Nomad'us N°5 FR

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Association « Les Nomades Algériens » - Bulletin d’information - Numéro 5 Septembre 2012 F aire voyager par nos récits, sensibiliser par nos actions, encourager à réfléchir par nos dénonciations et toucher par nos simples mots. Voilà en quelques lignes ce à quoi nous destinons ce bulletin d’information: le Nomad’us. Autrement dit, ce bulletin est ce qu’il faut aux membres des associations ou réseaux associatifs où qu’ils se trouvent, aux nombreuses institutions, ainsi qu’à un public bien plus large, pour se tenir au courant de nos activités les plus importantes et donc établir une relation durable. S’inscrivant dans la continuité de la stratégie de communication établie par l’association, suite aux formations du projet «renforcement des capacités de communication de l’association ‘Les Nomades Algériens’ et du réseau JCE pour la diffusion et l’amélioration de l’impact de leurs actions», ce bulletin numéro 5 traduit notre volonté de perfectionnement continue. Vous y trouverez des résumés de nos plus grandes activités, vous voyagerez avec nos récits, vous approuverez (ou pas) nos réflexions, vous sourirez (ou pas, encore une fois) à nos chroniques, vous connaitrez l’histoire d’un autre plat et d’une autre ville d’Algérie et découvrirez certaines surprises. Parmi elles se trouve une impossible à omettre, il s’agit de la photo gagnante du concours sur l’Identité Algérienne organisé par Les Nomades Algériens. A la découverte de l’urbanisme Nedroma- Tlemcen -Algérie A LA RENCONTRE D’EL MOUAHI DIA NOMADES ALGÉRIENS, NOMADES URBAINS NEDROMA Page 4 Page 3 L’URBANISME, CE N’EST PAS QU’EN VILLE Le nomadisme urbain : un voyage dans différents espaces, passant de l’échelle individuelle de l’habitat à celle plus générale de la ville. Illili MAHROUR nous fera découvrir ces différents éléments, qui se trouvent être l’expression d’une architecture authentique. * Nous avisons nos lecteurs que les opinions contenus dans le Nomad’us n’engagent que leurs auteurs.

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Bulletin d'information de l'association culturelle "Les nomades Algériens" oran

Transcript of Nomad'us N°5 FR

Association « Les Nomades Algériens » - Bulletin d’information - Numéro 5

Septembre 2012

Faire voyager par nos récits, sensibiliser par nos actions,

encourager à réfléchir par nos dénonciations et toucher par nos simples mots. Voilà en quelques lignes ce à quoi nous destinons ce bulletin d’information: le Nomad’us. Autrement dit, ce bulletin est ce qu’il faut aux membres des associations ou réseaux associatifs où qu’ils se trouvent, aux nombreuses institutions, ainsi qu’à un public bien plus large, pour se tenir au courant de nos activités les plus importantes et donc établir une relation durable.

S’inscrivant dans la continuité de la stratégie de communication établie par l’association, suite aux formations du projet «renforcement des capacités de communication de l’association ‘Les Nomades Algériens’ et du réseau JCE pour la diffusion et l’amélioration de l’impact de leurs actions», ce bulletin

numéro 5 traduit notre volonté de

perfectionnement continue.

Vous y trouverez des résumés

de nos plus grandes activités,

vous voyagerez avec nos récits,

vous approuverez (ou pas) nos

réflexions, vous sourirez (ou pas,

encore une fois) à nos chroniques,

vous connaitrez l’histoire d’un

autre plat et d’une autre ville

d’Algérie et découvrirez certaines

surprises. Parmi elles se trouve une

impossible à omettre, il s’agit de la

photo gagnante du concours sur

l’Identité Algérienne organisé par

Les Nomades Algériens.

A la découverte de l’urbanisme

Nedroma- Tlemcen -Algérie

A lA rencontre d’el MouAhidiA

noMAdeS AlGérienS, noMAdeS urBAinS

Nedroma

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L’urbaNisme, ce N’est pas qu’eN viLLe

Le nomadisme urbain :

un voyage dans différents

espaces, passant de l’échelle

individuelle de l’habitat à

celle plus générale de la

ville.

Illili MAHROUR nous

fera découvrir ces différents

éléments, qui se trouvent

être l’expression d’une

architecture authentique.

* Nous avisons nos lecteurs que les opinions contenus

dans le Nomad’us n’engagent que leurs auteurs.

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Mi-pâtes mi-couscous, la rechta est un suc-

culent plat de nouilles qui s’accompagne de viande ou de poulet.

Il serait, dit-on, typique-ment algérois, Pour percer le mystère de ses origines, il faudra faire un voyage avec le grand Ibn Khaldoun. L’historien raconte, dans son ouvrage autobiogra-phique «voyage d’Occident et d’Orient», comment Tamerlan, le chef Mongol, conquérant de Damas l’avait invité lors des négociations à sa table sur laquelle on lui servit un mets nommé « Ar-rishta» que les Tartares confection-naient à la perfection.

Ceci se passa la veille où Damas fut conquise en l’an 1401. Par quel hasard la «Rechta» se trouve-t-elle adoptée par nos femmes ? C’est encore un mystère historique qui reste à élucider.

recHta

Par Y. Hamza CHERIF

Après le succès de la première expérience et la demande accrue

qu’elle a suscité, les membres de l’asso-ciation «Les Nomades Algériens» rééditent le projet qui vise à améliorer la communication externe, mais cette fois, au profit de d’autres associations oranaises. Ce projet intitulé «TIC au service de l’associatif», a été conçu essentiellement pour sensibiliser et former.

Sensibiliser à l’importance de la communication externe pour amélio-rer l’impact des actions des associa-tions.

Former les membres afin qu’ils intègrent les techniques d’information et de communication dans l’élabora-tion de la stratégie de communication de leurs organismes.

Adopter les TIC devient une obligation incontournable pour les associations, afin de s’aligner au progrès technologique et à la tendance actuelle, même pour celles qui ne se sont pas encore acculturées à l’infor-matique. En effet, introduire les TIC dans l’organisation de travail de l’as-sociation s’impose pour une meilleure visibilité de l’association et de ses objectifs, ces derniers permettent non seulement d’élargir le public touché mais aussi de communiquer d’une manière efficace sans grand investis-sement économique et personnel. Les activités de ce projet sont aussi une occasion de renforcer les liens inter-associatifs, car, bien que les associa-tions oeuvrent dans des domaines différents, elles convergent cependant vers un même objectif.

TIC : Téchnologies d’Information et de Communication

Par amina HaDJI

leS ’t.i.c’ Au Service de l’ASSociAtif

Dans le cadre de sa mission de promouvoir l’image touristique

de l’Algérie, et en restant fidèle à sa mission de sensibiliser le jeune algé-rien à renouer avec son identité et la préserver, l’association « les Nomades Algériens » a lancé un concours de photographie qui a réussi à rassembler nombre d’amateurs de la photogra-phie autour du thème « l’identité algé-rienne ». Nombreux sont les gens qui ont manifesté leur grand intérêt pour la photographie en général, et surtout pour la démarche que suit l’associa-tion dans ce sens.

Il a été proposé ainsi de créer un club autour de cet art, qui sera porté

par des nomades ayant déjà une maî-trise du domaine, et qui sera ouvert à tous les passionnés.

Ainsi,une petite rencontre convi-viale est organisée à l’honneur des participants, qui a connu l’annonce des lauréats et des gagnants. Cette ren-contre était l’occasion pour concrétiser l’idée du « club photo ». Sous la direc-tion de M. Fayçal REzkALLAH, ce club comptera dans ses rangs les amateurs de la photographie, lesquels participeront activement à véhiculer les objectifs et les missions identitaires de l’association qui ne sont en fait, que ceux de tout algérien.

iSo cluB : lA nAiSSAnce d’un cluB photo

uN voyage daNs L’espace-temps

Par Younes BaHRI

«El hechma» de « Abdelhafid Chenan», prix du jury du concours « l’ identité Algérienne». organisé durant le mois fevrier par Les Nomades Algériens

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A lA découverte de nedroMA

Par un samedi ensoleillé du mois de mars 2012, Les Nomades

Algériens, en quête de belles photos et allant à la rencontre de l’Asso-ciation El Mouahidia, prirent leurs sac-à-dos en direction de Nedroma, une médina située à l’extrême Ouest Algérien longée par les monts du Trara.

Vous vous posez probablement quelle est l’origine étymologique du nom de Nedroma ? Et bien Nedroma semble être la forme arabisée du terme berbère « tanedroumt » qui signifie ‘le descendu vers l’aval’, après que l’origine « ned Roma» « rivale de Rome » ait été écartée, et celle de «nedro l’ma » « regardez l’eau » peu appuyée.

C’est au rythme des chansons Algériennes les plus connues et aux paroles quelque peu revisitées par nos membres, que nous n’avons pas senti le temps passer, jusqu’à ce que nous ayons aperçu une aggloméra-tion adossée sur une grande mon-tagne de la chaine des Trara, au milieu d’une vallée. Nous étions bien arrivés à destination.

Nous avons pris rendez-vous avec les membres de l’association El Mouahidia dans une place de la médina, celle du Souk. Nous sommes allés ensemble à la maison du patri-moine, siège de leur association où M. Midoun, président de l’associa-tion nous fit une brève présentation de l’association qui fut fondée en 1973 pour faire connaître la musique locale et œuvrer à la protection et la conservation des vestiges historiques de la ville depuis les Almohades, les

Nedroma semble être la forme arabisée du terme berbère « tanedroumt » qui signifie ‘le descendu vers l’aval’, après que l’origine « ned Roma» « rivale de Rome » est été écartée

Almoravides et les zianides qui font la fierté de Nedroma.

Le temps de prendre quelques photos des lieux, d’écouter une mélodie envoûtante d’un jeune Nedromi jouant du « oud » et nous voilà au centre de la vieille ville, devant les bains maures très bien conservés, qui gardent encore l’ancienne méthode de chauffage au bois, seuls les plus audacieux parmi nous s’aventurèrent à prendre des photos dans l’hypocauste.

Quelques mètres plus loin se trouve la Grande mosquée de Nedroma, qui fait partie des rares monuments Almoravides subsistants de nos jours, elle date du 12eme siècle et le mina-ret fut construit par les Nedromis de l’époque en 50 jours, avec leur argent et leurs propres mains.

Nous avons poursuivi notre visite en empruntant des ruelles de pavés étroites et sinueuses d’une exquise tranquillité. Par l’une des quatre portes de la ville, nous arrivâmes au pied des vestiges d’un ancien palais que l’on désigne dans le pays sous le nom de « Dar es-Soultân »

De là nous sommes partis par bus à 13 km au nord de la ville, jusqu’au plateau de « ziatine » qui surplombe la baie de « Sidna Youchaa ». Dans cette magnifique esplanade où la forêt et la mer se rencontrent, nous avons fait une pause déjeuner convi-viale et ce fut l’occasion pour nous de mettre en pratique ce que nous avions appris lors d’une formation en photos assurée par notre association.

Et c’est sur une photo de groupe que nous avons clôturé cette belle escapade le long d’une journée et prirent le chemin du retour à Oran, cette fois ci avec une ambiance plus modérée due à la fatigue mais dont les souvenirs resteront gravés dans nos mémoires.

Par Rajaa.N

Une virée dans l ’ouest de l ’Algérie avec les nomades algériens pour découvrir la mémorable ville de Nedroma et ses monuments.

Musiciens, Association El Mouahidia , Nedroma

Jarf de Ziaten - Sidna Youchaa

La Grande mosquée de Nedroma fait partie des rares monuments Almoravides subsistants de nos jours, elle date de 12eme siècle.

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Par Illili maHROUR

Quelle drôle d’assertion! un nomade urbain ? En

Algérie? Comment est-ce pos-sible ? Dans l’imaginaire col-lectif, un nomade vit dans le désert, sous une tente pas très loin d’un palmier et s’il a de la chance d’une oasis !

Mais la réalité est toute autre aujourd’hui : le Sahara algérien est bel et bien urbanisé. On peut remettre en question le type d’ur-banisation et l’architecture produite dans ses nouvelles villes pourtant le fait urbain est une réalité indéniable.

Malheureusement, ce qui est moins connu, c’est que cette notion d’urbanité est inhérente au Sahara depuis bien des siècles. Dès que l’homme s’est établi durablement dans ce territoire, son habitat s’est formalisé en noyau urbain : le ksar. Permettez-moi de vous guider dans le monde fascinant de l’architecture vernaculaire algérienne de manière à vous donner quelques clés de lec-ture d’un espace trop longtemps méconnu. C’est la redécouverte ou la découverte d’un territoire, d’une histoire, d’un patrimoine matériel et immatériel aussi divers que varié.

Je vous propose un voyage de l’Akham à l’Aghem ou du Dar au ksar. Il s’agit d’une lecture de l’échelle de l’habitat à l’échelle de la ville.

C’est partir à la découverte des secrets constructifs et constitutifs de l’Akham (Eddar) en allant du West-Eddar pour arriver au Stah en passant par les différents espaces com-plexes qui reflètent un mode d’habi-ter propre à la société algérienne. De là on peut faire le lien avec l’Aghem ou le ksar, qui se trouve être la maté-rialisation spatiale de l’ensemble des unités d’habitations qui com-posent l’échelle de la vie de la cité.

Comprendre l’évolution de l’Akham à l’Aghem est « La leçon » de notre architecture vernaculaire. Comme nous le rappelle Ibn khaldun, il ne s’agit pas d’opposer ruralité «badw » et urbanité « hadara» mais de concevoir la dualité des notions rurales et urbaines présentes dans les archi-tectures d’Afrique du Nord et plus particulièrement d’Algérie. C’est cette dualité entre mode de vie agropastoral et mode de vie urbain qui donna nais-sance à notre architecture spécifique.

Ici le ksar est l’expression formelle d’un mode de vie et reflète la maî-trise d’un territoire. De là apparaît la pertinence du terme nomade dans sa référence à une connaissance fine d’un territoire et une maîtrise parfaite des savoirs vivre et savoirs faire en «mode réseau » bien avant Facebook !

Etre Nomade Algérien c’est être en réseau et entrer en résonnance avec un territoire. C’est renouer avec un continent : l’Afrique. C’est revenir sur les parcours mythiques des grandes routes caravanières qui reliaient le cœur du Sahara aux côtes de la méditerranée et l’Europe en y échangeant or, esclaves et manuscrits.

Etre nomade algérien c’est renouer avec un passé glorieux, qui a vu naître des dynasties conquérantes, qui façon-nèrent le territoire et maîtrisèrent la nature pour y faire naître la vie.

Mlle Illili MAHROUR, architecte algérienne diplômée de l ’Ecole de Paris Belleville, spécialiste des architectures vernaculaires d’Afrique du Nord et auteur d’une recherche sur les Ksour du Gourara algérien.

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La casbah d’Alger

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Comprendre l’évolution de l’Akham à l’Aghem est « La leçon » de notre architecture vernaculaire. Comme nous le rappelle Ibn khaldun, il ne s’agit pas d’opposer ruralité «badw » et urbanité « hadara» mais de concevoir la dualité des notions rurales et urbaines présentes dans les archi-tectures d’Afrique du Nord et plus particulièrement d’Algérie. C’est cette dualité entre mode de vie agropastoral et mode de vie urbain qui donna nais-sance à notre architecture spécifique.

Ici le ksar est l’expression formelle d’un mode de vie et reflète la maî-trise d’un territoire. De là apparaît la pertinence du terme nomade dans sa référence à une connaissance fine d’un territoire et une maîtrise parfaite des savoirs vivre et savoirs faire en «mode réseau » bien avant Facebook !

Etre Nomade Algérien c’est être en réseau et entrer en résonnance avec un territoire. C’est renouer avec un continent : l’Afrique. C’est revenir sur les parcours mythiques des grandes routes caravanières qui reliaient le cœur du Sahara aux côtes de la méditerranée et l’Europe en y échangeant or, esclaves et manuscrits.

Etre nomade algérien c’est renouer avec un passé glorieux, qui a vu naître des dynasties conquérantes, qui façon-nèrent le territoire et maîtrisèrent la nature pour y faire naître la vie.

Mlle Illili MAHROUR, architecte algérienne diplômée de l ’Ecole de Paris Belleville, spécialiste des architectures vernaculaires d’Afrique du Nord et auteur d’une recherche sur les Ksour du Gourara algérien.

Un jour, l’Algérie a décidé de créer un compte Facebook, c’est

à la mode et tout le monde s’y met! Alors pourquoi pas elle ? Ainsi, en quelques clics, elle a eu son compte Facebook, avec comme pseudo one two three, viva moi !

Pour mettre une photo de profil, elle n’a pas trouvé beaucoup de diffi-cultés, elle a des photos de paysages magnifiques, où l’être humain n’a pas encore tout gâché. Celles des villes, elle préfère les garder pour elle, après tout qui voudrait exhiber ses photos les plus moches !

Prochaine étape, la plus impor-tante, la raison pour laquelle elle a créé ce compte, ajouter des amis ! L’Algérie savait que les algériens, surtout les jeunes, étaient nombreux sur ce réseau social et elle savait aussi qu’ils y étaient libres et expressifs. Elle avait donc hâte de devenir amie avec eux, mieux les connaitre mais surtout savoir ce qu’ils pensaient réellement d’elle !

Dépassant cette étape et se fami-liarisant un peu plus avec Facebook, l’Algérie découvre qu’on peut mettre sa date de naissance et que, quand ce jour arrive, Facebook rappelle à tout le monde que c’est votre anniver-saire, mieux encore, tous vos amis peuvent vous souhaiter un joyeux anniversaire en laissant de gentils

messages sur votre mur.Trouvant ça intéressant, elle

décide de rajouter sa date d’anni-versaire. Mais en voulant le faire elle a marqué un temps d’hésita-tion, elle est tellement vielle qu’elle ne se rappelle même pas de sa date de naissance ! Après un moment de réflexion elle choisit celle de sa libération ; après tout, une libération est aussi une renaissance, ainsi elle décide de mettre le 5 Juillet 1962. Avec cette date, elle paraîtra plus jeune et ça lui facilitera la tâche de devenir amis avec les jeunes algé-riens de Facebook. En plus, cette date est très proche

Le 5 Juillet est là, l’Algérie est toute excitée devant son ordinateur. Ce soir, elle va lire des milliers de messages pleins d’amour et de reconnaissance ! Seulement, au fur et à mesure que le temps passait, la déception grandissait.

L’Algérie était déçue mais surtout perplexe ! Ils n’ont quand même pas oublié, d’ailleurs ils ne peuvent pas oublier Facebook rappelle les anni-versaires ! Ils étaient peut être occu-pés, mais c’est un jour férié. Ah oui c’est une journée fériée et ensoleillée,

ils sont surement à la plage ou sur les terrasses des crémeries. Mais écrire un message ne demande que quelques minutes.

L’Algérie ne comprenait pas cette indifférence, elle a pourtant beaucoup donné pour eux, pas équitablement c’est sûr, mais tous ont bénéficié de sa générosité.

Ils n’ont peut-être rien à lui dire, ou ils ont tellement à dire que même l’espace sur Facebook ne leur suffit pas.

Elle sait qu’elle leur a tourné le dos longtemps, qu’elle était sourde à leurs appels, qu’au lieu de communiquer elle a choisi le silence, ainsi beaucoup de choses n’ont pas été dites et ne faisait que s’accumuler

Elle a fini par comprendre qu’ils ont besoin de plus de temps, plus d’attention, plus de dialogue et de compréhension pour lui exprimer leur amour pour elle

Elle sait qu’ils l’aiment, eux aussi savent qu’elle les aime, c’est juste qu’avant de parler d’amour, ils doivent parler de leurs blessures. Ça prendra du temps mais peu importe, vu qu’ils finiront par se réconci-lier. Après tout, ils sont quand même amis… sur Facebook .

50 AnS Sur fAceBookPar Hayat REmmaCHE

« iNtimemeNt » : à La première persoNNe du siNguLier

Par amira HamDaD

cAfé littérAire

Du coup, raconter ! Aye …J’ai beau remuer le chien qu’il y a dans ma tête, il ne pond rien, même pas une étoile, faudrait quand même pas me prendre pour kamel Daoud ? Non mais !

Est-ce un « petit chose » dans ma cervelle ? Comme dit Alphonse Daudet? Et bien que son histoire fut émouvante, j’aurai volontiers donné une claque à son pleurnichard de frère. Un hommage à une maman partie, dans « tu ne mourras plus demain » d’Anouar Benmalek. Questionnements, émotions et larmes au passage…. puis une belle compré-hension d’« Origines », dans la préface de Amine Maalouf. Une « Geisha » qui nous fait rêver et qui dans un passage nous fait un beau cours de prédicats PNL et de stratégie d’apprentissage ! Des facettes cachées et de la beauté, «L’imposture des mots », je la sens et ressens le sens des paroles de khadra.

Je suis aussi désolée pour le bel éta-lage de livres, que nous n’avons effleurés

de nos voix, et pourtant, il y en avait des « hommes » de Malika Mokaddem, du «journal intime » Mouloud Feraoun et de belles œuvres que nous avons caressé du regard. Confusion : « rédactrice noma-dus 5 en herbe, ou herbe folle » comme dit khadra dans le dernier passage de « l’écrivain» ? Confusion ... mais mon esprit s’éclaircit au souvenir du délicieux cheese cake …

Chez les nomades, les cafés littéraires revêtent des dimensions différentes, ce qui a rassuré mes adorables filleules, Yasmine et Sawsen, qui en cette troi-sième édition, la première pour elles, ont compris que tout réside dans la simpli-cité la spontanéité et l’appel du cœur .

Et si on renouait avec le plaisir de lire ? Et les belles habitudes,

reprennent dans la troisième édition du café littéraire des nomades, qui s’est déroulé à Jurex, 7 Rue khemisti cette fois, sous le thème : autobiographie.

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6 Souad BENSaaDa anès HOUaRI

oraN, quaNd Le derb se perd...

Un peu d’appréhension quand même, exacerbée par

le discours paternel de la veille : « C’est un quartier dangereux où il y a beaucoup d’agressions! Ce n’est pas par là qu’on peut prendre un raccourci ni marcher tranquillement avec ses amis!», mais la curiosité et l’envie de briser ces stéréotypes nous ont donné le courage nécessaire pour nous engager dans les méandres de Ed-Derb.

Arrivés sur place, pendant que l’un guettait, l’autre immortalisait ce balcon en ruine ou cet égout à fleur de rue. Désolation était la première impression que le spectacle nous inspirait, mais rapidement atténuée par une rencontre d’exception avec un jeune du quartier, Othman, qui s’est proposé spontanément de nous guider: -Quand vous me voyez, vous avez l’impression que je suis un délinquant.

Effectivement, notre guide portait T-shirt, survêtement et espadrilles avec des yeux noircis au khôl.

-Mais ce n’est pas le cas, je suis juste un

jeune maman portant son bébé au bras, nous a entrainés et fait traverser un « pont » en bois, pour nous faire voir quelque chose disait-elle. Nous-nous demandions comment les enfants faisaient pour marcher sur cette veille planche, si peu épaisse et tellement instable. Elle nous a montré ce que nous n’oserions pas appeler sa maison où une petite fille jouait, pieds nus, avec une couverture étendue là et les ordures amoncelées à quelques pas.

Mais Derb c’est aussi beaucoup d’humour. Au retour, une dame est accourue pour nous éviter de mettre les pieds sur une crotte ; nous sommes alors partis tous les trois d’un immense fou rire. Cette dame drôle et pleine de vie dira ensuite :

-Je suis tranquille ici. C’est peut-être l ’impasse la plus tranquille de tout le quartier. J’ai hésité au début quand on m’a proposé d’acheter ici, mais j’ai fini par ramener ma mère malade et mes enfants en 1996 et je n’ai jamais eu de soucis.

Le Derb d’Oran pour nous c’était, et cela restera : un jeune, d’apparence voyou mais qui nous a guidé, des personnes chaleureuses et hospitalières, une dame qui prend soin de sa mère malade dans une maison où les conditions de vie sont déplorables, une femme âgée en difficulté, un fou qui dort sous les escaliers et qui fait ses besoins dehors, la saleté, les rues boueuses, les déchets entassés, les maisons en ruine, les balcons à moitié au sol, les plafonds en toile-cirée, les gens qui insistent pour qu’on prenne des photos, qui ont envie qu’on parle de leur situation affligeante, qui nous confondent avec du personnel des services du relogement, certains qui n’attendent que ça, d’autres au contraire qui ne veulent pas quitter le quartier…. et malgré tout, une ambiance conviviale de quartiers anciens.

Ressortis du quartier émus par l’accueil et la sympathie des habitants, nous écrivons cet article sous forme de testament, car Derb ne tardera pas à nous quitter.

Derb lihoud est l ’un des plus anciens quartiers d’Oran. En effet, c’est vers l ’an 1000 que la communauté juive a commencé à s’y installer.

étudiant. Ce n’est pas les habitants du Derb qui agressent. On est des gens tranquilles. Ça vous parait logique que quelqu’un qui habite dans cette maison agresse au coin de sa rue ? Non, ça n’a aucun sens ! Je suis personnellement intervenu pour empêcher des tentatives d’agressions ici, et à chaque fois les voyous étaient des étrangers au Derb.

Quelques pâtés de maison plus loin, une petite dame en blousa nous a invité à entrer chez elle. Elle a été la première à le faire. Agée de 83 ans, elle habite là, avec ses enfants, depuis 60 ans déjà, et n’a comme revenu que la maigre retraite de son défunt mari. Elle a aussi insisté pour nous faire un café et nous montrer ses factures, toutes payées. Malgré la misère, elle voulait être en règle avec sa conscience et avec les autorités. Elle nous a confié:

-Je loue chez l ’état, je ne peux pas payer de location, wladi. Mais je paye l ’électricité et l ’eau. Voici ma dernière facture. Je suis l ’une des seules qui payent. Je ne vole pas l ’état. D’ailleurs, combien y-a-t-il sur cette dernière facture ?

Regardez mes enfants, quand les voisins du dessus vont aux sanitaires, je reçois toute l ’eau d’évacuation, directement, presque sur ma tête.

Pincement au cœur en voyant ses conditions de vie : plafond à nu, mur écaillés, lézardés, amoncellement d’ordures à l’extérieur… Comment fait-elle pour continuer à sourire ?

Lors d’une prise de photos, une

Quartier du Derb - Oran

Une fille, un garçon, deux appareils photos plutôt sophistiqués, un calepin, un crayon et des vêtements discrets, direction Ed-Derb, objectif prendre des photos d’une Oran que peu veulent voir. Suicide direz-vous? Attendez de lire la suite !

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L’ideNtité vue par amiN maaLoufPar Sanaa.N

gants, casquette ou chèche qui reste l’accessoire préféré des Nomades). Votre sac à dos ne doit pas être lourd, alors pensez à n’emporter que le nécessaire (nourriture, crème solaire, trousse de soin). Un sac de 30L peut convenir pour une randonnée d’une journée. Pendant votre balade,

pensez à vous hydrater réguliè-rement en buvant un peu d’eau toutes les demi-heures.

Pour une randonnée en har-monie avec l’environnement, veillez à conserver la propreté des endroits visités, soyez à l’écoute de la nature !

Qui a dit que les Nomades et le Cinoche faisaient deux ?

La preuve étant que suite à l’ini-tiative d’un cinéphile, les nomades viennent tout juste de lancer le Ciné Nomade en partenariat avec l’Institut Français, Parmi les pro-jections les plus marquantes, celles des 6 courts-métrages réalisés par Bejaia-Doc et l’association «Cinéma et Mémoire »: Block-house de Tarek Hadj Mokhnache, Heureusement que le temps passe de Ferhat Mouhali, Où est Fanon de Yacine Hirèche,Uzzu de Sonia Ahnou, Si ça changeait de Mohammed Nabil Chaouche Teyara, J’ai habilité l’absence deux fois de Drifa Mezenner.

Des Courts-métrages, qui sou-vent reflètent les tracas de la vie quotidienne et traitent des plus profonds maux rongeant notre société tels que : la Harga, l’éco-logie, le civisme, la prise en charge des handicapés, l’anarchie établie au sein du bâti Algérien ou encore l’amour. Et à d’autres d’autres reprises prennent une tournure biographique en racontant des his-toires humaines et des expériences uniques.

faire uNe raNdoNNeePar Siham BaBa KHELIL

tel que la langue, la nation, l’ethnie ou encore la profession, l’âge, etc…, Il sou-ligne le fait que toutes ces appartenances n’ont pas la même intensité, quelques-unes aurons plus d’importance que d’autres à un moment donné de la vie, et c’est d’ailleurs pour cela qu’il précise que l’identité n’est pas innée, sinon, qu’elle se forme et évolue avec la per-sonne, s’alimentant des divers aspects et expériences de la vie. Il confirme notamment que l’identité est aussi défi-nie par le regard des autres. Bien que le contexte diffère, je trouve l’approche de l’auteur sur l’identité peut bien nous éclairer dans notre réflexion. Essayons de généraliser l’approche de l’auteur à ce que pourrait être une identité natio-nale, nous pourrions dire que l’identité d’un peuple il y a 100 ans ou 50 ans, ne serait pas la même aujourd’hui, qu’elle évolue au fil de l’histoire, non ?

De quoi est donc composée cette identité nationale ? Comment et pourquoi évolue-t-elle ? Longue est la liste de questions que je me pose et que j’aimerai partager avec vous tout au long de notre chronique, je ne prétends pas expliquer ni affir-mer quoi que ce soit sur ce concept tellement complexe qu’est l’identité, seulement échanger des réflexions avec vous, d’ailleurs vous êtes tous cordialement invité à participer au débat sur notre forum : forum.nomades-algeriens.com

L’idée de cette nouvelle chronique nous a surgit suite au concours

de photographie organisé par notre association le mois dernier, et qui a été intitulé « identité algérienne » .

Il a été très intéressant, en lisant les commentaires sur les photos concurrentes qui ont été soumises au vote du public, de remarquer que pour une même photo, les uns ont pu se sentir parfaitement identifiés en tant qu’algériens, tandis que d’autres ne voyaient pas le reflet de l’identité Algérienne dans cette même image. L’écrivain Amin Maalouf, dans son livre «Identités meurtrières» explique l’identité, propre à chacun de nous, comme étant une combinaison d’ap-partenances, c’est-à-dire qu’elle est composée de plusieurs éléments dans lesquels nous nous sentons identifiés,

Il fait beau ! Je suis en forme ! Tiens, pourquoi n’irai-je pas randonner ?

Mais avant tout, une randonnée, ça se prépare ! Voici quelques conseils pour faire une randonnée plaisante et efficace.

Différente de la marche urbaine, la randonnée nécessite de bonnes chaussures antidérapantes, mon-tantes de préférence pour maintenir les chevilles, et imperméables si vous êtes en terrain humide. Pour les vêtements à porter, une tenue dans laquelle on se sent à l’aise est la plus appropriée. Rajouter les accessoires nécessaires selon la saison (bonnet,

Les Nomades foNt Leur ciNémaPar arslan Hamza CHERIF

Les identités Meurtrières ; essai de Amine Maalouf, paru en 1998. Il questionne la notion d’identité et les conflits qu’elle peut occasionner.

Association «Les Nomades Algériens» - Nom

ad’us N°5

8

Le 10 décembre 2011, un bon nombre de nomades se sont retrouvés à

Bouisseville en compagnie d’autres associations et collectifs pour l’adoption de la charte du réseau JCE. Vous vous demandez surement de quoi je parle?

Dès 1996 l’association AFEPEC orienta sa stratégie envers les jeunes et lança ainsi depuis 2003 des projets de formations pour les jeunes du milieu associatif constituant autour d’elle un noyau actif.

Le 11 Décembre 2010, une première journée où tous les membres du réseau ont été invités, a été organisée avec des ateliers

qui ont donné un nom à ce réseau: «le réseau de jeunes citoyens engagés, JCE, » et produit une ébauche de charte. Durant toute l’année 2011, un comité de rédaction constitué de représentants de chaque association et collectif a été créé, afin de développer les résultats obtenus en 2010 et rédi-ger une charte. Ainsi le 10 Décembre 2011 le réseau JCE a été formalisé en adoptant sa charte, Un réseau fondé par huit associations et collectifs et qui porte les valeurs citoyennes, égalitaires et de non-violence dans le respect et la liberté en utilisant la culture comme vecteur pour promouvoir ces valeurs.

Les Nomades, membre foNdateur du réseau J.c.e

Bulletin d’information de l’association culturelleLes Nomades Algériens Rédactrice en chefY. HAMzA CHERIF

Je vous propose aujourd’hui de voyager une autre

fois dans les noms de villes algériennes …Hippone, ça vous dit quelque chose ? Ou si vous préférez Hippo Regius qui veux littéralement dire en latin ville royale ? Je vous aide encore Bône ? Voilà déjà trois noms qui ont changé pour une seule ville, qui elle est restée : « Annaba », reprenons doucement.

Hippone est le nom antique de la ville. Cette dernière a été islamisée au Xeme siècle et pris pour nom Bouna, mais on lui prêta aussi le nom de Madinat Saybous. Au début du XIe siècle, la ville antique est abandonnée pour un nouveau site distant de 3km au nord, cette nouvelle ville sera baptisée Baled el Anab qui signifie la ville du jujubier. C’est en 1522 que le corsaire kheireddine qui lui donnera son nom d’Annaba. Entre 1832-1962 les français la nommèrent Bône, elle reprit son nom d’Annaba lors de l’indépendance.

HippoNe

Le tourisme s’iNvite à oraN

les différentes associations actives dans le secteur et une foule de profes-sionnels venus de toute part d’Algérie.

Les nomades présents ont su capter l’attention du public présent et encore plus spécialement celle du Wali grâce à la présentation de leurs Projet en cours « Les TIC au service de l’associatif » et de leur bulletin trimestrielle « le Nomad’us », mais aussi lors de la conférence qui s’est tenue le même jour avec la prise de parole du président de l’association (Monsieur A. Houari) et le visionnage d’une vidéo retraçant les voyages de l’association.

Au final ce 1er Workshop a été béné-fique, ainsi il a permis à ses différents par-ticipants de prendre contact et de mieux se connaître en vue d’une collaboration future plus étroite, et ce afin de redorer l’image touristique d’Oran à l’échelle locale et de l’Algérie à l’échelle nationale.

Oran El Bahia une ville millénaire aux multiples attraits touris-

tiques mais mal exploités », c’est dans cette optique de sensibilisation et de promotion de tourisme que s’est tenu le 1er Workshop du Tourisme d’Oran le 07 mars 2012 à l’Hôtel Phœnix. Les Nomades Algériens ont ainsi été conviés à participer à cette première du genre, en collaboration avec la direction du tourisme d’Oran, étant donné les objectifs de l’association qui vont de pair avec la thématique de ce Workshop et le tourisme en Algérie.

Pour l’occasion Monsieur le Wali d’Oran ainsi que son directeur du tourisme ont été invités, sans oublier Par arslan Hamza CHERIF

Au workshop autour du tourisme à Oran+213 (0) 551-95-61-51contact@nomades-algeriens.comwww.nomades-algeriens.comOran, Algérie

Bulletin Numéro 05

Par Y.Hamza CHERIF

uNe viLLe, trois Noms

Par Hayat REmmaCHE

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