NOMINATIONS ■ AU 1ER SEPTEMBRE 2020

Église en RouergueB U L L E T I N R E L I G I E U X D U D I O C È S E D E R O D E Z E T D E V A B R E S

ESPRIT DE PENTECÔTE

Apprends-nous la conversion

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N° 7 ■ 7 juin 2020

a fête de Pentecôte a été l’occasion des retrouvailles. Les communautés chré-

tiennes ont pu se reconstituer et célébrer le Christ ressuscité, malgré les contraintes sanitaires. Notre évêque nous invite à ne pas passer trop vite, à « sauter » et oublier ce que nous venons de vivre. Après deux mois de crainte, d’enfermement, d’incertitude, et aujourd’hui de déconfine-ment progressif qui se prolonge, Mgr François Fonlupt nous adresse une lettre pour relire ce temps, cette période tout à fait inédite dans l’histoire de notre pays et du monde. Beaucoup

souhaitent que le « jour d’après » ne soit pas semblable au « jour d’avant » ! Grâce à cette « lettre pastorale », que notre évêque nous livre, nous sommes in-vités à un profond examen de conscience personnel et com-munautaire. Cet ébranlement sanitaire, social, économique, po-litique, écologique, nous oblige à des conversions, des change-ments de mode de vie. Comment « faire société », « faire Église » autrement, aujourd’hui ? Quels enseignements retirer d’un tel événement ? Dans notre relation à nous-mêmes, aux autres, à l’en-vironnement, à Dieu ? Le pape François, il y a cinq ans, dans

« Viens esprit des 4 vents ! »

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éditorial

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P. Daniel Boby, vicaire général

son encyclique Laudato si’ avait raison : « Tout est lié ! » Nous re-découvrons notre fragilité, notre vulnérabilité, notre interdé-pendance. Équipes d’animation paroissiale, conseils pastoraux paroissiaux, conseils paroissiaux pour les affaires économiques, communautés chrétiennes et religieuses, services et mouve-ments, fraternités missionnaires de proximité, saisissons-nous de cette lettre pour réorienter, re-nouveler, modifier notre manière d’être et de faire, nos vies. Nous le savons, rien ne changera si nous-mêmes ne changeons pas. Bon travail de relecture à chacune et chacun. ■

« La crise sanitaire est enchâssée dans ce qui n’est pas une crise – toujours passagère – mais une mutation écologique durable et irréversible.

Il serait dommage de ne pas se servir de la crise sanitaire pour découvrir d’autres moyens d’entrer en mutation écologique autrement qu’à l’aveugle. »

Bruno Latour, philosophe et sociologue

officiel

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OFFICIEL■ Nominations ......................... p. 4■ Frère et sœurs défunts ......... p. 4

FOCUS■ L’expérience du confinement pour notre société et notre Église ......................p. 6-7■ Catéchèse et pastorale des adolescents et des jeunes : continuer à servir .................... p. 8■ Et pour notre vie spirituelle et notre vie en Église ? .......p. 9-10■ L’accompagnement des familles en deuil au cœur du ministère presbytéral ........................p. 11-12■ Tout cela vient appeler notre responsabilité ..........p. 13-14■ Bonne nouvelle : Tout est lié ! ......................p. 15-16■ Pentecôte… C’est le temps de l’Église ............................... p. 17

VIE DE L’ÉGLISE■ Agenda ................................. p. 18

Sommaire

Église en Rouergue - Bulletin bimensuel

Rédaction et abonnements :Directeur de la publication : Pascal FournierÉvêché - 13 avenue Victor Hugo - BP 821 - 12008 Rodez Cedex - 05 65 68 40 09 - pascal.fournier@rodez.catholique.frAbonnements pour 1 an :France métropolitaine : 46 € - Autres pays et DOM-TOM : 56 €Soutien : 56 € - Solidarité : 60 € et plus (paiement exclusif par chèqueà l’ordre de Association diocésaine)Édition : Bayard Service Grand Sud1, rond-point du Général-Eisenhower - 31001 ToulouseÉditeur délégué - secrétaire général de rédaction : Fabrice ReinleTél. 05 62 74 78 28 - fabrice.reinle@bayard-service.comRégie publicitaire : PAC Communication - Tél. 05 65 68 04 10Imprimeur : Groupe Burlat - 12008 Rodez - n°CPPAP 1120 L 87248ISSN 0224-5620 - Dépôt légal à parution

■ Du lundi 8 au mercredi 10 juinAssemblée plénière des évêques de France en visioconférence

■ Jeudi 11 juinRencontre avec la communauté des sœurs Clarisses de Mur-de-Barrez• 17 heures : rencontre dans le cadre du CMAF (Conseil pour les mouvements et associations de fidèles) en visioconférence

■ Vendredi 12 juin• 9 h 30 : conseil épiscopal à l’évêché• 17 h 00 : conseil de tutelle diocésaine de Rodez

■ Samedi 13 juin• 14 h 30 : rencontre des membres du bureau de l’Hospitalité aveyronnaise

■ Mardi 16 juinRencontre des évêques et vicaires généraux de la Province de Toulouse, Abbaye de Boulaur (32)

■ Jeudi 18 juin• 10 heures : conseil du presbyterium, maison diocésaine Saint-Pierre, Rodez *

■ Vendredi 19 juin• 9 h 30 : conseil épiscopal à l’évêché

■ Samedi 20 juin• 14 h 30 : rencontre des confirmands des collèges du doyenné « Le Pays ruthénois », maison diocésaine Saint-Pierre, Rodez *

■ Lundi 22 juinRencontre du presbyterium et des diacres, maison diocésaine Saint-Pierre, Rodez * • 18 h 30 : messe chrismale, cathédrale Notre-Dame de Rodez

* Les rencontres concernant plus de dix personnes restent dépendantes de l’évolution des conditions de déconfinement.

L’agenda de l’évêque

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officiel

• Le père Daniel Rigaud, prêtre du diocèse d’Albi, est envoyé par son évêque, Mgr Jean Legrez, comme prêtre fidei donum pour servir le diocèse de Rodez pendant six ans. Il est nom-mé in solidum à la fraterni-té des prêtres au service des cinq paroisses du doyenné Bassin-Vallon. Il prendra en charge plus particuliè-rement la paroisse Saint-Éloi-du-Bassin. Il résidera à Decazeville.

• Le père Jonas Gninkere Touré, prêtre fidei donum du diocèse d’Agboville en Côte d’Ivoire, est nommé in solidum à la fraternité des prêtres au service des cinq paroisses du doyenné Bassin-Vallon, en charge plus spécialement de la paroisse Saint-François-des-Rives-d’Olt. Il résidera à Decazeville.

• Le père Patrick Tourolle, est nommé in solidum à la fraternité des prêtres au service des six paroisses du

doyenné du Villefranchois. Il résidera à Villefranche.

• Le père Jean Didier Sohotodé, religieux, clerc de Saint-Viateur, en ac-cord avec son supérieur, est nommé in solidum à la fraternité des prêtres des trois paroisses du Doyenné Requistanais-Lévézou, en charge plus spécialement de la paroisse Notre-Dame-du-Lévézou. Il résidera à Pont-de-Salars.

• Le père Pierre Demierre, religieux, clerc de Saint-Viateur, est nommé chan-celier du diocèse de Rodez et aumônier des Équipes du rosaire. Il résidera à la communauté des clercs de Saint-Viateur, 36 avenue Tarayre à Rodez.

• Le père Bernard Molinier,religieux, clerc de Saint-Viateur, est nommé prêtre auxiliaire au service du doyenné du pays ruthé-nois. Il résidera à la com-munauté des clercs de

Saint-Viateur, 36 avenue Tarayre à Rodez.

• Le père Sylvain Konan, religieux, clerc de Saint-Viateur, rejoint une com-munauté de sa congré-gation sur la paroisse S a i n t e - B l a n d i n e - d u -Fleuve, diocèse de Lyon.

• Le père Jean Vale, re-ligieux, père des Sacrés-Cœurs, rejoint une communauté de sa congré-gation à Montgeron, diocèse d’Evry-Corbeil-Essonnes.

Merci à tous deuxet à leur congrégationdes années de service au sein de notre diocèse.

François Fonlupt,évêque de Rodez

Par mandement,

le vicaire général,

père Daniel Boby

PAR DÉCISION DE MGR L’ÉVÊQUE

NominationsCes nominations prennent effet au 1er septembre 2020.

Frère et sœursdéfuntsLa communauté des sœurs de Jésus Serviteur fait part :

■ Sœur Marie-Christian, née Marie Bardou le 16 juillet 1922 à Combret-de-Nauviale (Aveyron), est décédée le 5 février 2020 dans sa 98e année et après 82 ans de vie religieuse.

■ Sœur Thérèse Brégou,née le 1er août 1932à Sébrazac (Aveyron), est décédée à Bizerte (Tunisie) le 5 mars 2020 dans sa 88e année et après 69 ans de vie religieuse.

■ Sœur Marie-Colette,née Thérèse Sablayrollesle 13 juillet 1932à Le Bez (Tarn), est décédée le 2 avril 2020 dans sa 88e année et après 71 ans de vie religieuse.

■ Sœur Georgette Espinasse, née le 16 septembre 1935, est décédée le 21 mai 2020 dans sa 85e année et après 69 ans de vie religieuse.

■ Frère Jean Souiry, de la communauté des clercs de Saint-Viateur, né le 23 août 1923 à Prandeignes (Lot), est décédé à l’hôpital de Rodez (Aveyron) le 27 mai 2020 dans sa 97e année et après 79 ans de vie religieuse.

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Viens des quatre vents, Esprit !

focus

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Église en Rouergue publie l’intégralité du message de Pentecôte 2020 de Mgr François Fonlupt, découpé en quatre grandes parties et illustré de témoignages recueillis auprès de prêtres et de laïcs en mission dans des services diocésains ou territoires.

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Imposition des mains et invocation de l’Esprit saint lors des confirmations d’adultes en l’église de Rignac le 14 mai 2016.

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ous approchons de la fin de la période de confinement vécu de manière

stricte. Le temps n’est pas en-core venu de conclure sur ce que nous avons vécu mais, en ces jours où notre vie retrouve quelque peu ses habitudes, il peut être très important de faire un point étape. Pour ne

pas simplement nous laisser embarquer dans une reprise qui nous happerait de manière oublieuse, mais nous attacher à retirer quelques-uns des ensei-gnements et des fruits de cette période. Pour nous demander à quelle nouveauté nous sommes appelés pour vivre de manière plus juste, plus humaine, plus spirituelle et ecclésiale ?

focus

Que garderons-nous de l’expé-rience du confinement ? Quels fruits pouvons-nous en tirer ? Bien plus, quelle responsabilité nous incombe ?

Ce que nous avons vécu,personnellement,avec nos proches,et plus collectivement

Il y a ce que nous avons vécu dans notre vie personnelle, de travail, de relation ; il y a aussi ce que d’autres, proches ou plus lointains, ont vécu. Brutalement nous avons dû faire face à l’im-prévu, à l’inattendu. Ce que l’ap-parition de ce petit virus a provo-qué nous a fait entrer dans une période étrange et douloureuse pour beaucoup. Chacun y aura été confronté de manière parti-culière, mais tous nous en avons subi les conséquences : inquié-tudes, isolement, contraintes, confinement… La mort, que si souvent nous masquons ou re-poussons, est devenue une réalité plus proche, plus tangible, dans son horreur, sa violence et sa brutalité.

« Brutalement, nous avons

dû faire face à l’imprévu,

à l’inattendu. » François Fonlupt

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POUR NOTRE SOCIÉTÉ ET NOTRE ÉGLISE

L’expérience du confinementDans la première partie de son message de Pentecôte, pensé comme une lettre pastorale, Mgr Fonlupt esquisse une brève relecture de ce qu’a représenté cette période de deux mois pour les uns et les autres.

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La chance possible d’une prise de conscience, personnelleet collective.

Peu à peu, nous avons acquis une conscience plus vive de notre fragilité commune, de notre vulnérabilité. Nous étions pris ensemble dans une même préca-rité et ainsi, une même destinée. Avec ce virus, notre planète est sans frontières et il peut mena-cer quiconque. Nous prenons conscience de notre dépendance, de la solidarité entre tous. Au cours de ces jours, l’essentiel de notre vie sociale a reposé sur ceux dont l’activité est essentiellement au service d’autres, bien souvent les plus petits : soignants, en-seignants, facteurs, éboueurs, administratifs… Surtout ne les oublions pas.Ainsi, pendant de longues se-maines, nous avons été confron-tés à la peur, à la mort, à l’effon-drement de l’économie, à bien des défis collectifs pour com-battre le mal. Tout cela venant nous remettre devant de vraies et profondes questions.À partir de ces événements, la vie s’est comme arrêtée, au sens où nos activités sociales, de tra-vail, de formation, de rencontres ecclésiales, ont été limitées de manière contraignante et très significative. Ce confinement est intervenu pour sauvegarder la vie, pour véritablement servir la vie, mais au détriment de bien des dimensions sociales et rela-tionnelles, elles aussi précieuses

focus

à cette vie. Qu’est-ce que tout cela peut-il interroger et trans-former dans nos esprits ?

Questions que cela poseà notre société

Au-delà de cette situation et de la manière dont elle a été vécue, de façons parfois bien diverses par les uns ou les autres, nous avons vu surgir, s’exprimer, se partager un certain nombre de questions. Cela a permis une réelle prise en compte de l’incertitude et de la fragilité de notre monde et de nos manières de vivre, interrogeant particulièrement pour nos so-ciétés, la manière de s’organiser autour d’une logique de profit et de rentabilité.Nous découvrons de manière évidente que, ce qui pouvait sem-bler séparé est profondément relié. Et nous comprenons que nous sommes entraînés dans une unique crise avec de multiples fa-cettes : économiques, sociales, ci-vilisationnelles, existentielles ; et cela à une échelle planétaire. Le sociologue et philosophe Edgar Morin l’exprime ainsi : « La révé-lation foudroyante des boulever-sements que nous subissons est que tout ce qui semblait séparé est relié. »(1) D’autres analystes insistent largement sur des as-pects d’une crise qui nous permet de mieux percevoir que les liens essentiels qui nous font exister et vivre ensemble sont rompus. Liens à la nature, aux autres, à soi-même.(2)

Nous retrouvons ainsi, par d’autres chemins de réflexion, la grande affirmation du pape François dans l’encyclique Laudato si’ « Tout est lié. » Il importe pour nous de parvenir à une conscience plus claire de l’imbrication de ces réalités que souvent nous regardons de ma-nière séparée, et de nous inter-roger sur notre responsabilité à sauvegarder ces liens et à travail-ler à les restaurer.Comme citoyens, nous sommes pris dans ces réalités, ce tour-billon, ces questions ; nous le sommes aussi comme cher-cheurs et/ou comme croyants. Il nous appartient de nous deman-der ce que cette situation vient interroger pour notre foi et notre vie en Église. ■

Mgr François Fonlupt

(1) cf. les analyses du sociologueet philosophe Edgar Morin. https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/19/edgar-morin-la-crise-due-au-coronavirus-devrait-ouvrir-nos-esprits-depuis-longtemps-confines-sur-l-immediat_6037066_3232.html

(2) cf. A. Bidarhttps://www.huffingtonpost.fr/entry/avant-le-coronavirus-nous-etions-deja-enfermes-mais-nous-ne-le-savions-pas_fr_5e84a604c5b6871702a8121c

« La révélation foudroyante des bouleversements que nous

subissons est que tout ce qui semblait séparé est relié. »

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CATÉCHÈSE ET PASTORALE DES ADOLESCENTS ET DES JEUNES

Continuer à servir

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Si tous les services diocésains ont poursuivi d’une certaine manière leurs activités pendant la période de confinement, trois d’entre eux illustrent particulièrement la continuité.

ous avons mis à pro-fit tous les moyens pour assurer la continuité. » Geice

Saubion, responsable diocésaine de la pastorale des jeunes, précise que contacts téléphoniques, mes-sages de groupe sur WhatsApp et rencontres Zoom et Teams ont permis de « maintenir ce lien précieux entre chacun d’entre nous. C’est par ces moyens que nous avons continué notamment les rencontres avec l’aumônerie étudiante ».

Réunion du service diocésain

de catéchèse en visioconférence

pendant le confinement.

Porte-voix de l’équipe diocésaine de catéchèse, Nadine Onillon re-lève que « face la diversité des ou-tils sur notre diocèse et l’arrêt des rencontres en équipe, nous avons fait le choix de travailler des pro-positions de catéchèse en famille articulées à l’année liturgique, afin de vivre ce temps dans un es-prit de communion ». Le service diocésain est resté en liens étroits avec les équipes locales. « Nous avons eu des retours de la part des catéchistes qui ont entretenu à leur tour des liens avec les fa-milles et les enfants, soit par un simple appel, soit en relayant nos propositions, soit carrément en organisant des rencontres… ou les trois à la fois ! »Pour la pastorale des adolescents, Lucie Depreux et Laetitia Cayrel ont quant à elles gardé le lien modestement par mail ou télé-phone en envoyant des idées aux animateurs. Par ces contacts, elles ont pris des nouvelles, invité à respecter les consignes gouverne-mentales, envoyé quelques liens vers des outils pédagogiques ou encore relayé des informations diocésaines. Certains animateurs

ont pu organiser des rencontres virtuelles comme Régine Artus à Baraqueville. Dans d’autres lieux, ou d’autres cas, il a été plus difficile de poursuivre l’année, même en virtuel. À un échelon plus large, Laetitia, en tant que co-coordinatrice provinciale, a également continué à travailler avec les autres diocèses de la pro-vince ecclésiastique de Toulouse.Passée la période de confinement strict, l’équipe diocésaine de ca-téchèse a repris contact avec l’ensemble des animateurs/ani-matrices car pour certains, les accompagnateurs des enfants en chemin vers la première commu-nion, une réflexion devait être me-née et une décision prise quant au maintien ou au report du sacre-ment (lire l’article Sacrements : il n’y a pas le feu au lac ! en page 17).En définitive, quelle que soit la manière dont les uns et les autres ont vécu cette expérience qui a coïncidé avec le Carême et le temps de Pâques, tous ont eu la préoccupation d’assurer une certaine continuité après des per-sonnes qu’ils servent. ■

Pascal Fournier© D

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DES QUESTIONS

Pour notre vie spirituelle et notre vie en Église ?Par chance, par grâce, ce temps de la pandémie a été accompagné, soutenu par la prière de l’Église et le chemin dans lequel nous a entraînés la liturgie… Deuxième partie du message de Pentecôte de Mgr Fonlupt.

• Avons-nous cherchéà comprendre et à mettredes mots sur ce que nous avons vécu ?À travers quels échanges,dialogues, lectures, réflexions… ?• Quelles ont été et quelles sont les ressources qui demeurent précieuses pour passer cette étape de manière féconde ?• Comment avons-nous vécu ces jours, dans la réflexion,la méditation, la prière ?• Pour nous croyants :Qu’est-ce que Dieu vient nous dire à travers ces événements ?

Le dimanche 15 mars était le troisième dimanche de Carême. Nous avons, dans les semaines qui ont suivi, célébré la semaine sainte, le Triduum pascal, et lais-sé se déployer au long du temps pascal la lumière accueillie dans l’annonce renouvelée de la mort et de la résurrection de Jésus le Christ. Ce temps a été long, nous

l’avons vécu de manière bien par-ticulière, sans rassemblements possibles, donc sans assemblées, sans célébrations de sacrements, sans possibilités d’accompagner dignement celles et ceux qui nous quittaient… Nous avons manqué de réception de l’Eucharistie et aussi de la réconciliation ; mais nous ne l’avons pas vécu pour autant de manière abandonnée et

désespérée ; nous avons été ima-ginatifs pour garder la relation, pris le temps de nous nourrir de la Parole, consolidé nos liens de fraternités, découvert la possi-bilité d’« églises domestiques ». Nous avons puisé à la source de notre foi déployée au fil de ces semaines et de la liturgie de l’Église. Cela nous a permis de laisser éclairer les jours que

Du 22 marsau 25 mai, la messe dominicale, l’Annonciationet les célébrations de la semaine sainte ont été diffusées sur la chaîne YouTube du diocèse depuis la chapelle de l’évêché et la maison diocésaine Saint-Pierreà Rodez. Ici, la messe du 19 avril.

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l l l nous vivions par la force de la Parole et la nouvelle de l’amour inconditionnel de notre Dieu, la nouveauté qu’il apporte à nos vies et à notre terre.Il y avait et il y a là comme un prisme, pour regarder la réali-té vécue. Le mystère de mort et de résurrection dont nous té-moignons, est le mystère dans lequel notre humanité est prise pleinement. Ce combat pour la vie, ce combat contre la mort, pour que la vie soit plus forte, nous l’avons vu se déployer sous nos yeux au fil de ces semaines. Le Mystère pascal nous paraissait moins lointain ou étranger qu’à d’autres moments : ce mystère dont le concile Vatican II nous dit très clairement qu’il est vécu par tout homme (GS 22)(1). Ce mys-tère d’une victoire de la vie sur la mort traverse l’existence de tout homme. L’humanité entière le vit. Il est donné aux chrétiens que nous sommes de le reconnaître et de le célébrer.Il me semble ainsi que ces jours viennent nous protéger quelque peu du risque si fréquent de pen-ser et de vivre notre foi en dehors de la réalité de la vie des hommes. Nous protéger également de la tentation de penser que le salut que nous annonçons se déploie-rait ailleurs et autrement qu’au cœur des rudes combats des hommes.En Jésus-Christ, nous contem-plons la victoire de la vie sur la mort, et c’est la victoire de cette

vie que nous accueillons, dont nous témoignons, et que nous avons à servir au cœur de nos liens humains. Affirmer cela nous demande de purifier en nous tout ce qui peut demeurer de fausses images de Dieu, nous amenant à le considérer moins comme celui que nous aurions à interpeller pour qu’il intervienne dans ce fléau, que celui qui l’af-fronte avec nous et avec celles et ceux qui en souffrent particuliè-rement. Comme celui qui souffre de la souffrance des hommes et vient nous appeler à soulager sa souffrance dans l’histoire.(2) Dans la croix, « Jésus ne saute pas la mort mais la traverse ».« Dieu nous comprend parce qu’il souffre la mort de son pre-mier né et continue à souffrir chaque mort de chaque fils. »« Je découvre le Dieu en qui je crois, soutenant tant d’hommes et de femmes qui, dans ces mo-ments risquent leur vie pour que d’autres vivent. Et je renou-velle ma profession de foi pleine

d’espoir qui me murmure : la mort n’a pas le dernier mot. »« Il s’agit de découvrir un “Dieu en pandémie” et de pratiquer la miséricorde pour soulager la douleur qui est la sienne. »(3) ■

Mgr François Fonlupt

(1) Concile Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et Spes § 22 « pour un chrétien, c’est une nécessité et un devoir de combattre le mal au prix de nombreuses tribulations et de subir la mort. Mais, associé au mystère pascal, devenant conforme au Christ dans la mort, fortifié par l’espérance, il va au-devant de la résurrection. Et cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal ».

(2) cf. la réflexion exigeante et stimulante de Michaël P. Moore, franciscainet théologien.http://saintmerry.org/ou-est-il-donc-passe%E2%80%89/

(3) ibid Citations de ce même article

« Je découvre le Dieu en qui je crois, soutenant tant d’hommes et de femmes qui,

dans ces moments risquent leur vie pour que d’autres vivent. Et je renouvelle ma

profession de foi pleine d’espoir qui me murmure : la mort n’a pas

le dernier mot. »

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ACCOMPAGNEMENT DES FAMILLES EN DEUIL

Au cœur du ministère presbytéralPour préserver leur santé, les conducteurs et animateurs de funérailles, aînés dans la foi et dans la vie pour la plupart d’entre eux, ont cédé momentanément leur place aux prêtres pour la célébration des obsèques religieuses.

ans l’Aveyron, la conduite des funé-railles chrétiennes est confiée depuis

bientôt une dizaine d’années à des laïcs appelés par l’évêque, for-més et envoyés en mission pour ce service auprès des familles en deuils, dans leurs communautés paroissiales. S’ils sont, certes, des aînés dans la foi, ces femmes et ces hommes n’en sont pas moins aînés dans la vie. Les règles strictes du confinement les ont contraints à suspendre, pour un temps au moins, ce service rendu à l’Église et aux familles.Interrogé sur la question de la célébration des funérailles par les prêtres durant ces mois de confinement, le père Jean-Claude Lazuech souligne combien des familles ont été vraiment tou-chées qu’un prêtre puisse cé-lébrer les funérailles de l’un de leurs proches. Souvent, elles n’ont pas pu accompagner cor-rectement leurs défunts. « J’ai

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même reçu des lettres de remer-ciement ! » Même constat pour le père Jean-Luc Barrié dans ses pa-roisses, ou encore le père Florent Dixneuf. Pendant quelques semaines, sur la Montagne, le père Jean-luc a accompagné des dizaines de familles et célébré le plus souvent au cimetière. Dans le Villefranchois, le père Florent

a laissé les familles choisir. « J’ai vécu avec ces familles de très beaux moments. Je dirais même que j’ai retrouvé une partie du ministère que je vivais moins. » Un sentiment que le père Jean-Claude reformule en « cela vient nous rappeler que la pastorale des funérailles fait partie du mi-nistère ». Et d’insister sur le

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terme : « Je ne parle pas de conduite des obsèques, mais bien de pastorale des funérailles. »Comment, alors, se situer en tant que pasteur dans l’avenir ? Comment ne se désintéresser de cette pastorale sous aucun motif ? Malgré une fragilisation semble-t-il croissante des équipes de bé-névoles au service de la conduite des funérailles, « il est impor-tant que cette mission puisse continuer à être confiée à des laïcs » estime le père Lazuech. « Les chantiers pastoraux sont multiples. Les prêtres n’ont pas à se détourner des funérailles mais cette pastorale reste l’un des aspects de la mission qui en

comporte bien d’autres. » Avec le retour à une vie et des activi-tés plus normales, il faudrait « se prémunir d’une tentation d’abso-lutisation ». Cette mise en garde du père Florent va de pair avec son souhait, à l’avenir, de conser-ver un lien plus étroit avec les familles en deuil, même s’il re-connaît et pressent davantage de facilité à le faire dans les paroisses rurales que dans les centres ur-bains. Le père Jean-Luc, lui, pour mettre immédiatement en pratique cette idée de proximité qu’il partage, prévoit d’aller, dans les semaines et mois qui arrivent, célébrer une messe dans chaque village où a eu lieu une sépulture pendant le confinement.Cette période que la société tout entière et l’Église en particulier viennent de traverser a révélé

« La mission première du prêtre, c’est l’administration des sacrements »

J’ai rencontré au presbytère les familles pour préparer les funérailles. J’avais des contacts fréquents avec elles mais aussi avec les équipes, par téléphone et par courriel. La mission première du prêtre, c’est l’administration des sacrements. Nous étions, en temps de confinement, mis hors-jeu, puisqu’il n’y avait plus d’eucharistie, plus de mariage, plus de baptême. Le fait de préparer et célébrer les obsèques nous a replacé en lien avec les familles et m’a fait d’autant plus prendre conscience de la dimension très forte de ce service assuré par les laïcs. Je retiens comme essentiel ce que nous, prêtres, nous pouvons vivre avec les laïcs et qu’il ne faut surtout pas minimiser, mais le vivre pleinement dans l’esprit du Synode diocésain. Et quand j’entends des laïcs dire se sentir mis à l’écart de la préparation et la conduite des funérailles, je leur dis qu’il n’est en rien.

Père Jacques Clavier

bien des fragilités humaines et des limites, mais aura eu le mé-rite d’être un accélérateur de questionnement sur les pra-tiques, les fonctionnements, les postures. À chacun de prendre sa part pour ne pas en rester à des interrogations. ■

Pascal Fournier

• Le père Jean-Luc Barrié est prêtre référent des paroisses Notre-Dame-des-Eaux-Vives (Entraygues), Saint-Gausbert-en-Viadène (Saint-Amans des Côts) et Saint-Bernard d’Olt (Espalion) et doyen de La Montagne - Vallée d’Olt.• Le père Florent Dixneuf est prêtre référent des paroisses Sainte-Émilie-du-Villefranchois (Villefranche-de-Rouergue) et Sainte-Thérèse-du-Causse (Villeneuve), et doyen du Villefranchois.• Le père Jean-Claude Lazuech est prêtre référent de la paroisse Notre-Dame-de-l’Assomption à Rodez, doyen du Pays ruthénois et responsable diocésain de la pastorale liturgique et sacramentelle.

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Le père Jacques Clavier est prêtre

référent de la paroisse

Bon Pasteur (Saint-Affrique)

et doyen du Pays Saint-Affricain.

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POUR DEMAIN…

Tout cela vient appeler notre responsabilitéAu sortir de cette période, une vie nouvelle s’offre à nous. Mais elle ne s’impose pas. Troisième partie du message de Pentecôte de Mgr Fonlupt.

• Quel rapport nouveau au temps, à l’espace, aux autres ?• Quelle disponibilitéà l’intériorité, à la fraternité ?• Quelle relation aux biens,à la consommation ?• Quelle nouvelle manièrede vivre ?• Que nous faut-il inventersi nous voulons tenir comptede ces événements ? Sur le plan de la relation aux autres,sur le plan de la sobriété,sur celui du défi écologique ?• Comment faire pour que ce que nous avons ‘subi’, ne nous fasse pas perdre des richesses nouvelles entrevues ?• Comment saisir les opportuni-tés qui se présentent à nousà travers cette étape, « pour que nous nous posions des questions de fond sur le mystère de l’être créé et sur ce pour quoi il vaut la peine de vivre ». (pape François)

Du 16 au 24 mai, nous avons vécu la semaine Laudato Si’ mar-quant les cinq ans de l’encyclique

du pape François(1), et ouvrant le début d’une Année Laudato Si’. Relire ce grand texte au cœur de cette période nous fait toucher du doigt la grande pertinence des analyses du pape.« C’est justement parce que tout est lié dans le bien, dans l’amour, que tout manque d’amour a des répercussions sur toute chose. La crise écologique que nous sommes en train de vivre est ainsi, avant tout, un effet de ce regard malade que nous portons sur nous, sur les autres, sur le monde, sur le temps qui court ; un regard malade qui ne nous fait pas tout percevoir comme un don, offert pour nous faire décou-vrir que nous sommes aimés. » (2) Cela nous interpelle et nous demande de réviser nos styles de vie. La crise que nous traver-sons demande à être regardée et comprise de manière globale et nous appelle à une renaissance spirituelle.« La crise de notre époque doit être affrontée dans ses racines. Le

chemin proposé consiste à repen-ser notre futur à partir des rela-tions : les hommes et les femmes de notre temps ont une grande soif d’authenticité, ils désirent sincèrement revoir les critères de la vie, remettre l’accent sur ce qui a de la valeur, en restructurant l’existence et la culture. » Tout cela peut nous paraître complexe et tellement nous dé-passer. Pourtant les changements appelés, les renouvellements, les conversions à vivre, dépendent de chacune et de chacun d’entre nous. Et déjà nous sommes

« C’est justement parce que tout est lié dans le bien, dans l’amour, que tout manque d’amour a des répercussions sur toute chose. »Pape François

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sur ce chemin chaque fois que nous entretenons des liens, que nous demeurons dans l’at-tention et le soutien à celles et ceux qui nous sont proches, chaque fois que nous regardons l’autre comme un frère et que nous le servons comme tel.Chacun dans son histoire sait le temps qu’il lui faut pour trou-ver son chemin, changer sa vie, son cœur… C’est bien sûr vrai pour les groupes humains. Mais le temps est favorable pour nous ouvrir davantage, élargir l’espace de notre tente intérieure.Ne manquons pas ce temps sug-géré de mémoire, de réflexion, d’échange, de méditation et de prière. Il peut être précieux pour chacun d’entre nous, comme pour notre communauté ecclé-siale, de nommer ce que nous avons vécu et reçu pendant ces jours, les appels perçus, ce que nous avons à laisser transformer en nous. « Pendant le confine-ment, Dieu a labouré la terre de notre cœur », nous dit Bénédicte Lamoureux. Nous croyons qu’il ne cesse de le faire. À nous, il appartient de permettre que son travail porte du fruit. ■

Mgr François Fonlupt

(1) Lettre Encyclique Laudato si’ du Saint-Père François sur la sauvegarde de la maison communehttp://www.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html(2) Pape François – Notre Mère la terre Salvator 2019, p 127

l l l PRÉCARITÉ ET ISOLEMENT

À l’épreuve du confinementAnne Ferrand participe à l’animation de la FraternitéSaint-François à Rodez qui accueille toutes les semainesà la maison paroissiale des personnes fragiles, en précarité et souvent exclues. Partage de l’expérience du confinement vécue auprès de personnes fragiles et exclues.

Cette crise aux visages multiples a creusé encore plus les fossés qui séparent du reste de la société les personnes en précarité. « Avec le déconfinement, les gens vont pouvoir partir en week-end, vont penser à leurs vacances. Mais nous ? » confiait à Anne l’une des personnes accueillies. Les rencontres proposées par l’équipe de bénévoles de la paroisse au sein de la fraternité Saint-François se sont bien évidemment interrompues. « La technologie a rendu possible des choses pour certains, mais pas pour d’autres », pointe Anne. Comme d’autres bénévoles, elle a maintenu le lien téléphonique, souvent la seule possibilité de rester en contact. « J’ai ressenti des gens très affectés et éprouvés par ce que nous a infligé le confinement. » Passée cette étape, la perspective de renouer avec la rencontre ouvre un horizon plus dégagé. Pour ne pas en rester à un accueil, une écoute, une attention, Anne et l’équipe de la fraternité Saint-François envisagent de proposer aux personnes accueillies une lecture partagée de l’encyclique du pape François Laudato Si’. Parce que précarité, isolement, écologie intégrale : tout est lié.

Propos recueillis par Pascal Fournier

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25 mars 2020 : épidémie de coronavirus Covid-19, distribution alimentaire de paniers-repas aux plus démunis, confectionnés par l’association Aurore et organisée par la préfecture et la ville de Paris, en partenariat avec le diocèse de Paris et les acteurs de la solidarité. Paroisse Saint-Ambroise à Paris.

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BONNE NOUVELLE :

Tout est lié !Pendant quelques semaines, la pollution a diminué, la nature a repris çà et là ses droits, nous avons pu redécouvrir le silence, l’organisation des circuits courts semble s’être accélérée et structurée. C’est cela, l’écologie intégrale ? Anne Ferrand répond.

ue la nature puisse trouver davantage de place, c’est une bonne nouvelle ! »

se réjouit Anne Ferrand qui, avec Valérie Duchatelle, a parti-cipé les 5 et 6 novembre 2019 à l’assemblé plénière des évêques de France à Lourdes (pour la première fois, des non-évêques ont pris part à l’Assemblée des évêques à Lourdes. Parmi eux, une majorité de laïcs dont beau-coup ont moins de 40 ans et sont engagés dans l’écologie. NDLR)Une place plus grande pour la na-ture, beaucoup en ont témoigné : « On a su changer ! » Si l’ex-périence souligne le lien étroit entre santé et équilibre global de notre monde, elle semble pour-tant de trop courte durée pour s’installer de manière spontanée et sans autre effort dans le temps. Pourtant, le « tout est lié » du pape François est renforcé et l’humanité ne peut pas rester à regarder la nature sans écouter tous les récits de la misère et de la détresse de ceux qui sont près de nous, ici dans l’Aveyron, dans les

périphéries de nos grandes agglo-mérations en France, mais aussi de millions de personnes de par le monde. Au-delà, trois autres points émergent.

Une situation non choisieBrutalement, tout s’est ralenti, voire arrêté. Cette contrainte a amené la nature à s’exprimer et nous sommes nombreux à avoir pu l’admirer. Cet arrêt forcé sus-cite-t-il aujourd’hui un élan indi-viduel vers une conversion, c’est-à-dire un choix de changement

qui vient de nous et non de l’ex-térieur, comme nous y appelle le pape François ?

Penser « global »C’est bien là l’appel du pape. L’écologie intégrale est cepen-dant complexe. Ralentir ou stopper notre consommation ouvre d’autres espaces dans nos relations mêmes et engendre en parallèle des difficultés pour nos commerces, nos entreprises, nos économies. Des choix sont à opé-rer, porteurs d’enjeux forts.

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La nature a repris ses droits, les commerces de proximité et les circuits courts ont été privilégiés. Saurons-nous poursuivre cet élan ?

La communion eucharistique

dont nous avons été privés et qui

est à nouveau possible, nous

invite à une communion

beaucoup plus large.

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Où et comment fabriquer et acheter nos vêtements ? ralentir encore ? fermer des usines ? des commerces. Quand on parle de sobriété, de qualité de vie, de né-cessité voire d’obligation à propo-ser des initiatives et des alterna-tives, c’est bien à ces enjeux forts auxquels on tente de répondre. Enjeux pour nous et pour des millions de personnes en Inde, au Bangladesh et dans d’autres pays, qui se trouvent enfermés dans un système quasiment verrouillé par nos modes de consommation actuels.

Enjeu et importance de la communion

La complexité de l’écologie in-tégrale n’est pas binaire : blanc ou noir. Dans cette crise, nous

Nous pouvons nous laisser interroger par ces quelques questions :

• Qu’est ce qui a évolué dans mon rapport à Dieu, à la création, aux autres, à moi-même ou dans mon mode de vie ? • Comment ai-je vécu la diminution des possibilités de consommation ? • Comment ai-je vécu la diminution de la présence des autres et de la convivialité ? • Quelles sont les activités dont j’ai été privé par le confinement ? • Quelles sont celles que je souhaite reprendre et développer ? • Quelles sont celles que je ne souhaite pas voir reprendre et se développer ? Pourquoi ? • A quoi ai-je accepté de renoncer à cause des mesures sanitaires ? Comment ai-je réagi à ces mesures contraignantes mais en faveur du bien commun ? • Y-a-t-il des choses qui m’inspirent pour mettre à l’œuvre une transition écologique juste ? • Y-a-t-il une ou des choses qui m’auraient semblé impossibles il y a cinq ans et que j’ose envisager aujourd’hui ?

sommes tous dépendants et tou-chés au point d’interroger notre fragilité. Comment ou par quoi ou par qui sommes-nous tous re-liés ? Le Christ nous ouvre à cette communion en choisissant pour lui-même la dernière place. Il ne cesse de nous lancer un appel à n’oublier personne, y compris notre « pacha mama », notre mère la Terre, en langues aymara et quechua des peuples des hauts plateaux du Pérou, de Bolivie, du Chili ou d’Argentine. Cette crise pourrait nous entraîner vers la division, le protectionnisme et la peur. Au contraire : faisons-en sorte qu’elle soit plutôt une op-portunité pour tous, probable-ment en partant des plus petits. Pour dire les choses autrement : passer d’un anthropocentrisme

excessif (Laudato Si’ – LS, n° 68-69-115-118-119) ou d’un indivi-dualisme romantique (LS n° 119) à une relation de communion avec tous, depuis les plus vulné-rables au sein de notre société (LS n° 76-89-96-216-220). ■

Propos recueillis par Pascal Fournier

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PENTECÔTE…

C’est le temps de l’ÉgliseDans la dernière partie de son message, Mgr Fonlupt situe la crise sanitaire, sociale et économique, tout comme les questions qu’elle soulève, dans la dynamique de Pentecôte.

n Église, nous nous apprêtons à célé-brer la fête de la Pentecôte, la fête

du don, du jaillissement de l’Es-prit. Les apôtres reçoivent une force qui les déplace. C’est, dans le même élan, l’accomplissement du don de Dieu et la ‘sortie’ en mission. En sa naissance, en sa source, l’Église ne peut rester confinée. Après les jours de la Passion, de la mort et ceux de la Résurrection, le temps de la rencontre avec le Ressuscité et la certitude de sa présence à leurs côtés, Jésus accomplit la pro-messe faite à ses disciples. Il ne nous laisse par orphelins. Il nous comble de son Esprit, le fruit de sa relation avec le Père.En cette fête, fondatrice pour elle, l’Église se reçoit de son Seigneur, invitée à bannir toute crainte et à être ‘en sortie’ pour témoigner aux hommes et aux femmes de notre temps de la nouveauté que Dieu vient apporter à nos vies.Désormais les langages des hommes ne sont plus embrouil-lés. Ils sont le creuset où cha-cun entend et reçoit la Bonne

Nouvelle du salut (cf. Gn 11). Notre Dieu accomplit sa pro-messe d’ouvrir nos tombeaux et de nous en faire remonter (Ez 37), de répandre son Esprit sur toute chair (Joël 3).Nous le comprenons alors avec plus de profondeur : « La créa-tion tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfante-ment qui dure encore. » Rm 8 (1)

Au jour de la Pentecôte à Jérusalem, « tous furent rem-plis d’Esprit saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit » Actes 2.C’est la promesse de Jésus qui s’accomplit : « Recevez l’Es-prit saint. » Fruit de la relation entre le Père et le Fils, il vient nous sortir de la confusion, du vacarme des langues pour nous tourner les uns vers les autres et nous renouveler dans la qualité et la force du lien. Que le Seigneur Ressuscité nous garde dans l’es-pérance et nous comble de son Esprit. ■

Mgr François Fonlupt

(1) cf. les lectures proposées pour la messe de la vigile de Pentecôte

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Geste spirituellundi 8 juin 20 h 30

Les 8, 9 et 10 juin nous, évêques, vivronstrois journées d’Assemblée plénière, avec le soutien de la technique. Le lundi 8 au soir, vers 21 heures,un temps de veillée et de prière à la basiliquedu Sacré-Cœur de Montmartre sera vécupar quelques-uns d’entre nous pour confier nos diocèses et notre pays au cœur du Christ. Des précisions devraient nous parvenir d’ici là. Je nous invite, bien sûr, à nous y associer.

Sacrements :« Y a pas l’feu au lac ! »

Tous semblent s’accorder pour un reportdes sacrements qui n’ont pu être reçusà la date prévue. « À l’automne, lorsque ce sera possible, les paroisses célébreront les premières communions », précise Nadine Onillon pour la catéchèse, ajoutant qu’animateurs, pasteurs et famillessouhaitent se laisser le temps de terminerle cheminement catéchétique. Du côtédes catéchumènes et confirmands adultes, Élisabeth Turq observe une sorte de fatalisme salutaire : « Ils s’abandonnent aux élémentset estiment qu’ils bénéficient de davantagede temps pour se préparer. »

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vie de l’Église

■ Mardi 16 juinRencontre des évêqueset vicaires générauxde la province de ToulouseAbbaye de Boulaur (Gers)

■ Jeudi 18 juinRencontre du Conseildu presbyterium• 10 heures : Maison diocésaine Saint-Pierre, Rodez

■ Lundi 22 juinRencontre du presbyteriumet des diacresMaison diocésaineSaint-Pierre, Rodez

■ Lundi 22 juinMesse chrismale• 18 h 30 : cathédraleNotre-Dame de Rodez

■ Jeudi 25 juinRencontre des laïcsen mission ecclésiale• de 9 heures à 16 h 30 :Maison diocésaineSaint-Pierre, Rodez

■ Dimanche 28 juinOrdination diaconaleen vue du presbytératde frère Philippe Arnal, csv• 15 h 30 : cathédraleNotre-Dame, Rodez

■ Samedi 4 juilletRencontre du Conseil pastoral diocésain• de 9 h 30 à 16 heures :Maison diocésaineSaint-Pierre, Rodez

Jeudi 6 aoûtMesse de la croixdes trois évêquesconcélébrée par Mgr Gruat, évêque de Saint-Flour (Cantal), Mgr Bertrand, évêque de Mende (Lozère) et Mgr Fonlupt, évêque de Rodez (Aveyron)• 10h30, route départementale 15, entre Laguiole et Aubrac

Les dates à retenir Rencontre avec nos évêquessur radio Présence

Mgr François Fonlupt répond aux questions de Thibault d’Hauthuille.Quatre entretiens les vendredis 5, 12, 19 et 26 juin à 16h45Rediffusion les dimanches 7, 14, 21, et 28 juin à 18h10radiopresence.com

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