NOTE - Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean ...

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î NOTE « SUR UNE VIGNETTE m MANUSCRIT M LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE PAR M. FRANÇOIS LENORMANT. JE\irai( <1» BSiBllctin de 1:» Société b o t a n i q u e d e France. Addition au compte rendu de la séanoe du 20 janvier 1855, Ρ A R I S IMPRIMERIE DE L. MARTINET, HUE MIGNON , 2. 1S5Ô

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NOTE «

SUR UNE VIGNETTE m MANUSCRIT M LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE

PAR

M. FRANÇOIS LENORMANT.

J E \ i r a i ( <1» BSiBllctin d e 1:» S o c i é t é b o t a n i q u e d e F r a n c e .

Addition au compte rendu de la séanoe du 2 0 janvier 1 8 5 5 ,

Ρ A R I S

I M P R I M E R I E DE L. M A R T I N E T , HUE MIGNON , 2 .

1S5Ô

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N O T E

V I G N E T T E D'UN M A N U S C R I T DE LA B I B L I O T H È Q U E I M P E R I A L E .

Le manuscr i t d'où j e tire cette figure est conservé à la Bibliothèque I m -périale, ancien fonds latin, n° 6 8 6 2 . C'est une copie du Pseudo-Apulée in-complè te , et dans un ordre différent de celui des autres manuscrits, copie qui remonte au i x c siècle environ (1) , mais contient de nombreuses figures imitées de quelque manuscrit antérieur de plusieurs siècles. Ces figures, dont l 'original a dû être exécuté en Occident, et peut-être même dans notre pays, sont assez bonnes, et l'on y reconnaît facilement un grand nombre d'espèces connues. En voici la liste :

F o l i o s .

18, verso 20, verso (U 2o, verso. -2li, recto.

' M

Noms dans le Pseudo-Apulée.

Herba vetonica.

Herba plantagine. Id.

Noms des piaules rerpéscutées par les figures.

Betonica officinalis, L.

Plantage média, I,. Plantage major, L.

(1) Schmidt (Opuscula, p. 88) cite ce manuscrit en le traitant de Codex optimœ notœ.

(2) Outre ces deux figures de la Bétoine, nous voyons en marge du folio 22, recto, à côté d'une recette contre la morsure des serpents {Ad serpentium morsus),

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h

roRos. ? iu ins il us 11* l'seutlu· .1 / ' H / c r . \ o n i s des p i a u l e s r e p r é s e n t e s par les [igrjre

2 5 , verso ( l j . Herbu quinguefolia. l'otentilla replans. L.

2 6 , verso. Herbu renninatu. Verbena o/ficinalis, 1,. 27 , recto. Herbu viperina. lit hium vulgare, L.

verso. Herba simpltoniacu. Ilyoscyamus niger, L. 2 8 , verso (2). Ilerba acltorum. Iris l'seudu-acorus, L.

2 9 , recto. Herba leontopedis Composée difficile à reconnailn Inula...'' (3).

29 . verso. Herbu scelerata. Itanunculus scélérat us, L. 3 0 , recto. Herbu artemisiœ Monoclonos, . Artemisia vulgaris, L. (/i). 3 » , \ ers». Secunda artemisia, Tagunlei

dicitur. Tanacetum vulgare, L. 31 . recto. Ilerba Lapatium. Polygonum... 31 , verso. Lapatium genus lertii, notnen

o.r y. Polygonum... 3 2 , recto. Herba colubrina. Dracunculus... 3 2 verso. Ilerba draconticu. Autre espèce de Dracunculus. 33 , recto (5). Alia figura. Sagittaria sagittœfolia, L. 3 ' i , recto. Ilerbu priapisci. Orchidée difficile à déterminer ((>.

lin serpent dessiné à la plume (au-dessus de ce serpent 011 l i t : Xomen serpenti» menester), à eùté d'une recette destinée Ad canis rabiosi morsum. La ligure colo-riée comme les autres vignettes du manuscrit , au folio 2 3 , recto, est encore un serpent (Ad morsum serpenti$) et un scorpion (Ad scorpioifis percussum).

(1) Au folio 2 6 , recto, nous voyons encore 1111 serpent dessiné en marge (Ad morsum serpentis).

(2) Au bas de la page est une autre vignette représentant une plante d ' I r i s l'seudu-acorus attachée à deux espèces <le ruelles autour desquelles volent des abeilles, ce qui se rapporte à la recette suivante : Xe opes examinentitr vel effugient. Legis eam mense augusto. Ilerbœ achorum in vus apium suspeusa (sic) habeto, nunquam apes effugiunt. C'est à cette propriété, attribuée par les anciens à l'Iris Pseudo-acorus, que se rapporte le nom de Piper apium qu'on lui donnait en Gaule selon le Pseudo-Apulée, et que Dioscoride (Mater, med., I, 2) altère légè-rement en lii-iùà/.'.iuu..

(3) La description que Dioscoride donne de son Ascvtcwo'Jicv convient parfaitement au Gnaphalium Leontopodium, ainsi que Alattliiole (Comm., p. 828) l'avait déjà très bien reconnu. Ici il semble bien qu'il soit question d'une [liante assez différente.

(U) C'est par erreur qne Fuchsius (De hist. stirp. comm. insign.. /jG) a attribué le 110111 (VArtemisia monoclonos au Tanacetum vulgare, qui est le Tarantes de notre manuscrit.

(5). E11 marge du même feuillet nous voyons, à coté d'une recette Ad omnium serpentium m or sus et aspidum, deux serpents entrelacés dont l'un voudrait peut-être représenter le céraste (I ipera Cerastes, L.), et l 'autre le Xaja Haje. le basilic ou l'aspic des anciens.

(6) C'est le Ï7.7Ofiov de Dioscoride (111, 133) , qui doit être une Orchidée, et non pas un Iris,comme croyait Césalpin ,lib. λ . cap. /|5>, ou un Tutipa, comme pensait

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F i i l i t K . N o m s «les | i l ; in lcs re|ir<;*cnl<-'<\s p a r les figures-.

Gentiana lutea, !.. Cyclamen europœum, L. I'olygonum...

I'olygonum aviculare (?), L. Aristolochia rotunda. L.

.Aristolochia Clematilis, L. Nasturlium officinale, II. Ilrown. Deux lig. très difficiles à déterminer. Malricaria Chamomilla, L. Anthémis nobilis. L.

3 4 , verso. 3 5 , reclo. 3G, recto. 3S , verso. 3 7 . recto.

3 7 , verso. 3 8 , verso. 3 9 , reclo. 3 0 , verso. /|0, reclo.

Herba gentiana. Herba orbicularis. Herba proserpinatia. Ali a figura llerbu aristulocia. Alla figura herbe Aristolucie Herba nasturlium. Herba liieribulbum, Herba camemelon.

/i0, verso. Herba cameclris. (Masculus. Tcucrium montanum, I . [Femina. T. Chamœdrys, L.

Ul, verso. Herba camellea. U'2, reclo. Altéra figura. U'i, verso. Herba camepitium !lo, reclo. Herba camedafne. li'ô, verso. Ilcrba britannica.

Dipsacus fullonum, Wild. Plante indéterminée. Ajuija Cliamœpitys, Schreb. Daphne... Inula (?)... (1).

Sprengel (Diose . , t. II , p. 55ίι). Un vase antique publié dans les Monuments inédits de l'Institut de correspondance archéologique (t. IV, pl. X M V bis) et représentant la scène décrite par Homère (lliad., I, 380 et sqq.) , d'IIélène ramenée à Paris par Vénus dans la chambre nuptiale (Cf. Ch. I.enormant, Annales de l'Institut archéo-logique, 1 8 i ô , p. /i30), nous montre entre les mains de Vénus, comme symbole du désir (m'0c;'i, non pas la Ileur Pothos que cette divinité porte fréquemment, mais le Satyrion comme il est représenté dans notre manuscrit, avec cette, seule diffé-rence que dans le manuscrit les fleurs ne sont pas encore développées, et qu'elles le sont au contraire sur le vase . Cet emploi de la ligure du Satyrion se rapporte à la propriété aphrodisiaque que lui attribue Dioscoride : Κί βούλει γυναιχί ouvcuaioioai, y/.f.axi· φασί ·γάρ' αΰττ,ν χζί ίρυ,τ,ν xivstv rr,·/ i-i συν'.υσί*. Pline rapporte la même opinion (Hist. nat., \.\1V, 10 , 62) : Concitatricem vini habet. satyrion. Kl plus loin ( lbid . , 63) : lnferior pars [radieis) et major mares gignat, superior ac minor feminas .. I enerem, etiam si omnino manu teneatur radix, stimulari : adeo si bibatur in vin» austero. Ce qui fait dire à Pétrone ( S a t y r . , 8 , extr.) : Adeo ubique omnes mihi videbantur satyrion bibisse.

I.a figure du Satyrion a déjà élé reconnue par lv.-Ο. Millier (Annales de l'Institut archéologique, 1833 , p. 116 ; Cf. Panofka, ibid., p. 171) entre les mains d'un per-sonnage agenouillé dont le nom esi assez difficile à fixer positivement, sur certaines médailles île Ta renie [Ann. de l'Inst. arch., 1830 , lav. d'agg., M.) . Quelle que soit la manière dont il faille désigner le personnage qui tient celle plante (ce n'est pas ici le lieu de nous en occuper), le rapprochement de K.-O. Millier n'en est pas moins certain, et la fleur du Satyrion rappelle sur ces médailles le nom antérieur du site où fut bâtie Tarcnle , Sxrujicv. [Excerpt. Vatican., ρ 11, eilit. Mai'; p. 12, edit. Dindorf. — Dionys. l lal icarn. , X V I I , 2 , p. 5 0 1 , e d i t . Ilotn. — Cf. Laurentz, l)e. origine reterum Tarentinorum, Berolin., 1827 , p. 5.)

( I ) Noire manuscrit fait faire un pas assez considérable à la question difficile de

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— ( )

folios. Niinis dans h; Pst'tt'ln-Anutce. Noms litîs plantes ι cprcsctitees pu ι- 1rs iigurps

l\li, verso (1). Ilerba lactuca sylvatica. Zl5, recto, Ilerba ccntauria major. Zl5, verso. Centauria mincir. /|0, recto. Ilerba ostriago. /16, verso (2). Ilerba argimonia. Z|7, verso. Ilerba aspodilos. à8, recto. Ilerba personacia. /18, verso. Ilerba fragie. Zi9, recto. Ilerba ibiscum, id est altea. /|9, verso. Herba ippirum.

Lactuca... Centaurea Jacea, h. (?). Erythrea Centaurium, l 'ers. Parietaria officinalis, L. Agrimonia Eupatoria, L. Asphodelus ramosus, L. ? (3). Fragaria vesca, L. Althœa officinalis, !.. Equisetum...?

l'identification (le la Βεττονικη ri Βρεταννικγ) de Dioscoride ( LV, 2) et de la Britannica de Pline (XXV, fi), 011 montrant clairement qu'on doit reconnaître dans celte plante 1111 Inula : cela donne beaucoup d'autorité à l'opinion de Dalechamps (///.si. plant., p, 1082) , qui voyait dans cette plante Vlnula britannica, L . , d'autant plus que, d'après la figure de noire manuscrit , cela semble être une espèce à feuilles entières.

(1) Λ côlé de celte piaille est représenté un aigle volant, à cause de l'opinion rapportée par le Pseudo-Apulée, que l'aigle savait s 'éclaircir la vue au moyen de la Laitue sauvage.

(2) A côlé de celte figure, en marge, est aussi représenté 1111 oiseau, et au folio Zi7, recto, 1111 serpent (Ad morsum serpentis) au-dessus duquel 011 lit : Nomen ser-pentis miacios.

(3) C'est là, sans contredit, la figure la plus mauvaise et la plus incertaine de notre manuscrit. Ο11 y voit une plante à feuilles ovales , cordées à la base , presque impossible à déterminer au premier aspect. La synonymie que donne le Pseudo-Apulée pour son Ilerba personacia ne met en aucune façon sur la voie de l'idenlilication de celle plante. Le seul auteur qui nomme encore la

personata est Columelle (VI, 17) : venena viperœ dcpellit lierba quam vacant personatam.

Pline (XXV, y, G6) parle d'une plante qu'il appelle persolata, ou persollata, comme écrivent d'autres manuscrits, el dans laquelle 011 a reconnu avec raison la même que la personata ou personacia : Persolata, quam nemo ignorai, Grœci vero arcion vacant, folia habet majora etiam cucurbitis, et hirsutiora, nigrio-raque et crassiora, radicem albam et grandem. La description qu'il donne met sur la voie ainsi que la synonymie qu'il fournit. L 'âjxsiov est bien connu par la descrip-tion, tout à fail d'accord avec Pline, seulement un peu plus développée, qu'en donne Dioscoride (IV, 1 0 5 ) : c'est ainsi que 1 Ilerba personacia, personata on per-solata, est notre Lappa communia (Coss. el G e n n . ) . Avec un peu de bonne volonté, on (iuil par trouver une ressemblance, fort éloignée il est vrai, mais enfin 1111 certain degré de ressemblance entre celle plante et la ligure de notre manuscrit. Il semble seulement que, malgré l'abondance, de la Bardane dans nos contrées el malgré ce qu'en dise Pline, quam nemo ignorai, celui qui a copié les figures du manuscrit 11" 6862 de la Bibliothèque impériale ne l'avait jamais vue, 011 au moins remarquée, et n'en avait qu'une idée très vague et très peu certaine.

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F o l i o s . N o m s d a n s J e Pseuilo-Apulce. N o m s d e s p l a n t e s r e p r é s e n t é e s p a r les f i g u r e s .

5 0 , verso. llerba malva silratica. Malra sylvestris, L. 5 1 , verso. llerba bovis lingua. Plante indéterminée (1). 5 2 , reclo. Herba bulbi scylletici. Scilla maritima, L. 5 2 , verso. Herba cotylidon. Cotylédon Umbilicus, E. 5 3 , recto. Herba gallicrus. Panicum Crus-galH, 1,. '2) . 5 3 , verso. llerba marrubium. Marrubium vulgare, !.. 5/i, verso. llerba exifion. Gladiolus communis. 1,.

Id. Herba immolurn. Mlium Moly, L.

5 5 , reclo. Herba galitricum. Adiantum Capillus-Veneris, E. (3,

5 5 , verso. llerba colocintiosagra. Colocynthis vulyaris.

5 6 , recto. Herba papaveris silvatici. l'apaver Ithœas, L. 5 6 , verso. Altéra figura. l'apaver...

5 7 , verso. Herba narcissus. Marcissus poeticus, E. 5 8 , recto. Altéra figura. Eiliacée ou Amaiyllidée indéterminé·' 5 8 , verso. llerba scordeon. Allium... (ii).

Id. Herba ynant.es. Vitis vinifera (5). 5 9 , recto. Herba splenion. Scolopendrium officinale, Smith.

Autre figure en marge du folio 5 9 , verso. Ceterach officinarum, C. Bauli.

(1) L'artiste a probablement voulu représenter VAnchusa italien dans lequel on s'accorde à reconnaître le Βούγλωσσον de Dioscoride (IV, 126), et d'après Sibtliorp (Flor. grœc., t. I, p. 1 1 5 ) , que les Grecs modernes appellent encore βουίογ/.ωσσον.

(2) Le Pseudo-Apulée est le seul auteur de l'antiquité qui mentionne celle plante, et la synonymie qu'il en donne, alii sanguinariam vocant, n'est pas exacte. En effet, la Sanguinaria de Pline ( X X V I I , 12, 91) et de Columelle (Vit , 5 , p. 263) , la Sanguinalis de Celse (II , 3 3 ; l i t , 2 2 ; V, 1 ; VI , 7) et du même Columelle (VI, 12 , p. 213) , n'est pas autre que le Πολύγονον άρρεν ou ΠΛυ-ρ'νατον de Discoride (VI , Zi),le Polygones de Pline (XXVI , 15, 9). Dioscoride met dans la synonymie de celte plante Ρωμαίοι σαγγ^υινάλι;, ci Προσερπινάκα. C'est donc la même que nous avons signalée au folio 3 6 , reclo, sous le nom de llerba proserpinatia avec parmi les synonymes : A Grœcis dicitur polijgonns Romani sanguinalis. Marcellus Empirions (De medicamentis, 10) appelle cette plante Proserpinalis.

(3) Ee nom de celte plante est altéré dans notre manuscrit. Tous les autres por-tent Callitrichon, ce qui est exact et conforme à l'Iine (Callithrix , X X V , 11, 86 ; X X V I , 15, 90) ; on y trouve aussi comme synonymes les noms de Capillus Veneris et d 'Herba capillaris. Dioscoride (IV, 134) appelle celte même plante kSiαντον, et le nom d'Adiuntum est aussi employé par l'Iine ( X X I I , 21 , 30) .

(Zl) C'est sans aucun doute VAllium Scorodoprasum dans lequel Sibtliorp [Flor. (•rœc., t. I, p. 530 , a parfaitement reconnu le Σκίροίον de Dioscoride.

(5) VŒnanthe de Pline ( X X I I I , 1 , l / l ) , la même que ΓΑιι-ίλο; άγρια de Dioscoride (IV, 180) n'est autre que notre Tamus communis, I . . ; il semble même que dans le texte du Pseudo-Apulée ce soil plutôt cetie espèce qui soit désignée. Mais celui qui a exécuté notre manuscrit, au lieu du Tamus, a dessiné la figure du Vitis vinifera, I>., très reconnaissable à ses feuilles suborbiculaires pa I ma li lobées.

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F o l i o s .

(iO, recio. Id.

liO, verso, ( i l , reclo. (i l , verso. 62 , reclo. 6.3, recto.

Il)iil. 03, verso.

Non ι ilans l·' l'sciulo-Ajuih-i·.

Ilerbu ricloriola. Ilerba potion. Ilerba con/irmam. Ilerba asterion. Ilerba leporis peu. Herbu diptamnum. Ilerba peresterion. Ilerba solago minor. Solago major.

N o m s il. p l a n t e s rppi r s e i l t e e s p a l I.' figuri

Ituscus... figure difficile à déterminer. Symphi/tum officinale, I..

Composée. Dictamnus. fiante indéterminée (1). Convolvulus arvensis, L. Calystegia sepium, I'.. Brown.

J ' a i cru devoir donner dans son entier cette longue synonymie , car elle ne me semble pas dépourvue d' intérêt et d ' importance pour l'étude de la botanique des anciens. J ' en viens maintenant à la figure ([tic nous voyons au folio 18 verso de notre manuscr i t .

L e personnage qui cueille un pied de Betonica officinalis est Esculape, ainsi que l 'indiquent les mots Esculapius qui vetonicam invertit, tracés au-dessus de lui. Son costume est encore antique, mais présente une p a r t i c u -larité curieuse, sur laquelle j 'appellerai l 'attention de la Société . L e dieu de la médecine porte en effet devant lui une boite allongée, qui semble de métal sur le manuscrit , où elle est coloriée, et dans laquelle il va serrer ses récoltes, boite assez analogue, comme f o r m e , à celles dont se servent encore au-jourd'hui les botanistes dans leurs herborisations.

On n'aurait pas cru les anciens si avancés sous ce rapport. Tournefort et ses contemporains se servaient d'un panier pour herboriser. C'est à Dillen qu'on doit, dans les temps modernes, l ' invention de la boite du botaniste, qui , pour Linné, semblait une nouveauté (2) . Mais, notre figure le prouve, en cela comme en beaucoup d'autres choses, les modernes avaient été de -vances par les anciens, et le procédé s'était perdu dans la suite des s iècles . La boîte d'Ësculape, ou tout au moins des botanistes de l 'époque romaine, était même plus perfectionnée que celle de Dil len; elle s 'ouvrait c o m m e les nôtres, et non pas à une extrémité comme cette dernière, disposition beau-coup moins commode, et qui expose beaucoup plus à froisser les plantes récoltées.

(1) Celte plante diffère du Περιστερών de Dioscoride (IV, 00), qui n'est autre que le Verbena officinalis, la verminala du Pseudo-Apulée dont nous avons reconnu la ligure au folio 2(i, verso.

(2) Cf. l'hilosophia botanica, p. 293, edil. Willdenow.