Notes du mont Royal ←  · de la fameufev Rofw’itha , Chanoi-ê q neffe de Gande’rïsheim ,...

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Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres www.notesdumontroyal.com

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Notes du mont Royal

Cette œuvre est hébergée sur « No­tes du mont Royal » dans le cadre d’un

exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

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www.notesdumontroyal.com 쐰

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.THÉATREALLEMAND,

TOME PREMIER.

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’- 1 Il a 346497T H E A T R E

ALLEMAND,"OU

R E, C Un E I LDES MEILLEURES

PIECES DRAMATIQ’UES,

Tant ancienne: que modernes, qui ont paruen langue Allemande ; précédé d’une Difl’er-

zatian fur l’Origine, le: Progrë: ê l’état

afluel de la Poefie Théâtrale en Allemagne.

Par MM. JUNKER 8c LiEnAULro.

TOME PREMIER,

NOUVELLE (ÉDITION.

sa?A P A R I s , xChez M. J U N K E R , premier Profeffeur de Droit public;

. à l’École Reyale Militaire.Chez D U a A N D neveu , Libraire , me Galande.’

E; chez COUTURI En. Imprimeur-Libraire, Quai6c près l’Eglife des Auguüins.

m...M. DCC. LXXXV.. Approbation à Privilege du Rail

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(MEN-S

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DISSERTATIONSur l’Orîgine , les Progrès 8? l’Eta:

cartel The’qtrefifille’pand. -

I L yià fi peu de temps, quelcëAllemands ont; ce qu’on peut; ia-p-i.

peller un Théatre, qu’il n’efi pasétonnant qu’aucun d’eux ne fe foi;

encore avifé d’exil écrire l’Hifioire;

l Les [cœurs qu’on’pourroiç trouver

pour en compofer un; , font éparsdans tant d’Ouvrages’ différons, à;

feroient fi difiîcîles à raffemblerxj

que nous nous bornerons, pOur le’ moment, là. juter un (impie coup-î A

d’œil fur fou Origine, fes Progrès. 4le: l’on. État 3511161; nous tri-fervent:

Id’en parler plus en dansj mat. dam. defunlnera TA A, * ’ a.

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Il 2 )fies volumes qui fuivront celui-ci;On peut rapporter à trois épo- -

Ïques principales! les obfervatîons à

faire fur le Théatre Allemand. Lapremiere comprend les temps an-ciens iufiqu’en 162 g , où Opizï

parut à: publia fes TROYENNEs;la feçqnde , depuis Opitz jufqu’en

:3730, on .Gottfclzea’ entreprit deréformer le Thème Allemand ô: lagroifieme , depuis çe temps jufqu’à

nos jours. r iPREMIÈRE Éro’QUE.

Les premiers Poètes connus chezles Allemands furent les gardes.Leur principale ’fonâion étoit de

tranfmettte à le pofiérité les hauts

faits de leur-nation , a: d’exciteril; murage des Germains a, dans

MJ ’ ’

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l ’3 il

les combats , par des chantonsguerriers rappelles Ba’rditus , oùChants des Bandes, Il ef’t probable

que tous leurs Poèmes n’étoieist

pas lyriques, a: qu’ils entre-mê-”loient"quelquefois leurs chanfonsado dialogues. ’ CÎefi le fenriment

. de p’lufieurs Savans, 8C le célebre

M. Klopfloçk en .efi a convaincuqu’il s’efl1eiTay6 dans le même

’vgenre. Il vient de publier (a) une

forte de Drame entre- mêlé deChantsrguerriers, intitulé La Bali.raille de Hermann (ou. d’Armi-jnias) ,’ que nous inférerons daim

un des volumes fuivansl ’

(a) Il sauné celPo’ëme âl’Emperéur régnant

qui , pour témoigner; [a fatisfaë’tion à l’AuteuË,

lui a fait préfent d’une médaille d’or, fur la-

quelle on voit la tête de ce Monarque, ceint;d’une’coutonùe de ’diamans. il j ’ ’ " "i

a il

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i

( de )

Charlemagne , proteélieur desLettres en. général, 8c des Mufes

Allemandes en particulier, fit re-cueillir toutes les Poëfies» Germa-

niques connues de fou temps, ô:les fit mettre «en Allemand plus«moderne , tel qu’on le parloit alors.

fin croit que, le zele des PrêtresChrétiens, qui avoient en horreurtout ce qui rappelloit les idées duPaganifme, détruifirent ce monu-

ent précieux des Annales litté-raires 8C politiques de l’Allemagne.

M. jGottfched affure avoir luflans une vieille Chronique 4, qu’onavoit joué «devant. Charlemagne une

.Piecevécrite en langue Allemande,mais il a négligé de citer l’Auteur

39h il a ipuifé ce fait. IAvant le dixieme lfiecle on ne

lgécouvrrç aucune trace qui paille

a; a

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l à” l

» faiieïpréfumet que les Allemahds

ayent cultivé , ou même connu;la Poëfie dramatique ufqu’au temps

de la fameufev Rofw’itha , Chanoi-ê q

neffe de Gande’rïsheim , qui, tandisque toute l’Europe étoit déjà plon-é’

gée dans la barbarie 8: l’ignorance;

Cultivoit les Lettres au fein de lavertu 8c de la piété la plus exema:

plaire, traduifoit les Comédies deTérence, à: compofoit elle-même

des Drames auxquels elle donnoitle nom de Comédies, quoique lefujet en fût véritablement vagi-n,que. En général, Comme l’obfer’ve

ql’Evêque Fontanini dans fou Traité

de l’Eloquence Italienne , il paroitqu’on n’attachoit pas alors aux ter-

mes de Comédie ou Tragédie , les

même; idées que les Anciens y ahitachoient à: que nous y avons attafi

a iij,

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l 6 lallées depuis. Le Dante lui-même,dans fou Traité de vulgari éloquen-

ria, donne le nom de Tragédie àl’Eneïde; 8c quoiqu’en dife le Pere.

Rapin, c’efi lui auIIi, ô: non lapofiérité, qui a donné le nom de

Comédie à fou Poème, qui en ce-pendant dans la claire des Poèmes ï

épiques. .La ’Chanoinefïe de Ganders-’

heim, dans la Préface qui ef’t à la

tête de les (Èuvres , explique lemotif qui l’a portée à compoferles Comédies , 8c le but qu’elle s’y

propofe. « Il y a plufieurs Catho-liques , dit-elle, quiféduits parl’agrément du fiyle, préfèrent la

Nanité des livres Payensàl’utilité

des Saintes Écritures: il yen a d’au-

tresqui, à la vérité, refpeêtent la

Bible ô: méprifent les Auteurs

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l 7 l .Payens, mais qui. cependant bdlaideur pas de lire alhdûmcnt T154!

rance, ôtqui ne croyant être faire.fibles qu’aux charmes de l’exprellion-j

fouillent leur. imagination par laconnoiiïance des chofes obfcenes;J’ai donc Cru pauvoit imiter un

Auteur que tant de gens lifentavec plaifir, ô: j’ai tâché , autant

que les bornes de mon génie ont:pu me le permettre , de célébrerla ’chafieté louable des Viergesfaintes , de la même maniere qu’on

a coutume de produire aux yeuxdu Public le déréglement desfemmes libertines u. Ce dernier paf-fage femble prouver que la Sçene

. allemande étoit déjà en vigueur du

temps de Rofwitha; mais ilïn’cïu

relie aucun monument; LequOài.médies qui nous font reliées delà

a tu:

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cf ( s )Chanoinefl’e , font au nombre de

Ex: Gallicanus , Dulcitius, Kal-’ limaclzas, Abraham Hermite , Papi:-

nutius, ô: la Foi, la Charité Crl’Efpe’rance, trois Vierges qui ont

pour mere commune la, Sapience ,ou la Sagefle.

GALLICANUS efi en deux A8268.

Le court extrait que nous en allonsdonner, fufiira pour faire connoître

A l’efprit de ce temps-là. IlGallicanus , Général de Conf-

tantin, devient amoureux de laPrinceffe l Confiance. L’EmpereurordOnne à fou Général d’aller com-

battre les Scythes, à: lui prometles plus grandes récompenfes: celui1 ’

"ci ne demande, pour: prix de fesfervices , que la main de la belleConfiance. L’Empereur , étonné

Qu’un Payen prétende à la main de

«b«

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’( 9 )

fa fille , confulte les Grandsdel’Empire ,’ 6c d’après leur confeil

il accorde la Princeffe au Général,

en fe réfervant le droit de l’eninfiruire le premier, 8c de la pré-parer à ce: événement; Confiance

déclare net.qu’elle ne le marierapas , 8c qu’elle efi réfolue de garder

le célibat toute l’a vie. Son porelui repréfente qu’elle l’expofe à

perdre le meilleur Général de l’on

Empire. La Princelle lui propofede la promettre à Gallicanus, àcondition’qu’il reviendra vainqueur

des Scythes; elle exige aufii qu’onlaifi’e auprès d’elle deux filles

qu’avoir Gallicanus , 8: elle arrange

les chofes de façon, que deux de l’es

Chambellans , l’un nommé Paulô: l’autre Jean , fuivront le Génér-

sa! àl’armée, où; elle le Epromet

a v

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( 1°)

bien qu’ils le convertiront, Le pare

approuve les vues de fa fille, 8ctout le fait félon. l’on bon plaifir.

Elle ne manque pas de convertirles filles du Génétal’Payen , de d’en

faire deux Religieufes. Cependant’ Gallicanus marche al’ennemi, livre

bataille, cit défait 6c mis en fuite;mais un ange lui apparoir, le ra-mene au combat, 8: lui fait rem-porter une viétoire complette. Levainqueur ne croit pouvoir mieux.marquer fa reconnoiilance à l’angequ’en fe faifant baptifer 8: en faifantvœu de ehafieté. C’efi’ lui-même

qui à la fin du premier Aéré vientfaire un beau récit à l’Empereur.

On ne faitce que devient la Prin-cefl’e , ni comment elle a pris le

yœu de fou Amant. ’4. Dan-s le .fecond Aéte ce n’en

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i U lplus Confiantin qui regne ; c’efl:

Julien , qu’on ne manque pas ,comme nous faifons encore aujour-d’hui, d’appeller l’Apoflat. Il exile,

Gallicanus, qui meurt enfin commeun Martyr. Les Chambellans Paulô: Jean font afl’aflinés, on ne fait

par qui; mais le Diable faifit le filsdu meurtrier, ô: le force de décla-

rer le crime de fon pere, ôt deraconter en détail les fentimens de

piété que les deux faints Martyrsont fait éclater a leur mort. Le fils8: le pere fe convertifl’ent, 8c laPiece finit par la cérémonie de leur:Baptême.

Les cinq autres Comédies quine l’ont que d’un Aéte chacune,

l’ont à peu près dans le même goût:- .

Il cil-étonnant qu’une femme qui

aimoit les Anciens , 8c qui les me.a v1

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, in)’duifoit, les ait fi mal imités, être

fait li peu doutée des regles queprefcrit la vraifemblance. La fu-perfiition ô: la fiupidité entroientcomme des torrens par-tout où il yavoit des hommes réunis.

Ces Pieces ne font point écriteson Allemand, mais en fort mau-vais Latin ;, nous n’en, avons faitmention que parce qu’il paroitqu’elles firent naître en Allemagne,

le goût de la poëfie ’dramatiquew

L’Allemagne , dans le treiziemel’iccle , avoit bien les Minnefænger

Ou Chantres d’Amour,comme laF rance avoit l’es Troubadours; mais

dans leurs poëfies qui font parve-qnues jufqu’à nous, on lue trouve

rien qui foit relatif au Théatre.L’Hifloire ne fournit rien non plusqui puille faire conjeéturer qu’ils

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(la)le loient occupés de la poëlie tirai

matique. Mais le commencement,du ’quatorzieme fiecle ofi’re un

événement qui prouve incontelia-

blement qu’alors les Allemandsavoient des reprél’entations théa-

trales. Voici le fait tel qu’il el’t

rapporté par plufieurs Auteurs con-

temporains (a).« Frédéric , l’urnommé le Mordu, »

k Markgraveq de Mifnie 8c Land-grave de Thuringe , étoit enfinparvenu a rendre la paix à les Etatsdéfolés par une longue guerre. Ses

Sujets, dans les villages comme.dans les villes , chercherent, par

(a) Chronicon Sampem’nam Erfimmfi ,- En:

pburdianus nntiquizaiam Variloquux; Chroni-que de Thuringe par Urlin ,- Chronique de Tl");ring: par Jean Rothe. Voyez-les dans Mcnlrenîîimplores rem!» Germanium!» ,’ tu»). a 5” au

l w

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( la)les divertifi’emens qu’ils le prout-i

soient, à le confoler des calamitéspallées. Les Eccléliaf’tiques de la

ville d’Eifenach y reprél’enteren:

publiquement, l’an I322, quinzejours après Pâques, dans un joliJeu , les dix Vierges dans il ell faitmention dans l’Evangile. Le Mark!grave lui-même affilia à la repréc’

l’entation. Ce Prince voyant queles cinq Vierges folles, malgréleurs pleurs 8c leur repentir, aldloient être exclues à jamais du l’é-

iour des bienheureux, 6c que laSainte Vierge 8c tous les Saintss’employoient en vain pour obtenir -

leur grâce, il en fut tellement in-fdignéi qu’il s’écria avec emporte-

ment: Qu’efl-ce donc que la croyance

des Chrétiens, fi Dieu n’a aucunégard à notre repentir 5’ à l’inter:

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(1;)teflîon dé Marie 6’ de fis Saints?

t On entreprit inutilement de le calt-mei a: d’éclaircir fes doutes; ilfouit du lieu de la repréfentationdans une grande colere qui ne fadiflipa’ qu’au bout de cinq jours.

Cependant les tartinons auxquelsils’étoit livré, avoient été fi vio-

leus, qu’il en eut une attaque d’apo-

plexie qui le retint: au lit pendanttrois ans, 6c dont il mourut dansla cinquanteacînquieme année defon âge. Il fut amené à l’Eglife

de Sainte Catherine ,- dans la cha-

pelle de Saint Jean a). . .Quoique l’Hifioire ne dife pas

’ enquelle langue. bette Piece étoitécrite, il efi très-naturel de croirequ’elle étoit en Allemand , puff;qu’elle étoit deflinée à l’amufement

de ’touçe une Lville. dans une 59.:

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( 15 l

pece d’occafion folemnelle. Quand

M;Girottfched, dans fon Catalogue, ; ’

foutient que les Places de Rolwitha 5.toutes compofées en latin ,’ langue

qui n’étoit alors connue que dans

les Couvens , n’ont. pu influer enrien fur les produflions des ficelées

fuivans, 8c que la Comédie faitintroduite chez les Allemands in;peu-près comme elle s’étoit intrœ

duite chez les Grecs du temps deThefpis , on voit’ vifiblement qu’il

faute du dixieme fiecle au quinézieme , ô: qu’il ignoroit ce quis’étoit palle à Eifenach en 1322,Si ce fait lui eût été connu, il au-toit fenti que la Comédie qu’exé-z

buterent les Prêtres de cette ville;n’étoit, par le fujet même qui y,étoit traité, qu’une imitation de

celles de la Chanoinefi’e qui a de

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(17?l’on aveu même; avoit puifé dans

Térence l’idée de la. Comédie.

lettons maintenant un coups.d’œil fur les produâions Allemand .

des du quinzieme fiecle dans le

genre dramatique. ; ..Les jeunes gens autrefoisrétoient

dans l’ufage de le déguifer pendant

le Carnaval, 8c d’aller par troupesdans les meilleures maifons de la’Nille, où ils récitoient des Dialo-g

gues relatifs aux différens parfon-nages qu’ils faifoient. Ces Dialo-a

gues ,. dans leur. origine, étoient:vraifemblablement allez fimples ,dt n’étoient peut être que des im-

promptus; mais la bonne réception

qu’on fit aux interlocuteurs leurdonna de l’émulation , les Porta à

les compofer avec plus de foin;à y mettreplus d’aélion , à leur

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(18)donner-une certaine étendue; 82 fà les apprendre par cœur. Bien-itôt ils devinrent une imitation desaél’ions humaines; on y louoit les

bonnes, (in y blâmoit les mauavaifes: mais la fatyre dont on lesaflaifonnoît, n’étoit pas fort délia: -

.cate , 8c ne refpeétoit pas beaucoup

les mœurs. Ces repréfentationsétoient connues Tous le nom deJeux de Carnaval, ê: quoiqu’onne puille pas fixer précifément le

temps où elles commencerent ëavoir lieu 5 leur origine e’fi nécefi;

fairement antérieure au quinziemefiecle , puifque dans celles quifurent faites vers le milieu de cefiecle, il en cil parlé comme d’un

ufage fort ancien.Les ’Jeux’ de Carnaval; les plus

anciens qu’on connoilie, rôt qui le.

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, (19)"l’ont endentés- jufqu’à no’s jours)’

furentcompofés I a * Nuremberg par?

un certain Jeaanofenblut, dontonne fait d’autres particularités,fil ce n’eli qu’ila fait d’autres Poëlies

quiz’ne valent pashmieux’ quefes-

Pieces dramatiques, qui l’ont aunombre de fix. La première el’t inc.

titulée Jeu de Carnaval; la feconde 5 ,les [cpt ’Maîms; la troifieme, le

Turc: on yl parles de la prife deConfiantinople comme d’un événe-

ment réCeminent arrivé; la qua-ë

trieme a pour- titre le Payfan 6’ leBanc ; dans la cinquieme il s’agitde trois perforznes qui je font fau-1Ie’es dans une maifon; 6c la fixieme

efl à-peu-près le Tableau de la viede deux lperfonnœ .marie’es. Une A

Courte analyfe que meus allons dort-4.

net de. laupremiere tôt de la naïf"

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(305fieme fera mieuchonnoître la. naît

turc de ces Drames-que tout ceque nous en pourrions dire, 8dmettra les François en étatïde- juger

de la reflemblancïe. 8c" de la. ’difïé-sî

rence qui étoient entre ces Jeux8c! les Myflcres. . . É - ri

Un Hérautrparoît d’abord pour

expofer le fujet detla Piece, èchemanque pas de revenir à la fin regmercier les Spectateurs de l’atten-ition qu’ils ont bien voulu prêter:NOÎCi comment il s’explique au

commencement de la Piece.« Faites fileuse , 8: prêtez l’oreille;

à ce que je vais vous annoncer.Notre Seigneur , l’Evêque de Bam-Ë

berg, a entrepris une chofe nou-zvelle. Plufieurs Dames fages fontgrenues le plaindre àvlui’ que leurs

maris portoient ailleurs le tribut .

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(21)fqu’ils leur devoient. Elles l’ont lup-

pplié de remédier à cet abus 8: demettre fin à l’injuf’tice des hommes.

C’efi pour demander à ces adulteres

comment ils comptent cimier leur’.crime’,« que nousz fommes venus;

’lAnciennement on les auroit" lapi-i’dés z, cependant nous fommes char-j

’gés d’examiner de qui procede’ la

faute , 8: de Voir de quoi on accule’les bonnes femmes». ’ ’

L’ O F F 1 c 1 A L;

Mellieurs ,’ que’celui que’je vais

nommer paroille; 8C qu’il réponde

à l’accufation intentée contre lui;

Les deux Parties ouïes, on fautapunir-le coupable,"

Hermann Sonnenglang,

Dieterich Seidenfchwanz , . iEverard Blumenlthal ,

a (Venez vous jufiifier devant l’Oflicial.

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(22)" HERMANN ’SONNENGLANZJ’

’ i Monfieur l’Oflicial, faites bien.

attention , je vous prie, à ce que’ie vais dire. L’époufe qu’on m’a-

.donnéelef’t jeune , elle Ln’el’t pas

imême tout-à-fait formée; je n’ai

’fait que me conformer aux prieres

de fa mere, qui me dit à l’oreilleleîour de ma noce, qu’il falloit

’ménager fa fille jufqu’à ce qu’elle

fût plus avancée en âge, ôte. h

LA JEUNE FEMME.-

Mon cher Monfieuri, daignezm’écouter à mon tout; je vous dirai

la pure vérité, fine.

On peut juger de la décence des

raifons de la jeune femme par laa juflificatidn du mari. Nous nousarrêterons-là, 6c peutçêtreen avons

a... .

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* (23)nous trop dit. Ce qui faifoit les ’délices de la bonne compagnie deces temps-là, feroit à peine dignedes Boulevards aujourd’hui. Le feq

coud ô: le troifieme défendeur ô;leurs femmes s’attaquent ë: le dé;

fendent fur le ton des premiers;l’Ofiicial parle à [on tout; on répli-

que de part est d’autre; enfin l’Oflis-i

cial prononce, ô: le Héraut finitpar l’Epilogue fuivant: ’

« Monfieur notre hôte , ayezfoin de’nous faire bonne chere ; ’45:

en cas que ce que nous avons ditvous pareille un peu libre , tâchezde le prendre en bonne part, ô:faites attention que tous ceux quile [ont allemblés ici, n’y font;venus que pour rire ô: pour badi-ner. Il efi permis d’être fou a);Garnaval a ,6: vous favcz bien (111’053

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v( 2a)

ei’t plus gai le Mardi-Gras que leVendredi-Saint. Si quelqu’un, foit

homme foit femme, ne veut pascroire ce que je dis, je vais l’inf-crire fur mon catalogue des fous ».

(Le JEU DU TURC.. Un Héraut vient avertir que leGrand Seigneura conquis la Grece;

qu’il efl arrivé en Allemagne, ô:

qu’il amene [on Confeil avec luipour terminer toutes les querellesdes Chrétiens. « Le Payfan ni leMarchand, dit-il, ne trouvent defécurité ni de paix nulle part; ils

éprouvent nuit 8c jour, fur terre8c fur mer, toutes fortes d’oprefeilions a: d’injufiices z choie hon-1teufe à la Noblefle, qui n’a ni le

’courage ni la volonté de s’oppofer

à de pareilles violences. Si onpendoit;

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(sur)pendoit tous les voleurs aux arbresqui bordent les grands chemins,ils n’auroient’ garde de piller les

voyageurs. Puifqu’on parvient à .prendre une bête féroce dans les

forêts, il y auroit bienlmoyen;fans doute, d’attraper aufliles bri-

gands. Enfin, le grand Seigneur. trouve les choies dans un li mau-

vais-étatqu’ilveut y remédier; fort

intention cit de rétablir la paix ô:la tranquillité danstous les pays:ainfi ceux qui voudront en profiter ,"n’ont qu’à approcher a).

Paraît enfuite un habitant deNuremberg , qui dit au Turc :a Parle donc, Grand Turc: com;ment as;tu pu te flatter de duperles gens de bien»? &c ». Le Turclui répond :q a Le Sultan monMaître cit riche .6; puili’anta fa-

T béat. Allan. de Junker. T. I. b

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’ (25.7

piété envers ’fonDieu-lui a attiré

les bénédictions du Ciel: suffi jul-

qu’ici a-t-il réuni dans toutes lesentreprifes. :L’Empire de Tïéblrfonde ,’ que nulle Puillance n’avoir

pu. ébranler, ’vient de le sfoumettre

à lui ainfi que le Royaume-de Bar:’ ’barie , ôte u. Le N urernbergois

réplique: a Écoute, grand Turc,

tu manqueras certainement toncoup en Allemagne: ,1 tu peux déà

taler au plutôt: on ne fouflrira pas«que desPayens viennentfe nicher

’ dans la Chrétienté, ç’efl de quoi

veuillenous préferver notre Dieu,r «ce-Dieu qui a précipité, le, tien du

haut des cieux, ôte. a. La defi’usle Turc adrelTe la parole à [on Em-pereur qu’il invite à méprifer gênée.

reniement cespropos injurieux. a. Le Sultan prend. enfin la parole

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(27)à: protefle qu’il n’el’t pas venu pour

nuire à performe, mais feulementpour mettre fin aux défordres quidéfolent les Chrétiens. a La le&ure

deslivres , leur dit-il ,. nous a apprisque quand! le riche opprimera lepauvre , quand l’homme d’efprit

efcroquera le bien de l’homme(impie , quand celui qui cil tallaliérefufera de nourrir celui qui a faim ,quand les Savans ô: les Doâeurs"donneront de mauvais exemplesaux Laïques, quand’le pere leplaindra de l’on fils , 8: quand leSeigneur ne protégera pas fouPayfan, c’efl alorsque commen-Iceront les malheurs des Chrétiens q.LEnfuitc il continue d’analyfer lesvices des Chrétiens , dont il compteneuf principaux: l’orgueil, l’ufure’,

.l’adultere , le parjure ,1’apofiaplie,’

’ b

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(18k)

la corruption des Juges, la lime-’nie, les nouveaux droits impofés

fur les peuples, ô: le mépris aufliabfurde qu’injufle dont on accable

les gens de balle condition. a ToutCela déplait à’Dieu , dit-il , ô: je

fuis venu pour y mettre ordre ».Arrive un Envoyé du Pape , qui

dit au Grand Seigneur qu’il eftchargé de la part du Saint Perede lui dire toutes fortes d’injures:il s’en acquite à merveille. L’Em- .

pereur Turc répond fur le même .ton, ô: finit par obferver que lesChrétiens ont des Prêtres orgueil-leux a: lâches qui aiment bien àmonter des chevaux fuperbementenharnachés, mais qui fe foucientpeu de combattre pour la foi.

Arrive enfuite un Envoyé deÆ’Empereur , quien-termes trèsvdurs

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( 29 )

a: très-groiliers, menaCe le Sultande le faire mettre en prifon ô: de lechâtier : celui-ci n’efl guere plus bons

nête dans fa réponfe , ôtfinit par allu-

rer que fi l’Empereur veut ul’er de,

violence, il trouvera à qui parler.A cet Envoyé fuccede celui du

Rhin, qui annonce qu’il vient dela part de tous les Eleéteurs taf-i.femblés fur le Rhin, pour avertirle Sultan qu’ils ne fouHriront pas".qu’il relie maître de Conflanti-nople; que c’ef’t. très-mal fait de

fa part d’avoir pris cette ville ô: d’y

avoir tué tant d’honnêtes gens. Le

Sultan charge. l’Envoyé de dire de

fa part. à tous les. Princes Alle-mands , que les Payens les détellent

a caufe de leur intempérance, deque pour fournir à la bonne cherq

b iij

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r 30) ’qu’ils font , leurs fujets font oblié

gés de s’excéder de travail, &c.

I Paroît enfin le Bourguemaître

de Nuremberg , qui qualifiant leSultan de Très-Haut Roi ô: deSuprême Empereur , de PrinceSouverain des Turcs 8: de tousles Payens , tenant la premiereplace après fou Dieu Mahomet,l’avertit poliment que .le fauf. con-

duit que lui ont accordé Meilleursde Nuremberg. va expirer, 8C le

à "üîaii’ebdëfls’aîia’iigerwàiùËoÎléquence" ’

V pour quitter la ville avant les vê-pres. Le Sultan ne néglige pas cetavis, il baille le ton pour empê-cher d’être maltraité, remercie la U

ville de la fureté qu’elle lui a ac-

cordée, allure les Nurembergeoisque ceux d’entr’eux qui voudront

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[

l il l Vvenir en Turquie ’y’lfero’n’t laverai

[flamant reçus ,- et puis il le retirerPour conclufion le Héraut réé

vient fur- ia Scene, adrelïe la pal-4role’a l’Hô’te’, St lui fait un com-a

pliment mêlé de traits ’fatyliqu’e’s

ê: de quelques’poliifonneries.

"il paroit que les Allemands goûa’

raient- lbrtces’farces , puifque dans

les temps fuivans on en vit écloreun nonibre’prodigieux «dent unegrande partie a été» imprimée , 86

s’en ’confervée jufqu’à l nos jours.

Le foui Jean Saxe , en AllemandHanns Satin, Cordonnier à Nu-remberg , aen’lÂcompofa, depuis l’an

1518 jufqu’à 1;63 , foixante-cinq.

Il eut pour fuecefl’eur dans ce genre-

Jacques Ayrer, Notaire 8c Procut .reur àNurcmberg; qui en fit trentecfix ,v routes antérieures au dix-fepa,

b iv

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((32 il

- tiemeïfiecle,’ dont le Commence-ment femble être. l’époqueoù» les

Jeux de Carnavaljontcelléd’àtre

en vogue. On ,n’en trouve] aucunqui ait été faitldepuisïl’an :3695;

. du moins les farces qu’on mon;tinua de v donner au Public. n’en-"s

rent plus le titre :deJeuxde ; Car-naval; on lui fubfiicuaœlui de Jeuxplaifans,ïJeuxfboufi’ons; &c. Il efl

Vrai que" M.; , Gott’fched dans.- fort

. Catalogue, fait mention d’unePiecq

de 1610 fous leÏtirrez deaPieaaaJeu de Carnaval du: cheffe. fofeplr ,5.mais ce titre. même ;défigne-.i.une.Piece férieufe .;, d’ailleurs îlien:

fort incertainE que la: date de nm,preflion foit aulli celle de 13.60111!

pofition. p w p - .Lailfons les farces; 8c voyonsquels furent les commencemens. de:

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, (sa )la véritable Poëfie théatraIe en Al-

lemagne. ’ L :Les Allemands le font familiaria

lés de bonne heure avec les an-ciens Auteurs dramatiques , puil’-

que M. Gottfched nous apprendqu’on conferve a la Bibliôtheque du

College de Zwickau des extraitsde deux Comédies de Térence faits

vers la fin du quinzieme fiecle, 5cdeflinés’à être repréfentés par les

écoliers de ce College. Dans lemême temps, en 1486, parut unetraduction de l’Eurruque imprimée à

Ulm, ôt bientôt après, en 14.99.,une traduétion «de tout Térence ,ornée d’un ’frontifpice qui reprén;

fente une’falle de Thé-atre. avec des.

Acteurs 8: des Speétateurs , tellequ’elle devoit être fuivant l’idée

qu’en avoit le TraduEteur: il y a

b-v

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j (34) .aufli à la tête de chaque Comédie

une efiampe ou font figurés tous xles perfonnages de la Piece , »avec des étiquettes qui con-Itiennent leurs noms. Dans l’An-chienne on voit même l’lfle d’Ana

dros , un vailleau en mer,’Pha-,-

nia qui lutte montre les flots ja: jufqu’au lit ou accouche Philo-

mene. Outre cela chaque Sceneefi accompagnée d’une petite gras

vure, ou les Aéleurs paroifFent basbiliés à la mode du pays du Tra:dué’teur. Nous ne rapportons cesdétails, peu i-ntéreiïlans par eux-

mêmes, que pour faire obferver le

goût de ces temps-là. *La première Comédie de Plante -

traduite en Allemand, efi-l’Aulu;lat-la , imprimée à Magdebourg en.

1535, 6C la premiere Piece ne:

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( a; iduite .du Grec cil ’lphigén-ie enpAulideÏd’Euripide, ’ à laquelle il:

plut au Tradutleur de donner le"nom de Comœdlo- Tragœdia, on nefait pas pourquoi (a). Elle tu: im-

primée en 1584. ’Ces traductions 8:1 la .Ieâure des

Poètes Grecs à: Latins firent naître

aux Allemands l’idée de faireauflides Comédies a: des’Tragédies ,

mais fans les.,rendr’e attentifs aux .regles de l’art. En effet, IIe’fei-

21eme ficelé abonde en produEtions.

Allemandes , décorées du nom[de Comédies 6c I de Tragédies,

mais monfirueufes pour la plu-part , 8c; plus bizarres les unesque les autres; Il. y en a fort peuqui méritent que nous en. parlions

(a) Voyez fur cette dénomination en général,

la: Dmmæmrgi; de M. Lçfiîngi, Part. l. pagr v

a!) vi

(si?

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(36 lici; aufli ne nous arrêterons-nousqu’à celles qui peuvent faire con-

C naître les progrès de l’art, ou qui

le dif’tinguent par leur .fingularité.

Du nombre de celles-ci font lesfuivantes : Je’fizs le vrai .Meflie ,

Comédie en un Acte. Quel fujet-pour une Comédie! Nous obferve-N

tons, à l’occafion de cette Piece,qu’un grand nombre de celles quefirent les Allemands dans ce fiecle ,tirent leur fuiet de la Religion, &-lque dès le commencement du grandfchifme qui a défolé l’Eglife, les

Luthériens eurent recours au Théa-

tre pour fortifie-r leur parti. C’efi.ce qui donna lieu, entr’autres, à

la Comédie qui a pour titre Lenouvel An: Allemand de Balaam,ou la belle Germanie changée parforcellerie en Anefle Papale, mais

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.l37ï

rendue &an légitime Câvaliefiparla verra’va’e, l’eau qui coule de la ’

Montagne blanche 5 au PoflillonCalvinifle, et au Chevalier Chré-tiend’Eifleben, jolie Comédie [Dl- v

rituelle oùl’an trouve l’Hlfloire de

Luther 6’ celle-"de fes- Jeux plusgrands ennemis le Pape 8’ Calvin; ,.

àEijIeben 16223,. Voici le fujet decette Piece. Certain Roi nomméImmanuel a trois fils , Pleudo-pierre, Martin 8c Jean. L’aîné va

v0yager en Italie , le fecond à Eif-lehen , le troilieme en Suilfe. Pen-dant leur abfence, lespere meurtaprès avoir fait un tefiament dans ’

lequel il leur piefcrit la manieraidont il veut qu’ils gouverneur leursfujets. Mais l’aîné de retour s’empare

feul du Trône , contre la volonté en.

..prelle du Teflateur, traite les fujets

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(3,8) Aavec la derniere cniauté ,I a: neveut pas entendre parler du tafia-ë.ment de [on pare. Son freré Martin.

revient, ô; voyant les violencesqu’exerçoit [on frerc, il lui fit des,repi’éfentations que Pfeudopierre ne

daigne pas écouter. Tandis qu’ils.

font à difputer, le, cadet arrive dela Suiffe, 8c , en jeune homme vifô: étourdi, ilrejette le tefiament,Ou l’explique d’une maniera étrange.

Les chofesne pouvant fe concilierxainfi, il imagine de déterrer le corps

A deleur défunt pare , le me: en but,ô: propofe à [es fraies d’y tirer tous

trois , à condition; que celui d’en-itr’eux qui frapperoitle plus près du

coeur, deviendroit feul polÏeITeur,de tout le Royaume," Preuclopierre. iaccepte la propofition; mais Man:gin!1 qui refpecîte fan pere mon,

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(349) i ’s’y oppofc , ôt la querelle fâcha-aïe

plus quejamais. Martin , pour s’êtrefi généreufement oppofé à l’attentat

de fes freres , devient un objet:d’horreur pour eux , 8c en cil cruel-lement perléeuté. Mais la iuf’çice

divine fait apparoitre aux trois freres.I leur défunt pere, qui fait elluyet-

des tourmens terribles à l’aîné 86

l au cade-t, 8: qui récompenfe Mar-tin de fa piété filiale , en lui mec-

tant la couronne fur fa tête. Suif: ,comme l’obferve M. Gottfchecl,auroit-il pris là l’idée de fou Conte,

du tonneau ?.- Les Catholiques Allemands n’ont

commencé que fouettard à mettreles difputes théologiques fur la:Scene, La Vpremiere Piece qu’ils

ont publiée dans ce genre, efl de1671; elle a- pourititre Joli: Cor;

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q (4°)médis Je la vraie ancienne Egli eCatholique 6’ Apoflolique , ou lesfdt’fi’rens perfonnagels quiyparoiflènt

déliement toutes les aontroverfes agi!te’es aujourd’hui entre les Catholiques

Romains, les Luthe’riens,’ les Z ain-

gliens , les Calvinifles, les Anahap-tiffes , &c. Ouvrage très-utile à très-agre’ahle à tout vrai; Chrétien Catho- l

ligue. Romanopoli. Les perfonnagesfont: Coria’on , Menat’cas , Me’lihe’e ,

Anabaptifie , Titeflile , fa femme,Luther, Brentius , Zuingle , Carol-

flaa’, François , Moine, Brigitte ,’

. Religieufe , Satan, le Pape PieIV, le Cardinal Campegio , Hozius ,Évêque , Jefus-Chrëjl, SaintPaul,

Saint Pierre. I INous ne trouvons pas que les’ Calvinifies ayent eu recours aux

mêmes armes pour combattre leurs

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a (411-)advetfaires: Î modération: qu’on doit

attribuer, ilanszdout’eâi auprincipe

commun à la plupart deleurs Thé’Ofi

legiens,qui’leurfaitregardercommccontraireià’rla’ dignité du Chrifiiaa

nîfmeàtoute repréfentation .théaëï

traie yquand même elle auroit’poun

objet l’édification des fideles. t IlsportentLI’aufiérité à cet égard ljufqu’Ïà

regarder, comme: impies", ou dumoins.comme indécents , files (Zone

certsfpi-r-ituels. . - -- Les amours deÎ Mélibe’e 6’ du

Chevalier Cri-[li eîgiŒ’age’dieten dix-s

neuf 21536:5 ,v par Sigifm; Grinim ,Docteuruuîugjbourg, 1520. CettePièce enfi” traduite de ’l’Efpagnol;

,, d’un Auteur’iineonnutv Centaineaprès , l’original , intitulée Ce’lefline ,’

fut traduite: en Latin. par GafparBarthius , Tous ï le. titre de A Forum?

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(42,)” .bofiodidafcalun, ou ’ Tableau des,miferes r que s’unirent Iesjeitnjs gens,

par le libertinage , Go. Le Traduc-teur Latin qualifie cette Piece’de.divine I; il dit que les Grecs ni lesRomains n’ont irien qui lui-foiecomparable, à: il obferve que toutce que les François avoient alorse’crit de. bon ,1 e’toit puifé’dans les

Auteurs Ejjzagnolsr Il. paroit ce-pendant que l’Auteur de ce Dramemonfirueux n’avoir pas plus l’idée

des regles du Théatre que Ion Ira-duâeurAllerfiand. l Ç f :-. . ’

Les Enfizns inégaux d ’Ev’e , Carné-

die en cinq Aâes , - par Hanns Sachs ;x gré. Nous avons déjà remarqué;

que ce célebre cordonnier de Nueremberg avoit compofé’ foixantefi

cinq Jeux de Carnaval; on a anili-de lui foixante ô: feize Comédies,

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.(43)cinquante-neuf Tragédies , 8c toutce qui cil forti de la fertile plume afourni de quoi remplir cinq grosvolumes sin-folio. Aulli fonnoma-t-il palle en proverbe chez lesAllemands, qui, pour défigner unmauvais Poète, difent , c’efi unHanns Saxe. Il n’en cf: pas moinsfurprenant qu’un homme de fontmétier, et defiitué deltoutes con-noilTanceslirtéraires , ait pu tirer;de l’on propre fond ce qu’il a écrit.

Au milieu des choies plattes ô: tri-

viales dont fourmillent fes Ou-vrages , on trouve quelquefoisdestournures qui plaifent , 8: des pen-fées qui étonnent. Il cil fureteurdifficile de concevoir cornllîencsfans poliéder les langues. l’avantes ,

il a pu choifir des fujets tirés desAuteurs Grecs à: Latins ,.-dan;S un .-

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(44)temps ou ils n’étoient pas encore-

traduits en Allemand. Revenons àla Comédie des Enfans d’Eve.

Dans cette Piece , une des plusbifarres qu’on puifl’e imaginer, Dieu

le pere vient pour s’alïurer par lui-

mêine des progrès que les enfansd’Adam ont faits dans la Religion.

Il les examine fur le Catéchifme,ô: ce qu’on auroit peine à deviner,

fur le Catéchifme de’Luther. Abel

6c quelques-uns de les freres fetirent très-bien d’alîaire , ô: répon-

dent on ne peut pasmieux. Caïn, .au contraire, 8c ceux de les freresqui ne valent pas mieux que lui,répondent on ne peut pas plus mal;ô: ennuyés de l’examen, ils s’en.

vont. Quand Evc demande à Abelou efi Ton frere,’ celui-Ci répond

qu’il court 6c fe bat avec des polit:

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(si) v «fous dans la rue. Au relie, les filsd’Adam font au nombre de (dix; il ln’y efl pas queflion des filles;

Parmi les Pieces de cette épo-que qui méritent quelqu’attention

par une forte de régularité, nous

nous arrêterons un moment furcellequi a pour titre La chqfle Su».

l farine , Drame fiirituel en cinqAâ’es , par Paul. Rebhun , Curé

d’Œlfnitz , ô: Sur-Intendant desEglifesdu Bailliage de Vogtlberg;Zwiçlrau , 1536 , réimprimé en

154.4. Non-feulement chaque AEtey ef’t bien divifé en Scenes allez

bien liées , ce quine fe trouveguere dans les Pieees de ce temps;mais l’Auteur, attentif à la quantité

profodique , s’efi alfuietti dans cha-L

que Scene à une mefure différente,

en forte que les unes font. en nets

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(46 )’de trois pieds , d’autres de quatre;d’autres de’cinq , ôte. à: que les

vers font tantôt iambiques ô: tantôttrochaïques. wCe qui efi enCore plusremarquable dans cette Piece , c’efl

que le Poëte y a fait ufage desChœurs. Il y en a quatre, Gem-pofés chacun de piuficurs couplets

oufirophes, mis en mufique, 6C; faits pour infpirer aux fpeé’tateurs

des fentimens convenables au fuiet.Quoique cette Piece’foit très-im-parfaite à plufieurségards , on voit

que l’Auteur qui, comme Luther,le piquoit d’écrire, plus purement8c. plus. élégamment qu’on ne fai-.

fait alors, étoit. nourri de la lec-ture des Anciens , 8c avoit raifonné

les regles de leur Théatre. Nousobfewerons qu’avant cette PieccAllemands. faifoient leurs avers

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(il). de huità neuf,fyll’abes , ou, dedix’a

l onze ,- fans fairesattention ni auxlongues, nizauprreves; ils comp-toient fimplement’ les .fyllabes , ,comme font aujourd’hui les "Poètes

Erançois. On croit communémentque .c’efl- Opit’q qui. le. premiers a

eujégard. à la .céfure..: 6:: aux flon-

gues’ ô: breves; c’efi une erreur;

Rehhun a’eu foinidÎindiquer à la

tête de chaque Scene le mètrequ’il y a obiervé. ’

Avant de palier . a. l’autre , Épo-

que , nous dirons un mor de cet--taines Pièces d’un genre particulier,

qui datent .de celle-ci ’ 6c qui font

intitulées Drames chamans. J acquesAyrer,, déjà cité à l’oceafion des

Jeux. du I Carnaval , compofaplufieurs de ces; drames, dontneuf. g.fe font A confiâmes. . Entre: autres.

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(48)Saint François defgutfe’ 6’ Île jeune

Veuve de Ventfe"; îles trqislime’o

ehantes Femmes ’qztevii: Dieu ni

leurs maris n’ont pu contenter,ôte. ’M.Î .Gottfçhed regarde ces

drames chamans comme.les ’pré-.

curieurs de. l’Opéra Italien. Ladifférence qu’il y a, c’efi que dans

ces drames Allemands tout le chantefur le même air, qu’il n’y a pointde machines, 8: qu’en’général le

fujet, ainli que le langage, y cita bas nô: populaire.

g - SECONDE ÉPOQ UE.

MARTIN 01’112 de Boberfeld,appelle. à jufie titre le ’pere dela poëfie Allemande, peut être.aufli regardé comme celui de la

poëfie

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t V l 49v) (poëlie dramatique en particulier;LesPieces qui lui ont mérité ce.titre l’eut les Troyennes, traduites ldu Latin de Séneque , :1625 ’;Daphné, Opéra tiré de l’Italien ;

"1627 5’ Judith, ’au’tre Opéra imité

de l’Italien’,’ i633 , ô: Antigone.

Tragédie , - traduite du ’G’re’c de

sophode ,” 3163 6. Toutes cesPlaces ont le mérite d’être allez

régu-lieres , Bi font beaucoup mieux

écrites que tout ce qui avoit parul iufqu’à lui. Il, entreprit en’Alleé

magne ce que Corneille*,-quelquesannées après, eut la gloire d’exé- J

cuter’üen France. Il ouvrit lacarriere 86 montra à les Concitoyensla routie’qu’ils devoienttenir pour ara.

teindrai la réputation des Anciens.Mais’lesl’effort’s’ de ces deux «grands

hommes ,. également celebres dans p

V L1" heizt.’ Allan. de Junker, T. I. C

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( se) 4les Annales de leur Nation, eurentdes fuccès, bien diliérens: Cor-

. neille excita des génies qui ,.enégalant 8c quelquefois en furpaf-faut leur modela , rendirent la SceneFrançoife digne émule de, celled’Athenes, au lieu qu’Opitz ne

g fut imité que foiblement.’ Sesfuccefi’eurs fubfiituerent l’efprit au.

fentiment, le faux brillant au fu« -blime , sa inonderent le ThéatreAllemand de Pieces plus infuppor;tables encore qtie les farces infipides8c les Drames pédantefques qui

. parurent en même-temps. Le goûtque les Allemands. prirentx’auxOuvrages de ’Marino 80- d’autres

poètes Italiens de la mêmertrempe,les détourna du vrai chemin prefquearum-tôt qu’il leur avoit rétéfrayé.

ce goût a oppofé à la fimplicîté

de nature le fait déjà fend:

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’ i ( si idans les Pieces d’Andre’ Gryphius;

il fut porté à l’excès par Daniel.

Cajjaar de Lphertflein, qui en inqfada prefque toute l’Allemagne.

.On a de ,Gryphius :, Arminius;Tragédie, 1 6 go. Carde’nio 5’ Ce’lincle, ’

h p Tragédie ,bourgeoife, 16 5o. Cathe-rine rie-Géorgie, Tragédie, I657. v

I Sainte Fe’liçite’ , ou la Mare conf

tante, Tragédie , traduite du Latin

de Nicolas Caufin ,i .16 57.. Lamort du furifconfule ’Entilius Paula: I

i Papinianus,Tragédie, 1,6; 9. CharlesStuard, Tragédie, 166 La Nourqrite, Comédie , traduite del’Italien

de Girolamo Razzi, 1 6 6 3. Ahfura’a

comica , ou le fleur PierresS’quefiï,comédie , l 66 3’. ’ Le, Berger extra-

vagant , Comédie , I traduite duFrançois de. Jean de la Lande;in 66 Herribilicrifzrèfas, au; ’

c 1; V

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( 52) .ficier fanfaron , Comédie 166;;Piqflus , Opéra ;. .Majuma , Opéra;

les frapt«Freres , ou les Gibe’onites,

Tragédie , traduite du Hollandoisde Vondelc On ignore en quelletannée ces trois dernieres Piecesparurent pour la premiere fois. . I

Nous avons-cinq Tragédies deLohenflein: Epicharis, i 6 6 5. Agrip

"l

Fine, "166g. Ibrahim, 1673. Sa, ’I phonijhe, ’16-82 , 8c Clebprîtreï, de

"1682 aufli. Quoique ces ’Pieceslioient pleines de défauts mont;"trueux ,rto’ut n’y-’efl-pas méprifable,

’6’: nOus nous télamons d’en faire

’connoître les beautés .efl’encielles.

Ces deux hommes ne manquoient.’nidetalensnidegénie,&ilsauroient’illuf’çréfila Scene Allemande, s’ils

-n’avoient pas été entraîné par le

mauvais goût de leur fissile; a a

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(53’)

Parmi. les Poètes dramatiquesqui prirent Lohenflein pour" nio-dele , Jean Chrijiian Hallmann futun des plus célebres. Il nous reliede lui neuf Pieces quile font loue.tenues long-temps. fur le ThéatreAllemand :1 La Vertu triumphjante ,ou la filait» i Uranie , Comédie,v1.667.’Mariamne, Tragédie, 1670,-

L’Amour ingénieux, ou l’heureux

Adonis 5’ Rofibelle, -Paflorale ,1673. L’Amour cellefie, ou la con]: A

tante Sophie , Tragédie , 1673,,Le The’atr’e’ de la Fortune , Ion

j-l’invincihle Adélaïde , Tragédie,

.1673. L’Innocence marante , .ouCatherine , Reine d’Angleterre ,

-Opéra, 167 3. La Tendreflè pa- ’-

7’ femelle , ou ,Antiochus mourantd’amour,- Tragédie ,I 1673. LaVengeance divine ,’ ou Théodoric

ciij l,

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. (la)de Vérone Tragédie," i673. LaVengeance rufe’e, ou le brave Hé-

raclius, Tragédie, 1673. r vTandis que Lohenfiein 8c les

imitateurs le rendoient inintelli-gibles à force de vouloir être in:blimes, il .s’éleva pour ainfi direune nouvelle feâe de Poètes dra- ’

mantiques en Allemagne, qui veu-lant éviter l’enfiure ridicule du’ton

de Lohenfiein , donna dans le bas- 8C dans le’trivial. Chrétien Weiflë,

qqui,’depuis x1677, compofa plu-lfleurs Tragédies ô: Comédiesqui contrafloient parfaitement aveccelles de Lohenfiein, fut commele créateur de ce nouveau, genre. ’

’11 étoit Recteur du Collegedé

Zittau , ô: il ne manqua pas defaire jouer.fes Pieces par les Ecc-liers de [on College: elles le furent

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( 55 ) jbientôt fur le Théatre de tous lesprincipaux Colleges d’AllernagneÇ

’ On auroit dit que c’étoit une confpi-

l ration à qui trouveroit les moyensles plus l’ûrs’de Corrompre de bonne

heure le goût de toute la Nation.Faut-il s’étonner aprèstcela que la

raifon, trouvant de toute part enAllemagne tant d’obfiacles à fur-

monter , y ait fait des progrès filents dans cette partie comme dans

toutes les autres? ’ l lPour mettre le combloit l’extra-s

vagance de ces temps-l’a, anima-gina de mêler le Tragique avec. le

i Comique. On falloit paroître Ar-lequin dans les Tragédies , où ilfalloit le rôle de Confident, quel-quefois celuiïd’un grave perfonnage ,

5E. même il étoit louvent le Hérosde la lPiece. Les Comédiens dona

civ

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(r6)nerent à ces bouffonneries groflieres

le nom de grands Drames Poli-tiques 6’ He’roïques, 8c ne man-f

quoient pas, dans les affiches , deprévenir le Public qu’Arlequin yfigureroit, 8: divertiroit beaucouples Speâ’areurs- Les Allemands goû-

terent ces produëtions monfirueufes;rôt, à la honte de cetteNation fifoulée, on ne repréfentaplus furtous les Théatres que ces miféra-bles farces: aujourd’hui, (a). même

dans la Capitale de l’Empire , on ne

parvient à amufer le Parterre qu’en

lui donnant les grands Drames Po-litiques 6c Héroïques, allaifonnés

des fines plaifanteries à: de la gaité

de Hanns’Wourfl. Ce nom, qui

(a) Cela fut écrit en 1771. Depuis, le’s’chol’es

ont changé. I A ’ l

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( 57)V veut dire Jean Boudin.,.& revient

à celui de Jean Potage, efi d’ul’age

enrAlleniagiie, comme celui d’Ar-lequin, pour défigner le fou ou le

boul’fon de Théatre.. I IlCet âgeaufli fut fertile en Opéra

Allemands. Après p Daphnéd’Opitz , repréfentée pour la pre-

miero foisàDrefde, à l’occafion du

mariage de la fœurde l’EleÇieur avec

le Landgrave de Helie ,.on donnaàla même Couren 16go Heleneô’Paris, Opéra quijl’emble avoir i115

troduit le goût de ces fortes; de di,.-’

vertilTemens en Allemagne. LesPrinces de l’Empirefirenti conf-t

’ truite à l’envi des Salles d’Opéra

dans le lieu de leur rélidence; onen confiruifit aulli une à Hambourg,8c vers .la fin du dernier fiecle J’AI?lemagne le vitrinondée.’d’10péra.tçëfç

cv.

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(sa)duits de l’Italien ou du François, inà

dépendamment de ceux que les Al-, lemands compol’erent eux-mêmes,

qui pour la plupart étant fort mau-vais , exciterent l’indignation dequelques bons efprits ; mais cesJuges féveres , au lieu de chercherles moyens de perfeé’tionner ce

genre, le bornerent à le décrier.Ils y parvinrent. L’Opéra Allemand

perdit tout [on crédit , il fut prof-rcrit chez les Princes , qui y fubfii-tuerent l’Opéra Italien , a: quiayant infenliblement pris goût auxDrames étrangers, n’ouyriren’t plus

leurs Théatres qu’aux Comédiens

Italiens 8c François» La Scene Al"-lemande , bannie par cet événement

des feuls endroits où elle auroit pule perfeEiionner, le trouva, pourainfi dire, abandonnée’à des troupes l

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(59)ferviles de Comédiens fans mœurs

est fans goût. . . -- Tel étoit l’état du Théatre en

[Allemagne , lorfque Gattfchedentreprit de «le réformer. Nousexaminerons bientôt les moyensqu’il mit-en ufage pour y parvenir , ’

6c les fuccès qui en. réfulterent.

» i TROISIEME ÉPOQUE.

3,1 on l ne jugeoit M. Goule-heu!que d’après iles éloges que lui ont .

prodigués nombre de Littérateurs

Allemands, on feroit» forcé de leregarder comme le premier hommedu monde. ’qC’ell un Écrivain lin-

mortel, JunÏPhilofophe divin, leplus l’avant des Grammairiens , leplus éclairé des Critiques, Poète jfublimev, Orateur .aufli éloquent ’

cv;

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A (,60)que profond; enfin- un de ces, gré:

nies heureux, nés pour faire jidesrévolutions. 411.3 créé l-a Scene Al-

lemande, ô: tout en la- créant il l’a

turfs dans .. un» état de perfeâion fi

brillant, qu”elle doit exciter l’envie

8c la ialoufie des François Gade rom

tes les Nations. *.Sanslrvçmloir- rien diminuer de la

reconnoiflànce que M. Goctfcheæa mérité de la par: de fes compa-triotes , nous oferonsl, malgré l’etï

pece de culte qu’on lui rend, 85Equi s’étoit déjà fort ralenti quelque

temps avant fa mort ; musclerons;’dis-je ,, jetter un coup-d’oeil limpar-I

tialîfur les travauxLi-ttéraires, 8cles apprécier à leur jubile valeur.L’amour de la vérité rôde devoir

que nous nous ’fommeSjimpofé demettre les François enlétat de juger:

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(fil -. île Ia’révolutiqutqui-s’eft: en

Allemagne dans les,ll3ellîelsh.-Lettresa

l’emporte fur’ce que nousldevons à

M. Gottfohecl 8c à fes adorateurs. I

, Nous avons que .Lohenfleinavoit iufeâé toute: l’Allema-gne du:

mauvais goût de Marina: cepen-.dan: quoique cet homme finguliez-fût regardé alors comme le génie le

plus fublime,.il le trouva dès le;,çomménçerrieut "de ce ficelé de:

bons efprits qui éviterent la conta-e

gion , qui oferent ne pas limiterécrivirent dans un fiyle égalementéloigné de l’e’nflure a: de la bafTelÏeh

&nparvinrent à joindre la. correâion8c la pureté de lïexprefiion à la. juf-r

telle des penlëes. Le colebte Wolf,’

MM. Bodmer 8c :Breitinger ,. lesAuteurs (Patriote de Hambourg,canzq, Bcflèfi Ntukirclz , Gamba?

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(62).ô: beaucoup d’autres avoient donné

d’excellens Ouvrages, fait en vers,

foit en profe, avant que le nomde Gottfched fût connu; 8cquandice même M. Gottfched com-mença à mettreïau jour des produc-

tions dont le mérite effenciel con-fif’toit dans la pureté du fiyle on’

vit paraître en même-temps lesPoëfies de Halle): 8c de Hagedorn;ôt les Sermons de Mosheim , chefs:d’oeuvre qui ont fait les délices defoutes les Nations éclairées, ô: qui

feront des modeles pour la paf-f

l térité. A j i y .i On voit que l’Allemagne , dès

la fin de 1.730, faifoit de puilTans"efforts pour fortir de (on ancienne.

i . barbarie, tôt qu’elle avoit fait lespremiers pas vers la perfèâidn , fansl’influence de M; Gottfched. Ilétolt

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’ (.63) qinfiruit, il connoifl’oit allez bien laLittérature Françoifè; c’efi nième

dans cette ,fource’qu’il avoit puifé

les principes qu’il développa dans

les livres élémentaires qu’il publia

fucceflivement. Il aimoit’l’étude,

à: avoit le goût des bonnes choies :il pouvoit diriger ceux qui étoiEnten état d’inventer, mais il n’étoit

pas en état d’inventer luiamême.

Plus fait pour éclairera un certainpoint que pour infpirer’, il n’efi

forti de (on école que des hommesqui n’ont guete eu que, le mérited’avoir écrit purement; il les aloués,ils l’ont loué à l’excès. Il n’étoit pas .

né pour opérer la révolution dont i ’

ourlai fait honneur, mais cetterévolution faire , il pou-voit la main-

tenir, ô: en propager la. lumiere.Ce qu’on peut dire de plus vrai 8:

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(64) ’

de plus ri’enfé fur. M. Gottfched;

c’en. qu’il. aimoit falPatrie ,. qu’il

déliroit ardemment qu’elle le ren-’ dît illufire’, 8: qu’il. y a contribué

par les connoiflances 8c par Inflige;qu”il. en a, fait. -Ma:is pour avoir paru

dans l’infiant de la révolution , pour

y avoir applaudi, pour l’avoir en:couragée , ce n’efi certainementpas avoir le mérite de l’avoir médi-

tée 8c confommée. - V« Nourri ,V comme nous, l’avons

a .obl’ervé, de la leé’ture des Auteurs

F tançois, M. Gottfched fentit, ’ainfi que beaucoup d’autres de fescompatriotes , l’abfurdité des boul?

fonneries qu’on étoit dans l’ufage

de mêler avec les fujets graves dela Tragédie: plus il connut le nué:rite d’un Drame régulier, , têt-plus

- il vit avec douleur combien la Scene

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(65)l Allemande, étoit auedell’ou’s dela

Scene’Frangoife. Il conçut le pro-

jet de la réformer. La choie lui qparut d’autant plus facile que ,pour réunir, il crut qu’ilîfufi’ifoir

de retranclier’du Théatre les farces

qui le déshonoroient, fui).Lfiituer des Pieces faites d’après les r

règles del’art , .8: écrites dans un

3’:er naturel ô: (boulant; En Con;[équerrée il fe’hâta de fer concerter

avec le Chef d’une troupe de’Co-i

médiens , qui tantôt jouoientn àLeipfick ,I 86 tantôt à Brunfwick;ils ne permirent’plu’s à Arlequin de

paroître fur la ’Scene, 8: même on

compofa une petite: Piece dont le.feul objet étoit de l’en exclure fo-lemnellement ô: pourtouiours. Sans.conful’ter le goût niles moeurs d’une I

Nation qui commençoit feulement

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( 66 ) . Ià rougir de ce qu’elle avoit été ,iôç’

qui. s’agitoit encbre violemmentrpour s’arraCher du limon de la bar-

barie, il fit jouer les meilleuresPieces du Théatre François. A lavérité elles étoient foiblement tra-

duites , mais le fond, tout décharna”qu’il étoit, relioit encore, ôt ce

genre étoit trop exquis pour pro;duire un bon effet fur un Publicqu’il falloit préparer 6c amener in-

fenfiblementnaux’chofes qu’on eut

l’incon fidératio’n de lui montrer trop

brufquement. Quel contrafie,’ eneffet que le ton [de finefl’e 8: de lé-géreté , ô: de l’efp’rit de galanterie

qui font le charme des Pieces Fran-* ,çoifes , avec le ton &l’efprit des Al-

lemands, dans l’époque, dont nous

parlons! M.Gottfched compofa bien-tôt lui-même , ô: fit compofer plu-

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(’67)

lieurs Drames où les trois. unitésétoient ferupuleufement obfervées. V

On cria victoire, le Théatre Alle-mand étoit porté au plus haut degré

de perfection , la Germanie comp-toit l’es Racines, les Molieres , 8cce miraéle venoit d’être opéré par

M. Gottfched! Il y ades temps où leschofes les plus communes paroill’ent

des prodiges. Les Pieces dont nousparlons en font foi: on peut les con-fuiter , ôt on verra jufqu’où va l’exa-

gération dans de certaines circonfd:

tances. a, Il ne faut pas croire cependantque l’efpece de culte qu’on ren-

doità Ma Gottfched, fûtune ma-ladie univerfelle. Des hommes l’en;-

fés de fa Nation oferentx, de fonvi-varie, s’élever contre lui dans un des

meilleurs Journaux de l’Allemagne. iVoici comme s’explique fur l’on

I

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(, 68 ) xfujetl’Auteur ef’cîmé des L’ertresfizr

la Litte’rature moderne , écrites de-

puis 1759---- 1763.si Il feroit à délirer que jamais

M. . Gottfched ne le fût mêlé duThéatre. Sa prétendue réforme ne

s’exerce que fur des bagatelles quine ’méritent pas l’attention d’un

bon efprit, ou attaque des choiesqu’un bon efprit regrette. Quand

la Neulrer (a) donnoit le ton au1T béatre Allemand, il étoit, fansdoute , dans un état déplorable...N os Drames politiques 6’ héroïques

étoient un amas d’extravagances,de galimatias 65 d’obfcénités. Nos

. Comédies confifioient en déguifeemens ô: en forcelleriesyles coups debâton y tenoient lieu de gaité ô: de ’

plaifanterie.’ Il ne Falloit pas être un

I ( a) «Femme du Chef de la Troupe dom nous

avons parlé. -

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( 69) V. grand génie pour «s’appercevoir de

;pareilszabus;’ aulIi Ml Gottfched

q nefut-il pas le premierèlesfreeOne,. noître ,- mais il fut le premierqui crut

avoirlles forces néceffaires pour-yJ. remédier. .111- favoit un peu de Eranè

cois; il le mita traduire ,I or. excitatous ceux qui favoient rimer ’ôt dire

OuiMonjiew , à traduire aufli. Il fit ,comme dit un Critique Sui’fle , laTragédie deÏCaton ,I en employant

la colle ôt les cifeaux; mais ilint. faire, fans employer ni la colle ni

les cifeaux , le Darius 8c les Huîtres,I’Eli e ô: le Boucau-procès, l’ALt-

vrele 8c le bel Efiarit, la Banijè 8crl’ÏIypoconc’z’re; Il prononça l’aria;

thème contre les impromptus; 8:il fit .chafl’er folemnellement Arlef-*quinr-’du’Théatre, pa’r uneÊPiee’è" L

qui’îfut bien.»1’Ar1equinadeïala. plus

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(7°)

complette qu’on eût jamais jouée.

Enfin il voulut moins être le ré-formateur de notre Théatre , taux: lecréateur d’un nouveau. Et de quelnouveau Théatre? D’un Théatreà

la Françoife. Il auroit cependant dû

s’appercevoir que nos mœurs ont

plus de rapport, ô: notre goût plusde conformité avec le goût ô: lesmœurs des Anglais qu’avec’ ceux

des François; que dans nos Tra-gédies nous voulons plus voir ô:plus penfer que la timide Tragédie

Françoife ne nous donne à penferou à Voir; que lergrand , le.terrib.le& le mélancolique agifl’ent plusfût-ement’ furnous que le tendre à:le paflionné, ô: qu’en général nous

préférons les choies difiiciles ,6:compliquées, r à celles qui ne des

V mandent qu’un coup-d’œil pour

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(71)Être apperçues. Ces réflexions l’au;

"roient naturellement conduit droitiau Théatre Anglais, Qu’on ne’dife pas qu’il a aufli cherché à pro-

liter de’celui-ci , témoin l’on Caton;

La préférence même qu’il donne

au Caton d’AddilToniTur tentes les qT ragédies A’iïgloifes’, prouve évi-

demment qu’il n’a vu qu’avec les .

yeux des François , ôt qu’il n’aVOit A

alors aucune co’nnoill’ance de Sha- -

kefpear , fde Johnl’on, de Beaul-mont, de Fletcher, ôte. que l’onorgueil mal entendu l’a empêché

de connoître dans la fuite ». . f Vil «Si on avoit traduit pour’iioè’Allemands les chefs-d’œuvre de Sha-

kefpear en y faifant quelques-Chan-’gemens", je fuis fût que cette mé-

thode auroit eu un meilleur fuçce’sflue celle de mouloit les familiarife’r

K

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, (72), j .Étant d’un c0up avec CorneilleRacine. Celui-là auroit plus étégoût du’Pub’lic que ceuxici, 8:auroit excité parmi nous de meil-î’

lentes têtes que n’ont fait lesde’ux"

autres. Le génie qui mon; plus cet-ftainement le génie, c’el’r’celui qui

Terrible tout devoirà la nature, 8:, u .qui ne rebute pas par les pénibles

. :peri’eaions de l’art. juger même

d’après les ’modeles que nous ont

« lamés les Anciens, Shakef’pear cil

beaucoup plus grand Poëte tragique

que Corneille , quoique celui-ci aitfort bien connu les Anciens, .ôt que

” 7’" -’ ’ ’ - . r ’ J- - .l’autre ne les ait Îprefque pas connus

du. tout. L’un approche plus d’eux

par, la connoifianCe St laip’erf’eâiOn

de l’art; ,’ 8c. Shakefpear.’ par’l’ell’enj

fiel. ç’parvien’tmajorera véritable’but de" la Tra-

I i gédicj

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v (73 5gédie ,- quoique fa démarcher foie

louventirréguliere 8c même bifarre:fic le François l’atteintÎ rarement;

. quoique marchant dans la routev frayée-par les Anciens. Après l’Œiæ

dipe de Sophocle, il n’y a pointde Tragédies qui puii’l’ent remuer.

plus fortement nos cœurs 8: toutes-nos pallions que celles d’Otello,’,

du Roi Leèr, de Hamlet , &c. Cor-neille en a-t-ilunenl’eule qui l’aile

éprouver la moitié de ce qu’on

éprouve à Zaïre f Cependant cettePicce el’t encore au-defl’ous du More

:111qu enife , parce que l’Auteur n’a

pas ofé fuivre l’on modela a).

(t Il ne, feroit pas difficile de prou-î

ver que nos anciennes .Pieces tien-nent beaucoup du goût Anglois.Celle du Doâ’eur’Faufle qui ef’t fi l

connue, a quantité de Scenes qui

T béât. 41km. de Junker. T. I. d

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(74)refpirent le génie de Shakel’pear.

Un de mes amis qui conferve pré-cieufement’ une ancienne el’quifi’e

de cette Tragédie qui a fait tantde bruit en Allemagne, a: qui mêmeaujourd’hui y a encore des admira-’-

teurs, m’en a communiqué uneScene que le Leâ’ceurne fera’peutë

être pas fâché. de connoitre. on

fait que ce fameux Faune, regardélong-temps comme l’inventeur del’art Typograpjhique, fut accuÏ’éde

magie parles Moines de’l’oh temps»,

(a Il a befoin d’un Démon intel-

figent dt afiiif, Bi il l’appelle par desconjurations ;’l’e’s Démons bb’éill’ehï’t

à l’a voix, fit au lieu d’un il en paroit

fers tI l

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(75-)

’Tuus’ruf’er "sur Essaim.r’NrrrtuAux. *’

1 êtes lesEl’Pl’Î’ts les plus ô: lesalplus

agiles il’Enferî l’ Tous les ’Ejpr’i’rs.’ Oui. .I i

Fazyie, L’êtesevous tous égale-

leur? -- r ru Tous les Ejjyrits. Non.W Eaufle. Lequel de vous I’ei’t da.

vannage? ’ ’ ’

Tous les Ejprz’ts. Moi.Fàufle. Sur l’ept Diables il n’y a

que fi’x menteurs, quel prodige!...

Mais voyons, que je vous connoiiie

déplus près"... , . ..premier Efprit. Cela arrivera

lynqipprîiï,Mais.... ne nOus arrête

pas plus long-temps ; que nonsveux-tu?

. . d ü .

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(76 ï

i -Faafie. Comment t’appelles-tu?

Quelle efl ta promptitude?L’Efprit. Je t’en aurois plus vite

donné la preuve que je ne répon:droisàta’ quefiion. ’ Ï l l

Faujle. Voyons. Regarde que

fais-je? ’ l i ’L’Ejjarir. Tu. pallias rapidement

ton doigt à travers la flamme de la

bougie... " I ÎFaujle. Et je ne me brûle pas.Va palier ,l’ept fois de même àqtra-Ï

vers les flammes’de l’Enfer fans te

brûler. .. . Eh bien! te voilà inter-.di-ti... Je m’apperçois qu’il y a

aufli des fanfarons parmi les Diables.Ce feroit, en effet, dommage qu’ilNous manquât le moindre des vices.(du ficond) Et toi, comment t’apè

pelles-tu .? ’- ; * ’Le jèCOIZCZ’ Efiarit. Chil; ce qui

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2’77) ,dans votre langage long dt traînant

veut dire les traits de la pqfle.

Faufle. Et à quel point es-tuprompt? * ’ ’ ”’ Le fécond Efirflr. Comme mon

nom l’indique : comme le Venin des

la pelle. v 1 ’ ’Fa’ufle. Va donc fervir un Médo-

cin , tu es beaucouptrop lent pourmoi. Et toi (du miliaire) commentt’appelles-tu? ’ «

Le troifieme Ejjm’r. Je m’appelle

Dilla; je fuis porté fur les ailes du

vent. - -Faufle. (au quatrienie Ejjarir) Et

toi? n V ÎLé quatrieme Ejjarit. Mon nom

cit lutta, car je fuis porté fur lesrayons de la lumierc.

Fazrfle. O vous , dont la prompi ld ni

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(78)I titude peut être exprimée par desnombres finis, milérables. z ,1. Le cinquieme Efiarit. Celle det’indigner contr’eux; ils ne font les

moiragers de Satan que pour le’rnonde matériel; nous autres leu-l’ommes’pour le monde des Efprits ,

6C tu nous trouverasbeaucoup plus.prompts.’” q’ H ’r ” a.

Faufle. Et quelle’e’fl ta promp-

titude!’ ’ » ’ ’ ’ ’ ’

Le cinquieme Efim’r. Celle de lapenl’ée de l’homme.

I Faufle.-’.Voilà quelque chofe...2Mais les peni’ées de l’homme ne font

pas promptes dans tous les temps;elles ne le (ont pas, lorfque la vérité

ô: la vertu les appellent. Qu’elles

font lentes alprs!.... Tu peux êtreprompt quand tu le veux , j’en con;

viens; mais qui me répondra que

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(79)’ tu le voudras toujours ? "Non , je

n’aurai .pà-s’plus (inconfiance entai

que j’aurais dû en avoir en moi-même. . J’ai]! (- au fixieme) Et toi, .

parle, quelle’efi. ta promptitude?’ Lefixieme Efprit. Celle de la

vengeance-du vengeur. eFaufle. Du vengeur? . . De quel

vengeur iLe fixisme Efiprir. Du puilTant,

doterrible’, qui s’el’t rél’ervé à lui

la vengeance , parce qu’elle lui fait

jplaifir. .Faufle. Tu blafphêmes ,’ mal-

heureux... Tu trembles ?.. Prompt,dis-tu, Comme la vengeance du...Peu s’en cf: fallu que je ne le nem-mafi’e....’ Non , que l’on nom ne

fait pas proféré parmi nous......r’

Sa vengeance feroit :prompre?....Eric vis encore... je poche encore... ’

div,x

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.(80)Le fixieme Te laifl’er’en:

core vivre 8c pécher, efl déjà fe’vcnn.

ger de toi. ’ ’Faufle. Et c’efl un Diable qui me

l’apprend! . . mais aujourd’hui pour

la premiere fois. . Non, non, favengeance n’el’t pas prompte, ô: li

tu n’es pas plus prompt qu’elle, tu

n’as qu’à te retirer. (au feptieme)

Et toi, à quel point es-tu prompt?Le feptieme Efprir. Martel dif-

ficile à contenter, fi ma prompti-r rude ne te convient pas non plus..:

Faufle. Réponds vite 5 quelleefleelle? ’

Le jeprieme Efprit. Celle du:pafi’age’du bien au mal. .

Faufle. Ah, tu .es le Diable qu’il

me faut. Aulli prompt que le paf-ï’age du bien au mal. . . . Ah, qu’il

fifi rapide! . . . qu’il efi; rapide! ....

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..( 8 1Sortez de ma préfence, Vous au-tres limaçons de l’Orcus! retirez--

vous! .. Comme le paillage du bienau mal! . .. Je l’ai éprouvé, com- ’

bien il efl prompt; hélas! j’en aifait l’expérience! ôte. ôte.

Sans adapter tous les l’entimens

de cette critique, nous avons crudevoir en mettre cette partie fousles yeux de nos Leâeurs, non-l’eu-lement parce qu’elle l’erVira à fixer

l’es idées fur la réforme entrepril’e par

M. Gottl’ched , mais aulli parceque l’avis qu’y donne l’Auteur à, l’es

’ compatriores, relativement àql’ace’

c’ord qu’il l’uppol’e être entre le ca-

raé’tere 8c le goût de l’a Nation ô:

celui des Anglais , a déterminébeaucoup de-Poëtes Allemands àprendre les Anglais pour. modales.v anJScenne Allemande efipçcupée

d v

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(sa)aujourd’hui par des Auteurs qu’on

peurroit regarder. comme de Seâes

différentes. -Les uns, partil’ans zélés de la

daârine de M. Gottl’ched, mes’attachent qu’à obl’erver fCl’uPu-g

leul’ement les trois unités, ôt font

leurs Drames d’après les regles de’ l’art, comme un Apothicaire com:

pol’e un remede d’après l’ordon-

nance du Médecin. Ces gen-slà ne .font ni pleureràleurs Tragédies,ni rire à leurs Comédies.

D’autres le piquent, comme-lesprécédents , d’imiter la régularité

Françioifè , mais en même-temps ils

ol’ent prendre les François pourmodelas dans tout ce qu’ils ontd’excellent,- ôc cherchent à les égaie

ler aulii bien le goût que parila’manierecd’écrir’e.’ C’elt dommage

. ,,.,,..

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(83 ï .qu’ils mettent trop (auvent fur litScene Allemande des mœu-rslôc des

ridicules qui ne le tfouvent qu’à

Paris, 8c qui ne peuvent; être niconnus ni fends par le’Public Al-r

lemand. i i l cD’autres afièStentle goût An;

glois , à-peu-près comme les pre-jmiers affeâent le! goût François, 86

fe font une forte de gloire de ’méiprifer les regles de l’art ô: d’imiter

leurs modeles jufques dans leursexcès les plus monflrueux.

-D’auttes enfin cherchent-à réu-ï

nir dans leurs Drames la régularité6c la décence des François à la force

&à la hardielïe des An’gloîs , fans

fe-faire cependant un fcrupule defacrifier l’unité du lieu ià’des airai)?

tages plus "confidérables; le " V i’ ’Quoiqu’àucun’e de ces manierei

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(84;)ne le. reflemblent, elles ont chai aCune leurs partifans , 8c le Parterrey applaudit alternativement: ce qui

A a prouve que fon goût n’efl pasencore fixé. I

De tous les Auteurs qui ont tras;vaillé pour le Théatre, ceux quilui ont fait le plus d’honneur, font

fans-contredit MM. Schlegel, deCranegk , de Brave, Lqflîng, Weifi,

Gellert, de Gebler, Kriiger, Ste-phanie , Gærtner, K lopflock , ’IVie:

land, Bodmer, 8c quelques autresdont les Pieces compoferont ce

Recueil. l i v ’Bien loin de croire queles meil-

leures Pieces Allemandes puiflentfoutenir la comparaîfon avec les

abonnes Pieces Françoifes , nous .fommes convaincus que pas une ne.pourroit être mile fur la Scene Frans

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(953(golfe faris’des; changemens confidé-

tables. ;Nous m’emèfpérons pas

moins que le Public accueillera fa-vorablement narre Théatre Aile;man’d, ’quand même il n’auroit que

le mérite de fatisfaire fa curiofitéfur une partie aulli intérelÏante dela Littérature Allemande, qu’iline

çonnoît pas encore. Mais nous necraignons pas d’avancer que dans le

nombre des Pieces que nous don-nons, il s’en trouve qui par leur:invention, leur force, Vleu’r’efprit

8c leur économie furprendront tousceux qui jufqu’ici n’ont eu. qu’une

opinion médiocre du Théatre Al-lemand. Il n’a peut-être manqué à

M. LelIing, Auteur de Mifs SaraSampfon 6:. de Minna de Barn?helm, sa M. XVeifs , Auteur deJulie 8’ Rameo , pour égaler ce que

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(’ 36 l

nous avons de plus, gradé-88349genre dramatique, que d’être nés à

Paris. Ce,n’e(’t pas que nous ayions

l’abfurde préjugé de croire quethors

Paris il. n’y arien de; beau ,ni debon au monde; mais il el’tcertain

* qu’il n’y a pas d’endroit fur la terre,

où les hommes dcfiinés à produire

du beau 8c du bon» trouvent plus defecours ô: plus d’encouragemens. Il

n’y a queiLondres qui foit au pair

. avec la France à cet égard; Berlin (a)y afpire : le relie de l’Europe n’y

penfe pas. L r t ’Nous avons héfité pendant quel,-

que temps , s’il ne vaudroit pasmieux ajufier les Pieces Allemandes.au goût François que de les traduire.fidélement. Le. reproche qu’un des

(-1) È: fur-tour Vienne , depuis quelques

années: v q 7- J ,

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e l 87 )Critiques les plus. éclairés "a fait à

cet égard au TraduËteur du Théatre

Anglois, nousaparu une loi, Ô:, nous a dé’terminésà prendrele-pàrzti

dont lui-même adonné l’exemple;

V Ainli’le Publicn’a pas a craindrede

prendre fur. notre, traduEtion. uneidée faufl’e ou imparfaite du Théatre

Allemand; il leconnoîtra dans cequ’il a de bon à: de mauvais; .

Le plus grand défaut qu’on puifi’e

reprocher aux Auteurs Allemands, *c’efide faire Couvent languir l’ac-

tionpar des. longueurs dont la .vip.avacité Françoife ne s’accommode

pas. Sans examiner d’où proCedece défaut qui, peut-être, efl’une

’fuite du caraâere national. porté; L

comme on fait, a la réflexion, onne fautoit .all’ezï admirer ni s’éton-

slner qu’ils aient fait’des- progrèsfi

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(88 lrapides dans un genre aufli diflidle 56: qui femble demander le Concoursde. tant de circonfiances favorablesqui manquent toutes aux Alleomanda. Nul encouragement’de lapart des Princes , aucune récom-penl’e , aucune difiincïtion à efpérer

pour l’Auteur , peu de .bons Ac-Ï

teurs , un Parterre incapable defentir le mérite d’une bonne Piece,

6C conféquemmen’t d’éclairer le

Poète. Il n’y a de Théatre fixe ..qu’à Vienne 8: à Hambourg, deuxvilles fituées aux extrémités oppo-

fées de l’Allemagne. La pureté du ’

langagelfi elTencielle au Théatre,efl abfolument ignorée dans les prorvinees frontieres; elle n’efi cultivée

.que dans la Saxe a: le Brandebourgqui font comme le berceau ô: lecentre de la politefi’e ô: des Lettres.

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(8’95

LesjAu’teursîËqui le" «font difiingués

ô: quifervent de modeles aux autres,ifonïtou’Saxons onBrandebourgeois.

Ces pays, îà tous égards, feroient;

les’plus propres à donner à la Scene

Allemande la perfeétion dont elle el’t

’ fufceptible; mais malheureufernenton n’y accueille 8C on n’y prorege

que les Mules Italiennes .où F ran-. a

qqifesvpg Ï il: ’34; g 5 .- .-’ :11 :n’yi a. que. l’augufie Maifon

d’Autriche qui [vautroit donnerïaux l

Mufes Allemandes les fadeurs dontelles: ont befOin; &sc’efl le .feulbienfait que cette Maifon à jamais

’ refpeîtable ait différé de faire aux h

vafies pays qui ont le bonheur d’être .

fous fa domination (a). Un des obel

- (a) Nous «rendrons, dans un des-Volumesfuivans , un compte enfle" des changemens heu-un: que la Scene Allemande a éprouvés à Vienne

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( 9° l

’fiaclesî qui, arrêtera longueur par à

Vienne les progrès des arts daguât 8ad’agrément , c’efl’la goliiéreté du larr-

gage. L’Allemand qu’on parle dansles Etats LÎAutrichi’ensefi un: jargon

barbare e, qui malheure ufement: n’en

pas à l’ufage du peuple feulement.

Croiroit-on que dans l’Autriche ,ainfi’ qu’edans tonales pays’Cathali,

qu es d’Allemagne, on a négligé Long.

temps 3’ 6; même méprifé la’uul’ture

de laLangue...ôc des BCHES’rILcttteS

Allemandes par principe de religion?Que la plupart des:,CaltholiquesAl-leniands: étdient perfuadés ,que’tout

Ouvrage Iéc’ritl-en langireSàXon-ne,

c’en-amine , en bon-Allemand,étoit

hérétique, &qu’un. Catholique ne

pouvoit le-lir-e fans bleller l’a conf-

depuis 177! ,4 époque de la premiere- imprcfiîon

ideçet5e4123fîçmtiopg’m. .. Z; . ..::

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(:94 a)

cienceî rçezpréjugé agrégné: Èfi’ folié

vérainement’saqùe dans: le Catalogue

des Poètes Allemands; Équiwde :no’s

louré Ontïillufiré. lentiNa’tion , il ne

le rtrouweîpas un ffCUl. Catholique;a ’ (Du commence cependant-à croire

en Mllexnagne qu? on Î peut cultiverles’ïartside génie &"lir’e les bons

livres, un: cefl’cr d’être catholique.

’ Onadéjàoféà Vienne fecouer leâougï’abfurdérde l’ancien préjugé. a

Depuis quinaé anspony adonnéfucc’ellivenieiit des éditi’dns;;i:rès-

belles Br-trÈ-JsAèorr’efle’sÏdes mais: ..

de Gëlle’iltgïde Geli’ner,vzdqu;lçifi,

Ide Zacharie fde Klupfioëld odeîRalSëïner 2,4 de: pas iles:rf9i’mz ide

«M. de flatterai,de là Cdurtlmpérialeîfiœ gazéifiâtil’Ernpèreurakàiaëllemënt: régriailnà

au ëb’âdËiŒiïŒÈ fiables minimale .

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(925récompenfersdes ferviqesqu’il a rené

dus aux Lettres. J M; de Samenfilsâoint au’mérite de remplir ,’ avec-la

plus grande ’difiinélion ,’ ïla Chaire

i des Sciences écOnomiques-ôcïpolia

tiques qui lui efi confiée ,24Qelul’ de

cultiver les Belles-Lettres avec leplus grand l’accès. Il à: ,la gloire

d’être le premier Auteur Catholique

qui ait écrit dans falangue avec pu-’ recélât avec goût". C’en à ce Citoyen

’aufliÎefizimable,zqu’éclairé-, que, FAQ:

trichendoit l’idée de l’établilïement

d’une Académie à Vienne, qui s’oc-

lcupe principalement de la cultureFde la langue, 8c qui met tous l’es

’ foinsà’ perfeaionner le Théatre’, en

tâchant d’épurer par une faine Cris

l "tique le.- goût des Auteurs, 6C ne"tinfpirant aux; Comédiens la louable

mâtin de: ne; donner au, Public

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.,.,(93)t. ,que de bonnes Pieces. Nous avonsde: M. de Sonnen-fels une petite PaËtorale pleine d’agrément; mais cequi la rend précieufe, c’el’t qu’elle I

fut faire pour être iouée par la Faàmille Impériale , ’a la fête devla- plus

’augufiîe des Scuveraines Bi la plus

excellente de toutes les m’eres. ;

Ces commencemens femblentpromettre au T liéatré Allemand un

avenir heureux dans une ville imi-;menfe où réfident une Cour bril-lante , &des’Maîtres qui ne font

occupés que du bonheur. lagloire de leurs .fujetsr- ’ -

si»,

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I moment que nous allions mettrecerte .Èiflïtrtatiôn fous prell’c, le halant! n’ousafiir cori-

tnoîtré un LTlréazrefillrmanË qui paroir;depuis;pen

en Hollande.1.Cet Ouvrage, entrepris par un .homme d’efprit, sonnaille parfaitement, avec lenôtre; C’èfi: une Colleélion’ des Piec’e’s que nous

’aurion’s’peut-Êrre négligéî’d’e l’antenne: dans

lnprre Théatre (a ) ; y Iainli (lib réfultera du travail

de M. Cf", * *. 8c du, nôtre, que les Fran-çois aurontâopeu-p’re’s tourte qlîe les Allemands

ont édrit dans le genre dramatique; ’v YÀPour- ne rien Paillet à défirér au Publie [ne

noue ,enrreprife, nousnous propofunsde lui’do’nhçr dans le dérnîer Vblugmede noire’R’ecueil

1es critiques qu’on à faires en Allemagne de rentés

ficelâmes qùile comparent; Par ce moyen-il aurala farisfaélion de connaître tout-à-la-fois 81 les’prog’r’ës de la Séché En Allemagne, je ’ceùxfide

la critique relativeï’àfcetiobf’e’t mucine. I

(a) Elles (ont de Gonfched, ou de les Élever.

tu. r .

MISS SARA ’

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.M- I S S.

mua SAMPSON,TRÀGÉDIE BOURGEOISE,

- ’ENpCAINQ ACTES;

De M. LESSING.

&QÊÀÜËJJQ p

r i Ë:L W5 .. l V a æ’3th

q Will;

I 4

Tirant. Allem. de Junker. T. I. A

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................-.............ACTEURa

SIR SAMPSON.MISS SARA, a Fille.

’ MELLEFONT.

M A R W O O D ancienne Maîtrell’e

de Mellefont.a RA B E L’L A , feutre errant,- Fille -

de MarWOodr

W A I T-W E , ancien Domefiiquede Sir tSampl’on.

Il o R T o N, Valet a; Mellefont.

1 B E T T Y , Suivante de lef site

H A N NpA H , Suivante de MarWood.

L’AUBER GISTE, 8re.

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MISSSARASAMPSON.

V *******ü*******æ*********æ****fi

ACTE PREMIER.

SÇENE PREMIERE. ’

Le Théarre reprefente une Chambre dans!

, z ’ une Auberge. L ’ ’

SIR SAMPSON, WAITw’ELL:

entrent en habits de vryage.

S’ A M r- s o n.

M A Fille ici? ... ici, dans cette mi?férable Auberge?

’ p VV A r r W’E L t;Mellefont fans doute a choili la plage

Il ü t

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4 Mrss SARA SAMps’on,’.

-miférabledetourleBourgpourfiidemeureLes méchans cherchent l’obfcurité , parce

qu’ils (ont méchans. Mais que gagneroients

ils, quand ils pourroient le cacher à tousles yeux P Les remords de la confcience(ont plus redoutables que les reprochesdu monde entier . . . Vous pleurez, moncher maître... Verrai-je donc. toujourscouler vos larmes a

S A M p s o N.Laine-les couler, mon ami .... Mais

Sara mérite--t-elle que j’en répandeP...

W A 1 T w E L .1...p Elle le mérite, mon cher maître, ellc

le mérite . . . zS A M P s o N,

. Laiflcemoi donc pleurer.

. W A r1- w E L L.La meilleure, la plus belle, la plus

innocente créature qui ait jamais vécu,être ainlî féduite! Ah, Sara, Sara! ..

S A M p s o N.l’ais-toi, par pitié l Le préfent ne

’dgçhirestgilrpas allez cruellement mpn

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TRAGÉDIÉ BOURGEOISE; i5

cœur? Veux-tu augmenter mes tourmenspar le fouvenir de ma félicité pali-ée?

Loin d’exciter mes regrets pour Sara , .fais-moi rougir de ma tendrefle; exagere-

moi fa faute , remplis-moi , fi tu peux,d’indignation contr’elle, irrite ma fureur

86 ma vengeance contre (on déteflableféduâeur : dis-moi que Sarane fut jamaisval-meule, puifqu’elle a fi facilement cellé

de l’être; dis-moi, oui, dis-moi; qu’elle V

ne m’a jamais aimé , puifque. ..

jW A I T w E L L.Si je difois cela, je dirois un men;

fonge un menfonge impudent, abomi-nable ... Non, Sara a aimé (on pere, 8callurément , allurément elle l’aime encore.

S’il ne vous faut quevicette vérité pour lui

rendre votre tendrefÎe , je la reverrai en-core aujourd’hui entre vos bras.

p S A M P s o N.Oui, Waitwell , c’efl de cette vérité

fur-tout , que j’ai befoin d’être convaincu.

Je ne peux plus vivre fans ma chere Sara :elle cil le foutien 5c la confolatîon de ma

’ A iij

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6 Mrss SARA Saumon,vieillefle. Si je ne l’ai pour adoucir le;

i relies de ma trille vie , qui la remplacera?Si elle m’aime encore, fafaute cil oubliée.

.C’efi l’erreur d’un cœur trop fenfible, 8l

fa fuite n’efl: que l’effet de (on repentir.

De pareilles erreurs dégradent moins l’ef-

pece humaine, r que les vertus factices...Mais je le feus, Waitwell, je le fens:Quand’fa faute feroit un crime, quand elle

feroit préméditée, ah! je la lui pardon-

nerois encore. .Ma-fille, quelle coupablequ’elle puifle être, m’ell: plus précieufe

flue-le relie de’-laËterre.

’W A a! r w JE Il 1.:

Èfl’uyez vos larmes, mon cher maître.

’J’entends venir quelqu’un; c’ell l’Hôte

fans doute qui vient nous recevoir.fié

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r

x TLAGÉDIP Bounesorsrsl .7

:8 CEEN E I I..L’AUBERGIST-E, SIR SAMPSON’,

WAITWELL. Ï agz’A vina-n. e x" s ’r 1; ’

Si matin, Meilleurs ,h fi matin Soyezles bien-venus. Bon jour, Waitwell.Vous avez, donc marché toute. laquait aJill-ce a ce Mofilieur dont tu me Parlas

hier? ’ ’’. W A x T w a r. L; AOui ,t c’élt lubmêmfie; &j’efpere que,

ami naturisme.semeuses!"-I-L’Afiuyn’an’oasrn. a

Mulord, je fuis tout à votre (ci-vice;Que m’importe le fujet qui vous amenç

.îci, a: les raifons qui vous font garderle l’incognito chez moi? Un homme de

mon métier reçoit fonargent, 8c ne doitpas s’inquiéter de ce que font ceux qui

logent chez lui. WaitWell m’a dit, que.vous veniez dans l’intention d’obferve;

un peu le jeune Seigneur qui demeure

L A iv

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x

1

’3’ Mrss SARA SAMpsou,

ici. Mais j’efpere que vous n’avez pas celle

de lui caufer du chagringvvou’s d0nne-

priez un mauvais renom à’ma maifon, Stil y a des gens qui craindroient J’y venir.

Nous fommes: obligés nous autres, devivre eanervant toutes- fortes de per-

"fonnes, 85.... il l J ’ JS A M p s o N. ..

Ne craignez rien; ’conduifez-moi feu--

lement- dans la chambre que Waitwell ’a retenue pour moi. Les intentions quim’amenent ici, font bonnes . ..

’L’Aun’zkacrsrzv.’* Je ne cherche pas à pénétrer dans vos

.Iecrets, Mylord. La curiolité n’ajamaisÉté mon défaut. J’aurais pu , par exemple,

[avoir depuis long; temps , qui ell-ce jeune

Seigneur étranger que vous voulez ob-ferver; mais, je n’ai pas voulu. Ce queje peurr conjeEturer cependant , c’el’t qu’il

a enlevé la dame qui el’t avec lui. L’excel-

lente femme , ou fille: je ne l’ais lequeldes deux ! Elle s’enferme toute la journée

’ dans l’a chambre, 8c pleure.

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TRAeÉm BOURGEOISE; 1 g.

S A M p s o N. i

Et pleure? Ï ,’AL’AUBERGISVTI.’

Oui, 8; pleure ... Mais vous, Mylord; jpourquoi pleurez-vous? Il faut que cettedame vous intérelTe bien vivement .. . Par

hafard feriez-vous . . . IW A 1 1- w a r. L.

v Ne l’arrête pas davantage.

L’Aununersru.’Venez, vous ne ferez (épaté de la dame

qui vous intérelle fi fort, que par une’fimple cloifon: 8c peutvêtre...

WAr-rszL.Tu veux adonc lavoir bon gré-malgré ,

qul o l I ’ ’ * ’L’AUBERGrs-rz.Non, mon ami, je ne veux rien favoir.

’ A 1 T w a t. L.Dépêche-toi donc de nous conduire

à l’endroit que tu.nous dellines, avantque performe s’éveille dans la maifon’.

L’AunnnGIs-rr.- Vous n’avez qu’à me fuivre.

’ ,A v-

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’30 Mus Sana SAMpson;

v s C E N E I I’I.MELLEFONT, NORTON.

on leve la toile, ê on découvre rapparie-

ment de Mellqfimt.

MELLE r o N ’r en Robe de Chambredans un fimteuz’l. ’

UELL]! nuit, grand Dieu, quellenuit j’ai palle l Un criminel prêt à périr

n’éprouve pas des tourmens plus cruels...

Norton l . .. Si je reliois plus long-tempsfeu], je ne fais où’pourroient me conduire

mes trilles réflexions . . . Hé, Norton l...

’ Il dort encore. Mais n’y a-t-il pas de la

barbarie à empêcher ce pauvre miférable

de reporter? Qu’il efi heureux! . .. Mais

je ne veux pas que ce qui cit autour demoi foitheureux , tandis que ... Norton!

. N o R Tdo :N .(,arrive).Monfieur...

’M unisson-r.Habille-moi! ..’ Tu as de l’humeur?

a

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TRAGÉDIE VBO’ÜRËEOTSKQH La!

Corrida-toi, Norton ;.. quand je pourraidormir, je te permettrai de dormir airai,(fâche defaire les choiesde bonne grace’:

8: lice n’ell: pas par devoir , que ce foitau

moins par pitié pourmoi. l.-N o n T o .N.

une, Monfieur 2 me de vous a Ah 5je fais mieux placer-nia pitié-l

M a I. I. a r o N ’r.’

Et où donc? i. N. o R T o N. .

Laill’ez-moi vous habiller , 86 ne m’in-

terrogez pas .MEILLEFONT. I

Bourreau l Tes reproches viennentencore fe mêler à ceux. de ma confcience !’

Je te comprends. Je feus. fur qui le porte(a pitié .r..’ Ceperidant, tu as raifon , tu

rends jufiice à l’un 8c à l’autre. Sois fans

compaflion pour moi; déteflevmoi dans

ton cœur z malaxera dois te détefier

auflî. q 4 ’N o R 1: o N;

Me détefiergaufiî E

au , ,

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[a Mrss SARA SAMpsoN;M a r. Lia r ouïr.

Oui, puifque tu fers un monflre quela terre devroit reful’er, de porter, 84 que

tu t’es rendu complice de les forfaits;

N o R r o N. t.Moi, je.me fuis rendu complice de

ives forfaits l Et comment , s’il vous plait?

MILLEFONT.En gardant le lfilence.

7 N o R 1- o N. ,Fort bien ! Mais écoutez-vous rienBans la fureur de vos pallions P Si je m’é-

tais avifé de dire un mot ,fil m’en auroit

coûté la vie . . . D’ailleurs , convenez-en ,

Moniieur, .quand je fuis entré auprès devous, vous étiez déjà corrompu au point

l qu’ilne tefloit plus d’efpoir de vous cor-

riger. Quelle vie ne-vous ai-je pas vumener dès les premiers infians que j’aiété à votre fervice l Noyé dans l’indigne

fociéte’ d’un tas de joueurs , d’aventuriers",

oui, Monfieur, oui; 8: malgré les titres.brillans de Comtes , de Marquis, dont ilsétoient revêtus, ils étoient tous ’lesplus

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A TRAGÉME Bouacrorui a;vils des humains . .. Voila lesg’ens avec

qui je vous ai vu diliiper une fortune imà.

meule , qui pouvoit vous frayer la routeaux plus grandes dignités. Votre com-merce infâme avec des femmes perdues, Vfur-tout avec cette fce’lérate Marwood...

V’MELLI’FONTT

Ah, mon ami, remets-moi, fi tu peux,dans ce train dévie abominable; c’étoit

une vie vertueufe en comparaifon de celleque je mene à préfent.’Je diffipois mon

bien à la vérité ;’eh bien,.j”en liais puni, 8L je-

fentirai long-temps tout ceque l’indigence

a de dur à d’humiliant. Je voyois desfemmes vicieufes; (oit. J’étoi’s féduit,

je féduifois à mon tout :* mais au moins

je ne féduifois que des femmes qui vou-loient l’être", Je n’av-ois pas encore tendù

le piége à la vertu , je n’avois pas encore

égaré , précipité l’innocence dans un

abîme de malheurs." Je n’avois point

encore enlevé une Sara dela maillon defon pure , d’un pere adoré; je ne l’avoi’s

pas forcée àl’uivre le deflin d’un [célérat

x

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14. Miss SARA S’AMP’SO’N ,- .

qui ne s’appartenoit plus à luivmême. le

n’avais . . . Qui . vient ici de fi bonneheure a

F q ISCENE IW’BE’TTY, MELLEFONT,

NORTOM

N o R .1- o N.

C’EST Betty.

M a I. r a «1: o N 1-;I» Te voilà éveillée de grand matin , ma

chere Betty; comment le porte ta maintrafic? V. V

B a 1- T x. lComment elle le porte? (en [anglet--tant):Il étoit minuit formé , queje n’avais

pas encore pu, la réfoudre à le mettre aulit. Elle s’eli alloupie quelques milans;

Mais grand Dieu, quel fomnieil! Elles’eft éveillée en Furfaut, siell levée brut;

quement 8: s’efi jenée dans mes bras en.

pondant des cris comme li elle eût été

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Tandem Bouaéaorsr; in;pourfuivie par des alfaflins. Elle étoit.

toute tremblante, 8: une fileur froidecouloit de fan vilage. J’ai. fait tout ceque j’ai pu pour calmer fou effroi. : ellea été inaccellible à tous mes foins 8c n’y

a répondu que par des torrens delarmes,fans me dire un mot. Elle m’a envoyée

plulieurs fois voir â’votre porte fi vous

étiez levé; Elle. veut vous parler. Vous

feul pouvez. la confoler. Faites-le, My-lord , je vous en conjuœ, Je feus bien:que jette réfillerai point à la douleurqu’elle me caufe, fi elle continue à fez

tourmenter. ’ V V nM a r. I. a a a N T. a

«Va lui dire , que dans un infiantje

tirez elle... zB E T ’r in.

Non, elle veut venir chez vous.

*M a I. 1: a p o N rÇDis-lui donc que je l’attends. .. ah l’au.

Betty jars.

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’16 Mrss SARA’SAMr’san;

a; S C E N E V.MELLEFONT, NORTON.

NÔRION.Manunuxeus’x, Sara!

M a L L a 1: o N T.De qui prétends-tu donc exciter la l’en»

libilité par ton exclamation? Vois couler’fur’mes joues les premieres larmes quej’aie verfées depuis mon enfance l... Mau-

.vaife difpofition pour parler à une infor-tunée qui cherche de la confolation lPourquoi aufli en cherche-t-elle auprèsde moi? . . . Mais où pourroit-elle entrouver ailleurs? . . . Remettgns-nous ’( en s’qfltgyant leryeux.) Qu’eli devenue

cette ancienne fermeté, avec laquelle jecontemplois froidement une belle femmeen pleurs? Qu’efi devenu l’heureux talent

de la dillimulation, par le moyen duquelje difois 8c je paroiliois tout ce queje voulois P... . Elle va venir baignée delarmes, je n’y réfifierai pas .. . Troublé,

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. TRAGÉDIE Bauucsarsai au;confondu’com’me un vil Criminel à qui

Jan prononce fan arrêt . . . je n’oferai lever

les yeux fur elle... Que ferai-je? Quelui dirai-je? Confeille -moi , Norton . t.

N o- n r o N. ’Île vous confeille , de faire tout ce qu’elle

vous dira.

MILLEFONT.Mais en failânt ce qu’elle dira , je ferai

une chofe cruelle envers elle4mêrne. Ellea tort de preifer une cérémonie qui, dans.les’circonflances préLfentes ,I ne peut. f6

faire dans le Royaume, :fans caufer notre

ruine entiere. -:

N o a r o .N. -sortonsàen’, donc. Pourquoi différez-

’vous? Pourquoilaifl’ez-vous couler inu-

tilement les jours à: les femaines? Laillez-rnoi le maître de tout, 8c je vous-réponds

que vous ferez embarqué dès demain.Croyez-moi , fan chagrin ne la fuivraP38 au-delà de la mer: 6c dans un autre

Pays t 0 a

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«été MISS Sana SAMpsofN;

M a r. L. 1:1: o.N-’r.J e l’efpere comme toi. Paix! elle vient.

Que mon cœur cit agité!

n.. u.....,m.SCÈNE: V1.SARA, MELLEFONT , NORTON.MELLEFONT (allant ait-devant de

I y ’ Sara). ’Vous avez, dit-on, parlé une nuitfort inquiete, ma chere Sara?

’ A R A. 4’I "Ah, Mellefont, li ce n’était qu’une.

nuit inquiete.... e a , - a» « »- vMÉLLIFONTIàNOÏIOII.-

Lailleonous. .i ’ Norton flirt;

S C E N E V I I. jSARA, MELLEFONT.

MELLEFONJI’.’

” IVous êtes abattue, chere Mill; afa

feyez-vous. Æ

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Tunisiens BOURGEOISE. . q .19

S A n A (s’afliedj.

Je vous incommode de bien grand ma-

tin: me pardonnerez-vous , li je recom-mence mes plaintes avec le matin?

M a r. r. a r o N 1-.C’ell-à-dire, mon adorable Mill, que

’ vous aurez peinoit me pardonner vous?même un nouveau jour, qui renaît fansque j’aie mis En à vos plaintes.

S A a A.Que ne vous pardonnerois-je pas? Vous

favez ce que je vous ai déjà pardonné.

Mais la neuvierne femaine , Mollefont , la

,neuvieme .femaine commence aujour-d’hui :6: cette. miférable maifonvme voit

fur le même pied qu’au premier jour.

M a r. r. a 1: o N T.Douteriez-vous de mon amour?

S A a a.Moi, douter de votre amour? Non, je

feus-trop l’horreur de ma lituation pourvouloir me priver du (cul efpoir. qui. peutl’adoucir.

l

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’10 MISS SARA’SAMpsoN,

M 1:. L L a r o N T.Comment ma chere Sara peut-elle donc

s’inquiéter du retard d’une vaine cérémo-

nie qui ne peut rien ajouter à mes ferra:timens pour elle?

S A a A. .’Ah, Mellefont, pourquoi faut-il que

j’aie une autre idée que vous de cettecérémonie? .. piaffez quelque chofe à ma

façon de penfer. .. Mais je m’imagine,

que cette cérémonie qui vous paroitvaine, ell comme le fceau particulier:du confentementldu Ciel à l’union de

l’homme à de la femme. En vain j’ai

tâché d’adopter vos idées, 8c de bannir-

de mon cœur des doutes que vans re-g gardez aujourd’hui pour la premiere fois

comme des marquesde défiance; tousmies combats contre moi; même n’ont ifeivi qu’à étourdir-un moment ma raifon:

mais mon cœur, 8: un fentiment inté-rieur plus fort que tout ce’que vous medîtes hier, ont bientôt détruit l’illufion

que vos raifonnemens avoient fait naître.

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Taaaiorr Bouncrorsa: a Il11a voix du remord lime pourfuit jufques

dans les bras du fommeil. Quelles hor-ribles îmages il offre à mes yeux... Ah!

Mellefont , je les prendrois volontierspour des rêves. . . .

M a L r. a r o N r.lit pourquoi ma Sara, qui cil fi rai-

fonnable , les prendroit-elle donc 2. .. .Rêves que tout cela , chere Mill; rêves..

Que l’homme cil malheureux! .. La na.turc n’a-t-elle pas répandu allez. de tour-

mens réels fur notre trille condition? Faute,

il que notre imagination yen ajoute en.core de nbùveaux?

L S A a A. »Le Ciel el’t julle, Mellefont; il nous

a lailfé l’empire fur notre imagination,&les images qu’elle nous préfente, (ont ’

toujours conformes à nos aérions; elles

en deviennent ou la punition ou la ré-compenfel Je feus que cette cérémonie ,

cette bénédiétion, dont vous femblezfaire li peu de cas, rameneroit la paixdans mon aine agitée. Minima-vous

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a Miss SARA SAMrsort;de faire pour moi quelques jours plutôt

caque vous avez intention de faire unjour? Ayez pitié de moi, a; paniez quequand vous ne me délivreriez par-là que

des tourmens de mon imagination, cestourmens imaginaires [ont cependant destourmens , 8; des tourmens très-réelspour pelle qui les raflent . . . Ah, Mel-lefont, que ne’puis-je vous peindre le:frayeurs de cette nuit aufli vivement queje les ai (enfles ! Epuife’e par les pleurs&v les gémiflèrnens , fêtois tombée fur

mon lit ,- les yeux à demi-fermés; JeCOmmençoié àigoûter leà douceurs du

repos, lorfque tout-à-coup ïai cru metrouver à la pointe d’un rocher efcarpé.

Nous-marchiez devant moi, 8: je vousfuivois à pas chancelans 8c timides; vousme fouteniez par un regard que vous meiettiez en veus retournant de tempe entemps vers moi. Soudain j’ai entendu une

voix qui m’ordonnoit avec douceur dem’arrêter. C’étaitlla voix de mon pere !..

Infortun’e’e que je fuis! Je ne puis l’ou-.

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TaAci’zntn BOURGEOISE: a;

biler! Ah, fi fa mémoire lui rend diaufli

cruels. fervices, s’il ne peut m’oublier!.. .

Mais il ne fe fouvient plusde moi... Jel’efpere au moins . .. Quelle confolation?

quelle affreufe confolation pour Sara l...Au moment où je me fuis retournée ducôtévd’où venoit cette voix, le pied m’a

manqué, je chancelois 8C j’allais rouler

au fond de l’abîme lori-que je me fuis

fentie retenue par une performe qui (nereliembloit. Je lui exprimois déjà ma.

reconnoillance par les remercimens lesplus ardens,,lorfqu’elle a tiré un poignard

caché dans fou fein; elle alevé le bras 8c

m’en a frappée , en me difant: J e ne t’ai

fauvée que.pour te perdre . . .I Le coup quej’ai reçu m’a éveillée: 8: quoique éveilq

le’e, j’ai continué à fentir tout ce qu’un

coup mortel peut gavoit de douloureux,fans éprouver en même temps la fatisfacÀ

tion d’efpérer que ce coup mettroit fin,»-

aux horreurs de ma trille vie!

Mantrrou’rf il»NI, ma chere sera, je vousïprometl l

a

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au. Mrss SALA SAMpsou;la fin de vos tourmens fans celle de votrevie, qui feroit aufii la fin de la mienne.Banniflez l’effroi d’un fonge impofieur...

. . S A a A.C’eli de vous que j’attends la force

d’enjdétruire l’imprefiion. Que ce foit .

l’amour ou la féduâion, que ce Toit le

bonheurou le malheur qui m’aient jettéej

entre vos bras, j’y veux vivre &mou-ltir, 8: je fuis à vous pour jamais. Maisjufqu°à préfent je n’y fuis pas encore de

l’aveu du juge fuprême, qui a menacé de,

punir...p M z r. r. a 1: o N ’r.

Ah, que tout (on courroux tombe furmoi feul ...

, S A n A. , .la), , quel coup pourroit tomber furvous, fans m’accabler en même-tempsh,

N’interprêtez pas défavorablement mes

inflançes. Dans le cas où je fuis avecvous, une autre femme ne chercheroitpeut-être, par un vlien légitime, qu’à

tétahl;it;fa:,réguçati9m Moi, Mellefopt,

je

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a

lTRAGÊDIE Bouncrorss.’ a,

je n’y penfe pas : je ne connois déformais

fur la terre d’autre honneur que celui de

vous aimer. Ce n’efi pas pour le monde,

c’eli pour moi-même que je délire de

vous être unie. Et quand je vous appar-tiendrai légitimement, je confens que"les hommes l’ignorent. Je ne vous dei

manderai jamais , à moins que vous ne ile vouliez vous-même, de me déclarer

votre époufe. Il vous fera libre de mefaire palier pour ce qu’il vous. plaira. Je

ne porterai pas votre nom: vous tien;drez votre mariage anili’fecret que vous.

jugerez à propos, 81 je m’en déclare

indigne à jamais, fi je penfe à en reti-’

rer un autre avantage que celuide vivreen paix avec moi-même. A

M E L L a r o N T.Arrêtez, refpeétable Mill, ou vous

allez me voir mourir à vosyeuit; Non,il ne m’ait pas poflible" de confentir à

vous rendreiauili infortunée que vousdéfirez de ’être! . . Penfez qu’il ne vous

relie au monde d’afyle qu’auprès de moi ,

Tfie’çlt. Allant. de Junker. T. I. B

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(a6. MISS SARA SAMÉÉON;

qu’il ell demon devoir de veiller à votre

bonheur, 86 que je dois prévoir tout cequi pourroit l’empêcher .; . Il faut quedansce moment je fois lourd à vos prieres,

fi je ne veux .pas empoifonner les relies devotre vie. Aurez-vous donc oublié lestalions que je vous ai déjà fi louvent allé-

guées pour ma jullification P

S A a A.Je n’ai rien oublié, Mellefont. Je fais.

que. vous voulez ménager la fuccelliond’un oncle . . . A11 Mellefont, ne craignez. J

vous pas, qu’en voulant me ménager les

biens de la terre , vous ne m’expofiez à

en perdre de plus précieux?

M a L r. n s o N r.Ah, Sara, files biens de la terre vous v

étoient aufli allurés que ceux du ciel le

(ont à votre vertu . . . lS A n A. j

A ma vertu ? . . De grace ne prononcezplus ce mot, Mellefontï. . Il fut un tempsoù il étoit doux à mon oreille . . . Maisaujourd’hui . . . Ah Mellefont l . . .

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TRAGÉDIE iBouncaorsz.’ 27

M a L La a a o N 3.-.Quoi, Sara, faut-il donc que celui qui

prétend à la vertu, n’ait jamais commis

aucnne faute? Une feule erreur cil-elleallez funel’re pour détruire le mérite d’une

vie irréprochable? Il n’y auroit aucun

mortel vertueux fur la terre. La vertune feroit qu’un’phantôme qui le dillipe-

I rait dans les airs lorfqu’on croiroit l’avoir

embrallé le plus fortement. L’Auteur de

tous les êtres n’auroit donc pas mefuré

nos devoirs a" nos forces; le plailir depouvoir nous’puni’r’, auroit donc été le

but principal de notre exilience; il neferoit donc point . . . Je frémis des confé-quences afl’reufes où votre timidité vous

entraîne l Non Sara, non, vous êtes en-core la vertueufe Sara , vous êtes ce quevous étiez avant d’avoir fait mai funefle

connoill’ance.*Si vous vous jugez vous- àmême avecitant des-févërité,-avec quels.

yeux me voyez-vous doue? V’ ’- "S’ r 5’Avec les yeux (le-l’amour , Malle-I

tout . .. I , B a;

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:8 Miss-Sana .SAMPSOIÏ,’

MaLL-Er’o NT.Je vous conjurepar cet amour même

dont j’avoue que je fuis indigne, je vous

conjure, généreufe Sara, 8c je vous ledemande à vos pieds, daignez prendrepatience feulementquelques jours . . .

a

S A n A.A Quelques jours l . . Ah qu’un (en! jour

eli long il . LA Mai. merlons. 1. Mauditefuccellion l Maudit, caprice

d’un oncle mourant qui ne veut me lainer.les biens qu’à [condition que j’épouferai l

une parente qui me hait autant que je ladételle" Tyran inhumain ,4 c’ei’ç. toiqui ’

caillettes (malheurs l Encoreii je pou;i vois me palle: de cette fucceflion indigne!

Je l’ai dédajgnée tant que j’ai pu fubfiller,

du bien de mes pores. Mais aujourd’hui.que je voudrois- poEéder tous les tréfost

de laiterre pour les dépofer aux pieds’de, i

ma chere Sara), aujourd’hui que je fuis Îhors d’état de la faire paroître décemment

m

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TRAor’zmiz’ Bombasse; a 2.9

dans le monde; je fuisiforcé d’y recou-

rir, 84...” l il" Iï-ï’ ï” irn

î-Sa’-R’A.’H à

Et à la fin vous la manquerez encore.

»M-ELL’aFolN-r.- Vous metteztoujours tout» au pire . .’.Non , la parente-qu’on veut me faire époua

fer, n’efl pas éloignée de le prêtera un

accommodement. La fucceffion nous re-garde par moitié , 8a puifqu’elle ne peut

la recueillir en entier en, s’unillant avec

mOi, .elleconfentira que je relie libreavec la portion. qui m’appartient. J’at-

tends d’un moment l’autre la concluiion

de cette alliaire, dont le retard a rendunotre féjourii longgdans ce, pays. Nous

b partirons dès que j’aurai des nouvélles

politives,’& nous paillerons en F rancé,

ou ma chére Mill trouvera des amis quil’attendent déjà avec impatience , 8c qui

le Ï°ntjliil bonheur d’être les témoins denotrgjunion’. . , I

.v I I;L’SAR(A. KLes témoins de notre union? Cruel!

B iij

r r17

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30 Miss Sana SAMPSON; ’Elle, ne (e fera donc pas dans ma patrie?Je quitterai donc ma patrie en criminelle..

Non, Mellefonr, non, vans ne ferez pasfi barbare Envers moi. Si je vis allez pourVoir terminer l’affaire de votre fucceflion,

il faudra que ce jour même termine’les

malheurs de ma vie a en commenceriez f alicité. Il faudra que ce jour fuit le jour au-gufie 8c facré. .. Hélas quand arriverai-il?

M a L L a 1: o AN r.Mais vous ne faites pas attention qu’il

manqueroit à notre union une folemnite’

que nous ne pouvons lui donner ici ?i

a S a a A.Une aéiion (aime par elle-même n’a-

quiert rien par la folèmnité. hM a L L 1-: r o N r.

Mais, Sara ...

S A Il A. v rVous m’étonnez , Mellefont. Devoisje

m’attendre à vous voir infifier fur un

prétexte aulIi frivole? .3 Ah, Mellefont,Mellefont l Si je ne m’étois pas faire une

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Tandems Bovaeaorss. ’33

loi inviolable de ne jamais douter devotre amour sa de votre’lincérité a cette

circonliance... Mais en voilà trop, ilpourroit paraître que j’en ai douté dans

ce moment même.

M 1-: x. r. a P o N r.Que le premier moment de vos doutes

fait le dernier moment de ma vie l Ah ,Sara , par où ai-je mérité que vous me laif-r

fiez entrevoir qu’il feroit pollible que vous

primez des loupçons fur mon-compte?Les aveux que je n’ai pas craint de vous

faire de mes .égaremens pallés, en m’hu-

miliant à vos yeux , v devraient au mains

me conciliervotre confiance. Je me fuisavili danslesindignesfersd’uneMarwaod,

8c j’y languirois encore enchaîné par ce’

lentiment qu’on prend trop louvent pour

l’amour. Mais le Ciel a eu pitié de moi ,

il n’avait pas jugé mon cœur indigne de

brûler d’une flamme pure, puifqu’il vous

j a envoyée à mon lecours. Vous voir,divine Sara, &aublier , méprifer toutesles MarWaad du mande , fut nia-même

B iv

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52.- Mrss SARA SAMpsou;chale. Mais , hélas, qu’il vous en a coûté

cher pour m’arracher à mes honteux liens!

J’étais trop familiarife’ avecle vice, 8;

vous le connoifliez trop peu...S A a A.

N’y penlans plus... r

l SCENE V111;NORTON, MELLEFONT,

* sana."MELLEFONT.

Q U E. veux tu?. ce N. a R r o N.

Je me promenois devant la maifon,lorlqu’un domeliique. que je ne cannois

pas, eft venu me remettre cette lettrej qui cit à votre adrefle, Monfieur.

t M a L a F o N :r.il ’A mon adrelTe? Qui fait ici mon nom?

( En regardant la lettrer) Ciel! Vî . ’ S A que.O D’où vient cet effroi?

1 4

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l TRAcÉDIE BOURGEOISE. 55

M n L L E F o N T.xCe n’cfl tien... mà chah MifT. Je

m’étois-trqmpé fut lÎéczjîltureI, 8c je

.m’apperçoîs là pgëfent de. mon errèur.

S A R A.4 Pu’xfi’e le contenu de cette lettre vouè

être aufiî agréable qué je lejfouhaitgf

. MELLEEON.T.1MJe préfumè qu’il (en trèsÂilldiEérent!

H :S Au A. AJe ne veux pas vous ’gêner davantage.

Soufirez que Ïe me retire." «M E I. L E 15:0’.N"T;’

’ Vous foupçonhiez dont: ..’.

s A aux; - ,I Je ne (bupçonne rien. Adieu , Malle-

font. . . lM E1. 1. n F à N T ( en ’la fecorizluifiznt-).1

Je ferai chez vous dans l’infini. .

Bv

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34. VMzss SARA SAMPSVONyÏ

S C E N E -’I X; .MELLEFONT,’ NO’RTON;

. Mue: Pour (en regardant Je0 nouveau la lettre. )

3 U s ’r 1-: Dieu!

’ N o n T o N. x" Malheurlà vous, s’il n’efl que jufie.

M a r. La r o N 1-.Efl-îl poflîble! Je revois cette main

fcélérate a a: je ne meurs pas d’effroi?

Fil-ce elle ou non? C’eft elle l Ah, mon

ami , une lettre de Marwood ! Quellefurie, quel démon lui a découvert mon

féjoùr ici? Que me veut-elle? Va, cours,prépare tout pour notre départ" Mais larrête! Peut-être ne fera-bi] pas nécellâlre

que nous partions. Peut-être cette lettrel de MarWood n’eft qu’un-effet de (on dépit:

. elle aura voulu me rendre mépris pourmépris en répondant à la lettre infultante

que je lui écrivis en la quittant; Tiens,

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TRAGÉDIE BOURGEOISE. 3*;

ouvre la lettre 8L lis-la. Je tremble de le

faire moi-même. ïNORTON (lit).

a Le nom que vous verrez au bas den la page vous en dira plus que fi je vous

a écrivois une longue lettre . . .

MELLEPONT. WMaudit foi: fan nom l Puiflé-je ne l’a;

voir jamais entendu prononcer! Fume-ot-il être retranché du livre des vîvans. i

N o n 1- o N ( continue de lire).n L’amour qui guidoit mes pas en vous

I» cherchant, la adouci les peines que j’ai

a eues à vous trouver . . .

M n L L a 1: o N T.L’amour! Témérairel tu profanes nu

nom qui n’efi confacré qu’à la vertu; 4x

N on 1- o N (continue ).In a fait plus ...

MxLxQnsoN T.Je frémis... V v

N o n T o N.A! Il m’acOnduit (u: vos tra955"°

B Yl

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’36 M155 SARA SAMPSONT;

M e L L E 1: o N T.Que dis-tu, malheureux! ( il lui or.

rache la lettre de: mains de lit lui-même )* a: Il m’a conduit fur vos traces .Jea: fuis... près de vous... 84 il dépenda: de vous de m’accorder la fatisfaâion

a: de vous voir, ou de...prévenir maa: vifite . . . par la vôtre.

M A Il w o o D.Quel coup de foudre! Elle cit iciP... Oùcit-elle? . . . Elle payera cette témérité

de fa vie! Vp N o R 1- o N.’ÎDe la vie? Un regard de (a part, 8:

vous tomberez de nouveau à (es pieds.Penfez à ce une vous allez faire! Evitez

de lui parler, ou la pauvre Sara- efl:

perdue! ’M B I. L n o N r.Malheureux que je fuis!..l.. Non, il

faut que je lui parle . . . Je la connois . . .Elle viendroit me chercher jufquesïdausl’appartement. de. Sara, a: déchargeroit

toute fa rage fur cette innocente créature.

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Troisième BOURGEOISE. 57)

V p NORTON.iMaiS Monfieur...

M a L r; a F o N TE Tais toi a. .vaOyons-( en: regardant la

lettre) fi elle a mis (on adrelle; La voilà.

Viens, fuis-moi. v- . xiIl Fin du premier Afin

"1x

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LACTE Il.Le Théatre rèprefente la. Chambre de

Marwoaa’ dans une autre auberge.

"à en musas MIE’Ë’ÈÎ

MARWO 0D, HANNAH.MARWOOD, en négligé.

0 N a remis ma lettre , fans doute? ’

H A N N A H. lOui, Madame.

M A R w o o a).A Mellefont lui-même P

H A»: N A H.’A un de (es gens.

M A n w o o n. ,J’ai peine à contenir l’impatience où

je fuis de voir l’effet qu’elle produira...Je n’ai de ma Vie éprouvé la même agita-

tion, la même inquiétude . . . Le’perfide!’

J .-i il

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Taaoipxx» Bouncxorsa. ’ 39

Mais diffimulons , déguifons mon dépit...

L’indulgence, l’amour, lesrprieres, voilà

les feules armes quesje» dois employer,8L les feules qui puifl’ent me faire triom-

pher. de lui.

H A, N N A a.Mais s’il y rélille ?-

- M A n wao o n. -S’il y ’réfil’œ 2.. Alors je me livrerait

à toute ma fureur a: je ne garderai aucunsménagemeus. Je feus déjà . ..

H A N N A H. ’ .I Contenu-vous, de grace, il peut arc;

river dans l’infiant même. I

M A a w o o n. "Ah, pourvu qu’il vienne l Pourvu qu’il

n’ait pas réfolu de m’attendre de pied

ferme chez lui! ... Mais fais-tu fur quoije fonde eflenciellement l’efpérance de

, l’arracher à (on nouvel amour? Sur Ara-

bella.

v Hua N N A H.Il cil vrai qu’il cil idolâtre decetta.

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:40 MISS Sana SAMPSON;aimable enfant , 8: vous ne pouviez”mieux faire que ’de l’amener avec. vous.1

M A leur o O 0.: ’-Si l’on cœur cil infenfible aux cris d’un

ancien» amour, il ne le fera pas à ceuxde la nature. Il y a quelque temps qu’ilarracha cette enfant d’entre mes bras, fous

le prétexte de la mettre dans un lieu où

elle recevroit une meilleure éducationque chez moi. J ’ai été obligée d’employer

toutes fortes de nifes pour la tirer des.mains de la performe à qui il l’avoit con-

fiée. Il avoit donné d’avance une fomme

confidérable’ pour ion entretien pendant,

plufieurs années, à: avoit ordonné (ur-tout la veille même de (on départ, qu’on

ne la laiflât pas voir à une certaine Mar-

wood, qui, dit-il , ne manqueroit pas devenir la réclamer en le difant fa mare. Je,vois par cet ordre la différence injurieufe

- qu’il met entre ma fille 8l moi. Il regarde

’Arabella comme une portion précieufe

de lui- même, 8: il me traite comme unem’iférâble créature dontëileeltde’gdûtéî.

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z

TnAeismrs BOURGEOISE. 4x

k H A N N A n.Quelle ingratitude l

M A n w o o u.Voilà l’effet que produifent ordinaire-

ment fur les hommes des complaifancesprodiguées fans ménagement. J’en fais la

trille expérience! J’aurois dû le prévoir.

Notre principal mérite cil celui d’avoir

fçu combattre 8c réfiiier; il furvit auxa’grémens même que la main du. temps

détruit imperceptiblement . . .

H A N N A H.Vous êtes encore bien éloignée, Ma-

dame, d’avoir rien à craindre de cette

main redoutable. Votre beauté efl danstout (on éclat, a: li vous vouliez faire’de

nouvelles conquêtes ... "M A R w o o D.

Tais-toi , Hannah; tu me flattes dansune circonfiance qui me rend toutes lesflatteries fufpeôtes. Gemment méditerde

’ nouvelles conquêtes, lorfqu’on n’a plus

l’avantage. de pouvoir conferve: celles

qu’on avoit faites? J

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,42. sts SAnA SAMpsON;

SCÈNE II.UN DOMESTIQUE, MARWOOD,

’ HANNAHLa DOMESTIQUE.’

F34 A D A M a , quelqu’un demande à

vous parler.M A n w o o n.

?

Le DOMESTIQUE.Je crois que c’en ce jeune Seigneur à

gui j’ai tantôt porté une lettre de votre

part; il ell accompagné du domefiiqueà qui je l’ai tamile.

. . M A R w o o n. .Mellefont! . . . Vîte, fais le monter!

( le Domeflique fort. ) Ah ma chereHannnh ,1 le voici enfin! Comment lerecevrai-je? Que lui dirai-je? Quel airdois-je avoir avec lui? Dis-moi ,.s’apper-çoîbon de quelque altération fur mbn

vifage?.Ma.phyfionomie ellz-elle tran-

quille? l e l

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TlAcfinm Bovasnbrsn. 45H A N N A H.

Rien moins que tranquille.

M A a w o o n.Et comme ceci?

H A N N A H.Elle.n*ell pas allez naturelle.

M A a w o o n.’ Comme cela?

H A N N A H.Ençore un peu trille.

M A 11. w .0 o n.Ce foudre . . .

H A N N A a.A merveille, cependant on lent la

contrainte ... mais le vqilâ.

SCENEiIII.MELLEFONT, MARWOOD,

HANNAH.M EL L E , (entre brufqlçeé

ment à d’un air farouche)

AH Marwoocll....i

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"44 Miss SÀRA SAMpsoN’,’

M A R w o o D. ( vole àfiz rencontre le:bras ouverts 6’ d’un air riant)

Ah Mellefont l . . .

MELLEFON-r, (àpart).La fcéle’rate ! Quel art féduc’teur !

M Ain w o o D:Que je vous embrafiè, perfide mais

trop cher Mellefont . . . Ah partagez majoie .. . Pourquoi vous dérobezwous à

mes tranfports . . . I hM E L L E 1: o N 1-.

Je m’attendais, je vous l’avoue, à être

reçu àutrement.

’M A-R w o o n.Pourquoi autrement? Avec plus d’a-

mour, (au; doute, avec pl’uslde ravine-’ ment? Pardon, mon cher Mellefont, j’ai

le malheur de ne favoir pas exprimer ceque (sans fi vivement. Je fuis au comblede la joie de vous revoir , de’vouspreH-er

de nouveau contre mon fein . . . VoyezI couler mes larmes.. .p ces larmes de la

plus douce volupté . . . Mais elles’îfont

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TRAGÉDIE BOURGEOISE. 45

perdues! Votre main ne daigne pasles elluyer!

M r. L I. n F on N 1-.Le temps efi palle ,I MarWood , où ces

artifiCes m’auroient féduit. Quittons ce,

langage. Je viens ici pour entendre vosreproches, a: y répondre.

’M A ,11 w o o D.

Des reproches? Et quels reprochesaurois«je à vous faire, Mellei’ont? Je

n’en ai l’aucuns. l I v7

VMELLE’PON’T.

En ce cas , vous pouviez vous épargner

la peine de venir me chercher filoin.

V I .M A a w o o n.Par quelle bifarrerie, mon cher Mel-

lefont, voulez-vous meiforcer à fairemention d’une légere infidélité que je

vous pardonnai au moment même où.je l’appris? C’efl: une erreur pallàgere’

a laquelle votre coeur n’a point de part;

elle ne mérite aucun reproche,’& i6-

veux en rire avec vous. I

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74,6 MISS SARA SAMpsoN;-«

MELLEFONT.

eues jufqu’aujourd’hui, a: fur lefquelles

je ne jette la vue. qu’avec horreur.

M A R w o o D. IVotre cœur efi excellent , mon cher

Nlellefont, il le laifle perfuader tout ceque votre imagination s’avîfe de lui per-

fuader; je le connais mieux que vous,a: s’il n’étoît pas le meilleur, le plus

fidele de tous les coeurs, me donnerois-je tant de peine pour le conferver?

M a L L a 1: o N T.Pour le conferver? Vous ne l’avez

jamais pofl’édé.

1M A n w o o D.Et moi, je vous dis, que je le pollede

encore.

M 2 i. L 1: 1: o N 1:. ISi je lavois que vous en poflédallieZ’

la moindre partie ,. je me l’arracherois a

vos yeux. i s *

jVous vous trompez,.Marixrood , mon, r

cœur y a beaucoup plus de part qu’à AJoutes les intrigues amoureufes que j’ai a

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s. vr-

v

TRAGÉDXE BOURGEOISE. 47

A M A a w o o n.Vous arracheriez le mien en même

temps. Et alors... alors nos cœurs arra-,che’s parviendroient enfin à cette union

qu’ils ont li louvent cherchée fur nos

levres. ’I I’MeLLEFONT, (àpart) Î

La dangereufe femme ! Le meilleurparti eli de fuir . . Me. ferez-vous le plaifir ,

Marwood, jde me dire en deux mots,pourquoi vous êtes venue ici, 8: ce quevous exigez encore de moi 2 Mais parlez

. fans ce lourire , fans ces regards affeé’cés

que vous employez peut me féduire.

MARWOO D, (avec l’air de la can-

K deur G de la bonté) .ÊcOute , mon cher Mellefont; j’ai

- pitié de la fituation où tu es. Tes defirs8c ton goût te tyrannifent dans ce moment.Tu n’es paszen état de leur réfuter. Eh bien, I

mon ami , il faut leur céder 8C , commeon dit , leur l’ailier jetter leur premier feu ;’

ce feroit une entreprife folle que de vou-ion s’y oppoler. Le moyen le plus fût de

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’48 ’Mrss ’SARA SAMPSON,’

des vaincre eli de s’y livr.-r [Out entier;, ils s’alToupiront 8: le détruiront d’eux-

mêmes. Tu fais, mon aimable Mellefont,que j’ai fouli’ert fans humeur 84 fans jaloufie

que tu rendifles des hommages paflagers.à des charmes plus piquans que les miens;je ne t’ai jamais reproché ces changemens

momentanés , où je gagnois’toujours plus -

que je ne perdois. Tu revenois avec unenouvelle ardeur dans les liens que j’aitoujours (u te rendre doux 8: légers.N’ai-je pas moi-même été la confidente

de tes plailirs avec mes rivales? Pour-quoi donc imagines-tu qu’aujourd’hui ,

. où je n’en ai peut-être plus le droit, je.

veuille commencer à te tourmenter 8:t’impofer unjoug odieux 3’ Ton goût pour

la petite villageoife eft encore dans toutefa vivacité; je feus que tu ne peux te palier,

l d’elle. Eh bien, mon ami, qui t’empêche ’

de l’aimer , 8c de l’aimer aulli long-temps,

que tu vendras? Mais fautvil t’expatrier,pour cela 8c former le projet infenfé defuir du Royaume avec elle?

l I ’ ’ MELLEEONI.

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1

TRAGÉDIÉ BOURGEOISE; 49;.

’Mï E fait E1! o N r.

Tout ce que vous dite’s’rlà , Marwood ,

en bien digne de vos principes 8: de votrecaraétere 3j je n’en aijamais fi bien’çonnu.

la perverlité que. depuis l’inflant où dans le

commerce d’une femme vertueufe j’ai ap-4 .

juris’â dillingue’r l’amour’d’avec lavolupté.

M ’V Mauwolo D.’Ta nouvelle maîtrelie elijune fille à

beaux-xfeutimeus à ce, que .jeipuis’deviner 2

Mguçaautreihommeslvous ne lavez feule-

!!!em’fliceque vous voulez. Tantôtvousfledxigez de; nous les excès’les plus

condamnables : 8L plus nous avons lecoué .

lejougdes préjugés et de toute bienléance,

êtplusnous vousylplaifo’ns. D’autre fois

Vous nous-demandezlelangage de la vertu&la conduite des Velia-les. Mais vous vous

dégoûtez bientôt dei l’un .8; de l’autre.

Follesçu ramenable» impudentes ou

rages: on; ne vousfiue pas plus par lesbonnes. qualités . . que, parI piles mauvaifes-

iru a Ë’fnnuiras bientôtlde ta. prude, jeThe’at. Allant. de Junker. T. I. a C

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O

.59 MISS SARÀ’ SAMpsO’N,

t’en réponds , 8: cegmomept; ne tardera

l pasà venir. Veux-tu que je calcule quandil arrivera? . . Te voilâ’aâu’ellement dans

le fort de l’accès, il durera encore deux

jours: mettons-en trois. Un amour pluscalme? plus. tranqui’lrle’l’ucce’dera 84 durera

huit jojurs.’ Les huit jours fuivanspiauleras plus qu’accidentéllemeiit à Lt’ai

amour; après’ quoi il’ faudra t’en faire

fouvenir, &quand tu aura-s rfatiét’édne’ ce

fouvenir ; tu; tomberas ’t’o’L’it’d’à-Icodp’ dard

j tine in-difi’e’renceïabfolue : ’êcicela arrivera

fi promptement qu’il fer’oit’diflïciiê’dè

fixer les époques de ces divers change;mens.;... En tout, .la révolution que j’atv

tendsne doit pas durer’plus’d’unïmbis...i

Eh bien, Manet-ont;’je’prendraipatiencèpendant un mois, j’ul’erai de’I’a’piüs grande

’ indulgence envers tOi, 8: je ne. t’en de;p mande pour’récompènfe’ que de trouver.

I brin que je ne teaperde pas de vues ï v’

’ ï. ME dans îlïï’. (in?En vain , ’Marwood,”en’vain vous airai

recours à ce’slrufes’perfides par ’lefquelles ”

r

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a

TnAoÉDIr BOURGEOISI. l 51 ,

vousvavez li louvent triomphé de moi -;

une réloluriOn infpirée par lavertu même,

mie-mettra à couvert de vos pieges St detoute (réduction. Cependant je ne veux

pas m’y expoler plus long-temps. Je pars

a n’ai plus qu’un mot- à vous dire. Dans

peu dejOurs’I vous me verrez lié d’une

manière qui vous ôtera toute efpe’rance

de me ramener jamaisdans votre criminelelclavag’e.’ Vous avez pu voir ,7 .par la

lettre que: je-vous; ai fait,remfiettre avant

men-sépararemisasse?in: déseni-nent 84 qui me jufiifient. ’

M A 1 w o o D. ,» A prôposide cette îlet-tre’:r:dites-’moi t

un peu? puriqurvou’s l’avezvfait écrire!

j”ai.” U- M.’,Ë”’I:’Ït d’un N-’ if; v HI.

a terri écrite niai-même.»

; Min-Riïw’o -O D. 2 .Cela ne le peut pas. (Le. cdmmence’h’

ment’éon’tient’uiiiobiiipte’ li-ilét’aillé des

lainerehœsironnesau’ë uousavëe dépens l;réassurant; Pqü’îl leur.» r’r’é’cëlïairem’eiie ï. .

1’ ouvragé de qualifie cOmm’s est la l;

’ e il v En

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,52 MISSSARA SAMPSON;leur li fort (on théologien,,qu’ellea fûte-

snent été faire par un .Quakre. Je, vais’q cependant ellayer d’y répondre (érieufe-

ment. Quant à l’article. eflenciel, vousfavez que tous les préfens que vous m’ave;

faits, exilient encore. J’ai;toujours se;gardé vos billets au porteur, 8c vos dia;mans, comme un bien que vous Am’avieà

confié, 8L je, l’ai fait apporter avec moi,

peuple remettre entre vos mains. y

33 Ï"; M E Lit a roman l°””’Gard’ezïlse ,I Mar’woo’d’, il el’c’à vous. I

Mauwo’o’n.

l

,Jen’en garderai rien. Sansvotre cœur,iein’ai’ aucun droit fur. ce, qui. musâmes-y

’ tient. En cellantjde m’aimer ,i je veux

qu’au! moins vous ne me. faillie; Ipasllinn

juliice de me confondre aveçces femmesvénales, qui sîenriçhifl’ent,indifféremment

des dépouilles dç.’tgutJle monde. Suivez;

mais Wilefqnts- êgfiè; Çfismfi’flleïlt. V995

ensemencer 3955 me sasseur lissiezavant me manoifi’ance. Peutuétre même;

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;-TnAc.Énrn” BOURGEOISE; - 55 fi

MHz-I 1 E" F o] N- rr.Quel géhîea confpîrê ma perte 8: parle

par votre bbuche? Une MarWood, unefemmevoluptnjeufe ne penfe pas fi no-

blement; ; I *M A il w o o D;

Vous page: pour up procédé noble; g? f ce qui dans lefond n’éfi qu’un aéte de

iufiice. Non, Monfieur, non; je ne 1prétends pas quçflvous attachiez du mérite gÎà cette refiitutipn. Elle ne me coûte Vr’îen, al

8;: je regarderôis comme une infime, le îmoindre remercîment que voùs m’enferiez. Ce feroit une façon indireâe de me dire, que vous m’avez prifquur une ’

’ femme capable d’un voî , 84. que vouslrvn’e A

remerciez de cerque je ne fuis pas ce que :

vous avez penfe’, i« M a L L E r o N T.

En Yoîlà afÎez, Madame, en voilà afiëzf;

Îe MS, poufne pas m’engager dans un . 5001173! de générofité où je be voudrais i

pas fuccomber.. l ’ îc’ iîj

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MISS SARA SAMPSON,.-M A-R. w o o D. .

l Fuyez; mais emportez avec vous itoutce; quil’pourroi-t me rappelle: votre Tou-

venir. Dans l’ératioùuje fuis réduite,

pauvre, méprifée, (ans honneur, fansamis, ofereifje lia-farder de vous demanÂ

der encore une unique grace.. . .

M a I. ne Ë-OLNT.Parlez, quelle efi-eilè i’

M A la w o o D.La mort de vos mains.

I E L L E F O N T.Cruelle! Hélas, dans ce moment je

donnerois encore ma vie pour vous. De-mandez-id, demandez-là. . . . . . mais neprétendez plusâ mon amour. Il faut que

je veus quitte, Marwood, ou que icidevienne l’horreur de la nature. Je fuisdéja trop coupable d’être ici 8: de vous

avoir écoutée fi long-temps. Adieu ’

Ïadieu. i k V ’ I *M A B w o o ne, (l’arrëtant)

Vous voulez me quitter? thue voulez;vous donc que je devienne î clivons eÛ:

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,TMGIÈM, Bornemrsi. ’ 55

mains-minis,demîëbandonnerldansl’ém

où je fuis;,-qvÊe de merdonner’la mort.....

AhçïmancliereqHè’nnal’i, je voislbien que

més’i nriél’es;,.feules font fans pouvoir. x

Ameneiciunifilërcefleur, qui, dans unfeul inflanË, me’îefidë plus qu’il’n’a jamais

[fleurie moira les ..(Heflndhrfilrt)

.Nb nommlnrvozfl T, l r rDe quel -intêrcêfëùrA’VO"uleszous par-

mammaire»-,r-: q ne: :flrixngowroq o D.

si 5’11) [la . "1:" 2-; e A- vA l, t v. -lli Aintercelreur dont vous nes*w-2,.:lv -m auriez priveeàque trop volontiers l

La nature, peutïêtre, fe fera mieux en-u .

.ïxlt t ...tendre à votlËelàœ’Ltrï; .. ’ J ’

si 3:; :M e r. 1. r r o N r.Il h. un , ( k).xX:l, nlx?,,, .v o’rVouè me rattes [remit . . . Quo: , vous

auriez.r .’.”. . ’ *

’ . t I *

v

’ C iv

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526 Mise Sun. Suimrson’;.,4 hl

Ms îc: E N JE," "Ivv: ,v. i . ’ 4 r r v: A ï,.33 ABELLlêafiANNê-FLÇ.iMARW-QOWDÜK. .4

V e ’M E» I- re)? mais. 5’: î ;; ; .3 l

Q UE vois-job. . C’efi: elle lie-Mata jflood , comment nuezevous dfé. . . . -

*- [M A R.;wlî9 "avec . -- a?Suisoje donc mere en vgiujcwîjfiiepsfl

Arabella, vienxs,0reâconrnqxis,kigi ton pro-

teâeur, ton appui,.ton.fl.;.4.v eh q.e lecœur te dire ce peutl êtrèî dé phis due *

r ton preteôteur.8c ton-appui.

V À, I - , ÂMaman .Êerièiëêèurrrn? 1.4 se);

Dieu! .quetveis-jeîdeyeniq? il

, A n A B t L L A - ( en a’approçâarulç

’ lui riveCAtËîIzliflf-tcî

’Ah,.Monfieur, cit-ce vousP... Efl-cevous? . . . Eh non, Madame , ce n’efl pas

lui. Il meregarderoit, il me ferreroitdans les bras; il m’y ferroit fi (cuvent

autrefois!- Par quel malheur ai-je donc

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fifii . . TRAGÊDIE BOURGEOISE. 57.perdu, l’amitié. d’un homme fi cher ,h 8c

qui rme’permettoit de me dire (a. fille.

MAawooo.Vous gardez le filence, Melliefont?

Vous ne daignez pas jettergn regard fur

cette innocente créature?" - ’ ’’M 1 t L E if 0;Nh r.’

au... ’ v l",4 AR’ABEILLAÇ ’

Il foupire , Madame le Qu’a-t-il dona";

Il détourne les regards! Il les leve versle du! Que in veut-il? Que un 8e-mande-bill? Ah puiiÎe-t-il lui accorder

tout Ce qu’il (ouhaitel

i Min a w o o n.Va ,’ mon enfant , va te jeter a (es

pieds. Il veut nous quitter , 8L nousquitter pour, jamais.

Amer-ruai (fe jettant aux pieds de ’

V V j Mellefor’u) x lVous, nous quitter? Nous quitter

pour jamais? N’avons-nous pas déja été

and. d° tâmpâ. fars vous Voir e V0?V

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z

578 "Mrss SAnA SAMivsort,avez’dit fi louvent! que yens nous aimiez;

abandonne-t-on ceux qu’on aime? t-

M A n w o o D.Je joins mes prieres aux liennes......hMellefont , voyez moi aufli à vos pieds";

LEF ou; (l’arrête: au. maman;même où elle veut fèjezer tigen’oux ),.

MarWoodl... Dangereufe Marwood l..-

Et toi aufli, ma- chere,Arabella, tu teligues contre mon

l ÜA R Anis E La. A.Contre vous Ï l l l

A niw o Io. DLQuel parti prenez-vous, Mellefont?

M a L L E P o N r.Celui que je ne devrois pasrprendre...M A a wo 0D (en jà ferrant [afin cou) i

Âh, la droiture de votre cœur atou-j0urs triomphé de tous vos caprices.

a MELL:F0NT.HAir, Ma’rwood , cruelle Marwood,

vous avez vaincu , et je fuis déja ce que

vous délirez que je fois, un parjure, unravineur, un vil féduÇl’eur, un affadira.

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frimaient); Bouacroisn, a 59

s;-;M.A’;Ræ mollo D- ,;1.- Yons amarinerai; vos yeux rendantquelquesgjours, mais bientôt vous recon-.naîtrai que je, vous gai empêché de. l’être

en efièt.;,Allez tout difpofer pour. vous

réunirzànouâw; a l j ,v hËiw ’. YILZAJEhA, ’1’. L» A. ..2rÂh20uî fluor! bonzpapaa je. vauà en»

prie, revenez avec nous.

MIL Le? o N T.Revenir avec vous? Et le puis-je a, rv HMMARwo-o 1)..Rien [l’en plus ailé, fi vous voulez-.. k

s MEpLEEonI.- Et Sara..."

VÂMAARWOQD, jEt Sara deviendra. ce qu’elle voudra. 5.

..Mer. LÎI-l FONT, ’Barbare Marwood , Ce mot affreux me;

découvre le fond de votre cœur. Il eüi

donc toujours le même?Ï M’A» R ’w’ o o r)..

.Si" vous une; au fond de mon cœur ,3

vous. y verriez plus de coinpailion- poufC451

5

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60 MISS SERA gS’AMpsoïri,

votre Mifl’; due vous n’en avez vous:

même; je. dis une véritable empauma;car la vôtre n’en’mër’ite’pas le borné ce

n’ait qu’une lâche foible’fle; En général;

- mon cher Mellefont ,vJ-vous» avez pouffé

un peu trop loin cette aventureromananefque. Qu’un galant-hommea’confommé

dans l’art de plaireiôa de (réduire, - aitÏ pro-

. lité de tous fes avantages pour-tourner la

tête à une jeune innocente fans expé-rience, il n’yÏaÏ pas grand mal à celai, à!

on peut vous le pardonner; l’excès d’une

palïron la j’ufiifieï. Mais que vous rayiez

enlevé à un pere, blanchi par les années,

fa fille unique; que vous ayiez rendu fiamers &Vfi pénibles lesreftes de la vie d’un

vieillardrefpeétable;que Vousayiez facrifié

à vos plaifirs les liens les plus (acres de la ,nature: voilà, Me-llefont, ce quiefi inex«cufable. Hâtez-vous de réparer votre faute

autant qu’il cil poflible de la réparer. Ren-

dez à un vieillard gemmant (a feule confo-

lation, 8.: renvoyez une fille trop crédule’ dans la maifon paternelle, qu’il. ne faut

J

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r Tancfinrr’ BourrewrŒl si”pasencorè rendre défisse, après lëâvoir

déshonorée: H’ w ’ W: "Fi-515,; W3

in ,Ii M73 sont; ai fiai-:- .7”"Il ne vous manquoit:’plus;quleîd’être

(l’infini-ligermel avec lES- mouvemens de ma

propre confciencel Mais, Marvèoodnuen

fuppofant que ce que’vous dites feroitConforme à la’ju’flice 8E àx’la- railbni’,’ 3m:1

faudroit-il pas que j’eufle un frontrd’airain.

pour ofer le propoferzà la malheureufe

i Sara? l " I’r . . lr’ Ë ËM A n w o o a!

’ J’ai déja prévenu-votre embarras, 8c

j’ai penfe’ à vous épargner cette confufion;

Dès que j’ai in ou vous. étiez ,’ j’en ai fait

fecrétement avertir Sir SamplÎon. Il a»

reçu cetteÏnouvelle avec desttranfportsde joie, s’efl mis en route àl’infiant, a:

je ne comprends pas pourquoi il n’efi pas

encore 1C1. IM a par r o N au

Que dites-VOus?’

I M ARW o des"Attendez tranquillement (on arrivée;

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’61 Mrss:SARA Sydney,I&.;n,’eh alites (lm-À fa dine..- Moùmêmî V

je ne veux pas vous arrêterwp-lusgdoug;

temps. Allez la rejoindre ,; pour ne lui. donner aucun foupçon. Cependant jeune

promets de vous revoir encore aujour?

d’hul. ’. ;. si argan!mm; LM E ,1. L (a IF, o et 12,. 3’,

Oh- Marwood! ’Avec quels &ntimene

je venois chez vous , a avec quels [enti-mens. je vous quitte! . .I Adieu, tuachere Arabella. . . . Embraflezvmoi. . . ..

A un B E r. L’A.Dépêchez-vous de revenir, je vous en

prie. ’Il SCEN’EIV.’ ,.MARWOOD,ARABELLA,

t HANNAHx ’M A a w o o D (en poujÏËznt. un pro-

findfiupir)

VICTÇIRE, Hannah-l... Mais viëtoirepéniblel... Approche-moi une chaire,

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. TRAGÊDIE BOURGEOISE. 6-;

je me feus fétiguée.’. .. (allé b’aflîed Il

étoittemp-s qu’il brandît; une min’ute:

de plus la patiçnce m’échappoit, 8c «fanois

lui faire voîrtme autre Mafwood.H A-’N’N A Ha ï

Ah, Madame, quèlïe femme vous êtes!LIER-il quelqu’un’ han ém- de vous réfiflerî.L

"MAnwoon.Il ne m’a que trop réfifié, HannaFr.

Et aflurément, trèsëafl’urément je ne lui

pardoqneraî jamais de m’avoir mire dm

îe cas de me jeter à fes. pieds.

. ARAn-ELL.A.Il faut lui pardonner tout. IÏ cil fi

bon. , fi bon. .. .I AlM La w. o o D...

Taifezwous.

p H A N N A H;De combien de manieras vous l’àvei’,

gttaqué! Mais celle qui m’a femblé faire

le plus d’impreflîon Vfur lui, c’ePc le déd

fintéreflement avec lequel vous avezoflèrt de ïui rendre tous les préfefiî cive

vous en avez reçus, L V

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p.

64. Miss SARA SAMPSON,’

M A n w o o n. lJe le crois pomme toi. Ha, ,ha, ha!

(en riant avec mépris)

l H A N en 4 a,Vous riez, Madame? . . . Mais fi ce

n’était pas enefletvotre intention , (avez-

vous que vous rifquîezk beaucoup? Et li

par hafard il vous eût prife au mot. . .

h M411woon.,Va, va, je (avoistbien à qui j’avois à

faire. l - . .. ,a H A N N A .11.Fort bien! Et vous auflî, ma belle

’Arabella, vous avez joué votre rôle à

.merveille, à merveille! pA a A a a L L A.

-Pouvois-je faire autrement? Il y avoit.fi long-temps que je ne l’avais vûl...)

.Vous n’êtes pas fâchée que je l’aime tant,

n’eIl-ce pas, Madame P Je vous aime

autant que lui. *7M A n w o o D.l Je veux bien te pardonner cette fois-

cî de ne paa m’aimer. plus que lui;

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tTRAGÉDIÉn BOURGEQISE; e a;

,5-.;1Ata:aàn»nt;.,x..a.(empleumzullg. ...

Cette fpis-cil la, JtMA K’wl’olo p.’

, ïMaiëtu’pleures , jeici’oisîl Etjpourquoi-

pleures-tu? - p .’ .. a. 4-.mwÂFÔŒÆFLfi.

Ah. non, je ne pleurer pas. Ne vouslâcher:i pas gaie vous enîprie.’ lovons au

merai tant, ’tant tous ideux,.quÎ’il. me

fera impflfibled’en eimeitïplus,l’un que

iiëqfnqîn 21m 2.. au: . ’. .

1.5:? 0.9 P7.valetant en me"AÉABVELILA...

Je fuis bien .malheureufe. i . .pîÏM A) à wfo i090.

° làik’.”.v1”; QLiiV-ienb idem

ç-. ..

V v1;,Hl.)i ’n

,.

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66 MISSSARASA’MPSON;

Ier-«mu;.s ç E IN. «EMELLEFONT; MARWQOD,

ARABELLA, r HANN-AH...’

MARwoon. (enfillevarztà.v’ .«H’iï fiez ’r:!.n

P oui-nono boson revenez-«vous fi

vîte,lMellefontf?L..; , 1,4V , MELI’LÉEF’ONT (auesruiûacite’). ’JÎ

Parce qu’il ne Un? fallp que quélilues

momens pour rentrer en morîmême. J

i A)». (315.9;Hé bien? ** ’Î M p .

Mara-21;; si: e. être .Vous m’avez,- étourdira? MatWOOÊÏ:

mais vous ne- m’avez pas convaincu;Tous vos artifices (ont devenus inutiles.A’peine j’ai refpir’é un air plus pur que

celui de votre chambre, que j’ai reprisafTez de courage 84 (le force pour m’ar-

racher du piège dangereux que vous.m’avez tendu. Efl-ilpofIible qu’un homme

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TRAGÉDIE; BOURGEOISE. 67

fi longtemps avili par votrecominerçe;

ne connoille pas vos mies? 1i - Mariwoon (avec impatience)

Quel efi donc ce langage?

M .E a r. e r o N 11.. Celui’dé la vérité et de l’indignation.

’ M’en un on. t . ADoucement , Mellefont ,î ou bientôt

’vous me ferez parler aufli ce langage.

M a L x. E P ou T. l’Je ne luis revenu fiv’bruf’c’luement que

pour ne pas vous lailTer jouir un momentde plus de l’erreur ou vous étiez à mon

fujet; elledoit me. rendre méprifable à u

vos yeux. mame. -I ARABELLAtÙ’l Hannah, avec

timidité)

Ah Hannah. . . . Vl M n L L a 1: o N r. l

Ne vous contraignez pas, Marwood,laiflez agir votre fureur.’ Plus vous m’en

montrerez, 8a plus je l’en-ai’fatisfair.’ Ài-je

pu être un moment indécis entre uneMarwood â: une Sara? Quelle. home!

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, la premiere! i

68 MISS Sima SAMpSOiw;J’ai été au moment de me décider pour

A n. A un L LAIAh , Mellefont . . . .

M E L L a a o N T.Ne craignez rien , ma chere Arabella.

C’efl aufii pour vous que je fuis revenu.

Donnez-moi la main 85 luisiez-moi.M A R W o o D (en les’arrâant)

I Traîne l. Qui veux-tu qu’elle fui-ire?

.MELLLEPVONT. I.n Son père.

,M A R wo o a.’ Va, Malheureux , tu apprendras au-î

. paravant à connoître (à mere;

L ’MELLeron-r.Je la connais pour l’opprobre de. fon

fexe. - A V’IMARWOÂOD. (àHannalz)

. EmmeneArabella.’ iM E L L E r ou T (voulant l’arrêter)

- Reliez. *

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IIRAGÉDIE Bounqaoxsiz,’ 69

.11. Ü. muM A 130’717 1° P: .i. du ;u: Point - de violence ,. Mellefont à..,pu

bistrer" a. 3,; :335 . PH; .(471.155.114 ... 1144W? fortuit);

2** - "score-N 5V LI; pMARWOOD, MEIJLEFONT;

’ Mianrwoou.4;,w,;Nous voilà feuls. Dites-nuai férieuèfeulent, Mellefont, fi veus’jêtes réfolu

en elfet de me facrifier à une jeune folle 2

’ Manucure. (avec amertume)Sacrifier? Vous me faites ’l’olivelnir

qu’autrefois on façrifioit Î’auxilDieux ,ides

i enflammés-impurs. v . fMÀEvVÇOD (d’un toimqq’ueur’)’

Â: Expliquez-vous ,v faites-moi gradede vos favantes’al’lufion’s. A i

. 1l 1’ 1’: -. » làL. fuguons dirailgoncifermement , p quelje

reverseras??? ressuies me sepour induciire"le’j’ôurf8ü jevous ai conà

.-

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yd a Mrss Sana Saumon,nuer Quelle différence -’,. grand Dieu,

au" Sara ü vous! Vous êtesuné fertimevoluptueufe , intéreflée , perdue; à peine

purifiiez-vous vous (ouvenir d’avoir ja-

mais-vête .innocente.vJe ne crains pasd’avoir des reprochesr’r me (aussi votre

égard: K8: les avantages que vousm’avez

"dennésifur’ vous, Vous les auriez offerts

à tout le monde. Cein’efl pas moi quivous ai cherchée; c’eli vous qui m’avez

cherché. Si je parvenu à connaîtrequeue en Manio’od, cette connoiflance

,me’coûre cher. Il m’entoure ma fortune,

ma réputation, mon bonheur. . . .

I. ,Manwoob. H I,’ Et je voudrois’qu’elle te coûtât la

perte même, de remanie! Monfi’re! , Lesnabi-cangues enraie rom [moins aérer.

rables toi! Tu entraînes une femmefaible dans Ilen’crime’, 8: .ru’ lui lim-

putes ces mêmes crimes. pif-ont, .t0nouvrage? Que-t’im’portei’,’ 9.1;j’ai ceiié d’être innocenie’fj. iije’p’ailzpùç

te lacrifie’r’rna veriufj’e” ’t’ai Aair’iniôin’s

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,Traaefzmsa Bo-mëmrsssf. .74 jfacrifié ma aéputation. Crois-tu l’uneplus mâéeiiuife’ique’vlîautre l avar, ..’ M6316-

[mgiïuamkmmeïfçnçée(ca-refleuris":

de vertu . que ..de réputation; tu. a» p a v Mill?enfin ,r Sxjueij’sieze’trrê. tout, pennee rukfvoudraç

mur ide-to’ldohubîçreqïâmâs 41ans: ne? ’

proche (gangrenât (brimade a 5:54 C’étoîf

usurperait amuï. renflamma: par moncommerce.avec.’tbigquiil;a, in que j’érgiç

coupable ,i- parce querrj’aà cul Il , [adné

d’aecepteç. 1’615er du, son; 263W (a? Y

joindrerle don dmtaïzmain, g î .’ 53,

I. Il a :M urus. Æ ,1? 0.3.1.” . .::’*Cette facilité-reflua propre condam-

nation. 1 » 1’ l ila aussi. sa»; .7"immune-toi à quels enlaças-tu la dais!

ne m’aura: pasperfuadée. . flue ml???

pouvois comas uni engagæriçrr; pu-blic rami perdre:m3zçüfiîcfifliqn quem

ne Voulçisme’nageraguezquur la parlage!

avec moià Ellpce à manquementd’y renonccrç me): remonter pour une

astreigne , 1;; w Te ,.

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72. Mrss SA’RA’SAMI’SiO’Iï’;

e « il M TE L 1; ehsffoïm un: î: unces avec la plusîvive-fatisfaâion queje vous-apprends r qù’enfin toutes les du”.

ficultés vont être levées. Contentez-vous,

Marwood, de m’avoir fait diflîper les

biens de mon’pere , i &ëlaifl’ea-moi jouir

dans ’- la (aciéré d’une femme quizen al!

plus digne quervouszl, dÏune fucceflîon

beaucoup moins confidérablefl i .

M A R w o o D. »x ’Ah je vois maintenant fur quel efpoir

efi fondée la dureté avec ilaquelle’tu me

traites. C’efi allez. Compte que je feraitout mon poŒbjle pour t’oublier, 8k le ’

premier eEort que je ferai pour y pare-venir , ce ’fera. . . . tu m’entends bien!

il’remblel pour Arabella l. Elle ’ne-trànf-

mettra pas au moins à la pofiérité’ le fou- A

venir de mes foiblefl’es.’ J’aurai la cruautés.

(I u vas voir en moi une nouvelle Médée!

en li L E FONT, .(avea-efroi)’-;’Marwobd.’...”»5 - in ’ . 77’ . .

’ (l ’M’ïA un: w’loï-o-rngwam (A

Le poiRmou le poignardai-1e vengera.

i ’ ’ Mais

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TRAGÉDIE Bounchrs’n. 75’

Mais non, leur effet el’r trop prompt.

Ils trancheroient trop tôt la vie de tonenfant. Ce n’ell pas morte, c’efl mou-

tante que je veux l’offrir à tes yeux, Je

veux, que des tourmens lents 8c cruels Ila défigurent.infenliblernent, 8c détruifent

fur ion vinage tous les traits dî relient:blance qu’elle a avec toi. . .l.’

MELLIEÆOANT.La fureur vous égare , Marwood. . .

M A a w’ o o n.

on, vous avez raifon, elle m’égare

en encra" Il faut que le pere la devance...Il faut qu’il [oit dans le tombeau, a: que ’

la fille aille l’y rejoindre après avoir allouvi

,ma vengeance" . . (elle. court après luiavec un poignard qu’elle tire brufquemenz

defimjèin) Meurs, fce’lérat!

MELLaroN’r (lui arrache le ’ poignard)

Femme abominable l , Qui m’empêche

à préfent de tourner contre toi ce même

fer? . . . Maisvis , 8: que ta punition faitréfervée à des mains plusinfâmes.

Théut. Allan. de Junker. T. I. D.

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[74. Miss Sana SAMpson,. M A R W o 0 D. (les mains ionises) f .-

Ciel! Qu’ai-je fait! Ah Mellefontl...

M a L L E r o u in,Ton repentir ne m’en impofe pas. Je

fais ce qui le caufe: ce n’efl pas l’horg

. reur du crime, c’ell la rage de n’avoir pu

l’achevu: I I. Mv A. a w o o n; -Rendez-le-moi, ce fer, rendez-le-

moi ,’ 8: vous verrez bientôt pour qui il

a été aiguifé. Il ira chercher ce trille

cœur qui aime mieux renoncer à la vie

qu’à notre amour. liM a L r. a a o n r;

Hannah! AM A a w o o n;Mellefont, qu’allez-vous faire!

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menu Bouncrorse". 75s

"SCENE V’III.HANNAH (efl’rqye’e),.MARWOOD,

MELLEFONT.

MELLEFONT.HASvtu entendu, Hannah? Sais-tu dequoi ta maltrefl’e cil-capable? Songe à

remettre Arabella entre mes mains»

1H A N n a H.Ah , Madame , en quellétat vous

voilà! ’ l I.MIE I. r. a r o N r.

- Bientôt cette innocente créature feraen fureté, &la juilice l’aura bien :lie’r les

mains à une mere homicide. 7( Il veut finir)

M A R w o o n.Où alleznvous, Mellefont , où allez;

vous? Ayez pitié d’une merevdont’le

défefpoir égaroit la railleur Coniidërez

le motif qui me portoit à des excès qui

font frémir la nature; Cruel, n’efl-ce .

’ D îj

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’76 Mrss Sana ISAMPSON,’

pas vous-même? ... Où Arabellapeut.elle Être plus en fureté qu’avec moi?

Ma bouche a juré (a mort, mais moncœur e11 toujours le coeur d’une tendre

* nacre. Oubliez mes fureurs; pour meles pardonner, fongez feulement à ce

qui les càufe. *.Ma LI. au ONT.

Il .n’y a qu’un moyen de m’engagerà

tout oublier. . -i M A nvw o o D.Quel efioil? Parlez.

M a L L a r o N T.Retournez à Londres à l’infiant. Lali-

i fez-moi le foin d’Arabella; je ne veux .plus qu’elle ait rien de commun avec

VOUS! I ’M A R w o o D. y

Eh bien, je confens à tout; mais ne kme refluiez pas une feule grace que. jevous demande. Laifl’ezimoi voir au moins

Sara une feule fois. -M E L L à r o N r.

a Et pourquoi?

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TkAeÉbïa Bouncsorsai 77

M’a R W o o n.Je Veux lire? dansfes regards le fort

qui m’attend pour l’avenir. Je veux, in.

ger par moi-même fi elle cil digne del’infidélité que vous me faites, 8c li je l

puis me flatter en effet de pouvoir rec-prendre un jour quelqu’alcendant fur

votre cœurs ’j M a r. r. s r o N r.

l ’ Vaine el’pérancel

M A a w o o D.Pouvez-vous être allez cruel, pour

ôter à une infortunée jufqu’à l’efpérance?

’Je-ne paroîtrai pas devant-elle comme

Maerod , mais comme une de vosparentes. Annoncez-moi comme telle,vous ferez préfent’à ma vifite , 8c je

vous promets, par tout ce qui cil (acre ,de ne pas proférer un mot qui puille lablefler. Net me refufe’z pas, ou bien je

pourrois tout employer pour me mont*trer àelle fous ma véritableri’orme. A

MnLLEroNJ.Je pourrois.r..’. (après avoir rivé un

D iij

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78 M153 Sana SAMpsoN;moment) vous accorder cette priere ,Marwood... mais à la condition , .qu’aulli-

tôt vous quitterez ce lëjour.

M A n w o o D.Je vous promets plus: je vous déli-

vrerai même, s’il en cil encore temps,

- de la furprife de [on pare.M a L L a r o -N r.

C’ell ce dont je vous prie de ne pas-vous mêler. Il me comprendra, je l’efrpere , dans le pardon qu’il accordera à la

fille: 8c s’il rei’ul’e de lui pardonner, je

l’aurai cdmment me conduire à (on égard.

Je vais vous annoncer chez Mill, a: jecompte que vous tiendrez votre parole.

(Il fin)v . M A a w o o n.-

’Ah,.Hanuah, pourquoi nos forcesne répondent-elles pas à notre courage!Vien m’habiller. Je ne renonce pas encore

à mon projet. Il s’agit de lui infpire’r de

’ la (écurite’. Viens.

Fin du fécond 44676.l

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. h . . . . . m.a m3 ( èâxâæüw;

, . x .ACTEI’III.Le The’atre repre’jème’ me Chambre dan!

’ l’Auôerg’e où 4211 logée MzflSum.

.-.---M-.4--v-... . ...-..."... ..-.....--

SCÈNE PREMIÈRE.31R SAIMPSON, WAITWELL.

SAMPSDN.

.TIENS, Waitâvell , porte-lui çetælettre. C’eû la lettre d’un paie tendre

qui ne gémit que de fou abfence. Dis:.lui que je t’ai faït partir avant moi, 8:

qu: je n’attends que fa réponfe pour

venir moinmême, 8413 ferrer de nou-veau danskmes bras. j

WIAITWELILÀ Je crois aque vous avez raifon de la préparer à cette entrévue. ’

, Div

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Ba MISS 8.41m SAMPSÔN;

:S A M P s o N.Je m’aflure par-là de (es fentimens,

à je lui ménage l’occafion. de m’écrire les V

Achofeslqu’ii lui feroit trop pénible 8c trop

r humiliant de me dire. Une lettre luitomera moins de confufiona, 84 peut-être

à moi moins de larmes.

WAITWELL.i OFerois-je vous demander- à quoi vous

êtesmdérerminéhaq fuie; de Meilefont?

, S A M p s o If.’Ah, Waitwell, li je pouvois ne voir A

en lui quelle féduâeu’r de m’a fille, je

lui préparerois un traitement fort dur:mais il. en cit. aimé! Ce titre le metiàcouvert de mon reficntiment. C’efi moi

qui ai le premier tort dans cette déplo-Ïrable aventure. Sara, fans moi, «n’auroic

jamais connu cet homme dangereux. Parreconnoiflance pour une obligation queje croyois lui avoir ., j’ai eusl’imprudence

de lui permettre un accès trop libre dans

i

i

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Thorium Bonhomme: Stma miton. Il étoit all’ezinaturel que ma

fille prît’une forte d’ellirne pour quel-

qu’unîque je traitois avec tant d’égards:

il ne l’était pas moins qu’un homme de

ion caraâere le lainât réduire par cette

eilime, 8: cherchât à la changer en amour.

Il y avoit rénfli avant que je m’apperçufle

de ce qui fe pailloit, a; avant que je full:quelles étoient fes mœurs 8c for) trainde vie. Le mal étoit fait, 85 j’aurais dû

lepardonner, puifqu’il étoit fans remede.

Je voulus être inexorable envers lui, a:je ne fis pasattention que je ne pouvoisle punir fans punir ma fillle en. mêmetemps. Si j’avois montré moins de fé-Jve’rite’,’ jiaurois empêché leur fuite .. ...

Obligé de courir fur leurs. pas, je feraiencore tropiheureux,lfi le ravifïeur dema fille confent à devenir fou époux.

Qui fait s’il voudra renoncer au com-merce des femmesaveclefquelles il aVécu a pour épauler une fille-fans artificç,’

qui... vraifemblablemenr, ne lui a rien;-laîilé’à defirer., . x L

. . . . . ’D v

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:82. Mrss Sana SAMnsonj

WAITWELL.Il n’el’c pas pollible qu’un hemmelfoit

allez lâche , allez méchant. .’. .

SAMPSQN.Ta confiance, mon bon WÎaitWell,

fait honneur à ta vertu. Mais il n’el’r que

trop vrai que la méchanceté humaine le

permet louvent des excès encore pluscriminels! . . . Va , 8c fais ce que je t’ai(lit. ObferVe-la .bien tandis qu’elle lira

.ma’ lettre.’ Il y a fi peu de temps qu’elle

"a "coli-é. ’ ’être vertueufe , qu’il cil bien

difficile qu’elle connoilÎe dëja la diminu-

’lation. Tu verras fur ion virage ce qui (apaliera dans (on ame. N’échappe aucune

eirprefiion qui pourra marquer ou del’éloignement ou rie l’indifférence pour

fon pere. Si tu fais cette trille décou-verte , ne me la ’difiimule pas , je t’en

conjure; elle pourra peut-être [ervir à.me détacher d’elle â’mon tout..’. .. . à.

l’abandonner à (on fort . . . . Je l’e fperê

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, V-TnaoénravBouncrorsx.’ ’83:

Waitwell..., Mais, .hélasl je feus quemon cœur me dément- ’ l

(Ils firtent par des chehiins’difi’e’rerts)

fi I I . p V , î l t5C ErNrEaI I.

1e, neutre reprélènte l’Afpamnzm-t de

. Al Sam. laif.,S;AM..MELLEF.0;M.; .:Miaigr. .1. a taro-N’a. ’

3M! en tort, ma’ch’ere’Sâra, de vous

lainer tantôt une ’Îpetite inquiétude au

rfujet’oe cette lettre." 1’ i ’ l ’

’ w"fisingfEh non ,I Mellefont, je. n’en ai été

nullement inquiete., Efi-il donc vnécef-

faire, pourtque je ne doute de votre’ 911101.15, que manierieêpeirade(«m

îpour mon, 13 A. l .... jeerlre 1:1... 1... a; n: o; un.

p): n , , H v la. 3 ’ nn Ami? vouslcmyèz fianceriez: étonna"

Pîïecrenw’z Il" mn’ugn Lui A j z f

D vj b

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84 MISSSARA SAMr’s’ou;

I S A. n A.. ’ .Mais pas un fecretqui me regarde; 8:cela doit merfuffire. I

VMaLLnroÏN-r.Vous êtes trop indulgente. Cepen-

dant pérmettez-moi de vous découvrir;ce myfiere. Cette lettre cil; d’une de mesparentes, qui a [a que j’étois ici. Elle

a voulu me parler avant de continuer fou

voyage pour Londres, 8c elle defire enmême temps que jeilui procure la l’aris-

vfaâion de vous voir. I. î ml , l

,. . sa ne: 4 Ï,Je ferai toujours charmée, de connoitre

les perfonnes d’une famille aulii refpecj

table que la vôtre. Mais je vous en faisjuge , Mellefont, puis-je me préfentet

jà pas une d’elles fans rougir? ’

’ MEL’LEFONIT.’ Sans rougir? De quoi? De ce quevous m’aimez? Il eft vrai, ma chereMill , que lvous pouviezjadonner votre

,coeur à un homme d’une plus haute naif-

fance, 8: plus opulent que mais Nous

V.

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TnAsinn: Bouacrorsa: ’83!

devez rougir de la préférence. dont vous

m’avez honoré , 8c le facrifice que vous

tavezrfait. ... V ; IS A a A.Vous lavez trop, Mellel’ont, combien

l’explication que vous donnez à mes pan

raies cil loin de ma penfe’e. ’M a r. r. a li" o N T. «

Pardonnez, Mifl’, jerles’explique mal-

en ell’et, 8c je conviens.qu’elles ne peu-

vent avoir aucun feus. A.l ’ A S .A a a.Comment s’appelle votre parente?

M a L. I. a 1: o N fr. lLady. . . Solmes. Vous devez m’avoir

entendu parler d’elle. ’

S A a A.Je ne m’en fouviens pas;

M a I. L a a o N r. h[Oferois je vous prier de vouloir bien l,

la recevoir? À

i

. :3, S au A. wI Prier, Mellefont? .yopr’pouvez me

Lie commander. - "æ

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u

’33 Mrss Sana Saumon;Mï a I. I. a a o N au

’ Quel ’mot’,’ Sara?! . .7. Non , elle n’aura

pas le bonheur de vous voir"; Elle enfera défefpérée , mais elle tâchera de s’en

’v’confoler. Mill’ Sara a les tairons, fans

filoute, a: je les refpeôce fans les con!

noître. - .S. A a A.

’Mon Dieu ,- Mellefont,’que vous êtes

’preliant" . . J’attendrai votre parente,

8c je tâcherai, s’il cil poliible , de memontrer digne de l’honneur qu’elle veut

bien me faire. Etes-vous content?jM’ELL’EFÔNT.

Ah , Mill , [enfliez que je vous avouemon ambition.J e voudrois vous montrerà tout le monde, le rendre témoin 86jaloux de ma félicité. Il me femble’que

fi je ne tirois pas vanité d’une poflellion’aulii précieufe, j’en. connaîtrois moins

tout ce qu’elle vaut. Je vais vous amener.

ma parente. ( Ilifiirzj Ià v ’**’ÎS sur i (par)

Dieu veuille que ce ne foit’pas même

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ï Tensions Bonnerorsr; à;lemmes altieres , qui ,* pleines de reipeâ

pour elles-mêmes , le croient-andainsde toutes les foib’lelles! Elles nous fontnotre procès d’un feu! regard dédaigneux,

a un mouvement d’épaules ell la feule

marque équivoque sa outrageante de la:pitié que nous leur infpirons.

-: fi’SCEN’E ’III.

WAITWELL, SARA.Barry (entre les Sierra) Entrez ici ,

puifqu’il faut que vous. lui parliez à elle-

même.

I S A R a (en je tournant du .cà’tie’

de. Voitwell ) ’

QUI veut donc me parler à m’oimême

Que vois-je?" Eibil pofiible l C’ cil; toi ,

wattmen? ’ kh WAIITWEILLA’IJI;

Quel bonheur l le revois enfin

. Sara! " l y

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8.8 Mrss Sana Saumon;S A’ a A. I

Dieu ! Que viens-tu m’apprendre 2...:

’Ah , tu m’apportes fans doute la nouvelle

de la mort de mon pere l Il n’ait plus,il n’efi plus, le plus digne de tous les

hommes, le meilleur de tous les pereslIl n’ell plus, 8: c’efl moi qui ai hâté fa

mort. . . .

W A r r w a r. t.Ah Millï...

’ S A a A.Dis-moi , dis-moi donc vite que le

fouvenir de fa malheureul’e fille n’eli pas

’venu empoifonner res derniers momens;qu’il m’avoir-oublié; qu’il cf! mort aulii I

.paifiblement qu’il le promettoit autrefois

de mourir entre mes bras; qu’il ne s’en:

pas fouvenu de. moi dans fa derniers

priere. . . . Aï W A r -r w a I. z.

Collez de vous tourmenter par desidées. li trines. ,Sir Sampfon vit encore,

wons reverrez encore votre refpeétable

perm” ’ ’ i "

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. Taae’imr Bouaeaom: 89

S- A a A. . j.A .Ilvit enc0re? Elt-il bien vrai que mon Vpere vît encore ?. . Ah Quille-tell vivre

encore long- temps , 84 heureux! Ah puillele ’Toutvpuillant ajouter à les années la

moitié des miennes !.. Fille ingrate 1L. Ah

je. feroisïle (acrifice’de tout le temps qui

meâreileà vivre , pour lui procurer feule:-

ment quelquesjours de plus l Puifqu’il vit,

allure- moi au moins , mon cher Waitwell,’ t

qu’il ne lui efl pas douleureuxjde vivre

fans moi; qu’il a renoncé fans peinai.

une fille qui a pu renoncer filacilemen’t

là la vertu; que. ma fuite lui a caufe’ del’indignation , mais point de regrets ;, qu’il

.me hait, mais que mon abfence ne .l’ai’fligç

pas. V à. » xÜ jWAr-rwlnmz.’Ah , Sir Sampfon ell toujours un pers

aulii tendre que Sara cit une. tendre fille.

, ’ S A a. A. , VQuËdis tu? Cruel wa’izwen l Sais-tu

.que tu ;lm’apprends le malheur A le plus

affreux que mon cœur ait jamais redouté;

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90 Mrss San). guindai;Quoi, il eft toujours un tendre pere? Ilm’aime donc encore P Il me regrettedonc?.. Non, non, il ne m’aime ni neme regrette; cela n’ell pas pollible , tute trompes , WaitW’ellu . . Ali , ne [ens-

tu pas combien chaque foupir qu’il pouf-

feroit pour moi, aggraveroit mon crime?Il faudroit que le Ciel inventât des lup-plices nouveaux pour me punir de toutesles larmes qu’il verferoit pour moi.....

Des larmes? Quoi, je coûterois deslarmes à mon pereP. . . Et ce font d’autres

larmes que celles de la tendreli’e a dela joie?...’ Malheureufe Saral... Ah,Waitwell , discmoi que je fuis dans l’er-

reur; dis-moi qu’il alenti pour moi quel-

ques-uns de ces mouvemens légers delànature, que la raifon calme à l’inflant,mais qu’il ne m’a pas pleurée. N’ell-ce

pas, Waitwell, il ne m’a pas pleurée?

WAlTWELL (en s’qfl’zyant les jeux)

" Non: Mill, nom... il ne vousa peul.

pleurée" .. . a

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Înaeimr Bounoaorsr. ’ gr.

z v S A un. -Ta bouche dit que non, maistes larmes

difem le contraire!

W A 1 r w a L L.Prenez cette lettre, Mill; elle ePr de

lui.-S A a A.

De qui? Démon pere? Pour moi?

W A r r w a I. 1..Oui: elle vous infiruira miens quetout ce que je pourrois vous dire. Il andrait bien dû charger un autre que moi,de cette commillion. Je m’en promettois

de la joie, mais vous changez cette joieen amertume....

S A a A.Donne , bon Waithell , doline. . ...

Mais non , je ne la prendrai pas qu’au-paravant tu ne me difes ce qu’elle con.tient.

WAITWELL.El! que peut-elle contenir? Amour a:

pardon. p l

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9: MISS SAilA Simenon;S A a A.

’Amour 8: pardon ê

’ W A 1 r w a r. L;Et des regrets , peut-être , d’avoir

voulu faire ufage de l’autorité paternellelà l’égard d’un enfant qui n’en méritoit

que la bonté. ’S A a A.

Gardelta lettre, ta cruelle lettre!

W A r r w a L L.Cruelle P Ne craignez rien : cette lettre

vous accorde la liberté de ’difpol’er de

votre cœur de votre main.

y . S A a A.f ËU Et voila Ce que je crains.... Et j’aipu aifliger un pers comme celui-là î...

Mais le voir par cette afliiâion même,par (a tendrefie à laquelle j’ai crêtenoncer,

le voir réduit à le prêter à tout ce qu’or-

donne la malheureufe pafiion’qui m’en-

traîne; voilà, Waitxv’ell , voilà ce que je

ne fupporterai jamais. ISi fa lettre con-tenoit tout ce que dans un pareil cas un,Çpere irrité peut le permettre de dur 81

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.TnAeima Bouneaorsr. a 93’

de violent, je la lirois en. frémillant 51a

vérité, mais je la lirois. Je tâcheroisd’oppofer à (on relientiment quelques foi-

bics juliifications , ’ qui ne ferviroient qu’à

l’aigrir davantage. Alors je pourrois meflatter que (on indignation parvenue àl’on

comble s’affoibliroit infenfiblement d’elle-

même , fe changeroit en mépris pour ’moi’; que parvenait me. méprifer il ne ’ A

s’occuperoit plus de moi; que la traitaquillité renaîtroit-enfin; et je n’aurois

plus à me reprocher de l’avoir rendu ”

malheureux à jamais. *W A 1 T w a, L L.

l l-Ah, Mill, vous aurezencore moinsce reproche à vous faire ,rfi vous’vous

rendez à l’a tendrelle qui veut tout uneblier.

, S A a A. ; yj Tu te trompes , Waitwell. Le deliri qu’il a de me voir ,,le, porte à confentir

à tout. Maisà peine’m’aura-tdl vue peu,

dant quelque temps ,’ qu’iljfentira fa foi: r.

bielle .64 qu’il en rougira..Un [ombre

J

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94. MISS’SARA SAMPSON,

mécontentement fuccédera, 8; il ne jettera

pas un regard fur moi, fans m’accuferdu confentement que je l’aurai forcé à me

donner. Oui , li j’étois encore libre, fi

dans le moment où il voudroit le fairela violence de m’accorder tout, je pou-

vois lui facrifier tout ,-alors je recevroisavec plailir lalettre dont il t’a chargé;j’admirerois avec tranfport jufqu’où peut

aller l’amour paternel, .8: fans en abufet

je me jettrois à les pieds en fille repeno,tante; je renoncerois à les bienfaits. Maisle puis-je aujourd’hui? Il faudroit, dansla lituation défefpérée où je me fuis mile,

que j’acceptafl’e ce qu’il me permettroit,

fans ofer même confidérer combien cette

permiflion lui-coûteroit. Dans le momentoù je voudrois me livrer à la joie, l’idée

qu’il feindroit de la partager, mais qu’il

en gémiroit intérieurement, viendroitl’empoifonner. Je n’aurois pas un jour

pur dans ma vie; je me reprocheroisfans celle de l’avoir réduit â’la néocl-

i lité de faire mon bonheur aux dépens

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.TRAGÉDIE Bounoaorsu , 9;du lien... Ah, Waitwell l’m’e crois-tu

capable de me procurer une lemblable

félicité P... 1 * . -- W-nAr-twaLL.

Je ne fais que vous répondre , 8!" .i : . 2.9? cerStÂÜn’Ap ’1’ ’2’ ’ "

” Va, r’titma’mi,il d’y’a rien’à répondre

en effet; mais «lettre. S’il faut que

mon pore foit’inalheureux a caufe de moi,

je veux être malheureul’e aulii. L’être.

feule 8l (ans lui, ’voilà*t:e’que je demande

Maintenantau?Ciel. ’ 4 I’ Ï’ V I’ÎÏ l

WÀIT’WELL (capeyas "

’- Je crois qu’il faudra que je la trompe

pour l’engager à lire la lettre. ’

a ** *Sinuli" a. Que dis-tu là? ’ - ’ ’

W, A r r w a L L; IJe disque j’ai fait une grande imprud

’denceipour vous engager-à lire plus

pumptement cette lettre. .’ R.Comment celai,

’i

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96 MISS Sana SAMPsON;W À I ’r a; a L L.-

Je ne pouvois pas pénétrer fi avant,sa. vous avez une façon d’envilàger les

choies bien ’diKéreMe de la mienne. ’

J’avais craint de vous effrayer: hélas,.la lettre n’el’t peut-être que trop dure !’

’Au lieu de dire. q-u’elle- rie-.xcontenoit

qu’autour a: pardon , j’aurois’ dû dire

que je fouhaitois qu’elle ne» contint que

Cela. ’ î. a 4&1. iv -. s A.;1:æ.A:-.- r .Efi-il bien vrai?... Donne-la donc,

Je veux la lire. Quand on a le malheurd’avoir mérité le courroux d’un pere,

on doit au moins allez le refpeé’rer pour

délirer qu’il l’exhale à (on gré contre nous.

Chercher à l’éviter, c’el’c joindre le mé-

pris à l’ofi’enl’e. Je veux le fentir dans

toute fa ferce... Tu vois, je trèmble...Mais aufli j’ai bien lieu de tremblera." p

(Elle décacheta la lettre fila voilà déccachetée l Je frémis. . A. Mais que vois-je?

(Elle lit) c: Fille unique a: chérie a». Im-

v polieur, tu m’as trompée! VER-ce là le

langage

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in

TRAGÉDIE BOURGEOISE: 97, ,

langage d’un pere irrité î Va , je n’en

lirai pas davantage.

i W A I r w E L L.Ah, Mifr, pardonnez.. . Je crois que

c’efi la premiere fois de ma vie que j’aie eu

l’intention de tromper. Qui trompe unefois avec des vues auflî pures , n’efi pas un

impofleur. Votre reproche m’efl fenfible.

Jefais que la bonne intention ne jufiifie pas

toujours;mais que] parti avois-je à prendre?

Devois je reporter à un fi bon pare, fa lettre

fans avoir été lue? J e ne le pourrai jamaiS.

Taimerois mieux être errant le rafle dema vie 8: ne plus paroître à fes yeux.

wS A a. A.Comment, tu l’abandonnerois aufl’.

, W A 1 T w E. L L.’Ne m’y forcerez-vous pas ,Ifi vous

vous chitine: à ne pas lire fa’lettre?Lifez-la, foufiiez que ie premier artificeque j’ai empioyé de ma vie , ait au moins

ce bon effet. .Voüs me le pardonnerezpeut-être , 8c je me. ie pardonnerai plu:-

The’at. Allemde Junker. T. I. E

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98 Mrss SARA SAMvson,’

facilement aufli. Je fuis un homme (impie8; groflier , incapable de combattre lesmirons qui font que vous ne pouvez oune voulez pas lire cette lente. Si ellesfont bonnes , je n’en fais rien; mais elles

ne me pacifient pas naturelles, 8: à votreplace, voici, ce me femble , comment jeraifonnerois. Un pere, dirois-je, cit tous.jours pare , 84 un enfant peut bien manaquer une fois fans calier d’être un enfant

Iefpeftueux. Si le pore pardonne la faute,l’enfant peut, par fa conduite, mériter

Aque le pere en perde le fouvenir. Et quelpere aime à fe rappellerlle fouvenir deschoies qu’il voudroit qui ne fuflent jamais

arrivées? On diroit, MM, que vous nepenfez qu’à votre faute , 8: qu’il vous fuflit

de vous tourmenter en l’exagérant âvotre

imagination. Il vaudroit peut-être mieuxfonger à la réparer. Et comment la rée

parerez-vous, fi vous vous en ôtez lesmoyens P Doit-il vous en coûter rangpour faire le facond pas, quand un par;fi tendre a voulu faire le Premier?

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TRAGÉDIE Bouncrorsaî 1’ 99;

S A a A.Quels traits perçans fartent de a

bouche naÏVe , 8L me déchirent le cœuri...

Qu’il ait voulu faire le premier pas.. .

a: voilà juilement ce que je ne puis fou-tenirl Que prétends-tu donc? N’aura-i

t-il que le premier pas à faire? Ne faut-il pas qu’il les faille tous? Autant je mefuis éloignée de lui, autant il oit obligé de

fe rapprocher de moi. S’il me pardonnel,

il faut qu’il me pardonne mon crime tout

entier, a: qu’il confente à en voir éter-

nellement les fuites devant l’es yeux.Puis-je exiger cela de mon pere?

W A 1 "r w a L L.Je ne fais, Mill, fi je vous comprends

bien. Il me femble que vous voulez dire,qu’il faut qu’il’vous pardonne trop de

choies, 8: que, comme cet efi’ort doit Fj lui coûter beaucoup , vous vous faites un

remord d’accepter (on pardon. Si c’eû-

là votre penfée, vous ignorez donc,quel plailir c’efi pour une ame fenfible ,d’avoir à pardonner? Je n’ai pas eu fou;

En,

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Ido’ ’Mrss Sun. SAMPSON,’

vent ce plaifir-là dans ma vie , mais j’aime

à me rappeller le peu d’occafions où j’ai

ou la douceur d’en jouir. Je ne voudroisjamais avoir d’autre félicité. J ’étois fâché

8c honteux de n’avoir que des bagatelles

àpardonner; mais pardonner des offenfes

bien deuloureufes , des mortificationsbien cruelles , me difois-je, voilà oul’ame doit trouver une volupté vraiment

célefle. . . . Et vous , Mifi, veus envie.riez à votre pere une femblabie félicité?..

S A n A.Ah l... Continue, mon cher WaitWel,

continue l IW A r 1- w E L L;Je fais qu’il y a des gens qui ont hot.

reur d’accepter un pardon; ah , c’en qu’ils

’ont le cœur trop dur 8c trop mauvaispour en accorder eux-mêmes; Mais vous,Min, mais vous, vous n’êtes ni infie«

xible, ni orgueilleufe ; votre cœur ait iplein de douceur 8c, d’humanité; vous-

êtes la meilleure de toutes les femmes", l

vous avouez vos torts. Qui peut dons

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Tandem Bouneaoi’si: ’10!

litions arrêter encore" . Pardon , Mili’,pardon, j’aurois dû m’appercevdir plutôt,

que votre réfiflance ei’r une timidité

louable, une crainte refpeâueufe. Ceuxqui (ont capables d’accepter fans héfiter

un grand bienfait, en (ont rarement di-gnes. Ceux qui méritent le plus, onttoujours une certaine défiance d’eux-

mêmes.... Mais cette défiance doit airoit

des bornes. . . . 4S A R. Ac

Je crois, mon bon Waitwell , que tum’as ’perfuade’ea ’ I

’ W A 1 1- w a r. 1:,Si j’ai en ce bonheur , il Faut qu’un

génie bienfaifant ait parlé par ma bouche.

Mais non , Miii’, ce n’efi pas ce que je

vous ai dit qui vousa perfuadée, c’eil

Votre propre cœur qui a eu le temps defaire un retour fur lui-même, 81. de re-venir du trouble que lui cauioit une joieinattendue. ... Vous allez lire la lettre cn’ait ce pas, ma refpeétable Mifl? .. 0h

liiez-l’a donc vite. ’

z E iij

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:02 MISS SARA Samson;S A a A.

Oui, tu feras contenta. . Quels re-mords, quelles douleurs je vais éprou-ver l . . .

W A r 1- w a r. L.Des douleurs , oui; mais des douleurs

agréables.

I S A a A.Laure-moi lire. (Elle lit bas)

WAITWÊLL (àparty10h , s’il pouvoit la voir lui-même?

S A R A ( après avoir lu pendantquelque: moment)

Quel pare! Quel pere! Ah WaitWelllIl appelle ma fuite, une abfence. Cetadoucifl’ement la’ rend enéore plus cri-

minelle l (Elle continue de lire , à s’in-terrompt de nouveau )* Écoute!" Ilvl’e

flatte que je l’aime toujours. Il fe flatte!

I Elle lit 6* s’interrompt)- Il me prie L.

Un pere prier fa fille ?.. une fille punir-fable f . . Ah de quoi me prie-t-il. (Ellelit ba: ). Il me prie d’oublier fa précipi-tation a: fa féve’rite’ , 8c de ne le punît

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Tumeurs Bouaerorse: se;pas plus long-temps par mon éloigne-ment... Punir l .. (Elle continue) Il meremercie de lui avoir donné occalion deconnaître toute l’étendue de l’amour pa-

ternel. Fatale occafion V! Que ne dit-ilsuffi que je lui ai appris à connoitre toutel’étendue de la défobéilTance filiale! (Elle

lit) Il veut venir 8c ramener lui-même fes

enfans... Ses enfans, WaitWell !.. Ce der-nier trait palie tous les autres!.. Ai-je bienlu? (Elle continue toujours’dc lire bas La.

Je n’en puis’plus ! . . Il dit. .. il dit que

celui fans qui il ne peut plus avoir de’fille , ne mérite que trop d’être fan fils...

Oh puilie-t-il ne l’avoir jamais vue, cette

déplorable fille l. . Va, Waitwell , laide-moi feule. Il demande une réponfe, 8cje vais la faire au plutôt. Tu viendras la.chercher dans une heure. Je te remercie,mon cher ami. Il y a bien peu de fer--vireurs qui, comme toi, [oient les amis

de leurs maîtres. vW A I T w a Il L. .

Si tous les Maîtres étoient des Sir

E iv

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1104. MISS SARA SAMPSON,’

Sampfon, ils n’auraient pas un domef-trique qui ne fût prêt à donner fa vie pour

eux.

Ç’ S C E N E I V.

S A R A ( feule )(Elle r’afiedpaur écrire)

r l’on m’avoir dit il y a un an, qu’il

faudroit qu’un jour je répondiKe aune

pareille lettre 8: dans de pareilles cir-confiances! . . . Mais écrivons... Sais-jece que je dois écrire... Sais-je feu-lement ce que je fens, ce que je penfe...Cependant il faut écrire... Cette occu-pation n’efi pas nouvelle pour moi....( Elle ch quelque temps à réfléchir, épair

elle écrit quelque: ligner ). Voilà le com;

’mencement. .. Il efi bien froid... Com-Imencerois-je par le remercier de fa ten-tirelire? . . . Non, non, il faut commencer

par lui parler de mon crime... (Elleefl’ace ce qu’elle a écrit) Gardons-nous

d’en parler foiblement. .. Le fendaient

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l’ancien: Bouncrossr: ’ to;

de la honte cil condamnable, quand il em-

pêche l’aveu de nos fautes. . . Je ne dois

pas craindre d’employer , pour peindre

les miennes , des traits trop forts, trop...Mais qui vient m’interrompre. a

SCÈNE-V.MARWOOD, MELLEFONT,

SA RA.

MrLeron’r;Il emmuriez, me chére Sara, que jevous préfente Lady Solmes, une de mesparentes, à qui j’ai les plus grandes obliw

garions. V *M A R w o o D.Pardon, Mifl , de l’indifcrétion que j’ai;

eue de vouloir me convaincre par mespropres yeux de la félicité d’un parent à.

qui je .fouhaiterois pour époufe la plus

accomplie de toutes les femmes, il aupremier coup d’œil je ne m’étois pas

apperçue, qu’il l’a déjà trouvéeven VouS.

E V.

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- MISS 8mm Samson;, S A n A.Vous me faites trop d’honneur, Lady.

Un compliment aulli flatteur m’eût fait

rougir dans tousles temps , mais dans lafituation oit-je me trouve ,» je le prendrois

prefque pour un reproche caché, lije necroyois pas Lady Solmes trop généreule

pour vouloir’faire (entir la fupériorité

que (a prudence 8c les vertus luidonnentfur une infortunée.

MARWO o D (froidement)Je ferois bien fâchée que vous me

fuppofafliez d’autres fentimens que ceuxde’l’eflime 8c de l’amitié... (Apart)

Qu’elleeii belle! ’ A

M a 1. L E r o N T.Convenez, Lady, qu’il n’étoit guere

poilible de relier infenlible à tant decharmes a; de m’odefiie? On dit qu’il eflj

rare qu’une femme. rende juvliice à une

autre; moi je fuis sûr que vous n’êtespas dans ce cas, à l’égard de ma chere

San-21.. (A Marwoa-rl qui efl réveufe)N’ellcce pas, Lady, vous approuvez mon

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Tnaeéorr BOURGEOISE; 107

attachement pour elle, 8: vous trouvertout ce que je Vous ai dit à la louangebien au-dellous de ce que v0us en perliezdéjà vous-même P... Pourquoi donc êtes-

vous fi rêveulelw. (Bas à Marwooa’)

Vous oubliez pour qui vous voulez palier.

M A R w o o o.Vous le dirai-je? .. L’admiration que

me caufe votre chere Mill", me condui-foit inienfiblem-ent à la confidération de Afou fort. J’étois touchée de ce qu’elle ne

pourra jouir de votre amour dans le feinde (a patrie. Je me rappellai que pour"devenir votre épaule, elle étoit dans latriiie néceliîté d’abandonner un pare dont:

on m’a parlé comme du plus tendre de

a tous les pares, 81 je cherchois en moi-même un moyen de les. réconcilier en»;

femble.

S A a A.Ah, Lady , que je vous ai d’obligation,

de ce fentiment l Il mérite que je vousfaille part de route ma joie. Vous nepouvez encore mon , Meli’efontr

Evj

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:108 Mrss SARA SAMPSON,’

les fouhaits de Lady 9m: été accomplisavant d’avoir été formés.

MELLEFO’NT.: Que me voulez-vous dire , ma chersMill"?

MARWOÔD, (àparr)Que lignifie ceci?

S A a A.Je viens de recevoir dans. le moment

une lettre de mon pere. C’efl Waitwellqui me’l’a apportée... Ah, Mellefont,

quelle lettre! vM 1 L 1. a r o N "r.

Tirez-moi vite d’inquiétude. Qu’ai-je

à craindre? Qu’ai-je à el’pérer? Eii-ce

toujours le pare qui nous a forcés à lefuir? Et s’il efi encore. le même ,, Saram’aiment-belle afièz pour le fuir de nou-

veau? Ah , ma chere Mill , pourquoi nevous ai-je pas crue? Nous ferions main-tenant unis par des liens que lescapricesd’un pere ne pourroient rompre. Je fans

dans ce moment tout ce que peut avoird’affreux pour moi , la découverte de

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TRAGÉDIL Bounerorsr.’ log

notre retraite" . . Il viendra vous armecher d’entre mes bras... (En jutant un

regard de fizreurfitr Marwood ) Que jeliais le monfire qui nous livre à fou.courroux l...

S A a A.Que cette inquiétude a «charmes

pour moi, mon cher Mellefont l ’Et que

nous femmes heureux l’un 8l l’autre

qu’elle ne fait qu’une erreur l Tenez ,

liiez la lettre de mon pere. (A Marwaod,tandis que Mellefont lit la lettre) Qu’ilva être étonné de l’amour de mon perel»

De mon pere2. . . Ah, il eli maintenant j

le lien aulIi. ’M A R w o 0 1) (avec étonnement

fifi-il poliible 2

S A n A.Vous devez en effet, Lady, être lim-

prife de ce changement. Il nous pardonne

tout. Déformais nous nous aimeronsdevant les yeux. .. Il nous le permet, ilnous l’ordonne.. . Que cette bonté pé-

netre mon autel... (A Mellefimt qui

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no MISS Sana SAMrsoN;lui rend la lettre) Eh bien, MellefontMVous gardez le filence... Ah , ces larmesqui s’échappent de vos yeux en direntplus que votre bouche n’en pourroit ex-

primer l

Manwooo (àparz)Imprudente queje fuis , c’ell: moi qui

me fuis trahie !

S A a A.Laiflez-moi eiiuyer ces pieufeslarmes

par un baifer!M E I. L a r 0’ N T.

Ah , Mill , pourquoi avons-nous étédans la néceffité d’afliiger un homme li

divin ?.. Oui, divin; car qu’y a-t-il de

plus divin que de pardonner?.. Si nousavions feulement pu regarder un li heu- -reux événement comme poflible, ah nous

ne le devrions. pas aujourd’hui à desmoyens li violents; nous ne le devrionsqu’à nos prieres.... Juile Ciel, quellefélicité m’attend ! ... . 8: avec quelle douv

leur je feus combien j’en luis indigne!

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TRAGÉDŒ Bo-unondrsr, ’1 Il

MARWOOD (à part)Et il faut que je’foîs- témoin de leur:

303e! ’ l- S A Il AlQue vous jufiifiez bien par vos (and.mens tout l’amour que j’ai pour vous E .

MARwo-op (àpart)’ Quelle violence il faut que 1e me faire E

vS,A a A.Et vous avili, Lady, il faut que vous

filiez la lettre de mon pare. Vous pa-roiflez prendre trop d’intérêt à notre

fort pour que ce qu’elle contient vous

Toit indifférent. ’MARWOOD ( en prenant le lettre)

A moi indifférent , Mill!

S A n A.Mais , Lady ,. vous avez l’air occupé,

l’air trille. ,’ M A p. W o o n.. Occupé, ouï; maïs pas trille.

MELLEFON T (épart)Ciel l Si elle le trahiŒoît-E A

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un MISS Sana Samson;S A a A;

Et pourquoi donc?

M A a w o o n;Je tremble que cette bonté inattendue

de votre pare ne cache peut- être quel-qu’artifice. . . l

4 S en A.Oh noanady, oh non , je vous le

promets. Lifezp feulement fa lettre, 86vous en conviendrez vous-même. Lelangage de la feinte ef’t froid a: contraint,

elle ne pourroit en employer un aullitendre.. . ( Marwoaa’ lit bas) N’allez

pas avoir des ifoupçons , mon cher Melle-

font, je vous en conjure. Je fuis garanteque mon pere ne peut s’abailÎer à feindre.

Il ne dit rien qu’il ne le pente; la faull’eté

a: la dillimulation font des vices écran-L

gars à Ion ame.

M E I. I. 12 r o N r.J’en fuis convaincu, ma chere Sara...

Il faut pardonner cette erreur à Lady,elle ne connaît pas encore l’homme qu’elle

ofe . foupçonner.

I

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TRAGÉDIE Bounsrorsn; z 13

SARA (tandis que Marwood lui

A rend la lettre)t Que voismje , Lady 2 Vous changez decouleur? Vous tremblez? Qu’avez-vous?

MELLEFONT (à part)Dans quelle fituation je me trouve!

Auflî pourquoi l’avoir amenée!

M A R w o o D.Ce n’ell rien, Mill; ciefl un le’ger

étourdiflement qui pallera.

M 2 r. L B r o N T.’ Vous m’inquiétez, Lady... Ne vou-

driez-vampas prendre l’air?

M A n w o to n.J’y confens. Donnez.moi votre bras.

S A n A.Permettez que je vous accompagne.

M A In par o o n.Je ne le foulfrirai pas. Cela n’aura point

de fuite.S A n A.

Puis-je efpérer de vous revoir bientôt?

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1114 MISS 8mm Samson;M A n w o o n.

Si vous voulez bien me le permettre;Mill. u (Mellefimt l’emmena ).

S A R A (feule),

Pauvre Ladyl. .. A la vérité elle ne

paroit pas la performe du monde la plusfenfible, mais au moins elle n’efl ni fiera

ni impertinente... Enfin me voilà feule.Puis-je mieux employer ce moment de

«liberté qu’à achever ma réponfe.

(Elle s’afied pour écrire)

SCENE VLBETTY,SAR&

BBTTY.VOILA une vifite bien courte.

l S A R A. IOui, Betty, c’eût Lady Solmes, une

des parentes de Mellefont. Il lui efl (unvenu (ubitement une petite indifpofitionnOù cil-elle à préfent?

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Tuerie]: BOURGEOISE. Il;

[B a: r r Y.Mellefont l’a conduite jufqu’à la porte.

S A n A.Elle cit donc retournée chez elle?

là E T T Y.Je le préfume. . . Mais plus je vous te.-

garde... excufez ma liberté... 8c plus jevous trouve changée... Il y a dans votreair calme , une fatisfaâion... Ou la vilitede Lady vous a été fort agréable; ou le

bon homme qui vouloit vous parler , vous .a donné des nouvelles qui vous ont fait

grand plaifir. i

î S A a A, .Le dernier , Betty , le dernier. Il ve-

noit de la part de mon pere. .Quellelettre tendre je te ferai lire! Ton boncœur t’a fait fi louvent pleurer avecmoi, qu’il cil bien julte que tu te remailles

avec moi aufÎ.’Je touche au momentrd’être heureufe , 8L je pourrai te récom-

penfer enfin de tes lervices.

’ B 1-: T T v.j i Quels fervices siée pu vous remît!

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1:16 MISS Sam Samson;dans le court efpace de neuf femaineique j’ai palliées auprès de vous?

S A R A.Tu n’aurois pu m’en rendre de plus

importans quand tu aurois été avec moi

"tout le temps que j’ai vécu ; elles (ont

pallées ces neuf femaines l... Viens, IBetty ,. puifque Mellefont peut être fauldans ce moment , il faut que je lui parle.Il me femble qu’il feroit à propos qu’il

écrivît à mon pere en même temps que

moi. Il lui. doit des remercîmens aullî.

Viens, fuis moi. (Elles fluent)

-; Ï L a.s C E N E v I I.SIR SAMPSON, WAITWELD.

SAMP’SÔNJ

QUELLE confola-tion , mon cher Waitd

me", tu viens de répandre dans moncœur l Je renais, 8.: le retour de ma filleme rapproche autant des jours de ma,jumelle , que fa fuite m’approchoit du

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TRAGÉDIE Bonaerozsr; 1x1

tombeau. Elle m’aime encore! Pare heu- a

reux l . . . N’oublie pas de l’aller bientôt

revoir. . . Je ne puis attendre le momentde la ferrer de nouveau dans mes brasque je tendois à la mort. Combien defois je l’ai implorée dansl’amertume de.

ma douleur l ... Mais qu’elle va me parroître redoutable depuis que j’ai retrouvée-

ma chere Sara l. .. Un vieillard a tort,je le (en; bien, de refilerrer Il étroitement

les liens quijl’artachent au monde; tatin

n’en devient que plus douloureufe.. . -.

Mais ce Dieu, qui, dans cet mitant, fermontre. li clément envers moi, m’aidera p

aufli à fupporter. une féparation aulficruelle. M’aecorderoitv-il un fi grandbienfait, pour qu’il devînt l’infirumen:

de ma perte? Me rendroit-il ma fillepour me faire murmurer loriqu’il jugera .

àpropos de me rappeller à lui? Non,mon; il me la rend pour êtreimon fou-ntien ô: ma confolation à ma derniersheure. Je te rends grâces , ô Bonté 6’.th

D8116 l . . Hélas que les remercîmehs d’une

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118 Mrss 8mm SAMpson;bouche mortelle (ont foibles! . . . Maisbientôt, bientôt je pourrai lui en fairede plus dignes dans le fein de l’éternité, ’-

W A 1 r w E L L.I J’aurai donc, mon cher maître, la

fatisfaâion de vous voir content, avantde mourir! Croyez , que j’ai partagé votre

douleur...S A M r s; o N.

Ne te regarde plus déformais comme

mon domeflique , mon bon WaitWel.1T u mérites de palier au moins une vieil-

lefle honorable 8: tranquille. Je te laprocurerai , a: je veux que tout faitdéformais égal entre nous. fJe leveraitoutes diflinâions. . . . Hélas, la mort lesfera bientôt difparoître tout-â-fait... Sois

encore pour ce moment-ci l’ancien [er-viteur fur lequel je n’ai jamais compté

en vain. Va vers ma fille, se apporte-emoi [a réponfe dès qu’elle fera faite. 1

W A r T w E L L;9,7. V°1°o Mais ces pas que je vais faire,

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TRAGÉDIE BOURGEOISE. 119 j

font moins un fervice que je vous rends,

que la récompenfe de ceux que je vous

ai rendus. lFin du troifieme 215:.

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Ï

SCÈNE PREMIERE.L’Apparzement de Mllefimt.

MELLEFOINT, SA’RA)

MELLBFONT.OUI, machere Sara, oui; je ferai toutce que Vous defirez. Je le dois, 8c jem’y foumets avec plaifir.

S, A a A.Vous me comblez de joie l

M E r. I. 1-: r o N r.Je prendrai toute la faute fur moi,

puîfqu’en effet jeïfuis le feul coupable.

Cet]: à moi [cul à demander pardon.

S A n A.Non , Mellefont, non; je venir partager

la faute avec vous; quelque punilfable

. ’ qu’elle

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fi

à:

l:

Tumeur: BonneorsÊ: unqu’elle foit, elle m’efi Chere, puifqu’elle

doit vous prouver à quel point je vpusaime. . . Mais cil-il bien Vrai que je peuxmaintenant accorder la tendreflè que j’ai

pour vous, avec celle que j’ai pour mon

pere? N’eû-ce pas un. fouge agréable? . .

Ah que jeïcraîns «de le voir diffiper par;

le réveil, a: de retomber dans ma pre-’miere afflîôtionl... . Mais non, ce n’ePt

fias un fonge; je fuis en effet heureufe,8L je le fuis plus que je n’aurois jamaisofé l’efpérer;. . Hélas , cette félicité fera- .

belle durable?" . De trifiespreflenti-mens. .i. un, trouble. . . infe’parable peut-

être de l’attente (fun bonheur aulligrand.. lat-crainte de le perdreau Queldétordras; Ah, Mellefontl, ..

stELL’EFONT. a,Ces mouvemen’s (a, calmeront, ma.

chere Mill; ils font l’effet naturelhde lafiirprîfe 5: de la. joie. . . Je vais téta-ire fur:

le champ à Sir Sampfon ,- a: j’efpere qu’il

fentouché deuton repentit: a; des proteflafltions de maternât-elle &Ade ma foumiflion;

Ïhc’at. Allan. de Junker. T. I. F

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(122 Mrss SARA 8414115014;

. Su n A. rSir Sampfon Ë Ali ,fiMellefont, accon,

tintiez-vous à l’appeller dïun;.nom. plus;

doux, Mon père, Votre ’pere”, Meilefont.-..:

j "’MiELLIÉ’P,O’N.I;

z Eh bien oui, MM, notre pere’, le;meilleur , le plus indulgent fierons lespares. - . Hélas ,i j’ai celle; bien jennerde

prononcer ce nom chéri; bien jeune-attifaj’ai celle de prononcer celui deniers la,

* ES A un. I iEt moi je n’ai .pas.eua’même-;l’avantage

de le menottée): jamais. Matznaillancecoûta la vie à ma meretu En voyant le jour,

je donna-i la mort âïma mere... Ahcombien

s’en cil-il peu fallu depuis; . .2 peu. fallu...

que je ne la ’donnalIe me à mon-jacteiQui fait même fi ma faute ,Eliile cliagrinque je lui ai» degré, riabrégeront pas lesjours 21., . Quelï reproche :, Îô’ mon Dieu !..

Ah, Émis leuÏ une mère pour être leéùlde;’dè;Hà jeun-erre s; steamer-s;

les gamelles. I .* Mais; :momèheE Malle-funt, ici-neIfl’erèîsïïteüt-ëm pas invars. j

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TRAGÉDIE Bouncrorsr; 125:.

Pourquoi donc regretter ce que le deflin- plus (age ne m’a refufé que par bonté? Ce

qu’il fait el’t toujours pour. le mieux. Ne

fougeons qu’à faire un bon ulage de ce qu’il

nous accorde; hâtons-nous de nous réunit:

à un pare qui me tient lieu de tout , à unpere qui s’ofire à remplacer celui que vous

avez perdu.-Q-uelle idée flatteufe! Avec,quel tranfport je m’y livre... J ’oublie’pref-

que en ce moment le trouble intérieur. . .

M a 1. L a F Io N T... Ce trouble , ma chere Sara , .n’eŒ

qu’une fuite naturelle desagrande’s joies

inopinées. . . Vous nevous livrez qu’avec

-timidjté à l’efpoir du bonheur qui vous

attend ; l’imprellion "de l’état malheureux

où vous avez été fi long-temps, dure eencore; vous êtes dans ié’cà; (lequel-

qu’un qui après avoir tourné rapidement

dans un mouvement circulaire , croit en-core, quand il s’eR arrêté , quelles objets

extérieurs tournent autour de, luit;

- ’ Ï ..S 4.18341. v3316 mois . Melun-.3, ie aveux

F I

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1’245 erss Sana SAMPSON;

croire, puifque je le fouhaite. Mais nedifférons pas davantage 5 je vais chercher

la lettre de mon pere , je vous moutreraila réponi’e que j’y fais, 8: j’efpere que

Nous me lamerez Voir aulii la vôtre?

l M a L L E r o N r.Je n’y mettrai pas un mot que vous

me l’ayiez approuvé. J e ne vous demande

grâce que pour les choies qui auront rap-

port à votre juliification. Je fais tropque vous ne vous trouvez pas aufli inno-cente que vous l’êtes en effet. (En con-

dwzfint Sarajzifqu’à la. Saine)

SCENEILA1VlELL.EFONT,([èul)

(après avoir filit quelque: tour:

en rêvant) ’ ’

B E ne me comprends pas moi-Qmême...Suissje-un infenfé, ou bien... un fce’létatPn

Peut-être l’un ac- l’autre" . Quelle hor-

reur! ne ’aime Sara. . . l’eut vicieux

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Taurin: Bourterorsr; la;que je fuis.. . j’aime cette créature cé-

leiie.. . Je l’aime?. . . Oui ,5 certainement,

je l’aime... je l’idolâtre. Je feus que je

facrifierois mille fois ma vie pour ellequi m’a tout facrifié.. . je le ferois tout:

à-l’heure. . . . tout-à-l’heure 84 fans ba?

lancer. .. Et cependant. . . j’ai honte deme l’avouer à moi-même... cependant...

je crains le moment qui va l’unîr à moi

pour jamais. . . . J’aurois beau faire, iln’y a pas moyende l’éviter. ’Voilà le

pere réconcilié; les prétextes qui m’ont:

déjà attiré tant de reproches, deviennent

ridicules. . . Ah quelqu’amers que fuirent

ces reproches, ils m’étoient moins péi

nibles à fupporter que la trille penféed’être enchaîné pour la vie. . . Enchaîné?

Mais ne le fuis-je pasî... Sans doute;je le fuis avec plaifir. .. oui; mais j’ai la

liberté de rompre mes fers, 86 cetteliberté les rend légers. .. elle me les rend

i chers... Pourquoi n’en pas relierait): termes

.où nous en femmes? Sara Sampfon’...Maîtrell’e adorée! . . Combien de félicités

F iij

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"12’6 Mrss SA m Saumon,réunies dans ce (cul mot!.. Sara Sampfon..

-Mon époufel... Il me [omble que cenom détruitïla moitié de mon bonheur...

Et l’autre difparoîtra bientôt!.. Quelles

difpofitions pour écrire à fon pere !Habitude du .vice , quel élis ton empirefunefie l . . Mais je te détruirai. .. ou je

cellerai de vivre.

S C E’N E I I I.l NO’RTON,MELLEFONT.’I

.MaLLEFON’r,

TU viens, on ne peut plus mal làpropos.

N o R. T o N.Pardon , Monfieur. . . . (Il veut [à

retirer.)M 1-: La. r. r o N ’1’.

Non , non, demeure. Dans le fond il-- n’y a pas grand mal que tu me déranges.

Que veux-tu: ’

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Tumeur Bôukerorsfi. Îtaj

N o a; 15 o N.Betty vient de m’apprendre une nom

vélie qui me comble de joie, a: je venois

vous féliciter. v .’ MaLLaronnl

De la réconciliation du pers de Sara;

fans doute? Je teremercie.

N o R T o N. ILe Ciel veut donc enfin vous rendre

heureux. . . ..

’ Marierour.. S’il le veut . . . . je me rends juiiicë,

Norton. . . . afl’ure’ment ilne le veut pas

pour moi. vN o a r en.Si vous le penfez véritablement, vous

méritez qu’il le veuille pour vous aufii.

M,ELLEFO’NT. LC’efi pour Sara. . . . uniquement pour:

Sara. . . . Elle prend. intérêt à mon (ont,8c le Ciel me fait, grâce à calife d’elle.

I’N o n’a-to N. jMais votre joie s’exprime fur un ton

bien férieux , bien grave. . . .

F iv

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1,28 Miss SARA Saumon,M 1-: L L E r o N r.

Ma joie , Nomme... Il n’y en aplus pour moi.

NORTON, (en le regardant fixement)

Me permettez-vous de parler libre-

ment? - v ’M la L L a a o N r.

.Tu le peux. i’ N o a. "r o N.

Vous m’avez reproché ce matin, que

j’avais été complice de vos crimes en

’ ’gardant le filence: ce reproche me fer-vira d’excul’e li déformais je le garde

plus rarement.M a I. L a r o N r.

son; mais tâche cependant de ne past’oublier.

N o n T o N.Je n’oublierai pas que je fuis à votre

fèrvice ; mais ce n’efl: pas une raifon pour

que je me perdeiavec vous. " iM a r. L a r o N 1-.

Avec moi? Que veux tu dire par-là!

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Tamiser); Bouncrorsr. 129 .N o R T po N.

Je veux dire que je vous trouve biendifférent de ce que j’avais imaginé. . .

M a L I. a a o N r. "Et qu’avois-tu imaginé?

I N o Il r o N.De vous trouver dans des tratifpons

de joie , dans des ravillèmens. . .. .

M E L 1’. a F o N r.

Cette joie folle el’t bonne pour lesgens comme toi, quand la fortune leurfuurit une fois dans leur vie. I

4 N o ri r o N. LLes gens comme moi, Moniieur , ont

un coeur qui leur; 8e c’eii ce qui ne manque

que trop aux perfonnes comme -vous.. .Mais je lis fur votre virage toute autrechoie que de la modération.... un in:(le-froideur , d’irréfolution , de répit-e

gnance. . . .

M r. L r. 1 a o N r. .Eh bien, quand tout cela feroit

tu donc oublié que Marvvoodcfi 39R I

Sapréfence..... H j v Il .. i . t A Fv q .

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130 MISS SARA SAMPSON,’

N o R r o N.i

Poutroit bien vous donner de l’in-quiétude, j’en conviens. ... mais c’eii

tout un autre fentiment qui vous occupe...

Et Dieu me pardonne, je crois» que vousmimeriez mieux que le pere de Sara ne

fe fût pas réconcilié. La perfpeéiive d’un

état fi peu "conforme à votre façon. de

. penfer. . . . lM a L L a a o N r.Norton, Norton, il faut que tu aies

été un grand fcéle’rat, ou que tu le fois

encore, pour m’avoir deviné comme tu

viens de faire! Puifque tu as touché aubut, je ne te le nierai pas." Il efi certain

’que j’aimerai Sara éternellement, mais

j’ai une’forte de répugnance de devoir

l’aimer éternellement. . . . . Devoir! . . .

l Cependant fois tranquille; je triomphe-rai de cette folie. N’en efi-ce pas une

Idesregardèr le mariagecornme un état’ de contrainte? Puis-je defirer une autre

liberté que celle qu’il me laitière?

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Tangente licenciions. :3: -N o a; .r o N.

Vous avez raifon... . Mais Marwrood, .MarWOod viendra au fecours’ de vos an-

ciens préjugés, 8::- je crains. . .. j l

M ELLE r o N T.Ce qui n’arrivera jamais. Dès ce foin

îtu la verras retourner iij-soudier)... Aprèst’avoir fait l’aveu d’une folie dont j’ai

honte, je ne dois pas te cacher non plus ,que j’ai réduit Marrxvood au point de me

craindrewjufqu’à dépendre abfolumlen-t

ma. volonté. ’

Il

L4 Noires-o, N. LCe que vous me ditesllà, ’n’ei’ç. pas

crOyable. L yM E L L r. r o N T.

Vois ce poignard que je lui ai arrachédes mains. Dans un accès de (a fureurelle a voulu m’en percer le fein. Crois-

tuà préfent , que je lui ai fait une fermerélifiance l Je ne te cache pas cependant,que peu s’en cit fallu. d’abord qu’elle ne

m’ait ramené dans les filets. La traitrefle!

Elle a Arabella avec elle. i 4

’ F vi

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I jam-M135 SARA SAMPSON,’

N o n a: o 14. L’Arabella? u .

MEL’LEF’ONT.

Je n’ai pu encore découvrir, par qùelle

rufe elle s’efi emparée de nouveau de cet

enfant; mais il me fuflît qu’elle n’en ait pas

obtenu le (accès: qu’elle en avoit efeé’rë

files doute.

N o R T o x.-Sbuffi’ez que je me réiouîlle d’e votre

Fermeté. . . Je regarde votre converfioncomme à moitié faite.. . Mais puifque(raps çonfentez à ne me rien cacher...qu’efl-eIle venu faire icï fous renom de

Lady Solmes? lÀM 1: L L E F o N T.Elle vouloit à toute Force voir là rivale.

J’y ai confenfl moins pan; indulgence,que par l’envie de l’humilier à l’àfpeâ de

ce que foln fixe a de plus parfàit. . . Tu

fecoues la tête,.NononE , . . v.v ,N. o.»R.-;;.63«.

Je n’aurois pas bazardé cela. l

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x TRAGÉDIE BOURGEOISE. 13;

L .MELLBFONI’.Hazàrdé æ Au fond je ne hazardois que

ce que fautois bazardé dans le Cas d’un

refus. Si j’avois refufé qu’elle le préfentât

comme Lady Solmes, elle (e feroit pré-fentée comme MarWood; 8: ce quîl y

a àredouter de (à vifite fous. un nomfuppofé, ne (auroit produire un avili

’ mauvais effet.

N o Il r o N.Rendez grâce au Ciel que les choies l3

(bien: palliées auffi tranquillement. I

Mnljanrgonv’r;Tout n’efipas encore fini. Il lui cl?

furvenu pendant là vifite , une. légere inu

difpolition qui l’a obligée de sÎen aller

fans prendre conigléyelle yen; revenir. ...Qu’elle revienne! La guêpe qui a perdu

fou aiguillon (en montrant lapoigrmrd,qu’il remet dans fax: jèirz) ne peut plus

que bourdonnenMais ce bourdonnementluircoûtera. cher, fi elle (e rend logom-mode par-là. . . lN’entends-ie pas venir

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I134. Mrss 5mm SAMissow,’

quelqu’un ? Lame-moi , fi c’efl elle. . a

C’efl: elle. Va, (Nortanjor; )-

S C E N E I V.MELLEFONT, MARWOOD,

il MAleoolo. «-p IF, . , .-U s s ’r fans doute avec regret que vous

me voyez revenir?M n x. L E F o N r.

Je fuis ravi quevotre indifpofition n’ait

point eu de luites.quusp vous trouvez

m , . .M A il w o .0111.Tom doucement.

M E L L E F o N T;En cacas-là vous avez en tort de fouir

’fi--tôt 8c de revenir ici. ,’ M A R w o o D;

Si ce que’vous dites-là , Mellefant,dl par l’intérêt que vous prenez à moi,

je Vous en remercie; a: fi c’efi’par un

autre motif, îe ne vousen fais pas matît

(var: gré. . I i v - ’

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Tzueémr. Bougeons. 13;

M a L L n r o u r.3e fuis bien aile de vous voir fi trena-

quille.

M A n w o o» D.L’orage cil pure. Oubliez tout, je

voua en prie. iM a I. I. E r o N r.

N’oubliez pas votre promelle, Mari

Wood, 8c je vous promets à mon toutde tout oublier.. . Si je ne craignois- de

vous olfenfer , je Vous demanderois. nM A ’R.’ w o o D. l

Demandez toujours, Mellefont. Vousne me pouvez plus offenfer. . . Que voueliez-(vous me demander?

I MVELLEFONT.Comment vous avez trouvez Sara.

i M A R w o o n.La quellion ell naturelle. Ma réponlê

ne vous le paroîtra peut-être pas» autan-t,

’mais elle n’en efi pas moins vraie" . Je

l’ai trouvée charmante;

VMELLI’FONT.Nous m’enchantez; Il n’était pas poï-

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9136 Mrss SARA Sun son;fible en effet, qu’un homme qui avoit été

fenfible pour vous , fût capable d’un mua

vais choix.

M A n w o o D.Vous auriez pu m’épargner cette flat-

terie, Mellefont; elle ne s’accorde pasavec le delÏein où je fuis de vous oubliera

MELLEFONT.Vous ne voulez pas non plus lins

douze , que je vous facilite ce dellein envous difant des chofes défobligeantes. Il

ne faut pas que notre féparation foi: del’efpece ordinaire. Quittons nous en gensd’efprit qui cedenpt à la nécëllite’, fans

amertume , fans rancune , 8: en confer-vant l’un pour l’autre ce degréid’efiime,

qui convient à notre ancienne intimité. -

MARWOOD.’Ancienne intimitéP. . Je ne veux pas

que vous me la rappelliez;.. N’enpar-lons plus! Il faut que ce qui doit le fairele l’aile ,- «Se-peu importe la maniere dont

il (oit fait. ..’ Mais encore un mot d’Arû:

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.TRAGÉDIE Bouneaorsrs. 13-7

balla; vous ne voulez donc pas me la

biller? Î, t ’M a I. L a r o N r.

Non, Maerod.M-,A’R w o 01D;

Il ell cruel que ne pouvant demeureravec (on pare, vous vouliez encore luienlever la mare.

M a I. L a r o N r.Je peux 8c je veux toujours être (on

pere.M A R w o o- D.

Prouvez-le donc tout-à-l’heure.

M n L L a r o N I.Comment?

M A R w .o o D.Permettez qu’elle policde les richefl’es

que vous m’avez laiflées en dépôt. Qu’elle

doive la fortuneà [on pere. Hélas , ellene peut hériter de fa’malheureufe mereque la honte d’en être née.

Manne ro:N.-r.Vos trilles réflexions me percent le

cœur-... Soyez tranquille, ma chers:

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138 MISS SAnA SAMpSôN,MarWood , j’aurai foin d’Arabella un;

dépouiller fa mere. Si vous voulez m’ou-

blier, commencez par oublier que ce quevous avez vient de moi. Je vous ai desobligations , 81 je penferai toujours avecreconnoillance- que je vous dois le bonheur

de ma vie, quoique contre votre intention,Oui Marwood , c’efl un véritable bien.

fait d’avoir découvert notre demeure au

pare de Sara, que la feule ignorance decette demeure empêchoit de nous recevoir

plutôt en grâce.

M A a w o o n.Ne m’lrumiliez pas par des remercîmens

que je n’ai jamais eu intention de mériter.

Sir Sampfon cil un imbécille; à la place

j’aurois pardonné à ma fille; mais (on

fédué’teur, ah je l’aurais ... I

M a L r. a r o N T.’ Marwood l. .

M A a w o o. D.Oui ,v vous êtes Ion féduâeun... M355

zen voilà allez. Pourrai-je bientôt’faire

mes adieux à Sara? s’

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TRAGÉDIE BOURGEOISE. 139

M a r. r. sa o N 1-.Croyez qu’elle ne prendra pas en mau-

Vaife part que vous partiez fans la voir.

’ M A n v: o o D.Je n’aime pas à jouer. mon rôle àdemi;

85 quoique fous un nom étranger, je ne

veux pas palier pour une femme qui nefait pas vivre.

M a L L a a o N 1:.Si votre repos vous étoit cher, vous

craindriez. de revoir une performe dontla préfence ne peut que réveiller en vous

de êertaines idées. . . iMA a. w o o D (avec un jàurz’re

t moqueur)Il me remble que vous avez meilleure

opinion de vous que de moi. Mais quandvous croiriez en elle: que je dulie êtreinconfolable de vous avoir perdu , la mo-dellie auroit dû vous le faire taire. . . .Sara réveillera en moi’de certaines idées?

Certaines? on oui... Mais"fur»tout«l’idée

certaine qu’il efi poflible que la fille la

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a

me MISS SARA SAMpsou,’

plus eflimable aime fouvent l’homme le

plus vil. WM E L L E r o N a".

Vous êtes charmante , Marwood,vous êtes charmante. Vous voilà julie-ment dans les difpofitions où je fouhai-

tois depuis long-temps de vous voir,quoique j’aurois mieux aimé, comme je

vous l’ai dit, que nous confervaflions,,l’un pour l’autre, les fentimens d’une

ellime réciproque. Je n’en dé’l’elpere pas .

encore; a: quand les. premiers mouve-vemens feront paflés. . . . . . . Mais per-

mettez que je vous laine feule un mo-ment. Je vais vous chercher Mill Sara.

Je. ..-". .- --.-......-S C E N E V.

MARWOOD, (enpromenamfis regards de tous côtés)

-SUIS-JE feule? . . . Puis-je enfin "7l:pirer en liberté, 8c laill’er reprendre aux

. mufcles de mon vifage un état qui leu:

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j TRAGÉDIE BOURGEOISE. A 1413

fait naturel? . . . . Dépêchons nous derentrer dans notre caraé’tere, d’être la

véritable Marwood, pour pouvoir fou-tenir de nouveau la gêne de la diflimula-

tian. . . . Que je te hais , vile difIimula-tien! Non parce que j’aime la fincérité

mais parce que tu n’equue la méprifable

trellource de la vengeance impuillante.Je ne m’abailierois pas jufqu’à toi, file

Ciel vouloit me confier les foudres, ouun tyran fon pouvoir. . . . N’importepourvu que tu me conduifes à mon but..a

rTout me le promet.. .. Mellefont deplus en plus femble le livrer à la fécu-

rité. . . . Et fi je peux parvenir à avoitun entretien particulier avecSara, commej’ai tout difpofé pour me le procurer;

alors... .. Mais que peut produire cetentretien? Tout ce que je dirai de Mel-1lefont , ne fera peut-être pas nouveaupour Sara. Ellefera peut-être inaccef-4..îbleà lacalomnie , 8; infenlible aux me-

naces même." N’importe, telle en-l "tendra de ma part , vérités, calomnies

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x

14.2 M-zss SARA SAMPSON;à menaces. . . il fera bien difficile qu’elles

ne fafleht aumne impreflionfut (on ante... i

Les voici. Oublions que nous femmesMàrwood. .. reprenons le caraâere d’une

infortunée qu’on délaifre, 86 qui n’a que

de petits artifices à mettre en œuvre pour

fa fauver de l’infamie. . . .. Un infeâequ’on écrafe, .s’agite 8c (a replie avec

fureur; il voudroit au.moins blefle: lepied fous icaque! il efi foulé. i

C,

SCÈNE VI.SARA, MELLEFONT,

MARWOOD.

SARA.3. E fuis charmée, Lady, que votreindifpofition n’ait point eu de fuites, 86

que mes inquiétudes; . . . I ’M A à w o o D.

Je vous remercie , Mm , 81 cet-acti-dent «émirtrop peu de choie. pour vous

inquiéter.1 - « .

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TILAGÉDIE Bovncnom; 143.

M a L L E r o N ’1’.

Lady vient pour VÔIË faire (es adieux ,

, ma chere Sara. i: S A R A.» Sitôt, Lady à

i - M A n w o o n;Ce ne fautoit (me airez-tôt pour couac, i

qui défirent 1»qu je fois à’ Londres;

S A R A, lMais vous neipiag’tirez pas aujourd’hui),

fins dame? . nM A a w o o D.

Demain à la pointe du jour. I .

î; MELLËFÏONT. EnDemain? Je croyois que vous partiez

Naujourcl’iiui. . Â

S A R a: Q INotre connoiqènçç, Lady, ne s’efl

faite qu’en baflànf, maiëj’efpore que nous

nous en dédommagei-ons dan-51a fuite.

MAA R vivo-70,1).

a Je, comptclfuwwceamitié-a Mia; avouâla 4cmande.

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1.1.4 M185 SARA SVAM?SON,

M’ELLEFONT. AJe vous réponds , ma chere Sara, que

la priera de Lady efl lincere. Mais jevous préviens en même temps, que vous

’ne vous reverrez pas de fi-tôt, 8c que l

vous vous trouverez bien rarement dansles lieux qu’habitera Lady. . . .

l M A a w’o o D, (àpart)Qu’il .efl adroit! ’

l S A n A."Vous m’ôtez, Mellefont , une efpe’dl

tance bienbagréable.

M A a w o o n.C’ei’c niai qui y perdrai le. plus, mort

aimable Mill.

M a I. L a P o N T.Mais en effet, Lady , ne partirez-vous

que demain? 1M A R w o o o."

Peut-être plutôt. (à l’art) Perfonnc

ne vient encore! p.MIELLEFONT.

Jane orois pas non plus que nousnous arrêtions long-temps ici. AN’efl-ce.

p ’ pas!

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M

a

15:,

, TRAGËDIE BOURGEOISE: 14;;

pas, Mifï, nous nous dépêcherohs defuîvre notre réponfe à Sir Sampfonî

Notre emprefîement ne lui déplaira cer-

tainement pas.

àSCE’XNE V11,BETTY, LES PRÉCÉDENS.

LÎELLEFON’Iï’

QUE veux-tu, Betty?

B E r T Y. .- Quelqu’un. derpande à vous pétrie: fut

le champ. Il ’ MAR’WOOD (àpart)

Je refPîre; npus allons voir mainte;

nant.... . . .171: *-*MELLEEONT. ’i K

A moi ë. Sulfllc-champ? Disque" je.fuis à lui tout-à-l’heurev. . . . Lady , vous

plaitfil d’abrégçr votre :vifite gaz déprima

Ère congé de Sara?

*S Aux ÀÎ

, Pourquoi donc, -M.ellefdnt?-. LadyThe’at. Allem. de Junker. T. I. G.

g!

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146 M155 SARA SAMpson;aura bien la bonté d’attendre que vous

(oyez revenu. ’M A R w o o D.

Pardon, Min", je cannois Mellefont,à il vaut mieux m’en aller avec lui.

B E T T Y.Monfieur, l’étranger n’a qu’un motâ

vous dire.... Il dit qu’il n’a pas un mo-

ment à perdre.

M 1-: L L E r o N T.Va toujours, je ferai à lui dans l’inf-

tant.... Je préfume, Ima chere Mifl,que ce (ont enfin des nouvelles politîves

de l’accommodement dont-je vous ai

parlé. - * (Bettyfort)7 l. rMARWOOD (21mn)

Heureufe erreur!

M’enLeEonn.. Ï Mais cependant , Lady. . . ; l

I ..M«A.Rwo.o D.Pqîfquevous le voulez , -Mifl , je vous

fouhaite. . .. - a » ’ A ’S A, A;

. Eh non, Mellefont.’ Ne Aim’ôtez pas

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TRAGI’ama Boundzmss; 147

le plaifit de’m’enftretenîr avec Lady 89113

mes en vous attendant. l d."MELLEFONT.Vous le voulez, Min...)

I S A a a.’ Ne vous arrêtez pas davantage, 8: ne

tarde-apasà revenir, ,1:- maîs avec un ai:

plus fatisfait je vous tan-prie; d on diroit,que vous vous attendez à une nouvelledéfagréable. Queirien ne vous Achagrine...

Je fuis plus curieufe de Voir fi vous mepréférerez de bonne grâce à une ’fuccef-a

fion , que je ne lefuis de vous voir-maîtrede cette .fucceflîon. . . .

I M a I. L 1-: a o N T.’J’obéis. (A Màrwoodd) Lady, je rez,

’vîendrai trèsreertainement dans le’moq-

ment. (Il fin) ï ’ "MAIRWLOOD (épart!

I Heureufement!

guéé.

b .

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[1sz Mzss SARA SAMPSON;

m’a-h.

SARA, MARWOOD.

.SARAvP365. o N cher Mellefont met quelquefoisun ton Il brufque à les .cîvllités, qu’on le

prendroit pour le Conduire. Ne lèltrouveyz-

vous pas, Lady? j ’ À " j ": V "Minïviïob’.

Je fuis Il faire à les manieras, que jene m’apperçols plus de ce qu’elles ont de

t V" S I. v. q S l h, A.â e S A a. A. 7Lady ne voudroit-elle fan-colt?

j 1M.ARWOOD. A’lSi vous l’ordonnea, Mill, (4112m)

Employons ces t’hïo’rfiens precîeugî; v. I

S A n A?! v ’ hNe croyez-volas pas», Lady, que je

ferai la femme du monde la plus heureufe

avec mon cher Mellefont?M A a. w.ov«lo n.

5iiMellefont fait jette heureux, Mill

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TRAGËDIÉ Bouàoaoisè.’ 143

Sara le rendra l’hommerle plus digne

d’envie; mais"... a " l’l A’ R. A.

I Que veut dire ce Mais, Lady? . . Il

’ M A R w o. o D.Jefuîs franche, MME... -

r - v IS’ A R. A. lEt vous n’en êtes que» plus efiimable...

M A R w o o n.Franche.... quelquefois jufqu’à l’étour- .

derie; mon Mais en el’c la preuve.... Ilfifi: trèsëin’confidéré l3 ,- 1 l

S A- R A»;

«Voulezvous par-là augmenter2 moninquiétude? . . . Ce feroit’une compaflion

truelle que. celle. qui rs’arnêteroit- à faire.

foupçonner un mal qu’elle pourroit dé

couvrir. v ’» M A a w o o n.Eh non, Mill; vous attachez trop

valeur à un mot qui m’eft ’éc’happé. . . . .

D’ailleurs Mellefo’nt-efl mon parent... l

l vS A R A. - »La moindre objeâion que vous alliiez-

G il]

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Fje MISS SARA SAMBSON,à pfaîkre:contreê lui , r An’en’ deviendroit que

plus importante. . .I . .2 .M A» m-w. o, o D.

Mais fût-il mon frere, je n’he’literois

pas à prendre. contre .lui le parti d’une

performe de .mon .fexe , li j’avois remar-

qué qu’il manquât "de droiture envers

elle. .S au A.Et cette difpolition. .,. .

, MARWOIODLH;M’a fervi de regle dans bien des cas.

S, le a. A. g:Etv me promet. . . .- J e tremble. i (à

r. M A R W Q .0. D. ,-. Vous tremblez ,..Mill’?.... Parloni

d’autreszichofes.,. .1. ’ *

- .Ss A n A.Cruellel Lady l

M.A a w o o DÂ., Je fuis fâchée, que vous ne me con-nOÏÜïeZ. pas.:. . .- Mais en me .mettantà

. la place de’Mifi Sampfon, il me fembleflue je regarderois comme autant demeu-

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LTRAGÉDIE BOURGEOISE. 151.

faits toutes les lumieres qu’on voudroit

me donner fur un homme au fort duquelje ferois au moment d’unir le mien.

S A a A.Que voulez-vous, Lady? . . . Je con-

nois Mellefont.... croyez que je lecannois comme moi-même... . je faisqu’il m’aime. . . .

M A a. w o o D.Et que d’autres. ..

S A 11 A.En ont été aimées aufii. Je le fais.-

Vouliez-vous qu’il m’aimât avant de me

connoître P Puis-je prétendre être la feule

qui ait eu des charmes pour lui? N’ai-je

. pasmoi - même cherché à lui plaire?N’efi-il pas airez aimable pour avoir inf-piré le même defir à d’autres? Et n’el’t-il

pas naturel que ces efforts aient réufli à

plus d’une? I’ M A n w o o D.Vous le défendez avec la même cha-

leur, a: prefque avec les mêmes mironsque j’ai louvent employées pour le jum-

G iv

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vun Miss Sana SAMpsou,’fier. Non , Mill, non , ce n’el’t pas un

crime. d’avoir aimé, 8; moins encored’avoir’éte’ aimé; mais l’inconflance en

eft un. IV S A a A.Pas toujours, Lady; elle peut ,je crois,

s’excufer louvent par les objets mêmes de

l’amour. Il y a tant de femmes qui neméritent pas d’être aimées confiam-

ment. .M A a w o o D.La morale de Mill Sampfon ne me

paroit pas bien auPtere.

S A n A.Celle d’après laquelle je juge ceux qui

reconnoilïent avoir été dans l’égarement,

n’efi pas la plus févere en effet: aulli ne

doit-elle pas l’être. Il ne s’agit pas ici

d’examiner , quelles bornes la vertu metà l’amour, mais feulement d’excufer la

foiblelle humaine ,.lorfqu’elle ne s’efi pas

tenue dans ces bornes , 8c de juger des(effets qui en réfultent , d’après les regles

de la prudence. Si, par exemple, un

sa

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TRAGÉDIE BOURGEOISE: U;

homme comme Mellefont vient à aimerune. femme comme Marwood , 8c qu’il

l’abandonne à la En , il efi certain quel’abandon dans ce cas efl’beaucoup plus

louable que ne feroit la confiance. Ceferoit un malheur affreux , li Ip0ur avoirune fois aimé une femme vicieufe, onétoit obligé de l’aimer-toujours. ’

I M A R w o o D.Mais, Mill, connoillez-v0us cette

Maerod que vous traitez fi légérement

de femme vicieufe? « IN «S’IAtk- A. a. ï"Je la connois fur le portrait que Melle-

font m’en a fait lui-même.

p I .MJA-n wno’ o D.. Et vous ne vous’êtesfeulementpai

donnés la peine (le-réfléchir ,ï que Mellea.

font dans fa propre caufe ne pouvoit’êtrequ’un témoin fufpeâ?

S Ana.” l. ’ 5’Ce n’el’t que: de ce’moment, Lady;

que je commence à m’appercevoir quenous voulez me mettre à l’épreuve.: Quand

.G v

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ulj’4. «MISS Sana SAMPSON,

vous direz à,- Mellefont que j’ai pris [on

parti li férieufement, il le trouvera très!

plaifant. NM A n w o o D.Il ne fautpas, s’il vous plait, que

Mellefont facile rien.de notre converfartien. Vous penfez trop bien, aimableMill, pourvvouloir, enreConnoillanced’un avis bien intentionné, brouiller avec

lui une parente qui ne le déclare contre

luique par la (jufle indignation. que luicaufent les procédés; indignes envers les

perfonnes les plus: efiimables de notre

afexe. ’ ’ ’V S A n A. ’

Je ne veux brouiller; performe, Lady,&zvjegvroudrois. qu’à ce; égard- tout le

monde g enté les mêmes [arminiens que

moi.’ . « M . .M A n w o o,.D.

Voulez-vous queje vous faire l’hilloire

au M’arvvoodrèn peu de. mots 2

.A .A S..A,RUA» »r - Jaime fais. .,..» Cependant qui. Lad)?

s

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Talisman BOURGEOISE; If; Vmais à condition que vous celierez d’en

parler des que Mellefont reviendra. Ilpourroit regarder tout ceci comme uneffet de ma curiofité, 8l je ne veux pasqu’il m’en foupçonne une qui lui foitxaut’fi

défavantageufe.

M A a w o. o D.J ’aurois exigé de MilÎSampfon la même

précaution, fi elle ne m’eût pas prévenue.

Il ne faut feulement pas qu’il foupçonne

que Marwood a été le fujet de notre con-

» verfation... Écoutez donc, &vous aurez

la prudence de régler: fans bruit votreconduite fur ce que je vais vous appren-dre... Marwood efi d’une trèsÀbonne

famille. Elle étoit veuve quand Molle-font en fitla connoifl’ance. On dit qu’elle

ne manquoit ni de beauté , ni de cettegrâce fans laquelle la beauté n’efl rien ; a.

réputation étoit fans tache. Il ne lui man-

quoit qu’une chofe. . . du bien! Tout cequ’elle en avoit au... à l’on dit qu’ilétoit confidérable... ell’e l’avait facÎrifié

pour fauve: un homme auquel elle

V V G vj

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’5’ K Mrss SARA Samson ,

croyoit tout devoir après lui avoir donné ,

[on cœurs: fa main.

7 S A a A.En vérité, Lady , voilà un trait bien

noble; je voudrois qu’il appartînt à une

autre qu’à Marwood.

M A a. w o o onQuoique fans fortune , elle fuÎreclier-

chée par des perfonnes auflî diflinguées

par leur naifiance que par leurs richeffes.Mellefont vint fe mettre fur les rangs. Ilparla férieufement, il offrit fa main. Ils’étoit bien apperçu dès les premiers

infians , qu’il avoit à faire à une femme

aquefl-usde tout intérêt, 8c dont la ten-drelfe auroit préféré une cabane avec une

performe aimée, au plus beau palais avecquelqu’un qui lui auroit été indifférent.

S A R A.Voilà encore une façon de penfer que

j’envie à Marwood. De grâce, Lady, ne

la flattez pas davantage , ou vous meforcerez à la fin d’avoir compalIion d’elle.

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Taacfimr Bouncrorsa. tf7M A R w o o D.

Mellefont étoit au moment de s’unir

avec elle, quand il reçut la nouvelle dela mort d’un oncle qui lui lainoit tousfes biens , à condition qu’il épouferoit

une de (es parentes; Comme Marwoodavoit refufé pour lui des partis confidéà

tables, il ne voulut pas, céder en géné-

rolîte’ , 8c il vouloit lui faire un myfiere

de cette fricceflion jufqu’â ce qu’il y au-

toit renoncé pour elle. . . C’étoit penferbien noblement, n’e’l’t-ce pas, Mill î a

’ SrA R ’A’.

O Lady, qui fait mieux que moi, com-’ bien Mellefont a l’ame grande!

M A n w’o o D.Mais que "fit Marwood? Ayant appris

un jour par hazard, à quoi Mellefontvenoit de fe réfoudre pour elle, ellepartit la nuit même , 8e quand le lende-main Mellefont vint pour la voir , il ne

la trouva plus. I ’ ’ ’

v

S. A a A. :-AElle étoit partie? Et pourquoi?

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3:8 MISS SARA SAMPSON.

M A R w o o n.Il ne trouva qu’une lettre où elle lui

lignifioit qu’il ne la reverrPit jamais;qu’elle ne nioit pas qu’il nelui fût cher, l

mais que ce fentiment même lui impofoitle devoir de ne pasi foufli-ir qu’il fît pour

elle une chofe dont néceflairement il lerepentiroit un jour; qu’elle le dégageoit

de toutes (es promelres; qu’elle le con-

juroit de fe foumettre fans balancer auxiconditions du teflament de fon oncle, 8cd’entrer en .polïeflion d’un bien qu’un

homme d’honneur pourroit mieux em-ployer qu’en le factifiant inconfidére’ment

à une femme.S A n Aï

-’ Mais, Lady , ne prêtez-vous pas à

Marwood tous ces beaux fentimens?Lady Solmes en el’c bien capable, mais;

Marwood. . . . mais Marwood?

. k M A R w o o D.eIl n’efi pas. étonnant que vous foyei

prévenue contre elle.l... Mellefont peulsperdre l’efprit de la xéfolutîon de Mm

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TRAGÉDra Bouncgors a. 1 f9

flood; Il envoya de tous côtés pour-la

découvrir, 8L enfin il la retrOuva. l

S A ni A. .. .. *Apparemment parce qu’elle voulu:

bien être retrouvée,

MIVA 13., w o o D.Des réflexions ameres, Mill? Elles h

ne conviennent p35 àlun’caraétere aufii

doux que le vôtre.... Il la trouva donc,a: la trouva inébranlable.’ Elle refufa

abfolument d’accepter la main , a: tout .ce’qu’il put obtenir! dïelle , Î fut qu’elle

promit de revenir-à -L0nd’rc’s.” Ils con-Ï

Vinrenèlde différerïleür mariageîjufqu’âce

que la parente’ind’iquée par letefiàment’;

ennuyée d’un fi long délai, feroit forcée

mangea « propofer Inn accommodement.

Gependant Marmodne pouvoit pas rai;fonnablement le dilpenfer de recevoir lesniâtes- de Mellefont. Pendant: long- temps

elles. ne. furent que, celles .d?un..amantqu’on au réduit aux termes’ du ferma-«e:

de ramifié; Minis qu’il en - difiicil-e. à un

Cœur-faufilai: de .xèfl’er danse-ces bornes V

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1160 ’Mrss SARA SAMpson;

étroites! Mellefont a tout ce qui peutrendre un homme dangereux, Perfonnene le fait aufli bien que Mill Sampfonelle-même.

Ah!SARA.

MARWOOD.Vous foupirez? MarWood aulli a fou-

piré plus d’une fois de fa foibleffe. .. a:

elle en foupire encore.

S A R A".En voilà allez, Lady, en voilà allez.cette tournure , je crois V, ,a.,quelque chofede plus arnaque la réflexion qu’il vous

a.plû de.m’interdire.tantôr.:- n tu;

[L.MKAvaoopg..I Mon intention nîétoit; pas, dlofiè’nfer

Mill.) mais Emplement de lui montrerl’infortunée Marwood dans un jour où

elle pût la juger avec le plus d’équité.»

Enfin , l’amour donna àMellefont lesdroits d’unîépoux, 8: Mellefont bien

tôtne’crütplus néqeflairede les faire,

légitimer par les ’loix. r -Quel.MarW0°d

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TRAGÊDIE Bourdons. 161

feroit heureufe li le Ciel, Mellefont 86elle connoilloient (culs fa honte! Qu’elle

feroit heureule , fi une fille abandonnée

ne découvroit pas à l’Univers entier ce

qu’elle voudroit pouvoir fe cacher à elle:

même! .S A n AlQue dites-vous, Lady? Une fillem:

M A n w o o D.Oui, Mill, une fille infortunée perd,

par le moyen de Sara Sampfon, touteefpérance de pouvoir jamais nommer les

pere 8L mare fans horreur.

r p , S A a AiQuelle affleure nouvelle? .v. Et Mel-

lefont a pu me la taireP... Puis-je le qcroire, Lady?i ’ M A R w o, o n.

Vous pouvez croire aufli que Melle-font vous a peut-être tû’ bien d’autres

’ choies.

S A n A.Bien d’autres choies? Que pourroit-il

m’avoir tû encore? i

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162 M155 Sun. SAMPSON,M A R w o o D.

Par exemple , qu’il aime toujours

Marwood.i..S A R A.

Vous me donnez la mort!

,M A R w o o D.Efi-il dans la nature qu’un amour qui

a duré pendant dix ans, puill’e s’évanouit

fi promptement? Il peut bien foufiirirpquelques altérations pafl’ageres, dont il

fort toujours avec un nouvel éclat. Jepourrois vous nommer une Mill Oklafi’,

une Mill Dorcas, une Mill Door, 8cplulieurs autres qui, l’une après l’autre,

menaçoient Marwood de lui enlever un

homme , dont à la fin elles le virentcruellement trahies. Il y a un point au!delà duquel il. n’ya pas mOyen de faire

aller Mellefont , 8: dès qu’il y el’c par-

Venu, il quitte anal-tôt la partie. Maisfuppofe’, Mill, que vous (oyez allezfortunée pour que toutes les circonflan-ces s’arrangent à votre gré, a; que vousl’ameniez à vaincre l’horreur qu’il a pour

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TRAGÉDIE Bonnerzotse. 163

le joug du mariage: croiriez-vous par-là être plus allurée de. (on cœur? *-

Ç S A n A.Malheureufe Sara l Que te faut-il entendre!

" .M les W 9. ° D-l p Pointëdlu tgut l ,Cewferoit alors aucontraire que vous le verriez revoler plusardemmentzentre les bras de celle quiauroit le plus refpeâé la liberté. Vousauriez le nom denfon époufe , mais l’autre,

le feroit en effet. I aS A. a A. i .Ne me déchirez pas plusiong-temps

le cœur par cesimages efi’royables.,Con.-

feillezrmoi plutôt, Lady, ce qu’il fautque je l’aller Vous devez favoirAmieux

que moi, par. quel moyen on pourroitparvenir à lui fairepchérir’ un lien fans

lequel l’amour le, plus heureux Sale plus

lincere efl: toujpurs criminel.

-(.Î.Mnkwogwn. AIl cil bien difficile , ma chere Mifl’,

de rendreune prifon agréable à celuiqu’Ony retient. Ainli mon avis feroit

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ses, Miss SARA sinue a;que vous laifi’afliez Mellefont libre, untôt que de longer à l’enchaîner. Con-t.

tentez-vous de la gloire de l’avoir vutout prêt à porter le joug; foyez fûrequ’il le fecouera , fi vous le lui impofez

tout-à-fait. Epargnez-vous le chagrin...S A R ’A.’ 3 ’

Je ne l’ais pas, Lady , li je vous coma

prends bien , Br. ; . .

M A n W o o D.r Puifque vous vous fâchez , vous m’avez

comprife. . . . En un mot, votre propreaVantage, aulli bien que celui d’uneautre, la

prudence 8c la juflice, peuvent 8l doiventdéterminer Mill àrenoncer à un homme

fur qui MarWood a les premier’es préten-

tions 8: les plus légitimes. Vous en êtes

encore heureufement aveclui dans des ter-

mes qui vous permettent de finir , linonavec honneur, au moins fans une honte pu-blique. C’efi fans doute une tache, d’avoir

fui avec un amant; mais cette tache peut. être effacée par le temps. Tout fera ou-

blié dans quelques années, a: il le trouve

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’TRAGÉDIE Bouaoroisr. 16;

toujours des hommes qui n’y regardent:pas de fi près quand il cil queflion d’une

riche héritiere. Si Marwood étoit dans des

circonl’tances aulli favorables, 8: qu’elle

n’eût befoin nid’un époux pour rétablir fa

réputation , ni d’un pere pour fa fille qui le

trouve fans (coeurs, je fuis fûre qu’ellen’oppoferoit pas à MilÎSampfon les diffi-

cultés honteul’es que Mill Sampfon lui

oppofe. v i545A , (en je levant avec indignation)Cela va trop loin l Efl-ce la le langage

d’une parente de Mellefont?... Ah Mels

lgfont , qu’on vous trahit indignement; !..

Je feus maintenant, Lady, pourquoi il.avoit tant de répugnance à, vous lailïer-

feule avec moi. . .I. il fait fans doute par;expérience tout ce qu’on. a à redouter de

votre langue, ’... dejyotre langue enve«

minée", Je parle hardiment àLady,car Lady a parlé indécemment," 4 Par:ou ,Maturood. a-t-elle. mérité , que vous:

marmaille? la prescience au. PointlËÂÊVÇQËËIÊQÎÈ faveur un roman éblouif-n. - .

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166 MISS SARA SAMpsou,Tant, 86 d’employer toute l’adrell’e de

votre efprit, pour me rendre fulpeéte la

droiture d’un homme qui, après tout,cil plus capable de foiblefl’esque de cri-mes? Ne m’a-t-on inllruit que Marwood

avoit une fille de lui, ne tn’a-t-on fait ledénombrement des infortunées qu’il avoit

féduites 85 trompées, que pour me faire

entendre à la fin, d’une maniera plusfenfible, qu’il étoit de mon devoir de

donne": la préférence fur moi à une vile

courtifane? à une femme perdue? i

I”’MARWOOD. lDoucement, Mademoifelle, douce-

ment.’.’.’;’ Une vile courtifaneP... Vous

vous fervez d’exprellions dont apparent!-

ment vous ne connoiflez pas la force.

w * ’ S A x A." ’Eh , ne paroit-elle pas telle dans le

portrait même qu’en a fait Lady Solmesla

Soit, Lady , foit ;’ vous êtes fou amie. .4-

peut-êtrefon amie lapins intiment... Jene vous dis pas cela comme unireprocheicar qui peut fe répondre "dans le. mondef

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Tension BOURGEOISE" 1 67

de n’avoir que des amis vertueux l .Mais de quel droit prétendez-vous m’avi-

lir à raifon de l’amitié que vous avez pour

elle? Si j’avois eu l’expérience de Mar-

wood, allurément’je n’aurois pas fait la

démarche imprudente qui Vous autorife

à me mettre dans une comparaifon” fihumiliante avec elle. Ou li j’avois eu le

malheur de la faire, je n’y aurois pas aumoins perfévéré pendant dix années en-

tieres. Il cit bien différent, Lady, dedonner dans le vice par léduétion 85 par

ignorance, ou le conno’itre, l’aimer 85

le familiaril’er avec lui. . . . Si vous laviez

combien mon erreur m’a coûté de regrets

8: de remords l .. . Je dis mon erreur;car pourquoi aurois-je envers mob-mêmelaicruauté de la regarder plus long-tempscomme un crime? I Le" Ciel même celle

de la regarder comme telle, il celle dem’en punir, il me rend un perm"...Vous m’elfiayez, Lady. , . . [Quel chan-

gement foudain... quelle altérationdanstous les traits de votre virage. . . - Vous

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168 Miss SARA SAMPSON,’rougillez’ a: pâlifl’ez touroà-tour.... la

fureur étincelle dans vos regards. . . . lesmouvemens de votre bouche... Qu’avez-vous? Ah? li je vous ai orientée, Lady,

je vous en demande pardon, Je fuis tropfenfible. Sans doute ce que vous m’avez

dit étoit (ans mauvaife intention. Oubliez

ma vivacité. Comment puis-je la répara

Ier? Par où puissje m’acquérir en Vous

une amie aulfli ardente que MarWood aen le bonheur de la trouver? Soufirez,Lady, (bulliez que je vous en conjureâvos genoux. (en jà mettent à genoux)Accordez-moi votre amitié, ôt ne mefaites plus le tort affreux de me mettreen comparaifon avec une femme comme a

Marxvood. pM a r. w o o tu ( recule quelqaerpas

.614 contemple infilemment à

». faJ genoux)l. Quel (peétacle pour Marwood, deVoir Sara Sampfon ses genoux A! Rem!!!noi- moi. Cette femme à laquelle tu avoistant d’horreur ’être çompare’e, ell cette

Marvt’ood

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TitAcèDn: Bovneso’isr. i 169

Marwood aux genoux de laquelle tu est,préfentement.

San A (pleine d’efmi je lave bru]:

quemenr à recule en tremblant)

Vous, Marwood? .. . Ha l Maintenantje vous recourrois. . . . Voilà la main li-bératrice 86, meurtriere dont un (angem’avertilloit. . .. C’efl ’telle. . . . Fuis ,

fuis malheureufe Saral... Ah, Melle-font, fauvea-moi , fauve: votre amantel..Et toi, douce voix d’un pere chéri, où

m’appelles-tu. . . où retentis-tu. . . oùcourir. . . ou me cacher. . .’ Au fecours,

Mellel’ont... au fecours, Betty. . . Lavoilà qui (e jette fur moi avec un pot.gnard. .r. Au fecours. . . Au feeours.

- (Elle s’en m en courant)

3 SCENE 1x.MARWOOD.

O H puill’eot-elle avoir dit vrai l Puifl’é-

je en efi’et lui enfoncer un poignard dans

1715m. Allant. de Junker: T. L n

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.

1.70 MISS Sana SAMrsou,: le coeur l C’étoit pour ce moment-ci que

je devois réferver ce fer que ma mainmal allurée. . . . Inl’enl’ée que je fuis! Je

me fuis privée moi-même de la volupté

de percer le fein de ma rivale fupplianteà mes pieds! . . ’Que faire à préfentl..

Me voilà découverte , Mellefont peut

I revenir dans cet inflant. Le fuirai-je?L’attendrai-je ?... Il faut l’attendre, 8c

employer utilement le temps de [on ab-fence. . . . La nife heureufe de mon la-quais le retient encore.... je vois qu’onme redoute.. . . pourquoi donc ne fuis-je pas vengée? Il cil temps d’employer

contre Sara la derniere refl’ource qui me

relie. Les menaces (ont les armes méprivfables d’une rage impuifranteg elles peu-

vent’ en impofer à une fille timide qui,

tremblante à mon nom feul, peut prendre

des paroles terriblespour des faits ter-ribles. Mais Mellefont? . . . Mellefont

.lui fera bientôt reprendre couragekêclui apprendra à braver mes menaces...Prévenons-le fans enfilage: ce qui Peul

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s Tumeurs BOURGEOISE. -17r*en réfulter. . . . Et quelle fin plus funelleaije à redouter que celle qui m’attend?..

J’avois aiguifé le poignard pour les eue

tres , 8c j’ai préparé le poifon pour moi...

pour moi l . . . Caché foigneufement dans

mon fein , je le porte par-tout avec moi,en attendant le trille-moment où je feraiforcée de l’employer 8c me donner la

mort... Ah, qu’il n’exerce pas la ragefur moi feule l .. Qu’il coule aufli dans les

Veines de ma rivale. ... . Pourquoi diffé-

rer? ... Qui m’arrête? . .. Allons! Nefouinons pas qu’elle revienne à elle : 86

craignons aulli de revenir à moi. «. -. . Sai-

filTons cet imitant de fureur. . . . Quiconq

que examine les dangers , ne veut encourir aucun.

Fin du quatrieme A58.

Hîj

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La Chambre de Sara.

üSCÈNE PREMIÈRE.

S A R A (foiôle dans un fauteuil

’ B E T T Y;BETTY.

En bien, Mill, une vous trouvez-vouspas. un peu mieux?

Ï S A n A. ,Mieux, Betty? . . . Mais que Melle-i’ont (oit fi long-temps à revenirl......T u as envoyé après lui, tn’ell-ce-paS.

Betty? "*’ B a r -r Y. 1’ Norton sa. l’Aubergifle font allés le

chercher.

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ThAcr’apra BOURGEOISE; 173

S A R A.Norton cil: un honnête homme, mais

il efl violent, 8c je crains que (on zelepour moi ne lui faire dire des choiesdures à (on maître. Selon [on proprerécit, Mellefont en: innocent de tout...Ne convîens- tu pas, Betty, qu’il efl:

innocent? . . . Cette femme le fuit : ePc«

ce (a faute? Elle entre en fureur, elleveut l’alTafliner...’. Voilà cependant, ma

chere Betty , à quoi il efl expofe’ pour

moi; car quelle autre que moi-ç... Enfinla méchante Marwood veutmevoir , 8l neveut pas retourner à Londres qu’on ne lui

donne cette fatisfaétion. Pouvoir-il refufetcette complaifance? D’ailleurs, moitmême

n’ai-je pas (cuvent defiré de voir cette

Marwood? Mellefont n’ignore pas à quel

point va la curiofité de notre (axe; 8c lije n’avais pas inlifié moi-même pour qu’il

la laifsât avec moi jufqu’à fan retour , il

l’auroit emmenée aveclui. Je l’aurois

vue fous un nom emprunté fans favoirqui elle étoit: 8c peut- être que cettepeæ-

H iij

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r

174 ,MIss SARA SAMpson;rite (upercheri’e m’auroit été agréable un

jour. En un mot, tout efi de ma faute;j’en ai eu de la frayeur, mais voilà tout,

ôz je m’en tiens quitte à bon marché.Mon évanouillement n’a pas été grand’

choie, il n’aura point de fuites; tu fais,Betty, que j’y fuis allez fujeite.

B E T T Y."Oui, mais je ne vous en ai pas encore

vu efluyer de fi long. » .

’ S A R A; l 4Ne me le dis pas , je t’en prie. Jem’imagine de refletoute la peine que jet’ai donnée.

I B 1: T T Y.Marwood elle-même a paru touchée

de votre état , 8: du danger où vbus étiez-

Quelques inflances que je lui aie faites (les’en aller, elle n’a pas voulu quitter la

chambre que je ne vous enfle donné la

potion qui vous a fait revenir. lS A R A.

Je dois donc regarder cet événemeît

comme un bonheur; car qui fait ce qui

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l

TnAcÉmE BOURGEOISE. ’ 17;,

m’auroit encore fallu entendre de (a part.

Certainement elle ne1m’a pas fuivie dansma chambre fans dell’ein. Tu ne peuxconcevoir à quel point j’étois hors de

moi-même", Tout-à-coupje me fuis rap-pellé le trifie fouge ,de’la nuit derniere,

8: j’ai fui-commentaire infenfée’ qui ne

fait ou, ni pourquoi elle fait. . . . MaisMellefont ne revient pas. . . . ahi l

B en T Y,’

Quel cri, Mill": Quels mouvemens.’.;

S AIR A...Dieu l. que viens-je d’éprouver. . . .-

B E T T Y.Qu’avez-vous donc? Vous m’efl’rayez...

j S A n A. .. Ce n’ell rien , Betty... une douleur...mille douleurs réunies en un feu] point...mais fois tranquille.... voilà qui efi pallé.

i

i H

un;

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076 MISS SAnA Surnom"-

SCENE n,NORTON , BETTY , SARA.

Nana-on.MON Maître fera ici dans un inflant.

S A n A.Tant mieux, Norton; mais où l’asvtu

trouvé enfin?

Nonron.Un étranger l’a attiré iniques hors du

village, en lui difant qu’une performe

qui avoir à lui communiquer des choiesde la plus grande importance ,’ l’y atten-

doit. Après beaucoup de tours 8: de dé-tours, l’impofieurjs’el’t évadé. Malheur

à 111i, fi mon maître l’attrape; car il efl

furieux. .S A n A.

Lui as-tu dit ce qui vient de le pali"?

NORION.Tout.

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j’anime BouResorsr. 177S A n A.

Mais tu l’auras fait, j’efpere, d’une

maniere. . .j.

j N o n r o N. vJe n’ai pas fait attention à la maniere.

Enfin, il fait la frayeur. que (on imputedence vient de vous cauler.

S A R A.Eh non, Norlon; c’el’c moi qui me

la fuis’caufe’e moi-même... I

N o R T o N. ’ sVous voudriez qu’il n’eût jamais tonus

-Arrivez, arrivez, Monfieur; l’amourvous a déjà jufiifie’.

4:.SCENE III.

MELLEFONT, LES PRÉCÉDENS.

-Ma1’.Leronr.AH , me chere Sara , fi ce n’étoit aulîî

’ ce même amour. . . .

- S A R A.Je ferois certainement la plus malheur

H v

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178 ,Mrss SARA SAMI’ son;

reufe de nous deux. Mais raflurez moi;fi pendant votre abfence il ne.vous cilrien arrivé de fâcheux, je fuis contente.

M B L L E P o N T.Je n’ai pas mérité d’être reçu avec tant

de bonté.

S A R A.Pardonnez à la foibldlè où je me

trouve, fi je ne vous reçois pas avecplus de tendrelÏe. Hélas, c’efi unique-

ment pour votre fatisfaétion, que je de-

firerois être moins malade...M E L L a r. o N T.

« Perfide Marwood , il te relioit encore

cette trahifon à me faire! . . a Le coquinqui, d’un air fi myliérieux, me condui-Ïoit de détours en détours, ell fûtement

un de fes émifliaires. C’efi une truie qu’elle

a employée pour m’éloigner de -v0uS-

Rufe grofiiere l Et c’eli juflement parcequ’elle étoit grofiiere, que j’ai-été plus

éloigné de la foupçonner.’ Mais elle ne

m’aura pas fait impunément cette perfi-

die! Vite, Norton, vole à fou auberge:

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’Terénre Bouncsorsr. 1798c ne la perds pas de vue’juf’qu’à ce que

j’y fois arrivé.

l S a. a. A...Pourquoi cela, Mellefont? Je vous

demande la grâce de Marwood.

i M E L r. a 1: o 14.1.

Va. ,- 7 rv (Nortonfort)SCEN’E IV.

v SARA, ME’LLEFONT,’BETTY.

SARA.LAISSEZ partir paifiblement un enne-mi fatigué, qui [vient de faire (on der-nier effort. Sans MarWOOd j’ignorerois.des choies. . . .’ ’

V MELLEFIONT..- Qu’ignoreriez-vous , Mill?

p S A a. A.». Des chofes que vous ne m’auri-ez pas:

apprifes vous même, Mellefont.. . Mais

s v H vj- ’

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180 MISS SARA Saussure;je veux les oublier, puil’que vous avezl’air de ne pas vouloirlque je les (ache.

M a I. L a r o N T.J’efpere que vous ne croirez pas lé-

gèrement des choies qui ne (ont appuyées

que du témoignage d’une femme jaloufe

:54 irritée, dont la calomnie. . . .

S A R A.Nous en parlerons une autre fois. . ..

Mais pourquoi ne me dites-vous rien dudanger qui a menacé votre vie? Ah,Mellefont, c’efi la malheureufe Sara qui

a aiguillé le fer dont Marivood a voulu

vous percer le cœur!M e L ,1. E F o N T.

Ce danger n’a pas été bien redoutable.

La main de Marwood étoit égarée par

la fureur, 81 moi, j’étois de fang froid;

ainli (on projet contre ma vie ne pouvoitpas lui réulïir. . .’. Je fouhaite que les

1 Iefl’ources qu’elle a mires en œuvre pour

me détruire dans l’opinion de ma chere

Sara , n’aient pas eu plus de fuccès...-.

crains bien.... Ma cheire» MM, ne,

j .

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TRAGÉDÏE BOURGEOISÉ. 18:

me cachez pas plus longtemps ce quevous avez appris d’elle.

S. A R A.Eh bien, Mellef’ont. . . . fi j’avais et:

le moindre doute fur votre amour, lafureur de Marwood l’auroit’ diliipé. Il;

faut qu’elle foit bien convaincue, queje lui ai fait perdre abfolumen’t votrecœur, pour s’être portée à de pareils

excès. - ’ ..M a L L a F o- N T.Il faudra donc que j’attache quelque

prix à l’a jaloulie, à (on audace 8c à fa.

perfidie. . . . Mais, Mill", vous évitezde vous expliquer , 8: vous craignez de

me découvrir. . . . AS A R A.

. Vous ferez content. Ce que viensde vous dire, étoit comme le premier-pas. Ainfi Mellefont m’aime, 8; il neme feroit pas poliible d’en douter, s’il

ne manquoit pas à fou amour une cer-taine confiance qui me flatteroit autantque (on amour même. En un mot , mon a

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132 Mrss SAILA SAMPSON;

cher .Mellefont. . . . Dieu! quelle don-jleur foudaine.... m’ôte la liberté...

de parler. . . . avec la circonfpeétion que

je voudrois. . . . employer. .. . Je vousdirai donc. . . . que Marwood’ a: Nor-

’ ton. . . . ah , pardonnez-lui i. .-. m’ontparlé d’un objet. . . . qui ’doit .exciter’en

vous une’tendreife. . . . d’une nature dif-

férente de celle que vous (entez pour

moi. . . . v ’ IM s I. L E F o N T.Eli-il pollible»! Quoi, cette femme

[hardie a olé publier la propre honteP...Ah , Mill", ayez pitié de ma confulion...

Puifque vous lavez tout, pourquoi vou-, lez-vous Encore que ma bouche le ré- .

pète? . .’ . Elle ne paroîtra jamais à vos

yeux, cette créature infortunée, àquî

on ne peut reprocher que (a amers.

* i S A R A.Ainfi donc elle vous efi ch’ere?

M a L L a 1: o N T.* Trop.... oui, trop, pour que je le ’

me. ’ . . r

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4 TRAGÉDIE BOURGEOISE. 18;

. . j. S A R A.Digne Mellefont! . Que ce (cuti-l

ment vous rend refpeâable à mes yeux!Vous m’auriez offenfée fi vous aviez craint

de m’avouer cette midi-elle... Vousm’avez déjà affligée en me menaçant de

ne pas la lanier paroître à mes yeux.Non, mon cher Mellefont; une des pro-melles que je veux que vous me’fafliez.

aux pieds des autels, ce fera de ne ja-maiséloigner’Arabella de nous. Entre

les mains de (a mere, elle courroit lesrifques de devenir indigne de (on pere.Uer de vos droits fur la mere 8c fur lafille, 8c (ourliez que je prenne la place.de Marwood. Ne m’enviez pas la don:ceur de m’éleVer une amie qui vous doit

la vie. . . . Jours heureux, où mon pere,vous 8c Arabella vous partagerez tousles fentimens de mon cœur, le refpeét-filial, l’amour le plus tendre, la vigilance

v 84 les foins d’une mere! J ours à jamais heu-

reux!.. Mais hélas!.. Ils (ont encere dansl’avenir... ils n’y. (ont même peutétre pas.

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184. Mrss SARA SAMrsc’N;

Ils ne (ont que dans mes délits... Un l’enti-

ment.’.. ignoré jufqu’ici... mon cher Melle-

font...tourne malgré moi mes yeuxlur des

objets obfcurs... fur des ténebres refpeéta-

bles... Ah! Dieu, qu’ai-je... qu’ai-je...

(Enjè couvrant le vifage de fa main)

M E L L a r o N T.Quel pallage foudain de l’admirationâ

l’efïroilu Eh vite, Betty, fecoure-la...Qu’avez-vous donc, adorable Mill"! Arme

célel’te! Pourquoi cette main envieufe

me dérobe-t-elle des regards li doux?(en détournant la main de Sara) AhDieuxl Que vois-jeP... L’exprellion dela plus cruelle douleur.... VOUS voulez ’

me le cacher en vain. . . Barbare Mill, -tu ne veux donc pas que je partage testourmensl...Ah malheureux 1.. Où fuis-je?. . Sara. . . Betty. . . cours. . . cours...

v l B a T T Y.Où voulez-vans que je coure? .. .

. M E L L a r o N T.Tu.vois.... 8e tu me demandes";

’ Chercher du recours. . . .

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Tamarins BOURGEOISE. 18;

S A R A.-Demeure.... Betty.... voilà qui....

le calme..... Je tâcherai, mon cherMellefont. ... de ne plus. . . . vous ef- v

frayer. . . . I’ M E L L a r o N T.

- Que lui cil-il donc arrivé, Betty? . . aCe ne font pas-là les fuites d’un fimpleévanouifl’ement. . . .

r ’ -.Ë..- ’-SCENE vNORToN, LES PRÈCÉDENS.

MELLEFONÎ.fa voilà déjà de retour? . .. Ah, c’efl:

bien à propos, tu feras plus nécellaire

ici. , LN o R T o N.

Marwo’od cil partie. . . .

M a L I. a r o N T.Que la foudre puille tomberlur elle";

Elle en partie?.. . Comment? Où ell-elle allée Pr. .. . Ah puifle la terre s’en:

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186 MISS SARA SAMpson,tr’ouvrir fous les pas ,- 8: engloutir le

monflre le plus. . ’N o R T o N.

’À A peine elle a été de retouràfon q

auberge , qu’elle s’efl jettée dans une

voiture avec Arabella 8; Hannah, 8; s’ell

fauvée à toute bride. . . . Voilà un billetcacheté qu’elle a laillé à votre adrelle.

MELLE F ON T (en prenant le billet)

A mon admirer... Sara, voulez:vous que je le lire?

S A R A.Une autre fois , Melle’font, quand

vous ferez plus calme.4 A M a L I; a 1: o N T.

Puis-je le devenir avant de m’être

vengé de MarWood, 8a que je ne Vous

voie hors de danger! l -’ y S A R A. ,

Ne parlez pas de vengeance, Melle-font; la vengeance n’ef’t pas à nous! . ..

Vous décachetez le billetr... Ah pour-quoi fommes nous moins difpofés à. de

certaines vertus quand notre corps CR

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TRAGÉDIE Bourtcrorss. 181

fain, que quand nos forces s’épuifenti’

Que la douceur 8: la tranquillité vouscoûteroient en ce moment! . . . Quevotre impatience au contraire me paroitpeu naturelle. . . . Gardez au moins pourvous le contenu de ce billet. . . .

ME’L’LEFONT.’

Quel démon me force à: vous défo-béir?.. Je l’ai décacheté malgré moi...

C’eli malgré moi qu’il faut que je le life.

SAnA’ (tandis que Mellefimr li:tout bas) x-

Avec quelle adrefl’e l’homme (e (épate

de lui-même, 8L fait faire de (es paliions

un être différent de lui, fur lequel ilrejette tout ce qu’il défaprouve quand il

efi de fang froid! ... Mon (cl, Betty!Je crains une nouvelle fecoufle, 8c j’enaurai befoin. . . . T’apperçois- tu de l’im-

preflion que fait fur lui ce malheureuxbillet? . . . Mellefont i . . . Vous. voilàhors devons-même ! . . . Mellefont l . . .Dieu! Il relie fans mouvement!" Tiens

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188 MISS SARA SAMPSÔN,

Betty. . . . donne-lui vite ce (cl, il en

a plus befoin que moi. ,MELLEFONT (en repozwjant Betty l

avec horreur)Ne m’approche pas, malheureufel...

Tes recours font du poifon !. ..S A R A. v

Que dites-vous?.. Penfez-yln Vous

laiméconnoilTez! a "B a T, TIY.

Je fuis Betty; ronfliez, Monfieur...M a L L a F O N T.

Va, fuis, ou crains de devenir la vic-time de ma rage au défaut de la plus

coupable. . . . ,l ’S A R A.

Quel difcours! Mellefont, moncher, Mellefont. . . . i

M E L L E 1: o N T.’ Cher Mellefont! ... Ah. c’ell la der-

niere fois peut-être que cette bouche1 divine le prononcera. .. . 8: puis plus-c-

à jamais plus!.... C’ell à vos pieds,Sara. . . . (enjejettant’è terre) Mais que

z

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’ "l’arroseur BOURcsorsz: 1’89

veux-je à vos piedsr... (en jà relevantbrrgfquement) Découvrirf... Moi vousdécouvrir? ... Oui, il faut vous décou-

vrir.... ah! que vous allez me bain...oui, vous me haïrez.... Non, vous nel’aurez pas de moi... . non, pas de moi! ..

mais vous le fautez. . . . Et vous, quefaites-vous ici? . . Courez... volez cher-cher du fecours... Norton... ah monami, cours chercher du feeours... Betty...

.Ton erreur... Non, non, relie... Jevais moi-même. . . ’

’ S A R A.Où voulez-vous aller , Mellefont. . .

Que parlez-vous de fecours... que parlez-vous d’erreur?..

M E L L a r o N’ T.

Secours! ... Vengeance ! . . . Sara. . . .Sara. .. . Vous êtes perdue! . . . Je fuis

perdu!.. Paille le monde entier... "(Il fin) .

un i

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190 Mrss SARA Samson,

,5 C E N E V I.SAR A, NORTON, BETTVY.’

Sana., En. me laiil’e... Je fuis perdue? Que

veut-ilodire? Le comprends-tu, Nor-ton?.. Je fuis malade, très-malade...Mais en fuppofant qu’il me Faille mourir,

fuis-je perdue pour cela?.. Qu’art-il donc

aulii contre toi, ma pauvre BettyP... hlT u te tords les mains ?. . Ne t’afilige pas,

mon eut-anti allurément tu ne l’as pas

offenfé; il le calmera.... Que n’a-t-il

fuivi mon confeil, pourquoi a-t-il lu ceflanelle billet! .Il pouvoit bien le douterqu’il contenoit le dernier venin de Maï-

fwood...

A B a T T Y.Quelle terrible. conjeéiureln Non,

sida ne peut être... . Je ne [aurois le

croire...

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TRAGÉDIE ’BounçEossz. 19! ’

N o R T o N (qui émit allé vers le:

l ’ ,» famer) .Miff, le vieux fgrviteur de votre

pare... I- 51A n A.Faîtes entrer, Noxton... ’

I SJCENE VIII.WAIIWELL, LES PRÉCÉDENS. 1

SARA.TU vîens fans (loure pour avoir marépopfe, mon bon Waîtwell? Elle eflz.

faite à peu dlevchofe près... Mais pou:-quoi as tu l’air fi abattu?n On t’a dit

. que j’étais malade , n’efl-ce pas?

V WAITWELL. En. On mÏa dit plus!.,

S A R A.Dangereufement malàde?.. l’en juge

plus par l’inquiétude de Mellefont. que

je le feus"; Si tu allois être obligé departir avec une lettre non achevée de la.

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up: MISS 5mm SAMPSON;malheureufe Sara , à fon Imalheufeuxpere?.. Ah, Waitwell... Mais elpé-tous mieux. . . Attendras-tu bien jufq’u’â

demain, mon ami? Peut-être trouve-rai-je quelques bons mamans pour lafinir... Je ne fuis pas en état àâuelle-

ment... ma main engourdie ait... commemorte. .. Si tout notre corps meurt auflifacilement que nos membres... Tu aslong-temps vécu, tu ne dois pas êtreéloigné d’arriver au terme. Crois-moi,

Waitwell , fi ce que je fens (ont les ap-.proches de !a mon... fes appioches nefont pas fi ameres... Abi! ahi! .. Ne faispas attention à ce cri. . . Il el’c bien dilL

ficile d’en venir là, fans éprouver aucun

fentiment défagrc’able... Puifque l’homme

ne pouiloit pas être infenfible... il fautqu’il façhe fouffi’ir...;’ Mais, Betty.

pourquoi ces larmes, cette douleur... J

Barry.Permettez-moi de m’éloigner de v0? v

yeux. l4

Suit.»

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TnAcÉma BOURGEOISE. 133

S A R A.Va , mon enfant, va: je fais bien qu’il

n’efl pas donné à tout le monde de pou-

voir foutenir la vue des mourans. Vair-.Well reliera auprès de moi. Toi, Norton ,"tu me feras plailir d’aller voir ce qu’eli:

devenu . ton maître. J’ai befoin de fa

préfence. I . i il BET’ÏY (en s’en allant)

Ah,.Norton , j’ai pris la drogue de:mains de Marwood l ..

S E N E V I I I.SARAI,WAITWELL.

I SAnapWAITWELL, li tu veux bien mefaire l’amitié de relier avec moi, degrâce ne me lailie pas voir un airfi af-fligé. Tu relies muet?.. Parle donc, 8:fi j’ofe t’en prier, parle-moi de mon

, pare... Répete-moi tout ce que tu medirois tantôt de confolant. Répete-rnoî

The’at. Allan. de Junker. T. I. I

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191. Mrss SARA SAMpsoN,’

que mon pere ell réconcilié, qu’il m’a

pardonné. Répete-le moi, a: ajoute que

le juge fupréme ne fera pas plus inexo-rable... N’elice pas, mon bon WaitWell,

je peux mourir dans cette efpe’rance? Si p

avant ton arrivée je m’étois trouvée,

- comme’je fuis, aux portes de la mort,que! auroit été mon fort? Je me ferois

livrée au défefpoir. Quitter ce mondechargée de la haine d’un pere !.. Quelle

penfée accablante.!., Dis-lui que je fuismorte dans les fenrimens du repentir leplus vif, de lalreconnoiflance la plus fin-cere , de l’amour le plus tendre. DisJui...

Ah, que ne puis«je lui dire moi-mêmecombien mon-coeur elÎi pénétré de les

bienfaits l La vie que je lui dois cil lemoindre de tous. Que je voudrois enCabale: le relie à les pieds!

W A 1 1- ;! E L La

[-1 Souhaiterielz-vous en effet de le voir?

.S A n. a, V- Et tu n’as rompu le livlence que pollr

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TRAGÉDIE BOURGEOISE. i 19;

douter de mon defir ardent... de mondernier defir?

W A- r T w E L L,,He’las, Mm, je ne doute pas 4.. Mais

je crains l’impreflion que fa vue inattendue

fera fur un cœur aulii tendre...

S A n A.-. Que dis-tu? . . La vue. inattendue de

qui?.. . ,-,W A r T .w a r, 1,.Ah, Mill, calmez-vous, modérez...

SC’ENE 1X.SIR SAMPSON, SARA,

WAITWELL.

SIR.SAiMPSON.I

a - r l"JE ne puis réfifier à mon impatience.-

.il faut que je la voie.

S A n A.Quel fou de voix. . .

31,11 SAMP s ou;Mafillel

Iij

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196 MISS SARA SAMpsou;

S A a A.Ah mon pare 1.. Aide-moiâ me lever,

.WaitWell, aide-moi à me jetter aux pieds

.de mon pare. (Elle fin: de: efirrrpourje lever , à retombe dan: [on fauteuil)Eli- ce bien lui... ou quelque génie bien-

faifantî. . Oh, qui que tu fois, bénis-moi . mellàger du Très-haut fous la figure

de mon pere, ou mon pere lui-même.

SIR SA’Mrsou.Que Dieu te bénilie, ô ma fillel...

(Elle eflîzye de nouveau de fejetter dfii

pieds) Relie tranquille , mon enfant;quand tu auras plus de forces, je te per-mettrai d’embraller les genoux de ton

are.

P S, A n A.Ah maintenant, mon pere, mainte-

nant au jamais. Bientôt je ne ferai plus!.TrOp heureuie , S’il me relie encore quel-

ques momenspour vous découvrir lesmouvemens de mon cœur. Hélas, ce ne

[Ont pas des momens: ce feroit une [crponde vie qu’il faudroit, pour dire tant

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’TRAGÉDIË BOURGEOISIE; :97

ce qu’une fille coupable , repentante a:

punie peut dire à un tendre pere. Mes

fautes... votre indulgence... iS r a S A M p s o N.

Celle de te faire un reproched’unefoiblefle , 84 à moi un mérite d’un devoir.

En me rappellant mon pardon, tu mefais fouvenir en même temps , que je l’ai.

trop différé. Pourquoi ne t’ai-je pas par-

donné plutôt? Pourquoi t’ai-je mile

dans le cas de me fuir? Et même encoreaujourd’hui que j’avais tout oublié, par

quelle fatalité ai-je voulu attendre uneréponfe de ta part avant de te voir? Sij’avois volé entretes bras aluni-tôt que je r

l’ai pu, j’aurois eu un jour heureux de

plus! Il faut qu’un relie de venin le (oitcaché dans le repli ler plus fecret de mon

cœur, pour avoirvoululêtre certain deton amour avant de te rendre le mien. Lecœur d’un pere Qflf’il donc un cœur in-z

térellé l Ne pouvons-nom aimer que ceux

qui nous aunent!n Hélas, ma chèreSara , j’ai préféré ma fatisfaftion à la

l I iij

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198 M155 SARA similisait,Ç

tienne... Ah, fi je la perdois, cette l’a-

tisfaétion l .. Mais qui dit, que je la per-

drai?.. Tu vivras , tu vivras, ma cherefille... Ecarte tes trilles penfées... Mel-lefont dans (a douleur s’exagere le danger

où il te croit. Il vient de mettre toutela malfon en mouvement, il court lui-rmême chercher des Médecins que vrai-

femblablement il ne trouVera pas dans ce-village. J’ai Vu fon trouble, ion inquiet

rude 8c fan défefpoir fans- être vil de lui.Je fuis fût: maintenant, qu’il t’aime’fin-

cérement, 8e jene lui envie plus ta pol-feliiou. Je l’attends ici pour l’unir à toi.

Ce qu’auparavant j’aurais fait par néceliite’,

je le-faisà préfent par choix, depuis queje vois à quel point tu lui es précieule...Eft-il vrai que c’efl Marwood ellemême,’

qui t’a caufé cette frayeur? C’el’t au moins

ce que j’ai pu comprendre des cris 8l des

gémifl’emens de Betty. . . Mais pourquoi;

rechercher les caufes de ton mal, quandje ne devrois m’occuper qu’à y remédier...

.Tu t’afloiblis de moment en momentu-a.

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Tandem BOURGEOISE. 159

,Que faire, WaitWell? Où courir?" Je.donnerois mon bien , ma vie...

W A r r w a L r...

Hélas! i xE - r a,SCÈNE x IMELLEFONT, LES PRÈCÊDENS.

MELLBËONT.

î: * . .il T j’ofe remettre le pied reiî. . Ah ,

vit-elle encore P IS A a A;

ÏApprocher, Mellefont.

MBLLnruonr:Je vous revois , Sara , 8c je vous revois

fans vous apporter ni confolation ni fe-cours... Le défé’l’poir feul me ramene...

Elt-il bien vrai... Sir Sampfon... c’ellvous?.. Ah, pere infortuné, quel fpec-vtacle pour vous! .. Pour quoi n’êtes-vous

pas arrivé plutôt! Vous venez trop tard

pour fauver votre fille!.. Mais... rallu-I iv

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zoo M155 SARA Snmson;rez-vous. . . vous ne ferez pas arrivé troptard. pour «veus voir vengé.

S 1 n S A M r s o N.v i Oubliez dans ce moment, Mellefont,que nous avons été ennemis! Nous ne

le fommes plus, 8c nous ne leredevien-drons jamais... Confervez-moi ma fille,8l vous vous. conferverez une épeure.

M. a r. I. a F o N T.Ah , donnez-moflonc la puiliance

d’un Dieu! . .l.’ Mill". . . . adorable MME...

Combien de malheurs j’ai déjà attirés (un!

vous!.. Il faut. .. il faut vous annoncerle dernier... le plus affreux de tous...vous allez mourir. . . 8e vous allez mourirpar la main de Marwood!

i S A n A.Je ne voulois pas le (avoir, 8e c’était

déjà trop pour moi de le foupçonner.

Marranonr.Il faut que vous le lâchiez. .. car qui

pourroit m’alTurer , que vous ne (oupçon-

tueriez pas.. . Voici le billet de Marwood.

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l

Tensions BOURGEOISE. 201

(Il lit) ce Quand vous lirez mon billet ,,Mellefont , votre infidélité fera déjà.

punie fur celle qui l’a caulée. Je me fuis

découverte à elle, se la frayeur l’a fait

tomber fans lentiment. Tandis que Bettyemployoit tous les foins pour la fairerevenir , je me fuis apperçue qu’elle met-j

toit de côté une poudre cordiale, a; j’ai

eu l’heureufe adrelle d’y fubfiituer un

poifon mortel. J’ai vu Betty le lui pré-fenter ,p 86 Sara l’avaler, a: je fuis l’ortie

triomphante. La rage 84 la vengeancem’ont fait commettre un meurtre, mais,

je ne veux pas être de ces aliallins vul-gaires qui n’ofent le vanter de leur crime.

Je fuis en chemin pour Londres: vouspouvez me faire pourfuivre , 8l faire triagede ce que je vous écris. pour me con--vaincre. Si j’arrive au port fans êtrepourfuivie, je relpeéterai les jours d’Ara-

belvla; mais jufques-là, je la regarderai,comme un otage. Marvtlood.... Vousvoilà maintenant inflruite , Sara. .. Vous, -Sir Sampfon , gardez cet écrit, il vous.

I v

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202 Mrss 8mm SAMPSON;fera néceflàire pour faire punir le monflredétefiable; . .

I S A R A.Montrez-moi ce papier , Mellefont;je veux me convaincre par mes propresyeux... (Il lui donne le papier, qu’elleregarde un moment) Aurai-je encorealliez de force. .. (Elle le déchire)

M É I. L E F o N T.Que faires-vous, Sara?

S A R A.Marv’rood n’échappera pas au fort:

qu’elle mérite : mais ni mon pere’, ni

vous , ne ferez les accufateurs. Je meurs,8c je pardonne à la main par laquelleDieul’a permis. . . Ah, mon pere,’ quelle’

fornbre douleur s’empare de vous?...Mellefont, mon cher Mellefont, je vousaime toujours , 8c fi vous aimer efi uncrime, que je vais paroître coupable de-

vant mon juge!.. Mon pere, fi foroisefpérer qu’à la place de votre fille, vous

vouluflîez accepter un fils. .. Vous retrou-

vlerez aufli une fille avec lui, fi vous

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Teréme BOURGEOISE. 203

coulentez à donner ce titre à l’innocente

Arabella. Il faut la ramener. Mellefont,’

8l lailler fuir la mare... Puilque monpare m’a rendu la tendrelle, je fuis rentrée

dans mes droits , 84 il m’eli permis dedilpofer de (on amour comme d’un bienqu’il m’a donné. Je vous le lègue, mon

cher Mellefont, à vous à à Arabella,cet amour paternel. Parlez quelquefois àvotre fille desdangers de l’amour. . . citez.

lui l’exemple... de la trille Sara... Monpare, votre derniere bénédiâionln O

Providence!.. Waitwell, je te recom-mande ton bon maître.... tâche de leconfoler...

S 1 R S A M. p s o N.C’efi nous qui devrions exciter ton

courage: 8c c’eli toi qui ranimes le nôtre-E

O ma fille, fille célefie, que peut labénédiction d’un pere gémillant fur une

aine dans laquelle le Ciel verfe toutesles bénédiâions? Fais paner dans lecœur de ton pere un rayon de cette lu-miere divine qui t’élevc au-delÏuS de tout

I vj

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204. Mrss SARA SAMPSON,

ce qui ePt humain. Prie pour moi, priece Dieu qui exauce toujours les prieresdes mourans vertueux, 8c demande luique ce jour foit le dernier de ma vie.

SARA.Il faut qu’il laiile long-temps fur la

terre la vertu éprouvée, pour qu’elleferve d’exemple au monde. C’efl la foible

vertu, c’eli celle qui fuccomberoit fousles épreuves, qu’il retire des dangers de

la vie... Pour qui coulent vos larmes,mon pare? Elles déchirent mon cœur...

cependant elles me paroilTent. encoremoins terribles que ne feroit une dou-leur muette. . . Mellefont, ne quittez pas

mon pere... devenez (on fils... monœil ne voit plus... voici... mon dernier...foupir. .. pauvre Betty. . . je penfe encoreà elle... je me peins (on défefpoir....Que performe ne lui reproche... (on er-reur... Son cœur droit... el’t au-deflusdu foupçon. . . Le moment arrive! .. Mel-

,lefont... mon pere...

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une»... BOURGEOISE. .20;

M a I. L E 1: o N T.v Elle cit morte!.. Baifons» encore une

fois cette main froide , cette main adorée...

(Il fi jette aux pieds de Sara) Je n’ofe...[on corps glacé frémit à l’afpeét de ion

meurtrier... ne fuis-je pas [on meurtrierplus que Mai-Wood même? . . (Ilfe lave)

Votre fille el’t morte. Elle ne nous en-tend plus. . . lailTez un libre cours à votredouleur... accablez-moi de toutes les malé’

dictions... detoutes les exécrations que jemérite !.. Ah puiflent-elles être toutes ac-

complies l.. Vous gardez le filence ?.. Ne.voyez-vous donc pas que votre fille efi:morte?.. qu’elle cil morte?.. Je ne fuisplus maintenant l’objet aimé de cette fille

"chérie... je ne fuis plus que Mellefont ! . .

Vous jettez fur moi un regard de pitié. . .ah! regardez votre fille ... je fuis fou fé-duôteur... je fuis (on allallin l.. Songez , que I

cette beauté innocente, fur laquelle feu!vous aviez des droits , devint contre votrevolonté 8; contre la iienne même, la proie

d’un indigne raviileur! C’eli moi qui abu-.

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206 MISS SARA SAMpson;faut de (a tendrelTe 8: de fou inexpérience,

lui ai fait oublier la vertu! C’eli: à caille

de moi qu’elle s’efi arrachée des bras

d’un pere chéri! C’eli par moi qu’elle

a perdu la vie !.. Oubliez-vous doncque vous êtes pare?

S 1 R S A M p s o N.Je fuis pere, Mellefont, 8c je le fuis

trop, pour ne pas refpeé’ter la dernierevolonté de ma fille... Que je t’embrafie... ’

O mon fils. . . tu m’as coûté bien cher!

M E L I. E 1: o N T.Non, Sir Sampfon, non; votre fille

célelie a demandé plus que ne peut lanature humaine ! .. Vous n’êtes pas mon

pere, vous ne pouvez l’être... voyez-vous... voyez-vous ce poignard... (entirant le poignard de fin: jèin) C’el’t celui

dont Marwood a voulu me percer lecœur... Le malheur a voulu que je dé-tournafle le coup... Ah, fij’étois tombé

comme la coupable viâime de la fureur8: de la jaloufie.... Sara, Sara vivroitencore! Vous auriez encore votre fille,

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TRAGÉDIE BOURGEOISE. 207

8: vous l’auriez fans Mellei’ont l . . Il n’eli’

pas en mon pouvoir de’défaire ce qui ci?

fait.. . mais me punir de ce qui efl’fait. ..

c’eli ce qui eft en mon pouvoir. (Il fi:frappe , ô tombe à côté du fauteuil de

Sara)

Sir. SAMPSON.IArrêtez... quel nouveau malheurlh

Que ne puis-je expirer aufli!

MELLEFONT (mourant)A préfent. . . 84 fi vous voulez m’ap-

peller votre fils... à en cette qualité...me ferrer la main... je meurs content.( S ampjbn l’embraflèj Vous avez entendu

parler d’une. . . . Arabella.. . . pour quiSara mourante a intercédé. . . Oferois-je

aufli intercéder pour elle?.. Mais ellecit l’enfant de Marvood... comme lemien. .. Quel trouble s’éleve au fond de

mon cœur endurcil. . quels fentimensétrangers. . . . a: terribles. . . . O grâce,grâce!.. 0 mon créateur!..

SIR SAMPso N, (à Wa’itwell)- Joignons nos prieres à la fienne pour

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208 sts SARA Saumon;lui obtenir cette gracel... Il meurtl...Hélas, il étoit plus malheureux que vi-

cieux... Fuyons ce fpeé’cacle funefie...

Viens, WaitWell, qu’une même tombe

les couvre tous deux , 8c allons chercherArabella. Quelle qu’elle foit. . . c’efi un

legs de ma fille, 8c elle me devientchere.

FIN.

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LES suies,ICOMEDIEEN UN ACTE.

De M. LESSING.

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u

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j AVERTISSEMENT

SURLA-COMÈDIE DES JUIFS.

ON ne fera peut-être pas fâché deconnoître’dans quel point de vue les

Journalilies Allemands ont envifagé cette

Piece qui a fait tant de bruit chez eux.Voici en. fubflance ce qu’en dit la Guette-

littéraire de Gœttingen, N° 70-, année

17 5.1. , 85 qui fe trouve répété dans celle-

de Jena.a L’objet moral de la Comédie des

Juifs, eli de montrer l’injuflice St l’ab-

furdité de la haine dont nous accablonsles Juifs. Mais celui que M. Lefling in-introduit fur la Scene , efi fi bon, figénéreux , li attentif à ne pas ofi’enfer

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212 :Avertzflement.fon prochain même par un foupçon lé-

gérement conçu, que quand il ne feroitpas poflible qu’il y eût un Juif de cecaraâere, il n’en feroit cependant pas

moins hors de toute vraifemblance. Cefeul défaut gâte le plailir que nous fait

la leâure de la Piece , qui ne nous lailfeque le delir que ce beau caraâere exilieen efl’et. Mais comment fuppofer unhomme d’une probité li délicate 8c li

éclairée dans une nation dont les prin-cipes, l’éducation 8c les mœurs y font

f1 oppofés? D’ailleurs, quand il fe trou-

veroit parmi les Juifs une ame allezheurèufement née pour s’élever par elle-

même à un li haut degré de perfection,n’en feroit-elle pas empêchée par les

traitemens cruels que toute la nationéprouve de la part des Chrétiens? Etces traitemens ne fufliroient-ils pas pour "les lui rendre odieux, ou pour le moinsindiEérens? Au relie, la vertu ô: la pro-

bité fe trouvent fi rarement chez lesJuifs au degré le plus médiocre, que le

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’Avertiflizment. 213;peu d’exemples qu’on pourroit en citer,

ne fuffiroit pas pour détruire l’éloigne-

ment qu’on fent pour eux. La moraleque la plupart ont adoptée, exclut préf;-

que abfolument toute idée de bienfai-fance , 85 détruit jufqu’à la probité, fur-

tout étant, comme ils le font, forcésde vivre uniquement du Commerce, qui,de tous les états de la vie, cit celui quifournit le plus les oecafions de tromper,a en fait naître plus fouvent la tenta-tion , &c a).

Si cette façon de raifOnner étoitbonne,

on pourroit en conclure, que prefquetous les commerçans font des frippons,que tous les Juifs font des monflres in-capables d’aucunes vernis , 8L les Chré-

"tiens encore plus dételiables qu’eux,’puifque, comme ,l’inlinuent les J ourna-

lifies , ils les forcent à être ce qu’ils font.

Nous ne nous permettrons aucune ré-flexion ni fur Il Piece, ni fur la Criti-que qui en a été faite; M. Lefiing a ré.

P°ndu à cette Critique en Auteur attaq

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.2 1 q. Huertiflemeat.qué; mais quelqu’intéreffante que foit fa

réponfe, nous la fupprimerons , pourdonner la traduction de la lettre d’un Juif

qui reclame, contre les Journalilles deGoettingen , les droits de fa nation avilie.Ce qui tient à l’amour univerfel 8: à la

paix du monde, nous a paru mériter lapréférence fur ce qui ne regarde que desdifcullions littéraires. Les hommes pré-

venus trouveront peut-être de la véhé-mence 8: de l’amertume dans les plaintes

du Philofophe Juif: mais les fages n’ytrouveront que de la fenfibilité, 8L n’y

entendront que les cris aigus de la dou-

leur. , .Nous prévenons le Leé’teur, que la

traduétion que nous donnons ici, eli:faire, fur la copie imprimée par M. Lef-ling lui-même; qu’il protelie qu’elleefi:

véritablement l’Ouvrage d’un Juif, 8c

qu’il Offre d’en prouverl’authenticité à

tous ceux qui le défireront.

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Aveflzfli’ment. » tu;

a Monfieur ,

a: Je vous envoye la foixante»dixieme

feuille de la Gazette Littéraire de Goet-tingen. Lifez l’article de Berlin , où MM.

les Journaliiles donnent la Notice de laquatrieme partie des Œuvres de M. Lef-fing, que nous avons lues li fouvent en-

femble 8c avec tant de plaifir. Quecroyez-vous qu’ils aient trouvé à critèr-

quer dans la Comédie des Juifs? Le ca-raétere principal qui, comme ils s’ex-priment, cil beaucoup trop noble 84 tropgénéreux. Le plailir, difent-ils, quenous fait éprouver la beauté de ce carac-tere , cil gâté par fon défaut de vraifem’

blance, 8c il ne laifle rien à la fin dansnotre rime , que le defiriqu’il exifie en

filet. Ces mots m’ont fait monter la rou-geur: au front . . . . 8: je n’oferois expri-mer ce qu’ils m’ont fait fentir. Quelle

humiliation pour notre Nation infortu-née ! Quel mépris outrageant! Que la

l

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blé âvertz’flement.

populace nout ait regardé de tout’ternps

parmi les Chrétiens comme le rebut dela Nature humaine , comme les ulceresde la Société , nous nous en confolions;

mais j’attendois plus de -jul’tice 8L des

fentimens mOins atroces de la part degens qui font profellion d’aimer 81 decultiver les Lettres. J’allois même juf-qu’à leur fuppofer toute l’équité dont on

nous reproche li communément de man-quer. Hélas l Que jeme fuis trompé en

fuppofant aux Auteurs Chrétiens lafranch’ife 8: l’impartialité qu’ils exigent

des autres a a:

a Comment un homme honnête, unhomme qui controit 8: chérit la probité,

peubil coutelier à toute une Nation, lapoifibilite’ St même la vraifemblance de

pouvoir montrer parmi elle un feul indi-vidu vertueux P A une Nation , dont onconvient que font fortis les Prophètes. 8:les modeles des grands Rois? Si le juge-ment porté fi cruellement contre nousen fondé, quelle honte pour le genre

humaian

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Zuenwfiment. j En?)burirain’lS’il ne l’ef’t pas, quelle confu-

fion pour ceux qui le portent! a:a: Tous "les genres d’opprefliOn que la

haine envenimée des Chrétiens nous fait

éprouver, fais" relâche , ne fuflifent-ils

donc pas? Ont- ils encore le droit Mireur:d’employer la’caiomnie pour’lesjuflifier î a)

a: Qu’on continue à nous faire gémir:

dans la fervitude 8c ’l’aviliifement au mi-r ’

lieu des Citoyens libres 8c heureux,qu’on continue à nous rendre l’objet de

l’horreur ardu mépris de tout le monde;

mais qu’on ne nous contelie pas aumoins l’avantage de pouvoir chérir la .

vertu: c’efi le feul bien qui nous relie a:qui puill’e nous faire fup’porter nos mal-

heurs , 8: l’abandon cruel auquel nousfumures condamnés. a:

au Mais quand même on nous confefà

teroit la ver-tu, qu’y gagneroient MM.les J ournalifles ? Leur critique n’en feroit

pas moins abfurde, puifqtt’elle ne porteque fur le caraétere donné au Juif, qu’on.

prétendêtre hors de toute vraifemblancea

T béat. Allan. de Junker. T. I. K

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2.1.8 Muertzflement.Lejcaraâere d’un Bourgeois allez for a;

alfez vain pour fe faire (tec-erroit; Prince

Mahométan ,. cil-il. donc lanature 8c dans la vraifemblance, qu’unJuif bienfaifant 8c généreux? FaitesaE-

fifler à la repréfentation de cettePieceun. homme fenfé, quiignorera le mépris

qu’on a pour la Nation Juive ; certaine,-Ivnent. il y bâillera , quoiqu’elle foit très:

intéreflante pour nous. Le commence?ruent le conduira. à. fentir , avec dégoût 8;

[indignation ,, jufqu’or’x la haine nationale

peut égarer les hommes z St latin. luibfera

pitié. Voilà de bonnes gens . diroit-il ,qui enfin. ont fait la fublimeïdécouvertç

que les Juifs font des-hommes airai. aj a: Ne croyez pas que je veuille par-làliter à la Comédie de-M..Lefling lamé-

rÏte qu’elle a. eneffet. Un Poète en géné-

ral ,. 8c, fur-tout - lori-qu’il. travaille pour

le Théatore, cil obligé défit- conformer

aux, opinions. qui. regnentt parmi lepeuple. Or ,,,fuivant’ cette opinion, lecaraétere inattendu du Juif doit néceff

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fivertiflentent. êtafinement prochain. un grand effet fiat lesSpeétateurs : St t’a-cet égard, la Nation

Juive lui doit de la recomoifiance despeines qu’il s’efi données, pour perfuader:

une vérité qu’il] importai au monde de

lconno’itre. n-

» Cette notice , cette condamnationcruelle , ne feroit-elle pas coulée de la

plume de quelque Théologien î Cetteefpece d’hommes croient rendre un grand

’ fer-vice à; la Religion Chrétienne, en train

tant tous ceux qui n’en font pas , comme

des allâmes 8a des: voleurs de grandschemins. Je fuis bien: éloigné d’avoir une

idée li injurieufe à. cette Religion. Ce foi

toit la. plustetxiblepreuve qu’on. pourroitproduire contre fa vérité. ,’ lit , pour:

1’ établir, il falloit fe. dépouiller de tous

fentimens d’humanité. a:

a: Que peuvent nous imputer nosJuges impitoyables , dont les dédiionsfont li fréquemment fcellées de. fang hu-

main ? Tous leurs reproches ne fe bornanant-ils pas à l’accufation de l’avarice

l K il

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:29 Divertiflêment.infatiable dont el’c infeétée la multitude

’Juive? Ils feroient peut-être bien fâchés

de, n’avoir pas cette refleurce pour jaf-tifier leur haine. Mais ce vice même ,-ne

feroit-il pas leur ouvrage? Cependantaccordons-leur , qu’il exifie en eEet parmi

nous; feras-ce une raifon fuflifante pour,en Conclure , qu’il efi contre toute vrai-femblance qu’un Juif ait fauvé la vie à

Un Chrétien qui el’t tombé entre les

mains des voleurs , 8c qu’après lui avoir

rendu ce feu-vice , il foi: allez généreux

pour ne pas déshonorer [on propre bien-

fait en en recevant un (alaire infâme?Certainement non 5 fur-tout fi le Juif letrouve dans l’état d’alliance où l’on (up,

pore celui de la Comédie.»:. a; Mais comment ofe-t-on prétendre,qu’il n’efi pas croyable que dans "une

Nation quia adopté nos principes a:nos mœurs , il y ait une aime allez noblesa allez élevée pour (à mettre au-dellus

de touswles vices. de l’éducation, 8: le

former , pour ainli, dires, elle-même?

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X

’Avertzfllemeflr. 92’!) .

Quelle horreur! Toute la. moralité dénos actions ePr donc perdue! Il n’y’â

donc plus en nous aucun inflinft quipuîné nons conduire à la vertu l’La Naà.

tare n’a donc été envers nous qu’une

injulie marâtre, puifqu’elle nous arefufé

ce qu’elle adonné à tous les hommes;

l’amour 8c, le goût du bien! 0h, monPere , que ta façon de penfer eli: fupé-rieure à cette façon de penfer li injurieufe

8c fi barbare l a: wa: Quiconque vous a vu de près , mon)

cher ami, 8: fait apprécier les rtalens a:les vertus, a trouvé en vous l’exemplede la facilité avec laquelle’unlhommeheureufement né, peut ,îfa’ns modelas:

fans les fecours de l’éducation, perfec-

ticnner les dons précieux qu’il a reçus

de la Nature , épurer foh Coeur , éclaire:(on efprit, prendre l’ellor, 8c s’élever

au rang des grands Hommes. Qu’on in-

terroge tous ceux qui vous domicilient ;en eü-il un feul qui ne fente dans faconfcience , quenvous auriez rempli en

K iii

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QÏZ x Hvertzflemem.réalité le rôle-du Juif de la Conie’diede’

M. Leliîng, fi, pendant votre voyagelittéraire, vous vous étiez trouvé dansles circouiiances où l’Azuteur l’a placé?

Je craindrois me rendre complice deceux qui travaillent à ravaler votre Na?tien, , li j’y. cherchois des exemplesd’armes humaines a: généreufes. Je n’ai

pu palier le votre (cristi-11eme , parce queje fuisplus à portée d’en être frappé 6c

de l’admirer plus fouventw: iA» on Il-y la en général de certaines verd

tns communes à de certaines Nations,qui ne ’le (ont pas tant aux Juifs, comme

il y en asqui le font aux Juifs , 8: qui le(ont moins à la plupart des Chrétiens.Qu’on faille réflexion à l’horreur que nous

avons pour 1e meurtre. On ne pourroitpas citer un feul exemple , j’en-excepte:les voleurs deigramis éberluais ,, d’un Juif]

qui ait tiré un homme maudis-que rienn’ait fi maximalise que de voir un (liméetien -, d’ailleurs plein (improbité ,-é’gorger

fon- îfembtlabîe pour un mot injuriant.

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Avertifivmertt.On dit que c’efi ballelie chez les Juifs. sEh bien , fi c’eil: ballade , ù’qu’el’lenous

faire relpeâer la vie des hommes 8: nousdonne horreur de répandre leur fang , in.

hallali-e cit une vertu.» a

a; Trouve-bon. furia terre un autrePeuple aulïi compâtili’mt pour les mal-

heureux , que le Peuple Juif ? Sa bien-vfaifance ne le borne pas à ceux de (aReligion , elle s’étend jul’ques’ fur les

pauvres de la Nation qui l’opprime 8::l’avilirJSi les Juifs ont un défaut , c’eû-

peut-être celui de porter trop loin la(enfibil’rté à la vue rdes mileres qui affligent

l’elpece Humaine; leur charité cit fouvent

un ’inflinëtïaveugle de compa’ffion’, qui i

lese’mpêèhe’fl’obferver les mefures que

iàtirariiéiëélalrée admet’ôz prefcrit; leurs

autrii’âneeÎ font a préfque toujours. des pro-

idiotisai En, moi-rami , que ceux. quidonnent transies mires lié s’en permettent

armais que" de: féiiiblaiiles ! a: Na Je’p’diir’rdis’m’étënd’re me l’induiirie

admirable, qui leur fait trouver des ref-

Kiv

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Avertêfl’ement.fources pour fe foutenir eux 8c leursfamilles au milieu même d’un monde qui

les profcrit, fur leur frugalité, fur lafainteté de leurs mariages 84 la pureté de

leurs mœurs. . . . . Mais j’en ai allez dît

pour réfuter la Gazette de Gœttingen ,a; je plains fincérement ceux qui pour:-

ront lire une condamnation aulli cruellea: aulli générale, fans en frémir d’indi-

gnation. a: fa Je fuis ,- Sic,»

M. Leliîng a privé le Public de la ré«

ponfe à cette Lettre, qu’il. a entre-lesmains: il s’eli faîti,’dit-il, un fcrupule

de la faire imprimer , parcejqu’elle eli:écrite avec trop" de chaleure-êc’quej les

Chrétiens y [ont traités un peu trop vi-

vement. Cependant, ajoutez-tu, on, mepeut croire fur mazp’arole , que les deux

Correfpondans ont fuparvenn làjlapfcience,

"8: à la vertu? quoique: médiocrement

partagés des biens de larfortune : a; jene doute pas que ceshommes eliimablese

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I Hvertîfleme’nt. ’22;fi’ enlient beaucoup d’Imitateurs dans leur

n Nation, nous leur permettions devivre en Citoyens.

’Kv

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ACTEUR&LE BARON; HM’ICHE L; Maire-Juge.

M A R T I N, Intendant du Barony’ANGÉLIQUE,FilleduBaronè

LISETfIE. " " "UN vomenuumm.ÇHR IST o P ne, me. du-

Voyageur. ! * .

La d’une gfl dans le Château 413347016

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VLESlUl-FS,’ COMÉDIE. I

SCENE P-REMIERELMICHEL, MARTIN.

MARTINaQUE tu es bête , mon pauvre Michel!

l M r c H a L. ’ VQue tu es bête , mon pauvre Martin l

q . M A n T r N.’ Avouons que nous fommes bien "bêtes

l’un 8c l’autre. Le grand mal que c’eût I

été id’expédier encore celui-fila l

’ 4 M I c ne 1. ’Pouvions- nous nous y prendre plus

adroitement? Nous-étiers inien déguifés;

le Cocher étoit dans nous intérêts ; cilice

va

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22-8 Les Jurrs’; jnotre faute li la fortune nous a tourné le,

dos? Je te l’ai déjà dit mille fois, mon

ami ; on ne devient pas même bon vov.-leur fans la fortune.

l M A R 1: I N.Peut-être avons-nous par-là évité le

corde pour quelques jours de plus.

I M 1 c H’ 12 L.Si on pendoit tous ceux qui volent,

la terre feroit bientôt un délert. Lemonde cit plein de voleurs: 8: on nevoit que des gibets vuides. Avec letemps , Meilleurs les Juges auront appa-remment la complaifance de lailfer dépérir

ces épouvantails. A quoi font-ils bonsen eEet? Tout au plus à nous faire dé-tourner les yeux lorfque nous paillons àcôté.

M A R r 1 N.(Tell même ce que je ne fais pas. Mon v

grand’pere 8: mon pare y [ont morts.Puis-je faire mieux que de les imitera-lJe ne rougis pas de mesparensw

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gCàorMËDrz.’ 225 i-M I c H a L.’ .. ’

Mais ils rougiroient de toi. Qu’es-tu

fait jufqu’ici , qui puille te faire regarder

comme leur fils ?

l M A- n’ T 1 N.Crois-tu donc , que notre Maître en

aura été quitte pour la peut ?. . . . Etquant à ce maudit Etranger qui nous a.arraché du bec un. li friand morceau ,2lailIe-moi faire, je men vengerai ou je.ne pourrai. Sa montre m’appartiendra à

coup fûr, ou bien.. . .. Le voici fort àpropos. Vite, va-t-en. Je projette. un.coup de maître.

M r c H a L.» tMa part , au moins; ma part!

MgS I C E N E I I.MARTIN, LE VOYAGEUR;

Mn R r r u.En vais Contrefaire l’imbécille". . .Très-

lumble ferviteur , Monfieur. . . . Je mW.”

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saga Les Ivres; Vpelle Martin , 85 je fuis l’Intendant de ce

château. a ILe VOYAGEUR:V Je vous en félicite, mon ami. N’aua

riez-vous pas vu mon Domefiique ,- parhafard?. ’MARTIN”.

Non; mais j’ai bien eu l’honneur d’eau

tendre dire beaucoup de bien de votrerefpeétable performe : 8c je fuis bien ailed’avoir l’honneurde votre connoiliance....Î

On dit qu’hier au loir vous avez tirénotre Maître d’un danger très. . . dange-

reux. Or, comme je ne peux que meréjouir infiniment du bonheur de monMaître , je me réjouis. . . .7

Ln’VoYAenu’nâJ’entends avons voulez me remercier

de ce que j’ai fécouru votre Maître. . . .4 ,

M A R r 1 N. IOui, c’ePc cela; c’ef’t cela même.-

LIE "V ou? A’G-EU ne.

Nous êtes un honnête homme , 80h?

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Co Mante; 53’157

y M A R T 1 N. -Je le fuis en effet :- 8: avee l’honnêteté

l on va loin,- n’el’tèce pus-,Moulieur ?

La. Vov’Aeeun.Je me tiens heureux d’avoir obligé

tant d’honnêtes gens- pour un fervice’

aulli léger. Leur reconnoillance el’t millefois au-deilus de rée que j’ai fait. J’ai

rempli un devoir que l’humanité nousimpofe à tous. fallait pour vmre’Maitre

ce que vous. auriezîfait pour moi dans le:même danger. Puissje vous être bon à:

quelque chofe , mon ami P a

M’A-R r1 N. l.Faites-moi leplailîr de m’apprendre:

comment 8c en quel endroit la choie Cil?arrivée. Les voleurs étoient-ils en grandnombre? Avoient-ils deliein’gd’ôter la»

vie anone bon Maître? Ou n’en voui-Ioientâils qu’à fou argent i i

L le V o Y A "c. au VJe vous. dirai lia-choie en peu de

mais saune lieue d’ici, j’aiientendù des!

cris aigus auprès de la forêt, j’y

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232 Les Toits:couru promptement avec mon DomeË

Miqueoevf IM A a r r N.flh l Ah l V ’

L a V o Y A G a U a?J’ai trouvé votre Maître dans une volaV

turc découverte. . ..’

M A K T r N."-Àh l Ah!

L a V o v A e a U a:Deux coquins déguifésn . .s

, M A a 1- 1 N.»Déguifés l

L a V o v A e a u R3:se jettoient déjà fur lui. . . .

M A R T 1 fi.Ah mon Dieu l.

L a V o v A c e U R:Et alloient l’égorger ou le voler , je

ne fais lequel des deux.

M A a -:r r N.Eh , fans doute, ils Vouloient letlœfj’

les mêçhans l r

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.COMÉDIEÂÏ 233.IL’B V.0YAGEU’R.

C’eli ce que je ne dirai pas.

M A a T r N. -Oh, croyez-moi, ils vouloient le

tuer. Je fais, je fais.. ..

Le VOYAGEUR.-Et que lavez-vous? Quoiqu’il. en fait,

aufii-tôt qu’ils m’ont apperçu , ils ont

quitté prife 8c le font làuvés dans le liois

voilm. J’ai lâché un coup de piliolet fur

un d’eux; mais comme il étoit déjà loin

v 8: qu’il commençoit à faire nuit, je ne

crois pas l’avoir touché. *MA par 1 N.

Oh non, vous nevlr’avez pas attrapage

:LE V30YA,GE.UR- ", Comment le lavez-vous?

I MARTIN. .* Je ne lelfaispas; mais.je- m’en doute].

(Vous dites qu’il falloit nuit a 8c on mg

fille pas bien quand il fait nuit. ., ;La V30 vxetu’nly :,,

Je ne fautois vous exprimer la recon-ppailleuse qu’a fait éclater votre Maître 5

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234 LasJuiFs’;il m’a appellé cent fois (on fauveur; si

enfin, il m’a forcé de l’accompagner à

fou château. Je voudrois que mes allaites

me permilfent de pouvoir y faire unplus long féjour, mais il faut que j’en

parte aujourd’hui même : si voilà pour-

quoi je cherche mon Domeftique. I

* M A r. a" r N.’ J’avois encore quelque chofe à vous

demander. . -. . . Ah oui; dites-moi , s’ilVous plaît, quel air :avoien’t’ces voleurs?

Comment étoient-ils habillés ? Comments’étoiennils déguiÎfés P

L a .VLo’ Y Aucun U n;. votreMaître prétend que .ce foutuesJuifs. Ilelt’ vrai qu’ils avoient de longues

barbes ; mais leur Siam-gagé étoit , à" ceQu’il m’a paru ,’ le mêmewque celui des

payfans de ce canton..J’ai peine à comd

prendre , que les Juifs ,lqui foutait peinetolérés ici en trèsépetit nombre, Filme?

infefier”les grands chemins. ïM A a). a"! in --

X "Cela ne fait rien : ce (ont des Juifs,

J’Y

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CIOMÊ’DIEL’ 23;

foyez-en bien perfuadé..Ah , je vois bien

que vous ne connoilfez pas cette détel-

table engeance. Tous, fans en excepterun feu! , font des voleurs, des fripons,des brigands. Voilàiaulli pourquoi le bon

,Dieu les a maudits. Si j’étois Roi, je

n’en lainerois pas un fur la terre. Ah ,que le Ciel préferve tous lesvrais Chré-

tiens de ces gens-là l Si le bon Dieu neles bailloit pas , pourquoi dans le der-nier défafire arrivé à Breflau en auroit-i! ’

péri la moitié plus que de Chrétiens f?

C’eli une [age obfervation que notreCuré fit dans fou dernier prône. On di-roit qu’ils l’ont entendu. 8: qu’ils ont

voulu sien venger fur notre bon Maître;Ah , mon cher Monfieur, li vousivouleflêtre heureux dans le monde , évitez le!Juifs comme la. pelte.

LE’Vroun-Geuutàpnrrà).

Encore li le Peuple terroit feul celangage la ’ ’ ’ -

. î M A a; r r N.Par exemple ,. .Monlieur , j’étais un

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235 L E s Ï U 1 1: s,jour à la faire. . ... Non , quand je penfé

à cette foire, j’empoifonnerois volontiers

tous les Juifs à la fois, fi je pouvois.Dans la foule, ils avoient fubtilifé à l’un

fou mouchoir, à l’autre (a tabatiere, à

l’autre fa montre , 81 je ne fais combiend’autres chofes. Ils font d’une adrefleinconcevable. Notre Maître d’Ecole n’a

pas les doigts fi agiles , quand il toucheles orgues. D’abord ils vous ferrent,Vous ferrent, à peu près comme je fais

à préfent. . . . .L E V o Y A G E U R;

Un peu moins rudement, mon ami l:

I M A n T 1 N.Permettezï, permettez que je vous

montre . . .1. voilà. comme ils fe tien.Dent u «in voyez-vous . 4 . . Ils païen: la

main comme un éclair dans votre goufaifat Ç Ilfbuille dans la poche du V «37120

gents-ê lui prend fit. tdIIatiere) maisavec une dextérité fi étonnante, qu’orî

croiroit que leurï- main vé là , tandisgu’elle va là. S’ils ont des projets fut la

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Co Milan? 237Sabatiere , ils regardent à la montre; ses’ils en ont fur la, montre ,, ils feignentd’en vouloir à la tabatiere. . . . . ( Il vau:yolerila montre 6’ çfl prix fur le’fàit) -

Le VOYAGEUR. ’IDoucement , doucement l Que votre

main va-t-elle faire là P

I M A a r r N.Vous voyez, Motifieur , que je ferois

un voleur’ bien maladroit. . . , Ah,j’euITe été un Juif, c’étoit fait de votre

montre.... Mais je m’apperçoîs que

je vous ennuie; il cit temps de voustirer ma révérence , 8c de vous affurerune je fuis se que je ferai toute ma vieavec la plus grande tçcqnnoiflance 8: leplus profond refpe&, Monfieur , votretrèsvhumble ferviteur, Martin Krumm,Intendant de çe noble Château. t I’

L a V o y A a B v a;Allez , allez.

I

fletseâees

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238 L2.sÏU1çs;

.Fn- l fi3 sc-ENE z-IIL.LEVOYAGÈUK

drôle , quelque bête qu’il .paroille,ou qu’il affeéte de paroître , efi peut-être .

un plus grand fripon que tous les Juifsenfemble. Si un Juif trempe, il y cilpour ainfi dire forcé, 86 il ne fait, querendre ée qu’on lui fait. Quand on vou-

dm que la bonne foi regneflentre deuxNations; il faut,qu’elles y jcontribuentégalement chacune delfon côté, 36 quel’une n’opprime pas l’autre. Mais com;

ment cela. pourroit-il arriver , fi leurReligion même leur fait une forte de de-voir de fe hëïr Sade le" perfécuter réel:

proquement tv Cependant. . . . 7’

file

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fC o ..th n 71 r; 232

plus CEer Ej .IÀV.;Ï v.

LE VOYAGEUR ,. CHRISTOPHE;

Le VOYÀIGBUR.’!

E l 1un fautedonc toujours vous chers-etquandon a befoiœdewous, 2’ l

C n rats runo- un a.Je ne p.uis"être qu’en un endroit à la

fois , 8c ce n’ait pas ma faute , fivous ne

me cherchez pas en cet endroit: ce):certainement veusm’y trouveriez,

L E V o Y A c E U R.Vous nelpouvez vous foutenir fur vos

jambes. Je comprends maintenant d’où

. vient votre gaieté. N’êtes-vous pashonteux de vous enyvrer ainfi dès lematin?

’ CHRISTOPHELIfinyvrer? A quelques verres de vin

8L d’eaurde-vie près, je fuis encore à

jeun. lL

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gis Les-Juriss’,4th V o Y ac nuai";-

Cela (e voit Le: je. vous confeille deretourner d’où vous venez: l

-..’ CH-itisk-toprrsfAvis excellent l Je le regarde comme

un ordre. Vous allez voir fi je fais obéir.

Le VOYÀAGEUR.Brifons là, je vous prie. Allez fel-ler

nos chevaux. Je veux partir avant midi.

.Cntttsrokpnie.Tout de bon? Je vois bien que vous

roulez vous divertir aujourd’hui. Efl-ce

la petite demoifelle de céans qui vousmet de fi bonne humeur 2- Elle ell , mafoi , gentille. ,i.. Il faudroit feulementque cela eût quelques années de plus . . . ,feulement quelques années. . .. N’ef’t-çe

pas, Monfieur’? Quand les filles ne (ont

pas parvenues à, un certain degré de

Maturité. . , h lLin VOYAGEURS-’ï Allez 8: faîtes ce que jevous ai dit.

5-- ICHRI-STOPHE. KVous prenez le ton férieux. Malgré

Cela:

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Ç o M t’a ID r a: 241i:cela , j’attendrai que vous me l’ordon-;

niez une troifieme’foistLaïchofe en vaut?

la peine-1:. ôta-j’ai toujours euvpour’prin-a

cipe de ’lailler à mes Maîtres le temps

de la réflexion. Penfez-y bien, -Mon-.-.-.lieur. Quoi , quitter Il brufquement auxendroitoù nous famines fi bien? Nous;n’ny faminîes..annivés’-que d’hier: nous

avons rendu au Maître du logis un fer-v.

vice lignifié: 8l "Il en feroit quitte pourun louperez un déjeuner que nous avons .pris chez-lui 9,

IL LAV, on; Ace a v R;i F iniffez vos propos: dervalets.

CHRISTOPHE. ..Vous vous fâchez 2 Calmez-vous, je

niais. ., .

La Ventilateur"Je ne vous fuppofois pas une façon de

penfer li vile 8c fi grolliere. Apprenezque le (ervi-ce que nous avons eu lebonheur de rendre, perd le nom de bien-fait dès que nous en attendons la moindrereconnOilTance. J’ai eu tort de venir ici;

Thëat. Allant. de Junker. T. I. L

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242.. Ltspïutrs’;Le plaifir d’avoir feeouru un inconnu’t

fans aucun intérêt, "étoit fi grand par lui-

même l’Notre hôte. va faire des frais pour

nous témoigner [a reconnoifÎance , 8;:

bientôt ce fera nous qui lui devrons desremercîmens. Ce qu’il fait pour nous,;

lui coûte certainement plus que ne nous,a coûté ce que nous avons.- fait pour

un... * n jCnlnrsro’rxa,ï Votre Philofophie va vous faire perdre

haleine. Vous allez voir, que je ne fuis-pas moins généreux que vous. Dans unquart-d’heure vous pourrez monter à

cheval.

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(Germanium 54:

.SCENEem,IJLE VOYAGEUR, ANGÉLIQUEgu

LB Vovaoizun.PLUS j’évite de me rendre familier avec:

.cet homme ,8: plus il le rend familier.

avec moi. ’ . .’ANGÉLIQUE.’

Pourquoi donc nous avez-vous quit-qtés , 8: pourquoi êtes-vous feu! ici? Ell-.ce que notre fociété vous ennuie déjà a

Je cherche à me rendre agréable à tout:

le monde, 86 à vous fur-tout; aurois-jeeu le malheur de vous déplaire? I V

La VOYAGEUR;Pardon , Mademoifelle; j’ai été obligâ’i

de’vous quitter pour venir dire à andDomel’rique de tenir mes chevaux prêts;

ANGÉerUE. ’a Que-ditesavousi’ Quoi ,* vous voulez

partir? Et depuis quand êtes-vous me.vé , Monfieur? Dans un au ou deux; fi-

L ij

m

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244 L .Iê S Je U x a sivous ;vous ennuyez avec nous, vousfougerez à nous quitter s mais au boutd’un jour! Cela feroit mal, 8c je me fâ-

cherait": vous y penfez encore.

La Vovvaeeun,Vous ne fautiez me faire une plus

terrible menace. ’ J I2m .A-NGÉLÎQUE.

Tout de bon? Craindrieze vous eneffet , que’je me fâchafl’e contre vous;

L a V o v se a u a.inui ne craindroit pas la colere d’une

performe aulli aimable que vous?

ANGÉl-lQ-UlîpœI Vous avez un peu l’air de vous moquer

de moi ;V mais je ferai comme fi vousparliez férieufernent... Aïoli , Monfieur, je

vous répete que je me fâcherai beaucoup ,

mais beaucoup , fi d’ici à un an vert.longez à votre départ.

LlJîj’VOYIAGEUR.

. Avant ce terme vous feriez lalle de

munir,

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PC o M il D .1 li”. 1h25

AueELiqvïn.Et qui vous a dit cela, MOnliehr?

Attendez toujours un an; fi , quand ilfera fini , vous voulez vous en aller , nous

voustprierons tant , tant. . . . i ’

L E V o v A c E u a;Peut-être par bienféance P

A u c Ê L 1 Q U a.Vous êtes méchant. .. . Mais voici

mon papa; je me retire; ne lui dites pasque j’étois avec vous,.car il me défend

toujours d’aller avec les hommes.

ssïcEN-E V 13g...LE BARON, LE VOYAGEUR.

’ L E B A ne N.

MA fille n’étoit-elle pas avec vous?

Pourquoi donc fuit-elle? k

La VOYAGEUR.-Je vous félicite , Monfieur ,* d’avoir

un enfant aufii aimable. . vL iij

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lia. LEsJurr-s,"p, .LE BARON.

I . L’art ne l’a pas encore gâtée; c’ell la

parure dans toute fa naïveté. v

La V0 ira-eaux.Elle n’ena que plus de charmes.

j j L a a B A a o N.Dans le peu de temps que je vous ai

vu , je ne vous ai pas trouvé un (enti-,ment qui n’eût rapport à: ma façon de

rpenfer. Que n’ai-je toujours eu un ami

icomme vous? i ” 7 I vv aunages;Vous outrag’ez vos autres amis. v

à ,1. in A. R.°,.N..Mes autres amis? J’aieinquante ans. u

Titien des connoiflances ,I mais pas en-cure unami’. Jamais l’am’itiérne m’a paru

avoir taut:d’attraits que depuis le peu«d’heures que j’ambitionne la vôtre. Com-

Talent pourrai-je la mériter PL a V" o v A, a En a;

Mon amitié cil "bien peu-IdeÎ chofe ,

raille feul délire-de Bavoirell plus "qu’iln’en faut pour;l’obtenir..:Votre prietî

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.C a M à une: 3’247cil bien au-tdellus de coque ficus de-

mandez. . . V j, A, si .Î" ’ 5L a Ban ou; L f.r L’amitié d’un bienfaiteur... .

:wvxLB .Vo vaseux;3; ’N’ell plus amitié. Si vous metco’n’fi-v

aciérez fous cet afpeét, je neÏ puis être

(verre ami; En fuppo’fant un mement queje ferois votre bienfaiteur, n’aurois-jepas à craindre que votre amitié ne fût

agui? dela-reeonnoilàneezèï W 1 "(Î .. ..3L:Ë afi’rAîR’bfm’: ’ tu a V:

. - r assumassed’ananas marrés-

Lfimens’l? ’a , t -r 1*»: h’srs’vVÏ est se E’Jp’n.’ 7

Cette" réunion ferôit’ Ë’cliiiiiz’ile.”’ Ëa

recondoillaflce’ en annèlera a... une:

,ame noble &;feniible4:ïl’amitié’ell un

r.:fentiment libre &indépeudantv’ ’

p L E B A 11:16, le; v Ç’Egïn

COIËïïl’èfil pdüfioisï-jel. Votre ex-

«une ’flélièàtèllësim’interdlt’l 7tousï les .

moyens... ,: » 1.. r3 and «z: 2,23127;

Liv

r’ du

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248 L’as- Joies;t; ont, a eVfioÔv «leur! RZË

Je ne veux de vous qu’unechofefc’eil

de ne pas’lai’re plus de cas ’de moi que

je ne mérite, 8; demeurioirlcomme jeL me vois moi-même; Je n’ai fait que mon

-.flevoirpn 84 le devoirïgnelme’riteaucune

;recoïnnoiflance. Je fallait avec plaint,a: votre amitié en cil; une récompenfe

allez prêchera. II, gL E3413 o rampeVotre généralité . me iconfondrti Vous

me trouvez apeutsêcietém’e’raire. . . Je

- n’ai ras-6mois referons: demandervoue

nom, votre état.. . Je vous offre,anamitié, &îpeut-être êtes-vous d’un rang...

la.’-””P-””Jr’z’.’; :7 ouï: un?

I ’Iv L’ ’Vï)°’ .A G;.ëî”v; Râlïu”

Méprifer l’amitié , d’un; homme! .4...

Monh’eurr. . ,vous-avez une l troprzhautc

Opinion de moi. t v; lF. .BsA-Elhëçidly ê’BË’ÏÊe l

I Luiidemàuderàiejesjuiril’èfle Malcueticlité le blefl’era peut-êtren .

VI l si

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G o ne n 1 a! 1.249La Vovaesus, àpart.

S’il me demande qui je fuis, que lui

l répondrai-je? -» ’ï LE B intox, àpart.-

A

V Si je ne le lui demande pas, commenti interpréterait-il ma difcrétion? L H Ïi ’ La IVov A’GÎEUR,’ àpart.’

on!d’*lc”’- .’l,iLui dirai-je la vente? .LE BARON, alfa". I’

Je ferai fonder fou valet...) x . a..- ...... ...;

La VOÏAGEUR,"àP4ÏIc »

Que ne fuis-je quitte de cetera-

barrasl iL E B A; a o tu,Vous me panifiez-rêveur.- ’ w I.

"Le V o v A sans?’J’allois’vous dire la même chofe.

p L a B a a o N. AJe ,penfois mon aventure d’hier. Je

; ne me fuis pas,trompe’., Les deux mal-. heureux, qui m’ont attaqué,-éroient en

Gilet des Juifsi tu?!) Bailli vient de me

L v

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QfO LBSJU’IFS,T.dire ,squ’on en a rencontré trois ou quarrer

A. fur le grand chemin ,. il y a environ deum

ou trois jours; Comme il; me les a dé-peints ,- ils relfembloient à mes deux.

. Voleurs. Cela ne m’étonne pas. Que doit-

Ion attendred’une nation avide de gain,-8: incapable d’aucun fentiment d’équité?

Le commerce qu’elle exerce ,- efl uneécole de brigandage; a: elle fe procurepar la force ce qu’elle ne peut acquérir

par la rufe." sAétive’, induflrieufe, fobre

8: entreprenante s elle’ feroit eflimable-.par ces bonnesgqualités ,I fi elle ne les

employoit pas à la ruine des autres na-tions... Les Juifs m’ont toujours été fu-

nefles. Tandisque j’étais au fervic-e ,ï j’eus-

la foliblell’ewde me rendre caution d’un

billet à ordre u’une erfonnede macoddb’il’l’à’ngc’ë’â’vgitfait 1’: Juif; je ne

fais comtuent cÈt habile fripon s’y prit,

’"maislje fus obligé de paverdeux fois le’rmêmébillêti. . C’efi bien la cana-illeY la

"4-plusl’perve’rfe a; laiplUs vile.... N’en

alpen’feiLv’ous pas comme mon: v ï «à

Ü If-

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9C o M; à n. (si Lift.- ... wmalade v. tv me salueur-a3,"

Ïl-ell’ vrai que j’ai (ouvrent, entendu

faire t’ontre eux les mêmes plat tes...

13:21:. La... Bu al Leur phyfionOmie feule prévient con-tre eux.«r On croit découvrir dans leursyeux la’V’mau’I’vaife" foi la ’perfidiefl la

. , A l;fraude, l’imam-.7. 1’. a I i :2; u A.

L ..E v:V).o v A a u n..- . Vousête’s connoilfeuren phyfionohrie,

&vous me faitescraindreïque la’mienne...

«1495215 A R 0m.f ..Vousm’offenfez» Gomme’ntnpouvez-

vous concevoir ’unrrpareilifoupçonë..ile

n’en ai jamais vu .qui annonçât autant de

généralité - a; de «candeur, anirqùiuinfpirât

le même: ipséités-que 11a,- vôtreal W g a En. F;

En: thorv. a: et afin R.’ L’A vous; pâslertauelcrfranchfl’etytje’vous

avoue, que je n’approuve-pas*lës’”jug?e-

mens quetl’on halai-de fur une nation en-tiere ; je crois qu’elles ont’t’out’es leur

bon sur fiaüvàis’côtéïgëc parmi les’ï’îluifs’v’èommé’pa’rmi’ll’es’ abries. ;.*’ ”’

’ L vj

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1:2 ’ Les Paris,

a .., v 1.1..- 2ANGÉLIQUE, LE VOYAGEUR,

LE BARON.

.Aucfiinrqus.nA H , mon pauvre papa...

’ La Bruno N.. A Eh bien, qu’as-tu, qu’as-tu? Faure

v . quoi m’as-turfui tantôt...

’ ANEÉLÉIQÙE.Ce nlefl pas vous, mon papa, que j’ai

1fuiI’C’efbVOtIe’ICPÏOChed - ’

.L.EjBan*o,N.’ I1’ ’«Voilàjune diftinâion. bien fine. Mais

pourquoias-tn craintznnon reproche? -’Ar N o à Le: Q me:

t - -Vous le’favez bien: fc’efl; que j’étais

. avec’Monfieur. ... I .- Ir. :.I-E Buttonsbien...p I 1.. u V V.2? 1.-;- A N. si Un, Unqufieuâ . dl en; hautes... les: sans.

. r2

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,Conq’snrs; 4;;.. m’avez (111:.un jaïna devois rienavoig à

faire avec. les hommes... V il

., k ,1... E ,B-A.R,Iolu.l. Tukkdexiois bien te douter que Monfieufhefi dans l’çxçeption: je voudrois,rauè

j coptfaiye, Qu’il-daignât; a; (gaffât; je te

1 VerfroîsAawec ïplaifi; fans celle auprès, de

.lui... . v AA n c 1’ x. x Q u a. v

.Ah; je n’ai eu Je plaifir de caufet’Aqu’une’fpîs avec lui, .8: ce fera larder-

,«nîeire ; cap (on domeflîqne a déjà. tout

:p répa1fé pour leur départ; c’efi: ce queje

fendis vous dire;

1 k L a B.A.R.O u..-quiÀ? Qui? Son domeflique?

lin-,Vox AIGEURy vOuï, qMonfieur, 8: c’efi par mon

. excipe. ... Mesafiàitcs a: la crainte devons ...înæportvhêfiH , n A...

. [LB 3.41 6. AQuoî , je n’aùrai pas le bonheui’de

vous faire connoîççe glas particulier-amen:

l’homme gue vous-Eva obligé? Ajoutez.

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èfnf LBSÏÙÏÏÏS; j* je vous. en conjure, un nouveau bienÊaitT

à celui- que j’ai; déjà’reçü dei-voue; ’ilnâe’

fera auflî précieux que lamie que je voué

doisà Refiez quelqu-e tempsiu. quelques

jours avec nous... Ne me lamez pas lecruel regret de vousivôir partir fans vous

v layeirçonnu , fansveus’avoir’lïonôré’i, je-

ne dirai pas réc’ompenfé comme vous îe

méritez; celal n’efi pas en men pouvoirsJe ,râfi’emble aujourd’hui tous mes parens,

pour: leur faire partager me joie ,5 St leurreprocurer l’a fatiîfaâion de voir mon libë-n

* tâteur; le mortelle plus: efiimab’leqûeï

j’aie encore connu.- I ’ ilLe VOYAGEUR;

Je fuis bien fenfible, Monfieur4.’.u;’

Mais il» efi de toute néceffitqé.’ "fi

Lin. ’BèA a: ôüflkrj

Qùe’voùs rafliez ;:’Monfieur ,.: que. vais

refiiez. Je cours dire à votre domeïwtique... mais le vqic-i fort àproposr

.v A . . A «q

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Confier? if;SCENEVIIL

LES ACTEURS ’PRÉCEDENS,

CHRISTOPHE , botte, 6’ fortuneJeux porte-manteau fur fis émuler.»

’CHKI s ’r ora-E...

j ALLONS; Monfie’ur’,"toutiefl prêt, ley

chevaux (ont Telles ,» faites vîteivos’

- adieux, puifque nous? ne pouvons paf

« reflet. I . j Ï A v l:- 7L; BlAiRQN-i" Et qui veau en empêche?

Cours-rouan;Certaines confidérations qui; ont l’en?"

rétament d’eJmOnîMaîfi’e pour fonder

ïmexit ", 8: (a. généralité pour prétexter,

i -L la. ’V. ou Y AÏG I3 fi" neChrifiophé radera r queIQUefois’,

Vous prie ide l’ui*"pardonne"r.» Je voir,-.MoniieiJr , que: Votre ï invîtdtiou « n’efl pas .

un, damnant, 8c je ïmîy mas. avec-îï°ieinï:; . . . r a

-.."-.. .. . b "-

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-.2;6 ’L 5,5 J. v 1 Fig;

L a B A R o N. .Quels remercîmens ne vous dois-je

pas PL a V o Y A a n U Re

’Allez défeller les chevaux; nous ne

partirons que demain.

A N c L 1 Q U etN’attendez-votas pas votre Maître;

r gui vous dit d’aller déferler les chevaux?

j .CHRIsrojpr-tz.Je devrois me fâcher, 8: j’en ai fuies:

auflî , peu s’en faut que je ne me mette de

mauvaife humeur. Mais puifqu’il ne rée

fuite de tout ceci que de reflet un. peuplus de temps dans un excellent gîte, je

prends mon mal en patience.

Le 7V omissent;fiait-cavons , vous devenez sinfolem!

Cantal-ovni.Oui , car je dis la vérité.

. ANCÉLIQ-JJVBÈ3 ’ Je fuis bien aile , mais bienaifc , que

Vous reliiez;..Il me (amble que je vousen aime encore une fois davantageoxfimï

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Confirme. :253.voir notre jardin; je fuis fût-e Qu’il vous

’piaira. Vr Le Vnovaeekuni. jj S’il vousplaît , Mademoifelle , il me

plairacertainementauflî. i jl ANIGÉLIQua. .Venez donc , en attendani l’heure du

lainer. . . Mon papa ,Zvous ie’permettez P.

La BARON. ” h, .. Et même ie,.vops x açcompagneraî.jMMaQAàpifiieïàlj

Non,huon, nous ne vouionsæasque"vous preniez cette peine.-""*rsaiïïa*

.Soagïé- dème misé enfin: ,Ïque. je ne

ridois" rien avoir plus intereflagt que Ide"tenir compagnie à notre Hôte ,têc de

i tâcherdetl’amlufer. Ii, AINGÉÂLIIQ’UE;

Il vous-difpenfera de AieIuivre au jar-î« dia: n’aime pas , ’Monfieur? ( bas) Dites

que. oui-5 j’y: voudrois aller; feule avec

VOUS. g N I ’ t i *v3: x

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W8 L a s I e r r s;’ LEVOYA’GEÙÎKË.

Vous me feriez regretter, Monfieurijde m’être lamé perfuader de reflet, .fi je

trayois que je vous gêne’en la moindrechoie. Je vous demande en ,grâCea. i

p V L a .B A à o N; V7 Ne faites pas attention à ce que ait ce!

enfant. n . l VANGÊHLIIQIUIEJ’ Enfant! ÎQIÎVtÊus me Ëe’nldezv’ toute houé

taure. . .I **Monfie*ur minque- je n’ailque

gajx-ans.az.xur a l ’ I in

a . . . Et23” 1 NZ.EZ’JËTIEJXO:. Ç ...

(Les mouvas saisissons;t LISETTIE. ï f «I ’

La: Bantou ayant jyeilg’ifiLijètte:

o ici-sima puifquehèveusvvüulezîbîëti avoir laïeomplaiianced’aeoMpagnèr’

me filielau. jardin-,P.Ïj’aurai a Îîhonneur de

vous y rejoindre dans un infiant. - n

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CO’MÉDILL’ 2:9

A N, c Ë 1. 1 Q u a.

Ne, vous gênez pas, mon papa. Allons,

Monfieur. ( Elle fin avec le Voyageur)-

L a B A n o N.Lifette , j’ai quelque ehofeà te dire.

. L I s la, T rua.- iParlez, Monfieur.

La BARON (à Lifette)J’ignoreencore ce (que c’efi que l’étreinte

ger que j’ai chez moi; je brûle de lefavoir, p8: je n’ofe le lui. demander. Ne

"pourrois-tu pas, par le moyen. de En

Valet... I A l ’ ’i. 51:51:12."I’entenfls .mev’propre: ’curi’ofité’ m’y,

portoit naturellement c’elfirpour’jeela:

Que je venois ici. . .l i I

l I Lsaaaaa.Tâche clone, a. sa mentionne! I

des. nouvelles;Ituzm’obligeras." L; 4 .

.LI-s E râlât,lainez-moi faire; I - a)».

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269 LasÏu1rs;La BARON (baux)

A Lifette , je confie ce garçon àtes foins;

cne le laiffe manquer de rien. (Il s’enrva)

i CHRISTOPVHYE...[Ainfi ,me voilà recommandé à vos

foins. Adieu, Mademoifelle.’ I

, S C EN E X. ’

jLISETTE, CHRISTOPHE.Ll’sn’r’rs (l’amant).

NON, Monfieur, je ne vous lai-fierai«pas faire une. pareille imp’olitefe: vous

relierez. Ne me trouvezovous pas digne

le caufer un moment avec vous? , -

Chairs-ronfla. Ii Digne ou non’, Mademoifelle, je fuis

embarrafle’, vous le voyez , a: vous voue

drez bien permettre que je me retire."Dès que j’aurai faim ou foif, je viendrai

vous trouver; l " ILa s a r T a.

,Voilà comme faituotre Sultan. -

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COMÉDIIL 7261-G a n 1 s ’r o v H a. a

Il faut que ce (oit un homme d’efprit,puifqu’il fait comme moi.

L-ISETTE. nSi vous êtes curieux de faire cannoit?

lance avec lui, vous le trouverez du;la balle-cour ou il efi à la chaîne.

ÇHitisropHI-z.V.0us parlez d’un chien? Je vois bien

que vous avez entendu la faim 84 la (oit,du corps: c’el’t de la foif à; de la faim";

la... de cette faim qui donne de l’amour";

Êtes-vous contente de l’explication?

L r s a T 1- E. vPlus que de la obole expliquée.

Ç a a 1 s j; o p H a. lQueivoulez-vous dire Par-là? Vouv.

driez-vous me faire entendre, qu’une.déclaration d’amour de ma part ne vous

déplairoit pas?

L, I s a r 1: a. aPeut-être. M’en feriez-vous une tout

de boni . .e

l

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262 Les JUXEs;7- CHRISTOPHE;

Peut-être.

j L t s a 1- 1: a.En vérité, voilà une belle réponfel

renverra!

. CHRISTOPI-lh.Lb Elle n’eli pas diEéren.te de la vôtre.

L 1 s a r 1- a.Non; mais dans ma bouche elle veut

dire tout autre chofe. Peut-être, efi lemot le plus fort que puille hafarder unefemme. Car quelque mauvais que foi;notre jeu , il ne faut pas que nous lailfionsi

Voir nos cartes. ’CHRISTOPHE.

’Ah, c’ell une autre affaire! Venons

au fait. (Il jette le: portemanteaux àterre) Je fuis bien [et de me fatiguer,ainfi... Je vous aime, Mademoifelle.

L 1 s a T r a.Voilà ce qu’on appelle dire beaucoup l

en peu de mots. Analyfons ceci. . .

CnnrsrorHE,Non, lamons-le plutôt entier. Cepeng’î

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a..-

COMÉntz;- ’ 253liant pour caufer plus à notre aile, alufeyons-nous fur ces porte-manteaux. Sans

façon. (Il le fait afleoir fur un portefmanteau) Je vous aime, Mademoifellem

L I s a T 1- a.Je fuis fort mal affile... J e crois même

qu’il y a des livres dans ce porte-mana

teau.,. I .CERISIornn;

C’efl la bibliotheque de voyage de mon

maître; elle contient des Comédies qui

font pleurer, a: des Tragédies qui fontrire; des Poèmes héroïques tendres, des,

Chantons à boire profondément penfées

6c plufieurs autres de ces jolies choiesnouvelles... Mais changeons- de place ialleyez-vousà la mienne... fans façon". l

elle ell moins dure. L

t

zJV k

.L I s a T 1- a."Pardonnez-moi; je ne ferai pas cette

impolitefe. . , ”

C,Hv;R;s-rornn,”Sansfaçon... (ans complimens... Vous.

tu; veule; pas»; a , .4 .. et a. «w

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.264 I Les Ivres,L 1 s E T I E.

Puifque vous l’ordonnez. . . (Elle jà

lev: 9 pour fe mettre fur l’autre pom-

mantedu) I I * aC H a 1 s 1- o p aOrdonner! Dieu m’en garde. . . Or-

donner! Ah," c’ell’tropfi. fi vousle;prenez fur ce tonclà, reliez à votre place ,’

Mademoîlèlle. 4( Il jà remet fur fin 110m-

manteau) I À lLISETTE, épart.Legroflierl Mais il. faut diliimuler.

ICHRISfrioanè.Oùjen étionsgnousè.. A l’amour...

oui... je vous aime donc, Mademoifelle;je vous aime à la folie, vous dirois-je.fi vous étiez une Marquil-e’ Françoife, n , ,

La. s sa T r a, la "Seriez-vous François?

Cantal-ovate;Non , 8c je l’avoue’â ma honte, je ne

fuis qu’un Allemand ;’mais j’ai eu le bon-

àeur de vivre avec des François qui ont:

en

d

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F

’COMÉDIE. ’26;en la bonté de me former; je crois qu’on;s’en apperçoit?

L r s a r r a., Vous venez peut-être de France avec

votre Maître P

,C-Hnrsrorns.Non.

t

L i s la r T a;D’où venez-vous donc?

ÜCHRISTOPHE.De plus loin.

, L r s n r r a.D’It’alie, peut»être?

. .lCHnrsrortnz;Pas loin de là.

I LISE-raz;C’eli donc d’Angleterre?

:CHRISTOPHIÂA peu près. Mais j’oubliois;que me; ’

pauvres chevaux ont encore la felle furle dos... Pardon, Mademoifelle , levez-vous. . . ( Il reprend le porte-manteau) Endépit de tout mon amour, il faut quej’aille armon devoir; nous avons encore

.lee’at. Allant. de Junker. T. I. M s

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266 LESJUIPS;toute la journée, 8c même la nuitâ nous,

je fautai bien vous retrouver. . .

ls C E N E x L.MARTIN, LISETTE.

Lxss-r-rz.3-12 ne tirerai pas grand’chofe de cedrôle-là: ou [il efi trop bête ou trop fin;l’un 8a Faune rend impénétrable.

- w M- A n 1: tu,Je vous trouve donc ,- Mademoifelle

Lifette, avec le rival qui doit me fup-planter? *

. L 1 s. E Il B.Qu’appellez-vous fapplanter?.. Ap-

prenez , .Monfieur Martin ,une pour êtrefupplanté, il faut avoir été aimé.

M A a r 1 N.Un! croyois l’être.

’L’I s a ’r T a.

. C’efl, Monfieur l’Intendant, que les

"gens devmre efpece rêvent creux Quel:

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COMÉDIE. 267quefoîs. Aufiî ne me formalifé-je pas de

ce que Vous. me l’avez Je voudroisbien favoîr,-:par quels foins, par quellestumulaifaneçs , par; quels phéfens Vous

vous êtes acquîsdes droits fur mon coeur?u

On ne les dorme pas pour rien. auîour-e d’huî. VouseVez peut-être cru quei’étois

embarralTée-du mien? I i-M A R r 1 u.

Diable! me: qui cil piquent ;e il fautprendre une Frite de tabac là-deEus. ...peut-être cela s’en ira-t-il par l’éternû-

ment.. . ( ILftire la habanera dcfizpodze!

G joue guigne temps avec) . VLlSEëTTB, bas.

ou cet animal-là a-t-illeu. cette-tabaq

tîereP. . . ., ’,M A. a. r 1 a;V ’Pe’ut-onwousenzofi’rirl a". .’ a ne A

"L Lrvsvæ’rruf ,-Bien obligée, Monfieui l’Intendant

l (Elleprend du ubac),Mue-2m N, bas.

. L1 Gomme elle’xlevienedouce’! .

t ,- M

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268 Lnsïuxrs;L 1 s E T r E.

ï lift-ce une tabatierel d’argent?

M A a T x N.Si elle n’en étoit pas, la porterois-je!

L z s B I T1.Efl-ilpermisdelavoîr? . w

, M A a T 1 n;Oui, mais dans-mai maint ....

v L r s 12.11 E.Le façon m’en paroît’ de bon gbût.’

l M A n T 1 N.Et ce métal?

n L 1.5 emmi: LLa fàçon m’en: plait davantage. ,

.- .MART-:1 N. v’e 5611 bienshquand- je la ferai fondre; jeje vous ferai préfent de la façon,

«L 1’ ’s’ Ruhr E.

- Vous êtes trop bon," C’efl’fims doute

une tabulera qu’on Vous a donnée?

Ü IMAn’rru.Daim elle ne me coûte pas un (ou. - ’

- , L lys æ 113.7Un grêlât; .chfile. Tram-là; ,7: 43:93;

à

k a:

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C o M è D x a; 239Une terrible tentation pour une fille;vous iriez loin avec un pareil meuble ,Monfieursl’Intendant; pour moi je feus»

îen u’un man aur l eau "eu avecb , q a L: o t b jmoi, s’il m’attaquoit avec ces armes là :

fautois peine à tenir contre une li belle

tentation. ’ rM A R r 1 N.

J’entens , j’entens...

l. L 1’ s E T tr E.Puifqu’elle ne vous coûte rien, vous

- devriez vous en faire une amie. . .

M A R T 1 IN. lJ’entens, j’entens...

L1 s ET T n,len le careflhlzt.Me la donneriez-vous, Il. . .

M A n T I u: "’0h , je vous demande pardon , aujourd.

d’hui on ne donne pas des tabatieres d’ar-

gent pour rien ï je ne. fuis pas plus em-barraflé de la mienne, que vous l’êtes de a

de votre cœur. - M in

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2.70 L a s J U I 1: s’,*

I L r s et r la;- Belle comparaifon! Un cœur, s unetabaüere.

Id A n T! N.Oui, un cœur de rocher...

L r s E ’r r a.Peut-être celTeroit-il d’en être, il. . i.

Mais vous ne méritez pas ma tendrefle...J’ai été bien (otte de croire, que Mon-

iieur l’Intendant étoit un de ces hommes

qui penfent comme ils parlent.

M A n 1- 1 n.Île fuis plus for, moi, de croire qu’une

femme parle comme elle penfe. Tenei,Lifette... (Il lui donne la tabatîere)Suis- je indigne de votre tendrelle àpréfentP. . Je ne veux vous en demander;

pour premier gage, que la permillion deballer votre belle main. Oh, que cela cl!

bon l

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COMÉDI’E. 271m

jSGENIsE x11.LES ACTEURS PRÈCÈDENSQ- r

ANGÉLIQUE.” (Elle arrive doucement)

A N o É r. r Q U E. l

En! Monfieur l’Intendant... ballezdonc ma main nuai!

LI: s a r ’r a.

Oui dal.. Vl en r r N;

Très-volontiers , Mademoifelle. . . .-

(Il veut lui baifer la main)

ANGÉLIQUE, lui donnant un

jàlfflete

v Faquinl N’avez-vous pas allez d’ef-

prit, pour voir que je me moque de

veus! - IM A n r 1 N.Diantre foi: depla .plaifanterie l -

M iv

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272 Les Joris s;L r s a 1- ’r E.

Ha, ha, ha! Mon cher Intendant..., je fuis fâchée... ha, ha, ha!

M A, R T 1 N.

Oui l Vous vous moquez de moi?Voilà qui cil bon, voilà qui cil: bon!

L r s z T "r s. rHa, ha, ha!

son NE ’XIIII.x ANGÈLIQUE, LISETTIE.

AINoÉLIQ-UEL

Ë E ne m’en ferois jamaisrdoute’e, fi je

ne l’avois vu moi-même. Quoi, tu telaines baller la main? 86 cela, par’Mon- n

lieur l’Intendant? a -LISETTE.

De quel droit venez-vous m’épier,

Mademoifelle? Je vous croyois encore]au jardin avec l’étranger.

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,C ,o M in r1 5.. 273. nlAuoÉLrg-Urglv j

,5, . J’y ferois encore en effet 5 il papan’étoit

’ Venu. Mais quand je fuisvdevant papa,je ne peux plus, rienüdire- de raifonnable 3

il ell fiife’rieuir.’.., . L . . iM La :LÇI-5.É2T T’aEv’ql» En. 1’

a -Qu’appellez - vous de -;raifonnable -?

Avez-vous quelque choie à lui dire, que

votre papa ne punie entendre? l,A N’IGvÉ-LlLQ ;U si

Oh, mille choies!.. Maisvtu megfâ- ,cher’as , fi tu me queliionnçs davantage.Enfin j’ai deil’amitié pour ce Monfieur... .

Il m’efi bien permis de l’avouer, peur-

..être? l ’ a

j

L; s à -r me.” C’eli-àpdire queutons ne feriez point

de querelle à Monfieur votre pere , fiun jour il vous donnoit un époux commecelui» la? Et qui fait s’il n’y peule pas? Si

vous aviez quelqiiesïannées de plus, lachoie feroit peut-Être bientôt faire.

up A’N’GÉLIQÏUE. xS’il n’efi queflion que de quelquçs

v M v

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274. L n s o r a s,années de plus, papa n’a qu’àeim’en don-

ner quelques-unes des fiennes’; je n’aurai - ’

A garde de le contredire.L r s a ’r r 2..

Non , faifons mieux: je vous en domlierai quelques unes. des miennes: celanous accommodera toutes deux; je neferai plus trop vieille, 8c vous ne ferez

* plus trop jeune. AA N a a r. r Q u in

’ ’iTu as raifon. ’ » ’

1’.- r sÎ n ’r ’r a. f

Voici le domefiique de l’étranger. Il

faut que je lui parle, 8: c’elt pour votre

bien... Laillezcmoi feule avec lui. aRetirez-voüs... ’ " L

V [À a oit r que 1. IN’oublie pas l’es’anne’es’; entends-tu;

Lifettet l«il» - vW". » n- ; ï ’

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COMÉD-ÎE.’ 27;

s C EN E x î v;1 LISETpTE, CHRISTOP’HE. 1

IL x s E r ne. ’ I

M onsrnu a a faim ou l’oif, apparentament, puifqu’il revient à moi? I

Cantal-orne.Sans douta... mais bien entendu,felon l’explication que je vous ai donnée

tantôt. Si vous voulez que je vous parlevrai, ma belle Demoifelle, vous m’avez

donné dans la vue dès lemoment que jeluis arrivé ici. Mais comme «je ne comp-tois y relier que quelques heures, je n’ai

pas cherché alaire une connoilTance plus

intime. Qu’aurions-nous pu faire en fi

peu de temps? Il auroit donc fallu com-mencer-le Roman par la queue. l

L r s a r T a. IVous avez raifon. Maintenant nous

pouvons procéder avec plus .d’Ordre; je

peux entendre vos propoliti’on-s, à y

’ M vj ’

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276 LrsJUrrrs,répondre; je peux vous faire mes objet?"

rions, 8l vous pouvez les réfuteri au lieuque fi-vous m’aviez fait hier votre décla-

ration, elle m’auroit été agréable fans

doute, mais elle m’anroit embarrallée;car je n’aurois pas en le temps de m’in-

former de votre état , de votre bien,de votre patrie, de vos emplois, a: deplufieurs chofes de cette efpece.

’CHRISTOJ’HE..Mais tout celacfi-il bien nécefl’aire?

C’efi tout ce que vous pourriez exiger,s’il étoit quellibn d’un mariage dans les

formes.L 1 s a ’r r n.

S’il n’étoit quefiion que d’un for ma-

riage, je n’y ferois pas tant de Façons.Mais il n’en cil pas de même d’une lm

trigue amoureufe. La moindre bagatelleydevient importante: et novons flattez pas

I de rien obtenir de moi. que vous n’ayiezfatisfait ma curiofité’ fur tous les points.

Cnrnrsrorr-in.Et jufqu’où va-t-elle?

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Combine: ’ 271L 1.3 a r ’r a.

’ Comme on juge toujours mieux dudomeflique par le maître, je veux lavoir

avant tout... a la etC H a I s -r o n H e.

k Qui cil mon maître, n’eit-ce pas?..4 v

Ma foi vous me demandez-là une choieque je Vous demanderois volontiers à

vous-même. ’L I s 11171. r.

Et vous croyez vous tirer V d’afiaire par

cette défaite ulée? En un mot, il faut.que je [ache qui cil votre maître , ou tout ,

commerce cit rompu entre nous.

rCH-RIS-TOPHR.Il n’y a qu’un mois que je fuis à (ou

’fervice; depuis ce temps je l’ai toujours

fuivi (ans m’informer ni de [on nom, ni

de la naill’ance. Ce qui me plait en luis,c’el’t qu’il [paroit fort riche. Il ne m’a

laiiié manquer de rien pendant notreV°Yage. 8l je ne me mets pas en peinedu relie.

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278 Lies JUIFS,I ’ L r s a 1- x il.

Que voulez-vous que je me promettede votre tendrefie, puifque vous refufezde confier à ma difcrétion une femblàble’

bagatelle? Je n’en agirois pas ainfi avec

vous, je ne pourrois rien vous refufer.Par exemple, voilà une jolie tabatiere..à

C H a z s r o a a a.Eh bien. ..

L r s a r ’r a.Vous n’auriez qu’à m’en prier un peu,

8: je vous dirois de qui elle me vient. . .

C H a r s 1- o p n a.J’aimerais mieux (avoir à qui elle ira.

L r s a r T n.Je ne fuis pas encore décidée lai-dodus.

.Cependant, fi vous ne l’avez pas ,-nevous en prenez qu’à vous-même. Certai-

nement , je ne lainerois pas votre fiancé-.rité fans récompenfe.

a -yCans’ror1-rx.Dites, mon bavardage. Mais fur mon

honneur, fije fuis dilue: cette fois-ci,:je le fuis par néceflité. Si j’avais des

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Couloir. 279fierets , pourrois-je Itraner une plusbelle occafion de m’en défaire ë

,1. r s a r r a.’AdieuÎ Je ne donnerai pas plus longa

temps allant à votre .vertu. Je fouhàitefeulement , qu’elle Vous faire trouverbientôt une belle tabatiere 8è une mai-Ihello, comme elle vient de vous faireperdre l’une’ôz l’autre.

(Elle veut finir)C En r si. o un la.

Où allez-vous , MademOifel-le , où une;

vousP, Un moment... (ripent) Il faut .

bien mentir. -I L 1 s a 1- 1’ z.

Eh bien ,-- ferez-vous plus traitable?Mais... je vois qu’il vous en coûte."Non, non, je ne veux rien favoir.. . l

.Cnnrs’rorue.Vous l’aurez tout... vous (aurez routa:

AEcoutez... Monmaître cil... cil un bon V

Gentilhomme. Il vient... nous venonsenfemble de... - de Hollande... Ila été

obligé... pour certaine allaite... pour

l

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:80 Les Inlrs; Iune bagatelle... pour un.lmeurtre.î...ddprendre la’fuite...’8i... -’ ï w ’ l

L r s7 n f r "à.

Pour un meurtre?

j, Ctnnxs’ro’rnb.’

Oui... mais un meurtre honorable";l

un duel. . lL r s a ’r r n. c

Et vous? l I I i’IÇHRIS’IOPHŒ;

Moi? Je fuis .:en’fuite avec lui. ... Lemort... je veux, dire les parons du mort... lnous ont fait pourfuivre... 8L c’eli à caufe

de cette pourluite... Il vôus eli ailé àprièrent de deviner le .relle....Que diantre

baullitvoulez-vous qu’on faire? Un jeuneétourdi’vient nous infulter, mon maître

lui palle fon épée au travers du corps,

icela ne le pouvoit pas autrement... Siquelqu’un m’infulte, je-luien faisantant’...

.outbien je lui plante’unlouflet. vUnhomme de coeur ne le drille pas infulter

’ impunément.

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Co Mlfi’nrr.’ 1813.

l L r s a r T a. ,Je vous approuve. J’aime les gensbraves. Je fuis un peu pointilleufe auliide mon naturel. Mais voici votre maître..Diroit-onà (on air qu’il ell liemporté,li

cruel? r

CHRISTOI’H’E.

Evitons (a préŒnce ,” il pourroit lire

dans mes yeux, que je l’ai trahi.

l L r s a T J. a. ll Soit. ’ ’Chars-rotins

Et la tabatiere?

L r s a T T E.Allons toujours. (à part) Il faut,

avantde donner la tabatiere, que" jeTache cef que Monfieur le Baronrfera

. pour moi.

QQÉ-Il»

a";4

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282 LrsJurrs,

n *SCENEXV.LE VOYAGEUR.

Je ne trouve pas ma tabatiere... Jefoupçonnerois prefque Monfieur l’Inten-

dam... . Mais je peux l’avoir égarée. . . Il

ne faut pas lége’rement. .. Cependant il

m’a ferré de li près. . . il a porté [a main

à ma montre. . . je l’ai pris fur le fait. .;

Ne pourroit-il pas avoir porté aulli la ’main à ma tabatiere fans que je m’en fulle

apperçu?

s C E NE x V I.LE VOYAGEUR , MARTIN.

MARTIN.Out! (Il veut» s’en retourner fizr fis

pas quand il apparoir le Voyageur)

,Lx Vovacavn.Approchez , mon ami, approchez.

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.COMÉ’DIÆ. 283(à part) Il a l’air auflî embarrafïe’ que

s’il devinoit ce que je penfe. . . Appro- ,

chez-donc!.M A n T 1 1s? p( afl’eëazgt une; contenance

. - . fiere)Oh! Je n’ai pas lep’temps ; j’ai autrè

phare à faire que dg caufer *avec vous.Je ne fuis pas d’humeur d’entendre pour

la dixieme fois le récit de vos faits hé-roïques. Âllèz les raconter à ceux qui ne

lesplàvent pas. encore.

L 1; V o Y A G E U R;y Q’entends-je? L’intendant tantôt étoit

Ïîmp1e 8: poli :d Ièaintepant il efi infolent

8z groffier. Quel’vèfi donc votre véritable.

Imaque, mon ami?

I i M A à r z N.Apprenez que. je n’ai point de mafque.

3e ne veux plus dîfputèr avec vous" . ..Autrement... (Il veut J’en allèr) "A

-- L3Vo,vAGEUR.(111mm) Sep infolence confirme me:

foupçons... (Haut) Non, non, arrêtez

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284 Liasïvrsé;un moment , j’ai quelque chofe’ à vous

dire. ’ ’ lM A R T 1 N.Et moi je n’ai rien à entendre.

L l! V o Y A c n U R.(A part) eRifquerai-je de lui dire";

Mais fi je lui faifois une injufiice..."(Haut) Mon ami, n’auriez-vous pas par

hafard trouvé ma tabatiere? IM A R T I N;

Que voulez-vous dire avec votre ta-batiere’?" Sion vous l’ai volée, efi-ce

’ma faute? Pour qui me prenez-vous?

Pour un voleur?

L E V o Y A ’c E U R.Et qui vous parle de vol? Vous vous

traduirez vous-même. XI M A n T I n; ’ V

V Je me trahis moi-même? Ainfi donc’

vous croyez que j’ai votre tabatiere?Savez-vous, Monfieur, eeque c’efl que

’d’accufet un honnête homme e le favez-

Vous? i ’ I

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Coïnfiinrsr 28;.LE VOYAGEUR. .

* Pourquoi vous récrier fi fun? Je nevous ailencore accufé de rien; c’efl vous

qui êtes votre propre àccufateur. Mais zquand je vous amurerois en effet, aurois!je fi grand tort? Ne vous ai-ie pas furprisdans le moment où vous alliez me défi):

ber me montre? 1 , i i. m. A R Tl! N. .

fêtoit une plaifanterieg 8:...» mais je

yoisbien que vous ne l’entendez pas,(à part) Cette chienne de Lifette auroit-elle fait voir la tabatiere?

Le Voyageur;J’entends li bien la plaifanterie, M0114

fieu: Marèin ,. que je crois que l’hifioire

fide ma tabatiere n’efi qu’un badinage;

mais prenezv garde de le poufler in)?loin; cela pourroit devenir. férieug. Méa-

page: votre réputation. Je peux truité),.que Atout ççei :e’fihfoprt iunoçeni, mais le;

autres," A il r ü v,. M Lin il. w a v9..p un r,ç MW .ËÊëÊiKÊÊ-ÏÉÎËËÔËÊPÉ laflëêiëîïdââ

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1’86 LESJUIPS,long-temps d’entendre de pareils propos.

.Mais fi vous penfez que j’ai votre taba-iiere , tenez, voyez mes poches..*. viré

fiez-moi... - 9 ’ -k La VOYAGEUR:

3e ne fuis pas dans l’ulàge je fouille:

païenne. Au relie... - -y M A R r x n.

Eh bien , pour que vous foyez con?-Vaincu de mon innocence; je vaisilesretourner moi-même... Examineznfi .(à part) Il faudroit que le diable s’enmêlât pour qu’elle en fouît.

La VOYAGEUR;Ne vous donnez pas tant de peine.

M A n r 1 N. - ”Non, non , je veux vous convaincre,

je veux que vous voyiez de vos pro-Presjeux. (Il retourne fis poches)3441 là une tabatiere? C’ei’t’de la mie

ide pain..’-. Là , il n’y a rien non plus"?

a qu’un almanach... je le gardelà caufe.des vers qui’jÉ foutu, ils font plaignis";ÏÇÈÎË sans pochesretournéesm îvenons

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COMÉDIEL, 287-à la. troifieme. (En la retournant il faittomber deux grande: barbes) Que diantreePc ceci? (Il vautramaflêr promptement

le: 5016:: , mais le V gageur le pré-n

vient) . l . aLe VOYAGEURSQu’eii-ce que cela fignifie 2

* M113 111v (àpart)v Je croyois avoir .ferré ces vilaines

barbes depuis long-temps. A

L e V o Y A a E u R.C’ePc une barbe, je’crois! (Il l’ap-

plique àfim menton) Monfieur Martin ,trouvez-vous que je reflemble à un Juif

avec cette barbe? l °V M A R r x N?

Donnez , donna. N’allez-vous pasencage avoir de nouvelles idées! Jç m’en

’fers quelquefois lpour faire peut à mon

petit garçon; voilà à quoi elle’efi delà

tintée. l LL n V o Y A e E u n:’ "VOUS me lainiflerez, slavons plain.

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. 7 ifw2288 LESIJUIrsgJe veux m’en fer-vit aufli pour faire peut

à quelqu’un. IM A n 1- 1 N. .

tv Point de plaifanterie: il faut me larendre. (Il veut la lui arracher de: mains)

Le V’OYAGEUR.A1te-là,-Monfieur Martin; linon... l

MARTIN (àpart).- Ma foi, je n’ai qu’à fouger à faire mon

paquet. . . (fiant), On diroit que vousn’êtes venu ici que pour mon malheur...

«Mais je fuis un honnête homme... Jene crains qui que ce foit... Quoi qu’ilarrive P je peux faire ferment sa prou-ver que je n’ai jamais fait un mauvaisufage de cette barbe. .. (Il s’en 1m) ’

x .”lE’N’ÂE’ x V I I.

fïj LE VOYAGEUR.

t homme me fait naître de terrine.ïI’bles foupçons contre lui... Ne feroit-il »

çmdeœfis; voleurs déguile’s. . . Mais

V v A ’ nions

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.

7

Contente; -e289nions de circonfpeéiion. dans une cit-confiance aulii délicate. a

.1..... .. -. ï .r * wSUE-NE. XVIII;Ç mz’âvovAéËuR .- LE à BARON.

Le. 37:19.2; s u a. hVOUS îpètes-vous ïapperçu qu’hier j’en

au. venu (aux mains avec un. de vos vo-leurs , 8; que je lui ai lat-taché la barbe î,

( Il: lui montre là herbé)

.- L E B A mon- Ç;Que voulez-vousjdire parolà, Moh-

, lieur?" Mais pourquoi nous aven-vous.quittés li promptement dans le jardin? l

Le Vovaçn’un.Mon intention étoit de vousurejoindre

à l’infiant. Je vousavois quitté; pourvenir chercher ma tabatîere que je enfin;

avoir laille’e quelque part ici. ’ j’ EÎE’ËÀ’RO’NJ

- Je ferois au délëfpoir, que vous pet-j

dîniez quelque chofe chez moi.

Theat. Allan. de Junker. T. I. N,

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29° L 1: s J U x 1: s ,,.LE ’VIÔYAGEURJ j

La perte ne fieroit pasçonfidétabl’e. a

Mais regardez donc cette refpeâable

barbe? A 5a Le ÎB ne on; l.Vous me «l’aire? delà: manier â

quelle intention? y YLnVo’YA-cnonf Q

Je vais vous le dire. Je crois... maisnon, je craindrois que mes coalisâmes... L

L1 BALR’QN. K HVos conjectures? Expliquez-vous! A

Le VovAceuR.Je me reproche d’en avoit peut-être

trop dit... Je pourrois me tromper...L a B A n o N.

Vous m’allarmez... .I. ’12 V o v A o e v a;

Quelle opinion avez-vous de votre.

» Intendant? AL n B A R o tu

. Ne détournons pas la converfation...5e vous conjure , par le (envies que vous

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C o M É n r a; -29tm’avez rendu, de me communiquer ceque. vous hélitez de me dire...

Le VovAoruÜxfl A La réponle que vous ferez âme quel;

tion , pourra feule medéterminer à vous

parler ouvertement. ’L n B A et o .u.’ ’

Ce que je penfe de mon. Intendant?..V Mais je crois que c’efl: un fort honnête

homme.

L a Ve vitre z v a;’ Oubliez doncce que je voulois vous

dire. . . .L r B A a o a-i Une barbe. .,. des conjectures. 2 . l’In-t

tendant... Comment concilier toutcela ?..Mes prieras ne pourroientelles rien fut

A vous? Vous pourriez vous être trompé;mais fuppofez qu’en efl’et vous vous [oyez

trompé, que rifquez-vous avec un amie

Le VO-Y Anne-n.Vous me déterminez. Je vous dirai

donc, que votre Intendant a billé tom-ber cette barbe de fa poche; qu’il et;

l N: ij 1

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292 Leslurrs,avoit encore une autre qu’il a remaillée

promptement; que les propos 8c [on em-barras déceloient un homme qui craintqu’on ne peule de lui autant de mal qu’il

on fait peut-être; 8: que d’ailleurs jel’ai attrapé fur un fait peu honnête, 8g

au moins fort fufpeâ.

Le B A a o N.’ Ce que vous me dites-là, efl comme:

un trait de lumiere. Vous deflillez mesyeux. Je crains bien... que vous ne vousfuyez pas trompé! ’Et vous héfitiez âme

communiquer une choie de cette nature inJe vais de ce pas faire tout mon pofiible,pour découvrir la vérité. Julie Ciel !

Aurais-je mon afi’aflin dans ma propremalien?

jLz VOYAGIEUIRo’v Je vous z.prie.de ne me favoir aucun.mauvais gré, fi mes conjeâures le trou-vent faull’es, "Songez que vous me les

s avez arrachées, a; que fans vos prieresj’aurais gardé le fileuse. . ’ î , ,

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C o M Ê D x E; 293L n B A n o N;

Vraies ou fauffes , je vous en aurai;toujours la plus grande obligation.

SCENEXIX.LE VOYAGEUR, Gelgfilète;

CHRISTOPHE.LB VOYAGÆUIM

5 E crains qu’il ne prenne un parti via"-lent contre lui... Quelque fondés que(oient mes foupçons contre cet homme,il pourroit cependant n’être pas cou-pable. . . l Je fuis très-embarrafÏé. Q . En

effet, ce n’eft pas un petit reproche à le

faire, qua celui d’avoir rendu des doamefiiques fuîpeé’cs à leur maître. Quand

même il les .trouveroit innocens , il a.peine à leur rendre fa confiance... Plus.j’y penfe, ëz plus je fens quelje devois

me taire. . . On pourra croirepeut-être,qu’un vil intérêt ou la vengeance m’ont

fait agir, . . Je».-fuis- au défefpoîr de ce

l ’ N il;

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294: 1.1251111115,que j’ai fait , 8c je donnerois tout aumonde pour empêcher au moins, qu’on

en vînt à des informations... ’ a

Cmusrorm: arrive en eclamnt derire.

Ah, ah, ah ! Savez-vous qui vous

Êtes, Moniieur? VLe; Vovnezu’n.

Je fais que vous êtes un extravagant.A propos de quoi me faites vous cettequefiion?

C H a 1 s r o p a r.Bon! Siuvous ne le l’avez pas , je vous

le dirai donc. Vous êtes Gentilhomme;vous venez de Hollande; vous vous yêtes battu en duel; vous avez en lebonheur d’y ruer un jeune étourdi. Les

amis du défunt vous ont pourfuivi chau-dement; vous avez été obligé de pren-

dre. la fuite, à moi j’ai l’honneur de

vous accompagner dans votre fuite.

Le VOYAGEUR.&Rêvez-vous, ou êteswvous yvre?

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Confiant. in;Cnnxs’rorrnz.

’ Ni l’un l’autre. Ce que je viens de

dire feroit trop fenfé pour l’yvrefleigôc

trop fou pour un rêve. i

L a V o Y A e 1 u a;Qui vous a dent; voulu-faire accroire

1ces extravagances ? ’il CHRIISTOPHE.

p On ne me fait rien accroire, Monfieur.Mais ne trouvez-vous pas cela bien ima-giné? Et dans le peu de temps qu’onm’a mitré pour mentir, ne trouvez-vous

pas queje m’en fuis bien tiré? Vousvoilà déformais à l’abri déroute curiolité.

.Votre état efi comme

L":- V o Y A e au R.Mais que prétendez-vous que je tire

de tout cela? A a-Cansrov2H E.r Rien que ce qu’il vous plaira, 8è

vous me lamerez le refle. Écoutez comme"la choie ef’t arrivée. On m’a faitdes

ouations fur votre nom, votre patrie,votre nailiance, vos emplois; j’ai en

N iv i

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296 L z s J v I rbientôtdit ce. que j’en (avois, c’en-â-

dire que je n’en (avois rien. Vous fente:bien qu’une pareilie réponfe n’a pas été.

i fort fatisfaifante : on cit revenuàla charge;j’ai gardé le (ester, parce que je n’en avois

point à révéler. Mais enfin un préfent

qu’on m’a offert, m’a forcé à dire ce

que je ne (avois pas; j’ai pris le parti

de mentir. IL a V o v A e E u R.Je fuis en bonnes mains, à ce que je

vois. I . k rCHRISTOPH’E.

Aurois-je par hafard dit la vérité?

Le VVOYIAGEUR...Lâche menteur! Vous me mettez dans

un embarras, dont.. .

CHRISTOPBE’.Dont vous vous tirerez. dès que vous

jugerez à propos de îme qualifier enpublic du nom honorable que vous’vejnez

de me donner. il ’

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C o M é D r a. 291Le VOYAGEU.R.I

Mais ne ferois-je pas obligé alors deme découvrir? î

Cnnrsrornn.Tant, mieux! Je vous connaîtrois au .l

moins... Je vous prends vous-même.pour juge. Pouvais-je en bonne conf-Vcience refufer de faire un menf0nge- quim’a valu cette belle tabatiere. (Il lui»montre la tabatiere) Peut-on le mettre en[es meubles à meilleur marché?

Le VOYAGEUR. w.Voyons. l Quelle cil: ma furprifel.) I

CHRILSTOPHE.I Je me doutois bien que vous feriezétonné. Ne mentiriez-vous pas vous?

même à ce prix à i I lL a V o Y A G a U n.

C’efi donc vousxqui me l’aviez prifei

C H R 1 s T. o p H 5.Comment? Quoi?

L B V o Y A c a U n;Ce n’ e96 pas tant votre infidélité qui

me fâche, que le foupçon qu”elle m’a

a N v

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298 LnsJorrs,fait concevoir’contre un honnête homme.

Et Vous avez encore l’audace de me fou-

tenir que c’efi un préfent?" La façon

dont vous l’auriez obtenu , feroit aufli

infâme que le. vol.. . Allez! Ne paroillez

jamais devant moi!

CHRISTOPHE.Je ne vous comprends pas, pMonlieur.

Quoi, vous voulez que cette tabatiereToit à vous? 8c que je vous l’aie volée?

Si cela étoit; il faudroit que je fuira oubien impudent ou bien bête, pour venirvous la montrer ! . . Mais voici Lîfettefortà propos!.. Arrivez, Mademoilelle,arrivez, 8: venez m’aider à faire fortin:

mon maître de [on erreur.

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«C o M a par a; 299

F na ’s CE N E X X.LISETTE, LE VOYAGEUR,

’CHRISTOPHE.

Ltsar’re..AH! Monfieur , quel trouble vousmettez chez nous! Que vous :a donc faitnotre p’auvrevIntendant? Toute la mai-

. fon efi fouleve’e contre lui. On parle de

barbes,-de tabuler-es 5 de brigandage.L’Intendant pleure, à jure qu’il efi in-

nocent , 81 que vous l’accufez injufiernent.

.Monfieur ef’c dans la plus grande colete;

il vient d’envdyer. chercher le. Juge 8:

les Echevins, pour le faire mettreauxfers. Qu’efi-cejque tout cela. veut dire?

C a n r s T o p H a.Tout cela n’en: encore. rien, Marier

moifclle , en comparaifon» de ce que mon"maître imagine contre moi... j

..LIE’ Vovnerèun.Je reconnoîs, ma chere Lifette, que

N vj

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300 L a s J U r a s,j’ai été trop vite; l’Intend’ant n’ai-l pas

coupable, 8c c’efi: mon fripon de valet

qui me caufe le déplaifir mortel quej’éprouve. C’efl lui qui m’avoit fubtilifj

la tabatiere qui m’avoir faitvavoir desfoupçons fur Martin : 8: la barbe qu’il a

laillé tomber , pourroit n’être en effet’ qu’un jeu d’enfant, comme il l’a dit. Je

vais tout réparer, avouer mon erreur,8c faire tout ce qui dépendra de moi;

pour... iCarats-routin.Non, non, Moniieur, reliez; il faut

auparavant que vousrme donniez (aris-faétion à moi-même. Parlez , Lifette;infiruifez Monlieur de la choie. Je V0l1:0(irois que’vous fumez pendue avec votremaudite tabatiere l ’Aviezovo’us intention

de me faire pafîër pour un voleur? me.ce pas vous qui me l’avez donnée?

l . LISETTESans doute r je compte bien qu’elle

flous reliera. , . -q

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COMÉDIE; 301!La VOYAGEUqu

Vous la lui avez donnée en effet:Mais cette tabatiere ell à moi, V

a ’- 47 Laser-ra".vA vous, Monfieur? Je’ne le (avois

pas. u - .La VOYAGEUR.Vous l’aviez donc, trouvée il Et me

négligence eût la caufede tous ces troua-

, blés?" Je’ vous ai fait. tort, mon cher.

. Chriflophe, 86 je vous prie de me, lepardonner. Je rougis de. ma précipiè»

tation. 4v Lrsnrrn,àpnrt.i I Je commence à voir clair, 8C je douté

. qu’il’fe foit trompé. i V’ ’

[La VOYAGEUR;’ Allons, venez...

sa

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302 LasIutrs;

son N E. x xLE BARON, ALE VOYAGEUR,LISETTE, CHRISIOPIHE.

LE B A BON arrive à la luire.

LISETTE ,- remettez la ahaner; àMonfieur. Tout efi découvert:- il a toutavoué. N’as-tu pas honte, d’avoir reçu I

des préfens d’un homme comme celuivlà?

Eh bien? Où eli la tabatiere? A

i L r s E T T a.Il yl a longtemps qu’on .l’a’ rendue à 4

Moniieur. J’ai cru qu”il m’étoit permis

de recevoir des préfens d’un homme

dont vous recevez des (erviçes. Je leconnoiiTois aulli peu que vous letton»-noifliez.

CHRISTorHE,’Ainfi mon préfent efi au diable? Elle

9R partie comme elle efi venue.

L a B A R o N.»Mon précieux ami, comment pour:

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o. M fi ont; 30;rois-je jamais m’acquitter envers vous?Nous venez de me tirer d’un fécond dane

" ger avili grand que le premier; Jelvous’ dois la vie. Sans vous, je .n’auroisUjae

mais découvert le malheur qui me me-naçoit. Le Maire lui-même, que je reçgardois comme le plus honnête hommede mes domaines , étoit (on infâmepcom-

plice. Si vous étiez parti aujourd’hui. .a

La VOYAGEUR.Le recours que je vous ai donné hier,

feroit peut-être devenu inutile. Je m’ef-

time heureux que le Ciel le fait fervi demoi pour faire cette découverte inatten-due; 8: maintenant j’en ai autant de joie,quej’avois de crainte tout-à-l’heure de(le m’être trompé.

L a B A a o N. ,j On ne fait ce qu’on doit le. plus aria

mirer en vous, ou de votre humanitéou de votre,ge’nérofité. Ah, li ce que

m’a dit Lifette étoit vrai!

«sur

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304 Les JUIF-s;

SCIE-NE XXII.Les ACTEURS PRÈCEDENSÏ,

’ ’ANGÊLIQUE.

Liszt-r15;ET pourquoi ne feroit-ce pas vrai?

, L E B A R o N. 1Viens, ma fille, viens, joins ta priere

à la mienne. Obtiens de mon libérateur

qu’il veuille accepter ta main 8: tousmes biens; Ma reconnoill’ance ne peutrien lui offrir de plus précieux que toi,qui m’es avili chere que lui. Ne vousétonnez pas de ’ma propofition, Mon-

fieur. Votre domeflique nous a apprisqui vous êtes. Ne m’enviez pas le plaiefir d’êtrereconnoifi’ant envers vous. Mes

biens égalent ma condition, i8: ma con-Ïlition el’r égale à la vôtre. Vous ferez

’à couvert ici-des pourfuites de vos en-

nemis, 8l vous y vivrez avec des amisqui vous adprerontnn. Vous ne me

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Cou ânier ,30;tépon’dez;.pas ? Comment doiæje. inter?

prêter votre filenceÆë.’ i . ’- ï 4 A -’

A N ora-.131 Q, un.Ne (oyez pas en peine de moi , Mimi

lieur ; je vous promets que j’obéirai avec

plaifir à mon papa. ’L ne V o à! A e s’ÏU a.

Votre générofité me confond."La grand

deurdela récompenl’e que vous m’ofi’rez,

me fait fentir combien le petit fervice queje vous ski-rendu , ,efi au délions d’elle.

Mais il faut vous tirer d’erreur: monvalet vous en a im-pofe’, St je. . .

L a B A n to N. ,Plut à Dieu , que vous ne fumez pas

même ce qu’ildit que vous êtesl’Plût au

Ciel, que votre condition (ut en effet au-delïous de la mienne. La récompenfe que

je vous ofl’reen deviendroit plus digne de

32011525! de moi 5 elle feroit le prix de la.

vertu. , l » çLisa-VQYAG-EURÂ-; La Dleefieifle N039RÏDCédéS mefïpé-

nette ld’ettqndrifi’ement &ode’refpeânSi je

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396 La s I u tifs;- n’accepte pas vos «cafres, n’en me: que

la fatalité. . . Je fuis). ." ’ M .12 9

L a IBIA ne a in: avMarié? - . . ;. .11”.

La Vovaeelv.nïw«

Non. a f j r"Le: B A a ’0’ N2: je

Ehbien...’ M a qL’a Verneaum’r’i

JefuisJuif. .’Le BARON;

JufieCiel!

Cnnlrsfopnzan.»Juif? ’ .- Lisa-rua.Julia?

A N e É I. r Q u a.. Eh bien , qu’efi-ce que cela fait?

L r ,s a T r a.Chut , Mademoifelle , chut, vau!

dirai tantôt ce que cela fait. ’ 9Le B a; a o mîm-

’Il’efl donc des tas taule Ciel mêmemus empêche d’être accumulant-E1 a si

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(C o M à tu r. ’ 3307.

La Vovaeaun.Vous l’avez allez été , pulfque vous

avez en le défit de l’être.

L a B A n o N. ,Je ferai donc au moins ce que le dellin

me permet de faire.’Acceptezmon bien ,j’aime mieux être pauvre &reconnoifl’anr,

que riche a; ingrat. . rL a V o Y A e a u a. g

Votre offre m’eli inutile : le Dieu demes pares m’a donné au delà de mes

vœux. Je ne vous demande pour-toutereconnoillance que de juger déformaismes femblables avec plus d’indulgence. Je -

ne me fuis pas caché àvous comme ayant

honte de ce que je fuis. Non ; mais je vousvoyois tant d’averlion pour lesJuifs, quej’ai craint de m’expofer à perdre votre

amitié en vous avouant: que j’en étois un.

g L a B A n o N.Je rougis de mon injul’tice.

Cnnrsrîorrrz.Je reviens à peine de mon étonnement.

Quoi ,-vous êtes J uif , &ïvous avez olé

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x

3’08 [Las Jans;prendre à votre fervice un honnête Chréa

tien? C’efi vous qui devriez me fervir.,

Savez-vous, Monfieur, que vous avez .fait , en me performe , un outrage à toutela Chrétienté?

L2 VovAesaun;J’aurois tort d’exiger de vous plus de

raifon que de vos femblables. Je ne vousrappellerai pas lafituation déplorable d’où l

je vous ai tiré à Hambourg; je ne vousforcerai pas non plus de reflet plus long-temps avec moi; mais comme je fuis allaicontent de vos fervices, 81 que d’ailleursj’ai eu tantôt le malheur de vous [cup-çonner injuflement , je vous’prîe d’ac-

cepter ce qui occafiopna mon injuflice;(il laid donne la tabatiere) Je vous defline

encore une autre récompenfe plus con--fide’rable. Vous êtes le maître de me de-

mander vos gages quand vous voudrezaa: d’aller où bon vous femblera.

il .CHRISI-onnz.Non , malfoi , je ne vous quitterai pas. *

7 Il. aponrtant des’ Juifsqui ne, [00???

la

Tl

C]

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COM.Énxn..- 305.Juifs. Vous êtes un homme refpeâable.

Touchez-là, je demeure avec vous. UnChrétien m’aurait donné des coups milieu

de tabatiere. l i il-’ Le B»). n ont; .i T out-"dey (mais: vois de vous me ravir!

Nenez m’aider à prendre des mefures peut

f enfermeriles coupables. Sauvons-les en[les mettant dans l’impuilïance de faire3dumal. Oh ! que les Juifs fieroient efiimable’î

fi tous vous reŒembloient!

L e V o Y A c E u n;Que tous les Chrétiens n’ont-ils vos

qualités! i ’

8; 1S C E N E X X I I I.LISETTE, CHRISTOPHE.

LISETTE.AIN SI , mon ami, vous m’aviez. faittantôt un menfonge?

C H R 1 s r o r H a.Oui, &eela pour deux raifons. Preà

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’3in LesJurrs;mierement, parce que je ne favois pas lavérité; en («and lieu , pour avoir: la rabe:

âcre.

L r s sur T a.Si on examinoit la chore- (lesbien près ,

en vous reconnaîtroit peujt-êtrepour fait

mon v : ’.Cnxrsroruetet Ce feroit être trop curieux pour une

Elle. Allons , partons. .(Il lui dorme 14’ main)

FIN.