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Nicolas Henry. Africacités & Les cabanes de nos grands parents Extrait de Voir & Dire http://www.voir-et-dire.net/?Nicolas-Henry-Africacites-Les Nicolas Henry. Africacités & Les cabanes de nos grands parents - Saint-Merry et les artistes invités - ...présentés antérieurement - Date de mise en ligne : dimanche 18 novembre 2012 Description : Copyright © Voir & Dire Page 1/11

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Extrait de Voir & Dire

http://www.voir-et-dire.net/?Nicolas-Henry-Africacites-Les

Nicolas Henry. Africacités &

Les cabanes de nos grands

parents- Saint-Merry et les artistes invités - ...présentés antérieurement -

Date de mise en ligne : dimanche 18 novembre 2012

Description :

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Nicolas Henry revient à Saint-Merry ! En décembre 2011, il avait exposé ses clichés et les paroissiens de Saint-Merry y avaient glissé une crèche. Ce fut une

réussite scénographique et photographique, une invitation à la réflexion.

En 2012, il change le dispositif, mais poursuit son projet : parcourir le monde, et plus spécialement l'Afrique en passant par Sarcelles (!), nouer des relations

avec les communautés rencontrées, imaginer avec chacune une histoire, la mettre en scène avec les matériaux disponibles et prendre la photo pour en tirer un

grand format.

Or au même moment à Paris, l'artiste camerounais de la scène internationale, Pascale Marthine Tayou, expose au parc de La Villette. Les dynamiques

visuelles sont proches.

Une occasion pour V&D d'examiner deux démarches et deux esthétiques truculentes. (...)

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Nicolas Henry revient à Saint-Merry ! En décembre 2011, à l'occasion de la parution de sonouvrage de photographies, il avait exposé ses clichés et les paroissiens de Saint-Merry yavaient glissé une crèche. Cette installation fut une réussite scénographique etphotographique, une invitation à la réflexion.

En 2012, il change le dispositif, mais poursuit son projet : parcourir le monde, et plusspécialement l'Afrique en passant par Sarcelles (!), nouer des relations avec les communautésrencontrées, imaginer avec chacune une histoire, la mettre en scène avec les matériauxdisponibles et prendre la photo pour en tirer un grand format. Le changement tient à la foisdans la scénographie et dans le fond des propos.

Or au même moment à Paris, l'artiste camerounais de la scène internationale, PascaleMarthine Tayou, expose au parc de La Villette. Les effets visuels et scénographiques des deuxexpositions relèvent de dynamiques proches.

Une occasion pour V&D d'examiner deux démarches et deux esthétiques truculentes.(...)

DEUX MISES EN SCENE EN UNE

L'exposition de Nicolas Henry se présente en deux ensembles, donc deux lieux, auxquelles s'ajoute une sculpture :

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Africacités est une réflexion sur la manière dont les Africains se situent dans le monde globalisé etabordent les questions qui se jouent sur leur continent. L'artiste rassemble ses grands formats très colorés dansun seul lieu, la chapelle dite de communion, au pied du chef d'oeuvre rococo de Nicolas Coypel (1648), « lespèlerins d'Emmaüs », tandis qu'une sculpture, dans le bas côté, joue le rôle de signal et de seuil pour le visiteur.L'intérêt et la nouveauté de certaines photos proviennent du fait que Nicolas Henry a appliqué son protocole dephotographie aux Africains de Sarcelles ; les imaginaires se développent dans un cadre qui n'est plus rural maisappartient à la banlieue.

« Les cabanes de nos grands-parents » sont une réflexion sur la mémoire, la famille et la filiation, etreflètent les différences de culture dans le monde entier : des personnes en situation de grands-parentsimaginent une cabane comme leurs petits enfants peuvent en construire ou comme eux-mêmes l'ont fait, puis laréalisent dans le cadre de leur quotidien. Alors que « Africacités » est présentée avec une rigueur joyeuse en jouantavec les éléments décoratifs de la chapelle, « les cabanes », elles, envahissent et prolifèrent, tel un ruban, avec unetrès grande liberté dans les chapelles nord, côté Beaubourg. Mais Nicolas Henry pousse plus loin sa scénographie, ilinstalle des toiles photographiées de plus de 4m de large, dans les hauteurs entre certains piliers en des endroitsparticulièrement visibles. Des visiteurs diront qu'il est bien intrépide en faisant cela. En fait, en très bon observateurde la disposition des multiples tableaux et de l'organisation de l'église, il se mesure non pas aux oeuvres trèshétéroclites qui sont accrochées ou peints sur les murs, mais à leur présence et à leur échelle. Avec un parti pris osémais réussi, il donne à voir les styles de l'église d'une manière différente.

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La sculpture, dont certains dénonceront peut-être la facture trop bricolée est la reconstruction en Franced'une sculpture plus modeste, mosquée-église réalisée en Éthiopie par deux familles chrétienne etmusulmane. Une photo exposée en est le témoin. Ici l'artiste a accentué le trait en y mettant aussi des traces lesdeux tours stylisées de Notre-Dame, un temple bouddhiste et une synagogue, le tout éclairé de manière kitch. Maisl'interprétation qu'on peut en faire est ambivalente : Est-ce le souhait, sous forme imagée, d'un désir de paixreligieuse en Afrique mais aussi dans le monde ? Ou est-ce le constatation du syncrétisme religieux qui se diffusepartout ? Placé dans l'église, ce n'est donc pas un objet neutre. L'artiste interroge les mutations des repères religieuxsur un mode artistique très actuel : l'éloge de la diversité et le métissage visuel. Il le fait sur le mode de laconstruction enfantine, moyen avec lequel on se construit l'accès à la culture et à la civilisation.

LA DEMARCHE DE NICOLAS HENRY

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« Cette série de photographies comporte un ensemble de prises de vues réalisées avec des communautésen Afrique, Ethiopie, Rwanda, Madagascar, de Namibie et de Sarcelles.

Son but est de donner la parole à des groupes d'êtres humains différents liés à l'Afrique. Communautés defemmes, d'enfants, d'ouvriers ou de pêcheurs, cohabitent avec des Rastamans éthiopiens ou de musulmansdu désert du Danakil, de jeunes urbains ou ceux de tribus reculées, comme les Himbas de Namibie ou lesHamers de la vallée de l'Omo en Ethiopie.

Les mises en scènes de grand format sont réalisées avec les objets trouvés sur place, la poésie émerge desmatériaux les plus pauvres et les plus quotidiens. Au contraire des cabanes qui se rapprochaient d'unrépertoire de la vie d'un grand-parent, ici, l'univers plastique se met en place avec la communauté afind'évoquer une narration lisible dans l'image. Ainsi une troupe d'Indiens remporte la guerre contre lescowboys, une famille chrétienne et une autre musulmane construisent ensemble la première mosquée-église,au pied des cités, courent les animaux de la savane ...

C'est un regard actuel des Africains sur des thèmes divers comme les croyances, l'écologie, la colonisation,l'explosion démographique et ses besoins en éducation ou la dénonciation de la corruption. Un regard sur ladifférence et ce que les médias nous signifient comme séparateur et qui est souvent aussi rassembleur, lacohabitation entre ethnies et religions différentes est aussi une force, tout comme une population jeune et unefamille forte et solidaire.

La population africaine est aujourd'hui pleinement consciente de faire partie d'un ensemble planétaire, et dela valeur de l'héritage artistique et culturel qu'elle porte. La série ouvre une fenêtre pour exprimer sa parole etdépasser les clichés habituels d'une Afrique de la souffrance et de la douleur. »

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LES FONDEMENTS D'UNE ESTHETIQUE DUDEBORDEMENT

Nicolas Henry pratique la photographie narrative, utilise l'humour, empathique et non sarcastique, commemedium. Tant dans ses photos que dans sa scénographie, il développe une esthétique du débordement quidébute en peinture avec l'expressionnisme abstrait de Pollock et explose avec les installations américainestrash des années 90.

L'artiste est un contextuel (une communauté/un lieu) et un conceptuel par la rigueur de sa démarche, loindu minimalisme ou de la modernité où la devise est « less is more ». Serait-il, à l'opposé, un adepte du « toomuch is not enough » ?

Non pour trois raisons :(...)

Le genre utilisé n'est pas que l'expo photo, c'est aussi l'installation. Or celle-ci se définit par l'occupation optimalede l'espace utilisé. Dans les galeries, comme à Saint-Séverin, on se contentera de remplir une vitrine ou une pièce ;ici l'enjeu est une vaste église. Le pari est donc d'occuper les volumes tout en « laissant vivre » l'espace d'accueil eten permettant de voir les autres oeuvres derrière. Nicolas Henry utilise une technique de scénographie, celle de lacouche pourrait-on dire. Les guirlandes de photos sont devant et non solidaires des murs (monument historiqueoblige) et sont au service des expressions spécifiques des deux mini expos.

Le genre n'est pas celui explosif du pop, de l'esthétique du foutoir, des nouveaux réalistes, ou des artistes qui semoquent de l'art contemporain, les Mike Kelley, Takeshi Murakami, Jeff Koons. Nicolas Henry ne se moque de rien,il porte un regard amusé sur la liberté de l'imaginaire chez ses sujets et, plus encore, il les encourage à construire cequ'il pense.

Nicolas Henry compose comme un metteur en scène de théâtre, ce n'est pas un improvisateur. Cela commencepar les photos elles-mêmes, ainsi la photo qu'il a retenue pour sa carte de visite est construite comme une scèneavec des rideaux. Quand on sait que le tableau de Nicolas Coypel est construit de la même manière, l'accrochagedans cette chapelle apparaît comme particulièrement pertinent. Ensuite il dispose ses oeuvres tableaux en accordavec les lieux. « Africacités » est plus sage que « les cabanes » qui, elles, relèvent de la guirlande continue

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(préparatrice de Noël peut-être) et se confrontent aux fresques du XIXe qui scandent les volumes des chapelles.

Si l'on veut pousser plus loin, l'accrochage des chapelles Nord qui apparaîtra peut-être à certains commeune pitrerie, mais aide à réexaminer avec le plus grand sérieux les fresques et tableaux du XIXe.

En effet, (...)

es oeuvres séparées par 150 ans présentent des points communs : des sujets narratifs traités avec beaucoup decouleurs, de nombreux personnages auxquels parfois on ne comprend rien si l'on n'a pas les cartels à la main. Lesdeux styles sont dans la saturation visuelle pour dire des choses, sur le fond, très simples : l'un est au service defigures fantasmées de saints importants qui étaient des refuges de la piété d'une époque ; l'autre traite de la filiationet d'une époque fantasmée de cabanes d'enfants, ces refuges de la mémoire. Mais avec ses cadres bricolés de boistous différents, des dimensions de photos qui se confrontent, et surtout un même propos - des grands-parents -leprojet en sort unifié, être grand-parent est universel. Avec son système de présentation, cette série-guirlandes'affirme comme un premier plan judicieux, se mesure avec le style hiératique des fresques peintes en ogive, NicolasHenry aide à voir ces oeuvres du XIXe. Elles apparaissent comme vieillies par leur non-entretien, énormes par leurtaille et d'une incroyable hétérogénéité ; elles interrogent les fondements des commandes publiques de l'époque.

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Sur le fond, Nicolas Henry est intéressé par l'expression imagée des pensées d'autrui ; ses installations debric et de broc et par l'excès expriment paradoxalement la rigueur de sa recherche de photographe :matérialiser le plus justement possible un dialogue avec une personne ou un petit groupe tout en faisant dulieu de ce dialogue un objet photographique aussi important que la parole.

C'est un voyageur,(...)

il travaille régulièrement pour Arthus Bertrand. Il se veut témoin de ce qui se passe sur les continents, mais pascomme un journaliste voulant décrire et interpréter des grands mouvements politiques ou sociaux, ni comme unaventurier en quête de scoop ou de documentaire. En effet, il agit comme révélateur (mais n'est-ce pas le propre duphotographe ?) des imaginaires des familles et de petites communautés qui font taire ce qui leur pèse ou les divise,racontent leur amour de la vie et leurs espoirs, parlent de leur héritage artistique et expriment leur perception dumonde. Avec ses photos, la terre n'est pas bleue, ni grise d'ailleurs, elle apparait colorée par les hommes quil'habitent, leurs pensées relèvent d'un bricolage joyeux et bien réel.

L'artiste aborde des questions très actuelles de société au terme d'un dialogue qui peut être fort long avec desindividus, avec des communautés locales, toujours en partant de leur quotidien. L'espace public est modeste maismagnifié par la mise en scène collective, avec les matériaux locaux.

L'artiste ne fait pas poser, ne projette pas ses idées ; il propose à des personnes de jouer le dialogue qu'elles ont euavec lui. Les photos sont ces témoins de la construction collective des échanges. Ce qui est frappant, ce sont lesrires, les sourires des visages. À leur manière, elles renvoient à la posture, à la psychologie de l'artiste qui agitcomme un véritable maïeuticien, qui exalte le meilleur de personnes acceptant de se dévoiler dans le cadre très strictdu protocole de l'artiste. On palpe immédiatement le plaisir de ces discussions, et le plus sérieux est abordé dans unjeu à la limite du délire.

Le regard sur l'Afrique change, parce que celle-ci est en train de changer, parce qu'elle est l'objet de nombreuxappétits et alors que des mouvements politiques la travaillent vivement. Nicolas Henry deviendrait-il un peu africain,en traduisant en image cet appétit de vie, ce goût pour les contes et les palabres ?

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UN QUESTIONNEMENT DIFFERENT DE CELUI DEPASCALE MARTHINE TAYOU

Dans l'installation « Collection privée » (

lire article V&D

http://www.voir-et-dire.net/?Pascal...) l'artiste international camerounais s'exprime lui aussi en termesd'installations, placées parfois dans l'espace public.

On peut relever des parentés entre les deux expositions, même si leur coïncidence est fortuite : l'imaginaire du bricolage et de la fabrication des oeuvres constitue l'ossature de leur esthétique l'un et l'autre ont un pied dans l'excès, l'hubris des Grecs à l'opposé de la raison, et puisent une grande partie de

leurs références en Afrique. les oeuvres sont très joyeuses et débordantes de vie, elles sont des théâtres. Les deux artistes mettent un rituel

artistique au coeur de leur réflexion, même si les définitions ne sont pas les mêmes.

Néanmoins les démarches sont profondément différentes car

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Au centre des photos de NH se trouvent des individus, c'est-à-dire une relation entre l'artiste et son modèle ;les individus ont une « âme », une mémoire. Le centre de l'oeuvre de PMT, au contraire, a comme enjeu lesobjets à qui il souhaite donner une âme, et qui vont servir de mémoire pour des objets ultérieurs.

Si les deux artistes sont de grands voyageurs qui utilisent le monde comme source, ils le parcourent selon deuxmodèles différents. Fondamentalement conceptuel dans ses prises de vue et ses installations -c'est d'ailleurs ce quidonne de la rigueur à ce qu'il présente à Saint-Merry- NH serait à rattacher à la figure du « chasseur ». PMT, lui,est un « cueilleur », il amasse, il amalgame et fait sa cuisine, les objets d'exposition, avec ce qu'il trouve, en lesemportant en d'autres lieux pour réaliser ensuite d'autres plats.

NH veut rendre compte de la spécificité de la culture de l'autre, il la respecte. PMT hybride toutes lescultures qui passent sous son regard mondialisé ; ni leur respect ni leur critique ne sont sa préoccupation carc'est leur mutation qui l'anime. C'est un manipulateur de gênes culturels.

Mais c'est surtout la question de l'imaginaire qui sépare les deux artistes : NH mobilise l'imaginaire desautres, ceux qu'il prend en photo, le théâtralise avec respect et connivence. PMT ne parle que de son propreimaginaire et le propose à l'état brut au visiteur ; il étale généreusement son ego. Le premier est dans le narratif,le second dans l'onirique. Le premier s'inscrit dans le temps, le second n'en a que faire ; le premier est dans leconscient, le second nous met au seuil de son inconscient ; le premier est dans la clarté, le second dans un magmajubilatoire. NH agit en miroir, NT pratique le transfert.

Post-scriptum :

À voir tous les jours de 15 à 19h jusqu'au 15 décembre 2012

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