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Note Stratégique : Programme WASH
UNICEF Burkina Faso, CPD 2018-2020
Partie 1 : Introduction
Le Gouvernement du Burkina Faso vise l’accès universel à l’eau potable pour tous ainsi que
l’élimination de la défécation à l’air libre sur tout le territoire d’ici 2030. Ces objectifs ambitieux ne
pourront se réaliser qu’en utilisant de nouvelles approches de financement, et en renforçant la
coordination des interventions et de partenariat. La réalisation du droit à un assainissement adéquat
devra également passer par une réponse appropriée aux questions de normes sociales pour
encourager les communautés à mettre fin à la défécation à l’air libre.
Dans le CPD 2018-2020, l’UNICEF continuera à appuyer le Gouvernement du Burkina Faso dans
l’amélioration de l’accès à l’assainissement et à l’eau potable et l’élimination de la défécation à l’air
libre, et ceci dans les communautés, les écoles et les centres de santé, avec un focus sur les
communautés rurales. L’UNICEF concentrera ses efforts sur les domaines visant à accroître, de façon
équitable et en promouvant des technologies à faible coût, l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à
l’assainissement dans les communautés, les écoles et les centres de santé, dans le contexte du
changement climatique et des urgences humanitaires récurrentes.
Des préoccupations transversales seront adressées via des interventions conjointes avec le secteur
de la Nutrition pour la promotion de l’hygiène, de l’assainissement et de la qualité d’eau au niveau
communautaire ; avec l’Education pour l’amélioration de l’accès aux infrastructures et les données
et indicateurs de performance pour WASH dans les écoles - le primaire et le préscolaire, et en
promouvant la Gestion Hygiénique des Menstrues ; avec le secteur de la Santé, l’effort portera sur
l’amélioration de la WASH dans les Centres de Santé.
Le principal partenaire gouvernemental est le Ministère de l’Eau et de l’Assainissement, avec ses
structures - Direction Générale de l’Assainissement (DGA), Direction Générale de l’Eau Potable
(DGEP) et la Direction Générale des Etudes et Statistiques (DGESS), ainsi que les Directions
Régionales de l’Eau et l’Assainissement. D’autres partenaires étatiques sont les Communes. Les
pa te ai es de ise e œuv e so t des ONGs atio ales et i te atio ales ui se o t ide tifi es à
travers des appels à manifestation d’intérêt. Les interventions mettront un accent particulier sur la
coordination pour adresser les thématiques transversales, comme le genre.
Partie 2 : Domaines et problèmes prioritaires
Malgré des progrès importants réalisés en matière d’accès à l’eau potable à la fois en milieu urbain
et rural, les disparités suivant le niveau socio-économique des ménages persistent, ainsi que des
défis au niveau de la qualité et la proximité des sources d’eau. Entre 1990 et 2015, l’accès à l’eau au
Burkina Faso a augmenté de 75% à 97% en milieu urbain et de 39% à 76% en milieu rural (JMP
2015). Un ménage sur quatre (24%) en milieu rural utilise de l’eau non potable par manque de point
d’eau amélioré. Le manque d’accès à l’eau a un impact sur la surcharge de travail des femmes et des
filles qui sont les personnes en charge de l’approvisionnement domestique dans le contexte
burkinabè. Le faible taux de l’accès à l’assainissement au niveau des ménages et de l’école
représente une barrière à la dignité, la sécurité et la santé des femmes et des filles, en considérant
2
leurs besoins spécifiques en hygiène et assainissement. Pour les filles et les adolescentes, ces défis
affectent négativement l’accès et la continuation de leur éducation.
Quant à l’assainissement, les progrès ont été extrêmement modestes et 55% de la population
continue de pratiquer la défécation à l’air libre avec une différence importante entre milieu urbain
et rural (9% en milieu urbain contre 75% en milieu rural).1 La présence de matières fécales dans
quasiment l’ensemble des localités du pays est une véritable menace à la santé publique pour les
enfants Burkinabè, avec pour conséquences des maladies diarrhéiques et parasitaires, des maladies
respiratoires ainsi que la détérioration de leur état nutritionnel.
En milieu scolaire, moins de 65% des écoles disposent et gèrent de façon adéquate les
infrastructures WASH. La situation en matière d’assainissement en milieu scolaire reste également
préoccupante quand on sait que le taux de défécation à l’air libre est de 62%.2 Cette situation affecte
de manière inégale les garçons et les filles, ces dernières étant victimes de harcèlement verbal ou
sexuel dans un contexte où elles sont parfois obligées de s’absenter pendant leurs périodes de
menstruation. Il existe d’autres goulots d’étranglement au niveau des normes sociales et du manque
de connaissance sur gestion menstrues des femmes, et aussi de la sensibilisation des parents,
enseignants et garçons.
Sur le plan politique et légal, depuis 2015, la Constitution fait de l’accès à l’eau un droit et les
programmes actuellement exécutés et ceux en cours d’élaboration permettraient une amélioration
de la situation en matière d’eau, hygiène et assainissement. De plus, le Burkina Faso fait partie de
l’initiative « Sanitation and Water for All (SWA) », un partenariat dans lequel le pays s’est engagé à
prioriser le secteur de l’assainissement, de l’eau et de l’hygiène. Le Burkina Faso a aussi formulé
l’objectif d’éliminer, d’ici 2030, la défécation à l’air libre (Programme National d’Assainissement et
des Eaux Usées et des Excrétas), et de créer l’accès à l’eau potable pour tous (Programme National
d’Approvisionnement en Eau Potable).
La Stratégie globale de WASH UNICEF 2016-2030 formule les deux objectifs sur un accès universel et
équitable pour tous à une eau potable sure et abordable; et un accès adéquat et équitable à
l’assainissement et l’hygiène pour tous, et éliminer la défécation à l’air libre, en prenant en compte
des besoins spécifiques des femmes et des filles et de ceux en situation de vulnérabilité.
Etant donné l’énorme écart entre accès à l’eau et à l’assainissement entre les milieux urbain et
rural ; les défis énormes qui se posent en milieu rural surtout pour l’élimination de la défécation a
l’air libre (95% des personnes pratiquantes la DAL habitent au milieu rural)3; aussi l’expérience de
l’UNICEF Burkina Faso qui est presque exclusivement en milieu rural, et les avantages comparatifs
avec l’introduction d’une approche d’assainissement liée à la demande depuis l’été 2016; étant
donné que d’autres partenaires techniques et financiers interviennent en milieu urbain plutôt qu’en
milieu rural (Banque mondiale, Banque Africaine de Développement, Coopération allemande); et le
positionnement et le mandat de l’UNICEF dans les secteurs voisins de l’éducation et de la santé, avec
un potentiel important de collaboration intersectorielle, dans le CPD 2018-2020, le Programme
WASH va adresser les trois privations prioritaires suivantes :
1 UNICEF/WHO: Joint Monitoring Programme, 015
2 UNICEF Burkina Faso, SITAN, 2016
3 UNICEF WHO, JMP 2015
3
1. Faible accès des ménages à un environnement salubre et à un assainissement durable en
milieu rural ;
2. Accès insuffisant des ménages à l’eau potable en milieu rural ;
3. Accès insuffisant à l’eau potable, à un environnement salubre et à un assainissement
durable dans les écoles et centres de santé en milieu rural.
Dans le cadre de l’analyse participative des goulots d’étranglement sur la base du rapport de
l’analyse de situation des femmes et des enfants Burkinabè (2016), un certain nombre de goulots
prioritaires ont été identifiés sur la base de leur importance pour la réalisation des droits de l’enfant
et leur échelle, les avantages comparatifs de l’UNICEF, les opportunités de partenariat ainsi que
celles de mobilisation de ressources. L’analyse approfondie des défis ci-dessus mentionnés permet
de déceler plusieurs goulots d’étranglement dont souffre le secteur WASH et qui l’empêchent
d’atteindre les objectifs ambitieux des ODD d’ici 2030. Il s’agit de :
i) Une faible allocation et une mauvaise répartition budgétaire du secteur : les budgets alloués
pou la ise e œuv e de es p og a es et politi ues e so t pas e o e à la hauteu des ambitions. Entre 2008 et 2012, la partie du budget national allouée à l’eau et
l’assainissement est passée de 3,60% à 7,20% ; mais les deux années suivantes elle était de
seulement 5,40%.4 Seulement 16% du coût total du budget PN-AEPA a été consacré à
l’assainissement ;
ii) Une Instabilité des institutions ministérielles centrales et déconcentrées, ainsi qu’une
faiblesse du mécanisme de coordination et de gestion des contrats des services
d’approvisionnement en eau potable et assainissement ;
iii) La faible disponibilité des ressources en eau, et les difficultés persistantes dans la maîtrise de
la chaîne de réalisation des ouvrages AEP et des techniques de traitement ;
iv) La difficulté à identifier une approche et des technologies d’assainissement qui
correspondent au contexte de faible revenu;
v) Les pannes fréquentes et la mauvaise gestion des points d’eau et des latrines, surtout au
niveau des écoles et des centres de santé;
vi) Un faible engagement des ménages et des institutions dans les actions d’amélioration de
l’assainissement. Les rôles de genre et des relations de pouvoir entre les sexes pourraient
contribuer à le faible engagement des ménages ;
vii) Les pesanteurs socio-culturelles et la méconnaissance des risques de consommation de l’eau
non potable et du péril fécal ;
viii) Une faiblesse dans la maîtrise de la chaîne de transport et de conservation de l’eau ;
ix) La vulnérabilité des populations due à un niveau de vie bas ; les populations pauvres des
milieux ruraux semblent avoir des capacités très limitées à payer ces services sociaux du fait
de la faiblesse de leurs revenus.
La fourniture des services adéquats, continus et durables d’eau potable et d’assainissement au
Burkina Faso fait face à des défis majeurs, notamment : i) la mobilisation de ressources (humaines,
logistiques et financières) additionnelles afin de réduire progressivement les iniquités entre les
milieux rural et urbain, ainsi qu’entre les régions ; ii) la transition réussie des approches de
4
UNICEF : Analyse des allocations budgétaires appliquée aux secteurs sociaux : Education (cantine scolaire), Santé
maternelle et infantile, et Hygiène et Assainissement de 2008 à 2014. Burkina Faso, Mai 2014.
4
construction des infrastructures vers le changement de comportements et approches services dans
le contexte du changement climatique et des urgences ; iii) la priorisation des actions et des
partenariats contribuant à l’accroissement du taux d’accès à un assainissement de base et à une
meilleure gestion des services d’eau surtout en milieu rural ; et iv) la nécessité de l’orientation vers
une meilleure coordination et un engagement plus fort des ministères de la santé, de l’éducation et
de l’eau et assainissement dans les interventions WASH au niveau des écoles et des centres de
santé.
Les leçons apprises du Programme de la Coopération 2011-2017 sont : 1) la subvention des latrines
est contre-productive pour l’élimination de la défécation à l’air libre car elle ne favorise pas la prise
de responsabilité par la communauté ; 2) l’importance de promouvoir la gestion hygiénique des
menstrues afin d’éliminer les barrières à la fréquentation scolaire des filles ; 3) la nécessité de
professionnaliser la construction des forages ; et de 4) tester de nouveaux modèles de gestion afin
d’assurer la gestion durable des forages.
Suite à l’analyse ci-dessus déclinée des domaines prioritaires, défis majeurs et goulots identifiés, la
composante WASH retient en somme que l’insuffisance des services d’eau et d’assainissement
compromettrait énormément la santé, l’état nutritionnel, et les droits humains de la population
vivant en milieu rural. Le manque de points d’eau et de latrines, la faiblesse dans la gestion des
infrastructures existantes, l’absence de partenariat public-privé (PPP) et d’investissement dans le
secteur expliquent largement la privation grandissante en eau potable et assainissement des
couches rurales de la population et justifie à plus d’un titre, l’orientation des programmes à l’horizon
2030 adopté par le Gouvernement Burkinabè.
Dans le nouveau programme pays, il est proposé de cibler 3 régions prioritaires : le Centre Ouest,
l’Est, et le Sahel. Ces régions ont été sélectionnées sur la base de critères de (1) faible taux d’accès à
l’assainissement et l’importance de la défécation à l’air libre (DAL) : 14% d’accès à l’assainissement
au Sahel, avec 72% DAL ; 17% d’accès à l’Est, avec 78% de DAL ; et 26% d’accès au Centre Ouest,
avec 68% de DAL5 ; (2) le pourcentage de personnes n’ayant pas accès à une source d’eau
améliorée : 24% au Sahel, 20% à l’Est, et 18% au Centre Ouest. Le Centre Ouest et l’Est sont aussi les
régions cibles déterminées par le Gouvernement pour les projets pilotes d’ATPC (depuis 2016).
Ensemble avec la région des Cascades, le Centre Ouest est aussi une des deux régions de mise en
œuv e du p ojet Re he he-action PPP sur la gestion des pompes à motricité humaine. Mais les
interventions de l’UNICEF dans la région des Cascades se limiteront à la réalisation et
l’accompagnement de la recherche action ; la région ne va pas bénéficier d’autres appuis de
l’UNICEF dans le CPD 2018-2020.
5 Enquête MDS 2015
5
6
3. Théorie de changement
Si la chaîne de réalisation des ouvrages WASH est améliorée ;
Si des évidences sur les modèles de gestion des infrastructures WASH sont créées et ventilées ; si
des recherches de technologies WASH adaptées sont promues ;
Si la préparation aux risques humanitaires et au changement climatique est améliorée ;
Et si des ouvrages WASH sont construits en plus grand nombre,
Alors les capacités des acteurs sectoriels (autorités nationales, régionales et locales, secteur privé,
société civile) pour offrir des services d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement en milieu rural
sont améliorées (Produit 1).
Si les connaissances sur la gestion communautaire de la qualité d’eau sont améliorées ;
Si la demande d’assainissement au niveau communautaire est renforcée ;
Si la participation des femmes et des adolescentes dans les décisions sur l’amélioration des
conditions d’hygiène et assainissement est accrue ;
Si les hommes et les adolescents s’engagent davantage dans l’hygiène et l’assainissement ; si les
infrastructures WASH dans les écoles et les centres de santé sont mieux gérées ;
Si les connaissances des élèves sur l’hygiène sont améliorées ; et si les communautés identifient et
gèrent localement l’utilisation des ressources en eau et les risques en lien avec le changement
climatique,
Alors les capacités et connaissances de la population (femmes et hommes ; filles et garçons) pour
une demande accrue en eau potable et en assainissement et les comportements adaptés d’hygiène
en milieu rural sont améliorés (Produit 2)
Si des nouveaux mécanismes innovateurs de financement sont identifiés ;
Si la gestion des contrats des entreprises par les autorités étatiques est améliorée ; si les approches
d’assainissement par la demande sont promus ;
Si la gestion des infrastructures WASH par le Ministère en charge de l’éducation et celui en charge
de la santé est améliorée ;
Et si le monitorage sectoriel avec équité est renforcé,
Alors l’environnement favorable pour planifier, budgétiser, réaliser, monitorer et maintenir les
interventions WASH est renforcé (Produit 3).
Si les capacités des acteurs sectoriels (autorités nationales, régionales et locales, secteur privé,
société civile) pour offrir des services d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement en milieu rural
sont améliorées (Produit 1) ;
7
Si les capacités et connaissances de la population (femmes et hommes ; filles et garçons) pour une
demande accrue pour l’eau et l’assainissement et les comportements d’hygiène en milieu rural sont
améliorés (Produit 2) ;
Et si l’environnement favorable pour planifier, budgétiser, réaliser et monitorer les interventions
WASH est renforcé (Produit 3) ;
Alors les enfants vivant en milieu rural ont un accès amélioré à une eau de qualité, un
environnement salubre et un assainissement durable dans les communautés, les écoles et les
centres de santé d’ici 2020 (Effet).
Pour contribuer à lever les goulots d’étranglement, l’UNICEF propose un appui basé sur des
stratégies de renforcement de capacités des institutions et des mécanismes de coordination, de suivi
et évaluation ; de communication pour le changement de comportement ; de partenariat, de
production d’évidences et de plaidoyer pour la recherche et l’application d’innovations. L’objectif est
de rendre les acteurs sectoriels capables de faire augmenter le taux d’accès à l’eau potable et à
l’assainissement, et d’amener la population à adopter des comportements favorables à l’accès à
l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement.
Les interventions seront structurées pour lever les goulots d’étranglement au niveau de l’offre, de la
demande, et de l’environnement favorable (trois produits).
Dans la Théorie de changement, les stratégies transversales et les principes pour la programmation
de l’UNICEF ont été pris en compte :
Genre : les interventions qui réduisent la corvée d’eau, l’hygiène et l’assainissement surtout
pour les femmes et les filles et l’hygiène des menstrues dans les écoles qui s’adressent aux
filles, garçons et enseignants ; augmenter l’engagement des hommes pour les interventions
comme la construction des latrines, tout en assurant la participation des femmes et des filles
et ; analyser des rôles de genre et des relations de pouvoir entre les sexes afin d’identifier
les stratégies sensibles au genre. Au niveau institutionnel, une analyse genre du secteur
WASH pourrait contribuer à définir des stratégies appropriées ;
Adolescentes: la promotion de l’hygiène des menstrues à travers des interventions en C4D
et de fournir l’infrastructure (latrines, etc.) aux écoles adaptées aux besoins spécifiques des
filles. Les garçons/adolescents, les enseignants, parents seront également ciblés pour les
interventions en C4D afin de les sensibiliser et créer un environnement favorable pour la
gestion optimale de l’hygiène des menstrues et la scolarisation des filles/adolescentes ;
Handicap : Les besoins spéciaux des personnes vivant avec un handicap sont pris en compte
dans les constructions de latrines dans les écoles suivant un modèle pro-handicap, ainsi que
le plaidoyer pour la prise en compte de ces besoins ;
Développement du Jeune Enfant : Les interventions pour l’assainissement, l’eau et l’hygiène
ont un impact positif sur le ECD à travers l’hygiène environnementale améliorée ; des
interventions spécifiques sont aussi prévues en partenariat avec la Nutrition ;
Humanitaire : la coordination et les interventions humanitaires seront au besoin adressées
au sein de chacun des trois produits ;
Innovations : des approches innovatrices seront utilisées là où elles auront une valeur
ajoutée ; probablement dans les domaines de la gestion de l’eau potable et la
professionnalisation du forage ;
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La C4D est une stratégie de communication qui sera appliquée de façon transversale pour
toutes les interventions qui adressent un changement de comportement. A travers des
interventions de C4D, les ménages et les enfants devront acquérir des connaissances et
compétences accrues pouvant permettre un engagement effectif et durable en vue
d’améliorer la demande d’accès à l’eau potable, à l’assainissement, notamment à travers
l’élimination de la défécation à l’air libre.
Complémentarité avec d’autres intervenants : Dans le secteur de l’eau et de l’assainissement,
certains bailleurs de fonds se concentrent sur le milieu urbain (Banque Africaine de Développement,
Banque mondiale, Coopération allemande), pendant que d’autres interviennent plus au milieu rural
(Coopération danoise, Coopération japonaise, Union Européenne, USAID). UNICEF est le seul
partenaire qui promeut des approches par demande (sans subvention des latrines) en
assainissement rural, d’où sa valeur ajoutée. Pour ce qui est de l’eau potable, l’UE et la Coopération
danoise entreprennent des constructions importantes via l’appui budgétaire sectoriel ; le
positionnement de l’UNICEF dans l’appui technique du Gouvernement pour la professionnalisation
du forage représente donc une forte complémentarité.
4. Matrice des résultats
Les résultats recherchés par le présent programme contribuent aux priorités à des
niveaux différents:
Aux priorités globales, surtout les Objectifs du Développement Durable avec les Objectifs 6
(Eau + Assainissement), 1 (Pauvreté), 3 (Santé), 4 (Education), 5 (Genre), 10 (Inégalités
réduites), 11 (Villes durables) et 13 (Changement climatique)
A l’effet 3 (Eau et Assainissement et l’Hygiène) du Plan Stratégique UNICEF 2014-2017,
A l’objectif de la Stratégie WASH 2016-2030 d’achever un accès universel et équitable à l’eau
potable et l’assainissement pour tous ainsi que l’élimination de la défécation à l’air libre
et aux objectifs des stratégies nationales, surtout les orientations du Plan National de
Développement Economique et Social (PNDES) et de l’initiative présidentielle pour l’eau et
l’assainissement 2020, et sur l’élimination de la défécation à l’air libre et l’accès universel à
l’eau potable.
L’effet du présent programme est le suivant : « En 2020, les enfants vivant en milieu rural ont un
accès amélioré à une eau de qualité, un environnement salubre et un assainissement durable dans
les communautés, écoles et centres de santé. »
Les trois produits suivant relatifs à l’offre, la demande et l’environnement favorable contribueront à
cet effet :
Produit 1 : Les capacités des acteurs sectoriels (autorités nationales, régionales et locales,
secteur privé, société civile) pour offrir des services d’eau potable, d’hygiène et
d’assainissement en milieu rural sont améliorées.
9
Produit 2 : Les capacités et connaissances de la population (femmes et hommes ;
adolescent(e)s ; filles et garçons) pour une demande accrue pour l’eau et l’assainissement et
les comportements d’hygiène en milieu rural sont améliorées.
Produit 3 : L’environnement favorable pour planifier, budgétiser, réaliser, monitorer et
maintenir les interventions WASH est renforcé.
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Tableau 1: Matrice de résultats
Priorités globales :
ODD6 : Eau propre et assainissement
Liens indirects avec les objectifs suivants :
ODD1 : Pas de pauvreté
ODD3 : Bonne santé et bien-être
ODD4 : Education de qualité
ODD5 : Egalite entre les sexes
ODD10 : Inégalités réduites
ODD11 : villes et communautés durables
ODD13 : mesures relatives à la lutte contre le changement climatique
Priorités organisationnelles :
Effet 3 du Plan Stratégique 2014-2017: Utilisation améliorée et équitable de l’eau potable, de l’assainissement, et de
pratiques d’hygiène améliorées.
Stratégie WASH 2016-2030 :
o Objectif 1: By 2030, achieve universal and equitable access to safe and affordable drinking water for all;
o Objectif 2: By 2030, achieve access to adequate and equitable sanitation and hygiene for all and end open
defecation, paying special attention to the needs of women and girls and those in vulnerable situations.
Stratégie régionale de l’UNICEF WCARO :
Priorité 4 « Renforcement des capacités et de l’engagement des adolescent(e)s »
Priorité 5 « renforcement de la résilience et de la cohésion sociale»
Priorités nationales :
PNDES (2016-2020) : Axe 2 : Développer le capital humain
Résultats Indicateurs de performance Valeurs de
base
Cibles MoV Fréquence Responsable
11
Effet : En 2020, les enfants vivant en
milieu rural ont un accès amélioré à
une eau de qualité, un environnement
salubre et un assainissement durable
dans les communautés, écoles et
centres de santé.
Pourcentage de la population en milieu rural
utilisant des services d’alimentation en eau
potable gérés en toute sécurité
Pourcentage de la population qui pratique la
défécation à l’air libre
Pourcentage d’écoles primaires qui disposent
des latrines fonctionnelles et conformément
aux standards nationaux
65,3 % (2016)
52,3% (2016)
68% (2016)
75%
40%
76%
Estimations
sur base
d’enquêtes
nationales ;
Rapports
bilan annuel
PNAEPA
Chaque
année
UNICEF
Produit 1: L’offre de services de l’eau
potable, d’hygiène et d’assainissement
en milieu rural est améliorée.
Nombre de personnes additionnelles avec
accès à un service d’assainissement géré en
toute sécurité dans l’année de rapportage,
comme résultat d’appui direct de l’UNICEF,
dans les régions du Centre Ouest, de l’Est, et du
Sahel
Nombre de personnes additionnelles avec
accès à un service d’eau potable géré en toute
sécurité dans l’année de rapportage, comme
résultat d’appui direct de l’UNICEF, dans les
régions du Centre Ouest, de l’Est, et du Sahel
Nombre de filles qui ont accès à un kit
d’hygiène des menstrues, comme résultat
d’appui direct de l’UNICEF, dans les régions du
Centre Ouest, de l’Est, et du Sahel
0
0
0
400 000
200 000
50 000
Rapports
d’activités
Chaque
année
UNICEF
Produit 2 : D’ici 2020 les
communautés en milieu rural sont
mieux outillées pour l’accroissement
Nombre de nouvelles communautés qui
ette t e œuv e des pla s de su et d’eau.
Nombre de nouvelles communautés certifiés
0
0
100
600
Rapports
d’activités ;
Rapport bilan
Chaque
année
UNICEF
12
de la demande d’eau et l’adoption des
pratiques recommandées en matière
d’hygiène et d’assainissement.
FDAL
Dans l’évaluation annuelle des écoles amies
d’enfants (EQAmE), 80% des établissements
obtiennent au moins 6 étoiles WASH (sur 10).
(tbc)
80% PNAEPA ;
Rapport du
MENA ;
Evaluation
EQAmE
Produit 3 : L’environnement favorable
pour planifier, budgétiser, réaliser,
monitorer et maintenir les
interventions WASH est renforcé.
D’ici 2020, un code de bonne conduite pour les
forages est élaboré et publié.
Montant d’argent mobilisé via des mécanismes
de financement innovateurs comme résultat
d’appui direct de l’UNICEF
Un budget multisectoriel pour WASH dans les
Ecoles (construction et gestion) est disponible
au niveau national
Un mécanisme de coordination des
interventions (Cluster) WASH existe
0
0
0
0
1
6m USD
1
1
Code de
bonne
conduite est
disponible ;
Rapport bilan
PNAEPA ;
Analyse
budgétaire
MENA ;
Compte
rendus du
Cluster.
Chaque
année
UNICEF
13
Partie 5: Monitoring des produits et la contribution de l’UNICEF aux effets
Monitorage des activités et de la gestion financière
Pour toutes les activités qui seront mises e œuv e via des pa te a iats ave o t i utio fi a i e de l’UNICEF, des activités de contrôle comme les visites programmatiques, contrôles financiers
ponctuels (Spot check), micro-évaluations et audits seront programmés en ligne avec le plan HACT
(Harmonised Approach to CASH Transfers).
Pour les activités de construction qui seront réalisées par des entreprises privées, des rapports de
progrès seront faits par les Directions Régionales de l’Eau et de l’Assainissement des trois régions
concernées (Centre Ouest, Est, Sahel), et des visites de contrôle seront effectuées par le staff
UNICEF. Pour le cas spécifique des forages, des entreprises seront contractualisées pour assurer un
contrôle permanent. Des réceptions provisoires et définitives seront organisées par les Directions
Régionales.
Monitorage des produits
Les progrès de toutes les activités du programme décrit dans le plan de travail annuel seront
analysés deux fois par an (en juin/juillet et en décembre/janvier) lors des ateliers conjoints de revue
du programme, sous le leadership des partenaires gouvernementaux (Direction Générale de
l’Assainissement et Direction Générale de l’Eau Potable).
Pour le cas spécifique de l’ATPC, un système de monitorage qui englobe les contributions aux
activités, produits et effet est envisagé. Comme premier élément, des réunions mensuelles de
monitorage d’activités et de résultats seront organisées par l’UNICEF et la Direction Générale de
l’Assainissement ave les ONGs de ise e œuv e; e suite, des valuatio s de résultat seront
réalisées de façon trimestrielle dans les zones d’intervention par les comités régionaux/provinciaux
de suivi de l’ATPC, afin de déterminer quel village pourra bénéficier d’une certification FDAL (Level 3
Monitoring/MoRES). Un monitorage au niveau national des progrès de certains indicateurs clés
(nombre de villages déclenchés, nombre de latrines construites, nombre de villages évalués, etc.)
sera fait par la DGA de façon mensuelle, et présenté lors des rencontres mensuelles.
Monitorage de l’effet
Les indicateurs d’effet seront renseignés via deux mécanismes : D’abord le mécanisme
gouvernemental de monitorage sectoriel, qui est la revue nationale organisée par le Comité National
de Pilotage du Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et de l’Assainissement
(CNP-PNAEPA) chaque année au mois de Février. D’autres indicateurs seront renseignés via les
estimations du Joint Monitoring Programme (UNICEF-OMS) qui est l’unité compétente pour le
monitorage du progrès des pays sur les indicateurs des Objectifs de Développement Durable (ODD)
relatifs à l’eau potable et à l’assainissement.
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Etudes et évaluations clés
Deux recherches ciblées seront organisées, la première sur l’accès à l’eau et à l’assainissement dans
les zones péri-urbaines, afin d’alimenter la réflexion si UNICEF devrait s’y engager en élargissant le
focus du milieu rural au milieu péri-urbain (coût : 100 000 USD).
Une deuxième recherche est prévue sur les effets du changement climatique sur l’eau et
l’assainissement, afin de proposer des interventions de mitigation et de résilience (coût : 50 000
USD).
Si le Gouvernement donne son accord pour continuer avec le projet pilote de l’Assainissement Total
Piloté par la Communauté (décision attendue pour Juin 2017), une évaluation de l’ATPC est prévue
pour 2017 ou 2018.
L’évaluation de la recherche-action PPP prévue pour 2018 étant entreprise par le Bureau de Conseil
sous contrat avec UNICEF HQ, il n’y a pas de coût additionnel au niveau du Bureau Pays pour cette
évaluation.
Partie 6 : Ressources nécessaires pour atteindre les résultats
Le programme WASH aura besoin sur la période 2018-2020 de 19 050 000 de US dollars, 7 890 000
d’US dollars de ressources régulières et 11 160 000 d’US dollars d’autres ressources (Tableau 2).
Tableau 2: Estimation de ressources nécessaires (en US dollars)
Effet: En 2020, les enfants vivant en milieu rural ont
un accès amélioré à une eau de qualité, un
environnement salubre et un assainissement durable
dans les communautés, écoles et centres de santé.
$7,890,000 $11,160,000 $19,050,000
Produit 1: Les capacités des acteurs sectoriels
(autorités nationales, régionales et locales, secteur
privé, société civile) pour offrir des services d’eau
potable, d’hygiène et d’assainissement en milieu
rural sont améliorées.
$3,390,000 $4,860,000 $8,250,000
Personnel et assistance technique $1,002,000 $276,000 $1,278,000
Strategies
Renforcement des institutions (organisationnel) $239,000 $459,000 $698,000
Développement de capacités (commuautaire) $239,000 $459,000 $698,000
Prestation de services et approvisionnements $1,670,000 $3,206,000 $4,876,000
Generation d ’evidences $120,000 $230,000 $350,000
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Dialogue politique et plaidoyer $120,000 $230,000 $350,000
Produit 2: Les capacités et connaissances de la
population (femmes et hommes ; filles et garçons)
pour une demande accrue en eau potable et en
assainissement et les comportements adaptés
d’hygiène en milieu rural sont améliorées.
$3,390,000 $4,860,000 $8,250,000
Personnel et assistance technique $306,000 $603,000 $909,000
Strategies
Renforcement des institutions (organisationnel) $617,000 $852,000 $1,469,000
Développement de capacités (commuautaires) $1,386,000 $1,914,000 $3,300,000
Prestation de services et approvisionnements $309,000 $426,000 $735,000
Generation d’évidences $463,000 $639,000 $1,102,000
Dialogue politique et plaidoyer $309,000 $426,000 $735,000
Produit 3: L’environnement favorable pour planifier,
budgétiser, réaliser, monitorer et maintenir les
interventions WASH est renforcé.
$1,500,000 $2,100,000 $3,600,000
Personnel et assistance technique $0 $792,000 $792,000
Strategies
Renforcement des institutions (organisationnel) $300,000 $262,000 $562,000
Développement de capacités (commuautaires) $150,000 $131,000 $281,000
Prestation de services et approvisionnements $150,000 $131,000 $281,000
Generation d’évidences $600,000 $522,000 $1,122,000
Dialogue politique et plaidoyer $300,000 $262,000 $562,000
Total Non-personnel $6,972,000 $10,149,000 $17,121,000
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Partie 7 : Risques externes et mesures d’atténuation envisagées
En cas d’urgence humanitaire qui dépasse les capacités de réponse du Gouvernement, il est prévu
que les activités programmatiques soient réduites en faveur de la réponse à l’urgence. Le focus sera
la coordination via un mécanisme de Cluster, ainsi que la réponse humanitaire là où les gaps ne
peuvent être couverts par d’autres acteurs (agence de dernier recours). En fonction de la sévérité et
l’échelle de l’urgence humanitaire, un ou plusieurs produits peuvent être modifiés pour assurer
l’accès minimum comme défini dans les CCC (Core Commitments for Children) ; au besoin, même
l’effet pourrait être ajusté en fonction.
En cas d’instabilité politique, avec un non-fonctionnement partiel ou total des structures étatiques
centrales, un facteur qui est en dehors de la portée du programme, l’atteinte des objectifs des
produits et effets serait sérieusement mise en danger. En conséquence, afin d’assurer l’atteinte des
objectifs en lien avec le changement de comportement et l’approvisionnement en services, une
coopération décentralisée avec des communes, des ONGs et des ABSC pourrait être privilégiée.
Un risque pour le succès du programme est lié au changement climatique, surtout dans la partie
Sahélienne du pays. Il est probable que les variations en disponibilité d’eau augmentent, avec des
conséquences sur les probabilités d’apparition de catastrophes naturelles telles que les inondations
et des problèmes de santé à caractère épidémique (dengue, augmentation des cas de paludisme,
choléra, etc.). Cela pourrait aussi des conséquences incertaines sur les migrations internes et
externes et un potentiel de conflit armé. Une des mesures à prendre pour faire face à cette
problématique est une étude sur les effets probables et les risques liés au changement climatique au
Burkina Faso, avec des recommandations pour adresser cette problématique.