Formations académiques 2012 - 2013 Dijon - Nevers - Chalon - Auxerre
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RAPPORT DE VISITE DE TERRAIN 2018
– NEVERS
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Nevers
Nièvre, Bourgogne-Franche-Comté
(35899 habitants, 1733 ha, catégorie des « Villes moyennes »)
Éléments de contexte sur la collectivité
Nevers est une ville moyenne de 35 899 habitants
qui est la ville centre de l’agglomération « Nevers
agglomération » d’environ 67 000 habitants.
Nevers est située en bord de Loire, à la confluence
de la Nièvre et de la Loire, non loin du bec d'Allier
(confluence de la Loire et de l'Allier).
Des déplacements de population ont été
constatés au profit de sa couronne ces
20 dernières années mais Nevers semble amorcer
une stabilisation depuis 2017. De ce fait, la
croissance de l'enveloppe urbaine demeure
contenue de 1 360 ha en 2002 à 1 376 ha en 2011
dont 79 % de surface urbaine.
En ce qui concerne les espaces de nature, le Projet
d'Aménagement et de Développement Durables
(PADD) du plan local d'urbanisme (PLU) adopté en
avril 2017 affirme la limitation de la
consommation de l'espace en identifiant les
espaces naturels et agricoles à préserver (le
schéma de cohérence territoriale ou SCOT est en
révision depuis 2014). La superficie de terres
agricoles est assez faible avec 23 ha seulement. La
superficie de forêts et milieux semi-naturels est de
325 ha dont 310 sont des espaces verts gérés par
la collectivité. La superficie en zones humides est
basse, 2,6 ha alors que sa surface en eau (étangs
et rivières) de 98 ha. Ceci s’explique du fait de la
présence du canal dont l’aménagement est
totalement régulé par et pour l’activité humaine.
La collectivité comprend des espaces naturels
protégés, tels que le site Natura 2000 de la Loire
et de l'Allier, une zone de protection spéciale (ZPS)
et un site d’importance communautaire (SIC). Il
existe de plus un arrêté préfectoral de protection
de Biotope sur l'île aux Sternes avec la présence de
plus de 150 sternes.
Figure 1. L’Île aux Sternes (APB) ©Gilles Lecuir
RAPPORT DE VISITE DE TERRAIN 2018
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Eléments relatifs à la politique globale de la collectivité en faveur de la biodiversité En 2014, l’équipe municipale nouvellement élue a
souhaité mettre en œuvre une politique de
rénovation urbaine ainsi qu’une mise en valeur de
la Loire, l’approche Biodiversité devant être
intégrée à tous les domaines (social, éducation,
etc.). La municipalité fait donc progressivement
évoluer les compétences des services pour y
intégrer une approche qualitative.
Nouer le dialogue avec les associations locales de
protection de la nature a constitué l’un des points
d’appui de cette politique, aboutissant à
l’inauguration de deux Refuges-LPO (cf. action 2
ci-après). La LPO Nièvre a par ailleurs formé la
police municipale en 2017 aux enjeux liés à la
préservation de la tranquillité des oiseaux sur l’Île
aux Sternes.
La ville a mis en place d’une politique de
déminéralisation et de végétalisation de sites
urbains avec la création d'îlots végétaux en centre
urbain financés le cadre de la démarche territoire
à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV)
obtenue via l’agglomération (cf. autres actions ci-
après), engagé une conversion vers un
fleurissement durable (économe en eau, engrais
et entretien) et le renforcement de la trame verte
et bleue.
Au niveau de la sensibilisation et de l’implication
citoyenne, la ville est signataire d’une Charte de
fleurissement participatif, et déploie une charte
signalétique sur la biodiversité couvrant le centre
urbain et les milieux naturels grâce à une co-
construction avec les acteurs locaux de
l'environnement et l’école d’art appliqué de
Nevers. Elle a également en cours un projet de
jardin conservatoire de saules du bassin ligérien et
la création d'un espace apicole.
L'ensemble de ces actions est accompagné par
l'éco-conseiller municipal et par un bureau
d’études spécialisé faune/flore/paysage (Biotope)
qui assure jusqu’à la fin du mandat le suivi de
l'ensemble de la démarche et de ses
concrétisations afin d'avoir des données
significatives d’évaluation des actions.
Figure 2. Berges de la Loire à Nevers © Gilles Lecuir
Figure 3. Vue sur le canal depuis un parc urbain, avec
fort envahissement de Jussie © Gilles Lecuir
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ACTIO N PRESE NTEE D ANS LE CH APITRE « AMENAGEME NT DU TE R R IT OI RE : DEMARCHE S DE
PLANI FIC ATIO N E N FAV E U R DE L A BIO DI VER SI TE » ET EN L IEN AVE C LE T HE M E 2018 « CO NCEPTIO N E T
GEST ION ECOLOG IQUE D ES ESP ACE S DE NAT URE »
Création d'un espace test maraîcher en production biologique
Extrait du dossier fourni par la collectivité
« L’objectif global de l’Espace-test maraîcher de la
Baratte est de reconstituer à moyen terme une
filière maraîchère locale et biologique,
respectueuse de l’environnement et de la santé
des consommateurs.
Le premier objectif a été de re-dynamiser un
espace maraîcher en cours d’abandon (départ à la
retraite des derniers maraîchers) et d’enclencher
une démarche de projet intégrant une
méthodologie de développement durable ; donc
de relancer une filière maraîchère de production
biologique locale.
L’objectif induit a été d'initier d'une part des
pratiques agricoles plus respectueuses de la
biodiversité et d'autre part de créer un circuit
court "producteur-consommateur".
L'espace test a permis de proposer à des porteurs
de projets en production biologique d'avoir accès
aux conditions favorables pour tester leur activité
(terres et locaux appartenant à la ville, outils
prêtés par le Conseil Départemental, conseils Bio
Bourgogne, maraichers tuteurs,...).
L'objectif final est d'inscrire cette activité dans les
documents d'urbanisme et de favoriser
l'installation de ces nouveaux maraîchers bio sur
Nevers et son agglomération.
Pour cette opération, un comité de pilotage a été
créé, regroupant les deux partenaires de base (la
Ville de Nevers et le Conseil départemental) ainsi
que la chambre d'agriculture, Bio Bourgogne, le
lycée agricole local et le réseau des espaces tests.
Un suivi régulier des testeurs est réalisé.
Des études préalables ont été réalisées en 2012
pour consolider la perspective de production et de
vente en circuit court. L'espace test a été initié en
2013 : une couvée durant 3 ans.
Le foncier initial de la Ville, éparpillé, a été
complété depuis 2013 par l'achat de parcelles
complémentaires (retraite maraîcher
conventionnel + abandon jardiniers) ainsi que
l'achat d'une maison maraîchère avec son atelier
spécifique en 2016 (autre départ en retraite). De
son côté le Conseil Départemental, a fait
l'acquisition de matériel agricole et de serre. Le
coût sur les 3 dernières années a été de 200 000 €
pour la ville
Ces terres ont été progressivement labellisées par
Ecocert, ce qui permet depuis cette année d'avoir
l'ensemble de l'espace test en production bio. Au-
delà des nouvelles pratiques respectueuses mises
en place par les nouveaux maraîchers bio, un
espace de friche a été volontairement conservé
pour la biodiversité et le réseau de fossé drainant
fait l'objet d'une attention particulière
notamment certains d'entre eux (entretien calé en
fonction de la période d'activité de l'agrion de
mercure);
Le territoire de la commune de Nevers étant
limité, une démarche de prospection est
actuellement en cours auprès de l'agglomération
de Nevers pour identifier des terres
potentiellement disponibles pour permettre
l'installation des futurs maraîchers qui sortiront de
l'espace test et poursuivre ainsi la construction de
la filière maraîchère biologique neversoise.
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La création à Nevers de cette filière maraîchère de
production biologique a été une réussite avec la
première couvée (2013/2016) et l'installation sur
site début 2017 du nouveau maraîcher bio, grâce
à un bail contractualisé avec la ville. Son activité
est rentable et la population locale répond très
favorablement.
La couvée en cours fonctionne également très
bien et souhaite aussi s'installer prochainement
sur Nevers ou son agglomération.
En terme de bénéfice direct pour la biodiversité, la
réappropriation des sols par des pratiques de
culture biologique permet de reconstituer la
biodiversité des sols et sa capacité à produire sans
polluer la nappe phréatique (certaines terres
avaient été surexploitées précédemment par
l'usage des engrais de synthèse et lessivé par
absence d'apport de matière organique).
Le nouveau maraîcher implanté sur site a
également installé des ruches pour faciliter la
pollinisation de sa production.
Par ailleurs, la production diversifiée des
maraîchers bio de la Baratte a permis
le retour de nombreuses variétés de légumes.
Enfin, le développement de cette filière s'envisage
désormais au niveau de l'Agglomération ou une
démarche est en cours pour prospecter de
nouvelles terres.
Lors de la révision du PLU 2017, et pour préserver
ces espaces de toute extension urbaine, cette
zone agricole a été inscrite dans les documents
d'urbanisme. »
Figure 4. Portes ouvertes à l’espace-test maraicher ©
Ville de Nevers
Complément des évaluateurs Actuellement, le producteur de l’ancienne couvée
et ceux installés dans l’actuel espace test
répondent aux besoins des habitants présents par
l’intermédiaire de différents débouchés (AMAP,
biocoop et marchés). Le volume produit est
insuffisant pour alimenter la restauration
collective. Néanmoins, le lien est fait avec les
écoles pour le volet sensibilisation (à travers des
visites de sites notamment). Un chantier plus large
reste à mettre en place sur la question de la
restauration scolaire et des circuit-courts : l’audit
des terres maraichères à l’échelle de
l’agglomération est une première étape, ainsi que
la future cuisine centrale en construction qui
intègre une salle de nettoyage pour les légumes.
Un projet de Plan Alimentaire Territorial, porté par
le Département, est en cours.
En complément des démarches sur l’agriculture
professionnelle, la ville a souhaité mettre à
dispositions des parcelles de jardins familiaux.
Actuellement, la Ville de Nevers gère une
quarantaine de parcelles qui sont réparties sur
2 quartiers de la Ville :
19 parcelles à la Grande-Pâture ;
21 parcelles dans le quartier Baratte-Courlis, à
proximité de l’espace test.
RAPPORT DE VISITE DE TERRAIN 2018
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Figure 5. Maraichage biologique © Gilles Lecuir
Figure 6. Jardins familiaux © Gilles Lecuir
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ACTIO N PRE SE NTEE D ANS LE CH APITRE « B IOD IVE R SITE LOCALE : GESTIO N ET SUI VI » ET E N L IE N AVEC
LE THEME 2018 « CO NCE PTION ET GE ST IO N ECOL O GI QUE DE S E SPACE S D E NATURE »
Végétalisation du cimetière Jean Gautherin
Extrait du dossier fourni par la collectivité « Le cimetière Jean-Gautherin est un site de
10,5 ha et compte plus de 9 000 tombes. Le but de
l’opération depuis 2016 et jusqu’en 2019 est
d’aller vers un cimetière beaucoup plus paysagé et
végétalisé.
Le 1ier objectif est d'arrêter l'usage de produits
phytosanitaires afin de préserver la nappe
phréatique, de protéger l'ensemble des
personnes fréquentant le site (visiteurs et
agents) et de reconstruire un espace
accueillant pour la biodiversité s'inscrivant
dans la trame verte urbaine.
Le 2scd objectif est de redonner de la qualité
paysagère à un espace qui était totalement
minéralisé pour le rendre plus agréable à
visiter.
Un 3ème objectif est revoir le positionnement
de l'ensemble du mobilier, notamment des
points d'assise important dans un cimentière.
Un 4ème objectif consiste à lutter contre
l'érosion des sols (sol sablonneux emporté par
les pluies) dans un secteur en pente.
Tout d'abord, dans le cadre de la réflexion initiale,
une visite de cimetières avant-gardistes dans le
domaine a été organisée avec le groupe de
pilotage (techniciens et élue) dans le cimetière de
Thiais (sud de Paris) et le cimetière des Gonards (à
Versailles). La visite dans ces 2 cimetières de
structure et de taille différente ainsi que les
échanges avec les élus et techniciens
gestionnaires ont permis d'avoir des retours
d'expériences enrichissants pour le projet de
Nevers.
Afin d'adapter le projet de la collectivité, il a été
décidé d'étaler le projet sur 3 tranches de taille
égale (environ 3,5 ha), répartis sur 3 années et
débuté en 2016. Le choix de la première tranche
s'est fait en raison de la forte érosion de cette
partie du cimetière (nature sablonneuse du sol et
pente).
La 1ère action a donc été l'arrêt de l'usage des
pesticides et la reconquête par le végétal
spontané qui a fait l'objet d'une sélection
manuelle (arrachage des espèces invasives
comme le raisin d’Amérique, l'ambroisie, la
renouée et des indésirables comme le peuplier).
Parmi les secteurs prévus en vivaces et graminées
deux actions différentes ont été engagées ; d'une
part un apport de reliquat de terre végétale et de
compost pour enrichir les substrats les plus
pauvres et d'autres part un semis direct dans les
sols existants avec des semis de gazon à croissance
lente. Plusieurs types de gazon sont testés
notamment à base de trèfles (mellifère et engrais
vert) et de kolerie (graminée originaire du Val de
Loire). Au final les graminées et vivaces sont
également utilisées pour lutter contre l'érosion.
Une plantation d'environ 40 arbres par tranche a
été débuté (98 à ce jour). Afin de leur permettre
une reprise favorable et une longévité optimale,
des fosses de plantation d'1,5 m3 ont été
effectuée en fonction des places disponibles sans
maillage régulier, ce qui aura pour intérêt de
casser le coté rectiligne des carrés (groupe de
sépultures). Dans le choix des espèces, un
mélange de variétés horticoles et locales (chêne,
tilleul, charme, ...) a été privilégié.
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Par ailleurs, la végétalisation des murs (plantes
grimpantes mellifères) vient compléter le
dispositif. Dans le cadre de la démarche de
sensibilisation des panneaux sont prévus,
expliquant la démarche zéro phyto (déjà implanté)
et l'intérêt des cimetières paysagers (à venir). Une
plaquette d'information est prévue pour être mise
à disposition du public à l'accueil et dans le
cimetière.
Deux impacts sont à voir : le premier invisible,
concerne l'amélioration la qualité de l'eau qui
infiltre les sols et la rivière Nièvre en contrebas. Le
deuxième impact concerne la nette amélioration
de la biodiversité du site en lui-même grâce à
l'effet cumulé de la végétalisation mise en place et
à l'arrêt des traitements. Les premiers effets ont
été constatés dès la première année avec le retour
de plantes indigènes pionnières et de leur cortège
d'animaux.
Des floraisons d’espèces végétales indigènes
comme la Marguerite (Leucanthemum vulgare), le
Trèfle blanc (Trifolium repens), le Compagnon
blanc (Silene latifolia subsp alba), le Panais
(Pastinaca sativa), la Cymbalaire (autour des
tombes) attirent de nombreux insectes. Ainsi 4
espèces de papillons de jour ont été observés : le
Citron (Gonepteryx rhamni), le Souci (Colias
crocea), le cuivré commun (Lycaena phleas) ainsi
qu’une piéride (Pieris sp). 3 espèces
d’Hyménoptères ont également été observés : le
bourdon terrestre (Bombus terrestris), le Bourdon
des champs (Bombus pascuorum), ainsi qu’une
abeille du genre Colletes butinant une marguerite.
Une espèce d’Orthoptère était également
présente, le criquet mélodieux (Chorthippus
biggutulus). En outre, une coccinelle à 7 points
était également de retour.
Enfin la végétalisation du cimetière va venir
compléter un gros maillon manquant de la trame
verte urbaine. Le budget pour ce projet s’élève à
30 478 € et a été subventionné par l’État et la
Région Bourgogne Franche-Comté. Le Bureau
d’études Biotope a été le partenaire technique. »
Figure 7. Le cimetière Jean-Gautherin peu à peu transformé © Ville de Nevers
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Complément des évaluateurs Depuis fin mai 2018, la totalité du cimetière est
géré en 0 phyto.
Concernant l’enherbement (mélange de fétuque,
trèfle et luzerne), on constate sur le terrain,
certains espaces qui prennent bien, et d’autres,
semées à l’engazonneuse moins dense. Le
cimetière change progressivement d’aspect. Les
graines des prairies fleuries semées sont issues de
fournisseurs horticoles classiques.
L’entrée du cimetière a été réaménagée pour
gagner du temps de travail : 50 % des ifs taillés (5
faces) ont été supprimés. Le cimetière est géré par
des agents des services espaces verts et par des
agents du cimetière, dépendant de services
différents. Or l’action de végétalisation et de « 0
phyto » bouleverse certaines pratiques et
nécessite des échanges entre services, ainsi que la
constitution d’une culture commune qui reste à
atteindre.
Figure 8. Végétalisation du cimetière © Gilles Lecuir
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ACTIO N PRE SE NTEE D ANS LE CH APITRE « B IOD IVE R SI TE ET C ITO Y ENNETE » ET EN L IE N AVEC LE T HEME
2018 « CONCEPT ION ET G EST IO N ECOLO GI QUE DE S ESP ACE S DE NATU RE »
Création de Refuges LPO
Extrait du dossier fourni par la collectivité
« Deux grands parcs urbain (parc des Loges) et
périurbain (parc Rosa Bonheur) ont fait l'objet
d'une convention « Refuges LPO » pour 5 ans. Des
inventaires seront menés pour effectuer un suivi
de la biodiversité et estimer l'impact des actions
réalisées.
Le parc des Loges (2 ha) est un ancien parc arboré
en parti utilisé par un centre Social. Il constitue
une traversée piétonne du quartier. Il s'agit d'un
milieu proche du milieu forestier, rare en milieu
urbain.
Le parc Rosa Bonheur (25 ha) a été créé sur une
ancienne zone de remblai, une pépinière
abandonnée et deux prairies relictuelles. L’enjeu
de cette réhabilitation a été de s'appuyer sur la
végétation spontanée qui a re-colonisé le remblai,
de maintenir les prairies et d'ouvrir le site au grand
public tout en préservant la richesse de sa
biodiversité. Ce site fait aussi l'objet d'une
convention avec la MELA (Maison de
l'Environnement Loire Allier) pour la surveillance
et la sensibilisation du site.
Au niveau des mesures prises, les deux sites ont
fait l'objet d'inventaire faune/flore afin qu’un plan
de gestion soit initié. Suite à cela, un accord a été
établi avec un agriculteur local pour l'entretien des
prairies.
Des actions en faveur de la faune ont été menées
telle que la création d'une mare, l’installation de
nichoirs, le maintien de bois mort sur site, la mise
à jour de pierriers, ainsi que la préservation d'une
zone humide.
Une signalétique d'accueil et de guidage a été
posée ainsi qu'un mobilier d'accompagnement en
bois brut à l'intention du grand public. La
signalétique pédagogique est prévue en 2019-
2020. Sa conception a été initiée cette année dans
le cadre d'une démarche participative globale sur
la ville avec les acteurs locaux de l'environnement.
Enfin une série d'animations grand public et
scolaire a été lancée (semaine de la biodiversité
avec la structure du Bassin Versant des Nièvres,
sensibilisation au Développement Durable avec
les collégiens du quartier).
Ces deux refuges viennent compléter un dispositif
existant sur la ville de sentier pédagogique
(sentier du Ver-vert en bord de Loire) et qui fait lui
aussi l'objet d'actions de sensibilisation (Journées
rivières vivantes) »
Figure 9. Inauguration des refuges LPO
© Ville de Nevers
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Complément des évaluateurs Le Parc Rosa Bonheur bénéficie d’une gestion très
extensive et d’un ensemble de milieu très
diversifié lié notamment à la diversité des sols
(hétérogénéité) de remblai. La ville veille à éviter
que certains milieux ne se referment en travaillant
au maintien de clairières. Ces deux aspects
concourent à la présence d’une forte biodiversité
végétale et animale. Un agriculteur est chargé de
réaliser les travaux de fauche sur des périodes
définies par la LPO. C’est un fonctionnement
annuel par accord écrit. Sur ce site et plus
largement sur l’ensemble de la ville, la ville a
installé 75 nichoirs et structures d’accueil pour la
faune (mésanges, huppes, hulotte, écureuil,
chauve-souris) conçus en partenariat avec l’ESAAB
et la LPO, et fabriqués par les services de la ville.
Figure 10. Nichoir à oiseau, parc Rosa Bonheur © Gilles Lecuir
Figure 11. Fauche avec exportation, parc Rosa Bonheur © Gilles Lecuir
AUTRE S ACT IO NS E N L IE N AVEC LE T HEME « CO NC EPTION ET GEST IO N ECOL OGI QUE DES E SP AC E S DE
NAT URE »
Suivi pollinique
La ville participe au suivi pollinique organisé par le
RNSA (réseau national de surveillance
aérobiologique) avec un système de capteur
installé sur le toit de la Maison de la culture. Un
agent réalise une relève hebdomadaire du
tambour et envoie les données récoltées.
Zéro phyto et gestion différenciée
Après les espaces verts et la voirie, non traités
aujourd’hui, l’arrêt de l’utilisation des produits
phytosanitaires dangereux pour l’environnement
sur les cimetières et terrains de sport est effectif
depuis fin mai. Le but est la réappropriation de
l'espace par la végétalisation ainsi que l’obtention
du Label "Terre saine". De plus, la ville recycle le
bois de tailles ou d'abattage en paillage (après
broyage) pour les massifs.
La gestion différenciée a été mise en place et
permet d’identifier des surfaces permettant une
gestion plus extensive. Un des objectifs est
l’augmentation des surfaces de fauche tardive.
RAPPORT DE VISITE DE TERRAIN 2018
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Une convention d'entretien par éco-pâturage sur
certains sites est en réflexion.
L’entretien manuel des trottoirs et fils d’eau est
assuré en partie par une association d’insertion. La
ville a réalisé à leur attention un dépliant
indiquant les plantes spontanées à conserver.
Figure 12. Gestion différenciée © Gilles Lecuir
Figure 13. Gestion d’abords de voirie du boulevard de l’hôpital avec acceptation de l’enherbement spontané. Le terre-plein central a été planté d’un semis initial et les luminaires enlevés (2013). Une haie champêtre de 350 ml a été plantée à proximité. © Gilles Lecuir
Déminéralisation et végétalisation
La ville travaille à la déminéralisation de sites
urbains réalisés dans le cadre d’un financement
TEPCV (création de nouveaux îlots végétaux en
ville) avec les conseils techniques et suivi
entomologique du bureau d’étude Biotope (en
cours en 2018).
Depuis le début du mandat, près de 2 ha ont été
déminéralisés et 800 à 1000 arbres plantés. Ces
projets concernent :
des plantations sur des îlots centraux ou
sur les trottoirs ;
des projets dans les quartiers en lien avec
les habitants.
Ces projets de déminéralisation vont d’un simple
décapage et apport de substrat sur 20 cm
(aménagement provisoire de la Place Carnot) à
des projets plus ambitieux comme
l’aménagement du boulevard Pré Plantin avec le
creusement de fosses pour des arbres et arbustes
jusqu’à 120 cm de profondeur. Il n’est déployé que
d’un seul côté pour l’instant. En effet, les réseaux
souterrains présents de l’autre côté freinent les
ambitions du projet.
Actuellement, une dizaine de projets de
déminéralisation avec les habitants ont été
réalisés dans le centre-ville sous forme de micro-
implantation florale (décapage du trottoir, apport
de terre et plantation), y compris sur les murs,
dont ceux des anciens remparts situés derrière le
Palais Ducal, site patrimonial remarquable
nécessitant l’accord de l’ABF.
Figure 14. Déminéralisation et plantation boulevard
Pré Plantin. © Gilles Lecuir
RAPPORT DE VISITE DE TERRAIN 2018
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Figure 15. Végétalisation de trottoir © Gilles Lecuir
Figure 16. Plantation de grimpante sur câbles
© Gilles Lecuir
Gestion des eaux pluviales d’un lotissement
Un bassin d’infiltration des eaux pluviales du
lotissement de la Pétroque situé en site classé, sur
le plateau a été créé dans le cadre de mesures
compensatoires liées à l’eau. Cette zone humide
est alimentée à la fois par une source et par les
eaux pluviales du lotissement, collectées et
acheminées via une canalisation. Elle est située
dans un champ appartenant à la ville, situé en
zone inondable. Il est fauché par un agriculteur
avec préservation de la végétation de milieu
humide qui s’est développée dans la partie en eau
et sa couronne. L’évaluation de la biodiversité de
ce site, avec un potentiel important, n’a pas
encore été réalisée.
Figure 17. Zone humide compensatoire à la création
d’un lotissement. © Gilles Lecuir
Aménagement paysager des bords de Loire en zone urbaine
La ville a commencé le réaménagement paysager
des bords de Loire, afin d’y limiter le
stationnement automobile et de redonner une
qualité d’usage à la berge, avec des plantations et
installation de mobilier urbain et d’activités de
loisirs.
L’abattage en début de mandat de 42 tilleuls sans
diagnostic préalable a constitué une alerte
sérieuse sur la prise en compte nécessaire de la
faune en amont des travaux (habitat potentiel de
chauve-souris). Une mission de prospection et de
connaissance est assurée par la LPO pour la suite
des aménagements envisagés le long du quai,
notamment ceux de la place Mossé. Aucun habitat
n’a été trouvé.
RAPPORT DE VISITE DE TERRAIN 2018
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Tous les arbres abattus ont été remplacés par une
essence plus favorable en termes de
développement racinaire (Gleditsia triacanthos ou
Cornus controversa). 2900 vivaces ont été
plantées sur les quais, en remplacement des
parkings (passage de 200 places à 120) et pour
créer une ambiance propice à la circulation
piétonne et cycliste.
Figure 18. Berges de la Loire. © Gilles Lecuir
Animations autour du jardin pédagogique
La ville propose un jardin pédagogique sur un site
de plus d’un hectare à proximité du centre
horticole de la ville. Il compte un jardin potager,
une serre (utile pour des animations en cas de
mauvais temps notamment), une mare créée en
2006, le tout complétement géré sans produit
phytosanitaire ni engrais chimique. La rotation et
l’association des cultures sont également
privilégiées. En 2017, plus de 2 500 élèves (38
classes élémentaires, 35 maternelles), 4 crèches et
1 EPAHD bénéficient d’animation autour du jardin
pédagogique assurées par des agents
communaux. Les animations sont tournées autour
de la découverte de la nature et de la biodiversité
et s’inscrivent dans le cadre d’une démarche
pédagogique plus globale en lien avec les
enseignants. Un livret est fourni aux enseignants
pour montrer la diversité des possibilités
d’animation.
5 coins-nature ont de plus été créés dans des
écoles dans le cadre de l’appel à projets national.
Figure 19. Mare du jardin pédagogique © Gilles Lecuir
La rue verte
Ce sentier, planté de fruitiers pour une partie,
traverse un lotissement des années 80 et a pu être
préservé à l’époque. Un travail a été effectué avec
l’association Le Greffon (association locale des
Croqueurs de Pommes) pour faire de ce sentier un
lieu pédagogique.
Des panneaux de sensibilisation à la biodiversité
sont implantés et changent chaque saison. Des
démonstrations de greffes sont proposées par
l’association pour que les habitants puissent s’en
inspirer dans leur jardin.
Ce sentier fait l’objet d’une gestion différenciée :
deux fauches par an le long des arbres et sur le
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terrain en lisière de boisement et 6 fois par an le
long des clôtures des maisons et sur le
cheminement. Une parcelle mise à disposition par
la ville sert de pépinière d’arbres fruitiers.
Figure 20. Chemin des Pommiers, panneau
pédagogique © Gilles Lecuir
Sentier du Ver-vert : une espace naturel ouvert
Issu d’un contrat Natura 2000 désormais terminé
(2010-2015) associant le Conservatoire des Sites
naturels bourguignons, le WWF et la ville de
Nevers, le sentier du Ver-vert donne à voir les
berges de la Loire tout en préservant et
entretenant les milieux. Du mobilier urbain, y a été
installé afin de guider et canaliser les activités de
loisirs. D’une superficie globale de 21 hectares, ce
site est parcouru par un sentier de 3,5 km et
héberge un patrimoine naturel remarquable
modelé par la dynamique fluviale, créant une
mosaïque de communautés végétales. La ville
souhaite renouveler ce contrat dans un avenir
proche.
Le site accueille des animations pédagogiques sur
l’écosystème ligérien à destination des écoles
primaires dans le cadre des journées Rivières
vivantes. Initiée en 2000 en partenariat avec le
WWF, cette manifestation s’est développée avec
l’élargissement aux communes de l’agglomération
en 2005 ainsi que son contenu qui s’est
progressivement enrichi de thématiques liées à
l’écosystème du fleuve et son histoire. Chaque
année environ 400 à 440 enfants accompagnés
d’une cinquantaine d’adultes y participent. Voir la
vidéo de présentation de l’édition 2016.
Figure 21. Sentier du Ver-vert. © Gilles Lecuir
Figure 22. Journée rivières vivantes ©V. Chambenois
RAPPORT DE VISITE DE TERRAIN 2018
– NEVERS
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Mobilier pédagogique expliquant la biodiversité
La ville de Nevers a développé une gamme de
mobilier urbain spécifique au bord de Loire, en
cœur de Douglas, non traité, et issu d’une filière
entièrement locale (provenance du bois dans le
Morvan).
Depuis janvier 2018, un travail a été entrepris pour
concevoir une signalétique pédagogique pour
attirer l’attention du public et développer une
connaissance de la biodiversité locale.
Figure 23. Réunion du Comité de suivi
© Ville de Nevers
Pour élaborer le contenu pédagogique dans une
démarche de co-construction, un comité de suivi a
été constitué de représentants d’associations et
de spécialistes de l’environnement, et les réunions
de travail ont été animées par un bureau d’études.
Ce comité a permis d’identifier les sites supports,
d’identifier et de prioriser les espèces choisies,
ainsi que compléter et vérifier le contenu
pédagogique. La conception est à ce jour terminé,
reste à réaliser la fabrication (l’entreprise vient
d’être choisie). L’implantation sur site (bord de
Loire et centre-ville) est prévue avant la fin de
l’année.
Figure 24. Exemple de totem pédagogique
© Ville de Nevers
RAPPORT DE VISITE DE TERRAIN 2018
– NEVERS
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Evaluateurs :
Cyril POUVESLE, Chef de projet Quartier durable, Cerema
Gilles LECUIR, ARB Île-de-France
Aurore MICAND, Plante et Cité
Date de la visite de terrain : 25 juin 2018
Personnes rencontrées :
Anne WOSNIAK, adjointe au maire de Nevers en charge du cadre de vie
Didier RIENE, directeur du service de la coordination des dynamiques urbaines, ville de Nevers
Valéry CHAMBENOIS, écoconseiller, service coordination des dynamiques urbaines, ville de Nevers
Xavier HARAN, responsable des espaces verts, ville de Nevers
Jean-Louis HUBERT, adjoint aux responsables des espaces verts (SIG), ville de Nevers
Jean-Marie CHAILLOT, responsable du bureau d’études, ville de Nevers
Thierry DURAND, responsable de l’équipe pédagogique du service des espaces verts
Jean-Luc DION, animateur municipal, ville de Nevers
Yvan DOUARRIEU, Bureau des Guides de Loire et d’Allier
Marie-Hélène POUZOL, LPO
Claude CHAPALAIN, LPO