Nouveau manuel sur les dangers de l'onanisme, et conseils .../12148/bpt6k5661312n.pdfLe mérito des...

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  • Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

    Nouveau manuel sur lesdangers de l'onanisme, et

    conseils relatifs autraitement des maladies quien résultent (Nouvelle [...]

    https://www.bnf.frhttps://gallica.bnf.fr

  • Doussin-Dubreuil, Jacques-Louis (1762-1831). Auteur du texte.Nouveau manuel sur les dangers de l'onanisme, et conseilsrelatifs au traitement des maladies qui en résultent (Nouvelleédition, revue, corrigée et augmentée) / par J.-L. Doussin-Dubreuil,.... 1839.

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  • llfifflOPilHiEf.

    NOUVEAU MANUEL

    SUR LES DANGERS

    DE

  • MrTî&i. '. ,.-'Le mérito des ouvrages de YEncyclopêdie-Roret leur

    a valu les honneurs de la traduction , del'imitation.cl de

    la contrefaçon. Pour distinguer ce volume il portera, à

    l'avenir, la véritable signature de l'éditeur.

  • rMANUE.L;S-RGRE.T.

    NOUVEAU MAMEL,.SUR LES DANGERS

    ;.. DE.

    • ..-'. 'pL'OBfAMIBME^

    ...ESOOITSESS:.

    :

    RELATIFS AU TRÂttËMENTDÉS MÂtADÏES/:

    QUI EN RÉSULTENT,.

    OuVrâge'nécessaire aux. pères dé famille,et aux'instituteurs;

    PÀII j>x. 3>oussiKr^a)irBRE0it,Docteur en médecine. de l'ancienne .Faculté* Membre^de l'ancienne

    Société centrale et du comité de Yoccine près S. Esc. Mgr. le mi-nistre de l'Intérieur; de la société royale académique des Sciences»de celle de médecine pratique de Montpellier; Médecin titulaire dubureau de charité du iOo arrondissement de Paris, etc.

    Nouvelle ébxiximfBEVTJE, COHHIGÉE ET ATJGMEKTÉE,

    PAR 3. MORIN, DOCTEUR EN MÉDECINE.

    k LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET,BUE HATJTEEEUILLE, N° 10 BIS.

    1839.

  • OUVRAGES DU MEME AUTEUR

    Qui se trouvent chez RORET, libraire:

    Do VEpilepsieengénéral, et particulièrement de celle gui est,déterminée par des causes morales. 1 vol. iri-12,20 édition. (Prix;, 5 fr., et 5 fr. SO c.'franco.

    Manuel sur lès dangers de VOnanisme, nouvelle édition!:Prix, 1 fr. SO c., et 2 fr. franc de port.

    .Des Glaires, de leurs causes, de leurs effets, cl des indica-tions à remplirpour les combattre, 1 vol. in-8°, première

    ' partie, 96 édition. Prix, 4 fr., et S fr. franco.deuxième partie du même ouvrage, ou Nouveaux aperçussur les:causes et les effets dés Glaires. 1 vol. in-&>. Priari52 fr., et 2 fr. SO c. franc de port.

  • .

    PREFACE,

    Jl/KXRAïKÉs par leurs penohans vicieux,les anciens avaient inventé tout ce qu'ilétait possible d'imaginer, pour satisfaireà leurs passions les plus honteuses : aussil'on voit, parce qui nous reste des Grecs etdes Romains

    , que les désordres chez euxse manifestèrent jusque sur les placespubliques, et dans les derniers temps decelte llome si imposante encore, ne payait-on pas au fisc, pour commettre sur soi-même des monstruosités. '

    De là l'obligation d'offrir des remèdeset des moyens de soulagement aux mal-heureux attaqués des maladies et des in-firmités, inévitables résultats de leursexcès ; notre propre inclination au vice,et tous les monumens qui nous restent dela débauche des anciens firent arrivercette peste jusqu'à nous ; c'est pourquoià chaque siècle on a vu paraître des hom-mes vertueux et des hommes déboutés ;dans cette situation le mal allait toujoursen croissant. Ce ne fut pas assez des tradi-tions

    ,il manquait à la France un ouvrage

    spécial sur les dangers de l'onanisme : celuide Tissot parut ; il y démontre non-seule-ment les suites affreuses de ce vice destruc-*

  • 6 PRÉFACE.

    teur, mais encore en véritable ami del'humanité

    ,il a fait tout ce qui dépendait

    de lui pour arrêter la détérioration, sus-pendre le dépérissement, rétablir la lan-gueur qui en sont les résultats. Tout enconsidérant danssonprincipe lamonomaniequi porteJt son exécution , il a cherché àprévenir le terme fatal auquel parviennentsi promptement tant de malheureux quis'y laissent entraîner en exposant leursremords et leurs regrets ; il a confirmé ,l'inévitable et triste influence de leursplaisirs si peu durables , sur tout le restede leur vie. C'est en les rendant à lasociété, puis qu'ils périssaient sans lui, queses avis furent très-utiles aux hommesperdus de débauche, comme à ceux quisont ennemis de ce vice contre lequel ilinspire une juste horreur parles exemplesqu'il en rapporte.

    Cest dans l'espoir d'obtenir aussi Yestimedes gens de bien , que nous publions ceslettres sur les dangers de V Onanisme, card'après tout ce quia été dit par notre devan-cier sur ses terribles effets, nous avonsajouté un grand nombre d'exemples ,

    dontnous avons été témoins, et qui se sontpassés sous nos yeux pendant le cours denotre longue pratique ; plusieurs nous ontété transmis par les malades eux-mêmes ,et nous les rapportons tels qu'ils les ontécrit, pour ne rien changer à l'intérêtqu'ils nous ont inspiré : l'un d'entre euxtermine parce qui suit.

  • PREFACE.,

    7

    « Vous le dirai-je, monsieur, celui qui» vous écrit dans ce moment s'est rendu» coupable d'un pareil crime, j'ai honte» de vous en parler, mais c'est par la con-» fiance que votre ministère m'inspire et» d'après la lecture de, vos lettres sur les» dangers de l'onanisme que je vous en fais«l'aveu; tout ce que vous y rapportez» m'a fait beaucoup penser , et je suis» -bien persuadé que tous les avantages qui«doivent en résulter pour l'humanité „» étaient votre seul but. a

    .

  • DISCOURS

    PRÉLIMINAIRE.

    TJL OUTES les Lettres dont se compose ce

    livre sur les dangers malheureusementtrop communs de l'onanisme on été écritespour l'instruction d'un jeune homme quise destinait à la médecine; comme dès saplus tendre enfance il s'était livré à cettepassion avec unefureur aussipersévérantequ'elle était aveuglement coupable, com-me elle lui était devenue en quelque sortenécessaire, et le plus souvent nuisible,ce n'est pas sans rougir qu'il nous l'avoua :il se décida donc autant pour se délivrerd'une aussi dengereuse habitude, quepour bien connaître son véritable modede traitement. Heureusement pour luiqu'il était encore temps, et comme il n'étaitpas arrivé au dernier degré de dépérisse-ment

    , nous avons eula satisfaction de le

    rendre à sa première santé.J'ai beaucoup hésité à publier cet ou-

    vrage , c'est qu'en consultant les travaux

  • 10.

    niscorjRSdes hommes célèbres qui n'ont point dér-daigné de s'occuper du même sujet, j'avaistrouvé plusieursfaits à peu prèssemblablesà ceux qui sont consignés dans nos lettresconfidentielles. Mais comme dans la Ion-^gue carrière que j'ai parcourue en observa-;leur, je n'ai point cessé d'être témoin,'souvent trop véridique , de la progressioneffrayante des ravages de la masturbation/;dans les deux sexes , pourquoi me

    refuser-à publier mes considérations sur les ter- jribles effets de l'onanisme ; je me suis doncdécidé à écrire après les Tissot, lesSalzman, les Campe, les Gottlieh Wogel,etc. , etc. ; mes observations

    confirméespar l'expérience ne serviraient qu'à ap->puyer ce qu'ils ont dit qu'elles pourraientencore avoir leur degré d'utilité sous plusd'un rapport.

    Quoi qu'il en soit l'on sera peut-être:étonné de ce que j'ai entretenu sur unematière aussi importante un jeune hommeque Ton doit supposer âgé tout au plus devingt ans, et que je me sois en mômetemps déterminé à le diriger par mes Con-seils

    ,dans ce qu'il pourrait faire pour

    détourner ses camarades et devenir leurmédecin ; mais pour peu que l'on ait étudiéle caractère des jeunes gens, on doit avoirremarqué qu'ils se confient volontiers lesuns aux autres, tandisqu'ils se tiennentpres-que dans une sorte de réserve vis-à-visdes personnes âgées. D'ailleurs, les remèdesdont je lui confiais l'administration étaient

  • PRÉLIMINAIRE. iltrop simples pour nuire, et en outre jelui recommande d'inviter ceux dont lamaladie serait grave à recourir aux con-seils des médecins.

    Je le répète, les jeunes gens se confientvolontiers les uns aux autres leurs défauts ;ce n'est qu'avec beaucoup de peine etlorsqu'ils craignent de périr qu'ils fontconnaître aux hommes de l'art la sourcede leurs maladies

    ,toutes les fois qu'elle

    existe dans les excès de Fonanisme;'encoreen est-il un grand nombre qui aimentmieux mourir, ou qui font des aveux sitardifs, qu'il n'existe plus aucun moyende les sauver.

    J'apprends à l'instant même la mort d'un

    .

    fils unique âgé de quinze ans. Ce malheu-reux jeune homme n'a avoué qu'il s'étaitmasturbé que lorsqu'il s'est vu près dequitter la vie.

    Depuis que la dernière édition de cetouvrage a paru, on rencontrera dans lenombre des malades que j'ai observés avecplus d'attention,parce qu'ilsm'offraient dessymptômes particuliers, des exemples dejeunes gens attaqués d'épilepsie, ou atteintsde phlysie pulmonaire, par suite des excèsd'onanisme.

    J'ai aussi rapporté plusieurs faits quicontribueront selon moi à prouver combienil importe d'exercer la plus grande surveil-lance

    ,lorsqu'on est chargé de l'éducation

    des adolescents de l'un ou de l'autre sexe ;comme il faut avoir des attentions parti-

  • 12 DISCOURSculièrés sur tous leurs mouvements, car;assis ,

    debout, levés ou couchés, ils dissi--;mulent sans peine ce qu'ils désirent ob-tenir; en les prenant même sur le faitils-:nient les vérités les plus évidentes, ils5mettent tout leur savoir à échapper aux;investigations les plus précises, et surtout;à celles du médecin^ lorsqu'il est appelépour remédier aux accidents survenus parsuite des mêmes excès (1 ).

    Mais lorsque je parviens à indiquer, pal-mes observations pratiques , les signes ir-récusables auxquels on doit reconnaîtreles individus des deux sexes qui se pol-luent

    , si je les appuie par celles des mé-decins qui m'ont devancé, j'ose avec raisonme persuader qu'elles seront d'autant plusjustes quelles résultent d'une longue pra-tique ; puissent-elles être lues avec fruit-par les parents ainsi que par tous ceuxauxquels l'éducation première des enfansse trouve confiée jusqu'à l'adolescence,mon but serait atteint et mes intentionsremplies.

    À ces faits confirmés par l'expérience,si l'on ajoute que le plus souvent dans

    ( 1 ) Dans l'ouvrage que j'ai publié en 1S24- surcette dernière maladie; j'ai cité plusieurs faits qui,j'ose l'espérer, contribueront à faire reconnaître lanécessité de surveiller les jeunes gens dont la plupartouil'art, d'échapper aux recherches, les plus scrupuleuseset qui, une fois atteints d'accidens graves , adressentde vifs reproches à ceux qui les ont élevés. ' -v

  • PRÉLIMINAIRE. 13

    toutes les affections qui résultaient desexcès de l'onanisme, mes consultationsécrites bu verbales se faisaient autantpour en reconnaître lé véritable caractère,que pour déterminer le meilleur parti quiserait à prendre afin de .les traiter avecsuccès; mais très-souvent aussi commele malade ne voulait.pas convenir de s'êtrelivréà lamasturbation, commeil s'obstinaità nier la vérité, et tous ses indices lesplus palpables

    ,alors elles n'avaient lieu

    que pour lui plaire ou pour satisfaire lavanitédu médecin chargé de son traitement;c'est pourquoi dans plusieurs circonstanceselles lui étaient plus nuisibles que vérita-blement utiles ; mais pour éviter ces incon-véniens, lorsque nous étions consultés dansdes cas graves, et par tout où nous noussommesrencontrés avec nos collègues, nousavons toujours été dirigés par desintenlionsdroites, et jamais nous ne nous sommesprêtés à des motifs dépure complaisance;enfin sans blâmer personne nous avonsdonné notre avis avec autant de franchiseque defermeté en refusantde cdndesCendreà des idées ou autres égards qui eussent étépréjudiciables au malade pour lequel onréclamait notre avis.

    Mais si l'art de consulter'judicieusenientpar écrit est généralement considérécomme une des branches les plus délica-tes de l'art de guérir, c'est aussi pourbien apprécier tout ce qui dépend non-seulement de la masturbation instantanée,

  • 14 DISCOURSmais encore du.résultat de ses jouissancestrop souvent répétées qu'il est besoind'avoir des connaissances acquises parune longue expérience, car elles sont tel-lement fugitives et si passagères, dans leurréalité, qu'il est extrêmementfacile de leshier : c'est alors qu'il est besoin de prévoirce qui doit arriver, et de déterminer enmême temps Je meilleur parti à prendrelorsqu'il faut surtout empêcher des habi-tudes ou remédier à des excès trop long-temps prolongés.

    Ces deux circonstances devront doncêtre considérées :

    1° Dans les efforts de la nature dontl'individu peut encore se trouver suscep-tible

    ,quoique depuis long-temps soumis

    à son malheureux penchant.2° Dans la puissance des moyens curatifs

    auxquels il devraêtre soumis pour éteindrecomplètement en lui toute tentative , oudésir de recommencer.

    3° Enfin, dans le choix motivé de tousles moyens hygiéniquesnécessaires, et desopérations-manuelles

    ,s'il en est besoin,

    pour arriver à un parfait rétablissement;car dans toutes les maladies et surtoutdans les cas complexes qui résultent del'onanisme pour prévoir quelle en sera laterminaison, il est nécessaire d'en rappro-cher toutes les circonstances, savoir cequi a précédé, parfaitement connaître leprésent, prévoir autant qu'il est possiblel'avenir, enfin ne jamais perdre de. vuequ'ily a deux points également importants.

  • PRÉLIMINAIRE. " 15

    Soulager et ne pas Nuire.

    D'après ce qui vient d'être dit, j'osedonc me flatter que mes jeunes confrèresqui liront mon ouvrage y: puiseront lesnotions qu'on ne peut acquérir qu'autantque les occasions d'observer se présententfréquemment ; j'ose même croire qu'ilsera lu avec empressementpar les pèresde famille et les personnes chargées del'éducation de la jeunesse.

  • : LETTRES

    .

    SUE. LES DANGERS

    DE

    L'ONANISME.

    PREMIÈRE LETTRE.

    31.****, étudiant à Bordeaux.

    Paris, eu 17 Février dS..-

    \_JOMME je vous l'ai dit plusieurs fois , pour acquérirles connaissances qui forment le véritable médecin , ilfaut le concours de plusieurs circonstances , savoir :la nature , c'est-à-dire l'aptitude ou les dispositionsnaturelles, les préceptes ou l'enseignement, j'ajouteraioutre cela un lieu propre à ce genre d'études, le temps,tm travail aussi opiniâtre que soutenu , qu'il importaitbeaucoup de commencer dès sa plus tendre jeunesse ,c'est pourquoi je vous félicite d'abord de réunir toutesces qualités; mais ensuite vous me comblez de joie,monsieur, enm'apprenant que vous avez entièrementrenoncé à votre funeste habitude ; ainsi vous échap-perez à une mort prématurée et vous redeviendrezbeaucoup plus disposé à profiter de votre aptitude au

  • iS DAKGERStravail et de votre assiduité pour l'étude. Mais rap-pelez-vous que vous ne serez jamaisbien sûr de vous-même, et que vous ne profiterez réellement de lavictoire que vous avez remportée qu'autant que votreurne deviendra pure , libre et entièrement exomplode tout souvenir lubrique,et solitaire.Lorsque la mé-decine

    , que vous vous proposezd'étudier, vous sera

    devenue un -peu plus familière, vous connaîtrez toutela profondeur de l'abîme dans lequel vous vous préci-pitiez; vous en serez d'autant plus.persuadé que c'esten assistant par obligation au spectacle terrible etinstructif des suites inévitables de l'onanisme que vouspourrez encore bien mieux les juger.

    Loin:de vous conseiller, monsieur, d'abandonnerceux de vos amis qui vous ont initié au vice de la mas tur-bation, je vous engagerai à prendre le plus grandintérêt à leur sort. Vous le savez, celui dé la plupartd'entre eux est digne de toute notre sollicitude; hàtcz-fous donc de les instruire du changement qui s'estopéré en vous et des motifs qui l'ont produit ; ditesleur que vous avez juré de conserver dans vos moeursune-pureté inaltérable, pressez-les de suivre votreexemple en cessant d'outrager la nature. Représentez-leur à quelle-foule de maux ils s'exposent. Enfin,monsieur

    ,regardez comme une belle oeuvre de les

    faire participer aux avantages -qui doivent résulterpour vous de. toutes les vérités que je vous ai déjà,exposées an sujet de la masturbation.

    Enfin comme il ne faut, pas vous contenter d'en- avoir pris la ferme résolution, mais que vous désirez

    encore suivre les vertus de votre étal d'après toutesles qualités de l'esprit et du co3ur donlje vous connaissusceptible , vous me promettez de faire aussi tousvos efforts pour ne pas vous écarter du cheminqui vousest tracé et dans lequel j'ai eu le bonheur de vousramener.

    .Mais comme je ne doute point que vous n'éprouviezbeaucoup de difficulté à les convaincre de l'irrégularitéde leur conduite

    , comme ils trouveront aussi singu-lièrement exagéré tout ce que je vous ai.fait connaître,et le langage que je vous ai tenu , aussi je joins a.

  • .DE î/oKASISME. 19cette lettre plusieurs extraits dés mémoires qui m'ontété adressés ou apportés par des malades qui- nedevaient leur situation

    ,bien malheureuse sans doute,

    qu'à des excès du même genre..J'ai l'honneur d'être , etc.

    PREMIER EXTRAIT.

    Né deparenssains,jc suis près d'atteindre ma vingt»deuxième année. Jusqu'à l'âge de quinze ans, jen'avais connu d'autres plaisirs que ceux dont l'enfanceéprouve unevraie satisfaction

    , et que l'on aime tantà se rappeler -dans le cours de la vie ; je n'éprouvaisd'autre passion que pour l'élude, et d'autre bonheurque de plaire à ceux de qui je tenais mon existence ;pourquoi faul-il qu'il se trouve partout de ces monstresqui mettent toute leur félicité à se faire des complices.Je ne crois point, Monsieur , qu'aucun sort ne puisseêtre comparé au mien , quoique depuis trois ans j'aiecessé, mais sans doute trop tard, de recourir à cespratiques infâmes dont les effets ont été si terriblespour moi que la vie m'est devenue un véritable fardeau.Mon sommeilestsans cesse troublépar des rêves affreux,et souvent par une oppression qui me fait craindred'être à chaque instant étouffé. Cela me fatigue d'au-tant plus, que je ne peux plus réparer mes forcespar le repos, au contraire, l'état d'anxiété dans lequelje suis, excite en moi une agitation nerveuse spa-smodique continuelle qui me fait beaucoup souffrir ;quelque soit ma nourriture mon estomac ne digèreplus qu'avec la plus grande difficulté, ma maigreurest extrême., elle approche du marasme ; j'ai leteint pâle

    ,livide, souvent plombé , les yeux caves ,cernés, les pupilles très dilatées

    ,la lumière n'y pro-

    duit plus qu'une, impression si faible que je ne puisplus lire deux minutes do suite.

    DEUXIÈME EXTRAIT.

    « D'après ce que j'ai lu dans votre livre sur l'épi-

  • 20 •" DANGERSlepsio ( 1), et dansTissot, je ne doute pas, monsieur,que la m asturbation, 'de même que tout autro excèsdans les plaisirs vénériens auxquels je me suis livrédepuis que j'ai l'âge de connaissance ne soient la causepremière de l'épilepsie dont je suis atteint depuis l'âgede douze ~ans. J'en ai actuellement vingt-quatre etdemi; ina taille est de cinq pieds cinq ou six pouces;je suis bien conformé , et n'ai point' l'extérieur d'unhomme malade. Cependantje dois vous avouer qu'étantécolier toutes lés fois qu'il me prenait envie de suivrel'exemple de mes camarades, très peu de temps aprèsavoir terminé j'éprouvais une céphalalgie gravalive ,( mal de tête avec pesanteur ïur le cerveau ) qui medevenait insupportable. On me saigna, on employa desdélayans; mais cela n'empêcha pas mes maux de têtede revenir de temps à autre, et à douze ans je fusatteint, pour la première fois , d'une attaque de nerfsquin'était-autre chose que l'épilepsie, affection con-vulsive qui depuis ne s'est renouvelée que trop souventet qui devient de jour en jour encore plus terrible.Non, monsieur, je n'en doute point, c'est à la tristehabitude que j'ai contractée pendant mes jeunes an-nées, de me procurer des pollutions fréquentes, que jedois l'affreuse maladie pour laquelle j'ai recours àvos. conseils.

    Je suis devenu d'une timidité sans, exemples peut-être : le moindre objet m'effraie; les menaces d'unenfant de dix ans. ébranlent mes nerfs.; je suis inca-pable de m'appHqucr à rien de sérieux ; la moindrecontention d'esprit peut amener un accès. Plaignez-ïoor, monsieur, ayez pitié de ma position affreuse.

    ','. Autre Exemple.

    J'ai quarante-huit ans, mon embonpoint est assez

    {1 ) De l'Épilepsic en général, et particulièrement de celle,qui est déterminée par des causes morales. M. Roret, libraireà Paris , rue Hautefeuille, a publié la 2o édition sous le.-format in-12. ' - '

    ,'

  • DE 1 ONANISME. 21

    bien proportionné quoique d'un tempérament lym-phatique

    , ma pâleurhabituelle ne

    •cesse que très

    peu de temps avant mes accès qui depuis un an ontpris la marche périodique. Après le moindre attou-chement vénérien je réssens^un gonflement parti-culier des artères de la face, une mobilité singulièredans l'imagination, je n'éprouve qu'un sommeil con-tinuellement interrompu par des pollutions doulou-reuses, pénibles, fatiguantes;- pendant la journéej'éprouve quelquefoisdes mouvementscontractiles dansles doigts , mes bras , mes jambes sont continuelle-ment agiles, les pupilles dilatées sans contraction ,les pieds roidissenl ; il survient anxiété , douleurabdominale , tremblement général, le pouls est dur,serré, alternatif ;.... l'accès se prononce par unmouvement brusque, spontané.

    Une extension générale des membres, tantôt mesyeux restent ouverts et agités de mouvements con-vulsifs, souvent, ils sont complètement fermés, la-langue mordue sur les côtés, la voix et la paroleentièrement nulles, la poitrine se gonfle par alter-natives souvent très rapprochées, la respiration; estforte, suspirieuse, quelquefois stertoreuse ; depuislong-temps les évacuations alvines suivent la marchedes accès, alors elles sont très mal élaborées, l'urineest briquelée, sédimenteuse.

    Souvent je tombe comme une masse ; d'autrefois jereste dans la situation où l'accès me surprend; jerends par la bouche une salive épaisse, écumeuse -,et lorsque je reviens à moi, je n'ai plus aucuneconnaissance de ce qui est arrivé ; quelquefois la ré-cidive est prompte, d'autres fois j'en éprouve troisou quatre petites dans un seul jour, alors je suiscourbaturé, et je conserve encore long-temps unpoint douloureux fixé sur les vertèbres dorsales.Comme la prostration dans laquelle je tombe aprèsl'accès se manifeste en raison de la durée et surtoutde sa violence il en résulte que je souffre continuelle-ment et que je rie peux plus jouir delasomnolénce,ou du sommeil qui en était le plus ordinairement lasuite immédiate; des flatuosités de toutes espèces

  • 22 DANGERSajoutent encore à mon tourment; tantôt j'éprouve dèsbesoins de manger si pressants , qu'il m'est impossiblede satisfaire à mon'appétit. Doué d'une sensibiliténerveuse excessive, je suis jeté hors de moi-mêmepar la cause la plus légère ; toujours extrême dansmes affections, je passe rapidement d'une émotionvive à toutes celles qui me sont contraires ;.je ne faisplus que traîner partout mon existence. Comment doncfaire pour sortir d'une situation aussi cruelle, et quidure depuis, aussi long-temps?

    Vous verrez, Monsieur, par l'extrait suivant, queles jeunes personnes sont aussi sujettes à l'épilepsie ,pour la même cause.... La demoiselle pour laquelleon demande votre avis est âgée de seize ans, elle aéprouvé il y a un an pour la première fois' et d'aprèsune habitude assez connue , ( l'onanisme ) un accèsde spasme.dans tous les membres , avec perte de.con-naissance qui persista pendant près d'un quart d'heure,et qui fut considéré comme une simple affection

    -nerveuse ; depuis ce temps les accès se sont renou-velés à des intervalles plus ou moins éloignés, et main-tenant ils reviennent presque régulièrement tous lesquinze jours.:, ils sont précédés par un malaise générrai. Une sorte de resserrementà l'estomac, le sommeilest habituellement inquiet, agité; il y a de temps entemps des palpitations au coeur , souvent dû froid auxpieds,un frissonnementgénéral, elils sont accompagnésde perle de connaissance et de mouvement dans lesmusclés des membres, même d'ans ceux de là face ;enfin il y a dans l'accès , .écume à la bouche, respi-ration sterloreuse ( ronflement), et souvent la maladese mord les côtés de la langue , elle revient à elle en\;-poussant de grands soupirs , et toutes les déjectionss'opèrent sans qu'elle s'en doute : ce n'esl qu'après lacrise qu'elle est à même de s'en apercevoir.

    •' Vous voyez donc, Monsieur, que.d'après cet ensemblede symptômes, il ne peut y avoir aucun doute sur lanature de cette affection, que c'est une épilepsiebien caractérisée, et que si l'on se borne à la désignercomme une attaque de nerfs, c'est seulement pourne pas alarmer la malade etpar prudence. Cette réserve '

  • DE L ONANISME.

    est seulement pour ne pas causer trop d'inquiétudeà sa famille.

    TROISIEME EXTRAIT.

    Je commence par vous avouer , Monsieur, que jeme suis adonné à la masturbation depuis l'âge dequatorze ans jusqu'à celui de dix-huit ans , époque àlaquelle j'ai été obligé de prendre le parti des armes.L'apparence d'une santé ordinaire ne.me permit pointde me faire dispenser de mon service dans lequel jesuis resté près de deux ans. 11 est impossible de vousdécrire tout ce que j'ai souffert ; et encore, monsieur,mes souffrances n'auraient rien été pour moi, si jene m'étais souvent représenté le malheur de ceux demes camarades que j'avais pervertis; parmi eux ilss'en trouve plusieurs qui sont morts des suites du viceque je leur ai enseigné , après avoir enduré les dou-leurs les plus affreuses et fait le désespoir de leurfamille.

    Voici maintenant ce que j'éprouve et qui m'inquiètebeaucoup, car comment deviner ce que cela deviendrapar la suite, c'est une prostration générale accompagnéed'une sorte, d'engourdissement, qui me rend la stationol la progression plus ou moins lente ou difficile , etme gêne beaucoup dans les divers, mouvemens desmembres; cet état; que j'ai constamment remarquédepuis que je connais l'influence dés excès d'onanismedont je me suis rendu volontairement vict:me , faitsuccessivement et graduellement des progrès. L'en-gourdissement augmente surtoutdans la jambe gauche,car elle tremble, cl j'y éprouve parfois des crampesdans tous les orteils, enfin deux ou troisbeures aprèsavoir mangé, j'ai la tête étonnée, surprise , et jecrains de. tomber; tout ce que je ressens aujourd'huifut d'abord passager, quelquefois général., maisdepuis un an cela devient presque régulier et pourainsi dire chronique; suis-jemenacéd'èpilepsie?

  • 24 DANCERS

    QUATRIÈME EXTRAIT.

    Je suis célibataire et âgé de trente-cinq ans, maisdepuis que je me connais, Monsieur, j'éprouve des in-commodités si variables et tellement compliquées, qu'ilme serait impossible d'en assigner la véritable cause;il ne me reste donc d'autre parti à prendre que de-vons détailler, en remontant à sa source, l'histoireet les variationsdela maladie pour laquelleje vous écris.

    « L'époque des maux dontje me plains est celle del'âge de puberlé. Ils paraissent être la- suite d'excèsdu genre le plus pernicieux : pendant' les dix^buitmois àpeuprès qu'ont duré ces excès, je né mesuisaperçu du changement qui s'opérait en moi queparla, perte de la mémoire et une sorte de stupi-dité. Peu de temps après, je tombai dans unemélancolie et des vapeurs.inquiétantes ,

    mais jusqu'a-lors sans accidens graves. Cet état s'accrut sensible-ment et en.peu de temps. Les maux parurent redou-:hier, les fonctions de l'estomac et des intestins se firentmal, l'urine devint plus rare, plus difficile et sonémission mè causait à chaque fois des cuissons , avecdes chaleurs très douloureuses dans toute l'étenduede. l'urlère:et qui se propageaient depuis les reins parla vessie jusqu'à l'extrémité du gland. L'abandontotal, de mon .habitude et le grand air ont faitdisparaître pour quelque temps les vapeurs, dont aucunremède n'a pu depuisempêcher le retour. Quant à la

    .

    faiblesse d'estomac et du genre nerveux, elle n'a pointcessé

    , et j'ai Vécu depuis près de vingt ans dans les-alternatives de sauté toujours faible, et d'incommo-dités graves. J'éprouve surtout, depuis plusieurs an-nées, des douleurs tantôt vagues et tantôt au côtégauche de la tête, e't de légers spasmes dans la partiedroite du corps; ainsi qu'une constipation opiniâtre quinécessite l'usage des lavemens. Les moindres variationsde l'air.,; et":surtout des brouillards, augmentent mon

    .malaise. Telles sont, monsieur, les diverses affectionspour lesquelles je désire avoir voire, avis ; si dès raa

  • •*i'"ï^^'^^^^^ï^vï*^;^*^

    DE L ONANISME. 23naissance ma constitulion individuelle fut lionne., *pourquoi faul-il que j'aie Iraîué continuellement uneaussi pénible existence, on aurait certainement pu megarantir avec les seuls motifs de la religion ; puisquece n'est qu'à elle que je dois d'avoir abandonné toutesmes .habitudes, plus que vicieuses, si elles n'étaient

    .pas criminelles ;.sans doute il est trop tard mainte-nant pour que je puisse espérer mon retour à la santé,en comptant sur un rétablissement parfait.

    .

    V. S. Lejeune homme dont j'avais partagé les goûts désor-donnés

    , et dont je vous ai parlé, au commencement de malettre,

    était âgé de dix-huit ans, la masturbation qui n'avaitpas encore discontinué, et à laquelle ii se livrait toujoursavec excès, Pavait si fort hébété qu'il était'devenu'complètc-nient stupide : il avait même tellement perdu la mémoire qu'ilne se rappelait pas son père, quelque fut leur entretien l'unavec l'autre. CeUe.fituatiorï déplorable n'avait rien diminuéde son appétit, de ses désirs, ou des -besoins de mangerqu'il satisfaisait en vrai glouton. Comme les maslurbaleurs,iî marchait, allait, venait machinalement sans remuer, satète appuyée sur sa poitrine; dans ses regards il avait tou-jours l'air fortement préoccupé, il était impossible de le faire"demeurer en face de quelqu'un , et.lorsque dans une cham-bre il y avait quelques personnes , il leur tournait le dos ; sil'on cherchait à lui prendre la main, il réunissait ce qu'ilavait de force pour la retirer et se débarrasser; lors-qu'on voulait le faire porter en ayant, il piélonnait à reculonscomme les écreyissos, et s'il frappait ce qu'il'rencohtrnit, viteil se retournait en sens contraire, ce qui indiquait très cer-tainement un état de monomanie, aussi triste qu'il étaitincurable, causé par les terribles .effets de la .masturbation.

    CINQUIEME EXTRAIT.

    Jusque vers la fin de ma.onzième,année j'étais encoredans l'innocence, je n'ayais même jamais pensé à riende ce qui pouvait distinguer les deux sexes , lorsqu'uncamarade.de la pension où j'étudiais.m'instruisit ennie montrant à medétruire moi-même ; c'est en effetdepuis que je me suis livré à la masturbation quemes souffrances n'ont pas cessé .un seul /instant ? etcomme je n'en ai pas discontinué l'habitude jusqu'àl'âge.de vingt un ans.je me suis tellement ruiné làsanté, que mesforces vitales n'ont jamais pu reprendre

  • 26 DAKGERS;le. dessus;' je suis tombé dans, une maigreur si. ef-frayante que c'est à peine si la peau me.recouvre lesos ; imaginez-vous un être rdont le teint est pâle .etplombé, dont le corps n'offre plus qu'un squelettesur lequel une peau rugueuseparaît être collée , vous-aurez une idée du. triste état où je me trouve réduit.

    Mais ce marasme ne ferait rien , Monsieur , sans les:rnaux que j'endure avec une impatience que redoubleencore le repentir de mon crime ; dans mon désespoir,la douleur devient tellement aigiie ,vive.et lancinantequ'elle.m'arrache des cris si horribles qu'il estdes nuitsentières où personne ne peut reposer autour de moi ;tout me déplaît, et je m'emporte souvent contre mesparens et mes .amis, lors-même qu'ils cherchent ous'occupent de nie rendre des services dont je ne puisme passer ; je ne songe point à guérir, car je meregarde aujourd'hui comme incurable , je ne vousdemandé qu'un adoucissement à des maux dont lamort.seuie sera le terme.

    - ^

    -' NOTA. L'on a beaucoup d'exemples qui servent à prouverque toutes les tortures;physiques et morales , produites parla masturbation

    , sont susceptibles de devenir d'autant plusatroces et cruelles pour l'individu qui s'est exposé en s'ylivrant avec excès, qu'elles peuvent se prolonger indéfini^ment en éloignant toujours le terme fatal qu'ils appellent àgrands cris ; il est .même, constant qu'elles ne sont pasencore suffisantes pour les modérer, les retenir, encoremnins empêcher leur malheureuse propension, à porter lesmains sur eux en rendant les derniers soupirs.Sepolluil moriens déficiente manu!

    SIXIÈME EXTEAIT.

    « Je vais, autant qu'il me sera possible, répondreaux différentes.questions contenues dans votre der-nière lettre. Je suis âgé de trente-deux ans, et de,toutema famille le premier atteint du mal pour lequel jevous consulte : il semble qu'il soit en entier dans matête, qui-est toujours embarrassée au moment de lacrise; mon teint "est Un peu pâle ; mes'dents sontvilaines; et né tiennent'-: pas Arès-bien dans leursalvéoles ; ma feau est constamment dans un état do

  • HE L ONANISME. 27sécheresse douloureuse, mes digestions sont pénibles,lentes et laborieuses. Voici la description de mesaccès ; elle m'a- été donnée par un de mes amis, quiplusieurs-fois en a été témoin : je fais un demi-lour,en frappant involontairement de la plante du piedsur le carreau; ensuite je tombe par terre, les mem-bres allongés et roides , lés mâchoires serrées, et la.pointe de la langue prise entre les dents (celles qu'onnomme incisives); ma figure et mes mains deviennent'livides. Point de doute , monsieur, que mon mal-heureux êiat ne soit le résultat des pollutions multi-pliées que je-me suis procurées moi-même, puis-qu'avant,, c'est-à-dire jusqu'à seize ans , je jouissaisd'une sanlé dont la bonté étailalleslée par la fraîcheurde mon teint. J'ai été long-temps à m'apercevoir dema triste position; mais aujourd'hui il me devientd'autant plus difficile-d'y résister , que je n'éprouveplus le moindre accès qu'il ne soit accompagné deniou-vemens convulsifs avec émission involontairede l'urine, •et quelquefois de déjeelion slercorales, ce qui, avec laperle de connaissance et l'expulsion d'une écumetrès épaisse me tourmente horriblement, car je suispersuadé que c'est ce qu'on appelle du nom de malcaduc : dites moi sans crainte si c'est l'épilepsie ; alorsil n'y aurait plus d'espoir de parvenir à la guérison.

    SEPTIÈME EXTRAIT.

    « Je crois devoir vous faire une confession générale,pour vous mettre à portée de juger de ma triste situa-tion.

    A l'âge de quinze ans mes parents me placèrent enpension chez un bourgeois pour aller au collège. Onme donna; selon l'usage du pays, un camarade de lit :ce fut lui qui -m'apprit ce que j'aurais voulu avoirignore, toute ma vie, car j'étais dans la plus pureinnocence; je me livrais sans réserve à la masturbation,parce que je n'en connaissais pas les terribles effetset les suites plus funestes encore. Au bout d'un anje fis une maladie dorit personne ne connut la nature,

  • $8 DANGERS

    et dont on fùl.biën éloigné de soupçonnerla cause. Ce-pendant je suis sorti de mon lit; mais depuis, ma vie n'a

    .été q.u'unesuilecontinuellede souffrances; ces souffran-ces ont été sans doute aggravées,par les remèdes que j'aipris pour arrêter un écoulement provoqué par cette;malheureuse habitude. Je confiai le secret de monindisposition à un de mes amis qui me conseilla l'usagede la décoction d'orme pyramidal-; en m'assurantqu'il avait vu guérir, grâce à ce remède, plusieurspersonnes de sa connaissance dans l'espace de douze,à quinzejours. Ce traitement ne m'ayant point "réussi,je m'adressaià un autre de mes amis, élève en chirurgie,qui me fit prendre des pilules înercuriellcs et desbains ;. mais je n'en éprouvai pas d'amélioration. Monmédecin m'ayant répondu de ma guérison prochainey.si je voulais recourirà'la liqueur de Yan-Swielen;je consentis à prendre deux bouteilles et demie d'eaudistillée, dans.lésquellesfurentdissousvingt-cinq grainsde sublimé corrosif. Mon écoulement continuait commesi'je n'eusse, rien fait. Néanmoins-, plein de confianceen cet ami, à qui je supposaîsàssezdelumières pour mediriger avec succès je n'hésitai point à substituer auremède de Yan-Swietcn des frictions mercurielles,que j'ai'faites plusieurs jours de suite avec l'onguentappelé napolitain. Cet accident Céda enfin à l'usagede la limonade, et .plus encore au repos, à la tran-quillité, et surtout en abandonnant complètementtoute espèce.de pollutions.

    :« Comme je viens de vous \g dire, jusqu'à quinze ans

    mes moeurs étaient restées pures, èl ma santé semblaitinaltérable. Aussi ne pui's-je penser au bonheur dontje jouissais alors sans éprouver les remords lés plusvifs. Pourquoi n'ai-je pas écoulé les bons avis d'unautre jeune homme que je voulus moi-même corrom-pre, et qui repoussa bien loin mes propositions impu-diques, je ne serais point tombé dans l'état pitoyableoù je me trouve'depuis dix ans. Continuellementétendu où dans mon lit ou sur un canapé, les douleursque j'éprouve dans tous les membres m'arrachent deshùrlèmensqui fohlfrémirlespèrsohn.esquim'entourent,et qui jettent dans dos alarmes continuelles des parens

  • »E t'oNANISME. 29•tendres ,'mais'bien fatigués sans douté de ma présence.Je suis tombé dans une si grande maigreur, que l'onferait très facilement sur moi une leçon d'anàlomiè ,à peine il nie reste figure humaine.

    ;•"' "

    HDITiÈME EXTRAIT. .'/'./..'V

    « J'ai-trente-huit ans. À l'âge de quatorze,. au mo-ment où mon tempérament, se. développait, jeconnuset contractai la malheureuse autant que détestablehabitude de la masturbation. Il y avait déjà six moisque j'en abusais lorsque je lus l'ouvrage de TISSOT;tout ce qu'il en dit fut plus que suffisant pour mefaire cesser, mais ma santé était,déjà trèsallaquée :éclairé sur celle infâme pratique, je fus intimement 'convaincu ,. qu'après avoir stimulé, trop souvent lasécrétion naturelle le troublent la perversion ne pou-vaient pas manquer de survenir dans toutce qui s'y rap-porte /alors aux pertes que j'avais moi-même provo-quées en succédèrent d'involontaires ( i ). La natureavait pris une habitude qu'elle conserva sans y êtreexcitée. J'eus des pollutions nocturnes très-fréquentes.Malheureusement le mal ne fut point;arrêté dans sonprincipe, parce que j'avais honte,d'en déclarerl'origine. La crainte seule de perdre la: vie me déter-mina

    ,trois ou quatre ans après, à faire l'aveu de

    l'état dans lequel je me voyais dépérir tous les jours.Plusieurs remèdes me furent administrés, je pris le

    quinquina pendant l'hiver ; au quinquina succédèrentles bains froids ; dans la belle saison, je suivis unrégime entièrement laiteux ; pendant l'automne , lesaccidents se calmèrent, mais ils ne furent jamaisarrêtés. J'ai éprouvé de fréquentes rechutes, sans y'avoir jamais donné lieu par de nouveaux écarts de

    .conduite, il est impossible de s'observer davantageque je ne l'ai,fait, et d'éprouver plus.de privations.

    ( i } Je rencontre, très-souvent ces portes involontaires ,dont il faut s'empresser de déjruiro la eause, car elles onttoujours les suites les plus funestes. ;

    -

  • 50 DANGERS -"rMais, quelques précautions que j'aie:prisés, je n'ai-pu- ?éviter.ce quim'était réservé ainsi qu'à tous ceux qui,comme moi, sont homicides d'eux-mêmes. J'ai tourjours eu une santé délicate. Mes digestions; ne sefaisaient jamais bien, elles étaient même douloureuses, tet dans ce moment-ci, elles sont on-ne peut plus déran- ;gées. Je suis travaillé par des hémorroïdes qui flùentsouvent elm'incommodenlbeaucoup.Jesuisd'unégran-

    .

    dé faiblesse , et incapable de me livrer à des travaux- ;qui exigent la moindre contention d'esprit. »

    NEUVIÈME EXTRAIT.

    Quel malheur j'ai eu d'avoir connu , étde.m'êtrelivré aux habitudes de l'onanisme, elles sont si pér-.nicieuscs et tellement destructives, que je ne-cesseraijamais les reproches que j'ai à me faire. Mais le re-rriord ne vient aujourd'hui que pour me troubler etaugmenter mes infirmités. Peut-être vous rendrài-jemal mon état, maisje saurai vous direce quej'ai éprou-vé ei

  • -DEL ONANISME. ';.... SI,

    « Il y avait à peu près deux mois que. je.jouissaisd'une santé assez bonne , lorsque je fus attaqué de

    .

    pollutions nocturnes. Mon inexpérience ne me.fit pasprendre garde à cela;mais insensiblement elles dégéné-rèrenlenpertes sémiriales involontairesfortabondanteset continuelles:-ellesdiminuèrent.tellement mes forcés,que je fus obligé de consulter un médecin , qui me fitprendre beaucoup, de sirop, antiscorbutique, et meconseilla ensuite de boire les eaux'acidulés froides dePougues, seul remède dont j'aie éprouvé un peu debien. Hélas! il n'y en a pas.moins quatre ansquejemène une vie Irès-languissanle. Les deux premièresannées de ma maladie j'avais toujours froid, mêmedans la canicule ; je n'éprouvais aucune espèce dejouissance; les plaisirs m'étaient insipides; j'étaistoujours ennuyé ; j'avais l'estomac extrêmement dou-loureux, et il ne digérait point. Enfin j'étais tellementlassé de celte vie monotone, que la mort que je dési-rais serait devenue pour moi un bienfait. Cependantdepuis deux ans j'ai recouvré un peu de forces, je nesuis plus fatigué de mon existence, mais je suis tou-jours sans vigueur, et je désespère de guérir de cetteinfirmité si invétérée. Ce qui contribue le plus encoreà m'enlrelenir dans cette croyance., c'est l'étal pitoy-able dans lequel se trouvent-réduites toutes mesfondions abdominales; depuis quatre ans je ne digèreplus rien., quelque soit ma nourriture, mes'éva-cuations alvines sont constamment glaireuses et d'unefétidité dont rien n'approche.

    DIXIÈME EXTRAIT.

    J'ai lu, dans un journal scientifique voire observa-tion relative à un jeune homme de quinze ans, né.àParis, et qui d'après la mauvaise habitude qu'il avaitde se livrer aux plaisirs solitaires, avait terminé parune mort aussi précoce que, douloureuse..J'en suis.aussi malheureusement victime depuis quelques an-nées ; un jeune camarade ayant .couché avec nioim'instruisit et me donna cette maudite habitude , à

  • 52 DANGERS -laquelle je continuai de me livrer le plus souventpossible ; aussi quelque temps après, dès le commence-ment dé ma dix-septième année, je tombai maladedu-soir au matin sans pouvoir exécuter le moindre;,mouvement. -

    « Je, fus près d'Un mois dans cette situation ; ensuiteil mé vint un peu dé forces ; je me mis à marcheravec peine à l'aide d'une canne ; souvent je tombais,,parce que mes jambes me refusaient le service , etque mes jarrets fléchissaient soùs moi. -

    « Je fus pris au mois d'octobre, et tout le prin-temps suivant je né pus encore aller sans bâton : enfin

    .la force m'est revénue: passablement dans les bras,mais il me reste toujours une grande faiblesse dansles reins, les cuisses et les jambes ; il me serait ab-,somment impossible do faire la moindre course ,-jene pourrais même accélérer le pas.

    Quoique 1 très^maigre ,- je trouverais encore masanté passable si je n'éprouvais toujours quelquesdouleurs -vagues qui se fixent tanlôt dans une place,tantôt dans une autre ; mais lorsqu'elle occupé lapartie profonde située sous l'épaule gàùclie, elle esttellement 1 aigtie , que

    j'attends sans crainte que cesoit là fin de mes souffrances ", je n'en serais pas sur-pris, car elle occupe le centre dés plexus nerveux quienvironnent le coeur. .''.-

    ONZIÈME EXTRAIT.

    Parvenu jusqu'à l'âge de seize ans je n'avais pasencore eu à me plaindre des résultais de ma conduiteplus que vicieuse ,

    mais depuis ce temps j'ai éprouvé.une maladie interminable, dont lés progrès, loin de

    diminuer,-ne, me laisseront jamais' jouir d'un seulinstant de repos.

    « J'étaisîfort éloigné de deviner ce quipouvait l'avoircausée ; du'moins je ne"croyais pas" que ce fût la suitedes excès auxquels se livrent les jeunes gens , je pen-sais même que je ne devais point mettre un terme àceux dont je me rendais coupable.

  • DE E ONANISME. 55

    « Je me plaignis d'abord à mon médecin d'un-malde ventre, de points dans le côté, d'un mal de têlocontinuel et d'une très-grande faiblesse; celle der-nièreétait telle,.que le malin, quand je voulais melever

    ,j'avais de la peine à sortir du lit. Je ne pouvais

    monter lesescaliers , ni mênie parlerperidàntquelque

    temps sans être fatigué. J'avais les yeux en si mau-vais état, et la vue tellement affaiblie, qu'il m'étaitpresque impossible de liro ou d'écrire.

    Mon médecin attribua foules ces douleurs à uneaffection au foie; il m'ordonna des pilules pendant plus-de quatre mois; j'en pris régulièrement tous les jours ,depuis dix jusqu'à vingts-quatre, selon que je me plai-gnais ce remède me faisait aller continuellement à laselle, et m'affaiblissait beaucoup.. Mon médecin modisait que j'avais le ventre dur, et que cela passerait.Mais voyaul que j'avais aussi tous les jours mal àla têteclquemon'.état-ncs'amélioraitpas,'il eut des soupçons,et il me demanda si je n'avais pas l'habitude dé lamasturbation;, je lui avouai que, la têlè. remplie,d'idées lubriques, le soir je prenais un plaisir extrêmeà satisfaire mes penchants lascifs avant de .me livrerau sommeil, et,que pendant la journée il m'arrivailtrès souvent de répéter cette détestable manoeuvre.Bans.le commencement je cédai d'abord à ce besoin dejouissance, régulièrement de quatorze

    .en quatorze

    jours, puis je mis moins d'intervalle ; je me satisfisde six en six jours;, enfin ce terme me parut long,et il ne dépendait plus de moi de l'attendre.

    Ce ne fut qu'environ six mois après cette vie dé-réglée que jecommènçai à m'apercevoir delà causede ma maladie, à reconnaître que je devais à la mas-turbation seule l'augmentation de toutes les; infir-mités qui s'étaient déclarées sur moi.

    « Lorsque dans mes songes je m'étais masturbé ( '1 ),

    (i)Un grand nombre d'aveux de ce genre qui m'ont étéfaits, m'ont suggéré l'idée de faire exécuter on or où enargent, par'ùn orfèvre de Paris; chez lequel on en trouvepour tous les âges, un étui percé à jour, dans lequel on in-troduit la verge. Cet étui, qu'il est facile de fixer assez bien

  • 5-4 .-.DANGERS

    en me- réveillant je commençais à sentir un mal inté-rieur qui me. donnait les plus vives angoisses, et cela*augmentait de plus 'en plus. Outre la chaleur acre etpoignante qui me consumait l'épine du dos, mon ventreet mes côtés me semblaient comme rongés par des in-sectes. Justement alarmé d'un'état si déplorable, jeDélaissai rien ignorer, je confessai dans ce momenttoute ma conduite à celui qui me donnait ses conseilset Ses soins.

    ..'..« Les tristes réflexions que ma situation me suggé-rait me disposaient à toutes les résolutions que com-mandait le délabrement de mon être. Je fis tous mesefforts, j'étais docile à tous les conseils ; mais, ô pou-voirde l'imagination ! ô effet du désordre do messens et de l'irritation de mon mal ! -ma funestepassion .triomphait continuellement de toutes mesprécautions; de nouveaux songes survenaient en meprésentantdes situations aussi riantes qu'elles étaientmensongères , de

    là nouvelles occasions de me mas-turber ; aussi, je ne pouvais plus y résister, encorebien moins-arrêlèr son trislé et terrible résultat.

    .«Mon médecin m'ordonna du.quinquina dont jepris trois doses ..par jour ; je le mêlai dans de l'eau.J'avais presque tous les jours mal à la.tête; mon état ;ne cessait d'être le même, mes. forces ne revinrent;point :' il m'ordonna de prendre beaucoup d'exercice,

    ;

    parce que je .mangeais très :peu; il me prescrivit laviande,}et nie défendit.les légumes,, la liqueur, le,café et le thé. Je.-pris beaucoup de lait pur. Mon,;médecin, voyant que malgré ses soins le mal était àson comble , me donna à lire. un ouvrage sur la ma-sturbation, c'était. Tissol, en me disant qu'il l'avaitdéjà procuré à d'autres qui sëlrouvaient dans le roêrnçcas que moi,, afin qu'il leur-servit de règle deconduite., .-..'.

    « Mon imagination fut vivement frappée des pro- *nostics que renferme ce livre; et, connaissant bien ;

    et sans, danger^pour qu'on ne puisse s'en débarrasser pen-dant lesommeil, doit être garni intérieurement d'une peau -où d'un linge fin ; les eùfans doivent' |e .porter nuit et jou.v*.

  • DE L'ONANISME. 38

    lnôn état, je n'attendis plus que la mort. Comme,entre autres conseils , j'y vis celui de se lier les mains,je m'enpressai de le suivre, me flattant par-là sinonde diminuer mon mal, au moins de m'ôter le moyen-de l'augmenter. Mais vaine précaution ! c'est alors quej'éprouvai tout le pouvoir d'une imagination déréglée ;soit qu'elle fût la seule cause de mes pollutions, soitque je doive les attribuer aux mouvemens répétés queme faisait éprouver l'état de gêne dans lequel je metrouvais extraordinairemenl, et contre mon habitudeelles eurent lieu comme de coutume.: d'ailleurs j'étaissi faible , que la moindre chaleur du côté des reinsm'occasionnait la pollution que je m'efforçais d'éviter.

    Ma voix était rauque , une toux nerveuse, occa-sionnée par la sensibilité de la gorge, ne me discon-tinuait pas nuit el jour; j'étais incapable de lire,d'écrire, de marcher ; et s'il m'arrivail de me satis-faire au désir de porteries mains sur moi, j'éprouvais,quelques minutes après, un accès de fièvre toujoursrelatif à la peine que je m'élais-donnée pour en venirà me satisfaire : j'ai complètement perdu la mémoiro

    -cl la faculté de rester sur les jainbes;

    « On nie mit deux vésicatoires derrière les oreillespour le mal de tête, et il se passa. Je souffrais beau-coup de l'esiomac, et tout ce que je mangeais avaitdo la peine à se digérer. Après la digestion , je souf-frais beaucoup moins; mais depuis le malin jusqu'ausoir, j'étaislourmeulé-par des ilaluosilés qui mcfai-saienl beaucoup de mal pour les rendre.

    « Tous mes organes urinaires étaient tellementaffaiblis, et principalement là vessie, que j'étais con-tinuellemenl forcé de pisser si de me laver avec del'eau fraîche, sinon mon urine aurait toujourscoulé. Mes nerfs étaient si sensibles ci si faibles , queje ne pouvais la retenir : elle étail d'une odeur forte,presque rougeàlre et orangée.

    « Pour rétablir mon estomac ( on m'ordonna lesvoyages et la dissipation. J'allai à Bruxelles, je com-mençais à me trouver mieux, lorsqu'il me survintune diarrhée colliqualive assez forte qui de nouveaum'affaiblit beaucoup. Je crois devoir cet accident.à

  • 56 DANGERS

    une glace que je pris : du moins il est suryenu.immé-

    .

    diatement après..

    - : -,-•a .'Je. revins de Bruxelles en plus mauvais étatque..

    je n'y étais allé. Jemedéterminaiâpartir.pourOslendc,.où je pris quelques bains. Ma diarrhée ne me quittantpoint, je devins si faible, que je ne pouvais ni mar-,cher ni manger. .--...-

    « Je retournai chez moi. Mon médecin ,-après avoir .:fait cesser ma diarrhée, me donna un mélange, de ;quinquina, de canelle et de fer ; j'en pris une cuil-lerée à café, six ou huit fois par jour, buvant enmême tempsdu vin de Bordeaux et de l'eau de Spa;puis;me faisant balancer tous les jours sur-une balançoire,,cela me redonna quelques forces et me remitun pou.

    ci Le temps commençait à devenir froid ; on m'or-donna des bains froids; j'en pris un pendant quelquesminutes ; mais la poitrine se trouva tellement engagée,que le lendemain je crachai du sang.J'eus un; rhume,:etpar la force de la toux une veine s'ètanl 'ouverte,on me commanda de rester tranquille, et l'on me filprendre quelque.chose qui mit fin à cet inconvénient,

    « Voici quel est mon état:te J'ai régulièrement des pollutions tous les cinq ou

    six jours, même deux ou trois jours de suite. A chaque- ;pollution ma faiblesse augmente, et mes forces revien-nent à.mesure et en proportion du temps que je reste-en repos.

    « J'ai les yeux enfoncés dans leur orbite , ils sonttellement sensible àla lumière, que.jc ne puis lire ni.écrire long-temps, surtout lorsque j'ai eu une pollution,je n'ai aucune mémoire.

    « La contraction de la vessie urinaire est tombéedans un état d'inertie tellement prononcé, que je le:répète, après avoir urinéje dois toujours me laver, avec

    .de l'eau froide, sans quoi, si je me baisse-ou si je;marche, mon urine coule toujours. L'csiomac me faitle plus souffrir; rien ne se digère, pasmême unverre d'eau ; il faut que je prenne de l'exercice,du.malin au soir, soit à cheval, soit sur une balançoire,

    o Si je marche pendant cinq minutes , j'ai toujoursdes points de côté; je suisobligé de m'arrêler tout court.

  • DE h ONANISME. 5.7

    «J'éprouve,des spasmes depuis lé malin jusqu'ausoir. J'ai toujours la bouche sèche; quelquefois mesjambes sont si faibles que je ne puis plus me soutenir.

    « Après mou premier sommeil, chaque fois que jelâche de l'eau , si jé-neme lève pendant une heure duune heure et demie, et.si je ne me lave avec de l'eaufroide

    ,je suis atteint d'une pollution involontaire.

    « Actuellement je me fais garder la nuit; la moindrechaleur nie fait mettre en érection'; quelquefois j'yreste pendant une nuit .entière , et alors l'homme:quime gardesait qu'il doit m'évèiller.

    .

    « Je nedôrs que de trois,heures en trois heures : si-je dors plus long-temps, je. crains une pollution ; aussijemelève etmarclie'unpeu.

    « Si l'on manque à m'évèiller lorsque l'on me voitdormir sur le dos, ou que mon sommeil ne soit pasinterrompu , j'ai une pollution. '

    « J'ai imaginé , pour-empêcher toute espèce d'al--louchemehl sur ie ventre et lès parties génitales,découcher sous trois cercles en bois, maintenus pardeux barres transversales sur les côtés du lit., afin-,"dé maintenir la couverture assez élevée.

    « Quand je nie lève, j'ai depuis quelque temps unchatouillement dans lé gosier, et quand je prendsbaleine",; quelque chose crié intérieurement et me faittousser." '.'' '

    « Mon ventre grondetoujourscommesimeseutiaillèsélaicnt détachées les unes dés autres.

    « Mon malprineipal est. dans'l'estomac, qui, commejeviens de le dire

    , ne peut digérer: .« J'éprouve des lassitudes continuelles. »Ce malheureux jeune homme, mort il y a quatorze

    ans, à la suite d'une agonie de 'quarante-huit heures.,avait eu, pendant la dernière année.de sa vie, le couragede passer là-nuit assis dans une chaise-,'; un collier aucou , elles deux mains liées avec deux cordes attachéesà chaque côte de sa chaise ; il s'était flatté, comme ille dit lui-même;, que. par ce moyen il réussirait à,per-dre entièrement son habitude; meurtrière, niais ouichez lui :avait.-acquis un empire tel, que son frère ,"qu'il avait chargé de le surveiller ; èi de qui je liens

    4

  • 38 DANGERS.

    ces détails, était souvent.obligé d'interrompre, sonsommeil, toujours Irès-ragilè , afin de faire cesser lesmouvements qu'il faisait pour briser ses liens et porter•ses mains à,ses par lies génitales. Ce même'-frère m'aassuré que plusieurs.fois le malade avait réussi à lesrompre. Néanmoins-, au bout d'un an, il se crut assezmaître dé ses sens pour pouvoir dormir dans son lit :[mais ce qu'on a.vaît.prévu arriva , on l'y trouva lelen-"demainexténuède fatigue. Il avoua qu'il n'avait pu rérsisler au désir de se masturber. De ce moment c'en fut.fait de lui, et deux jours après, ses parents, désespérés,eurent la douleurde lui voir terminer là-plus,triste descarrières..»

    DOUZIÈME EXTRAIT.

    -Monsieur., arrivé jusqu'à l'âge de vingt ans, sansavoir éprouvé là moindre indisposition, je suis persuadéque ma sânlè n'eut jamais été altérée comme elle l'estaujourd'hui.;, si j'avais pu prévoir quels pouvaient êtreles accidents qui sont les suites fatales de l'onanisme.Cependant cette malheureuse passion, dont j'ai con-tracté l'habitude, je ne sais comment, développée parmon imagination vive , et augmentée par mon tem-pérament aussi ardent qu'il était précoce , m'a tou-rjours paru-être une chose si naturelle,, que dans, le

    .temps où j'3* étais le plus adonné, et tout en lisantrouvri'geTdo TISSOT, je fus assez aveuglé, pour nepas faire la moindre attention sur tous les gravesinc: nvénienls qu'elle entraîne à sa suite.-...Forcé, par état, et pour mes affaires, d'habiter laProvence et l'Italie, soumis à leur climat brûlant.,d'après mes habitudes -contractées, par suite de monpenchant excessif à lous les plaisirs des sens , le relâ-chement des moeurs , le dépit d'avoir été'.continuelle-ment trompé par les.femmes, tout contribua pour,ainsi dire à m'éioigtier de. la direction de |a nature ,

    .d'autant plus que redoutant; les moindres'atteintes dela siphilis., je. craignais aussi des.douleurs cuisantes 'qui m'étaient-occasionnées,par une ccnstrlction natuf

  • LE L'ONANISME. 59

    relie du prépuce sur le gland .espèce de paraphlraosisqui me survenait'loujours dans le moment des érec-tions plus ou moins prolongées.

    Tous ces motifs m'avaient donc paru suffisans pourme faire considérer lamaslurbation comme une voluptéd'autant plus facile à obtenir qu'elle me mettait plussûrement à l'abri de tout ce que je viens de vous rap-porter ; je ne craignais donc pas de m'y .livrer toutentier , j'oubliai complètement ce qu'elle entraîneraità sa suite, même sans aucun excès ; c'est aussi pour-

    :quoij'ai ressenti plus qu'un autre les tristes émotionsqui la déterminent en la précédant, ceux de ses im-pressions générales individuelles qui l'accompagnent,et surtout ceux de la prostration inévitable, qui ensont toujours.le résultat.

    En isolant ainsi, par ma solitude complelle , tousmes goûts bizarres, je rie lardai pas à ressentir par-tout le corps une. fatigue générale , plus ou moinsaggravante , très-souvent accompagnée do malaiseavec abattement, toutes les fois qu'il était hesoin deparvenir à-leur terminaison, et ma satisfaction n'étaitdéjà plus entièrement remplie : quelques fussen 'd'ailleurs tous les moyens que je mettais en oeuvrepour parvenir àTéjacùlalion sensiblemenlvolupiucuse.

    Cependant quelques liaisons* beaucoup plus con-formes à la nature, avaient contribué à me faireentièrement oublier la malheureuse habitude del'onanisme que j'avais contractée; mais cruellementtrompé dans une affection que je croyais sincère etréciproque

    , je Tepris mesprécédentes manoeuvres ,

    avec un si grand acharnement, et j'y mettais si peud'intervalle, que je tombai bientôt dans une mai-greur effrayante ; atteint d'uno fièvre continue'légèrement inflammatoire :; elle se termina par des-sueurs tellement abondantes, qu'elles me conduisirentau marasme lé mieux caractérisé.

    ,Dans ce moment je fus soigné, on mè prescrivitdes exercices doux, modérés, sans fatigue, à piedet à cheval, la culture d'un jardin, un bon régime ,je parvins à-me rétablir assez promptèment ; maisquelque temps après, j'eus le malheurde recommencer

  • 40 DANGERS - . -.mon infâme nianuélisation-; la fièvre survint accom-pagnée et suivie de sueurs plus ou moins abondantes,sbuyènt avec constipation ,' d'autres fois- avec diarrhée";- ',continuée pendant huit ou dix jours , tous les organesde la génération dans un étal de relâchement complet;mes mains tremblaient, mes yeux devinrent extrême» ;

    •ment sensibles à la lumière, après les moindres-émotions , je retombais dans une apathie dont j'avais.delà peine à sortir; au milieu de mon sommeil,

    'j'étais'.sans cesse poursuivi par des frayeurs involon-taires; je redevins plus que jamais solitaire, isolé,:car je me voyais si malheureux , qu'il m'était impos- .-sible de songer à la moindre distraction , même parles études que j'avaisle plus affectionnées , car j'avaisentièrement perdu la mémoire : je me négligeai com-plètement dans ma mise, extérieure , la moindrechaleur de Tàlmorphère m'était insupportable, meslassitudes continuaient" nuit et jour : tous ces symp-tôniespréeédèrentunefièvre adeno-méningée (putride)que je supportai et dont je guéris ;mâis ma cohvales-:cencè fut pénible et d'une lenteur excessive.

    Après avoir supporté pendant six ans toutes.lesfatigues de l'état militaire

    , après avoir continué sansinterruption les mauvaises- habitudes que j'avaiscontractées, je devins sujet à des sueurs abondantes,à des fatigues insupportables sans faire le moindremouvement et dans lerepôs le plus absolu , avec uneophtalmie continuelle; j'éprouvai une éruption cutanée

    .sur toute la face , accompagnée d'un gonflement

    ;considérable des glandes sali.vaires; les mauvais tempssurvinrent, et l'hiver augmenta beaucoup la maladie;

    -jefusséqueslré afin de pouvoir traiter deshémorrhoïdesqui abeédèrent dans le pourtour de l'anus, ce quidura très long-temps, parce qu'on-présumait unefistule, .... .--.A dater de cette époque , ma santé déclina, visi?blement; j'étais d'une faiblesse extrême; à la moindrefatigue j'étais excédé , sujet à des constipations queWquefois opiniâtres ; j'étais aussi, pour la moindrecause, sujet à des diarrhées colliquatives , causées .par un appétit extraordinaire , suite d'altération pro-r

  • DE L'ONANISME..

    41fonde dans les entrailles, caries évacuations-alvinesse faisaient trois, quatre, et même six fois en vingt-quatre heures , alors l'urine était rare ^quelquefoissupprimée entièrenienl. Si elle sortait de la vessie ,c'était par jel interrompu ; d'autres fois par regor-gement, accompagné de contraction dans le tissu decet organe, cl dé douleur aiguë vers la prostate,toujours suivie d'une chaleur acre, dispersée danstoute la longueur de l'urètre, tantôt noirâtre , ouorangée , plus où moins rougeâlre et hriquetèc ; .elledéposait souvent des sédiments floconneux qui étaientgras et huileux àmon réveil, et sablonneux le soir etune partie de la journée.

    Au moment de mes digestions toujours pénibles ,j'éprouvais une soif ardente, une altération-continuelleaccompagnéesde colliques et de pincementd'enirailles,qui donnaient lieu à des éructations, bientôt suiviesd'une selle copieuse d'aliments très-mal digérés, quiarrivait peu de temps après avoir mangé.

    Mon, mal, en allant toujours vers l'accroissement,détermina une céphalalgie sourde et profonde quime tourmentait beaucoup; elle ne diminuait d'inteh-silé qu'après uu autre genre.de douleur extrêmementvive et lancinante, sans rougeur qui futaltribuèe àune névralgie faciale ,

    qui se manifeste sur le côtégauche de la mâchoire ,'el lorsque celte dernière.étaitcalmée, la poitrine et tous ses annexes se trouvaientengagés, au point que j'étouffais et ne pouvais plusrespirer que difficilement, surtout lorsque j'étais cou-ché

    ,debout si j'étais levé, c'était la même chose en

    me baissant, le sternum me faisait un mal affreux ,et j'expeclorais des matières jaunes ou verdàlres plusOu moins épaisses et foncées.

    Toutes mes facultés intellectuelles faiblissent dejour en jour, la lumière m'est de plus en plus insup-portable

    ,le moindre travail de lête un peu long., la

    lecture, la plus petite occupation, tout me fatigueet me paraît insipide. Je deviens hébété, stupi.de,taciturne-,'je m'ennuie partout, et pour peu que jeveuille rester assis, tout de suite je m'endors ; à lamoindre irritation , au moindre .mouYcmc-nt

    d'impa-

  • fience, 1 même sans colère; je-suis- anéanti et réduit-à rien , ou bien il se manifeste dans tous mes muscles ;des contractions-spasmodiqùes

    ,des soubresauts qui

    qui me tiraillent sans cesse, etme reildenlhorriblementmalheureux.' ' -'';'

    TREIZIÈME EXTRAIT. '

    Monsieur ,l'époque à laquelle je commençai à mé,

    livrer à la masturbation, remonte pour ainsi direà'ma plus tendre enfance ; dès cet âge ', et sans avoirla moindre idée de la distinction des sexes, je meformai des lascivités que j'arrangeais à mon gré,qui servirent'à effectuer sur moi une espèce de pol-lution

    ,encroisant fortement mes cuisses l'une sur

    l'aulro,. de manière à comprimer ainsi mes partiesgénitales;, je ne devais , comme vous le pensez , riori :obtenir que des sensations très-imparfaites, mais ellesn'eu eurent pas moins d'action sur tout mon individu.

    Mes parais s'aperçurenlbieudecemanègeinnoccnl,mais ils étaient loin de l'attribuer à sa véritablecause , car depuis ma naissance j'avais aussi lamauvaise habitude de contribuer encore à mon épui-sement en lêtant continuellement ; lorsqu'on mevoyait avec les jambes croisées , on' l'attribuait àl'action que je mettais à sucer ma langue , on fil donctout ce qu'il était possible de faire pour m'empêcberde m'y livrer très souvent ; alors il m'était, devenu''extrêmement difficile de satisfaire là-dessus ma volonté,et d'obtenir la pollution après laquelle je m'efforçaisde.parvenirbien ou mal.

    A l'âge de treize à quatorze ans , époque de mapuberté ; un camarade me montra li véritable ma-nière d'exécuter d'après ses principes, malheureuse-ment trop suivis, la masturbation ; depuis-ce momentjusqu'à l'âge de dix-sepl-ans

    ,je n'ai pas cessé de. me

    polluer, je ne m'y abandonnais que très-peu dans locommencement, mais bientôt ce fut avec une pbrènésiecl une fureur'indicibles , il y

    avait même des jourscû je poussais cette rage; passionnée jusqu'à quatre

  • DE L ONANISME..4o

    fois le matin et autant le soir : jugez de ce qui a dûsurvenir.

    Aussi j'eus dans ce temps un écoulement puriformedans le canal de l'urètre

    , avec tous les signeset lesdouleurs qui accompagnent la gonorrhée vénérienne;quoique cependant je n'eus point encore approchéd'aucune femme, on me traita de cette maladie, etj'en fus radicalement guéri."

    Malgré la leçon douloureuse que je venais de re-cevoir, je n'en continuai pas moins à nie masturberpendant l'espace-de quatre mois de suite/(je n'avaispas encore lu TISSOT), mais cependant avec beaucoupplus de modération ; enfin à celle époque, vers la finde mes tristes manoeuvres, il se développa sur moiplusieurs symptômes de, maladie qui m'effrayèrentbeaucoup ; ils commencèrent par une faiblesse subitedans tous les muscles des jambes , accompagnée d'unepesanteur, dans la tète, avec.élancements suivis d'é-blouissemenl ; j'éprouvais des sensations douloureuseset désagréables dans la paume des mains ;. non-seulement je ne grandissais.plus, mais encore toutela surface de mou corps fat frappée d'alopécie,[ chute et perte des cheveux cl des poils, dans toutes,les parties qui en sont plus ou moins couvertes, ilno resta pas même un cil aux paupières).

    C'est" alors qu'on me prêta et que je lus TISSOT;je no saurais vous exprimer, Monsieur, le terribleeffet quo produisit sur moi la lecture de, ce livre,lorsque je reconnus que les symptômes qui y sontdécrits pouvaient m'êlre appliqués, entre autre l'inap-titude à toute espèce de travail., la manie de vouloirtoujours être seul et de prendre en horreur toute lasociété, les pustules répandues sur mon visage, lacourbure du rachis

    ,la perle et l'affaiblissement de

    la vue, etc. Je crois que le chagrin et le désespoirdans lesquels cette lecture me plongea ,-contribuèrentbeaucoup à augmenter tous les maux que j'enduraipar la suite.

    J'eus beaucoup de peine à me délivrer de.mes mau-vaises habitudes, malgré la ferme résolution que j'enavais prise, car je me masturbais involontairement

  • 4-4. DANGERS-

    dans mes rêves pendant mon sommeil ; lorsque je ;m'évaiilais il n'était plus temps , c'était toujours trop.;tard, pour arrêter l'èjacululion ; il n'est pas de ,moyens que je n'aie employé pour empêcher mes pol-lutions, je me liais les mains, je m'entourais en:,serrant toutes les parties, tout cela devenait inutile,puisqu'on dormantje nie débarrassais de mes entraves,"et de tout ce qui pouvait m'en faire apercevoir.

    Actuellement, "je reste volontiers jusqu'à quatremois dans un état de tranquillité parfaite, ou sansrien éprouver, et si la pollution survient, elle m'af-r -faiblit tellement -, que je m'en ressens quelquefoispendant quatre jours de suite ; depuis six ans quepar un retour sur moi-même j'ai entièrement cessé,j'ai, grandi d'un pouce, la mémoire m'est, reveuue,je peux travailler de continuel avec application danstout ce qui peut, m'instruire ou me devenir agréable.,;

    Ce dont j'ai à me plaindre actuellement consistedans un tremblement des mains, avec sentiment, defraîcheur, même pendant la canicule, cela m'arrivede même après avoir marché fort et long-temps ;

    .après un exercice fatiguant, j'éprouve des démangeai-sons insupperiables au scrotum : sans avoir jamaisressenti de douleurs , mes dents se sent déchausséesdans leurs alvéoles, elles ont noirci, il m'estparvenudes boulons avec supuralion dans la bouche et auvisage, l'état de mon estomac devient inquiétant, carje digère lentement, et jai assez souvent la bouchepâteuse.

    QUATORZIÈME EXTRAIT,

    Je- suis au nombre des victimes dont l'innocence futsacrifiée aux mauvais conseils d'une jeunesse, cor-rompue, j'étais en pension, malheureusement témoindes excès de l'onanisme, encouragé par ceux qui'm'entouraient, je me fis un plaisir de les imiter,j'ignorais comme les autres les suites .fâcheusesde notre brutal penchant ; depuis long-temps nousétions familiarités avecces.horreurs, pourquoi l'un

  • DE L'ONANISME. 45de nous, plus instruit que les autres, ne nous en a-t-rpas montré tous les dangers, je n'aurais eu là-dessus que la plus petite incertitude, elle auraitsuffit, j'en suis certain, pour me faire abandonnercomplètement mes coupables manoeuvres ; au con-traire je fus encouragé, et ne. connaissant rien deleur danger

    , je continuaijusqu'à quinze ans et demi;mais ce que j'avais, considéré, comme un simple désirdevint bientôt pour moi un devoir , un

    besoin,

    tellefut mon .erreur. Pour ralentir celle détestable ha-bitude , on me donna l'ouvrage de TISSOT; après l'avoirlu , je reconnus toute la profondeur de l'abîme.quej'avais creusé sous mes .pas ; alors étonné et encoreplus effrayé après une pareille lecture ,' je me prc-rCurai vos lettres, persuadé que plus les faits sontmultipliés,, plus l'émotion devient grande et forte :c'est pourquoi je vous confesse qu'il m'a .été aprèscela facile de renoncer à toute espèce de provocationmanuelle. Malgré mes satisfactions libertines, j'aiconservé mon embonpoint, mais j'ai lès yeux cernéscl enfoncés dans les orbites, mon teint est devenu d'unepâleur jaunâtre et terreuse ;

    .partout où je vais , jecrains d être reconnu pour adonné à la masturbation; je

    ressensune douleur constante à la. partie inférieure duscrotum ; fort souvent pendant mon sommeil j'éprouvedes pollutions qui m'épuisent; mesdigestions sont len-tes, laborieuses, mal faites, probablementparce que jemange beaucoup et très-vite ; ma. figure est parseméede gros boutons, aussi douloureux qu'ils sont durset çrouleux ; les affections nerveuses ont un grandempire sur mon imagination, car en lisant les ouvragessur le vice que je vous décris, je me suis trouvé malà plusieurs reprises ; oserai-je encore espérer derecouvrer la santé, ou tout au moins de conserver lepeu qui m'en reste, ce- sérail pour moi une faveurd'autant plus' extraordinaire , - que mes

    débauchesont été continuées- pendant quatre années de suite;enfin, Monsieur, comme j'ai pris la ferme .résolutionde me respecter moi-même, no voulantplus d'ailleursabuser de rien, les pollutions qui me restent etqui persistent encore aujourd'hui me tourmentent.

  • 46 DANGERS ';::$

    d'une manière incroyable : comme il existe sûremeét-des moyen» de s'en guérir , faites-moi le

    plaisir de.-

    mêles indiquer, et je me trouverai bien heureux;si je me rétablis. ;Vf

    .

    " *"* dgè dé seize ans. ; :

    QUIKZIÈME EXTRAIT.

    Monsieur, c'est avec une pleine et entière confiance;1que je m'adresse à vous.,, parce que j'ai eu lé mal-,-:heur bien grand de me livrer., .avec une furour; peucommune, à mon penchant pour l'onanisme, et qu'àu-OIjourd'huij'en suis victime. J'avais d'abord lu l'ouvrage:--';de'TISSOT"', niais je viens d'y ajouter, la connaissance.:de vos. lettres sur les dangers réels qui en résultent.;c'est pourquoi ma conduite passée me fait autant;de .peiné , qu'elle me

    donne d'inquiétude et de,chagrin ; j'ai donc recours à votre, expérience etj'imVplore. dans ce moment les secours dé votre art ;Vosèraï-je encoro me flatter qu'ils ne seront pas inutiles.:

    Voici, dans l'état où je suis , ce quej'éprouve. ;'Çomine l'onanisme ne.s'est point déclaré sur moi,

    de la même manière que dans le plus grand nombre.dés jeunes gens, par des désirs aussi ardents que

    précoces pour les femmes, c'est aussi pourquoi jene. l'ai jamais satisfait, que pendant la nuit et endormidu sommeil le plus profond , et d'après des rêves tousplus lascifs lés uns que les autres , trop timide pourfaire- ma .cour , el rien solliciter dans

    l'intimité desfemmes , je m'en tenais à mes pensées, et

    jouissant,du bonheur de les posséder toutes daus un isolémentabsolu ; mes sensations voluptueuses consistaient-,donc dans les pollutionsnocturnes ,. d'abord rares et.éloignées, ensuite un peu plus rapprochées, quidevinrent;enfin continuelles et si fréquentes , quepour les empêcher , je résolus de m'adresser à desfemmes ; mais j'eus le malheur de ne les choisirque faciles, ou prostituées: quoiqu'il en soit, cemoyen m'avait assez bien réussi pondant l'espace dehuit mois-, mais de nouveaux excès dans ce genre

  • DE L'ONANISME. 47

    eurent bientôt achevé d'épuiser mes forces , et, peude temps après , j'aperçus l'abîme vers lequel jem'étais laissé entraîner. ...D'après la lcclure de vos lettres ,. j'ai suivi très-ponctuellement les moyens de» traitement dont vousdonnez la formule ; peut-être ne les aurai-je pas con-tinué avec ossez.de persévérance, car mes pollutionssont devenues do plus en plus faciles et imprévues yelles étaient suivies d'une.diarrhée qui m'affaiblissaitbeaucoup; mais ce qui me met loul-à-fait dans laprostration la plus complctle , c'est une pèrle.suivieet continuelle de la liqueur spermatique qui a lieuimmédiatement., après l'émission de l'urine , toutesles fois que je me présente pour y satisfaire. Ma vues'obscurcit et mes yeux ne peuvent plus supporter lalumière

    , ma mémoire commence à s'altérer , sansque je perde cependant rien des apparences de mabonne santé

    ,d'après mon embonpoint et riies cou-

    leurs habituelles ; mais l'intelligence , l'imagination ,l'amour du .travail, l'activité , la possibilité d'écrirelong-temps., celle de lire, ou de correspondre pour,les affaires de mon état, toutes les facultés intellec-tuelles que je possédais à lin degré assez émin.nt,déjà bien diminuées depuis assez long-temps, m'aban-donnent complètement.

    .Mais vous allez juger de mon plus grand chagrin,et que je suis forcé de tenir caché,, en le dissimulant,c'est que né de parens assez riches, par suite desuccès dans leur industrie commerciale , ils désirentnie marier pour me céder, et se retirer ensuite desaffaires...... Oh! Monsieur, s'il cxislod.es moyensde me mettre en état de virilité, -afi'n de remplir lesvues do mes parens ,. rendez-moi

    le service signalé dem'en indiquer quelques uns, et ma reconnaissanceà votre égard sera sans ' bornes.

    J'ai l'honneur d'être, etc.

    SEIZIÈME EXTRAIT.

    C'est par écrit que je prends la liberté de réclamer

  • 48 DANGERS -i-'"

    vos soins ; la suite de ma lettre vous expliquerai-.-'suffisamment le motif qui me prive de l'avantage;de;vous consulter en personne ; il est des maux quinoùs"obligent à rougir , et mon front n'est pas encorefamiliarisé avec la honte.

    Gomme tant d'autres jeunes gens élevés dans" lés '•-collèges

    , je me suisabandonné, dans un âge encore

    tendre, au vice qui les infesté

    généralement:' vousvoyez bien qu'il s'agit de la masturbation. Mes étudesterminées, j'embrassai l'état militaire. Le croiriez-.;vous, Monsieur, dans cette, nouvelle profession, desï"

    .principes de morale même, l'horreur et la crainteque m'ont toujours inspirées ces misérables créatures

    .prostituées, qui nous vendent leurs faveurs, con-f rtribuèreht encore à m'entretenir.dans l'épouvantable-;habitude d'un vice dont je ne soupçonnais pasalors loule l'odieuse ènormité ; je me crus donc très-heureux d'échapper au libertinage, sans songer queje n'évitais un ecucil que pour me précipiter dansun abyme : toutes fois soit que la vigueur de montempérament ait prévalu , car je suis d'une consti-tution sèche et sanguine,, soil que je ne me sois livréqu'avec quelque réserve à mes honteuses pollutions,je suis arrivé à mon développement, car je suis ac-tuellement âgé de trente ans, sans avoir éprouvé

    ..la plus petite altération dans ma santé, el cependantje n'ai pas cessé de faire la guerre et d'essuyer desfatigues,. des privations en tous genres, ainsi que deschagrins domestiques. L'influence dénia passion sur-ines facultés intellectuelles n'a pas été plus.marquée;j'ai conservé, ce me semble, toute la vigueur d'esprit,et de corps que je pouvais espérer ; mon imagination,ma vivacité n'ont souffert aucune atteinte , el si mamémoire me paraît un peu affaiblie, c'est sans doutel'effet de l'âge seulement, enfin je ne ressens aûcùusdes symptômes que les maslurbateurs sont accoutumésd'apercevoir.

    Le seul inconvénient qui soit venu me frapper, c'est

    .

    la perte complelte de mes facultés viriles, celle-ci s'estopéréelentement, maïs elle n'en est pas moins totale,Prisonnier-pendant trois ans des Anglais, et privé

  • DE.L ONANISME. 49pendant tout ce temps de femmes, je ne m'aperçuspas de la progression de mon impuissance ; ce n'est quedepuis mon retour en France que j'ai atteint la'con-viction du résultai de mon ineonduite, l'érection m'é^tant devenue absolument impossible , ou du moins sifaible et si peu apparente', qu'elle doit être considéréecomme nulle ,, et cependant Tèjacutalion avait lieucomme auparavant, d'une manière beaucoup plusprompte el presque involontaire.

    Alarmé de ma situation présente , je pris la fermerésolution d'y apporter remède; je renonçai desuite à mon penchant déjà si funeste , mais contre monattente, dès l'instant où je cessai de me masturber,des pollutions nocturnes, auxquellesje n'avais jamaisété sujet, vinrent m'assaillir et me .tourmenter, àl'excès, au milieu de toutes les précautions que jeprenais pour les éviter; enfin malgré que je me soissoumis à'un régime sévère

    ,pendant plusieurs mois,

    rien" n'a changé dans mon étal, lès pollutions ont lieutoutes les nuits; d'autres fois si j'éprouve un intervallede quatre ou six jours , une érection incomplelle,mais permanente,- survient après deux ou trois heuresd'un sommeil paisible, pour me troubler, aii pointd'être obligé-de descendre du lit, et de mettre les "pieds nuds sur quelque chose de froid pour la fairecesser : cet inconvénient, nouveau pour "moi, medevient très fatiguant.

    Ma santé se soulicnt-nialgré cela , j'ai de l'appétit,je digère bien, je fais beaucoup d'exercice, mesévacuations1 sont bonnes et régulières, ce n'est que lasituation dans laquelle je me trouve qui m'occupebeaucoup, malgré que je sois persuadé qu'elle estplus commune qu'on ne le pense; indiquez-moi,Monsieur ,

    les moyens de faire cesser, ces intermi-nables pollutions nocturnes qui font (oui moii.lour-menl.

    Dites-moi, sans déguisement, ce que vous pensezde mon état acluel et futur , âije encore quelquesespérances de recouvrer ma virilité, car il m'importede le savoir, pour me déterminer dans le choix d'unétat ; on me presse de donner ma démission pour me

    5

  • 50.

    DANGERS

    marier, vous concevez

    qu'il me devient important desavoir à quoi m'en tenir dans la circonstance. Je sens: :bien que l'occasion et le temps pourraient seuls .résoudre la question que je vous fais; mais dans tousles exemples dont.vous avez été témoin , ne

    s'en'trou*-,verait-ilpas un qui serait dans le cas de vous permettreun" pronostic plus ou moins certain, alors je pour-rais agir suivant les probabilités, et prendre.unparti quel qu'il soit. .. •:'

    DIX-SEPTIÈME EXTRAIT.

    Monsieur , autant qu'il m'est,possible

    .

    de m'enrappeler, c'est vers l'âge de sept à huit ans que, souf-frant beauéoup d'une colique très-forte

    ,je m'avisai;

    pour venir à bout de la calmer, de me coucher sur-

    le,ventre, afin de me mettre à même de pouvoir le 'frotter contre le drap.du lit; p3r suite des mouvemensun peu long-temps continués , j'éprouvai un chatouillé*-nient dans le pénis, qui nie lit un si grand plaisir -,qu'après en avoir eu la connaissance, je recommençaiassez souvent la même manoeuvre, mais surtout le.malin

    , parcequ'on me laissait très tard au lit. Arrivé

    à l'âge d'être mis en pension, je continuai ce manège;mais avec des précautions si grandes , qu'il fut pourainsi dire mon secret. D'après ma pâleur,et ma déli-catesse individuelle , on me

    surveilla, mais il

    n'y eutpas d'interruption , parce que je ne voulus jamais con-sentir à en faire l'aveu , et-q'ue mes faibles et tropbons parens attribuèrent, tout ce qu'on leur rap-portait sur mon compte , à une cause accidentellearrivée lorsque j'étais chez ma nourrice ; ainsi ,d'après cette opinion-j'obtins une bien plus grandefacilité de satisfaire mes frictionssur le ventre, afind'obtenir des pollutions prématurées, et dont j'étaisbien, éloigné dé soupçonner tout le danger, lors-qu'un enfant gâté qui l'avait appris d'une bonnesqui avait tous lés vices en partage -, voulut ni'instruiredêtlà vérilable manière.d'exécuter la masturbation

    ,et d'aprèsles principesqu'il avait reçus aussi dans plur-

  • DE L ONANISME. 51sieursautfespensions,c'est tout en m'engâgeantdecom-mencer avec lui et par lui, que je le repoussai àvcehorreur ; mais aussi je redoublai avec une ; tellepersévérance la méthode que je connaissais, et quej'avais, suivi jusqu'alors, que-les bâtons de chaises ,les pieds de table', ceux des bàiics , lés colonnes dulit, les rampes d'escaliers, tout ce que je rencontraisde rond cl dur , me devint propice et servit à mesatisfaire dans mes moinens de frénésie solitaire.

    Bios excès- alors furent portés au point que' vers-ma quatorzième année, époque de ma puberté, j'étaisobsédé par dès éjaculations involontaires qui avaientlieu tou les les nuits; au bout de sept àhuit mois ellesme fatiguèrent tellement que je les avouai, et l'onchercha tons les moyens d'y remédier ; plusieursmédecins furent consultés, cnlr'autres le célébréCouvisAiiT-, tous nie donnèrent des conseils, ils meprescrivirent un régime ; j'ai tout fait,, tout,exécutéavec la plus grande exactitude , et rien ne m'a réusside manière ,à pouvoir dire1 que je sois revenu à unétal de santé , sinon parfait, an moins

    passable.Quoi qu'il en soit, malgré tout ce que je viens de.'.-,

    vous rapporter , Monsieur ,' j'ai encore conservé unembonpoint raisonnable, et toute l'apparence d'unesanté assez bien établie; je suis parvenu à une taillede cinq-pieds six pouces avant d'avoir atteint mavingtième année : à l'exception de tiraillemens d'es-toiuac qui se répètent assez souvent; tout ce que jemange est assez bien digéré, mon appétit est géné-ralement assez bon. Si à l'aide de. vos sages conseilsje pouvais venir seulement à bout de mè délivrer,comme je le désire, d'une foule d'idées toutes pluslubriques et plus lascives lès unes que les autres,qui me poursuivent eu .imagination pendant les nuitsentières

    ,peiil-êire ne serois-je plus accablé par les

    éjacul