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1999-2003 : La Peugeot 206 WRC

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  • 1999-2003 :

    La Peugeot 206 WRC

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    Table des matièresIntroduction......................................................................... 2 I.Les débuts ........................................................................ 3

    A.Les choix de démarrage ....................................................................3 B.Les premières étincelles.....................................................................3

    II.2000 : L'année de tous les succès .................................... 4 A.Une forte impression dès le début .....................................................4 B.Une seconde partie de saison flamboyante........................................4 C.Champions du monde ! .....................................................................5

    III.La confirmation.............................................................. 6 A.Le recrutement ..................................................................................6 B.Qui pour battre Grönholm ? .............................................................6 C.Mais ou est donc passé Marcus ?.......................................................7 D.L’orgueil d'un champion ...................................................................7 E.Bilan de l'une des plus belles saisons de l'histoire du WRC..............8

    IV.2002 : Le chef-d’œuvre .................................................. 8 A.Au revoir Didier, Hello Richard !......................................................8 B.Pied au plancher !...............................................................................9 C.Bilan chiffré du règne 206 en 2002 ...................................................9 D.Ultra-domination de la 206 (en rouge, les pilotes de la 206 WRC) 10

    V.Dernière saison .............................................................. 10 A.Largement favoris ............................................................................10 B.Tout commença si bien .................................................................... 11 C.Et tout finira si mal........................................................................... 11

    VI.Bilan mathématique de la 206 WRC............................ 12 A.Nombre de victoires par pilotes.......................................................12 B.Nombre de victoires par écuries ......................................................12

    Epilogue............................................................................ 13 Que sont-ils devenus ? ...................................................... 14

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    Introduction

    C'est en 1999 que Peugeot Sport, souhaitant redynamiser l'image de la marque sur le plan sportif, décide de lancer la 206 WRC, modèle qui est arrivé dans le commerce en septembre 1998.

    Le modèle succède à la 306 MAXI qui n'a jamais réellement été sur le devant de la scène et entretenait le souvenir nostalgique de la 205 TURBO 16 dont les succès furent nombreux …

    C'est une voiture de 300 chevaux qui est présentée à sa sortie d'usine avec comme autres caractéristiques une boîte séquentielle de 6 vitesses et un poids à vide de 1230 kilos. De l'avis de tous, un potentiel extrêmement prometteur mais une voiture qui doit légitimement faire ses preuves. Plus vite qu'on ne le croit ? …

    Illustration 1: La 206 WRC, une coupe à la fois dynamique et sportive

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    I. Les débuts A. Les choix de démarrage

    6 rallyes sont sélectionnés pour mettre en place les réglages de la voiture pour la saison 2000: le Tour de Corse, l'Acropole (en Grèce), le rallye de Finlande, le San Remo (en Italie), le rallye d'Australie et le rallye de Grande-Bretagne.

    Les 3 pilotes qui tiendront le volant sont également sélectionnés, venant chacun d'horizons très différents, sont engagés : Gilles Panizzi (14), l'un des pilotes de la 306 MAXI, très rapide sur asphalte, François Delecour (14), l'un des meilleurs pilotes français des années 90 et également de la partie les deux dernières saisons avec la 306 et enfin un pilote un peu moins connu mais non moins talentueux, le finlandais Marcus Grönholm (14).

    B. Les premières étincelles

    Le premier rallye, le Tour de Corse, est celui de toutes les attentions, la 206 étant l'attraction des spectateurs et des journalistes. Delecour prend très vite la tête de la course et semble insaisissable avant qu'un souci mécanique ne freine son élan et le contraigne à l'abandon. La déception passe très vite, les débuts sont réussis et le coup de projecteur est parfait. Personne n'aura le temps de regarder la voiture et ses pilotes à la légère, à commencer par Tommi Mäkinen, triple champion du monde et qui remportera d'ailleurs son 4° titre consécutif cette année là. En Finlande c'est Grönholm qui, sur ses terres, répond aux attentes mais échoue à « la pire des places » en se classant 4°1. Au San Remo, c'est Gilles Panizzi qui tient la dragée haute à tout le monde, faisant même trembler Mäkinen et sa Mitsubichi Lancer. Le pilote français échouera finalement à la 2° place, n'étant battu que par le triple champion du monde. Grönholm, 8° à ce même San Remo, se remet en évidence en terminant 5° en Australie.

    Les débuts sont presque parfaits, l'écurie passant tout près de 2 victoires et préparant dans les meilleures conditions le championnat à venir …

    1 Rallye remporté par le quadruple champion du monde (dont 2 titres sur la 205 TURBO 16) Juha Kankknen,

    compatiote et modèle de Marcus Grönholm

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    II. 2000 : L'année de tous les succès

    A. Une forte impression dès le début

    Les débuts de 1999 ont légitimement fondé beaucoup d'espoir chez Peugeot à l'aube du championnat 2000. LE favori au titre s'appelle Tommi Mäkinen, le quadruple champion du monde finlandais (Mitsubichi Lancer) et ses principaux rivaux sont l'anglais Richard Burns (14) (Subaru Impreza) et les deux pilotes de la Ford Focus, l'écossais Colin McRae et l'espagnol Carlos Sainz.

    Mais malgré cette concurrence effrayante, l'écurie a un objectif : permettre à Marcus Grönholm, considéré comme le pilote principal de l'écurie, de confirmer son immense potentiel. Et le finlandais ne se fait pas prier : après une victoire initiale de Mäkinen au Monté-Carlo, sur les neiges suédoises, dès le deuxième rallye, il impose très vite son style qui lui est si particulier et remporte l'épreuve, sa première victoire personnelle mais aussi et surtout la première victoire de la 206 en WRC !

    B. Une seconde partie de saison flamboyante

    Malgré un très bon début de saison, l'euphorie retombe très vite. Les 5 épreuves suivantes seront remportées par Richard Burns (Subaru Impreza) au Kénya, au Portugal et en Argentine et Colin McRae (Ford Focus) en Catalogne et à l'Acropole qui prennent donc une option pour le titre pilotes.

    Mais Peugeot a plus d'un tour dans son sac, Grönholm gagne en Nouvelle-Zélande et, chez lui, en Finlande sur les deux rallyes suivants, se replaçant donc dans la course au titre à la surprise générale. Malgré les espoirs placés sur lui, l'écurie n'en attendait évidement pas tant pour sa première saison complète. L'élan n'étant qu'à peine entrecoupé par Sainz à Chypre, Panizzi se met à son tour en évidence en remportant magistralement le Tour de Corse et le San Remo (Delecour second sur les 2 épreuves).

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    C. Champions du monde !

    Le rallye d'Australie qui suit est un véritable test pour Grönholm qui, en cas de victoire, peut prendre un avantage décisif en vue de la course au titre pilotes et une bonne performance des 3 pilotes permettrait également de remporter le championnat constructeurs avant la fin de la saison. Le finlandais ne tremble pas et gagne l'épreuve permettant à Peugeot de fêter son titre constructeurs avec la troisième place de Delecour ajouté à la victoire de Grönholm ! La performance est exceptionnelle, la 206 est championne du monde lors de sa première saison ! Et ce n'est pas fini …

    Il ne reste qu'une épreuve, c'est le rallye de Grande-Bretagne et Burns, en embuscade derrière Grönholm au général, est sur ses terres. Le pilotage de l'anglais est sans faille et la victoire est pour lui mais Marcus Grönholm n'est pas loin derrière, termine à la deuxième place et s'assure donc le titre pilotes !

    L'exploit est réalisé, autant sur le plan des pilotes que des constructeurs : Marcus Grönholm, avec 65 points est sacré champion du monde des rallyes avec 5 petites longueurs d'avance sur Richard Burns. Suivent ensuite 3 pilotes se tenant dans un mouchoir de poche : Sainz avec 46 pts complétant donc le podium devant McRae, 43 pts et le champion sortant, Mäkinen, avec 36 pts. Aux 6° et 7° places arrivent enfin respectivement Delecour et Panizzi qui réalisent la performance d'arriver au classement général devant des cadors comme Juha Kankkunen (Subaru Impreza, 4 titres pilotes) et Didier Auriol (14) (Seat Cordoba, 1 titre pilote).

    L'écurie devancera finalement Ford et Subaru de, respectivement, 20 et 23 points chez les constructeurs.

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    III. La confirmation

    A. Le recrutement

    Malgré le titre constructeurs, l'écurie décide modifier ses pilotes pour la saison 2001 et profite du retrait de Seat pour recruter 2 de ses pilotes, le finlandais Harri Rovanpera et l'aveyronnais Didier Auriol, Delecour retournant chez Ford, son ancienne écurie. L'écurie, avec 4 pilotes, doit faire des choix, la réglementation ne permettant que 3 voitures en lice par écurie. Grönholm reste bien évidemment le pilote n°1, Auriol prend le deuxième volant et le 3°sera donc partagé entre Harri Rovanpera (14), qui sera privilégié sur les épreuves de terre et de neige, et Gilles Panizzi qui tentera en toute logique de se mettre en évidence sur l'asphalte.

    B. Qui pour battre Grönholm ?

    A l'aube de la saison, Marcus Grönholm est favori sans l'être, une situation cocasse mais qui s'explique facilement car, si son nouveau statut est légitime suite à son titre, certains experts ne le voient pas confirmer devant :

    − Un Tommi Mäkinen revanchard qui a beaucoup déçu en 2000,

    − un Colin McRae qui rêve de gagner un second titre après celui de 1995 et qui est passé si près en 1997, à un misérable point de Mäkinen,

    − un Carlos Sainz dont l'éternelle régularité ne lui a toujours pas permis de battre ses rivaux une bonne fois pour toutes et qui n'a toujours pas digéré que la trahison de sa mécanique à 200 mètres de l'arrivée du championnat en Grande-Bretagne, en 1998, lui prive cruellement d'un troisième titre,

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    − enfin un Richard Burns dont la montée en puissance commence à être prise au sérieux à juste titre puisque il est le double … vice-champion du monde.

    C. Mais ou est donc passé Marcus ?

    Le championnat démarre avec le Monté-Carlo et la déconfiture commence pour l'écurie, qui est battu sans contestation possible par Mäkinen, que l'on pourrait surnommer le « Prince de Monaco » avec sa troisième victoire consécutive sur la mythique épreuve.

    Le rallye de Suède doit permettre à Grönholm de se lancer dans le championnat mais le finlandais n'y arrive pas et c'est son compatriote, la recrue Rovanpera, qui crée la surprise sur la neige. Peugeot est content, la victoire est là dès le second rallye mais la déception Grönholm laisse un goût amer. Au Portugal, Grönholm donne des signes de réveil mais Mäkinen et Sainz sont devant lui. Et le pire arrive très vite puisque un concours de malchance (mécanique, sorties de route) lui empêche de terminer les 5 prochaines épreuves ! La déception est immense d'autant plus qu'à ce stade de la saison, elle compromet fortement les chances de l'écurie pour le titre constructeurs.

    Mais, comme en Suède, ce sont ses recrues qui sauvent l'honneur, Auriol remportant l'épreuve catalane devant Panizzi et Rovanpera enchaînant 4 bonnes performances consécutives (3° à l'Acropole, 2° Safari kényan, 4° à domicile en Finlande et 3° en Nouvelle-Zélande).

    D. L’orgueil d'un champion

    Sur les bosses finlandaises, une autre bonne performance survient avec celle de Rovanpera, le retour de Grönholm : le champion sortant est blessé dans son orgueil après cette valse de contre-performances et remporte chez lui une très belle victoire. Même si le réveil survient trop tard pour tout espoir de titre pilotes, en revanche, la 206 se replace magistralement dans la course au titre constructeurs ! La voiture confirme qu'elle est belle et bien la meilleure, Panizzi gagne au San Remo avec Auriol 3° puis arrive à la deuxième place au Tour de Corse avec toujours l'aveyronnais sur la plus petite marche du podium. La voiture prend définitivement une option sur le titre constructeurs.

    En Australie, là même ou l'écurie avait assuré son titre de champion un an plus tôt, les pilotes ont la bonne idée de s'y mettre à trois pour porter un dernier cou de massue sur leurs adversaires pour le titre constructeurs : Grönholm remporte la victoire, Auriol fait une troisième 3° place consécutive et Rovanpera arrive à une très belle 4° place ! Sur la dernière manche du championnat, celle de la boue galloise, Grönholm sauve l'honneur avec une ultime victoire devant Rovanpera mais Richard Burns, troisième, est sacré champion du monde pilotes.

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    E. Bilan de l'une des plus belles saisons de l'histoire du WRC

    Richard Burns devient donc champion du monde pilotes avec une seule victoire dans la saison (en Nouvelle-Zélande), un record qui tient toujours. Mais la saison 2001 restera dans les annales comme la plus disputée et indécise de tous les temps, les 6 premiers du championnat se tenant en 11 points2 ! Grönholm finit à une triste 4° place, Rovanpera crée quant à lui la surprise en se classant 5° à égalité de points avec son compatriote de Peugeot, Auriol et Panizzi arrivant respectivement 7° et 8°.

    Chez Peugeot, on ne retient donc que le titre constructeurs avec 106 points aux compteurs, un championnat également très disputé puisque Ford arrive deuxième avec 86 points, Subaru 3° avec 69 points dans l'escarcelle et Mitsubichi 4° avec 66 points.

    IV. 2002 : Le chef-d’œuvre

    A. Au revoir Didier, Hello Richard !

    L'excitation est palpable dans les couloirs des écuries suite à l’impressionnante saison 2001, toutes voulant montrer que c'est elle et elle seule qui confirmera qu'elle est la meilleure. C'est ainsi que le marché des transferts s'emballe et deux mouvements font la une de tous les articles concernant le WRC : Tommi Mäkinen quitte Mitsubichi pour Subaru prenant le volant de Richard Burns qui lui pose ses valises chez … Peugeot, remplaçant Didier Auriol, libéré de son contrat. L'écurie compte ainsi dans ses rangs les deux derniers champions du monde. La véritable raison de ce recrutement est d'assurer une régularité dans les résultats, cette même régularité qui avait fait cruellement défaut lors du précédent championnat et qui avait bien failli coûter le titre constructeurs à l'écurie.

    2 Burns 44, McRae 42, Mäkinen 41, Grönholm 36, Rovanpera 36, Sainz 33

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    B. Pied au plancher !

    Dès le début de saison, Peugeot asphyxie tous ses adversaires. Après le Monté-Carlo, une nouvelle fois raté, ce sont 4 rallyes consécutifs qui seront remportées par l'écurie ! Grönholm gagne en Suède devant Rovanpera, en Corse, l'apothéose, Panizzi l'emporte devant Grönholm et Burns (seul triplé de l'histoire de la voiture), Panizzi récidive en Catalogne devant Burns et enfin Grönholm empoche la victoire une nouvelle fois devant Burns à Chypre !

    Et quand la 206 ne gagne pas, elle prend très souvent les places d'honneur, ce sont 7 podiums consécutifs qui l'attendent ! Grönholm arrive second à l'Acropole et Rovanpera fait lui aussi deuxième au rallye Safari ; Grönholm, piqué au vif par le recrutement du champion sortant dans SON écurie, est une nouvelle fois intraitable chez lui sur les chemins bosselés de Finlande avec à nouveau comme dauphin Richard Burns ; en Allemagne, Burns et Grönholm font respectivement second et troisième derrière un petit jeune inconnu de tous nommé Sébastien Loeb ; Panizzi gagne pour la troisième fois consécutive devant Mister Marcus au San Remo, ce dernier reprenant très vite le chemin des victoires en Nouvelle-Zélande devant son compatriote Rovanpera, les deux finlandais réalisant à nouveau le doublé à quelques kilomètres de là, sur le sable wallabi ! Ça frôle la perfection … !

    C. Bilan chiffré du règne 206 en 2002

    Marcus Grönholm donne la meilleure des réponses à ses détracteurs en écrasant littéralement le championnat, un chiffre parlant de lui même, il marque 77 points, soit plus de deux fois plus de points (37) que son dauphin au général, la surprise norvégienne Petter Solberg3. Comme en 2001, derrière le nouveau champion du monde, 6 pilotes arrivent très rapprochés au général les uns des autres, en 7 points, dont 3 pilotes 206 : Sainz échoue à 1 point de Solberg sur la troisième marche du podium, McRae est quatrième, à une longueur de son coéquipier espagnol de chez Ford, le très décevant Burns, cinquième avec 0 victoire et 5 maigres podiums à son bilan personnel, arrive également à un malheureux point de l'écossais puis viennent Panizzi qui se classe donc 6° avec 31 points et Rovanpera est 7°, à un point du français.

    Chez les constructeurs, même constat, il y a Peugeot et puis les autres, 165 points au compteur, soit 61 de plus que Ford et 98 de Subaru ! La performance est à peine croyable, la 206 est triple championne du monde !

    D. Ultra-domination de la 206 (en rouge, les pilotes de la 206 WRC)

    3 Pourtant simple pilote numéro 2 chez Subaru au début de la saison derrière Mäkinen qui a, à nouveau, déçu

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    V. Dernière saison

    A. Largement favoris

    A l'aube de la saison 2003, l'écurie décide de faire peau neuve et de modifier ses couleurs, la voiture sera désormais rouge. Du côté des pilotes, aucun changement à signaler et Grönholm part largement favori pour conserver son titre.

    D'autant plus que Sainz et McRae, décidément inséparables, ont donc tous deux quitté Ford pour Citroën afin d'encadrer le jeune Sébastien Loeb, que l'on considère toutefois trop jeune et inexpérimenté pour inquiéter les 206, et Tommi Mäkinen a cédé sa place de pilote numéro 1 chez Subaru à Petter Solberg qui, lui aussi, même en ayant montré de bonnes choses en 2002, ne devrait pas être un danger pour Grönholm.

    B. Tout commença si bien

    La saison démarre et une première indication inquiète un peu l'écurie : si les

    PREMIER DEUXIEME TROISIEMEMonté-Carlo Mäkinen Loeb SainzSuède Grönholm Rovanpera SainzTour de Corse Panizzi Grönholm BurnsCatalogne Panizzi Burns BugalskiChypre Grönholm Burns MäkinenArgentine Sainz Solberg McRaeAcropole McRae Grönholm SainzSafari McRae Rovanpera RadströmFinlande Grönholm Burns SolbergAllemagne Loeb Burns GrönholmSan Remo Panizzi Grönholm SolbergNouvelle-Zélande Grönholm Rovanpera MäkinenAustralie Grönholm Rovanpera SolbergGrande-Bretagne Solberg Märtin Sainz

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    206 ont raté le Monté-Carlo, ce qui devient une habitude, le rallye a été remportée par le jeune Loeb. Chez Peugeot, on commence à se demander si la pépite de Citroën assimilerait plus vite que prévu les leçons de ses deux illustres coéquipiers ? …

    Mais les inquiétudes sont vite mises au placard, en Suède, Grönholm est intraitable avec Burns troisième puis ce dernier prend la deuxième place en Turquie derrière Sainz. Le champion en titre reprend sa marche en avant et l'écurie se frotte les mains : Grönholm gagne en Nouvelle-Zélande devant son coéquipier anglais et récidive en Argentine avec cette fois Richard Burns troisième et Harri Rovanpera 4°.

    Mais à partir de là commence une longue série qui rappelle fortement le scénario de 2001 : Grönholm ne terminera qu'un rallye4 sur les 6 qui suivirent. Pendant ce temps, c'est Richard Burns qui se rappelle enfin pourquoi on l'a recruté et enchaîne les bonnes performances sans jamais gagner, toujours un peu comme en 2001 d'ailleurs … : 4° à l'Acropole puis trois 3° places consécutives en Allemagne, en Finlande et en Australie. Rovanpera fera entre temps second à Chypre et Panizzi, en fin de saison, terminera deuxième au San Remo et remportera la manche catalane. Les espoirs restent donc bien présents pour les deux championnats

    C. Et tout finira si mal

    Mais, à la différence de 2001, les victoires ne sont plus aussi éparpillés et, même si Burns est très régulier, il se situe cette fois derrière ses concurrents directs. Les craintes du Monté-Carlo étaient donc fondées, Peugeot n'aurait pas du prendre à la légère la concurrence des deux jeunes pilotes au début de la saison. A un rallye de la fin de la saison, Burns est donc mathématiquement toujours en course pour le titre, à 4 longueurs des co-leaders Sainz et Loeb et à 3 longueurs de Petter Solberg. De plus, ce rallye, il le connaît par cœur, c'est la manche galloise.

    Mais un incident dramatique survient alors, quelques jours avant le début de l'épreuve, Richard Burns fait un malaise et apprend qu'il a une tumeur au cerveau. Il ne pourra donc pas défendre ses chances de titre.

    Sainz abandonnera, laissant à la relève le soin de se disputer le titre : Solberg sera plus fort et l'emportera devant Loeb, succédant ainsi à Marcus Grönholm au titre de champion du monde des rallyes. La deuxième place du français conjuguée à la 4° de Colin McRae permettra à son écurie de remporter le titre constructeurs avec 160 points, soit 15 de plus que Peugeot. Citroën, avec deux des meilleurs pilotes de rallye de tous les temps (Sainz et McRae) et le futur meilleur de tous les temps (Loeb), était injouable.

    4 Dauphin de Loeb en Allemagne

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    VI. Bilan mathématique de la 206 WRC

    Au total, l'écurie aura comptabilisé 24 victoires, 2 titres pilotes (Marcus Grönholm) et le triplé (2000, 2001, 2002) au championnat constructeurs avec la 206.

    Voici le détail des victoires (ne sont comptabilisé pour la saison 1999 que les courses où la 206 a concouru) :

    A. Nombre de victoires par pilotes

    B. Nombre de victoires par écuries

    7

    11

    5

    24

    15Citroën FordMitsubichiPeugeot Subaru

    Burns (8) Gronhölm (15) Loeb (4) Mäkinen (6) McRae (7) Sainz (3) Solberg (5)0

    2

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    16

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    Epilogue

    Au cours de l'année 2003, Peugeot avait prévu de modifier sa voiture en vue de la saison 2004 pour deux raisons : la première était d’insuffler un nouveau souffle à l'écurie qui voyait la 206 s'essouffler et la deuxième était de tenter de répéter le succès de la 206 sur un autre plan que sportif.

    En effet, lorsque est lancé en 1999 la 206 WRC, les concessions Peugeot vendaient un nouveau modèle sorti par le constructeur en septembre 1998, la Peugeot 206, une polyvalente agréable qui devait remplacer dans le cœur des français la 205, jusqu'alors le modèle le plus vendue par Peugeot.

    Cette façade sportive lui permettait donc de mettre en avant son nouveau modèle. Et la stratégie fonctionna : la 206 sera la voiture la plus vendue en France en 2001, 2004 et 2005 et deviendra la plus produite du constructeur devant la 205. Elle se classe même au cinquième rang des voitures les plus produites au monde derrière la Coccinelle, la Ford T, la Fiat Uno et la Renault 4.

    Si le pari 307 fonctionna plutôt bien sur le plan commercial, en revanche, sur le plan sportif, la voiture ne tirera jamais son épingle du jeu sur ses 2 ans de présence dans le championnat. Tout d'abord avec Grönholm et Rovanpera puis toujours avec le fidèle Grönholm et Markko Märtin, aucun de ses pilotes ne gagnera le championnat et le titre constructeurs ne sera non plus jamais remporté.

    En 2004, Grönholm se classera 5° du championnat, Rovanpera 8° et l'écurie ne se classera que 4° chez les constructeurs. L'année suivante sera meilleure sur le plan comptable, Grönholm 3°, Märtin 5° et Peugeot 2° derrière Citroën.

    Mais un drame marquera la fin de la 307, en 2005, sur le rallye de Grande-Bretagne, Markko Märtin fait une sortie de route fatale à son co-pilote, l'anglais Michael Parks. Ce drame poussera l'écurie à se retirer, Mitsubichi et Subaru lui emboîtant le pas quelques années plus tard pour raisons financières, marquant ainsi la fin de l'âge d'or du WRC.

    L'écurie non officielle Bozian Racing pris le relais de Peugeot Sport en 2006 en rachetant les 307 avec l'aide de 2 fonds d'investissements : le pétrolier autrichien OMV et l'importateur norvégien de la marque Peugeot.

    L'écurie s’appela alors OMV-Peugeot Norway et ses deux pilotes étaient Manfred Stohl et Henning Solberg5, respectivement de nationalité … autrichienne et norvégienne … Stohl fera 4° du championnat, Solberg 8° et l'écurie se classera 4° chez les constructeurs pour ce qui fut la dernière saison de Peugeot en WRC.

    5 Frère de Petter Solberg

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    Que sont-ils devenus ?

    L'aveyronnais Didier Auriol, après son départ de Peugeot, participa au développement de la Skoda Fabia WRC dont il fut le pilote numéro 1 sur la saison 2003, il se classera 13° au championnat, qui sera d'ailleurs son dernier. Il remporta le championnat du monde en 1994 sur une Toyota Celica près avoir loupé le titre d'un cheveu en 1992 malgré ses 6 victoires cette saison là (record longtemps resté en sa possession). Il coule aujourd'hui une retraite paisible sur les hauteurs de Millau.

    La carrière de Richard Burns fut également exemplaire à tout point de vue : vice-champion du monde en 1999 et 2000, il remporta enfin le titre suprême en 2001 sur une Subaru Impreza avec une régularité impressionnante : une seule victoire au compteur sur la saison, record à battre. Mais après le décèlement de sa tumeur au cerveau fin 2003, c'est une autre course qui commença pour lui, un combat dans lequel il sera impressionnant de courage. Après avoir lutté pendant 2 ans, ce grand monsieur du sport automobile décède le 25 novembre 2005, à 34 ans, endeuillant tous les fans de rallyes qui le considère comme un mythe.

    Après son départ de Peugeot à la fin de la saison 2000, François Delecour fera la saison 2001 sur une Ford Focus, se classant 9° du championnat et intégra l'écurie Mitsubichi comme pilote numéro 1 suite au départ de Tommi Mäkinen chez Subaru en 2002. Il ne marqua aucun point au championnat cette saison là, qui fut d'ailleurs sa dernière en WRC. A noter qu'il fut vice-champion du monde en 1993 sur une Ford Escort.

    Marcus Grönholm fut incontestablement l'enfant chéri de Peugeot pendant la période 206. Son talent et ses deux titres pilotes ont largement contribué aux trois titres de la 206. Il signa chez Ford début 2006, chez qui il restera deux ans, et fut deux fois vice-champion du monde, échouant notamment à un point de Sébastien Loeb en 2006. Il permit à Ford d'être champion du monde constructeurs en 2006 et 2007, date à laquelle il prit sa retraite. Aujourd'hui, il est considéré comme l'un des plus grands pilotes de tous les temps mais aussi comme le dernier VRAI adversaire de Sébastien Loeb. Son regard avisé sur la discipline est écouté et respecté de tous.

    Gilles Panizzi marqua aussi l'histoire de la 206 grâce à ses très belles victoires sur asphalte. Mais, à la recherche d'un nouveau défi suite au retrait de la 206 fin 2003, il signe chez Mitsubichi en 2004 comme pilote numéro 1. Il fera deux saisons sans relief. Il se classera 13° au général en 2004 et 15° en 2005, date à laquelle il arrêta la compétition.

    Quant à Harri Rovanpera, après sa 8° place sur la 307 en 2004, il fit encore une année, sa dernière, chez Mitsubichi en tant que numéro 1. Il y fera une bonne saison avec une voiture qui n'était pas forcément compétitive en se classant 7° au général.