Notes du mont Royal ←  · M. de la Chapelle nous donne le total de fou Ouvrage pour une Épaple....

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Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres www.notesdumontroyal.com

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  • Notes du mont Royal

    Cette œuvre est hébergée sur « Notes du mont Royal » dans le cadre d’un

    exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

    Google Livres

    www.notesdumontroyal.com 쐰

  • TRADUCTION

    r DE CATULLE:l TIBULLE ET GALLUS.’

    j TOME annaux.

  • TRADUCTIONEN PROSE

    DE CATULLE ,TIBULLE ETVGALLUS.

    Par L’AUTEUR des Soirées Helvétiennes ,

    V a: des Tableaux,ï? ,. . . - îg ’l(!()v,cn (vil gqçix’ www. 13.44], aTOME PREMIER.

    A AMSTERDAM,Etjè trowe A PARIS.

    Chu DILALAIN , Libraire , me a: à côté de laComédie Françoife. A

    :5I771.

  • BIBLIOTHECA

    REGlAMONTAGE N8 18 . f

    u...- --...-.gBayerlsche ]

    SlaatsbibliothekMuncnen

  • PRÉLIMINAIRE.J E ne confiois point d’autre Traduâion deCatulle ô: de Tibulle , que celle de l’Abbé de

    Marolles, a: une efpèce de Roman, intitulé:Leur: timon". La Tradufiion de l’Abbé de

    Maroilesieft telle, queçelui même qui endonne une autre , a le droit de la méprifer ô:

    d’en dire du mal. Un M. de la Chapelle efiAuteur du Roman : il a ramqfilé’g...,entafré ,

    altéré planeurs Anecdotes hifigfiquësa 8c a

    .coufu le tout enfemble. Dans ce ,tilTu , il fait:fucceflivemenc paner nos deux Poètes dansdes fituations propres à leur infpirer les versqu’ils nous ont lamés.

    Il faut rendre juflice à l’idée; ellegétoît:

    agréable. Son exécution, commeRdman,’n’ef’c pas même. abfolumem: dénuée d’intérêt;

    Tom I, p a 4

  • i5 D I S C O U R SLa Traduâion, ou Imitation en vers des Éléê

    4 gîes de Tibulle , ô: des petites Piéces de Ca-

    tulle , m’a parue moins heureufe. On en jugerapar les Extraits inférés dans les Notes.

    M. de la Chapelle nous donne le total defou Ouvrage pour une Épaple. Il prouve enavoit le droit par les régies de l’Épope’e, fe-

    lon Arifiote ô: l’on célèbre Traduâeur, l’un,

    a: l’autre, je crois, également étonnés d’être

    cités à propos de Catulle 85 de Tibulle.

    M. de la Chapelle avertit qu’il ne fait pré-

    fent au Public de fou Épople , que par uneefpèce de charité pour ces hommes endurcis;à qui la leéture de l’Evangile n’en pas une (in?

    traction full-liante. Il veut bien, dit-il , les trai-ter comme des malades faibles, dégoûtés à afin,-

    més, à qui l’on permet le: appétits les moins mafi-

    bles , de peur qu’il: nes’abandanuent à «lapin: dan-

    gereux. D’après cela, l’on devoit , ce me fem-

    bic , à M. de larChapelle , une place aux Mil-fions Étrangères , plutôt qu’à l’Académie Fran-

    çoife.

    On ne peut trop louer fon attention à nousaffurer dans fa Préface qu’il n’efl point le Chu:

  • PRÊLI’MINAIR Ë; la;pelle, ami de l’aimable Bachaumont. Cepen-

    dant, comme M. de la Chapelle faifoit impri-merles vers, il auroit encore pu fe difpenfe:

    de ce double emploi. . IEn voilà allez fur l’en Compte. La réputastian de l’on OuVrage me faifoit un devoir d’en

    parler; je l’ai rempli.

    on ne fange point à la "réputation de nosdeux Anacréons Romains, fans s’étonner qu’ils

    n’aient pas été traduits plus l’auvent. Les (liai:

    cultes de l’entreprife fimplifient cette contra-

    diâion apparente. En faifant remarquer lesobllaeles , fuis loin de la prétention de les

    avoir vineusr ’Il faut convenir de deux choies: l’une que

    les gens du monde fçavent trèstrarement leLatin; l’autre que Catulle ô: Tibulle ne peu-

    Vent pas être traduits par un pédant. Des verséchappés au délite de l’Orgie ou de l’Amour,

    des vers écrits fur la table de Manlius , 6:W68 dans l’alcove de Délie feront difficile?

    ment fends 6: rendus par un Profeileur desQuatre-Nanars.

    Il fait, pour entendre Catulle; connaître

    . ’ un]

  • iv D ’I S C 0 U R Sunpeu l’yvrelle du vin de Tokay ô: les cal:prices des jolies femmes; ce qu’un Émérite

    de l’Univerfité peut fort bien ne pas fçavoir.

    Pour faifir l’efprit de Tibulle, a: le rendre, ilfaut avoir aimé , ce dont Vaugélas ô: d’A-

    blancourt ne le font doutés de leur vie. On. peut cependant connaître la bonne compa-

    gnie , les jolies femmes ô: le bon vin, 8c faire«une mauvaife Traduéiion.

    Je n’entreprends point de juger li nous avons

    en France des Poètes qui égalent Tibulle à:

    Catulle dans leur genre. Mais je crois pouvoiravancer qu’il faudroit des talens fupérieurs a

    «ceux d’un original quelconque, pour l’égale:

    dans une Traduâion, Françoife fur-tout. Il’ell certainement plus difficile de rendre lesidées d’un autre que les fiennes , ô: nous avons ,

    de plus, le défavantage d’une langue pauvre;

    celui-là efl’énorme. pUne bonne Traduétion d’un Poëte a , fans

    doute , plus de mérite en vers qu’en profe. Je

    la crois pourtant plus poflible. On puife alorsaux mêmes fources que (on modèle: on jouitdes mêmes privilégies, cefl combattre enfin à

  • PRÉLIM’IN"AIRE. v!armes moins inégales. L’hémiliiche fait relier»

    tir la faillie ; la cadence appelle le bon mot;la rime éguife l’épigramme. La plus jolie

    Chanfon d’Anacréon , traduite en profe parl’homme qui écriroit le mieux , feroit une fleur

    parfaitement copiée , mais deflinée au crayon

    noir; traduite en vers, Ce feroit au moins unefleur copiée au pinceau. Elle perdroit encore-fon. parfum , mais conferveroit- les couleurs; ’

    Mais une Traduâion de Catulle dt de Tibulleen vers, el’t l’Ouvrage de la vie entiere , fur:

    tout pour un homme en état d’y réunir;

    Ce que l’on peut faire de mieux, ce me-femble, quand on traduit un Poète en proie,c’el’t d’adapter à la proie tous les tréfors

    qu’il lui efi poflible de partager avec la Poëfio.

    On lui en difpute un. trop grand. nombre.L’oreille peut ô: doit y être auiIi fcrupuleufet

    Prefque toutes les confiruâions l’ont égale--

    ment permifes , à: l’inverfion même n’ei’c-pas

    interdite. Des membres de phrafe, fur-toutceux qui doivent faire’trait, peuvent-encore,ce me l’emble , dans la profe , être enfermés,de temps en. temps, dans la cadence d’un même:

    ’ a. il);

  • l

    il) . ’D I S C 0 U’R Squelconque , a: ils ont de la grace toutes lesfois qu’on ne les a pas trop cherchés,

    C’ef’t un exemple que M. le Tourneur vient

    de nous donner très-heureufement , en force ,dans fa Traduâion des Nuits d’Young. Je lui

    devois cet hommage pour le plailit qu’il m’a

    donné; c’en cil: un de pleurer.

    Le plus fût moyen de rendre une Traduc-tion infidelle , efl de vouloir la rendre troplittérale. ’C’efl l’efprit 6c jamais les mots de

    l’Auteur que l’on demande. Dans. les Ouvrae

    ges purement agréables, il n’y a de vrai constrefens qu’une penfée faulTe , d’après le caracq

    tète ou’ la fituation de l’original.

    Ce principe que j’avance, dt ofe adopter, .

    me difpenfera de répondre aux critiques quine porteront que fur le peu d’afl’ervifi’ement

    au Texte. Si les critiques portent fur ce quela Tradué’tion n’eft pas littérale, elles porte.

    sont à faux , puifque j’avertis que mon projetn’en Pas de donner une Traduéiion littérale;

    Si Tibulle ê: Catulle étoient des Philol’œ

    phes ou des Hifioriens de l’Antiquité, la thèfe

    changeroit abfolument. Je n’aurais à défirer

  • PRÉLIMINAIRE. ri;que de faire une Traduüion femblable àcello’

    que l’on vient de nous donner de Lucrèce. Lafidélité fcrupuleufe, qu’exige un fyftême grave;

    s’y trouve réunie à la pureté de la diCtion , fous

    vent à l’harmonie , il rare en proie , &toujours.

    a la clarté , li difiicile dans les raifonnemenscomme dans les lbphil’mes métaphyliques. M ais.

    M. de la Grange traduifoit le Code Moralde l’Antiquité , 8: moi je ne traduits que des».

    Chanfons.

    Je ne crois pas non plus que ce foît romjours le cas de lutter de concilion, quand ontraduit des vers en proie. Lesvers, par leurnature, en ont nécell’airement davantage. IÈ

    faut s’en dédommager, autant qu’il efi polli-.

    bic, par la rondeur des phrafes. Il faut quel’oreille , fans celle careffée par un arrangement

    mélodieux de mors, attende les repos avec-patience. Il faut croire enfin , fur-tout- quand?ou traduit Tibulle, qu’on. cil: airez. concis-I,

    Quand on en élégant. ’La crainte de ne pas donner d’exempleæ

    m’engage à donner des préceptes..En cela, je:

    mâts bien plus mon incapacité en évidence,a. Nu

  • viij. ’D I S C O U R Sque je n’encenfe mon amour-propre. Monprojet n’eli ni ni l’un ni l’autre. Je crois , je

    l’avoue, avoir fenti ce qu’il tilloit faire. J ’aI.

    fure d’aulli bonne foi m’être bien rarement

    flatté d’avoir réufli. Je ne dois qu’au plaifie

    extrême, que j’ai goûté à la ’leâure de Catulle

    à: de Tibulle , la confiance de les avoir traduits.

    Ils ont l’auvent fait palier dans mon ame des

    imprellions li douces, ils ont entretenu monefprit dans une rêverie fi délicieufe , quecru compenfer un peu, par cette infpiration ,Ce qui m’était refufé d’ailleurs.

    Pour avoir une excellente Verfion de cesPoètes, il faudroit qu’un homme bien aman.yeux les expliquât à fa Maîtrefi’e , que la Maî-

    trelle les traduisît, 8: que l’Amant ne le char,

    geât de corriger que les fautes d’ortogra-phe ; car la femme qui n’en feroit point,ne feroit pas celle dont je préférerois la Tra-.dué’tion.

    Je dédie la mienne, telle qu’elle efi , à toutes

    les femmes. J’en excepte feulement celles qui

    iront comparer la Verfion avec le Texte. Jen’aime point les Dames qui [gavent le. Latin,

  • PRÉLIMINAIRE. ixdt ne conterai jamais rifque de perdre le mienavec elles.

    . Je prie les autres de ne point s’allarmerfur la réputation un peu fcabreufe de Ca-tulle..Ce que j’en ai confervé , à: oie offrir

    fous leurs beaux yeux, ne les fera jamais baif-fer. J’ai même eu foin de reléguer, dans un

    petit Livre féparé , celles des Épigrammes que

    j’ai cru devoir conferver. Sans allarmer abfo-

    lument la pudeur, ellesfortent du ton ô: dugenre des autres Piéces.

    Dans Catulle , la Beauté rougira avec J unie

    le jour de fes noces , pleurera avec Ariadne,& même avec Atys. Dans Tibulle , qu’elle re-

    trouvera avecdélices dans tous les momensmélancoliques de’fa vie, fes yeux fe gonfle-

    ront quelquefois avec l’on cœur, ô: li quelques

    larmes échappent fur les joues, elles ferontallez douces pour faire pardonner à l’Amantde Délie le rouge flétri qu’il faudra réparer.

    J’ai rejetté dans les Notes les remarques lit-

    téraires a: critiques. Les Dames feront, par-là ,

    encore plus difpenfées de les lire. Elles pour-ront cependant y avoir recours pour l’illïelll-g

  • x DISCOURS PRÉLIMINAIRE;gence de la Mythologie, dont les Anciens l’ai.

    l’aient un, emploi li fréquent 8: li heureux;

    Leurs Ufages a: leurs Rits ,p. tous nobles 6:pittorefques, leur fouailloient mille détails,qui ont befoin pour nous de Commentaires.Ce n’efl pas de ma faute , fi je ne les ai paséclairci , en fubl’tituant nos cérémonies aux

    anciennes. De plus habiles y feraient embar-rafl’és , a: l’on fouilleroit , je crois, long-temps

    narre Code. des Us a: Coutumes , avant que d’y

    trouver le fond d’une defcription poétique. A ,

    retira

    q, .573î I

    a a auJe” à?

    l

  • V ED E C A T U L L E.CATULLE en né à Vérone. Sa Malfonétoit illufire. Quoique riche autrefois, Catullen’en reçut qu’une fortune très-médiocre. San

    pere avoit été lié intimement avec Céfar. Par

    les ïambes que le fils a l’auvent décoché ean- .

    tre ce Conquérant , on peut juger qu’il n’avait

    pas plus hérité des fentimens de fan pere , que

    de fan apulence." Catulle poil’édoit un don plus précieux de

    plus rare que les richclIes. Il flair reçu duCiel ce premier titre au droit de plaire , cetréfor, que les graces de l’efprit peuvent , il

    cil vrai, remplacer, chez un homme fur-tout,qui les fert li bien , quand il s’y trouveréuni, Catulle étoit beau. Le dom Crinitusa foin de nous apprendre que fa fauté lui ren-rdoit faciles les devoirs que pouvoient lui impou

    fer les charmes. Ce double avantage lui valutles petits torts qu’ils entraînent communément, I

    à! que Lelbie pardonna probablement , tantque Catulle put encore en être coupable.

  • xij VIE CATULLE;Quoique juge rigoureux fur la confiance ;

    j’excuferois plus volontiers les infidélités de-

    Catulle, que les faillies un peu fortes, pour nepas dire un peu fales , qui lui échappent. Jeme fuis gardé de mettre à même d’en juger

    dans ma Traduéiion; j’en demande très-hum-

    blement excufe aux Amateurs.Catulle voyagea beaucoup. Il traverfa deux

    fois les mers; l’une, pour aller voir à Troyel’on frere, qu’il aimoit tendrement. Prel’que a

    fan retour en Italie, il apprit la mort de ce. frere chéri, A8: l’e rembarqua pour aller lui éle-

    ver un tombeau. Catulle pauvre eut des amispauvres; en ait-on d’autres .? on en avoit alors.

    ûIl connut Manlius , qu’il aima allez pour lui de:

    voir une fortune ô: l’aii’ance de fa vie.

    Il faut, en dépit qu’on en ait, avoir haute’0pinion d’un fiécle, où il exifioit des hommes,

    dont un homme de qualité pouvoit recevoitfans rougir. Le premier nœud de cette énigmeei’t que. les hommes, en état de donner alors,

    devoient encore leurs richelfes à de vrais and,ces rendus à la patrie.

    Catulle mourut jeune, à: avoit vécu.

    in

  • TA B L EDES-PIÈCES TRADUITES

    au FRANÇOIS.-D I S C O U R8 préliminaire .. page i

    Vie de Catulle, ’xj .A Camélia: Nepor,’ 3A l’Oifeau de Lefiie .. gSur la mon de l’Ozjeau de Lcjh’e ; ibid.

    A Leflzie .. 7A F Iaviur . ’ 9A Leflaie , i I ICatulle à lui-même; ibid.A V eranniw, 13A Furia: C7 à Annie; 15A Fabullur . 17la! Annie, 19A Furius, 21A flan EfclaVe; ibid.A Alphe’na , ibid.A la Péniflfille de Sirmia; 2 3.Il Hypfithille , a gHymne en l’honneur de Diane Q ’* 27Il Cornificius , 2 946ml 63’ Septimiur , . ibid.Le retour du Printemsg . 3 1:

  • a. - TABLEDÈS PIÈCES

    A Juwntla , . a;A Licinia , ibid.A Leflie . * 3 gA Lejbt’e . 37A la même .. ’ ibid.A lui-même , I 3 9A Quinêliur, I . 41.1Sur Quinélia Cr Lejbie , 43A Lejlie . ibid.De qulie 6’ de lui-même, a 43A Invendu .. q ibid.Sur le Tombeau de fin Frere.’ 47A Lejbie . I ibid.A la même. 4-9A fer Amis, [in le Vaiflêau qui l’avoir ramené dans fapatrie, ibid.A Camériur .. 53A Hortalus .. en lui envoyant le Poëme de la Chevelure deBérénice , imité de Callimaque . 5;

    Épirhalamede Moulin: Cf de Junie , 57

    At]: , 8 1La Chevelure de Bérénice. métamorphofe’e en Afin , 89A Moulins, fur la mort de fit femme. ’ 97Les Noces de Thétyr a de Pelée . 1 1 IVeille à l’honneur de Ve’mu. - 147

    a: ume

    IL!

    il

  • TRADUITES EN FRANÇOIS. a

    amSATYRES ET ËPIGKAMMES;VERTISSEMENT,A Afinius .A la Ville de Colonie.Contre Cefar, à l’occafion de Maman,

    A Vaut ,A Furia: ,Contre Égnatius ;

    Sur le: Œuvres d: Volufius 1’ 111:]le 5

    Contre Canin,A Gellùu .

    A une Fille ,A la Maimflê de Formianu: e

    A Caban,A Ravidw,A Porcin: 8’ Soi-ration ;

    A lui-même fur Noniu: Cf Vatinàu;D’un Quidam a de Calvin ,

    A Cœlius. fur Lefii: 4.

    Sur Gallu: .Sur le mari il: Lcjôic ,

    Sur Ceffar,A Aufile’na,

    A fin champ ,A fa: Tablette: ,A M. T. Cicéron;

    4 C1478: . fifi la mon de Quintilie;

    En de la. Table;

    16216;161169173Î

    17S177V

    I79.18x.1 83 .

    ibid.x 81ibid.1 8 9

    x 9 1

    ibid.ibid;1 9 3:

    ibid.’ 395

    ibid.ibid;

    r913992015ibid;

  • rMERRA TADES PIÈCES LATINES.Âge 8. un 13. fèrtïs, li]. fèrtis.

    Page 132.. ver: la. multiplicas, Zif. multiplias.Page 134. ver: 7. Zephyr, li]. Zephyrus..I’Jge 136. ver: 11. pariter adfiiertata cil , li]. parka (aux

    adfpernata efl.

    Page 140. ver: 4.. manabant, sz. manabunt.Page 148. ver: la. marids, Iif. marinis.Page 152.. un 6. films, à]. films.Page 171.. un 16. foflbr, li]. foirer.Page 180. un 7. inuenuflum, Il]. invenuflum.Page 117. ver: I. admirati, à]. admirari.Page 2.17. ver: 6. capet, Zif. capet.rag! a. I9. un Io. illa , li]. illia.Page 2.2.4. ver: 9. Mentulam, Zif. MentuÏa.1’457! 2.2.9. ver: s. abflinere , Il]. abflinete.

    Page :15. ver: 19. agnos, Zif. agnus.

    ERRATADES PIÈCES FRANÇOISES.

    P143: i. l. Zig. l I. cantons , [17. Catons.1’ch 73. Zig. 8. ce qu’hier, Il]. ce qui hier.

    Page 9;. Zig. l7. prodigua, tif. prodiguas.Page [09. Zig. azura Manlius, tif. vas Manlîus.Page n 3. Zig. 8. (urgent, li]. fiirgîfTent.Page 133. Zig. n. enlafîés, Z1]. enlâcc’s.

    PJg: 1 3 9. Zig. 3. ces bandelettes, Zif. des bandelettes.Page 179. Zig. 1.0. l Idalie, (if. l’Idalie.

    Page 7.83. Zig. 6. cadavres, Zif. cadavres.Page 30°. Zig. 8.contr’ouvéc, li . controuvée.

  • à. i:fifi-37

  • CATULLILIBER.

    WAD CORNELIUM NEPOTEM.

    vox donc lepidum novum libellum ,Arido modo pumice expolitum P

    Corneli . tibi; namque tu folebasMeas cire aliquid putare nugas

    Jam turn . quom aufus es anus ItalorumOmne ævum tribus explicare chartîs ,

    Doâis , Juppiter ! 8c laboriofis.

    Quare habe ti bi quicquid hoc! libelli efl,Qualecunque; quod , ô patrona Virgo .

    Plus une marna: perenne facto.

  • TRADUCTION

    DE C A T U L L E.

    A COR.NELIUS NEPOS.A QUIvdédierai-je ces vers , tant de fois repolis

    par ma Mule? (1) A toi Cornelius , à toi qui claie8’138 compter mes chimions pour quelque ichofe,

    quand déjà tu gravois l’I-lifioire de la Patrie au tes

    tablettes fçavantes. Reçois des mains de, l’amitié

    mm ce que ce Recueil peut contenir. Il en à toi

    tout entier. * i0 Mule, à l’ombre de ce nom , mes vers feront

    connus des cigales à venir.

    Pal-k!

    Ai]

  • 4 ï CATULLI Lutin! il

    W igAD PASSEREM LESBIÆ.PAS s En deliciæ me: puellà ,Quicum ludere , quem in linu tenere ,Quoi primum digitum (lare adpetenti. i hEt acreis folet incitare morfus .Cam. defiderio mec nitentiCarum nefcio quid lubet jocari ,Et folatiolum fui doloris;Credo . ut , quom gravis acquiefcet ardor;Tecum ludere , (leur ipfa , pollèm,

    Et trilles animi levare curas!.Tam ératum en: mihi , quam ferunt puellæ

    Pernici aureolum faille malum ,Quod zonant] foliiir diu ligatam.

    ïMW www i ’’ FUNUS PASSERIIS.LU sur! .h ô Veneres , Cupidinefque ,7Et quantum cil hominum venulliorum.Palier mortuus ell: me: puellæ .

    Palier deliciæ meæ paellæ . ùQuem plus illa oculis (dis amabat.

    Nam mellitus erar , [aulique non:

  • TRADUCTION DEJCATULLE. 5

    A L’OISEAU nanisme.0 i s ri A v, délices de ma belle , qui folâtres avecelle, qu’elle cache en Ion (ein , qui l’échelle

    fur fan doigt, et qu’elle agace avec tant de grace,effayant de charmer l’ennui de mon abfenee oifeau

    charmant , que ne puis-je comme Lefbie , en jouantavec toi , dillraire mes amoureufes inquiétudes ! oui ,

    moins douce eût été pour Athalante, la pomme

    d’or par litt enfin dénouée fa ceinture virgi-î

    traie. (a).

    W” W. *YMWO *I,"’ÎSUR LA MORT

    ne L’OISEAU DE LESBIE.

    AMOUR; ,qGraces, pleurez ;, que tout ce qu’ily a d’Amans aimables pleure. (3) Las ! il n’eliplus l’Oifeau , délices de ma belle, l’Oifeau qu’elle

    aimoit plus que la prunelle de l’es beaux yeux ! iln’en plus l’Oifeau de Lefbie ! qu’il étoit doux!

    I A iij ’

  • ’6 iCATULLI LIBER. ’Ipfam un: bene , quem puella matrem ;Nec [de à grernio illius movebat;Sed circumfiliens modo huc . modo illuc ,

    M falun dominam nique pipilabat:Qui nunc it pet iter tenebricofum .Illud , unde negant redire quenquarn.’At vobis male lit . male tenebrz

    Orci , que omnia bella devoratis .Tarn belluni ruilai pall’erem abliuliflis.

    Oh faâum male! oh mifelle peller!

    Tua nunc open me: puellæFlendo turgiduli tubent ocelli.

    MWAD LESBIAM.Vrvnmu: , mes. Lefbia , atque amemus iRumorefque fanant feveriorum0mneis unius æflimemus ’aflis.

    Soles occidere , &lredire poilant;Nobis. quom fente! occidit brevis lux.Nox cit perpetua une dormienda."Da ml bafia mille , deinde centum .Dein mille airera , dein feeunda centum;Deinde ufque altera mille . deinde centum.

    a;

  • TRADUCTlON DE CATULLE. 7

    comme il fuivoit (a belle mamelle l jamais enfantconnût-il mieux fa merci où [relioit-il (et jours?dans le fein de Lelbie. Sans celle voltigeant près

    d’elle , c’étoit la feule Lelbie’qu’il becquetoit fans

    ceil’e ...... Et (4.) maintenant il erre fur ces fom-bres rivages, d’où, nous dit-on , jamais performen’en revenu. Maudit [oit le Ténare! foicnt mau-dites à jamais ces ombres funébres qui enfcvelilient

    tout ce qu’il y a de beau dans le monde , de cou-vrent fans retour l’Oifcau de ce que j’aime! Forfait

    cruel ! pallereau infortuné ! ô mort ! vois tu lesyeux de ma Lelbie rouges de larmes? ô mon ! c’efi

    ton ouvrage.

    MWA LESBIE.VIVONs ; faifons l’amour , Lelbic : macquons.nous des rumeurs de nos veillards chagrins. LesSoleils finifient 8c peuvent recommencer leur cours;

    mais nous, quand une fois ce jour rapide nous cil:ravi, la nuit qui le remplace, hélas , cil éternelle!

    Donne moi mille baifers ; encore cent; milleencore; cent autres; un autre mille , 8c puis cent;je te prie. .. . . A préfent que tant de mille baifers’font à moi , ah ! brouillons-les fi bien , que leur

    A iv

  • 3 n- CAT’UIÀLI EIDER;’ Deil .i quom millia multa fecerimus’,

    Conturbabimus illa. ne fciamus .lut ne quis-malus invidere poflit,Quem tantum feiat elle bafiorum.

    ÏWWYMW" i i iAD FL AVIUM.

    FI. A vr , delicias tuas Catullo ,Ni (in: inlepidæ , atque inelegantes .Velles dicere , nec tacere poiles..Verùm nefcio quid febriculofi

    Scorti diligis; hoc pudet fateri.Nam te non viduas jacere noétes,

    Nequicquam tacitum- cubile clamat .Sertïs , ac Syrio flagrans olivo;Pulvinufque , peræque 8c hic, a: illeAttritus ,-’tremulique quelle leâi

    Ngutatio , inambulatioque.Narn mi illa ipfa valet , nihil tacere.Cur non tam latere exfututa pandas,Nec tu quid facies ineptiarum?Quare quicquid habes boni , malique .Die nobisâ volo te , ac tuos amoresAd curium lepido vocare verfu.

  • TRADUCTION DE barnum. 9nombre , Lelbie , foit inconnu pour les jaloux 8cpour nous mêmes (5).

    .. .--.. .Y. 7 rA FL’AVIUS.

    LIBERTIN-3 fi tu n’étais qu’amoureux , tu ne

    voudrois ni ne pourrois me taire res amours. C’en:

    donc encore quelqu’aimable coquine ( 6) qui tetourne la tête? Franchement c’en: bon à cacher.

    Le défordre de cet alcove voluptueux, ces par-fums exhalés , ce lit jonché de fleurs , tout ditallez que tes nuits ne font pas veuves. Ces carreauxfoulésôc épars , ces frémiiTcmcns de ta couche amou-

    reufe , tout te trahit. Romps ce filence , crois moi,ton air défait, de ta pâleur intéreffante , décèlent,

    malgré toi , tes galantes prouelics. Allons , dis moi

    tout , le bien 8c le mal. Fais Catulle ton confident,

    tu le dois; car il veut dans les vers immortalifcrFlavius 8: fes amours.

  • in: i C’ZKT’ULLI LIBER.

    messageAD L E S B I A M.Quænrs quot mihi bafiationesTua: , Lelbia , fint fatis , fuperque?Quam magnus numerus Libillæ arenz V

    Laferpiciferis iacet Cyrenis ,t Oraclum Jovis inter æftuofi ,

    Et» Batti veteris facrum fepulcrum ;

    Aut quem fidera multa , quom tacet nox,F urtivos hominum vident amores :Tarn te bafia multa baliare ,

    Vefano fatis , 8c laper Catullo en;Quæ nec pemumerare curiofiPollint , nec maïa fafcinare lingua.

    YWMAD SE IPSUM.M 181m Catulle , delinas ineptire ,Et quod vides perme, perditum duces.Fulfere quondam candidi tibi foles.Quom ventitabas , que paella ducebatAmata nobis , quantum amabitur nulle.Ibi illa multa tam jocofa’ fichant ,

    Quæ tu volebas , nec paella nolebat.

  • TRADUCTION DE CATULLE. n

    mania-4mmA L E S B I E.Commun, dis tu, faudroit - il de baifers pourque Catulle demandât grace à Lefbie? combienLelbie e Ahvole aux champs Cyrénéens, rel’pire les

    aromates qui les parfument, de compte alors lesgrains de fable de ces rivages. .... Combien debaifers, Lelbié? Ah l dans-le filence des nuits,compte tous les Allres éclairant alors les amoursfurtives des mortels. Oui, compte tous les grainsde fables , compte toutes les étoiles , Lelbie; caravant que Catulle éperdu te demande graee , pour

    lui , pour les jaloux , de pour les enchanteurs , tesbaifers feront innombrables ( 8).

    WYWWCATULLE A LUI-MÊME.SORS du délire , infortuné Catulle , 6c ce que

    tu vois te quitter , apprends à en foutenir la perte.Ils brillèrent autrefois , tes beaux jours llorfque laplus aimée de toutes les maurelles te voyoit fanscelle épier l’inflant du rendez-vous.. . .alors , que

    de faveurs carelTantes denrées par Catulle , accor-dées par Lelbie! .’..( 9) Sans doute ils brillèrent

    alors , tes beaux jours!

  • .1, .’ r CÂTÂJLLI LIBER.Fulfere verè candidi tibi-foles.

    Nune jam illa non volt , tu arque , inepte , fis , noli;Nee , qu: fugit, feétare, nec mirer vive;

    Sed obliinata mente perler, obdura.Val: paella, jam Catullus obdurat; .Nee te requiret, nec rogabit invitnrn :’At tu dolebis , quom rogaberis nulla.

    Scelefla , rere , qua: tibi manet vira P

    Quis nunc te adibit? quoi videberis bella?Quem nunc amabis? quojus elle dieeris?Quem bafiabis ? quoi labella mordebis?At tu , Catulle . obllinatus obdura.

    manie-imma-’ AD"VER’ANiNIUM.VEBIANNI , omnibus è meis amicis’Antifles mihi millibus trecentis ,

    Yenifiine domum ad tuos penateis ,F ratreifque unanimes . tuamque marrera?.Venifti ? ô mihi nuncii beati l.Vifarn teincolumem. audiamque Hiberûm

    Narrantem loca , (acta . nationes ,Ut.mos eft tuas s applicanfque- eollum

  • TRADUCTION DE CATULLE; .31

    Mais déja Leibie a changé! Catulle bientôt imià

    tera Lelbie, s’il n’efl pas infenfé tout-à-fait. Ne.

    pourfuis plus ce qu’une ingrate refirfe; mie-rendsdonc pas miférable; à ces rigueurs , oppofe le cou-rage a; l’indifiérence. Adieu Lelbie : déja Catulle cil:

    indiférent. . non , ne crains plus qu’il te pourfuive

    a: t’importune. Ah , peutëêtre un jour regretteras tu

    l’es importunitésl. . .Crois Lefbie , crois que tu t’es

    préparé ides jours bien malheureux" .. . qui ofera

    t’aimer P à qui paraîtra belle encore la volage

    Lelbie? toi-même , qui aimeras-tu i de qui te pourras

    tu dire l’amante? qui carrelleras-tu! 8c ces jolisballets! . . . .à qui les garderas-tu? ah Lefbie l. . . .pour Catulle, e’eli à jamais qu’il cil indifférent l.

    managea-annua-A VERANNIUS.

    O! mi tous mes amis celui qui de fi loin tient laprerniete place dans mon cœur, Verannius , tonretour cit-il fûr? Au fein de fes penates tranquiler,Véranius cil-il enfin rendu aux embraliemens deles tendres fieras 8c de fa mere plus tendre encore?Jour heureux pour moi l je vais te voir bien por-tant 8t joyeux. Selon ta douce coutume , tu vasme peindre 8c le climat a; les mœurs, 8: l’hilloire.

  • :4 ’ CATULLI LIBER.’

    Iueundum , os , oeulofque fuaviabor. iO, quantum cit hominurn beatiorum,Quid me lztius eli , beatiufve?

    AD FURIUM ET AURELIUM.

    FUR! . a: Aureli . comites Catulli ,Sive in extremos penetrabit Indes ,Litus ut longe refonante Eaa Tunditur undaSive in Hiteanos , Atabafque molleis ,Sen Saeas, fagittiferofque Parthos,Sive qua feptemgeminus colorat Æquora Nilus:Sive trans altas gradietur Alpeis ,Calais vifens .mouumenta magni ,

    Gallicum Rhenum , horribileifque, ultimofque Bri-

    1 tannas: iOmnia lice , quæeunque fetet volantesCœlitum . tentera limul patati .

    Pane: nuntiete me: puellæ non barra dicta;i Cam fuis vivat , valeatque [hachis .Quos limul complexa tenet trecentos.Nullum amans verè . fed identidena omnium ilia

    ’ ’ retapent. i

  • TRADUCTION DE CATULLE. i;

    des Peuples chez qui tu viens de voyager. Je join-drai tendrement mes bras autour de ton col. J’im-

    I primerai fur tes yeux les plus doux baifers de l’amitié.

    De tous les hommes fortunés de l’univers , en cil-il

    un plus content de plus fortuné que Catulle? to).

    36:. 4 ÏA FURlUS ET A AURELE.

    AURBLE, Furius, compagnons de Catulle ;fait qu’il pénétre a l’extrémité des Indes où les

    flots le brifaut cantre les bords retentilTans de lamer Orientale; fait qu’il parcoure l’Hircanie, les

    champs embaumés de l’Atabe 8c du’Tartare , ou

    ceux du Patthe aux flèches redoutables; fait qu’il

    voguel’ur les Mers, que le Nil par l’es fept em-bouchures vient colorer d’une teinte nouvelle ; fait

    enfin que franchill’ant les Alpes, il teconnoilTe les

    traces de Céfar, le Rhin des Gaules, 8c les carn-pagnes lointaines des afl’reux Bâtons: oui mes amis ,

    je le fçais, vous êtes prêts à me fuivre dans tous

    les lieux du monde où voudront me conduire mesdeliins. . ... Ah! je n’exige de vous que de direces mots à l’Ingrate qui m’a trahi.

    Dites-lui qu’elle vive; qu’elle repoli: à [on gré

    aux bras des adorateurs, qu’elle adopte par cen-

  • ’16 CATULLI LIBER.’Nee meurn tefpeâet. ut ante. amorem .Qui illius culpa-cecidit. velu: prati .- -Ultimi fics, præterennte poltquam tafias-arma du

    MW-AD FABULUM.CCNABIS bene , mi Fabulle, apud me .- »Pancis . li tibi Dl favent , diebus;Si tecnrn attuletis bona , arque magnamCœuam , non fine candide paella.Et vina . 8L (ale, le omnibus cachinnis;H26 li , inquam. attuletis . venufle miter . «Cœuabis bene: narn tui CatulliPlenus faceulus ell areuearurn.Sed contra aceipies meros amates.’

    Sen quid fuavius . elegantiufve cl! : iNam ungnentum dabo .quod me: paellasDonarunt Venetes, Cupidinefque;Quod tu quom olfacies , Deos regelais;Totum ut te fadant , Fabulle . nafum.

    AD AURELIUM.

  • TRADUCTION DE CATULLE. :7faine , qui ne lui fulfifent pas , 8c dont un feul n’en Pas-

    aimé d’elle. Dites -lui bien que Catulle y confcnr ,qu’illa’dilpenfc d’un rafle d’égards pourfon fol amour;

    pour cet amour , hélas l qui n’eût fini jamais, fila par.

    fide ne l’eût voulu ; mais que l’on voit mourir comme

    la fleur des prés atteinte par le foc de la charrué.

    A FABULLUS.Faux. LUS, le joli louper qui t’atend chez moifi les Dieux nous rient , 8c fi tu mènes avec toiton euifinier , grande provifion de comellible ,gaieté , bon vin , bons mots qui te fuivent par-tout,fans oublier la jolie Fille ! S’il efi ainfi , oh le joli

    louper qui t’attend! Mais pour le garde-manger de

    Catulle , ah! n’y comptes pas , mon ami , n’y

    comptes pas. En revanche, je te raconterai mesamours; je te dirai des vers 8c ne te lamerai pasmanquer d’anecdotes piquantes. Je t’embaumerai des

    Effences dont les Graces ont fait dan à celle quej’aime; 8c quand leurs parfums délicieux s’exhaleronn

    bien autour de nous , alors , tu intercéderas les Dieuxpour qu’ils te rendent tout nez , s’il ef’t poliible.

    &ïww

  • 38 . CATULLI LIBEK.

    AD AURELIUM.Comunnno tibi me. ac mecs amores ,Aureli ; veniam peto pudenrcm ,Ut, fi quicquam animo tuo cupilli ,Quod cafium expeteres , 8c integellum,Conferves puerurn mihi pudice:Non dico à populo ; nihil veremurIfios , qui in ’platea modo hue . mode illuc

    In re prætereunt [ne occupati i.Verùm à. te metuo, tuoque pane.

    lnfello pueris bonis . inalifque ,

    Quem tu, quâ lubet, ut lubet , movetoQuantum vis n ubi ont foris paratum.Hun; unum exeipio , ut puto , pudenter.Quod fi te mala mens , furorque vecoraIn tantam impulerit , feelefte , culpam ,Ut noflrum infidiis caput lacelÏas 5

    Ah te, mm miferi , malique fati ,Quem attraâis pedibus . patente porta,Ecrcurrent raphanique, mugilefque.

    mlAu

  • TRADUCTION DE CATULLE. :9

    A A U n E L E.

    la me recommande à toi , mon cher Aurele , 86mes amours aufli : je les confie à ta délicatelÏe ,8: c’elt de toi fartant que je te prie de les défendre.

    Je crains peu ces rivaux que les foins ambitieut4 occupent , toujours affairés 8: méditai): toujours.

    " C’ell toi que je crains , fcélérat charmant. Vas trom-

    pet ailleurs; chez toutes les belles; toutes je te lesabandonne, une feule exceptée! cit-Ce donc trop Pmalheureux que tués l. . . mais s’il falloit qu’au me.

    pris de mes vœux , tu fus afTez monfire pour me. . nah feéle’rat! puifl’e le ciel, l’enfer 8: tous les diable:

    le punir comme tu le mérites ! (u)

    fiait!"46 sa a -â 14W

    gâtflfgfi,.QïtiflTamis

    Bij

  • no ’ CATULLI LIBER; I

    A’DiFURIUM.

    FUR! , villula nofira non ad AufiriFlatus oppolîta efl , nec ad Favoni ,

    Nec fævi Boreæ , aut Apeliotæ;.Verùm ad millia quindecim , a; ducentos.

    ,0 ventum horribilem , atque pefiilentem!

    AD PUERUM.Mmrsrnn vetulî puer Falerni,luger mî calices amariores ,

    Ut lex Pofihumiæ jubet magifiræ ,

    Ebriofa acina ebriofioris.lAt vos , quo lubet , hinc-abite lymphæ;.Vini pernicies , 8c ad.feveros

    Migrate : hic merus cit Thyonianus.

    03mmAD ALPHENUM.ALPHBNE immemor , atque unanimis faire fodalibus.

    Jam te nil mireret , dure , tui dulcis amiculi;

  • TRADUCTION DE CATULLE. a:

    wwwA F U R I U S.Mon cher Furius, ma cabanelchampêtre efl àl’abri des vents d’ouell 8c du midi. Une colline bienq

    faifante la garantit encore des fureurs de Borée 8cde la rage de l’Aquilon. Mais , mon cher Furius ,

    ma cabane eft à cent lieues de toi , 8c cet éloi-gnement vaut [cul tous les fléaux du monde (12).

    A SON ESCLAVE.ESCLA v2 , remplis les vafes de falerne , commel’ordonne la bachique Pollumia(13 ) dans (on code

    des Orgies. Coulez vin charmant; 8c vous , fuyez,eau qui le voudriez corrompre, allez abreuver noscantons. Le falerne le boit pur chez Catulle.

    MWA A L P H E N A.INSENSIB L a , ingrate Alphéna , déja’donc tu ou-blies le tendre 8c malheureux Catulle? Ingrate , ouiB iij

  • a: CATULLI LIBER.Ian: me prodere . jam non dubitas fallere , perfide 2-Nec faêta impia fallacum hominum cœlicolis placent;

    Quos tu negligis , al: me miferum deleris in mais.Eheu quid faciant, die , homines , quoive habeant (idem)

    Certe tute jubebas animam tradere , inique . me

    Inducens in amorem, quafi tuta omnia mi forent.Idem nunc retrahis te , ac tua dicta omnia . faâaqucVentes imita ferre , a; nebulas aereas finis.Si tu oblitus es: at Dî meminerunt . meminit Fides ,Quæ , te ut pœniteat poflmodo faéti , fadet. tui.

    WYWAD SIRMIONEM PENINSULAM.PENINSULARUM , Sirmio , infularumqueOcelle . quafcunque in liquentibus flagnis,

    Marique vaflo fart uterque Neptunus;Quam te libenter , quamquc 12m: invifo;Vix me ipfe credens Thyniam , atque BithynosLiquifl’e campos . a: videra te in tuto.

    4 O quid (dans cil beatius cutis 9mus on!» reparais , ne peregrino

  • TRADUCTION DE CATULLE. a;déja tu m’abando’nnes; a: cet abandon ne te coûte

    pas même un regret. Crois que les Dieux s’oEenfentde la perfidie des belles g crois qu’ils s’en offenfent

    ces Dieux que tu négliges ce oublies avec moi.Hélas ! que deviendront les hommes? à qui fè fier

    I déformais? C’en toi, cruellej, qui fçûs m’aveugler,

    8c me fis tendre les bras vers des chaînes, où tu me

    faifois envifager le bonheur. A préfent tu changes;à préfent, plus rapides que les vents, tes rumens;

    tes promeffes font envolés fur les nuages. Tes fer-mens! fi tu les oublies , les Dieux s’en fouviennent.

    Tu t’en fouviendras toi -même au fond de toncœur , 8c ce cœur infenfible connoîtra le poifon

    du remords (14:).

    .Wi h à Y M" i ï AA LA PENINSULE DE sIRMI’o;

    Slnmto , douce folitude ! toi la perle des mesque Neptune avû naître , que j’aime à goutter ma I

    liberté dans tes retraites! que je me plais à ton-tcmpler tes rives paifibles ! à peine encore ofai - jeme croire ici , 8c arraché aux fauvages défens desBithiniens. Le bonheur n’efi-ilr pas l’abfence de l’in-

    quiétude? qu’efl-il de plus doux que de chafler de(on efprit les ambitieux projets? délivré d’une tâche

    B iv

  • :4 CATULLI LIBER.Lahore feliî venimus larem ad nollzrum,’

    Defideraroque acquiefcimus leâo.

    Hoc cil, quad unum cil , pro laboribus tamis.Salve . ô venulla Sirrnio , arque hero gaude;Gaudete . vofque Lidiæ lacus uudæ;

    Ridete quicquid cit domi cachinnorum.

    MWAD HYPSITHILLAM.Amano . mea dulcis HypfithillaMes deliciæ , mai lepores ,Jube ad te veniam meridiatum.Quod fi juliens , illud adjuvato ,Ne quis liminis obferet tabellam ,Neu tibi lubeat foras abire;Sed domi maneas , parelque noblsNeveux continuas fiitutiones.

    Verùrn ., fi quid ages , fiatim jubeto:

    Nain pranfus jaceo , 8e fatur fupinusfertundo tunicamque . palliumque.

  • TRADUCTION DE CATULLE. a;afi’ervifi’ante 8: étrangère , qu’en-il de plus doux que

    de repofer tranquilement dans le fein de l’es laresdélires? de tant de travaux, de tant de peines , quem’en-il revenu ? Sirmio , douce folitude , réjouis toi

    de mon retour! Souris moi , lac limpide de Lidie ,8: que toute ma cabane folitaire refpire avec Ca-Âtulle la pure joie 8c le bonheur!

    WA HIPSITILLE.Connus j’aimerai mon Hipfitille, mes délices ,tous mes plailîrs , (i j’obtiens d’elle un petit rendez-vous! li tu dis : oui ; arranges toi donc pour queperforme ne vienne nous troubler chez toi, 8c pourn’avoir à aller chez performe: mais dans ton alcove

    embaumé, prépare à Catulle autant de couronnes

    qu’il en de Mures fur le Pinde. Mon Hipfitille, li tu

    confens, ne me fais pas languir. Etendu fur des car.

    maux, je me repofe ici des fatigues de la table enattendant les fatigues plus douces de lamentos).

    *****main

  • 25 CATULLI LIBÈR.ÉRIÊWWYW’ i M ’45

    SECULARE CARMEN AI) DIANAM.

    DIANE [minus in fide.Puellæ , 8c pueri integri :Dianam , pueri intégri,

    Puellæque canamus.

    O Latonia, maximiMagna progenies Jovîs,

    Quam mater prope DeliamDepolivit olivam;4 Montium domina ut fores,

    Silvarumque virentium ,Saltuurnque reconditorum ,

    Amniumque fonantium.

    Tu Lucina dolentlbusJuno dicta puerperis;Tu potens Trivia , a: hotho esDiéta lumine Luna.

    Tu curfu , Dea , menfiruoMetiens iter annuum .Rullica agricolæ bonisTeâa frugibus expies.

    Sis quocumque placet tibiSanéta nomine , Romuliquc ,

    ’Aneique , ut folita es, buna

    Sofpites ope gentem. l

  • TRADUCTION DE CATULE. :7

    amtwmHYMNE EN L’HONNEUR DE DIANE.Je U u a s fille: , jeunes garçons , vous dont les coeur:[ont purs encore, chantez Diane. Jeunes filles,jeunes garçons , que l’innocence accompagne ,chantez en chœur l’es louanges.

    Célébrons la fille de Latone a: du grand Jupiater, chantons Diane , que Délos a vû naître àl’ombre de [es oliviers.

    Entends nos vœux , décile des forêts; dédît

    des boceages ombragés 8c des rivages retentilïans ,

    Diane , reçois nos hommages. - .Tu partages avec Junon l’enéens des femmes

    enceintes , 8c la douce clarté , que tu empruntes

    du foleil , fait les belles nuits. ’C’ell toi qui, par ton cours , partages en mois

    l’année. C’eft toi dont les fécondes influences pré-

    parent d’abondantes maillons aux granges du

    laboureur. ’ v0 puill’ante Déclic l fous quelque nom que l’ont’adore , protèges toujours la me de Romulus,

    38m3 toujours nos familias.

    naïf...

  • ’28 CATULLI LIBER.’

    MmAD CORNIFICIUNÎ.MALI: en , Cornifici, tuo Catullo,Male cil, m’hercule , 8L laboriofe

    Et magis magis in dies , 8e borasIrafcor tibi : fic mens amores?Quem tu , quod minimum , facillimumque cil,Qua folatus es adlocutione iPaulum quidlubet adiocutionis

    Mœfiius lacrymis Simonideis.

    DE ACME ET SEPTIMIO.’

    A CMEN Septimius, fuos amores , ITenons in gremio , Mea , inquit , Acme ,Ni te perdite amo , arque amare portoCmnes (un: allidue paratus annos ,

    Quantum qui pote plurimum petite;Solus in Libya, Indiave tofla, vCæfio veniam obvins leoni.

    Hoc ut dixit, Amer finillram , ut ante;Dextram lier-nuit adprobationern.At Acme leviter caput refleâens .

    Et dulcis pueri ebrios ocellos

  • TRADUCTION DE CATULLE; 29;

    WA CORNIFICIUS.TU fais Catulle dans la peine : oui certes , tonCatulle a lieu de s’affliger ! tu le fais , 8c de jouren jour, d’heure en heure , il s’impatiente contre

    toi davantage. Qu’as-tu dit ? qu’as-tu fait i cil-il

    forti de ta bouche Un feul mot confolant pour unamant infortuné ? ah, pour charmer mes maux,viens, 8c que l’amitié t’infpire des chants encore

    plus doux que ceux de Simonide 1(16).

    ACMÉ ET SEPTIM IUS;TENANT Acmé fur les genoux , Septimius luidifoit: mon Acmé , fi ce n’ell pas éperdument que

    je t’aime, li je ne t’aime pas jufqu’à mon demie:

    jour, autant qu’amant peut adorer fa maîtrefTe,

    puilTe Septimius le trouver feul à la rencontre desterribles lions de la Libie brûlante. A ces mots,l’amour qui l’écoutoit, fourit 8c battit des mains.

    ( x7).Alors la belle Acmé renverfant mollement fa tête;

    8c prodiguant aux yeux enflammés de celui qu’elle

    aime , les doux baifers de les lèvres de rofe: Septie

  • go CATULLI une:Illo purpureo ore (uniate ,Sic , inquit , Mea vira , Septimille ,Huic uno domino nique ferviarnus a

    Ut multo mihi major , aetiorqueIgnis mollibus ardet in medullis.

    Hoc ut dixit , Amar finillram , ut ante .Dextram [lamait adprobationem.Nunc ab aufpicio bono profeâi,

    Mutuis animis amant, amantur aUnam Septimius mifellus AcmeuMavolt , quam Syrîas , Britanniafque;

    Uno in Septimio fidelis AcmeFacit delicias , libidinefque.

    Quis ullos homines beatiores.Vidit? qui: Venerem aufpicatiorem? h

    MWAD SE IPSUM DE ADVENTU VERIS.J au ver egelidos refert tapotes .Il am eœli furor æquinoélialis

    Jucundis Zephyri filefcit auris eLinquantur Phrygii , Catulle , campi,Niceæque agar uber muera :M dans Afiæ volemus urbes.13m mens præuepidans avet agui-s

  • TRADUCTION DE CATULLE. 31’:mille, ô ma vie l lui dit-elle ; puiKe-t’il être auflî

    fût qu’à jamais l’un pour l’autre nous fervions ce:

    aimable Dieu, qu’il cit vrai, Septimille , que les

    feux dont amour me brûle , [ont plus tendres en-core que les tiens l. . . . .à ces mots , l’amour quirecouroit , battit des mainS. 8c foutu.

    Aimans tous deux , tous deux aimés , les joursde ces amans, fans celle plus purs. s’écoulent à

    préfent fous une étoile fi favorable. Aux tréfors de

    Sirie , l’amoureux Septimille préfère fond Acmé.

    Acmé fidelle , dans le fcul Septimillc trouve à Iontout 8c les délices 8c fa félicité. Vit-on jamais de

    plus heureux mortels i ô Venus l qui jamais as tuprotégé davantage?

    MWLE RETOUR DU PRINTEMS.Dan le doux Printems fait fentir les tiédes ha-leines. Déja le taileint les vents fougueux de l’équi-

    noxe; zéphir rend la paix aux campagnes. Catulle,il el’r tems de quitter les champs de la Phrigie 8cles plaines féconde de la brûlante Nicée. Le Prin.

    tems nous rappelle dans les villes célèbres de l’Alie.

    Déja mon cfprit ranimé avec la nature , brûle

  • 32 ’ CATULLI LIBER’;Jam læti lludio perles vigefcunt.

    O dulceis Comitum valeta cœtus,Longe qu0s limul à douro profitâtes

    Diverfe Varia viæ reportant.

    AD JUVENTIUM.M ratures oculos tuas , J uventi,Si quis me linat ufque bafiare ,Ulque ad millia bafiem trecenta,Nec unquam inde coran: fatur futurus a

    Non li denlior aridis arillisSir nollræ feges ofculationis.

    MWAD LICINIUM.HESTERNO, Licini, die orioliMultum lulimus in mais tabellis ,Ut convenerat elfe délicates .

    V Scribens verliculos utcrque nolh-ûm ,

    Ludebat numéro mode hoc , modo illoc.

    Reddens muta pet jocum , arque vinum.Atque illinc abii , tuo lepore.Incenfus , Licini , facetiifque,

  • TRADUCTIONDE CATULLE. 3’;(l’errer en liberté. Déja mes pieds s’indignent de

    relier en place- Adieu donc mes amis : diverschemins vont enfin nous reporter aux lieux diversd’où nous nous étions exilés (:8).

    A JUVENTIA(119).

    Bar. L n Juventia ; Oui , li tu me permets" de barrer.

    tes yeux li doux , je veux les baifer mille fois.Mille fois Juventia l 8c quand mes ballets égaleronten nombre les épis de la moifl’on la plus tabou4dame , je ne trouverai pas allez de ballets encore.

    AjLIÇINIA.HIER , Licinia, pour charmer nos loilirs ,’ nousavons, dans le double délire des jeux 8c du vin,couvert mes tablettes de mille jolis vers , dignesdes conviVes les plus aimables. Il’falhrt ,hélas’, te

    quitter; mais charmë de ton efpr’it , enchanté de tes

    graces , mais éperdu d’amour 3 ce Dieu le loir m’a

    fait à table oublier la bonne chère, dedans mon lit ,a défendu au l’animal d’approcher dextres yeux.

    C

  • si . CATULLI LIBRE.Ut ne: me milan. citrus jeunet .Nec’fiimnus régent quinte ocelles ,

    Sed toto . indomitus future , lexie.Verfarer , cupiens videre lacent .

    Ut teeum loquerer, fimulque ut ellèm.’At defelfa labore membra pollquam

    Scmimortua leélulo jacebant, p

    Hoc, jueunde . tibi poema feci ,Ex quo perfpiceres meum dolorem.Nulle audax cave lis , precefque nollras,’

    Oramus , cave defpuas , ocello ,Ne panas Nemelis repofcat à te.El! vehemens Des , lædere heur: cavera.

    i AD LESBIAM.ILLE mi par elfe Deo videtur,Ille, li fus cil , fuperare Divos ,Qui [édens adverfus identidemv te

    Spe&at, et audit

    Dulce ridentem , ruilera quod omneisEripit feulas mihi : nam limul te ,Lelbia, adfpexi , nihil cil: fuper mi

    A Voce loquendum.

    Lingua [cd serpe: , tennis Ifubartus

  • TRADUC’SION DE CATULLE. 3;.

    Teutela nuit hors de moi , j’ai délité le jour. Je

    l’attendois pour te revoir , pour être encore où tu

    étois. Languiffant fur ma couche, 6: fatigué decette longue agitation . je veux au moins t’exprimer

    mes tendres peines dans ces vers. Ah Licinia! neme fois point rebelle ; garde-toi de 316er12 me;vœux; garde-toi bien de les rejetter , ou crainsqu’amour ne le vange de tes rigueurs fur toi-même:crains ce Dieu , c’en aux coeurs indiEérens qu’il

    en terrible (20).

    mmm- YMMW *ALESBIE.

    S’IL efi permis de s’égaler aux Dieux , Lelbie ,

    oui Catulle croit les égaler , croit les furpalÎer,même , quand devant toi à genoux , il t’écoute

    8c te voit fufpen’dre par un fourire toutes les facultés

    de fou ame. Quand je te vois, Lelbie, il ne merelie plus la force de parler 5 ma langue cil immo-bile; la flamme de mon cœur prolonge mon extafe;mon oreille femble retentir d’un bruit fourni 8caux: 8c je crois qu’un voile enchanté s’elt étendu

    Cij

  • 36 5-.CATULLIIJBEKFlamma demanat , fonitu fuopte.Tintinant aures , gemina teguntur

    Lumina noâe.

    Otium , Catulle , tibi moleflum ell;

    Otio exultas , nimiumque gellis:.Otium-ôc reges prius . a: beatas

    Perdidit urbes.

    i MWDE LESBIA ’ lNULLI fe dicit millier mea nubere- malle;Quam mihi : non , fi fe Juppiter ipfe petat.

    Dicit; fed mulier cupido quod dicit amanti ,In venta , a: rapida feribcre oportet’aqua;

    Æuæmaæwwwflwenumüaœüefi

    IN nEsBIAM.DICK]! As. quondam folum te nôffe Catullum;

    Lefbia, nec præ me velle tenere Jovem.Dilexi turn te , non tantùmut vulgus amicam .

    Sed pater ut gnatos diligit . 8: generos.:Nunc te cognovi: quare, etfi impenfiùs uror ;

    Multô ira ne es me vilior, 8c levior.

  • TRADUCTION DE CATULLE. 3-,

    En mes yeux. . . Catulle, crains le repos dangereug lCatulle , tu t’y plais cependant dans ce repas pet-ifide. Ah le repas ! combien de Rois a: de Royaumes

    il a perdu (a!) l

    MWA LESBIE.Lama dit qu’elle aime Catulle avant tout ;que Jupiter lui-même ne fauroit la rendre infidelle.Elle le dit, mais , hélas! fermens des belles, c’enfur l’haleine des vents , c’efi: fur la-furface des, ondes

    que vous êtes graves! . i

    ALA MÊME.AUTREFOIS tu difais , Lelbie : je n’aime queCatulle au mande ; au grand Jupiter même , ouiCatulle ferait préféré par Lalbie. . . . . . . cruelle l ’

    comme je t’aimais alors l je t’aimais, non comme

    "ne maîtrell’e efi communément aimée ,- mais encore

    comme le pere’le plus tendre adore fes enfans les À

    ’ C iij

  • 38 " CATULLI LIBER.Qui pour: en? inquis , quia amantem injuria tali!

    Cagit amure magie , fed bene velte minus.

    MWAD SE IPSUM.rS roua recordanti bene faéta priara voluptasEli homini, cùm le cogitat elle pium;Nec fanâam violaITe fidem , nec fadera in ullo

    Divûm ad fallendas numine abufum hamines;

    Multa parata manant in longa ætate , Catulle ,

    Ex hac ingrate gaudia amure tibi.Nam quæcumque homines bene quoiquam au: dicere

    poffunt,la: ’facere , hæc à te diâaque 1 faâaque funt.

    Omnia quæ ingratæ perierunt credita, menti.

    Quare jam te cur ampliùs excrucies?Quin tu anima aflirmas, teque , infiruôtaque redirais?

    Et, Diis invitis , definis elle mirer?Difficile cit longum fubitô depanere amarem.

    Difficile eü, verùm hac qualubet efiicias.

    Un: falus hæc eli, hac efl tibi pervineendum.. Hoc facies , five id non pote , fuie poter

  • TRADUCTION DE CATULLE. 39plus chéris. A préfint je ne cannois, perfide , jete cannois infidele 8c coupable. . . .8: ne t’en aime

    hélas, que davantage l fe peut-il? me dis tu; oui:car il efl: dit que chaque forfait nouveau rendraplus belle une parjure (22).

    WA LUI-MEME.S’IL efi quelque plailirà le rappeller le bien qu’ona fait , li le fauvenir de fa vertu palliée peut rendrel’homme heureux , s’il cit doux de pouvoir a: dire :

    je n’ai jamais violé mes pramelTes , tous mes fer-

    mens ont été facrés pour moi , 8c jamais , pour trom-

    perles hommes , je n’ai profané le nom des Dieux;

    S’il cl! ainfi , Catulle , depuis que:tu aimes , depuis

    que cet amour fi mal récompenfé brûle ton cœur , ’

    tu t’ès préparé , pour le relie de tes jours , de bien

    délicieux fauvenirs. Tout ce que l’homme peutfaire 8c dire pour ce qu’il aime . tu l’as dit , tu l’as

    fait paur celle qui t’avait charmé. Tant de foins,

    tant d’amour , deja l’ingrate à tout oublie l ne te

    défoles plus, tranquilifes tan ame; que l’expérience

    te rende le courage. Malgré le fort qui te pourl’uit ,

    celles d’être fi malheureux. Mais qu’il cit difficile

    d’oublier litôt un amour fi confiant! difficile? fans

    Civ

  • ’49 - C A.T’UZL’LII L I B ER.

    0 Dli , fi voûtons el’t mifereri , aut fi quibus unquam

    Extrema ipfa in morte tulillcis opem ;Ms miferum adipieite; a: , fi vitam puriter egi ,

    Eripite banc. pellem , perniciemque-mihi.Heu mihi fubrepens imas , ut corpore , in anus 5

    Expulit ex omni peélore latitias!

    Non jam illud quæro . contra ut me diligat illa.Aut , quad non paris eli , elfe pudica velit.

    Ipfe valere opta , 8: tetrum hune deponere morbum.

    0 Dii , reddite mihac pro picrate mea.

    www ’ C YW” ’ w ’ W Z

    AD QUINCTIUM.l Ù me T r , li tibi vis oculas debere Catullum ,"

    Aut aliud , liquid carius eft oculis; iEripere ei noli , multô quad carias illi

    Elt oculis, feu quid catins ell: oculis.

  • TRADUCTION DE CATULLE. q!douze-l mais n’épargnes rien pour le pouvoir.

    A cette vi&oire feule, tan bonheur cil attaché.Pollible ou" non, il le faut; fais vainqueur. Etvous. grands Dieux! li la pitié n’ell pas indigneide vos ames délefles; fi jamais vous avez tendu la

    main au miférable, luttant cantre les dernieresengoules de fa ’vie douloureufe P grands Dieux !lecaurés moi, payés la pureté de mon cœur en

    éteignant l’amour qui le range 8c le dévore! de- -

    puis que ce feu barbare a confumé mon ame , toute

    joie y cil devenue étrangere. Je ne demande plusque Lelbie m’aime encore , que Lelbie celle d’être

    parjure 5 je ne demande pas l’impoflible! la, famé,

    l’oubli de cet amour cruel , ah li Catulle cit digned’une grace , voilà, grands Dieux! celle qu’il vous

    demande.

    MW i ’wWW :A QUINCTIUS.

    SI tu veux que Catulle t’aime autant que l’esyeux , ou plus encore , s’ilel’t quelque choie qu’on

    puifl’e aimer davantage; garde toi donc de lui ravir

    ce qui lui cil mille fois plus cher que les yeux , demille fais plus cher que tout ce qui pourroit luiêtre plus weber-encore.

    X

  • p . CATULLI LIBER..

    WDE QUINTIA ET LESBIA.OU I NT r A formola en multis : mihi candida , longe;Refla efi: hac ego ; fic lingula confiteor.Tatum illud formola nego. Nam nulla venullas ,

    Nulla in rarn magna ell: corpore mica falis.Lelbia formola cil; quæ, eùm puleherrima tata cil;" Tum omnibus unît omneis furripuit Veneres.

    Ï D ’ü’ ilAD LESBIAM.

    N ULLA pareil mulier tantùm fe dicere amatam. Verè, quantùm à me, Lefbia , amata mea es.

    Nulla fides ullo fuit unquam fardera Itanta ,

    Quanta in amore tua ex parte reperça men cil.Nunc cil mens adduéla tua, mea Lefbia, culpa. r

    ’ Atque ira le officia perdidit ipfa pio.Ut jam nec bene velle queam tibi , fi optima fias;- Nec defifiere amare , omnia li facias.

  • SUR QUINCTIA ET LESBIE.f0 N dit que Quinétia cil belle. Moi j’avoue qu’elle

    cil blanche , qu’elle cil grande a; le tient fart droite.Et tout cela, n’en-ce donc pas de la beauté? hélas!

    non; dans taure cette grande performe, pas uncharme; dans tout ce grand corps pas une grace.Oh Lelbiel c’ell toi qui ès belle; c’ell me Lefbie

    qui, la plus belle des belles, femble leur avoir àtoutes, ravi toutes les graces qu’elle feule rallemble.

    WYWA LESBIE.N ou , pas une femme au monde ne peut fe direaimée autant que me Lefbie. Non , non jamaisamour ne fut plus fidèle 8c plus tendre que l’amour

    que je (en: pour elle. Ah coupable Lelbie l monfaible cœur en tr0p à toi tout entier pour pou-voir t’aimer plus fidèle , au volage t’aimer mains.

    (22 ).

    au

  • av CATULLI LIBER.

    DELESBI’A, ET SESE.

    .LEsn 1A mi dieit femper malè , nec tacet unquamDe me : Lefbia me , difpeream , nifi amat.

    Quo ligna? quali non roridem max deprecor illi ’.

    Alliduè : verùrn difpeream , nifi amo. ’,Odi, a: amo : quare id faciam . fartaiTe requiris,’ .-

    Nefcia , [cd fieri fentia , 8c excrucior.

    «DMÆ-Mi" v- YW.x ’ W "Î

    AD JUVENTIUM.Summum tibi , dum ludis , mellite Juventi ,

    Suaviolum dulci dulcius Iambrafia.

    .Verùm id non impunè tuli: narnque amplius horam

    Suflixum in fumma me meminielTe cruce;Dum tibi me purga , nec pollhm fletibus ullis

    Tantillum vollræ demere fævitiæ.

    Nm limai id faélum cil: , multis dilata labellaGuttis, ablierlizi omnibus articulis:

    Ne qîiicquam nafira contraâum ex are maneret;Tanquam comminéiæ’ fpurca faliva lupæ.

    Przterea ’infelio miferum me tradere amati

  • TRADUCTION DE CATULLE. 4;

    ü , ..DE LESBIE ET DE LUI-MÊME.

    L usa tu dit toujours du mal de moi I; maisc’elt toujours pour elle un befoin d’en parler. Je

    veux que le ciel me panifie fi’Lefbie ne m’aime à

    la folie. Qui m’en affure , direz vous P c’eft que

    je la maudis 1ans celle , 8c que je l’aime comme un

    fou (23). J’aime 8c je haïs: comment le peut-il? jel’ignore; mais j’éprouve le double tourment 8: de

    la haine 8c de l’amour.

    r u .- .1, :5... La --Lr.,A JUVENTIA.

    A H Juventia! je l’avoue, ce’baifer, ravi dans ile défordre des jeux ,I ce baifer- fans doute étoitplus doux que l’ambroifie; mais que tu me l’as fait

    payer cher l qui pourrait égaler mes tortures, lorf-que pour t’adoucir un feul inflant , j’ai vû , pendant

    ’une heure entiere, mes larmes vaines 8c mes priéres

    inutiles? quel foin humiliant 8c cruel n’as-tu paspris d’elïuyer cent fois tes lèvres après mon larcin.

    .Tu craignois qu’elles n’euffent contracté la, moindre

    impreflion de ma bouche z 2.1. ). Oh; oui , Juventia,tu m’as fi mal traité, tu m’asrebuté li durement,

  • y4VCATULLILIBEKNon «Mi , atonique excrueiare made a

    Ut mi ex ambrolio mutatum jam foret illudSuaviolum , trilii trillius helleboro.

    Quam quoniam pœnam mifera proponis amati .Non unquam pafihac bafia furripiam.

    miam.AD TUMULUM FRATRIS.NI U mas par gentes , a: multa per zquara veâusAdvenio bas miferas , frater , ad inferias;

    Ut te pollrema donarem munere martis ,I Et mutam’nequicquam alloquerer cinerem.

    Quandoquidem fortuna mihi te abfiulit ipfum:Heu , mifet , indigné frater adempte mihi!

    N uncitamen inteœa , hæc (prifco de mare patentant

    Tradita funt trilli munere ad inferias)Accipe, fraterno multùm manantia fietu ,a Arque in perperuum . frater, have , arque vale. k

    "mwwwaawwwsweümmamMHMË

    AD LESBIAM. iSI quidquid cupide, optanti obtigit unquam.

    Infperanti , hoc cil gratum anima propriè.

    ,Quare hoc cil garum nobisquaque . catins aura, -

  • TRADUCTION DE CATULLE. 4.7que ce baifer. plus doux que l’ambroilie , s’en;

    changé en poilon. Sais déformais tranquille. Tum’as trop bien averti , cruelle; je ne te déroberai

    de baifer-s de ma vie.

    1mmSUR LE TOMBEAU DE SON FRÈRE.Anus de longs voyages, 8c des navigationspénibles, j’aborde , ô mon ftere! au rivage où tu ’

    viens de mourir. Je viens te rendre les derniersdevoirs; je viens interroger tes muettes cendres.

    Puifqne le fort cruel t’enléve , puifque la morta tranché tes belles dellinées, permets au mains

    que, felan la coutume de nos peres, je t’offre cespréfens trilles et fimébres :acceptes les tous mouillés

    de mes larmes , 8c reçois avec eux , ô mon frerelles derniers adieux du frere qui t’aimait tant (25)

    W -f wÎ ;Î YW’ i ’M"

    A LE SBIE.SI jamais faveur du ciel long-rems délitée , acquit

    de nouveaux charmes par le plailir de la furprilè,AhLefbie! c’ell bien la faveur que j’éprouve. Tu

  • .43 CATULLI LIBER.’Quod te refiituis , Lefbia , mi cupida. ï

    Refliruis cupido , arque infperanti ipfa relets te1 Nobis : ô lucem candidiore nota!Quis me una vivit feliciar , aut magis me ell:

    Optandus vira, dieere quis patent?

    mmAD LESBIAM.J a cou ont: , mea vira ,- mihi propanis amaremNunc nolirum inter nos, perpetuumque fore.

    Dii magni , facite , ut verè promittere pallit,

    Atque id lincerè-dicat, ex anima;Ut lieeat nabis tata producere vira:r Æternum hac fanât: fœdus amieitiz.’

    AD HOSPITES.P lus a L U s ille , quem videtis, hofpites 5

    . Ait faille naviurn celerrimus .Neque ullius natantis impetum nabis.Nequille præterire , five palmulis

    æ

  • TRADUCTION? DE CATULLE. 49

    reviens à mai! Lelbie revient à Catulle i quel tré-for peut-il envier 3- quoi? tu te rends à l’amant quit’adore! Lefbie! pouvait-il l’efpérer? tu m’es rendue l

    béni fait le plus beau des beaux jours de ma vie!s’il eft un mortel plus fortuné que moi , qu’il -fe

    montre; qu’il fe montre , s’il en cil un à qui lavie

    doive être aulli chère.

    A ’LA MÊME.

    Tu m’alTures, Lefbie , qu’à préfent tan amour,

    vrai bonheur de ma vie , ne finira qu’avec elle.Grands Dieux ! faites que. Lefbie puiffe tenir-cequ’elle promet! faites, grands Dieux , que fan cœur

    fait de moitié du ferment que fa bouche prononce!Sûr de fa foi, .ô Catulle , puifl’e cette union -«fi

    chère fe prolonger jufqu’à tan dernier jour!

    Mi? MWA S E S A M I S ,Sur le Vazflcau qui l’avait ramené dans fis patrie.Ara 1s , cette barque fragile fut autrefois aurang des plus rapides vaiffeaux. Soit à farce devoiles, fait à farce de rames , jamais les flots ne

    D

  • f0 CATULLI mon.Opus foret volare , live linteo.Et hoc negat minacis HadriaticiNegare litus , infulafque Cycladas ,Rhodumque nobilem , horridamque Thraciam,Propontida . trucemque Panticum linum .Ubi ilie , pali phafelus , antea luitCamara filva. Nam Cyrhario in jugo.Laquente fæpe libilum edidit cama.Âmaliri Ponrica , a: Cythare buxifer,.Tibi hæc fuilTe , et elle cognitillima

    Ait phafelus ; ultima ex origineTua lietillë dicit in cacumine;.Tuo imbuilTe palmulas in æquore ;

    Et inde rot per impatenria fieraHerum tuliEe, læva . live dextera.Vacaret aura , live utrumque JuppiterSimul fecundus incidilret in pedem;

    Neque ulla vota litoralibus DiisSibi elfe faéla . quom veniret à mari

    Noviflimo hune ad ufque limpidum lacum.

    Sed hæc prius fuere; nunc recunditaSenet quiete , feque dedicat tibi .Gemelle Cafior , 85 gemelle Calioris.

  • TRADUCTION DEICAT’ULLE. il.

    l’ont vile dévancée dans la caurfe. Elle vous prend

    à témoin , ondes mugil’fantes de la mer Adriatique,

    Cyclades , fameufe Rhodes, rivages de Thrace,Propontide, &vous abîmes de la mer Noire , jadisenvionnées d’immenfes forêts , ou furent choilis les

    mâts de ma barque légère. Oui jadis , pin orgueil-

    leux élancé fur les l’amer: du Cythorc, la , les

    rameaux ont murmuré des oracles.

    Sommets du Cythare , Erperbe Amaflrie , ellevous attelle à votre tous. N’ell-ce pas fur cescimes que furent coupés les pins dont mon navirehit confinait? n’ell-ce pas près de vos rivages que

    les avir0ns trempérent pans la premiere fois dansl’onde? de- là , malgré l’effort des vents cana

    traites, ou bien au gré de leurs fouŒes rapides,gonflant direâement les voiles, n’a-t-il pas porté

    fan maître fain a: fauf à traVers les écueils dontles gouffres de Neptune font hérilfés? I

    Cependant malgré tontes les navigations périlleue

    les qu’il a fourni avant de parvenir à ce lac (a7) tram

    quille, aucun voeu ne l’a mis encore fous la pra-teâion des Divinités des rivages. O mon vailfeaultu feras confacré. Maintenant qu’à l’abri des rem.

    pètes tu vas flotter pailiblernentau part , Catulleadrelle l’es vœux au couple divin,ehéri des martelets;

    Catulle te eanfacre à Pollux a: à Callot (28).D ij

  • 32- .CATULLI LIBER.’

    mW.AD CAMERIUM.Onamus. li forte non moleflum cil;Demanlh-es , ubi lint tu: tenebræ.Te in campo quæfivimus minore.Te in circo , te in omnibus tabellis; .Te in templo fuperi Javis facrata ,In Magni limul ambulatione.

    - Femellas omneis . arnice , prendi ,, Quas voltu vidi gramen ferena.i ’Ah , vel te lie ipfe liagitabam:

    . Camerium mihi , pellimæ puellz.V Quædam , inquit , nudum linum reducens;

    En hie in rafeis latet papillis.Sed te jam ferre Herculei labos. ell ..Tanto te in fallu negas , amice.Die nabis. ubi lis futurus , ede .Audaële’r committe , crede , Luci.

    Num te laâeola: tenent papillæ iSi linguam claufa tenes in ores,Fruétus projicies amatis amneis :

    .. Verbafa gaude: Venus loquela.Ve! , li vis , licet obleres palarum ,’

    Dura nallri lis particeps amatis..

    --v

  • TRADUCTION DE CATULLE. si l

    mon M En 1 Us.

    CANÉRIUS, li ce n’ell pas trop exiger ,Idis imoi de grace où tu t’enterres? au champ de Mars,

    au Cirque , au Temple , au Capitole ,’ fous. lesarcades de Pompée , je t’ai cherché par-tout ,’ de

    partout vainement. Je n’ai pas rencontré une jolie

    fille, fans lui demander de tes nouvelles. Toutes Ame parailfoient tranquilles fur tan fart. Belles Prin-eeffes ,’leur difois-je, qu’en avez vous donc fait? Il

    de Camérius? m’a répandu l’une d’elles , (en décou-.

    vrant fan fein plus blanc que neige,) de Camériusi,tiens, c’ell, ici , c’elt-là qu’il s’ell caché. ’ .

    Ah mon ami,tu te caches fi bien , que te cher- lcher, égale un des travaux d’Hercule. Ne me relirfe’

    plus; allons dis moi , où vis tu ? où, dois tu vivre î

    finis tout ce myllere. Eh bien oui .. c’efl ce joli fein l

    qui te recèle. Fort bien; mais ne fais tu pas quetaire les plailirs, c’ell en perdre la moitié (29) ?’

    Vénus ell femme, ami , Vénus aime à parler. Catulle

    excepté, fois difcret pour tout le monde ; mais in- ’

    dique moi toi-même où te trouver; autrementenflé-je les ailes de Dédale , au celles de Pégafe;

    la viteue de Ladas , au des chevaux de Rhéfus;D iij

  • u I CATULLI LIBER.Non colin! fi Gaga: illa Cretum ,Non li Pegafeo ferar volatu,Non Ladas li ego , pennipefve Perfeus.Non Rhefi niveæ , citæque bigre :

    Adde hue plumipedas , volatilefque .Ventorumque limai req’uire curfum ,

    Quos junâos , Cameri . mihi dieares:Defeil’us tamen omnibuspmedullis ,

    Et multis langueribus perefusBilans . te , mi amice . quæritando.

    MYMWüAD’ HORTALUM.E T s r me afl’idue confeâum cura dolera

    Sevocat à doâis, Hartale , virginibus;

    Nec paris eli dulceis Mufarum expromere fœtus v

    Mens mimi; tantis fluctuat ipfa mails.

    Namque mal nuper Lethzo gurgite fratriePallidulum manses allait unda perlera,

    Troïa Rhume quem fubter litres: relias

    Ereptum nantis obterit est oculis.Ergo ego te audiero nunquam tua diâa laquentem?

    Nunquam ego te vira . frater, amabiliorAfpiciam pallhac ? at cette femper amaba ,

    Semper mafia tua carmina marre legam:

    3

  • TRADUCTION DE CATULLE. 5;la rapidité de l’oilèau qui vole, 8c des vents même

    réunis pour mai; je ferais las encore avant de tetrouver ( 30 ).

    WWYWWaGA HORT’ALUS,En lui envoyant le Poè’me de la chevelure de Bérénice;

    imité de Callimaque.

    La peine qui m’accable 8c fans celle le renou-velle, me dillrait , Hartalus, des travaux des neuffœurs. Ma douleur vive 8c profonde ôte à monefprit tout pouvoir d’exprimer encore ces doucespenfées que les Mufes nous infpirent. Ah ! ma verve

    Cil éteinte depuis que les ondes glaçantes du Lethé

    baignent les pieds de mon frère; depuis , qu’arraché

    à mes regards, fes froides cendres repofent fur lesrives de T raye. Mon frère ! je n’entendrai donc

    plus les douces paroles de ta bouche? je ne teDiv

  • j6 C’ATULL’ITL’IBERJ

    Quelle fub denfis ramorum concinit umbris.Daulias . .abfumti fata gemens Ityli.

    Sed tamen in tamis mœroribus , Hartale . mitre :-

    Hzc expreffa tibi carmina Battiadz :Ne tua diâa vagis néquicquam credita ventis

    EŒuxilfe mea forte putes anima:

    Ut miliirm fponli furtiva munere malulnProcurrit cella virginis è gremio , I

    Quod mifer: oblir; molli fub velle locatum,’

    Dum advenru marris profilit , excutitur;

    Argue illud prono przceps agitur decurfu: .,Bine manat trilli confcius are tuber.

    EPlTHALAMIUM MANLII ET JUNIÆ. .

    JquNEs,V159!!! adefl , juvenas, canfurgite ; vefper Olympe: ’

    Expeâata diù vix tandem lumina tollit.

    Surgere jam tempus, jam pingueis linquete meulas; -,3 am veniet virgo , jam dicetur Hymenæus. .Hymen ô Hymenze . .Hymen ades ô Hymenæe.

    .QW:

    4--.4-.A.- h

  • TRADUCTION DE CATULLE. 57’verrai donc plus? ô mon frère l je t’aimerai tou-

    jours,& toujours je faupirerai de douloureux chants

    fur ta tombe. Telle on entend» fous les rameauxténébreux des bocages, Philamèle en faupirer pour.

    ltys( 31). .Mais malgré mes langues douleurs , Homlus ,’

    j’ai fini ces vers imités du fils de Batte (32) , de

    que tu daignes délirer. Je n’aurai point à rougir que

    tes paroles faient ferries de ma mémoire. Non ,elles

    n’échapperant pas à mon fauvenir, comme on voit

    une pomme ,dan furtif d’un amant, échapper du fein -

    de la fille diliraite qui l’y recéloit , sa roulant aux ’

    pieds de la mere, colorer d’un incarnat li pur les i

    l°u°3 dela fille embarrafl"ée(33 ).

    MON-man ’vÉPITHALAME DE MANLIUS ET DE JUNIE.

    Cireur. DE! Armures.J aux Es gens, levez-vous; l’étoile du fait paroit.Verrier annonce enfin cette heure détirée. Levez-

    vous, il en temps de quitter les fellins. Déja laVierge le montre. Répétons en choeur les chants * id’Hymcn , répétons les chants d’Hymenée,

  • f8 l CATULLI LIRE-R.Pr U a T. r. Æ.

    Cernitis , innupta! , juvenes? confurgite contra.Nimirum Œteas os tendit noétifer imber.

    Sic cette cil; viden’, ut perniciter exliluere?

    Non temere exfiluere; cavent, qua vifere parent.Hymen ô Hymenèe, Hymen ades ô Hymenæe.

    J U v E N a s.’

    Non facilis nabis , æquaies , palma patata en:Adfpicite, innuptæ , quæfo, ut meditarie’ quærunt;

    Nos alla mentais, alio divifimus aurais. iJ ure igitur vineemur ; amat victoria curam:Quart; nunc animas faitem committite vellros.

    Dicere jam incipient , jam refpandere decebit:Hymen ô Hymenæe, Hymen ades ô Hymenæe.

    A , I P U a r. L Je.Hefpere, qui caria fertur crudeliar ignis;

    Qui natam pallis complexu aveliere marris,Complexu marris retinentem aveliere natam,

    Et juveni ardenti caliam donare puellam.Quid faciant halles captâ crudelius urbe Ï

    Ilymen ô Hymenæe , Hymen ades ô Hymenæe.

  • TRADUCTION DE CATULLE. a,

    Gueux pas Vraucas.Jeunes Vierges, voyez- vous ces jeunes ’ garçons?

    Prenons une autre route. Humide des eaux de l’O-ce’an, il faut que déja l’étoile du loir fe montre.

    Avez-vous vu leur emprell’ementl Ce n’en pas en

    vain qu’ils s’empreEent. Ils préparent des chants pour

    nous féduire. Mais chantons l’Hymen , répétons les

    chants dZI-lymenée.

    Cncun nns"ADur.sz.Amis , n’attendons point une viâaire facile :lregar-

    dez ces jeunes filles. Voyez comme un (cul objetoccupe leur rêverie; un feul les occupe toutes en-tières, tandis que mille à la fois nous captivent.Ah , nous ferons vaincus, de nous devons l’étre.’l.a

    vi&oire favorife ceux qui la méditent. Au mains ,pour le moment, recueillons nos efprits. Déja lesVierges commencent le cantique nuptial: ouillonsnos voix pour chanter Hymen , répétons les chants

    d’Hymenée. i iCanna DES Vraacns.Hefper, tu te lever ; tu se leves, Allre perfide. C’eli:

    toi qui favorifes le jeune audacieux raillant la ’fille

    timide aux embralïemens de fa mare c’ell toi qui

    ravis à la mare éplorée la fille innocente. Ah , que

    feront de plus les ennemis fougueux dans les har-’tcurs d’un alliant? Chantons l’Hymen , ôte.

  • 80’ A ’CîATULLI LIBER.’

    J U v ’n N 1: s.

    Hefpere , qui cœlo lucet jucundior ignis; ’

    Qui defponfa tuâ firmes connubia flammâ? ’

    Quod pcpigere viri , pepigerunt aine parentes; ’

    Nec junxere prias, quam fa mus extulit ardor. Quid datur à Divis felici optatius bora?Hymen ô Hymenæç; Hymen ades ô Hymenze. ’

    P U x L L a.. Hefperus è nabis , æquales , abflulit unam;Namque tué advenu vigilat cuftodia femper;

    N oâe latent (me: , quos idem (æpe revertens .

    Hefpere, mutato comprendis nomine cofdem.Hymen ô Hyme’næe , Hymen ades ô Hymenæe. ”

    J v v z N n s.’At lubet innuptis 6&0 te carpere quefl’ù;

    Quid tum ficupunt , tacita quem mente requimnt! ’

    Hymen ô Hymenæe. Hymen ades ô Hymenæe.

    P U n L L JE.’

    Ut fics in feptis (cactus hafcitur hortis,’ I

    Ignotus pecori. nullo contufus aratro , zQuem mulcent au: , firmat for. educat imber .î’

    Maki illum pueri, multæ optavere puellæ;

    Idem quom tenui captas defloruit uhgui s

  • .TRAD-UCTION’DE- CATULLE. 6:

    Gauvain: AnuL’rns.Herper, ô le plus. doux des Afires , c’en à ton

    flambeau .que l’Amour couronne l’hymen promis;

    l’hymen que l’époux &lesparens d’accord ont mé-

    dité d’avance; l’hymen qui ne le confomme jamais ,

    avant que tonflambeau pareille. Hefper, que peu-vent les Dieux nous accorder de plus favorable queton retour? Chantons l’Hymen , 8re.

    ..Cncvn pas Vxnncns.Hefper, tu nous ravis une de nos compagnes. Oui,

    le fédufieur n’attend que ton lever pour l’attacher à

    les fœurs. La nuit favorife les ravifi’eurs 3 les amans

    font des ravill’eurs que fouvent le matin tu retrouves

    encore, quand, fous un autre nom, tu viens nousannoncer le jour (4.1 ). Mais chantons l’Hymen,&c.

    -CHIIUR pas ADULTES.Confole-toi , Herper , confole-toi de ces repro-

    ches limules : nos Vierges hautement t’accufent ;elles t’applaudilfent en fecret. Chantons l’Hymen ,

    répétons les chants d’Hymenée.

    CHOUX DE: VIERGES.Une fleur foliaire épanouie à l’écart, ignorée des

    troupeaux , refpeétée du foc , car-ciliée du zéphyr ,

    ménagée du foleil , abreuvée de rofée , fait les délits

    de la Bergere 8c du Berger: à peine arrachée de fatige déja flétrie , ni le Berger ni la. Bergere ne la 13-.

  • Un CATULLI LIBEÀR.’Nulli illum pueri. nulle cptavere paella.Sic vlrgo. dura innupta manet. dam eau fui: cit;Quam caftan enliât polluro corpore florem .

    Ne: pueri; iucuudn manet . nec car: puellis. IHymen ô Byzance. Hymen «les 6 Hymenze.

    J a v a u a a.Ut vidua . in nudo vide qu nafcirur me .

    Nunquam fe extollit. nunquam mitan educat nm;Sed tenerum prono dcfleâze pondeur corpus .

    hm in: contingit fummum radice flegellum,Hem: nulli agricolc, nulli colluere juvenci:A: il force «(leur cit ulmo comme: matira,Multi illarn agricolc. multi coluere juvenci.Sic virgo , dam innupra manet . dam inculte fenefeit a

    Quam par connubium mature retaper: adepu eihCara viro mugis . a: minus efi invifa pat-anti.

    Collis ô Heliconii

    Calme. Uraniæ genus ,

    Qui npis teneram ad virumVirginem , ô Hymenæe Hymen .

    O Hymen Hymenze.Cinge tempera fioribus’

  • TRAQUCTION DE CATULLE. 63gardent plus. Telle une Vierge timide ,’ tant qu’elle

    I cil Vierge , captive tous les hommages , 6c les voits’envoler dès qu’à peine une carrelle a terni fa fleur

    virginale. Mais chantons l’Hymen , répétons les

    chants d’Hymenée. ’Canon pas ADULTES.

    La vigne que le Ciel a fait naître en un champdeffe’ché,jamais ne s’éleve; jamais elle ne voit mûrit

    une grappe parfumée; fans cefie elle regarde (es rac

    . meaux languilfans ramper au niveau de fes racines ;

    jamais le vigneron , ni le taureau laborieux ne lacultivent: mais celle dont les pampres s’enuelacent

    à l’orme marital qui les fondent , trouve bientôt en

    foule de des taureaux 8c des vignerons qui la fécon-dent. L’une cit l’image d’une Vierge qui , dans un

    éternel célibat , vieillit inutile 5 l’autre de celle qu’un

    mariage aITorti enchaîne , 8c qui bientôt chère à [on

    époux, celle d’être un fardeau pour fes parens. Chan-

    tons l’l-lyrnen , répétons les chants d’Hyrnenée (42).-

    . CHCUR GÉNÉRAL.Second fils de Venus ( 4.3 ), Hymen , Dieu d’Hy-

    menée; toi qui cultives aulli l’Hélicon , toi qui con-

    duis la Vierge aux bras de l’époux, chantons des vers

    à ta louange. Chantons l’Hymen , ôte. I

    Ceins ton fr0nt d’odorantes marjplaines, prends

  • .64. .CATULLILIBEK:Suave-olenris marioitFlammeum cape: leur: hue.

    Hue veni. niveo gerensLuteum pede foccum.

    Excitufque hilari die.

    Nuptialia concineus.Voce carmina tinnula.Pelle humum pedibus: manuPineau: quate radant.

    . Namque Junia Manlio.

    A Qualis Idalium coleus

    Venir ad Phrygium Venus

    t Judicem , bona cum bon:Nubet alite virgo.. Floridis velut enitens

    . Myrtus Afin ramulis .

    Quos Hamadryades De:Ludictum fibi rofcido

    Nutriunt humore.Quare age .. hue aditum foreras.

    Perge linquere Thefpiæ

    Rupis Aonios fpecus ,

    Nympha quo: fuper inrigatFrigeraus Aganippe.

    Ad domum dominam vocaConjugis cupidam novi .

    le

  • TRADUCTION DE CATULLE. a;

    le voile nuptial, a: , joyeux, viens ici, après avoirchaulié le jaune brodequin (in ton pied de neige (4*).

    Dans ce jour d’allégrefle, fais entendre ta voix.

    Repère l’hymne des noces, foule ces tapis dans tes

    danfes légères, a; fecoue dans ta main tu torcheflamboyante.

    Telle Vénus, amoureul’e des Idallens bocages ,

    s’offrir jadis au Berger de Phrygie , telle Junia , laplus tendre des Vierges , s’engage à Manlius feus le

    plus heureux des augures.

    Junia s’éleve comme un myrrhe d’Alie , élançant

    l’es rameaux en fleurs, 8c que les Nymphes abreuventde torée.

    Hâte-toi donc , Hymen , viens dans ces lieux ’,

    dt pour un moment abandonne les grattas d’Ao-nie (4.5), que l’urne d’Aganippé ( 4:6 ) rafraîchit de

    les ondes murmurantes.

    Viens , Hymen , hâte-toi d’appeller la beauté

    nouvelle , foupirant après le nouvel époux , 8e cap- »

    i E

  • sa ckrl’U’LL’I’ LI’IÏBERP

    Mentem amore revinciens ,.Ut tenax hedera hue, 8c hue»

    ’Arborem implicat errans.

    Vofque item fimul integrc.Virgines , quibus advenir î

    Par dies , agite , in modum ’

    Dicite: ô Hymenæe Hymen à

    Hymen ô Hymenæe.

    Ut lubentius audiens ,

    ,Secitarierad fuurn. -

    Munus, hue auditum fera:Dux bonæ Veneris . boni

    Conjugator amoris.Quis Deus magis à magie

    2ER petendus amantibus?

    Quem colant homines mugis

    Cœlitum? ô Hymenæe Hymen;

    Hymen ô Hymenæe.

    Te fuis tremulus pareur

    Invocat; tibi virginesZonula foluunt finus;Te timens cupida noVos i

    Captat aure maritos. .Nil potel’t fine te Venus,

    Fatma quod bona comprobet,’

    Çommodi capeye; at potefl, q

  • TRADUCTION DE CATULLE. 5-;i tîVant (on cœur, comme un lierre s’attache à l’armeau

    qu’il embrail’e. i

    Et vous , jeunes filles, qu’un pareil jour attend ,

    chantez en chœur , répétez avec moi: Viens , qumen , hâte-toi, Dieu d’Hymenéc.

    Qu’attendri par vas chants, il le rende à la fête."

    Qu’il arrive , amenant l’amour heureux fur (es traces ,-

    pour ferrer lavchaîne la plus fortunée.

    Quel Dieu plus grand peut être inv0qué par ceux

    qui aiment? De tous les Dieux du Ciel en eli-il unque les hommes puiKent adorer avant toi , ô Hymen,Dieu d’Hymenée?

    La vieillefl’e tremblante t’implore pour fa policé;

    rité. Les Vierges en ton honneur dénouent leurs

    chaftes ceintures; 8c la fille timide qui te craint leplus, efl pourtant curieufe de tes myfières (47 ).

    Sans toi, l’Amour cache dans l’ombre l’es plaints

    illégitimes; d’un mottu les épures. Quel Dieu peut

    t’e’galer en paillance , Hymen , ô Dieu d’Hymenée?

    E ij

  • ’68. CATULLI LIBÇKTe volente: quis hune DeoCompararier aufit?

    i N ulla quit fine te domus

    Liberos date , nec parons

    Stirpe vincier; ar paroli,.T e volente: quis huic DeoCompararier aufit?

    Que tuis casent facris .

    Non queat date prælides

    .T erra finibus 5 et queat,

    .Te volente : quis huic Deo

    Compararier salit?Clauiira pandite jaune g

    .Virgo adeli. Viden’ , ut faces

    Splendidas quatiunt comas 2Sed moraris , abit dies; ’

    Prodeas, nova nupta.Tarde: ingenuus pudor,

    Quem tamen magis audiens

    l Fier. quad ire nacelle cil.Sed motards, abit dies a

    Prodeas . nova nupta.Flere define: non tibi ,

    Aurunculeja, periculum eli,Ne qua famine pulchriorClam!!! ab Oceanodiem

  • TRADUCTION DE CATULLE. 89

    Il faut fans toi que le pere renonce aux héritiersde fou nom, à la durée de la race; 8c d’un mot tuPafi’ures. Quel Dieu peut t’égaler en puifl’ance, Hy-

    men , ô Dieu d’Hymenée? ’ -

    Dans les contrées fauvages où l’on ignore ton

    culte, la douceur de la propriété cil de même in-connue; mais d’un mot tu l’afl’ures. Quel Dieu peut

    t’égaler en puifl’ance , Hymen , ô Dieu d’Hymenée?

    Ouvrez les portes du Temple; ouvrez , la Vierges’avance. Vierge timide , vois-tu déja refplendir les

    flambeaux? Tu tardes trop , avance , le jour fuit.

    La pudeur ralentit l’es pas , 8c les larmes redou-

    blent en apprenant qu’il faut le rendre. Jeune Vier-,

    ge , tu tardes trop , avance; le jour fuit.

    Cefl’e donc de pleurer; vas, tu n’as rien à crain-

    dre; jamais l’aurore ne vint à plus belle fille annon»w

    cet tin-plus beau jour.

    un;

  • 72 gcAtpLLI usait.-.Viderit venientem.

    Talis in vario foie:

    Divitis domini hortuloStare flos Hyacinthinus.Sed moraris . abit dies;

    Prodeas , nova nupta.

    Prodeas, nova nupta, fiat(J am videtur j 8c andins

    Noftra verbe. Vide, ut facesAureas quatiunt comas :Prodeas , nova nupta.

    Non tuus levis in maleDeditus vir adultera,

    . (Procatur pia perfequens)A tuis teneris volet

    Secubare papillis.

    Lenta qui velut adfitas

    Vitis implicat arbores.Implicabitur in tuum

    Complexum: [cd abit dies

    Prodeas, nova nupta.

    0 beata, ne; atra nox!O cubile, quot omnibusCandide pede leétulisl

    Sed moraris: abit dies;Proches. nova nupta.

    .-

    l’I’n

    Ë: Ë». 1...!

  • TRADUCTION DE’CATULLE. 7s

    Junia furpalfe en fraîcheur la jacinthe. cultivée

    dans le plus beau des jardins. Mais , jeune Vierge,tu tardes trop , avance , le jour fuit.

    Avance , nouvelle époufe ,-- entends nosïavis’falu-

    taires. Regarde les flambeaux agitans leur chevelured’or; avance , nouvelle époufe.

    Ce n’eli point aux bras d’un perfide adultère qu’on;

    te livre. C’ell un époux fidèle , qui ne voudra jamais.

    s’arracher de ton fein amoureux.

    Comme la vigne s’enlace à’ l’arbre qui la fondent;

    de même il te prelTera dans (es purs embraffemens.

    Mais le jour fuit , jeune épaule , hâte-toi.

    Nuit heureufe! ô la plus belle des nuits! De tous!les lits que décore l’yvoire,ô lit le plus heureux (4.8,! V

    Mais , jeune Vierge, tu tardes trop , avance , le jour .

    fuit. iEiv.

  • 72s . A CATULLI LIBER.’Quæ tuo veniunt hero ,

    Quanta gaudie. quai vagabiotite . que media dieGaudeat! fed abit. dies;

    Prodeas, nova nupta.Tollite . â pueri . faces .

    Flammeum video venire.

    Ite;*concinite in modum.Io Hymen Hymenæe io.Io Hymen Hymenæe io.

    Scimus hac tibi . qu: llcentSala , cognita; fed maritoma non eadem licent.Io Hymen Hymeneæ io .

    Io Hymen Hymenæe io.

    Nupra , tu quoque, qu: tuusVir petet . cave ne negos ,

    Ne petitum aliunde eat.Io Hymen Hymenæe io.

    Io Hymen llymenæe io.

    En tibi domus, ut parens.Et beata viri tui .Quæ tibi. fine, ferviet.Io Hymen Hymenæe io.Io Hymen Hymenze io.

    quue dum tremulum movens

  • TRADUCTION DE CATULLE. 7;Lit fortuné, thrène du bonheur de Manlius, de

    combien de délices , a la nuit 8c le jour, ne feras-tupas témoin! Mais le jour fuit , hâterai jeune époul’e.

    Je la vois qui s’avance ornée de (on voile. Env

    fans , emportez les flambeaux. Allez, de de nouveauchantez en choeur l’I-lymen, Dieu d’Hymenée (4.9).

    Les fouis plailirs que tu connoifl’ois t’étoient per-

    mis, ô Manlius! mais ce qu’hier t’étais permis en-

    core , ne te l’eli plus aujourd’hui. Chante nec nous

    I’Hymen , le Dieu de l’Hymenée.

    Et toi, jeune époufe , à ton tout, celle de refufetce que l’époux demande; ou crains que tes refus ne

    portent ailleurs les hommages. Chantons l’Hymen .le Dieu de l’Hymeuée.

    Te voilà dans la maifon de ton époux. Vois-yl’opulence , qui t’annonce de: relieurees pour tes

    vieux jours. Chantons l’l-lymen , ôte. i

    Mais avant la vieillefl’e qu’amenele temps qui nous

  • 7,4 CATULLI LIBER;Cana tempus militas IOmnia omnibus annuit.

    Io HymenHymenæe i0 ,l o aIo Hymen Hymenze io.

    Transfer amine cum bonaLimen àureolos pedes ,

    Rafilemque fubi forera. ïIo Hymen Hymenæe io.Io Hymen Hymenæe io.

    Adfpice , imus ut accubans

    .Vir tuus Tyrio in toro , o

    .Totus immineat tibi.Io Hymen Hymeneæ io .’

    Io Hymen Hymenæe io.111i , non minus ac tibi;

    I Peâore .uritur intimaFlamma , fait penite magis.

    Io Hymen Hymenæe. io .

    Io Hyùen Hymenæe io.Mitre brachiolum teres.’

    Prætextaçe , puellullæs. IJan: pubile, adeant virî. - - " ’Io Hymen Hymçnæe io.;

    Io Hymen Hymenæe io.Vos bonæ fenibus unis

    Çognitç bgevefçmjnæa j - .4 I

  • TRADUCTION DE CATULLE. 7;fuît , accorde à ton époux tout Ace que la jeunefi’e

    peut donner. Chantons I’Hymen, le Dieu de l’Hy-.

    menée.

    De tes pieds délicats franchis, (ou: un heureux au;gure , le feuil épuré de la chambre nuptiale. Chut;

    tons l’Hymen , &c.

    . Vois ton époux; il t’attend fur ce lit de pourpre;[es bras s’ouvrent pour te recevoir. Chantons l’Hy-

    men , ôte. ,

    Tu l’aimes , fois contente : (es feux égalent 8c fut.

    paflent même les tiens. Chantons l’Hymen , le Dieude l’Hymene’e.

    Jeune époux , que tes bras environnent le fein deton époufe : garçons de la noce , approchezvvous;

    Chantez l’Hymen , ôte. v

    Et vous , Matrônes fçavantes , .rafl’urez la Vietge

    qui demande vos confeils et vos .fages leçons.

  • 73, CATULLI LIBER.’Conlocate puelulam.Io Hymen Hymenæe io.Io Hymen Hymenæe io.

    Jam licet venias , marite;Un: in thalamo cil tibi0re fioridulo nitens .Alba parthenice velut.Luteumve napavet.

    At . marite ( ira me juvent. (Sa-lites) nihilominus

    Pulcber es s- neque te Venus

    Negligit: fed abit dies s

    Page , nec remonte.Non diù remoratus et.

    Jan: ventis; bona te VenusJuverit , quoniam palan: ,

    Quod cupis . capis . a: bonum

    Non abfcondis amorem. lIlle pulveris Erythri.

    Siderumque micantiumSubducat numerum prius,’

    Qui voltai numerate voltMalta millia ludi.

    Ludite , ut lubet . a: braviLiberos date; non decetd’un vents fine liberis

  • TRADUCTION DE CATULLE. 71Chantons l’Hymen , chantons le Dieu de l’Hymee

    née.

    Heureux Amant , il ces permis de