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Le magazine des VOYAGES DE CHASSE Namibie 110 Derrière les fantô Derrière les fantô Chasser dans ce pays où les clôtures ne concernent que le bétail et pas la faune sauvage est toujours un enchantement. Toute la faune Africaine est représentée ici avec une mention spéciale pour le grand koudou. Chasser dans ce pays où les clôtures ne concernent que le bétail et pas la faune sauvage est toujours un enchantement. Toute la faune Africaine est représentée ici avec une mention spéciale pour le grand koudou.

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Le magazine des VOYAGES DE CHASSE

Namibie

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Derrière les fantô Derrière les fantô Chasser dans ce pays où les

clôtures ne concernent que lebétail et pas la faune sauvage est

toujours un enchantement. Toute lafaune Africaine est représentée iciavec une mention spéciale pour le

grand koudou.

Chasser dans ce pays où lesclôtures ne concernent que le

bétail et pas la faune sauvage esttoujours un enchantement. Toute lafaune Africaine est représentée iciavec une mention spéciale pour le

grand koudou.

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mes du Kalahari mes du Kalahari

L’hiver dernier je décide de merendre en Namibie pourdécouvrir la chasse dans ce

pays. Sur quelle zone ? En fait il enexiste trois . Au nord-est se situe la bande deCaprivi. Elle est baignée par lefleuve Okavango qui va finir auBotswana, sans jamais voir la mer,en un delta qui se perd dans lessables. Cette région, excroissancedu pays, qui s’enclave entre Angolaet Zambie au Nord et Botswana ausud, a été rattachée à la Namibie enéchange de l’île de zanzibar (autreterritoire allemand autrefois) qui acréé la Tanzanie (Tanganyika etZanzibar). C’est une région à lavégétation luxuriante où y viventbuffle caffer, éléphant, léopard,hippopotame, crocodile…. Il n’y aaucune activité agricole et cettezone est gérée par le gouvernement

« vert » et est situé sur un plateau àune altitude moyenne de 1 200mètres, donnant un climat tempéréaux nuits fraîches. La végétation yest une savane mélangeant herbage(c’est une zone d’élevage), épineux(acacias) et teck. Le terme Kalaharisignifie "lieu sans eau", car il n’y a nifleuve permanent, ni étendu d’eau.Les points d’eau, pour l’élevage et legibier, sont soient naturels soit artifi-ciels, entretenus par des pompespuisant dans la nappe phréatique etalimentées par éolienne (autrefois)et panneaux photovoltaïques(aujourd’hui). C’est le biotope natu-rel des oryx et grand koudou, maisaussi phacochère, girafe, autruche,gnou, eland, zèbre …. Le guépard etle léopard y sont présents commeaussi le chacal (« Jackal à dosnoir »). Le Kalahari est habité par lesBushmen. Ceux-ci vivent en petits

namibien qui délivre quelqueslicences de tir afin de maintenir uncontrôle sur la faune. Le nombre delicences est très faible. Les taxes deprélèvement sont très élevées : larareté de l’offre.Au nord de Windhoek, entre la capi-tale et le Parc d’Etosha, il y a peu depropriétés privées récentes car peud’élevage et on y trouve principale-ment des concessions gouverne-mentales. Le développement desLodges confortables s’est essentiel-lement fait autour et dans le parcd’Etosha pour l’écotourisme.Au sud de Windhoek : LeKalahari Sud ! Quand on pense au"Kalahari", les premières images quiviennent à l'esprit sont celles degrands espaces, de dunes de sablerouge... Hé bien non ! il s’agit dudésert du Namib situé sur la côteouest du pays. Le Kalahari est

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groupes en mangeant des tuber-cules, des noix et graines, desinsectes, du miel et du gibier chassé.

Mon choix se porte sur leKalahari

J’opte pour le Kalahari. Nous réser-vons pour la dernière semaine deMai au Kalahari Bush Breaks. Grand plaisir de ce pays : pas devisa, pas de demande d’autorisationd’importation d’armes, pas de vaccincontre la fièvre jaune et pas de pro-phylaxie contre la malaria, décalagehoraire avec Paris une heure!Après un vol de nuit de dix heuresdepuis Frankfort avec la compagnieAir Namibia, nous atterrissons àWindhoek. Les formalités sontréduites au minimum. Après avoirfait viser notre passeport, nos armeset munitions nous sont remises par

la police contre un formulaire rempli sur place et vérification des numéros de série des armes. Le double nous servira à les ressortir du pays.Dés franchi la porte de sortie des douanes, nos hôtes nous accueillent chaleureusement et nous montons dans leur 4x4 pour un peu plus de deux heures de route. La discussion amicale commence immédiatement et nous apprenons que Ronnie est namibien issue d’une famille d’ori-gine allemande comme beaucoup des namibiens blancs. À peine sortie de l’aéroport un grand koudou tra-verse la route et un peu plus loin un phacochère. Il est 11 heures du matin et il ne fait que 22°C avec un ciel bleu immaculé. Les animaux sont en activités souvent toute la journée quand ils ne se couchent pas pour ruminer. Le climat semble

fort agréable mais à cette altitude lesnuits et matins sont frais : il peutfaire 5°C au levée du soleil en débutde saison de chasse (la saisons’étend durant toute la périodesèche : d’avril à novembre). Il fautprévoir pour les départs matinauxune veste chaude et un bonnet. Dèsle milieu de matinée tout celadevient superflus. Sur la route nousfaisons une halte carburant àGobabis. Quand on est habitué àd’autres pays africain ce qui frappec’est la propreté ! La route et les ruesde la ville sont immaculées comme sion venait de les balayer. Ronnienous explique qu’il y a beaucoupd’effort des services de voirie maisaussi une éducation des citoyenspour cela : étonnant quand onconnaît l’Afrique. La route est gou-dronnée et très bien entretenue.C’est l’axe principal vers le Botswana

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phées. Cette organisation proposeaussi de la régulation, sur des terri-toires voisins, avec des tableaux sur2 ou 3 jours du type: 4 oryx, 10springboks. La chasse de trophéesest très régulée et seulement autori-sée avec l’accompagnement de chas-seurs professionnels namibiensagréés et résidents dans le pays.

Un impala en cadeau de bienvenue

Après un déjeuner rapide et unecourte sieste nous nous équipons etallons en voiture au stand de tir véri-fier le réglage de la carabine. J’aiamené ma 375 HH, souhaitant avoirla possibilité de tirer un éland mais

aussi je dois poursuivre monvoyage au Botswana, dont

c’est la dernière saisonde chasse, pour

rechercher unvieux buffle. Le

et l’Afrique du Sud. La vitesse limitéeà 120 km heure ! Nous arrivons, leLodge est magnifique. Ronnie est enfait architecte et il en a lui-même faitles plans et fait réaliser la construc-tion. Les premiers bâtiments sontdédiés aux écotouristes, non chas-seurs. Le dernier bâtiment comprenddeux chambres magnifiques ouvrantsur les collines du bush avec cha-cune sa salle de bain privée. Le toitest en forme de cône ouvert commeun abat-jour. En son milieu un grandespace où l’on trouve un bar, unesalle à manger et un salon. Le tout,comme chaque chambre, avec vuesur le bush. Tout cela pour 2 chas-seurs au maximum !

Pas de « package » !

Le guide de chasse est leur fils , et sauf demande particulière ils ne prennent qu’un voir deux chasseurs en même temps.

Leur objectif pour la chasse est de nefaire prélever que des trophées d’ani-maux âgées et médailles d’argent oud’or : la qualité, pas la quantité. Ils n’offrent aucun package commele font beaucoup d’autres organisa-tions. En effet les « pseudos pac-kages peu chers » font tirer rapide-ment des trophées, sans aucunematurité. On voit ainsi dans de nom-breux reportages des trophées d’oryxfemelles ou de jeunes koudous auxtrophées sans intérêt. Beaucoupd’organisations de chasse profitentde chasseurs qui viennent faire leurpremière expérience africaine enNamibie et qui n’ont aucuneconnaissance des animaux ni deleurs trophées. Il ne faut pasconfondre les chasses de « culling »qui consistent à prélever dugibier sans choix d’âge nide sexe, pour régulerune population, avecla recherche de tro-

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stand de tir est parfait, nous sommesassis sur l’arrière du véhicule et lacarabine posée sur le toit de lacabine avant. Nous pouvons ainsivérifier plusieurs distances de tir : ilsuffit d’avancer ou reculer le véhi-cule. C’est important, car nousserons amenés à tirer à différentesdistances, de 50 à 200 mètres sui-vant le gibier recherché. Les spring-boks vivent dans de vastes plainesoù il est très difficile de les approcherà moins de 200 mètres. Par contreles grands koudous sont générale-ment dans un environnement debuissons épais sur des collines pier-reuses, et on les approche à 50mètres. Nous faisons un grand touren voiture, plutôt pour nous familia-riser avec le biotope que pour chas-ser. Nous approcherons des girafeset des autruches et verrons aussi deskoudous et Oryx mais aucun trophéeà prélever. Sur le chemin du retour,Wouter, me montre un vieil impala

au trophée cassé et me proposecomme cadeau de bienvenue de leprélever car il a fini sa vie de repro-ducteur et aucun client ne sera inté-ressé par un tel trophée, mais laviande reste comestible et il abesoin de reconstituer des stocks.Nous descendons du véhicule etcommençons l’approche. Le biotopeest une savane arbustive faite d’épi-neux : « camelthorn tree ».Littéralement « épine pour cha-meau ». En réalité il faut se référé àl’Afrikaans, langue dans laquelle« camel » veut dire girafe (« camelhorse »). En effet c’est le seul animalcapable de se nourrir de ces buis-sons et arbres aux épines acéréesque nous nommons des Acacias, aunom botanique ancien : Acaciagiraffe. Les buissons sont très serréset les épines énormes. Elles medéchirent les avants bras et lescuisses. Les bras en sang j’ai le sen-timent de me battre avec la savane !

Nous avançons avec beaucoup deprécaution car le frottement desbuissons peut faire beaucoup debruit. Nous ne marchons pas enligne droite et essayant d’utiliser lespistes des animaux qui ont élargi unpassage entre les buissons. Nousn’apercevons plus que le haut d’unedes cornes (l’autre étant cassée) del’impala. À environ 40 mètres, nouscherchons une ouverture car il nousfaut placer une balle d’épaule ou decou. Wouter préférerait que je placeune balle de cou, afin d’abîmer auminimum la viande qui ira dans soncongélateur pour servir des steaksgrillés aux visiteurs du Lodge.L’impala est à l’arrêt dans une pentedescendante en dessous de notreposition. En m’appuyant sur un

La couleur de la robedes girafes fonce

avec l’âge

arbre je le surplombe et au traversde ma lunette je peux mettre la croixau travers de son cou. Je bloque marespiration et ferme la main, le couppart et l’impala disparaît. Nousallons au résultat. La balle de cou ainstantanément tué la petite anti-lope, elle ne nous a pas vu venir et aquitté ce monde sans aucune souf-france.

Rugissements nocturnes

Nous retournons au Lodge pour unebonne douche et comme il ne fait pasencore nuit (toujours à 18:00), nousprendrons notre « sundowner » (verretraditionnel devant le coucher dusoleil) sur la terrasse du Lodge face àaux collines du domaine. Après cetapéritif nous passons à table et il n’estque 19:00. Ce soir filet d’oryx au bar-becue cuit selon son souhait : un vraidélice avec un vin rouge sud-africainde bonne qualité. La cuisinière nous afait un gâteau au chocolat commedessert. Étonnamment à 20:00 noussommes couchés et le sommeil nousprend. Au milieu de la nuit des rugis-sements, semblables à ceux de lions,retentissent. Mais il n’y a pas de liondans cette région. En réalité il s’agit degrognement d’impala mâle bramant!Pour les non-initiés cela est impres-sionnant mais sans danger. Ce matin

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Un plan deconservation

pour lesprédateurs

Un plan de conservationnational a été mis en œuvrepour les prédateurs. Ainsides réserves privées,quelques fois de 50 000hectares et clôturées deplus de 3 mètres de hautont été créées grâce à desfonds privées et les recettesdes visiteurs utilisant leursLodges luxueux.L’organisation privée AFRI-CAT, avec le Lodged’OKONJIMA, est la plusréputée et se consacre à laconservation des léopards,guépard et lions. Pour celails ont clôturé 50 000 hec-tares, emprisonnant toute lafaune sauvage, y comprisléopards et guépards rési-dents. Ils ont capturé (à laseringue hypodermique), 4ou 5 spécimens de chaquerace pour leur poser uncollier émetteur. Cela per-met aux touristes, lors de« game drive » de ne pasêtre à 5 voitures s’aggluti-nant sur un léopard som-nolant et que l’on dérangedans sa digestion. Ces ani-maux sont à l’état totale-ment sauvage et doivent senourrir par eux-mêmes surla faune du domaine.

réveil 5:00, petit déjeuner rapide.Départ 5:45, l’aube pointe : le soleilse lève toujours à 6:00. Il fait trèsfroid, environ 8°C et à l’arrière du 4x4en plein air la grosse veste de chasseet le bonnet de laine sont les bienve-nus. Ce matin nous allons chercherun grand koudou et pour cela nousnous rendons dans une partie dudomaine plus accidentée et consti-tuée de collines alternant des zonesde savanes arbustives et de rochers :biotope privilégié des koudous. À unarrêt sur une hauteur nous pouvonsjumeler un koudou que nous déci-dons d’approcher. Après une demi-heure de marche et je ne sais pluscombien d’égratignures, noussommes sur les lieux où nous avonsvu l’animal et trouvons ses traces.Nous les suivons pendant plus d’uneheure sans pouvoir établir un contactvisuel. Au bout d’une heure nous per-dons ses traces car il a rejoint ungroupe et toutes les empreintes s’em-mêlent et nous décidons d’abandon-ner. Le koudou est connu pour cela eton l’appelle souvent : le fantôme !Cela nous arrivera de nombreusesfois durant le séjour : un grand tro-phée se mérite. De retour au Lodge,nous prenons un brunch reconsti-tuant et après une sieste nous partonsvers 15:30, objectif un oryx. L’oryx estsouvent en groupe et les femelles por-

tent aussi des cornes, souvent pluslongues que celles des mâles, maisbeaucoup plus fines. Après une heurede maraudage, au cours de laquellenous rencontrons gnous noir et bleuainsi que des zèbres, nous nous arrê-tons sur une hauteur pour jumeler. Ledomaine possède des zèbres deplaine (Burchell), mais aussi de mon-tagne (Hartmann). À plus de 500mètres nous repérons un grouped’oryx qui broute dans une zone her-beuse. Nous décidons de tenter uneapproche, car un bosquet nous abri-tera de leur vue. Le vent pousse dansnotre direction. Nous voilà partis endirection du bosquet à pas très feutrésétouffant nos injures envers les épinesqui nous labourent bras et jambes. Legroupe d’arbres est en vue et noussommes abrités. Nous avançons jus-qu’à la bordure du bosquet et passonsla tête lentement. Les oryx sont à 80mètres. Il y en 4, une femelle, ungrand mâle et 2 jeunes. Ils broutentcalmement tout en se déplacement.Wouter, à quatre pattes, place le tri-pode de tir. C’est à moi… Je medéplace doucement et pose ma cara-bine sur la canne de tir. Dans lalunette j’étudie chaque oryx et repèrele grand mâle. Un jeune est juste der-rière lui. Une balle de 375 a beaucoupde chance de le traverser et de blesserle jeune. Il faut attendre qu’il se

Les seuls lions en liberté se trouvent dans le parc d’Etosha Les guépards se trouvent partout

Une chasse de régulation

Aujourd’hui, après une matinée dechasse au koudou encore infruc-tueuse, nous avons décidé d’aller surune ferme d’élevage d’ovins pourfaire une chasse de régulation (« cul-ling ») d’oryx et de springboks. Lesanimaux sauvages y sont trop nom-breux et font concurrence aux ani-maux domestiques dans les zones depâturage. Il faut donc en éliminer.Après 2 heures de pistes pierrées àplus de cent kilomètre heure nousarrivons juste avant le dîner ce quinous donne le temps de prélever 3oryx. Après un dîner d’un agneau aubarbecue et d’une nuit de repos, noussommes debout à 5 heures pour notrepartie de chasse aux springboks. Lesspringboks vivent en grande bandeset au milieu de pâturages, rendant lesapproches très difficiles. Nous seronsobligés de tirer entre 200 et 250mètres. Cela n’est pas exactement dela chasse de trophées mais elle estnécessaire à la gestion des domaines.On ne peut pas uniquement préleverdes grands trophées. Les springboksse reproduisent avec facilité et lemanque de prédateurs félins génèredes sur populations. La viande dugibier sera récupérée et consommée.En cette journée nous prélèverons 9animaux dont un trophée respec-

déplace. Le mâle s’avance et sedétache du jeune, mais maintenantc’est une femelle qui se trouve entremoi et lui. Encore attendre… Lafemelle avance enfin me libérant lavue de l’animal convoité. Je place lacroix de la lunette au défaut del’épaule, arme le stetcher, bloque marespiration et ferme la main : la déto-nation se fait entendre, suivi du bruitd’impact de la balle. Je l’ai touché!Tout le troupeau démarre au grandgalop en direction du bosquet suivanty compris mon oryx. Leurs pas s’allon-gent, on dirait qu’ils courent à l’hori-zontal. Ma balle serait-elle mal pla-cée? Soudainement comme s’il avaittrébuché sur un obstacle il s’écroule.Nous allons au résultat et c’est uneballe de cœur impeccable, mais il atout de même fait 100 mètres à viveallure après l’impact : quelle résis-tance ! En cas d’animal blessé Woutera deux chiens : un pointer et unbraque. Ce ne sont pas des chiens desang proprement dit, mais ils opèrentplutôt comme des courants et ils met-tent au ferme l’animal blessé, lui lais-sant le temps d’arriver pour acheverd’un coup de carabine le gibier blessé.Le soleil est maintenant couchant etaprès les photographies d’usage et lechargement de la prise nous retour-nons au Lodge. Ce soir T-bone steakd’Eland au barbecue : un délice.

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table. Heureusement que Wouteravait ses chiens car pour l’un d’eux,une balle peu précise nous a fait cou-rir pendant plus d’une heure et demi.C’est le dernier jour et nous n’avonstoujours pas notre koudou. Nousavons rencontré tout ce que l’on peuttrouver sur le territoire : Fourmilier,porc épic, blaireau doré, mangouste,phacochère, chacal… Mais tous leskoudous que nous avons essayéd’approcher ont disparus au pistage :des fantômes !

Enfin le koudou !

Ce dernier matin, après une heurede voiture nous repérons un trèsgrand koudou. Va-t-il encore dispa-raître à notre approche. Après unedemi-heure de marche dans lasavane arbustive dense et vallon-née, nous l’avons à 100 mètres,mais non loin il y aussi une femelleet un jeune. De toute manière, il dis-paraît rapidement. Nous allonsdevoir faire un grand détour pourcontourner la femelle et son jeune.Sinon ils vont nous repérer et donnerl’alerte. En quinze minutes, avec d’in-finies précautions, nous atteignonsl’endroit où nous l’avons vu pour ladernière fois et commençons le pis-tage. Très lentement nous suivons lesempreintes de son pied. La couleur de

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Eleveurscontre

prédateursLes prédateurs (lion,léopard et guépard) onttoujours été en conflitavec les fermes d’éle-vage (bovin et ovin).Les fermiers maintien-nent une pression trèsforte sur ces espèces,rendant leur survie diffi-cile. Le guépard ne senourri que de viandefraîchement tuée. Il estainsi amené à chasseret a tuer de nombreusesproies (si possible tousles jours). Cela le meten tête de liste des ani-maux considéréscomme nuisibles par lesfermiers. Il n’est pasrare que ceux-ci utili-sent le piégeage ou lepoison, car il ne peutêtre chassé à l’appât. Undes modes de chassede ces prédateurs étaitaux chiens courants.Cela a été interdit il yquelques années afin desauvegarder cesespèces : mais qui peutcontrôler ?Il est toujours difficilede faire côtoyer élevageet faune sauvage : nousavons le même pro-blème en France avecles lynx, loup et ours.

Stand de tir mobileLes chiens du guide

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grand koudou ! Un séjour très réussiavec un oryx et un koudou médaillesd’or, un springbok médailled’argent et un grand nombred’animaux de sélection dontun gnou hybridé entre noir etbleu… Le Lodge est fantastique.Les chambres donnent surun trou d’eau et de son lit,au travers de la grandebaie vitrée, on voitimpala, phacochère,koudou, Waterbuck,éland… On pourraitles tirer de sa chambremais ce n’est pasl’éthique de la chasse demes hôtes !

Bertrand de Courcy

Springbok bien mérité

La chasse comme moyende développement

La chasse fait partie de la culture desNamibiens. Que ce soit les« Bushmen » qui vivaient de cueilletteet de chasse où les blancs qui la prati-quèrent à des fins commerciales oùpour défendre leur élevage. Dès 1993,le gouvernement Namibien, décide ledéveloppement du tourisme suivantdeux axes : la chasse et le safari vision(écotourisme). Pour cela il met en placeune législation qui avec des fonds amé-ricains permet la création de parcsnaturels et de réserves. La gestion deces zones ce fait avec des concessionsde chasse et la structuration d’investis-sements privés pour les « fermes dechasse ».C’est alors que la NAPHA,Association des chasseurs profession-nels de Namibie, est créée. La loi n’au-torise que ses membres, recrutés aprèsexamens, à conduire des chasses surles zones privées ou les concessionsgouvernementales. Un des critères desélection est d’être de nationalité nami-bienne et résident namibien : attentionà toutes les offres d’organisme étrangerqui ne respecte pas cette règle ! Ce nesont pas des guides de chasse maisseulement des agents de voyages etencore s’ils répondent aux régulationsfrançaises d’inscription et d’obtentionde licence en France. En Namibie ontrouve 75% des espèces présentes surle continent africain y compris les rhi-nocéros noir et blanc et l'unique élé-phant du désert. Les animaux endé-miques et emblématiques de cettenation sont les grands koudous et lesOryx (que l’on ne trouve vraiment àl’état naturel qu’en Namibie).

Lodje construit en hautd’une colline et domi-nant la vallée

Contact :France :

+33 (0)1 74 13 60 52

la robe, et leurs rayures, donnent aumâle une grande capacité de camou-flage dans le bush. Certes s’il se posi-tionnait en plaine cela serait différent,mais ce n’est pas son habitat. Au boutde 20 minutes nous discernons le boutde ses cornes et il s’est arrêté. Nousarrivons à 40 mètres et positionnons letripode. Mais dans se fouillis de végé-tation, son corps est invisible et deplus placé derrière un arbre. Dans lalunette la tête est visible ainsi que letrophée : il est énorme avec desembases très épaisses. Les pointessont bien tournées vers l’avant etblanches démontrant son grand âge.Devant lui il y a une légère ouvertureet s’il faisait un pas cela me donneraitun créneau de tir. Nous patientonsespérant qu’il ne fasse pas une sieste.Très lentement il avance et son torseapparaît dans l’ouverture, je vise unpeu plus haut que le défaut de l’épaulepour atteindre la colonne vertébrale. Jeferme la main, la détonation retentie etje le voiss’écrouler surplace : mon

Le rêve detout chasseur :un fantôme

médaillé d’or