NO42 |AVRIL LE PHOQUEle bush est en voie de disparition. De façon générale, l’industrie...

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POIL | ÉLECTIONS FRANÇAISES | POT | SPVM | SAPIENS | GESTION THÉÂTRE | ASSO | CINÉMA | HOCKEY | POÈMES | SUDOKU PLUS FIABLE QUE LES PROMESSES DE TRUDEAU SUR LE POT N O 42 | AVRIL 2017 LE PHOQUE

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1 | LE PHOQUE — AVRIL 2017

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plus fiable que les promesses de trudeau sur le pot

NO42 |AVRIL 2017

LE PHOQUE

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KAMILLELECLAIR

Le collectif féministe montréalais Refus Global Now a récemment publié sur sa page Facebook une vidéo qui a suscité la controverse. Abondamment vu, liké, et commenté, l’extrait de quelques minutes présente des jeunes femmes qui arborent le poil par choix. Sous les aisselles, sur les jambes, au visage, cette pilosité au féminin est exposée à la caméra. Les interviewées sont invitées à dire quelques mots pour té-moigner de leur réalité. Certaines ex-pliquent leur choix en évoquant la douleur de l’épilation. D’autres encore disent gar-der leurs poils par esprit de contestation : elles refusent de se plier à la norme du glabre.

Dans la section des commentaires, une poignée d’internautes laissent des mes-sages d’encouragement. Plusieurs autres se moquent de l’apparence des interviewées et de nombreuses personnes laissent des remarques haineuses. Voici quelques-uns de ces commentaires, retranscrits intégralement.

Selon moi, ces commentaires parlent d’eux-mêmes quant à la nécessité de rappeler que le poil est un attribut naturel, et que le fait de le garder ou non relève d’un choix personnel. Mise au point.

LE « SANS POIL » DANS LA PORNOGRAPHIESi vous avez déjà — dans un but stricte-

ment scientifique, évidemment — regardé un film porno datant des années 80 ou anté-rieures, vous savez qu’une toison pubienne fournie était alors chose courante. Depuis, le bush est en voie de disparition. De façon générale, l’industrie pornographique privi-légie aujourd’hui le HD, le gros plan, l’exhi-bition la plus complète des corps, si bien que l’épilation intégrale est devenue la norme chez les actrices comme chez les acteurs. Le phénomène en tant que tel n’étonne pas : les normes de beauté se retrouvent dans plu-sieurs sociétés, et à plusieurs époques. Elles prescrivent tantôt l’aspect idéal des cheveux, de la peau, et des poils, tantôt celui des sil-houettes, des vêtements et des parures.

Or, cette nouvelle norme du glabre dans la pornographie se distingue par l’intensité de la marginalisation des femmes qui refusent d’y adhérer. Sur les sites gratuits de pornogra-phie de masse, le poil au féminin est relégué dans sa propre catégorie, son propre « porno-type » comme le définit le sociologue Fran-çois Perea. Ainsi, l’attribut naturel qu’est le poil devient ironiquement l’exception plu-tôt que la norme, une caractéristique recher-chée par une poignée de personnes ayant des goûts particuliers, tout comme celles qui ont un faible pour les tâches de rousseurs ou les tatouages.

LE POIL FÉMININ DANS L’ESPACE PUBLIC Hors de l’univers de la pornographie, peu

de données existent quant aux préférences d’épilation des femmes, si bien qu’il est difficile d’évaluer la marginalisation du port du poil au féminin en termes scienti-fiques. Ce qui est certain, c’est que dans l’espace public, les modèles de femmes qui ar-borent les poils sont à peu près inexistants.

Je dis presque, parce qu’il y a Manon Massé, la porte-pa-role de Québec Solidaire, qui porte la moustache. Une vraie « bizarrerie » dont les médias

se régalent : presque comiquement, la politi-cienne doit recevoir autant de questions d’en-trevue sur sa moustache que sur la plateforme électorale de son parti. En tapant Manon Massé dans le moteur de recherche Google, vous trouverez « moustache » et « homme » dans les premières suggestions. C’est bien la preuve que rien n’est gagné d’avance pour l’inclusion des femmes qui montrent leur pi-losité dans l’espace public...

Outre cet unique exemple, vous imagine-riez-vous une lectrice de nouvelles avec du poil visible sous les aisselles? Une femme d’affaires avec un sourcil unique? Une spor-tive de haut niveau avec du poil débordant de son maillot?

Si l’image vous semble farfelue, déran-geante, ou dégoûtante, c’est que vous avez bien intégré la norme du glabre.

CHOISIR POUR SOI Mon propos ne doit pas être mal inter-

prété : je ne me fais ni apologiste du « corps au naturel  » — je suis très en faveur de la douche quotidienne! — ni le messie d’une libération par la pilosité qui s’adresserait à toutes les femmes sans exception.

Je cherche simplement à réitérer que le choix existe quand il est question de pilosi-té féminine. Même si la pornographie élève le « sans poil » en modèle de beauté, même si l’espace public est pauvre en modèles de femmes qui portent le poil, la norme du glabre peut être transgressée. Ton corps, ton choix : c’est le slogan de Refus Global Now.

Porter le poil, au féminin

12 De la Kaamelott

10 Relève en gestion

8 Petits RaPPRochements

7 PRatiques PolicièRes Douteuses

6 on a hâte qu’il soit 4:20

4 mélanchon foR PResiDent

3 Kamille et la PoRno Des années 80

16 algoRithme De PlaisiR

14 mucho love à Juliette

13 il se Passe Des affaiRes au cégeP

Som

ma

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d’a

vr

il 2

017

18 encoRe Des Pouèmes

17 on niaise Pas avec la puck« Je meurt (sic) d’envie d’arriver

avec ma spatule et mon pot de cire. »

« Tu fais ça j’te next direct. »« T’imagines si j’étais tarée

comme ça? »

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élections françaises

Le prochain président de la républiqueLUCIECLABAUT

C’est le dimanche 23 avril qu’a lieu le premier tour des élections présiden-tielles françaises. Beaucoup de questions peuvent se poser avant l’évènement : com-ment va-t-on gérer la crise des migrants? Quels seront les moyens pour rembour-ser la dette française? Quelles affinités la France gardera-t-elle avec le Canada?

Les Français pourront retrouver différents noms sur leur bulletin de vote : François Fil-lon et Nicolas Dupont-Aignant, représen-tants de la droite; Marine Le Pen, présidente du Front national (extrême droite); Benoît Hamon et Jean Luc Mélenchon de la gauche, ainsi qu’Emmanuel Macron, qui possède son propre parti indépendant. S’ajoutent à cette liste beaucoup d’autres représentants gauchistes, centristes, de droite, ou encore indépendants.

Alors que les campagnes ont déjà commen-cé, nous voyons déjà quelques partis prendre la main et d’autres, sortir de la course. En effet, François Fillon étant impliqué, tout comme sa femme, dans des enquêtes judi-ciaires, il n’a plus énormément de chance de remporter la course. Il se peut même qu’il soit remplacé par son ancien concurrent qui avait perdu aux primaires de droite, Alain Jupé. Mais pour l’instant, François Fillon n’a pas annoncé officiellement sa retraite de la course.

À QUOI RESSEMBLERAIT UNE FRANCE DE DROITE?Les positions de Fillon, du parti républi-

cain, et de Dupont-Aignant, président du parti « Debout la France » (DLF) concer-nant l’immigration sont à peu près simi-laires: l’idée serait surtout d’accueillir moins de migrants et de contrôler de près l’im-migration. Malgré tout, il y a quelques dif-férences, puisque le représentant du DLF

cherche à s’éloigner de la relation de dépen-dance qu’entretient la France avec l’Union européenne. Concernant le dossier de la dette, le candidat républicain propose de corriger la dette d’ici 2022 en réduisant les dépenses publiques du gouvernement de 100 milliards d’euros. Au contraire, le plan de Ni-colas Dupont serait d’augmenter les dépenses de 100 milliards pour relancer l’économie. Concernant l’accord de commerce France/Canada, il n’y a eu aucune mention spéciale sur ce sujet, néanmoins, les Européens n’ont pas l’air enchanté de cet accord puisque des manifestations dans Paris ont eu lieu à ce sujet durant le mois de janvier. Les manifes-tants affirmaient que cet accord va nuire à l’agriculture française.

L’EXTRÊME DROITE AU POUVOIR?D’autres projets plus précis sont propres

au Front national. Par exemple, Marine Le Pen souhaiterait être beaucoup plus stricte que ses adversaires concernant l’immigra-tion vers la France. Aussi, elle veut imposer certaines règles concernant la religion mu-sulmane. Elle veut interdire les mosquées qui se montrent extrémistes: cette tâche sera dif-ficile, car il faudra réussir à les détecter sans pénaliser les mosquées qui n’ont rien à voir avec l’État islamique et sont simplement des lieux de culte. L’économie, elle, subirait un changement majeur si la France décide de mettre Marine Le Pen au pouvoir. Son projet principal concernant l’argent serait de chan-ger de monnaie et de mettre donc fin à l’euro, ce qui pourrait être très dangereux puisqu’il faudrait par la suite relancer totalement l’éco-nomie. Son plan pour faire en sorte que cette nouvelle monnaie soit forte consiste à ne privilégier que les entreprises typiquement françaises, donc place à un protectionnisme de haut niveau. Concernant les minorités so-ciales, la présidente du Front national a déci-dé de se battre pour l’égalité homme/ femme en défendant l’équité salariale, mais aussi pour faciliter l’accès des personnes handica-pées à un travail au-dessus du salaire mini-mum (9,76 euros/heure).

UNE FRANCE DE GAUCHE, POUR UNE SECONDE FOIS?

Quant à Benoît Hamon, ses projets sont tout autres. Il veut améliorer l’intégration des réfugiés et enlever un poids à l’Italie et la Grèce en accueillant un peu plus de ré-fugiés venant du Moyen-Orient. En ce qui concerne les relations internationales, il sou-haiterait apporter un appui à la Palestine en la reconnaissant comme étant un pays. Dans ses projets, il veut également légaliser la consommation du cannabis. Concernant les accords de commerce, le socialiste s’est montré clair en voulant refuser tout accord, ce qui se résumerait donc à ne pas faire af-faire avec le Canada. Ses plans seraient égale-ment de hausser de 10 % le salaire minimum. À propos de l’environnement, il veut réduire la consommation de diesel du pays, mais

également réduire de 50 % l’énergie nucléaire et atteindre un quota de 50 % d’énergie re-nouvelable d’ici 2025.

Du côté de Jean Luc Mélenchon, les idées sont totalement différentes puisqu’il veut marquer le début d’une VIe république. Cela consiste à créer une assemblée consti-tuante pour réviser la Constitution. Il sou-haite également arrêter l’exploitation de ressources non renouvelables et mettre fin à la production d’énergie nucléaire. Quant au système de santé, il veut que la sécurité sociale rembourse 100 % des soins prescrits par un médecin. Concernant l’économie, Mélenchon souhaiterait emprunter 100 milliards d’euros et dépenser en plus 173 milliards pour les réinvestir dans des pro-grammes écologiques et sociaux. Il n’a fait aucun commentaire à propos des échanges

commerciaux internationaux entre la France et le Canada.

UN PARTI INDÉPENDANT AU POUVOIR, SERAIT-CE POSSIBLE?

Concernant le candidat Emanuel Macron, l’ancien ministre de l’Économie a lancé son propre parti s’appelant « En Marche ». Il se démarque de la liste des candidats grâce à l’attachement qu’il accorde à l’Europe et sa volonté de vouloir la rendre plus forte. Il n’est donc pas question ici de rétablir les frontières françaises, mais plutôt d’engager 5000 garde-frontières. Il prévoit également d’attendre les élections allemandes en au-tomne 2017 pour se mettre en accord avec le prochain chancelier dans le but de créer un budget pour tous les pays qui font partie de la zone euro. Concernant l’éducation, il veut

mettre en place plus de postes d’enseignants et interdire l’usage du téléphone portable à l’école. Il a également tenu quelques propos sur l’égalité homme/femme sans trop s’avan-cer sur un projet précis.

QU’ANNONCENT LES PRONOSTICS POUR LE DEUXIÈME TOUR?

La plupart des pronostics place Marine Le Pen au deuxième tour. Son adversaire serait et Emanuel Macron selon Philipe de Villiers, ancien député européen, et même si beau-coup de monde s’attend à une victoire du Front national, ce serait le parti indépendant de l’ancien ministre de l’Économie qui rem-porterait les élections contre l’extrême droite selon le journal Ouest France.

Le premier tour se dérouler le 23 avril et le deuxième se passera le 7 mai.

François Fillon Marine Le Pen Benoît Hamon

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actualitépolitique

Fabrication de preuves au SPVM?

commercialisation de la marijuana thérapeutique

XAVIERGAGNON

Le premier ministre Justin Trudeau a pro-mis de légaliser la marijuana à des fins ré-créatives, au printemps 2017. En ce moment, le cannabis peut être consommé de façon thérapeutique, avec les dossiers médicaux nécessaires. Quels sont les des-sous de la production, de la mise en mar-ché et de la distribution, ainsi que les enjeux liés à la consommation et à la com-mercialisation de cette fameuse plante?

D’abord, il n’y a pas de boutiques autori-sées à faire la vente de cannabis au Canada. Il y a plutôt des fournisseurs approuvés par Santé Canada, qui sont les seuls autorisés à produire de la marijuana. Au Québec, un seul de ces fournisseurs existe : Hydropothecary.

Situé à Gatineau, Hydropothecary produit la plante dans des serres. L’entreprise emploie une firme d’experts, médecins, botanistes, conseillers en marketing, etc. Il est seulement possible de commander de la marijuana par internet, à condition d’avoir le dossier médi-cal nécessaire. Ils offrent ainsi une gamme de « saveurs », en passant du Bon matin au Bonne nuit.

Certaines cliniques spécialisées offrent d’analyser le dossier médical des patients afin de les conseiller sur quelle sorte de cannabis acheter, ce qui n’entre pas dans les fonctions de fournisseurs comme Hydropothecary. C’est le cas du Centre de ressources de Can-nabis (CRC), qui s’est installé à Limoilou au mois de décembre dernier. Par exemple, si quelqu’un souffre d’un cancer, d’insomnie ou encore d’anxiété, il peut aller « consul-ter » au CRC, qui le guidera vers un certain type de cannabis et une quantité à privilégier. Le forfait de base pour l’ouverture d’un dos-sier au CRC est de 420 $. Selon Régis Gau-

det, copropriétaire, les médecins traditionnels ne sont pas qualifiés pour conseiller correctement les patients.

THC BioMed, un autre four-nisseur (qui détient également Hydropothecary) soutient que l’une des manières pour les pa-tients d’avoir accès plus effica-cement à la plante médicinale serait de la faire pousser chez soi. THC BioMed, de la Colom-bie-Britannique, expose donc des

techniques de pousse sur leur site web.

LÉGALISATION PROCHAINEEn ce moment, c’est quelque 70 000 Ca-

nadiennes et Canadiens qui sont autorisés à consommer de la marijuana légalement, à des fins médicinales. Selon la plateforme officielle du parti libéral, le gouvernement Trudeau veut légaliser la plante à des fins ré-créatives afin « d’empêcher la marijuana de tomber entre les mains des enfants, et les pro-fits de tomber entre les mains des criminels ».

Lors des élections de 2015, la boussole électorale de Radio-Canada a révélé que 56 % de la population répondante approuvait la légalisation (encadrer la vente et la distri-bution) du cannabis, et 30 % sa décrimina-lisation, c'est-à-dire le fait de remplacer les peines d’emprisonnement par des amendes à payer. Le 14 % restant de la population ré-pondante jugeait que la marijuana devrait rester illégale.

Selon le premier ministre, la législation de la consommation du cannabis se fera au prin-temps 2018, et sa consommation sera légale dès l’année prochaine.

THOMASDESROSIERS

Le service de police de la ville de Montréal (SPVM) vit une des pires crises de son his-toire. Le corps de police de la métropole est encore pris de court par les allégations qui ont fait surface cet automne à propos de l’espionnage de journalistes de la part de policiers. La direction du SPVM ne peut reprendre sa respiration que les pro-jecteurs des médias se tournent à nouveau vers leur organisation avec la diffusion d’un reportage-choc de l’émission J.E. : celle-ci dévoile que la division des en-quêtes internes de la police de Montréal aurait fabriqué des faux documents afin de faire du tort aux membres qui dérangent l’ordre établi au sein de leur organisation.

L’émission — qui a eu un effet de bombe dans le monde policier et politique de la pro-vince — a amené le commandant Pichet, le numéro un du SPVM, à s'en remettre à son homologue de la Sûreté du Québec (SQ ) pour faire enquête. En effet, il a chargé M.Prud'homme de faire la lumière sur la ten-dance décriée dans l’émission d’enquête de la chaîne TVA. Cet appel a ajouté au psycho-drame politique. Le lendemain, plusieurs po-liticiens réclamaient que l’enquête soit plutôt menée par le bureau d’enquête indépendant (BEI). Même si ce n’est pas mis en évidence dans le mandat de l’organisme « le BEI peut, si le ministre le mandate, mener toute autre enquête sur des allégations relatives à une infraction criminelle commise par un poli-cier ». La création de faux documents étant un acte criminel, le BEI pourrait prendre en main l’enquête.

Cette option n’est toutefois pas celle qu’ont choisie le gouvernement et le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux : le man-dat d'enquête a été attribué à la SQ , qui sera accompagnée dans celui-ci par des membres des corps de police de Gatineau et Lon-gueuil. La seule part de la tâche qui revien-drait au BEI serait que sa dirigeante prendrait le rôle de cogestionnaire de l’enquête admi-nistrative, mais aucun de ses membres ne se-raient impliqués dans processus. À l'émission Gravel le matin, le directeur de la SQ s’est lui-même dit un peu déçu que le jeune orga-nisme ne soit pas investi d’une plus grande part de responsabilité. L’argument de M. Coi-teux pour justifier cette décision est que les ressources que possède le BEI ne sont pas pas suffisantes pour cette entreprise.

LA POPULATION N’A PLUS CONFIANCE Cette situation crée une certaine grogne

dans la population puisque l’impression que la police enquête toujours sur la police per-siste chez les citoyens. Par exemple, après la crise entourant le dossier des femmes de Val-d’Or, le SPVM a pris en charge d'enquê-ter sur les agissements des policiers de la SQ.

D’après un sondage de la firme Lé-ger, 53 % de la population montré-alaise n’a pas confiance en la Sûreté du Québec pour diriger l’enquête à venir. De plus, près de 4 personnes sur 5 croient que le gouvernement devrait ouvrir une enquête indépen-dante. Cette sensation qui semble répandue dans la société demande une révision de l’appareil policier de la province. Une opinion extérieure doit être incluse dans le processus

d'enquête sur les corps de police québécois et plus particulièrement, sur le SPVM. En outre, ce système devrait inclure de manière concrète et systématique le Bureau d’enquête indépendante.

Une partie de la classe politique, menée par le député Pascal Bérubé du Parti Québécois, juge que l'on devrait accorder un mandat élargi au BEI; celui-ci comprendrait désor-mais la conduite des enquêtes des services internes des corps de police. Plusieurs élus, dont le ministre de la Sécurité et le maire de Montréal, semblent en accord avec le système en place, qui pourtant montre des défauts sous la pression des crises internes qui s’abat-tent sur les organisations des agents de la paix au Québec. Cet affrontement sur le choix du modèle d’enquête a fait couler beaucoup d’encre dans les jours suivants l’éclosion du cas dont il a été question plus tôt.

Les services de police devront trouver une manière de faire le ménage afin de se récon-cilier avec l’opinion publique, et ce, pour le bien des agents de la paix qui, eux, sont en contact direct avec la population.

Sondage effectué en 2015 par Radio-Canada

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anthropologie

MATHIEU DESGROSEILLERS

On peut facilement imaginer l’unification de l’humanité comme un processus inter-personnel et altruiste, comme un phéno-mène foncièrement harmonieux. La réalité historique est tout autre : le chemin du rapprochement mondial entamé dès la ré-volution agricole néolithique (présentée le mois dernier) a plutôt été tracé par des mo-tifs commerciaux, politiques et religieux qui ont métissé serré (la figure de style est de Boucar Diouf) l’espèce Sapiens, comme l’explique brillamment Harari dans Sa-piens : Une brève histoire de l’humanité.

J’écris cet article sur un ordinateur que j’ai acheté, en dollars canadiens, d’une com-pagnie sud-coréenne, avec un écran d’une compagnie taïwanaise et une souris d’une compagnie américaine qui fabriquent pro-bablement tous leurs produits en Chine et qui placent leurs profits dans des paradis fis-caux dans des microétats des Caraïbes, de l’Europe de l’Ouest ou du Pacifique-Sud. J’écris cet article en français, langue de l’em-pire colonial français, qui a occupé au fil des époques l’Amérique du Nord, le Maghreb, l’Afrique de l’Ouest, le Proche-Orient en Syrie et l’Asie du Sud-Est. Le français est

lui-même une langue de la famille romane, dont la langue mère est le latin de l’Empire romain, qui a administré à son apogée les ter-ritoires actuels de l’Angleterre, de la France, de l’Espagne, de la Grèce, de l’Afrique du Nord, de l’Égypte, du Proche-Orient et de la Turquie. Quoique je ne sois ni pratiquant ni même croyant, j’ai été baptisé (splashé par un prêtre qui zozotait), j’ai reçu la Confirmation (vous devriez voir les photos), j’ai déjà reçu l’Eucharistie (ben oui hostie de calice de ta-bernacle) et pratiqué la Confession (quand j’étais un petit Christ), je vais peut-être me marier un jour (civilement par contre, mais quand même) être témoin d’une Ordination (j’espère pas) ou de l’Onction des malades (ça non plus). Bravo génie : c’est les sept sa-crements ça!

ARGENTJusqu’au début de la révolution agricole, les

petits groupes de chasseurs-cueilleurs et les petits villages sont à peu près autonomes. Le troc de biens et de faveurs suffit à échanger les quelques surplus pour de petites choses qui manquent. À mesure que se rassemblent les humains en de plus grandes aggloméra-tions, les gens et les villes se spécialisent en ce en quoi ils sont meilleurs. Les surplus per-mettent d’échanger plus, mais le troc est trop simple pour permettre autant de transactions différentes.

Afin d’accommoder ces réseaux commer-ciaux grandissants, les pièces de monnaie sont créées. Contrairement à des sacs de pro-visions, les morceaux de métal ne peuvent être utilisés et n’ont donc aucune valeur en eux-mêmes, mais ils sont plus facilement transportables et stockables. L’essence du système vient de la confiance partagée que les gens ont envers les pièces. Harari men-tionne que « la monnaie est donc un moyen d’échange universel qui permet aux gens de convertir presque tout en presque tout ».

Pour Harari, « la monnaie est le système de confiance mutuelle le plus universel et le plus efficace qui ait jamais été inventé ». Avec l’argent américain, qui arbore les symboles respectés du puissant État – l’aigle, la Ré-serve fédérale, la Maison Blanche avec le dra-peau flottant sur le toit, le « In God we Trust » et les présidents les plus célèbres – on peut faire des échanges avec des gens au-delà des frontières, des cultures, des idéologies et des religions.

Le problème avec l’argent, souligne l’his-torien, c’est que la confiance universelle in-croyable qui est mise dans la monnaie et ses systèmes est souvent acquise au détriment de la confiance en ce qui ne peut s’acheter : l'amour, l'amitié, la dignité.

IMPÉRIALISMEHarari définit l’empire comme étant une

faction politique qui contrôle plusieurs na-tions différentes et qui a une organisation assez f lexible pour ajouter ou perdre cer-taines de celles-ci sans avoir à trop modifier sa culture impériale. L’empire prend plu-sieurs formes et est souvent critiqué pour son exploitation des peuples conquis, mais il est stable et sa puissance lui permet de dévelop-per sa culture, les surplus pouvant financer les arts et les domaines de la pensée.

Cette entité, malgré tous les torts qu’elle crée entre conquérants et conquis, a le pou-voir, au fil des générations, de rapprocher les peuples par des valeurs communes. En exemple, l’auteur affirme que « dans l’Amé-rique impériale, un Président américain qui a du sang kenyan dans les veines peut mordre à belles dents sa pizza italienne en regardant son film préféré, Lawrence d’Arabie, une épo-pée britannique sur la rébellion arabe contre les Turcs ».

L’auteur résume ainsi le cycle impérial : « Un petit groupe crée un grand empire. Une culture impériale est forgée. Les peuples as-sujettis adoptent la culture impériale. Les peuples assujettis exigent une égalité de sta-tut au nom des valeurs impériales communes. Les fondateurs de l’empire perdent leur hégé-monie. La culture impériale continue de fleu-rir et de se développer ».

Les empires ont beau être perçus comme mauvais, la majorité de l’histoire des peuples est marquée par ceux-ci, s’étant à tour de rôle succédé sans qu’il persiste vraiment de cultures originelles intouchées. Seulement au Moyen-Orient, il y a eu successivement l’em-pire sumérien, assyrien, babylonien, perse, grec, séleucide, romain, arabo-musulman et britannique (et c’est en simplifiant énormé-ment et en ne mentionnant que les empires aux noms les plus familiers).

RELIGIONHarari définit la religion comme étant

un ordre imaginaire hors d’atteinte des hommes, mais les engageant par ses valeurs.

Ce qui nous unit

Afin de se propager comme les empires, elle doit être considérée universelle et avoir une portée missionnaire de répandre la seule vé-rité. C’est ainsi que le christianisme et l’is-lam se répandirent, notamment par le biais d’empires.

Avant la révolution agricole, Sapiens devait avoir des croyances plutôt animistes : vivant sur un petit territoire qu’il ne maîtrisait pas, il devait savoir interagir avec la faune, la flore, et les autres humains des environs. Ces der-niers auraient probablement fondé des reli-gions dans le but de communiquer avec leur environnement en conférant à celui-ci des es-prits anthropomorphiques.

En domestiquant les autres espèces, les hu-mains n’interagissent plus avec leur environ-nement, mais le dominent. Pour continuer un semblant de contact, ils auraient inventé plusieurs dieux pour croire avoir un meilleur contrôle sur la production en pouvant négo-cier, encore une fois, avec des dieux aux com-portements humains.

Le monothéisme serait apparu lorsque Sa-piens se serait mis à croire en l’un des dieux de façon privilégiée ou en l’entité supérieure globalisante qui existait souvent dans les po-lythéismes. Le fait d’avoir un seul dieu aurait accentué l’intolérance envers les croyances étrangères, ceux-ci remettant en question l’omnipotence du seul dieu véritable.

Si l’existence d’un seul dieu omnipo-tent explique mieux le fonctionnement

harmonieux du monde, il est difficile de com-prendre comment celui-ci laisserait autant de choses malheureuses se produire. Une autre alternative découlant du polythéisme fut le dualisme, où deux esprits autonomes, le Bien et le Mal, ont le monde comme champ de ba-taille de leur lutte éternelle (le terme mani-chéisme vient en fait d’une religion perse de ce genre).

La religion, tout comme la culture, étant souvent syncrétique ou contradictoire pour Harari, « le chrétien moyen croit au Dieu monothéiste, mais aussi au Diable dualiste, aux saints polythéistes et aux spectres ani-mistes ».

RELIGION OU IDÉOLOGIE?Certaines religions ne sont pas théistes,

n’ont pas de dieu singulier ou pluriel. Tout en étant régies par des lois dites surhumaines, certaines ne sont pas des lois aussi surnatu-relles avec une entité toute-puissante, mais se prétendant être des lois de la nature. Ces re-ligions auraient plus tendance à être considé-rées comme des philosophies : c'est le cas du bouddhisme, de l’épicurisme et du stoïcisme, par exemple.

Harari, dans son analyse, inclut l’idéologie dans sa définition de religion (de loi naturelle plutôt que surnaturelle), que je rappelle ainsi : « un système de normes et de valeurs hu-maines qui se fonde sur une croyance en un ordre surhumain ». Ainsi, ces religions ont

aussi des textes fondateurs, des événements, des théoriciens, des missionnaires, des héros et des fanatiques.

Il distingue donc trois grandes religions humanistes faisant le culte non pas de dieux, mais de l’être humain. Premièrement, l’hu-manisme libéral, basé sur l’individu Sapiens dont la nature humaine (l’âme, en quelque sorte) est sacrée, devant avoir le plus de droits et de libertés possibles. Deuxièmement, l’hu-manisme socialiste, où l’égalité des êtres hu-mains provenant de sa nature tend à favoriser l’espèce en entier de façon collective. Fina-lement, l’humanisme évolutionniste, qui se base non pas sur l’âme humaine, mais sur l’évolution pour affirmer qu’il vaut mieux encourager l’amélioration biologique de l’homme que de permettre sa dégénérescence en empêchant la sélection naturelle d’élimi-ner les plus faibles. Évidemment, cette der-nière religion humaniste est celle adoptée par les théories racistes, par le nazisme et certains mouvements d’extrême droite : ces croyances ont depuis été rejetées comme fausses par la science. Dans une mesure semblable, mais un peu moins fanatique, elle est incarnée par l’eugénisme, la sélection biologique des meil-leurs gènes à sélectionner systématiquement pour la création d’êtres humains plus (ajou-ter un qualificatif ici : intelligents, stupides, forts, faibles, solidaires, égoïstes, critiques, soumis, selon les objectifs visés par ceux qui auraient un tel pouvoir). Harari croit forte-ment que les découvertes récentes en biolo-gie s’opposeront de plus en plus aux valeurs humanistes basées sur la liberté et sur l’égali-té à mesure que la science progressera.

Si l’argent, l’impérialisme et la religion ont bel et bien rapproché l’humanité, les mani-festations historiques de ces phénomènes sont en bonne partie dues au hasard. L’hé-gémonie du capitalisme, de la civilisation occidentale et du christianisme, sans tom-ber dans le relativisme, ne sont pas signifi-catives intrinsèquement par une supériorité prétendue du capitalisme, de l’Occident, et du christianisme. En tombant dans l’oppo-sé, on pourrait croire que des déterminismes sont à l’œuvre. Sans n’être qu’entièrement du hasard, les événements de l’histoire auraient des probabilités diverses de se produire. Par-fois, ce qui devait arriver arrive, alors que d’autres fois, des événements non probables, mais possibles se produisent.

Apogée territoriale approximative de l’Empire romain, circa 210

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LE PHOQUE — AVRIL 2017 | 1110 | LE PHOQUE — AVRIL 2017

implication

ça vaut la peineCLAUDIALAROSE

En octobre dernier, j’étais assise dans mon cours de Droit commercial à côté de mes deux coéquipières quand une dame est en-trée dans la classe. Elle venait nous par-ler de quelque chose. Quelque chose qui, à l’époque, me paraissait anodin et sans grande pertinence. Je me trompais.

Ladite dame venait nous parler de la com-pétition Place à La Relève en gestion. Elle nous encourageait fortement à nous inscrire à cet événement permettant à des équipes de trois personnes, provenant de plusieurs cégeps à travers la province, de résoudre des mises en situation en lien avec la ges-tion. Sans s’attarder sur les détails, elle nous conseillait d’y participer, parce que pour des élèves en Gestion de commerces comme nous, cela représentait une opportunité.

Mais après nous être regardées en nous di-sant que nous n’avions ni le temps, ni l’argent pour participer à cette compétition, mes deux coéquipières et moi-même sommes passées à autre chose.

C’est seulement cinq jours plus tard que la réalité m’a frappée et que j’en suis venue à me dire : mais pourquoi pas? J’ai donc contacté mes deux amies en leur lançant l’idée, l’une était ravie, l’autre un peu moins chaude à ma proposition… Après plusieurs tentatives dans le but de convaincre notre coéquipière, nous avons rempli notre mission, et c’est le lendemain de la date limite d’inscription que nous remplissions les champs requis sur le formulaire et que nous étions officiellement inscrites dans la catégorie marketing.

130 KILOMÈTRES PLUS TARDNous voilà donc en voiture, le samedi 11

novembre, en route vers Trois-Rivières, pour représenter le Cégep Limoilou dans cette compétition encore beaucoup trop inconnue pour nous. Après avoir fait un accident dans une petite rue du centre-ville, nous sommes débarquées à l’Hôtel Gouverneur le cœur plein d’espoirs, mais la tête pleine de doutes.

La fin de semaine a commencé le vendre-di soir avec une série de miniconférences, toutes plus intéressantes les unes que les autres, sur la comptabilité, les ressources hu-maines et l’art de bien faire une présentation devant un public. Déjà, après cette soirée, on savait un peu plus ce qui nous attendait : nous allions devoir résoudre une situation marketing et présenter une stratégie devant un jury. Le stress commençait à embarquer tranquillement.

Après nous être couchées beaucoup trop tard, nous nous sommes levées à 6 h du matin le samedi pour nous rendre à l’UQTR dans une salle avec tous les autres participants de la compétition, salle dans laquelle on ne peut amener aucun effet personnel et d’où l’on ne peut sortir qu’en étant accompagné afin d’éviter la tricherie. À ce moment-là, on sen-tait la tension et la nervosité à travers la salle.

LE JOUR JÀ 10 h 15, on appelait le nom de notre

équipe : M8. C’était à notre tour de se rendre en salle de résolution pour une durée de trois heures, où nous aurions à analyser une entre-prise de fond en comble et lui proposer une stratégie marketing pour mettre de l’avant

l’un de ses produits dans la province de Qué-bec. Après trois courtes heures à débattre, à échanger nos idées, à s’entraider et même à se chicaner un peu, on en est arrivé à un pro-duit final. Le moment était arrivé de se diri-ger vers l’auditorium où les quatre juges nous attendaient.

Notre stratégie : propulser la notoriété de la fromagerie l’Ancêtre et de ses produits bios en mettant sur les routes, pendant huit fins de semaine de l’été 2017, un Food truck à travers huit grandes villes de la province. Ce camion roulant serait dirigé par un repré-sentant de l’entreprise qui ferait goûter ses produits et donnerait aux intéressés de l’in-formation sur les activités de la fromagerie. Mais ce n’est pas tout! On proposait aussi une association, entre un chef de chaque ville et un producteur de vin local, différente chaque fin de semaine afin d’introduire les fromages de l’Ancêtre à la fois dans une recette typique et dans un accord vins et fromages. Notre but était de se déplacer à des moments clés, par exemple pendant le Festival d’été de Qué-bec. On complèterait cette activité sur le ter-rain par de la communication sur les réseaux sociaux et sur le site web de l’entreprise. On se croisait les doigts pour que ça plaise aux

juges… Après 15 minutes de présentation et une

période de questions de cinq minutes, le stress et toutes les émotions qui viennent avec venaient de retomber. Nous sommes re-tournées à notre chambre d’hôtel sans trop savoir si notre performance avait charmé les juges et surtout en se disant : y’arrivera c’qui arrivera!

Le soir venu, un gala bien organisé et en-chanteur nous attendait. De la bonne nour-riture, un bar, de la musique, une animation dynamique et efficace, bref tout ce qu’il faut pour une soirée réussie. Nous étions seule-ment six représentants du Cégep Limoilou contrairement à des délégations pouvant aller jusqu’à 40 élèves pour d’autres cégeps, mais la fierté ne manquait pas.

C’est seulement après l’entrée que le classe-ment pour la catégorie marketing était dévoi-lé. Mes coéquipières et moi on se disait : au pire on finira 5e… au pire on finira 10e! L’im-portant pour nous c’était d’avoir participé, grandi et appris durant cette fin de semaine magique.

9 h 30 : l’heure de vérité est arrivée. L’ani-mateur monte sur scène pour une deuxième fois pour annoncer les trois équipes qui ont fait le podium dans la catégorie marketing. En troisième place… en deuxième place… en première place…

Du Cégep de Limoilou, pour leur compli-cité, leur synergie et leur stratégie marketing complète (cris de joie de notre part) : Claudia Larose, Catherine Fortier et Gabrielle-Anne Tremblay.

Une seule phrase venait de changer notre soirée au complet, venait de nous prouver que quand on met des efforts et du temps dans ce qu’on veut accomplir, on réussit. Si vous sa-viez à quel point, à ce moment-là, j’ai compris combien ça vaut la peine de s’impliquer.

Croyez-moi, faites-le.

« […] nous sommes débarquées à l’Hôtel Gouverneur le cœur

plein d’espoirs mais la tête pleine de doutes. »

« Une seule phrase venait de changer notre soirée au

complet… »

« C’est seulement cinq jours plus tard que la réalité m’a

frappée et que j’en suis venue à me dire : Mais pourquoi pas ? »

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LE PHOQUE — AVRIL 2017 | 1312 | LE PHOQUE — AVRIL 2017

vie étudianteculture

Dans le dernier numéro du Phoque, j’ai parlé de Cégeps en Spectacles. Cette fois, voici un résumé de la pièce de théâtre Kaamelott, interprétée par la troupe du Trac les jeudi et vendredi 2 et 3 mars à 19 h 30. Cette adaptation de la saison 2 de la série télévisée française du même nom a été mise en scène par Be-noît Murray.

Les concepteurs ont été fidèles à la mu-sique d’origine de même qu’aux personnages colorés de la série. Ceux-ci sont caractérisés par leur grande stupidité, sauf pour le roi Ar-thur. On suit ses aventures alors qu’il tente de retrouver le Graal tout en faisant fonc-tionner son royaume, ce qui n’est pas chose aisée. Pour se mettre dans le bain, voici une entrevue avec le metteur en scène, Benoît Murray.

Q Pourquoi avoir choisi de faire une pièce de théâtre sur Kaa-

melott? Je veux dire, c’est une sé-rie télé française, ça n’aurait pas été plus simple de prendre une pièce de théâtre?

Je l’avais déjà montée pour une lecture pu-blique. J’ai contacté l’auteur, Alexandre As-tier, qui était intéressé parce que ce serait la première fois que Kaamelott serait joué sur scène au Québec. Le texte a eu l’approbation d’Alexandre.

Q Vous vous êtes basé sur quoi pour choisir les extraits du Livre

2? C’est qu’il y a 100 épisodes en tout...

Le moteur, ou personnage principal doit vivre des choses. Pour la première pièce de Kaamelott Livre 1 (l’année passée), c’était Arthur. Cette fois-ci, c’étaient Perceval et Karadoc. Il faut trouver une chronologie pour avoir une ligne directrice. J’ai aussi fait un clin d’œil aux autres personnages de la série dans la pièce, comme Merlin et Guenièvre. Alexandre Astier m’a envoyé des inédits, que j’ai pu utiliser dans ma pièce.

Q Étant donné que vous avez fait une adaptation, quelles sont

les différences entre votre version et l’originale?

J’ai essayé de rester le plus fidèle possible. Par exemple, pour le personnage de Lance-lot, je ne voulais pas l’intégrer à l’origine dans quelque chose qui n’allait pas évoluer, parce qu’il devient très important par la suite. Dans les Livres 3 et 4, il y a moins de sketchs, c'est devenu une histoire continue.

Q Est-ce que vous avez changé des mots pour faire plus « québécois

» ou vous êtes resté fidèle le plus pos-sible au texte d’origine?

Non, je suis resté collé au slang français, j’ai une fascination pour son rythme. L’ac-cent me fait rire. Les textes que j’écris se rap-prochent du slang français. J’ai dû expliquer aux étudiants quelques mots, comme grouil-lot. (C’est un sous-fifre.)

Q Pourquoi avoir choisi de faire une mise en scène divisée par

sections?

Note : les parties de la scène où se dérou-lait l’action étaient illuminées alors que les autres étaient dans le noir

On n’a pas beaucoup de budgets. J’y suis habitué, je fais aussi du théâtre d’été. La mise en scène et les costumes sont plus simples, ça permet de mieux comprendre. J’ai décidé de faire des sections parce que c’est plus proche, plus cartoony et plus cozy. Ça nous rapproche de l’univers magique de l’enfance.

Q Est-ce qu’il y a eu des difficul-tés particulières par rapport à la

pièce: acteur, matériel, limite de temps, etc.?

La technique s’est super bien passée (éclai-rage, son). Étant donné que les acteurs sont des étudiants, les cours passent en premier. Les acteurs avaient parfois d’autre chose de prévu le soir des répétitions, alors il y avait des absents.

Q Je voulais savoir, quelle scène entre le campus de Québec et de

Charlesbourg est la mieux pour faire une pièce de théâtre?

Note : la scène de la salle Montaigne est plus proche du public et plus basse que la scène de Sylvain-Lelièvre.

Non, je préfère transformer l’environne-ment. C’est très convivial, ça permet de se rapprocher des gens. C’est mon terrain de jeu préféré. Je trouve que la salle Sylvain-Le-lièvre est meilleure pour la musique que pour le théâtre.

CRITIQUEJ’ai trouvé que les acteurs savaient bien

nous faire ressentir les émotions des person-nages, principalement la frustration et la co-lère pour le roi Arthur et l’incompréhension de la part de Karadoc et Perceval. La mise en scène et les costumes simples faisaient en sorte qu’on ne s’attardait pas aux décors, mais bien au texte. J’ai trouvé que les extraits étaient vraiment bien choisis. Ça a permis de mieux connaître Karadoc et Perceval, qui sont originalement des personnages secon-daires de Kaamelott. C’était intéressant de voir des personnages moins représentés dans la série télévisée. Un gros bravo à la troupe du Trac!

ANDRÉANNEPINSONNEAULT

C’est au tour de Charlesbourg

Savais-tu que les dons de charité de 10 $ sur tes relevés d’impôts sont ta cotisation à ton association étudiante? Eh oui, pour ceux qui ne le savaient pas encore, le Cégep a une asso, l’AGEECL (Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep Limoi-lou), dont tous les étudiants sont membres.D’ailleurs, sache qu’il n’est jamais trop tard pour t’inscrire dans les différents comités. Si tu ne sais pas où aller pour devenir membre, le couloir entre le café étudiant du campus de Québec et le local de l’exécutif n’est pas in-terdit de passage. C’est là que se cachent les locaux des comités. Sinon, tu peux toujours venir voir ton exécutif (au 1026) ou la per-manente Marie-Pier Anctil (au 1105) pour plus d’information. Au cas où certains ne l’auraient pas remarqué, Vincent n’est plus au cégep et c’est Marie-Pier qui le remplace à la permanence de l’asso. Elle est sur les deux campus, alors si tu as besoin de lui parler pour une plainte, une révision de note ou une situa-tion difficile et qu’elle n’est pas là, elle est joignable sur Facebook à Marie-Pier Ageecl ou encore par Mio.

Bonne nouvelle! Après trois longs midis de lecture et de discus-sions, le comité de réécriture de la charte de l’AGEECL a terminé ses recommandations. Tu peux les consulter au local de la perma-nence.

LUCE BRASSARDLANGEVIN

Des nouvelles de l’AssoLes tasses du local n’ont pas bougées depuis 1972.

Les sacs de pop-corn restent indéfiniment dans le fond du bureau. L’imprimante est brisée depuis son achat, mais on a quand même des

feuilles et on espère un miracle. On a vraiment beaucoup de chaises, mais tout le monde utilise les 3 même.

On a trois tours d’ordi qui ne servent à rien.

Avis aux intéressés : plusieurs postes seront à pourvoir pour la session prochaine. Si tu as envie de t’impliquer dans la vie étudiante et d’avoir du fun, présente-toi pour le poste de ton choix à la

prochaine Assemblée générale. Tu veux en savoir plus sur la description des postes? Viens nous

voir au 1026! Petit plus, tu peux même obtenir une mention spéciale sur ton bulletin en t’impliquant

dans un comité et/ou dans l’exécutif de ton campus.

On est sur Facebook

(AGEECL) et tu peux

nous contactervia la page en message

privé.

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LE PHOQUE — AVRIL 2017 | 1514 | LE PHOQUE — AVRIL 2017

culture

ANDRÉANNEPINSONNEAULT

L’originalité a pris un coup dur ces der-niers temps, particulièrement dans le domaine du 7e art. En effet, certains scé-narios reviennent souvent dans les films et les séries télévisées. On appelle ça des archétypes. J’ai remarqué que des scéna-rios se ressemblaient, car je suis cinéphile (j’ADORE les films) et je vais souvent au cinéma. Étant donné que ce n’est pas le cas de tout le monde, je voulais en pro-fiter pour faire connaître certains clas-siques ou des films moins connus. Voici

quelques-uns des archétypes parmi ceux les plus utilisés.

ROMÉO ET JULIETTEUn des archétypes les plus courants est

ce que j’appelle l’amour impossible ou en-core le « Syndrome de Roméo et Juliette ». Cette pièce de théâtre de Shakespeare da-tant de la fin du 16e siècle est l’histoire de deux jeunes gens qui sont tombés amoureux malgré le fait que leurs familles respectives se détestent. Ainsi, leur amour est impos-sible. Ce dernier est un thème récurrent par-mi les livres pour les jeunes adultes. Il n’est pas nécessaire que leurs familles se haïssent, mais seulement qu’un événement les em-pêche de vivre leur amour ou qu’ils soient

de deux espèces différentes. Par exemple, un vampire qui serait tombé en amour avec une humaine.

ROBINSON CRUSOÉIl y a beaucoup de films ou de séries télé-

visées qui reprennent le concept de : « Je suis perdu tout seul sur une île et je ne sais pas comment je vais m’en sortir ». Il y a la sé-rie Lost, le film Castaway et bien d’autres en-core. Plus récemment, le film Passengers a repris le même concept. Bon, ils ne sont pas sur une île, mais avouez qu’être les seuls sor-tis de leur capsule de cryogénisation dans un vaisseau spatial à des années-lumière de la Terre ressemble un peu au fait d’être per-dus sur une île déserte. Seulement, à mon avis, c’est vraiment pire. Un autre film qui

Le 7e art parti à la dérivereprend le fait d’être perdu dans l’espace est The Martian, sorti en 2014. Il y a une mis-sion sur Mars et un accident se produit. Les astronautes croient que l’un des leurs est mort et repartent sans lui. Quelle surprise, il est toujours vivant! Il essaie alors de sur-vivre sur Mars, bien qu’il n'ait de la nourri-ture que pour un peu plus d’un mois et que la prochaine mission sur la planète rouge soit dans 4 ans. Une fois de plus, un homme est seul à un endroit d’où il ne peut partir que très difficilement.

REMAKEIl y a aussi tous les films qui reprennent

d’autres films. Par exemple, Batman, Super-man et Spiderman ont au minimum deux ver-sions différentes. Chaque histoire est remise au goût du jour avec de meilleurs effets spé-ciaux, et ceux qui ne connaissent pas les ver-sions originales ne s’en rendent pas compte. Pour donner un exemple plus obscur, Les 7 Mercenaires, sorti en septembre 2016, est directement inspiré du film Les 7 samouraïs d’Akira Kurosawa. C’est la même histoire! Un village se fait attaquer par des bandits et 7 guerriers leur viennent en aide. Seulement, le film de Kurosawa dure environ 1 heure de plus (donc, comporte plus de détails) et date de 1954. Parce que peu de personnes écoutent des vieux films asiatiques, je ne crois pas que beaucoup s’en soient rendu compte. Ce n’est pas un cas isolé : beaucoup de films asiatiques se font refaire par les États-Unis. La nouvelle version, généralement moins longue, a des scènes en moins, et cela peut nuire à la compréhension de l’histoire. Un autre film remis au goût du jour serait le Jour de la marmotte. Cette fois-ci, seule l’idée de base a été réutilisée. En effet, Un jour sans lendemain (Edge of tomorrow) reprend l’idée qu’un homme revit la même journée encore et encore. Et la liste de remakes continue en-core et encore...

L’ÉLU(E)Surtout dans les films et les livres destinés

aux jeunes adultes, il y a le concept de l’Élu, un genre de messie destiné à sauver le monde/planète/Univers. Souvent, une pro-phétie annonce la venue de cet Élu, qu’elle prenne la forme d’une vision ou d’un texte ancien. La plupart du temps, l’Élu en ques-tion refuse de sauver le monde au début, car avouez-le, c’est un peu dur de digérer tout ça. Il finit par le faire, car sinon, qui va s’en charger? L’Élu a des capacités spéciales qui lui permettent d’accomplir sa tâche et qui font en sorte que les autres ne peuvent pas accomplir ladite tâche sans lui. Un des exemples le plus connus est Harry Potter, appelé par plusieurs : « The Chosen One ». Aussi, pour ne nommer que ceux-là, il y a la série Percy Jackson, le film Matrix, ain-si qu’Anakin et Luke Skywalker dans Star Wars

APOCALYPSELa fin du monde, ou Apocalypse, est un

concept qui vient tout droit de la Bible. C’est le nom du dernier livre du Nouveau Testament. Étant donné que le nombre de poèmes, de jeux vidéo, de livres et de films reprenant ce concept sont innombrables, je ne vais parler que de certains d’entre eux. Par exemple, le film 2012. Ce film entier est consacré à la fin du monde et aux ca-tastrophes naturelles meurtrières se pro-duisant à l’échelle planétaire. Il y a aussi beaucoup de films et autres se passant après

l’Apocalypse. La planète des singes en est un bon exemple, surtout que cette saga de 1963 a été reprise en 2001 par Tim Burton et en 2011 par Matt Reeves. On peut aussi citer en exemple tous les films qui parlent d’une attaque de zombies ou alors d’une in-vasion d’extraterrestres. Je regroupe égale-ment dans cette catégorie tous les films et autres qui se déroulent dans un monde pos-tapocalyptique (après la fin du monde), par exemple le film Mad Max.

Bref, ce n’était qu’une liste partielle des

archétypes qu’il est possible de retrouver au cinéma. Ceux-ci sont les plus populaires, surtout parce qu’ils fonctionnent bien au-près du public. L’amour, surtout lorsqu’il est interdit, fait une belle histoire. Dom-mage qu’il y ait autant de clichés. Il faut croire qu’on a atteint la limite de l’origina-lité. C’est pourquoi je vous conseille de sor-tir de votre zone de confort et d’essayer de nouveaux genres cinématographiques. Par exemple, allez voir un film d’action au lieu d’un film d’horreur. Ainsi, même si les cli-chés reviennent, au moins ils seront mon-trés différemment selon le type de film. Bon visionnement!

Sources :allocine.frcinoche.com

La planète des singes

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LE PHOQUE — AVRIL 2017 | 1716 | LE PHOQUE — AVRIL 2017

jeux sports

STEVEN MCALLISTER

Pour les partisans, les joueurs de hockey évoluant au niveau junior sont faciles à ou-blier. La raison est simple; ces athlètes ne peuvent faire leur entrée au sein de la ligue qu'à 16 ans, alors que l’âge maximal est de 21 ans. Quelques joueurs réussissent tout de même à se démarquer et à impression-ner les spectateurs par leur talent. Mikael Tam, l’ancien défenseur des Remparts de Québec, l’une des 18 équipes de la Ligue de hockey junior majeur du Québec(L-HJMQ ) a quant à lui laissé sa marque dans la Capitale-Nationale grâce à son lea-dership et sa persévérance.

En janvier 2010, le joueur arrière est vic-time d'un coup salaud de la part de Patrice Cormier, des Huskies de Rouyn-Noranda. Sonné, Tam convulsionne sur la patinoire. Il est transporté à l'hôpital où les médecins constatent qu’il souffre d'un traumatisme crânien.

À la grande surprise de tous, Tam s'en est sorti sans aucune séquelle apparente et ne rate que 16 rencontres. Ceci représente très peu d'absences pour une blessure qui aurait pu avoir des répercussions beaucoup plus importantes sur sa carrière. Mikael Tam fi-nit son stage junior chez les Remparts avant d'évoluer dans la ligue américaine de hockey (LAH).

Du côté de Patrice Cormier, il joue dès la saison après l'incident chez les profession-nels, dans la LNH.

Sept ans plus tard, qu'est devenu Mikael Tam? Voici un bref parcours de sa carrière suite à son séjour au sein des Remparts.

2012-2013 : PREMIÈRE SAISON DANS LA LIGUE AMÉRICAINE

Ce n'est qu'en octobre 2012 que Tam est parvenu à se trouver un contrat avec les

Sharks de Worcester, club-école des Sharks de San Jose. Il ne joue qu’à onze rencontres dans la LAH et 37 dans l'ECHL (ancien-nement Ligue de hockey de la Côte Est) en 2012-2013. Pour une première saison, Mikael Tam devait doubler d'efforts s'il voulait s'éta-blir dans la LAH.

2013-2014 : PATRICK ROY S'INTÉRESSE À SON ANCIEN CAPITAINE

Lors de son séjour avec les Remparts, Mi-kael Tam était, disons-le, l 'un des préfé-rés de Patrick Roy, alors entraineur-chef de l'équipe. D'ailleurs, le pilier défensif agissait en tant que capitaine de l'équipe au cours de ses deux dernières saisons au sein des Diables Rouges. Près de deux ans plus tard, Patrick Roy a gravi les échelons et est devenu le diri-geant en chef de l'Avalanche du Colorado. De plus, l'ancien gardien de la LNH a occupé un poste qui lui permettait d'avoir son « mot à dire » concernant les signatures et échanges de l'Avalanche.

Mikael Tam ne pouvait certainement pas jouer dans la LNH. Patrick Roy s'est tout de même servi de son pouvoir et a influencé Joe Sakic dans la décision d'amener le défenseur au Colorado. Tam jouera 34 parties dans la ligue américaine tout en récoltant six points.

2014-2015 : RETOUR AU POINT DÉPARTAlors que peu d'équipes sont intéressées

à acquérir ses services, Mikael Tam n'a plus d'autres choix, il doit jouer dans la ECHL. Il ne participe qu'à 17 parties de son club en saison régulière, amassant quatre mentions d'assistance. Sa progression s'est fait ressentir lorsqu'il a pris part à 12 rencontres des séries éliminatoires. Tam avait alors obtenu sept points et un différentiel (lorsqu'un but est marqué, les joueurs de l'équipe ayant obte-nu le point voient leur différentiel augmenter. Le contraire s'applique lorsque les joueurs ac-cordent le but). La saison 2014-2015 de Mi-kael Tam aura, certainement, été un retour au point départ. Il devait faire à nouveau ses preuves pour démontrer qu'il avait sa place dans la LAH.

2015-2016 : DÉPART POUR L'EUROPEMikael Tam doit s'exiler en Europe pour se

joindre à une équipe norvégienne. Il termi-nera la saison avec une récolte de 16 points et une fiche de +12 en 42 rencontres. Certains pouvaient croire que son départ vers la Nor-vège signifiait une fin de sa carrière en Amé-rique du Nord. Au contraire, cette expérience lui permet qu'au moins une équipe de la LAH s'intéresse à ses services.

2016-2017 :La formation intéressée est le club-école

des Oilers d'Edmonton. Avec cette signa-ture, les Condors de Bakersfield ont renfor-cé davantage leur défensive, composée de Mark Fayne, de Darnell Nurse et de quelques autres ayant déjà évolué dans la LNH. Tam apprendra certainement de ces joueurs. Jusqu'à maintenant cette saison, Tam n'a joué que deux rencontres dans la ligue américaine. Toutefois, il a participé à 24 rencontres avec les Admirals de Norfolk, dans l’ECHL. Il a amassé 20 points parmi cette ligue considé-ré ecomme ayant un calibre tout juste moins élevé que la LAH.

POUR LA SUITE DES CHOSES :Si jamais Mikael Tam ne reçoit pas d'offres

d'une formation évoluant dans l'un des puis-sants circuits tels la LAH ou l'ECHL (ligues où le calibre est respectivement moins élevé que la LNH) à la fin de la présente saison, il y aura toujours une offre sur table pour le dé-fenseur. Le Marquis de Jonquière l'a repêché en troisième ronde du dernier repêchage de la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH). D'accord, cette ligue est loin d'être le premier choix pour un joueur qui désire faire carrière au sein d'une équipe de hockey. Cependant, la LNAH devient, année après année, une ligue qui intéresse davantage les partisans.

Pour me suivre sur Twitter:https://twitter.com/

StevenMcAHockey

Mikael Tam, 7 ans plus tardSamdoku SAMUEL DUCLOS

Facile Moyen

Difficile Diabolique

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LE PHOQUE — AVRIL 2017 | 1918 | LE PHOQUE — AVRIL 2017

englobulé GABRIEL BÉLANGER

CADENAS Rafraîchissante froideur frappante qui baigne dans la douce brise clairvoyante de mes pensées.Ralentissant le présent en frisant le temps perdu qui avait trop hâte dans mon passé. Ma jeunesse lavée, pour abreuver mon présent assoiffé. Comme si je découvrais des clés à mon contenu que jamais je n’avais prévu pour mon corps encadenassé.À force d’entrelacer des vérités à la chaîne, à enchaîner ce qui ne se voit pas, à définir les extrémités, d’ici à là-bas et à verrouiller des cadenas. Un dans l’autre à s’en tisser des voiles de voiliers maillés.Pour naviguer vers une dimension plus droite.La toile permettant au vent de s’accumuler aux mâts qui dansent ni queue ni tête à en oublier où va.

La loi est stricte, mais elle ouvre le pas. Sans les règles du jeu, à deux ne se pourrait pas.La règle d’art c’est d’être là, après on verra. Tels des mots qui d’un même champ lexical voient maintenant une direction dans l’ho-rizon vertical. Là, à exponentialiser des ficelles d’idée en valeur vaine. Des ramassis de cadenas souvent plus proche du cœur de laine. Que je me suis façonné dans l’ignorance qu’un jour j’en viendrais à me décade-nasser pour continuer de grandir. Eux qui au début furent là pour structurer mes paradigmesQui paraissaient dignes aux premières lignesMais qui se doivent de rayer l’amalgame pour tailler une vigne de mire. Mais là à force de m’aiguiser des lancesÇa se corse à combiner des tranches pour parfaire le but de la gamme.Bienvenue à ma jeunesse réorchestrée De vents vigoureux dans mes voiles vouéesEt à laisser tomber les rames de mes cadenas à clé qui fanent.

SADLY Je le sais pus on dirait, j’suis là à fixer le vide et j’entends, mais… rien. Parmi l’amalgame, j’ai faim, puis j’en crève. Comme si la réponse était censée être facile à trouver pis brève. Bien oui… Si elle se dit, si pas en grève.Il y a rien qui va et ceux qui se faufilent s’entrechoquent déjà. J’en suis irrité et je ne peux m’en défaire de mon côté, mon fil d’idée se condamne à un dilemme qui ne veut se taire. Et je n’ai rien d’autre, sauf un regard à terre. Vu que les deux réponses sont aussi bonnes que mauvaises je m’abstiens malaise et je perds. Devant l’essence, devant la dépense, je rôde d’une errance amère pis j’entasse ces dilemmes à plus me sentir la tête qui sonne à travers. Tellement il y a de bêtes, avec des guns qui détonnent ma crête en crisse, Qui me vissent de vices, venimeuses anxieuses dentelées, D’une spirale creusant toujours un peu plus creux, Qui se câlisse de l’harmonie. Nous on dance au son de minuit, mais pour lui... il y à rien que du bruit. Et même si le beat est fresh, il ne sera rien si les mots n’en ont pas envie.

AYOYE, ÇA VA FAIRE J’suis là assis sur une chaise depuis 8 h à voir passer ma

jeunesse à travers. Tu me niaises... À me demander des preuves de ces

connaissances qui me sont étrangères et qui te rappellent tes belles années d’hier.

Toi qui as de l’air d’en être fier de ton passé, mais qui a pu tant d’l’air d’en être resté passionné.

C’est triste parce que tu m’influences pis tu as le monopole. Toi qui vois que ça sur mes étagères comme si c’était ma

métropole. Je me demande si j’suis entier à force de me faire juger en bas de mes

pairs. Sous la marée de moyennes cotes R qui suffoque à force de pagayer la

pagaie dans les airs. Entremêlés perdu dans ma quête noyée sous cette matière,

Que je dois comprendre à ton égard. Ce qui s’empare de l’ingéniosité à bâtir des remparts de bars à suivre

À rester entre les lignes, qui résignent l’ennui à notre sort de vivre

ARRÊTEZ-VOUS Le monde icitte, quand y s’arrête. Ils s’arrêtent pas*.

Leur jambe s’arrête, mais leur tête se sauve Surexcité de leur chèque, awaille ma dose, ça presse

Toujours en dette, détour direct de cause enfouie dans sa tête, maquette morose de glaise Un peu figé dans le temps résistant et inconfortable

Mais à place de respirer pis te réajuster Tu fuis, encore essoufflé, tu nies et tu regrettes le stable

Mais tu recommences, à place de te nourrir tu t’inondes la panse c’est rentable, mais à quoi tu penses T’es un genre d’humain jetable qui se jette lui-même

C’est une aberrance Pis ben y’a moi qui trouve ça pas tant rentable pis qui Dance.

* Jade Berthelot Landry (5 ans)

ASSIS À RIVEAssis à rive du flot, j’en torche le présent.

Je tire des roches dans mon étang, à étendre ma fresque de frissons liquides qui prend vie que pour un instant. Du pouls des roches, qui vibrent le flou miroir croche à en perdre la vue.

Un cidre de pomme qui coule à l’imprévu tourmenté d’en dessus. Nectar nu du fruit à an croquer le jus qui finit sur minuit qui rit et se tut.

La pendule sonne et détonne d’un silence incrédule infini.Le calme règne sur l’étang de la nuit à y voir la vie dans une bulle miroir munie de toutes les couleurs coulant du croissant d’une crois-

sante histoire.

Page 11: NO42 |AVRIL LE PHOQUEle bush est en voie de disparition. De façon générale, l’industrie pornographique privi-légie aujourd’hui le HD, le gros plan, l’exhi-bition la plus

Journalistes • Andréanne Pinsonneault • Lucie Clabaut • Mathieu Desgroseilliers • Claudia Larose Kamille Leclair • Xavier Gagnon • Thomas Desrosiers • Luce Brassard Langevin • Steven McAllister • Gabriel Bélanger • Édimestre • Mark-André Dumont • Graphistes • Mark-André Dumont • Mathieu Desgroseilliers Raphael Simard • Correcteurs • Kamille Leclair • Mathieu Desgroseilliers • DG • Mathieu Desgroseilliers

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flètent que celles de son auteur, et non celles du journal étudiant Le Phoque et de l’AGEECL

BESOIN DE BÉNÉVOLES! Intercollégial de théâtre du 21 au 23 avril prochain!Vous êtes intéressé à vous impliquer, à titre personnel ou pour une activité de groupe avec vos étudiants ?Nous avons besoin de bénévoles, notamment pour l’accueil, le service des repas et de bar, le salon VIP, la sécurité, le ménage, la billetterie des spectacles, les premiers soins et d’autres.Contactez Annie Lessard - Local 1471

TROUPE DE THÉÂTRE DU GRAND ESCALIER QUOI?

La pièce Atteintes à sa vie

QUAND?En représentation les 6, 7 et 8 avril 2017, à 19 h 30.

OÙ? À la Salle Sylvain-Lelièvre du cam-pus de Québec

COMBIEN?Les billets sont en vente à l’entrée : 8 $ pour les étudiants10 $ en admission généraleGratuit pour les 16 ans et moins

COMITÉ INQUISITION (JEUX DE RÔLES) : Le «maid-café» se tiendra le mercredi 26 avril au café étudiant à Québec! C'est une activité durant laquelle seront vendus différents aliments d'inspi-

ration japonaise : Ramen, pâtisseries japonaises, bubble tea (une sorte de thé glacé sucré).

COMITÉ IMPROQuart de finale:

LES VILAINS POMPIERS

VS

LA BIC

Ça va chauffer le 5 avril à l’agora de Québec dès 20h00

Venez encouragez nos équipes!

COMITÉ LGBTA+VISIONNEMENT DU FILM «MOONLIGHT»

QUAND?Le 20 avril à 19h

OÙ? Café étudiant, campus de Québec

Limonade et popcorn

gratuit !

LE PHOQUE RECRUTE!Nous sommes à la recherche de journalistes, correcteurs, monteurs graphiques, dessinateurs, carica-turistes, bédéistes, poètes, pho-tographes et autres personnes de talent!

CONTACTEZ-NOUS AU LOCAL 1029!

BABILLARD LUCE BRASSARD LANGEVIN