Nous avons perdu notre terre.

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Nous avons perdu notre terre. Julien BARRIER [email protected] 2013

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scénario prochain film: documentaire sur l’agriculture maraîchère en zone périurbaine et la disparition de rapport à la terre dans l’aire toulonnaise.

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Nous avons perdu notre terre.Julien [email protected]

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SynopsisLe sud de la France connaît des conditions météorologiques êxtrêmes.

Entre manque d’eau et abondance, l’agriculture n’est pas facile.Dans l’aire toulonnaise, des agriculteurs sont sont progressivement spo-

liés de leurs terres. Les sols que des générations avaient mis des années àrendre cultivables sont détruits au profit d’une urbanisation dévorante.Les terres fertiles et nourricières sont progressivement erradiqueés.

Pourtant, une agriculture de proximité est nécessaire à toute civilisa-tion. Respecter la terre est essentiel à la fois pour la santé, mais aussi pourl’environnement. Impact économique qui plus est  : diminution des trans-ports. En respectant les producteurs, lesAMAP répondent à unbesoin pourle consommateur. C’est à Ollioules qu’est née la première AMAP.

C’est cependant un endroit où la culture n’est pas facile. Depuis les ro-mains, toutes les générations ont relevé des défis. L’aménagement du terri-toire a évolué de siècles en siècles. De plus, cultiver permet l’émancipationdes populations. Toutes se sont construites autour de la terre. Le jardin estune des bases de l’éducation et même si les motivations des jeunes sontaujourd’hui autres qu’agricoles, chacun connaît un besoin de retrouver saterre, liée à la famille, à un patrimoine, à des produits.

Les régions méditerranéennes présentent aussi un intérêt économiqueimportant au niveau de l’agriculture. La vigne et l’olivier font partie inté-grante du paysage. Leur production redonne une fierté de cultiver la terre,la même fierté que l’on pouvait connaître par le passé. Les produits duterroir ne font que très peu partie des étals de la grande distribution om-niprésente. Pourtant, cette agriculture maraichèe représente un secteuréconomique, qui ne demande qu’à être exploité.

L’évolution des moyens de transports a permis de pouvoir cultiver plusloin afin de construire sur ces terres de nombreux logements indispen-sables au développement de l’industrie créatrice de nombreux emplois,en éloignant les productions agricoles à vocation alimentaires. La grandedistribution et l’implantation de ses centres commerciaux a compensé lesbesoins alimentaires des consommateurs locaux en apportant réponse à lademande. À La Seyne, le quartier Berthe en est l’exemple  : les fonciers au-trefois cultivés sont actuellement occupés par des immeubles constituantla cité Berthe. Ollioules à l’ouest de Toulon, anciennement appelée capi-tale des fleurs, ne l’est plus depuis un demi siècle et sa vocation agricoles’effrite un peu plus chaque année. La Valette, à l’est de Toulon, a aban-donné ses cultures jardinières au profit du béton et de l’asphalte, condam-nant tout retour à des productions agricoles.

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C’est ainsi que soumis à la mondialisation, les grands projets d’amé-nagement de notre territoire rangent l’agriculture périurbaine comme unsujet annexe, en délocalisant les terres fertiles alors que celle-là est es-sentielle. L’espoir de conserver des terres non spoliées demeure pourtantchez les agriculteurs encore en activité. Leur résistance demeure intactepour maintenir les terres nourricières en zones périurbaines comme in-aliénables.

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OuvertureFond noir. rien. silence. ça commence, texte lu.

Un homme, une famille chassés de leur terre ; cette vielle auto rouilléequi brimbale sur la route dans la direction de l’Ouest. J’ai perdu ma terre.Il a suffi d’un seul tracteur pour me prendre ma terre. Je suis seul et jesuis désorienté. Et une famille s’amène et les tentes se dressent. Les deuxhommes s’accroupissent sur leurs talons et les femmes et les enfants écoutent.Tel est le nœud.Vous qui n’aimez pas les changements et craignez les révo-lutions, séparez ces deuxhommes accroupis ; faites-les se haïr, se craindre,se soupçonner. Voilà le germe de ce que vous craignez. Voilà le zygote. Carle « J’ai perdu ma terre » a changé ; une cellule s’est partagée en deux etde ce partage naît la chose que vous haïssez ; « Nous avons perdu notreterre. » C’est là qu’est le danger, car deux hommes ne sont pas si solitaires,si désemparés qu’un seul. Et de ce premier « nous » naît une chose encoreplus redoutable : « J’ai encore un peu à manger » plus « je n’ai rien ». Sice problème se résout par « Nous avons assez à manger » la chose est enroute, le mouvement a une direction. Une multiplication maintenant, etcette terre, ce tracteur sont à nous.

La musique commence. The Times, They are a Changin’, par Bob Dylan.pendant ce temps là les titres s’affichent, transitions en fondu.

Un film de Julien Barrierproduit par PostPromonté par Armand Germainréalisé avec le concours de Joël Digo

Nous avons perdu notre terre.

La musique continue pour la séquence 1.

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séquence 1La première partie de cette séquence sera tournée comme une fiction,

elle dure à peu près 2 ou 3 minutes.

Le tonerre gronde. On entend le son sur un fond noir. On entend la pluiequi tombe. L’image est noire. D’un seul coup, un éclair, l’image apparaît. Ilpleut très fort. Le ciel est sombre, on apperçoit des personnes, agriculteurs,sur le perron. Ils contemblent le déluge. La pluie s’abat sur leurs cultures.La force de l’eau détruit même parfois leurs cultures. On voit des plantsau sol détruits par des coulées de boue, des arbres qui subissent le vent,fléchissant. La pluie tombe toujours, sans interruption. Les agriculteurssont sceptiques. On les apperçoit en travelling avant très lent. Ce travel-ling est entrecoupé par ce qu’ils regardent  : leurs cultures, leurs œuvres,leurs produits, anéantis d’un coup par des conditions météorologiques in-tenses. Trop d’eau, inondations des champs. L’orage résonne. Bob DylanChante. Transition vers le noir en fondu. Le son de la pluie diminue.

Ceci symbolise le déluge tel que décrit dans la Bible. C’est aussi un lienavec Les Raisins de la colère  : au début du roman, les personnages s’exilentcar l’eau manque. Ici, elle existe en abondance. À la fin du livre, l’espoir d’unmonde nouveau (image d’une nativité) en plein déluge est aussi à relier à cettescène.

BobDylan continue à chanter. L’image apparaît de jour. Il s’agit d’imagesjournalistiques, JT. Sans son. agricultures détruites. commencer avec desimages des années 80, finir en décembre 2012. agriculteurs qui subissentà chaque fois. Le problème est récurrent.

images à utiliser  :– FR2, 15 juin 2010 - http ://www.youtube.com/watch ?v=OQLPEmyiCuQ  ;– TF1, 18 juillet 2011 - http ://videos.tf1.fr/jt-13h/inondations-dans-le-var-le-combat-

d-un-viticulteur-6581546.html  ;– TF1, 28 mai 2012 - http ://videos.tf1.fr/jt-20h/le-20-heures-du-28-mai-2012-731

9932.html  ;– TF1, 18 juin 2012 - http ://videos.tf1.fr/jt-13h/var-des-cultures-entieres-devastees-

par-les-eaux-5885511.html  ;– TF1 11 novembre 2012 - http ://videos.tf1.fr/jt-13h/inondations-dans-le-var-des-

recoltes-entierement-devastees-6819212.html.– [trouver d’autres images, il en faut des beaucoup plus anciennes].

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Texte parlé, comme première scène  :

Les femmes comprirent que le danger était passé et qu’il n’y aurait pasd’effondrement. Elles demandèrent alors  :

— Qu’est-ce qu’on va faire ?Et les hommes répondirent  :— Je ne sais pas.Mais tout allait bien. […] Femmes et enfants savaient au fond d’eux-

mêmes que nulle infortune n’est trop lourde à supporter du moment queles hommes tiennent le coup.

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séquence 2Cette séquence est une sorte d’introduction. Tout au long du film, ces sujets

se répètent et l’on comprend mieux cette séquence. La toute dernière est unesorte de répétition, de manière plus détaillée.

Dans une voiture. Joël Digo conduit. Il est filmé de face (caméra exté-rieure au véhicule, posée sur le capot) et de côté (caméra sur siège pas-sager). Il explique ce que l’on traverse, décrivant les profondes améliora-tions topographiques artificielles actuelles et à venir  : Panagia, Cagnarde,anciens domaines cultivés pour ne citer qu’eux livrés aux engins méca-niques  ; des terres fertiles capturées pour leur donner une autre desti-nation : un pôle mer ? Pourtant, une exception  : la propriété «  Colin  ».Elle conserve son statut d’origine, mais jusqu’à quand ? Lorsque les pro-priétaires disparaîtront, 14 hectares partirons avec pour y construire autrechose. Zone commerciale d’Ollioules. Dans le passé, il y avaient là d’im-menses terres agricoles, Il n’y a plus rien. On arrive ensuite chez Danielet Denise Vuillon, couple d’agriculteurs, qui vont être expropriés pour letramway.

Vue de l’extérieur. la voiture se gare dans la propriété Vuillon, dans unnuage de poussière. Sortie de la voiture, poignée de mains avec DanielVuillon.

Interview de Denise vuillonmontrant (si possible), des cartes (cadastre)du terrain. Il faut montrer des photos et des cartes aériennes. Elle doitdécrire la proportion détruite. À l’image, on voit de manière colorée surles cartes la proportion détruite. On y voit les zones qui seront détruites,les zones de passage du futur tramway.

Daniel Vuillon marche sur son terrain, montrant ce qui est actuelle-ment, ce qui disparaîtra. Il montre l’injustice à laquelle il est confronté.

Interviewde JoséphineMoretti. Elle parle des bastides qui sont des lieuxavant tout agricoles (ne pas entrer dans les détails à ce niveau du film).Toutes sont expropriées. Des terres fertiles ont été remplacées par autrechose «  bien souvent, je me disais que tout reviendrait comme avant, maisnon, la terre a été creusée sur 80cm et on y a mis des fondations, descaillasses, des déchets. Ce que des siècles avaient mis pour rendre uneterre fertile est totalement détruit en quelques jours ! Et ça, je l’ai vu demes propres yeux ! ».

Images de terrains détruits, en destructions, travaux. Commentaires de

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Joël Digo en voix off sur ce qui s’y fait, ce qu’il y avait avant à l’endroit. Cescommentaires sont fait en mode de tournage interview.

Interviewde JoséphineMoretti  : La propriété de laCagnarde vient d’êtreexpropriée pour le pôle mer, un pôle technologique. On cultive encore desoliviers sur la Panagia. C’est en train de partir pour des opérations immo-bilières. La Castellane est détruite pour y construire un stade. Par contreil y a encore la Tourelle du comte de Vintimille. La vigne et ses produc-tions en AOC seront sûrement salvatrices pour cette propriété. En effet,c’est rentable et personne n’ose y toucher.

Interviewd’Edmont Fenouillet, agriculteur. Il cultivait des patates doucesà Ollioules. Aujourd’hui, il y a un technopole. À l’époque à laquelle il culti-vait, tous les terrains étaient utilisés pour l’agriculture. Maintenant, laplupart a été remplacée par des habitations, mais beaucoup est perdu àjamais.

Plan extérieur : Joël Digo est debout devant la tour de la Pégoulière (225chemin de la Mandragore à Ollioules). Il dit en substance : « Ça va mêmeplus loin que l’agriculture. Tout le patrimoine est voué à disparaître. Parexemple, on s’est battu pour que cette tour reste ici. Nous devons, tantqu’il sera possible, nous efforcer de protéger les ouvrages du passé, lesplus modestes soient-ils  ». Explications par une autre personne (EdmontFenouillet ?) sur l’utilité d’une telle tour au niveau culturel, utilitaire.

Interview de Daniel Vuillon, donne les montants des pertes suites auxexpropriations. Mais conclut par «  Des chiffres sur un papier ne signifientrien  ».

Texte lu, écrit en blanc sur fond noir.

Certains avaient peur, et d’autres vénéraient lesmathématiques qui leuroffraient un refuge contre leur pensées et leurs sentiments.

Les tracteurs arrivaient sur les routes, pénétraient dans les champs,grands reptiles qui se mouvaient comme des insectes, avec la force in-croyable des insectes. Ils rampaient sur le sol, traçaient la piste sur la-quelles ils roulaient et qu’ils reprenaient. L’homme assis sur son siège defer n’avait pas l’apparence humaine. Il ne pouvait pas célébrer, abattre,maudire ou encourager l’étendue de son pouvoir, et à cause de cela, il nepouvait pas se célébrer, fustiger, se maudire ni s’encourager lui même. Ilne se connaissait pas, ne possédait pas, n’implorait pas la terre. Il n’avaitpas foi en elle.

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séquence 3Séquence sur la nécessité d’une agriculture de proximité.

Joël Digo  : ce problème des expropriations n’est pas seulement un pro-blème pour les agriculteurs, Chacun en dépend. Il introduit la distributionen AMAP.

Images de distribution des fruits et légumes dans une AMAP. Imagesd’agriculteurs cueillant dans des champs.Des consommateurs d’AMAPparlenten étant interviewé en «micro-trottoir  ». Ils expliquent pourquoi ils viennentchercher eux-même leurs produits à la propriété :

– ils savent comment est produit ce qu’ils consomment. pas d’additifinconnu.

– les produits sont frais– limiter les transports, c’est s’assurer que les produits sont cueillis

mûrs.– exemple des melons  : sucrés, colorés artificiellement. Ici, on peut

toujours rajouter du sucre à la main, on retrouve le vrai goût desfruits, pas quelque chose de fâde.

– ondécouvre toujours denouveauxproduits qu’on ignorait. différentessortes de tomates, etc. Des produits qui ne se cultivent que dans lecoin ou dont la culture est intéressante ici.

– les interviewspourront amener à d’autres raisons qui viendront s’ajou-ter ici.

Interview d’un agriculteur. Il vante ce qu’ils fait et la manière dont ilcultive seul sa petite parcelle et dont il vent.

Interview d’un autre agriculteur qui a eu une expérience dans la grandedistribution. Il explique comment il devait gérer ses exploitations, que lesprix du marché ne correspondent pas aux salaires des agriculteurs. Pluspersonne n’a de respect pour les agriculteurs. Aucun respect non plus pourles produits, pour la terre.

Interview de Daniel Vuillon  : si on se nourrissait dans la proximité, onpourrait nourrir tout le monde. ça ne sert à rien d’envoyer de la nourritureà l’étranger si c’est pour en manquer nous ici. Il faut cultiver ce que l’onpeut dans chaque territoire, et consommer cette nourriture.

Interview d’écologistes : se nourir dans la proximité résout certains en-jeux importants  : réchauffement climatique en évitant le transport in-

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utile, faim dans le monde vu que chacun produirait ce dont il a besoin etuniquement ce dont il a besoin.

Interview de l’étudiante à Agro ParisTech qui fait sa thèse au lycée agri-cole de Hyères (rechercher nom). Elle dit que des fruits et légumes quiont fait des kilomètres ne sont souvent pas murs. Simplement car pourle transport, ils doivent être cueillis prématurés et choisis parce qu’ils ré-pondent à certains critères :

– résistance aux transports ;– couleur ;– calibres standardisés ;

Pour ces raisons, on ne choisit pas des produits frais produits sur place.Les produits à l’achat sont donc demoins bonne qualité mais apparaissentbons sur les étals.

Interview d’Odile Jacquemin : l’agriculture en proximité agit commeun climatiseur naturel. Le seul fait d’avoir des plantes à proximité, dessols plantés, fait descendre la température de 3 à 6°C. Si l’on éloigne lescultures, on accélère le réchauffement climatique.

Interview de Benjamin Chaland : il affirme qu’il est possible de faire descultures, de vivre de l’agriculture sans élevage intensif. Et que les produitspeuvent avoir une bonne qualité, voire meilleure que ce que l’on trouveactuellement. Solution proposée par un agriculteur  : mettre en place deszones agricoles et les différencier des zones résidentielles. Protéger leszones agricoles, les classer. Il s’agit d’un patrimoine important.

Interview de Daniel Vuillon sur les problèmes de sécurité alimentaires :Si on sait d’où vient ce que l’on mange, on a pas de poulets à la dioxine,de vache folle ou autre. On finit donc cette séquence par une petite partiechoc, si il est possible de mettre des images chocs tirées de journaux té-lévisés, c’est encore mieux. Par exemple des animaux morts de maladies,vache folle, etc.

texte lu, idemLes hommesmangeaient ce qu’ils n’avaient pas produit, rien ne les liait

à leur pain. La terre accouchait avec les fers et mourait peu à peu sous lefer  ; car elle n’était ni aimée, ni haïe, elle n’était l’objet ni de prières ni demalédictions.

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séquence 4Séquence sur la difficulté de l’agriculture en territoire méditerranéen, de-

puis très longtemps.

Joël Digo avance sur des bords de reppe. Il explique : le problème denos régions est que le climat n’est pas propice à l’agriculture. Beaucoup deterres sont en zone innondable dès qu’il pleut. Mais sécheresse aride enété.

Interview de Ion Cepleanu. Il explique les particularités du climat mé-diterrannéen : pluies torrentielles en saison humide, sécheresse aride enété.

Interview d’Edmont Fenouillet : Il dit que le climat impose une diversitédes cultures. L’absence de grandes plaines interdit toute forme d’agricul-ture intensive.

JoëlDigo dit : les agriculteurs que vous rencontrerez vont vous expliquerque les cultures ne sont pas faciles dans nos régions. Il a fallu de tout tempstrouver des techniques.

Interview de Jeremy Laugerat : la vigne et l’olivier s’adaptent aux ter-rains. Mais pas d’agriculture intensive possible pour des produits premiers(tomates, blé, etc.).

Interview d’Edmont Fenouillet : Donc petits terrains occupés par diffé-rents agriculteurs. Voir photos années 1960 : terrains occupés par l’agri-culture. Chaque chose a sa place. Les terrains ne sont pas perdus et c’est cequi fait de la région un endroit sur lequel on peut tout cultiver, à n’importequelle période. On peut échelonner les cultures au long de l’année, du faitdu climat méditerranéen. Aujourd’hui, les terres sont perdues au profit del’urbanisation (ne pas évoquer plus longement l’urbanisation à ce moment dufilm).

Interviewde JospéhineMoretti : cultiver dans en régionméditerranéennesn’a jamais été facile. C’est pourtant un défi qu’on su relever différentes gé-nérations, depuis les romains  :

– resclaves pour retenir l’eau  ;– canal des arrosants  ;– restanques  : ouvrages agricoles  ;– oranges à Ollioules ?  ;– techniques agricoles pour conserver l’eau ;– canneaux recouverts de pierres. culture sèche. techniques utilisées

dès les romains pour l’irrigation. circuits de création de condesation.(explications par J. Laugerat) ;

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– terrains organisés sous forme de Bastides.

Interview de B. Chaland : la culture occitane profite de tout le monde.Les arabes ont apporté des techniques agricoles. Exemple : jachère, irri-gation. évolutions à tous les niveaux. Tout le monde a su s’adapter pourconstruire quelque chose. Tous les migrants qui sont arrivés se sont dé-brouillés pour cultiver.

Interview d’Odile Jacquemin : Fernand Braudel décrivait le trio de pro-vence : olivier, vigne, blé. aujourd’hui, c’est toujours lamême chose. culcuressèches nécessaires ici. Par le passé, la plaine de Puget était décrite commeétant une mer d’Oliviers. Aujourd’hui, c’est rempli de vignes. Mais tou-jours des cultures nécessaires qui nécessitent peu d’eau. (ne pas parler dugel des oliviers de 56, pas intéressant).

Interview d’Ion Cepleanu : De plus, depuis les années 70, en France,tout le monde veut sa maison individuelle. c’est un phénomène nationalqui conduit à l’étalement urbain. Lamaison individuelle est très consoma-trice d’esppace. Ici, le phénomène est double puisque résidences secon-daires et résidences principales. Ceci a pour conséquence la disparition deterrains agricoles. Il est donc plus difficile pour un agriculteur de s’instal-ler à Hyères par exemple car les terrains sont plus petits. La tache urbainecroît à cause du tourisme.

Joël Digo devant le jardin en bord de Reppe : On ne peut s’arrêter là, toutle monde a apporté quelque chose à la terre. On ne peut pas tout bouscu-ler et tout changer. Même si les techniques agricoles changent, ces terresdoivent rester agricoles.

texte lu, idem.

C’est notre terre, c’est nous qui l’avons mesurée, qui l’avons défrichée.Nous y sommes nés, nous nous y sommes fait tuer, nous y sommes morts.Quandmême elle ne serait plus bonne à rien, elle est toujours à nous. C’estça qui fait qu’elle est à nous… d’y être nés, d’y avoir travaillé, d’y être en-terrés. Et mon père est né sur cette terre, et il a brûlé les mauvaises herbeset tué les serpents.

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séquence 5Intérêt du jardin. intérêt de la culture, du rapport à la terre. développement

personnel, éducation. La terre doit rester proche.

Joël Digo est encore dans le jardin : La culture permet l’émancipationdes populations. C’est lorsque l’australopithèque s’estmis à avoir ses proprescultures sédentarisées qu’il est devenu hommo. Pour ces raisons, avec l’as-sociation Femmes dans la cité, on a mis en place un jardin dans lequel desfemmes de populations immigrées viennent cultiver des produits. C’estaussi pour ça que Jean-Yves participe à un jardin éducatif avec des enfants.Ils vont vous expliquer tout ça.

Interview de Benjamin Chaland : savoir où on habite, connaître la terre,le terroir, le territoire, c’est savoir se définir une identité, une origine. Lesgens n’ont plus conscience, aujourd’hui, des endroits où ils habitent. Ils neviennent dans les régions méditerranéennes que pour profiter du soleil etde la mer. Ils rompent avec des traditions ancestrales. Ne se préoccupentplus de savoir comment ils vont vivre. Tout arrive directement dans lessupermarchés.

Interview d’Ion Cepleanu : On construit des piscines, des villas, des im-meubles. On bétonne la côte d’Azur. À petite échelle, ce n’est pas biengrave une piscine. Mais vu du ciel, on se rend compte que tout le territoire,toute l’agglomération toulonnaise est bétonnée.

Interview de Benjamin Chaland : Ça, je pense que c’est une catastrophenaturelle. catastrophe idéologique car on ne sait plus où l’on vit.

Interview de Jean Yves Tumoine : Un des fondements de l’éducation estle rapport à la terre. Avoir un jardin est déjà bien pour s’éduquer, c’est undomaine pédagogique. Il montre les cultures qu’il fait avec des enfants,comment il les guide pour cultiver, etc.

InterviewdeBenjaminChaland : aujourd’hui, 87%des enfants ne saventplus ce qu’est une betterave. un enfant sur trois ne sait pas qu’une friteest avant tout une pomme de terre. les enfants ne savent plus commentpoussent les légumes. On fabrique là des générations de crétins. C’est dra-matique car c’est la culture qui fait de nous des êtres civilisés.

Interview d’une responsable de Femmes dans la Cité : Les femmes despopulations immigrées étaient liées à la terre avant de venir. Elles parti-cipaient aux cultures dans leur pays d’origine. Aujourd’hui, beaucoup ontperdu leur savoir et se retrouvent au foyer. On a donc voulu créer un jardin

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social dans lequel des femmes viendraient cultiver leurs propres cultures.Ça leur permet de se sociabiliser, de sortir de leurs foyers, etc. Elles re-partent ensuite avec leurs cultures.

Joël Digo sur le jardin : On ne peut pas penser l’éducation d’un enfantsans apprendre à le nourir.

Interview de Jean Yves Tumoine : C’est la raison pour laquelle à Ol-lioules, ils ont mit en place le jardin des enfants. Les enfants sont émer-veillés par la culture. Ils mettent les mains dans la terre. C’est ça qui faitleur bonheur. Alors que les adultes qui encadrent n’éprouvent plus aucunplaisir, c’est un travail. Mais le fait que les enfants se réjouissent de voirpousser les tomates, les courges, cela montre que l’agriculture est essen-tielle pour le développement humain.

Interview d’un agriculteur : Tout le monde devrait avoir son potageret faire sa culture. Au niveau de la santé, plein d’avantages. Et aussi auniveau culturel. On apprend beaucoup. Malheureusement les gens n’ontpas le temps de cultiver leur jardin. Ou plutôt, ils ne se donnent pas letemps de le faire.

Interview de Benjamin Chaland : 500m² permettent de nourir 6 per-sonnes pendant un an. Avec cochons, poules et cie. Cela veut dire que sur1ha, on peut nourir 120 personnes pendant un an. Pourquoi ici construiredes villas : de plus en plus de monde, pour de moins en moins à manger.Il y a un problème.

Interview de Joséphine Moretti : La terre a toujours été liée à la famille,à la descendance. mais aujourd’hui, les jeunes ont des motivations diffé-rentes et on ne veut plus gérer un jardin ou un potager.

Interview de Jeremy Laugerat : on détruit toutes les terres cultivables.Celles sur lesquelles on aurait pu se nourir à petite échelle : potager, jardinfamilial. Tout ceci existe demoins enmoins et ça pose des problèmes quantà l’éducation de nos enfants.

Interview d’Odile Jacquemin : Mais le jardin a aussi d’autres intérêts dujardin : détente. culture (intellectuelle). exemple, jardin duRayol àHyères.lieu de détente, d’expérimentation. ce jardin montre que différentes es-pèces savent s’adapter au climat, au gel, eau abondante, sécheresse, in-cendies. Ce type de jardin peut permettre la découverte de plantes. intérêtde développement personnel. mettre en relation avec les enfants qui nesavent pas ce qu’est une betterave.

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texte lu, idem.

La dernière fonction de l’homme, claire et bien définie… muscles souf-frant du désir de travailler, cerveau souffrant du désir de créer au-delà desnécessités individuelles… voilà ce qu’est l’homme. Car l’homme croît par-delà son travail, gravit les marches de ses conceptions, domine ses propresaccomplissements.

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séquence 6L’agriculture est une fierté et ça peut être économiquement viable. Il suffit

d’y croire.

Plus de 10 agriculteurs, face à la caméra, disent en substance, chacunleur tour, comme une interview : «  Je suis fier d’être agriculteur  ». est-ce vraiment dans la continuité du film ? pas sûr, mais là commence aussi unenouvelle partie. FEEDBACK NEEDED !

Interview de Joséphine Moretti : l’agriculture est une fierté. On peutrevendiquer le fait d’être agriculteur. Moi par exemple, je cueillais les ha-ricots juste après avoir passé le bac. J’en suis fière. Je ne regrette pas, pasdu tout.

Interview de (agriculteur) : On pense souvent que l’agriculture mène àla pauvreté. C’est sûr, on ne fera pas fortune dans l’agriculture. Mais onpeut en vivre de manière décente. Par exemple, dans nos régions, la vigneet l’olivier représentent une grande partie des cultures et sont très béné-fiques.

Interview de B. Chaland : Pour donner un ordre d’idée, un litre d’olives’achète entre 17 et 20€. Un kg de fleur de jasmin, utilisée notemment pourles parfums, s’achète 100 000€. un kg de pignons, 30€, 1kg de truffe, 1500€.Mais il faut savoir faire en fonction de chaque plante, de chaque espèce,c’est tout un savoir-faire. Des techniques ancestrales qui sont une fièretépour les agriculteurs.

Interview de (agriculteur) : on peut vivre en étant agriculteur. l’exploi-tation par les grandes sociétés ne mène à rien. La vente directe de la pro-duction au consommateur semble être ce qu’il y a de mieux. C’est commeça que ça se fait pour de nombreux vins et ça fonctionne dans ce domaine.Pourquoi pas pour les fruits et légumes ?

Interview de B. Chaland : la gastronomie française est reconnue patri-moine mondial à l’unesco. Donc s’attaquer aux variétés de plantes, c’ests’attaquer à la gastronomie française dans sa diversité. Il faut préserver ladiversité des cultures. Savoir que l’on cultive des produits uniques, c’estaussi une motivation.

selon B. Chaland, l’agriculture est plus que viable, c’est le boulot de de-main. Mais à condition de se concentrer sur les spécificités du terroir. On

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a un terroir unique donc des produits uniques. Il faut les préserver au ni-veau de la chaîne de consommation. C’est cela qui peut faire revivre desagriculteurs, leur donner une motivation.

Par exemple, des techniques de culture sèche, d’irrigation par circuitsde création de condensation sont des techniques utilisées depuis les ro-mains. Un savoir-faire depuis des millénaires qui ne s’est pas perdu. Diffi-cile àmettre enœuvre.Mais le faire apporte denombreuses choses. Savoir-faire. Fierté.

Un des problèmes est qu’il n’est plus rentable de ne faire que de l’agri-culture. Les pouvoirs politiques ne se concentrent plus sur la mise en va-leur de l’agriculture. C’est pour cela que si l’on se promène dans la plaineà Toulon-est, on se rend compte qu’il y a d’immenses entrepots. entrepotsde stockacge de bateaux, caravanes, mobil-homes, voitures. Les agricul-teurs possèdent des terres et aujourd’hui, il est plus rentable de ne rien yfaire, de laisser les terres en friche. Les terres deviennent constructibleset vendre une terre constructible rapporte. Aujourd’hui, si un agriculteurveut ne se concentrer que sur l’activité agricole, il est suicidaire (cf. OdileJacquemin). Il faut qu’il assure un héritage aux générations à venir doncse fait de l’argent par d’autres moyens. Même avec toute la volonté qu’ilpeut avoir, il ne peut rester avec ses terres.

Il faut donc que les agriculteurs s’organisent pour avoir plus de poids,pour que l’agriculture soit préservée. Les pouvoirs politiques ont là ungrand rôle à jouer. Des collectifs existent déjà. Par exemple Défense desTerres Fertiles. Travail de veille, alerte, argumentation. Ils ont attaqué enjustice le SCOTdeToulonqui avait prévu l’urbanisationde 1000hade terresagricoles. Ils ont gagné.

texte lu  : idem.Et subitement les feuilles semontrent sur les branches ; les pétales tombent

des arbres et couvrent la terre d’un tapis rose et blanc. Le cœur du bour-geon enfle, prend forme et couleur : cerises, pommes, pêches, poires, et lesfigues dont la fleur s’enferme dans la gousse du fruit. Toute la Californieéclate d’une splendeur prolifique  ; les fruits s’alourdissent, les branchesploient peu à peu sous la charge et doivent être soutenues par des bé-quilles.

Toute cette richesse et cette fécondité sont dues à des hommesde savoir,des hommes compétents, qui sans cesse perfectionnent les méthodes deculture et de protection des arbres.

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séquence 7Les évolutions ces dernières années ne se sont pas faites dans le bon sens.

Depuis un certain temps, on recherche les activités les plus lucratives.Interview (acteur la seyne) : Un ami m’emène en haut et là on voyait tout.

Interviewde JoséphineMoretti : Il y avait des champspartout à La Seyne.En fait, au début, c’étaient des marécages. Ce sont ensuite devenus desplaines cultivables et maintenant on y a construit des immeubles. Sur desmarécages, en pleine zone innondable. Je pens que l’évolution du paysagene va pas dans le bon sens.

Interview d’Ion Cepleanu (à détailler).Interviewd’Edmont Fenouillet : avant le canal de provence, c’était beau-

coupmieux. ollioules était la capitale des fleurs. puis le train, puis l’avion.maintenant kito en équateur. trop de délocalisation. il faut des circuitscourts.

Interview de Daniel Vuillon : aujourd’hui, certaines variétés de tomatesont été remises sur le marché au détriment d’autres. On fait pousser desvariétés de tomates jolies mais stériles et sans goût.

Interview de Benjamin Chaland : De plus, la vente, la production, latransformations des espèces végétales sera contrôlée par un organisme,l’Agence Européenne des Variétés Végétales. Ce sont des gens non élus quidécideront de ce que les agriculteurs peuvent cultiver. Lobbying et cor-ruption importante derrière ces circuits qui favoriseront les producteursde graines. Les agriculteurs seront obligés d’acheter des graines stérileschaque année. Cela détruira économiquement les agriculteurs.

Interview de Daniel Vuillon : On ne cherche pas à protéger les agricul-teurs. L’agriculture gène toujours parce qu’elle est jamais là où il faut. Etelle ne rapporte pas assez aux grands groupes. De grands groupes veulentgarder leur pouvoir, c’est pourquoi ils obligent l’utilisation de certainesgraines. Ça tue les agriculteurs.

Interview de Benjamin Chaland : Pour cette raison, Ollioules AOC a dé-cidé de créer des groupes de sécurité au sein de l’association. Ils conti-nueront à récolter des espèces de tomates uniques, des fruits cultivés parleurs grands parents, leurs oncles. Mais si quelqu’un, la police ou des au-torités autoproclamées, vient leur dire qu’ils vendent des légumes «  nonapprouvés  », ils riposteront. Ils seront assez nombreux pour se défendre

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et fuir. Ils ne paieront pas les amendes. Puisque des lobbies forcent la loi,créent des lois qui n’ont plus aucun sens, il faut définir ce que eux pensentjuste. « c’est notre territoire ici. On veut se réapproprier la commune, notreculture  ».

«  on va arriver à un moment où il sera plus possible de respecter la loi,parce qu’elle sera faite par des gens qui n’ont jamais été élu. Ils n’agirontpas dans l’intérêt des agriculteurs, etmême pas dans l’intérêt des cultures.Ils agiront pour des sociétés (faire bien attention à ce qu’on ne cite per-sonne). Même si les lois changent, on continue à faire ce que l’on pensejuste. » Ce passage doit faire penser aux raisins de la colère, au discours deTom Joad, chapitre 13

texte lu, idem.

Et les cultures changèrent. Des arbres fruitiers remplacèrent les champsde céréales et dans les vallées le sol se couvrit de légumes  ; des légumespour nourrir le monde entier  : laitues, choux-fleurs, artichauts, pommesde terre — toutes plantes qu’on ne peut récolter que plié en deux.

Et il advint que les propriétaires cessèrent complètement de travaillerà leurs fermes. Ils cultivaient sur le papier, ils avaient oublié la terre, sonodeur, sa substance et se rappelaient seulement qu’elle leur appartenait,se rappelaient uniquement ce qu’elle rapportait et ce qu’elle leur coûtait

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séquence 8Épanadiplose. Tout continue. Tout part en fumée. L’agriculture, comme par

le passé, tend à disparaître. Rapport avec la scène 2, on complète. Maintenantque le spectateur a tout compris, on le choque encore plus.

Comme dans la séquence 2, Joël Digo est dans sa voiture. Il parle : Deplus en plus, les agriculteurs sont dépossédés de leurs terres. À la place,on construit. Une maison de plus, ça rapporte bien plus que trois tomates.Et on construit sans se préoccuper de comment onagriculteurs dépossédésde leur terre. On modifie le tracé de cours d’eau.

Interview de Joséphine Moretti : Bien souvent, je pensais qu’on posaitdes maisons préfabriquées sur la terre, et que dans des décennies, tout re-viendrait comme avant. Mais non. Des terres fertiles que des générationsavaient mis à construire sont totalement détraites en quelques coups depelles. On creuse, on détruit tout. Pour que les maisons, dans tous les cas,construites sur des terrains qui bougent, soient détruites dans deux géné-rations.

Joël Digo dans la voiture, passe devant des chantiers. Des immeublesfraichement construits.

Interview d’agriculteurs. Ils expliquent qu’ils ont perdu leurs terres. Ilsont le moral à 0 car ils doivent abandonner leurs terres, celles de leursparents.

tramway àOllioules/La Seyne, LGVauBeausset/Ollioules, Évenos, Signes.

Interview de Jean Écochard : dégats irréversibles sur le circuit de l’eau.le travail n’est pas fait lorsqu’il devrait l’être. On accélère les constructionspour éviter les emmerdes. Faveyrolles et l’Eygoutier ont été détournés deleurs lits majeurs. Depuis 10 ans les municipalités mettent de l’huile surle feu.

Interview de Joël Digomontrant des photos de Faveyrolles depuis 2001.Un jour il y aura une crue centenale, tout va péter, des terrains vont êtreinnondés car le plan d’urbanisation n’a pas été fait correctement.

Interview de (habitant) : à La Beaucaire, chantier. le ruisseau ed Favey-rolles a été bouché. Innondations à prévoir dès la prochaine saison despluies.

À La Castellane, la nappe phréatique a été percée. La nappe est à nu.Pollution déjà faite. De plus, il faut maintenant solidifier la structure. Carrisque d’effondrement. Donc structure sur pilotis dans la nappe phréa-tique. C’est très compliqué, très coûteux.

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Interview de Benjamin Chaland : «  si des lieux ne sont pas construitsdepuis des siècles, c’est parce qu’il y avait une raison  »

Interviewde (écologiste) : Plateformepétrolière à Porquerolles. Lamoindrefuite met en danger toute la côte d’Azur. Biodiversité dans nos régions in-commensurable. Gaz de schiste, pareil. Ils prévoient de forer de Dignes àBrignoles. C’est impensable. Avec les techniques de fracking, c’est mettreen danger la plus grande nappe phréatique d’Europe.

Plan extérieur sur la voiture de Joël Digo. Il se gare en bordure de route,près d’un champ. Il descend. Il explique que la ligne à grande vitesse pré-vuemettrait en danger le calcaire, les roches et l’eau des gorges d’ollioules.Mais cela ne se passe pas qu’ici. L’aéroport ND des Landes à Nantes, leproblème est le même, on veut expulser des agriculteurs pour favoriser lestransports. Il explique qu’il a critiqué tout ceci dans une tribune publiédans Var Matin, journal local.

Interview de Ion Cepleanu : Nombreux scandales de constructions enterres inondables. les cours d’eau, comme le gapeau, la reppe, sons soumisaux régimes climatiquesméditerrannéens, à savoir fonctionnant par inter-mitence. C’est ce qui cause des innondations alors qu’elles pourraient êtreévitées. Si les terres sont agricoles, les innondations sont une richesse. Ona ça depuis des millénaires dans le delta du nil, et l’homme sait maîtriserles cultures en zone innondable. L’homme ne sait pasmaîtriser l’urbanisa-tion dans ces zones. l’eau ne s’infiltre pas dans le sol du fait du bétonnage.Donc elle s’accélère à la surface et créée des dégâts immenses. C’est la rai-son pour laquelle il faut une politique foncière adaptée.

Interview de Benjamin Chaland : Le statut d’agriculteur doit changer etêtre revalorisé.

Interview de Daniel Vuillon : On ne doit plus empêcher les agriculteursde travailler.

texte lu, idem.Ce texte est un des extraits les plus bouleversants des Raisins de la Colère.

Il sert à faire réfléchir pendant le générique.

Il y a là un crime si monstrueux qu’il dépasse l’entendement.Il y a là une souffrance telle qu’elle ne saurait être symbolisée par les

larmes. Il y a là une faillite si retentissante qu’elle annihile toutes les réus-sites antérieures. Un sol fertile, des files interminables d’arbres aux troncsrobustes, et des fruits mûrs.[…]

Et la constertation se lit dans les regards, et la colère commence à luire

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dans les yeux. Dans l’âme des gens, les raisins de la colère se gonflent etmûrissent, annonçant les vendanges prochaines

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Générique≈ 4’20”musique  : The Gost of Tom Joad, par Bruce Springsteen.

y préciser, dans l’ordre  :– réalisation, équipe principale  ;– personnes interviewées  ;– participants, équipe technique, si existe ;– vidéos utilisées, date, référence  ;– musiques utilisées  ;– Textes issus des Raisins de la Colère, John Steinbeck.

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Annexes

équipe réalisation– Julien Barrier, caméra, réalisation, scénario, narration  ;– Armand Germain, montage, scénario  ;– Joël Digo, référent thème, mises en contacts  ;– Jennifer Baumier, son  ;– …, interviews & dialogues  ;– …, photo  ;– Éléonore et Caroline Klein, éclairages (ombres).

contacts, interviews (apparitions dans le film)– Joël Digo, référent thème ;– Daniel Vuillon, agriculteur, AMAP des Olivades, exproprié pour le

tramway  ;– Denise Vuillon, AMAP en général  ;– Joséphine Moretti, histoire des agriculteurs, des propriétés depuis

le XVIIIe siècle, histoire des bastides, lieux agricoles qui n’existentplus  ;

– Edmont Fenouillet, agriculteur, propriétaire  ;– Benjamin Chaland, Ollioules AOC, agriculteur ;– Odile Jacquemin, maltae, territoires partagés, agriculture hyères ;– Jean Yves Tumoine, retraité, en charge du jardin des enfants à Ol-

lioules ;– Ion Cepleanu, association Mer Nature ;– Jeremy Laugerat, employé mairie d’Ollioules, association Ollioules

AOC, agriculteur ;– cultivatrice femme dans la cité  ;– animateur jardin des enfants  ;– interview d’anciens, qui ont connu Berthe avant les murs  ;– interview collectif stop lgv ssb  ;– Jean Écochard (?), urbaniste ;– autres agriculteurs, historiens  ;– étudiants lycée agricole Hyères ;– écologistes (non politiques !) ;– Jean Baroso, agriculteur (?) ;– George Olivari, maison de l’eau (?) ;– Henri Ribot, archéologue (?) ;– Marius Corsia, agriculteur (?) ;

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– Alberte Amic, agricultrice (?) ;– antoinette Scionti, agricultrice (?) ;– Agriculteurs à Hyères (?) ;– Oncle de Benjamin Chaland (?).La musique d’accompagnement peut être composée par Serge Villat,

compositeur/interprète à Ollioules.

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Notes d’intentionsJulien Barrier, réalisation

L’œuvre de Steinbeck, les raisins de la colère, est une histoire profon-dément marquante, écrit comme un témoignage journalistique sur l’Amé-rique de la Grande Dépression. Dans cette œuvre l’attachement à la terreest récurrent. Lorsque j’ai lu ce livre, je me suis senti plongé dans la mi-sère des métayers perdant leurs terres, étant obligés de fuire, de se sou-mettre à un système qu’ils n’acceptent pas. Au fil du livre, à travers un pro-fond sentiment d’injustice, l’espoir domine, l’ensemble des personnagesest persuadé que «  des tempsmeilleurs viendront  » (Man à Tom, chap. 20).Aujourd’hui, dans l’aire Toulonnaise, nombreux agriculteurs subissent lesmêmesproblèmes. Pauvreté, expropriation, sous-considérations, etc., alorsmême que le rapport à la terre est essentiel dans toute civilisation.

Entre chaque chapitre narratif, Steinbeck a placé des chapitres décri-vant des situations annexes, fortement liées à ce que vivent les person-nages. Ces chapitres ne sont pas transcris dans l’adaptation que John Forden fit en 1940. Ce sont pourtant ceux qui, d’après moi, ont le plus de sensdans l’œuvre de Steinbeck. Sans ceux-ci, le roman perd un intérêt majeur.Ces chapitres, ces situations annexes, existent encore aujourd’hui, il suffitsimplement d’ouvrir les yeux…

J’ai choisi d’adapter l’œuvre de Steinbeck à la description d’une agri-culture maraîchère au XXIe siècle. Les problèmes sont similaires  : expro-priations pour construire TGV ou tramways, manifestations violentes (aé-roport de Nantes), perte de repère des populations. Tout comme les rai-sins de la colère, je souhaite que le film, dès les premières images, imposecertains sentiments au spectateur. Dès la première séquence, dès le géné-rique, le spectateur devra sentir un léger malaise sans encore savoir pour-quoi. Gorge nouée. La musique du générique aura une importance consi-dérable et je pense que Bob Dylan décrit de manière musicale l’évolutiond’une société dont plus personne ne veut. Le texte lu devra faire ressentirles sentiments de compassion que la lecture des raisins de la colère impose.Les lire à voix très basse, pendant qu’ils seraient écris à l’image est impor-tant. Ces textes permettront de faire un rapprochement entre différentessituations, différentes époques. Le spectateur pourra se poser quelquesquestions à la suite du film  : les problèmes aux états unis dans les années1930 se répèteront-ils ? La misère frappera-t-elle les agriculteurs ? Nouspouvons l’éviter et c’est le but du film  : faire changer les consciences.

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Dans ce scénario, plusieurs passages se répètent. On complètera à diffé-rents moments ce qui a pu être dit, sans forcément répéter la même chose.Ceci est important pour une bonne assimilation des problèmes. Sans unetelle répétition du contenu, des idées, ils sembleraient annexes. Il fautrendre, je pense, la problématique récurrente, montrant aussi l’analogieavec le passé américain.

Je souhaite donc créer une œuvre mélangeant plusieurs disciplines ar-tistiques  : la littérature et le cinéma. Tout ceci doit servir un but  : informersur les dangers de la disparition de l’agriculture maraîchère.

Joël Digo, narration

Documentaire de création.

Le jardin est, pour tous les âges, le lieu de la méditation et du rêve. Iloffre dans le cadre même du quotidien, des possibilités d’évasion et de so-litude. Chaque civilisation s’est construite autour de l’agriculture. Chaqueépoque l’a façonné à sa manière. Plus que jamais au XXIe siècle, où villeset urbanisations s’épanchent avec insolence sur des fermiers en oubliantces terres nourricières, le jardin reste pour l’homme, l’unique rapport à laterre. Jamais nous ne pouvons imaginer l’avenir de manière durable sansrapport à la terre.

Le jardinage en terre arrosée est une civilisation ancestrale sur tout lebassin méditerranéen. Qu’en est-il à Ollioules ?

Les séquences pourront s’appuyer sur des personnages (pour chaque sé-quence un personnage principal). Exemple  :

– Edmond Fenouillet (agriculteur Ollioules)  ;– Daniel Vuillon (agriculture périurbaine AMAP)  ;– Femmes dans la Cité (exemple coopération associations)  ;– Fédérations Œuvres Laïques (exepmele jardin Leï Platano).Pour la suite, l’eau comme patrimoine de l’humanité. Source de vie. On

pourra se baser sur les traveaux de reconquête de la Reppe.

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