NOM DU PROJET : PROMOTION, CONSERVATION ET …
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NOM DU PROJET : PROMOTION, CONSERVATION ET
VALORISATION DES MANGROVES DU SITE RAMSAR 1017 PAR LE
RENFORCEMENT DU SACRE DANS LA COMMUNE DE OUIDAH
Rapport de formation apicole
Janvier-Février 2020
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Table des matières
1. Introduction Générale ............................................................................... 4
1.1 Justification et intérêt de la formation .......................................................... 4
1.2 Objectifs de la formation .......................................................................... 5
1.3 Bénéficiaires de la formation ...................................................................... 5
1.4 Durée de la formation .............................................................................. 5
2. Déroulement de la formation ...................................................................... 5
2.1 Mot introductif du formateur ...................................................................... 6
2.2 Module 1 : Gestion technique d’une exploitation apicole ................................. 7
2.2 1 Caractéristiques d’une exploitation apicole .............................................. 7
2.2 2 Description des principales activités de la filière apicole ............................... 7
2.2 3 Procédés techniques .......................................................................... 11
2.3 Module 2 : Gestion organisationnelle d’une exploitation apicole ....................... 12
2.3.1 Production ...................................................................................... 12
2.3.2 Surveillance soin et traitements sanitaires ................................................ 15
2.3.3 Prédateurs des abeilles ....................................................................... 16
2.3.4 Entretien et maintenance ................................................................... 16
2.3.5 Utilisation de quelques équipements apicoles ........................................... 17
2.3.6 Conditionnement et commercialisation ................................................... 17
2.4 Module 3 : Gestion financière de la filière apicole ......................................... 18
2.4.1 La fiche de stock ............................................................................. 19
2.4.2 Le journal caisse ............................................................................. 20
2.5 Module 4 : la pratique apicole .................................................................. 21
2.5.1 Fabrication des moules pour les ruches .................................................. 21
2.5.2 Piégeage des ruchettes pour la capture .................................................. 22
2.5.2 Montage des ruches et leur piégeage ..................................................... 23
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Liste des figures
Figure 1 : Ruche en banco Figure 2 : Ruche en canari.............................................. 8
Figure 3: Ruche en jarre Figure 4: Ruche en seau ................................................. 8
Figure 5 : Ruche Langstroth Figure 6 : Ruche Kenyane............................................... 8
Liste des tableaux
Tableau 1 : Calendrier Apicole ..........................................................................................................12
Tableau 2 : Entretien des ruches ......................................................................................................16
Tableau 3: Démarche opérationnelle de suivi de stock ..................................................................19
Tableau 4: Modèle de fiche de stock ................................................................................................19
Tableau 5 : Démarche opérationnelle de suivi de caisse ...............................................................20
Tableau 6: Modèle de journal de caisse ...........................................................................................20
Liste des photos
Photo 1 : Photo de groupe des participants Photo 2: Vue partielle des bénéficiaires ................ 6
Photo 3 : Quelques équipements apicoles Photo 4 : Présentation de quelques équipements ..17
Photo 5 : Disposition des moules à ruches Photo 6 : Fabrication des pièces à ruches ..............21
Photo 7 : Fabrication des supports à ruches Photo 8 : Pose des supports à ruches.....................21
Photo 9 : Piégeage de ruchette Photo 10 : Ruchette dans les mangroves ..............22
Photo 11 : Pose de ruchette en mangroves Photo 12 : Ruchette dans la mangrove ...............22
Photo 13: Montage de la ruche Photo 14 : Bénéficiaires suivent le montage ......23
Photo 15 : Piégeage de la ruche montée Photo 16 : Vues partielle des participants .........23
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1. Introduction Générale
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, il a été prévu le développement et la
promotion de l’apiculture en zone de mangrove. En effet, pour réduire la pression sur
les ressources des mangroves, des actions sont prévues pour améliorer le niveau des
revenus des bénéficiaires et des communautés riveraines. Le développement de
l’apiculture constitue une activité économique à forte valeur ajoutée et également
protectrice de l’environnement et des mangroves. Elle connaît un regain d’intérêt ces
dernières années, passant de la forme traditionnelle à une forme améliorée.
1.1 Justification et intérêt de la formation
La demande nationale annuelle de miel est estimée à 150 000 Tonnes, celle du Nigéria
voisin à 385 000 Tonnes et l’Union Européenne (UE) a besoin de 200 000 Tonnes par an
a estimé le Président de la Plateforme nationale des acteurs de la filière apicole au
Bénin (Pnafa-Bénin). Une tonne de miel (1000 kg) coûte au moins un million cinq cent
mille (1 500 000 F CFA). Toutes choses qui témoignent de ce que la production locale
reste largement en deçà de la demande sur les marchés national et international. Des
sous-produits apicoles tels que la cire utilisée dans les cosmétiques ou encore la
propolis dont les vertus antimicrobiennes sont exaltées, sortent également des ruches.
La cire est vendue entre huit cent (800 F CFA) et mille (1000 F CFA) le kilogramme avec
un coût de production de moins de 150 F CFA.
Au plan nutritionnel et alimentaire l’importance du miel n’est plus à démontrer. Il en
est de même de l’augmentation de la productivité des fruits et agrumes dans les sites
apicoles. Cependant, la production apicole reste confrontée à des obstacles tels que la
faible productivité, la déforestation, les feux de brousse, l’emploi abusif des pesticides.
Pendant que la demande en produits des abeilles tels que le miel, la cire et la propolis
ne cesse de croître, l’offre est faible et la qualité, parfois douteuse. Elle est une
activité aussi protectrice des mangroves que génératrice de revenus. Le développement
de cette activité serait salutaire dans les zones de mangroves et contribuerait au côté
de la sacralisation à la conservation durable de cette zone humide. Compte tenu de ces
multiples intérêts une formation s’avère importante pour le développement et la
promotion de cette activité en zone de mangrove.
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1.2 Objectifs de la formation
De façon globale cette formation vise à promouvoir l’apiculture dans les zones de
mangroves, améliorer les revenus des bénéficiaires et conserver durablement
l’écosystème des mangroves.
De manière spécifique, il s’agira de :
former les bénéficiaires (10 à 15 personnes) sur les techniques modernes de
l’apiculture moderne, toutes les étapes y compris la fabrication des ruches;
équiper les bénéficiaires en matériels apicoles et les accompagner à installer sur
site les ruchettes, à faire des transvasements et la colonisation des ruches par
les abeilles capturées dans les ruchettes ;
appuyer les bénéficiaires pour le suivi de l’activité apicole, la récolte du miel et
la production de la cire.
1.3 Bénéficiaires de la formation
Les bénéficiaires sont constitués de quinze (15) personnes venant du groupement de
Hio (hommes, de femmes, de jeunes et même d’handicapé physique), membres de
l’ONG également.
1.4 Durée de la formation
La durée de la formation est de six (6) jours dont deux (2) jours de formation théorique
et quatre (4) jours de formation pratique constitués de fabrication de ruches sur sites,
piégeage de ruchettes, colonisation de ruches, suivi de ruches récolte de miel et
extraction de cire.
2. Déroulement de la formation
La première phase de la formation s’est déroulée du 28 au 29 janvier 2020 dans la salle
de la bibliothèque de l’école primaire publique de Hio Houta.
La formation a été animée par Monsieur ADJE Bio Pierre chargé de programme de l’ONG
partenaire Jeunesse Promotion Unie pour le Développement (PJUD Bénin) spécialisée
dans l’apiculture depuis plus d’une décennie. Le programme des deux jours de
formation est présenté dans l’annexe 1.
Le premier jour de la formation est une formation purement théorique qui prend en
compte l’intérêt général de l’activité, l’attente des bénéficiaires, la pratique apicole,
la biologie générale de l’abeille, les prédateurs, les équipements apicoles et leur
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utilisation, la conduite d’un rucher, la filière apicole et la mise en marché des
différents produits apicoles.
Prévue pour démarrer à 9heures la formation n’a commencé qu’à 10heures 30mn.
Après le mot introductif du Directeur Exécutif de CAPES ONG qui a situé l’importance
de cette formation au plan économique et au plan de protection et de valorisation des
mangroves, il a invité les bénéficiaires à plus d’intérêt pour cette formation qui
constituerait une source d’amélioration de leur revenu compte tenu de l’importance
de cette activité aujourd’hui. C’est aussi une meilleure manière de protéger et de
conserver les mangroves. La parole a été donnée aux participants afin que chacun
puisse se présenter. La liste de présence est jointe en annexe 2.
Photo 1 : Photo de groupe des participants Photo 2: Vue partielle des bénéficiaires
2.1 Mot introductif du formateur
La diminution du nombre d’apiculteurs et de colonies, la crise sanitaire majeure,
l’interprofession inexistante, entrainant ainsi une inquiétante réduction de miel et de
ressource alimentaire dans l’environnement… Le bilan des derniers quinquennats laisse
un goût amer aux apiculteurs et à l’ensemble d’une filière qui se sent abandonnée.
« Pourtant, on n’a jamais autant parlé des abeilles qu’au cours de ces dernières
années » observe Philippe Lecompte, apiculteur bio et Président fondateur du Réseau
Biodiversité pour les Abeilles (France). Alors que s’ouvre une nouvelle ère politique, il
est essentiel de ne pas reproduire les mêmes erreurs. L’enjeu est clair : sauver la filière
apicole et maintenir le service de la pollinisation dans l’hexagone».
La première partie de la formation est constituée de trois modules à savoir :
Module 1 : Gestion technique d’une exploitation agricole
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Module 2 : Gestion organisationnelle d’une exploitation apicole
Module 3 : gestion financière de la filière apicole
2.2 Module 1 : Gestion technique d’une exploitation apicole
2.2 1 Caractéristiques d’une exploitation apicole
L’apiculture joue un rôle important dans l’économie agricole, aussi bien à travers les
produits de la ruche (miel, cire, pollen, gelée royale, propolis…) que par la pollinisation
assurée par l’activité des populations d’abeilles. Fait remarquable de cette production,
elle est pratiquée tant par des « apiculteurs professionnels spécialisés » que par des
apiculteurs qui en font une activité de loisir. On distingue 3 catégories d’apiculteurs
selon le nombre de ruches exploitées :
1 à 30 ruches : Apiculteurs producteurs familiaux ;
31 à 150 ruches : Apiculteurs pluriactifs (ils ont généralement une autre
activité professionnelle)
plus de 150 ruches : Apiculteurs professionnels (seule source de revenus - ce
sont la plupart du temps des exploitants agricoles adhérant à la Mutualité
sociale agricole).
2.2 2 Description des principales activités de la filière apicole
2.2.2.1 le choix du rucher
Le choix du lieu d’implantation du site apicole dépend principalement de la flore
mellifère et idéalement de la présence de point d’eau. A défaut de point d’eau naturel,
l’apiculteur peut faire recours aux abreuvoirs qui sont régulièrement remplis d’eau.
Ces abreuvoirs doivent contenir des cailloux affleurant à la surface de l’eau afin que
les abeilles s’y posent pour l’abreuvement; car elles ne savent pas nager.
2.2.2.2 Installation des ruches
Plusieurs types de ruches sont utilisés par les apiculteurs béninois à savoir: les ruches
en banco, les ruches en canaris, les ruches en jarre, les ruches en sceau, les ruches en
tronc évidé, les ruches en rônier, les ruches Dadant, les ruches Langstroth et les ruches
kényanes (figures 6 à 7). Ces deux dernières peuvent être en bois ou en béton. Les
ruches kényanes et les ruches Langstroth sont les plus répandues dans les exploitations
apicoles au Bénin.
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Figure 1 : Ruche en banco Figure 2 : Ruche en canari
Figure 3: Ruche en jarre Figure 4: Ruche en seau
Figure 5 : Ruche Langstroth Figure 6 : Ruche Kenyane
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Certaines ruches sont constituées des lattes ou cadres en fonction de leurs types. La
largeur de ces lattes ou cadres est généralement de 32 mm, élément capital pour une
bonne installation de la colonie. D’autres ruches sont constituées en béton (figure 6).
Les ruches sont installées dans les formations végétales, en fonction du type de miel
recherché. Les meilleurs résultats sont obtenus au niveau des ruches placées à l’ombre
des grands arbres (feuillage persistant) ou de forêts relativement denses qui soient en
mesure de les protéger des vents dominants et de retenir l’humidité. Les ruches sont
installées à 10 mètres environ les unes des autres et sont suffisamment étanches,
(environ 15 ruches à l’hectare. Toutefois, ce nombre dépend de la charge floristique
du milieu et notamment de la présence de la plante mellifère). Elles sont installées
parfaitement à niveau, afin que les abeilles soient en mesure de construire les rayons
de cire disposées parallèlement aux lattes ou cadres.
2.2.2.3 Colonisation de ruches
Les ruchettes sont mises à contribution, (dans le cas des ruches kényanes) ou
directement les ruches pour le piégeage des abeilles. Lorsqu’une ruchette est utilisée,
celle-ci est installée en hauteur (1,5 m à 2 m) sur les branches d’arbres, à l’abri des
vents dominants. Ces ruchettes sont installées sur des branches basses, afin de faciliter
leur récupération après la colonisation. Aussi, faut-il s’assurer que les ruchettes sont
en équilibre, et qu’elles ne risquent pas de tomber sous l’effet des vents. L’intérieur
de la ruchette doit être propre, frotté avec un pain de cire ou de la citronnelle afin d’y
attirer les abeilles. Le miel est aussi utilisé pour attirer les abeilles. La colonisation
peut intervenir à tout moment. Elle est plus rapide pendant la période d’essaimage.
Une surveillance régulière ou inspection de la ruchette permet de constater l’arrivée
d’un essaim, et aussi de suivre l’évolution de la nouvelle colonie, une fois les abeilles
installées. Le contenu de la ruchette colonisée est transvasé dans la ruche pour
l’élevage de la colonie. Le transvasement se fait souvent au crépuscule ou à l’aube.
Dans le cas de ruche Langstroth, le corps de ruche est généralement utilisé comme
piège. Il est disposé sur un arbre à une hauteur de 1,5 m. Différentes techniques et
substrats sont utilisés pour accélérer la colonisation: morceau de cire gaufrée, vieux
cadres, citronnelle, bouse de vache, etc. Pour faciliter la colonisation, les morceaux
de cire gaufrée servent d’amorce pour accélérer la construction des rayons de cire.
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2.2.2.4 Suivi ou inspection de ruches
Le suivi des ruches se fait à travers les visites régulières au rucher. Ces visites ont deux
objectifs: l’inspection et la manipulation de la colonie. Lors des visites, l’apiculteur
s’assure de l’entretien du rucher, notamment en désherbant pour limiter les attaques
des ennemis prédateurs et déprédateurs des produits de la ruche. La manipulation des
colonies se fait au crépuscule ou à l’aurore pour limiter les attaques des abeilles. Elle
permet de contrôler la présence de ponte fraîche, de nettoyer soigneusement
l’intérieur de la ruche, d’enlever les feuilles ainsi que les nids de rongeurs. L’utilisation
de l’enfumoir et d’un accoutrement lors des visites est primordiale.
2.2.2.5 les conditions de réalisation des activités
La gestion d’une exploitation moderne requiert des attitudes qui doivent s’acquérir par
des formations. Le traitement des produits de la ruche s'effectue à l'extérieur, mais
idéalement à l’intérieur d’une miellerie et peut s'exercer tous les jours et à tout
moment. D’une manière générale, l’activité est directement liée aux conditions
météorologiques, au rythme de vie des abeilles et des floraisons, à l’environnement
des ruchers.
L’activité doit se faire dans le respect de l’environnement et du bien-être animal. Il
s’agit d’adopter un comportement calme, sans gestes brusques et dénué de panique en
toute situation.
L'apiculteur professionnel doit se munir d'une trousse de secours adaptée. En cas de
piqûre, il convient de garder son sang-froid et d’adopter les gestes adéquats. Certains
sujets peuvent avoir des difficultés à exercer cette activité en raison des risques
d’allergie ou de choc anaphylactique suite à des piqûres d’abeilles. Le port des
équipements de protection individuelle est obligatoire et le port de charges doit se
faire en intégrant la prévention contre les mauvaises postures et les troubles
musculosquelettiques (TMS).
Le respect des règles d’hygiène et de sécurité est impératif pour les animaux comme
pour l’apiculteur. L’utilisation de l’enfumoir nécessite un certain nombre de
précautions afin d’éviter des problèmes respiratoires et d’irritations oculaires.
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2.2 3 Procédés techniques
2.2.3.1 Gestion du cheptel et conduite de rucher
Il s’agit techniquement de :
choix des types d’abeilles adaptés à l’environnement et à ses objectifs de
production,
établissement d’un plan d'élevage et un plan de production,
établissement d’un plan de basse miellée,
choix des emplacements des ruchers en fonction des objectifs de production et
des caractéristiques du milieu,
transport des ruches,
Installation des ruches,
Suivi de l’évolution des colonies,
assurance du renouvellement du cheptel,
enregistrement des observations et opérations lors des visites.
2.2.3.2 Elevage de la reine
choix d’une technique d'élevage adaptée à l’environnement et aux objectifs de
production,
choix du matériel en fonction des techniques d'élevage retenues et quantités à
produire,
choix et préparation des colonies éleveuses, les souches et les ruches à mâles,
réalisation des opérations d’élevage,
assurance des ressources alimentaires suffisantes pendant les opérations,
choix de la destination des produits d’élevage,
produit des essaims.
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2.3 Module 2 : Gestion organisationnelle d’une exploitation apicole
2.3.1 Production
2.3.1.1 Production du miel
Il s’agit de :
établir un calendrier de récolte suivant les floraisons, les conditions climatiques
et la productivité,
préparer les ruches à la miellée,
réaliser la pose de hausses,
organiser le chantier de récolte dans le respect des abeilles, des opérateurs et
des riverains,
transporter et entreposer les hausses dans des conditions adaptées,
réaliser les opérations d’extraction du miel,
enregistrer les opérations dans un cahier de miellerie.
2.3.1.1.1 Récolte de miel
Il y a deux saisons apicoles au Bénin: la grande miellée et la petite miellée. Le
tableau ci-dessous présente le calendrier apicole au Bénin.
Tableau 1 : Calendrier Apicole
Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Grande miellée
Petite miellée
La grande miellée (janvier à juin) est la période de grande production car les abeilles
trouvent assez de ressources mellifères. Au cours de cette saison apicole, il est possible
de faire deux récoltes. La première récolte a lieu entre janvier et avril. Une seconde
récolte peut être faite entre mai et juin. Généralement, tous les apiculteurs du Bénin
font au moins une récolte pendant la grande miellée.
Pendant la petite miellée (octobre à décembre), la production est moins importante.
Cette récolte est décisive pour une bonne production pendant la grande miellée. En
effet, celle-ci permet de nettoyer et d’enlever les vieux rayons de cire, afin d’apprêter
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la ruche pour la grande miellée. La plupart des apiculteurs au Bénin ne font pas cette
récolte.
Avant de se rendre au rucher pour la récolte, l’apiculteur s’équipe de son accoutrement
et de divers matériels tels que l’enfumoir, la balette, le lèvre-cadre, le couteau, des
récipients pour recueillir le miel récolté et au besoin d’une machette.
Après avoir enfumé les lattes ou cadres, l’apiculteur les retire un à un. Il se sert du
couteau pour couper le rayon operculé; puis de la balette pour balayer les abeilles se
trouvant sur le rayon, avant de le mettre dans le récipient apporté à cet effet.
L’opération est répétée au niveau de chaque ruche. Les gâteaux de miel ainsi récoltés
sont ensuite transportés du rucher à la miellerie ou autre lieu d’extraction du miel.
2.3.1.1.2 Extraction de miel
Après la récolte, suit la phase d’extraction du miel. Cette opération consiste à extraire
le miel des gâteaux. Les procédés d’extraction utilisés par les petits apiculteurs et dans
les mielleries peuvent être rangés en quatre types.
- Procédé 1: l’extraction du miel se fait par pression des gâteaux de miel à la
main, l’exposition au soleil ou la cuisson. Le miel obtenu de cette manière est
de faible qualité. En effet, il présente les caractéristiques de vieillissement et
renferme un taux élevé d’impuretés. Cette pratique est observée dans toutes les
localités de production du miel au Bénin.
- Procédé 2: les gâteaux de miel sont mis dans des bassines où ils sont pétris à
l’aide d’une palette. S’ensuit une filtration à l’aide d’un panier. Avec cette
méthode d’extraction, le miel contient encore beaucoup d’impuretés et doit
subir tout au moins une deuxième filtration avant son utilisation. Cette méthode
d’extraction expose le miel au risque de contamination par des corps étrangers
provenant des palettes, paniers et autres. Elle est surtout pratiquée dans les
départements de l’Alibori, de l’Atacora et de la Donga.
- Procédé 3: comme dans le procédé 2, les gâteaux de miel sont mis dans des
bassines où ils sont pétris à l’aide d’une palette. S’ensuit dans un premier temps
le filtrage à l’aide d’un panier. Le miel recueilli est conservé dans des récipients
et laissé au repos pendant quelques jours (07 à 21 jours). Pendant cette période,
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il est régulièrement débarrassé des écumes (mousses qui se forment à la surface
du miel). Au terme de la période de repos, le miel est filtré pour une deuxième
fois par un tamis, un tissu ou un filet à mailles fines. Cette méthode d’extraction
est observée chez des apiculteurs et dans les petites mielleries dans les
départements du Borgou et des Collines. Le miel ainsi extrait présente des
risques de contamination par des corps étrangers provenant des palettes,
paniers, tissus et autres. Aussi, la longue exposition du miel à l’air libre
augmente-t-elle le risque de sa contamination par des agents pathogènes. Enfin,
l’opération est assez fastidieuse et étalée sur une longue durée.
- Procédé 4: dans ce procédé, le miel est extrait directement à l’aide d’un
extracteur manuel ou automatique. Après le contrôle de la teneur en eau (la
teneur en eau du gâteau de miel doit être inférieure à 22%), les gâteaux de miel
sont envoyés dans l’extracteur. Ce dernier fait sortir le miel qui est ensuite versé
dans des maturateurs pour une durée de sept jours au moins. Ces maturateurs
peuvent être en matière plastique ou en matière inoxydable. Le miel peut
ensuite être conditionné pour la vente. Ce procédé nécessite un niveau élevé
d’investissements. Pour le moment, il est employé dans deux mielleries au
Bénin.
2.3.1.2 Production de pollen
Il s’agit de :
établir un calendrier de récolte suivant les floraisons, les conditions climatiques
et la productivité,
d’apprécier le moment adéquat pour la pose et le retrait des trappes,
préparer le pollen en vue de son conditionnement.
2.3.1.3 Production de pollen
Il s’agit de :
organiser, planifier et mettre en place un plan de production,
élever et préparer les colonies pour une production optimale et de qualité,
réaliser les opérations de nettoyage et désinfection du matériel et des
équipements en contact avec la gelée royale,
réaliser les opérations de production.
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2.3.1.4 Production de la propolis
Il s’agit de :
Déterminer les emplacements adaptés à la production de propolis,
Réaliser les opérations de production.
2.3.1.5 Production de la Cire
Empiriquement qualifiée de "huile d’abeilles", la cire est une substance grasse sécrétée
par les abeilles ouvrières maçonnes ou architectes. A l'origine blanche et presque
transparente sous forme de plaques ou d'écailles, elle apparaît sur la face ventrale de
l'abdomen et servant à la construction des rayons. La cire est très prisée en
cosmétologie, esthétique, confections (cierges, bougies), teintures et entretiens
divers.
Il s’agit de :
organiser, planifier et mettre en place un plan d’extraction de la cire,
réaliser les opérations de nettoyage et désinfection du matériel et des
équipements d’extraction de la cire,
réaliser les opérations d’extraction.
2.3.2 Surveillance soin et traitements sanitaires
Il s’agit de :
procéder à la désinfection des matériels et ruches,
renouveler régulièrement la cire gonflée,
mettre en œuvre des mesures prophylactiques,
réaliser le diagnostic sanitaire des colonies,
détecter les troubles et maladies des colonies et appliquer les traitements
adaptés,
réaliser les traitements
alerter les services compétents en cas de suspicion, d’intoxication, danger
sanitaire ou maladie à déclaration obligatoire,
faire appel à un vétérinaire en cas de besoin,
enregistrer les opérations dans un registre d’élevage.
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2.3.3 Prédateurs des abeilles
Evaluée à 153 milliards d’euros dans le monde, la pollinisation assurée par les abeilles
domestiques a en réalité une valeur inestimable. Outre l’assurance d’une alimentation
diversifiée, la pollinisation permet de maintenir vivant et de transmettre de génération
en génération le patrimoine naturel qu’est la diversité biologique. Si l’opinion publique
associe généralement le malheur des abeilles à l’utilisation d’insecticides, il ne faut
pas se tromper de priorité. Les prédateurs (petits parasites) qui affaiblissent l’abeille
en pompant son hémolymphe et en inoculant des virus, tels que (insectes xylophages,
acariens, coléoptères, oiseaux, ratels, etc.) sont aussi des ennemis numéros un des
abeilles. Or en Afrique et au Bénin en particulier, où les ruches ne sont convenablement
soignées, il faut accompagner davantage les apiculteurs et encourager le
développement des luttes collectives. Des ruches non traitées peuvent se transformer
en véritables foyers de contamination aux conséquences dramatiques pour l’ensemble
des pollinisateurs. Il faut donc adopter les bonnes méthodes pour une meilleure
exploitation apicole. Il est donc nécessaire de mieux connaître les menaces qui pèsent
aujourd’hui sur les ruchers, mieux connaître la biologie de l’abeille et de ces différents
parasites pour améliorer les stratégies de lutte afin de faire baisser la mortalité des
abeilles. Il faut aussi renforcer nos connaissances sur les pollinisateurs sauvages et sur
les synergies et concurrences qui existent avec les abeilles domestiques.
2.3.4 Entretien et maintenance
réaliser l’entretien et le nettoyage des ruchers,
réaliser l'entretien et la maintenance des matériels, équipements et bâtiments
trier et collecter les déchets issus de son activité conformément à la
réglementation en vigueur dans le respect de l’environnement.
Tableau 2 : Entretien des ruches
Champs de
compétences
Situations Professionnelles
Significatives (SPS)
Finalités
Conduite et suivi des colonies
Conception d’un plan de production en intégrant les facteurs de l’environnement
Interventions en fonction de l’activité et de l’état sanitaire des colonies
Optimiser la production en tenant compte du potentiel mellifère des sites et en préservant la pérennité des colonies
Multiplication des colonies
Mise en œuvre de la production d’essaims
Assurer le renouvellement des
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Mise en œuvre d’une technique de production de reines
populations d'abeilles pour atteindre les objectifs de production
Récolte et conditionnement des produits
Organisation de la récolte des produits de la ruche
Régulation des paramètres de qualité des produits récoltés
Optimiser la valorisation des produits récoltés dans les ruches
2.3.5 Utilisation de quelques équipements apicoles
L’enfumoir est l’outil le plus important de l’apiculteur. Il sert à incommoder les abeilles
par la fumée douce. En effet, l’apiculteur opère comme un voleur car il vient récolter
le miel stocké par les abeilles comme provision pour la basse miellée. Pour se protéger,
l’apiculteur a alors besoin d’une combinaison adéquate, confectionné en tissu drill
lourd, d’une paire de gant, d’une paire de botte et d’un enfumoir. Etant donné que les
abeilles communiquent par leurs organes olfactifs, l’utilisation de l’enfumoir sème la
confusion dans leurs signaux d’alarme et les empêche de voler. L’apiculteur pourra
alors faire son travail aisément.
Photo 3 : Quelques équipements apicoles Photo 4 : Présentation de quelques équipements
2.3.6 Conditionnement et commercialisation
Il existe divers conditionnements du miel en fonction du volume produit, de la nature
de l’emballage et des éléments de présentation tels que la présence ou non d’une
étiquette sur l’emballage. Des emballages en matière plastique sont utilisés, de même
que des emballages en verre. La vente du miel devrait se faire par l’utilisation d’un
label reconnu.
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Chez les apiculteurs et dans les petites mielleries, le miel extrait est stocké dans des
bidons de récupération de 25 litres ou dans des seaux de 20 litres. Il est ensuite
déstocké et vendu en gros dans des bidons de récupération de diverses contenances,
en détail dans des emballages de récupération en matière plastique ou en verre. La
vente se fait aussi en vrac au litre et au kilogramme au cas où les clients viennent avec
leur propre emballage. Le miel peut-être est stocké dans des maturateurs.
En général, le miel acheté en gros est reconditionné et vendu en détail dans les marchés
locaux, les maisons, les boutiques de divers, les supermarchés, les pharmacies, etc. Du
miel conditionné depuis les mielleries est aussi vendu, surtout au niveau des
supermarchés et pharmacies.
La prolifération des réseaux de fabrication du faux miel à base du sucre et certaines
pratiques de commercialisation (manipulation multiples des produits dans des
emballages sans garantie d’hygiène) constituent des entraves à la performance des
chaînes de valeur du miel au Bénin.
2.4 Module 3 : Gestion financière de la filière apicole
Il est important d’outiller l’apiculteur en termes de gestion financière de son activité.
Cette phase consiste à renforcer les capacités de l’apiculteur pour une gestion
financière et organisationnelle afin de développer son business plan et/ou la rentabilité
économique et financière de son activité. Il est aussi nécessaire d’évaluer les coûts et
les conséquences liés à l’engagement dans l’activité.
Deux outils permettent à l’apiculteur de suivre la gestion économique et financière de
son exploitation : la fiche de stock et le journal de caisse
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2.4.1 La fiche de stock
Tableau 3: Démarche opérationnelle de suivi de stock
Démarche opérationnelle de suivi des stocks
Pourquoi le faire ?
La fiche de stock permet de suivre les entrées et sorties d’intrants et de produits agricoles. Les enregistrements permettent de calculer le produit brut (valorisation prod.)
Comment le faire ?
-Remplir quotidiennement la fiche de stock -Pour chaque entrée, mentionner la date, la quantité (en L , kg, tonne, etc.), le prix unitaire (prix par unité), le montant et la provenance du produit (parcelle, champs, etc.) -Pour chaque sortie, mentionner la date, la quantité, la destination (client, marché, etc.), le montant de la vente -Mentionner à chaque opération dans la colonne « Stock » la quantité restante, soit les sorties déduites des entrées -Dans la dernière colonne, indiquer les dates et montants des règlements (avances reçues et ventes à crédit)
Produits attendus
Fiches de stock remplies, précisant, les sorties et entrées des produits, la situation du stock, les règlements
Tableau 4: Modèle de fiche de stock
Date Produit Opérations
(Ventes, achats
et autres)
Trésorerie
Entrées Sorties Solde
Encaissements Autres
Encaissements
Décaissements Autres Décaissements Reste
Report
Total à reporter
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2.4.2 Le journal caisse
Tableau 5 : Démarche opérationnelle de suivi de caisse
Démarche opérationnelle de journal de caisse
Pourquoi
le faire ?
Le journal de caisse permet de suivre les entrées et sorties
d’argent. Les enregistrements permettent de calculer les
différents types de charges de même du produit brut lors de
l’évaluation de la campagne de mise en marché
Comment
le faire ?
- Remplir quotidiennement le journal de caisse
- Pour chaque entrée et sortie, il faut mentionner dans les
colonnes indiquées la date, le produit concerné, l’opération
effectuée et le montant correspondant en CFA
- Mentionner à chaque opération dans la colonne « Solde » le
montant restant dans la caisse, après les sorties et entrées
Produits
attendus
- Journal de caisse rempli, précisant les mouvements d’argent
et l’état de la trésorerie
Tableau 6: Modèle de journal de caisse
Date Produit Opérations
(Ventes,
achats et
autres)
Trésorerie
Entrées Sorties Solde
Encaissements Autres
Encaissements
Décaissements Autres
Décaissements
Reste
Report
Total à reporter
21
La deuxième partie de la formation a été essentiellement consacrée à la pratique. Il
s’agit de la fabrication des moules à ruches modèle Kenyan, du piégeage des ruchettes
pour la capture des abeilles, de l’assemblage et du montage des ruches.
2.5 Module 4 : la pratique apicole
2.5.1 Fabrication des moules pour les ruches
Pour une ruche, il faut une base, un dos, un tour de vol et deux latéraux et le couvercle
précédemment fabriqué par un menuisier.
Matériel entrant dans la fabrication. Il s’agit du ciment, de fer de six et de fil de fer
galvanisé. Le fer et le fil de fer sont coupés en morceaux de 0.90cm qui doivent rentrer
dans la fabrication. Il faut prévoir deux (2) brouettes de sables pour un paquet de
ciment. Pour dix (10) ruches il faut prévoir 10 paquets de ciment.
Photo 5 : Disposition des moules à ruches Photo 6 : Fabrication des pièces à ruches
Photo 7 : Fabrication des supports à ruches Photo 8 : Pose des supports à ruches
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2.5.2 Piégeage des ruchettes pour la capture
Après la fabrication des pièces pour la ruche, les ruchettes ont été piégées avec
l’essence de citronnelle pour la capture des abeilles qui doivent servir pour coloniser
les ruches.
Photo 9 : Piégeage de ruchette Photo 10 : Ruchette dans les mangroves
Photo 11 : Pose de ruchette en mangroves Photo 12 : Ruchette dans la mangrove
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2.5.2 Montage des ruches et leur piégeage
Deux semaines après leur fabrication, les ruches sont maintenant montées. Puisque les
ruchettes n’ont pas capturé d’abeilles les ruches sont directement piégées pour
recevoir les colonies d’abeilles pour la production du miel.
Photo 13: Montage de la ruche Photo 14 : Bénéficiaires suivent le montage
Photo 15 : Piégeage de la ruche montée Photo 16 : Vues partielle des participants
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Liste des annexes
1. Chronogramme de formation des apiculteurs de Hio du 28 au 29 janvier 2020
Dates Heures Titres/activités Contenus Responsable
28/01/20
8h à 9h
Mise en route de
la session de
formation
-Allocutions
- Présentations
- Expression des attentes des participants
- Présentation du programme, son
amendement et son adoption
CAPES 0NG
Formateur
09h à
10h00min
L’apiculture et
la pratique
apicole
-Définition de l’apiculture
-Un peu d’histoire
-Les pratiques apicoles actuelles
-Importance de l’apiculture
Formateur
10h00min à
10h30min
PAUSE CAFE CAPES 0NG
10h 30 min à
12h00min
Biologie
générale de
l’abeille
- Morphologie de l’abeille
- La colonie d’abeilles et sa composition
- Le fonctionnement d’une colonie
d’abeilles
Formateur
Les prédateurs
des abeilles
-Les maladies des abeilles
- Les oiseaux et les abeilles
- Les insectes xylophages et les abeilles
- Les acariens et les abeilles
- Les poux ou braules et les abeilles
- Les coléoptères des ruches
- Les Précautions à prendre
Formateur
12h à 12 30 Questions des participants sur les thèmes développés au
formateur
Formateur
12h30min à
14h
PAUSE DEJEUNE CAPES
14h à 17h
Les équipements
apicoles et leur
utilisation
- La cachette naturelle des abeilles
(ruche naturelle)
- La ruche traditionnelle améliorée
(construction, utilisation et
fonctionnement)
- La ruche top-bar ou ruche kényanne
(construction, utilisation et
fonctionnement)
- Ruchette
- Enfumoir
- Les équipements de sécurité
Formateur
APAC_PJUD
ONG /PNUD
29/01/20 8h à 10 h
Conduite d’un
rucher
- Comment capturer des colonies
d’abeilles ?
- Comment et quand faire le
transvasement ?
- L’hygiène dans le rucher
Formateur
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- L’hygiène et la pratique apicole
- Le rucher et les espèces
miellefières
Filière apicole
et mise en
marché des
produits de la
ruche
- Les produits de la ruche et leurs
valeurs
- Organisation autour d’une production
apicole
- Le marché potentiel des produits
apicoles au Bénin et ailleurs
Formateur
10h00min à
10h30min
PAUSE CAFE CAPES 0NG
10h30min à
17 h
Travaux
pratiques
Pause des ruchettes
Fabrication des ruches kényannes en
béton
Technique de montage et pose de
ruche Kenyanne
17h à 17h30 Elaboration d’un calendrier participatif
de pause de ruches et de suivi de
ruchers jusqu’à la récolte
17h 30min Fin de la
première phase
de la formation
Mots de fin
- Formalités de départ
CAPES
Formateur
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