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LE HARFANG 1 MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION DES QUÉBÉCOIS DE SOUCHE POUR LA RECONQUÊTE DE NOTRE PEUPLE VOL. 5, NO. 6, AOÛT/SEPTEMBRE 2017 Naissance du PQ LE PQ : L’ORIGINE SOUVERAINISME COLLABO DANIEL FRIBERG p.13, FRANCIS BERGERON p.23, ETC. P.4 P.6

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LE HARFANG 1

MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION DES QUÉBÉCOIS DE SOUCHE

POUR LA RECONQUÊTE DE NOTRE PEUPLE

VOL. 5, NO. 6, AOÛT/SEPTEMBRE 2017

Naissance du PQLE PQ : L’ORIGINE

SOUVERAINISME COLLABO

DANIEL FRIBERG p.13, FRANCIS BERGERON p.23, ETC.

P.4

P.6

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RÉDACTEUR EN CHEF : Rémi Tremblay

RÉDACTION : Candide Lefranc, Adrien Marois, Marie Groulx, Jérémie Plourde, Simon Préseault, Renaud Demers, Daulac, Alexandre Peugeot.

MISE EN PAGE : PAP

COURRIEL : [email protected]

SITE : quebecoisdesouche.info

Notre équipeSommaire 3 Éditorial 4 Merci Jeff ! 4 Le PQ : l’origine 6 Souverainisme collabo ! 7 Le pantin 8 Les cultivateurs égorgés halal 9 Des délais coûteux10 Le Bastion social : lorsque l’État déclare la guerre à son peuple11 60 ans de prison pour 9 militants11 Ils sont timbrés !12 Un second regard sur l’appropriation culturelle13 Friberg : À la rencontre de la droite suédoise15 Chronique kabalistique 4 : le chaos créatif17 La Tour du Pin et le corporatisme19 Translitt 20 Les «No-Borders» de la cause animale21 La littérature canadienne selon O’Leary23 Francis Bergeron : La littérature dans tous ses états25 Le Français d’Europe26 On attendra victoire26 Le Hussard ne perd pas le nord27 L’Édit de Mantes27 Petit dictionnaire des débats interdits

VOL. 5, NO. 6, AOÛT/SEPTEMBRE 2017MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION DES QUÉBÉCOIS DE SOUCHE

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ÉDITORIALRÉMI TREMBLAY

Ces accusations, nous savions que nous les aurions, seulement il faut se rappeler une chose, nous ne divisons rien ; nous ne sommes pas dans l’équipe du PQ. Nous combattons pour notre identité et la survie de notre peuple, le PQ n’ayant aucune prétention à défendre l’identité québécoise ou l’intégrité de son peuple. Ça, il n’en a cure, il défend uniquement les intérêts de l’appareil législatif qu’on appelle la province de Québec. Ils défendent un État, nous défendons un peuple dans son essence même. Toujours est-il que ces critiques émanaient de gens qui ont une chose en commun : aucun de nos détracteurs n’avait lu les textes en question. Parler contre le PQ était un crime en soi pour ces dinosaures qui ne comprennent rien au monde qui les entoure et aux menaces qui pèsent contre notre nation.

Mais nous sommes bons joueurs et avons décidé de présenter ce mois-ci la genèse du Parti Québécois, une page d’histoire qui regorge de leçons. Après la fin du PQ, voici donc son début.

Nous avons aussi décidé de faire relâche en matière de Lectures dissidentes. Pas d’ouvrages de géopolitique, d’histoire ou d’essais, seulement de la littérature. Notre camp s’est toujours démarqué dans ce domaine, aussi il ne faut pas abandonner cet aspect de la culture, surtout que le combat actuel est d’abord et avant tout culturel. Certains des ouvrages recensés proviennent de deux maisons d’édition trop peu connues, soit Ars Magna, dirigée Christian Bouchet, et Auda Isarn, associée à l’excellente revue Réfléchir et Agir. Nous recommandons les livres sélectionnés, tout en soulignant bien que le catalogue de ces maisons d’édition regorgent de titres qui méritent l’investissement. La littérature reste un des échappatoires à la médiocrité ambiante. Il faut en abuser sans modération.

COMME NOUS L’AVIONS PRÉVU, LA PARUTION DE NOTRE DERNIER NUMÉRO PORTANT NOTAMMENT SUR LA MORT DU PARTI QUÉBÉCOIS nous a valu de nombreux courriels provenant de défenseurs acharnés (le dernier bastion) du PQ nous accusant de diviser le vote souverainiste et ainsi faire le jeu du Parti libéral, certains allant même jusqu’à nous accuser d’être financés par le parti de Philippe Couillard.

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VISIBLEMENT, LE PARTI QUÉBÉCOIS A DÉCIDÉ DE CONFONDRE LES SCEPTIQUES, CEUX QUE NOTRE DOSSIER DU DERNIER NUMÉRO N’AVAIT PAS TOUT À FAIT CONVAINCUS. Certains trouvaient notre dossier trop dur envers ce parti soi-disant nationaliste et niaient que le PQ soit devenu un des promoteurs du Grand Remplacement, chargé d’enrober de bleu la pilule visant à nous faire disparaître en tant que peuple. Nous disions grosso modo que côté multiculturalisme et imposition de la diversité, PLQ et PQ s’entendaient comme larrons en foire, surpassés seulement par Québec Solidaire que Jean-François Lisée souhaite émuler. « Mais non ! Le PQ ne veut pas notre disparition, au contraire ! » s’exclamèrent quelques aveugles qui n’ont jamais pris le temps ou eu le courage d’écouter ce que leurs chefs affirment.

Et bien, Lisée a décidé de mettre fin aux spéculations et de balayer du revers de la main tout doute que certains pourraient entretenir lors du Congrès National tenu les 10 et 11 juin dernier. Il a en effet demandé qu’il y ait moins de candidats et députés canadiens-français au Parlement et s’est engagé à réduire le nombre de candidats canadiens-français aux prochaines élections et, tout cela, au nom de la diversité.

Etonnant, car seule une des 20 propositions de Paul St-Pierre Plamondon, le jeune immigrationniste qui conseille Lisée, avait été rejetée par les militants, soit celle des quotas dans la fonction publique, soit l’imposition de la discrimination positive. On comprend donc que les appartchiks vont à contre-courant de leurs propres militants, ce qui ultimement mènera à la fin du PQ annoncée dans notre précédent numéro.

Il fut une époque où les souverainistes et les nationalistes québécois militaient pour une plus grande représentation des Canadiens-français en politique. Désormais, les ténors séparatistes souhaitent le contraire ; ils souhaitent qu’il y en ait moins.

Devant ce genre de décision, ceux qui refusent d’ouvrir les yeux sont responsables d’aveuglement volontaire et rien ne pourra les guérir. Ils seront prêts à tout, à voir leur peuple mourir trahi tant et aussi longtemps que la corde qu’on leur passe autour du cou soit bleue.

Merci Jeff !MARIE GROULX

Pour le commun des mortels, le Parti Québécois est l'émanation du Rassemblement pour l’indépendance nationale de Pierre Bourgault. Totalement faux ! Le Devoir expliquait quant à lui le 9 mai 2007 que le PQ était la transformation du Mouvement souveraineté association (MSA) de René Lévesque en parti politique. Encore faux ! Ce journal, qui se targue d’être rigoureux, évite ainsi d’énoncer une vérité dérangeante, soit que le PQ n’est pas une transmutation du MSA, mais bien la fusion du MSA, alors au centre de l’échiquier politique, avec le Ralliement national, un parti nationaliste de droite. Ça, même le Parti Québécois actuel l’admet du bout des lèvres.

Pour bien comprendre les origines du PQ, il faut donc revenir à la base, soit le Ralliement national.

Tout débute avec le docteur René Jutras, un pédiatre né à Victoriaville en 1922, impliqué tant dans l’Église et le scoutisme que dans la vie civile. Praticien reconnu dans sa région, Jutras est un nationaliste pur et dur et croit en l’indépendance du Québec. Question de promouvoir la cause souverainiste, il se joint à 1964 au RIN (1) de Bourgault, mais déchante très vite : ce mouvement est gangréné par l’extrême-gauche. Oui, Jutras veut l’indépendance, mais il ne souhaite pas faire du Québec un autre Cuba à la sauce castriste.

Il décide donc de quitter le RIN avec de nombreux membres, principalement des organisateurs de l’est du Québec (en fait du Centre du Québec jusqu’à la Gaspésie) et fonde avec ces derniers le Regroupement national, une organisation souhaitant établir une nation chrétienne et respectueuse de ses traditions.

C’est le 13 septembre 1964, journée anniversaire de la Bataille des Plaines d’Abraham, que Jutras et 12 anciens du RIN fondent le Regroupement national. Il publie l'essai Québec libre où il explique sa vision de la « libération de la patrie ». S’il fait appel au principe d’autodétermination des peuples et au fait que les Canadiens-français n’ont jamais pu se développer à leur plein potentiel à cause de leur statut minoritaire, son projet se veut chrétien et n’hésite pas à citer des sources religieuses et invoquer le divin comme source de toute autorité. Bien qu’il considère que « l’amour de la patrie est à la fois un sentiment et un devoir », bon catholique, il refuse la déification de la nation.

Pour lui, « la nation dans son entité est à la fois matière et esprit ». Aussi a-t-elle fonction de transmettre les traditions et valeurs, telle une mère, mais aussi d’encadrer les institutions. Elle se doit de favoriser le développement des siens et doit

LE PQ : L’ORIGINE

RÉMI TREMBLAY

APRÈS LA NOTICE NÉCROLOGIQUE CONSACRÉE AU PARTI QUÉBÉCOIS dans notre précédent numéro, il est important de revenir sur la genèse de ce parti. Ce début, malheureusement peu connu, doit pourtant servir d’avertissement aux nationalistes d’aujourd’hui qui pourraient commettre les mêmes erreurs que leurs prédécesseurs.

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tendre, via un certain protectionnisme, à l’autarcie maximale.

Il récuse le marxisme qu’il juge incompatible avec l’indépendantisme, instrumentalisant hypocritement cette cause pour faire avancer le communisme. D’ailleurs, le matérialisme dans son ensemble doit être récusé, tout comme l’universalisme. Pour lui, sans nation et sans racines, l’homme ne peut se développer à son plein potentiel et devenir un chrétien épanoui. C’est pourquoi les catholiques ne devraient pas laisser l’indépendantisme aux mains de la gauche, mais s’en saisir eux-mêmes.

Malgré son attachement à la religion, il ne souhaite pas imposer de théocratie, mais bien une démocratie véritable. Il est certain que cela n’est possible que si la liberté d’expression est respectée et si les informations véhiculées sont rigoureusement vraies.

Pour y arriver, il faut tout d’abord briser les mentalités traditionnelles qui empêchent les Québécois de sortir de leur prison mentale et de rêver grand pour enfin cesser d'avoir peur et s’émanciper. Cette crainte est un des stigmates laissés par 200 ans de régime colonial qui a inculqué aux Québécois un complexe d’infériorité, doublé maintenant d’un sentiment de culpabilité imposé par l'élite présente.

Ces idées, il les diffuse via des conférences, mais aussi via les articles qu’il écrit hebdomadairement dans la presse locale, notamment La Nouvelle de Victoriaville. Elles font du chemin et en 1966, les créditistes québécois (le créditisme était un mouvement chrétien souhaitant une réforme du système monétaire et l’instauration d’un crédit social) se rapprochent de Jutras. Au lieu de présenter deux partis nationalistes de droite, le Ralliement des créditistes de Laurent Legault et le Regroupement national de Jutras décident de se fusionner. En mars 1966, les deux partis deviennent le Ralliement national, avec la particularité d’être le premier parti politique (n’en déplaise à Québec Solidaire) à avoir deux chefs, soit René Jutras et Laurent Legault.

Le nouveau parti lance un journal, La Nation, reprenant avec l’accord de ce dernier le nom du journal fasciste d’avant-guerre de Paul Bouchard, qui appuie d’ailleurs le Ralliement. Il n’est pas seul, Marcel Chaput, le Père Gustave Lamarche (2) et Raymond Barbeau sont sympathiques à ce nouveau parti et n’hésitent pas à écrire dans La Nation. D’autres comme Lionel Groulx, René Chaloult et Robert Rumilly verront d’un bon œil cette formation, sans pour autant l’appuyer officiellement. Le Ralliement défend certes l’indépendantisme, mais il place la religion à l’avant-plan, reconnaissant la primauté de Dieu, reprenant ainsi les idées de Barbeau, Bouchard et O’Leary. Le parti se place d’ailleurs en continuité avec le mouvement souverainiste traditionnel qui, faut-il le rappeler, était un mouvement de droite.Dans le manifeste du parti, la nation est définie

droite, offre beaucoup plus d’avantages, notamment celui de pouvoir rejoindre les électeurs de l’Union nationale qui sont souvent nationalistes, catholiques et de droite. C’est donc avec le Ralliement national que René Lévesque et son MSA fondent le Parti Québécois.

Durant les premières décennies, plusieurs créditistes, anciens de l’UN et autres membres du Ralliement national, seront parmi les architectes du Parti Québécois (la vice-présidence sera d’ailleurs assumée par Gilles Grégoire, homme de droite), mais le parti glissera continuellement vers la gauche pour finalement atteindre l’extrême-gauche, une position qu’il convoite et tente aujourd’hui de disputer à Québec Solidaire. Le parti qui préféra la droite du RN à la gauche du RIN a bien changé ! Se souvient-il que s’il fut porté au pouvoir en 1976, c’est bien grâce aux voix des conservateurs, créditistes et autres bleus ? Visiblement pas et quittes à se saborder, il est prêt à renier ses origines. Les hommes de droite qui restent dans le giron du PQ, les Mathieu Bock-Coté et Richard Le Hir par exemple, le font en dépit de tout ou par une nostalgie malsaine.

René Jutras ne s’attachera pas longtemps au Parti Québécois et quittera la politique active à la fin des années 60, participant notamment à la fondation du Mouvement des Médecins du Québec pour le respect de la vie que sa femme présidera. Il lancera la Feuille de chou, combattant l’avortement que le PQ défendra bec et ongles. Il mourra chez lui en 1988, assassiné par un cambrioleur.

L’histoire du Parti québécois et surtout de ses architectes, dont les idéaux furent trahis par leurs « alliés », doit servir à alimenter toute réflexion sur de possibles alliances de raison. Oui, des nationalistes de droite sont parvenus à décrocher des postes de députés au PQ, ce qu’ils n’auraient pu faire avec le RN à court terme, mais pour quel profit au final? Le parti qu’ils mirent sur pied se joignit à l’Internationale socialiste qu’ils honnissaient; il milita pour l’avortement, mais aussi pour de la déchristianisation du système scolaire, pour l’imposition d’une laïcité totalitaire et pour la cosmopolitisation du peuple canadien-français par l’immigration de masse. Exactement ce que rejetaient

Jutras et ses partisans.

Les Américains ont ce dicton qui s’applique parfaitement : « Fool me once, shame on you, fool me twice, shame on me. » Apprenons.

1. Le RIN avait été fondé en 1959 par André D’Allemagne et Marcel Chaput, qui jugeaient l’Alliance laurentienne de Raymond Barbeau trop « fasciste ». Il deviendra un parti en 1963.

2. Le Père Gustave Lamarche considère que Jutras représente « le Salazar de notre peuple moribond ».

comme «  un groupe d’hommes parlant la même langue, habitant un même territoire, possédant un vouloir-vivre collectif et qui souvent pratiquent la même religion ». Nous sommes ici loin de la définition cosmopolite du PQ actuel et d’ailleurs, le parti s’inquiète déjà de l’immigration téléguidée par Ottawa qui affaiblit notre identité. Une politique d’immigration saine serait de favoriser la remigration des Franco-Américains et des Canadiens-français hors Québec. La nation à venir doit préserver l’héritage canadien-français, son patrimoine, ses traditions, sa langue et sa religion.

Le programme est évidemment créditiste et vise une réforme monétaire et du crédit, ainsi que la promotion du système coopératif. Bien qu’un marché commun soit souhaitable, l’objectif doit être l’autarcie, particulièrement dans le domaine alimentaire.

Le RN place la famille comme base de la société et si la société doit se développer, c’est via les familles qu’un tel développement se produira. On rejette ici l’individualisme libéral, mais aussi le collectivisme marxiste qui sont deux matérialismes.

Aux élections de juin, le Ralliement propose 90 candidats et n’obtient que 3,2% des votes, alors que le RIN parvient à en récolter 6%. Ce sont les petits commerçants, des cultivateurs et « collets blancs » qui fournirent la base militante et électorale du RN. Le RN est implanté à Québec et dans les régions, alors que la base du RIN est principalement montréalaise. Déjà on parle de se refusionner sur de nouvelles bases, mais les purs et durs marxistes du RIN comme Andrée Ferretti et les chrétiens du RN ne parviennent pas à s’entendre.

C’est dans ce contexte que naît le Mouvement Souveraineté Association de René Lévesque en 1967. Celui-ci souhaite fédérer les mouvements souverainistes pour faire un grand parti dont l’objectif sera la souveraineté du Québec. Des pourparlers entre le MSA, le RN et le RIN sont entamés, mais rapidement on réalise que le RIN est beaucoup trop à gauche et il est écarté d’une alliance éventuelle. Le RN, de

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LA FIN D’UN IDÉAL

En effet, le mouvement souverainiste démocrate est devenu, en voulant se conformer au goût du jour, un mouvement de progressistes collaborateurs mondialistes qui n’a absolument rien à voir avec le nationalisme. On le voit très bien, le Parti Québécois vendrait son âme pour séduire les étrangers, presque jaloux du Parti libéral, en espérant les faire adhérer à un idéal qu’eux-mêmes n’incarnent absolument pas. Ne sachant plus où orienter ses énergies, ce parti en phase terminale tend la main aux socialistes de Québec Solidaire, nuisance pour la cause nationale aux côtés des libéraux. La Société St-Jean-Baptiste, pour sa part, ne fait qu’accumuler les excuses pour les « maladresses » qu’elle commet tout en reniant son historique. En quelque sorte, le mouvement souverainiste est atteint de schizophrénie et à la merci des profiteurs mondialistes démocrates.

Comment blâmer les Québécois de ne plus croire en cet idéal très noble après que les larbins du régime mondialiste l’aient tant mal mené? Ce que l’on nous propose, c’est de se séparer d’un État mondialiste, multiculturel et dégénéré pour créer … un État mondialiste, multiculturel … et dégénéré ! Le Québécois moyen se demande à quoi bon l’indépendance, si ce n’est que pour devenir dépendant d’un certain nouvel ordre mondial? Pourquoi se séparer si de toute façon, nous n’éviterons pas la submersion migratoire? Pourquoi espérer une nation si ce n’est que pour la laisser aux mains des mêmes crapules que dans

SOUVERAINISME

la condition présente ? C’est pourtant le projet des souverainistes démocrates du moment, dépourvu de charisme comme tout bon politicien moderne et esclave de la finance internationale. Cet idéal souffre d’hypoxie par strangulation politiquement correcte et d’une forte infection au marxisme culturel. Cette vermine collaborationniste n’est pas à prendre à la légère … Non! Elle est sur le point de donner le coup de grâce à une idée qui dépassait les individus, nous jetant directement vers un nouvel état de survivance auquel nous ne pourrions pas survivre…

LA RENAISSANCE

Tableau très peu jovial que celui présenté précédemment. Devrions-nous revenir à l’idéal originel de la nation indépendante ? Absolument pas ! C’est bien cet idéal de la façon qu’il fut construit et qu’il évolua qui est la métastase actuelle. Il faut, tout d’abord, laisser tomber les vieux sujets que brandissaient les vieux hippies qui ont gâché l’espoir d’une nation. Ne parlons plus d’économie autre que par la voie du protectionnisme, de la création d’une Banque Nationale souveraine et par la création de l’État corporatiste et coopératif. Ne parlons plus de taux d’immigration plus bas, mais d’immigration restreinte choisie, de politique de natalité et de remigration. Ne parlons plus de redevance haussée sur nos ressources mais de réappropriation de notre sol et nationalisation. Ne parlons plus de tradition d'antan, mais de renouveau civilisationnel immémorial, de futur et de verticalité. Ne parlons plus de laïcité, mais de reconnaissance spirituelle

nationale, de renouveau aristocratique, d’héroïsme, d’aventure, d’honneur et de découvertes. Pour cela, proposons la création de notre propre grande armée nationale qui marcherait de mille pas, mais battrait d’un seul cœur. Ne parlons plus de sauvegarde du français, mais de la fin de l’analphabétisme, d’un système d’éducation compétant et non endoctrinant. Ne parlons plus de droits, mais de devoirs, de services et de loyauté.

Ces idées poussent à s’emporter certes, mais comment les faire vivre et les faire voyager dans les esprits parasités par la propagande mondialiste? La réponse est toute simple: incarnons cet idéal, incarnons tous les jours ces valeurs, cette nouvelle morale, cette nouvelle éthique. Soyons les nouveaux porteurs de la nation souveraine puissante et indépendante du marasme internationaliste qui tue les peuples. Soyons les porte-drapeaux de la grande révolution nationaliste et châtions les démagogues fossiles qui gangrènent les possibilités futures. Écartons les réactionnaires et devenons révolutionnaires. Comme le dit un jour un homme noble, nous ne voulons rien garder de ce monde-là, ce que nous voulons c’est la nouvelle morale, la nouvelle éthique. Rêverie et idéalisme, me direz-vous? Peut-être, oui! Je vous propose alors la meilleure des solutions. Soyons spectateurs de la dissolution, ne tentons pas de préserver ce qui ne mérite pas de l’être et commençons à incarner ce que doit être l’homme de demain. En quelques mots, surfons sur la vague de la dissolution moderne !

COLLAB !

IL EST LOIN LE TEMPS DE L’IDÉAL SOUVERAINISTE COHÉRENT ET RÉELLEMENT NATIONALISTE. Que reste-t-il de ces mouvements et partis politiques dont les origines commencent d’aussi loin que le début du 20e siècle? Pratiquement rien!

ALEXANDRE PEUGEOT, correspondant Atalante Québec

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On a ainsi eu droit au « printemps arabe », aux révolutions colorées d’Europe de l’Est et plus récemment au Euro-Maiden (voir Euro-Maiden de Lucien Cerise) en Ukraine. Ça, tout le monde le sait.

Nombreux sont ceux qui croient que le Canada, de par son supposé statut de principal allié des États-Unis, serait immunisé contre un tel coup fourré. Faut-il leur rappeler que, comme Drieu La Rochelle le disait dans la Révolution Nationale en 1944, les empires n’ont pas d’amis, que des vassaux. Les États-Unis n’ont pas d’amis, nous sommes leurs vassaux. Et les faits le prouvent.

Le Canada, « meilleur ami des États-Unis », a lui-même subi un changement de gouvernement téléguidé par les Américains en 2015 selon un récent rapport d’Élections Canada (Elections Canada Complaint Regarding Foreign Influence in the 2015 Canadian Election) qui stipule – il n’agit pas ici de suppositions – que le résultat fut influencé directement par l’action d’ONG américaines qui agirent en toute illégalité pour favoriser la défaite des conservateurs et la victoire du candidat mondialiste Justin Trudeau. Si Trudeau fut élu, il faut le dire et le redire, c’est grâce à des ONG américaines qui influencèrent le vote de différentes façons et cela en contradiction avec les lois canadiennes. C’est tellement gros qu’on se demande comment ça se fait qu’aucun média francophone n’en ait parlé, alors que dans le Canada anglais, la nouvelle fit les manchettes ! Notre premier ministre dirige un gouvernement fantoche qui a acquis le pouvoir de façon criminelle !

Voici donc les faits :

Tout d’abord, la Fondation Tides, dont les bureaux sont en Californie et à New York, a, via un réseau d’ONG locaux, dépensé 1,5 million de dollars pour des campagnes anti-Stephen Harper pendant l’élection de 2015. Ce financement étranger, donc illégal, s’ajoute aux dépenses de campagne qui sont limitées par la loi. Il faut savoir que Tides fut créée par Drummond Pike (qui a un profil semblable à celui de George

LE PANTINRÉMI TREMBLAY

DEPUIS LA FIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE, ON NE COMPTE PLUS DANS LE MONDE LES CHANGEMENTS DE RÉGIME opérés ou commandités par l’Oncle Sam. Dans les années 50 et 60, ces changements de gouvernement se faisaient ouvertement grâce à des coups d’État armés, mais la technique se raffina et depuis le début du millénaire, ils s’effectuent grâce à la myriade d’ONG téléguidés par les services secrets, le deep state et la haute finance, George Soros étant l’exemple parfait de ces grands financiers qui déstabilisent et renversent des États.

que la ministre Monsef avait obtenu sa citoyenneté grâce à de faux papiers, que le ministre de la Défense avait une conception assez large de la vérité, mais maintenant on sait que ce gouvernement gouverne uniquement parce qu’il a enfreint les lois. Comment peut-il donc désormais demander aux citoyens de respecter les lois qu’il vote et nous impose ?

Il faut aussi se rappeler que l’élection de Trudeau fut téléguidée par des organisations américaines qui ont tout d’abord leurs intérêts et les intérêts de ceux qui les financent à cœur. Ils n’ont pas opéré un changement de gouvernement avec comme objectif de favoriser le développement de notre peuple, mais bien pour mettre en place un gouvernement docile qui obéirait aux dictats de l’oligarchie mondialiste. Les décisions de Trudeau en matière de libéralisation des échanges et d’ouverture des marchés, l’augmentation de l’immigration et la redéfinition du Canada comme un pays « sans identité  » « post-national » cadrent parfaitement avec les visées de ces mondialistes, objectifs que Trudeau incarne parfaitement dans sa gouvernance quotidienne. La politique spectacle et l’opposition de façade à Washington ne servent qu’à couvrir ces faits. Trop de gens s’intéressent au style de Trudeau sans regarder les lois et accords qu’il signe.

Avec un gouvernement imposé par l’étranger, le Canada est devenu une république de bananes. Le changement de gouvernement télécommandé par l’étranger ne fut certes pas un coup d’État sanglant, mais il n’en reste pas moins que ce fut un coup d’État illégal comme le confirme d’ailleurs Élections Canada.

Il serait peut être temps de rétablir la peine de mort en cas de trahison et d’appliquer la loi à tous, y compris ceux qui dirigent de façon illégitime notre pays.

Soros qui, d’ailleurs, contribue généreusement à Tides via Open Society Foundations) et Jane Lehman, une femme devant sa fortune au commerce du tabac. Tides est une de ces ONG faisant campagne pour le droit des minorités et la libéralisation du commerce. Désormais à la tête de Tides, une personnalité bien connue au Québec: Joanie Bronfman, de la célèbre famille juive qui a fait fortune dans la vente d’alcool lors de la prohibition.

Il n’y a pas que le financement étranger illégal de Tides qui fasse partie des actes illégaux relevés par Élections Canada. L’ONG Leadnow est aussi pointée du doigt. Cette organisation américaine a au cours de l’élection de 2015 ciblé 29 circonscriptions ou la réélection de députés conservateurs était serrée. Appuyant le candidat le plus apte à battre le sortant conservateur, soit-il du Parti libéral ou du Nouveau Parti Démocratique, les activistes rémunérés de Lead Now, un organisme financé par des fonds américains, posèrent des affiches, distribuèrent des prospectus et participèrent de différentes façons aux campagnes locales. Leur campagne « Vote together  », incitant au vote stratégique contre les conservateurs, fut leur plus grosse campagne à ce jour. Dans un rapport post-électoral, Leadnow se targua d’être parvenu à faire battre les Conservateurs dans 25 comtés sur 29, leur candidat étant élu dans 96% des cas.

Tout d’abord, il faut souligner qu’il ne s’agit pas d’un texte émanant d’un groupe conspirationniste, mais bien de l’organisme public chargé de l’exercice de la démocratie au pays. Nous ne sommes pas trop démocrates, par contre, un gouvernement qui se dit démocrate et qui appuie son pouvoir sur son élection se doit de respecter le jeu. Quelle légitimité a un gouvernement élu si celui-ci a été élu de façon frauduleuse comme c’est le cas du gouvernement qui siège présentement à Ottawa ? Il s’agit ni plus ni moins d’une usurpation du pouvoir.

On peut aussi se questionner sur la validité des lois votées par ce gouvernement qui fait lui-même fi des lois et qui doit son élection au non-respect des lois en vigueur. On savait

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Le gouvernement souhaite tuer les fermiers, mais de façon lente tout faisant en sorte qu’ils en soient conscients, que le supplice soit long, aggravé par l’impuissance de ces derniers à freiner le cours des choses.

Tout d’abord, la gestion de l’offre, un régime encadré permettant le développement de certaines de nos industries, a été mis à mal par les traités de libre-échange avec l’Union européenne et le Traité transpacifique. Dans les deux cas, le gouvernement a accepté d’ouvrir des brèches pour permettre l’importation de produits laitiers provenant de France, de Thaïlande ou autre. Les producteurs laitiers québécois avaient jusqu’alors le monopole du marché, mais en revanche les consommateurs devaient payer le prix réel de tels produits. Avec l’arrivée de produits étrangers qui eux sont souvent subventionnés, contrairement à nos produits locaux, les pertes dans les fermes laitières s’élèvent à des milliers de dollars mensuellement. A qui profite le crime ? Certainement pas au Québec, aux Québécois ou aux agriculteurs. Les producteurs laitiers d’Asie et d’Europe sont certes fort heureux de pouvoir s’enrichir dans un marché qui leur était fermé, offrant leurs produits à des prix moindres que les nôtres, mais ici, personne ne gagne à ces brèches et certaines fermes sont directement menacées.

Pire, utilisant des comparatifs avec le prix du lait aux États-Unis, certains politiciens en quête de publicité comme Maxime Bernier et Adrien Pouliot souhaitent la déréglementation du lait, soit la fin de la gestion de l’offre. Oublient-ils de dire que de un, le prix de la pinte de lait américaine est en dollars US et que deux, il est subventionné par le gouvernement  ? Il faut le croire, car paradoxalement, les deux

libertariens sont opposés à toute subvention au domaine privé ! Ce qu’ils souhaitent donc, c’est l’importation de lait américain qui sera vendu à prix ridiculement bas, car subventionné, tout en refusant les deniers publics aux agriculteurs locaux qui ne pourront concurrencer de tels prix sans aide du gouvernement. Ce nouvel assaut contre notre agriculture n’a rien pour rassurer la relève.

D’ailleurs, nouveau coup dur, après l’apparition de spéculateurs et investisseurs chinois venant acheter des terres arables au Québec pour la production de soja, ce qui a fait bondir le coût des terres et menace notre indépendance en matière d’alimentation (déjà mise à mal par l’ALENA qui a permis de faire venir des fruits à moindre coût que ceux produits ici), le gouvernement et les fonds de la FTQ ont décidé d’investir 20 millions dans une entreprise de la haute finance visant à acquérir des fermes. En effet, la Caisse de dépôt et placement du Québec, en partenariat avec la FTQ, renflouera les comptes de l’entreprise Pangea, qui achète des terres agricoles à gros prix pour les louer par la suite à des agriculteurs qui deviennent locataires de leur ferme plutôt que propriétaires.

L’effet de Pangea se ressent déjà dans plusieurs régions : le prix des terres a augmenté drastiquement, puisque l’entreprise est prête à les acquérir à un prix nettement plus élevé que leur valeur réelle. Ainsi, au Lac St-Jean, où Pangea a réalisé 50% des achats de fermes dans les dernières années, le prix des terres a bondi de 32%. Les jeunes entrepreneurs qui veulent acquérir une ferme n’ont donc plus que deux choix : payer un prix exorbitant qui les forcera à s’endetter de façon déraisonnable ou louer à la firme qui place

évidemment de nombreuses conditions aux locataires de ses terres.

Un tel acharnement contre nos agriculteurs risque de décourager une éventuelle relève et de tuer tout simplement ce qui nous permet de vivre et survivre, poussant les citoyens à devenir totalement dépendants de l’importation pour combler ses besoins vitaux.

Avec la mécanisation de la culture et l’exode urbain, le monde agricole s’est concentré ; les fermes devenant moins nombreuses mais plus grosses. Si cette façon de faire a permis une meilleure rentabilité pour les cultivateurs, elle a par contre aidé à les déposséder de leur pouvoir politique. Alors qu’ils représentaient un électorat dont on ne pouvait se passer, les agriculteurs ont désormais un poids marginal politiquement parlant et ne peuvent concurrencer l’influence de la finance qui, elle, a le pouvoir de l’argent. Ainsi, quand vient le temps de discuter d’agriculture, ce sont les banques, les spéculateurs et les intermédiaires qui ont l’oreille des politiciens. Les agriculteurs peuvent bien s’exprimer et même crier, personne ne les écoute.

Cet état des choses permet par contre de démontrer à quel point notre société est devenue folle : l’influence d’un groupe est inversement proportionnelle à son utilité publique. Si nous pouvions facilement nous passer des spéculateurs de toutes sortes, il est une chose essentielle dont nous ne pouvons nous passer et c’est la nourriture produite par ces cultivateurs que le gouvernement méprise tant.

Les cultivateurs égorgés halalRÉMI TREMBLAY

DEPUIS QUE LES FRONTIÈRES SE SONT OUVERTES ET QUE LE RESTE DU MONDE A GRACIEUSEMENT ACCEPTÉ DE VENIR NOUS ENRICHIR CULTURELLEMENT, le Québec a découvert l’abattage rituel (halal ou casher), consistant à laisser l’animal se vider de son sang sans étourdissement préalable. Il faut que l’animal sente sa vie lui échapper et que le supplice soit long. Cette pratique barbare prend une telle ampleur au Québec que le gouvernement a décidé de l’appliquer à l’ensemble des agriculteurs.

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LE HARFANG 9

Trudeau le Généreux fit le contraire : il abolit aussitôt l’exigence des visas, permettant la réouverture des frontières aux faux réfugiés mexicains et tziganes, mais il alla aussi chercher des dizaines de milliers de migrants syriens et décida de traiter les immigrants illégaux comme des réfugiés, ce qui évidemment en a attiré encore davantage. Auparavant, les clandestins craignaient de se faire intercepter, ce qui aurait signifié une déportation. Désormais, s’ils sont interceptés, ils obtiennent le statut temporaire de réfugié avec tous les avantages que ce titre confère. S’ils réussissent à passer sans se faire prendre, les Villes Sanctuaires comme Montréal leur offre protection ! L’exercice étant désormais sans risque, pas étonnant que de plus en plus de clandestins traversent illégalement notre frontière sud. Déjà, entre janvier et juin,

2700 illégaux furent interceptés à la frontière, un chiffre qui augmente de façon exponentielle depuis l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche.

Tout cela eut un impact majeur : en 2015, sans compter les Syriens, le Canada reçut 16 115 demandes de statut de réfugié, en 2016, 23 895 et pour les six premiers mois de 2017, 12 040 ! Un rapport interne du gouvernement fédéral estime que pour 2017, le total pourrait être de 36000 !

Pour Trudeau, c’est une bonne nouvelle, le Canada ayant vocation à accueillir la misère du monde entier sur ses rivages fertiles. Par contre, quelques fonctionnaires trouble-fêtes commencent à s’inquiéter. Traiter tous

ces dossiers en considérant la multitude de recours des demandeurs d’asile pourrait prendre 11 ans, ce qui coûterait 2,97 milliards de dollars en services sociaux, puisque ces demandeurs, soient-ils des arnaqueurs ou de véritables réfugiés, ont droit à tous les services inimaginables payés par le bon contribuable.

L’attitude de Trudeau me fait penser à celle d’un ami avec qui je suis allé dîner récemment. Contrairement à son habitude, ce dernier commanda le repas et accompagnements les plus onéreux du menu.

Lorsque je lui fis remarquer, ce dernier me répondit : « Pas besoin de compter les frais, c’est payé par la compagnie ». Seulement avec Trudeau, c’est nous qui récoltons la note !

JÉRÉMIE PLOURDE

Des délais coûteuxLE NOMBRE DE DEMANDES POUR OBTENIR LE STATUT DE RÉFUGIÉ AUGMENTE DE FAÇON DRAMATIQUE. Le gouvernement conservateur, ayant pris fait de l’augmentation de ces demandes et du grand nombre de demandes non-fondées (qui permettent au demandeur d’obtenir des services auquel il n’a pas droit pendant la durée des procédures), avait été pro-actif et avait notamment exigé un visa pour les voyageurs provenant de pays connus pour leurs demandes non-fondées comme le Mexique et la Hongrie.

Tout est surprenant dans cette nouvelle !

Premièrement, dans une ville où les maisons unifamiliales coûtent en moyenne un million de dollars, le simple fait de posséder une maison est un luxe en soi et surprend. Mais que les étudiants participent à la spéculation d’une façon telle que leur impact est tangible et pousse le prix des maisons à la hausse est tout simplement choquant lorsqu’on pense à l’état de nos propres étudiants qui vivent dans des logements médiocres et ont tout de même du mal à boucler leur budget.

Des étudiants riches qui gonflent la bulleJÉRÉMIE PLOURDE

Alors, que se passe-t-il à Vancouver depuis quelques années ?

Première des choses, vous l’aurez deviné, ces étudiants-spéculateurs fonciers ne sont pas des petits Euro-canadiens, mais bien des Chinois, qui n’ont souvent que le statut d’étudiant étranger.

Il faut le savoir, il y a à Vancouver 110 000 étudiants étrangers, ce qui représente le tiers des étudiants étrangers présents au pays. Tous ne sont évidemment pas Chinois, mais ceux-ci étaient au nombre de 72 000 au Canada en 2014, alors que 36 000 provenaient

LES IMAGES DE MILLIERS D’ÉTUDIANTS QUÉBÉCOIS DÉFERLANT DANS LES RUES DES GRANDES VILLES POUR EXIGER UNE AMÉLIORATION DE LEUR ÉTAT FINANCIER NE SONT PAS TRÈS LOIN EN NOS MÉMOIRES. Aussi, la nouvelle voulant que les étudiants mettent une pression sur la marché des maisons de luxe de vancouver a de quoi laisser pantois.

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LE BASTION SOCIAL : LORSQUE L’ÉTAT DÉCLARELA GUERRE À SON PEUPLE

EN MAI DERNIER, CONFONDANT LES PESSIMISTES, UNE POIGNÉE DE JEUNES LYONNAIS ONT PRIS D’ASSAUT UN BÂTIMENT GARDÉ INOCCUPÉ PAR L’ÉTAT SUR LA PRESQU’ÎLE DE LYON. LEURS SLOGANS ? « Réquisition solidaire » et « Un foyer pour les Français ». Prenant exemple sur leurs voisins transalpins de Casa Pound et ibériques du Hogar Social, ces jeunes, en partie du GUD, ont investi les lieux d’une nouvelle « occupation non conforme ». C’est une première dans l’Hexagone. Pourtant, selon leur manifeste, aujourd’hui, plus de 8.8 millions de Français vivent sous le seuil de la pauvreté et entre 140 et 150 milles n’ont pas de toit. Une situation précaire pour un pays dont le gouvernement ne se lasse pas de délier sa bourse pour aider les clandestins.

Le Bastion Social est né à Lyon, ville connue pour être un carrefour de la gastronomie française et pour le « Vieux Lyon », quartier qui héberge déjà quelques locaux des mouvements de droite révolutionnaire et identitaire. Une initiative qui tranche radicalement avec les squats que nous connaissons en France et ici, c’est-à-dire des occupations de punk à chien prétendument en rupture avec le système. Un prétexte pour en faire des « safe-spaces » pour drogués et parfois même donnant lieu au stupre (voir les multiples articles sur les viols dans les squats d’extrême gauche italiens et récemment l’affaire de Johnny « fatal » désormais persona non grata du fameux squat punk montréalais du même nom, accusé d’agression sexuelle sur plusieurs filles de la scène). Les jeunes du Bastion Social, proche du GUD lyonnais, ont su rapidement imposer une image soignée et une ligne directrice de communication positive inspirée par le sacrifice de Dominique Venner ; par amour du peuple.

Une situation injuste qui n’empêche pourtant pas les médias et même la Fondation de l’abbé Pierre de faire campagne contre l’application de la préférence nationale par ces squatteurs d’un nouveau genre. Une attention médiatique et également une vague de protestations antifascistes peu soutenue en nombre, dénoncent le squat. Les mêmes médias qui parlaient de la jungle de Calais comme d’une fatalité sont soudainement aux abois contre un squat qui préfère l’aide envers les siens. Néanmoins, l’occupation du bâtiment de la rue du Port du Temple tenait bon : des rondes étaient organisées, des vivres récupérés pour les familles en besoin, une future locataire dans le besoin était déjà prête à emménager et l’entretien de l’édifice était en cours. Tout cela sous une surveillance policière accrue et sous l’hostilité de la mairie socialiste.

Le 13 juin, peu de temps après l’ordre du juge, le Bastion Social est pris d’assaut par une centaine de policiers qui finiront par déloger les huit camarades qui ont défendu le bâtiment de la rue du Temple avec acharnement. Steven Bissuel, un des responsables, nous rassure que ce n’était qu’un début. D’autres occupations auront lieu. De plus, le Bastion Social a pour ambition d’essaimer un peu partout en France et de devenir un mouvement politique. À plus court terme, une manifestation est prévue pour le 15 juillet avec pour thème : Un foyer pour les Français. L’état qui volontairement loge des étrangers dans des hôtels à l’aide des deniers publics, aura-t-il longtemps la force morale et l’appui nécessaire du public pour traquer sans relâche ces jeunes? Ce qui est certain, c’est que le Bastion Social met l’état face à ses contradictions et fera grincer des dents chez les politiciens. Ainsi, il démontre que la beauté est dans l’action.

Pour soutenir l’action du Bastion Social, vous pouvez donner via la page Facebook.

d’Inde, 17 000 de Corée du Sud et 13 000 de France. Ces étudiants, qui arrivent de plus en plus jeunes (4 sur 10 sont inscrits au primaire ou au secondaire) viennent pour la grande majorité apprendre l’anglais et obtenir une bonne éducation, mais aussi pour paver la voie à l’obtention éventuelle d’un passeport canadien pour eux-mêmes et plus tard pour leur famille, réunification familiale oblige. Ce qui est moins connu, c’est qu’ils sont aussi parfois « utilisés » par leur famille pour faciliter le transfert de fonds à l’échelle internationale, permettant de faire entrer au Canada des sommes importantes qui échappent à tout contrôle.

La spéculation foncière est un des moyens utilisés pour investir ces capitaux et ce, sans risque, le marché n’étant visiblement pas près de s’essouffler.

Cette spéculation foncière via les étudiants chinois n’est pas quelque chose d’anecdotique, il s’agit bien d’un phénomène qui prend de l’expansion. Oui, l’achat d’un manoir de 31 millions de dollars par l’étudiant Tian Yu Zhou l’an dernier a en quelque sorte poussé les médias à s’intéresser à ce phénomène, mais il ne représente que la pointe de l’iceberg.

La Société canadienne d'hypothèques et de logement qui admet que « la propriété étrangère peut contribuer à une surévaluation des marchés de l’habitation » a elle aussi décidé de s’intéresser à ce sujet. Le chercheur Andy Yan de l’Université Simon Fraser a commencé à documenter cette tendance. En 2015, 70% des maisons unifamiliales de l’ouest de Vancouver furent achetées par des citoyens chinois (ceux qui doutent du Grand Remplacement peuvent relire cette phrase plusieurs fois de suite). Yan explique que 36% des propriétaires de ces maisons n’étaient que des femmes au foyer ou des étudiants. Et cinq fois sur huit, ces étudiants payaient la maison en argent comptant pour une somme moyenne de 3,2 millions de dollars !

On comprend bien que ce n’est pas en travaillant dans une MacJob que ces étudiants se payent ces maisons. Ce sont évidemment les parents, des gens d’affaires riches et bien établis, qui financent le tout. Ils passent par leur progéniture, parce que ces étudiants qui habitent ces maisons le temps de leurs études revendent quelques années plus tard avec gain sur capital, qui n’est pas imposé puisqu’ils habitaient la maison et que ce n’est pas considéré comme de la spéculation. Pendant ce temps, les familles ouvrières de Colombie-Britannique peuvent se rabattre sur des logements minables - impossible de se loger décemment dans cette ville devenue un véritable jeu de table pour spéculateurs asiatiques.

DAULAC

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LE HARFANG 11

BREIZH-INFO NOUS APPRENAIENT, DANS UNE INTERVIEW DATÉE DU 30 MAI AVEC DAVIDE DI STEFANO, MILITANT DE CASA POUND, QUE CE DERNIER ET HUIT MILITANTS RISQUENT AU TOTAL 60 ANNÉES DE PRISON pour des faits remontant à juillet 2015 alors que des membres de mouvement ont alors unis leur force avec des riverains de Casale San Nicola (banlieue de Rome) afin de bloquer pacifiquement le passage de migrants venus occuper un nouveau lieu offert par la municipalité.

Simone, qui fait face lui seul à 7 ans de prison, souligne dans cette entrevue le fait d’à quel point la peine est élevée si on la compare à celles de crimes plus graves commis en lien avec la drogue ou bien avec le vol avec violence. Il est évident pour lui que la magistrature de gauche s’est passée le mot pour tuer juridiquement toute tentative du peuple (et de Casa Pound) de s’indigner contre une situation aussi inacceptable que la préférence du gouvernement pour l’aide aux clandestins. Dans un pays où le filet social est extrêmement mince, où les taxes sont élevées et où le chômage est important, cette générosité pour des clandestins ne peut que soulever des protestations.

Récemment, Casa Pound fait campagne contre la loi Ius Soli (droit du sol). Selon Davide di Stefano « la gauche tente de porter le coup final au principe même de l’existence des Italiens et de la nation italienne ». Souhaitons que nos frères italiotes sauront garder la tête haute dans une situation aussi difficile, d’autant plus que l’Italie a enregistré, uniquement dans les quatre premiers mois de l’année 37.235 « réfugiés » venus de la méditerranée.

QUESTION D’IMPOSER SON IDÉOLOGIE COMMUNAUTARISTE AUX CANADIENS RÉCALCITRANT, JUSTIN TRUDEAU ET SES SBIRES ONT ENTAMÉ UNE GUERRE DE SYMBOLES qui s’est traduite par l’imposition du nouveau billet de dix dollars, le déploiement d’un drapeau gay devant le Parlement et de nombreux hôtels de ville, l’inauguration de passages piétons aux couleurs de l’arc-en-ciel, etc, etc. Le monde philatélique (les timbres) n’échappe pas à cette offensive symbolique qui vise à redéfinir le Canada comme « État post-national sans identité centrale ». Après la publication d’un timbre à l’effigie de Mathieu da Costa qui fut le premier Noir à peut-être mettre le pied au Canada (aucune preuve historique n’existe, n’en déplaise aux bien-pensants), voici que Postes Canada émet un timbre célébrant la fête musulmane de l’Aid, cette fête où des moutons sont égorgés de façon rituelle au grand dam des organisations de protection des animaux. Postes Canada, par une coïncidence malheureuse, présenta en grande pompe ce nouveau timbre le jour suivant l’attentat de Manchester. Pour bien faire la promotion de ce nouveau timbre représentant la diversité canadienne, une brochure fut même distribuée gratuitement à la grandeur du Canada. Tenez-vous-le pour dit, les juifs et les hindous auront aussi leur propre timbre cette année, ce n’est qu’une question d’équité - les chrétiens ont depuis les années 60 leurs timbres de Noël. Au pays du multiculturalisme, toutes les religions se doivent d’être traitées sur un pied d’égalité: si les chrétiens ont des timbres de Noël, pourquoi n’aurions-nous pas un timbre de l’Aid, de la fête des Lumières et d’Hanoukka ?

D’ailleurs, il n’y a pas que les Noirs et les minorités religieuses qui soient célébrées cette année par Postes Canada : les gays aussi ! Profitant du 150ème anniversaire de la Confédération, Postes Canada a décidé d’émettre 10 timbres différents célébrant l’histoire canadienne et plus particulièrement les 50 dernières années. Quatre de ces timbres représentent des exploits sportifs, un, la fondation du Nunavut, un, le bras canadien, un autre, l’Expo 67, un, l’autoroute transcanadienne, un, le rapatriement de la Constitution et finalement, un, pour célébrer « le mariage égal » ! Si ces timbres résument l’histoire canadienne des dernières décennies, franchement, pas de quoi pavoiser ! En terme de réalisations, on a déjà vu mieux ! Mais ce timbre sur le « mariage égal », célébrant l’adoption d’une loi permettant le mariage homosexuel en 2005 (le Canada fut le 4ème pays à adopter une telle législation) coïncide parfaitement avec la vision de Trudeau d’un pays définit par son « ouverture ». Postes Canada stipule d’ailleurs que « nous sommes un modèle de tolérance et de diversité pour le monde entier, ce que reflètent d’ailleurs certains des 10 thèmes choisis ». La ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland disait la même chose lorsqu’elle affirmait en juin que la politique étrangère canadienne se basait les « droits reproductifs » (lire avortement) et les droits des femmes et des « LGBTQ ».

Ces dérives sociétales de la société d’État nous font presque regretter l’époque où tous les timbres représentaient la Reine et où seule la couleur changeait, question de différencier les tarifs.

60 ANS DE 9 MILITANTS

ILS SONT TIMBRÉSMARIE GROULX

PRISON POUR DAULAC

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La liste de ces théories et modèles qui ne sont finalement que l’antithèse de ce que l’Occident a toujours traditionnellement professé pourrait continuer ad vitam eternam. Il leur a suffit d'observer et inverser. Ces théories loufoques, si elles n’étaient pas prises si au sérieux par nos contemporains, démontrent un manque d’originalité total, mais il y a toujours l’exception qui confirme la règle. Et cette exception est le nouveau concept d’appropriation culturelle qui a débarqué chez nous depuis seulement quelques années, mais qui est déjà bien ancré dans le discours dominant au point tel que l’éditeur du magazine Write, Hal Niedzviecki, a dû démissionner pour avoir osé nié l’aspect négatif de l’appropriation culturelle. Ne vous inquiétez pas, nous n’abonderons pas ici dans le sens de ce vilain mal-pensant qu’est Niedzviecki qui se plaint d’ailleurs qu’il y ait trop d’écrivains blancs au Canada. Non, Hal, il n’y a pas trop d’écrivains blancs au Canada et non, le concept d’appropriation culturelle n’est pas une mauvaise chose en soi, bien au contraire ! La fin de ta carrière, tu as en quelque sorte couru après.

Alors, tout d’abord, qu’est-ce que cette nouvelle théorie ?

Pour Marie Puzenat bloggeuse de Maze.fr, « on peut la définir comme l’adoption d’icônes, de rituels, de normes esthétiques, de comportements d’un groupe dominé par un groupe dominant. En d’autres termes, c’est l’utilisation d’un ou plusieurs éléments d’une culture

LES UNIVERSITAIRES LIBERTAIRES AMÉRICAINS, CHOSE CERTAINE, TRAVAILLENT FORT. CONTRAIREMENT AUX MARXISTES D’HIER, LES DISCIPLES DE L’ÉCOLE DE FRANKFORT - LES REPRÉSENTANTS DU MARXISME CULTUREL - SE RÉINVENTENT CONSTAMMENT, imaginant chaque année de nouvelles lubies. Il faut par contre le concéder, habituellement, manque d’originalité oblige, ils ne font que regarder ce que l’Occident fait ou faisait et ils inversent carrément, créant ainsi des anti-théories. Ainsi, le monde d’hier était homogène, aujourd’hui il se doit d’être diversifié. La religion et les traditions, si elles sont occidentales, se doivent d’être rejettées, alors que les autres doivent être reconnues à leur juste valeur. Hier le père était la figure centrale de la famille, aujourd’hui c’est devenu une pathologie (personnalité autoritaire) et patriarcat rime désormais avec oppression. La monogamie est devenue objet de ridicule, le bonheur se trouve dans le nombre et la variété de conquêtes. Mieux, hier un garçon était garçon, aujourd’hui Judith Butler aidant, un garçon est ce qu’il souhaite.

autre que la sienne hors de son contexte original et pour son plaisir personnel. »

Il ne faut pas chercher le midi à quatorze heures. Les théoriciens qui ont mis sur pied ce concept ont entendu le message des politiciens qui tentent de justifier l’immigration de masse comme étant un enrichissement culturel. Adoptant donc comme point de départ le postulat voulant que l’immigration nous enrichisse culturellement, ils sont allés voir Marx qui explique que l’enrichissement se base nécessairement sur une relation exploiteur-exploité. Le tour était joué : ceux qui s’enrichissent culturellement exploitent les immigrants !

Pour la regrettée Judith Lussier qui écrivait un de ses chefs-d’œuvre en date du 24 novembre 2015 pour Métro, « les tresses africaines portées par des Blancs sont une forme d’appropriation culturelle. La coiffe autochtone utilisée pour conférer un caractère exotique à quelqu’un qui, d’ordinaire, se contrefout des enjeux touchant les populations autochtones, en est un autre. » Bref, un antifa à rastas ou une hippie vêtue en gitane, ou mieux encore une bobo qui pratique son yoga ou un « gangsta » blanc qui fait du hip hop ont tous un point en commun : ils font de l’appropriation culturelle et violent ainsi les peuples exploités. Ce qui est insidieux, c’est qu’à cause de leurs « privilèges blancs », un concept auquel nous n’adhérons évidemment pas, ces gens ne se rendent même pas compte

qu’ils colonisent et exploitent les minorités défavorisées.

Les exemples sont légion et pratiquement tous les grands noms du « show business », d’Avril Lavigne à Beyoncé, et les grandes marques se sont fait accuser d’appropriation culturelle dans un contexte ou un autre. Une marque de parfum a utilisé un igloo, une chanteuse s’est déguisée en hindoue, un chanteur a revêtu une plume amérindienne ou un tatouage en signes chinois… La liste des coupables s’allonge jour après jour et pour endiguer cette épidémie, l’Université Simon Fraser de Colombie-Britannique a même publié un guide sur la façon d'agir pour éviter toute appropriation culturelle.

Une chose qu’ont tous ces cas en commun par contre, c’est que la victime d’appropriation est toujours non-blanche. Malgré ce que certains fervents clament, le concept ne se base pas nécessairement sur un rapport majoritaire/minoritaire . Ainsi, Avril Lavigne fut accusée d’appropriation pour avoir tourné un clip au Japon avec des éléments culturels japonais. Ce n’est donc pas la minorité japonaise qui est victime, mais bien le Japon lui-même. Le fait que la chanteuse canadienne soit si populaire au pays du Soleil Levant pourrait-il inversement être considéré comme de l’appropriation culturelle dont les Canadiens seraient victimes ?

Les orthodoxes répondront que non : ce sont

Un second regard sur l’appropriationculturelle

MARIE GROULX

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LE HARFANG 13

inévitablement les Occidentaux qui sont coupables. Là encore, une divergence est permise. La logique victimaire, peut-être par habitude prend le dessus, mais dans les faits il n’y a ici aucun abus, ni vol réel ou même imaginaire, aucune exploitation quelconque. Mais bon, la recette du non-Blanc = bon et Blanc = mauvais est tellement ancrée dans leur subconscient que seul un traitement à long terme les pousserait à réévaluer ce postulat.

Limités par leurs œillères, les adeptes bien-pensants ont tenu à spécifier que ce sont les cultures minoritaires qui ont des richesses culturelles à défendre, l'Occident étant en quelque sorte aculturé et impossible de produire quelque chose d'original qui lui soit propre. Il s’agit d’un autre double standard dont l’aspect sophistique est si flagrant qu’il en vaut même pas la peine qu’on s’y attarde, les grands auteurs, peintres, compositeurs, sulpteurs et autres artistes (tous occidentaux faut-il le souligner) étant définitivement innocents de toute appropriation culturelle.

Il ne faut pourtant pas s’arrêter à ces points de détail. La conclusion des apôtres de l’appropriation culturelle vaut son pesant d’or : chaque culture a ses richesses et on ne peut simplement aller s’inspirer ou puiser dans les codes vestimentaires, us et coutumes ou traditions des autres. Pour nous, ce n’est pas tant l’autre culture qui est victime tant que celle qui se fait ainsi trahir et dénaturer en imitant une autre. Ceux qui font de l'appropriation culturelle trahisse leur propre héritage en préférant calquer les traditions des autres.

Malheureusement, comme tout ce qui émane de l’extrême-gauche, le concept d’appropriation culturelle s’applique fort mal et est rapidement rattrapé par ses propres limites. Prenons l'exemple du sport qui est un aspect culturel parmi tant d'autres. On comprend bien que les bobos adeptes de yoga sont des « appropriateurs culturels », donc PK Subban l’est tout autant. Jusque là, ça va. Mais que faire de ces joueurs de basketball noirs ? Ce sport fut après tout inventé par un WASP canadien, James Naismith. Le fait que les Noirs violent ainsi notre héritage culturel et tentent de se l’approprier ne semble pas émouvoir les bien-pensants. Même chose pour les Japonais qui nous colonisent en jouant au baseball de façon si passionnée. Si les Nord-Américains se mettaient au sumo, les protestations seraient instantanées. Et que faire de tous ces auteurs issus de la diversité qui emploient l’invention de Gutenberg pour diffuser leur culture ? Ou ceux qui emploient l’Internet et les ordinateurs ?

Concrètement impossible à appliquer, l’esprit n’en reste pas moins intéressant : chaque peuple a sa propre culture et doit la préserver. L’interculturalisme qui vise à tout mélanger et déraciner les individus se doit d’être dénoncé. Seulement, dans le cas présent, la véritable victime n’est pas celui qui voit certains aspects de sa culture être émulés, c’est plutôt un hommage, mais bien celui qui imite les autres cultures, incapable de puiser l’eau à son propre puits. Avec une culture aussi riche que la nôtre, comment se fait-il que certains lui tournent le dos pour épouser des façons de faire qui nous sont si étrangères ?

Le Harfang - En premier lieu, pourriez-vous présenter Motpol à nos lecteurs ?

Daniel Friberg – Motpol est un laboratoire d’idée (think tank) de la Nouvelle droite suédoise que j’ai fondé il y a une dizaine d’années avec quelques collègues. On pourrait dire que nous sommes la version suédoise du GRECE. Durant cette première décennie, nous avons animé un site assez populaire qui présente nos idées et organisé des conférences annuelles, ainsi que des événements sociaux. Nous avons célébré notre dixième anniversaire en mai 2016.

À LA RENCONTRE DE LA NOUVELLE DROITE SUÉDOISEEntretien avec Daniel Friberg

Nonobstant les désaccords majeurs qui nous séparent de la Nouvelle droite française, force est de constater qu’elle eut un impact majeur et joua un rôle d’initiateur. Du GRECE sortirent des Pierre Vial, Guillaume Faye, Robert Steuckers et Jean Mabire, ainsi qu'une génération de penseurs et auteurs qui permirent de redéfinir le nationalisme et le combat identitaire. L’influence qu’eut ce mouvement en France est indéniable. Ce qu’on sait moins, c’est que ses idées voyagèrent et inspirèrent tant l’Alternative Right américaine que la Nouvelle droite suédoise, deux mouvements interconnectés. Pour découvrir ce dernier mouvement, qui de mieux que Daniel Friberg, fondateur d’Arktos et de Motpol, et auteur de le Retour de la vraie droite.

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H – Bien que nos politiciens invoquent souvent le modèle scandinave et plus particulièrement le modèle suédois, les Québécois connaissent très peu la politique suédoise. Quelles sont les forces en présence et quelle est la place de la droite ?

DF – Premièrement, vous devez savoir que la politique suédoise est parmi les plus gauchistes d’Europe. C’est une des similarités avec le Canada.

Nous avons actuellement trois grands partis, les Sociaux-démocrates, les Modérés (anciennement conservateurs, mais extrêmement libéraux depuis quelques temps) et les Démocrates suédois qui sont socialement conservateurs et opposés à l’immigration. C’est ce dernier parti qui obtient le plus haut pourcentage dans les sondages, mais il peine à trouver des partenaires pour former une coalition. Ce sera intéressant de voir si après les élections générales de l’an prochain, les Modérés acceptent de former une coalition avec les Démocrates suédois ou s’ils préfèrent former une coalition avec les socialistes pour éviter une prise de pouvoir des Démocrates. Dans tous les cas, je crois qu’il est un peu trop tard pour renverser les flux migratoires et les tendances démographiques destructrices en général.

H – Nous pourrions qualifier votre ouvrage le Retour de la vraie droite d’optimiste. Qu’est-ce qui vous laisse croire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui ?

DF – Tout simplement en observant les statistiques, les preuves empiriques et les tendances. Nos partis politiques croissent sans cesse, nos maisons d’édition vendent de plus en plus de livres, nos sites Web augmentent leur lectorat, nos conférences attirent de plus en plus de participants. Il faut aussi noter que cette croissance n’est pas linéaire, mais exponentielle, du moins dans les deux dernières années.

H – Pour me faire l’avocat du Diable, les réformes sociétales de l’extrême-gauche sont implantées de plus en plus rapidement, ce qui semblait impossible il y a quelques années (théorie du genre, mariage homo, lutte anti-racisme systémique…). Cela ne démontre-t-il pas une progression de l’extrême-gauche plutôt qu’une régression ?

DF – Cela démontre plutôt que la gauche, qui est encore très influente, pousse ses idées trop loin,

ce qui se traduit par un réaction de plus en plus forte dans nombre de pays.

H – À quoi vous attendez vous dans les prochaines années pour la Suède et le monde occidental en général ?

DF – « Le centre ne peut pas tenir. » Nous verrons une polarisation politique croissante, comme celle à laquelle nous avons assisté aux États-Unis, entre les nationalistes et les mondialistes (ou la vraie droite versus la fausse droite et la gauche socialiste ou libérale). Je crois que c’est très positif et que ça obligera les gens à choisir leur camp. La majorité finira par rejoindre le nôtre. Au niveau social, nous verrons les flux migratoires vers l’Occident ralentir et finalement cesser, alors que nos infrastructures s’écrouleront et que la dépression économique s’installera. Nous verrons aussi la chute rapide de l’État-providence, ainsi que l’augmentation des conflits ethniques et de la violence intercommunautaire. J’espère que nos peuples sont prêts pour ce qui s’en vient.Je n’ai aucun doute sur le fait que les Européens se sortiront gagnants de cette situation, la seule question est celle du nombre de victimes de cette Reconquista.

H – Une des principales critiques adressées à la Nouvelle droite française est sa position anti-catholique. Comment la Nouvelle droite perçoit-elle la religion et plus particulièrement le catholicisme ?

DF – Le catholicisme est rarement discuté en Suède qui est davantage protestante, voire athée. Personnellement je préfère le catholicisme au protestantisme, car il est plus sain et plus traditionnel.En tant que mouvement, je ne crois pas que l’Alt-Right doive se positionner sur les questions religieuses puisque ça diviserait plutôt qu’unir. Et nous devons absolument nous unir dans les années à venir. C’est sur une base ethnique plutôt que religieuse qu’émergera cette unité.

H – Dans la même ligne, la Nouvelle droite s’inspire de différents penseurs comme Evola et Nietzsche, mais aussi de Primo de Rivera et d’autres penseurs catholiques. Comment est-il possible de s’inspirer de gens aux visions si opposées ?

DF – Je crois que c’est facile. Vous pouvez trouver

des idées utiles de pratiquement n’importe quel penseur, même de ceux de la gauche. Ces penseurs sont tous anti-modernistes et de droite, bien qu’ils diffèrent sur d’autres sujets, particulièrement la religion.

H – Existe-il des différences marquées entre le Nouvelle droite suédoise et la Nouvelle droite française incarnée notamment par un Alain de Benoist ?

DF – Certainement. Alors que la Nouvelle droite suédoise (plus souvent appelée Droite alternative) s’inspire de la Nouvelle droite française (particulièrement du GRECE), nous nous rapprochons davantage de penseurs comme Guillaume Faye et Dominique Venner, et du mouvement identitaire que d’Alain de Benoist sur de nombreux sujets comme le multiculturalisme. Sur ce sujet par exemple, nous refusons la notion d’enclaves non-européennes en Europe et croyons que c’est tout ou rien. Soit nous mettons en branle un programme de déportation à grande échelle, soit nous vivons l’horreur du Grand Remplacement.

H – Si nous acceptons l’idée que la lutte métapolitique est primordiale pour opérer des changements à long terme, quelle est la première étape pour un individu qui souhaite contribuer à la lutte ?

DF – Il faut devenir un acteur plutôt qu’un spectateur, c’est-à-dire que oui, c’est important de visiter nos sites et de lire nos livres, mais c’est encore plus important de travailler activement vers des objectifs communs en ces temps difficiles. On peut être un contributeur financier, un auteur, un créateur de memes, un orateur, un monteur vidéo, un troll internet, un organisateur… On peut assumer un ou plusieurs rôles selon nos talents et ressources.

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Chronique kabbalistique (4)

ORGANISATION DU CHAOS CRÉATIFPIERRE SIMON

Les guerres et le chaos wahhabite au Proche et au Moyen-Orient, le terrorisme spectaculaire servant à diaboliser l’islam traditionnel dans le but de déclencher une guerre civile entre chrétiens et musulmans, la crise migratoire et les conflits incessants engendrés par le vivre ensemble, la multiplication des bidonvilles et des zones ingouvernables en France et ailleurs, la déconstruction sociale et la dépravation morale et sexuelle découlant du marxisme culturel, l’explosion de la criminalité, la suppression des frontières et la destruction des Nations, les tensions entre la Russie, la Chine et les États-Unis qui pourraient facilement dégénérer en Troisième Guerre mondiale sont des expressions du chaos créatif, une stratégie qui

consiste à tout détruire pour créer les conditions favorables à la venue de l’Antéchrist, le Messie des juifs.

Dans la pensée kabbalistique, la souffrance accompagnant ce chaos est similaire à la douleur de l’enfantement. Ainsi, selon la logique kabbalistique, plus on souffre, plus on fait le mal, plus on accélère l’accouchement du bien et l’avènement d’un monde fait sur mesure pour être dominer de Jérusalem, la future capitale mondiale, par les cosmopolites et les hyper classes de la trempe de Jacques Attali.

Ces idées bizarres sont nées dans l’esprit tourmenté pour ne pas dire malade, gravement malade, du

rabbin Sabbataï Tsevi (1626-1676), un maniaco-dépressif précurseur de la perversité polymorphe du philosophe, Herbert Marcus, de l’École de Frankfurt.

Au début de son périple messianique, Tsevi amorce une véritable descente aux enfers en se livrant à des rituels bizarres et à des actes contraires à la loi religieuse, actes qualifiés à l’époque d’étranges et de paradoxaux.

Lors d’une de ses phases maniaques, Tsevi proclame l’abolition des commandements de Dieu et sa foi en Satan, celui qui permet ce qui est interdit. Il remplace la Torah beriah traditionnelle par sa propre loi, la Torah atzilut dans laquelle il plaide pour une

AVEC LA GRILLE DE LECTURE DE YOUSSEF HINDI, L’AUTEUR DU LIVRE OCCIDENT ET ISLAM, QUE NOUS AVONS RÉSUMÉ DANS LE HARFANG (février/mars 2017), dans cette quatrième chronique, nous décryptons l’avant-dernière facette du projet messianique : l’organisation du chaos créatif. Voici les grandes lignes de cette grille inédite qui bouleverse l’interprétation classique de l’histoire récente : depuis le XVIe siècle, la communauté juive dirigée par ses rabbins et inspirée par la Kabbale juive, notamment le livre du Zohar, cherche, fiévreusement, par des actions politiques et militaires à hâter la venue de son Messie en Terre sainte.

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inversion des valeurs. Dans la tête malade de Tsevi, ce qui est considéré comme un péché devient une vertu, le normal devient anormal.

Rentre alors en jeu, Nathan de Gaza, une sorte de psychologue réputé capable de réparer les esprits tordus. Celui-ci développe une doctrine autour de la folie de Tsevi venu le consulter pour trouver un remède à ses crises maniaques de plus en plus fréquentes. Flairant une occasion en or pour hâter la fin des temps et la venue du Messie, dans l’esprit de la Kabbale lourianique décrit dans la première chronique, Nathan réussit à convaincre Tsevi que ses visions « messianiques » et son instabilité psychologique sont particulières à l’âme du Messie.

Dès lors, conforté dans sa folie par les justifications et les explications théoriques de Nathan de Gaza, Tsevi, convaincu d’être le Messie, se livre corps et âme à des délires, des crises blasphématoires et des comportements contraires à la Loi de la Torah.

Toute la doctrine de ce qui devient le mouvement sabbataïste est construite autour des interprétations de Nathan de Gaza. Ce qui n’est au départ qu’une maladie mentale gravissime se transforme en dogme central du messianisme actif : pour faire le bien, pour se purifier de l’impur, il faut d’abord faire le mal.

Internés dans une prison dorée par les autorités de Constantinople pour éviter d’en faire un martyre, Sabbataï Tsevi et ses disciples, conformément à l’antinomie sabbataïste, se livrent à des orgies et à diverses abominations. Tsevi fornique avec des filles vierges et des garçons de sa secte, déchire et piétine des rouleaux de la Torah. Après maintes péripéties

de cet ordre, pour sauver sa vie, il se convertit à l’islam et pénètre la noblesse turque avec l’intention de continuer son œuvre en détruisant l’islam de l’intérieur selon les modalités décrites dans la troisième chronique.

Le flambeau du messianisme actif est ensuite repris par Jacob Frank (1726-1791), un farouche adepte de Sabbataï Tsevi. Celui-ci accentue l’antinomisme sabbataïste en déclarant que la fin des temps et la destruction de toutes les lois ne seront complètes que lorsque la dépravation aura gagné l’ensemble de la société.

Youssef Hindi cite dans son livre, Occident et islam, le passage suivant de la déclaration de Jacob Frank tirée du livre de Charles Novak, Jacob Frank le faux messie : « Je ne suis pas venu pour élever, je suis venu pour détruire et rabaisser toutes choses jusqu’à ce que tout soit englouti si profond, qu’il ne puisse descendre plus… il n’y a pas d’ascension sans descente préalable. »

La kabbale lourianique qui prône des actes concrets pouvant accélérer la fin des temps et hâter la venue du messie rédempteur prend tout son sens dans le sabbato-frankisme. La rédemption par le péché, cette manifestation extrême du messianisme actif, aboutira dans une dépravation et un chaos universel que nous avons décrit partiellement dans le premier paragraphe.

Cette vision des choses est fondée sur l’idée voulant que Satan lui-même soit transformé en ange de pureté à la fin des temps. C’est à ce prix et seulement à ce prix que l’inversion des valeurs cessera et que le mal redeviendra le bien.

Comme on peut le constater, la conception des sabbato-frankistes a un aspect nihiliste familier que nos lecteurs ne manqueront pas de reconnaitre dans la société actuelle où dans un certain milieu la désacralisation blasphématoire à la Charlie-Hebdo, les relations sodomites et la pédophilie, par exemple, sont encouragées, voire encensées.

Dans ce système de la Table rase, toutes les valeurs et les religions traditionnelles sont anéanties, ouvrant ainsi la voie à la raison et aux tendances laïques et anticléricales incarnées par la franc-maçonnerie, le libéralisme, le jacobisme et ses suppôts comme le communisme et le socialisme.

La boucle est presque fermée, les conditions préalables à la venue du Messie juif et à l’accomplissement de son peuple sont en effet presque toutes réalisées. Il ne reste plus qu’à réaliser le Grand Israël et à déclencher l’Armageddon, la guerre de la fin des temps, le sujet de notre dernière chronique.

Référence

Hindi, Youssef (2015). Occident et Islam. Sources et genèse messianiques du sionisme de l’Europe médiévale au choc des civilisations. Tome I. Éditions Sigest.Pour accéder au numéro complet,

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LA TOUR DU PIN& LE CORPORATISME

J. R.

René de La Tour du Pin Chambly, marquis de La Charce (q834-1924), prit conscience de la profonde décadence de la France à la suite de sa défaite aux mains de la Prusse en 1871. Il comprit que les principes révolutionnaires de 1789 étaient responsables du déclin de son pays. Avec son ami le comte Albert de Mun, il entreprit d'élaborer un programme de restauration nationale fondé sur le christianisme, non seulement dans les domaines politique et social mais, surtout, dans le domaine économique. La Tour du Pin voulait combattre le libéralisme sur tous les plans: religieux, politique et socio-économique. Il reprochait aux contre» révolutionnaires de ne pas saisir l'importance de la question économique. Le parti de la réaction, disait-il, est catholique en religion et monarchiste en politique, mais il demeure trop souvent libéral en économie. Or le libéralisme est une doctrine cohérente qui repose d'abord sur les théories d‘Adam Smith, sur le dogme de la liberté de commerce. Si l'on accepte un élément de la doctrine libérale, on finira tôt ou tard par accepter les autres.

La Tour du Pin voulait donc reconstruire un ordre social chrétien à tous les niveaux. La renaissance des corporations, qui avaient réglé la vie économique de l'Europe jusqu'à la Révolution française, constituait la cheville ouvrière de son projet de réforme sociale. Ilfonda L'0euvre des cercles catholiques d'ouvriers pour répandre sa doctrine que l'on appellera bientôt le «catholicisme social.» L'encyclique de Léon XIII, Rerum novarum (I891), reprendra les idées de La Tour du Pin.

Notons immédiatement qu'il ne faut pas confondre le catholicisme social avec le socialisme chrétien. Le premier est une doctrine conservatrice qui préconise le respect des hiérarchies sociales autant que de la justice. Le second est

proche du marxisme et souhaite plutôt instaurer l'égalité sociale par l'intervention de l'État et le syndicalisme de combat. Lorsque l'on demandait à Charles Maurras si La Tour du Pin était de l’Action française, il répondait que c'était I’Action française qui était de La Tour du Pin.

Les écrits de René de La Tour du Pin, parus entre 1882 et 1906, ont été rassemblés en 1907 sous le titre Vers un ordre social chrétien. Ils furent réédités en 1987 par Trident (Paris).

La conception chrétienne du travail

Les libéraux, affirme La Tour du Pin, séparent les notions de justice et de charité. Selon eux, l'État doit faire respecter la justice, qui se ramène en définitive à protéger le droit de propriété, mais il ne peut pas imposer à la conscience individuelle un devoir de charité envers les pauvres. Dans le christianisme, au contraire, la charité n'est pas un conseil mais un précepte. En conséquence, la morale chrétienne doit inspirer l'organisation sociale et surtout la législation du travail. Les libéraux ont tort de croire que l'on peut être bon catholique dans sa vie privée et avoir une conception païenne des relations économiques, c'est-à-dire une conception qui ne tient compte que des rapports de force ou de ce que l'on appelle la loi de l'offre et de la demande. Pour un libéral, le contrat de travail est une location de force productive, tandis que pour le chrétien c'est un échange de services entre employeur et employé, un échange qui doit enrichir équitablement les deux partis.

Le christianisme et le libéralisme ont également une conception différente du droit de propriété. Pour le chrétien, toute chose appartient à Dieu; l'homme n'est donc

que le gestionnaire des dons de Dieu, et il doit gérer ces dons avec respect, qu'il s'agisse d'ouvriers ou de richesses naturelles. Pour le libéral, le droit de propriété est absolu; c'est le «droit d'user et d'abuser» tel que l'entend le droit romain qui était tombé en désuétude pendant le Moyen Âge chrétien mais qui fut remis à l'honneur à partir de la Renaissance avec la montée du mercantilisme bourgeois. Le Code Napoléon, issu de la Révolution française, a renforcé la dureté du droit romain en proclamant la «liberté de travail»; ce qui, de fait, réduisait les ouvriers au statut d'esclaves du capitalisme industriel naissant.

À la lutte permanente qui caractérise le capitalisme libéral, La Tour du Pin oppose l'idéal de la société médiévale qui avait codifié la charité chrétienne. Il dégage les principes sociologiques qui pourraient créer l'harmonie sociale. Il constate que la Chrétienté médiévale ne reposait pas sur une organisation de classes mais plutôt sur une organisation de fonctions. Il y avait d'abord les trois ordres: le clergé, la noblesse et les travailleurs. Ces derniers se divisaient en paysans ou en artisans. La féodalité encadrait la paysannerie tandis que les corporations regroupaient l'artisanat. Dans les deux cas, l'organisation sociale reposait sur le principe de la solidarité et non pas sur la loi de l'affrontement des intérêts. La Tour du Pin conclut qu'il faut ressusciter le corporatisme qui fut aboli par la loi Le Chapelier en 1791.

La corporation

Les corporations étaient des institutions qui regroupaient les travailleurs et les patrons appartenant au même métier. Il y avait la corporation des boulangers, des charpentiers, des tailleurs de pierres, etc... C'était une institution

CET ARTICLE EST TIRÉ DU NUMÉRO SPÉCIAL SUR L’ÉCONOMIE PUBLIÉ PAR LE CERCLE JEUNE NATION en septembre 1994 (num. 9). Cet article offre un

aperçu de la pensée corporatiste, une idée qui fut notamment mise de l’avant dans la Doctrine sociale de l’Église. Se basant sur les corporations du Moyen-

Âge, ce système offre non seulement une alternative au communisme et au capitalisme, mais aussi à la démocratie libérale. Organisée par métier et

profession, cela permet d’éviter les magouilles partisanes des différents partis, les représentants étant élus par chaque profession.

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essentiellement urbaine qui avait pour but de réglementer un domaine d'activité économique. La corporation fixait les prix, les normes de qualité, les salaires et les conditions de travail. Elle déterminait également les exigences requises pour devenir membre de la corporation. Il y avait plusieurs degrés: apprenti, compagnon, maître. Pour accéder au grade de maître, il fallait réaliser un «chef-d'oeuvre» sous la surveillance des magistrats de la corporation. Ces derniers étaient généralement élus.

Il ne faut pas s'imaginer que la corporation était une sorte de syndicat, une institution qui visait uniquement à défendre les intérêts de ses membres. Il serait plus juste de la comparer à une municipalité, à un petit État dans l'État, mais qui regroupait les gens en fonction de leur travail plutôt que de leur résidence. On peut même dire que la corporation était une société dans la société car c'était une unité verticale qui transcendait les niveaux de richesse. Chaque corporation avait son saint protecteur, ses traditions particulières, ses activités sociales, son réseau d'entraide en cas de maladie ou d'accident. La différence fondamentale entre le syndicalisme et le corporatisme, c'est que le premier repose sur la lutte des classes tandis que le second se fonde sur l'harmonie organique des fonctions sociales.

Le rétablissement du corporatisme n'était pas utopique à la fin du XIXe siècle. Plusieurs pays conservateurs comme la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie avaient reformé les anciennes corporations de métiers qui avaient été abolies dans la première moitié du siècle. Le corporatisme pouvait donc s'adapter à la révolution industrielle. La Tour du Pin affirme que l'organisation économique ne dépend pas du niveau technique d'une société. De même que les armements modernes n'abolissent pas la nécessité de la discipline militaire, l'industrialisation ne rend pas l'organisation corporative obsolète. La discipline et la corporation servent à encadrer les relations sociales entre les hommes et n'ont n'en à voir avec l'équipement matériel d'une année ou d'une usine. L'électricité, dit La Tour du Pin, n'infirme pas les principes de droit naturel et divin qui gouvernent les relations humaines.

La corporation doit coordonner l'action des ouvriers, des patrons et de l'État. Son premier but est d'assurer la stabilité sociale en garantissant aux ouvriers un travail et aux patrons un marché. En effet, le corporatisme ne peut pas se concevoir en dehors du nationalisme économique. Cela ne signifie pas qu'un pays corporatiste renoncerait à tout commerce extérieur; mais le protectionnisme serait la règle et le libre-échange l'exception. Selon La Tour du Pin, les traités de commerce international ne doivent pas être conclu en fonction des intérêts des producteurs ni même des consommateurs, mais en vue de la protection morale et matérielle des travailleurs nationaux.

À l'instar de l'État, la corporation doit posséder des pouvoirs

législatifs, exécutifs et judiciaires. Elle doit, dans un secteur industriel donné, établir des règlements, planifier le développement et surveiller le respect des normes. La corporation dirige donc un secteur complet de la société.

Le corporatisme pourrait résoudre le problème de l’étatisme. La Tour du Pin fait une distinction entre le gouvernement d'un pays et l'administration d'un pays. Le rôle de l'État dit-il, est de gouverner et non pas d'administrer. L’état doit incarner l'autorité sociale et l'honneur national, faire respecter la loi et la morale, arbitrer les conflits entre les acteurs sociaux (pensons par exemple au conflit d'intérêts qui pourrait opposer la Corporation de l'Électricité à la Corporation du Pétrole); mais il devrait laisser aux corporations la gestion quotidienne de l'industrie et des services sociaux.

Les avantages moraux

Selon La Tour du Pin, le corporatisme modifierait considérablement les mentalités en restaurant des habitudes de conservatisme social. Pour que le peuple soit conservateur, il faut lui donner quelque chose à conserver. Or le libéralisme économique favorise l'instabilité. Les gens sont appelés à changer de métier, de ville et même de pays au gré de l'évolution du marché. En désorganisant le travail, les libéraux ont réussi à désorganiser la famille et la nation. C'était leur but. Issu de la Révolution, le libéralisme produit une mentalité révolutionnaire. Le peuple déraciné est mécontent en permanence et il faut bientôt recourir à la dictature socialiste pour contenir l'anarchie libérale.

Au contraire, le corporatisme offre au travailleur une série de liens économiques, sociaux et culturels. Il protège l'emploi et favorise la stabilité. Même s'il est de condition modeste, le membre d'une corporation est quelqu'un car son métier lui confère un état social. En régime corporatiste la valeur d'un individu ne s'évalue pas seulement en terme d'argent comme dans une société libérale; elle s'évalue par la fonction du métier. Or tout métier a une fonction utile. Ainsi, le chauffeur de camion peut être moins riche que le médecin, mais sa fonction n'en est pas moins noble. Le corporatisme c'est le respect égal des droits divers.

La Corporation de l'Automobile

Appliquons les principes de La Tour du Pin à un exemple moderne. La Corporation nationale de l’Automobile pourrait regrouper les industries, les syndicats, les associations de consommateurs, ainsi que les secteurs satellites comme les garages et les compagnies d'assurance. Les dirigeants de la corporation seraient élus démocratiquement, chaque élément constitutif (patrons, travailleurs, automobilistes, etc.) ayant droit à un certain nombre de représentants. L'État déléguerait un surveillant qui aurait pour tâche de défendre l'intérêt national lors des délibérations des magistrats corporatifs.

Le premier objectif de la corporation serait d'assurer l'existence d'une industrie nationale de l'automobile en fixant (les normes de qualité, de prix et de salaires compatibles avec le bien commun. Ainsi, les garagistes et les assureurs seraient forcés d'être honnêtes sous peine d'être expulsés de la corporation. Quel changement !

Le second objectif serait de garantir la sécurité sociale des travailleurs. Les programmes d'assurance-chômage, d'assurance-maladie et de sécurité de vieillesse ne relèveraient plus de l'État mais des corporations. Certes, l'État continuerait à s'occuper des citoyens qui ne seraient membres d'aucune corporation.

Mais dans une société industrielle comme la notre où presque tous les secteurs d'activité nécessitent une concentration des ressources, la grande majorité des gens se rattachement à l'une ou l'autre des corporations (ex; du Bâtiment, du Transport, du Vêtement, del’Éléctronique, etc).

Les corporations devraient évidemment disposer d'un pouvoir de taxation sur les salaires, les profits ou les ventes. Mais celles-ci n‘abuseraient pas du fisc car elles seraient étroitement contrôlées par les entrepreneurs, les syndicats ct les associations de consommateurs. Ces organismes auraient sur les pouvoirs para—étatiques de la corporation une emprise bien supérieure à ce que des millions de citoyens atomisés peuvent avoir sur un État démocratique en exerçant leur droit de vote une fois tout les cinq ans. La fiscalité corporative serait d'ailleurs limitée, comme la fiscalité municipale. En conséquence, la corporation ne pourrait pas s'engluer dans la bureaucratie parce qu'elle n'en aurait tout simplement pas les moyens financiers. D'ailleurs, l'État bloquerait l'expansion fiscale des corporations car il aurait intérêt à ce qu'elles ne deviennent pas trop puissantes. On peut également croire que les magistrats corporatifs seraient plus efficaces que les fonctionnaires car ils émergeraient de l'industrie et non pas d'une Cité des Nuées comme l’ÉNAP.

Les corporations de services sociaux

Il serait donc possible de transférer aux corporations un grand nombre d'activités qui relèvent présentement de l'État. La Tour du Pin envisageait surtout un rôle industriel pour les corporations car à son époque l'Église occupait encore le champ de l'éducation et des services sociaux. Mais ne pourrait-on pas concevoir une nouvelle fonction corporative: la gestion des écoles et des services médicaux  ? Ainsi, les ministères de l'éducation et de la santé seraient remplacés par les corporations de l'éducation et de la santé. Nous pourrions en quelque sorte privatiser ces secteurs en confiant leur gestion aux représentants corporatifs des associations de directeurs d'école, de professeurs, de parents, ou de médecins, d'infirmières, d'administrateurs d'hôpitaux. Mais nous

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éviterions les conséquences néfastes d'une privatisation à la manière libérale qui débouche sur une médecine de riches et une médecine de pauvres. La Corporation nationale de la Santé se financerait par un programme d'assurance-maladie collectif et obligatoire identique à l'actuelle RAMQ, ou encore par les assurances-maladie des autres corporations. Quant aux écoles, elles seraient gérées et financées sur une base locale en revitalisant les commissions scolaires.

La décentralisation serait le principal avantage des corporations de services sociaux. Un organisme qui a une vocation concrète et des ressources financières modestes risque moins de tomber dans la bureaucratie que l'État national, qui est quelque chose d'abstrait et d'omnipotent. Les magistrats corporatifs seraient beaucoup plus compétents que les députés car ils proviendraient du milieu concerné. L‘État lui-même deviendrait plus efficace car il se limiterait à ses fonctions naturelles de gardien de l'ordre et d'arbitre social.

Un corporatisme peut également résoudre le dilemme de la démocratie ou de l'autoritarisme. Une société corporatiste serait démocratique à la base et aristocratique au sommet. Ainsi, les médecins pourraient, par leurs représentants élus, se prononcer sur la gestion des services de santé, mais pas sur la politique de transport ferroviaire. Quant aux domaines propres à l'État comme la défense nationale, la sécurité publique ou les affaires étrangères, ils relèveraient d'une classe de fonctionnaires issue des Écoles de Science politique, de droit ou de guerre. Les grandes questions morales seraient résolues par l'Église. Le corporatisme est un régime qui repose sur un principe qualitatif et non pas quantitatif. Dans une corporation, ce sont les gens compétents qui décident, pas la majorité des ignorants.

Conclusion

Les progressistes, qui sont incapables de concevoir l'avenir autrement que comme une pétrification du présent, diront que le corporatisme est une utopie passéiste. S'ils décollaient leur nez de la télévision, ils s’apercevraient que le très moderne et très compétitif Japon est une société largement corporatiste. En effet, les grandes entreprises japonaises sont pratiquement des États dans l'État. Elles prennent en charge la famille de leurs employés en défrayant les coûts de l'éducation et de la sécurité sociale. En outre, le Japon récuse le dogme du libre-échange et rejette toute immigration. C'est un pays techniquement moderne mais sociologiquement traditionnel. Nous devrions nous inspirer de son exemple.

TRANSLITTMARIE GROULX

Ce qui était vrai il y a mille ans reste aussi vrai de nos jours. Mais alors que les contes et les arts enseignaient des morales simples et saines, aujourd’hui les arts sont au service de la subversion, au service de la révolution marxiste culturelle. Aujourd’hui encore, un film en apparence apolitique aura un impact plus grand qu’un essai politique. Les dérives sociétales, le métissage des peuples fut promu d’abord et avant tout par les grandes productions hollywoodiennes, les best-sellers et les arts en général. Les théoriciens qui écrivirent des essais ou manifestes eurent au mieux un impact limité, n’étant souvent lus que par des spécialistes. On peut penser à Oliviero Toscani, le grand apôtre du métissage. Ses publicités pour United Colors of Benetton eurent un impact majeur dans la société, ce qui n’est pas le cas de son essai « La pub est une charogne qui nous sourit ». C’est donc dire que la métapolitique a toujours eu un impact plus important que la politique proprement dite. Les œuvres culturelles emmènent des changements de mentalité qui influenceront par la suite la politique. Antonio Gramsci l’avait compris et théorisé.

Il faut donc changer les mentalités à la base, d’où l’importance de l’éducation des enfants dès le plus jeune âge. Nos opposants l’ont bien compris, aussi ont-il lancé des campagnes pour imposer la théorie du genre dans les écoles du Québec, ce qui commence à se faire de façon plus ou moins rapide et plus ou moins consciente dans les écoles où notre progéniture évolue. Désormais, la littérature jeunesse s’adressant aux adolescents emboîte le pas, ce dont se réjouit Sophie Gagnon-Roberge du magazine littéraire Les Libraires. Pas moins de six titres ont récemment été publiés pour promouvoir ou rendre acceptable la transsexualité. On souhaite la banaliser via la fiction, question de la rendre plus acceptable et d’empêcher toute remise en question.

L’auteure jeunesse québécoise Lyne Vanier publie La fille désaccordée, un roman portant sur un jeune garçon rêvant de devenir une fille. Les romans d’autrefois portaient sur des garçons rêvant de devenir des héros - les ambitions changent avec les générations, semble-t-il. Alex Gino vise quant à lui les enfants de 9 ans avec un jeune héros qui après avoir incarné un rôle féminin dans une pièce de théâtre réalise qu’il aimerait être une fille. Opération pantalon de Cat Clarke est un peu l’opposé avec une fille qui souhaiterait être un garçon. Côté élévation et dépassement, on aura vu plus ambitieux !

Celle dont j’ai toujours rêvé de Meredith Russo a pour sujet un jeune garçon qui a accompli son rêve (il est désormais une fille), mais qui éprouve des problèmes à assumer son passé. Samuel Champagne, pour qui la transsexualité est le thème phare de son œuvre (Garçon manqué et Éloi) revient sur son propre parcours trans dans le très originalement baptisé Trans.

Finalement, ceux qui souhaiteraient une version trans du Meilleur des mondes d’Huxley seront comblés par Les porteurs de C. Kueva qui décrit un univers où tout le monde est sexuellement neutre jusqu’à 16 ans, année où ils doivent choisir leur sexe. Science-fiction ou anticipation, n’est-ce pas là le rêve de Judith Butler et ses adeptes ? Voilà donc ce à quoi ressemble la littérature jeunesse d’aujourd’hui. Ce genre de livres doit nous faire apprécier le travail des éditeurs et libraires non-conformistes qui restent des valeurs refuges dans un monde devenu fou. Les lectures de nos jeunes doit servir certes à inculquer certaines valeurs et morales, mais aussi à repousser les limites et à se surpasser. Les grands classiques grecs poussaient à l’atteinte des plus hauts sommets, la littérature médiévale à l’incarnation des valeurs chevaleresques et l’accomplissement de nobles idéaux. Aujourd’hui, l’ambition promue se résume à changer ses organes génitaux.

Les mythes et les contes ont toujours été un vecteur d’éducation puissant. Depuis la nuit des temps, pour faire passer une morale ou un message, la littérature – orale à l’origine – fut employée pour inculquer des idées. Les contes de Grimm, mais aussi ceux de Perrault et évidemment les fables de La Fontaine servirent d’abord et avant tout à enseigner des leçons de vie. La littérature et les arts sont les meilleurs messagers pour véhiculer un message

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Si cette barrière est transgressée, sans prendre garde aux conséquences, il y a risque de contracter des maladies ou de se faire piétiner ou mordre, parfois à mort. Dans tout animal domestique sommeille un animal sauvage prêt à bondir, toutes dents et griffes sorties. Les humains ne sont guère différents. L’homme le plus civilisé peut à l’occasion se transformer en bête féroce.

Or, à l'instar de Peter Singer, le Karl Marx de la libération animale, les « no-borders » inter-espèce tentent de détruire ces barrières et de donner aux autres animaux les mêmes droits et privilèges que les humains. Il est écrit, imaginez, qu’à la fin des temps, lorsque régnera la paix éternelle, il n’y aura plus ni frontière, ni religion, ni guerre, ni injustice ; toute violence aura disparu et « toutes les créatures seront réconciliées, le loup habitera avec la brebis, le tigre reposera avec le chevreau : veau, lionceau, bélier vivront ensemble et un jeune enfant les conduira ».

C’est sans doute pour cette raison que l’enfant Justin Trudeau, un « no-borders » comme son père, a légalisé la zoophilie, une forme de sexualité progressiste encore interdite dans de nombreux pays comme le Danemark, mais qui semble de plus en plus populaire à en juger par les milliers de sites pornos sur ce thème. Signe des temps, on n’arrête pas le progrès, d’après le Daily Mail, les zoos érotiques où il est possible d’avoir une relation sexuelle payante avec un lama, une chèvre ou une brebis sont de plus en plus à la mode. En France, des couples payent des prostituées, de préférence noires, pour qu’elles se fassent pénétrer en levrette par leur berger allemand

Les “No-Borders”de la cause animale

CHARLES DANTEN

DEPUIS LE TOUT DÉBUT DE LA DOMESTICATION ANIMALE, NOS ANCÊTRES, DANS LEUR GRANDE SAGESSE, ont érigé une barrière entre eux et les autres espèces pour éviter les accidents et les zoonoses. Par exemple, après des milliers d’années de domestication, le chien, descendant du loup, et le bœuf, descendant de l’auroch, ne sont toujours pas considérés comme des civilisés de plein droit.

ou un autre gros chien du genre ; d'autres demandent à leurs esclaves sexuels de faire une fellation à leur chien. Le tout est filmé sur vidéo pour être visionné dans des partouzes organisées dans ce but. Même les journalistes qui ont étayé ces faits pour l’émission québécoise, Les Francs Tireurs, étaient scandalisés par tant de progrès, et c’est peu dire.

N’y a-t-il pas cause commune avec les adeptes de Peter Singer qui se démènent comme des chiens partout dans le monde où sévit cette dérive idéologique, y compris au Québec ? À Fort Funstun, par exemple, une réserve naturelle près de San Francisco, les « no-borders » de la cause animale réclament au nom de l’antispécisme, l’équivalent pour les animaux de l’antiracisme, le droit de laisser leurs chiens divaguer dans les parcs et les réserves naturelles, mettant ainsi en danger plusieurs espèces animales et botaniques en voie de disparition. En une seule journée, le journaliste Michael Schaffer a pu observer plus de 400 chiens laissés en liberté pendant que leurs maîtres se livraient à une véritable kermesse pour célébrer l’entrée tant espérée de leurs amis à quatre pattes dans le panthéon de l’humanité.

L'intention est sûrement sincère chez un certain nombre de personnes véritablement concernées, avec raison, par la souffrance animale, mais il n’est pas absurde de se demander si cette volonté d’humaniser les animaux n'est pas aussi détournée de son sens véritable à des fins commerciales.

Un exemple parmi cent : l'industrie des animaux avec l’aide des « no-borders » comme PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), qui sont de fait les idiots utiles de cette industrie, tente actuellement de faire passer une loi qui empêcherait les propriétaires d'immeubles québécois, non seulement d'interdire les animaux, mais d'expulser les propriétaires des animaux délinquants. Or, est-ce par bonté de cœur ? Il est permis d'en douter. Pour des raisons compréhensibles, d'un point de vue marchand, les mesures revendiquées pour soulager la souffrance animale ne concernent en gros que les enjeux nuisant à la consommation.

Ainsi, à l’instar des mondialistes qui se cachent derrière l’antiracisme et les droits de l’homme pour imposer de force des mesures impopulaires comme le multiculturalisme et l’immigration de remplacement, l'industrie des animaux, avec l’aide des « no-borders » de la cause animale, se cache derrière l’antispécisme et les droit des animaux pour faire taire toute critique et imposer des pratiques qui ne sont pas dans l'intérêt non seulement du public, mais des animaux.

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Ce journaliste séparatiste lié aux mouvements fascistes fut plus connu pour ses articles politiques et ses essais comme “Inferiority Complex” et “Séparatisme, doctrine constructive” que pour ses écrits sur la littérature et pourtant, il permet une étude originale d’un pan de notre histoire dont nous pouvons être fiers.

Au XIXe siècle, ce serait le style pamphlétaire et les discours qui auraient été les mieux développés par les Canadiens-français, probablement parce qu’à cette époque, les Canadiens sous domination anglaise étaient en mode de survie et réclamaient des droits dont celui d’exister. Un des noms les plus connus de cette littérature bourgeonnante est sans conteste Louis-Joseph Papineau qui s’imposa avec style. O’Leary n’est par contre pas dupe. Les idées de Papineau étaient davantage celles de la Révolution française que celles de la survivance, mais la qualité de sa prose fait qu’il domina les Lorimier et Lafontaine qui exploitèrent également ce genre.

Après la polémique, un peuple cherchant à justifier son existence se lance nécessairement dans l’étude de l’histoire. Ce fut le début des ouvrages traitant du récit canadien-français avec des auteurs tel que François-Xavier Garneau, mais également l’anglophile Michel Bibeau. Garneau fut sans conteste un pionnier qui permit de donner tort aux détracteurs du peuple canadien qui

RÉMI TREMBLAY

qualifiaient celui-ci de peuple sans histoire. Lionel Groulx reprendra beaucoup plus tard le flambeau et poussera plus loin le travail de Garneau. Peut-on ici parler de littérature ou doit-on attendre l’émergence de premiers poètes comme Crémazie, Sulte, Lemay et Fréchette au milieu du XIXe siècle pour utiliser ce terme  ? D’ailleurs, petite parenthèse démontrant l’oubli du peuple « qui se souvient », de ces romantiques rien ne subsiste sinon dans les bouquins spécialisés dans l’histoire de la littérature canadienne.

La poésie continuera d’être développée, quoique de façon moins marquante que le roman ou même le journalisme. Car, fait d’importance, nombreux auteurs à la plume inégalable comme Henri Bourassa, Olivar Asselin et Louis Francoeur développèrent une œuvre magistrale en restant dans le domaine et le style journalistique, alors que d’autres auteurs, comme O’Leary lui-même, durent avoir une carrière journalistique en parallèle pour avoir du pain sur la table.

Sur cette terre où l’on lisait Balzac, plusieurs romans faisant l’apologie des grands espaces et du sens de l’aventure qui avait guidé les arrivants français furent publiés. On peut penser à « Jacques et Marie » de Napoléon Bourassa, « Caroline » d’Amédée Papineau ou même « Jean Rivard » d’Antoine Gérin-Lajoie qui se trouve à être l’arrière-grand-père du fossoyeur de l’éducation québécoise.

Mais, malgré ces quelques titres, c’est avec Philippe Aubert de Gaspé et son roman « Les Anciens Canadiens » que naît réellement le roman canadien. Ce roman de la terre qui s’impose en littérature canadienne au grand dam de Dostaler O’Leary, c’est la louange de la vie paysanne, de la nation, de la famille, de Dieu. « La qualité première du roman était d’être national, c’est-à-dire qu’il ne devait s’inspirer que de la terre canadienne, de l’histoire, des mœurs et des coutumes alors en honneur chez nous. » Trente ans après les Anciens Canadiens, Maria Chapedelaine, reconnu autant à l’étranger qu’au pays, viendra confirmer cette observation.

Dans les mêmes années, ce fut Marie Calumet de Girard qui est publié. L’auteur se permet quelques dénonciations ici et là, mais ce n’est pas un roman politique, polémique ou à thèse. Pour O’Leary cette instrumentalisation de la littérature, cette obsession métapolitique mit un frein à l’avènement de la littérature canadienne-française : « Il fut sans doute une époque où il était nécessaire que les Canadiens-français fissent de la politique, car elle était la seule arme défensive contre la guerre d’extermination légale qu’on leur livrait ; mais ils en avaient si bien pris l’habitude, qu’elle devint chez eux une seconde nature. Alors qu’en d’autres pays la jeunesse se risquait dans les essais littéraires ou le roman, la nôtre se lançait à corps perdu dans la politique. »

L’ÉTUDE DE L’HISTOIRE DU CANADA FRANÇAIS DÉBUTE OFFICIELLEMENT AVEC FRANÇOIS-XAVIER GARNEAU, premier véritable historien canadien-français. L’étude de l’histoire de notre littérature est quant à elle plus difficile à dater, mais un des premiers à s’être intéressé à ce pan de notre histoire est Dostaler O’Leary dans « Le roman canadien-français ». Le nom de O’Leary n’est plus connu que par quelques initiés ou férus d’histoire, et c’est son implication dans Jeune Canada et ensuite dans les Jeunesses Patriotes avec son frère Walter O’Leary qui fait qu’il est passé modestement à l’histoire.

La littérature canadienne selon O’Leary

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Ça, l’École littéraire de Montréal le constata également et, guidée par Jean Charbonneau, se lança dans l’art pour l’art. Fini la guerre culturelle gramsciste avant le temps, le Canada français était mûr pour un Émile Nelligan, une Anne Hébert, un Alain Grandbois, et de toute façon, « un beau poème français, écrit par un Canadien, quelque pût être sa source d’inspiration, rendait davantage service à la culture française d’Amérique que les couplets patriotards dont on avait été affligés jusque là ».

O’Leary, nationaliste et patriote, reconnaît certes les bien-fondés de cette démarche littéraire, seulement, c’est son excès, son omniprésence, son monopole qui l’ennuie : «  On peut aimer le foie gras truffé ; mais un repas où tous les services répéteraient le même plat risquerait de donner la nausée. »

Les auteurs de cette époque perfectionneront donc ce genre de récit, un genre qui sera poussé à son paroxysme par les romans à thèse de Jules-Paul Tardivel et Lionel Groulx où le contenu prime sur le contenant.

Même s’il reste dans des thèmes similaires aux romans terroirs, Léo-Paul Desrosiers viendra dans les années 30 ajouter une qualité littéraire au roman canadien en utilisant notamment un plus vaste répertoire linguistique que ses prédécesseurs. Le docteur Philippe Ringuet et la toujours bien-aimée Geneviève Guévremont, auteur du Survenant, lui emboiteront le pas, tout comme Félix-Antoine Savard.

Les années 50, décennie durant laquelle O’Leary se penche sur la littérature canadienne, verront l’émergence de Roger Lemelin et de ses contemporains qui tissent sur une trame autre que la campagne québécoise et ses villages. L’action peut désormais se dérouler dans les villes ou les forêts. Il constate la montée de nouveaux romanciers frondeurs qui rompent avec la tradition. Il salue Yves Thériault, Gabrielle Roy et Roger Lemelin qui

participent, alors que la Seconde Guerre bat sont plein sur le Vieux Continent, à la naissance d’un roman de mœurs où la critique sociale n’est toutefois pas tout à fait absente. La société bourgeoise, avec toutes ses inégalités, soient-elles politiques ou matérielles, devient le sujet de prédilection des écrivains. Ce thème plus universel que le terroir d’ici permettra à nos romans de s’exporter dans le reste de la Francité et même d’y remporter un grand succès.

A côté de ces quelques incontournables, il y a ceux qui aujourd’hui sont oubliés, à tort ou à raison, comme Jean-Jules Richard qui fit du récit d’action sa marque de commerce, ou ceux qui comme Rex Desmarchais et Claude Robillard se lanceraient dans les romans d’analyse, romans qui sont au final des romans psychologiques. Certains titres accrochent O’Leary qui les encense volontiers leur prédisant un bel avenir, mais avec le recul, ces œuvres furent loin d’être aussi marquantes qu’il le crut. Leur succès ne fut que temporaire et comme nombre d’œuvres, l’histoire ne retint pas leur nom.Ça, l’auteur le comprend et conçoit. Beaucoup de développements le réjouissent,

mais il juge tout de même que la littérature canadienne-française n’a pas encore atteint le niveau de la littérature française, une réflexion paradoxale pour celui qui avait écrit l’Inferiority Complex par le passé. Il y a selon lui un manque de maturité dans notre littérature, mais le problème viendrait aussi de l’absence d’une critique réellement constructive qui pousserait à se dépasser. Le fait que nous soyons dans un état où notre culture ne soit pas revalorisée, comme tout ce qui n’est pas jugé rentable, fait en sorte

que l’écrivain ne peut exercer son art qu’à temps perdu ; la plume n’est pas un gagne-pain.

Dans les années 50, cette nouvelle multitude de romans et d’auteurs qui représentent autant de styles que de thèmes est ce qui deviendra la norme. Trop heureux de constater la fin du roman de la terre, O’Leary peine à concevoir qu’éventuellement chacun, à quelques exceptions près, écrira pour un micro-public se spécialisant davantage chaque année. Les œuvres de France furent évidemment toujours lues ici, mais avant l’arrivée d’Internet, les titres disponibles étaient relativement limités, ce qui n’est plus le cas avec la pieuvre Amazon qui fait en sorte que les auteurs québécois doivent non seulement rivaliser avec ceux de France mais aussi ceux de langue anglaise puisque nombre de concitoyens se tournent aujourd’hui vers la langue de Shakespeare pour ce qui est de la lecture. Faut-il se réjouir

comme le fait O’Leary de la fin du monopole du roman de la terre ? Certes oui, mais avec un bémol. Pas question ici de partager la réflexion de Léo Tremblay qui disait en 1967 que « tout ce que nous pouvons produire depuis 1960 est une vulgaire littérature de ‘fesses’ qui pue le désaxé et dont la lecture nous donne la nausée et nous ravale au rang de peuple à mentalité infantile », mais force est d’admettre que l’abondance actuelle n’est pas nécessairement gage de qualité.

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Le Harfang - D'entrée de jeu, à l'heure du cinéma, de la télévision et de l'Internet, la littérature a-t-elle toujours un avenir ?

Francis Bergeron - Le cinéma a cent vingt ans, la télévision a quatre-vingt-dix ans, internet a quarante ans. La littérature, au sens moderne du terme (écrits à vocation esthétique, rédigés pour le seul plaisir de les lire) n'a guère plus de deux siècles ou deux siècles et demi. Il me semble que ces différents véhicules de la créativité peuvent avoir un avenir parallèle. Ce qui est sûr, c'est que si l'offre se diversifie, les « parts de marché » se réduisent forcément. Encore que la croissance de la population et la progression globale du niveau culturel, de la diffusion de la culture, permettent une sorte de compensation volumétrique.

La bonne nouvelle, c'est que le livre en tant que média, en tant qu'objet, a un avenir, alors qu'on pensait que le livre

électronique le tueraitH - Depuis quelques années on assiste à un regain d'intérêt pour les auteurs réprouvés tels Drieu La Rochelle, Brasillach, Céline, Béraud et autres. Comment expliquez-vous ce regain d'intérêt et est-il justifié ?

FB - La droitisation progressive du monde culturel (alors que le monde des affaires et des grandes fortunes se gauchise, sur le plan sociétal, du moins) a favorisé cette redécouverte et cette pérennité. Et puis le talent et son incarnation dans le livre, dans le cinéma, finissent souvent par avoir raison du temps qui passe. Lucien Rebatet, dans son « Inédit de Clairvaux » écrit que dans cent ans, on parlera encore de lui et de ses « Décombres ». C'était bien vu, alors qu'il écrit cela du fond de sa prison, miraculé du peloton d'exécution, revêtu du droguet des condamnés.

H - Croyez-vous, comme certains le disent, que l'épuration a tué l'élite

La littératuredans tousses états

culturelle de la « droite » ?

FB - Non, pas du tout. A part le cas de Robert Brasillach, (et je citerais aussi Béraud, qui n'a certes pas été fusillé, mais dont la prison a définitivement ruiné la santé), l'épuration n'a pas fait taire, Dieu soit loué, de très grands talents. La plupart des écrivains que l'épuration a assassinés, les Georges Suarez et les Paul Chack, étaient de bons écrivains, mais je ne dirais pas de grands écrivains. Quant aux autres, la prison, ou simplement les mesquineries et la marginalisation d'une petite persécution insidieuse, ont plutôt magnifié l'oeuvre. Elles ont favorisé une solidarité des réprouvés, elles ont créé un public captif, ces quelques millions de Français victimes directes ou indirectes, elles aussi, de l'épuration, qui ne se reconnaissaient plus dans la France d'après-guerre, ces exilés de l'intérieur.Je me dis souvent qu'un Jacques Chardonne ou un Alphonse de Chateaubriant, par exemple, doivent

LA GAUCHE L’A COMPRIS DEPUIS BIEN LONGTEMPS : L’ART EST UN ASPECT ESSENTIEL DE LA GUERRE CULTURELLE. Que ce soit la musique, les arts visuels, le théâtre ou le cinéma, les arts sont de plus en plus engagés et servent de vecteurs pour proposer une nouvelle conception du monde. Notre mouvance a certes des représentants dans chacun de ces domaines, mais c’est véritablement en littérature que la « droite », terme aussi réducteur qu’imparfait, a su s’imposer. Pour réfléchir sur cet art noble, nous avons interrogé Francis Bergeron, auteur prolifique et contributeur à divers médias, dont le quotidien Présent.

Entretien avec Francis Bergeron

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un peu leur survivance littéraire à leur persécution: elle a donné une dimension romantique et tragique à leur oeuvre qui, avec le recul du temps, manquait peut-être de souffle pour passer le cap du siècle.

Une oeuvre, c'est un contenu, mais qui vit aussi à travers celui qui l'incarne.

H - La « droite des valeurs » est-elle enfermée dans un certain passéisme ou parvient-elle à se renouveler ?

FB - Je n'ai pas de souci pour elle. Ces valeurs ont tellement été brocardées, combattues, étrillées - contre les évidences même de ce qui se passait dans le monde - qu'elles sont devenues totalement non-conformistes, avant-gardistes, transgressives, « bankable ».

H - Quels auteurs sont selon vous prometteurs ?

FB - Ils foisonnent, actuellement: Maulin, Duteurtre, Despot et aussi, bien entendu, Richard Millet, Stéphane Hoffmann, Emmanuel Carrère, Alain de Benoist, Denis Tillinac, Patrick Besson, Sylvain Tesson, jusqu'à Houellebecq, et beaucoup d'autres auxquels on ne pense pas. Je discutais récemment avec Romain Sardou, le fils de Michel Sardou. Voici un écrivain qui revendique son identité chrétienne et qui vend très bien!

H - Avec la mort de Michel Déon, le mouvement hussard a perdu son dernier représentant. Leur approche de « la littérature pour la littérature » en dehors de tout engagement politique réel a-t-elle nui au développement d´une réelle contre culture ?

FB - C'était une posture, un discours pour éviter d'être interdits professionnels. Mais Déon et son « Mégalonose », Blondin et ses « Cahiers de la Lanterne » rédigés avec Brigneau et Boutang, et sa collaboration à « Rivarol », Nimier avec son « Hussard bleu » et surtout Jacques Laurent avec « Paul et Jean-Paul », « Le Petit Canard », «

Mauriac sous de Gaulle », « Histoire égoïste » ont magnifiquement bataillé pour les valeurs de leur camp. Même dans ses oeuvres mineures, sous la signature de Cécil Saint-Laurent, Jacques Laurent a contribué au « roman national » de la droite française. Même chose pour Déon avec ses « Poneys sauvages ».Les Hussards ont aussi contribué à faire revenir sur le devant de la scène les Morand, Chardonne, Fraigneau. Il y avait une vraie solidarité au sein de cette cohorte, contrairement à ce qu'on lit parfois. Et si Déon, Laurent, Félicien Marceau, après Morand, ont fini au sein de cette Académie française qu'ils avaient pas mal brocardée, ce n'est pas le simple fruit du hasard. Lisez la correspondance Déon - Félicien Marceau, ou ses entretiens avec sa fille Alice, et vous verrez à quel point Michel Déon oeuvrait pour promouvoir l'oeuvre de ses amis.

H - L'avènement du livre électronique menaçait aux dires de certains le livre papier. Ces inquiétudes étaient rétrospectivement non justifiées, mais l'Internet offre certes certains avantages et désavantages. Il y a l'accessibilité accrue de certains livres durs à trouver, mais en même temps, des quasi monopoles comme Amazon raflent tout. Quel impact a selon vous la technologie sur la littérature ?

FB - La technologie a tué le libraire de quartier. En revanche elle a raccourci considérablement la chaîne qui va de l'écrivain au lecteur et donc fait chuter les prix et favorisé l'accessibilité aux titres recherchés. En deux clics, le livre que vous voulez lire est dans votre boîte aux lettres. Qui s'en plaindrait? Et même si les grands médias boycottent les écrivains d'esprit identitaire, d'esprit patriote et chrétien, les réseaux sociaux se mettent en branle et le livre trouve son public. C'est épatant !

H - Aujourd'hui la production littéraire a atteint des sommets quantitatifs époustouflants. Comment le lecteur peut-il faire un choix sensé parmi cette

multitude de titres qui s'offrent à lui ?

FB - La littérature offre ceci de formidable qu'elle permet des découvertes où les phénomènes de capillarité jouent un grand rôle. Vous avez aimé « Bagages pour Vancouver »? Vous allez lire d'autres livres de Déon, puis vous allez vous intéresser aux trois autres « Hussards », puis aux compagnons de route des « Hussards », par exemple à Kléber Haedens, à Félicien Marceau, à Michel Mohrt, voire à Eric Ollivier, puis à Emmanuel Carrère, parce que Déon vante la qualité de son oeuvre, puis à Maulin parce que « Valeurs actuelles » publie un excellent article de lui sur Déon etc. Et peu à peu votre bibliothèque se garnit, jusqu'au jour où elle s'effondrera sur vous - mais quelle belle mort !

H - En terminant, pourriez-vous nous parler de la collection Lys Noir que vous dirigez chez Auda Isarn ?

FB - Nous sortons de la littérature pour aller vers la série B de la littérature, à savoir le roman policier. L'idée est de créer une collection de romans policiers politiquement incorrects ou écrits par des auteurs politiquement incorrects. Le premier ouvrage, « L'Enigme du lundi de Pâques », est un inédit d'Henri Béraud, le grand journaliste de l'entre-deux guerres, condamné à mort en 1944. D'autres inédits ou rééditions d'ouvrages épuisés sont à l'étude. Mais surtout nous voulons créer une série, écrite à plusieurs mains, mettant en scène un héros totalement non conformiste, une sorte de redresseur de torts s'attaquant aux francs-maçons, aux marxistes, aux socialistes de tout poil, les liquidant, au besoin, quand ils le méritent, c'est-à-dire souvent. Je me réjouis d'avance de lire les titres à venir de la série et d'en écrire (si je parviens à réussir cet exercice, un peu nouveau pour moi).

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Romancier et écrivain, cet intellectuel qui se qualifie d’historien plutôt que de journaliste est certes un monument de la littérature française, mais ce livre, paru pour la première fois en 1944 et réédité cette année avec dix-neuf articles émanant de la Révolution nationale cette année par Ars Magna, n’est pas un ouvrage littéraire comme tel. Égal à lui-même, Drieu consacre certes bon nombre de textes à la littérature, mais le propos de cet ouvrage est d’abord et avant tout politique. Seule la qualité de sa prose permet d’inclure cet ouvrage dans nos lectures dissidentes consacrées au cinquième art; ça et le fait que comme Drieu le dit lui-même, politique et littérature sont intrinsèquement liés.

Il dresse d’abord un portrait sombre de son époque et de son peuple qui a adhéré aux valeurs matérialistes des démocraties, tournant dos à la force et à l’aristocratie pour se complaire dans la jouissance momentanée et la médiocrité sans aucune prétention à l’élévation quelle qu’elle soit, une critique toujours actuelle.

Ce portrait de la France décadente, mais aussi de tout l’Occident démocrate et libéral, est son dernier geste de compassion envers ce peuple qui un jour fut grand. Il donne l’heure juste et refuse les faux fuyants, à la manière d’un médecin annonçant à son patient un cancer, remplissant ainsi son rôle d’intellectuel, « c’est-à-dire un homme qui est fait pour éveiller la conscience des autres hommes. » Il se considère pessimiste, mais

en rétrospective, il s’agit plutôt de lucidité. La société n’a jamais aimé les lucides et même encore aujourd’hui, combien de voix sont muselées pour avoir affirmé des vérités trop dure à entendre, notamment dans le domaine de l’immigration.

La voie de l’avenir, la seule en fait qui offre un futur à l’Europe, c’est l’abolition des nations qui se fondraient en un seul empire européen guidé par le socialisme révolutionnaire (1), seule porte de sortie face à une Russie communiste et un monde anglo-saxon libéral. Ceux qui, mus par une certaine idéologie réactionnaire, souhaiteraient rafistoler les débris du passé pour tenter de bâtir l’avenir ne lui inspirent que dégout. Cet empire, basé sur « un double plan traditionnel d’autonomie nationale et d’universalisme européen » permettrait à l’Europe de reprendre en main son destin et d’éviter de n’être que le vassal des puissants empires soviétique ou américain.

L’histoire prouve que les craintes du visionnaire étaient fondées, après avoir été vassalisée à l’Ouest par les États-Unis et à l’Est par l’URSS, l’Europe n’est que l’ombre d’elle-même et est désormais dominée par l’idéologie libérale du mondialisme imposée par Washington, dont Drieu anticipait les effets pervers bien avant leur avènement et les limites de l’idéologie de croissance. Resté jeune malgré son âge, ce livre ouvre des réflexions nécessaires sur le monde actuel et les portes de sorties possibles.

Drieu La Rochelle, Pierre (2017) Le Français d’Europe. Ars Magna, 680 p.

1. Les parallèles avec Jack London, le « socialiste blanc », sont légion. Les deux hommes de lettres ne vécurent ni à la même époque, ni sur le même continent et les thèmes abordés dans leur littérature sont fort différents, mais politiquement, les deux hommes servirent définitivement la même cause.

Inclure ce volumineux ouvrage de l’ écrivain Pierre Drieu La Rochelle dans cette section dédiée exceptionnellement à la littérature relève d’une certaine gymnastique intellectuelle.

Le Français d’Europe

RÉMI TREMBLAY

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MAURICE G. DANTEC EST MORT IL Y A UN AN ET POURTANT, EN LISANT ON ATTENDRA VICTOIRE, ON POURRAIT PRESQUE EN DOUTER. Le maître du roman noir, du polar éclectique et de la luminosité sonore pourrait fort bien être l’auteur de ce court roman qui n’a rien de rassurant, ni de réconfortant et ce, quoique l'auteur ne se revendique pas de son héritage. Lecteur réactionnaire s’abstenir, Arnaud Bordes est à la littérature ce que le futurisme est aux arts visuels et l'industriel à la musique.

Le monde bascule, on le conçoit tous, seulement avec son style décapé et rythmé Bordes, qui dirige les éditions Alexipharmaque, nous fait ressentir le malaise et les difficultés à venir. Tel un tir de mitraillette, assourdissant et aveuglant, de courts chapitres s’alternent à un rythme effréné. Impossible de ralentir, encore moins de s’arrêter. La fatalité est devant nous et les destins individuels ne seront plus rien.

Point de maquillage ici, à travers un récit erratique et saccadé, le lecteur devine ce que Bordes entrevoit et le style sert de rappel : l’avenir est sombre. La guerre civile qui se profile n’aura rien d’une sinécure, les romans d’anticipation qui se terminent bien font fausse route, le monde comme nous l’avons connu ne sera plus et un nouveau Moyen-Age post-apocalyptique prendra forme sur les ruines du monde décadent d’aujourd’hui.

Il faut le mentionner, ce court polar est suivi du journal littéraire de l’auteur tenu pendant près d’une décennie. Là aussi, fragments et courts extraits forcent le lecteur à ne pas sombrer dans la paresse, il ne peut se contenter de faire aller ses yeux sur les caractères pour saisir le message de l’auteur.

Bordes, Arnaud (2017) On attendra victoire. Auda Isarn. 156 p.

LA COLLECTION LE LYS NOIR, INAUGURÉE AVEC L’ÉNIGME DU LUNDI DE PÂQUES DE HENRI BÉRAUD, CONTINUE D’ÉPATER AVEC LA SORTIE DE CE COURT POLAR DONT L’IRRÉVÉRENCE EST TOUT À FAIT ASSUMÉE. Le héros n’est nul autre qu’un libraire non-conformiste qui se transforme à l’occasion en Hussard, un justicier mu par un certain désir de vengeance depuis la mort de sa bien-aimée fauchée par les fous d’Allah. Parti en vacances, il fait la rencontre improbable de Lola, jeune adolescente plantureuse qui fuit un monde qui lui fut imposé. Cette rencontre plongera le Hussard dans le monde interlope de la traite des Blanches et de la prostitution juvénile, avec tout ce que ça implique. Face aux gangs ethniques et aux puissants qui se croient intouchables, notre héros pourra compter sur le support d’un journaliste identitaire qui n’a pas froid aux yeux. Le contexte est hyper réaliste (pour une fois, le méchant n’est pas le caucasien aux yeux bleus), l’action est enlevante. Si Hollywood n’était pas si fermée d’esprit, l’adaptation cinématographique serait inévitablement un succès monstre. Ce court roman de par son style et sa longueur saura ravir ceux qui lisent peu et rechignent à la lecture d’essais politiques ou de livres « trop longs », mais contentera aussi les gros lecteurs qui se reconnaîtront d’une certaine façon dans ce héros bibliophile redresseur de torts qui incarne à la perfection les valeurs chevaleresques de dévouement et de désintéressement. Avec Le Hussard ne perd pas le Nord, la fiction engagée sort des sentiers battus, point de révolution nationaliste ou de domination étrangère, ce n’est pas un roman d’anticipation, mais bien un polar qui permettra au lecteur de décrocher, sans vraiment le faire. Après cette lecture, on n’attend plus qu’une chose: la parution d’un troisième ouvrage dans cette collection.

Favrit, Bruno (2017) Le Hussard ne perd pas le Nord. Coll. « Le Lys Noir », Auda Isarn. 131 p.

On attendra victoireRÉMI TREMBLAY

Le Hussard ne perd pas le NordRÉMI TREMBLAY

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LE HARFANG 27

CONTRAIREMENT À CE QUE SUGGÈRE LE TITRE ET LA COUVERTURE, L’ÉDIT DE MANTES N’EST PAS UN ROMAN À CLEF, un roman dans lequel le message politique serait central et ce, bien que la trame de fond soit la montée de l’islamisme en France à laquelle s’oppose la Ligue des Vieux Habitants, alors que le gouvernement reste inactif et complaisant. Il ne s’agit pas ici d’anticipation – le récit se déroule en 2027 – mais de la réalité quotidienne de la France et de nombreux autres pays d’Europe auxquels se joindra bientôt le Québec. Dans cette France morcelée où chacun tente de tirer son épingle du jeu, divers groupes se confrontent et s’affrontent pour imposer leur vision du monde ou simplement pour satisfaire les ambitions de quelques uns. Il faut savoir que l’auteur n’est pas tombé dans les caricatures, les différents personnages ayant tous leurs nombreux défauts, tant d’un côté que de l’autre. Les références historiques et littéraires sont nombreuses, l’auteur souhaitant visiblement étaler au grand jour son érudition, ce qui à la longue agace un peu. Par contre, c’est un thriller haletant qui saura divertir le lecteur et peut-être le faire réfléchir à l’avenir de notre nation face à l’islam.

http://www.l-edit-de-mantes.fr

Lakrite, Modeste (2016) L’Édit de Mantes, Éditions Diffusia. 496 p.

L’Édit de MantesMARIE GROULX

NOUS ACCORDONS UNE GRANDE IMPORTANCE AU SUJET DE LA RECTITUDE POLITIQUE, AUTANT À L'INTÉRIEUR DE LA PRÉSENTE PUBLICATION QUE SUR LES AUTRES PLATEFORMES DE LA FÉDÉRATION DES QUÉBÉCOIS DE SOUCHE. L'ouvrage de Jean Robin nous offre une autre occasion d'en parler. Occasion d'autant plus belle qu'il ratisse au-delà de ces questions sensibles que sont l'immigration et les religions étrangères. S’il existe des sujets tabous qui doivent le rester, comme l’inceste et le cannibalisme, d'autres nécessitent un débat libre et ouvert à défaut duquel le bien commun sera assurément sacrifié et l’exercice démocratique entravé.Présenté sous forme de dictionnaire, l'ouvrage de Robin présente chaque débat selon la même structure. Après une courte description de l'enjeu sont exposés les incompréhensions, le point de Godwin (voir Harfang, vol 1, no 4, p. 17), une bibliographie et une liste concise et objective d'arguments pour permettre au lecteur de réviser ses positions, souvent acquises de façon inconsciente. Prenons la peine de mort. Elle est définie ainsi par Amnistie Internationale comme étant « une condamnation émanant d’une décision de justice rendue par un tribunal ». Ce débat est aujourd’hui tabou (niveau 4 sur une échelle de 1 à 5, 5 étant le plus tabou). Les personnes osant enfreindre le tabou seront assimilées aux nazis et traitées de « monstres insensibles » ou accusées d'être « contre les droits de l’homme ». C'est l’autocensure qui agit surtout ici plutôt que la répression directe ou l’ostracisation, et ce, malgré que près d’un Français sur deux soit d’accord pour la réinstaurer. Ainsi jugée, la peine de mort fait partie des débats qu’on ne peut avoir sur la place publique: seule une condamnation ouverte et sans équivoque est acceptable. Les nombreux arguments en sa faveur, notamment sur la récidive, sur l’inhumanité de l’incarcération à perpétuité et sur la moralité de protéger les victimes potentielles ne sont donc pas débattus ou contredits, mais ignorés ou diabolisés. La vérité officielle est donc aujourd’hui que « la justice est plus juste si on ne tue pas ». L'avortement, le réchauffement planétaire, l’islam, le judaïsme sont d'autres sujets tabous d'un niveau si élevé qu'ils ne doivent pas être abordés. Il existe des questions moins controversées, telles l’Union européenne, l’utilisation de la drogue chez l’équipe de France, etc. Si l'ostracisme social complet n'est pas le prix à payer dans ces derniers cas, il est tout de même recommandé de les éviter si l'on souhaite conserver son droit de parole. Soulignons que de nombreuses entrées touchent des sujets rarement sinon jamais traités dans nos pages. Voilà une bonne façon d'élargir ses horizons. Si leur choix est certes intéressant, on peut se demander pourquoi l’immigration de remplacement n’y figure pas et surtout pourquoi la pédophilie y figure. En France, il est clair que la pédophilie est relativement acceptée, si l'on pense à la défense de pédophiles notoires comme Frédéric Mitterrand, Bernard-Henry Lévy et Roman Polanski. Mais de notre côté de l’océan, une telle sympathie n’existe pas et c’est parfait ainsi. Dans ce cas spécifique, il ne s’agit pas de débat censuré, mais bien de décence élémentaire et de protection des enfants.

Robin, Jean (2010). Petit dictionnaire des débats interdits. Tatamis. 407 p.

Petit dictionnaire des débats interditsJÉRÉMIE PLOURDE

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