionsdesindividus,desgouvernementsetdesentreprises. Les services publics et privés migrentrapidementdesmodèlesd’exploitationtraditionnelsversdes servicesnumérisés,appelés«eServices».De tels services sont communément appelés lafourniture de divers services via Internet, maisd'autres options de connectivité peuvent êtreutilisées.Selonlaspécificitéduservice,desapplications,desoutilsoudesinstruments appropriés sont conçus pour garantir que larelationentreleprestataireetlebénéficiaireesttransparenteetdignedeconfiance.Une infrastructure de services numériques devraitcomprendre les services indispensables à uneéconomie numérique (par exemple, les servicesfinanciers numériques et les technologiesfinancières, ainsi que les services de gouvernanceélectronique tels que les services d'identité, lesmarchés,lesplates-formesdedonnéesouvertes,lesservices gouvernementaux pertinents pour lesentreprises) et ceux qui permettent unemeilleureprestation des services publics (soins de santé,éducation).Unetelle infrastructurepeutpermettrel’adoptiondel’économienumériqueàlafoisparlesentrepreneurs numériques, ainsi que par lesentrepreneurs et les employés utilisant lenumérique.Actuellement, l'adoption des eServices touche lamajorité des domaines économiques et sociaux,tandisquelesprincipauxdomainesd'utilisationsontles services financiers, le gouvernement,

l'agriculture,l'éducation,lasanté,lesvillesetvillagesintelligents, les solutions énergétiques et lecommerce. Ces dernières années, ces services sesont développés et continuent d'évoluer aumêmerythmequelanumérisation.Ilsontchangélafaçondontlemondefaitdesaffairesoufournitdesservicesetsontvisiblesdanstouslessegmentsdelasociété.Toutefois, l'absence de contenu pertinent dans leslangues locales constitue l'une des principalesraisons pour lesquelles les gens ne se connectentpas, bien qu'ils puissent très bien avoir accès àl'Internet.DansledomainedeseServices,leDETFabordetroisdomaines dans lesquels la base fondamentale del’économieetdelasociéténumériquesestexposée.Ilssesontrévéléscruciauxauniveaumondial,maisontégalementtraitàdesopportunitésetdesdéfisdistinctsdanslecontexteafricainenparticulier:Ø Services de gouvernance en ligne

(eGouvernance)—rôledugouvernementdanslafournitureetl'activationdeservicesenlignedetout type, en donnant l'exemple et enfournissantlescadresjuridiqueetréglementaireaxésenparticuliersurl'économiedesdonnées.

Ø Lee-Commerce(commerceélectronique)entantquecourantsanguindel'économienumériqueauxniveauxnational,transfrontalieretcontinental.

Ø Les services financiers numériques commemoyendeparveniràuneplusgrandeinclusionfinancière.

4.1. Définition du problème

4.1.1. Gouvernance en ligne En Afrique, les principaux obstacles audéveloppement de l'économie numérique engénéraletdes servicesen ligneenparticulier sontl'absenced'unenvironnementfavorableimpliquantdes politiques nationales, régionales etcontinentales harmonisées en matière denumérisation, divers services de gouvernance enligne(élémentsconstitutifs)etdescadresjuridiqueset réglementaires à l'appui des politiques etréglementations relativesauxdonnées,ainsiqu'uncadrecohérentdecybersécurité.PolitiquesdenumérisationLagouvernanceenligneoffrelapossibilitédetirerpleinement parti de l'économie numérique et derenforcer la contribution de la connectivité au

développement. La mise en œuvre d'un plan degouvernance en ligne permet d'améliorerglobalement la qualité des services fournis auxcitoyensetauxentreprises,d'accroîtreetdefaciliterl'accès, d'accroître la transparence, de garantir unmeilleur accès à l'information et d'élargir lespossibilitésdetravail.Dansl'ensemble,elleaccroîtlaconfiancedes citoyens envers le gouvernement etcréeunenvironnementinclusifetentrepreneurial.Pour le déploiement pratique d’une infrastructuredeservicesdegouvernanceenlignehabilitantedansunpays,unerégionouuncontinent;l'engagementpolitique, l'écosystème local des TIC et lefinancementdisponibledéterminerontl'approchelaplusappropriée.

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Lacoordinationentrelesinstitutionsestessentielleet lagouvernanceélectroniquedevraitêtreguidéepar une approche coordonnée qui identifie lesresponsabilités des différents ministères,accompagnée de mesures visant à renforcer lescapacitésinstitutionnelles.CadresréglementairesToute législation ou réglementation devraitpermettre l'innovationet resterneutre sur le plantechnologique, au lieu de traiter de la nature destransactions et de la sensibilité des données. Lespolitiques doivent garantir que toute informationcollectéeneserviraitquedesobjectifs légitimesetgarantiraledroitàlavieprivéeconformémentauxpratiquesbienconnuessur le terrain,auxattentesdescitoyensetauxdroitsdel'homme.Lesindividusdevraient être tenus pour propriétaires de leursdonnées personnelles et devraient avoir lapossibilité de contrôler la manière dont leursdonnéespersonnellessontutiliséesetparqui.LaprotectiondesdonnéespersonnellesvadepairavectouslesEGS(notammentavecles identifiantsnumériques, les registreset lepositionnementdesdonnées ouvertes). La législation sur la protectiondes données doit s’accompagner d’un systèmesolidedemiseenœuvreetd’application.Lessystèmesélectroniquesdoiventêtresécurisésdeparleurconceptionetchaquepaysdevraitdisposerd'unelégislationetd'unecapacitéorganisationnelleappropriées en matière de sécurité de base, degestiondesincidentsetdecrisesetd'unecapacitéàlutter contre la cybercriminalité. Un système degouvernementenlignefortdoitinclureunréseaudesolutions tout aussi solides que les solutions desécuritédessystèmesd’information.Ilestessentieldesensibiliseràlacybersécurité,d'investirdanslesinfrastructures et la protection en matière decybersécuritéetd'adopter lesmesuresnécessairespour prévenir, détecter et enquêter sur lescybercrimes.Activation des services de gouvernance en ligne(élémentsconstitutifs)Pourexploiterpleinementlepotentieldel’économienumérique, plusieurs services de base, l’Activationdesservicesdegouvernanceenligne(EGS),doiventêtreenplace,notamment:

64 Enoutre,ledédouanementtransfrontalierintégréestcouvertparla

sectionCommerceélectronique.

Ø Identité numérique et signatureélectroniquejuridiquementcontraignantes

Ø Différents registres (par ex. registre del'occupationdessols,registredescitoyens/registrecivil,registredesentreprises,etc64

Ø MiseàdispositiondedonnéesouvertesLesEGSsusmentionnésconstituentdesélémentsdebasepourlesservicesenlignequi,unefoismisenœuvre, peuvent avoir un effet d'entraînementcatalyseur sur la gouvernance et l'économie d'unpays et d'une région. Un certain nombre de pays,dontleNigéria,leCap-VertetMaurice,mettentenplaceouontentamédesprocessusdedéploiementdeservices.En raison de sa faible empreinte historique, lecontinent africain a la possibilité de créer dès ledépart des éléments constitutifs interopérablesbasés sur des normes communes, évitant ainsi unenvironnement fragmenté de servicesélectroniques.Identité numérique et signature électroniquejuridiquementcontraignantesUne identification numérique et une signatureélectroniquejuridiquementcontraignantessontunecondition préalable essentielle à la plupart desinteractionsjuridiquementcontraignantesentredespersonnes sur Internet. Elles doivent êtredisponibles pour l'utilisation de services dans lessecteurs public et privé. Le lien entre identiténumérique et identité physique devrait êtreréglementéetprotégéparlaloi.Encesens,chaquecitoyendevraitavoirunnumérounique utilisé par tous les services del'administrationpubliquecommeidentifiantunique,tandisquelasignatureélectroniquecorrespondantedevraitnonseulementcorrespondreà lasignaturemanuscrite,maisêtreobligatoirementacceptéeparle destinatairedudocument et interopérable aveclesautressystèmesdesignatureenplace.Les possibilités de création de valeur grâce àl'identification numérique augmentent à mesurequelatechnologies'améliore,quelescoûtsdemiseenœuvrediminuentetquel'accèsauxsmartphonesetàInternetaugmente.L’infrastructurenumériquefondamentale qui prend en charge l’identificationnumériquecroîtenportéeetencoûtschaquejour.Prèsd'unquartdemilliarddenouveauxutilisateurs

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se sont connectés pour la première fois en 2017.L'Afrique connaît la croissance la plus rapide del'utilisation d'Internet, avec une augmentation de20% chaque année. De 2008 à 2016, le prix d'unsmartphoneabaisséde30%enAsie,d'environ25%enAmériquelatineetdanslesCaraïbesetd'environ20% en Afrique. Une technologie améliorée peutfaciliter un stockage et un partage des donnéesaccrusetplussûrs.Parexemple,lacommunicationen champ proche, un ensemble de protocolespermettant à deux dispositifs électroniques detransférer des informations proches les uns desautres,permetlepartagesanscontactetpeutêtreintégréeàuneidentificationnumérique.Unsystèmedecarted'identitéélectroniquedevraitreposersurdesnormesetdessolutionsreconnuessurleplaninternational,quideviennentessentiellespour l'interopérabilité des systèmes de carted'identiténationaux (c'est-à-direpourgarantirqueles particuliers et les entreprises puissent utiliserleur propre carte d'identité électronique pouraccéder à des services numériques dans d'autrespays). L’eID (carte d’identité numérique) devraitpermettre aux citoyens de s'identifier en toutesécuritédansunenvironnementenligne,dedonnerdes signatures numériques juridiquementcontraignantes et d'utiliser des services en ligne.Toute législation ou réglementation devraitpermettre l'innovationet resterneutre sur le plantechnologique, au lieu de traiter de la nature destransactionsetdelasensibilitédesdonnées.Une telle identité numérique est mieux conçuecomme une carte d'identité électronique garantiepar le gouvernement basée sur un identifiantpersonnelunique,desdonnéesbiométriques,ouenquelque sorte liée au document physique d’unepersonneafind’éviterlevold’identité,lafraudeetl'erreur d'identité. Une telle solution ne doit pasnécessairement être une carte à puce, mais peutégalement être fournie par des solutionsalternativestellesquedesapplicationsmobiles.Avecsonrèglementsurl'identificationélectroniqueet les services de confiance pour les transactionsélectroniquessurlemarchéintérieur(eIDAS),65l'UEpeut fournir un exemple de la manière dont desservices électroniques tels que l'eID peuvent êtreinterconnectésdemanièresûreetfiableau-delàdesfrontières. 65Règlement(UE)n°910/2014duParlementeuropéenetduConseildu23

juillet 2014 sur l'identification électronique et les services de confiance

LerèglementeIDASdel'UE:Ø Garantit que les citoyens et les entreprises

peuvent utiliser leurs propres systèmesnationaux d'identification électronique (eID)pour accéder aux services publics dans lesautres Étatsmembres de l'UE où les eID sontdisponibles.

Ø Crée un marché intérieur européen pour lesservices de confiance et l'identificationélectronique (eTS) - à savoir les signaturesélectroniques, les cachets électroniques,l'horodatage, le service de livraisonélectroniqueetl'authentificationdesiteWeb-en garantissant qu'ils fonctionneront au-delàdes frontières et auront le même statutjuridique que les processus traditionnels surpapier.Cen’estqu’enoffrantunecertitudesurlavaliditéjuridiquedetouscesservicesquelesentreprises et les citoyens utiliseront lesinteractionsnumériquescommemodenatureld’interaction.

LiaisondedifférentsregistresLanumérisationdevraits'inscriredanslecadredesmesures structurelles visant à soutenir lamodernisation des registres et des systèmesd'identification.Afind'améliorer leur intégrité, leurefficacitéetleurexhaustivité,ilconvientdegarantiràlafoislefonctionnementtechniquedusystèmeetsamiseenœuvrelégale.Desregistresoubasesdedonnées spécifiques et des processusgouvernementaux de base tels que ledédouanementpeuventdonneruneforteimpulsionà la réalisation du plein potentiel de l'économienumérique,carilsconstituentunesourceuniqueetfiable de données. Leur interopérabilité estégalement vitale pour réduire les formalitésadministrativespourlescitoyensetlesentreprises.Enparticulier,leprincipedelanon-répétitiondevraits'appliquer dans tous les cas, ce qui rendraitobligatoirelepartagedesdonnéesparledépositaireavecd'autrespersonnes.Ces registres et bases de données peuvent êtredéployés demanière centralisée ou décentralisée,en fonction de la structure administrative du paysconcerné. Seule la solution de déploiement doitrépondre à deux critères : a) elle doit êtreinteropérableetb)elledoitdisposerdemesuresdeprotectiondesdonnées.

pourlestransactionsélectroniquesdanslemarchéintérieuretabrogeantladirective1999/93/EC

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Dansl'étatactueldeschoses,l'interopérabilitéetlastabilité de ces systèmes demeurent un défi. Laprochaine étape nécessitera donc un échange dedonnéesentrelesregistresetlesbasesdedonnées(c'est-à-dire une plate-forme d'échange dedonnées). Certains pays de l'UE utilisent déjà desnormes correspondantes, qui sont facilementtransférablesauxpaysafricains,lecaséchéant.MiseàdispositiondedonnéesouvertesUne économie numérique est, par définition, uneéconomiebaséesurlesdonnées.Danscecontexte,les données ouvertes deviennent un élémentimportant,renforçantl’idéeselonlaquellecertainesdonnées, en particulier celles générées par legouvernement,devraientêtrelibrementaccessiblesàtouspourêtreutiliséesetrepubliéesàleurguisesans restrictions du droit d’auteur, des brevets oud’autres mécanismes de contrôle. Ces donnéesdevraientêtrecollectéesdansdes«lacsdedonnées»etmisesàdispositiondemanièreanonymepourunusagepublic,conformémentàlaréglementationenmatièredeprotectionetdesécuritédesdonnées.66PrestationdirectedeservicesauxconcitoyensLes technologies numériques ont révolutionné lafaçon dont les gouvernements fournissent desservicespublicsetinteragissentaveclescitoyensetles entreprises. L'utilisation des TIC offre auxgouvernementsd'Afriquesubsahariennedegrandespossibilitésd'améliorerl'accèsauxservices(tantentermesdeportéequederéductiondesobstacles)etde fournir des services de meilleure qualité demanière plus efficace. En outre, les technologiesnumériques ont le potentiel d'accroître latransparence et la responsabilité, ainsi que derenforcerladémocratie.Globalement, deux types de services publicspeuventêtrerenforcésparl'économienumérique:

Ø Les services administratifs en tant que servicesfournispardesadministrateurspublicsetsouventliésàdesévénementsd'étatcivil,desprocéduresou des décisions administratives (c'est-à-direl'octroid'autorisationsoudeconcessions);

Ø Les services sociaux en tant que services publicsvisantàaméliorerlebien-êtreetlaprospéritédupublic par le biais de la fourniture de servicespublicsoudePPP(éducationdebase,EFP,servicesdesanté,assainissementpublic,eau,énergie,etc).

66C-à-d.Data.gov,Data.gov.ukandData.gov.in.

Les services administratifs tels que la fiscalité, ladélivrance de permis et les processusd’enregistrementetdefournitured’accèsàd’autresdonnéesciviques(diplômesuniversitaires)sontdesservices électroniques qui concernent l’utilisationdesTICpour l’interactionentre lesgouvernementsetlesentreprises,lescitoyensoud’autresinstancesgouvernementales. La mise en œuvre de servicesadministratifs par le biais des technologiesnumériquesobligeralesgouvernementsàmettreenœuvredesréformes,àmettreenplacedescadresréglementairesfavorablesetàutiliserdesidentitésnumériques juridiquement contraignantes afin degarantirquelesservicesadministratifspuissentêtreintégralement fournis en ligne ou par le biaisd'autresmoyensdeconnectivité.Les services en ligne, en tant que servicesnumériques, peuvent également améliorer lesservices sociaux publics et de base tels que lesservicesdesanté,l'éducation,l'assainissement,l'eauou l'énergie grâce à l'utilisation des technologiesnumériques. Il s'agit souvent de relations etd'interactions plus complexes où les données sontrecueilliesauprèsdu"client"(c.-à-d.lepatient)parlefournisseurdeservicesdepremièreligne(c.-à-d.le médecin) et partagées avec l'organismegouvernementalresponsable(c.-à-d.leministèredelaSanté).D'autresexemplesdeservicesnumériquessontlesservicesd'eaupotablepayants,lessystèmesdedossiersmédicauxpouraméliorerlagestiondeshôpitauxetdespatients,lasurveillancemobiledesprestations de soins de santé, l'aide à la décisionclinique pour les professionnels de la santé, lestransferts d'argent électronique pour lesabonnementsàlasanté,lesplateformeseLearning,l'utilisationde la réalitévirtuellepour la formationprofessionnelle, les systèmes de surveillancegénérique peu coûteux pour les systèmes solaireshorsréseau,etc.L'utilisationdestechnologiesnumériquesducôtédel'offre de la prestation de services peut être unpuissantcatalyseurpouraméliorerlaqualitégrâceàdes systèmes de gestion numérique, notammentunemobilisationdesressourcesplus transparente,lagestionfinancièreetdesactifs,l'accèsàdistanceàdescompétencesetressourcesdehautniveau.Du côté de la demande, l’autonomisation desutilisateurs de services sociaux par le biais des

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technologiesnumériquesetdelaconnectivitépeutégalement conduire à un engagement accru descitoyens,àuneintelligencecollective(c’est-à-direàla production collective dematériels de formationdequalité)etàuneresponsabilisationaccrue.Unecompréhensioncomplexeetunsoutienauxservicesenligneoffrentunpotentielénormed'amélioration

del'efficacitéetdelaréactivité,delaréductiondelacorruption, du renforcement de l'inclusion et del'accès,etdelafournituredeservicesdequalitéetd'assurance. Cependant, les outils numériques nepeuventpasremplacerlesréformesinstitutionnellesnécessaires et servir demoyens pour améliorer labonnegouvernance.

4.1.2. e-Commerce (Commerce électronique)Lee-Commerceréaliserasonpleinpotentieldèsqueles marchés auront atteint une taille significative.Dansdenombreusesrégionsd'Afrique,celaimpliqueune intégration régionale des marchés, car lesmarchésintérieursneserontpasdetaillesuffisantepour tous les biens. Dans le même temps, le e-Commerce permettra également le commerce debiensmatérielsprincipalement,etcesbiensdevrontêtreexpédiésàtraverslesfrontières.Lee-Commerceetlecommercenumériquegagnentdu terrain sur le continent africain en tant quesolutionpouraccroîtrel'accèsàdesbiensquinesontgénéralement pas disponibles localement, et pouraméliorerlaconcurrencesurlesmarchés.Enoutre,le e-Commerce crée de nouveaux marchés,permettantàuncertainnombredeMPMEd'accéderàdesmarchésplusvastesetplusconcurrentiels,cequi attire de nouveaux investissements, crée desemploisetaccélèrelacroissance.Toutefois,lecommercenumériquesurlecontinentafricain est également confronté à de nombreuxdéfis, notamment la nécessité de poursuivre ledéveloppement des systèmes d'adresses postales,conjuguée à l'absence de systèmes de preuved'identité et d'accès à desméthodes de paiementutilisablesauniveau international (parexemple lescartes de crédit), ce qui complique la livraisonsécurisée.Malgrélademandecroissante,l'infrastructuresous-développée rend la livraison de colis difficile etcoûteuse. Un autre obstacle important est lemanqued’alignementdanslaréglementationdue-Commerce en Afrique, qui augmente le prix desopérations et rend difficile la stimulation ducommerce numérique transfrontalier régional oucontinental.Enoutre,lemanquedeconfiancedanslescanauxenligneaentraînéunetendanceàpayerenespècesà la livraison,cequialourditencore lescoûtset ralentit l'adoptiondue-Commercepar lesconsommateurs.Lerapport«DoingBusiness»delaBanquemondialeenregistre le temps et les coûts associés au

processus logistiqued'exportationetd'importationdemarchandises, enmesurant le tempset le coût(hors tarifs) associés à trois ensembles deprocédures - respect des documents, respect desfrontières et transport intérieur - au sein del'ensemble du processus d'exportation oud'importation d'une expédition de marchandises.Dans la dernière édition du rapport, le commercetransfrontalierenAfrique sub-saharienneétait à lafoislepluslongetleplusrentableaumonde.Pourfavoriser le e-Commerce et exploiter les marchésrégionaux,lecommercetransfrontalierengénéraletle dédouanement en particulier doivent êtreaméliorésetintégrés.Dans une perspective plus large, le commercenumérique transforme également rapidementl’économie mondiale en perturbant les anciensmodèlescommerciauxeten les remplaçantpardenouveauxmodèles,enfaçonnant l’avenirdutravailetentransformantl’industrialisation.Toutefois,celasoulève de nouvelles préoccupations et pose denouveauxdéfis,empêchantlesgouvernementsdeseconformer aux cadres réglementaires et politiquesappropriés, aux niveaux national et régional. Enconséquence, la part de l’Afrique dans lesexportationstotalesdemarchandisesdanslemondeestpasséede3,0%en2014à2,4%en2015,tandisque les pays en développement et les paysdéveloppésd’Asiesontrestésstablesà28,8%ouontaugmentéde52,4%à53,5%,respectivement.En 2017, on estimait à 21 millions le nombred'acheteurs en ligne en Afrique, avec une hausseannuelle de 18% depuis 2014 par rapport à lamoyenne mondiale de 12%. L’e-Money (monnaieélectronique) continue d'augmenter et l'Afriquedétient la plus grande part d'adultes disposant decomptes e-Money au monde. Toutefois, desaméliorations sont encore possibles et près de lamoitié(45,6%)descomptese-Moneyenregistrésseconcentrent sur l’Afrique subsaharienne. Desinnovationsémergentàdifférentesétapesducyclede vie du e-Commerce, des agrégateurs de

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paiements aux plates-formes transfrontalières enpassantparlalivraisonpardrones.Le degré de participation des populations et desentreprises africaines au commerce électroniquevarieconsidérablementàl'intérieurdespaysetd'unpaysàl'autre.Troispays(Nigeria,AfriqueduSudetKenya)enreprésententprèsdelamoitié.LaCNUCEDestime que le marché du e-Commerce entreentreprises et consommateurs en Afrique valaitenviron 5,7 milliards de dollars en 2017, ce quicorrespondàmoinsde0,5%duPIB,bienendessousdelamoyennemondialedeplusde4%.Selonlaversion2018del’indiceB2Cdue-CommercedelaCNUCED,larégionafricaineestàlatraîneparrapportaurestedumondeentermesdepréparationaucommerceélectronique.Maurice,quiseclasseau55ème rangmondial, est le pays africain lemieuxclassé, tandis que neuf des dix pays les moinspréparéssetrouventenAfriqueBien que les pays africains aient fait des progrèssignificatifs au cours des dernières années pouraméliorerleurétatdepréparationaue-Commerce,deslacunespersistentetlespayssontàdesstadesdifférents de développement du e-Commerce.L'infrastructure à large bande, la pénétration del'Internetetsonaccessibilitéfinancière,laconfiance,la logistique commerciale, la fragmentation desmarchés et des systèmes de paiement, lemanqued'alphabétisation de base et de compétencesnumériquesetlabaissedelademandedeproduitsnonalimentairesetdeluxedemeurentlesprincipauxdéfis.Le taux de pénétration de l’Internet, qui se situeactuellementà24,4%, reste faiblepar rapportà lamoyennemondialede60%danslerestedumonde.Danscertainspays,moinsde10%de lapopulationutiliseInternetetunegrandepartiedelapopulationrestenonbancariséeoun'apasd'adressepostale.LecoûtdesdonnéesInternetrestetrèsélevéethorsdeportée pour la plupart des gens, et lorsqu'il estdisponible, la mauvaise qualité de la connectivitérendlesachatsenlignetropdifficilesettroplongs.Le développement du e-Commerce en Afrique estégalement entravé par un manque de logistiquecommerciale. La numérisation de l'infrastructured'informationdebasepour les servicespostauxetlogistiquesdanslespaysseraunebonnebasepour

67 Ce qui peut également faire partie de l'infrastructure d'activation de la

gouvernance en ligne, particulièrement complémentaire aux registres(d'utilisation)desterres.

accélérerlecommerceélectroniquesurlecontinent67. Avec une structure d'adresse géographiquerelativement médiocre en place, il est difficile delivrerlescolisaubonendroitaubonmoment.Ils’agitd’un problème majeur, car la plupart des paystravaillentavecdesboîtespostalesetnonavecunsystèmed’adressespostales.Bienquedessolutionspuissentêtreenvisagées,ilfaudraitmettreenplaceunsystèmeharmoniséreposantsurdespolitiquesetstratégiesnationalesenmatièred’infrastructurededonnéesspatiales.Dans ce contexte, l’introduction d’une nouvellelogistique jouera également un rôle essentiel.Nonseulementlalivraisonpardrones,maiségalementlacombinaisonnumériqueducovoiturage,duportageet de la location de voitures avec la livraison demarchandises amélioreront la logistique dans lepays, et en particulier la logistique de courte àmoyennedistance.Il existe également d'importantes variations dansl'étatdepréparationdesgouvernementsentermesde compétences et de données pour l'adoption etl'applicationdespolitiques, lois et réglementationspertinentes afin d'exploiter le commerceélectronique et l'économie numérique pour ledéveloppement. Les autres défis comprennent lafiscalité, les défis du commerce transfrontalier,l'infrastructure numérique et physique et lescompétencesnumériques.Outre les défis susmentionnés, le e-Commercecomporteégalementplusieursrisques,notammentla possibilité de pertes d'emplois dues àl'automatisation, la concentration du marchéentraînantuneréductionde laconcurrenceetuneréductiondesactivitésdeventeaudétail,lapertederecettespubliquesdueàlacapacitédesentreprisesà contourner les réglementations financières etl'incapacité potentielle des entreprises africaines àconcurrencer la disponibilité accrue des produitsétrangers.Toutefois, leRapportsurledéveloppementdanslemonde 2019 suggère que les craintes quel'automatisation ne supprime des emplois ne sontpeut-être pas fondées et que la technologie offreplutôt de nouvelles possibilités : les entreprisespeuventcroîtreplusrapidementgrâceàl'économie

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numérique,quibrouilleleursfrontièresetremetenquestionlesmodèlesdeproductiontraditionnels;etlamontéedel'économiedeplateformesignifiequeles effets technologiques toucheront les gens plusrapidementqu’auparavant.Outre les défis et les risques existant au niveaunational,desproblèmes régionauxet continentauxentraverontprobablement ledéveloppementdue-Commerce transfrontalier en Afrique. Un certainnombre de cadres juridiques régionaux etcontinentaux ont été mis en place pour traitercertainesquestionsliéesaue-Commercetellesquela cybersécurité, la protection des données àcaractère personnel et l’harmonisation de lalégislation sur la cyberactivité en Afrique; et uncertain nombre de pays ont entamé unecollaborationrégionaledanscertainsdomainesdue-Commerce. Il n’existe actuellement aucunepolitique, stratégie ou régime de e-Commerceafricaincomplet.Certainesquestionsméritentd’êtreexaminées attentivement, en particulier dans lecontexte de la stimulation du commerce intra-africainparlebiaisdelaZLECafrécemmentlancée.Lafacilitationdespaiementstransfrontaliersestunélément central pour assurer l'harmonisation desmarchésducommerceélectronique.Acetégard,lessystèmesdepaiementd'Afriquedel'Est(EAPS)etlessystèmesrégionauxdepaiementetderèglementquirégissent les paiements transfrontaliers dans larégion du COMESA sont des exemples de cadresrégionaux.En stimulant le développement de sa propreéconomie de données, l’Afrique développera sonpropre marché de données afin d’extraire de lavaleur de la chaîne de valeur des données pour lacroissanceéconomiqueafricaine.Untelmarchéserainterconnectéauxniveauxrégionaletpanafricainetcollaborera avec le marché numérique européenpour exploiter les données au service de lacroissance économique des deux continents. Parconséquent, des approches et des normescommunes sont nécessaires pour favoriser uneéconomie fondéesur lesdonnées,maiségalementpour garantir la confidentialité des données et lacybersécurité.Encesens,l'UEproposedepartagersesexpériencesavecleRGPD,lescadressurl'IA,ainsiqu'avec le groupe d'experts sur le partage dedonnéesentrelesentreprisesetlesgouvernements

L'Afriqueabesoind'unitépourfixerlesrèglesdue-Commerce dans une perspective plus globale. Enjanvier2019,76membresde l'OMC(dont l'UE, lesÉtats-Unis, la Chine, la Russie et plusieurs paysafricains)ontcommencéàrenégocier lerèglementde l'OMC sur le commerce électronique lié aucommerce afin de l'adapter à la réalitétechnologiqueactuelleetauxexigencesactuellesducommerce numérique, avec une participationafricainelimitéejusqu'ici.Toutefois,unengagementpluscohérentdanscesnégociationsestnécessairepourque lavoixde l'Afriquesoitentenduelorsquedenouvellesrèglesinternationalessurlecommerceélectroniqueserontétablies.Pourréussirdanslee-Commerce,ilfautfairepreuvederigueurdanslesprocessuscommerciauxdebasemaîtrisés par très peu de petites et moyennesentreprisesafricaines.Parexemple,laformalisationdes spécificationsdeproduits et les techniquesdegestion des stocks de produits font largementdéfaut. Les petites entreprises africainesfonctionnent en grande partie de manièreinformelle:ellesproduisentdesproduitsdemanièreartisanale, changent souvent les spécifications, etgèrent les stocksdemanièrepeu structurée. Lee-Commerce crée de grandes demandes pour cesMPME, mais elles doivent formaliser leursopérationsetmaîtriser lesaspectsdumarketingetdu service client, qu'ils soient nouveaux ou trèsdifférentsdeleurpratiquehabituelle.L’undesobstacles lesplus importantsàsurmonterest lemanqued’accèsau financement, car il s’agitd’unproblèmepoignantpourlamajoritédesMPMEenAfriquequiaaffectéladurabilitédenombreusesentreprisesau-delàdesquestionsdeformalisationetd’entréepourlesMPME.MaislesMPMEnesontpaslesseulesàavoirbesoind'unemise à niveau de leurs capacités pour le e-Commerce.Lesinstitutionsdusecteurpublicdoiventégalement bénéficier d'un soutien pour faire faceaux nombreuses implications d'un passage auxtransactionsnumériques,dontunélémentcléseraitla numérisation des paiements publics afind'améliorerl'efficacitéetderéduirelesfuitesdanslesystème.

4.1.3. Lesservicesfinanciersnumériquescommemoyendeparveniràuneplusgrandeinclusionfinancière

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Ces dernières années, l'Afrique a enregistré desprogrès impressionnants dans le développementdes services financiers numériques (DFS) pourl'inclusionfinancière.Celareflèteletravaileffectuédans chaque pays par les fournisseurs de servicesfinanciersnumériquesetleursplateformes,lesstart-ups (dans divers secteurs tels que l'énergie,l'agriculture, l'éducation, la santé, etc.), lesrégulateurs,lesONGetd'autresacteurs.Cependant, d'importantes poches d'exclusionfinancièrepersistent : deuxmilliardsdepersonnesdans lemonde n'ont pas accès à des comptes detransaction de base pour envoyer, recevoir etstockerdesfondsentoutesécurité.Cetteexclusionlimite le potentiel économique personnel et laparticipationàl'économienumérique.Les services financiers numériques sont l'un desprincipaux moteurs de l'économie numérique enAfrique, apportant une solution à la faiblepénétration des services bancaires. Ces servicespeuvent être utilisés pour fournir des solutionsd'assurance, d'épargne, de transferts de fonds, depaiements et de crédit pour une plus grandeinclusion financière, et l'Afrique est un leadermondialdanslespaiementsmobiles.Danslecadredeceprogramme, il estpossiblede tirerpartidestechnologies de pointe interentreprises pouraméliorer l'innovation, l'efficacité et la croissancedes institutions financières en place (par exemple,par le développement de nouvelles applicationsbancairesmobilesoudeméthodesdenotationducrédit).Cependant, l'Afrique subsaharienne est la seulerégion où la proportion d'adultes disposant d'uncompteeMoneydépasse10%,bienquelamajoritédes adultes n'aient toujours pas de compte detransaction.68.70 % des juridictions d'Afrique subsahariennedéclarent disposer d'un cadre réglementaire pourles émetteurs de monnaie électronique nonbancaires (y compris les opérateurs de réseauxmobiles), et les cadres de protection desconsommateursfinanciersfontsouventdéfaut-par 68 Banquemondiale (2018)TheGlobalFindexDatabase2017.Site

Internet.69Banque mondiale (2017) Global Financial Inclusion and Consumer

Protection(FICP)Survey,2017report.WashingtonDC:WorldBankGroup.

exemple, la plupart des juridictions d'Afriquesubsaharienne ne limitent ni n'interdisent lespratiques commerciales déloyales comme ladiscrimination,ni laresponsabilitédesfournisseursdeservicesfinanciersdansuncontratdeclient.69Maislemarchéestfragmentéetlesservicesnesontsouventpasinteropérables,niàl'intérieurdespays,ni transfrontaliers. En outre, la question destransfertsdefondsest liéeaudéveloppementetàl'adoption des services financiers numériques,puisqueladiasporaafricainedansl'UEnebénéficiepasdelarévolutiondelamonnaieélectroniquedansson pays d'origine en raison du manqued'interopérabilité.Des initiatives pionnières ont été prises par lesopérateursmobilespourdéfragmenterlemarché.AMadagascar, les services financiers mobiles sontinteropérablesauniveaunational.L'interopérabiliténationalepour lespaiementsen temps réel gagneprogressivement du terrain enAfrique de l'Est. En2014, les fournisseursdemonnaieélectroniqueenTanzanie se sont réunis pour élaborer un pland'interopérabilité multilatérale. En 2017, lesbanquesduKenyaont lancéleservicedetransfertd'argententempsréelPesaLink,etlesopérateursderéseaux mobiles (ORM) en Ouganda ont lancé unprogramme sur leur propre marché. Le nouveauprogrammeORMduKenya s'ajoute à une liste deplusenpluslongue.70De plus, selon les données Findex publiées parGenesis Analytics,71 l'inclusion financière pour lesdeuxsexesaaugmentéentre2011et2014.Toutefois,l'écartentreeuxestpasséde6%en2011à 9 % en 2014, ce qui donne à penser que leshommesontbénéficiédavantagequelesfemmesdel'innovation dans les services financiers. Enconséquence, 70 % des femmes étaientfinancièrementexcluescontre61%deshommes.Les solutions Fintech peuvent potentiellementcontribuer à combler l'écart entre les sexes enmatière d'inclusion financière en s'attaquant àcertains des obstacles auxquels les femmes sontconfrontées.Parexemple, lessolutionsdeservicesfinanciers numériques sont souvent plus souples

70Cook,W.(2018)EastAfricanInteroperability:DispatchesfromtheHomeof M-Pesa. Blog Series: Interoperability and Digital Financial Services.CGAP.SiteInternet.

71IDRC and the Mastercard Lab for Financial Inclusion (2018) Exploringfintech solutions for women. Scoping paper. Genesis Analytics. SiteInternet.

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que les services bancaires traditionnels (c.-à-d.qu'ellesoffrentuneplusgrandeproximité,desfraisde transaction moins élevés et des processus dedemandedeprêtplussimples)etsontdoncmieuxenmesurederépondreauxbesoinsindividuelsdesfemmes.Partout en Afrique, de nombreuses femmess'organisentengroupesd'épargneafind'accéderde

manièreinformelleàdesservicesfinancierstelsquelesprêts.Lesservicesfinanciersnumériquesoffrentl'occasionde tirer parti de ces pratiques existantes et de lesamélioreraumoyendetechnologiesetdeservicesquipermettrontàtousd'avoiraccèsaucrédit,auxcomptesd'épargneetautresproduitsfinanciers.72

4.2. RecommandationsdepolitiqueetactionsproposéesDonnerlaprioritéaudéploiementdescomposantesessentiellesdesservicesdegouvernanceenlignetelsquel'eID,lanumérisationetl'interconnexiondesregistrespublics,legouvernementsansnuméraireetlesdonnéesouvertespourl'innovation;lebutétantdepermettrel'économienumériquetoutenassurantdessociétésplusinclusives,oùl'accèsauxdroitsetservicesfondamentauxestassuré.Intégrerlafournituredeservicesenligne,développéspar lessecteurspublicetprivé,avecdesactes législatifsetréglementairesadéquatsàtous lesniveaux,enveillantàcequelesdonnéesnécessairespourfournirdesservicesenligneàlacommunautésoientlibrementaccessiblestoutenrespectantpleinementlesdroitsdeprotectiondesdonnées.Ø Mettreenplacedesservicesdegouvernanceen

lignebaséssurdesnormesinternationalementreconnues.Permettrel'intégrationrégionaleetcontinentale des services publics en ligne aumoyen de normes communes et d'outilslogiciels standard ouverts. Développer dessolutions de référence, des architecturesinformatiques cadres correspondantes et desmodèlesderéférencepourlesexigenceslégalesetleurmiseenœuvresurunebaserégionaleoucontinentale pour exploiter les synergies etassurerl'interopérabilité.Celles-cipeuventêtredéveloppées, par exemple pour l'eID,l'interopérabilitédouanièreoudesregistresdedifférentstypes.UtiliserlerèglementeIDASdel'UEcommemodèlederéférencepourcréerdesnormescommunes.

Ø Les pays africains devraient commencer parcréer des organes de coordination, tels qu'unbureau de coordination nationale degouvernement en ligne au niveau politique etdes structures ministérielles respectives auniveautechnique.

Ø Permettre aux organisations concernées d'unpaysoud'unerégionderéutiliser les registresdebaseet lessystèmesd'informationd'autresorganisations dans un environnementd'échangededonnéessécurisé,permettantauxdifférents systèmes d'information et registresde communiquer, departagerdesdonnéesetdetravaillerensemble,enappliquantleprincipedel'unicité.

72Ibid.

Ø Rechercherdesaccordsintergouvernementauxrégionaux ou continentaux pour échanger etréutiliser lapropriété intellectuelleconcernantlessolutionsdegouvernanceélectronique,danslerespectdelapropriétéintellectuelledestiers.

Ø Mettreenplacedesregistresgouvernementauxélectroniques ou numériser les registresexistants, en commençant par un registreélectronique de la population, un registre ducommerce électronique et un registre del'utilisation des terres. Il est fait référence àl'action proposée concernant les cadres deréférence.

Ø Introduireuneapprochenumériquepardéfautpourlaprestationdeservicesgouvernementaletoutensuivantuneapprochemulti-canal.

Ø Promouvoir les innovations numériquesconçueslocalementenresponsabilisanttouslesacteurs locaux concernés (gouvernements,start-ups,recherche,secteurprivé)etsoutenirla création de centres locaux d'innovationnumériqueservantdecentredeco-créationetd'innovationpour les solutionsnumériquesdedemain et de premier point d'entrée auxinvestisseursétrangers.Unecoopérationetuneinteropérabilité étroites entre les solutionsdéveloppées localement et le logicielCommercialoftheShelf(COTS)sontsouhaitéesafind'éviterdescoûtsinutilesetdefournirdessolutions développées localement avec descanauxdeventerégionauxetmondiauxétablisviaunecoopérationavecCOTS.

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Ø Créerdesmécanismesdefinancementpourlesprojetspilotesetlecadrederéférencepourlesservices électroniques. Ces projets devraientêtre centrés surun certaindomainepolitique,tels que l'éducation, les soins de santé, lesystème judiciaire, différents registres etsystèmes d'information, les impôts et lesdouanes, etc. au niveau régional, national oucontinental,etc.

Ø Garantirl'applicationuniverselleduprincipedelavieprivée,delaprotectiondesdonnéesetdelasécuritédesdonnéesdèslaconceptiondansle développement des services en ligne, enutilisant,lecaséchéant,leRGPDdel'UEcommemodèle.

Ø Les droits commerciaux de l'utilisation desdonnées personnelles des Africains devraientrester en Afrique ou fournir une partcommercialeéquitableàl'Afrique.

Partagerlesmeilleurespratiquesetlesconseils(par le biais d'une assistance technique) pourl'élaboration de stratégies nationales globalesde numérisation, en mettant l'accent sur laréductiondelafracturenumérique,grâceàundialogue multipartite visant à identifier lesbesoins prioritaires et à convenir des objectifsstratégiques,enfonctiondescontexteslocaux.

Ø Les dialogues multipartites nationaux etrégionaux devraient éclairer les politiquesstratégiques sectorielles et les plans d'actionpourl'économienumériqueafind'identifierlesbesoinsetlesactionsprioritaires.

Ø Mettreenplaceetfinancerdesprogrammesdeformation et des académies régionales. Lesprogrammes communautaires déjà existants,tels que TAIEX73 et Twinning74 peuvent servird'exemples.Lesprogrammesdevraientcouvriràlafoislacybergouvernanceetlacybersécurité,impliquerdesparticipantsdetous lesniveaux,des dirigeants aux experts, et inclure à la foisune assistance technique et un appui à laconception de mesures politiques etréglementaires.

Ø Créer un Fonds fiduciaire africain pourl'économie numérique (ADETF), qui seconcentrerasurl'octroidesubventionsauxpayset aux institutions pour soutenir lerenforcement du cadre juridique etréglementaireetlesréformes,etpouraideràlapréparationdecertainsprojets.

Ø Mettre en place des programmes de boursesd'étudessurlagouvernanceenligne,lesTICetla cybersécurité visant à soutenir ledéveloppement des compétences et del’expertise.

Ø Soutenirdesprojetsliésàlatechnologieciviqueetàladémocratienumériqueafind'accroîtrelaresponsabilisationdesgouvernements.

Ø Élaborerunechartepanafricainesurl'IAéthiquecomme point de repère pour exploiter lesopportunitésoffertesparl’IA.

Ø MettreàjourlesexigencesdelaConventiondel'Union africaine sur la cybersécurité et laprotectiondes données à caractère personnelet étendre le champ d'application de laConventiondeBudapestsurlacybercriminalité.

Ø Développer des programmes régionaux pourluttercontrelacybercriminalitéetrenforcerlacyber-résiliencedesentitéspubliquesetprivées

Encourager l'intégration intra-africaine dans le commerce numérique afin d'accroître la participation desentreprisesaucommerceélectroniquenational,régionaletinternational(enparticuliertransfrontalier)entantquecatalyseurd'opportunitéscommercialessansprécédentpourtous.Ø Réduire les obstacles au commerce numérique

transfrontalier et à l'accès au marché ensoutenant les efforts africains pour établir unmarché unique numérique continental dans lecadre de l'accord de libre-échange continental,quivisentàsupprimerlesobstaclesjuridiquesettechniques au commerce, en s'appuyant sur

73 Voirl'instrumentd'assistancetechniqueetd'échanged'informationsde

laCommissioneuropéenne

l'expériencedel'UEenmatièredemarchéuniquenumérique.

Ø Développeruncadreréglementairefavorableaucommerce électronique au niveau panafricain,comprenant des règles communes pour laprotectiondesconsommateurs.

74 Instrument de l'UE pour la coopération institutionnelle entre lesadministrations publiques des États membres de l'UE et des paysbénéficiairesoupartenaires

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Ø Inclure des éléments sur le commerceélectroniquedanslesprogrammesdeformationaux compétences numériques destinés auxMPMEafricaines.

Ø Fournir une assistance technique pourdévelopper et améliorer l'environnementréglementaire des services financiers et depaiement.

Ø Fournir un financement sous forme de prêt etd’équité aux champions locaux du commerceélectronique.

Ø Analyserlesquestionsrelativesàlalivraisondescolis et proposer des solutions fondées sur lacoopérationrégionale.

Ø Elaborer des campagnes de formation et desensibilisationpouraccroîtrelasensibilisationetla confiance. Sensibiliser les consommateursafricainsauxavantagesdesachatsen ligneetàcertaines règles de sécurité de base sera unfacteurclédel'adoptionparlesconsommateurs.

Ø Soutenir les programmes de promotion del'adoption de la monnaie électronique, enparticulierdansleszonesruralesetpériurbaines.

Ø Soutenir les initiatives locales d’entrepreneuriatlogistique et d’écosystème qui s'attaquent auproblèmedel'absenced'adressesphysiques.

Ø Permettrel'intégrationrégionaleetcontinentaledesmarchés africains des données grâce à desnormesouvertes,toutentenantcomptedufaitquelasécuritéetlamiseàniveaurégulièredecesoutils doivent être garanties. Faciliter lacoopération en matière de données entre lesdeux continents en s'appuyant sur le grouped'expertsdel'UEsurlepartagededonnéesentreentreprises et gouvernements. Faciliter lacroissance de l'économie des données enélaborant une norme commune entre les deuxcontinentsens'appuyantsurleGrouped'expertsde l'UE sur le partage de données entreentreprises et gouvernements, sur lesexpériences en matière de protection desdonnées,ainsiquesurl'IAdesdeuxcontinents.

Encouragerlesmesuresvisantàréaliserl'interopérabilitéetàoffrirdenouveauxavantagesauxcitoyensetaux entreprises, en s'appuyant sur les réussites enregistrées sur le continent africain en matière dedéveloppementetd'adoptiondesservicesfinanciersnumériques.Ø L’élaborationde forumsnationaux et régionaux

pourfavoriser ledialoguepublicetprivésur lespolitiques et la réglementation des FN.L’évolution et l’innovation continues dans lesecteurexigentundialoguepermanententre legouvernementetlesecteurprivéafindecréerunenvironnement propice permettant au secteurprivé de développer les services appropriés quiserontutilisésparlapopulationnonbancarisée.

Ø Meilleure utilisation des données pour unemeilleure prise de décision en matière depolitiques et de réglementation. La prise dedécision fondée sur les données implique lacollecteetl'évaluationsystématiquesdedonnéessurlemarché(àlafoisl'offreetlademande)pouréclairer la réglementationetguider lesprioritéspolitiques. Outre le système lui-même, lesdécideurs et les organismes de réglementationont besoin de cadres demesure clairs et de lacapacitétechniquedesurveillerlesdonnées.

Ø Garantir l'interopérabiliténationaleet régionaledes solutions eMoney et d'autres solutions deSFN.

Ø CréerunenvironnementréglementairefavorablepermettantderelierdifférentessolutionsFintech

(etsipossible,desservicesbancairesclassiques,pourciblerlemarchédesenvoisdefondsetpourincluredavantagelespersonnesnonbancariséeset accroître leur accès aux services financiers).Cependant, cela devrait être fait de manièreéquilibrée,encherchantàéviterleschocssurlemarché (par exemple en Ouganda, l’exigenced'une carte SIM enregistrée avec une preuved'identitéaperturbélestransfertsdefondsauxréfugiés).

Ø Faciliterl'entréesurlemarchédefournisseursetde solutions de services financiers innovants etaxéssurlatechnologie.

Ø Mettreenœuvredesapprochesfondéessurlesrisquesenmatièredeluttecontreleblanchimentet le financement du terrorisme par le biaisd'obligationsdevigilanceàl'égarddelaclientèleàplusieursniveauxetdelacréationderegistreseKYC.

Ø Permettrel'utilisationdecanauxdedistributionàfaible coût, y compris les agents de vente audétail.

Ø Numérisationdespaiementsdegouvernementàparticulier

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Ø Renforcer la protection des consommateurs deservices financiers, notamment en ce quiconcerneladivulgation/transparence,lesprêtsresponsables,laconfidentialitédesdonnéesetlerèglementdeslitiges.

Ø Renforcer les approches réglementairespangouvernementales collaboratives pourpermettrelafournitureetl'utilisationdeservices

financiers numériques en vue de l'inclusionfinancièrenumérique.

Ø Établir des stratégies nationales d'inclusionfinancièreaxéessurlatechnologie.

Ø Encourager la création d'un espace unique depaiements en Afrique pour renforcer leséchanges et les transferts transfrontaliers, entirantpartiducommercecommecatalyseurdelanumérisation.

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ANNEXE I. Répertoire des pratiques existantes ObjectifI.Accélérerlaréalisationdel’accèsuniverselàunelargebandeabordable.Harmonisation des politiques dans l'espaceCEDEAOLes 15 pays de la Communauté économique desÉtatsdel'Afriquedel'Ouest(CEDEAO),quidonnentl'exemple en matière d'harmonisation despolitiques,collaborentdepuisledébutdesannées2000àl'élaborationdestratégiesetdepolitiquesconvenuesconjointement.En matière de connectivité, la priorité de laCEDEAOestledéveloppementd'uneinfrastructurerégionale de télécommunications à large bandefiable et moderne, y compris le programmeINTELCOM II, les infrastructures à large bandealternatives et les câbles sous-marins, ainsi quel'établissementd'unmarchéunique libéralisédestélécommunications.Enconséquence,onzeÉtatsmembrescôtiersontdéjàétéconnectésàdescâblessous-marinsavecaumoinsunestationd'atterrissage,tandisquelestroispaysenclavésdelarégion(BurkinaFaso,Maliet Niger) ont au moins deux voies d'accès auxcâblessous-marins.Desappareilsabordables:LetéléphoneSanzaAfindedémocratiserl'accèsàInternetenAfrique,Orange a lancé Sanza : un téléphone avecreconnaissancevocaleà20dollarsUSquiaidelesclientsàoptimiserleurbudget.Lancé en partenariat avec KaiOS Technologies etUNISOC, le téléphone présente la simplicité d'untéléphone polyvalent avec une autonomie debatterie longue durée pouvant atteindre 5 jours,maisaussi la3G+,laLampe-torche,leWi-FietleBluetooth.Grâceàl'assistantGoogle,Sanzaaideégalementàsurmonter les problèmes de langue etd'alphabétisation, car les clientspeuventaccéderauxinformationsetauxapplicationssurl'appareilfacilement,simplementavecleurvoix,etsansavoiràsaisir.L'assistantGooglecomprenddemultiplesaccentsfrançais et anglais, et d'autres langues viendrontplustarden2019.Deplus,lemenudutéléphoneestdisponibleenarabe,swahili,portugais,anglaisetfrançais.Accèsauhautdébit:ProjectIsizweProject Isizwe est une organisation à but nonlucratif créée pour améliorer la connectivité desSud-AfricainsenfacilitantledéploiementduWi-Figratuit dans les espaces communs des

communautés à faible revenu. L’objectif del’organisation est de fournir aux communautésdémuniesunaccèsgratuitàInternetpourutiliserlesinstallationsd’enseignementenligne,facilitantainsil’apprentissagegratuitdeceuxquinepeuventsupporterlecoûtd’autresformesd’éducation.Politiques de communication et d'infrastructuresde réseau indépendantes, fiables et stables:l'exempleduBurkinaFasoEnjuin2017,SESNetworksaannoncésasélectionpour diriger un projet visant à étendrel'infrastructure de communications à haut débitdanstoutleBurkinaFaso.Lasociétéfourniralasolutioncomplètedeboutenbout,ycomprislacommunicationterrestresansfilet l'intégration avec le réseau fédérateur à fibreoptique disponible, pour connecter 881 sites degouvernance,éducationetsantéenligneàtraversle Burkina Faso. Afin d'améliorer la connectivitédans cepaysenclavé, SESNetworksutiliseraunecapacitésatellitaireàhautdébitetàfaiblelatenceviasaflotteenorbiteterrestremoyenne(MEO),etfournira un service géré et un support demaintenance depuis le Luxembourg, ainsi qu'uneprésencelocaleauBurkinaFaso.LasolutionestconçuepourleProgrammed'Appuiau Renforcement des Infrastructures deCommunication(PARICOM)etsoutientlapolitiquedegouvernanceenligneduBurkinaFasoàtraversunprojetde laCoopération luxembourgeoise.Ceprojet s'inscrit dans le cadre du Programmeindicatif de coopération établi pour la période2017-2021entreleLuxembourgetleBurkinaFaso.Il vise à améliorer la qualité, la fiabilité etl'accessibilitédes infrastructures informatiquesetdecommunicationdanstoutlepays.Suite à la mise en œuvre par SES Networks, leBurkina Faso disposera d'un réseau detélécommunicationsàhautdébit,flexibleetfiablepour les besoins essentiels du gouvernement,renforcé par la technologie satellitaire et unecouverture terrestre sans fil supplémentaire. Lapartieterrestresansfildeceréseauseraexploitéepar l'Agence nationale de promotion destechnologies de l'information et de lacommunication(ANPTIC)duBurkinaFaso.Environnements politiques propices: programmePRIDA(Initiativedepolitiqueetderéglementationpourl'Afriquenumérique)

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L'Initiativedepolitiqueetderéglementationpourl'Afrique numérique (PRIDA) est une initiativeconjointe de l'UA, de l'UE et de l'UIT visant àpermettreaucontinentafricainde tirerpartidesavantages de la numérisation en s'attaquant auxdiversesdimensionsdel'offreetdelademandedelargebandeetàrenforcer lescapacitésdesÉtatsmembres de l'UA en matière de gouvernanceInternet. Son objectif spécifique est de créer uncadre juridique et réglementaire plus harmonisépour l'utilisation des TIC au service dudéveloppementsocialetéconomique,enmettantl'accentsurlerenforcementdumarchéduspectreenAfrique.Afindecompléterlesinitiativesaxéessurlevoletinfrastructure, PRIDA s’attache à créer unenvironnement permettant d’orienter lesopérateurs privés vers les meilleures solutionspourlarentabilité,laqualitéetladurabilitéàlong

termedusystème;etpréparerunenvironnementfavorableauxservicesInternet.Cedéveloppementduhautdébitetdesesservicesassociés va de pair avec la cybersécurité;considérant qu'un cadre de protection estparticulièrement important pour lesinfrastructurescritiques tellesque les réseauxdetransport,d'électricitéetd'eau;L'instaurationd'unclimat de confiance chez les utilisateurs finaux aégalement une incidence positive sur l'utilisationdesservicesdeTICetsurlanumérisationpluslargedesfonctionsgouvernementales.

ObjectifII.Garantirdescompétencesessentiellespourtous,danslesdomainesdel'éducationetdel'enseignementetdelaformationprofessionnels(EFP),afindepermettreauxcitoyensdes'épanouiràl'èrenumérique.Le Programme « codage pour l'emploi » de laBanqueafricainededéveloppementLe programme « codage pour l'emploi » de laBanque africaine de développement vise àfavoriser l'épanouissement de la prochainegénération de jeunes Africains ayant accès aunumérique.Ceprogrammeapourobjectiffinaldefournir un modèle éprouvé de formationnumérique réussie aux décideurs politiques pourguider le programme national en matière decompétencesetd'emploidesjeunes.Lademandede compétences en TIC chez les jeunes estextrêmement élevée, comme en témoigne lenombre d'inscriptions au programme. Parexemple,uncentred'excellencedunordduNigeriaareçuplusde15000demandespourseulement100 places disponibles. Cette forte demandenécessiteuneréponseàgrandeéchelleauniveaunationaletlaBanquechercheàutiliserlesrésultatsetlesenseignementsduprogrammepourengagerun dialogue politique à travers le continent afind'accroître la formation aux compétencesnumériques et aux TIC et de fournir une massecritique de professionnels pour la quatrièmerévolutionindustrielle.Les trois principaux objectifs du programme aucoursdelaprochainedécenniesontlessuivants:

1)doter130centresd'excellenced'infrastructuresTIC,2)formerdesjeunesgensauxcompétencesetà l'esprit d'entreprise dans le domaine des TICaxées sur la demandeet 3) fournir aux diplômésdesliensavecl'écosystèmedesTICpourdesstageset des possibilités d'emploi. Cinq pays (Nigeria,Kenya,Rwanda, SénégaletCôted'Ivoire)ontétéchoisis pour piloter le programme pendant deuxansdanslebutdel'étendreaurestedel'Afrique.Grâceàdesétudesdefaisabilitérigoureuses,desuniversitéspartenairesetdescentresdeformationprofessionnelletechnique(EFTP)descinqpaysontétésélectionnéscommecentresd'excellencepourle programme. Plus précisément, chaque centred'excellencedevraitformeraumoins1800jeunes,ce qui contribuera à l'objectif plus large duprogramme,quiestdeformer234000 jeunesetde créer 9 millions d'emplois au cours de laprochaine décennie. Pour s'assurer que lesformations techniques et de compétencesgénéralessontpertinentesetdeclassemondiale,la BAD a collaboré avec Microsoft, Facebook,Safaricom et d'autres géants mondiaux de latechnologie qui offriront divers niveaux deformation.Depuis sa création en septembre 2018, leprogramme a formé 150 formateurs et plus de

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1360 jeunes. Le programme a également lancétoutes les cohortes féminines de 200 filles dansdeuxcentresd’excellenceauNigériaetmenéunecampagnedesensibilisationauxTICpourplusde200 femmes au Rwanda en tant que stratégievisant à réduire la fracture numérique entre lessexesetàattirerdavantagedefemmesetdefillesdanslesecteurdesTIC.Centres africains pour la transformationnumériqueLes centres africains pour la transformationnumérique, financés par le ministère fédéralallemand de la Coopération économique et duDéveloppement, sont des centres physiques etvirtuels ayant pour objectif de promouvoir latransformationnumérique.Lescentresfacilitentlesavoir-fairetechniqueainsique lesconnaissances(académiques)informatiquesetentrepreneurialessousunmêmetoit.Danslemêmetemps,ilsaidentles gouvernements africains et leurs acteurs duchangement numérique à mettre en place desstructuresetdescapacitéspourledéveloppement,la mise en œuvre et la diffusion de solutionsnumériquesconformesauxprincipesnumériquessusmentionnés.CescentresmettentenœuvrelescinqprincipesduManifesteSmartAfrica(àsavoirlesprincipes1,3,4et5)etsontdéveloppésenétroitecollaborationavecleSecrétariatSmartAfrica.Lepremiercentrea été ouvert en 2018 au Rwanda, les centres enTunisie,auGhanaetauSénégalsuivronten2019-cinqautressontprévus.L'initiativeYouthMobileL'initiativeYouthMobilede l'UNESCOtirepartidel'enseignement de l'informatique et de lagénéralisation de la téléphonie mobile pourautonomiserlesétudiants.Grâceàcetteinitiative,les jeunessont initiésaucodageà la foiscommeuneressourcepourrésoudredesproblèmeslocauxet comme un outil pour développer descompétencesd'apprentissagecomplexes.Les étudiants sont encouragés à développer,promouvoiretfinalementvendredesapplicationsmobiles en tant que clé pour assurer ledéveloppement durable. YouthMobile estfortement attaché aux ODD, et en particulier àl'objectifn°10surlaréductiondesinégalités.Il promeut la création de sociétés numériquesinclusives et s'efforce de libérer le potentiel desfemmesdanslesTICetdepromouvoirl'égalitédessexes, en soutenant la création de cycles socio-

économiquespositifsetens'attaquantauxdéfisduchômage,enparticuliersurlecontinentafricain.Egalité des sexes en matière du numérique:EQUALSEQUALSaétéfondéeen2016parcinqpartenaires:l'Union internationale des télécommunications,ONU Femmes, le Centre du commerceinternational, laGSMAet l'UniversitédesNationsUnies.Aujourd'hui,EQUALSestunréseaumondialen croissance de plus de 90 partenaires -comprenant des gouvernements, des entreprisesetdesONG.EQUALSs'efforced'inverserlafracturenumériquecroissante entre les sexes et de combler le fosséd'ici 2030 - en soutenant l'Objectif 5 dudéveloppement durable des Nations Unies parl'autonomisation des femmes grâce à l'utilisationdes technologies de l'information et descommunications.Un plan d'action de collecte dedonnées, de partage des connaissances et derenforcement du plaidoyer est à la base dupartenariatduréseauEQUALS.En promouvant la sensibilisation, en renforçantl'engagement politique, en mobilisant lesressourcesetlesconnaissances,enmobilisantlescapacités des partenaires et en soutenant desactions concrètes, EQUALS cherche à réaliserl'égaliténumériqueentrelessexeset,cefaisant,àaméliorerlesmoyensdesubsistancedemillionsdepersonnesdanslemonde.Aujourd'hui, EQUALS est un réseau mondial enpleine expansion qui regroupe plus de 90partenaires-gouvernements,entreprisesetONG.La réalité virtuelle pour de meilleurescompétences:SkillingUgandaEnabel soutient actuellement le gouvernementougandais dans la mise en œuvre du planstratégique décennal de BTVET appelé "SkillingUganda". La stratégie vise à doter les jeunesOugandais des aptitudes et des compétencesnécessaires sur lemarché du travail grâce à desapprochesnovatricestellesquel'apprentissageparle travail -enutilisant la réalitévirtuelledans lesrégions où le nombre d'entreprises du secteurprivéestlimité.L'initiative de réalité virtuelle vise à fournir auxtéléspectateurs une immersion virtuelle dans devéritables environnements de travail. Enabelproduitdecourtsclipspratiquesavecdegrandesentreprises du secteur privé, qui sont utilisés enclassecommesupportsd’enseignement.Leprojet

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pilote devrait devenir un référentiel (fiable etgratuit)declipsdeRVpourunapprentissagebasésur letravailcouvrantdiversmétiers,notammentles compétences vertes, l'agriculture, laconstruction, l'artisanat, etc. Pour le piloteougandais, les clips "Comment faire" sonttéléchargéssurlachaîneYouTubeà360°.Pouruneutilisation en classe hors réseau dans des zonesreculées comme les camps de réfugiés, les clipssont téléchargés et sauvegardés sur despériphériquestelsquelestéléphonesintelligents.eLearning:L'UniversitévirtuelleduSénégalL'Université Virtuelle du Sénégal est la premièreuniversiténumériquepubliqueenAfrique,fondéeen2013,combinantl'eLearningavecdestutorielsbasés sur la présence et des opportunités deréseautage. La plate-forme d'apprentissage enligneet lesordinateursportablesavecconnexionInternetmobilefournisparl'Universitéoffrentauxétudiantsunmaximumdeflexibilité,cequipermetaux étudiants (indépendants), aux femmes avecenfants, aux étudiants vivant dans des zonesrurales et/ou loin de la capitale d'accéder àl'enseignementsupérieur.Plusde28000étudiantsétudient actuellement à l'Université virtuelle enscienceshumainesetensciences(informatiques).BaséeàDakar,l'Universitévirtuelles'appuiesur13espaces numériques ouverts ou centrescommunautaires(Espace Numérique Ouvert, ENO), ouvert enpartenariat avec la Banque africaine dedéveloppement - bientôt, d'ici la finde2022, lesespaces numériques ouverts couvriront les 50régionsduSénégal.Lesétudiantssontencouragésà participer à des activités créatrices de valeursociale et à devenir des agents de changementdansleurscommunautés.Dans son nouveau portefeuille (actuellement enpréparation),Enabelsoutiendralapoursuitedelacréationde l’ENOàKaolacket l’extensionde sesactivitésgrâceàlacréationd’unpôled’innovation.Compétencesnumériques:ACADEMIEDEL'UITL'UIT collabore avec ses Membres, les partiesprenantes et ses partenaires pour définir leprogramme de renforcement des capacitéshumaines et déterminer les priorités, ainsi quepour répondre à la demande de développementdes compétences numériques. Cet objectif estatteint grâce à l'élaboration de contenus et deprogrammes de formation sur des sujets

spécialisésliésauxTIC,àlaprestationdecoursdeformation et de perfectionnement professionnel,ainsiqu'àlagestiondutransfertdesconnaissances.Grâceàlaplate-formedel'Académiedel'UIT,l'UITproposedesactivitésetdes formations intégréesdedéveloppementdes compétencesnumériquesquicouvrentunlargeéventaildesujetsliésauxTIC,allantdesprogrammesdestinés auxdécideursetaux organismes de réglementation, auxprogrammes destinés aux cadres supérieursspécialisésdanslesentreprisesetauxprogrammesspécialisés destinés au personnel technique etopérationnel.Dans le cadre de l'Académie de l'UIT, un largeéventaild'activitésderenforcementdescapacitésest mis en œuvre, notamment des cours deformationen ligneetenprésentiel,ainsiquedesactivités de "formation de formateurs" poursoutenir la durabilité pédagogique etinstitutionnelledesTIC.Formation aux TIC et au développementnumérique:Réseaudescentresd'excellence(CdE)L'unedesinitiativespharesdel'UITenmatièrederenforcement des capacités est le réseau descentres d'excellence (CdE). Actuellement, 31 CdEopèrentdansuncertainnombrederégions,dontl'Afrique, les Amériques, les États arabes, l'Asie-Pacifique,laCommunautédesÉtatsindépendants(CEI)et l'Europe. Ilsdispensentune formationdehaute qualité dans le domaine des TIC et dudéveloppementnumérique.Programmed’inclusionnumériquedel’UITLe Programme de l'UIT sur l'inclusion numériquefournit des ressources sur la législation, lespolitiques, les réglementations et les pratiquescommerciales pour promouvoir l'inclusionnumérique au moyen de rapports, de boîtes àoutilsetdelignesdirectrices.Ils'agitparexempledes possibilités numériques (solutions TICinnovantespourl'emploidesjeunes),descampsdecodage(unestratégiepourl'emploidesjeunes)etde la boite à outils sur les compétencesnumériques.Enoutre,lePortaildel'UITsurlesfillesdanslesTICet le Journal de l'UIT sur l'inclusion numériquefournissent des informations actualisées et lesmeilleurespratiquessurl'inclusionnumérique.AfricanGirlsCanCodeInitiativeEn collaboration avec la Commission de l'Unionafricaine,l'UITetONUFemmesontlancél'initiativeAGCCI 2018-2022 (African Girls Can Code

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Initiative),quiconsisteenunprogrammedequatreansvisantàformeretàautonomiserlesfillesde17à20ansenmatièredeTIC.L'initiativeviseàmotiverlesfillesàsefamiliariseravec les technologies numériques, à établir desréseauxd'affaires,à rencontrerdesmodèlesetàcréer une communauté pour partager leursexpériences.African Girls Can Code Initiative a organisé lepremiercampdecodagepourlesfillesenAfrique,et il sera suivi de 14 autres qui se terminerontpendantleSommetdel'Unionafricainede2022.Initiatives d'alphabétisation numérique: AfricaCodeWeekDirigéeparSAPCSREMEAen2015danslecadredeses investissements sociaux visant à générer unecroissancedurable enAfrique, Africa CodeWeekestuneinitiatived'alphabétisationnumériquequiaprofitéàplusde4,1millionsdejeunesAfricainsdans 36 pays. Des partenariats solides avec lessecteurspublic,privéetàbutnonlucratifsont laforcemotricedelacapacitédel'initiativeàgénérerunimpactdurablesurl'apprentissageàl'appuidesobjectifsdedéveloppementdurabledel'ONUn°4(éducationdequalité),n°5(égalitédessexes)etn°17(partenariatspourlesobjectifs).SAP et ses principaux partenaires (UNESCOYouthMobile, leCamdenEducationTrust, leCapeTown Science Centre, Google et le ministèrefédéralallemanddelaCoopérationéconomiqueetduDéveloppement-BMZ)ontunileursforcesà28gouvernementsafricains,plusde130partenairesd'exécutionet120ambassadeursACWpour:Ø Introduire le codage et l'alphabétisation

numériquechezles8-16ansenmettantunaccentparticuliersurl'autonomisationdesfilles;

Ø Renforcer les capacités des formateurslocauxpar lebiaisde sessions spécifiquesde formation des formateurs (50 000personnes ont été formées jusqu'àprésent);

Ø Adopter des programmes d'étudesnumériques et de codage pour avoir unimpactdurablesurlesjeunes.

Laquatrièmeéditiondel'ACWaeulieuenoctobre2018 avec 63 759 ateliers de codage gratuitsorganiséspour2,3millionsdejeunesAfricainsdans37pays,dont46%defilles.Enoctobre2019,l'ACWviseàmobiliser1,5milliondejeunesdans36pays.Favoriserl'espritd'entreprise:ElevatedeSES

Passant d'une simple formation technique à unprogramme d'avancement et de développementpersonnel,leprojetElevatedeSESaidedésormaisles diplômés à créer leur propre entreprise dansl'industriedeladiffusiondirecteparsatellite(SRD).Lancé en 2012, le programme a récemment faitl'objet d'une nouvelle image de marque,comprenant un nouveau programmed'études etun ensemble impressionnant de compétencesessentiellesenaffairesetenmarketing,ainsiquedesprécautionsetdescompétencesenmatièredesantéetdesécurité.Le cours de deux jours exige des stagiaires qu'ilsexécutent des scénarios pratiques le deuxièmejour.Lesmodulespratiquesconcernentlamiseenplace d'une installation ou l'établissement d'undialogue avec un client. L'objectif est detransmettreautantdeconnaissancesquepossibleànosstagiairesafindeleurouvrirdesopportunitésd'emploi et de les aider à développer de petitesentreprises dans toute l'Afrique. A ce jour, leprogrammea formédes installateursà travers lecontinent africain, notamment en RépubliquedémocratiqueduCongo,auCameroun,auGhana,auNigeria,enCôteD'Ivoire,enOuganda,auKenya,àMail,auSénégal,auMalawi,enTanzanieetenAfriqueduSud.LesfemmesdanslesTIC:WeCodePourpromouvoir les femmesdans le secteurdesTIC, la Chambre rwandaise des TIC a fondéWeCode, lapremièreécoledeprogrammationetagence informatiquepour les femmesenAfriquedel'Est.Elleoffredesformationsdehautniveaueninformatique aux femmes rwandaises en âge detravailler,avecousansdiplômepréalableenTIC.WeCodes'estassociéàMoringaSchooletMurahoTechnology pour développer un programme deformationdesixmoisaxésur lesaffaires.Entantqu'entreprise de technologierwandaise/canadienne basée à Kigali depuis plusde dix ans, Muraho Technology fournit desinformations sur les services technologiques trèsdemandés par les entreprises locales etinternationales. Sur la base de ces informations,Moringa School, un accélérateur dedéveloppementlogicielkenyandeclassemondiale,aadaptéunprogrammed'étudespour l'écoledeprogrammation WeCode. Après le programme,WeCode, qui acquiert constamment des contratsinternationaux, emploie ses diplômés pour unepériode de six mois avant de les mettre sur le

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marchérwandais.Ainsi,enentrantsur lemarchédutravail,lesdiplômésWeCodeontdéveloppéunhaut niveau d'indépendance et d'expérienceprofessionnelle internationale. Plusieursentreprisesnationalesontdéjàoffertdesemploisaux futurs diplômés de WeCode. D'ici la fin de2019,WeCodeprévoitdeformer900femmespourqu'elles deviennent des spécialistes eninformatique.Enoutre,leurpartenairedusecteurprivé, Samasource, a formé 100 femmes à desemploisindépendantsdanslesTIen2018.WeCode est un projet de la coopération audéveloppementrwando-allemandeaveclesoutienduministère fédéral allemand de la CoopérationéconomiqueetduDéveloppement(BMZ).Préparation à l'emploi dans le domaine descompétences en TI : Le programme 1 milliond'emploisLeprogramme1milliond'emploisviseàmettreenplace un nouvel institut de technologie, avec unsolidevoletdestagespratiques,soutenuparuneplate-formeSAPdepointe.Lebutduprojetestde:Ø Former des jeunes sans emploi ou sous-

employéssélectionnésrigoureusementàlapréparation à l'emploi dans le niveauintermédiaire des compétencesinformatiques.

Ø Créer un modèle de stage avec uneformation technique continue et uneformation aux compétences nontechniques,soutenueparunmentoratde3ans.

Ø Construireuneplateformedepointereliantles demandeurs d'emploi aux prestatairesde formation et d'emploi, évaluer lepotentieldesdemandeursd'emploiàl'aidede l'IA, connecter les PME à l'écosystème(applicationpour leschercheursd’emploi,siteInternetpourlesfournisseursd'emploi,etc.).

Ø Élargircemodèleetcréerlamain-d'œuvrenumériquede l'avenir,dansdenombreuxsecteursindustrielsetdanstoutel'Afrique.

Ø Soutenir lesMPMEen leur apportant descompétences commerciales et en lesexposantaumarché.

Le numérique au service des pôles d'innovation:EnabeletMTNOugandaEnabel s'est associé au premier opérateur detélécommunications mobiles en Ouganda, MTN,pour mettre en place des centres d'innovation

numériques dans 9 établissements de formationprofessionnelle. Cette collaboration, véritabledémonstrationdepartenariatspublic-privé, verraMTN fournir des éléments tels que desordinateurs,desserveurs,uneconnexionInternetet sera responsable de la maintenance de cespôles.L'initiativepermettraauxjeunesOugandaisd'avoiraccèsàdesressourceséducativesouvertespour le développement des compétences. EnOuganda, les TIC dans l'éducation se limitentgénéralement à l'apprentissage de compétencesde base telles que le traitement de texte et letravailavecdesfeuillesdecalcul.Cescentres,quidevraient changer la donne, joueront un rôlecentral dans la promotion de l'apprentissageamélioré par les TIC, y compris l'utilisation detutorielsvidéo,delaréalitévirtuelleetdemanuelsscolairesenligne,entreautres.MTNaentamécettecollaborationdanslecadredesesinitiativesderesponsabilitésocialed'entrepriseet fournit l'expertise technique nécessaire pourdéployerde telles initiatives.Enabel, en tantquemarquedeconfiancedesdeuxparties,agitcommeintermédiaireentreMTNetlesétablissementsdeformation professionnelle. Ce partenariat public-privé (PPP) dans le développement descompétences garantit que le projet intégreraefficacement lesTICdans l’offredecompétencesetgarantiraladurabilité.Formation des éducateurs : Agence française dedéveloppement, Agence universitaire de laFrancophonieetOrangeMadagascarL'Agence françaisededéveloppement (AFD) s'estassociée à l'Agence universitaire de laFrancophonie(AUF)etàOrangeMadagascarpourformerlesenseignantsduprimaireàl'utilisationdutéléphone mobile. Les téléphones mobilespermettentauxtuteursdeseconnecteràdistanceavec les enseignants grâce à une plateformedéveloppée par Orange, et d'envoyerrégulièrement des quizz et des informationsautomatiséespourtenirlesenseignantsàjour.Lematérielnumériquedestinéàêtreutilisédanslessallesdeclassepeutégalementêtretransféré.Lacommunication permanente entre tuteurs etenseignants réduit l'isolementdesenseignantsetrenforceleurencadrementpédagogique.Centrededonnéessurl'innovationetladurabilitéMAMA-LIGHT®:MALINODASUC®AuBurkinaFaso,laFondationPrincessAbzeDjigmaH.R.H. a lancé un projet de chaîne de blocs

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rassemblant1,3milliondefemmesdanslachaînede valeur du beurre de karité, les connectant aumondenumériquevialacoopérativeélectroniqueYAM®Token.EnpartenariataveclePacksolairepourl'Afriquedel'Ouest hébergé par le Centre pour l'énergierenouvelable et l'efficacité énergétique de laCEDEAO,cette initiativeviseàcréerunminimumd'un million d'emplois dans chaque pays de larégion de la CEDEAO, en répondant aux besoinsquotidiensdesentreprisesetdescitoyens locauxgrâceàlacoopérationnumérique.Promouvoir l'innovation dans l'enseignementsupérieur:EDULINKIIFinancépar l'UnioneuropéenneetmisenœuvreparleSecrétariatACP,leprogrammeEDULINKIIestdestinéàcontinueràfavoriserlacoopérationdansledomainedel'enseignementsupérieurentrelespays des États ACP et l'Union européenne. Leprogrammeviseàpromouvoirl'innovationdanslesétablissements d'enseignement supérieur desÉtats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, etdonc à assurer leur compétitivité dansl'environnementmondial.LesrésultatsattendusdelamiseenœuvreduprogrammeEDULINKIIsontlessuivants:Ø Contribution accrue aux politiques

nationales et régionales et aux plans de

développement pour la coopération dansl'enseignementsupérieur.

Ø Renforcement de la mise en réseauinterinstitutionnelleentrelesEESdespaysACP et les EES de l'UE, y compris lesétablissements offrant une formation desenseignants, des diplômes et des gradescontribuantàdessolutionsrégionalesauxpénuriesd'enseignants.

Ø Amélioration de la gestion et del'administrationfinancièredesEESACP.

Ø Renforcement des qualifications dupersonnelacadémiquedesEESACP.

Ø Amélioration des cadres institutionnelspour poursuivre les programmesacadémiques et l'excellence académiquedanslesEESACP.

Ø Mobilitéaccruedesétudiantsdetroisièmecycleetdupersonnelenseignantgrâceàlamiseenplacedeprogrammesconjoints.

Ø Mise en œuvre de programmes d'étudesportantsurlescompétencesdehautniveaurequises par les marchés du travailnationauxetrégionaux.

Ø Les normes nationales ou régionalespertinentes d'assurance qualité desprogrammesd'étudessontrespectées.

ObjectifIII.Améliorerl'environnementdesentreprisesetfaciliterl'accèsaufinancementetauxservicesdesoutienauxentreprisespourstimulerl'espritd'entreprisegrâceaunumérique.Laboratoired'innovationdelaBanqueafricainededéveloppementLelaboratoirepourl'innovationetl'entreprenariat(IEL)estuneinitiativeduprogrammeEmploispourla jeunesseenAfrique(JfYA)de laBAD.L'objectifdu Laboratoire de l'innovation est de soutenirl'écosystème de l'entreprenariat en Afrique enrenforçantlacapacitédesorganisationsdesoutienà l'entreprenariat (ESO) - c'est-à-dire lesincubateursd'entreprises, lesaccélérateurset lesintermédiaires financiers, y compris lesgestionnairesdefondsopérantàtouteslesétapesdu cycle d'investissement pour aider lesentrepreneurs à créer des entreprisescommerciales viables et durables qui emploientdes jeunes en mettant l'accent sur les jeunesfemmesentrepreneurs.

Le laboratoire incubera et pilotera de nouvellesidées prometteuses et évaluera les meilleurespratiques pour les interventions existantes enfaveur de l'entrepreneuriat et de l'emploi desjeunes. En outre, le laboratoire fournira desressourcesdeconnaissancespouraideràatténuerles contraintes et les défis auxquels font face lesentrepreneurs en Afrique et leur permettre delanceretdévelopperleursentreprisesavecsuccèset de créer des emplois pour les jeunes. Lesactivitésdulaboratoireporterontsurcinqpiliers,àsavoir:i)l'analysedumarchéetlamiseenréseau,ii)lerenforcementdescapacités,iii)laplate-formedeconnaissancesetd'échange,iv)l'aidefinancièreaux jeunes entreprises et v) l'innovation etl'incubation.Lelaboratoirearécemmentétélancéet une vaste étude du marché de l’OSE et del'entrepreneuriat est en cours. Les résultats en

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serontpubliésen juin2019. Il est soutenupar laBAD qui collabore avec plusieurs initiatives etpartenaires.Actes de création d'entreprise en Tunisie et auSénégalLes processus complexes d'enregistrement desentreprises et les régimes fiscaux uniformesnuisentactuellementàlacréationetàlafacilitédefaire des affaires pour les entrepreneursémergentsenAfrique.LesbonnespratiquesdelaTunisieetduSénégalmontrentcomment les loissur la création d’entreprise par une approcheparticipative et inclusive de l'élaboration despolitiquespeuventapporteruneréponseglobaleàces obstacles. Dans le cadre plus large de lastratégie " Tunisie numérique 2020 " visant àdynamiserledéveloppementsocio-économiqueetàdévelopperlesinfrastructurestechnologiques,laloisur lacréationd'entreprisesdevraitpermettred'augmenter le nombre de jeunes entreprises,notamment dans le secteur des hautestechnologies et en mettant l'accent sur l'emploidesjeunes.Laloitunisiennevaencoreplusloinenoffrantdesallocationspoursoutenirlesfondateursau cours de leur première année d'activité, encouvrantlesdroitsdebrevetetengarantissantauxsalariés le droit de reprendre leur ancien emploiaprès l'échec de leur tentative de créationd'entreprise. L'initiative ascendante unique qui adonnénaissanceàlaloitunisiennesurlacréationd'entreprises a grandement contribué àl'exhaustivité et à l'orientation centrée surl'utilisateur de la loi et a ouvert la voie à lareproduction des processus de co-création àtravers des initiatives telles que le hackathonI4Policy au Sénégal. Les consultations en courspour l'élaboration de la loi sénégalaise sur lacréation d'entreprises visent à formuler desrecommandations pour la promotion del'innovation et l'esprit d'entreprise, couvrant desdomaines tels que les politiques fiscales, lefinancementdudémarrage,l'étiquetage,ainsiquelacollecteetlepartagededonnéespourélaborerdemeilleurs plans d'entreprise. En avril 2019, leMalis'estjointàlaTunisieetauSénégal,lorsquelegouvernementapubliéundocumentpolitiqueetainvité toutes les parties prenantes concernées àrevoirlescadresetlespolitiquesquiconstituerontlaloisurlacréationd’entreprise.Initiativemondialepourl'inclusionfinancièredelaBanquemondialeetdel'UIT(FIGI)

FIGIestunprogrammed'actioncollectivetriennalmenéparl'UIT,leGroupedelaBanquemondialeetleComitédespaiementsetdesinfrastructuresdemarché,avec lesoutiende laFondationBill&MelindaGates.L'initiativeagitentantqu'organecollaboratifpourfournirdesressourcespermettantdetransformerles plans en réalité et de mesurer le succès desplansmisenœuvre. FIGI apourobjectifde faireprogresser la recherchesur la financenumériqueetd'accélérerl'inclusionfinancièredanslespaysendéveloppement. Le programme est axé sur lescadres juridique et réglementaire propices,l'infrastructure financière et informatique, ainsique sur l'amélioration de la conception desproduits et des réseaux d'accès. L'accent estégalementmis sur l'améliorationde l'acceptationdespaiementsélectroniquesparlesmarchands,del'identification numérique et de l'eKYC, ainsi quesur la sécurité de l'infrastructure financière etinformatique pour les services financiersnumériques. En outre, cette initiative offriral’occasion concrète d’engager des bailleurs defonds mondiaux à renforcer leur capacité definancementafind’amenerlesservicesdesécuritéfinancièredansleurszonesdecouverture.LaChine,l'ÉgypteetleMexiqueontétéidentifiéscommetroispaysciblespourlacollaborationetlamiseenœuvre.Comblerlafracturenumériqueentrelessexes:dessolutionspourl'emploidesjeunes(S4YE))Solutionspour l'emploides jeunes(S4YE)estunecoalition multipartite d'acteurs clés du secteurpublic,dusecteurprivéetdelasociétécivilevisantàréduirelafracturenumériqueentrelessexes.Ellea deux priorités stratégiques : accélérerl'innovation (grâce à des solutions de pointe etfondéessurdesdonnéesfactuelles)etgénérerdesconnaissancesetdesapprentissagespouraccroîtrel'impact du programme et influencer le dialoguepolitique. S4YE publie un rapport annuel sur lesemploisnumériquespourlesjeunes.Ilfournitdesrecommandations opérationnelles pour laconception et la mise en œuvre d'interventionsnumériques intégrées et inclusives en matièred'emploipourlesjeunes.Lesemploisnumériquespermettent de réduire les coûts de recherche,d'élargir les zones d'emploi ou de modifier uneorganisationdutravailaxéesurlegenre.C'estunoutil clé pour l'inclusion des jeunes femmes ensurmontantlescontraintessociales,économiques,politiquesetphysiques.Touslessecteurssontles

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moteursde lademanded'emploisnumériquesetS4YEadressedesrecommandationsadhocàtouslestypesd'acteurs,qu'ils'agissedesprogrammesd'emploi des jeunes, des gouvernements ou dusecteurprivé.Transformation numérique de l'écosystème desTICenAfrique:plate-formed'innovationdel'UITL'Union internationale des télécommunicationsdes Nations Unies (UIT) travaille à latransformationnumériquedel'écosystèmedesTICenAfrique.SonSecteurdudéveloppement(UIT-D)encourage la coopération et la solidaritéinternationales dans la fourniture de l'assistancetechnique. L'UIT est convaincuequ'il est possibledefaireunbondenavantenAfriqueentirantpartides possibilités offertes par la transformationnumérique et une économie entrepreneurialeflorissante. Pour développer ses projets, l'UITtravailledanslecadredepartenariatspublic-privéetd'initiativesdecoopération.L'UITamisaupointuneplate-formed'innovationqui peut être utilisée pour accélérer l'économienumérique. Cette plate-forme mondiale sert àfournir des connaissances, à renforcer lescapacités,àévaluerl'écosystèmeetàélaborerdesprojets concrets pour les pays afin de favoriserl'entrepreneuriat numérique. Les pays peuventétablir des plans concrets avec l'UIT et sespartenaires pour intensifier cette activité, qui adéjà été menée dans plus de 20 pays dans lemonde.Cetteplateformesepenchesurlesenjeuxsystémiques de l'économie numérique pourfavoriser l'entrepreneuriat numérique. Sansapproche systémique, le développement durableseratrèsdifficile,carlesinitiativesnepeuventavoird'effetsdesynergieetd'investissement.Entrepreneuriattechnologique:Make-ITinAfricaL'initiative"TechEntrepreneurshipInitiativeMake-ITinAfrica"promeutl'innovationnumériquepourundéveloppementdurableetinclusifenAfriqueetestfinancéeparleministèrefédéralallemanddelaCoopération économique et du Développement(BMZ), dans le cadre de l'Initiative AfriquenumériqueduBMZ.Enétroitecollaborationavecplusde30entrepriseset partenaires financiers, entreprises sociales,centresetréseaux,"Make-ITinAfrica"soutientlacréationd'unenvironnementfavorableauxjeunesentrepreneurs dans le secteur numérique - pourfaciliter un meilleur accès au financement, auxmarchés et aux compétences. Ces entrepreneurstechnologiquesontlepotentieldemoderniserles

économies et les sociétés de leurs pays, dedécouvrir des solutions innovantes aux défis dudéveloppement et de créer de nouvellesopportunitésd'emploi.Catalyser la technologie, l'innovation etl'investissementd'impact:Fondsd'investissementagro-industriel(ABC)Le Fonds d'investissement agro-industriel (ABC)parrainé par le Fonds international dedéveloppement agricole (FIDA) est un nouveaumodèledontlespilierssontl'Unioneuropéenne,leGroupeACP,leGouvernementluxembourgeoisetl'AGRAquiaccordentdessubventionscatalytiquessous la forme d'une tranche "première perte"protégeant les investisseurs financiers destranches mezzanine et senior à faible risque etoffrant ainsi aux petits exploitants agricoles et àleursentreprisesagricolesuncapitalpourle«tiersmanquant » (25.000 à 1.000.000 dollars). Cesnouveaux modèles d'investissement d'impact de"fonds à impact mixte de premier plan" ont legrand avantage de réunir différentes formes decapital (à but non lucratif, d'impact et financier)dansunmêmevéhiculefournissantducapitalauxstades de l'innovation et du démarrage desentreprises. Ces partenariats public-privé sontdoncenmesuredecatalyserlesinvestissementsenmatière de technologie, d'innovation et d'impacten comblant le déficit de financement et enstimulantlesjeunesentreprisestechnologiques.Visionpolitiquedel'économienumérique:i4PolicyL'innovationauservicedespolitiques(i4Policy)estuneinitiativepolitiquelancéeenoctobre2016parungroupedecentresd'innovation,dedécideurs,d'entrepreneurs et de catalyseurscommunautaires africains pour établir une visiondebasedel'économienumérique.En2018,ilsontrédigé en collaboration avec les centres ducontinent une vision politique sous la forme duManifeste pour une politique d'innovation enAfrique v1.2, un processus de co-rédactionascendantdirigépar48leadersd'écosystèmesde25 pays africains et représentant les principauxgroupeslinguistiquessurlecontinent.Aujourd'hui,126centresd'innovationcommunautairesrépartisdans39pays,avecdescommunautésdeplusde700 000 innovateurs et entrepreneurs, ontapprouvé le Manifeste. Il s'agit d'un documentévolutifavecsonoutildeconsultationenlignepourmodifier,discuteretévaluersesdifférentsaspects.Lacommunautédei4Policyaindiquésavolontédefaire avancer son programme en s'engageant

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stratégiquement avec les décideurs pourdévelopperetréformerlespolitiquespubliques,etelleadéveloppédesméthodologiesparticipativesetdélibérativesderéformepolitiquepourcefaire.Aveccesoutils,i4Policyaorganisé10hackathonspolitiques dans neuf pays afin d'identifier lesinterventions politiques publiques pertinentes etefficaces et de créer des coalitions à large basepourconcevoiretmettreenœuvredesréformespolitiques. Un large éventail de partenairesinternationaux ont soutenu les hackathonspolitiques de la communauté et les efforts deréforme participative des politiques. Lacommunauté soutient actuellement les réformesdes politiques publiques à travers l'Unionéconomique et monétaire ouest-africaine ettravaille sur le Manifeste pour affiner desrecommandationsconcrètespourlessous-régionsetlecontinent.Despartenariatspourlacroissance:leprogrammed'accélérateurécosystémiquedelaGSMALe programme « GSMA Ecosystem Accelerator »vise à combler le fossé entre les opérateurs detéléphonie mobile et les jeunes entreprises, enpermettantdespartenariatssolidesquifavorisentla croissance de produits et services mobilesinnovants.Avec21investissementssousformedesubventions(entre100000et250000£parStart-up)enAfriqueaucoursdes3dernièresannées,etun positionnement unique visant à favoriser uneplusgrandecollaborationentrelesStart-upsetlesopérateursmobilessurlecontinent,leprogrammea été parmi les initiatives les plus actives de cesdernières années en faveur des start-upsafricaines.Innovationnumériqueafricaine:LinkubAfricaLinkubAfricaestlepremierincubateurpanafricain,une "usine à innovation" et un pôle d'innovationnumériqueenAfrique..Cetespaceréunitdifférentsacteursdel'innovationnumérique en Tunisie, en Afrique et àl'international,groupesdereflexion,investisseurs,laboratoiresderecherche,grandesentreprisesetstartups,Universités,avecpourobjectif:échanger,développer,accéléreretco-construiredesprojetsd'innovation numérique et favoriser l'émergenced'innovationsperturbatricesgrâceàunmodèledecollaborationetdeconfrontationoriginale.LespartenairesdeLinkubAfricaàcejoursont:legouvernement tunisien, Smart Africa Alliance,SECOSuisse,GIZ,MakeITAfrica,SwissTechnopoleYverdon, UIT, Union africaine, Deloitte Africa,

Nordic IT, Universités tunisiennes, Universitévirtuelle de Tunisie (créée en 2002), Afric'Innov,MEST Incubator, Startupboostx, Do4Africa, LISTLuxembourg, IncubatorofShwanigan(Canada)etSSVAR (Société suisse de réalité virtuelle,amélioréeetmixte),etc.L'emploi dans les plates-formes numériques :ProjetFairWorkMené par des chercheurs de l'Oxford InternetInstitute,desuniversitésduCap,deManchester,d'OxfordetduWesternCape;LeprojetFairWorkétudiedansquellemesurelesprincipesdutravailéquitable sont adoptés par les plates-formesnumériques basées sur la main-d’œuvre de«l’économiedelacroissance»enAfrique(etdansd’autrespaysendéveloppement).Le travail sur plate-forme fournit des revenus etdes opportunités essentiels à de nombreusespersonnes.Cependant,certainstypesdetravailsurplate-forme sont également devenus synonymesde salaires extrêmement bas, de précarité et deconditions de travail médiocres et dangereuses.Cette situation n'est pas seulement indésirablepourlestravailleurs,maisaussipourlesentreprisesclientes et les consommateurs finaux. Lesentreprisesclientesvoudrontéviterlesrisquesderéputationliésàlasous-traitanceàdestravailleursmaltraités;etdesrecherchesontmontréquelesconsommateursquiensontcapablessontsouventdisposésàpayerunsupplémentpours'assurerquelesproduitsqu'ilsachètentontétéfabriquésdansdebonnesconditionsdetravail.Soutenupar laGIZ, leprojetFairwork s’engageàmettre en évidence les meilleures et les pirespratiques de l’économie de plate-formeémergente.Lesgouvernements,lesexploitantsdeplateformes, les syndicats et les travailleurs onttous été consultés pour établir une série deprincipesfondamentaux,utilisésparleprojetpourévalueretclasserlessociétésdeplateformes.Le projet s'inscrit dans l'agenda de la FairworkFoundation, qui vise à exploiter le pouvoir duconsommateur,ainsiquelesoutiendestravailleursetdesplates-formes,afindecontribuerdemanièresignificativeaubien-êtreetàlaqualitédel'emploidestravailleursdunumérique.Incubateursafricains:Afric’innovAfric'innovestunréseaupanafricaind'incubateursgéré par l'ONG Bond'Innov, financé par l'Agencefrançaise de développement (AFD) etl'Organisation internationale de la Francophonie.Parailleurs, le réseau travaillemaindans lamain

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avec l'institut de recherche IRD, la Banquemondiale et l'opérateur télécom Orange pourl'assistancetechnique.Les outils numériques d’Afric’Innov offrent unsoutien aux entrepreneurs par le biais demécanismes de suivi, d’indicateurs standardiséspourl’analysedeleurimpact,d’eLearningpourlesgestionnaireset leséquipesopérationnelles,ainsique d’une boîte à outils de ressourcescollaboratives très pratique. Il soutient laprofessionnalisationdesincubateursafricainstoutenintégrantlesmeilleurespratiquesparmieux,encherchant àpermettre l'émergenced'unnombreélevédestart-upsetd'entrepreneursdequalité.Àcejour,leréseaucompte31incubateursdans15paysetasoutenuplusde200jeunesentreprises.Il propose des programmes de formation et definancementdedémarrage,desoutilsnumériquespour la gestion de l'incubation et un label dequalitépourmettrechaqueincubateurqualifiéencommunication avec sa communauté. Le label aété co-développé avec cinq institutionsinternationales, 33 incubateurs et 18 jeunesentreprises.Ilévaluelaqualitédesinfrastructures,la transparence de la gouvernance, la clarté del'offredeservice,ainsiquel'adaptabilitéetl'utilitédesressourcesetdesmodèlesdesupportfournisauxentreprisesendémarrage.Soutenir l’écosystème technologique:développement du secteur technologiqueNTF IVduCCI Depuis2010,leCentreducommerceinternational(CCI)del'ONUrenforcelacompétitivitédusecteur

technologique dans les pays en développement.Actuellement, la pratique de développement dusecteur technologique accélère le démarrage deplusde120entreprisestechnologiquesetrenforceles écosystèmes technologiques dans les paysd'Afrique de l'Est et de l'Ouest. Le CCI soutientl'entrepreneuriat numérique à trois niveauxinterdépendants, en travaillant avec despartenairesdumarchépourmettrelesentreprisesenrelationaveclesopportunitéscommerciales.Lepersonnel duCCI ainsi quedes experts locaux etinternationaux-par lebiaisdela"formationdesformateurs " avec ces derniers - assurent lerenforcementdescapacitésmixtespourlesstart-ups.Auniveauméso,leCCIs'associeàdescentrestechnologiquesentantque"multiplicateurs"surle terrain, en étroite coordination avec lesministères et organismes gouvernementauxconcernés.Le CCI met l'accent sur le développement ducommerce international. Les start-upstechnologiques soutenues participent à desévénements technologiques régionaux etinternationaux, où elles entrent en contact avecdespartenairescommerciauxetdes investisseursinternationaux. Dans le cadre du développementdusecteurtechnologiqueNTFIVduCCI,desboîtesàoutilspersonnaliséessontproposéesetadaptéesauniveaudematurité(innovation(idéation),espritd'entreprise(minimumdeproduitsviableslancés)et de croissance (adéquationmarché-produit) etde spécialisation (fintech, e-commerce, agritech,ed-techetc)desstart-ups.

Objectif IV. Accélérer l'adoption des services électroniques et le développement de l'économienumériquepouratteindrelesobjectifsdedéveloppementdurable(ODD).

Programmesdel'UITpourlesservicesenligneØ L'UIT a mis au point un cadre

d'investissement numérique pour lesobjectifs de développement durable, quisertdeguideanalytiqueàl'investissementnumérique,enidentifiantdesélémentsdebasedesTICréutilisablesafindefournirdescasd'utilisationprioritairesdesobjectifsdedéveloppement durable. Le cadre reposesuruneapprochepangouvernementaleenmatière d'investissement dans les TIC,nécessairepour avoir un impact à grandeéchelle, et les ODD constituent unfondement stratégique solide pour uneéconomie numérique intégrée à l'échelle

gouvernementale,àlafoishorizontalementetverticalement.

Ø Le Cadre d'innovation numérique de l'UITaidelespays,lesvillesetlesécosystèmesàreleverlesdéfisactuelsenleurdonnantlesmoyens d'accélérer leur transformationnumérique.

Ø Afind'exploiterpleinement lepouvoirdesTIC au service du développement durable(ICT4SDG), leprogrammeApplicationsdesTICaidelesMembresdel'UITàinfluersurleurs programmes nationaux dedéveloppement en leur fournissant lesoutilsnécessairespourélaboreretmettreenœuvredessolutionsdurablesauniveaunational, et à participer à un certain

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nombre d'initiatives transversales pourtirerpartidelacollaborationmultipartiteetdu pouvoir du ICT4SDG. L'objectif est defaciliter l'élaboration et l'adoption desolutions novatrices qui auront un impactsur les populations et d'accélérer laréalisationdesODD.

Ø 4. L'UIT travaille sur des outils deréglementation et de recherche encollaboration, ainsi que sur les élémentsconstitutifs d'un service universel élargi(service universel v.2) dans les futurespolitiques réglementaires et législatives.UAS 2.0 permettra d'intégrer les diversesdynamiques du secteur des services detélécommunications et de TIC et est plussouple etmieux adapté à la convergenceactuelle des services, des réseaux et ducontenu. Un ensemble derecommandations et de lignes directricessera présenté afin d'améliorer les

procédures et lesmécanismes de gestiondu service universel et les aspectsconnexes, notamment en matière definancement.

CIBEgyptDataLabetFintechEn 2015, CIB a été le premier à construire unlaboratoire d'analyse avancée et de donnéesmassives. La vision de la banque était de passerd'unebanquetraditionnelleprospère,maislocale,à une organisation de premier plan axée sur lesdonnées et le client, qui comprend parfaitementlesbesoinsde ses clients actuels etpotentiels etqui adapte ses produits et services financiers enconséquence. Aujourd'hui, CIB est le premiersponsorégyptiendestart-upsdanslesecteurdestechnologies de pointe, la première banqued'AfriqueduNordàutiliser lecréditàpucepouratteindre les non bancarisés, et la première àrejoindreR3,leplusgrandconsortiummondialdeservices financiers utilisant la technologie deschaînesenblocs.

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