Notice sur le prieure de Bourg-Achard - La Chancellerie des...

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NOTICE SUR LE PRIEURÉ DE BOURG-ACHARD, A la suite d'une charte donnée en faveur faveur de l'abbaye de Saint- Léger de Préaux, vers le milieu du onzième siècle, pat Onfroi de Vieilles, cousin germain du duc Richard II, et un des plus riches seigneurs de son temps, on lit: « Dunelma quoque sororRoge- rii Bellimontis, dedit in villâ quœ vocatur Boscos Achardi, quem- dam mediastinuin Ascelinuju nomine tenentem quadraginta acrâs terrœ pro filià suà 4 ... » Ce passage nous permet d'entrevoir les origines du Bourg-Achard.' ourg-Achard. - Toute la partie du Roumois comprise entre la Seine, la Risle, la mer et la plaine du Neuhourg, était couverte par les forêts de la Londe, de Hou vrai, de Beaulieu, de Brotonne, de Corneville, et par les bois qui en dépendaient. Aussi, dans les cantons dé Bon- tot, de Montfort sur Bisle et du Bourgthéroulde, un grand nombre de localités ont-elles empiunté leurs noms au mot bois et au nom du propriétaire. Je citerai comme exemple Rose- Achard (Boscus Achardi), Bos-Gouet (Boscos Goeti), .Bos-lNor- mand (Boscos ]Normanni), Bosc-Begnoult (Rosons Regnoldi), Bose-Roger (Bosons Rogeri) Bos Bénard Gommin et Bos Bénard Crescy (Boscus Benardi Commin; Boscos Benardi Crescy), St-De- nis du Bosguérard (Bosons Gyraldi). Le premier nom de Bourg-Achard a donc été Bosc-Achard. Si la donation de Dunelmede Pont-Audemer ne suffisait pas pour éclaircir cc point, nous pourrions invoquer d'abord la charte de fondation de Saint-Georges de Bochervile, il est fait mention, vers 1050, de la dime du bois d'Achard pro décima nemoris .1. La Roque, liMe de la maison dIfareourt, liv, p. 3. Document il il il II Il II 1111111V III 11H! 0000005628230

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NOTICE

SUR LE PRIEURÉ

DE BOURG-ACHARD,

A la suite d'une charte donnée en faveurfaveur de l'abbaye de Saint-Léger de Préaux, vers le milieu du onzième siècle, pat Onfroi deVieilles, cousin germain du duc Richard II, et un des plus richesseigneurs de son temps, on lit: « Dunelma quoque sororRoge-rii Bellimontis, dedit in villâ quœ vocatur Boscos Achardi, quem-dam mediastinuin Ascelinuju nomine tenentem quadraginta acrâsterrœ pro filià suà 4 ... » Ce passage nous permet d'entrevoir lesorigines du Bourg-Achard.'ourg-Achard. -

Toute la partie du Roumois comprise entre la Seine, la Risle,la mer et la plaine du Neuhourg, était couverte par les forêts dela Londe, de Hou vrai, de Beaulieu, de Brotonne, de Corneville, etpar les bois qui en dépendaient. Aussi, dans les cantons dé Bon-tot, de Montfort sur Bisle et du Bourgthéroulde, un grandnombre de localités ont-elles empiunté leurs noms au mot boiset au nom du propriétaire. Je citerai comme exemple Rose-Achard (Boscus Achardi), Bos-Gouet (Boscos Goeti), .Bos-lNor-mand (Boscos ]Normanni), Bosc-Begnoult (Rosons Regnoldi),Bose-Roger (Bosons Rogeri) Bos Bénard Gommin et Bos BénardCrescy (Boscus Benardi Commin; Boscos Benardi Crescy), St-De-nis du Bosguérard (Bosons Gyraldi).

Le premier nom de Bourg-Achard a donc été Bosc-Achard. Sila donation de Dunelmede Pont-Audemer ne suffisait pas pouréclaircir cc point, nous pourrions invoquer d'abord la charte defondation de Saint-Georges de Bochervile, où il est fait mention,vers 1050, de la dime du bois d'Achard pro décima nemoris

.1. La Roque, liMe de la maison dIfareourt, liv, p. 3.

Document

il il il II Il II 1111111V III 11H!0000005628230

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Achardi • puis cc passage du grand Mie de l'échiquier de NQr-inandie, en 1203: r...... pentariusicddit cornpotuti de tv soli-dis de s'enta hoscorum de Burgo Acardi ..... 2 ' Au Ireizièniesiècle on disait la villa du Bourg. Une charte de Richard dePlasnes, en 123G, parle d'un certain bâtiment situé dans Jevilla du Bourg, entre la maison de Geoffroi Lêcourt et la maisonde Gilbert .Passehosc r' In villà mcÛ de Bu rgu. . . inter doinumGaufridi Leèort et inter demain Gilleberti Passehosc

3.

La villa du Bose-Achard se trouvait heureusement placée surla route directe de Pont-Audeiner. h Rouen, et peut-être mêmesur la route de Lisieux à Rouen, et de Duclair aitQuoiqu'on n'ait pas encore découvert et fixé les voies antiquesqui dçvaient relier le territoire des Bajocasses et des Viducassesavec le , terrifbire des Véliocasses, une charte du &trtulaire dePréaui ndus signale l'existence d'un eliciiiiii perré à l'entréemême de Bourg-Achard . D'autres chartes nous' prouvent quele cheminroyal de Pont-,Aiidemer à Rouen traversait la paroissede Bouquetot, et, sans aucun doute, la paroisse de Bôurg-Achard,'qui lui était contiguë . Posséder un grand domaine, uniilage sur une roule fréquentée était, au moyen âge, une sourcede gros revenus, etictonlie.0 de Bourg-Achàrd, comme les ton-lieux de Poht-Audemer et (le Bernai devait avoir, dès le don-zième siècle , une vérithle importance . On conçoit très aisé-nent qu'Achiird et ses succbsseurs, propriétaires et seigneurs de lavilla du Bose, 'ne songèrent pas à 'construire un chÙteau fort dansun endroit voisin d'une grande forè€ et privé d'un cours d'eau.

t. Deville, Essai hist. et deser. sur 1'4lise et l'abbaye de Saint-Georges de,Bocherville, P. 09.

2, Stapletou, M. Rot. Sue. NorPL, t. Il,3. Cart. de R. Ach., n° 6.4; Le Prevost, Net. hist. et arcli. sur le dép. de Mire, 1833, p. 33..— canel,

Essai sur l'arrondissement de Pont—Audemer, t. I, p. xxii.• s. Gari. de Préaux, r 63, t, 0r' 50. «Totuin tenementurn qnod de me tenebat

Gaufridus Faber de Bouquetot in perrofo, in ingressu de Borgo Actiardi. r6. tart,.de Préaux, r 159, r, n' 522. Bartllélemi, abbé de Préaux, et son couvent

ficHent tà GuiUauie Boteri, de Bo]ietot, toute la terre que Guillaume Ferrant, che-valier, 'avait donnée « in parochiâ sancti Pbitiberli de Boketot, le long du cheminde accru, février 1243. - Cart. de B. Ach., 11080. Une charte de 1223 parle duchemin royal r' usquead eheminum domini Regis.

7. Cart. do B. (eh., n" I. • Decimam thelonei Burgi Achardi. r. Charte de Roger duBusc. -

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Ils se bornèrent à entourer la ville de murs et û profiter des avan-tages que leur procuraient l'accroissement naturel de la populalion et la multiplicité des affaires. C'est ainsi que la villa 1 duBose-Achard devint un bourg et s'appela le Bourg-Achard; qu'unonzième siècle on disait: n in villâquœ vocaturBoseus Acliardi ',et au treizième, « iii vieo de Burgo Àchardi »; que la seigneurien'appartenait pas ii la famille du Bourg-Achard, mais à lafamille du Bose, et qu'enfin les textes du moyen fige portent in-différemment Bose-Achard, Boc-Assart, Bou(-Achard, Bourg—,Achard.

A quel moment la villa du Bose est-cite devenue le Bourg-,Achard? Au moment où Achard s'empara des droits de tonlieu,et, pour mieux en assurer ht perception, fit'ejitourer sa tilla demurs: mais â quel moment vivait Achard? Nouvelle et délicatequestioù. La charte de fondation de Saint-Georges de Bocher-ville, donnée par Guillanme :de Tancarville entre 1050 et 1060,et la donation déjà citée de Dnnelme de Pont-Audemer, cons-tatent que, vers le milieu du onzième siècle, une portion de fo-rêt dans les environs de Hongueinare et de Bouquetot était,connue sous le nom de bois d'Achard: Boscos Achardi, nemusAchardi. » Achard devait doue vivre à la lin du dixième où liucommencement du onzième siècle. Nous trouvons, en effet, parmiles vassaux de Guillaume P, comte de Bellesine, qui avait lui-

i. il parait certain qu'au onzième siècle, en riormmindie, on distinguait soigneuse-ment la cité, le château, le bourg, la ville. En général civitas désigne une cité épis-copale, casteltum le Château tort, burgus la partie d'une ville murée indépendante(11, château fort, en un mot une localité dont l'importance était à la fois commercialeet militaire. Quant au mot villa, il flottait entre les sens les plus variés. Après avoirdésigné "ne exploitation rurale, un domaine, il avait cherché par les épithètes deprivala et de publca, à quitter dans la langue sa place primitive pour prendrecelle du mot airés. Nous allons donner quelques exemples à l'appui de nos conclu-sions: Pornmera-ve, 5 Rotom. eccles. Cone. ac syn. Dec., p. loi. « Nullus homo necfemina luminem nec fesninam usquam assaliat, nec "ulneret, nec occidat, ace cas-

nec burgum, nec villa,n in hoc spatio quatuor dier,un et quinque noctiumassaliat;.. P. 105, concile de Lillebonne en 1080, art. x, «In cirniteriis ecclesiarumquoe in civitatibus vol in castellis vel burgis suai. Du Cange cite, au mot but-gus,ce passage de Richard de Ifoveden « tirant infra Vernolium tres hurgi proeter cas-tellum, et unusquisque ittorum oral separatus ab altero forti mure et fossa aquapiqua, et unes illorum dicel,atur magnus burgus. n On peut ajouter cet autre passageh 'ha date de 1133 « Villena rex Fraucke intravit, burgenses captivavit, hnrgrnn n-cendit. .- Dans une charte (le Richard Coeur de Lion rapportée par M. nevilie, Bise.de Saint-Georges de Bocheroitic, p. 78: In omnibus civitatibus nostris, castellis,burgis, mercalis, passagiis et pnrtuhus. .' Je rourrais riulliplier ces exemples

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même poursuzerain Richard Ï", due de Normandie, Achuird, ditle Riche, chevalier, peut-être seigneur, peut-être gôuvernenr de

omfront, « Achardus Dives, miles de Donnifroiite'. » Achardsigna là charte de fondation du monastère de Lonliii, vers1026, et l'acte par lequel fut rétabli le service divin à Saint-Antoine de Domfront en 1028. 11 ne dut pas survivre longtemps

8011 seigneur et ami, Gullaume de Bellesme, mort S 1030,puisque vérs 1036 la charte de fondation du prieuré de St-Jean-Baptiste de la Motte constate sa mort'. Comme un Achard etDuneline de Pont-4udemeront possédé dans le même siècle desbiens à Bose-Achard, én Mi a conclu que cet Achard avait épouséJiunelme; mais, si Achard du Bose-Achard est Achard de Dom-front, ce mariage est impossible. Achard dé Domfront vécutquarante ans avant Dunelme, et laissa, en mourant, dix enfaiits,cinq fils et cinq filles, et une veuve nommée Ilelvise; En résuméAchard était,surnommé le Riche par ses eontempoi'ains, et sesbiens ont pu très-aisément s'étendre jusque dans le Roumois Ilmourut vei4s 1030, c'est-à-dire vingt ans au moins avant que lesCharles d&Guillaume de Taucarville et de Dunelme cohstata-sent l'existence de la forêt d'Acliard. Il eut dix enfants, ce quiexplique comment le domaine de Bourg-Achard, au douzièmesiècle, était entre les mains de la famille du Bose.

Sous lé règne de Guillaume le Conquérant, on trouve un se-cond Achard de Domfront, qui descendait évidemment du premierAchard, et qui, en 1066, accompagna Guillaume en Angleterre.11 est probable que ce second Achard est celui-là même qui,-vers1070, fonda le prieuré de Saint-Pierre de Soudai'; mais il estcertain qu'en 1092 il livra à Henri l» la forteresse de Dointront,dont il avait la garde au nom de Roger de Montgomeri, gendre

1. Bouquet, Hist. de Fr., t. X, P. 591, note-2. Bouquet, Hist. de &., t. XI, p. 135. « Ego Suivis mites quemdani tocum meo

tempore constructum à genitore meo juin defuncto Âchdrdo, nec non gentLriee meapiissima adhuc .snperstite Belvisa. - - Il La paroisse (le Saint-Jean de la Motte étaitsituée dans 1'reIiidiaeoné de sablé et le diocèse du Mans. Elle dépendait du mo-nastère de Saint-Mesmin.

3. Martènes Ampi. Col., t. 1, p. 481.c mec mois tacts sont in camera WittielmiGuet ,in castro •quod nominatur Monsmirabilis. » On peut remarquer que le Bos-guet (IsoscUs Goeti), est une commune voisine d%i Bourg-Achard (Burgus Achardi).La fcmre de cet Achard s'appelait Gila; ses fils, Pierre, Itatiier, Àchardpses filles,I sabelle, crista et Agnès. -

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de Guillaume il de Ee]lesme l Enfin un troisième Achard deI)omfront, vraisemblablement fils d'Âchard II; devint l'aMidu roi fleuri II et mourut évêque d' Avranches, après avoir jouéun grand rôle dans les affaires de sou temps 2 -

Lui résumé, on peut, ce me semble, avancer que le domainbdu Bose est l'origine du Bourg-Achard, que ce domaine, cettevilla du Buse, par les soins d'Àcbard de Domfront, son proprié-taire et soit seigneur, devint un bourg dans les premières an-nées du onzième siècle, et qu'enfin, par succession, il fut transmisà la famille du Bose entre les mains de laquelle nous le trouvonsdémembré dais le milieu du douzième siècle.

F.

- Vers 1 .136 tiveIon du -Rose avait établi, dans l'église de

Saint-4s de Bourg-Achard, quatre prébendes; mais, sur le con-seil, et avec l'autorisation de llugncs, archevêque de Rouen,Roger du Rose, probablement après la mort de Nivelon, 8011

frère, substitua aux quatre chanoines séculiers quatre chanoinerégulièçs de l'ordre de Saint-Augustin. Il fit, eu mSc temps, aunouveau prieuré des libéralités considérables. On remarquerdans la charte de donation que nous allons reproduire, un empla-cement pour les bât nients des chanoines, trois acres de terre pourJe luminaire de l'église, la dime du tonlieu de Bourg-Achard, ladîme des moulins de Roger du Bose à pont-Authou, en un mot,la dîme de tous les reveiIn de son domaine de Bourg-Achard.Ces donaüllus furent faites par lioger du Rose, en présenee4eMatliilde sa femme, de Guillaume soit fils, d'Henri son frère,du consentement de Galeran

'

comte de Meulan, dans le domaineduquel avait été fondée l'église de Saint-Lo de Bourg-Achard,et avec l'approbation pleine et entière de lingues, archevèquede Rouen (1142)'.

I. 0M. vital, liv . VIII, § XIX. - orderic vital appelle ce personnage uarecher.M. Le l'revost pense que son vrai nom était Achard, t. lii p. 384, note 2.

2. Galtkc Christ., t. vu, col. 605, et t. Xi, col. 480

3. Le prieuré do Bourg-Aclrnrd possédait au dix-huitième siècle des archives con-sidérables. Toussaint Duplessis les cite dans sa Description gdograpltiql4e et Isisto-

rique de la hante Normandie. n'Ilozier y a puisé un assez grand nombre de docu-

monts 1,oIar dresser lit généaioe de la famille du Quesnoy. Avant la révolution, un

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Rogerus de Bosco, universis sancta matris ecclesia fidelibus, sa-.lutem in Domino. Sciatis omnes quod ego divinâ miseratione inspi-.ratus, maxime autern consilin permultum venerandi Itugonis Rotho-magensis arcliiepiscopi admonitus et roboratus, pro animâ patS moiWiIleImi et Albenda matris mea atque antecessorûm nicorum, et prosalute et prosperitate meâ et uoris mcm Mathulda, et WilleImi.fi!iimci et heredum meorum et parentum et dominorum nleorum et ami-corum,•donavi ecclesiam Sancti Laudi de Burgo-Achardi, et quatuorprabendas eidem ecclesite pertinentes, sicut aN... fratre meo fueruntinstituta, et omnia quie ad ipsam pertinent et pertinebunt ecclesiain,canonicis rguIaribus qui perenniter iN servirent Domino secundumrcgulaui Sancti Augustini religiose conversando. Ut autem bac do-natio mea cum omnibus rcdditibus quocumque justo modo prie-dicta ecelesim concessis, vel ah aEquo de terrâ rneâ concedendis etdonandis, nullo n me jure terreno in bus retento, prater patrociniumet defensionem, firmiter et inconcussepermaneat, mcmorati dominiHugonis archiepiscopi confirmatione et testimonio, scriptique pra-sentis.sigillique mei munimine roboravi, ac muniri sategi. Dedi.etiamipsi-ecclesia virgultum menin juxta ecclesiam, et terras ad officinascanonicorum, et Ires acras terra , ad luminaria ècclesia, et decimamthelonei Burgi-Achardi, et decimam mo1eidinorum meoriim dePont€i Autoukli, et moitant de dominicâ mensA canonicorum; quinetiam in inolendinis meis, decimam qnoqne pasnagii mei., et panismci et munis mea proprietatis omnimodorum reddituum BurgiAchardi. Dedi insuper didem cccleske quatuor acras terra quas tenetItadulphus.Crespinus, de quà terrà ipso reddit quatuor solides in dieAscensionis Domini. Quin etiam confirmo qua Hugo canonicus hujusretigionis inceptor et primus prior dedit pradicta ecclesia depatri-monio suo, trigenta scilicet aras terrie, et tres acras de bosco, con-cessione Rogerui Gifle de Maltre,'et Marci fui ejus;-unde ipe Maràusbabuit trigenta solidos. Priefatus autem Hugo prior dedit ipsi eeclesiwex -parte matris sua quadraginta acras terra de quibus Itaduiphus'

cartutairedu prieuré de Bourg-Achard se trouvait entre les mains de M. le marquis-de Radepont. J)om Probst en tira "ne copie, qui se trouve aujourd'hui conservée àla Bibliothèque impériale, Cari,. n0 177. comme les archives de Bourg-Achardont été dispersées à l'époque de la révolution, cette copie, dont i'authentiéité estgarantie par les chartes publiées par d'Bozicr et par les cartulaires originaux (le Jil-Iniéges et de fléaux , n, malgré de nombreuses fautes , une valeur véritable. cettecopie nous a permis (le suivre dans le détail, depuis 1142 jusqu'au milieu du trej-i.ime siècle. l'lustaire du prieuré de Bnuyg-Acliard.

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nepos ejus tenet decimutiones, et reddit tid natale Doniinitres cepo-fies et duas gallinas et quinque panes, ad .paschaquadraginta ova etunum agnum, et servitiuni totius terrou et taillas et auxilia dominoruinreddit. Walterus quoque de Cloz concessu et test.imonio men deditocto solidos et duos denarios per armum in secundâ dominicâ qua-dragesimre reddendos, co pacto ut nnaquaque septimanâ dure niissacelebrentur iN pro fidelibus defunctis. Hubertus quoqtle de Sotaviliame concedente dedit ecclesia juin diche tenementum simm terraiBurgi Achardi, annuonte Helisenda flUa ejus; pro quo dekaritateecclesire centuni solides Rothoinagensium habuit. Hzec omnia douaego • Itogerus de Bosco in perpetuam elemosinam prœnorninatœ ecclesiœ Sancti Lundi concedo ornnino esse qu eta ah auxiliis et talliiset scn'itiis mois et omnibus consuetudinibus, aunucnte Galleranocomite Mellenti, in CLIjUS feodo et dominio prdicta ecciesia fundataest, et Mathilde uxore mea, et 'WilIelmo fluo meo, et Henrico fratremeo 41 ipsis certe altestantibus, et mecum omnia confirmantibus I.

t. Ciel. de B. Ach. n° I. Essayons d'établir la généalogie le la famille du Boscd'aprèsles notions nouvelles que nous fournit le cartulaire de Bourg-Achard. Guillaume di,Dose vivait à la 41,i du onzième siècle: il avait épousé Albendiç et avait eu de et ma-riage trois enfants: Nivelon, Roger et Henri, t pro anima patris mai Willelrni etAlbenda2 mairie inc-t, » dit Roger du Base. Nivetou mourut avant 1142. Rogr, pre-mier du nom, fondateur du prieuré, épouse Mathilde; son fils prend le nom de songrand-père Guillaume, t Maltulde uxore inca et willelmo fllio meo et Ilenrico fratreineo lsis certe astantibus, dit encore Roger du Dose, dans la charte de fondationdu prieuré de Bourg-Achard. Cart. de B. Ach., n » I. On ne sait pas comment les sei-gneurs du Dose devinrent seigneurs de Plames nous sommes donc autorisés, à sup-poser, jusqu'à preuve contraire, que Mathilde, femme de Roger du Base, étiit héri-tière de la seigneurie de Plasnes. En effet, Guillaume, fils de Roger du Rose, portelonota de Guillaume de l'lasnes. Ce Guillaume, que nous appellerons Guillaume li,mourut avant 1175 : « Confirmamus qrne in diebus GUi nostri ,Willelmi de Planis ec-.clesiaj veslrm donata sent. Ch. de natron en 1175. Le fils de Guillaume prit leBora de son grand-père Roger du Dose. Ce sera RogerlL : « Dilecti filii nostri Rogeride l'huis, fllii Guillelnti de I'lanis assenswn prwbentes, ah codera Ragera et paire CJiiS

willelmo, et ah avo ejus Rogero de Bosco vobis concessain et donatam ....... ecelè-aima sancti Laudi confirmamus. » charte de Rotrou en 1175. Ce même Roger dePlasnes,vers 1186, donna l'église de cure au prieuré de Bourg-Achard: «Willelmo filiolneo prirnogenito prasente. t (Cart. B. AS., u° 7) Robert, comte de Meulai,, dressant,eu 1189, le contrat de mariage de son fils Galeran avec Marguerite de Fougères,donne Brionne pucier feudum Rogerii de Planis. » (La Roque, Hist. de In niaisøfld'ilarcouri, t. III, p. 55). Boger de Flasi,es diii mourir avant 1204 puisque sur lesrôles anglais de la cour du Roi, antérieurs à la confiscation de 1204, on lit t' EssexBriche et Estorpe, que fuérunt Rogeri de Planes, valent xxi lib. quas hahet lbertusde Karenci per dominum urgeai t Stapleton, M. Rot., t. Il, P. CLXV.-

Roger IL ile Plasoes eut deux fils, cuillaume 111 et. Roger III. Le 110111 de Guillaume

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La mémé année Hugnes, ai'elievêqtie de Rbrien, prit eh mainle patronat et la défense du prieuré. Peu de temps après, Gale-

de Plasnes revient plùsieûrs (ois dans les grands rôles de l'Échiquier de Normandie,en 1198 et 1203. Dans le compte de Rend Malhlauc, on lit: «hlem redtliteompotumde axis lit). y sol. ai den. de cxiii, terre1 WilleImi de Planis, et de e lib. XLV Eh. deventA boscorum ejusdernWillelmi. Smnmn cc 11h, xvi Iib. y sol. ai den. In Ihesauroliberavit. Et quictus est. Idem reddit conipotum tic xv modus xi sextariis i minafnmoenti-de exilai terre ejustiem Willelnii apud Planas. Et do y sextariis, quarlarinfrumenti de terré ejusdem attend Burguni ..\chardi...... (Staplelon, M. Rot., t. II,p. 459). En 1204 Guillaume III de Plaines fut dépouillé de ses châteaux d'Estotp etde Briche, lorsque Jean sans Terre, répondant à la confiscation des biens possédéspar les Anglais en Normandie, confisqua à son tour les biens possédés par les Nor-attends en Angleterre. (Stapleton, M. Rot., t. Il, p. ccxv). En 1207 il transigea ivee leprieur et les chanoines de tour,-Àctuard au sujet de la dîme du pain et des cens quileur avaient été donnés par la charte de. Roger di] Boxe en 11 /Î2. TûstibuisRogeriode planis (mira men, Johanne de Éosed lienardi, Girardo (le Toraeio ......(cari. deB. Ach., n°2). En 1208 , aux assises tenues à Falaise, On jugea que Guillaumede Plasties était responsable de la dot d'Ysabelle, soeur de cadre de ))reux.(Mém.de la Soc. tics Ant. de None., t. XV , p. 137). Guillaume de Plasties figure en-outre aux assises tenues à Garentan en 1222. (Méru. de la Soc. dès Antiq. de Noria.,t. XV, P. 201).

Quant à Roger 111 de plasnes, frère cadet de Guillaume, Il payaen 1200 nu roiJean son seigneur 000 livres d'Angers, pour épouser la veuve de Richard de Ré.viers. Parmi les cautions de ladite dette, on remarque le comte tin Mentent, lecomte de Chester, Ctiillauune de Banquetai, Guillaume de Thouberville, Guillaumede Mortemer. Iloger III de Plasnes fut probablement fait prisonnier par Plu. Au-gudte, et conduit à Paris; car le roi Jean donna en 1203 « à son citer Guillaume doPlasties » un prisonnier, Cul deLacy, pour être, échangé contre un frère de Guil-laume, prisonnier du roide France (Stapletnn, M. Rot., t. II, P. ct.xv)

Quelques années après nous trouvons Richard, seigneur de Plasnesqui doit être lefils de Guillaume III. Cart. de B. Acli., n 0 5.) En effet, en 1236,Richard, a dôminuàde Plaais miles n , donne une rente (le Osons, assise sur uû certain bâtiment, « inquodani Ihalamo», que Thomas Marguerie tenait de Jean de Mare dans sa t,ttlàdu Bourg, in tilla mea de Burgo. » -Il confirma de plus tontes lei dandinasde ses hneèlres pendant Son séjour à Jérusalem en 1260 (Cart. de B. Ach., n°3).Vers le milieu du treizième siècle, en 1245, parait à Bourg-Achard Roger Iv doPlasties, chevdlier (d'nozer, reg: iv, n » ix, P. V, Quesnoy ), qui doit être le Pèreou le grand-père d'Ameliné du Bose et de Plasnes. Amellae fit passer, par son ma-nage ivice Guillaume Malet de Graville, la seigneurie de Bouig-Acltard dans cetteilltisfre maison. - ml est impèrtant de constater que le titre (le la famille du Boseest devenu par occasion ],a de Plasties, et n'a jamais été la seigneufic deBourg-Achard; on ne trouve point de seigneurs do Bourg-Acltard au douzième et autreizième siècle. - Gomme, au seizième siècle, le chef-lieu (le la haronnid deBourg-Achard était situé sur la terre dit et possédé par la famille du Fayonpourrait croire, grâce à l'analogie du nom, que ];a (lu Fay tirait son originede ce fief (]ta Nous essayerons de pfouver que ce serait sine erreur.

Deux redis enroue sur la famille titu Bos,. Notre Carlulaii'e signale à Bourg-Aehutnl

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Eau, comte de Meulait, suivant l'impulsion généreuse de l'illustrearchevêque, exempta les nouveaux chanoines de tous les droits,péages, services, tailles et coutumes diverses, ordinairementperçus dâns ces domaines, et leur donna le partage pour leursporcs, l'herbage pour leurs bestiaux et le bois pour leur chauf-fage. Le fait est attesté par une charte du roi ilenriIT, roi d'An-gleterre, et une bulle du pape Alexandre III

Après avoir examiné les titres constitutifs de notre prieuré, nepourrions-nous pas rechercher par quels motifs ]loger du Boseet ilugues d'Amiens introduisirent l'ordre de Saint-Augustin àBourg-Achard 2? Cc n'est pas sans raison qu'en moins d'un siècleFordre de Saint-Augustin fonda, dans le diocèse de Roue-n, lesprieurés de Gournai (vers 1100), de Sausseuse (1 I f8), d'Eu([119), du Mont aux Malades (1120), de Saint-Lo de Rouen(1132), de Bourg-Achard (1142), de Corneville (l 143), de Saint-Laurent en Lions (1150), de lit Madeleine de ]Rouen (1150), deNeufchâtel en Brai (1190), des Deux-Amants (1105), de Beau-lieu (1200), d'Ouville l'Abbaye (1200). La lèpre était au dou-zième siècle une maladie générale, et je suis porté à croire quela nécessité d'organiser dans les campagnes et les villes -des sccours sanitaires et religieux aura décidé Roger du Bose, et Hu-gues d'Amiens à substituer des chanoines réguliers aux chu-

plusiturs personnages portant l nom et appartenant à la famille du Bote: àaoul-du Bote, chanoine et prieur de Bourg-Achard vers 1184, ami et parent dc Rogerde Plasnes (cart, de B. Ach., n' 4); Guillaume du Pose, vers I [84 (Cart. de B. Ach.,n" 4); Ueoffroi du Pose, "ers 1209- (cart. de B. Aol,., n° 43); Jean du Bote, qu'ontrouve donnant, avant 1188, au prieuré de Bourg-kcbard, une, pièce de terre situéecotre Garsix près Bernai et le bois de Plames (dRozier, reg. Iv, Bu Quesnoy, n' 1.1Jean du Bote ,• chevalier en 1222 ('t 1234 (cart. de B. xcii., n' 13G et 137);cuiliamne du Ilote, chanoine crI 1247 (cart. de B. Ach., n' 133); Richard du Pose(cari, de Préaux, P',7B).

1. Cart. de B. Ach., n°33. « siatuimus tam -vos quam bona vestra sali patrocininet defensione sailciai BohlloTnagensis ecdesia3 retinere... Quatuor quoque prlebeTidasquai eidem F.celesix pertinere noscuntur vobis in perI)etuurn possidendas confirma-lors... Datuin Rotholuagi idihus octobris, anno ab incarnatione inillesimo centesinjoquadrngesimo secundo, regoante l'ego Fraucorutu Ludovico, principanle Iii t(ormao-nia régie Angloruln Stéphane, pontificatus vero nostri octave. —Cettecette dernière dateest fausse. Dans une autre charte 'rendue la même année en faveur du prieuré deCorneville, lingues dit: « Pontificatus vero nostri a,ufl xni. n En effet, Hugues avaitété ordonné archevêque en 1130.

2. cart. de B. xci'., n' 22 et 47. Caleran mourut sous le froc en 1166 , un an apréel'archevêque lingues d'Amiens. -

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naines séculiers. Notre cartulaire cite deux fois la léproseriedo Bourg-Achard , et ces citations, quoique faites d'une ma-nière incidente , suffisent pour justifier nos conjectures. Auvillage 'du Eosgouct, voisin de Bourg-Achard, mais beaucoupmoins important, il y avait une léproserie à la fin du dou-zième siècle 2. Brestot, au J3ourgthérouldô, à Pout-Audemei.partout3.

Sortons du diocèse de Bouen et parcourons les diocèses voisinsde toutes parts s'élèvent des maladreries, à Corbie, à Saint-Orner,à Andcli, à Noyoti, à Poutoise, à Falaise . Arrêtons-nous uninstant à Falaise. En 1127 un hôpital avait été créé aux portesmême de Falaise, par Gonfroi de Falaise, Roger (le Vit ri etGeoffroi de. I'ierrefittc. Le succès couronna leurs efforts. Le nom-bre des clercs augmenta rapidement; on construisit des dortoirs,des cuisines, une nouvelle église en l'honneur do S. Jean-Bap-tiste, et la communauté, prenant l'habit noirde S. Augustin, élutpour prieur loger de Vitri . Bogues semble avoir porté na in-térêt particulier à ce nouveau prieuré : car il dressa, en 1143,un acte par lequel il unit dans une pieuse association les prieu-rés de Falaise et de Bourg-Achard, cri donnant toutefois la préé-minence et le droit de correction au prieur de Falaise. Si cc der-nier ne parvenait pas à maintenir la discipline, l'archevêquedevait intervenir, juger, punir, et rendre à chaque prieur legouvernement dè soit prieuré. Quand les chanoines de Falaise setrouvaient à Bourg-Achard, ils devaient obéir au prieur deBourg-Achard; quand les chanoines de Bourg-Achard se trou-vaient à Falaise, ils devaient obéir au prieur de Falaise . lin pa-

I. cart. de B. AcIL, n° 148. 't Pro terrâ qutu est sub domo n' 121.« . Ante leprosariam de Borgo Achardi. » - La plupart du temps 'les lépreux.étaientlogés dans des cabanes isolées les unes des autres, mais renfermées dans un mémoenclos. « Leprosariani, lion est terram in quà leprosorum constituta3 erant man-sieurs nom capellâ (Annales de l'ordre des. Benoît, I. vi, p. 449). » Cependant àBourg-kcliard il semble que les lépreux aient vécu tous réunis dans une seule etunique maison. On voit dans le Registre des visites pastorales d'Eudes Rigaud queles restes de la table des chanoines leur étaient donnés. -- 2. Stap!eton,-M; Rot. Scan. rÇorm., 1198, t. U, P. 493. t' Leprosis de Bosco Genet,30 sol. n de,,. de etemosina statuts. n

3. fifém. de la Soc, des hit, de Norm., 20 série, t. Vil.4. Revue arch., t. XVI, p. 92 et soiv..5 Cailla christ., t. Xi, p. ?'-6. Pommcraye, Sanctx Rot han,. Eccles. Cone., p. 146.

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Ilreil acte d'association fut dressé entre les prieurés de Falaise etde Saint-Lo de Rond ; mais ces accords ne furent pa de longueduiéc Après la mort de Geoffroi de Pierrefitte, qui avait suc-cédé à Roger de Vitri, les chanoines de Saiiit.-Jean abandonnè-rent la règle de Saint-Augustin, se donnèrent à l'ordre de Pré-montré et fondèrent une abbaye 2. Hugues, en 1158 , vit sedissoudre l'association qu'il avait formée, et le prieuré de BourgAchard rentra sous la direction de l'archevêque de Rouan.

L'épiscopat de Rotrou (1164-1183) fut une des époques Msplus importantes de l'histoire du prieuré de Bourg-Achard.Des donations considérables de Robert, comte de Meiilan, deGuillaume, comte d'Aumale, de Nicolas de la Loudc, un ar-rangement intervenu entre les moines du Bec et les chanoinesde .Bourg-Achard, appelèrent sur notre prieuré, vers 1175,Fattention ded'archevêqne Rotrou. Rotrou souscrivit en fa-veur du Bourg-Achard non-seulement plusieurs chartes en di-verses occasions, mais une grande charte, confirmative de tous lesbiens et de tous les droits du prieuré. Au même moment, oupeut-être quelque temps après, Henri H, roi d'Angleterre, vintdonner à ces mêmes donations la sanction royale, comme unebulle d'Alexandre III leur donna, en 118!, la consécration pa-pale.

Revenons un instant sur ces divers actes.Le cartulaire de Bourg-A. cbard contient quatre actes émanés

de Robert, comte de lileulan. Dans le premier, le comte Robertabandonne tous ses droits sur l'église de Bpuquetot; dans lesecond et le troisième, il renouvelle les exemptions accordées parsou père Galeran; dans le quatrième, ' il confirme une donation'de Guillaume des 'Fontaines. Je suis porté à croire que la cessionde l'église de Bouquetot a été faite, vers 1170, entre l'expédition(lue Robert fit eu Sicile vers 1167 et la révolte de Henri Court-Mantcl en 1174, tandis que les priviléges accordés par lecomte Galeran ont été, renouvelés par Robert après la paix de1175 ,.lorsque ce dernier rentra en possession de ses terres deNormandie saisies par le roi Henri II.

Rotrou constate ces donations dans une charte que nous allonsreproduire en entier. La charte de Rotrou, la charte d'Henri 11,

I. Pommerayc, Hist. de., archer, de floue», p. 3302. OoWa chrisL • t. XI, P. 754.

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ou la bulle d'Alexandre 111, se répètent et se complètent l'unepar l'autre. -La bulle d'Alexandre III est datée de 1181 et a étédéjà publiée 1 ; la charte d'Henri 11 n'est pas datée; . la charte deRotrou, antérieuré de six années à la bulle et datée de 1175,résumera le progrès et l'état du prieuré de Bour,c-Àchdrd aprèstrente-cinq années d'existence.

Rotroldus, Dei gratiâ Ilothomagensis archiepiseopus, dilectis filiissuis Roberto priori et cafionicis regularibus ecclesiœ•Saneti Laudi deBurgo Achardi, tain proesentibus quam futuris, in-perpetiniin. Quoniainad carte pastoralis spectat offlciuin statum sancta religionis in-ce-clesia Dei studiosc confovere, bînnique diligentiâ cl ipsum et fideliumJargitiones quihus sustentatur, ne in posterum à malignantibus pos-sint infringi, itnminui, infirmari, nanniminuin firmamentis roborare,staluimus, et vos, et ordinem vcstruin, ac heneficia vohis collata subpatronatu et defensione saiictœ Rothomagensis écclesiw retinere,protegere, seriptoque phesenti communire;Exemplis igitur praxleces-sons nostri home memoria3 Hugonis archiepiscopi provocati, justisquévestris postulationibus, ac dilecti filii nostri Rogeni de Planis fuiGuilielmi de Planis assensum pnebentes, ah codein Rogero et patreejus Willelmo et- ah avo ejus Rogei-o de Bosco vobis concession etdonatam, à prSicto Hiigone archiepiscipo confirmatam, ecclesiiunSancti Laudi que est in Liurgo Achardi cent omnibus pertinent.iisejusin perpetuam elemosinam, et nos vobis confirmamus ut in eâ Deoperpetualiter serviatis et secunduin regulam sancti Augustini ordinemcanonicoruin regulanium tenentes, omni deineeps tempore per-'maneati. Confirmamus etiam vobis decimani thelonei de BurgoAchandi, et molendinorum prSieti Rogeni de Bosco qui saut apudPontera Altoti 2 : decimam quoque pasnngii, et oinnium-reddituumde Borgo Achardi, qui ad eurndern Rogerum pertinent, et decimampunis domus ejils apud eumdcm Burgurn a, et virgultum quod estuxta prafatam ecclesiam; insuper et totem terrain quœ est infra

ambitum curi&e vestne; illas quoque tnigenta acras terr, et tresacras de bosco, quas Hugo pnimus prier s'ester vobis donavit, eon•cessione Rogeri Gale de Maltre, et Marci fui ejus; et ex altenâ parte

1. D'Rozier, reg. IV; ria Quesnov, p . iT, n. I.2. Voyez, ci-dessous un arrangement intervenu entre Roger, abbé de Jumiéges, et

le prieuré de B. Achard. (;r. Cart. de Jumièges, f' 77, n° 186.3. cette partie de la donation provoqua des réclamations (le Guillaume itt de

1']anes. Un accort intervint en 1205. Cart. de R. Ach., ul 2.

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quadràgenta quatuor acres terra, qua descendehant ex parte matrissua; et terftm quain 1-luhertus de Sotevilia hahebat in parochiavestra, quam tantum concessu fihia sua Missent vobis concessit.Quin etiam servitium et redditus illiup terra i quanti Anfridus filinsGodovis tenebat de \Valtero de Gioz 1 , scilicet oeto solidos et duosdenarios ex donatione ipsius Wlteri; insuper et sex ocras terne quistenuit Raduiphus Crepinus , de quibus redduntur v6bis quâtuor 50-

lidi in Ascensione Domini. Nichilominus quoque vobis confirma-mus qua in diebus fui nostri Willelnii de Planis ecclesia -vestradonata sunt: totem videlicet terrain est juxtavirgultum vestrum,criant iota ruera et virgulto Picoti; et terrain quant Hugo Bubulcushabebat in mansion; et mansionem qua crut in atrio, in quâ Julitamnebat; totumque jus quod clamabant in terrâ Walteri SuS 2, Ni-colaus et Willelmus, fratres cjus, de Kesneio 3, et Beatrix, mater ce-

rom; et terrain dedit vobis \Villelmus Roussel 4, et tres vit.galas terne, quas vohis dedit Itestouridus, et quinque acras terraquas vobis dedil \Vi11e1mus filins Restoudi, quando liaduiplius,(rater ejus, factus est èanonicus, et quinque acres terra quai datasuit curn Roberto de Quesncio, quando et ipso canonieus factus est,et terrain quam Ricardus de Bosco canonicus r, dedit vobis, eum Ra-duipho filio ejus, quando idem Raduiphus canonicus faètus est; etduas acras quas fratres Hugonis canonici dederunt ecclesia vestrre,quando idem Hugo canonicus est factus; et tres acras quas fraterRicardus secum misit quando frater effetus est. Pneterea vobis con-firinamus unam acram quant Gen'asius de Bouquetot vobis dedit; etmiam acràm quant ecclesiai vestrai Robertus 6 et duo filii ejus Ma-

I. Glos-snr-ltisIc, arrondissement de Pont-Audemer, canton de Montfort.2. La famille Sorel était assez nombreuse à Bourg . ÀChard. - Outre ce Gantier

Sorel, qui était allié à la famille du Quesnoy, nous connaissons Robert Sorel, et Gui,

fils de Robert (Càrt. do B. Ach., n' 132). Ce n'est pas tout : au treizième siècle Onappelait une des portions di, territoire de Bourg-Achard le Champ-Sorel (CampusSorel). La ferme du champ-Sorel existe encore aujourd'hui.

3. D'Bozier a établi la généalogie de la famille du Quesnoy nous aurons toue àl'heure occasion de revenir sur cette généalogie. - Le Quesnoy était un ancien fiefde Bourg-Àchard. Il est de nos jours une des dépendances de cette commune.

4. Les Roussel ont do donner leur nom à un hameau deBourg-Àchard, qu'onnomme la Ronssellerie.

5. On voit que les meilleures famillosdu pays, les du Dose, les Quesnoy, founiissalent des chanoinesau nouveau prieuré.

6:Nous établirons ci-dessous la généalogie de la famille de Bouqnetot au douzièmeet 911 treizième Siècle.

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theus et Willelmus.dedernnt; unam minnm siliginis guam deditvobis Willelmus de Pieneort I apud Bouquetot; et aeram unam quamHugo filins Roberti, et uxor ejus Agnes, et flUa ejtis Matildis vobisdederunt; et unam acram quittai Raduiphus Paganus et lits fui ejusRogerus, Rohertus, Gaufridus vobis dederunt; et unam acram quamHugo vicecomes 2 vobis dedit cum una virgata ad mensuram, ut li-centiam ci damnais accipiendi uxorem; et duas ocras quas Trem-hurgus de Quesfleio, et duo fihsfl ejus Henrieus et Willelmus dederuntvobis; çt unam acram quam Rogerus de Fontanis et Witlelmusfilins ejus vobis dederunt; et virgatam unam quam tenebat sacerdosRobertus de Bosco Geel 3 , quam Johanries de Bosco Goet concessitecclesiœ vestr; et domum unam quae est in Burgo et mansuramquamdam qua est inter cimeterium et furnuan 1k; et terram guam\\TaJteils de Ponte Autun, Robertus filins Baudri, Walterus Parent,Ricardus fihius ejus et Oshertus de Lendino 5 super aitare sanetiLundi miserunt. Insuper et conflrmamus vohis tres acras terra c, etvirgatam unatn quam Durandus de Londa 6 et Raduiphus Trace-portelgener ejus miserunt super altare ecclesiœ vestrœ, cairn Ricardofràtre ejusdem Durandi, quando idem Ricardus conversus factus est indomo vestra. Quam quidem terram Duràndus in pra?sentia nostra ahomni exactione et c'ousuetudine quietam et liberam vobis eoneessit inperpetuam elemosinam hujus donationis testes adhihiti fueruntWillelmus de Kesneio, Hugo Ferant, Rudulphus de Kesneio, Johan-nes Estirhet, Ricardus Gandus, Durent frater ejus, \Valterus Durent,\7%Tautcrus Forester, et ahi multi. mis et omnibus super addirnus exdonatione nostrâ ecclesiam Sancta? Mariae et du its capehlas ad ea?npertinentes de Tubervilla 7, èapellam videlicet sanctie'Trinitatis, et,capeilam saricti Audoeni eurn omnibus pertinentiis earum quas vobisin perpetuani eleniosinaru confarmamus, salvo, jure episcopali, etdomum etiani imam apnd Falesiam-quam soror Basihida seihi6et ec-clesiie vestre dedit in perpetuam elemosinam; niolendinum quoque

1. Guillaume de Piencourt devait bientôt après céder au nouveau prieuré les drbitsd'avouerie et de présentation de l'église de Bouquetot (Cari. de B. Ach.,- n° II).

2. Bogues le Vicomte est nommé comme témoin dans une charte de Guillaume dePiencourt (Cart. de B. Ach., in0 H).

3. Le Bosgouet, arr. de Pont-Audemer, cant. de Boulot.4. Le four banal qui appartenait aux seigneurs do Rose et de Plasnes.5. Le Landin, arr. de Pont-Audemer, catit, de Boulot.6. Saint-Ouen de la Londe, arr. de Bernai, camai. 'dii Bourgtheroulde.7. Voyez ci-dessous t'anal yse des chartes concernant la donation des églises do

Thooberville.

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qui est apud Pontent Antou, quem habetis de monacbisGeinrnetici,cura mollit hominum suorum dePonte Autou, et allis libertatibusqitas vobis in caris sua confirmando concesserunt L, eccicsiœ vestracperpetuo conlirmarnus possidendas; duas etiam acras quas dedit vobisWillelmus Cape] et imam aliarn ad ecclesiic vestrnt iuminaria, ctvigentisolides Belvacensiurn,quosW. cornes Alba Marim annuatirn solvendoseccleshe vestrm dedit in perpeluam elcmosinam 2 ; nec non et quietu-dinem per totam terrain cornitis Melienti de victu vestro etrebus ves-tris propriis, etpasnagium porcis vestris,et herbagiumhestiisvestris,et boscum ad proprium ignem vestrum; insuper et quietudinem dopassagio et servitiis et auxitiis et taillis, et omnibus consuetudinihus,ut sitis in pace ipsi, et hommes, et terrœ vestrre , et quieti ab omniperturbatione 3 . Quam consuetudinem Rogerus de Bosco prier in suaterra quietam concessit et dedit, et Wiltelmus de Planis hoc ex partesua concessit. Proeterea qutecurnque possessiones, et bona vobis col-lais sont, vel in futururn Jiheralitate principum oblationc fideliumquibuscuinqup justis modis Domino propitiante adipisci poteritis,firma vobis et ittibata perrnaneant, salvâ sanctie Rothoniagensis ce-

- I. Le Cartulaire de Bourg-Achard donne un fragment de cette charte, que nouscroyons devoir publier entière, d'après le grand Cartulaire de Jumiéges, fol.?? r,n0 180 o Sciant omnes tain presentes quant futuri quod ego (rater Rogerius Cern-meticensis ahbas, cuin assensu foetus conventus, c000essi canonicis de Borgo Achardisedem unam apud pontem Alleu ail constructionem inolendini et moltarn lininiisumHostrorum ipsins ville perpotuo possidendam pro continu solidis annuatim -ab ipsisnobis reddcndis: scilicet quinquaginta solides ad festum Sancti J{eonigii et quinqua-ginla prima die manu. Si autem tiornines nostri loris fecerint de roolturâ ,per justi-tiam nostram emendabitur. Si -vero aliquis super hoc files inquietaverit, nos quasipropnium nostrum dofensabimus; et prepositus noster hahebit moltam suam quidamtantum de mensà suA. Si autem inoluerit ad vendendum, ind&reddet molturain. Etcum bosselles reparandus vol renovandus terril, per visionem monachi vol servienhisnostri reformabitur. l'repositi nostri ejusdem ville, sicut situ suceesserint, interposi-tions fidel vol jurninento, secunitatem facient canonicis quod nioltam borninum nos-trorum ejusdem ville fadent ois liabere, ita fideliter sient nobis facerent si molen-dinum in dominio liahereinus. Hue eomposiLio tandiu duraNt quandin domus illorumnulli suhjecta fuerit nisi hantuni arclnepiscpo Rotiiomagensi. Quod si in aliam sub-jectionem transienit, jam dictus niolendinus ad nos revertetur. Ceterùm ml pôrtomnostrum de Gemmetico liabebunt eauoniei passagiom suum quictum, et honiinescorum ,quando corn eis transierint. Si auteru sine ois transierint , passagium dahunt.Ilujus conventionis testes sont ex parte nostra Robertus 4e Leuca, Itogerus fihiolus,Rohertus filins Odeline, Benedictus clorions rugis; et ex parte canonicorum, Marcusde Mata, Willelmus de Chaisneio, logo Ferrant, Wille]naus Estore et Folco de Cas-tello.

2. cari. de B. Ach., n°29 et 23.3. tarI, do f. MIL , n' 24.

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e]esi justitiù et rc'verentià. Nulli igilur heminum liceat eccicsiainvestrarn terneré perturbare, aut ejus houa auferre, vel ablata reti-nere, aut aliquibus molestiis fatigare; sud omnia integre conserven-tur vestris et eoruin pro quorum sustentatione concessa sunt usibuspofutura. Si quis antem liane nostroe consuetudinis paginam scienstemerare prœsumpserit, secundo tertiove commonitus, si non satis-faciione congrua ernendaverit, reurn se divine judieio existere, etnostram et indignationôm heatEe Dei genitricis Maria3 et beatorumapostolorum Petri et Pauli et beati Laudi et omnium sanctorum Deipro perpetrata iniquitate ineurrere cognoscat, atque in extremo exa-mine districtu ultioni subjaceat. Cunctis autem eeelesia vestra3 etvobis jura servantibus sit pax Dornini Nostri Jesu-Christi; quatcnuset hie fractura bonw actionis accipiant, et apud distrietum judicempramiaœterne pacis inveniant. Afuen. Datum Rothomagi sono . in-earnationis Dominiem millesimo eentesimo septuagesimo quinto,regnante rege Francorum Ludovico, principanle in Normannia regeAnglorumilefirico secundo et'filio ejus Flenrico tertio l•

La ., buile dÂlexandre. lii, donnée le 17 des kalendes de maiI ISt, complète la série des actes, qui ont fondé et organisé leprieuré de Bourg-Achard 2 Après avoir consacré toutes les libé-ralités déjà confirmées par Hugues d'Amiens, Rotrou et ilenri II,le pape ajoute « Que personne n'ose exiger la dîme des terresque vous rendez. à. la culture, soit par vos propres.mains, soità vos frais, ou la dîme des animaux que vous nourrissez. Qu'ilvous soit permis de recevoir en religion,et de retenir sans aucunobstacle, les clercs et les laïques qui veulent et qui peuvent li-brement se retirer, du monde. Lorsqu'un, interdit général, auraété jeté sur la terre, qu'il vous soit encore permis, les portescloses, sans sonner les cloches, en chassant les excommuniéset les interdits, de célébrer les offices divins à voix basse. Pourles églises paroissiales , que vous possédez, choisissez les prêtreset , préscntez:Ies à l'évquc du di6cèse, afin que, s'il les jugecapables, il,leur confie, la cure des âmes car ceux-ci doiventrépondre devant lui du spirituel et devant vous du temporel.....Nous voulons que la sépulture du lieu soit libre, et que per-

I. Cart. (le fl. •Âcli. m° 34.2. D'Bozier, reg. 1V; du Quesnoy, p. 11, n* I. - Cart. de P. u'4i.

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sonne ne s'oppose à la volonté dernière et à la piété de ceux ' quidésireront être ensevelis en cet endroit, à moins qu'ils n'aientété excommuniés ou interdits t sauf le droit des églises qui au-ront les corps. A ta mort, ô prieur, ou à la mort d'un de tessuccesseurs, que personne ne soit placé à la tète du monastère parl'astuce ou par la violence : que les frères d'un commun accord,ou la partie des frères qui sont de bon conseil, fassent un choixsuivant la crainte de Dieu et la règle de Saiiut-Augustin.

11.

Nous avons découvert et suivi les origines du prieuré deBourg-Achard. Essayons maintenant, tantôt à l'aide de notrecartulaire, tantôt avec le registre des visites pastorales d'EudesRigaud, d'en retracer l'histoire intérieure et d'en peindre autreizième, siècle la situation matérielle et morale. Peut-être a-t-ou remarqué, dans la grande charte de Rotrou, la confirmationde deux espèces de droits: les droits de patronage et les droitsde propriété. Pour itiettre un peu de clarté dans une questionoù les détails feraient aisément perdre de vue l'ènsemble, nousallons examiner d'abord comment ont été constitués les droits depatronage sur les églises de Saint-Ouen et de la Trinité de Thon-berville, de Sainte-Marie de Caninont, de :Bouquetot, de Hou-guemare, de Saint-Paul de la Haie, de Cure, enfin sur la chapellede Sainte-Marie dans la f rôt du Neubourg. Ce point éclairci,nous verrons comment se sont formés peu à peu les revenus deschanoines, et nous dresserons le bilan de leur fortune.

Prenons d'abord le patronage des églises de ThonhervitieOn désignait alors sous le nom de 'l'houherville un vaste terri-toire qui comprend aujourd'hui quatre paroisses. En 1175,l'année même où les chanoines de Bourg-Achard se firentdonner par Rotrou une charte confirmant leurs biens et leursdroits, Nicolas de lit donna à l'église de Saint.Lo deBourg-Achard le patronage des églises de Thouherville, c'est-àdire de la Saintô-Tr4tiité et de Saint-Ouen de Thouberville et de

t. La Trinité de Thouberville, Saint-Ouen de Tbouberville, Sainte-Marie 'decaurnont , sont trois paroisses contiguës, voisines de Bourg-Acliard, et: situéesdans.le canton de Routot.

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Sainte-Mai'ie de Caumont II fit cette dontion pour le salutde son corps et de son âme, et pour les âmes de son père, Jeande la Lande 2, de'sa mère isabelle, et surtout pour l'entretien etle salut perpétuel de son frère ainé, Guillaume, chanoine deBourg-kchard'. Il résigna ses droits entre les mains dc ilotrou,avec le consentement de son frère Bohert et de sa mère Isabelle.Rotrou confirma par un acte séparé. Guillaume de la Londe leéhanoine meurt; on l'ensevelit avec liojuicur dans le chapitre deBourg-Achard'; niais Nicolas grandit, et, comme il avait faitcette donation jeune encore, avant qu'il eût été créé cheva-

lier 6 il suscite aux chanoines querelles et procès, et cherche iirevenir sur sa donation. Gantier, archevêque de :Roueri, inter-vient, et Nicolas de la Londe renonce t toutes ses prétentions'.

Gantier constate les droits du prieuré de Bourg-Achard dansune charte de 1202 a . Quelques années après, k différend se re-

1 carI, de B. 4dm., n° 7. Jus patronatus cedesianito Tuhervilloe, èccleim sci-licet Sanche Trinitatis, et ecclesime Saute Marilic, de Calido Monte, et eccleshe SanctiOdoeni et quicquid juris in eisdem ecelesiis halcbam , tel habiturun, me conif'(lebam.

2. Jean de là Londe est témohn dans une charte de Caleran, comte de Meulai, enfaveur de Préaux, vers 1160. Cart. de Préaux, fol. 37, r°. Son fils Nicolas le la Londoest également témoin (kils URO convention entre Galeran ctllenri du Neubourg. Cart.de Préaux, fol 39, C. Il figure en 1198 dans les grands rôles de l'lchiquier deNormandie comme bailli du pays entre Itisle et Seine. -

3. Cart. de B. Ach., n°7. « Pro temporali sustentatione et fierpetua sainte Willelmnifratris mci prtmogeniti, qui in prrnnominata ecclesia Sancti Laudi in canonicali habitadia conversatus est. » Voyez, au n° 41.

4. Cart. de B. Aol.,, n°31. Bans la copie de cet acte, nous lisons que Nicolas, dela Londe aurait fait sa donation M sustermtalionem Willelini fflui su" infarmi.Guillaume n'était pas le fils, mais le frère de isicolas; Nicolas, en effet, critique sadonation, par ce motif qu'il l'a faite avant d'être reçu chevalier. - Voyez encoreCart. de B. Ach., n° 48, une bulle confirmative du pape Alexandre III.

& Cart. de B. Ach., n 0 7.6. Cart. de B. Ach., 11° 7. Quia Urne temnporis oflicil militaris nondum attigerain

insignia.7. Cart. de B. Ach., n° 7. « Tain domini patris mci Walteri, Itotltomagensis ar-

chiepiscopi, qoam alioruni jurisperitornin fretus. . resignationein... iterato renovavi...testibus tuoberto priore Sancti Landi Rothomagensis, Nicolao de Ilouvilla suppriore,atagistro S)'mone canêellario domini Rotiiomagemmais, etc. n

S. Cart. de B. Ach., n» 35. « Nos mitera paupertati dietorumu canonicor,im compa-Iientes,videntes et honestatem et religionemn corumil, donationem dictanimn ecelesia-mm n dicta Nicolao fiction rutilai habuimus, et dictas ecclesias dictis canoniciseoncessim;i5 et deilimus in proprios "sus convertendas, salve jure pontificali....

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nouvelle. havait été convenu que les chanoines entreraient enpossession à la mort d'un certain Philippe, qui tenait le servicede l'église; or, ce Philippe étant mort après Nicolas de la Londe,Jean, fils de Nicolas', se mit violemment en possession de l'é-glise de Sainte-Marie de Caumont. Les chanoines de porter leursplaintes devant l'archevêque de Rouen; c'était en 1223 2 . Jeande la Londe fut condamné. Il ne parut pus cependant accepterfranchement cette sentence; car c'est seulement en 1239 qu'ilse désista de tons droits sur les églises ou chapelles, revenus,terres ou autres possessions qu'il avait prétendu avoir à Thou-herville 3 . En 1290, Guillaume de Flavacourt, archevêque dcRouen, décida que le service divin serait fait et les sacrementsadministrés dans les deux églises de la Trinité et de Saint-Ouen,comme ils l'étaient déjà dans l'église de Caumont; mais quetous les habitantS du territoire de Thouherville continueraient àêtre tenus de faire leurs pâques, et d'assister aux offices de laPentecôte, de la Toussaint, de Noël et des fêtes de la Viergedans l'église de Sainte-Marie de Caumont. Ainsi l'église deCaumont avait été primitivement l'église paroissiale puis peuà peu se détachèrent les églises de Saint-Ouen et de la 'Trinitéqui prirent la place et le rang de paroisses. Le prieur de Bourg-Achard conserva le droit de présenter un chanoine régulier à cestrois cures. Enfin la paroisse de Caumont fut elle-même démem-brée au dix-septième siècle, lorsqu'on érigea en cure la chapellehêtie à l it pour le service des seigneurs de Mauni .- La bulle du pape Alexandre III confirme au prieuré de Bourg-Achard l'église de Bouquetot avec ses dépendances • C'est doncavant 1181 que Guillaume de Pieneourt et son fils Guillaumerésignèrent entre les mains de Ilotrou les droits d'avouerie et deprésentation de l'église de Bouquetot 0 . Une charte; de Robert,

natum per manum mn€istri 5v,nonis canecliarit rothotnagensis, sono incomationisdomin j OEn millesimo duc-entesiino secundo. » -

1, cart. de B. AcM., n' loi. « Johannes de Londa miles, filins Nicolai de Londaet Lucia..

2. Cart. de B. Ach., n°104.-3. cart. de B. Ach., n" 9 et 10,4. Toussaint Duplessis, Deseript. de ta haute .Norm., t. 11, p. 408 et 488 (Arch.

du prieuré de Bourg-Achard).5. flouqueLot, canton (le Rontot, arrondissement dePont-Auderner.6. Cart. de B. Ach., 11° 47 • Ecclesiam sancti Philiberti de Bouquetot, c1an perti-

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comte de Meulait; parait avoir été accordée vers 'cette époque età cette ôceàsion'. On peut remarquer que l'église de Bouquetotn'appartenait pas â la famille de Bouquetot, et que le territoirethème de là paroisse de Bouquetot était, dès le douzième siècle,divié en plusieurs fiefs. Quant aux droits de patronage, ils nefurent cédés que pur Robert de Piencourt, petit-fils de Guil-lauine Pr de Piencourt, sur le conseil de son seigneur et ami,Guillaume Malesmains', ce qui repoi'te la date de cette nouvelledonation aux vingt premières années du treizième si&le. Lesgrands rôles de l'échiquier de 1.203 font mention d'un compterendu par le prieur de Bourg-Achard au sujet de l'église de Bou-quetot3 . Vers 1228 un procès s'engagea entre le prieuré de Bourg-Achard et Nicolas Romain, qui prétendait tenir de sa femme desdroits dans le patronage de l'église de Bouquetot. Nicolas Ro-main saisit de sa plainte l'abbé de Sainte-Geneviève de Paris etle cardinal

,ardinal de Saint-Ange; ceux-ci, après s'être adjoint maître Ar-

fouI, archidiacre de Rouera, et avant de passer il discussiondes faits, posèrent les conditions dans lesquelles devait s'exercerleur arbitrage. Les parties consentirent à jurer qu'elles accepte-raient la sentence, quelle qu'elle fût; elles s'engagèrent à fournirtoutes lespièces qùi pourraient servir à fonder leurs droitsdansle patronage de ladite église; elles reconnurent nui arbitres ledroit de retenir l'affaire dans le cas où Nicolas Romain ne: par-viendrait pas à faire prêter il femme et il beau-frère le ser-ment requis'. Le jugement fut rendu en mars 1228, die sab-hati proximil ante dominicam quai eantatur Oculi mei. Le droitdu prieuré de Bourg-Achard fut reconnu; mais une indemnité

nentiis suis. cart. de B. Ach., n' Il: • Ego Wiflelmus de l'iencort refutnvi inmanu venerabilis Rotroldi BotIioninensis arcliiepiseopi, advocationem et presenta-tionem ECClesire de Bouqiietot et postea posui eamdem super attare sanôti Laudide BurgoAchardi.

I. cart. de B. Mu., n' 25. Robert donne u puequid pris babeham in Fccicsiâsancti philiberti de Bonquetot... confirmo]ihertatem et quietantiana omnium consue-tudinum per totain terram meam , et' rumination vnlo quod de parte terrœ illiusquais' tenent de feSin Mmci de Mata quieli tint. »

2. cart.de B. Aol,., n' il «t 12. .

3. Stap. M. Rot., t. II, P. 494 « . .. . dos de Bosco Taon prior de Burgo Aeardi,reddit compotum de xii den; pro audiendo fine recognitionis inter ipsum et lie-redore Itadulfi de Bardolfi Villa, de cedesia de Bouketot, 'guam &dem prier perreeognitionern .....peranda. In thesaum liberavit. Et qnietus est.

4. Cmi. tic B. Acl, n-13 cl Il..

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de vingt-six livres parisis fut accordée aux demandeurs; inremedium expcnsarum et labarum quos iude sustinuerunt »

Comme les églises de Thonherville, de Sainte-Marie de Cau-mont et de Bouquetot, l'église (le Honguemare 2 fut donnée auprieuré de Bourg-Achard sous l'épiscopat de Rotrou. iNous avonsvu que l'église de Bouquetot n ' appartenait pas au douzième siè-cle aux seigneurs de ilouquetot, mais à la farniHede Piencourt.De même l'église (le iîongueniare n'appartenait pas â la famillede iongueinare', mais à la famille de lallivière. C'est Philippede la Rivière qui cède à l'église de Bourg-Achard les droits d'a-vouerie et de patronage de l'église de Sainte-Marie de Hongue-marc'. La bulle d'Alexandre lIT cite « eeelcsiam sanctac Marite deHonguemara » Dans les preitsièrcs années du treizième siècle, leprieur et les chanoines du Bourg-Achard intentent une actioicontre Tridon, prêtre desservant de Barneviile. Le territoire deBarneville estcontigu au territoire de ilouguemaré. Tridonavait confisqué et prétendait retenir plusieurs paroissiens qui ap-partenaient ii l'église de lionguemare et certains profits, gerbes,dimes, pains, deniers, qu'il percevait illégalement sur quelquesparoissiens do l'église Sainte-Marie de Caumont.Tridon, faisantvaloir la possession et des titres, se refusait à toute concession.Le pape Innocent Il1 désigna pour terminer le différend l'abbé(le Saint-Pierre sur Dive, le prieur et le sous-prieurde SainteBarbe. Ce fut pourtant devant Guillaume, grand archidiacre deBouen, le prieur de Saint-T o ((le Rouen) et le doyen du Mesnilque les parties consentirent â transiger. Le prieur et les cha-noines de Bourg-Achard cédèrent à Tridoû deux paroissicûsqu'ils avaient près de l'église de Barneville et lui payèrentdouze livres tournois pour ses peines et ses dépenses; mais ilsrecouvrèrent non-seulement tous les paroissiens de l'église deHongueinare que Tridon retenait injustement sous son autorité,

1. Cart. de B. Ach., n. 13.2. Honguemare, canton deRoutot, arrondissement de Pont-Audemer.3. Guillaume dc Ilonguernare (de liangemara) est témoin dans l'acte par lequel

Robert de neulan, fils de ualeraa, donne à saint-Pierre de préaux la permission de1,&fiier dans la Risle. cart. de Préaux, roi. 37, 110 7 1. li est encore témoin dans unaccord conclu entre Gaieran et Henri du l'leubourg, Cart. (le Préaux, fol. 39, n' 77.

4. (;art. de B Ach., n' tO: 'Ego.. Philippus do Rij,ariL.. dedi et concessi...jus patronatus et qi,ieqoid juris halebtn in eec!esiû de Honguernarà. . quod quidemin matin vestrà dudum resigiiaverarn.,.

b cart. do B. Aol,.; li' 47.

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niais encore tous les profils, gerbes, pains, deniers et dunesque ce dernier faisait enlever de l'àutel de Sainte-Marie deCaumont. Cette transaction fut confirmée par un serinent queprêta, en présence des arbitres et sur l'autel de l'église deSainte-Marie d'Ouville, d'une part Geoffroi du Bose, prieur, etThomas, chanoine de Bdurg-Àchard, et dé l'autre Tridon, prêtrede Barneville l L'abbé de Saint-Pierre sur Dive, le prieur et lesous-prieur de Sainte-Barbe, confirmèrent, en vertu de ],il délé-gation apostolique, le compromis préparé et rédigé par l'archi-diacre de Rouen, le prieur de Saint-Lo et le doyen du Mesnil.

Notre cartulaire ne donne pas la date de cette importante tran-sabtioit; mais deux chartes confirmatives, l'une de l'archevêqueRobert 2 l'antre de Guillaume, abbé du Bec, placent cette datevers 1209. L'abbaye du Bec intervenait en vertu de la donationque Guillaume Crespin lui avait faite en 1155 de la moitié del'église et de la dîme de Bartieville. Elle confirma, cil qui tou-chait ses droits, la décision des délégués apostoliques, sous la

1. cart. de B. Aol,., n° 19.2. cart. de B. 4db,, n°21: 't -. cuiIIImua Dci gratis ahl,as Beccensis, et ejus-

•dern loci conventus .....Nos igitur supradictos parocliinnos, portes et denarios, etoninimodas decimas, et omnia qine sepedictos presbitcr indebite, ut dicelutur, con-tra canonicos detinebat, pietatis intuitu, quantum ad nos pertinet canonicis cours.dirons. ..., salvis tiomni nostre de Santo Ymerio viginti solidis moncim con-colisslnobus terminis a canonicis annuatim reddendis decem solidis ad festivalsanetiMiehaelis, et decem solidis ad restera sandti Aibini ; et bi pe omnia.-.. capitulinostri de comniunrasserisu canonicis perpetoc possidendi confirmannis. Scienduzinautre) qund si prier et anonnebi Sanctirmeril caution solides a domino Willelino deMortuomariinfrit limites parocliiœ de Chaumont obtinuerint, de terris quas hujns dom-.positionis terni pore idem willelmus in dominico liabebat, et enin propriis su incoluerat, et duos garbas decirnm, et tertiam sibi rctinet,at. Si atterri alUs eatacolen-dam tradiderint, ipsi tuas, et canonici terliam recipient. De terris autant .post com-pésitionem istant essertatis, eanonici millas decimas hahehunt. Adula est lire annoincarnaLione Domini ,nil]esirno ducentesimo nono.

Le prieuré de Saint-Ymer appartenait à l'abbaye du Bec. 11 était situé près (le Pontl'Évêque, dans le diocèse de Lisieux Il avait été fondé dans la première moitié dudouzième sUt...par les donations de Hugnes (le Nontfort et d'Arnoui , dvèque de Li-siens. Dani les fragments di, cartulaire de Sain t-Ymer conservés à la t ibliotl,ueimpériale, dans la collection Gaignières , W 291, et dans le grand rôle de l'échiquiertic Normandie, 011 trouve mentionné fréquemment Cuillamune de Mortemcr. En 12c;2il tihut bailli (le Caux, et en 1203 du territoire situé entre la Risle et la Seine. EudesRiaud cite plusieurs fois, dans le Registre de ses visites, le prieuré de Saint-Ymer.Fit 12 'r1' y trouva 'onze moines; en 1205, dix nioiiies, dont neuf étaient prêtres. Ee-tjCStîUui v!si(. 4 rth. !io(ho,u. , pul.lié par il. 11eniiiu, rouet,, 1852 5 p. 01 et 51,13.

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condition qué Ic prieuré de Bour-Aclrtrd payerhit au • prieuréde Saint-Yiner cent sous de rente annuelle'.

C'est encore sous l'épiscopat de Rotrou que fleuri du Non-bourg, du consentement de sa fei'nme Marguerite et de son-filsBohert, donna au prieuré de Bourg-Achard le lien dit de Sainte-Marie, dans la forêt du Icubourg, « loeum Sanctœ illiriœ deforestà ineà Guillaume, évêque d'Évreux, confiriha la delta-.tien dans ces termes: « super Ince SincUe Mariœ qui est in fotcslàejusdern ilenrici. o il semble que celte donation n'avait pourobjet qu'une portion de la forêt du Xeubourg Quelques an-nées après, Robert du Neuhourg, doyen de l'église de ilouen,auquel appartenait, en vertu d'une donation de soit ledroit de patronage et de présentation de tous les bénéficesecclésiastiques de la terre du I'4eubourg, donna llobeitde -Becquefort, Prieur de Bourg-Adhard, Lu chapelle de Sainte-Marie du Bois, « eai#l l &m SanctEe Marim de Bosco . » Le prieuréde Bourg-Achard avait donc successivement acquis, à la datede 1181., le territoire et la chapelle de Sainte-Marie. Le papeAlexandre III dit: « capeliam Sanctœ Mari de forestà Hen-i-ici de iNovo Borgo'. » Gantier, archevêque de Rouen, intervintquelques années après pour confirmer au prieuré la possessiondu lieu de Sainte-Marie que lui avait déjà garanti une charte de -Guillaume, évêque d'Evreux , et une bulle d'Alexandre Ill.»ans la seconde moitié du treizième siècle, une discussion s'élevaentre le prieur de Bourg-Achard t les cobéritiers aux biensde la maison du Neubourg. Il s'agissait de savoir si le prieurédu :Bourg-Achard avait droit d'usage, pour se chauffer et bâtir,dans la forêt du Neubourg. Eu. 1279,- les parties transigèrent;le droit du prieuré fut reconnu : niais l'exercice de ce droit futsoumis à la formalité d'une autorisalion préalable.

La donation de l'église de Cure et de Saint-Paul de la Haiedatent de l'épiscopat de Gautier (1 184-208). Roger de Plasues,

t. trt. (le B. Ach., ii' 43. La charte de Robert porte « Patum per maman ma-gisl.ri leberli de Andeleio, canonici Rothomagensis, apud saiietarn ?,mariarn de Pratojuxia Rotliomagnm, anno gratim millesimo dimcentesinio nono in oetavf, apostotorum Md et Pauli.

2. carLde D. Mli., 8' 30.a; cari. de B. Ach., SI..4, Cart de il. Ml. u' 47.5. cari dc 5. Act., n" 44. -

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-21petit-fils de Roger du Rose, donna à l'église de Bourg-Achardl'église de Saint-Pierre de Cure, avec la dine de tout ce qui exis-tait dans le domaine de Cure. Il déclara que sa libéralité avaitpour objet, d'une part, le salut de ses ancêtres et héritiers, et del'autre, la sûreté et le salut de son seigneur, le comte Jean, quilui avait doûné ledit domaine de Cure. Comme Roger a soin deconstater l'amitié et la parenté qui l'unit à Raoul du Rose.chanoine et prieur de Saint.Lo del3ourg-Achard, on peut sup-poser que cette amitiéet cette parenté n'ont pas été sans effet dansla résolution prise par Roger de Plasncs. Cette donation, faiteà Londres et approuvée par Guillaume, fils ainé de loger, futrenouvelée en présence de nombreux témoins parmi lesquels nousremarquons l'archevêque Gantier, Robert, comte de lUeulan,Guillaume de Nehan, qui était alors maître de tout l'ordre duTemple en Ângleterre « Qui tune temporis erat magister Ternplitotius Ângli, » Guillaume de Chaumont, Robert de Cure, Guil-laume du Bose

Les circonstances relatées dans cet acte permettent d'en fixerla date; l'atehevèque Gantier est témoin; l'acte a donc été dresséentre 1184 et 1208. Jean, comte de Mortain, est-Jean Sans-Terre, puisque Jean reçut de son père fleuri Il le titre de comtede Mortaiji et le conserva jusqu'à son avènement au trône; cequi place notre charte entre les années 1184 et 1199. Ei outreces ihots, le comte Jean, fils du roi Henri, * permettent desupposer que le roi Henri II existait encore, et,par conséquent,reculent définitivement • la donation entre les aunes 1184 et1189. Jean, comte de Mortain, confirma, dans un acte séparé,la donation de l'église de Cure 2

Gantier donna une sanction nouvelle aux droits du prieuré surles églises de Thouberville, de Bouquetot et de llonguemarc.Comme cette charte ne parle pas de l'église - de Salut-Panl de- laHaie, elle a dû nécessairement précéder l'acte par lequel Pierrede Bouquetot, fils de Mathieu de Bouquetot, et seigneur du Mes-ni], cède le patronage de cette église au prieuré de Bourg-

I. cari. de B. Leu., ri- 4. -2. Cart. de B. Leu., n» b. L'église de Que devait être située en Angleterre... dans

le comté d'Esse, où Ta li,nilIe. de J'Iasne avait des biens considérables. (Main, dela soc, des an!. de 4orHi, t NV, p. 132.)

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Achard'. On doit, en outre, remarquer qûc la huile de 1181,souscrite parle pape Alexandre, ne parle que des donations deRobert de l3ouquetot et de ses fils Mathieu et Guillaume; quePierre de Bouquetot est cité dans le grand rôle de l'échiquier deNormandie à la date de 1198, et que Gantier confirma par unacte spécial la donation du patronage de Saint-Paul de la Haie'.li faut donc dater celte donation de la fin du douzième siècle etde l'épiscopat de Gantier. Raoul de Bouquetot , chevalier,confirma nu peu plus tard les libéralités de sa famille, aban-donna les, droits qu'il, avait dan le patronage de l'église deBouquetot, et donna ensuite douze sous de rente annuelle que(levaient payer Marc et les héritiers de Marc, ou, à leur défaut,ses propres héritiers 3.

Le prieuré de Bourg-Acliard, qui se trouvait, d'après le pouilléd'Endes Rigaud, dans le doyenné de Pont-Audeme et dans legrand archidiaconé de Rouen , possédait donc l'église de Saint-Lo de Bourg-Achard, de Saint-Philibert de Bonquetot, de 'Saint-Paul de la Haie, de la BienheurenseJUarie de flonguemare: «clesia Sancti Laudi, J3ouquetot Sanctus Paulus, Hanguemara,cedunt in usus prions et fratrum de Borgo Achardi, et4cserviturihi per eosdem fratres . ' Dans un autre passage, Eudes Rigaudcite les églises de Thouberville, c'est-à-dire de Saint-Ouen et dela Sainte-Trinité de Thouberville, et l'église de Sainte-Marie deCaumont: Àpud rruhervillam, tres- ccclesie , videlicet ecclesiaSancte Marie, eccleshu Sancte Trinitatis ,capella Sancti Audoeni,prier de Bdrgo Achardi patronus. Cedunt proventus in ususfratruï '» Les églises deThouberville ne faisaient pas partie dudoyenné de Pont-Audemer, comme le Bourg-Achard, mais dudoyènné dit En janvier 1249, Eudes Rigaudconstate que sept chanoines étaient absents- et occupaient lessusdites églises ou prieurés. li n'est, dit-il en février 1254 ,qu'un seul chanoine dans chaque prieuré : nous avons enjoint

L cari. de B. Acil., 0 4 • Ex donc Roberti dc Bouquetot, et MatbcI,ct wiltemi,ti]iorum ejus, w'am acrain.....

2 Cari. de B. ASi., n°40.3. cari, de B. Aol,., n. 18.4. Pouifld dEmies nigaud, Bibi. iitp. sup. lat. ils, fol. 17.

Id.; fol. 'J.6. Bonnin, Reg. vsi/. «rob. Roth, Rouen, 1842. in-4', p. ,S.

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au prieur de donner un compagnon à clrarun des chanoineson de rappeler ce dernier au eloitre . En 1263 et en 1265,neuf chanoines administraient les églises dépendantes du

• prieuré de Bourg-Achard. En 1267 Eudes Rigaud recommandaau prieur: de visiter plus souvent ses chanoines, surtout, dit-il, ceux qui sont dans la solitude, apud heremmu 2, o Peut-être Eudes Rigaud fait-il allusion à la chapelle de Sainte-Marie,qui était située dans la forêt (lu Neuhourg.

La grande charte souscrite en 1175, par Rotrou, archevêquede Rouen, résume les donations qui servirent de base à la for-tune immobilière et mobilière de Bourg-Achard. Prenons main-tenant le cadre que la topographie lions offre, et dans ce cadreplaçons à leur date les principaux actes qui modifièrent cette for-tune depuis 1175 jusqu'à 1250 .

BOURO-ACLIÂRD. Nous avons publié la dans laquelleRoger du Bose donna au prieuré, en 1142, des terres pour l'en-tretien des chanoines, des terres pour le luminaire de l'église,les diinesdu tonlieu, du pain et (les cens qui lui appartenaient àBourg-Achard, Car!. deB. Acli., lb I . Gnillanrnede Plasties, filsde Roger d l.'lasnes et arrière-petit-lits de Roger du Rose, éleva, aucommencement du treizième siècle, quelques difficultés aitde ces dimes. Le pape Innocent III nomma des arbitres qui.im-posèrent aux parties, en 1207, la transaction suivante. Guil-lanrue de Plasties reprit la jouissance des dîmes de son pain etde ses revenus à Bourg-Achard, et céda en échange quatre actesde terre, ii" 2.

En 1240, Richard de Plasnes, chevalier, confirma, pendantsoit en terre sainte, les donations de ses ancêtres, n°' 3.

Raout de Flancourt donne ii l'église (le Saint-Lô, de Bourg-Achard, sk acres de terre qu'il possédait eu diviers lieux °, près

1. Id., p. 201. -2. Id. P. 585.3 Comme la copie de notre carlulaire laisse souvent à désirer, nons avons voloit-

tairement nénlié un certain nombre de chartes qu'il était difficile de classer aupoint de vue topographique.

/.. Le4 n" placés à lu suite de chaque analyse correspondent au n° tic la chartedans notre cartulaire.

Radulphus de Frollencort. o llniteourt commune voisine do Bourg-Achard,canton de Koutot.

6. Les six acres de terre comprises dans la donation ,araissent avoir été sit,iéc àBoin'm'-Âcliard, E!anconrt et. le Bos-Eénard-Crescy, commilunes voiines.

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tic ta maison de Robert du Fay . Ledit Robert cultivait cetteterre et partageait les fruits avec Raoul de Flancourt. Raouldonna en outre un certain Âufroi, son .Iiomrne lige, avec tousles droits et avantages qu'il en retirait; Raoul et ses fils firent

cette donation pour leur salut et celui de Baudri de Flaneourt,leur fils et frère, qui avait été reçu chanoine, 0 144. Gantier et

3. Cette charte mérite de fixer un instant notre attention. Comme la familleun Fay o possédé la seigneurie et la baronnie (le Bourg-Achard, et que le clic!-lieu dé cette baronnie était assis à la terre du Fa', on pourrait croire que la terre duFay était, dès le treizième siècle, un des fiefs de Bdurg-Achard, et que la famille duFay avait emprunté son nom à , ce lief. Il n'en est rien. La famille du Fay, l'une despins anciennes de Normandie, tirait son origine et sa noblesse de la possession d'unautre fief du Foy situé dans les paroisses de saint-011en des champs et de Saint-Thurion, à quelques lieues de Bourg-Àctiard. C'est au milieu du seizième siècle, etpar le mariage d'un Jean du Foy avec Anne (lu idoncel, que les (lu Fa)' vinrent &éta-1,11v à Bourg-achard. C'est. eu 1624 que le Bourg-Achard fut érigé en baronnie, et quele chef-lieu de cette baronnie fut ?lacéàla terre du Fay.— La Itoque, litai. gén. des"taisons noble de la prov. de Normandie, l vol., lettre F, Fa y; et Canel, Essaisur l'erreS. de Pont-Audemer, t. Il, p. 141.

De ce qu'un fief du Foy était arsis à Saint-Ouen (les Champs, il ne s'ensuit pas qu'àBourg-Achatd, une partie du territoire ne s'appelât pas, dès te treizième siècle, le Fay,c'est-àdire, le Hêtre, le lieu où croissent les liMrns. Nous avons retrouvé dans notrecartulaire les noms de presque tous les lieux dits de Bourg-Achard. AinsiJTaule-Crotte, n aputd have Crotte,» lisez Alte-Crotte. C. de B. Lait., n' 61 et 70. -Le Quesnoy, « ego noberlus Abbas de Cusneio concedo... de Iodo mec Caisneii.T'llozier, reg. IV, p. in. « Robertus de Quesueio laïcus , de parrochia de BurgoAchardi. « fl'Hozier, reg. 1V, P. vi, n' ta. « De ditnidi,\ aura terrae quant tene-liaI..., in dicta parrochià inter terra in Mathei de Fossis et feodum ineuin. n eh. deRobert. du Quesnoy (1244) 1 D'Bozier, p. VI, u° 13.— La Roussdllerie, terrain'imam dpditvol,is Willelmus htoussel. 3. C. (le B. Mli., n° 34. - Les Valides :"liertus devalle , tuiles, . donne n meihictatein terne quo dicitur canipus cal.el. n C. (ler,. AC1i., n° 53,— Le flue : aRicardnsdictiis Duc» donne « imam acrain bine in campedicto Forsjy. » C. de B. Lob., n° 61. - Le Camp Suret: les Sorel habitaient leBourg-Achnrd dès"l 17 n in tort Walieri Sorel. n C. de B. Acli., if 34. Jean de laMare donne ' totain terrain et boscum de Gamins Sorel. n (C. dû B.Acli., n' ni). n Incampis Sorel , n C. de B. Lob., u' loi. - La Grdgeu'ie : le cartulaire mentionne enplusieurs occasi. 'nsla bouille des Legregi (en flJS, C. de B. Ach., n' 132 et eu 1240,c. de B. Lei,., n' 78)—Le Foy, itobertus de Fayo.» (C. de B. Lob., n' 144). -Ajoutons que Jean de Courey fonda en 1403, sur le territoire de Bonrg-Aeliard, striechapelle de saint-cilles du Fay , dit 'roiissaint-Duplessis, que les chanoines deBostrg-Achard devaient desservir: ce qui prouverait que le Fay s'sppelait le Fwy avant-l'airivée de la t'amure du }ay. il n'est pas probable (fil e Jean de Courey y cOI fondé nuechapelle, si sue établissement rural ou féodal n' y avait pas existé précédemment.

Avatit de quitter notre Robert di, Fay, antis remarquerons qu'il était simplement,nélaveu' : « Quant videlicet terrain janidictus lkolierti,s de Fayo luise teinporis .....coichNit ail nses.li cl al iii frsolu 'nu percipieudorum inter nie et i psu n, in qu4 idem nihil

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Robert de Flaticourt., par un acte séparé, confirmèrent la donaTtion de leur père, et s'en portèrent garants. Petit acres apparte-naient à Gautier du fief de son haubert, et quatre acres'â Robert,du fief du J3osc-Bénard '. Le prieur et le bailli du . prieuré deBourg-Achard devaient fournir aux ehanoin'es un repas de cinqsous (unam pitanhiam), Je jour de L'anniversaire de la mort deRaout de Flancourt 2, n" 149.

Richard de Bardouville 1 , du consentement de Jean, sou filsaîné, lait la donation suivante en tête de la couture des clin-Doutes, laquelleeoittnre relève du fief de Guillaumedes Fontainei,se trouvaient, au delà de la haie de Gantier Parent, deux acresde terre qui lui rapportaient une rente annuelle de deux sous etdemi; un tiers de cette rente était dû par liobert, fils de Gui!-Jaunie des Fontaines, et pu- kg héritiers dudit Guillaume., lesdeux autres tiers par les chanoines, Richardde Bardouvitie re-mit aux chanoines les deux tiers de la refile qu'ils lui payaientet les substitua pour l'autre tiers dans ses droitscoutre les héri-tiers de -Robert et de Guillaume des Fontaines . Sans date,n° 9.1. -

Un des fils-de Richard de Bardouville, Geoffrôi dit le Doyen,

Ieredilarii liabebat. » Cart. de B. Acli., n 0 544. — La donation de Duneltue de Pont-Audemer, quo nous avons déjà citée, faisait également mention • d'un métayer o invilla de Bosco Acbardj n. M. Delisle, dans ses Études sur la condition de la classeagricole en I'lorrna,,die, p . 50, dit que les métairies n'étaient pas très-communes CilNormandie, et qu'elles désignent probablement tes mêmes tenures que les tenures àmoitié. Les exemples qu'il cite sont empruntés aux cartulaires des abbayes de Saint-Wandrille et de Saincceorges de Bochorville, toutes deux voisines do Botmrg.Achard.

1. lI y avait deux paroisses :'le Bos-Bénard-escy et le Bos-Bénardconmnin. Jepense qu'il s'agit du Bos-Bénard-cresev, paroisse conligué à Flancourt.

2. Cal-t, de B. Ach., n°149. ces deux chartes sont sans date; mais nous croyonsdevoir les reporter aux premières minées du treizième siècle, parce que Robert deFlamicouri est cité comme témoin dans la donation que Raout de Montgommery fit desou moulin de Itolieunont à l'abbaye de Bernai, en 1210.

3. Bardouvillc, canton de Duclair, arrond. de Rouen.4. Deux mots sur la ûmmnille de Bardouville dont il est souvent question dans noire

cartulaire. Richard de Bardouville est le chef de la famille et le père tic Jean, Geof-froi, Guillaume et Henri de Bardouville 1° Jean de. Bardoirville était l'allié. Cart. deB. Ach ., n°91. - 2° Ceoffroi de Bardouville dit le Doyen. Cart. de B-Mb., n" 79.- 31 Guillaume de Bardonville, chevalier. Cart. de B. Ach., n' 94. il avait épouséAlice d'Épreviile et en eLit deux fuis, Raoul et Pierre. - Donation de Raoul. del)ardouvitic. fart. de B. Ach., n° 83. — Donation et échange de Pierre de Bar-ilouville. Cart. de B. Ach., n° 103.-4° Enfin Henri tic Jiardouvilie, pmlre. Gant, de15. Mli., n' '402.

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donne, du consentement de fil et de son frère Jean, unerente de sept sous de monnaie courante que lui devait JleinoudLesort pour deux acres de terre, puis un certain nombre de re-devances. Les donateurs reçoivent (lu prieur et des chanoinesun cheval blatte harnaché et sellé, plus quinze sous tournois,n0 79.

1223. Guillaume Fret, bourgeois de Rouch, donne unerente annuelle de quatorze sous de monnaie courante , duepar Geoffroi Flament, à raison d'une masure située à Bourg-Achard, près de la maison de Jean de la Mare, et dépendante dufief de Roger de Plasnes, une demi-acre de terre qui relevait del'aumône des hospitaliers de Jérusalem, enfin une demi-acre deterre qui relevait du fief de Silvestre de Mis, 's° 130.

Hugues du Quesnoy cède une rente de 20 sous tournoispayables par Richard Frameri et ses héritiers. Les témoins, Jlo-bert du Quesnoy, Jean de la Marc, Pierre de Rouen. D'Hozier,Arm. gén. reg. 1V, p. III, n° 5.

1229. Robert du Quesnoy donne 10 une rente annuelle dedouze sous, il sur le tènement tenu par RichardFrameri; 2° une vergée de terre située dans le champ Cérout, etlouée trois sous, n° 58. -

1231. Robert Héfel, Béatrix, sa femme, Guillaume, Michel etPierre, leurs fils, vendent une rente annuelle de douze sous,moyennant cent sous tournois payés comptant. Cette rente de-vait être prise sur deux masures situées à Bourg-Achard n invico de Burgo-Achardi « et sur une pièce de terre située dans laparoisse. de Honguemare. Cette charte fut dressée devant le doyenet le chapitre de Rouen, en juin 1231, après la mort de Thibaudd'Amiens et avant la nomination de Maurice « selle Eothonja-gensi vacante , n° 112.

1232. Devant l'officiai dé Ronen, Robert du Bequet et Emeline,sa mère, reconnurent avoir reçu du prieuré de l)ourg-Aciiardla somme'de sept livres tournois et demie, pour la remise detoute la terre qu'ils tenaient du prieur et du couvent, dans leschamps Sorel , n° 107.

1233. Raoul Legregi, confrère et associé aux biens spirituelsde l'église de Saint-Lé de Bourg-Achard, donne une rente an-nuelle de six sous et six deniers de monnaie courante. Dans cette

I Le cIIamp-soIeI, hameau de Bourg-Achard.

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charte, il est parlé du fief clAubri de Juiniéges situé -à HaU-ville , n" 57. J

g - 1230- 1236. Jean de la Marc donne une rente annuelle de sixsous que Thoinas M.argueric lui devait à raison d'un bâtiment situéà Bourg-Achard entre la maison de Gilbert iassehose et la

- maison de liobert le Court. Richard, seigneur de Piasnes et de• Bônrg-Aeiiard, confirma cette charte en 1236 « in villà meA de

• liurgo », dit-iI, n°6.1238. Raoul Lcgrcgi donne d'abord une pièce de terre située

entre la terre de Gilbert de la Haie, chevalier, et la terre deschanoines, n° 66. Thomas Legrcgi, on fils; confirme ces dona-tions la même année devant l'officiai de ilonen, n° loi 2,

1239. Béatrix reconnaît, en présence de son mari GuillaumeBoiste, avoir vendu une pièce de terre entre le jardin du prieuré,la terre de Thomas T yhart et le mur des chanoines, n°114.

1241. Bobrt du Qucsnoy, dit l'Abbé, donne une acre deterre, située en liant de la terre de Godefroi du Quesnoy etprès de la terre à Robert du Quesnoy, sou fils aîné. Cette acrede terre est voisine de la terre des chanoines. Parmi les témoins,

• lingue, dit le Roi, dame Ive, sa femme, Robert, dit l'Abbé, etson fils Robert, 11° 59e.

Pierre le Fès-re et Simon fiainelin, du consentement de leursfemmes, confirment la donation d'un revenu annuel de deuxsetiers de froment, à la mesure de Bburg-Achard, n° 60.

Guillaume, -dit Porcel, reconnaît devoir aux religieux unerente annuelle de douze deniers pont , une pièce de terre située

• dans la paroisse deBourg-Achard, au lien dit leVaI de Restbud,- - n°110.

1242. Guillaume Restoud confirme la donation de la terrequi dépend de son fief, et que son frère Raoul, chanoine, avaitdonnée au prieuré. Pins tard, Eaout devint prieur, et donna deuxacres de terre du même fief, lorsque les chanoines deliourg-ÂehardPassa cièrent ainsi que sa femme aux biens spirituels du prieuré.Ces actes furent confirmés par Menu, fils aîné et héritier de Guil-laume, n°71.

1. nauvittc en Roumois, cant, 41e Rotitot. -2. D'Hozier, A,'rn. de France, reg. iv, p. y , art. xi. Voy. une charte concernant

Raoul Legregi.3. Cette charte a été publiée par d'Uozier, Ai-mariai de Fiance, reg. 1V, géna-

Iogie du Quesnoy, P. 5, art. XTr, • -

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1244. Robert du Quesnoy, laïque, de la paroisse de BourgAchard, reconnut, devant l'officiai de ilouen, avoir vendu unecertaine pièce de terre, située entre la I:crrc du prieuré et laterre, de Pierre Taupin. il reconnut, en outre, avoir cédé unerente annuelle de huit sous de monnaie courante, payable parRohertLaurent deFlancourt. Ce dernier tenait de lui une demi.:acre de. terre située dans la paroisse de i3ourg-Achard, entre laterre de Mathieu des Fossés et ]e fief dudit Robert. - Cet actefut confirmé devant l'officia! de Rouen, au mois de 'novembre dela même née ', n°' 67 et 109.

1246. Thomas Legregi, de la paroisse de Bourg-Âchard, vend,pour douze livres tournois, une rente annuelle de trente sous,payable à la Saint-Michel, n° 54;— Vente confirmée la mêmeannée au mois de février devant l'officiai de Bouen, n° 102.

La famille du Quesnoy fit encore plusieurs donations auprieuré dans la seconde moitié du treizième siècle. En 1260,Robert donna nue rente de 4 sous 2 , et en 1268, une sente de12 sous a . Philippine du Quesnoy, en 1262, nue pièce de terresise dans la paroisse de Bourg-Achard.

Les ehanéines de .Bourg-Achard regardaient leur prieurécomme chef-lieu d'un fief, qu'ils appelaient fief de l'Aumône .Pans deux chattes du treizième siècle, on parle du fief des eha-noines mais, dans presque toutes, il s'agit de la terre ou de lacouture des chanoines. ils fondaient leurs prétentions sur un aveude 1382 et sut' d'autres titres que nous avons vainement cher-chés. Procès et jugement intervinrent, à ce sujet, entre le sei-gneur de la paroisse et le prieuré. On -jugea, le 9 avril 1727,« que le seigneur de Jlourg-Achard, leur fondateur, n'ayantpu, de son autorité privée, diviser sou fief, n'avait donné ni pudonfier que des rotures

l3ouârntToT. Rappelons d'abord les donations faites - avant

t, cette charte a été publiée par d'Eozier, reg. 1V, P. VI, fl° XLII.-.

2. D'Eozier, Arinoriat gdn., reg. IV,3. D'Jiozier, reg. W, p. vu.4. cerf. de B. Àch., n' 130 . « De dinaidiA acrâ terre, qum est de elernosinâ hospi

talium JerosolimitanOrflm.5. Canel, Essai sur t'arrond. de Pont-Audemer, t. il, p. iso.G. Bonquetot , canton de buLot. tçoiis allons essayer (l'éclaircir 11CC question

restée jusqu'à présent obscure: je veux parler de la généalo gie des seigneurs deBouquetot. - Dans la charte de 1-175 donnée par l'archevêque de Rouen Rotrou,linos voyons que Robert de lloui1uetot et Ses deux fils avaient donné, vers le milieu

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1175 :une acre de terre par Gervais de Bouquetot; une acre deterre par Robert et ses deux fils, Mathieu et Guillaume; une

du douzième siècle, an prieuré de Bourg-Achard une acrede terre sise à Banquetai.Les cieux lits de Robert s'appelaient: Mathieu et Guillaume. Les généalogistes se sontdonc trompés lorsqu'ils ont prétendu que Mathieu et Guillaume de Bouquetot étaientfils de Gautier de Jirionne. Guillaume de Bouqitelot vivait encore eu 1198 j le rôlede l'échiquier de 1198 pote o Willelmus de Bouketot 27 lit). 10 sol. pio se5 milite pro codera. " Quant à Mathieu, il parait avoir été un des pis fidèles coinpagnons de Robert, comte de Meulait. Bans une charte de Roheit de Menton en fa-veur de Jumièges (1178), on trouve parmi les témoins o Matlieus%e Bochetot,Willelmus Crater ejus ». (Cart. de Jumiéges, n° 57.) flans mie autre charte de Robertde Meulan en faveur de Gautier de Feugoerolles, Nathieu figure encore comme té-moin. Le cartulaire de la Sainte-Trinité tic Beaumont le nomme « Matliens de lioche-tot vol. cxxiv r'. Le eartulaire de Préaux, « Mallicus de Boquelot u. Foi- 44.Mathieu épousa Lrnma, qui avait eu d'un premier mariage un fils, Guillaume de Bar-neville. De cc mariage naquirent quatre fils : Pierre, ltaoul, Robert et Nicolas.Ces faits sont consignés dans plusieurs chartes. Lorsque Pierre de Banquetai, « filinsMathS et domituis de Mesnil o, dhsma à l'église et ai prieuré de Bourg-Achard le.fiai ronage de l'église de Saint-Paul de la Haie, il ajouta : Il Pro salute fratrum ineoriimRadulplii et Itoberli militis et Willelnii de Barnevillfl, et pro sainte pains moiMathei, et mains mere Esnmm et patrul mci Willelrni de Bouquetot , et ricolai , fra-tris mai, et omnium antecessorum, amicoruin et hereduni meorurn. » Cori. de B. Ach.,n' 17. Pièrre est cité par le grand rôle de 1184 en ces lei-tues : « Petrus de Boketotreddit rempotera de xx libris pro eodetn (pro plegio Ricardi filii Landrici). »

Raonl de Bouquett, frère de Pierre et fils de Mathieu, confirma la donation dupatronage de Saint-Paul de la Baie et (l'une acre de terre sise dans la paroisse deBourg-Acllard, «quam dudum donavit Itobertus de Bouquetot, avus meus, sapedictccclesi. Il Cart. tic B. Ach., s' » 15. lI parait comme témoin dans une charte deGuillaume de Barsieville : « Banc do,iatiouern fecit imiter mea &epedicLe eccieshe meet lkadulpllO de Bouquetot, milite, trafic meo, proesealibus. u Car!. de». Acl,,no 157.Enfin, en 1226, il derme une terre « qute silo est in Campa Dolenti. Il Cart. deB. MIL , n° sa. Il signe comme témoin une charte de Guillaume « le Poigneor », clic-valier. B'Rozier, reg IV, P. in, ii 0 3.

Robert est cité dans les grands rôles de l'échiquier de 1203 n Roherlus de Boketotreddit cornpotum de quatuor Jibris, decem soliclis , deeem denariis, pro plegio Wil-

lelmi Esliée . » Raout et Robert sont qualifiés (le chevaliers. -Quant à Guillaume de Barneville, il est cité dans cieux actes de notre cartulaire,

no' 157 et loi. Il dotine aux chanoines une terre - située .ù Becquetai, et appeléecampus de Maretos.» Ceux-ci lui rendent, de la charité de la maison, trente sous

tournois. Coillatune confirme en outre , en présence de Raoul di, Bouquetot, sonfrère, la donation d'une acre de terre située dans la paroisse de Sainte-Marie de lion-guensare, en un lieu appelé le Géroudent, laquelle acre de terre faisait partie duniarètcgium de sa mère Emnia. -

Nous trouvons au lreiziè,ne siècle plusieurs personnages qui portent le nom deBouquetot. Les uns font partie, les autres ne fout pas partie de la famille de Bouque-toI. Pierre de Bouquetot, chevalier, donne, en 1246, lin setier de froment à la mesurede Bouquetot. Est-ce le même Pierre de Isouquetot que citent les rôles de 1184? cela

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mine de froment, que Guillaume dePiencourt avait droit depercevoir à Bouquetot.

1220. Richard Levavasseur, fils de Guillaume Levavaiseur,donne une vèrgée de terre qu'il possédait à Bouquetot, entrelamaison de Durand Cabot, et la maison de Toustain de Feugré,nu 95,— En 1232, le prieur et le couvent de Bourg-Achard Ci-tent devant l'official de Rouen Gautier Levavasseur, frère deRichard, et lui réclament ladite vergée de terre. Gantier faitdéfaut. Le procès suit son cours. Les chartes sont examinées,les témoins entendus, l'interrogatoire soutenu. Gantier est con-damné à restituer ladite vergée de terre et, eu outre, à payertrente sous tournois pour les frais du procès. Gantier recon-nut la sentence pour bien rendue, puisqu'il confirma la donationde soit par une nouvelle charte dressée, en 1234, devantl'officiai de Rouen. La vergée de terre, objet du procès, étaitsituée entre la terre que Gantier tenait des moines de Sainte-Marie du Pré de Roueu, et la terre de Guillaume Werouf,

Ot 80, 117 et 119.1225. Guillaume le Poïgncor .;, chevalier, donne, pour le re-

pos de l'âme de son père, de sa mère, de Guillaume de Bouque-tot, sou seigneur, cinq sous de rente annuelle. Témoins: Raoulet Robert de Bouquetot, l'Abbé du Quesnoy'.

1226. Raoul de Bouquetot, chevalier, confirme la donationfaite par. Vital Tyerri d'une vergée de terre, située dans leChamp Dolent, n° 84.

Guillaume de Barnevil]e, frère de llaouF de Bouquetot,donna aux chanoines une terre située à Bouquetot, et appelée

Campus de Maretos»; il confirma également la donation d'uneterre qui dépendait de son fief, n° 157.

Guillaume, second fils de Richard de ]3ardouville, donna àLaurent et à Guillaume, prêtres de Bourg-Achard, deux maisons:l'une, à liotiquetot, devant l'église, avait un petit jardin d'unedemi-acre; l'autre, â Bourg - Achard, entre S la maison deGuillaume le Vicomte et la place de Richard le Marchand.

n'est pas probable. Cependant son titre de chevalier, et sa présence à Bouquetot,fontsupposer qu'il est petit-fils de Mathieu. - Il n'en est pas de même d'un certainRaoul, dit Bouquctot, fils de Guillaume du Haniel, présent à Bouquetot en 1233(cart. de B. Ach., n°81); de Gautier Levavasseur de Bouquetot, faisant acte en 1234(Cart. de B. Mb., n' 119)..

- 1. b'tlozieI', ArM. gén., reg. IV, p. iii, n6 3.

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li ajouta à cette donation deux morceaux de terre à Bouquetotle premier, entre le susdit jardinet de Bouquetot et la route deRouen, et le second sous la maison de Guillaume du Val. Cesdeux morceaux de terre dépendaient du fief de Richard de Pré-ville. Les droits des seigneurs féodaux étaient réservés. Ainsidoze deniers étaient dus au seigneur de Piencourt pour la mai-son de Bouquetot; un chapon et un denier à Noèl, dix oeufs cl.un denier à Pâques étaient dus pour les deux morceaux de terreà Richard defrévilie. Sans date. ÏN° 94.

1234. Richard, prêtre de Saint-Paul de Rouen, reconnalt, de-vant l'official de Rouen, avoir donné une pièce de terre situéeentre la terre de Richard le Marleor » et la terre de Richarddu Hamel, n° 115.

1239. Roger. de Mal-Bnsquet donne un jardin et une maisonsitués près du cimetière de Saint-Philibert de Bouquetot, ttoisacres de terre en divers endroits, un quartier de froment à lamesure de Bourg-Achard et d'antres redevances, n° 85.

1243. Pierre de Fréville confirme la donation d'une pièce deterre que Guillaume le Clerc, avait donnée, au prieuré de Bourg-Achard, n0 77.

1244. IliehardFroquent donne une demi-acre de terre situéeprès du ehainji qui 'est appelé le Champ d'Alise o CampusAclisie '. , et que les chanoines ont acquis de Richard o leIflarleor.», jadis prêtre de Saint-Paul de Rouen'n° 86.

Nous croyons devoir interrompre l'ordre chronologique pourrapproeb 'r plusieurs chartes de la famille du ilamel.

1233. Raout, dit B uquetot, fils de feu Guillaume du Jiamelle jeune, donne une acre de terre, près de la terre que Béatrix,mère de Richard « le Marleor », possédait à titre de dot; cettedonation fut confirmée par le seigneur de la-terre, Guillaume'du Bose-Bénard-Commin, n° 81,

1233. Jean du Hamel, clerc, donne une acre de terre si-tuée dans le même endroit. Cette acre de terre touche, d'unbout, au sentier par lequel on va de l'église de Saint-Philibertde Bouquctot à Bourg-Achard, et de l'antre, au chemin quiconduit à la demeure de Richard Gode, et en largeur depuis laterre de Richard • le Marleor «, jusqu'à la terre de Raoul bou-quetot,.fçère du, donateur, n°90.

1246. Robert du Hamel, dit Frogent, vend, pour cinquantesons tournois, une acre de terre, située dans la paroisse de Bou-

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quetot, contiguë à la terre des chanoines, et aboutissant au che-min du roi, par lequel on se rend à Pont-Audenier.... Si par ha:sand un de mes parents, dit-il, veut dans l'année retrairepar la bourse ladite terre, selon l'usage du payé, si forte con-tigerit quod aliquis de pateutela mea dictam terram per hur-sam infra annum secundum usum patriœ ad se vellet retrahere,malgré l'usage du pays, moi et mes héritiers, nous serons tenude donner en échange, ma terre du champ Férant de carnpoFerant », que je tiens desdits chanoines, n° 76.

1247. Robert du Hamel vend pour cent sous tournois la rented'un setier de froment, à la mesure de Bourg-Achard; ce setierde froment sera de la meilleure qualité à douze deniers près.Cette vente fut confirmée devant l'officiai de Rouen, dans lemême mois de mars 1247, n°' 92 et 100.

1247. Au mois d'avril et de mai, le prieuré de Bourg-Achardacquit enfin de Robert du Hamel le jeune tous les revenus etterres que Robert du Hamel l'aîné devait à ce dernier à raisondu tèuement, situé dans la paroisse de Saint-Philibert de Bou-quetot; en outre une demi-acre de terre, située près de la terreque Richard du Haine], son oncle, et chanoine, avait vendue auprieuré; enfin, cinq vergées et dix-neuf perches de terre dansle champ Férant, n°' 82 et 85.

II est souvent question, dans la paroisse de Bouquetot, duchamp Férant. Je place ici la donation de six bous de rente an-nuelle, faite par Geoffroi le Cormier aux chanoines de Bourg-Achard, et confirmée, en 1247, par Geoffroi Férânt, chèvàlier,n°' 100 et 133.

Bouquetot possédait plusieurs fiefs, et entre autres les fiefsnobles de Bosroger et de Frévile , tous deux relevant nuementdu roi. A ce titre, les seigneurs de Bosroger et de Eréville sedisputèrent la seigneurie à la fin du dix-septième siècle. Cetteaffaire éveilla l'attention de Brochant, prieur de Bourg-Achard,qui, s'appuyant sur les donations de Guillaume et de Robert dePieneourt, revendiqua à son tour le titre de seigneur de Hou-'quetot, mais il fut reconnu que 'les trois acres de terre, com-prises dans la donation des seigneurà de Piencourt, n'a'aiént•jamais constitué le fief de Bouquetot. Les seigneurs de Frévillecontinuèrent donc à se qualifier seigneurs et patrons honorairesde la paroisse

I. Cane[, Essai sur Varrond. de Pont-Audemer, t. II, ji. 199.

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l3os-Goura . 1224. Jean du Bose-Bénard-Coiumin 2, cheva-lier, confrère et associé aux biens spirituels de l'église de Saint-Lode Bourg-Achard, donna, pour célébrer l'anniversaire de samort, une rente annuelle de cinq sous à prendre sur la terre quetenait dé lui Thomas l'Anglais. Parmi les témoin, Richard deChampagde, alors doyen, maitre Jèhu du Bmirgthéroulde, prêtre,Jean dEpre'iIle, Thornâs le I4arneville, Raoul, dit Prieur duVa], chevalier, Raoul Legregi et Thomas du Qu'esnoyj, n° 160.

1234. Robert de Joui donna, au mois d'avril 1234, t huit acreset une verée de terre au s-Gouet, situées entre la terre de lb-bert de Honguémare. cil a terre de RtiouL Goncelin, et depuisla terre de Gantier de Hohgiiemare jusqu'à !a forêt du roi.Cet Se fut confirmé et renouvelé la iàème année devant l'of-flcialdelbdueu. N°' IlGet 1(33,

IIOrÇGUEMARE, 1225. Guillaume de Barneville confirme làdonation d'une acre de terre eu un lien appeléle Géroudent, etdonnée par sa mère, en présenèe de Raoul de ]3ouquetot, soufrère, n° 157.

.1213 1. Vente, par Robert Hefel, d'une rente sur une pièce deterré, située à ionguemare, près de la terre d'Âsèe.le Bouehei'et du clos de Robert Levasseur, n° 112.

1233. Guillaume Oshert, fils d'Osbert Rose, vend, du con-seulement de sa femme Mahille, une demi-acre de terre, si_tuée dans la paroisse de Honguemare, près de la mare Bue,n°153 Confirmation .de ladite vente devant l'officiai de.Rouen,en 1234, n° 113:

1234. Le mardi qui suit la fête de saint Martin d'hiver, Mau-rice, archevêque de Rouen, se trouvait à Bourg-Achard.. Guil-laume, fils d'Osbert Rose, et Roger, clerc, frère de Guillaume,se présentèrent devant lui Guillaume reconnut avoir venduaux chanoines de Bourg-Achard une pièce de terre qu'il axaitprès de la mare Bue. Roger approuve; Guillaume s'engage enoutre à obtenir le consentement du seigneur dont il tenait laterre, n° 45.

1234. En même temps, Guillaume Osbert confirma, pour sixlivres tournois, la cession de toute la térre4u'il possédait dans

t. no4ouet, canton de Routot.2. Le Bos-Bénard-Commin, canton du Bourgtbéroulde.3. Voy. D'Hozier, reg. Iv, p.4. llongtiemarc, canton de Reutol.

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la paroissè de Honguèinare, entre la teire d'Âubert Vital, et lademi-acre de terre qu'il avait endue au prieur dé Bourg-Achard, n° 134.

1234. Gilbert Passebosc.donnè tout le fief qu'il avait achetéde Geoffroi du Val dé ilonguernare, 'lequel fief était placé prèsde la terre de Guillaume du Bose. Gilbert Passebose avait unemaison à ]3ourg-Âchard, n06 63 et 68.

1235. loger Passebose donne deux pièces do terre, ituéesdans le fief de Robert Féraut, au vieil lionguemare. L'une d'ellesest contiguë à la terre des chanoines. Cette charte fut confirméepar Robert Férant, l'année suivante, n°' 62 et 69.

1235. Robert Férant approuve la, donation et concessionque loger Passebose a faite aux chanpities de Bourg-Âchard,de deux pièces de terre qu'il tenait de son fief au vieil lTin.guemare. Il donne à son tour les redevances que Roger, Raoulet Gilbert Passebose lui devaient pour les portions de fiefs qu'ilStenaient de lui, n° 69.

1245. Robert Le Fèvre, de Bourg.-Achard, douie une pièc'ede terre qu'il avait dans la paroisse de Notre-Dame de Hon-guemare, devant la léproserie de Bourg-Achard, entre la terredes héritiers de Henri de la Marc, et le chemin du roi:Cet acte fut renouvelé devant l'officiai de Rouen, n°' 72 et 121.Pans une charte sans date, d'Henri du Pin, chevalier, il est en-core parlé de la maison des lépreux de Bourg-Achard, n° 148,

GUJNOUVJLLE'. 4222. Hehri de ]lardouville, quatrième filsde Bichatd. de Bardouvile, était prètre. JI donna tout le revenud'un tènement que Tiiomas, clerc, fils de Robert « le Cord6a-nier», Sait de lui à Ctieno'uville, n° 152.

1232. Pierre de Bardouville, neveu de Henri et fils de GiiLlaume de Bardouville; reconnut que Robert, le Cordoanier,père de Thoinas, cISc, tenait ledit tènenient des ancêtres de Henride Bardouville, c'est-a-dire de Richard, leur aïeul commun. Pdrnu acte spécial' et'liôstériéur, il ratifia èclte donation devantl'officiai dé Rouen, en mai, n° '103. ,

SAINT—OuEN DE THOUEERVILLE . On trouve mentionnés, dansnotre cartulaire, Jean et Rose du Bosc-Géroud, lesquels tiraientleur nom du Bose-Guéroud, hameau de Saint-Ouen de 'I'houber-

I. Goenonvitie, canton de Routot,2. Saint•Onen de Thouberville, tantoa de Koutot.

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38ville. Dans , une chine de Robert du Quesnoy, dit l'Abbé, il estfait mention du champ Géroud, que nous supposons avoir étécontigu au Bois-G-éroud, n° 58.

1222. Rose, veuve de iNicolas du Bose-Géroud, chevalier,donne au -prieur du consentement de ses fils Jean et ilenri, mieacre de terre. Cette acre de terre venait de son maritagium », etétait située près de la mare de l'Angle d'Asie « de Angulo Asiœ »,et de la terre de Gautier le r' Viseor », n'- 159. Jean'conflrmacette charte la môme année, u 0 136.

1234. Jean donna à son tour une rente de douze deniers,payables sur le fief que Guillaume Mouchard tenait de lui « apudHauchelimaram «,n° 137.

ÉPREVILLE. 1222. Guillaume de Bardouville avait épouséAlice d'Êpreville'; il en eut deux fils, ilaoni et Pierre. Aumois de mai , 1222, Raoul donna aux chanoines tout letènement qui avait été donnéen « maritagium » à sa mère Alice.Garnier d'ÈpreviUe, chevalier, et oncle de Raoul, confirma 'ladonation par l'apposition de son sceau, en qualité dô seigneurdudit tènenient. Enfin ]Raoul donna, par la même charte,une rente annuelle de douze deniers que Gilbert Malvas luipayait, n° 83.

1231. Alice du Chemin 's'engage à donner chaque année unsetier de froment, à la mesure de Bourg-Achard ad mensuramBurgi-Achardi, ad equipolleiltiam melioris frumenti pretii duo-decim denarioruin minus de sestario », n°90.

LONCUEvILLE. 'Main de Saint-Pierre donna à l'église deSaint-Lô de Bourg-Achard, d'abord la dîme entière de sou vin et ladîme des noix récoltées 'dans son domaine de Longueville, en-suite en toute propriété un demi-arpent de vigne près dé savigne'. 'e On appelait Longueville, dit M. De]isle, le territoirequi environnait Vernon. Ou l'a quelquefois fris pour le nomd'une paroisse ou d'unvillage; mais il désigne ordinairementtout un pays, dans lequel, se trouvaient compris une , partie deVernon, Saint-Marcel, Saint-Just; et Saffit-Pierre d'Âutils3

1. Le cari porte Espinvillc,'niais il faut lire Espreville. Épreville en Roumois estune commune 'voisine de Flancourt, et Jean d'Erevi1le signe comme témoin dansune charte de Pierre (le Bardouville. -

2. D'Uozier,, Armorfrmtde Fiance, reg. IV, p. V, n» I.3. DelisIe. Études sur la condition de ta classe agricole 'en Normandie, p. 42.1

et 507.

N

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En effet, les bords de la Seine, depuis Gaillon jusqu'à Vernon,étaient au moyen âge couverts de noyers plusieurs abbayes -yavaient des rentes de noix à Vernon une place était spécialementréservée pour le marché des noix.

SÂIWr-AI'wnÉ suit CAILLY. Geoffroi de Bourg-Achard metAux', sa femme, donnent tout le fief situé dans la paroisse Saint-André', entre la terre que Richard Père tenait jadisengage,etla terre de Guillaume «le Molleor e . Ils tenaient ce fief héréditai-rement de Guillaume de Monville 1 , et de Mathilde, sa femme.Geoffroi - et Ahi furent ensuite reçus dans la communauté deàbiens spirituels de l'Église. Martin Le i3oglier, seigneur du fief,confirma la donation « fide eorporaliter prœst.itâ de manu meâ inmanu dicti prions u. En récompense, le prieur et les chanoinesle reçurent comme frère dans les biens spirituels. de -l'Église,

OS 123 et 131.Bouw. Vers 1204, llobert de -Bernai possédait une maison

dans la paroisse Saint-Patrice, à . Rouen « -de feodo- Asmallary .il possédait encore un terrain dans ladite paroisse juxta Ro-cam ». Il donna la maison et le terrain à son clerc Geoffroi duBose; celui-ci en fiw don au prieuré lorsqu'il devint chanoinede Bourg-Achard, n° 128 et 129e.

1229. Gui Sorel, fils de Robert Sorel, reconnaît, devant maîtreAlain Breton, chanoine et officiai de Rouen, qu'il a donné auprieuré de Bourg-Achard une rente annuelle de douze sous. Ilassigne comme garantie son cellier (le pierre et la moitié de samaison de bois, située à Rouen, dans la paroisse Saint-Naelou.U s'engage à ne jamais les vendre sans l'autorisation des ehanoi-ites de Bourg-Achard. - La charte fut dressée le jour de -laSaint-Michel en septembre 1229, n° 112 et 132. -

PONT-AUTHOU. -Par donation de Roger du Bose, la dîme desmoulins que ce dernier possédait à Pont-Autbou, et par tran-saction avec les moines de Jumiéges, un emplacement- pour laconstruction d?un moulin, n° 34, 143. -r Gr. cart. de -Jumiéges;n° 186.

t. Saint-André-sur-Cailly, canton de Cires, arrondissement de Rouen.-2. Monvitle, canton de clères 1 arrondissement de Rouen.3. Geoffroi duBose est nominé dans la transaction conclue en *209 au sujet de

l'église de nongucmare, cotre le prieuré de Bourg .Àchard et Tridon de Barneville(cart. de B. Mb., n° 19 et 43). Quant à Robert de Bernai, il est cité deux foisdansles grands rôles 1e l'échiquier de rçorrnandi (1198 et 1203).

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40AUMALE. Le prieuré de Bourg-Achard avait acquis, par dona-

tion de Guillaume, comte d'Aumale, une rente annuelle devingt sous de Beauvais, sur le tonlieu d'Auniale, n" 23 et 29.

Fonfts DE bBOToNtE ET DU NETJBOUIIG. Les droits d'usageque le prieuré de Bourg-Achard possédait dans la forêt de Bro-tonne, datent de la seconde moitié du douzième siècle. Caleran,comte de Meulan, et son fils Robert, lui avaient donné, dans tousleurs domaines, le panage pour sés porcs, l'herbage pour sesbestiaux, et le bois pour son chauffage. Ces donations furent con-firmées par une charte d'Henri H, roi d'Angleterre, n°' 22 et 27.Le coutumier des forêts de Normandie, rédigé vers 1400, cons-tate les droits du prieuré dans la forêt de Bretonne 1.

 la fin du douzième siècle, entré 1190 -et 1200, Henri dulNeubourg donna à Robert, prieur, et au couvent de Bourg-Achard, un lieu dit Sainte-Marie de la Forêt, avec le droit depanage et de pâturage 2 Le lieu dit Sainte-Marie de la Forêtdoit être le prieuré de Notre-Dame du Bose, dans la forêt duNeubourg. Nous avons déjà dit qu'une discussion s'éleva au- mi-lieu du treizième siècle, entre le prieur de Bourg-Achard et lescohéritiers de la maison du Neuhourg, au sujet du bois de chauf-fage et de construction. Les parties -transigèrent. Le prieur eutgain de cause', sous la condition de demander la délivrancedu bois aux seigneurs du Neuhourg '.

Le prieuré de Bourg-Achard essaya, vers la même époque, dese faire reconnaître des droits d'usage dans la forêt de la Londe:

1. Mob, de la Seine-1M., Usages et coutumes des.foréts de.Norrnandir, fol. 65v0,Les religieux, prieur et couvent de Saint-Lé du Boureachart, ont en la forest de

Bretonne, à cause de leur église dudit lieu, l'erbage et pasturage pour leurs bestespris hors derfcns et frans de pasnage, et n'en doivent que le depry, et doivent avoiren icelle forest le pasturage à leurs hestes hors chie-vi-es, tailles et delTens. licol doi-vent avoir en icelle forest, bois pour leur ardoir par livrée du verdier ou son liante-aiant, pour lesquelles franchises dessus déclarées lesdis religieux, prieur et couventsont tenus faire prières et oraisons pour leurs fondeurs.., Dans un État des chauj-/ages, pasturages, panages, et autres droits que te flop en son conseil baille etestre délivrés, l'année prochaine 1674, étateonservé dans les archives de l'hospicede Pont-Audemer, et retrouvé par M. Cane!, on lit encore « i.e prieur et religieuxde Saint-Lé de Bourg-Achardont à prendre sur In forêt de Brolonne 75 cordes debois de chauffage. Ils ont aussi le pâlurage peur 20 bêtes aumailles et ]e panagepour 20 porcs.

2. Cart. de B. Ach., n°30. La Roque, IJiçtoire de ta maison d'tlarcourt, t. IV,p. 1397.- -

1 Canel, Essai sur t'crront, de Pont-Audemer, t. ll.p. 145.

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mais l'enquête du vicomte dé Pont-Audemer ne justifia guèreses prétentions .

r '.

HI.,yi

Le cartulaire du pricuié de Bourg-Achard s'arrête ah rio-'ment même où Eudes Bigaud commence le registre dé sôs visitWpastorales. Ouvrons ce précieux registre et voyons avec quelle.persévérance, avec quelle 'énergie l'illustre archevêque préside.à l'administration temporelle et spirituelle de son diocèse. Demême qu'il entre dans tous les détails de la fortune et des affairesdu prieuré, de même il ne néglige rien pour rétablir la puretédes moeurs et assurer le maintien de la discipline'..

Le registre des visites pastorales d'Eudes Rigaud nous four-nit la balance des comptes du prieuré au milieu du treizième1siècle. Le prieuré de Bourg-Achard avait trois cents livres derevenu; ses créances &t ses dettes s'élevaient à cent 'livres,environ. Cette situation s'est maintenue de 1249 à 1275 -avecdes variations assez importantes, mais qui laissent presquetoujours le crédit supérieur an débit.. En 1249, les cita-'noines doivent 105 livres; à maitre Guillaume Landri' cm-'quante sous de pension (de pensione). Eu 1250, 90 livres.En 1254, il leur St dû 100 livres; c'est plus qu'ils ne doi-vent. » En 1257, » ils doivent neuf fois vingt livres parisis: 6n

t. Trésor des chartes, suppléai. carton 3. 1024, n°42, publié Par M. Delisle,Cartulaire normand, n" 136, oot. r De ,tehiet, le prior de Bore Acliart requist àavoir usage en la forest de la Lande, hu champ flaudri, et porelmsa vers les niaistresque maistre Richard du Fay e,) enquerisl. Maistre Richard tist l'enquesle bu diurne-tiere du Bose Cet, et par cele enqueste maUre Rieliart sic trouva pas que le

il ist

prior y eust nul droit, et en enpres ledit prior requist as maistres que le visconte duPont-Audemer en eoquerist le (lUt viconte en euquist et fut remoudre nionsegnorThomas de Dose Bernait chevalier, et monsegior Arnoulph des fiaiis chevalier, et lesveneurs, et les sergans de la foresi, avec eus graM foisson de houe genz, lesquelzchevaliers et veneurs et lesquelz boues gens et les serjans distrent par lor serernent(lue le dit prior n'y avoit droit, et sur cou le dist visconte du Pont-Audemer l'en amis en possession et en session contre la droiture le roy, par L libres de terrais quele dit prior Ji donna. Cen soit prové par cet qui lurent à l'enqueste et par la boutegent du paais.».

2. Regestruin Visu. arch. noltiom., 1852, in-4', p. 58, 201, 281, 386, 461, 514,547, 585. 1

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leur dit deux cents livres tournois. n Eu 1266, oit leur devaitplus qu'ils ne devaient. ; , En 1267, ic ils devaient treize foisvingt livres: on leur devait huit fois vingt livres, en dettes biensôlvables et à termes échus. »

Les revenus du prieuré étaient très-divers: loyer ou exploieetalion dé fonds de terre, rentes, redevances. Parmi les rede-vances, nous remarquons des pains, des volailles, des oeufs, unagneau, des noix sèches. Les chanoines cultivaient eux-mêmes laplupart de leurs terres et cri les produits. En 1225,ils avaient deux charrues, lune à deux boeufs, l'autre à deux che-vaux '.En 1235 Eudes Rigaud note que les charrues travaillaientles dimanches et les fêtes. Tontes les fois qu'il visite le prieuré, ils'informe de la situation des magasins, des greniers, de la cave.En 1250 les chanoine peuent vendre assez de blé pour payerleurs déttes ou à peu près, et leurs dettes s'élevaient à quâtre-vingt-dix livres. En 1253 ils ont du blé, de l'avoine et des pores,mais point de vin. Eu 1257 ils ont « assez de vin, dit le prélat,pour attendre la saint Michel, mEus pas assez de blé pour attendrela moisson prochaine En 1266 les provisions abondent, maisle vin fait encore défaut. Il est évident pie le blé et l'avoiùeétaient la ressource principale et le fonds de la culture deschanoines. Les vignes étaient fort rares dans cette région, et ladune du vin qu'Alain de Saint-Pierre avait cédée aux chanoinesdans son domaine de Longueville ne devait pas leur suffire.Ou se rappelle que Roger du Bosc avait donné aux ehandine,en 1142, la dime de ses moulins de Pont .Authou et le droit d'ymoudre le pain nécessaire pour certains repas ; mais, leurculture s'étendant de jour en jour, les chanoines firent unaccord avec les moines de Jumiéges, qui leur cédèrent à Pont-Âuthou, et moyennant finance, un emplacement pour construireun moulin. Le blé était rapporté à Bourg-Achard: une partieétait vendue sur le marché, qui se distinguait déjà par le coin-merce des grains; une autre était envoyée pour le service duprieuré, au four seigneurial:

En 1253, le prieuré possédait de la guède pour une valeur desoixante livres.

Le prieuré se composait l'un certain nombre de bâtimentsqui étaient, au milieu du treizième siècle, en fort mauvais état, et

I. Archives de la Seine-1,41, Cari. (le PliD. d'Alençon, fol, vu-nvu r

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même, dans certaines parties, inhabitables. Eudes nigaud si-gnale particulièrement la grange de la maison consacrée auxliâtes du prieuré. Il parle du cloître, « claustrun », qu'il in-terdit aux séculiers; du réfectoire, où il dîne avec les chanoines;de la prison, où l'on détenait les chanoines et les novices cou-pables. Le prieuré semblait alors voisin de l'église et du cimetière,et le verger, « virgultum », dontjrnrleEudeilligaud devait êtrele jardin donné près de l'église, en 1142, par Roger du Bose.

Le prieur administrait le prieuré, mais fort mal, ce semble.En octobre 1253, Fades Rigaud avoue que le prieur est co-lère, violent, processif. En 1257, il lui défend de sortir seulà cheval, de prendre ses repas dans la ville, et surtout de permettre aux femmes de venir prendre les leurs dans le prieuré.En 1266, il apprend que la réputation du prieur n'est pas sanstache : il conseille, il conjure, il ordonne au prieur de s'abstenirdes choses défendues, et le supplie de racheter les scandales desa vie passée par les mérites de sa vie future. Puis viennent lesréprimandes sur l'ordre des cérémonies religieuses, sur la disci-pline intérieure. L'archevêque interdit aux laïques de pénétrerdans le choeur de l'église, d'entrer, de causer, de s'asseoir dansle cloître. Il ordonne au prieur de placer un portier à l'entrée ducouvent. li lui enjoint de mieux surveiller la tenue des clnnoi-nies, et de leur donner tous les deux ans une pelisse. Il veut queles infirmes soient mieux traités : les infirmes, peut - être leslépreux auxquels on donnait les restes de la table des chanoines.Il tance le prieur, qui ne visite pas assez souvent les églises quirelèvent de Bourg-Achard. II lui impose une pénitente, parceque, malgré des ordres plusieurs fois répétés, ce dçrnier n'avaitpas fait rentrer dans la bibliothèque du prieuré les épîtres de saintPaul avec les gloses, et hi Somme de maître Guillaume d'Auxerre,prêtées à maître Nicolas du Bois-Guillaume. Enfin il lui reprocheplusieurs fois de ne pas avoir (le sons-prieur. « Le sous-prieur,dit-lien 1219, a la cure des àines de la paroisse de Bourg-Achard.Le registre d'lEudes Rigand peint le chanoine Jean, chargé del'office et de ta cave, comme un homme malhonnête et infidèle.L'archevêque exige que le prieur retire à ce chanoine la chargede cellerier. II lui conseille de confier cet office à quelque sé-culier probe et sûr. Plusieurs fois le Cartulaire de Bourg-Achard cite le bailli du prieuré: c'était un mandataire du prieurpour traiter les affaires temporelles.

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Le nombre des chanoines variait beaucoup. En 1 249, dix; cii12à0, neuf chanoines (Eudes Rigaud ne trouve pas que le nom-bre en soit s'uf1isant; en 1254, onze; en 1255, dix; en 1257, dix;en 1260, quinze; en 1262, treize; en 1263, dix; en 1265, neuf.;en 1266,. dix; en 1267; douze; en 1269, douze. Lçs chanoines,qui n'étaient point retenus par l'active surveillance du prieur,dérogeaient sans cesse aux obligations de leur ordre. Ceux quiélaiènt chargés de l'administration des églises dépendaites diprieuré remettaient au prieur, sur les revenus de ces églises,ce qu'il.leur plaisait, dépensaient à leur fantaisie et ne rendaientaucun compte. Aussi l'archevêque ne veut pas qu'ils restentseuls. Il veut qu'on leur donne un compagnon ou qu'on lesrappelle au cloître, li censure vertement nu chahoine qui, de sapleine autorité, a pris possession d'une paroisse dans le doyennéde Bourgthérouldc. Quant aux novices, le prieur s'en plainttoujours; ils sont grossiers, stupides , intraitables. Eudes

les avertit s'ils ne se corrigent pas avec le plus grandsoin, s'ils n'apprennent pas humblement le service et les règlesde leur ordre, le prieur, soutenu dans cette mesure par l'aùtoritéépiscopale, les expulsera du prieuré.

En 1262 l'archevêque apprend que- des novices, après troisannées de séjour au prieuré n'avaient pas encore fait professionà causede leur ignorance. Il décide qu'ils feront néanmoinsProfession, et que le prieur en disposera à son gré, soit en lesrenvoyant dans d'autres maisons, soit cules retenant pour ache-ver leur instruction,

Eudes ]Rigaud ne cesse, toutes les fois qu'il vient à Bourg-Achurd, de rappeler aux chanoines les devoirs de leur état, illeur ordonne de se confesser et de communier- tous les mois.

Nous avons ordonné, dit-il en 1250, que quiconqùe ne se serapas confessé chaque mois jeùue au pain et à l'eau le vendrediqui suivra le mois écoulé; le prieur rie pourra donner à cet effetaucune dispense. » Et en 1257 il dit « Nous avons enjoint aupéieur de se confesser plus fréquemment, au moins toutes lesfois qu'il célébrerait le service divin. » Les chanoines man-geaient de la • viande; l'archevêque sur ce point s'en rapportaità leur conscience. il n'en -fut pas de même de la règle du si-lence, qui n'était nullement observée, et qu'Eudes Rigaud tentade rétablir par des mesures vigoureuses il ordonne au- prieurde priver les coupables de Vt1 OU (le uourriture, menace les dia-

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naines de l'excommunication et interdit l'entrée du cloître auxséculiers. On faisait deux fois la semaine l'aumône à tout ve-nant; mais l'archevêque observe que la générosité n'était pasla vertu des chanoines. Peut-être les chanoines auraient-ilspu se corriger s'ils avaient gardé l'usage de s'avouer les unsaux autres leurs défauts réciproques., Malheureusement, commedit Eudes .Rigaud, on ne se prévenait pas. y II fallait donc dSactes très-graves pour décider le prieur à faire détenir un cha-noine ou un novice dans cette prison de Bourg-Achard, où noustrouvons enfermé en 1266 Geoffroi Boiste , et où furent enfer-més jusqu'à la révolution les prêtres coupables du diocèse deRouen.

De la fin du treizième à la fin du seizième siècle, s'ouvre, dansl'histoire du prieuré de Bourg-Achard, une lacune que nous nepouvons combler. A peine trouvons-nous quelques faits inté-ressants à constater, quelques contrats importants ilMentionnons toutefois la confiscation des tbiens du prieuré, en1419, par Heur! V, roi d'Angleterre, et 1a restitution de ces -biens audit prieuré en 1422. Citons encore une donation faiteen 1497, par Étienne Morand, chevalier, seigneur de )3eyville dû.Pare et du Coltombicr 2 II faut se transporter au commencementdu dix-septième siècle, pour voir le prieuré de Bourg-Achardreprendre sa place dans l'histoire ecclésiastique de la Normandie.

Iv.

-On ne saurait se faire une juste idée du désordre qui régnaità la fin du seizième siècle dans l'administration et la disciplinedes établissements religieux. Les qu'une piété séculaireavait consacrés au service du culte ou au soulagement des pau-vres s'écoulaient en vailles prodigalités ou en folles débauches.Pour l'honneur et le salut de l'Église, une réforme était néces-saire. Elle prit naissance dans le monastère de Sainf-Vincent deSenlis. Le cardinal de la Rochefoucauld, secondé par le zèle ar-dent du père Fauré, l'introduisit dans l'abbaye de Sainte-Gene-

t. Reg. vigil, p. 547 et 585. Endos nigaud lui fait donner on bréviaire ou quelqueautre livre, pour 4u91 puisse dire es prières èt se préparer la confession.

2. Ajeli. de l'Eure.

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46yiève du Mont. Le pape Urbain VIII,. Louis XiII, le parlement,par des bulles, des lettres et des arrêts, s'unirent pour l'étendreet l'appliquer aux ordres entiers de Saint4)enoit et de Saint-Augustin. En 1 645, le prieuré de Bourg-Achard suivit l'exem-ple que lui donnait, .depuis 1632 Notre-Dame d'Eu, depuis1634 Saint-Acheul, depuis 1639 Saint-Lé de Rouen, et quedevaient bientôt imiter les Deux Amants, en 1648, la MadeleinedeRouen, en 1654, Notre-Dame deCorneville, en 1659, etSdinte-Ronorine de Gràville, en 1665'.

Le 20 septembre 1645, messire Claude Du Val, aumônier,conseiller, du roi en ses consèils, abbé commendataire de Notre-Dame de la Victoire, et prieur commendataire du prieuré deSaint-Lé de Bourg-Achard, d'une part,. et, de l'autre, frère Ri-chard de Saint-Laurent, curé et sous-prieur du prieuré de Bourg-Achard, et sept chanoines, qui se trouvaient alors à Bourg-Achard, firent le traité suivant

Les anciens religieux conserveront leurs places dans lechoeur ils recevront chacun 300 livres et une somme de 60 li-vres pour le pain, le vin, l'huile, les livres, et toutes les dé-penses du service divin; le prieur s'engage à leur faire préparer,dans un bâtiment séparé, des chambres vitrées, à cheminées,indépendantes les unes des autres, un réfectoire, une infirmerieet des chambres d'hôte. Le droit de prendre de l'eau aux mares,le droit de moudre franc aux moulins du prieuré, leur est ga-ranti. Les chanoines seront exempts de toutes charges, répara-tions ordinaires ou extraordinaires, dépenses ou améliorationsconcernant l'église et le prieuré. A ces conditions, ils cèdentau prieur la pleine propriété du temporel du prieuré, et même,après leurs morts, les biens qui leur seraient demeurés pci:sonnels, à la charge, pour le prieur, de payer, suivant l'usage,'20 livres auxdits religieux pour le service des curés décédés.Les papiers et titres du prieuré seront remis au prieur, qui enfera dresser inventaire 2

Le 29 avril 1646, le père Blanchard, abbé de Sainte-Genevièveet supérieur des chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augus-

I:.Bibl. Sainte-Geneviève. Vie du Père .Blanchard, ms, in-Çol., t. 11, p. 248.2 Archives de la Seine-fnjdri cure, Fonds du prieuré de Saint-Lô de Rouen.-

Dans l'État de Ta France, rédigé d'après les mémoires des intendants par M. deBoiilainvitliers, tom. V, p. 18, le revenu du prieuré de Bourg-Achard est taxé t400 livres.

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lin, donna commission à Pierre Lescalopier, prieur claustral deSaint-Lô de Rouen, de traiter avec les religieux de Bourg-Achard. Cette commission avait-elle pour objet de mettre à exé-cution le concordat de 1645 7 ou bien d'en préparer un nou-veau? Je l'ignore. Je sais seulement que ces mesures d'or-ganisation intérieure étaient incapables de renouer les tradi-tions et de réveiller l'esprit de désintéressement et d'abnégationqui devait être la vertu de l'ordre de Saint-Augustin. Le prieurécontinua d'être le théâtre de scandales qui provoquèrent, en1685, la visite et les sévérités du coadjuteur de l'archevêque deRouen. C'est alors que le père Jean Mo plin, supérieur du prieuréde Saint-Cyr de Friardel, au diocèse de Lisieux, fut appelé àBourg-Achard, et chargé, par délégation expresse de l'archevêquede Rouen, d'en tenter la réforme. Le père lllyot 4 ,qui vaine-ment avait essayé de connaitre l'origine, les progrès et l'histoirede la réforme de Friardel, semble croire que le père Moulin en-vahit, de son autorité privée, le prieuré dcBourg-Achard. li n'enest rien. Le père Moulin, dans toute cette affaire, agit sous lesinspirations de l'archevêché de Rouen. Il commeuca par prêcherl'étroite observance des règles canoniques; mais, voyant que sesprédications étaient vaines, il se décida à faire un concordat,comme M. Duval en avait déjà fait un en 1645. 11 obtint ouplutôt acheta, moyennant des pensions viagères, et la dispensede toutes les obligations canoniques, l'administration temporelleet la direction spirituelle du prieuré. Cette convention fut pas-sée le 22 septembre 1685. Un mois après, le 24 octobre, l'ar-chevêque de Rouen vint à Bourg-Achard, approuva le concordatet donna au père Moulin, pour assesseur dans l'administrationdu temporel, le curé de Saint-Ouen de Rouen. A peine un an s'é-tait-il écoulé que les plaintes les plus vives s'élevèrent contre lanouvelle communauté. Dans un mémoire rédigé vraisemblable-ment sous l'influence des anciens chanoines, madame de Maulé-vrier reprocha au père Moulin d'avoir ouvert le prieuré à desnovices incapables de dire les messes commémoratives; - elle. seplaignait en même temps qu'on n'eût point dressé un inventairedes titres du prieuré et concluait à la rédaction dudit inventaire,à l'exécution des fondations pieuses, à la distribution régulière desaumônes. L'archevêque de Rouen intervint de nouveau et s'ci-

t. U père Hélyot, 111sf. des ordres monastiques, t. II, p. 432.

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força, le 9mai 1686, de rétablir lu paix entre les deux commu-nautés et les habitants de ]3ourg.Acbard.

La réformé de Friardel prit alors le nom de réforme dcBourg-Achard elle s'étendit rapidement et gagna l'abbaye de Notre-Dame du Voeu, près de Cherbourg, et les prieurés de Sausseuset de Saint-Laurent de Lions. Elle était sur le point de pénétrer

dans l'abbaye de Saint-Vaast, au diocèse du Mans, lorsqu'en1699, l'abbé de Sainte-Geneviève, supérieur général des cha-iioines réguliers de la congrégation de France, porta plainte etaccusa le père Moulin de s'arroger les droits que pouvaient seulsexercer les chefs d'ordres reconnus en Franco et approuvés parle Saint-Siége. Un arrêt rendu le 17 juillet 1699 assigna le pèreMoulin devant le conseil du roi. Ce dernier reuonca aussitôt àl'espérance de réformer l'abbaye de Saint-Vaast; mais cette annéemême il pénétra dans l'abbaye de Beaulicu, à trois lieues deRouen. Ainsi la réforme de Bourg-Achard rencontra, dans les au-torités constituées de l'ordre de Saint-Augustin et dans plusieursévêques, notamment les évêques d'Evreux et d'Auxerre, unetrès-vive opposition, mais elle se maintint et fleurit dans le dio-cèse de Rouen, où l'archevêque, M. Colbert, lui prêta le plusferme appui. On trouvera dans le pre Hélyot quelques détailssur le costume et la règle des chanoines réformés.

Le prieuré de Bourg-Achard ne dut pas avoir, au dix-huitièmesiècle, des destinées très-brillantes. En 1770, l'archevêque deRouen pensa le supprimer; la paroisse fit une vive opposition.En 1776,J'archevêque renouvela ses tentatives, la paroisse re-nouvela ses protestations.. « R est nécessaire, disait-elle, deconserver une communauté qui jadis était proposée aux autrescomme tin modèle. La suppression du prieuré entrainera la sup-pression de l'office canonical, des fondations pieuses,.des au-mônes régulières. Le but est de réunir les biens du prieuré auxbiens du séminaire Saint-Vivien de Rouen. Qu'imporfe à la pa-roisse de Bourg-Àchard P On lui offre des places gratuites auséminaire mais depuis quarante ans, Bourg-Achnrd a fournideux sujets à la prêtrise! » On eût plaidé fort longtemps encore,si la révolution ne se fût chargée de l'arrêt qui supprima leprieuré de Bourg-Achard.

J. canel, Essai sur l'arrond. de Font .Audetner, LII, P. 143.

P&I'. -Imprimerie A. Limé e' J. Ileurd, rue des Saiett,.Pères • 19.