Newsletter Santé - avril 2011

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NEWSLETTER SANTÉ présentée par par Juliette Bridel du 4 avril 2011

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Thématique santé

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NEWSLETTERSANTÉ

présentée par

par Juliette Bridel

du 4 avril 2011

de l’établissement et d’un service personnalisé.

Avec l’augmentation const- ante des primes de l’assu-rance de base, la population a-t-elle encore les moyens de contracter des complé-mentaires ?En quinze ans, nous avons constaté une diminution d’envi-

ron un tiers des personnes au bénéfice d’assurances complémentaires d’hospita-lisation mais depuis quelques années, la situation s’est stabilisée. Ne craignez-vous pas un système de santé à deux vitesses ?

Je crois qu’il a toujours existé, et si des personnes peuvent s’offrir certaines pres-tations complémentaires, je pense que ce n’est pas un problème. Il faut surtout

« Près de 95% de nos patients hospitalisés viennent de Lausanne et de son bassin ».

Pierre-Frédéric Guex, directeur de la Clinique Cecil

Interview

Directeur de la Clinique Cecil, Pierre-Frédéric Guex sou-haite briser une idée reçue : non, les établissements de soins privés ne sont pas réservés uniquement à une clien-tèle aisée. Il revient également sur un dossier brûlant en terres vaudoises, la réforme du financement des hôpitaux.

Quelle est, selon vous, la valeur ajoutée de votre cli-nique en comparaison des établissements hospitaliers publics ?Sans aucun doute, la taille hu-maine ainsi que le rapport per-sonnalisé entre patients et soi-gnants. Ici, le patient n’est pas un numéro, il n’est pas soigné par une multitude de personnes. Parmi nos autres atouts, je cite-rai la rapidité. Nous n’avons par exemple pas de liste d’attente pour subir une opération. Et point important : le patient peut être soigné par le médecin de son choix.

Quel est le profil-type de votre clientèle ?Contrairement à une idée très répandue, nous n’accueillons pas beaucoup de richissimes étrangers. Près de 95% de nos patients hospitalisés viennent de Lausanne et de son bassin. Ces personnes sont au bénéfice d’une assurance complémen-taire d’hospitalisation en division privée ou semi-privée qui coûte environ 100 francs par mois, soit l’équivalent d’un café chaque jour. Elles font cet investissement pour pouvoir, si besoin, bénéficier du libre choix de leur médecin,

EN BREFBerne a opté pour un nouveau mode de financement des hôpitaux en instaurant, dès janvier 2012, un système de forfaits par cas et le libre choix de l’établissement. A l’avenir, les charges hospitalières se-ront financées par les cantons à hauteur de 55% et par l’assu-rance obligatoire (45%). Mais ce, à condition que l’établisse-ment hospitalier soit listé. Dans la pratique, cela signifie qu’un patient sans assurance com-plémentaire d’hospitalisation

pourra alors se faire soigner dans une clinique privée en chambre commune. Dans le canton de Vaud, le Départe-ment de la santé avait dressé plusieurs critères pour obtenir cette reconnaissance, parmi lesquels le contrôle des inves-tissements, des garanties sur les conditions salariales du personnel et le plafonnement des salaires des directeurs. Les parlementaires ont refusé à une courte majorité d’entrer en matière sur ce paquet.

par Juliette Bridel

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NEWSLETTER SANTÉ du 4 avril 2011

Photographie: Céline Michel

Interview s’interroger sur la qualité de la première vitesse. En Suisse, je considère qu’elle est bonne.

En janvier, le Grand Conseil vau-dois a refusé d’entrer en matière sur le projet de financement hos-pitalier proposé par le conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard. Ce vote a été salué par les cliniques privées. Pourquoi étiez-vous opposé à cette réforme ?Le nouveau modèle de financement voulu par Berne part de l’idée qu’il faut introduire davantage de concurrence entre établis-sements de soins et contrôler la qualité.

Situé au cœur de Lausanne, le bâtiment de la Clinique Cecil est un monument incontour-nable de l’architecture lo-cale. Construit il y a plus d’un siècle, l’édifice a su conser-ver le charme de l’époque malgré plusieurs transforma-tions. Retour sur sa construc-tion et sur quelques éléments qui ont marqué son histoire.

Tout commence au début des an-nées 1900. Charles Melley est alors propriétaire d’une parcelle située au sommet de l’avenue Ruchonnet, à quelques pas de la très prisée espla-nade de Montbenon et non loin de la gare de Lausanne. Conscient de la situation idéale de ce terrain, il dé-cide d’y bâtir un grand hôtel. Comme l’expliquent les his-toriens de l’architecture Dave Lüthi et Bruno Corthésy1, l’homme n’est pas un néophyte dans la construction. Au contraire, c’est un architecte reconnu par ses pairs, formé à Lausanne puis aux Beaux-

Malheureusement, le projet du Département vaudois de la santé et de l’action sociale n’allait pas dans cette direction, au contraire.

Quels points contestiez-vous?Déjà, le contrôle des investis-sements. Pour nous, il est clair qu’une entreprise privée doit rester libre de consentir tel ou tel investissement et en assume les risques. La surveillance des salaires des employés ne me semble par ailleurs pas néces-saire. Nous travaillons avec du personnel spécialisé qui compare

Arts de Paris et qui compte parmi ses réalisations l’aile sud du Pa-lais de Rumine ainsi que le quai d’Ouchy. Reste que son projet d’hôtel haut de gamme ne convainc guère une population qui estime qu’il existe suffisamment d’établissements destinés aux étrangers autour de la gare. Peu importe. Charles

Photographie de l’Hôtel Cecil datant de 1907-1908. Source: Musée historique de Lausanne

1 « L’hôtel et la clinique Cecil à Lausanne », Dave Lüthi et Bruno Corthésy, 2002.2 Dictionnaire historique de la Suisse, Berne, 1998-2010.

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Séquence souvenirs

les salaires sur le marché et ne va pas accepter n’importe quelles conditions. Quant au plafonne-ment des salaires de directeurs, c’est un faux problème. Certes, il y a eu des abus, notamment dans des EMS, mais des mesures ont été prises.

Que proposez-vous ?Nous voulons prendre part aux discussions concernant la plani-fication, être consultés. Et nous refusons une surveillance accrue de l’Etat

par Juliette Bridel

Melley y tient, persiste et signe. En 1905, les travaux débutent et se terminent en septembre 1907. Le bâtiment, de style néo-baroque, est orienté plein sud et offre à ses visiteurs une vue plongeante sur le lac et les Alpes. Un soin tout particulier a été porté aux véran-das décorées par des vitraux Art nouveau.

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Clinique Cecil

Dans un contexte peu favorable au communisme, Conradi est jugé coupable d’assassinat mais le tribunal l’acquitte. Cette déci-sion provoque une rupture des relations entre l’Union soviétique et la Suisse, des relations qui prendront plus de vingt ans à se normaliser.

De l’hôtel à la cliniqueLes années qui suivent cet épi-sode tragique sont certes moins mouvementées pour l’établis-sement mais 1931 sonne tout de même le glas de l’hôtel Ce-cil. Le bâtiment est repris par la clinique Mont-Riant pour être converti en centre de soins. L’architecte lausannois Georges Epitaux est chargé des modifications, lesquelles interviennent essentiellement sur le plan interne. La salle à manger est par exemple trans-formée en quartier opératoire.En 1972, la clinique est ra-chetée par le groupe Ameri-can Medical International et connaît quelques transforma-

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Scène de crimePendant vingt-cinq ans, l’éta-blissement garde sa fonction d’hôtel et accueille une clien-tèle essentiellement com-posée d’hommes d’affaires. Mais durant ce quart de siècle, un événement majeur va marquer son histoire. Le 10 mai 1923, le diplomate russe Vaclav Vorowsky, pré-sent à Lausanne dans le cadre d’une conférence sur les détroits du Bosphore et des Dardanelles, est assas-siné dans la salle à manger de l’hôtel. Son meurtrier se nomme Moritz Conradi. Ce petit-fils d’un Grison émigré à St-Pétersbourg est issu d’une famille de chocolatiers et a combattu dans l’armée impé-riale2. Ruiné, il est contraint de quitter l’Union soviétique et se réfugie en Suisse où il rumine sa vengeance contre les bolcheviques. Vaclav Vo-rowsky en paiera le prix: une balle dans la tête.

tions. En 1972-1973, les salles d’opé-ration au nord sont agrandies, entre 1973 et 1975, l’institut de radiologie est élargi et un centre de physiothérapie créé, entre 1980 et 1989, les chambres sont transformées.En 1990, la clinique revient en mains suisses avec la formation du groupe Hirslanden comprenant également la Clinique Im Park de Zurich, celle de Im Schachen à Aarau et du Beau-Site à Berne. Le groupe a depuis été racheté par Medi-Clinic (2008) et compte aujourd’hui 14 cliniques en Suisse. La Clinique Cecil va connaître un important essor avec notamment l’arrivée de nouveaux soins intensifs, l’ouverture d’un bloc opératoire, d’un centre de dialyse, d’un centre pour traiter la stérilité, la rénovation de la maternité ou encore le développe-ment de son centre de cardiologie.

En chiffres, la Clinique Cecil au-jourd’hui c’est chaque année 3300 patients, l’équivalent de 325 postes à plein temps et près de 500 nais-sances. Ce qui en fait la clinique pri-vée qui voit naître le plus de bébés dans le canton de Vaud

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La Clinique Cecil aujourd’hui

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