Nathalie Botte-Bonneton - Le développement de l'enfant

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Communication de Nathalie Botte-Bonneton. Maître de conférence IUFM St Brieuc LE DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT Table des matières 1.Les approches classiques du développement cognitif et métacognitif de l'enfant......................................1 a)Celle de Piaget........................................................................................................................................1 a)Les interactionnistes :.............................................................................................................................3 2.Développement cognitif et méta cognition aujourd’hui.............................................................................4 b)La théorie de l'esprit :............................................................................................................................5 c)Distinction entre « connaissances » méta cognitives et « expériences » méta cognitives....................5 d)Les fonctionnalistes :............................................................................................................................6 3.Développement affectif...............................................................................................................................7 a) La théorie de l’attachement (Bowlby) : ...............................................................................................7 b)La théorie psychanalytique : .................................................................................................................8 4.Développement psycho-moteur................................................................................................................10 ____________________ 1. Les approches classiques du développement cognitif et métacognitif de l'enfant a) Celle de Piaget Les maturationnistes mettent en avant le côté génétique de l’intelligence mais Piaget s’oppose à cela en disant que l’action de l’enfant sur le monde et l’environnement contribue à sa construction. Le bébé arrive avec des réflexes (succion, préhension…) qui vont lui permettre de catégoriser le monde : ce que je peux téter et ce que je ne peux pas. Il va commencer à mettre de l’ordre dans le réel. Ce qui est spontané au début devient de plus en plus intentionnel. C’est une catégorisation sensori-motrice mais non conceptuelle ; une intelligence sensori-motrice qui se passe de langage. Dans cette conception, les acquisitions organisées sous forme de stades, s’emboîtent (comme des poupées russes). Vers 18 mois, changement majeur : la fonction symbolique (évoquer quelque chose en son absence) apparaît. La théorie piagétienne a ouvert la méthodologie du conflit cognitif (outil majeur de l’enseignant). C’est parce que quelque chose lui résiste que l’enfant va chercher des stratégies différentes. Elle apporte la notion d'éducabilité. La faille de cette conception est que l’environnement est oublié. Les stades : Le stade pré opératoire avec, entre 18 mois et 2 ans, l’arrivée de la fonction symbolique. Période 1 : pensée symbolique. Période 2 : pensée intuitive. Entre 2 et 4 ans : l'enfant reconnaît sur le plan moteur et perceptif pas mal de choses, il se repère dans des milieux proches (connaissances perceptivo-motrice) il va devoir maintenant évoluer pour symboliser ce qu’il connaît : - le jeu symbolique (quand je fais semblant de …) On est davantage là sur l’interprétation du réel, son détournement, la flexibilité du réel. - le dessin (traces laissées mais qui ne sont pas forcément intentionnelles mais de la gestuelle émerge le sens) il comprend qu’il y a un sens pour le lecteur du dessin. - Le langage qui explose à cette période (de 200 à 2000 mots). - L’imitation différée : elle montre la capacité de l’enfant à reproduire quelque chose avec exactitude (capacité d’assimilation du réel). Pour Piaget c’est le déclencheur de l’émergence du langage. Le développement de l'enfant 1 Nathalie Botte-Bonneton

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  • Communication de Nathalie Botte-Bonneton. Matre de confrence IUFM St Brieuc

    LE DEVELOPPEMENT DE LENFANT

    Table des matires1.Les approches classiques du dveloppement cognitif et mtacognitif de l'enfant......................................1

    a)Celle de Piaget........................................................................................................................................1a)Les interactionnistes :.............................................................................................................................3

    2.Dveloppement cognitif et mta cognition aujourdhui.............................................................................4 b)La thorie de l'esprit :............................................................................................................................5 c)Distinction entre connaissances mta cognitives et expriences mta cognitives....................5 d)Les fonctionnalistes :............................................................................................................................6

    3.Dveloppement affectif...............................................................................................................................7a) La thorie de lattachement (Bowlby) : ...............................................................................................7b)La thorie psychanalytique : .................................................................................................................8

    4.Dveloppement psycho-moteur................................................................................................................10____________________

    1. Les approches classiques du dveloppement cognitif et mtacognitif de l'enfanta) Celle de Piaget Les maturationnistes mettent en avant le ct gntique de lintelligence mais Piaget soppose cela en disant que laction de lenfant sur le monde et lenvironnement contribue sa construction.Le bb arrive avec des rflexes (succion, prhension) qui vont lui permettre de catgoriser le monde : ce que je peux tter et ce que je ne peux pas. Il va commencer mettre de lordre dans le rel. Ce qui est spontan au dbut devient de plus en plus intentionnel. Cest une catgorisation sensori-motrice mais non conceptuelle ; une intelligence sensori-motrice qui se passe de langage. Dans cette conception, les acquisitions organises sous forme de stades, sembotent (comme des poupes russes).Vers 18 mois, changement majeur : la fonction symbolique (voquer quelque chose en son absence) apparat. La thorie piagtienne a ouvert la mthodologie du conflit cognitif (outil majeur de lenseignant). Cest parce que quelque chose lui rsiste que lenfant va chercher des stratgies diffrentes. Elle apporte la notion d'ducabilit.

    La faille de cette conception est que lenvironnement est oubli.

    Les stades : Le stade pr opratoire avec, entre 18 mois et 2 ans, larrive de la fonction symbolique. Priode 1 : pense symbolique.Priode 2 : pense intuitive.

    Entre 2 et 4 ans : l'enfant reconnat sur le plan moteur et perceptif pas mal de choses, il se repre dans des milieux proches (connaissances perceptivo-motrice) il va devoir maintenant voluer pour symboliser ce quil connat :

    - le jeu symbolique (quand je fais semblant de ) On est davantage l sur linterprtation du rel, son dtournement, la flexibilit du rel.

    - le dessin (traces laisses mais qui ne sont pas forcment intentionnelles mais de la gestuelle merge le sens) il comprend quil y a un sens pour le lecteur du dessin.

    - Le langage qui explose cette priode (de 200 2000 mots).- Limitation diffre : elle montre la capacit de lenfant reproduire quelque chose avec

    exactitude (capacit dassimilation du rel). Pour Piaget cest le dclencheur de lmergence du langage.

    Le dveloppement de l'enfant 1 Nathalie Botte-Bonneton

  • Entre 2 et 4 ans le concept (la gnralisation) nexiste pas encore. Ce niveau de gnralisation nest pas acquis. L'enfant ne peut conceptualiser que ce quil connat, quil a touch, peru. Par exemple, quand on lui parle de chat, il ne pense qu'au sien, les autres n'existent pas.Il commence avoir des images mentales, voquer des images absentes mais les connaissances quil a sur le monde ne sont pas organises de faon logique. Elle sont trs gocentres. Son approche est assez peu globale (pas de planification, danticipation) C'est une approche chronologique mais non globale.

    A partir de 4 ans : mergence de la pense intuitive . La pense se complexifie car lenfant commence manipuler des concepts mais elle est intuitive car elle se passe de raisonnement. Cest une pense pr logique soumise au prima du figuratif : quand lenfant raisonne, il raisonne en utilisant des arguments de type perceptif et se base sur des informations de surface. Il a du mal se distancier du rel. Exemple : la tche de la conservation des quantits : on pose une ligne de jetons. On demande l'enfant den mettre autant. Jusqu 4 ans il va faire correspondre longueur de ligne et quantit. Aprs il va faire des correspondances terme terme mais sur une proposition de deux lignes de taille diffrentes il va sappuyer sur sa mmoire perceptive et comparer par la longueur.

    Il y a n jetonsIl y en a plusIl y en a moins

    Vers 5 ans et demi il volue mais est encore sur une vision assez perceptive. A 7 ans il fait une opration mentale de transformation ou non. A 8 ans il va faire appel la notion de compensation (l'espace est plus ou moins cart)

    Dmarche de catgorisation : Dans les annes 70/80 on a interrog les connaissances des bbs par la mesure de temps de fixation visuelle (catgorisation perceptive : diffrenciation de formes, de couleurs, de sons). Piaget dit que lenfant applique simplement son schme. Exemple du test de schme d'observation d'un objet chez un bb de 3 mois :

    x x x x Nouveau schme x x

    Au dbut, le bb fixe souvent l'objet, puis la frquence de fixation visuelle dcrot au fur et mesure du temps. La frquence redevient importante pour un nouvel objet prsent.

    Pour amener l'enfant rflchir sur ses catgorisations, il faut le faire manipuler sur des objets connus. A cette priode du dveloppement, l'enfant ragit au matriel plus qu'il ne l'organise.

    Test de classification (perception globale) :On distribue des cartes l'enfant. Puis on lui donne la consigne suivante : Mets ensemble ce qui va ensemble.

    Les cartes sont du type : x x x xPuis x

    Le dveloppement de l'enfant 2 Nathalie Botte-Bonneton

  • Pourcentage indicatif de russite :Priode 140 % denfants de GS ont 0.20% font au moins les croix40% russissent.

    Priode 265% denfants de MS ont 0. 5% ont 1.30 % ont 2.

    Priode 2 au CP : 35% ont 1 et 55% ont 2.

    Synthse de la pense pr opratoire :- Lenfant peut construire une reprsentation mais seulement partir de son point du vue. - Pense (image mentale) et ralit sont confondues. Incapable de dconnecter sa pense du rel (idem avec la tl : ce quon voit est rel). Par exemple : je l'ai pens, c'est arriv. Ce qu'il voit la tl, c'est pour de vrai. C'est l'ge de la croyance au Pre Nol, la petite souris... Dun point de vue dveloppemental il ne peut distinguer la fiction de la ralit (mme si on le lui explique). Il prte une intentionnalit aux choses. - Le finalisme est une particularit de ce stade (tout chose a une finalit, cest la priode du pourquoi ). Roger Lcuyer nous dit que lenfant est en train dinstaller ses concepts. Il a besoin de faire des liens entre les choses (Pourquoi il y a la mer ? il y a la mer parce quil y a des poissons)Les relations causales sont beaucoup interroges (important pour les infrences).

    Il y a 3 caractristiques pour faire une relation causale (Jung): - la contigut ( quand les vnements sont proches dans lespace et le temps, cest en place vers

    lge de 10 mois).- la prsance (un vnement cause prcde lvnement effet ) qui se construit vers 3 ans

    mais plus majoritairement vers 5 ans.- la co variation (la cause et leffet se sont produits ensemble plusieurs fois : vnements

    concomitants) qui sinstalle entre 5 et 8 ans.

    Pour Siegler (2000) la question pourquoi est la recherche de causalit.- lartificialisme : tout a t construit par une divinit ou un homme (qui a pos la pierre qui est

    devenue une montagne)

    Vers 7 ans lenfant bascule dans la pense logique avec possibilit deffectuer des oprations mentales. Sa capacit dabstraction et de raisonnement est plus forte. Les transformations (ex transformation dune collection) peuvent se faire mentalement.

    Lapproche de Piaget nest pas rfute mais est complte par celle de Vygotsky et Bruner.

    a) Les interactionnistes :

    La thorie piagtienne est complte par lapport du contexte apport par la famille ds avant la naissance. Selon lui la naissance est vcue comme un vnement chaotique, incomprhensible sans conscience de ses tats corporels (il a un corps mais nest pas encore un corps). Cest lenvironnement diffrenci de son propre organisme qui va organiser les rels pour lenfant Le mdiateur est un filtre entre lenfant et lextrieur. Il va rpondre aux besoins de lenfant et parler lenfant. (tu pleures, tu as faimrponse cohrente, adapte et verbalise) La mdiation peut tre inadquate : carence (pas de parole, de regard) inadapte ou incohrente (pour un mme tat pas la mme rponse) ou ne tenant pas compte des possibilits de lenfant. (faire la place dedonc trop protectrice)Le dveloppement de l'enfant 3 Nathalie Botte-Bonneton

  • Dans cette thorie le langage est trs important (pour Piaget le langage est consquence de lexprience et du dveloppement) chez Bruner et Vigotsky le langage est l bien avant lenfant. Le langage permet dtablir des relations entre les moyens et les buts. La relation de causalit se met en place. La fonction de communication et de vecteur de culture est intgre dans le langage. Les codes sociaux sont transmis par le langage. Identification un groupe et un mode de pense. Le langage cest ce qui permet de prendre de la distance avec ses actes (conscientisation). On ne matrise une activit que quand on est capable den parler. Le mdiateur cest celui qui parle pour lenfant pendant des annes jusqu ce que lenfant sapproprie cette pense par intriorisation. Se parler tout seul contribue aussi construire sa pense. Do la ZPD (zone proximale de dveloppement dfinie par Vigotsky) : cart entre ce que lenfant est capable de faire seul et ce quil pourra faire avec laide dun mdiateur. Cela a amen la diffrence en pdagogie entre comptence (les possibilits de l'enfant s'il est accompagn) et performance (sa capacit un moment, tout seul): se mfier de ce que lenfant peut donner en valuation par exemple. Et la notion de potentiel dapprentissage (qui suppose quon reprend lvaluation choue et quon mesure avec de laide ce quil est capable de faire).Pour Bruner, un bon mdiateur cest celui qui propose un cadre, un format dinteraction pour raliser une tche. Il joue donc le rle de filtre entre lenfant et la tche. Quest-ce quun mdiateur ?Il identifie 6 fonctions pour cet tayage :

    (Grille de lecture du rle du mdiateur pour lanalyse de pratique :)

    - Lenrlement (russir activer lintrt, ladhsion par rapport la tche) : exemple la pdagogie de projet o on prend en compte lenvironnement en gardant lesprit que le rle de lenfant cest de jouer. Il tient compte des centres d'intrt des enfants. C'est crer le dsir. Cest aussi la posture et la voix de lenseignant. Cest crer des situations de risque, intensit motionnelle forte, il y a un sens et un enjeu.

    - La rduction des degrs de libert : cest un lment de la diffrenciation par rapport chaque enfant. On adapte la situation propose (soit du point de vue du matriel propos, soit de la stratgie), on tient compte de la ZPD pour organiser les apprentissages.

    - Le maintien de lorientation sur la tche (lenfant se donne un autre objectif que celui qui a t donn une fois pris dans la tche) sassurer en cours de tche de la permanence de la comprhension de la tche (reformulations). Cela tient aussi lamnagement spatial, lorganisation du matriel, la composition de groupes, sattache la procdure et aux stratgies plus que sur la performance. (centration de lenfant sur ses procdures, celles des copains) lutte contre limpulsivit de lenfant.

    - La signalisation des caractristiques dterminantes : beaucoup dlves ont du mal savoir comment prendre des informations sur la tche ou la faon de traiter la tche (a-t-on besoin des oreilles, de la bouche.orienter llve sur le canal sensoriel dont on a besoin) exemple de la bote transformation. Faon dont le mdiateur va activer le raisonnement analogique (est ce quon a dj fait quelque chose comme cela ?) Obliger faire des transferts de procdure.

    - Le contrle de la frustration : lactivit faite accompagne dun mdiateur (pair ou autre) est forcment moins frustrante. Pour viter le sentiment de dpendance on passera par lorganisation daides (affichage, outils.)

    - La dmonstration : Bruner dit quil faut utiliser peu la dmonstration pour viter le dfaut de conceptualisation. Montrer l'enfant ce qu'il faut faire n'est pas idal. Mais plutt montrer comment il faut faire quand l'enfant n'a pas conceptualis. En criture, oui. Le mdiateur peut faire, sur commande de l'enfant.

    2. Dveloppement cognitif et mta cognition aujourdhui

    Ce sont les interactions sociales qui vont permettre lenfant de sapproprier le raisonnement du mdiateur. La rflexion, la distanciation et la mise en langage font lessence de la mta cognition

    Le dveloppement de l'enfant 4 Nathalie Botte-Bonneton

  • Dfinition de Flavell : Elle se rfre aux connaissances du sujet sur ses propres processus et produits cognitifs. Elle renvoie aussi au contrle actif, la rgulation, et lorchestration de ses processus de pense du sujet. Sylvie Cbe : cest ce qui permet lenfant de comprendre les raisons de sa russite donc comprhension de la logique de nos procdures. Certains enfants peuvent avoir un trs bon niveau de langage sans tre capable dexpliquer leurs procdures. Les connaissances ne sont pas l flexibles. Pas de mta cognition sans cognition pralable. Ne pas mettre la charrue avant les bufs . Il faut d'abord dvelopper des procdures pour pouvoir ensuite en parler.Les capacits mta cognitives (Flavell : pour entrer dans la mta cognition il faut avoir construit une thorie de lesprit, c'est--dire un systme de dduction que lenfant labore, entre 4 et 6 ans, pour comprendre le fonctionnement de lesprit humain).

    b)La thorie de l'esprit : Exemple de lexprience de Winner et Perner : Sally et Annn exprience des fausses croyances. Lenfant commence faire un lien entre ce quil sait lui parce quil a vu et ltat mental de celui qui na pas vu (capacit de se dcentrer). Conscience de la diffrence des reprsentations inter individuelles. Cette comptence est trs dfaillante dans des cas dautisme par exemple. Deuxime exprience de Flavelle et Green : le paradigme dapparente ralit on va montrer lenfant un objet qui fait illusion (ponge qui ressemble une pierre, un livre qui ressemble une bote, un objet trompeur). On pose deux questions quest ce que cest rellement ? et quoi cela ressemble ? les enfants de 3 ans rpondent la mme chose aux deux questions (reprsentations diffrentes intra individuelles). Ils ont du mal coordonner 2 reprsentations d'un mme rel. Cela aura de limportance sur linterprtation et le jeu possible des diffrentes reprsentations en intra. J'ai conscience des deux ralits et je suis capable d'inhiber une rponse : je suis capable de jouer avec mes 2 reprsentations.Seuls 56% des enfants de 5 ans ont cette comptence.86% de ceux de 7 8 ans. Tant que l'enfant n'a pas intgr la thorie de l'esprit, il ne peut pas comprendre l'intentionnalit : Je suppose que tu penses, que tu as des motions, des reprsentations qui ne sont pas les mmes que les miennes, qui ont une intention Je sais que je pense et donc que je ne vais pas penser la mme chose selon les cas. Cest un systme de dduction sur les tats mentaux (diffrence entre dsir et intention, incidence sur le vivre ensemble. Ils identifient les motions, font des liens entre actions et motions (interroge la fonction causale) identifient le savoir, la croyance, lmotion, donc des tats mentaux indispensables pour entrer dans la lecture, lcrit, comprendre des histoires.Avoir une thorie de lesprit peut faire comprendre ce quest lerreur, la notion derreur et ce quest conceptuellement le fait dapprendre. Avoir une thorie de l'esprit, c'est avoir une reprsentation du monde un moment donn et savoir qu'il en existe une autre.Cette thorie de lesprit fait lobjet de peu de recherche (ex : Dunn) . Les enfants qui on dcrit beaucoup dmotions dans la jeune enfance sont ceux qui ont le plus de matrise de la thorie de lesprit.

    c)Distinction entre connaissances mta cognitives et expriences mta cognitives

    En ce qui concerne les connaissances : - relatives aux personnes (je sais que la matresse sait je sais que la matresse peut se tromperje

    sais vers qui je peux me tourner)- relatives aux tches (je sais que cest plus facile de colorier que de dcouper )- relatives aux stratgies (je sais que je nai pas de mmoire et quil faut que jcrive pour

    mmoriser

    Les expriences mta cognitives :- dpendent des fonctions cognitives (excutives), elles assurent une surveillance de lactivit en

    cours, une rgulation.- permettent daccrotre les connaissances mta cognitives.

    Le dveloppement de l'enfant 5 Nathalie Botte-Bonneton

  • Ce sont celles qui manquent pour les enfants en difficult (donc les y inciter).

    d)Les fonctionnalistes : Si Piaget est structuraliste et Vygotsky interactionniste, les courants actuels se tournent vers des rflexions qui sinterrogent (fonctionnalistes) sur la mta cognition et les effets (savoir se servir des connaissances que lon a).

    Approche fonctionnaliste :

    Elle sappuie sur 4 progrs :- le dveloppement cognitif se fait par domaines de connaissances qui peuvent se dvelopper

    indpendamment: Karmiloff-Smith. Cela pourrait expliquer ce qui se passe dans certaines pathologies Illustration dans le Tedi maths par exemple. Certains sous domaines ne se dveloppent pas au mme rythme. Les outils logiques de lenfant sont mieux mis en uvre quand le domaine est mieux connu et apprci de lenfant. Importance dun vcu collectif commun.

    - Prise de conscience que les connaissances sont socialement situes (pdagogie interculturelle) exemple des enfants africains et inuits. Suivant le contexte culturel, on ne dveloppe pas les mmes formes d'intelligence. Cela pose la question de la rencontre entre la culture familiale et scolaire. Cela pose la question de laccueil, des affichages, de la convivialit.

    - La connaissance est rpartie entre les agents dans une socit. La culture est un processus en perptuelle volution. Ce n'est pas un tat stable transmettre tel quel. On le co- construit en permanence. Aujourdhui laccs au savoir sur internet et le rle dinstructeur de certains parents perturbent parfois lidentit de lenseignant (Que me reste-t-il transmettre ?). En ralit, ce qui est essentiel et irremplaable chez lenseignant cest sa capacit transmettre sur le : comment on construit collectivement des savoirs ? . Lintelligence nest pas une donne individuelle mais collective et lenseignant est le matre duvre de cette construction collective.

    - Pour Olivier Houd (2009) et contrairement ce que dit Piaget, le dveloppement cognitif ne consiste pas passer dun stade pr logique un stade logique. Le dveloppement est conu comme une volution voire une comptition de stratgies. Pour Houd, le dveloppement n'est donc pas un escalier avec des marches gravir (vision Piagetienne), mais une comptition entre diffrentes stratgies mentales. Avec le dveloppement, le sujet devient capable de savoir quel moment utiliser telle ou telle stratgie : C'est la notion de flexibilit.

    Syvie Cbe et J.L. Paour identifient deux types de fonctionnement cognitif qui peuvent coexister chez un mme sujet :

    - la modalit de raisonnement associatif extrinsque : le sujet face une tche va baser son raisonnement sur ce quon appelle linformation de surface (pas de dcontextualisation) raisonnements guids par l'ici et maintenant, ce que je vois du matriel plutt que par des reprsentations internes. Ce sont des fonctionnements qui pour assurer un contrle vont sappuyer sur une boucle perceptivo-motrice (tant que je fais cest bon). Donc beaucoup de ttonnement et peu danticipation. Les sources de motivation sont extrinsques donc attachs la performance et aux rsultats immdiats et pas au fonctionnement lui-mme. Les enfants en difficult seront plutt sur ce fonctionnement. D'o le rle de l'enseignant amener ses lves se faire le film de ce qui se passe et les raccorder des connaissances antrieures.

    - Modalit inter relationnelle intrinsque o je vais abstraire les relations qui organisent le stimuli et les relations. Le sujet est orient sur la structure de linformation plutt que sur sa configuration apparente. Le fonctionnement du sujet est lobjet du traitement et de la conceptualisation. Motivation plutt intrinsque (plaisir chercher, se dpasser) Cette modalit permet une conceptualisation de savoirs procduraux (savoirs faire)

    Les enfants en difficult passent par les mme stades que les autres mais avec plus de lenteur dans certaines phases et utilisant la modalit extrinsque. Il y a fixation sur des points sur lesquels ils restent bloqus. Ils ne savent pas comment utiliser les outils mentaux dont ils disposent, les utilisent ingalement

    Le dveloppement de l'enfant 6 Nathalie Botte-Bonneton

  • selon les situations. La difficult est plus en lie une moindre efficience intellectuelle plutt qu' un manque doutils. L'efficience intellectuelle peut s'amliorer par :

    La mmoire, notamment de travail. On peut donc la dvelopper. L'attention. Ces lves auront des difficults attentionnelles. Travailler lattention slective (ce

    que je dois garder, ce qui ne me sert pas).Ces lves manquent de stratgies cognitives et mta cognitives. Ils n'ont pas conscience didentifier un but, des sous buts, des stratgies mta cognitive est ce que jai dj rencontr quelque chose didentique ? Cela sera dvelopper explicitement pour eux.

    La base de connaissances est souvent pauvre et mal organise. Il faudra apporter une aide dans ce domaine.

    La difficult de transfert et de gnralisation. Les enfants ne font pas le lien entre les diffrentes activits de l'cole et l'extrieur de l'cole. Il faudra donc rendre explicite le sens de ce que lon fait lcole.

    3. Dveloppement affectifIl existe deux thories diffrentes mais complmentaires :

    - la thorie de lattachement (J. Bowlby/M. Ainsworth)- la thorie psychanalytique (S. Freud)

    Le petit humain est le plus dmuni sa naissance de tous les tre vivants et immature sur le plus psychologique il faudra environ 6- 7 ans pour obtenir une autonomie psychique. (sidentifier comme une personne ayant des dsirs propres donc diffrencis du couple parental qui lui a donn la vie et des autres en gnral.)

    Ce processus peut s'expliquer soit par:

    a) La thorie de lattachement ( Bowlby) : Avant lexistence de cette thorie de lattachement labore par Bowlby, lattachement tait conu comme la reconnaissance du ventre (bien nourri, bien soign). Lthologie sur les animaux se dveloppe paralllement (histoire des oies) ide de l empreinte et les travaux de Harlow sur les singes. Ce nest pas que la reconnaissance du ventre qui cre lattachement. Premire bauche de thorie sur ltre humain : le besoin social est premier donc prdisposition inne rechercher et maintenir le contact social (lenfant serait quip doutils : cris, pleurs, contacts visuels, treinte, succion, sourire). Dans les 8 premiers jours de la vie le bb est capable dimiter parfois. Progressivement ces outils vont voluer par apprentissage avec une forme de dcodeur avec lenvironnement social. (modle oprationnel interne). Lvolution se fera en fonction des rponses de lextrieur. Plus ce systme dattente est dvelopp plus lenfant va tre en capacit dtre paisible. Marie Ainsworth va dvelopper cette tude par suivi trs proche de quelques familles dans les premires semaines de la vie de lenfant : elle identifie trois modles de rponse lenfant : lune dite sensible o les mamans rpondent systmatiquement aux demandes de lenfant, une autre rigide o cest la maman rgule tout (horaires de biberons, quantit, heures de rveil) et une modalit dite alatoire o la mre va de lune lautre des modalits. Cette chercheuse retourne voir ces enfants au bout de plusieurs mois. Exprimentation avec une salle avec jouets, une vitre sans tain o des chercheurs notent tout ce quils voient. Un tranger arrive, une lumire sallume et la mre sort, linconnu revient, ressort, la mre revient. Donc lenfant vit des sparations, des retrouvailles avec la mre ou linconnu. On vrifie comment lenfant utilise la mre comme outil de scurisation. Trois types :

    - attachement scurisant : on retrouve les couples mre/ enfant de type sensibles. Donc enfant scuris mais en prsence de la mre seulement. Ils sont bien scuris, savent que la mre nest pas remplaable, ont de bonnes capacits dexploration mais seulement en prsence de la mre.(70% de la population)

    - Attachement inscurisant vitant : les dyades (couple mre / enfant) de type rigide . On a limpression que la prsence de la mre est peu prgnante, pas de source danxit, impression de

    Le dveloppement de l'enfant 7 Nathalie Botte-Bonneton

  • distance, ils jouent normment , ne soccupent pas de ltranger, pas dmission de demandes (20% de la population gnrale).

    - Attachement inscurisant ambivalent (modalit alatoire) pas dexploration, expression de dtresse et de peur mme avant que la mre ne sloigne. Signes ambivalents : cherche mais repousse en mme temps (10% de la population). Ils vivent dans l'angoisse et manifestent beaucoup plus d'motions pour attirer l'attention de l'autre.

    Le modle interne de la mre, le temprament du bb, sa sensibilit aux stimulations, les paramtres lis au bb (ex la pr maturit) et le contexte jouent normment. Les recherches montrent que les enseignants dtectent bien et analysent avec pertinence les modles dattachement travers les enfants.Les enfants scuriss ont une bonne image deux-mmes, ont de bons rapports avec les autres, sont chaleureux ils font des ados et adultes ayant de bonnes capacits de cognition et mta cognition, notamment des motions. Les enfants vitants : la relation parents- enfants est particulire. Les parents investissent et mme surinvestissent les performances scolaires et les connaissances de leurs enfants. Ce sont des enfants froids, distants, rapport particulier aux apprentissages, ne veulent pas tre dpendants dans les apprentissages, ne montrent pas dmotions mais sont trs moqueurs avec les autres lves qui montrent des motions (peu empathiques). Plus forte proportion de toxicomanes chez ces enfants l. Plus de dpressions (hyper performants dans lenfance, bon lve poliss et dans ladolescence croulement).Les enfants de type ambivalent : pas de prvisibilit et manque de cohrence. Ils vont dvelopper des stratgies pour avoir lenseignant pour eux tout seul ou phnomne de bouc missaire . Dveloppement de relations masochistes. Les premires tudes avaient port sur les mres. Mais les mdiateurs comme le pre, la nourrice, la fratrie, les grands parents vont aider modifier et rguler le modle premier. Dans les 6 premires annes cest la mre qui prime (en cas de sparation).

    En conclusion :

    Quelle incidence pour lenseignant ? Il est un mdiateur donc il joue un rle considrable dans la modalit de construction interne de lenfant. Cela implique dans sa pratique de dvelopper une permanence et une cohrence (ex des rituels qui sont des outils pour lenfant mais aussi lenseignant). Cest galement le travail sur le cadre : les rgles explicites, identifies. Si on nest pas permanent tout le temps il faut expliciter pour permettre aux enfants de comprendre.Instaurer aussi dans la pratique un moment de parole et d'explication pour mettre du sens sur les tats mentaux en lien avec ses actes ( je suis fatigu aujourd'hui, donc je suis moins patient). Ne pas tre dans une relation affective fusionnelle.L' entre lcole maternelle peut tre traumatique pour certains enfants. Le travail de lenseignant est faire avec lenfant mais aussi les parents. Si on veut que lenfant soit bien lcole il faut que le parent soit bien. Cette thorie insiste beaucoup sur la rponse lenfant pendant sa construction pour mieux aborder la frustration. Thorie comportementaliste

    b) La thorie psychanalytique : Elle permet de comprendre comment lenfant construit son identit et la conscience de lui-mme dans sa relation aux autres. On est sur lide que lenfant est indiffrenci de son environnement. Il ne sait pas quil a un nom, une mre un preLa naissance est un changement dtat o un long processus de sparation, individuation va dmarrer (autonomie psychique qui va durer une vingtaine dannes). Postulat : quand lenfant vient au monde il est le centre du monde. Il vit des successions dtats. La satisfaction fait partie de lui. Il est dans la toute puissance. Il va vivre des frustrations rgulires qui vont faire quil va perdre rgulirement des choses, par stades. - Au dbut il est dans la plnitude par rapport au stade oral (le changement dtat la naissance fait que la succion est importante : il retrouve les sensations ftales). Dans cette phase orale les adultes vont Le dveloppement de l'enfant 8 Nathalie Botte-Bonneton

  • introduire de la frustration (changement de rythme de tte, de nourrice, passage la cuillre) Elles vont conduire lenfant construire une premire sparation (loral ne mest pas totalement interne). Certains bbs ne supportent pas cette sparation orale. Il comprend quil y a un dedans et un dehors (castration orale dit Dolto). Sur cette premire anne de vie lenfant est passif. Il na que peu de possibilits dexpression et dinteraction. La mre a en plus des relations fusionnelles et cette sparation est difficile. - Au cours de la deuxime anne on quitte loralit et dans la maturation psycho motrice cest le stade anal qui intervient (il y a des choses qui sortent du corps) et cela a lair de passionner ma maman). Lenfant saperoit vite que cela compte pour lautre. En plus, un moment, on va lui demander de faire sur le pot. Lenfant vit son premier apprentissage (contrle des pulsions motrices du corps). Phase dopposition systmatique qui est positive et constructive (moi veut pas) se reprer comme corps ayant des besoins non contrlables par maman. Tout va dpendre de ce que la famille va mettre comme pression. Le contrle des sphincters nest possible quaprs la phase motrice o lenfant est capable de monter et descendre un escalier sans se tenir. Mais on peut faire un conditionnement en mettant sur le pot systmatiquement heure fixe Ce qui nest pas un rapport sain aux apprentissages et lautorit des parents. On prouve pour la premire fois un ct impossible de lducation (obliger lenfant avoir envie de grandir). Le fait de dire non pour les parents se joue l. Il y a les parents qui imposent ces frustrations trop tt et ceux qui tardent trop les mettre en place. Ide de produire sur demande quelque chose qui vient de moi pour faire plaisir lautre est quelque chose dnorme pour lenfant do une logique dimposer la propret avant lentre lcole. Les pulsions motrices vont devoir tre contrles - Le stade phallique (entre 3 et 5 ans) dcouverte des organes gnitaux, de la masturbation, de sensations agrables. Perception sensitive du fait que dautres ne sont pas faits comme lui. Une nigme de cette partie du corps intervient. La sexualit enfantine est insupportable pour certains parents. Do des reprsentations errones de certaines choses. Le parent doit jouer le rle de canalisateur pulsionnel. Inculquer la notion dintimit, de respect du corps des autres relve des parents. Cette priode va amener lenfant construire des thories sexuelles . Les ractions diverses des uns et des autres ne lui permet pas dexpliquer les choses mais lobligent chafauder des thories personnelles. Par analogies il va penser que cette partie du corps qui a lair si importante pour les adultes (le pnis) pourrait disparatre. Il vont construire des thories sexuelles (du type de petits fantasmes) par rapport la faon de faire des enfants. Il y a une perte (castration phallique). Jai des perceptions agrables au niveau du corps mais je ne peux pas le faire tout le temps) Par rapport toutes ces pertes lenfant fait un bilan : je ne peux pas faire tout ce que je veux, je nai pas tout pouvoir, toute jouissance Cest la phase du pourquoi : omnipotence de lenfant dans la sphre familiale. Pourquoi je ne fais pas un avec maman ? Pourquoi je ne peux pas la contrler ?. Une explication quil va donner cest : il ny a pas que moi dans sa vie : cause du pre, de son mtier, dune matresse, dun amant (un tiers).. La plupart du temps il sagit du tiers paternel. Lagent de la castration cest le pre. Et la question du quest ce quil a de plus que moi celui-l ? . Il entre l dans le complexe ddipe vers 5/6 ans qui va clore le stade phallique. Cest un phantasme trs important dans le stade de dveloppement de lenfant. Il va commencer se rendre compte que pour tre aim il faut tre aimable, instaurer des relations avec les autres. L'dipe cest le moment de la dcouverte du dsir. Lenfant va interroger la notion de dsir dans les deux positions : fminine et masculine (des mouvements damour vers le parent du sexe oppos et de jalousie envers le parent du mme sexe et inversement). Entre garon et fille la diffrence ce sera principalement du fait que pour le garon ce sera orient vers lamour de sa mre et la rivalit du pre. A la sortie de l'dipe il renonce la mre (le pre aura signifi lenfant tu nauras pas celle-l ni tes surs mais tu en auras dautres). Lenfant doit sentir un dsir de transmission du pre pour arriver lidentification lui. Le sur moi se met en place : linterdit de linceste (dans le sens je ne ferai pas un avec elle, je ne la contrlerai pas , du meurtre. Il est exclus du psychisme de lenfant quil puisse tuer, se dbarrasser de lautre. Chez la fille cest un peu plus compliqu parce que la fille a un double mouvement faire qui va la tirailler entre lamour et la haine de la mre. Limportance du pre apparat dans son pouvoir de donner des enfants la mre. Donc la fille devient amoureuse de son pre. Lambivalence sinstalle. Cest linscription de la filiation psychique (je suis lenfant de madame X et Monsieur Y)

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  • Le pre qui compte est le pre du discours de la mre (le pre symbolique). Quand le pre symbolique nexiste pas (cest le cas quand le pre est dvaloris) cela pose problme. Un pre mort mais trs valoris par la mre cela suffit passer le cap de l'dipe. Les situations difficiles tiennent au fait quil ny a pas de pre symbolique (dans le discours ou dans la ralit). Il reconnat le manque, la diffrence sexuelle entre les tres qui essaient de se complter, et le sentiment de double filiation. Lenfant questionne ce moment l ce qui fait que des tres saiment et se dsirent. Ce sont des cls indispensables dans la comprhension du vivre ensemble.Le problme est que certains enfants ne passent pas par l'dipe et sengagent (provisoirement souvent) vers une structure. A ce stade, l'enfant a construit le complexe d'dipe mais il reste manquant.

    Trois structures peuvent se mettre en place : - La structure nvrotique : la frustration est intgre et il sait y faire avec son manque (il matrise le langage, la cration, lart.) Par le fait de la sublimation il va compenser le dsir par le dsir du savoir ).

    - La structure psychotique : forclusion = incapacit de se reprsenter une filiation paternelle. Donc il ne peut pas utiliser la symbolisation pour rsoudre un problme. Il passera donc par limaginaire et des constructions dlirantes. Il est englu dans ses questionnements et ne peut y rpondre. - La structure perverse : labsolution du dni. Il peroit quil y a du manque et comme cest insupportable il fait comme si cela nexistait pas. Cest quelquun qui va passer son temps contourner les lois. Il considre que tout est identique et quil peut jouir de tout. Il nest pas auteur de son dsir et srige en victime.

    Les rapports au savoir et aux autres vont donc tre diffrents selon les cas. Lenfant de structure psychotique ne sait pas ce quil vient faire lcole, il peut tre trs brillant dans un domaine mais en dcalage avec lattendu, le nvrotique veut russir, montrer, le pervers lui ne se reconnat pas comme manquant donc apprendre est une douleur et il nen voit pas lintrt, ltat de soumission induit linsupporte.

    Au cycle 1, il est important de mettre en place des situations dapprentissage qui permettent lenfant den tre l'auteur. Par exemple, les contrats de travail des ateliers la semaine. Tous les types d'enfant vont devoir trouver leur place. Le rle de lenseignant : dans la relation lenfant (et donc aux parents) viter la relation duelle en introduisant le tiers symbolique : par exemple faire comprendre quil y a quelque chose au dessus de nous qui nous oblige demander ceci ou cela ( rfrence aux programmes, la loi.). Les rgles de vie sont co- construites, ce nest pas que lenseignant qui a dcid, cest soit le groupe soit la loi. Les enfants ont besoin de savoir que lenseignant ne contrle pas tout, mais quil est garant du cadre, soit dcid par la groupe, soit par la loi dict par dautres que nous. Lenseignant doit se dcomplter par rapport au savoir ou la rgle. tre capable de rveiller le tiers symbolique est important (ex : faire venir le pre dans la signature dun contrat par exemple). A ladolescence il peut y avoir passage dune structure une autre. Vers 22 / 23 ans une sorte dquilibre se construit dans une forme donne selon la structure prdominante intgre. La dcompensation (quand la structure nest plus supporte) peut se faire diffrents moments de la vie : une naissance, tre grand parentspar rapport sa propre structure et sa vie mais peut aussi tre soigne, rgule, assimile. Langoisse est structurelle et donc fonctionnelle. ne cassez pas votre cristal .

    4. Dveloppement psycho-moteurLa psychomotricit cest la relation troite qui existe entre les capacits motrices et le dveloppement du psychisme. Cela vaut pour le dveloppement affectif comme cognitif. Wallon : Avant le dialogue verbal, il y a un dialogue tonique (corps corps). Ces liens ne sont pas juste attach la petite enfance mais continuent nous habiter. motion et motricit sont confondus. LINSERM dit que les troubles de la coordination sont souvent associs des troubles

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  • moteurs (dyscalculie, dysorthographie, dyspraxie). Une difficult trs frquente de sorienter dans lespace et le temps va sajouter (difficult se situer dans l'espace page, dans la cour, situer une lettre avant l'autre...) cest le cas de 5 7% des enfants de 5 11 ans. Ils sont souvent points comme des enfants lents, paresseux.Selon Piaget : sans action pas de construction de connaissance. A la maternelle lenfant / lve va complter des comptences lies la motricit fine et globale et on va lui demander de conceptualiser cette comptence motrice.On fait souvent comme si ctait naturel. Souvent peu de mdiation verbale sur le schma corporel, peu de connaissance des risques lis au corps. A quoi sert la motricit ? : acqurir des gestes intentionnels adapts et organiss qui prsentent des caractristiques :

    - adapts un but- organiss dans lespace- organiss dans le temps- latraliss- qui symbolisent quelque chose (expressions faciales et posture lies aux motions)

    Elle permet aussi contribuer au fondement de lidentit par la mise en place de reprsentation du corps : - le schma corporel (reprsentation plus ou moins consciente du corps statique ou en mouvement,

    de sa posture et sa position dans lespace, des segments)- limage du corps : inconsciente et/ou imaginaire lie aux premires reprsentations perues par

    laffectif Un rapport intime limage de son propre corps va suivre lenfant toute sa vie. Les sensations kinestsiques, tactiles, de loreille interne ; vestibulaires, visuelles, et les mdiations verbalises influent sur la construction de ce schma. La mdiation verbalise est un facteur trs important et va donner conscience lenfant de son tat corporel. Les reprsentations corporelles vont conduire des explorations :

    - exploration du corps propre qui se poursuit lEM par des jeux de nomination de parties du corps, des jeux de statues, dimitation (faire la toilette)

    - la diffrenciation : comprendre quon est un objet parmi dautres objets (li la permanence de lobjet) elle continue de se construire lEM : partir des jeux o chacun joue son tour chaque fois quon va demander de faire un choix, les mettre en mots

    - les conduites dimitation (pourtant souvent dvalorise alors que trs riche car cela oblige lenfant mentaliser et cela augmente le rpertoire moteur). Les activits proposes en maternelle devraient sappuyer sur limitation de son propre rpertoire, des gestes que lenfant ne connat pas en imitation immdiate (thtralisation), puis reproduire en diffr.

    - lexprience du miroir : vers 2 ans les enfants reconnaissent limage de leur corps (dire : cest ton image que lon voit dans le miroir). Les enfants ont souvent besoin de se coller au miroir au dbut pour comprendre cette image (construction de limage sculaire). Ils vont encore tester pendant longtemps qu'ils sont l'origine des mouvements ( jusqu' 8- 10 ans).

    - La connaissance de son corps propre et du corps d'autrui : connatre les diffrentes parties du corps, habiller la poupe, nommer les parties du corps sur soi, un autre, une photo (dcalage entre production et comprhension) puis nommer, faire bouger les parties du corps les yeux ferms, nommer o on a t touch (les yeux ferms), jeu de Jacques a dit

    - La reprsentation graphique du corps est une faon d'accder la reprsentation du schma corporel (se dessiner aprs une sance dactivits motrices), dessiner la silhouette du corps sur grande feuille, sidentifier sur des photos.

    Relation corps espace (voir test Lacombe)La matrise du vocabulaire spatial et temporel est importante :- avec son propre corps ( en avant, en arrire)- avec des lgos- prises de photos de son corps sous diffrents angles- description orale avec des cartes.

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  • Les modalits dacquisitions des principales tapes motrices.

    Observer le dveloppement neuro physiologique (tat du systme crbral la naissance). Dans le dveloppement des lois universelles

    - de diffrenciation : la motricit des bbs est globale et unique et progressivement il va pouvoir diffrencier les diffrents groupes musculaires et les mobiliser de faon diffrentes selon deux lois : dveloppement cphalo-caudal (de la tte la queue : la mylinisation se fait dans ce sens l et cest neurologique) et la loi proximo-distal : la mylinisation se fait du proche vers le lointain (vers 7/8 ans la mylinisation se finit vers les doigts : donc attention lcriture)

    - de variabilit : des variations de rythmes de dveloppement trs importants mais les tapes de progression sont les mmes pour tous sauf pour la marche 4 pattes que tous ne font pas. Rle trs fort de lapprentissage. Au test dintelligence pratique les enfants africains sont plus prcoces que les europens. Cest li au contact tactile important, au phnomne de mange qui fait que les bbs vont dans tous les sens sur le dos de leur mre, la sollicitation des membres (massages, tirements).

    - de fonction tonique qui permet de rguler le tonus. La fonction tonique dpend de l'tat affectif. La rgulation tonique permet de comprendre comment est le monde des objets. L'hypertonicit pose des problmes d'apprentissage. Les activits de relaxation, l'eau sont efficaces. L'hypotonicit ne permet pas aux enfants de prendre suffisamment d'informations sur les objets. Proposer des situations o le champ visuel est latral est stimul.

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    1. Les approches classiques du dveloppement cognitif et mtacognitif de l'enfanta) Celle de Piageta) Les interactionnistes:

    2. Dveloppement cognitif et mta cognition aujourdhui b) La thorie de l'esprit: c) Distinction entre connaissances mta cognitives et expriences mta cognitives d) Les fonctionnalistes:

    3. Dveloppement affectifa) La thorie de lattachement (Bowlby): b) La thorie psychanalytique:

    4. Dveloppement psycho-moteur