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L’info RETRAITÉS PRÉRETRAITÉS TRIMESTRIEL - N°68 SOMMAIRE L’INFO RETRAITÉS • FO COM • 60 RUE VERGNIAUD • 75640 PARIS CEDEX 13 • TÉL : 01.40.78.31.22 01 ÉDITO 02 VIE PRATIQUE • Verbes oubliés ! • Ils biaisent en continu ! 03 SANTÉ • Le cancer : quelques thérapies complémentaires 04/05 PROBLÈME DE SOCIÉTÉ • L’intelligence artificielle (I.A.) au service du consumérisme 06/07 VIE SOCIALE • L’abus de psy peut être dangereux ! • La santé, à quel prix ! 08 MILITANTS DISPARUS • Décès de nos amis Jean-Louis Pomarel, Jean-Michel Maumy, André Lalba, Félix Faure et Daniel Deruelle • Hommage aux militants disparus Quelle politique sociale pour l’avenir ? Celle que nous conquérons ! La crise sanitaire fait, depuis 2020, l’objet de tous les débats et bouleverse nos vies. Aujourd’hui encore, l’urgence demeure l’éradication de ce fléau qu’est le coronavirus. Cette pandémie a laissé (et laisse encore) des séquelles physiques et morales et fait de nombreuses victimes. Elle nous a enlevé des êtres chers. Poursuivre notre combat revendicatif pour que nos conditions de vie, demain, soient meilleures, plus justes, plus sociales, c’est honorer leur mémoire. Personne n’est dupe ! malgré les envolées lyriques de nos dirigeants et leur pseudo-com- misération à notre égard, ils se sont servis de ce marasme sanitaire et économique comme prétexte à restreindre nos libertés essentielles et les droits sociaux des salariés (durée hebdomadaire du travail portée à 60 heures, temps de repos quotidien ramené à 9 heures, imposition autoritaire de jours congés, etc.). La réforme de l’assurance chômage initiée en pleine crise sanitaire, visant à réduire, en- core, les droits des chômeurs et leur niveau d’allocations versées est, s’il en fallait une, la preuve que, malgré cette période compliquée, le gouvernement a poursuivi sa politique de réduction des acquis sociaux. Depuis le 9 juin nous retrouvons, avec l’espoir que cela continue à s’améliorer, un peu de nos libertés perdues, une vie qui se renormalise. Alors c’est maintenant que doivent cesser les réformes antisociales, s’effacer les restrictions, dites temporaires, imposées aux salariés. Pour Force Ouvrière, il est urgent que le gouvernement accepte de discuter de la politique sociale, des conditions de vie des retraités et de la revalorisation de leurs pensions. Plus d’un tiers, rappelons-le, sont inférieures à 1000 . Les récentes déclarations de notre Président ou d’économistes pourtant, à l’origine, très favorables à la réforme des retraites, expliquant qu’en l’état elle est, aujourd’hui, inap- propriée parce que complexe et difficile à mettre en œuvre, ne doivent pas nous abuser ! Ces discours lénifiants ne doivent pas nous faire oublier qu’en février 2020, en pleine bataille contre cette réforme et malgré une opposition des français à la retraite par points, le gouvernement a usé du «49.3» pour la faire appliquer. Contrairement au MEDEF et la CFDT qui acceptent des mesures paramétriques, comme l’allongement de la durée de cotisation et le recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite, Force Ouvrière refuse toute réforme structurelle qui aggraverait les conditions de départ et de vie des futurs retraités. Plus que jamais, actifs et retraités, restons mobilisés sur nos revendications. « Quoiqu’il en coûte », la voix de 16 millions de retraités doit et devra être entendue ! Gérard Albessart Directeur de la publication f GÉRARD ALBESSART Rédacteur en chef f RAYMOND DENOYELLE Rédaction f PIERRE FILLAUD f ANDRÉ DESLOGES f JEAN-PIERRE BORIE f JACQUES PITIOT f JEAN-CLAUDE BUGEAT f JEAN-CLAUDE BRETON f JEAN-LUC BURGAIN f ALBERT SALLES

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L’infoRETRAITÉS PRÉRETRAITÉSTRIMESTRIEL - N°68

SOMMAIRE

L’INFO RETRAITÉS • FO COM • 60 RUE VERGNIAUD • 75640 PARIS CEDEX 13 • TÉL : 01.40.78.31.22

01 ÉDITO02 VIE PRATIQUE

• Verbes oubliés !

• Ils biaisent en continu !

03 SANTÉ• Le cancer : quelques thérapies

complémentaires

04/05 PROBLÈME DE SOCIÉTÉ• L’intelligence artificielle (I.A.) au

service du consumérisme

06/07 VIE SOCIALE• L’abus de psy peut être dangereux !

• La santé, à quel prix !

08 MILITANTS DISPARUS• Décès de nos amis

Jean-Louis Pomarel, Jean-Michel Maumy, André Lalba, Félix Faure et Daniel Deruelle

• Hommage aux militants disparus

Quelle politique sociale pour l’avenir ?Celle que nous conquérons !

La crise sanitaire fait, depuis 2020, l’objet de tous les débats et bouleverse nos vies.Aujourd’hui encore, l’urgence demeure l’éradication de ce fléau qu’est le coronavirus.

Cette pandémie a laissé (et laisse encore) des séquelles physiques et morales et fait de nombreuses victimes. Elle nous a enlevé des êtres chers.Poursuivre notre combat revendicatif pour que nos conditions de vie, demain, soient meilleures, plus justes, plus sociales, c’est honorer leur mémoire.

Personne n’est dupe ! malgré les envolées lyriques de nos dirigeants et leur pseudo-com-misération à notre égard, ils se sont servis de ce marasme sanitaire et économique comme prétexte à restreindre nos libertés essentielles et les droits sociaux des salariés (durée hebdomadaire du travail portée à 60 heures, temps de repos quotidien ramené à 9 heures, imposition autoritaire de jours congés, etc.).

La réforme de l’assurance chômage initiée en pleine crise sanitaire, visant à réduire, en-core, les droits des chômeurs et leur niveau d’allocations versées est, s’il en fallait une, la preuve que, malgré cette période compliquée, le gouvernement a poursuivi sa politique de réduction des acquis sociaux.

Depuis le 9 juin nous retrouvons, avec l’espoir que cela continue à s’améliorer, un peu de nos libertés perdues, une vie qui se renormalise. Alors c’est maintenant que doivent cesser les réformes antisociales, s’effacer les restrictions, dites temporaires, imposées aux salariés.

Pour Force Ouvrière, il est urgent que le gouvernement accepte de discuter de la politique sociale, des conditions de vie des retraités et de la revalorisation de leurs pensions. Plus d’un tiers, rappelons-le, sont inférieures à 1000 €.

Les récentes déclarations de notre Président ou d’économistes pourtant, à l’origine, très favorables à la réforme des retraites, expliquant qu’en l’état elle est, aujourd’hui, inap-propriée parce que complexe et difficile à mettre en œuvre, ne doivent pas nous abuser !

Ces discours lénifiants ne doivent pas nous faire oublier qu’en février 2020, en pleine bataille contre cette réforme et malgré une opposition des français à la retraite par points, le gouvernement a usé du «49.3» pour la faire appliquer.

Contrairement au MEDEF et la CFDT qui acceptent des mesures paramétriques, comme l’allongement de la durée de cotisation et le recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite, Force Ouvrière refuse toute réforme structurelle qui aggraverait les conditions de départ et de vie des futurs retraités.

Plus que jamais, actifs et retraités, restons mobilisés sur nos revendications.« Quoiqu’il en coûte », la voix de 16 millions de retraités doit et devra être entendue !

Gérard Albessart

Directeur de la publication f GÉRARD ALBESSART

Rédacteur en chef f RAYMOND DENOYELLE

Rédaction f PIERRE FILLAUD

f ANDRÉ DESLOGES

f JEAN-PIERRE BORIE

f JACQUES PITIOT

f JEAN-CLAUDE BUGEAT

f JEAN-CLAUDE BRETON

f JEAN-LUC BURGAIN

f ALBERT SALLES

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L’info RETRAITÉS| N° 68| JUIN 2021 | | 2

Verbes oubliés !Sais-tu que… Le chien aboie quand le cheval hennit, et que beugle le bœuf et meugle la vache ?Que l’hirondelle gazouille, la colombe roucoule et le pinson ramage.Que le chat comme le tigre miaule, l’éléphant barrit, l’âne braie, mais le cerf rait.Tu sais, bien sûr, tous ces cris-là mais sais-tu ?... Que si le canard nasille, les canards na-sillardent, que le hibou hulule mais que la chouette, elle, chuinte, que le paon braille et que l’aigle trompette ?…Sais-tu encore…que la perdrix cacabe, que la cigogne craquette et que si le corbeau croasse, la corneille corbine, et que le lapin glapit quand le lièvre vagit ?Tu sais tout cela ? Bien ! Mais sais-tu que l’alouette grisolle ? Tu ne le savais pas ? Et, peut-être, ne sais-tu pas davan-tage que le pivert picasse ? C’est excusable !Tu ne sais pas non plus (peut-être) que la huppe pupule. (Et je ne sais pas non plus si on l’appelle en Limousin la pépue parce qu’elle pupule ou parce qu’elle fait son nid avec de la chose qui pue).Qu’importe ! Mais c’est joli : la huppe pupule !Et encore, sais-tu que la souris… la petite souris grise… chicote ! Hé oui !Avoue qu’il serait dommage d’ignorer que la souris chicote et plus dommage encore de ne pas savoir que le geai cajole ou que la mésange zinzinule !

Extrait du livre « L’Albine : scènes de la vie en Limousin et en Périgord vert » de Fernand Dupuy

Leur fonds de commerce :Trouver un biais sur un sujet populaire à exploiter, voire à l’essorer complètement, pendant des jours, sans ja-mais aller au fond des choses.

Les exemples ne manquent pas : casseurs, masques, vaccination, affaire Daval, réveillon d’un footballeur, divagations de Donald TRUMP etc.Jamais d’analyses objectives, étayées, sur des sujets sociaux, l’avenir de la société, la pérennisation de la démocratie.

On ne sait jamais, ça pourrait enrichir l’esprit des ci-toyens au point de les rendre dangereusement critiques et les inciter à dédaigner ces bonimenteurs publics.

Pouvoir juger le gouvernement, sa politique, désap-prouver publiquement les diktats imposés par la haute administration est sain, c’est une de nos libertés fonda-mentales, constitutionnelles.Cependant, ne penser, d’abord et toujours, qu’à faire de l’audience, sans souci de vérification, ne pas craindre de tomber dans le populisme le plus caricatu-ral est indigne de la profession.Mettre un fait-divers en exergue pendant des jours, à grand renfort de détails, au choix, sordides ou croustil-lants, ce n’est pas du journalisme, c’est du battage de camelot.

Détourner ainsi l’attention des lecteurs, auditeurs, té-léspectateurs des vrais problèmes, les priver de raison-nement circonstancié, au besoin en empêchant l’émer-gence de toute idée neuve c’est, même si les médias concernés s’en gargarisent, mépriser ce droit extraordi-naire qu’est la liberté de la presse.

Pour autant, nous aussi sommes libres ! Libres de ne pas les croire, libres de multiplier les sources d’informa-tion pour les comparer, libres, surtout, d’exercer notre sens critique et de nous faire notre propre opinion sans croire sur parole ceux qui ne cherchent, avec les mots et les images, qu’à faire de l’argent et/ou obtenir une part de notoriété.

Ils biaisent en continu !

ViE PRATiQUE

Attention ne glissez pas sur les mots. De quoi s’agit-t-il ? À qui attribuer ces exploits ?À toutes les chaines de télé permanentes, aux journaux télévisés traditionnels, à la presse imprimée, en un mot à la plupart des médias dits « d’information ».

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L’info RETRAITÉS| N° 68| JUIN 2021 | | 3SANTÉ

Le cancer : quelques thérapies complémentaires*

� L’hypnose :Qu’est-ce que c’est ? Un état de conscience mo-difié entre la veille et le sommeil, induit par un praticien formé.Comment ? L’hypnothérapeute guide le patient, par des suggestions verbales, vers un environne-ment mental sécurisant qui lui permet de retrou-ver le contrôle de son bien-être.

� L’acupuncture :Qu’est-ce que c’est ? Une discipline thérapeu-tique issue de la tradition médicale chinoise.Comment ? Le médecin stimule des points précis du corps du patient par une fine aiguille, par la chaleur (moxibustion) ou par électrostimulation.

À savoir : 15 à 20 % des patients traités, en France, par chimiothérapie ont recours à l’acupuncture.

� L’auriculothérapie :Qu’est-ce que c’est ? Une technique de réflexo-thérapie appliquée à l’oreille, également appe-lée acupuncture auriculaire.Comment ? Le thérapeute stimule, par piqûre d’aiguille ou par électrostimulation, des zones précises du pavillon de l’oreille du patient.

� La relaxation :Qu’est-ce que c’est ? Une méthode thérapeu-tique visant à une détente physique et émotion-nelle.Comment ? Le praticien accompagne le patient dans des exercices de respiration abdominale, de décontraction musculaire et de concentration sur les sensations corporelles.

À savoir : L’amélioration de l’état émotionnel et de la qualité de vie des femmes traitées pour un cancer du sein par la relaxation a été constatée par plusieurs études.

� La sophrologie :Qu’est-ce que c’est ? Une méthode simple d’har-monisation du corps et de l’esprit, inspirée de la relaxation.Comment ? Le praticien guide le patient vers des techniques de respiration, de gestion des émo-tions, de prise de conscience des sensations cor-porelles et de visualisation d’images apaisantes.

*Le journal de l’Institut Curie (novembre 2020)

Ces quelques thérapies (parmi d’autres) ont pour objectif de lutter contre certains effets secondaires des traitements, de réduire l’anxiété et la douleur, d’améliorer le sommeil et le bien-être général.

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L’info RETRAITÉS| N° 68| JUIN 2021 | | 4

L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (I.A.)AU SERVICE DU CONSUMÉRISME

PROBLÈME DE SOCiÉTÉ

Chance ou menace ?Le sujet semble technique et futuriste. Pourtant l’I.A. regroupe des technologies déjà utilisées au quotidien :

¾ La reconnaissance faciale ou biométrique, les recommandations de films, musiques ou produits corres-pondant à nos goûts, les prévisions de trafic sur GPS, le pilotage automatique des avions de ligne (et bientôt de voitures), la dictée vocale, les logiciels de traduction etc.

Toutes ces applications fonctionnent grâce à des systèmes d’intelligence artificielle. Elles s’appuient sur des programmes informatiques, des algorithmes capables d’imiter certains aspects de l’intelligence humaine en utilisant la classification, les déductions et le raisonnement, pour prendre des décisions, faire des prévisions ou des suggestions.

La consommation en première ligneL’un des secteurs ayant succombé le plus rapidement aux promesses de l’I.A. est celui de la consommation. L’objectif est facile à deviner : faciliter et intensifier le processus d’achat pour nous inciter à dépenser plus. On peut, grâce à cet outil, mettre en avant des produits susceptibles d’intéresser le client, proposer des objets ou services complémentaires à ceux achetés ou offrir une promotion spécifique. Il est également possible de changer l’organisation d’un site marchand en fonction du profil de la personne.On ne s’en rend pas forcément compte, mais grâce à l’I.A., les boutiques en ligne sont ainsi de plus en plus personnalisées.L’analyse de nos comportements d’achat prend désormais une nouvelle dimension. Par exemple un vendeur de vêtements pourra changer la page d’accueil en fonction du sexe de l’internaute.

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L’info RETRAITÉS| N° 68| JUIN 2021 | | 5PROBLÈME DE SOCiÉTÉ

Une publicité très cibléeSi des systèmes analogues existaient déjà dans le passé, la puissance des algorithmes les fait évoluer sur une nouvelle échelle. Avant il fallait envoyer une armée de sondeurs sur le terrain, maintenant on traite très rapidement des masses de données beaucoup plus faciles à obtenir, voire captées automatiquement.

Ces outils peuvent être employés pour soumettre les individus aux grandes marques en les manipulant grâce à la connaissance de leurs désirs.

L’I.A. peut optimiser « l’expérience d’achat », mais c’est loin d’être l’utilisation la plus fréquente. Celle-ci passe essentiellement par des systèmes de récupération et d’analyses de données fournies involontairement par les consommateurs, sur différents sites, pour proposer, via des recommandations, ce qui est susceptible de les faire craquer.C’est le fondement économique des grandes entreprises numériques : gagner de l’argent avec des services proposés « gratuitement », en fait payés grâce à la publicité.L’I.A. a fait rentrer la pub dans un nouvel âge d’or. Loin de s’adresser à une foule indifférenciée, elle cible désormais les individus dont elle connait les moindres secrets. « Les data brokers » (en français, courtiers de données) récupèrent jusqu’à 3000 informations sur une même personne. D’après un spécialiste, ils peuvent faire des recoupements incroyables. Pour exemple, aux États-Unis, un acte aussi insignifiant qu’acheter une certaine marque de soupe ou de voiture donne un indice sur votre orientation politique.

Il est grand temps de repenser le rapport entre les entreprises et les informations extorquées au consom-mateur.

Des achats anodins, sans même parler de ceux aussi sensibles que les médicaments, peuvent être révélateurs de la personnalité et des habitudes du consommateur et entraîner des pratiques déviantes.Le scandale « Cambridge Analytica », du nom de cette société qui a aspiré les données personnelles de plusieurs dizaines de millions de comptes Facebook dans le but de délivrer, au Royaume-Uni, des messages favorables au Brexit et, en 2016, à l’élection de Donald TRUMP aux États-Unis, doit faire réfléchir.Une enquête menée auprès de 15 120 personnes montre qu’en majorité, elles craignent que les marques n’utilisent l’I.A. pour les instrumentaliser et demandent des gardes- fous pour éviter les dérives.Si seulement 12 % des Français pensent que l’I.A. est très présente dans leur vie, 59 % estiment que les auto-rités ne la contrôlent pas assez.Par ailleurs, 71 % considèrent que le consommateur devrait être informé lorsqu’il se trouve face à un tel sys-tème intrusif et réclament un renforcement du pouvoir de l’individu ainsi qu’un encadrement constant de ce nouvel instrument.

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L’info RETRAITÉS| N° 68| JUIN 2021 | | 6VIE SOCiALE

L’abus de psy peut être dangereux !

La santé, à quel prix !

« J’ai cessé de voir mon psy quand j’ai compris qu’il était guéri » (Woody Allen)Voilà au moins un cas où les consultations ont été béné-fiques… même si ce n’est pas forcément pour celui qui consultait.Nonobstant l’humour caustique de Woody Allen il est sans doute intéressant de savoir :

1. de quoi il parle;le préfixe « psy » peut, éventuellement, faire penser à plusieurs disciplines (psychologie, psychiatrie, psycha-nalyse, psychothérapie etc...).C’est communément son psychologue qu’évoque quelqu’un qui dit « aller voir son psy ».

2. de quoi il s’agit;de réfléchir à l’utilité réelle de ceux qui semblent, de plus en plus, devoir (vouloir !) se substituer, à notre époque, à ce qui était autrefois un « directeur de conscience » pour les plus religieux, de mentor pour les autres.Nous ne sommes pas une revue scientifique et, chantres de la liberté individuelle, nous ne nous sentons pas au-torisés à critiquer ceux qui ont recours à ces profession-nels de santé.Il serait, par ailleurs, complètement vain, voire déplacé, de contester le soulagement qu’ils peuvent apporter à ceux qui ont subi un choc moral violent lors d’évène-ments dramatiques (catastrophe naturelle, guerre, at-tentat, perte d’un être cher, traumatisme dans l’enfance etc.)Cependant, il est normal de s’interroger sur la forme d’addiction que peut être le recours à un « psy » pour tous les aspects de sa vie, même les plus banals.Le « remède » peut s’avérer rapidement pire que le mal qu’on veut guérir.Quand la consultation devient une accoutumance, elle devient également un frein à la libération des forces qui sont en nous, à la faculté de résilience que nous possédons.

Il ne peut qu’être réducteur de livrer, pendant des an-nées et en permanence, ses pensées les plus intimes, toujours au même individu pour qui, d’ailleurs, un pa-tient chasse l’autre.Penser, agir, être de concert avec une, des personnes qui vous connaissent, vous apprécient et, surtout, ont vraiment de l’empathie à votre égard est, sans doute, plus bénéfique, plus gratifiant et permet de construire une vie qui vaille la peine d’être vécue.

En conclusion et pour paraphraser l’alchimiste et méde-cin, mais aussi philosophe Paracelse(1), « c’est la dose qui fait le poison ».Dit plus trivialement, l’excès, en tout, nuit.Il peut, nous le répétons, être judicieux de consulter un « psy » dans des circonstances exceptionnelles et ponc-tuelles.Néanmoins, en tout état de cause, c’est à chacun de construire sa propre existence et, dans ce cadre précis, le recours perpétuel à un « psy » peut s’avérer néfaste.Mieux vaut, si besoin, se confier à des amis sincères, à l’écoute, sans oublier que le combat est la porte d’en-trée du bonheur.S’enchaîner ou être enchaîné à une autorité, quelle qu’elle soit, même compétente, est un mauvais chemin.

(1) Paracelse, (Philippus Theophrastus Aureolus Bombast von Hohen-heim) né en 1493 à Einsiedeln, mort le 24 septembre 1541 à Sal-zbourg, était un médecin, philosophe mais aussi théologien laïc suisse, d’expression allemande

Au vu de la situation sanitaire et économique dans laquelle nous nous trouvons, on ne peut pas dire que 2020 nous a épargnés.Avec le rapport VACHEY qui, entre autres mesures, pré-conise, pour financer la dépendance, l’augmentation de la CSG, le doublement de la CASA et la baisse des

abattements fiscaux, gageons que 2021 sera plus dure encore pour les retraités qui verront, comme d’habitu-de, leur pouvoir d’achat régresser.Mais, outre cela, ce qui compte le plus aux yeux de tous, en général, et des retraités en particulier, LA SAN-TÉ, risque de devenir un bien inaccessible !

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L’info RETRAITÉS| N° 68| JUIN 2021 | | 7VIE SOCiALE

Pour faire face à la mise en place du 100 % santé, la Mutuelle Générale s’est vue dans l’obligation d’aug-menter les cotisations de 2,5 % pendant trois ans, quel que soit l’âge de l’affilié et de modifier son offre.

Le chapitre santé devient donc une charge de plus en plus (trop) importante dans le budget des retraités.Si l’augmentation des cotisations générée par le « 100 % santé » se traduisait par l’amélioration des pres-tations il y aurait une certaine logique, une forme de justice, mais, au lieu de cela, qu’en est-il ?

• Les forfaits optiques hors cadre « 100 % santé » diminuent par rapport au niveau 2 antérieur.

• Les médicaments remboursés à 15 % par l’assu-rance maladie ne sont pas pris en charge.

• Le forfait hébergement pour cure thermale n’offre plus droit à défraiement.

Il faut lui en donner acte, la Mutuelle Générale a effec-tué une redistribution de la provision pour participation aux excédents (PPE), revalorisé la minoration des coti-sations pour les adhérents aux ressources modestes et augmenté la rente dépendance mais cela ne suffit pas car, au rythme des augmentations, la question se pose avec de plus en plus d’acuité.Pendant combien de temps pourrons-nous encore nous payer une complémentaire santé correspondant à nos besoins ?

Autre interrogation : avec la mise en place des contrats collectifs, peut-on encore parler de solidarité intergéné-rationnelle ? Hélas, la réponse est dans la question.

Certains s’interrogent, sera-t-il nécessaire d’instaurer, au titre de la santé, une cotisation famille destinée aux couples statutaires dont les deux membres sont titu-laires, à titre individuel, d’un contrat MG ? Faut-il envi-sager ainsi qu’une meilleure répartition, plus équitable et appropriée aux diverses populations, des augmenta-tions de cotisations ?

C’est notre génération qui, c’est historique et factuel, a permis de faire de la Mutuelle Générale ce qu’elle est aujourd’hui, pour le bien du plus grand nombre.Qu’elle puisse, toujours, en bénéficier, est un juste re-tour des choses, une mesure de justice et de solidarité.

Mais ne sont-ce pas là les principes, l’essence même du concept de « mutuelle » ?

MILITANTS DiSPARUS

Notre ami Jean-Louis POMAREL nous a quittés le 27/04/2021.Secrétaire Régional de Bordeaux pendant 28 ans en même temps que membre de la CE nationale, il laisse le souvenir d’un homme honnête, à la franchise proverbiale, fier de ses valeurs et de ses combats, qu’il promouvait avec fougue.Syndicaliste engagé, défenseur acharné des intérêts de tous, Jean-Louis haïssait la lâcheté et l’hypocrisie, défauts dont jamais personne n’a pu l’accuser. Son engagement pour les autres était profond et sincère, sans que ne s’y mêle jamais la moindre mesquinerie.Râleur de première, il avançait à découvert, montrant l’exemple sur tous les terrains. Il était intransigeant mais constructif face aux patrons, exigeant envers ses équipes militantes que, par ailleurs, il protégeait, visitait et soutenait sans relâche.Son œuvre syndicale dans le monde de son époque est immense. Beaucoup de retraités, et bien au-delà de la région de Bordeaux, s’en souviennent avec gratitude et émotion. Ses interventions dans les Congrès étaient remarquables et attendues de tous. En toutes circonstances, il gardait une attitude positive.Jean-Louis, tes coups de gueule pour nous inciter à plus de réalisme vont nous manquer, comme nous manque l’homme d’amitié indestructible que tu étais.

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HOMMAGE AUX MILITANTS DISPARUS X Mme Marie-Louise OTTO BRUC (Alpes-Maritimes) X M Edouard RITTER (Alpes-Maritimes) X M Jacques HUSSON (Aude) X M Fernand PINCHON (Côtes-d’Armor) X Mme Lucette TRUNDE (Creuse) X Mme Violette STENTZ (Doubs) X M Jean-Michel MOREAU (Eure) X M Pierre MAILHAN (Gard) X M Michel BENABEN (Gironde) X M Pierre LABORDE REBOLLE (Gironde) X Mme Germaine PIN (Gironde)

X Mme Rolande LAIR (Loir-et-Cher) X Mme Germaine LE SCAO (Lot-et-Garonne) X M Gérard MIOT (Haute-Marne) X M André DESCAMPS (Nord) X M André QUIEVREUX (Nord) X M René GAURENNE (Pyrénées-Orientales) X M Paul PFLEGER (Haut-Rhin) X M Bernard DELORT (Paris) X M Francis PESEZ (Seine-Maritime) X M Hervé COSTAGLIOLA (Vaucluse) X M Jean-Marie RIGAL (Haute-Vienne)

À LEURS FAMILLES ET À LEURS PROCHES, NOUS PRÉSENTONS NOS SINCÈRESCONDOLÉANCES ET LES ASSURONS DE NOTRE SYMPATHIE ATTRISTÉE.

L’info RETRAITÉS| N° 68| JUIN 2021 | | 8MILITANTS DiSPARUS

Daniel Deruelle nous a quittés le 15 avril, dans sa 97ème année.C’est un défenseur de toutes les libertés que nous perdons. Entré aux PTT en 1943, il rejoint peu après l’armée de libération et se bat en Allemagne. Il adhère à FO dès 1949 et s’engage pleinement dans toutes les luttes qu’il faut mener tout en militant, parallèlement, au sein de la SFIO. De 1978, jusqu’à sa retraite, en 1985, il a été le Secrétaire FO PTT de l’Oise.Nous garderons de Daniel l’image d’un homme tourné vers l’espoir de voir s’instaurer un monde meilleur, plus juste, plus fraternel.

André LALBA naît le 09/10/1931, à Paris, dans le XIIIème arrondissement.Il rentre aux P.T.T, dès l’âge de 13 ans, comme télégraphiste et, dès 1954, à 23 ans, adhère au syndicat Force-Ouvrière. Sa mutation comme facteur à Marseille lui vaudra, de la part de ses camarades, l’affectueux surnom de « Gaston ».Il fait ensuite la majorité de sa carrière, comme facteur, à la Poste de Brive, en Corrèze.Militant très engagé, il a été trésorier de la section FO PTT 19 et membre de la Commission Exécutive. Il s’est éteint dans sa 90e année, après 67 ans de militantisme.Ton petit sourire malicieux va nous manquer André.

Notre ami Félix FAURE nous a quittésNous avons appris, avec tristesse, le décès de notre ami Félix.Après une carrière postale bien remplie, contrôleur, inspecteur, puis Chef d’Établissement, d’abord en Bretagne, puis en région Parisienne, il fut le Secrétaire général du SPN 2 (Chefs d’établissement) avant de prendre sa retraite dans le Var.Imprégné de valeurs humanistes et opposé à tout extrémisme il était Président de la Fédération Nationale des Anciens Combattants d’Algérie (FNACA) du Var.Victime d’une embolie pulmonaire, il est décédé, le 24 mars, à l’âge de 81 ans.Nous garderons de lui le souvenir d’un homme engagé, au franc parler, d’un ami fidèle portant haut les valeurs de camaraderie, d’amitié et de respect.

Adieu Jean-Michel,C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de notre ami Jean-Michel MAUMY. Jean-Michel se battait depuis plusieurs mois, avec beaucoup de courage, contre ce mal implacable qu’est le cancer et donnait régulièrement de ses nouvelles, qu’il voulait rassurantes. Il a été victime de la COVID lors de sa dernière hospitalisation. Il avait 78 ans.Ce natif du Lot et Garonne, postier à Paris 10, puis dans la Sarthe où il a occupé pendant de nombreuses années le poste de SFD, avant d’être le Trésorier de la Région, était un homme de cœur, très attachant. Promouvoir la tolérance et faire respecter le libre choix de chacun, de chacune, était sa volonté farouche.Portant haut les couleurs de FO, il était de tous les combats, syndicaux mais aussi philosophiques et idéologiques, s’opposant à toute forme de discrimination.Luttant contre l’injustice il défendait avec vigueur ce sentiment qu’est l’amitié.