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Neuf affirmations à discuter sur le système d’information Une réflexion participative pour explorer les différentes visions des systèmes d’informations Septembre 2010

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Neuf affirmations à discuter sur le système d’information

Une réflexion participative pour explorer les différentes visions des systèmes d’informations

Septembre 2010

Sommaire

1 Derrière les neufs affirmations ............................................................ 3 1.1 Les explorateurs .............................................................................................. 3 1.2 La démarche vue d’une exploratrice.................................................................. 3

2 Florilège des meilleures réponses ........................................................ 6 2.1 Affirmation n°1 : la génération Y n’existe pas .................................................... 6 2.2 Affirmation n°2 : le SI n’a plus de valeur ........................................................... 6 2.3 Affirmation n°3 : l’utilisateur a toujours tort ...................................................... 8 2.4 Affirmation n°4 : l’innovation coûte cher ........................................................... 9 2.5 Affirmation n°5 : Le SI fait faire des économies ............................................... 10 2.6 Affirmation n°6 : La marche à pied est plus rapide que le SI ............................ 10 2.7 Affirmation n°7 : un cahier des charges de plus de 140 caractères ne sert à rien.

11 2.8 Affirmation n°8 : le travail collaboratif est une vraie perte de temps. ................ 12 2.9 Affirmation n°9 : Logiciels libres, peut-être, utilisateur libre, sûrement pas! ...... 14

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1 Derrière les neufs affirmations

1.1 Les explorateurs

Le cabinet de conseil Sapientis a vocation à investiguer les moyens de faire du SI un levier d’évolution pour l’entreprise, notamment à travers le pilotage par la valeur des systèmes

d’information.

L’évolution consiste aussi bien à améliorer ce qui existe, pour “faire mieux” si possible, qu’innover, quand il devient nécessaire de “faire autrement”.

Or le club des explorateurs est une association qui a pour vocation de réunir ceux qui sont à la recherche de solutions innovantes, quel que soit le domaine d'application. Dans leur

démarche, les Explorateurs cherchent à faire émerger les "bonnes questions", celles qui vont

permettre de débloquer une situation ou de mettre au jour des opportunités insoupçonnées.

De la rencontre entre ces deux vocations est venue l’envie de proposer ensemble une

démarche exploratoire touchant à l’innovation dans et par les systèmes d’informations. Démarche qui s’est concrétisée dans un premier temps par le concours de l’été 2010 « neufs

affirmations pour réfléchir», ouvert à un large public, auquel ITR manager a largement

contribué en diffusant hebdomadairement chaque affirmation et les meilleures réponses par semaine.

1.2 La démarche vue d’une exploratrice

Pour notre concours de l’été, notre cahier des charges aurait pu tenir en moins de 140

caractères « Trouver une vue décalée qui mènerait à s’interroger sur l’évolution actuelle des SI et à réfléchir à deux fois aux réponses toutes faites».

140 caractères, c’est la limitation de Twitter. Elle impose presque une discipline de

reformulation pour aller droit à l’essentiel. La formule doit être courte, expressive, le sens doit immédiatement frapper le lecteur. « Quatre roues sous un parapluie » tel était le cahier

des charges de la 2CV, nous rappelle Dominique Fauconnier, de l’atelier des métiers.

Dès lors l’idée d’affirmations un peu provocantes nous est apparue, telle cette dernière : «

un cahier des charges de plus de cent quarante caractères ne sert à rien ». Ineptie,

affirmation stupide, nous répond-on immédiatement dans un premier temps. Mais à bien y regarder, la formule finit par interroger et l’on en vient à se dire, comme Christophe

Belloncle, que « ce n’est pas inintéressant d'avoir la version initiale en 140 caractères, mais cela ne suffit pas, cela serait un risque trop important de divergence entre le besoin initial et

celui réalisé ».

De même, affirmer que « l’utilisateur a toujours tort » peut faire bondir, car après tout, comme le souligne Romy Monziano (coheris) « par définition il ne maîtrise pas et souhaite

tout simplement que tout fonctionne », c’est donc à l’informaticien de mieux le comprendre. Et pour cela nous dit Christophe Belloncle (l’Amy SA) « il faut juste des interprètes entre les

informaticiens et les utilisateurs car ils ne parlent pas toujours la même langue. ». Oui, mais, est-ce que le dictat de « l’utilisateur a toujours raison et c’est l’informaticien qui est borné s’il

ne le comprend pas » est bien raisonnable ? N’y a-t-il pas un devoir des organisations à «

instiller de la coopération au sein des acteurs » ?

Bien sûr, les choses ne sont pas noires ou blanches. Nos affirmations n’ont été péremptoires

que pour susciter la réflexion. Chaque affirmation peut en effet avoir plusieurs niveaux de lecture. C’est dans la proposition de développer systématiquement le pour comme le contre

que s’avère justement tout l’intérêt de l’exercice (sans aucun préjugé sur la capacité de

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dissertation des uns et des autres). C’est en regardant les deux aspects qu’on peut quitter le

champ de l’affirmation péremptoire pour entrer dans celui des questions de fond.

En effet, réagir à une affirmation posée « hors contexte » soulève plus de questions et offre

paradoxalement plus d’espace à l’échange que de jouer au jeu classique des

questions/réponses. Le contexte est donné par celui qui répond et suivant sa définition des termes, ce qui lui paraît à titre individuel « pour » peut sembler à contrario des arguments «

contre » dans un autre référentiel et inversement.

D'où l'intérêt de distinguer le "pour" et le "contre" dans les réflexions de chacun afin de

mieux les comprendre.

Ainsi avons-nous eu le plaisir, à l’affirmation « l’innovation coûte cher » de susciter des réactions tranchées de deux explorateurs qui doutaient chacun de l’intérêt de sélectionner

une telle affirmation alors que les réactions allaient être évidemment … toutes « pour » pour l’un, toutes « contre » pour l’autre.

Oui, l’innovation coûte cher, surtout quand on « ne la valorise pas » nous dit Philippe Passelaigue, directeur de projets chez Orange, mais « l’absence d’innovation tue », nous

rappelle Didier Lambert, DSI d’Essilor. Et puis le « coût » cela ne veut rien dire. Ou plutôt,

nous écrit Michel Raquin, du club des pilotes de processus, « Oui, l’innovation coûte cher pour celui qui ne trouve rien ou qui est inquiet lorsqu'il investit. Non pour celui qui trouve.

En fait ""la chance ne sourit qu'aux esprits préparés"" disait Pasteur ». Nous y sommes. Le « coût » de l’innovation, dans l’absolu, n’est pas significatif. On peut toujours estimer qu’un

investissement risqué est coûteux tant qu’il est impossible d’en déterminer le ROI d’un point

de vue financier, mais ne pas le faire, c’est oublier que « l'innovation rapporte davantage durablement (si c'est bien géré) et est incontournable pour la survie des grandes entreprises

et nécessaire à l'éclosion et au développement des startup / PME » nous dit Bruno Lescure, d’Altran. Bien sûr, encore faut-il utiliser les bonnes méthodes, avec les bonnes équipes et ne

pas oublier que c’est l’adoption à l’usage qui déterminera finalement de la valeur de l’innovation. La « valeur » ?

Mais qu’est-ce que la « valeur » ? Est-ce que le SI en a une, d’ailleurs ? Affirmer que le « SI

n’a plus de valeur » fait se récrier tout le monde … ou presque. On peut citer outre atlantique, Nicholas G.Carr, auteur du livre «IT doesn’t matter». En effectuant un parallèle

avec le développement de l’électricité et celui de l’ère numérique, il argumente que les TIC sont devenues une commodité semblable aux technologies liées aux transports et à

l’électricité, incontournables, certes, mais non stratégiques. Aucune entreprise ne construit

sa stratégie sur l’usage de l’électricité. D’où le conseil de G.Carr de gérer les TIC par les risques et les coûts, car « quand une ressource devient essentielle pour la compétition mais sans conséquence sur la stratégie, les risques qu’elle crée deviennent plus importants que les avantages qu’elle procure».

Donc, certes, le SI est indispensable, mais si on se réfère à ce point de vue, a-t-il plus de

valeur que l’électricité? Est-ce plus qu’une commodité ? Et où est sa valeur, dans l’efficience, dans les économies générées ? Pour ce dernier point Didier Lambert rétorque amusé à

l’affirmation « le SI fait faire des économies » : « mais il a un coût de plus en plus important, alors de qui se moque-t-on ? ». Non, le SI n'a plus de valeur, c'est la raison pour

laquelle son externalisation est possible…, réagit de son côté Bernard Etlicher, DSI de l’université paris 10. On pourrait croire qu’il abonde dans le sens de Nicolas G.Carr, s’il ne

complétait par ailleurs son point de vue par ces mots: « Le SI a de la valeur s'il n'est pas

conçu uniquement comme un système de "gestion" mais plutôt comme un ensemble porteur d'image de l'entreprise, donc comme une stratégie d'entreprise. Pour moi, sa valeur réside

donc dans l'immatériel qu'il représente et non plus dans son "architecture comptable".

On le voit, nos affirmations rapides, a priori péremptoires et sujettes à caution, pour peu

qu’on prenne le temps de les lire entre les lignes, génèrent bien plus d’une réflexion

intéressante. Il n’y a pas de mauvaise question, dit-on, que des mauvaises réponses. A

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contrario, nous pourrions dire qu’il n’y a pas de bonne affirmation, c’est les réflexions qu’elle

génère qui en font, ou non, l’intérêt.

Nous remercions ceux qui ont bien voulu se prêter à notre petit jeu et qui ont pris le temps

de nous faire partager leurs réflexions. C’est uniquement leurs réactions qui ont rendu nos

neuf affirmations aussi intéressantes que nous l’espérions et c’est pourquoi nous avons pris la peine de rassembler dans les pages qui suivent un florilège des meilleures réponses.

Pour ceux qui seraient tentés de poursuivre l’exploration avec nous, il est toujours possible de déposer leurs réflexions (en développant le pour et le contre), en ligne ici.

Sabine Bohnké, directrice associée

Sapientis.

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2 Florilège des meilleures réponses

2.1 Affirmation n°1 : la génération Y n’existe pas

Maryvonne Crosnier (Cnamts) :

ELLE EXISTE. On ne peut pas gommer le fait que les jeunes générations ont eu la possibilité

d'utiliser l'informatique dans leur vie de tous les jours et que l'usage de ces outils leur a donné une culture et des reflexes non acquis chez leurs ainés.

Cela ne veut pas dire pour autant que tous les "vieux" ne sont pas au top. On entre ensuite dans les profils et les capacités de chacun à s'adapter aux évolutions du monde.

Dominique fauconnier (l’atelier des métiers)

Chaque génération est marquée par ce qu'elle découvre, par ce qu'elle vit. Notre monde se métamorphose aussi bien par ses technologies et tout ce qu'elles permettent que par la démographie. Ce que nous voyons dans cette génération n'est que le reflet de notre monde sur la partie la plus adaptable et la plus tendre de l'humanité. Cette génération a été élevée avec des images, de la musique et des flots de paroles. Le latin et l'instruction civiques en prennent forcément un coup. De l'étrangeté surgit, effectivement, mais n'est-elle pas encore plus forte que ce que nus croyons encore ?

Tahar Jebari Si la génération Y est uniquement celle des personnes nées avec Internet, alors c'est oui. Sinon je vois autour de moi plein de personnes nées bien avant Internet, mais qui possèdent les mêmes passions, usage et comportement vis à vis de l'outil et avec l'outil. Alors comme je suis plutôt pour la deuxième définition, je pense que la génération Y n'est qu'un terme de la bulle comme beaucoup d'autres.

Michel Raquin (club des pilotes de processus)

On peut selon le regard porté sur une génération dire qu'elle existe, car elle est différente des autres, mais affirmer aussi qu'elle n'existe pas, car chaque génération a ses propres spécificités

Christophe Belloncle (chef de projet fonctionnel SI à L'amy SA)

Si mais dans le sens où elle est à l'aise dans l'usage des outils mais peut être pas aussi imaginative ou créative que la génération d'avant.

Philippe Passelaigue (orange france, directeur de projets)

Il parait que la génération Y serait plus douée pour la pratique des réseaux sociaux, pas si

sur.

2.2 Affirmation n°2 : le SI n’a plus de valeur

Philippe Gauquelin (Infores)

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Le SI n'a plus de valeur dans les organisations standards qui ne l'utilisent que comme une

commodité (comptable, logistique de base, ...) et ne tirent pas de valeur ajoutée de leur SI. Pour ces organisations là, oui, il n'a de valeur que le jour où il s'arrête.

Il a par contre une valeur fondamentale pour les organisations qui travaillent autour et à

partir de l'information. Ces organisations sont centrées sur le SI et le négliger conduit à leurs faillite. Le SI doit être considéré comme une usine de production avec la même valeur et les

mêmes critères de rentabilité et de productivité.

Gilles Casteran (Arismore)

Le SI comme outil de gestion des fonctions de l'entreprise à une valeur de commodité, et

donc une valeur égale aux gains de productivité qu'il permet. En effet si l'on cantonne le SI et la DSI dans son périmètre d'outils de gestion et de communication de l'entreprise, la

valeur semble tendre vers un seuil, avec un coût maitrisé et un usage banalisé.

Par contre, le SI, comme partie prenante du produit et du service vendu au client, a une

valeur au regard du champs business et des innovations qu'il permet comme les Box des opérateurs, les objets communicants pour l'industrie, le transport et le commerce, la gestion

de l'énergie, ... le succès de ces innovations repose sur leurs usages et leur interopérabilité

avec le SI actuel me semble t il.

Didier Pujol, (dpm services)

La valeur du SI n'est pas chose facile à démontrer, surtout à l'heure où les internautes pensent disposer de solutions plus performantes dans le domaine privé que dans

l'entreprise. On peut raisonnablement penser que le SI est devenu une commodité, tant les

standards sont compris et accessibles par tous.

Reste que la valeur du SI est évidente tant les flux d'affaires sont aujourd'hui dématérialisés.

La performance/valeur d'une entreprise se mesure plus dans sa capacité à délivrer rapidement les services dont ont besoin ses clients. Aujourd'hui, sans SI, plus de business!

Philippe Ris (Auris solution)

Jusqu'à présent, le SI avait un *coût* d'investissement d'abord (matériel, licence,

infrastructure), de fonctionnement ensuite (budget d'organisation, consommation). Ces

coûts avaient une sérieuse tendance à faire oublier que l'information contenue dans le SI ainsi que les services métiers rendus participaient à la création de valeur de l'entreprise,

voire puisque l'informatique est devenue presque aussi indispensable à une entreprise que l'électricité, que la valeur crée par l'entreprise était indissociable de son SI. Les choses se

sont accélérées avec la dématérialisation puisque les coûts d'investissement s'effondrant au

profit de coûts de fonctionnement (souvent variables qui plus est), ce "paravent" disparaît et permet de voir plus clairement l'apport du SI en terme de création de valeur, mais aussi de

capital patrimonial de l'entreprise.

Un SI moderne réduit à une infrastructure minimale et à des hommes et des services SaaS

(ou équivalents) apporte à toutes les sociétés, y compris les plus petites ce qui est nouveau,

un formidable potentiel de création de valeur.

Bernard Etlicher (DSI université paris X) :

Non, le SI n'a plus de valeur, c'est la raison pour laquelle son externalisation est possible. C'est un coût majeur pour l'entreprise qu'il est important d'externaliser afin d'en réduire

l'impact financier sur les résultats. Il n'est utile que dans le quotidien, c'est un élément support des générateurs de plus-value que sont les hommes.

Par contre, le SI a de la valeur s'il n'est pas conçu uniquement comme un système de

""gestion"" mais plutôt comme un ensemble porteur d'image de l'entreprise, donc comme une stratégie d'entreprise. Pour moi, sa valeur réside donc dans l'immatériel qu'il représente

et non plus dans son "architecture comptable".

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2.3 Affirmation n°3 : l’utilisateur a toujours tort

Pierre Yves Calloc’h (pernod ricard aurope)

L’utilisateur a souvent tort quand il vient vers les DSI avec la description des SOLUTIONS

technologiques qu'il souhaite voir mises en place. Il oublie en effet les éléments de contexte, d'interopérabilité, de sécurité, de capacité à monter en charge, etc ...

L'utilisateur a par contre toujours raison : c'est le client. La clef est de redéfinir avec lui ce sur quoi il a raison : le besoin métier. Ensuite, la définition des solutions technologiques doit

se faire d'un commun accord pour à la fois répondre au besoin métier et faire en sorte de

répondre au premier des besoins (souvent non exprimé) : la solution doit fonctionner !

Djemil Chafaï (secrétaire général de l’AFAV)

La dictature de l'utilisateur "über alles" atteint vite ses limites, dès lors que l'on commence à

parler des coûts de développement, et de maintenance. Un outil du SI doit être au service

de l'ensemble des parties prenantes, dont on ne doit pas par exemple exclure l'exploitant...

C'est toujours une saine démarche que de commencer par prendre au sérieux les

affirmations et les exigences de l'utilisateur, des utilisateurs, puisqu'il y en a souvent de plusieurs "sortes", quitte à les nuancer une fois la problématique bien posée. Les SI sont

destinés à créer de la Valeur pour l'entreprise, mais pour ce faire, ils doivent être utilisés, donc être utilisables, donc satisfaire les besoins et attentes des utilisateurs, autant que faire

se peut.

Dominique fauconnier (l’atelier des métiers)

Ce n'est qu'une fois que l'utilisateur utilise qu'il peut comprendre à quoi peut servir tel ou tel outil. Avant il ne peut que s'en faire des idées. En probabilité, il a tort !

Mais l'utilisateur a aussi de la mémoire, ce qui fait qu'en toute probabilité, il va se souvenir que ce que nous lui racontons, malgré notre sincérité et notre bonne volonté, n'a rien de

commun avec ce qu'il va "utiliser".

Didier Pujol, (dpm services)

"Le service est une chose trop importante pour la confier aux gens qui en ont besoin" est une affirmation que l'on pourrait placer dans la bouche de nombreux cafetiers, chauffeurs de

taxis ou autres adeptes de l'expertise "à la française". Combien de fois les cabinets de conseils parmi les plus éminents "refont la demande" en backoffice sur la base d'un cahier

des charges qu'ils jugent pas assez ambitieux ou pas correctement orienté en pensant que le client ne sait pas ce qui est bon pour lui. C'est un travers répandu qui fait croire aux

"experts" que le client est un imbécile: "il n'a qu'à acheter ce que nous proposons"

Evidemment, tout le monde gagne à mieux comprendre la demande. On évite ainsi de tourner à vide et on assure une meilleure adéquation entre les solutions délivrées et

l'adoption qui en sera faite. Ne perdons plus de temps à élaborer des cathédrales technologiques pour répondre à des besoins opérationnels et basés sur des standards! La

plupart des sociétés performantes doivent nourrir le dialogue avec les utilisateurs de leurs

services/produits pour fidéliser et garantir un flux récurrent d'affaires.

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2.4 Affirmation n°4 : l’innovation coûte cher

Bruno Lescure (Altran)

Oui les investissements dans l'innovation coûtent cher:

si on ne met pas les bonnes méthodes en place

si on n’est pas orienté clients, end users.

si on ne mène pas les bons projets au bout

si l'équipe est trop restreinte

si l'état d''esprit n'est pas adapté : gouvernance et employés dans toute l'entreprise

si l'approche et les investissements sont trop R&D et pas assez Marketing et business

si les directions Générale des entreprises n'en sont pas assez sensible, et ne mettent

donc pas les moyens pour arriver aux résultats, etc.

Mais par contre l'innovation développe de la compétitivité, crée de la valeur aux clients,

augmente la rentabilité / marge des ventes. L'innovation rapporte davantage durablement

(si c'est bien géré) et est incontournable pour la survie des grandes entreprises et nécessaire à l'éclosion et au développement des startup / PME. L'innovation est indispensable à la

survie des entreprises

Bernard Etlicher (DSI université Paris X)

L'innovation, c'est un mode de pensée non-classique et plutôt décalé car l'innovation ça se

produit toujours à l'interface de plusieurs domaines. La mise en place d'une telle pensée a

un coût certain car inhabituel, donc quelque part, inconnu du financier qu'il faut convaincre que son ROI sera important.

Par contre l'innovation ne coute rien car la plus part du temps elle est issue d'une évolution de l'existant et ne sert qu'à maintenir les marché existants.

Jackie marquet

Oui, car l'innovation est nécessaire mais difficile à prendre en compte car il faut accepter

que la complexité est à l'intérieur pour le développeur et la simplicité à l'extérieur pour l'utilisateur.

Pour, c'est notre survie par rapport aux pays à faible cout.

Dominique fauconnier (l’atelier des métiers)

Les innovations arrivent souvent sans crier gare. Alors, où passe toute l'énergie que l'on met à essayer d'innover ? Ce n'est pas l'innovation qui coûte cher mais ce que l'on fait en son nom. Mon cher Watson, tout est une question de proportion ! Sans terreau pas de plante ni d'arbre qui pousse. L'innovation n'est qu'un élément d'un ensemble de processus

enchevêtrés les uns dans les autres, et le tout n'est pas si cher que cela, puisque l'on

continue à innover.

Didier Pujol, (dpm services)

Innover n'a pas de sens en soit. Ce qui compte c'est la réponse aux besoins. Beaucoup d'innovateurs gaspillent leur énergie et les ressources financières des autres, sur des projets

sans avenir.

Une entreprise qui n'innove pas, au moins sur le volet des usages, se condamne à lasser, et

donc à mourir.

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2.5 Affirmation n°5 : Le SI fait faire des économies

Bachir Guemouri ( Euro Information)

Le SI c'est comme une voiture de course, ce n'est pas parce qu'elle est belle qu'elle va forcément gagner le championnat ! Pour ce faire il faut :

un pilote performant

une équipe technique aguerrie

une voiture fiable

un directeur d'écurie compétent

des moyens

Pour une entreprise, disposer d'un SI est incontournable mais c'est une condition nécessaire mais pas suffisante pour en faire un outil de productivité et d'efficacité.

Remy Joubert

A travers l'optimisation des processus et l'automatisation de tâches consommatrices de

temps, le SI peut être une source d'économies.

Comme tout projet, un projet SI a besoin d'être bien maîtrisé de bout en bout. Une

mauvaise définition des besoins, un choix de solution peu judicieux ou un mauvais calibrage des ressources projet peuvent conduire à une explosion des coûts, voire à un échec pur et

simple du projet.

Didier Pujol, (dpm services)

Le SI permet d'automatiser et d'accélérer de nombreux flux. Cela se traduit pas des économies de fonctionnement importantes

Le SI est souvent considéré comme consommateur de ressources et ne produisant pas directement de valeur. En ce sens, il peut être considéré par les financiers comme dispendieux.

Dominique fauconnier (l’atelier des métiers)

Oui, à condition de dépenser encore plus !

Non, il permet de générer plus d'activité.

Christophe Belloncle (chef de projet fonctionnel SI à L'amy SA)

Le SI optimise les processus de l'entreprise, mais le gain n'est pas toujours dans les

dépenses, il peut être dans le rendement.

Didier Lambert (DSI ESSILOR)

....pas exactement : il baisse le coût des actions ( au sens process, pas au sens boursier!)

2.6 Affirmation n°6 : La marche à pied est plus rapide que le SI

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Daniel Marion (directeur technologie de l’information, agence spatiale

canadienne)

Des processus d'affaire mal définis, une interface utilisateur non conviviale, une validation

des données qui laisse passer les erreurs, des interventions manuelles qui affaiblissent l'intégrité des données et le besoin de valider les résultats obtenus, sans parler d'une

infrastructure technologique mal conçue... bien mélanger le tout et vous avez un SI plus lent que la marche à pied.

Des processus d'affaire bien définis, une interface utilisateur conviviale, une validation des

données imperméable,....

Christophe Belloncle (chef de projet fonctionnel SI à L'amy SA)

Si le SI ne communique pas sur ce qu'il fait, c'est effectivement ce que certains utilisateurs

peuvent penser, car leur sujet n'avance pas. Mais si le SI prend le temps de raconter « nous traitons d'abord ce processus pour telle raison et le tien viendra derrière », plus personne ne

dira cette assertion.

Michel Raquin (club des pilotes de processus)

C'est selon! Mais sur le long terme on peut penser que le SI serait moins enclin à se reposer que celui qui marche.

Didier Lambert (DSI ESSILOR)

« Un imbécile qui marche ira plus loin que deux intellectuels assis. »

Didier Pujol, (dpm services)

Dans bien des cas, l'efficacité d'un contact humain dépasse largement l'échange dématérialisé: Confiance, Prise en compte de l'environnement complet de l'interlocuteur et

de ses contraintes sont des éléments que l'échange électronique reporte rarement.

Par contre, bien des contacts sont accélérés par un SI performant. L'effet démultiplicateur est indéniable

2.7 Affirmation n°7 : un cahier des charges de plus de 140 caractères ne sert à rien.

Emmanuel Beguin (directeur de projets, Courtanet)

La longueur du cahier des charges devrait être proportionnelle à la distance entre le

demandeur et l'exécuteur.

Si vous être à moins de 140 minutes de votre exécuteur allez le voir ou faites le venir et

laissez le vous interviewer, reformuler, s'approprier votre besoin

Si vous voulez avoir une première idée, forcément fausse mais forcément nécessaire, d'un

premier budget/taille/organisation/appel d'offres, plus de 140 caractères peuvent aider...

Daniel Marion (directeur technologie de l’information, agence spatiale

canadienne)

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Si le cahier des charges doit se limiter à 140 caractères, je suggère qu'il se résume à ceci:

Cher client, convenons de déterminer vos besoins, la solution, le coût et l’échéancier au fur et à mesure de la progression des travaux. Merci de nous faire confiance. (140 caractères).

Sans être aussi volumineux qu'un roman de Tolstoï, le cahier des charges doit cependant

contenir autant de détails qu’il le faut pour qu’il n’y ait pas d’ambigüité entre le SI et le client sur les requis de départ, l’échéancier et les coûts prévus, les rôles et les responsabilités des

intervenants (la gouvernance) et les mécanismes de gestion des changements.

Alexandre Monseux (chef de projet Aviva)

Un cahier des charges est la suite logique d'une expression de besoins qui, suivant l'adage "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement", doit être un résumé concis du besoin du client.

Par contre, le client arrive souvent avec sa solution, "Installez-moi tel logiciel" ou "Développez-moi telle fonctionnalité", qui au final ne répondra pas à sa demande. Un vrai

travail d'approfondissement de ses besoins est nécessaire et mènera à une nouvelle version du cahier des charges, plus étoffée (meilleure description des données et des processus

métiers).

Michel Raquin (club des pilotes de processus)

Affirmation stupide car un cahier des charges c'est exprimer de manière suffisamment précise son besoin. Ce n'est donc pas un problème de nombre de mots, mais de bonne

définition de son besoin et s'il faut 4000 mots il convient de les écrire.

Didier Pujol, (dpm services)

A force de décrire, on enferme les répondants dans des a-priori, ce qui ferme la porte aux suggestions innovantes.

Par contre, si les échanges humains et business pouvaient se limiter à aussi peu de choses, cela se saurait. Il faut décrire pour faciliter la compréhension.

2.8 Affirmation n°8 : le travail collaboratif est une vraie perte de temps.

Sylvie Rontard (responsable méthodes Aviva)

La productivité est à diviser par (le nombre de participant x 2). On doit donc véritablement

en tenir compte dans les plannings et plans de charge et le limiter aux points strictement indispensables.

Permettre de faire participer des acteurs de toutes les parties concernées reste le meilleur

moyen pour disposer de "champions" qui faciliteront l'acceptation du produit fini et son utilisation.

Daniel Marion (directeur technologie de l’information, agence spatiale

canadienne)

Je suis pour le travail collaboratif. Je trouve toutefois que je perds énormément de temps à

convaincre les autres que mon idée est la seule qui a du mérite. La situation devrait

s'améliorer lorsque je serai promu au poste de Directeur général.

On demande à trois employés de proposer des idées pour de nouveaux produits. Paul a 4

suggestions, Pierre en a 8 et Rémi 12. Si chacun travaille de son côté, combien d'idées

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seront proposées ? 24. S'ils travaillent en collaboration, combien d'idées pourraient être

proposées ? 384. Le travail collaboratif est donc la multiplication des intelligences.

Antoine Plantier (consultant communications unifiées AT&T)

Le travail est de nos jours par essence collaboratif. Si l'on parle ici des so-called "outils de travail collaboratif" ils peuvent générer de la perte de temps s'ils sont mauvais, mal

déployés, trop nombreux et hétérogènes, etc.

Des outils collaboratifs dont la conduite du changement fût bien faite, dont la cohérence

fonctionnelles et la robustesse technique sont assurés ne sont jamais une perte de temps et

représentent toujours un progrès pour la productivité individuelle et collective !

Serge Haudestaine (Responsable des réseaux voix, données et de la sécurité opérationnelle des SI , techspace Aero s.a.)

Les Missions engendrent des frais de voyage (train- avion- voiture - Hôtel –Restaurant - Téléphone -GSM – GPRS – 3G -Internet), des coûts pour l’entreprise engendrés par la perte

de temps, des risques liés au voyage (accident) et parfois aux événements locaux et

naturels, de la pollution par les rejets de CO2 des moyens de transport utilisés. A cela il faut ajouter les coûts de non productivité durant le voyage. Tout cela peut-être évité grâce au

travail collaboratif. Avec le travail collaboratif les personnes éloignées sont plus souvent en contact et les relations sont améliorées.

Il faut être prudent avec les outils collaboratifs utilisés et les opérateurs choisis. Partager des

documents, des applications sensibles relève d'une grande attention et de règles strictes.

Dominique fauconnier (l’atelier des métiers)

Oui, car s'obliger à collaborer avec des gens dont vous avez appris toute votre vie à vous

méfier est une tartuferie. C'est juste une idée qui vient sur le marché parce qu'il y a des produits à vendre.

Par contre, cela dépend ce que l'on entend par "travail collaboratif". S'il s'agit d'un ensemble

de personnes sachant travailler ensemble, non, sans retenue.

Christophe Belloncle (chef de projet fonctionnel SI à L'amy SA)

Oui s'il est mal mis en œuvre, dans un contexte managérial inadapté (objectif individuel....

Michel Raquin (club des pilotes de processus)

C'est comme la qualité: bien faire du premier coup est plus long mais au final plus efficace.

Mais nous sommes à une époque où l'on souhaite tout faire rapidement, ce qui est stupide: prenons le temps de bien faire.

Didier Pujol, (dpm services)

Bien souvent les avis qui sont donnés ralentissent la marche d'un projet.

Mais le temps perdu en consultation est largement gagné par la prise en compte des objections et alternatives qui ne manquent pas de survenir plus tard. D'une manière plus

large, c'est un monde d'interrelations dans lequel nous vivons. Le travail doit aussi pouvoir bénéficier de cette dynamique.

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2.9 Affirmation n°9 : Logiciels libres, peut-être, utilisateur libre, sûrement pas!

Laurent Seguin ( vice président de l’AFUL - Association Francophone des

Utilisateur de Logiciels Libres)

Cette affirmation est particulièrement vraie dans notre monde en pleine transformation où les logiciels ont tendance à échapper à leurs utilisateurs.

Dans les menaces aux libertés de l'utilisateurs on retrouve les biens connus freemium, qui ne sont pour moi qu'une étape de transition de certains acteurs n'assumant pas encore leur

totalement libre au totalement propriétaire, mais la grande menace faite aux libertés des

utilisateurs est la disparition du logiciel tel que nous le connaissons. En effet l'explosion des logiciels en Softwares as a Service, notamment « on cloud », enlèvent les libertés de

l'utilisateur, qui n'en devient plus qu'un usager. Confier ses données (le plus important) à un service détenu par un tiers qui offre un service, c'est prendre le risque de ne pas pouvoir les

récupérer simplement pour les réinjecter dans un autre logiciel. Si à cela on ajoute que certains éditeurs de SaaS sous licence libre brillent d'ingéniosités pour mettre des verrous

techniques où juridiques afin d'empêcher un autre acteur d'offrir le même service, non les

utilisateurs ne sont surement pas libre quant bien même qu'ils utiliseraient un logiciel libre.

Fort heureusement, certains acteurs offrant des services commerciaux en SaaS, cherchent à préserver les libertés de leurs utilisateurs avec de nouvelles libertés et droits elles que :

la liberté de récupérer ses données, y compris les configurations et les fichiers

journaux, dans un format ouvert totalement spécifié et documenté et facilement utilisable avec des logiciels communs ;

la liberté logicielle en fournissant, sous licence libre, tous les éléments et composants logiciels nécessaire à l'utilisateur quittant le service lui permettant de bénéficier du

même service dans une autre infrastructure ;

la liberté de concurrence en n'empêchant pas de copier le service offert et d'essayer d'offrir le même service par des artifices juridiques ;

la liberté d'usage du service d'où que l'on soit et qui que l'on soit ;

droit de confidentialité en ne fournissant pas de données en relation avec l'utilisation

du service à un tiers, y compris de manière anonymisée, sans approbation préalable et explicite ;

droit à l'information relatifs aux incidents ou changements qui pourraient causer ou

ont causé une brèche de sécurité dans le service ou d'un changement dans le service.

Daniel Marion (directeur technologie de l’information, agence spatiale canadienne)

Les logiciels libres offrent l'avantage d'être gratuits. Nos dirigeants y voient un moyen de

réduire les frais d'exploitation et nous pressent de les adopter. Mais lorsque les problèmes commencent à apparaître et que les correctifs nous sont proposés «gratuitement» sur un

blog par un programmeur du nom de «Zorro123», je commencerais à m'inquiéter de mon avenir comme DSI. La liberté ? Non. Pas à ce prix.

Les logiciels libres, pour autant que la survie de l'entreprise n'en dépend pas, peuvent donner à nos utilisateurs des outils extraordinaires et évolutifs à peu de frais. Il nous faut,

en temps que DSI, entrevoir les possibilités et non les obstacles. Des entreprises sont nées

du soutien qu'elles peuvent donner aux logiciels libres : Red Hat en est un bel exemple qui apporte la paix d'esprit aux utilisateurs Linux. La liberté ? Oui, mais elle a un prix que nous

ne regretterons pas de payer.

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Claude Cateland (chargé de mission, CNP assurances)

La liberté dépend de la facilité de passer d'une solution à une autre, tant sur l'aspect reprise

des données (conservation d'un capital informationnel), que sur l'aspect interaction avec

d'autres logiciels (interface standardisé). L'aspect logiciel libre est hors sujet.

Pour un utilisateur ayant les moyens d'être actif et de contribuer à l'évolution, il peut faire

évoluer le logiciel dans la direction qui l'intéresse.

Christophe Belloncle (chef de projet fonctionnel SI à L'amy SA)

Utilisateur libre oui, autonome oui mais pas indépendant : pas tout seul dans son coin, conscient des risques, communiquant sur ce qu'il fait

Dominique fauconnier (l’atelier des métiers)

Il semblerait que cela soit un constat : "tenir" ses ouailles, salariées comme consommatrices,

est un objectif hissé au niveau d'une valeur de l'humanité toute entière.

CONTRE : dans les périmètres, c'est une nécessité !