Nomad'us N°06

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Page 2 Les Nomades Algériens à Béni-Snous Photo en fête à l’Institut Français A BÉNI-SNOUS PETIT VILLAGE, GRANDE DÉCOUVERTE Association « Les Nomades Algériens » Bulletin d’information - Numéro 6 SPECIAL Octobre 2012 * Nous avisons nos lecteurs que les opinions contenus dans le Nomad’us n’engagent que leurs auteurs. L a pérennité d’une association est tributaire d’une stratégie de communication efficace et adaptée au monde associatif. C’est dans ce sens que l’association «Les Nomades Algériens» a réuni cinq associations (SDH, Le Petit Lecteur, AIESEC, Bel Horizon et Istijmam) autour du projet « Les TIC au service de l’associatif », pour réfléchir ensemble sur une stratégie de communication en tirant profit de l’apport des technologies de l’information et de la communication. Ce projet, co-financé par l’Ambassade de France, comportait plusieurs activités dont des formations, des ateliers et des sorties. Ce programme a permis aux bénéficiaires de vivre une expérience riche où l’apprentissage et l’échange étaient au rendez-vous. Grâce à la contribution des associations et l’aide des partenaires, ce projet a atteint des résultats tangibles qui ont dépassé les objectifs attendus. Un de ces résultats est ce numéro spécial de notre bulletin d’information le Nomad’us ; fruit d’une année de travail, de formation et de partage. QUAND LA PHOTO FAIT SON SHOW « PHOTO EN FÊTE » Page 6

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Bulletin d'information n°6 de l'association culturelle "Les nomades Algériens", Oran

Transcript of Nomad'us N°06

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Les Nomades Algériens à Béni-Snous

Photo en fête à l’Institut Français

A BÉNI-SNOUS

PETIT VILLAGE, GRANDE DÉCOUVERTE

Association « Les Nomades Algériens » Bulletin d’information - Numéro 6 SPECIAL

Octobre 2012

* Nous avisons nos lecteurs que les

opinions contenus dans le Nomad’us

n’engagent que leurs auteurs.

La pérennité d’une association est

tributaire d’une stratégie de communication efficace et adaptée au monde associatif. C’est dans ce sens que l’association «Les Nomades Algériens» a réuni cinq associations (SDH, Le Petit Lecteur, AIESEC, Bel Horizon et Istijmam) autour du projet « Les TIC au service de l’associatif », pour réfléchir ensemble sur une stratégie de communication en tirant profit de l’apport des technologies de l’information et de la communication.

Ce projet, co-financé par l’Ambassade de France, comportait plusieurs activités dont des formations, des ateliers et des sorties. Ce programme a permis aux bénéficiaires de vivre une expérience riche où l’apprentissage et l’échange étaient au rendez-vous.

Grâce à la contribution des associations et l’aide des partenaires, ce projet a atteint des résultats tangibles qui ont dépassé les objectifs attendus. Un de ces résultats est ce numéro spécial de notre bulletin d’information le Nomad’us ; fruit d’une année de travail, de formation et de partage.

QUAND LA PHOTO FAIT SON SHOW« PHOTO EN FÊTE »

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A la base considérée comme un plat Ottoman, la

dolma a su se réincarner sous d’autres formes après son algérianisation. Son appel-lation venant du verbe turc «dolmak», signifiant «farcir», a parcouru son chemin en passant de la dolma «Sarma ou emballée» aux boulettes algériennes.

Au début, cette recette turque, se faisait grâce à des feuilles de vigne, que l’on remplissait de riz et de viande, et qui pouvait se manger en entrée comme en plat froid ou préparé en plat principal. Ensuite, la recette est passée de la Sarma aux boulettes de viandes ou de poissons cuisiné dans différentes sauces rouges.

Dans certaines régions d’Al-gérie, ce plat fait principalement d’un mélange de riz et de poissons bleus, saupoudré de cannelle, de menthe et de persil est considérée comme l’un des plats les plus riches et complets.

Qu’elle soit Turque ou Ottomane, à sec ou en sauce, froide ou chaude, la dolma a su triompher dans la gastronomie algérienne grâce à sa facilité de préparation et sa savou-reuse dégustation.

LA DOLMA

Par Hayet. KAssociation Les Nomades Algériens

Cette journée porte ouverte a été consacrée à la photographie, une

sorte d’invitation à une rencontre dynamique entre la jeunesse oranaise et leur ville. Plusieurs brèches ont été ouvertes, une manière particulière de comprendre ce rapport intime avec l’image et une ville. Entre projec-tions-débat et plusieurs expositions thématiques, les animateurs de cet évènement se sont enjoints à rega-gner une position active de specta-teur et à dialoguer avec cette jeunesse oranaise de sujets de proximité tout au long de cette journée.

L’évènement s’est ouvert donc par la projection du film « Afghanistan: Journal du front». En sortant de la salle de projection de l’Institut Français d’Oran (IF), une nouvelle rencontre avec l’image a eu lieu à travers des portraits de mode réalisés par des photographes en herbe, résul-tat d’une formation en photographie du projet « les TIC au service de l’associatif ». Leurs photos exposées sont le fruit d’un travail d’équipe et de mise en pratique des techniques apprises lors de cet atelier, notam-ment en matière de mise en scène et la prise de vue. Un défi relevé haut la

Le 19 juin 2012, s’est ouverte la journée «Photo en Fête», initiée par l ’insti-tut Français, le photographe Hamid AOUREGH et le club ISOClub.

main, puisque cette exposition leur a valu les honneurs des visiteurs.

Pour rester dans cet esprit de ren-contre et de force de l’image, tout au long de la journée, quelques uns de ces photographes, Omar RADOUI et Abdelhafid SHENAN, invitaient les visiteurs à se prêter au jeu du modèle l’instant d’une photo. Les visiteurs ravis emportaient avec eux leurs photos à titre de souvenir de cette rencontre particulière avec l’objectif.

De la discussion jaillit la lumière de la photo

Pour sensibiliser la jeunesse à cet aspect important de la photographie, les organisateurs de l’évènement ont décidé de continuer cet itinéraire initiatique de l’image en guidant cette jeunesse dans les rues d’Oran à travers la projection photos sous le thème « Les métiers d’Oran ». Les photographes rendent au public une image fidèle du foisonnement culturel d’Oran à travers des métiers en voie de disparition. Le reportage commence dans les rues d’Oran, à la rencontre du vendeur de cacahuètes, du bouquiniste mobile de rue 89 Cavaignac, ou encore de l’écrivain public de la mairie. Tous ces métiers caractérisent le territoire Oranais et lui donne toute son empreinte. Les portraits de cette population furtive, rappellent que ces acteurs oubliés des métiers d’Oran font bel et bien partie du patrimoine oranais. Et c’est exac-tement de cette manière que ces pho-tographes, ont voulu et su le montrer en image aux visiteurs lors de cette journée particulière. Enfin, pour clôturer cette journée, l’architecture, témoin de notre culture et de son his-toire, a pris place dans la même salle d’exposition sous les thèmes «regard architectural » et « intérieurs sans flash ».

Avant de partir tout le monde était d’accord pour faire du 19 juin une rencontre annuelle autour de la photographie.

PHOTO EN FÊTE

Par Lamia KAGHATAssociation Les Nomades Algériens

QUAND LA PHOTO FAIT SON SHOW

Photo réalisée lors de la formation photographie

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Le peuple algérien est musulman, et à l’arabité est lié avait dit le

cheikh Abdelhamid Ibn Badis, une phrase qui en dit long sur l’identité algérienne…

La société algérienne subi actuellement un choc de culture, un méli-mélo de civilisation dû en grande partie à un historique assez riche et confus en même temps, or, la communauté algérienne ne se distingue plus par cette image arabo-musulmane, cette pseudo-culture, pittoresque certes, mais qui n’est pas la nôtre, si on sillonne l’Algérie, de l’est à l’ouest, du nord au sud, est ce qu’on trouvera qu’une culture ? Est-ce qu’on trouvera qu’une seule langue ? Est-ce qu’on trouvera les mêmes us et coutumes? La même manière de pratiquer la religion ? Je crains que non, nous sommes témoins aujourd’hui d’une Algérie confuse, qui ne sait pas où se placer, on l’accuse d’avoir renié ses origines tamazight, on l’accuse d’avoir omis la culture arabe dont la langue est liée à la religion musul-mane, mais en vérité, l’Algérie n’est en rien la cause dans tout cela, c’est son histoire qui a décidé de son sort.

L’Algérie a été la scène d’innom-brables dynasties, de maintes conquêtes et de plusieurs colonisa-tions, tout cela a forgé différentes cultures, différentes idéologies à travers tout le pays, cependant cela a suscité une acculturation qui présentement prend de l’ampleur, ce melting-pot se nourrit des diverses traditions présentes dans le pays, de toutes ces différentes langues et dialectes parlés dans tout le terri-toire national, à titre d’exemple on cite l’arabe, le berbère, le français, le chaoui, le citoyen algérien demeure alors perplexe et indécis face à ce débat infini qui est quasiment devenu tabou, car d’un côté si ce conflit « ethnique » continue, il finira par provoquer une ségréga-tion sociale et une haine entre ces différentes cultures, d’un autre côté, si chacun de nous assume son rôle dans la société et fait preuve de tolérance, je crois qu’on aura point de frayeur à se faire concernant ce sujet, comme l’a si bien dit Hannah Arendt : « Pour être confirmé dans mon identité, je dépends entière-ment des autres. »

Pour conclure, je pense que toute la force de l’Algérie se focalise sur ses différentes cultures, il faut en faire bon usage et savoir les rendre compatibles pour qu’on puisse cohabiter et faire de l’Algérie un foyer de fraternité et d’union, il faut avant tout se jauger et apprendre à

CAFE LITTERAIRE : QUI SUIS JE?

Etre algérien ? Vivre algérien? Parler algérien ? Autant de

questions que l’on se pose tous les jours et qui restent sans réponse. J’aimerais vous dire que je sais mais ce n’est pas vrai. Voilà pourquoi LES NOMADES ALGÉRIENS ont organisé un café littéraire le 18 mai dernier, dont l’identité algérienne était le sujet. Ce fut l’occasion de lire deux articles fort intéressants et quelque peu contradictoires, chacun résumant l’identité à sa manière. Le premier article est une chronique du célèbre M. Kamel DAOUD « L’inévitable décolonisation hori-zontale » publiée le 17 décembre 2009. Le second est une réponse au premier : « La troisième mi-temps » de Djamel LABIDI (Le Quotidien d’Oran du 2 janvier 2010). La lecture a encouragé les prises de positions et de paroles des participants, chacun

allant de sa propre réflexion sur: ETRE ALGERIEN. Le café litté-raire fut aussi l’occasion de remettre les prix aux lauréats du concours rédaction organisé par l’association entre le 10 et 30 mars 2012, et dont le

connaître l’autre, débattre dans une ambiance où le respect mutuel règne, réclamer ses droits pacifiquement et essayer de s’instruire sur sa propre culture et la culture de l’autre pour pouvoir la respecter, il faut valoriser notre héritage culturel et lui rester fidèle, il est indispensable d’oublier toutes ces rancunes et ouvrir une nouvelle page tout en demeurant attaché à notre foi, nos opinions et nos croyances et les pratiquer librement sans porter atteinte ou préjudice à la liberté des autres en sachant que notre liberté s‘arrête là où commence la liberté des autres, il y a plein de choses à faire pour créer une certaine harmonie dans une société meurtrie et marquée par des calamités qui lui ont déchiré les membres, et la première des choses est de recoller ces morceaux déchirés et s’unir pour ne faire qu’une nation, il faut faire de nos différences notre sève, c’est juste à ce moment là, qu’on pourra dire qu’on a une identité ALGERIENNE authentique

L’ALGÉRIE VU PAR UN

ALGÉRIEN

Par Ayoub HASSANILauréat du concours rédaction.

Par Y.HAMZA CHERIFAssociation Les Nomades Algériens

thème était : l’identité algérienne. Vous l’aurez compris la question de l’identité nous tient à cœur !

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El Herfa se dit souvent d’un savoir-faire ancestral qui offre à son détenteur une

certaine sérénité face à l’avenir car il est l’artisan de sa vie, maître de lui-même. Elle lui offre aussi la satisfaction d’un travail accompli et bien fait.

Le dicton avait un sens à une époque qui ne connaissait pas la crise, celle d’aujourd’hui n’a de mot d’ordre que l’argent et l’argent n’a pas d’odeur, alors qu’un métier est vecteur de valeurs morales, de dignité, d’autosatisfaction, d’exis-tence même. Ne dit-on pas que le travail c’est la santé ?

El Herfa a connu des jours meil-leurs, des jours où les gens faisaient peu d’études supérieures surtout. Ils ne pouvaient donc se permettre d’être

architectes, ingénieurs ou médecins, des métiers qui font la gloire de notre époque. Une époque où les procédés de fabrication sont révolutionnaires, une époque où tout est rapide.

Plus qu’un gagne-pain, il s’agis-sait d’une vocation.

Le fils d’un Mkaddem de zawiya par exemple avait plus de chance de faire le même métier que son père. Au même titre qu’El Guerrab ou EL Berrah.

En fait, souvenez-vous de ces métiers nobles ?

El Guerrab ou « le porteur d’eau», enraciné dans la nuit des temps et scillonant les souks, notamment en été, est un homme qui remplit son outre d’eau à fin de désaltérer les gens qui ont soif.

Le porteur d’eau avec sa cloche qui retentit est concurrencé par les bouteilles d’eau minérale, les gobe-lets en cuivre remplacés par les verres en plastique déposés sur les barils à l’entrée des magasins de Mdina Jdida

par des vendeurs qui veulent faire du bien.

El Berrah

Avant qu’il ne tombe dans les oubliettes de l’histoire, El Berrah (crieur public) était un métier à part entière, il a servi de relais de trans-mission orale pendant des siècles. Dans la culture arabe en général El Berrah annonçait surtout les bonnes nouvelles (Khbar al khir).

Se servant d’un tambour, d’une clochette ; El Berrah se déplaçait dans les places et les marchés, annonçait sa présence et récitait son texte à haute voix. Ce même texte était raconté de bouche à oreille sans garantie que le message arrive authentique, un mort pouvait facilement en devenir 10.

Depuis, le métier a évolué vers le mégaphone transporté en voiture. Mais les nouveaux médias de com-munication ne doivent en aucun cas nous faire oublier ces moyens de transmission faisant partie de notre patrimoine.

Par Z. AISSAOUI

HERFET EL YEDDINE WELLA MAL EL DJEDDINE ?

Combien de fois ai-je entendu ce dicton de la bouche de ma mère et généralement de celles de gens âgés qui ont connu une autre époque que celle d’aujourd’hui ?.

Suite ►

Les métiers traditionnels et artisanaux transmis de génération en génération constituaient une signa-

ture identitaire.

Association SDH

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Nous, les Algériens, sommes connus pour notre franc parlé et

nos avis sur tout et n’importe quoi. Du choix du président du Burkina-Faso au pied qu’il faut mettre en avant pour entrer aux salles d’eau, notre voix porte sur des dizaines de mètres alors que notre geste, lui, ne porte pas plus loin que notre bout du nez. Nos études et nos diplômes sont accrochés aux murs comme des trophées et notre civisme n’a jamais vu le jour. Musulmans que nous prétendons être, nous savons tout ce qu’il faut faire pour entrer au paradis mais sur terre, c’est l’enfer que nous construisons.

Notre manque de bon sens est en train de coûter cher à notre Algérie. Nos paroles en l’air ne nous

avancent en rien et ça ne fait pas de nous de bons citoyens ni de bons musulmans, mais juste des barati-neurs qui sont prêt à tout pour amu-ser la galerie ou pour faire croire aux autres ce que nous ne sommes pas. Cela dit, le geste, ce fameux acte qui peut changer le destin, soulever des peuples, chasser des dictateurs ou simplement garder nos rues propres, sourire aux gens qu’on ne connaît pas comme on le fait pour nos enfants, est inscrit aux abonnés absents. Ce manque de volonté qui gèle nos mouvements pouvant

apporter un plus à notre pays doit changer si on veut garan-tir un avenir meilleur à nos enfants.

Dénoncer c’est bien mais agir c’est mieux, vu que tout le monde voit l’état de nos rues, de nos espaces « verts » et de nos plages… Que nous reste il à faire si ce n’est de rétablir la connexion entre nos paroles et nos actes ? Comme l’a si bien dit notre Seigneur :« La foi c’est ce qui a émergé du cœur et a été suivi par des actes».

Alors changeons pour une Algérie meilleure !

par des vendeurs qui veulent faire du bien.

El Berrah

Avant qu’il ne tombe dans les oubliettes de l’histoire, El Berrah (crieur public) était un métier à part entière, il a servi de relais de trans-mission orale pendant des siècles. Dans la culture arabe en général El Berrah annonçait surtout les bonnes nouvelles (Khbar al khir).

Se servant d’un tambour, d’une clochette ; El Berrah se déplaçait dans les places et les marchés, annonçait sa présence et récitait son texte à haute voix. Ce même texte était raconté de bouche à oreille sans garantie que le message arrive authentique, un mort pouvait facilement en devenir 10.

Depuis, le métier a évolué vers le mégaphone transporté en voiture. Mais les nouveaux médias de com-munication ne doivent en aucun cas nous faire oublier ces moyens de transmission faisant partie de notre patrimoine.

Qu’en est-t-il des métiers artisa-naux aujourd’hui ?

En Faisant l’état des lieux de la ville, le bilan n’est pas très encou-rageant. Le secteur de l’artisanat a enregistré une baisse significative d’activité en 2011 où 3200 artisans ont mis la clé sous le paillasson.

Sur les 7000 artisans inscrits à la Chambre de l’Artisanat et des Métiers d’Oran, seuls 4000 d’entre eux activent réellement sur le terrain. A titre indicatif, 350 activent dans le secteur de la tannerie (traitement de peaux d’animaux) et 700 dans le secteur de la joaillerie.

Cette lente descente aux enfers s’explique par le manque de matières premières telles que le cuir, les peaux et le cuivre, l’incapacité des artisans à faire face aux diverses charges de fonctionnement dues à l’absence de circuits de vente (ils fabriquent le plus souvent à perte) et à l’absence d’événements réguliers pour les faire connaitre tels que les espaces d’exposition, salons et foires. Le peu qui existe met plus l’accent sur les produits syriens ou iraniens, ce qui condamne les produits algériens à rester sur les étals.

Seules quelques associations et organisation soucieuses du devenir de ces vieux métiers, malgré toutes les difficultés qu’elles rencontrent, militent chacune à sa façon pour la

sauvegarde de ce patrimoine.

L’association Santé Sidi El Houari a créé en 2003 une école chantier qui depuis ce temps n’a cessé de former des jeunes exclus du système scolaire sur les métiers du vieux bâti et de la restauration. D’autre part, l’associa-tion Soleil, très active dans les salons d’expositions, forme aussi dans les métiers traditionnels et aide à la commercialisation des produits arti-sanaux, et est fière de compter parmi ses adhérents des artisans issus de 20 wilayas, ce qui constitue un espace d’échange entre artisans.

Selon Mme Sefraoui, Présidente de l’association-rencontré à la CAM, l’artisanat est bien plus qu’un décor comme le perçoivent la majorité des citoyens. D’après elle, l’artisan se révèle dès l’enfance. Cela dit l’amour

d’un métier favorise lui aussi l’apprentis-sage de ce dernier et la formation permet l’amélioration de la qualité du travail de l’artisan.

Ce qui donne de la valeur au produit artisanal c’est le travail manuel qu’entre-prend l’artisan ainsi que les longues heures de patience dont il fait preuve pour fournir un produit de grande qualité. Cependant, l’intervention de la machine dans le travail artisanal ne diminue en rien de sa valeur, à condi-tion qu’elle le soit à un petit pourcen-tage. Le potier par exemple, peut très bien se servir d’un tour électrique.

Il serait vraiment dommage qu’une aussi belle ville qu’Oran perde ses traditions et ses valeurs en laissant disparaitre un tel trésor patrimo-nial, englouti par la vague de la modernisation.

PAROLE VS GESTEPar Mourad HAMDANAssociation Les Nomades Algériens

Suite ▼

Port de pêche de Kristel

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Par un beau jour du mois de juin, en compagnie de

quelques membres Nomades, nous avons pris le départ pour la wilaya de Tlemcen ; suite à l’invitation d’un ami et sym-pathisant de l’association qui nous attendait à Béni-Snous, une région semi montagneuse située à 35 km à l’Ouest de Tlemcen s’étendant jusqu’à la frontière marocaine -en tout cas c’est tout ce que je savais sur cette région - et cela pour assister à la réalisation d’un documentaire sur ce village et ses traditions jusque-là inconnues pour certains d’entre nous.

Après un trajet de deux heures en voiture, deux heures de rires et de chants, nous sommes tout d’abord arrivés à la ville de Tlemcen, et nous n’avons pu résister à l’envie de rester une journée complète dans cette belle ville culturelle où nous avons pu visiter la mosquée de Sidi Boumediene, l’une des plus belle de tout l’Ouest, les cascades de l’Ourit, les grottes de Aîn fezza et enfin le pla-teau de Lalla Setti, là où une magni-fique vue sur toute la ville s’offrait à nous. Après une dégustation de très bonnes crêpes, nous avons enfin pris la route pour ce mystérieux village et au fur et à mesure que nous avancions, le paysage devenait époustouflant.

Arrivés, enfin, à Béni Snous au moment du coucher de soleil, nous découvrîmes un paysage fantastique, des maisons troglodytes creusées dans les flancs d’immenses montagnes, entourées de verdure et en leur centre une ancienne mosquée. Notre ami nous a guidé jusqu’au site du tournage -une

simple et très ancienne maison- d’un documentaire qui parlait des tradi-tions authentiques de ce village, la fête de « l’Yennayer » (nouvel an ber-bère) qui est toujours célébrée parmi la population le 12 janvier. Les béni -Snoussi ont une culture qui leur est spécifique, ils sont d’ailleurs les der-niers Imazighen à fêter le carnaval Ayred consistant à se déguiser en plusieurs personnages, médecins, animaux et autres en utilisant uni-quement la peau des moutons , pas-sant de porte en porte pour réclamer, ramasser des friandises et autres délicieux gâteaux confectionnés pour l’occasion, tout en chantant une drôle de chanson que , j’avoue, nous a beaucoup fait rire…

Le lendemain matin, nous avons eu beaucoup de chance d’avoir comme guide M. Ali connu sous

le nom de Waga. Ce dernier étant un vrai béni senoussi, connaissant bien la région et son histoire, il a pu nous faire faire une visite unique ; unique grâce à son esprit nomade et ses commentaires marrants et très instructifs. Nous entamâmes la marche au milieu des maisons et, petit à petit, nous n’entendîmes plus que le bruit de l’eau et les chants des oiseaux. Nous étions alors en pleine forêt en direction des immenses rochers qui entourent le village. Sur la route M. Ali nous montra le sys-tème d’irrigation d’eau, nous raconta des anecdotes sur les habitants de ce village et parfois même sur sa vie et la vie de ses enfants .Il rajouta que Béni Snous a donné naissance à beaucoup de savants, d’historiens et de cadres de la nation. Nous étions fascinés par l’histoire de cette vallée et surtout par la beauté de cette région, la gran-deur des rochers, leurs formes qui n’arrêtaient pas de changer et leurs couleurs.

Une fois au pied des montagnes nous nous sommes arrêtés pour apprécier la splendeur du paysage en écoutant une magnifique chanson. Nous étions tous émus, bouches-bée et paisibles : cet endroit nous offrait la paix, imposait le silence comme si personne n’était encore venu ici. Je n’avais pas vraiment tort puisque quelques instants plus tard M. Waga nous avoua qu’en dehors des habitants, nous étions les premiers touristes , les premiers Nomades. La marche continua au milieu des rochers et lorsque nous nous sommes approchés du village, j’ai aperçu de très beaux arbres avec de petites fleurs roses pâles. M. Ali comprenant où mon attention était dirigée, me dit : « Je ne peux quitter Béni Snous au printemps et rater la floraison de ces magnifiques amandiers, car je tiens mon inspiration d’eux ». Nous n’avons pas vu le temps passer mais l’heure de partir était déjà venue nous arracher d’une ballade de rêve. Nous avons ainsi quitté Beni Snous avec l’espoir de revenir un jour pour goûter à cette sensation de paix et de bien-être.

PETIT VILLAGE, GRANDE DÉCOUVERTE

Par Wafaâ RemmacheAssociation Les Nomades Algériens

A BÉNI-SNOUS

El Ourit -Tlemcen

Durant le voyage à Béni-Snous

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Il serait intéressant de commencer par comprendre ce concept souvent assez

flou, et d’établir les raisons des confu-sions qu’il engendre.

La société civile regrouperait l’en-semble des citoyens, sujets aux mêmes lois et bénéficiant des mêmes droits, agissant dans le cadre associatif, et non pas individuellement, pour faire valoir leurs intérêts et valeurs par les décideurs politiques et économiques.

En d’autres termes, c’est l’ensemble hétérogène formé par des organisations syndicales, associations profession-nelles, organisations non gouverne-mentales (ONG), clubs et associations caritatives ; qui n’appartiennent ni à la sphère économique ni à la sphère gouvernementale.

Hétérogène donc de par leurs carac-téristiques mais également par leurs intérêts qui peuvent même être contra-dictoires parfois.

Elle serait, dans les démocraties bien établies, la garantie d’une bonne gouvernance. En effet, seules des orga-nisations indépendantes et neutres vis-à-vis de l’Etat et du secteur économique peuvent observer et évaluer les actions de ces derniers, de manière objective.

C’est dans ce sens que la société civile joue un rôle important dans le dévelop-pement d’un pays en amenant des idées nouvelles et des approches différentes aux problèmes sociaux.

Qu’en est-il du cas Algérien ? Dans notre système politique, peut-on voir

fleurir une société civile consciente et active ?

L’ordonnance n° 71/79 du 3 décembre 1971, qui exige l’agrément préalable à toute demande de création d’asso-ciations légales, a rendu difficile toute tentative d’autonomisation des groupes sociaux. La scène sociale se résumait alors aux organisations de masses sala-riales, scouts et unions d’étudiants.

La relative libéralisation du secteur en décembre 1990 par la loi 90-31, a conduit à un large engouement, abou-tissant à la création de nombreuses asso-ciations aux centres d’intérêts diversifiés allant du mouvement berbère à l’envi-ronnement en passant par les droits de l’Homme.

Ce dynamisme est particulièrement bien observé dans les grands centres urbains. Oran fut le champ d’étude du «fait associatif en Algérie» par le Centre de Recherches Anthropologiques Sociales et Culturelles (CRASC) du 01/01/2002 au 30/03/2004

Les résultats de cette enquête peuvent encore être pris comme indi-cateur des grandes tendances dans le milieu associatif, les statistiques étant rarement actualisées.

Ils notent la pluralité des axes d’action d’une même association et leur non-alignement aux objectifs déclarés, rendant difficile de définir leur nature.

Ils montrent tout de même un cer-tain penchant pour les associations à

caractère culturel (tourisme, activités théâ-trales et scientifiques) largement animées par les étudiants, et celles à vocation sociale, visant les handicapés, non voyants et sourds-muets. Ces deux types représentent, à eux seuls, plus de 70% du tissu associatif.

Cette enquête met également en évi-dence un véritable désir d’émancipation et d’organisation, en dehors des institutions étatiques, des associations fondées après 1990.

Elle souligne, toute fois, une situation associative précaire, menacée par un taux de mortalité important, en raison d’une certaine immaturité du secteur.

Ces résultats nous sont confirmés par les témoignages de plusieurs membres actifs d’associations : on avoue plus ou moins facilement que la situation n’est pas des plus réjouissantes mais on s’ac-corde à rester optimiste grâce à la pré-sence d’un bon nombre de collectifs et de réseaux qui s’équipent de nouvelles méthodes de gestion. Cette jeunesse ambitieuse peut-elle voir la situation évoluer ?

Lors d’un entretien, le Dr. Boumahrat, sociologue chercheur à l’université de Mostaganem, nous confiera que l’encadrement de l’Etat est, selon lui, nécessaire tant que l’éducation civique n’est pas l’apa-nage des jeunes, seuls véritables moteurs de changement. Il rappelle également le rôle primordial que doit jouer l’université algérienne dans ce sens.

« C’est une question de temps et de volonté politique ! » nous dit-on.

La route vers une société civilement et socialement active s’annonce longue…Témoin muet? Ligoté plutôt.

SOCIÉTÉ CIVILE ALGÉRIENNE, TÉMOIN MUET ?

Au lendemain des révo-lutions qui ont redessiné la réalité géopolitique du monde arabe, plus que jamais, la société civile suscite notre inté-rêt et les questions autour de son rôle effectif dans la bonne gouvernance se multiplient.

Par Amina C.LAssociation AIESEC Oran

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L ’entraide et le partenariat sont au cœur du travail associatif, c’est pour

cette raison que notre organisation adopte ce raisonnement coopératif dans les projets qu’elle porte.

Durant nos dernières actions, nous avons automatiquement impliqué en pre-mier lieu le grand public qui nous aide à définir le besoin et concevoir l’approche du travail, en second lieu, les associations (comme SMILE et SDH) qui nous aident

L’ISOclub – I Shot in Oran, le club de photographie de l’association Les

Nomades Algériens, est né du besoin de créer un espace d’échange entre les différents amateurs de photo à Oran (ou d’ailleurs) ; un espace où la dynamique de groupe permettrait de faire évoluer chacun.

C’est dans cette optique d’apprentis-sage et de perfectionnement, qu’une idée d’activité permanente a germé. Cette idée faisait dès le départ partie des projets du club. Incontestablement, la volonté de nos photographes de partager avec le plus grand nombre leur passion et de transmettre leurs

conseils et leurs astuces, appris directe-ment sur le terrain, a permis d’organiser Les Samedis de la photo. Une activité de formation gratuite pensée en continue, en partenariat avec l’Institut Français d’Oran (IF). En effet, un samedi sur deux, à l’IF, les membres fondateurs du club invitent tout amateur de belles images à assister à des leçons théma-tiques autours de la photographie. Trois séances ont déjà été organisées jusqu’à présent. Les thèmes qui y ont été abordés traitent, pour le moment, de généralités dans le but d’introduire en douceur les notions importantes à maitriser pour chaque novice souhai-tant exploiter son talent (ou le créer) : lumière et exposition, types d’appareil photos, composition ainsi que respect des droits à l’image. Ce dernier atelier a rencontré un immense succès auprès du public. Ces cours pédagogiques, ludiques et interactifs allient notions théoriques et manipulation d’appareil photos et d’images.

Les amoureux du 8ème art trouveront leur compte dans cette activité, qu’ils viennent partager leur expérience ou simplement apprendre quelques tech-niques. Nos ISO clubistes se feront un plaisir de les retrouver.Après un congé qui n’a que trop duré, Les Samedis de la Photo reprendront du service très prochainement. Soyez les bienvenus !

LES SAMEDIS DE LA PHOTO

LE 8ÈME ART À PORTÉE DE TOUS

Par Souâd BENSAADAAssociation Les Nomades Algériens

Par Rachid MEGHARFIAssociation Le Petit Lecteur

LE MOT D’ORDRE

« ENSEMBLE »

Par Anès HOUARIAssociation Les Nomades Algériens

à porter nos projets, et puis les ins-titutions et les entreprises locales qui participent avec une aide morale et/ou matérielle; citons comme exemples l’Institut Français d’Oran, JUREXitek, Webdispo, Rizeway, Ecuneo, Issal, Hotel Sheraton… et la liste reste longue.

Notre association se considère comme une interface qui permet aux différents acteurs de la ville d’Oran de développer, ensemble, des actions constructives, pour le bien de tous.

La ville a porté deux noms entre le IXe et

XVIe siècle, «Falūsan» puis «Nadrūma».

Le premier nom fut «Falūsan » , il désigne la chaîne de montagnes à laquelle est adossée la ville, mais plus tard, c’est-à-dire à partir du XIe siècle, le nom changera et deviendra « Nadrūma », et il sera maintenu au cours des siècles suivants jusqu’à nos jours. Al-Bakri fut le premier à la mentionner sous le nom de Nadrūma. L’origine de ce nom viendrait, selon Léon l’Africain, de l’étymologie puérile NED-ROMA « semblable à Rome », cette origine semble être erronée d’autant qu’aucun vestige ou inscription romains n’ont été retrouvés à Nedroma, il serait plus probable que cette appellation fut d’abord le nom d’une tribu berbère.

Pour comprendre l’origine de ce nom, il faut donc cher-cher son sens dans la langue berbère. Nadrūma semble être la forme arabisée d’un terme berbère qui signifie «descendre vers l’aval» Il faut avouer que cette étymologie convient parfaitement au site de Nadrūma.

Bulletin d’information de l’association culturelle

Les Nomades Algériens

+213 (0) 551-95-61-51contact@nomades-algeriens.comwww.nomades-algeriens.comOran, Algérie

Bulletin Numéro 06Numéro spécial Projet TIC

Rédactrice en chef:Amina HADJI

DE FALŪSAN À NADRŪMA

l ’association «les nomades algériens» tient à remer-cier toutes les associations et organisations qui ont contribué de prés ou de loin à la réalisation de ce numéro

Excercices pratiques durant la formation

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Association «Les Nomades Algériens» - Nom

ad’us N°6 SPECIAL