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  • N28-

    32eAnne - 14 Juillet 1923 2fr 25

    LA REVUE

    HEBDOMADAIRE

    IROI'

    Tto Isime CENTENAIRE DE PASCAL

    m"JRICPD.- - AVANT-PROPOSael'A-",KRJf-a\ franais LesEnfancesPascal 133

    ^lLE Jacqueline Pascal 143Pascal et Port-Royal 151

    PADtVALE

    Pascalet Port-Royal.. 151IiENRItor,Variation sur une d Peils-.e .. 161del'Ar-c.MONDl'Ac d?miefrancaiel" Pascalet l'glisecatholique. 171AIRob 184^LLERvn '

    Pascalapologiste 184Ii.V AllER LeSecretde Pascal 201Jach, 55 chevauerv" Desrapportsde la vieet delaIS

    RIAC pensechezPascal. 206

    La Rencontre avecPascal 219

    JuliekRDINS Pascallibrateurdel'intelligence..228N Pascallibrateurdel'intelligence..228CCIENF'ABRE.:

    Pascalet le Libertin .. 235r\, Pascalet lesSciences 241B0S-

    Sciences. 241

    SRAarU2i ' Le Langage dePascal 253QuvDBARUZI..:: LeLangagedePascal 253E.^OURTALg" PascaletlaccVanitedelapeinture.267r, Les ditions originalesdes

    .\alt

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  • ICONOGRAPHIE CHOISIE

    11DE PASCAL

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    MAURICEBARRS,del'Acadmiefranaise

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    7

  • 32269.BlaisePascal,jeune.(Dessinfaitd'aprsnatureparDomat.)

  • '"2..7.

    -Le6.-u..6A"'B..o_oz.

    amie"."Pa.c:.e.'-.

    '3.'2.'a

    -c-,

    a._ca.'-

    '--"rQ."

    "-r_-r").

    v.-,--,

  • "arz

    V.

    Awc.6.b"'B..o_"Zo.

    oaxvi"Pa.'a'C.'a.'-..

    3'1";;L-a.

    -

    --

    ,-----

    32272.

    Sur

    deSainte-Euphmie

    (Jacqueline

    Pascal).

    (Peinture

    ancienne.

    Muse

    dePort-Royal.)

    32273.

    Marguerite

    Prier,

    nice

    dePascal,

    pensionnaire

    Port-Royal.

    (Tableau

    ancien

    conserv

    dansl'glise

    deLinas.

    Ex-voto

    dumiracle

    delaSainte

    Epine.)

  • 32274.BlaisePascal.(D'aprsletableaudeQuesnel,appartenantM.lemarquisDoria.)

  • 32275.Jansnius.a au dutempsconservaumusedePort-Royal.)

  • 32276.AutographesetcachetdePascal.(MmorialetTestament.)

  • 7 D E :

    H PASCAL

    5LA RtLIGlGN,

    E4SUR. QUELQUES

    UTRES SUJETS.

    I.o;z?indiffrence des Athes,CL--- 11

    -

    8

    UE ceuxqui combattentla Religiona pprennentaumoinsquelle elle eft avantque de la combattre. ,'Si

    antoi t "ivloir uned 0A

    32277.- Pl'exni'ere Pagede l'dition originaledesPenses.

  • 32279.

    -Port-Royal

    desChamps.

    L'glise,

    lesanctuaire

    etl'autel

    deSaint

    Laurent.

    (D'aprs

    uneancienne

    gravure.)

  • 32281.

    Vueintrieure

    dePort-Royal

    deParis.

    (Hospice

    delaMaternit,

    tatactuel.)

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    LES PENSE'DE

    PASCALUf"1Reproduitesd'aprsle texte autographe,disposesselonJe,!primitifet suiviesdesOPUSCULES

    ':'j'

    dition philosophiqueel critiqueenrichie de noteset ped'un Esai sur l'apologtique de PasC f

    PARMgr A. GUTHLIN tour, Pascalrestera-t-il,nousl'esprons,

    commele plusvasteeffort,le plus complet,de tous ceux

    nta d'tretentspoursemesureraveccettegrandecitrouuantemmoire.

  • 132 LE TROISIMECENTENAIREDEPASCALUnmonument,disons-nous,nonpas uneapothose.0*

    trouveraici,nousl'avonssouhait,lestmoignageslespludivers,celuidespotes,desphilosophesetdessavants,celuIdescatholiqueslesPlusorthodoxesetdespenseurslespluslibres.Il tait doncinvitableque la restrictionse tntldl l'loge.Mais nousnepouvionspas, s'agissantd'un thomme,ne pas resterdans l'ordrede la grandeur;et 1n'est pas jusqu'notrePaul Valrylui-mme,jidlemerJrebelle l'apologtiqueet plus encoreau ton de pascal,qui nelui consente,sinonl'obdience,dumoinsl'hommaged un gniesi imprieux.Puissentdonccespagesatteindreleur but,c st--di,0

    glorifier,sans discordanceet sans maladresse,l'une des

    gloiresles plusauthentiquesdenotrepays; rapfwochef.fnousl'un denos grandsmortsparmilesmoinsmortssoient,etquetroissiclescoulsnouslaissentsi frawet, pourobir sonvu,forcerceuxd'entrenous j,fn'est pasl'habitude, penser,pourunjour,sur le00040l'angoisse,qui tait,selonlui, levraimodedela pef/S.

    FRANOISLEGlU",

  • LES ENFANCES PASCAL(1)

    t9

    iy a troissicles,BlaisePascalnaissait Clermont-

    haut'c,est l'vnementque la France et toute la

    ha'Uteanit commmorentaujourd'hui. En tout^Utret emPs-nouspouvonsglorifierle gniede Pascal

    ilort-P"OYalde Paris, Port-RoyaldesChamps, Saint-

    soucis duHaut-Pas,n'importeo dansle monde,sans

    qUelquUlieuni de la date, car l'accent des Pensesa

    Voixdch?se d'ternelet d'universel,et plutt que laVoixa

    UnUldividu,semblecellemmede l'humanit.MaiafU Jourde la naissancede Pascal,il convientqueetlesrn nons, dansunplerinagedegratitude,la terreetlsrnortsdont il est issu,et la circonstancenouscom-je OlIltdevuesouslequelnousvoulonsconsidrermont Sllhultiple.Nousaimerionsaujourd'hui, Cler-mont

    oUsfaireune idede ce grandhomme,dans sesQrWes

    aUmilieudessiens,et lesaisirdanssescommen-cmentsen-Quelle enlgrnequasi religieuseque l'apparition d'unCet auurqui de cet enfant jaillit l'tincelle,et nondtcets'este,ne dummesang,sousle mmeciel?Com-da.ngereux;const,ltucepoint de perfection,cet quilibreC^riereux'd'Quest-ce-que cet assemblageinou d'unn.a.lre?et U1n saint, d'un observateuret d'un

    vision-p a aPplique lesmthodesexprimentales,en

    ) L.,rs Pro""ncClermont-Ferrand,aunomdel'Acadmieil,? juillet'^3'

  • 134 LESENFANCESPASCALmme temps qu'il prouve des faveurs surnaturelles.Riennenousrendra-t-ilcompted'unesihautecomplexitet faudrait-ilcrierau miracle? Pascalserait-ilunepierrenoiretombeduciel,dansClermont,le19juin 1623?Eh1non,c'est un quartierde nosbasaltesd'Auvergne.Cettehauteflammea jaillide cesgermesde feuqu'il y a dansnosplus humblescailloux. videmmentcesrapproche"ments ne rsolventaucun mystre.Maisen saisissaitobscurmentles rapports de cet esprit volcaniqueavecsa terre et sa famille,nous prouvonsdes jouisSaIlceanalogues cellesque nousapportela musique,quaPdde grandsaccordss'engendrentet s'entre-croisent.Silapart divinedu gnienouschappefatalement,dumoit15pouvons-nousleconnatredanssespremiersmouvementset sespremiresnourritures,jusqu'aujouro,pleinevtPform, Dieu l'enlveaux influencesterrestrespour leptrir seul. Jusque-lde son point devue sublima

    ediraitlui-mmequ'iln'a tqu'unenfant.C'estdanscepriode que je me renfermerai.Les Enfances PaScommeauraientditnospres,voille sujetqu'ici, cet-date, nousvoulonsmditer.

    ** *

    Pascal,tout petit, ne pouvaitsouffrirdevoirde l'esans tomberdans des transportsd'emportement,et 5voyait auprs de lui son pre et sa mre ensemble,criait et se dbattait avecuneviolenceexcessive. 'e'Ainsiracontesa niceMargueritePrier,la miracuIer:Elle ajoute qu'au milieude l'angoisseque cet tat noe

    biderpandaitdans toute la maisonde la ruedesGr('le grand-prePascalselaissaaller admettrequ'unecireavait jet un sort l'enfant,et, par desmenaces/obligeaune certainevieillefemme venir rparerle111,qu'il lui fit avouerqu'elleavait caus.Quelleclartcespremierstats violentsprojettent

  • LESENFANCESPASCAL 135tol't'2laviedeceluiquifut lepluspassionndeshommes!

    il1quoi,cegnietout spirituelet d'unereligionsi pure,

    entredanslavieavecdesconvulsions! Unesorcireest

    Penchesursonberceau! Lepremierregardde celuiquirierfectionner la noblessedu sentimentreligieuxet

    la

    eurde l'exprimentationscientifiqueputvoir gri-

    la ccel superstition! Danscettefollescne, l'ombrede

    I Cathdrale,nousavonsdjpresquetout Pascal.Il y a

    quiement pathologiquedans ce grand homme,mais

    quile tourmentesans jamaisentamerni l'intgritde

    esPrit, nilasrnitdesafoi.Danslesderniresannes

    desa vie,il voyaitconstammentun abmeouvert sonIlais cette hallucination,il l'a connuecommetelle,il a

    fait aucuntat, et, cephnomnemorbide,il ne

    ili,ritroduit,il ne l'invoquedans aucunde ses raisonne-

    Inent..e mmesesdliresd'enfantne troublrentpasSolldveloppement.Si quelque figure mauvaise

    s'est

    PeuCie sur son berceau,son me n'a rien reu.Il est

    PIllgt pp par l'amourde la famillela plusnobleet la

    Plustelidre.Songrand-pre,sonpre, sa mre,qui n'a

    Pliisquepe1demois vivre,sonaneGilberte,le petit

    ils Ontonn, le regardent avec merveillement.Tous,2"onteu

    rs vite la certitudeque leur Blaise tait

    extr jaireinent prcieux.Ils l'ont devin,avant nous

    tousson plus bas ge. coutezce que nous

    ^coit^^berte : Dsquemon frre fut en gequ'ont lui Parler, il donna des marquesd'un esprit

    toutey,tnaturefimairepar les petitesrepartiesqu'il faisait de

    la

    ronnequschoses-Voillespremiersmotsde cettecou-

    ronne leSsiensluiont tresse,les premiresfleursde

    cettel grequ'ilsont vcueaveclui,avant del'imposer

    a Port ya1,qui doit son tour l'imposer l'univers.doit son tour l'imposer l'univers.Toutde Une' Precomprend

    sa responsabilit.Il se

    reconnatunemissionenverscet enfantfragileet gnial,

    l'-QIJ,des llt excessiveet d'un esprit tout puissant.Illided se consacrer l'ducationdu petit Blaise.Et

  • 136 LES ENFANCES PASCALd'abord,et presque soninsu,cequ'il met la dispos1*tion de l'insatiablequestionneur,c'est le trsordes pen.ses accumulesdans une famillede robe et dans ti1milieudejudicatureet d'administrationfinancire.

    M.Pascalle pretaitprsident la CourdesAidesdeMontferrand.Cesmagistratsde l'ancienneFrancefQr-maientun corpsvigoureusementcaractrispar l'arno^deschosesde l'esprit,legotdu droitet de laprocdurellesrieux,le respectdesoi-mme.Dansune poquep 6de conflits,ils furentd'une soliditmoraleincomparable.On ne peut pas imaginerde milieuplus ustreme^,sain. S'il s'y trouveplusdebon sensquedebongot.s;de Patru Malesherbes,ils ont quelquechosede rudedepdant,et s'il faudrale chevalierdeMrpouraffi11Pascal,leursparoles, l'occasion,s'lventtoutaisifle la grandeur.Lepaysd'Auvergne,enparticulier,ajoursparupropre nourrir ces fortes consciencesjur-diques,peusensiblesauva-et-vientdessentiments,int-giblesdansleurconceptiondu droit.Pascal,toutesa vietdemeurerapntr de l'esprit juridique,mmelorsqsonasctismen'aura plusrien voiravecleschosestetJl.porelles.Il en transportera volontiersle point de "":.danssa peinturede l'homme.NousdevonsnousCOlledrercommedescriminelsdansuneprisontoutere^\>-desimagesdeleurlibrateuret desinstructionspoursode la servitude. Qu'ons'imagineun grandnoir1d'hommesdans les chanes,et tous condamns roorttdontlesunstant chaquejourgorgs la vuedesaut!geceuxqui restentvoientleur propreconditiondansceSde leurs semblables. C'est l'imagede la conditionhommes.L'idequ'il se fait de la responsabilit,sa cnceP^d'tres humainsqui sont avant tout des person*10,#

    cohrentesavecelles-mmes,portant ds lors la clle#de leursactes,ayant mater les lmentsde cor.rupti

  • LESENFANCESPASCAL 137

    qUifissent au fonddechaquepersonne,sontd'unhomme

    pablnfant, a entendu parler de dlinquants,de cou-

    pables,deprvenus,de condamns,d'une socitoul'on

    tatours rpondredequelquechoseet se tenir en

    tUrcre comparoirdevantle juge.Il est permisde conjec-

    PascavecPaulBourgetquelesconversationsd'tienne

    dereseressentaientde sonmtier,et queles problmes

    Sentiponsability tenaientune grandeplace. Oui,le

    Se de la responsabilit,voille principehroquesentimentdela responsabilit,voil le principehroquedfillt roirrira cegnie passionnet svre.Pascala

    pagst fairedesprocs: procsdu frreSaint-Ange,

    Proc esJesuites, procsdes htrodoxes,procsdes

    lnsmmedesesamisdePort-Royal,et par-dessus

    Et Procsdela raisonhumaine.

    t, t, de'sClermontpeut-tre,commenait inquiter

    PlustafdItleproblmemmede la justicequ'ilse poseraplustr aVec angoisse: J'ai passlongtempsdemavie

    en croy angoIsse: unejustice;et encelaje nee metrornPolsPas; y avait unejustice; et encela je nemetrojpas ; car il y en a,

    selonqueDieunousl'a voulul11etro Maisje ne leprenaispasainsi,et c'estenquoije1116tron car je croyaisquenotre justicetait

    essen-\lger.. iusteet quej'avais dequoil connatreet

    en

    a*s je me suis trouv tant de foisen faute de

    jugeil rOIt, qu'enfinje suisentr endfiancedemoi

    et autres.J'ai vu touslespayset hommeschan-

    gants

    ailtres' J'ai vu tous les Payset hommeschan"1'e rIfallt respireet s'agrge,parsimplerespira-genie.lIa ementsqui demeureront la racine de

    son

    Maif a-t-il se nourrirsimplementde cequiflotte

    dUcation;dansl'air?Oh! non,cene serapasunelibre

    F-ducatiol,elaMontaignequelui rservesonpre,homme

    ^thod V*de discipline.Blaise n'a pas neuf ans

    cheUectuelpascalveut le transplanterdans un climat

    ar. et tS richeet plusstimulant.Il sedmetde saChar^,Us quatre,le fils,lesdeux filleset lepre,ils

  • 138 LES- ENFANCES-PASCALviennent Paris o celui-cisait retrouverun milieudsavantsqui rpond sesgotspropreset qui doit l'aidtplus tard dans son uvre d'ducateur. Car, ce P11Blaise,il ne veut pas l'initiersur l'heureaux sciences-cveut le contenir,lemodrer.Il prendsoinde lui interdla connaissancede la gomtrie,de peur de le dtourdu grecet du latin.Maisquefairecontreunetelleprecitde vocation?Voussavezcettehistoireaux formeSdelgende,et commentle pre,dbordpar ledsobissaf\gnie, court chez M. Le Pailleur, qui tait sonaintime,et qui tait aussifort savant. Lorsqu'ilY l1arriv,raconteGilberte,il demeuraimmobilecommehommetransport.M.LePailleurvoyantcela,et vOyaemmequ'il versaitquelqueslarmes,fut pouvantet lepria de ne pas lui celerplus longtempsla causedeSOI,dplaisir.Monpreluidit: Je nepleurepas d'afflic^maisdejoie. dtlDe tels tableaux,quellervlationde la violenceet011frmissementperptuelqu'il y a danscette famille.teS,met toujoursl'accentsur legniede l'enfant.Et, C'rt

    juste titre! Maisil faut le mettreaussisur les modu pre. Le voil, cet enfivrementque PascalheLes voil,ceslarmesqu' sontour il ne vapas tar tverser.Joie, joie,pleursde joie! Deslarmesqui vie11desides,nondespassions.Lespleursd'une intelhgeviequi s'meut.CesPascal sont des gens chez qui lafJleintellectuelleet la vie sensibleconcourent une111exaltation. de;Et l'enfant merveilleuxpntre dans le cerclelis

    matres. L'apprentissages'est fait en dehorsd'eU'"oiln'ont plus qu' l'accueillir,le petit confrre.Le1/qtJi,associauxtravauxde ce cnacledemathmaticientassociaux travauxdececnacledemathmaticiensqCI"groupautourdu preMersenne,a tle commett^^:del'Acadmiedessciences.Il lescoute,docileet stour tour.A leurheure,cesontbiendessavants-le restedu temps,de joyeusesgens.Ilsmditent,

    "Staj"

  • LES ENFANCESPASCAL 139

    pa.s:nt, puisilsrientet bavardent.Ondiraitqu'ilsn'ont

    Pad connatreplushaut quedesproblmesdephysique

    ignoe mathmatique.Leur me s'accommodede cette

    ressrance,qui leurestmmeun moloreiller.Leursidesdumblent cellesd'un Montaigne: la franchelibertdeldoute,la haine du pdantismed'cole,la rvrencedeeliglOn, l'logedela tranquillitd'esprit.En somme

    lesidescontrelesquellesplustard Pascals'lveraavec

    Uner?e si tragique.Ils veulent suivre la nature.Eh

    biecn* i dsmaintenant,ilvoudraitla rectifier,l'purer,la,r-ontraindre,la surmonter.Il se saisitde leur savoir,IUai

    Sondsirne s'y satisfaitpas. Un tel espritne peutn'estUreravecLe Pailleur.Il ira plus outre.Leurpaixn'est

    Pasla sienne.Quelui donneraitleurdemi-science,POIlrSonsentiment?Il a besoinde la religion.Il

    veut

    PresseSUrun autreplan,s'leverdansuneautresphre.Il

    pressentlasaintet.Et le voT

    ell Pr1 a justement,peu de tempsaprs, Rouen,

    SOignernc: de ces deux mdecinsqui taient venus

    ressaienta Jambecassed'tienne Pascalet qui s'int-

    resSaLl.elltPlusauxmaladiesde l'mequ' cellesdu corps.

    Ceu1'ditMargueritePrier,s'attachrentbeaucoup

    klaiSep scal:,mon oncle,pour le faire entrer dans des

    reusSirentePitsolideet pourles lui fairegoter.Ils y

    russirenttrs bien; car commeil avait un esprit trsSlideet

    qUOiquet s. bon, et qu'il n'avait jamais accoutum,qUoiquere;S ieune, toutes les foliesde la jeunesse,il

    cnnutaVeCCesmessieurs,le bien; il lesentit,il l'aima,il

    1(erUbrasSa'Etquandils l'eurentgagn Dieu,ils eurentWte la Et quandils l'eurentgagn Dieu,ils eurent

    car lorsquemongrand-precommenagrandIb.at de s'appliquer quelquechoseaprsun si

    M:di Sonzle,commenant goterDieu,le lui fit

    goteraussi. tCI1:1rnuniond

    tellehistoire.Lepreet le filsontunetelle^o n epensesque tousdeuxs'meuventdansle

  • 140 LESENFANCESPASCALmmetemps,souslesmmesinfluences,mais,cettefOis,c'est le filsqui passedevantet qui, profitantde la foceque lui a donnesonpre,l'instruit et, sontour,letlreplus haut. Et commese repliant sur lui-mmeil splique raisonnercestrangesrencontres,il songesedain que l'accidentde son pre,entranantla visitedesdeuxpieuxmdecins,a tlesigneet tout ensemblel'o'casiondes volontsde Dieu sur lui. Tel que nous

    econnaissons,commentne sentirait-il pas se former

    elui,dscette heure,ce sentimentprofondde la prdestl:nation,quidonneun caractresi dramatique sonceuvr:et sa vie? Toutesles idesqueplus tard il expriJ11CedansleMystredeJsus (j'ai verspour toi tellegoutttjesang)il commence les exprimenter.Pour lui, Die'Ilinventdesfaits,a multiplilesavertissementset lescieconstances,a crdes vnements.Lesvnements,CC5leonsquenousrecevonsde Dieumme, dira-t-ilPtard. Dieuluia fait la faveurdenepasl'aveuglerco 'CCtant d'autres. Dieul'a clair,a inclinson cceur:eune douceviolencevers la vrit.C'est doncqllepieel'aime et l'a choisi. Ainsi, Rouen, danssa vingt'quatrimeanne,les idesde Providenceet de pretinationseralisenten Pascal.C'est de la vie rehg^ jvcueavant d'tre pense.Et tout celaen troitaCvcueavant d'tre pense. c,,~la en troitacc

    old

    avecsonpre,parle moyende sonpre.

    * *

    sonpre.

    - f1'Les enfancesPascal sont finies.Le jeune ge,1je

    plus faire d'apprentissage.Sa famille,les sa van ;saints, et puis, aprs quelquesderniresoscillatloDieu! Il a passde cercleen cercle,pour tendreto J -jplushaut versla vrit.Et dequelleallure^OneS~Itlle, a laissune minutieuserelation.Cette fois,, aL laiss une minutieuserelation.Cette fois,

    le Ma'yat dans l'obligationd'tre reue parcha-

    entires le Jourola mreAngliquela tint uneheure

    aVecla. t tte appuyesur son sein,en (l')embrassant

    SeulemeAdresse d'unevraiemre,ellene pleuraitpasquihli nt dhumiliation:c'tait sur sonfrre tant aim,quii.~CailSa'-tunesi cruelle dception,quecoulaientseslarm

    G. ne SIcruelle eceptlon,que coualen

    armeSifit le n aeurs fut pleinde confusion,e ressaisitetfitdeux pres tant deheurtsla paix

    revintentrecesdeu*urs. La paix et aussila confiancetotale

    etlaSou*?l0n-11suffit devoirle rledeJacquelinedansdel'me; Conversion.Sur les mouvements

    intrieurs

    l' e de Pascal,cette tapedcisive,nousavonsun

    tler - p Inestunable.leslettresqu'ellecrit MmeP-

    rier J!aesol'on sentpasserun frmissementde joieA

    RA.la fin lf i transportd'unefoi exauce.

    Ala deP sePtembre1654,Pascal,au parloirdePort-

    deParis,est venuvoir sa sur.Elle n'a jamais

    Cessa Rendre, de prierpour que la misricordede

    VOICI.Dn dans une personnequi lui est si chre.Le

    Usdchira S'chappede ses lvres,plusdouloureux,nt qu eUe n'avait peut-treespr; Acette

  • 150 JACQUELINEPASCALvisite,il s'ouvrit moid'unemanirequime fit piti,'Elle l'coute,frappeau cur d'un bonheursansBienqu'il se plaigned'tre dansun grand abandonment du ctde Dieu,ellesent s'approcherla grV:Cette confession,crit-elle,me surprit autant q 'me donnade joie.Et ellecontinued'attendre,lalSSdtse fairele travail profond.De ses instancesauprsp,Dieu, cemoment,elle ne dit rien,maisnousdece quedut tresa prire. , JrPascal,dans cette priode,revient sans cesse ep

    cdant ce besoinde s'pancher,d'tre console,q11,connaissentles mes dvoresd'un tourment 1Si je racontaistoutesles autresvisitesaussienpartIp:lier, il faudraiten faireun volume; car depuisce teJlo:elles furent si frquenteset si longuesque je P61^n'avoirplusautrechose faire.EnfinelleleremetelesmainsdeM.Singlin.

    tlAinsi,dans les grandsmoments,nousvoyons ctir'les deuxhautes figures,dont l'une est en quelque50selonle mot de Sainte-Beuve,le doublede l'autre- f,la dfensedePort-Royal,Pascala donnsongnie-s ,1queline,ce qui est biendans la vocationdesfe111i:idonnsa vie, aprsune agonieintrieurequ'onnei(dcrire,premirevictimedu Formulaire qu'elle

    at forcede signer. sviiA ctde cedsespoir,voiciquenousen vocp0 d"autre, celui-ltouchant comme la faiblesse.MlleRoannez,que Pascal exhorta, qu'ilaima peut-le,,qui dfaillit quand il lui manqua, souffrit, ell a-autre supplice,la peineindiciblede l'mequi a relvux et s'pouvanted'y avoir manqu.AISOl foft:mort, elleavait demandque soncurft portapasc.]';Royaldes Champs.On le lui refusa. Jacquelinequi avait une foisoffertle sienne le reprit jamaIS.

    JEANBALV

  • PASCAL ET PORT-ROYAL

    La natur,dit Sully-Prudhomme,sembleavoirallumdans

    1 inulti,,,, gnie de Pascalautant de flambeauxqu'euta

    deProvincesmystrieuses,depuisl'espaceinfinio ^lte la matire jusqu'auxabmesde la consciencehumaie*bC'estpour cela que dans le moisqui vientdes> e^ la France, justement firede son illustreenfant

    a clbrle troisimecentenairede sa naissancedment autorisedes savants,des philo-sopheset

    deslittrateurs.Les uns ont dit la magnifiquevaleUrJ6 r'011cel~vre'scientifique,les autres ont essaydeer 1abd scientifique,les autresontessaylInpec b me de sa pense,les derniersont admir1iitipeccar, beautde sonstyle.L'gliseenfina honorenPourqIl futavanttout: unnoble,ungrandchrtien.

    Pur0U* que nos traditions et nos tudes ratta-qUenouscePort-Royaldont il est insparable,c'est lfit lesienvoulonsl'tudierun instant,danscecerclequ'ille siei

    et Oil enfermaavecbonheurune vie que ladressedee monden'avaientpu remplir.J'ai une ten-^resse(je 0eurPourceux quiDieum'auni plustroite-dressede'-Iceurpoirceux qui

    Dieum'auni plustroite-ment,crira-t-il un Jour, pensant certes ses deuxIrlcornPar,ablessoeurs;mais encoreaux amis, incompa-f'lat. SI, prsd- 10n tot lesquels il avaittrouv; dansunerenon-

    ciaationtotaleetoUce, cequelui-mmeadfiniau cours

    Plbt. d,extase; certitude,certitude,sentiment,joie,aVe resOntd'c POrt-R. avant nous commentPascal se lia

    avecoyat Les admirableschapitresde Sainte-

  • 152 PASCALET PORT-ROYAL-Beuvenotammentsont dans toutes les mmoires.1iWcesujet, commebiend'autres,legrandcritiquene l'aP.puis,et l'on peut encoreaprs lui, dans le vallondl;Champsosurlesruinesdumonastres'lve, uelqpas de celuide Racine,le buste de Pascal,voquer5grandsouvenirquisembletoujoursprsent:

    Sespasqu'onn'entendplussontrestsimprims.Pascalavait vingt-quatreans, quand Paris,en 6;;il fit une connaissancedirecteaveccequ'on appelait,

    Port-Royal.De l'esprit qui y rgnait,il avait dj*le chocun an plus tt, enNormandie,lorsque 1gationdedeuxgentilshommesdu pays,MM.des L~.,et de la Bouteillerie.il s'tait mis,ainsique toutesj*mille,sous la conduitede M. GuiUebert,curde Oceville,aminagureet disciplede l'abbdeSaint-Cyra.tJ..,jjfut mmealorsun ouvragepeu connude JansniuSJRformationde l'hommeintrieur,traduit par A^d'Andillyet prt par Guillebert sonpnitent,sur celui-cila plus viveimpression. ; tlJleMais:bien plusprofondefut celleressentiepar ledchomme Paris, quand il vintcouter dans 1 '.Port-Royal,au faubourgSaint-Jacques,les dicdusuprieur,M.AntoineSinglin.SasurJacuelillejsaveclui.Elletrouval, lapremire,sonchemindeV iceiet offrit Dieudans le silencede soncurles petlde sa vocation religieuse.L'Esprit souffleo il le.lisons-nousdans nossaints livres.Queldut donctre"soufflequianimalesparolessacerdotalesdontlersementfut teldanslesdeuxmesdeBlaiseet de Ja ;line Pascal! ViaeI*Pour elle, l'appel fut irrsistible,et si desralt S^$famille,la considrationsurtoutde son vieuxoier;retinrent dans le monde tant qu'il vcut, duce fut sans y jeter de regards en arrire.:Ble11g{~,son corps, son cur fut dans la clture. Elle.;

  • PASCALET PORT-ROYAL 153l'habit Port-Royalqu'en 1652; maisdepuiscinqMisu*Dlt t>0r'Royal qu'en 1652; maisdepuiscinq ans

    commle luicrivaitlamreAgnsArnauld,elleyta

  • 154 PASCALET PORT-ROYALdevaitbientt se constituerl'immorteldfenseur:frre, lisons-nous,dans sa vie crite par Mmefefia toujourseuunenettetd'esprit admirablepurte/'ner le faux, et on peut dire que toujourset etoete7chosesla vrita tle seulobjetde sonesprit,pllejamais rien n'a pu lesatisfairequesa connaissede)3Commentdoncn'aurait-il pas subi l'ascenda je(t)

    MreAngliqueArnaulddont le dsintresse!116^fi)en cette occasionsi complet,le sens chrtien 0ysi dgagde toutehumaineconsidration: Voye{.dmonsieur,lui avait-elledit, nousavonsapprisde q\\Saint-Cyranne rienrecevoirpourlamaisonde

    1j110tl'

    neviennedeDieu.Toutcequiest fait par un autretqueU chant n'est pointun fruit deVesprit eefDe telles parolesentraient certes dansson. it ri,comme sa prodigieusemmoirene lui d 115oublier,nous en trouveronsplus tard l'cho

    ataines de ses Penses. 1 clle1V:Quoiqu'ilensoit,il prit assidmentds lorsject^:

    de Port-Royal,et dans les deux annesqui Ie l'influencede Jacquelinefut immense.Elle-m ;la conqute Dieude cefrretant aimfut Saoccupation; et lui de son ct regardade J ;

    l'a Vcommeun pluspur nant, non seulementle njoede.4l'avaitpensreprendre,maisencorelascienceql'bolll:.tant absorb: Quandj'ai commencl'tudedel'holisons-nousdanslesPenses,j'ai vu quelesstraitesne sontpaspropres l'hommeet queJ a\1treSplus de ma conditionen y pntrantquevotf' 4l'ignorant.J'ai pardonnaux autresd'y peUs se crMais comme il devait l'crire aussi, * >0iisuademieuxpourl'ordinairepar les raisons

    4JI'immetrouvesquepar cellesqui sont velllles tepritdesautres. Al'influencedesasur,1*r(jeiiteV^desreligieuses,desamisqu'ilcomptaitdj11Port-Royal,se joignit l'effort intime de se

  • PASCALET PORT-ROYAL 155du'^ce, et 'tout cela aboutit la nuit dcisivedu23

    gence,1654.

    cela aboutit la nuit dcisive, es{)"eIllbre1654.crit> .remarquerque dans le Mmorialqu'il en a

    tcrit,est lemot de joiequi revientavecle plusde fr-

    "111 doute qu'il en tait inond,et celan'est pas

    tClvedfalre observerpar ceux auxquels la religion

  • 156 PASCALET PORT-ROYALL'illustreAntoineLeMatrey travaillaitdans les*eavecsesonclesd'Andillyet Arnauldquesecondait1'1\Nicole.Lanceloty venaitparfoislireses textesgreCS.\,i;[cousin de Richelieu,l'abb de Pontchteau,y fainejfdjdesretraites.M.deSainte-Marthetait souventdlsent, et le nouveauvenu apprenait le connattre.ri"Luzancy,M. de Pontis,M.de Saint Gilles,M. d'eplnay,M.de laPetitireet plusieursautresy pours'Il'l;les exercicesd'une pnitencehroqueque conteJ119dravi le jeuneNicolasFontaineet qu'allait bielltt \11;1)mirerRacineadolescent.Port-RoyalenunmottaIt.dithbadedans laquellefiltraientles lueursnouvell'Acadmiefranaise. j coriEntre lui et le savant qu'il avait conquis,1a f3'se fit complet,absolu,indestructible; et bien QP6r11l'calne sefixt pasaudsertdesChamps,cequilui PIlJIilde dire par la suite qu'il n'tait pas de Port-RO)- Jen'en mit pas moins au servicedes solitairestotl{f;idonsmerveilleuxqui reposaienten lui. AussifutCo:';'naturellementque l'anne suivante,1656, port11ft)encore,ArnauldexcludeSorbonneet perscutsetqliversluipour rclamersonaide,en lui disant: *tes jeune,vousdevriezfairequelquechose.Ceq

    ICI

    chosefut lesProvinciales. , fNousn'avonspas en parlerici.Tant qu'il y fmondedestres prisdebeaut, on lira et on reimmortelchef-d'uvredont la fine ironieet la stlllllli'loquencen'ont jamaistdpasses.L'onse de~~!-aussicequ'il faut leplusadmirer,oudeceliuiqu:iStIt,I

    ili.dfendresesamis,ou de ceuxqui mritrentdpareil dfenseur.Lemiraclede la Saintepine,arriv au manaStre,"faubourgSaint-Jacquessur la propre nice de de'le 24mars de la mmeanne,aprs l'appafl1 tli11'cinquimeLettre,scella,si onpeutainsiparler,5011d;ave Port-Royal. Tous deux y virent un sIg

    ll'

  • PASCALET PORT-ROYAL 157lntErVentionmanifestede Dieu; ils entendirentfeftsemblett

    en Ion manifestede Dieu; lis enten lrentetquie{(la voixsainteet teITiblequitonnela nature,et(luiconsole l' ret

    palsea"futboulevers,etdu plusintimedesonmejail-t-il, n'a d'actionsdegrces: CommeDieu,note..aussiqU'^aSrendude familleplus heureuse,qu'il fassesnsdoutenen trouvepointdeplusreconnaissante. Etdoutp lors,toutencontinuantd'crireauProvin-cUl,Gonsru|sit-il en sonespritleplande l'apologiequ'ilet qu

    ,il exposa.vers le mmetemps ses amisde^0rt-Royojon le s tres cessrentbrusquementdeparatre,0lksait

    aUPrintempsde 1657.La dernire,chosettltliVe-e:, porte la datedu 24mars,c'est--direle jouranniversaire

    d Gracie.Ona longuementdiscutsurcetteOn a

    longuementdiscutsurcetteParlQFprernaturede l'crivainqui se savait applaudila praj6 ent^reet l'ona mmesupposqu'un scru-PUI""ait avoir dterminPascal nepluscontristerlesJsUit OlTetetmmPascal ne plus ccontnster

    es. yPothseinvra.isemblablequi dmentl'af-tn ntU fit Peu avant sa mort: Bien loin def.tre prr avoir fait les Provinciales,si j'avais lesIl {\V'a.itsentement,je les ferais encoreplus fortes.* ftv*itu Contraireobi en les crivant un de-voirdeconscience, secroyant obligd'avertirtout leSon.ri.n allerpaspuiserdel'eauune fontaineempoi-1:1\h!

    'nt d'fa' plausible est la suppositionquePascal,sen-ltte. 'iif,illIrler' forcesqui l'avaientsoutenudurant sa

    Vouij^1 ^Ployerles dernires un ouvragedontl'utilitluisemblaitplus grandeque celled'une uvrede~~i~

    Ce sanctuairede Port-Royalo il avaitt 11t pn)11voulait en faire commele centrelov

    et magnifiquegliseo, aux piedsdup, d'Isaac et de Jacob, non des philo-t r S^vants>il rassembleraittous les hommes.~t te Uenadvint,et commentlamaladie,puis

  • 158 PASCALET PORT-ROYALpcrrla mort triomphrentde sa volont: PendentCP1:

    interrupta.Des dbris de son rve, Port-RoyalfitjPenseset cettecollaborationsuprmedit avecuflese:fisanteloquenceceque forent leursrelationsduraderniresannes. tOiLe 4 octobre 1661,dans le monastreencoretsecoupar la perte rcentede la MreAnglique,de ;quelinemourut trente-sixans, premirevictiiwe(perscution,sa dlicatesseextrmen'ayant pu SUe:iter lesaffresde conscienceol'avait jetel'exigeu0^;signaturedu formulaire. Je parle dans l'excsoJ11t1douleur quoije sensbienqu'il faudraquejesucete'avait-ellecrit quelquesmois auparavant au 01JArnauld.? Elley succombaen effet,fidle cequ'ell:tidit encore: Si cen'est pas nous dfendrela

    ~t'c'est nous mourirpourla Vrit. (Ir.Leslettres critesalorsPascalet MmeprierPti:

    religieuseset les solitairesmontrentde quelleaffeellttous les deux restaient l'objetau monastreauqUeJiunissaientmaintenant, s'ajoutant aux autres, le'!lld'unecommunedouleur: Dieunousfasselagrcee11bienmourir, avait dit simplementPascalenapP^S';cette mort, le couple plussensiblequi leptfrapla terre. UfPendant les dix moisqui lui restaient v~ p~tunegrandepart, tous les mmorialistesle rappoj tce qu'on a appelles guerrescivilesde Port- 0rudit modernea mmevoulutablir, l'aidede1JlP;et quellesharmoniesd'une trangepuretC}uieSembled'entendredans la substancede la nuitaccuus entoure?Mon me, l'extrme de l'oue,Setendeavec surprisede lointainesmodulations.Elleset end,Pareilie l'esprance,jusqu'auxlimitesde monsens

    POUrsllisir cesfrmissementsdecristal et cemugis-SeiUentd*Unemajestueuse lenteur qui m'merveillent.Qieiegt)nC lemystrieuxinstrumentde cesdlices?LeCl-el mme,lui rpondaitPythagore.Tu perois?quicll arineles dieux. Il n'y a point de silencedans*univers11 COncertde voix ternellesest insparableln)llvelent des corpsclestes.Chacunedes toileslnrjbiles,faisant vibrer l'ther selonsa vitesse,commu-4splusetenue le sonqui est le proprede sonnombre.Plusignes, qui sont ncessairementles plus^Pides>j ^1886111 l'ensembleles tonsles plusaigus.Us

    gravesSSOntles pluslentes,quisontles plusprochesdenous:es Sontles pluslentes,qui sontlesplusprochesd *ous.

    la terre immobileest muette. Commelessphresobissent une loi les sonsqu'ellesengendrentSeCOliposnt dans cet accord suave et doucement

    1 est celuidescieuxaveclescieux.L'ordredupUr enchantetes oreilles.L'intelligence,la jus-tict,artiesu

    et les autres perfectionsqui rgnentdansla?artiesuhil-mede l'univers,se font sensibles; et ce1'ioureuquetu prouvesn'est quel'effetd'unedivine1f!. se anlogie.

  • 162 VARIATIONSURUNE PENSEtVoilce queprtait aux abmesde la nuit le profollo

    dsirdesanciensGrecs.

    Quant aux Juifs, ils ne parlent des deux qu'ilsii'CPclbrentl'loquence.Lesnuitsbibliquesretentissentetlouangesdu Seigneur.Lestoiles,quelquefois,yparaisseeconfonduesaux filsdeDieu,qui sont lesanges,et cetteinnombrabletribu desespritset desastres fait ente*1 toutela terreune acclamationimmense. Les cieuxnoncentla gloirede Dieu, et l'ouvrde sesmainsest proclampar le firmament. sL'auteur des Psaumesne trouvepas de termesaSSj\

    nergiquespourexprimertoutela puissancedecetteVO;textraordinaire:Le jour vomitaujourlaparoledieleS'la nuit enseignela nuit. Cene sontpoint desbabagl1ni de ces proposqui peuventchapper l'oreille,1Jle."leurrsonancese prolongeaux extrmitsde laNonsunt loquelnequesermonesquorumnon aud#ZeJvoceseorum.In omnemterramexivitsonuseorumfinesorbis terrverbaeorum. tirEt Jhovahlui-mmedit Job: LestoilesduJ1111

    clataienten chantsd'allgresse.

    Pascalne reoitdesespacesinfinisquele silence,dit effray. Il se plaint amrementd'tre aban 0danslemonde.Il n'y dcouvrepas Celuiquidcla*3*gfJrmie: Clumet terramego impleo.Et cet trM:chrtienne se trouve passonPre danslescieux. .ttau contraire,en regardanttout l'universmuet,il ien effroi,dit-il, commeun hommequ'on aurait fendormidansune ledserteet effroyable. 2,'Effroi,effray,effroyable;silenceternel;universpI'c'est ainsique parle de ce qui l'entoure,l'une des

    j;fortesintelligencesqui aient paru.Ellese ressent,ellese peint,et selamente,cOelr

    bte traque; maisde plus,qui se traque elle-

  • VARIATIONSURUNE PENSE 163..-q:.x:Clte1sa.n.cesd

    lesgrandesressourcesquisonten elle,lespuis-gage.

    e sa logique,les vertus admirablesde son lan-gage, corr"nipretoutcequiest visibleet quin'est pointdetoutes

    Ellese veut fragileet entirementmenace,etdetoutespartsenvironnedeprilset de solitude,

    et desOUffriresu:ausesde terreuret de dsespoir.Elle nepeutSoulirqelle soit tombedans les filetsdu temps,dusystmerf dimensions,et qu'ellesesoitpriseau pige

    d-Qsystradumonde.Il n'est pas de chosecrequine

    lesautresonaffreusecondition,et lesunesla blessent,

    la CQSa trompent,toutes l'pouvantent,tellementiftort nemanquejamaisdela fairehurler

    la Elle1116fait songerinvinciblement cet aboi

    dseSPrale. qu'adressentles chiens la lune; maisceson quiest capablede la thoriede la lune,pous-se son gmlssementtout aussibiencontresescalculs.tUteil,estPasseulementcequi arrivedansle ciel,maisth se tilS Jusqu'et

    non seulementtoute choseelle-mme,^teet s fnnocente reprsentationdes choses,qui

    ^Ve^te,Psefait har: Quellevanitque la peinture. IlSoM our 1ede Pourles imagesque poursuiventles arts, unesortedealn du seconddegr.

    etJene m dePenserqu'il y a du systmeet Cet ab cetteattitude parfaitementtriste etia 0 u de dgot.Une phrase bien accordety,elutdtronClahontotale.q sauv h critbienn'est pas siachevequ'ellequelsenfU nau*raSe quelque libert de l'esprit,quelquesentim

    ent du nombre, quelque logique etf(ll\1ssijen0 ue quicontredisentce qu'ils disent.Ille u

    SaIsquoi de trouble,et jenesaisquoi de^ues et la ,. o e trouble, et Je ne sa.lS qUOIe^'ils ^renonseS^e^simpressionnants.Qu'est-cequeql1

    l.pprenonsesobjetsimpressionnants.Qu'est-cequelle Sont .aux autres hommesen leur rptantqills ne ,,,It rien, que la vie est vaine, la nature

  • 164 VARIATIONSURUNE PENSE0ennemie,la connaissanceillusoire?Aquoisert d'assoleocenant qu'ilssont,oude leur redirecequ'ils savent-1Je ne suispas monaisedevant cemlangede1 t

    avec la nature. Quandje vois l'crivainreprendre:rempirer la vritable sensationde l'homme,y ajouterdesforcesrecherches,et vouloirtoutefoisquel'onPreson industriepour son motion,je trouve que celaimpuret ambigu.Cetteconfusiondu vraiet dufauxdafo.un ouvragedevienttrs choquantequandnousla 50tJonnonsde tendre entranernotreconvictionouimprimerune tendance.Si tu veux me sduireoUItPsurprendre,prends gardeque je ne voie ta maitlPdistinctementque cequ'elletrace.Je voistrop la mainde Pascal.

    D'ailleurs,quandmmeles intentionsseraientpe:le seulsoucid'crire,et le soinque l'ony apportetj,mmeeffet naturel qu'une arrire-pense.Il est setable de rendreextrmecequi tait modr,et de tPC'quitait rare,et plusentiercequi taitpartag,etP*rjtique ce qui n'tait qu'anim. Les faussesfellteedessinentd'elles-mmes.L'artiste ne peut gur etn'augmentel'intensit de son impressionobservee,pre'irend symtriquesles dveloppementsde son ideprtmire, peuprs commefait le systmenerveuxqil gnraliseet tend l'tre toutentierquelque &cationlocale.Cen'est pas l une objectionCOIt"Iler,tiste, mais un avertissementde ne jamais conOt1eq1vritablehommequi a fait l'ouvrage,avecl'hoirl'ouvragefait supposer. aCetteconfusion est de rglepourPascal.On f).tcrit sur lui, onl'a tant imaginet si passionrinotcol;sidrqu'il enest devenuun personnagede trag eJlfacteursingulieret presqueun emploi de la Cde la connaissance.Certainsjouent les Pascal.a fait de luiunemanired'Hamletfranaiset jafl

  • VAklATIONSUR UNE PENSE 165et qui e

    sonproprecrne,crnedegrandgomtre;etlui frissonneet songe,sur une terrasseopposel'univers.Il egtsaisiparle vent trspre de l'innni,il se

    tnmSurla margedu nant o il parat exactement

    tout1eSUrle bord d'un thtre, et il raisonnedevanttouteMQndeaveclespectrede soi-mme.

    C'egf^Urtari^ un fait assezremarquableque la plu-Partdesreligionsaient plac dansl'extrmealtitude

    le

    sgeela Toute-Puissance,commeellesont trouvsa

    que e\^es preuvesde son existencedans cet ordresi(lra|* quid'autre part, a donnaux hommesl'ide, le

    modlePfUnltIf,et les premiresvrificationsdeslois

    naturelles.

    Cestvers ciel quelesmainsse tendent; en lui que

    se rfugientou seperdent; c'est luiquemontrededoigt

    UnProPhteoud'un consolateur;c'est duhautdelui

    1 certainesparolessonttombes,et que certainstt Sa trompettesse ferontentendre.P-t sansdoute, ni la CausePremire,ni l'ActePur,niEsprit>011*'Pointdesite,nonplusqu'ilsn'ontde figuredprtl'eS maism^stinctqui tient peut-tre notreSt^cturn vertIcale,maispeut-trele sentimentque noset qUet Ontsuspendus des phnomnestrs loigns,Ilt les Ote vie terrestreen dpend,tourne invitable-Qa.t)sies ^11168^mbatrasss,ou affligs,outourmentsdansleurs eSpritsPar leurs questionsabusives,vers leEl. - leu, VlWSle haut'"-C\l\thf exaucer,sontle mmemot.

    lu- Ilnie' cdant un secret mouvementdeeut d' naif*a conjoint cette espced'inspirationU1causaitune

    loimoraleuniverselle, la sensationqueluiCa^saitSctacle du cieltoil.Jai easa

    5uivre ^^e^quecds d'observeren moi-mmeet de

    aux ides cet effet mystrieuxque pro-

  • 166 VARIATIONSURUNEPENSEt

    duisentgnralementsur les hommesune nuit pureet !

    la prsencedesastres. tVoicique nousne percevonsquedes objetsqui

    rien faireavecnotrecorps.Noussommestrange*11simplifis.Tout cequi est proche est invisible; tout

    ce

    quiest sensibleest intangible.NousflottonsloindenoNotre regards'abandonne la vision, dans un chad'vnementslumineux,qu'il ne peut s'empcherdi1Sentreeuxpar ses mouvementsspontans,commeSttaientdansle mmetemps; traant deslignes, forrria^etalent ans e mmetemps; traant eshgnes, 01Wet!desfiguresqui lui appartiennent,qu'il nous impose,qu'il introduitdansle spectaclerel.Cependantla distributionde tous ces points noS

    chappe.Nousnoustrouvonsaccabls,lapids,englob1ngligspar cenombreuxtincellement. 11'Nouspouvonscomptercestoiles,nousquinePOUVOP5croireque nousexistions leur regard. Il n'y a au

    e

    rciprocitd'elles nous. WleNousressentonsquelquechosequi nousdemandeparole,et une autre chosequi la refuse. 'Cequenousvoyonsdansle ciel,et ce quenous t5

    vonsau fondde nous-mmes,tant galementsoust notre action, et l'un scintillantau del de nosel ,eprises,l'autre vivant en de de nos expressions,10tPfait doncune sortede relationentrel'attentionquee'attachonsau plusloin,et notreattentionla plusintilpe,Ellessont commedesextrmesde notreattente, qt11derpondent, et qui se ressemblentpar l'esprallequelquenouveautdcisive,dansle cieloudansleCfIO:A ce nombred'toilesqui est prodigieuxP~,~yeux,le fondde l'treopposeun sentimentperdudsttiSsoi, d'tre unique,et cependantd'tre seul. Jetout,et incomplet.Je suistout et partie.

    L'obscuritqui nousentourenousfait une metOlItenue.

  • VARIATIONSURUNE PENSE 167

    Cette kscuritest tout ensemencede clarts inac-

    cess1"h^S'L'onpeutdifficilementse dfendrede songerdesJ

    eUreS o l'on veille.NouspeuplonsvaguementCete

    devivants lumineuxet inconnaissables.llotree mmeombrequi noussupprimeles

    environsde

    vobces, par consquencerabaissele son de notre

    Unete larduit uneparoleintrieure,carnousavons

    Peul ance ne parler vritablementqu'des tres

    Sus.ElltU provons un calmeet un malaisesinguliers.Pelldantloieet

    lenon-moi,il n'y a plusdepassage.denos

    la Pleinelumire,il existait un enchanementgiOllSrnsees avecleschoses,par nosactes.

    Nouschan-gl.olls

    S sensationscontredes penses,et des pensescoj^trg

    dessensations; et nosactes servaientd'interm-dia.ires

    notre tempsservait de monnaie.Mais prsentil n'y d'changes, il n'y plus

    cet hommeagissantdistincteesuredeschoses.Il n'y a plusque

    deuxprsencesq\ie6S et

    deuxnatures incommensurables.Il n'y a

    j131 dVersalresqui se contemplentet qui ne se

    QtQprellneiltpas. L'immenseagrandissementde nos

    nts,:N' re uctlOn de notre pouvoirsont con-

    reOUSperdonspendantquelquetemps l'illusion

    qUinepeeleschosesnouscorrespondent.Unemouche

    qlllile'Peutpas traverserunevitre est notre image.

    dit ne POUonspasrester cepointmort.La sensi-

    MilitneConnaitpoint l'quilibre.Onpourraitmmela

    dIlslesVivmeune fonctiondont le rleest de rompre

    OlleqUennts tout quilibredeleurspuissances.Il faut

    st notre esprit s'excitesoi-mme se dfairede

    ret Sereprendrede cette solennelleet immo-

    e qlelui causentle sentimentd'tre tout, et

    de il'tre rien.p Ses Pens solitairepar essence,l'esprit,

    sedfendrer Sesrflexes.Notrecorpsse dfendcontre

    le monde,Parseses et par sesdiversesscrtions;et tantt,

  • 168 VARIATIONSURUNE PENSEtil les produit commeau hasard, et commepour fairehtivementquelquechose; et tantt, ce sont desInoelvementsopportunsetdes humeursefficacesqu'iloppOseexactement ce qui l'opprimeou qui l'irrite. L'fllen'agit pas autrementcontrel'inhumanitdela nuit.Us'en dfendpar ses crationsqui, les unes, sont nal.et irrsistiblescommedesrflexes; les autressontre,lchies,retardes,combines,articules,et adaptesaconnaissancequ'ellepeut avoirde notresituation..Noustrouveronsdoncennousdeuxordresde rponsee la sensationquej'ai dcrite,et quenousdonnela t

    du ciel et l'imaginationde l'univers.Les unesse-spontanes,et les autreslabores.Elles sont biendiaflsrentes,quoiqu'ellespuissentsemleret secombinerla mmette; maisil faut les sparerpour les dfilli.,,Onlesdistinguesouventen attribuant lesunesau ctJfIles autres l'esprit.Cestermessontassezcommodes-t!eLe cur finit presquetoujours,dans sa lutte catidela figureeffrayantedu monde,par susciter, fofC6tlirldsir,l'idedequelquetre assezpuissantpourcontepouravoirconstruit,oupourmettre,cemonstredue et de rayonnementsqui nous enferme,qui otJmenace,qui nous fascine,qui nous intrigue et ollfdvore.Et cet tre, ceserammeunePersonne,_c, et-dire qu'il y aura quelqueressemblanceentre Inous,et je ne sais quelespoird'une entente lndtldresable.Voilceque le curtrouve.Il tend se rpo

    dre,

    par un dieu.On sait bien, d'ailleurs,par l'expriencede l,arooel,

    quel'uniqueabesoinde l'unique,et que le viv*1~t

    le vivant.Vo venir,si nousdiffronsautregenredepense5

    peu1nousvenir, si nousdiffronsnotresentiment,et 51sWessayonsd'opposer l'normepressionde touchoses,unepatienceinfinieet un immenseintrtprit cherche.

  • VARIATIONSURUNE PENSE 169

    esprit ne se htera pas d'imaginerce qu'il lui fautPourSOutenirla considrationde l'univers.Il examinera,

    Sans gardau temps,ni la dured'unevieparticulire.

    ya Uncontrasteremarquableentre la promptitude,

    faitpatIence,l'inquitudedu cur , et cette lenteur

    fait critiqueet d'espoir.Ce retard, qui peuttre

    proble,a Pour effet de transformerle problme.Le

    Qeur transformpourra transformerle question-llt., bu11i" observeronsquenousnepouvonspenser notrevers q , concevantcommeun objetnettementcie11c

    a ledenous,et distinctementoppos notrecons-cien06'Nouspourronsalorsle compareraux petits sys-ti^trlentSquenoussavonsdcrire,dfinir,mesurer,expri-Seror.Nous traiteronsle tout commeunepartie.Noussero COnduits lui ajuster une logiquedont les op-Oud'en

    nouspermettront de prdire ses changements,ou

    11^UI^terle domaine.(NoUScomparerons,par exemple,l'ensembledestoilesles dg gazeux,nousessaieronssur un essaimsidrallabo^T^0118 les loistrouvesen tudiantles gaz

    aulabOratOire,nous nousferonsune ide statistiquede*l'uniyerS>nouspenserons son nergie

    interne, satemprature, etc.)vai* consistera, en somme, rapprocherce

    qilitaitSIstupefiantet simouvant,decequiestfamilier

    IIOSpres accessiblenotreaction,et qui se conforme

    assez il" nosraisonnements.

    longueil,'e, sulte"- il doit ncessairementrsulter la^nUes'

    ece travail illimit, une certaine variation

    (% qs: le)de cefamilier,de cepossible,de ceraison-

    deentreUl cnstituent chaqueinstant les conditions

    ver Comme les hommesont acceptles

    es, ils s'apprivoiserontavecla courbured'uni-Ve*s%tet biend'autrestrangets.Il n'estpasimpos-1 est m me assezprobable,que cette accou-

  • 170 VARIATIONSUR UNE PENSEtumanQetransformepeu peu,non seulementnos ides,maiscertainesdenosractionsimmdiates.Ce qu'on pourrait nommer la ractionde Pascal

    peut deveniruneraret et un objet de curiositpourleSpsychologues.

    Pascalavait trouv,maissansdouteparcequ'ilnecherchaitplus. La cessationde la recherche,et la formede cette cessation,peuvent donnerle sentimentde latrouvaille.Maisil n'a jamaiseu de foi dans la rechercheen tant

    qu'elleespredans l'imprvu.Il a tir desoi-mmele silenceternelqueni leshommes

    vritablementreligieux,ni les hommesvritablementprofondsn'ont jamaisobservdans l'univers.Il a exagraffreusement,grossirementl'opposition

    de la connaissanceet du salut, puisqu'onvoyaitdanslemmesicle,de savantespersonnesqui ne faisaientpasmoinsbien leursalut, je pense,que lui le sien,maisquin'en faisaientpointsouffrirlessciences.Il y avaitCava-lieri,quis'essayaitauxindivisibles; ily avaitceSaccheri,qui souponnait,sanssel'avouer,cequ'ily a deconvenudans Euclideet entr'ouvrait une porte bien daudacesfuturesde la gomtrie.Cen'taient,il est vrai,que des Jsuites.

    PAULVALRY.

  • PASCAL

    ET L'GLISE CATHOLIQUE(1)

    Nonnecornostrumardenseratinnobisdumloquereturin via.Pendantqu'ilcheminaitavecnous,

    n'est-ilpasvraiqu'unechaleurclestemanaitdesesparolesetnousembra-sait.

    (S.Luc,XXIV,32.)

    UandSaGrandeurMgrl'vquede Clermontme fit

    l'hoinsipe de m'inviter prendrela paroledansl!lelltceremnietoutespirituelle,toute religieuseet pure-Pascalienne dont l'AcadmiedeClermontvenait

    de41e l" ,preiie *initiative,ma premirepense

    avait t de me

    b0rn reclter,mditerdevantcesautelsquelques-unes

    desPriresdePascal,et, par l mme,de ressusciteren

    quelquesortecegrand chrtienaumilieudevous,de le

    caract dis-je,danssa posturela plus vraie,la pluscaract^ri.stique,

    et tel qu'onput levoiricimme,genoux,aUrionsant

    son tre l'tre infini.Par l nousne lui

    aUrionaS seulementrendu le seul hommagequift

    en.rnmUlde quelqueprix sesyeux,maisencore,et

    son nous aurionstouchle fondmmedesoneIll.e

    et dcouvertle secretde sonprestige.SiPascale. en effet,qu'un gomtreet qu'un crivain,la

    1(1)Premiele^uiche d'unsermonprchdanslacathdraledeClermont,the8JUillet.pourletroisimecentenairedePascal.

  • 172 PASCALET L'GLISECATHOLIQUEFranceet lemondele fteraientencore,sansdoute,111non pas avec cette nuanceparticulirede vnrati011hllaquellen'ont pas droit les hrosde l'analyseou dettplume,et que seulspeuventattendre denous ceuxQont fix leurdemeurehabituelledansl'ordrede la cbaerit. Qu'onle veuille,qu'on le sacheou non, ds4l'on s'approchedePascal,on changed'attitude,de st)et mmede curiosit.On baissele ton, commesi 1eentrait dans une chapelle.En cette prsenceaUts:l'incroyantlui-mme,s'il a l'espritet le curbienfalesentinvinciblementquela moindrefamiliaritseraittinefautedegotet unesottise.Bref,notreferveurlecanolliseen quelquemanire,tant elleressemble cette e ,spciale,solennelleet douce,,heureuseet craintiveqelS'formeennous la rencontred'un saint: Nonnecor;!lttrumardenseratin nobisdumloquereturin via.Pena.te,equ'ilcheminaitavecnous,n'est-ilpasvraiqu'une ce

    chaleurmanaitde sesparoleset nousembrasait,..pS'il en est ainsi,quine voit quenotremeilleureopation en ce jour devraittre de nous offrir ce foye5et aumomentoil est leplusintense,de nousagenOflf.6prs de Pascal genoux.Et c'est bien l ce que iloffiferons,maisauparavant il ne m'a pas sem e 'red'examinerloyalement,courageusement,si cette Plirenoustaitvraimentpermise, nouscatholiques,vedire, qui entendonsrglertoutes les dmarchesdel'lqt1vie intrieuresur les directionsde l'glise, no5 0)Srsisterions cette prireo Pascalnous invite,si IJOUSpensionsentrer,sipar cettepriremme,nouspntj1si peuqueceft, dansune autrecommunionqueceed-saints. Aprs tout, ce n'est pas ici une tribuneacad'rmique, c'est la chaire de vrit: celui qui entbiS'montern'est pasun simplelettr,un desmultip^^toriensdu jansnismeet de Pascal,maisun prtre Jt.1fois tenu de peser tous ses mots dans les balan ett .1I'1CC,sanctuaireet par les engagementsde son saceruu

  • PASCALET L'GLISECATHOLIQUE 173

    ^arlecrditqu'a bienvoulului accorderle dignesucces-

    prof:deceMassillon,si douxet si ferme, qui,selonses

    res paroles,Dieuavait fait la grced'tre ennemi

    toufcesles extrmits.

    n seuildu problmequi se pose nous se dresse

    uVieuxprjugqu'ont entretenu,avecune galeobsti-

    Ua et les pangyristesdu jansnismeet un certain

    Illsl1}re de sesadversaires.Onnousreprsentele jans-

    Zisrnecommeun blocsolide,constammentidentique

    qblb.ro.e,tout mauvaisou tout admirable,depuisses

    Outs dans l'histoire jusqu'aux convulsionsridicules

    p.^tres de sonagonie.(C'estle thmeque dvelop-

    P4i,t er, encorele chroniqueursincre,mais dbile et

    pf.0l11^du Mouvementjansniste.)Orrien n'est moins

    co^nnne lavritqu'unepareilleconstruction.Croyez-

    enputtlegnialSainte-Beuve.Pourlui, c'est peinesi

    d.Srrnier,le vrai Port-Royalaurait survcu l'abb

    It--yran.Ds le tempsdes Provinciales,la trans-

    action, la dcadenceauraientcommenc.Deleurpoint

    ll:sth doctrinal,quiprsentementest seul nousretenir,

    juSteeOl?-giensde mtier,qui saventla valeurexacte,le

    a.trePoidsdesqualificationscanoniques,ne jugentpas

    s\} :ent que Sainte-Beuve.Ils se refusent runir

    Qur*mme condamnationun Saint-Cyranet un Pre

    tf\)-s'e, par exemple,celui-ciayant catgoriquementql\tde,

    se soumettre une bullepontificale,accepteQI:exglise,universelle,l'autre

    ne s'tant jamaisport

    raits aussi dcisives.Avant et aprs la bulle

    avantet aprsla rvolteformellecontrel'au-

    rttldSprme, telle serait,pour nous thologiens,la

    ltisIl). commeil le faut bien, sur leurs

    acteset sures, les premiresgnrationsjansnistesn'ont

  • 174 PASCALET L'GLISECATHOLIQUEpas commisle dlit formel d'hrsie ou de schisi11Ni les tmoins franais de leur politiqueondoyantelni lespapesde ce temps-ln'ont vu en eux des Ireftspars,desrebellesau senscanoniquedu mot.Cenef-pas non plus, d'ailleurs,Dieu nousengarde! quel'lesregardionscommeautant de rprouvstouslesinalhet"reuxqui ont suivilePreQuesneldanssa rsistanceadcisionssolennellesde l'glise.On se dbattait alorsdansuneconfusioninextricable,et laplupartnesavaleIlscequ'ilsfaisaient.Maisenfinlesconditionsn'taientpludu tout lesmmes: leconflitavait changnon pas e;lementd'acuitmaisde nature. La frondemal dessind'hier, avec ses habilets, ses retraites, ses contdictions,tait devenueune sectevritable: hrsie,Pasencore,peut-tre; maiscertainementschisme,attenencoreincertainet partag,mais dj trs gravecoi'l'unit de l'glise.D'o, pour les gardiensde la dlSCpline, de nouveaux cas de conscience,plus crue rsrsoudreet pluspressants.Fallait-ilrefuser les defncitsacrements la bonneMargueritePrierqui nevoajtpas rtracter son appel?On hsita beaucoup, noUSlesavons,et il semblebien que, sans l'interventiondevotre admirableMassillon,la miraculede la Sa"'tepine,la fille,la petite-filleet la nicede tant dete.destinsserait morte sans avoir reu l'hostiesa ou'Aucunedifficultde ce genre auprs de Pascal trant. Auxyeuxde l'excellentprtrequile visitasollvelltpendantsesderniressemaines,il n'tait qu'un caliquecommeles autres. q\JeLesfautesdontil avait serepentirne relevait du for intrieur.Simplelaque,du reste, il n'avaltuvesigner aucun formulaire.Cette lignequ'on a trOtufeldans ses papiers,et qui ne porteni date ni 19 aicet appel du tribunal failliblede l'Index au tri PCinfailliblede Jsus,ne ressembled'aucunemanire,dispasseulement unedclarationsolennelledefUP

    t10es

  • PASCALET L'GLISECATHOLIQUE 175

    rna'sencore l'appel chtif et caducd'une MargueritePrier,octognaire.Tout au plus vellitpassagrederv0lte.insensiblementoublie peut-tre, et peut-tretra.Sl,expressmentrachetepar une dclarationcon-

    t 116et les larmesde la pnitence.Cri silencieuxde

    (ltreSseet de confiance,lanc, nousne savons quel

    moment'ni dans quel esprit; intimes colloquesavecPlat

    a qui nouspouvonstout dire; chorsign la

    abande du Calvaire: MonDieu, pourquoim'avez-vous

    prendone? Endehorsdu souverainJuge qui nouscom-PreudIIUeuxquenousnenouscomprenonsnous-mmes,M l.>as n'a

    le droitd'couteraux derniresportesde1'~quibn

    lapersonneduPreBeurrier,c'est toutel'glisequp-*Sout

    Pascalmourantet qui le reconnatpoursien.Proficiscere,: Arnechrtienne,me catholique,partezPUri6Cle* Appliquersciemment,dlibrmentPascalUn oln de Secteserait une faute mortellecontre lade secte serait une faute mortellecontre

    la

    Mais'mais dSI,maintenant,laissant les prcisionsbienfai-Satltesh thologienset descasuistes,nousprenons

    cedairesenlste au senslarge,au senshistoriqueet lgen-daireJa plus lmentaireloyaut nousobliged'avouerSPritueCl,quoiqu'ilen ait dit, est bien de ce groupeqUe,d'ne

    cettecoledogmatique,enfinde cette frondenousap tom glorieuxet douloureux

    tout ensemble,Vertuspeons Port-Royal. Il leur appartient, par sesve-rtus ses tendancesthologiqueset par l'imptuo-nousle cre de sespolmiques.Puisque,pourl'instant,nusle veof essonsici,devantDieu,je ne dis rien encoresesv ^tus'

    de sa foi profonde,du sentimentaugustelu'n a dl

    des chosesclestes,en un mot, de tout cela a eCoirUTmn avecJacqueline,la MreAnglique,MreAt tant-etgD.s,M. Singlin,M. de Saci, M. Hamon,et tant et

    tant d'autres. Pour nous commepourtt una.u:ee,C'est

    l le vrai Port-Royal,mais il entt 114autre"et oPascals'est attard trop longtemps

  • 176 PASCALET L'GLISECATHOLIQUELe Port-Royalo dominent c'est toujoursSaiflteBeuvequi parlecesdivisionsmorteset comlptiblSque l'homme,en tout temps,a introduitesdanslefrtutabondantdu christianisme; celuiqui sembleattacbmoinsde prix la pulpemrie et nourrissanteqt1la cloisonamre, la viveralitde la grcequspculationssur la grce; celuiqui risquede.perdresimplicit,la joie, la charitet la fidlitdes en~parmi des complicationsde diplomatiecanonique

    edevocifrationscolastique. ,Nousjugeonsici Pascalavecune libertentire,t11:11

    la faonde cesconfesseursqu'il n'aimaitpas, decequi, fidlesaux leonsde saint Paul, inclinentton)0 croirelebienpluttquelemal.Ilsestimenteneffetq;chaquecas de conscienceparticuliera quelquechoseesingulier,d'unique,qui ne s'est pasencoreprsentet!irse prsenterajamaisplus, et que, mauvaiseen soi,Pqui la compareaux dfensesduDcalogue,toute aC^peutvoirsamalicesenuancer,s'attnuer,s'effacerfocpeut-treselonles dispositionsde l'agent.C'est l, 5,doute,la raisonprofondequiguidelescasuistesdansIespculations,parfois trop hardiesou trop subtiles"S'lepermiset le dfendu.Ainsi,pourquilesjugedans1a.,,-trait, deux secondessuffisent condamnerles Prote-ciales.Nonpossumus.Publierun libelleest, ncessament,foncirementimmoral.Maissil'auteur n'a PISo portaientsescoups,s'il n'aniprvunivoululesconquencesdsastreusesdesoninitiative,lespierreston"sede nos mains, et nousnous retirons en silence,assezlentement nanmoinspour entendredescendresur1lespcheursplusmalheureuxque coupablesles paipardon: Ilsnet'ont pascondamn,jene te cndaI^efflipasdavantage. Louisde Montalteest coupable,.Pxscainnocent.C'estun impulsif,brusquementappel ve.>C'tcertainsprincipesde lamoralequ'onlui dit mena ed'imprudentssophistes,appelaussi dfendre,du

    J11

  • PASCALET L'GLISECATHOLIQUE 177Con;':sesbienfaiteurs,ses amis, tout un couventdont ilchisaIt la saintet.Quelqueshommesdu mtierle cat-disent en hte, lui passionnmentdocileaux matressuccessifsqu'il S6donne,et qu'il jugera quelquejour,sansd u 1 se donne, et quelleviolencemaladive,ligidapleleur avoir d'abordobi.C'est un gomtredefi' qui n'a pas encoreappris temprerpar l'espritVsSe SOUmettreauxsouplesintuitionsducur,lescertitudesCourtes,cassantes,trompeusesde la raisondel'u allte, Aveccela,sr de ses intentionsdroites,slr,b] amourqui remplitsa vie et quelui rappellebli Cessela feuillede Parchemincousuedansla dou-cde Sonpourpoint,Ajoutezles infailliblespressen-f |!leritsdu,nie;Ia confusemaispressantervlationduqui veutnatre.Nescioquidmajus.Quedernaisaussique d'excuss!Et bienttl'glisesOtfOI1erraSe raliserune foisdeplus la prophtiedec; fnrlateur: un jour viendrao ceuxqui vouspers-11011sir Penserontvengerainsi la causede Dieu.Quenousitnporte dureste, le plus ou moinsd'exactitudedanslescitationsdes Provinci
  • 178 PASCALET L'GLISECATHOLIQUESi iniquitatesobservaveris,Domine,Domine,quisSll.S:tnebit.QueDieunenous imputepasnospchs,S'Pascal,c'est--diretoutes les consquenceset suites.tJnospchs,quisont effroyables.HeureuxPascal! Vl1certainementne lui a pas imput,Dieu,je l'espere,aura cachl'histoireposthumedes Provinciales. tifSeserreurs,sesoscillationsdogmatiques -Fcy"Sserla grce;Pensesnousfontmoinsdepeine,soitPe

    quela doctrinejansnistea perdusonanciennePulsSde sduction,l'gliseuniverselleet les docteursetl3foulene pouvantsupporter,ne pouvantmmeCOel,prendreaujourd'huid'autre thologieque celledesi5Franoisde Sales; soit parcequela mortn'a paspere-se Pascalde se dgagerdes contradictionso il n'a c.lfsde se dbattre; soit enfinet surtout parceque,derniersmois de sa vie, il renonaformellementsieJ]controverses,abjurant en quelque sorte la 'ci: tdethologienqu'ils'tait imprudemmentdonne,e e,j

    ,rapportant, sur ces dlicatesmatiresde la graC

    ~l

    l'enseignementde l'glise. 1Oh! je ne l'ignorepas, quelques-unsqui se c;sot!'1sur Pascalun je ne sais quel droit de proprt.e , itiennentquecetapaisementfinal,quecet hunbletLI, la docilitdes simplesfidlessont invraisert11pourqui se rappellela tristescneo Pascal,repau grandArnauldde biaiserdans ladfensedelapjansniste,s'vanouitd'indignationet de douleusquoi, ignorent-ilsleurPascalaupointde le voir eP:bile, ferm, incapablede revenirsur les prefl11e{$portementsde sonextraordinaireet passagre vlAu point de ne pas le voir tel que son histo^nous le montre, d'aborddominateur,mprisant,de5table, colre,puis, ds qu'il a eu le temP5j~ J:calmer,humbleet douxcommeun enfant.Jace/connaissaitmieux.En vrit, ce dernierparo.tttJVJfl'onprtendle figer,annonaitpluttetpromet^

    0-p;

  • PASCALET L'GLISECATHOLIQUE 179'rv-h--
  • 180 PASCALET L'GLISECATHOLIQUEsoumissionau vicairede Jsus-Christ,qui est le SotlVvrain Pontife. 11Le voicidonc tout fait des ntres.Il a rompu,POP

    pas certesavecle Port-Royaldes saints, non paS'eles polmistesde Port-Royal,mais avec l thOloquerelleuse,dangeureusedePort-Royal.Lesclairesparde Beurrierne permettent pas le moindre doutesujet, quoiqueles derniersjansnistesaient essayepenser.Au reste, nousn'avons pas besoinde ce doetment.La sparationqu'il atteste, sparationpaisibleetsans clatsde rupture, se prparait, se dessinaitdeReJ'Slongtempsdans l'me de Pascal, je dirais volndepuistoujours.Non, Pascal n'a jamais t q11 1.1-'parence le lieutenant du grand Arnauld.Ces eethommesne se meuvent pas dans le mme0quandils sepassionnentpour ou contrelesmmes

    1 jtlogiesou lesmmesformules,la passionqui les a,'e,od'n'est pas la mme. Purementintellectuelleet re;nantechezArnauld,ou,si l'on peut dire, fleurdatotltintellectuelleaussi et gomtrique,mais avantfmorale et religieusechez Pascal.S'il a cru 1011trtsesthseset crasersesadversaires,Arnauldestc"iteet:Recepitmercedem;vanus vanam,Mais Pascal,, '1t!'triomphede ce genrene le comblerait.C'estjet, qeilcherche,la ralitet la possessiondeDieu, tra'disputesmmes,o songniedegomtren'estPprendrequelqueplaisir,mais chaquedispute11 ,tVil sent bienquenulledissertation,mmevictorieUse lela casuistique,sur Jansnius,sur les formulaireSlsibJc,rapprochedu Librateur,ne lui rendDieuplus;e;ceCen'est pas coupsde syllogismeque l'on 0hlilctlaportes duSaintdes Saints: Nonin dialecticaDeosalvumfacerepopulumsuum.Angoissedont-n'a point souffert: honnte chrtien,certes, eoccv},reproche,du'moins sespropresyeux,maisP construireou renverserdes systmeschrist

  • PASCALET L'GLISECATHOLIQUE l8l-z- 't"'UllirPa-rle fondde l'me la personneduChrist.geneISStd',a.illeurs, qui bien loin d'endormirl'intelli-^etlCela Sturmieau contraire,la nourrit, l'clair,nel'or, lui rappelantses limites.Pour peu qued'avaessa.Yedevivredans l'intimitdePascal,on sent? avan.ceq16' ou tard, la fouguede sesconvictions^Provis^ggetd'autantplusintrpides,s'apaisera,faisant?ace un sensde plusenplusaigu,accablantetexaltant^ystre'0118*difficilevenez

    de l'entendre: questionsdifficiles,trs?^ciles. trange mot sous la plume d'un gomtre.l jeD.n dis, dans le programmede ses concours,leleunep, C1disait sonner,d'un air triomphal, laautre (j-

    sonner,d'un air triomphaj, laatrequ'.u Problme,il entendait: difficile tout|. qu'Ill!fut ni lUl-tnerne,Quant au grandArnauld,rien nedansSes S6ra jamais difficile: hsitern'est pasns ses habit^ 6S Q^'il en dise,il estsr d'avoirraisoil,dlavoi*r seul raison. Pascal hsite maintenant;retire

    de Cesdisputesdeux fois dcevantes,puis-qlt0', n'ont comblni le vide de son cur, ni lesQ'voir e sonesprit,Il quitte la partie,nonsansnousxS,il ^Vr,et e samain, les raisonsde son embarras:*S1 a jaila- un tempsauquelon doivefaireprofes-let Un contra"*"68'c,^t quand on reprochequ'on enles Uri-DoncjfSesUles et les jansnistesont tort enbjen rnais

    - USenlStesplus,car les jsuitesontleIl profe-

    t trOltbl SSlondes deux. Humbleaveu;et com-^asCa)e^eurrier? k!^ qui,,malgrle tmoignagecla- a Qevaria L . nent a proclamerexcathedraque011];"laJ a.lnaisconci est tout amen se demander,d^^ment amen se demander,traa tO'U.1:

    ux, Si Pasca1,par un de ces lapsus''tIlttciitcrivainest expose, surtout un maladenotesfivre ln est expos,

    - surtout un maladeq estin emnt sur un papier de rencontredes

    lui seul- n'apas tout simplementcrit'U:ca.l ,SiesPo^j. vinistes. Le maladroit! Il veutque

  • 182 PASCALET L'GLISECATHOLIQUEPascal,en cela d'ailleurstout semblable nous,e. cautomatiquementles deuxmots: jansnisme,calVI qtleMaisnon, dites plutt que Pascals'aperoitKla thologieest une sciencedifficileet qu'il n'a 11'3droit d'y parler en matre,puisque,de sa vie, a

    3

    point tudi la scolastique. Ajoutez celaunepg:que Pascalavait essayjadis,mais en vain, de

    nece

    entendre,la voixde la charit.Lui qui s'est Prusinettementcontrelesguerresciviles,commentn'aufaltlsinettementcontrelesguerresciviles,commentn

    a.celril pas souffertde voir une nouvelleFronde- et

    ci thologiquediviser,dchirerl'glise?Et neaSnait-il pas que la djansnisationprogressivedeavilIt s'il est permisde parler ainsi, commeelle

    ~jt

    commencpar la charit, s'achevtpar elle.C'estainsiques'vanouirentinsensiblementtobarrireso une consciencedlicateaurait p11cru'a 1de se heurter,dans sonlan vers Pascal.C'estq"gafficl

    bien,inflexiblesur lesvritsdontellea la garde,l'eelp'-ene traite pas avecla mmerigueur immuablet ce>'desesenfantsquil'ontfait souffrir. , 115Aufrontdequelques-unsd'entre eux,elle lttsinistre,et,sansprononcersurcesmalheureuxla 511sentencequeDieuse rserve,ellevoudraitlesjotPl'histoire,ellene lesconnatquepourmaudireils sont venus au monde.Devant plusieursat^hsited'abord,entrela svritet la bienveiflallce'djelleincline leur pardonnerbeaucoup,e.ifl5,(,entreleur orientationprofondeet telsautres defe,::traversequi les ont tents. Elle nouspermet rex,avecamourle nom du grand Origne,elle seji^cf,qu'Erasmea aimThomasMorelemartyr,etqleBOI:1battuLuther; ellen'a pasfermla doucechaptineode futurscanonisspriaientdetoutleurle C'qu'ils appelaientle bienheureuxJrmeellefait ainsipencheren leur faveurses jUsteStJlaIlQtlCce n'est pasfaiblessedoctrinale,c'estpeur de

    ffiallqce~~

  • PASCALET L'GLISECATHOLIQUE 183H~e ^Us^ceelle-mme,d'imiterl'erreurcruelle1saUVeseneui ne sut pas devinerque Madeleinetaitlallla'Jet dj toute sainte,quand elle entra dansa"Maisonde Simonou encorepeur de manquer der^issannce enversde grands servicesrendus et de

    CesIl ll Pr l le mystredes desseins de Dieu.a es, jadisplusoumoinsvoiles,oudivises,lriachev

    n'ontpascessd'agirsur lemonde,leur vieJ^Vne Corrigeant,effaantpeu peu les erreurs,lese-x nples de leur existencepremire.Que si

    f.nce du fils ainlui reprocheun excsdeUt, el l'invite se ressouvenirde sa premirele^eUretdeQSPremiersanathmes,l'glise rpondavecDideet e ses premiersanathmes,l'gliserpondavecleprophte

    : QUomodomaledicamciii nonmaledixitDo-abmale

  • PASCAL APOLOGISTE

    laite,Pascalnenouslivrepas unedoctrine,unechosec!tt,c'est de sa viemme,c'estde cequ'il y a deplusseceJ!depluscomplexeet deplusmobileau monde,d'Il' ceegravitantdans l'universspirituel,que sa granderOlpathtiquepromnedevantnous les reflets.Il 1,'particulirementmalaisde trouver le justehell.j>0{iIeconsidrer(etil n'y a qu'un pointindivisiblequl.Arc'vritablelieu).Celaest cependanttout fait Ilce.Ni thologien,ni philosophe;nullementnie Jl)C

    cien.C'est proprementd'un spirituel, c'est

  • PASCALAPOLOGISTE 185qetir plus ardemmentque tu n'as aimtesJe t'aime plus ardemmentque tu n'as aimtesres.,.,pHesa.rolesqu'il faut citertoujours,si connuessoient-\tert\1sentez-vouspasser en elles la mme secrtetion attesteen le moindremot desmystiquesl'ac-du.At 1Illirmatre?Le vrai, le plus vraiPascalest celui1lSa..stredeJsus,et surtout peut-treceluidontnousnesavoilsque le silenceet la longueagonie,celuiquebitilteirlt lui-mmeet conduito il ne veut pas aller,ttqll,2PUrifiependantquatreannesdepitoyablelan-les "Il"* avait riendansl'espritet dansle curquelesp^VresCommeil ne pouvaittravailler,son prin-.lva.i;Vrtissetnenttait d'aller visiterles gliseso ilV^ vait

    desreliquesexposes,ou quelquesolennit. Il

    HS^tut cela si dvotementet si simplement,que

    le voyaienten taientsurpris (i). Il tait

    rf.des Provincialeset dela machinearithmtique.

    o1 aIma.Itluiparlaitau cur.

    p euns aprscelaquelesPensesne sontpas des^r^U^con'ClUes,fixespar un esprit curieuxselonles

    flhtl(>SOPh,ela rflexion,et moinsencoredes fragments

    ~M lquescomparables ceuxqu'un Leibniz,par18rl1

    pPrUS a laisss.Cesont lesmatriauxd'un orga-

    rf **** dtennindanssonespceet danssa

    fii'JPaeilrdes Pensesne fait pas, selonun lieucom-

    trQ? facile, clatertous les cadresdes classifi-

    tSlesgeaInes (iln'y a queDieuqui soit au-dessusde

    eilres) Il est, trs dterminmentet trs volon-

    aPOlogi~te.Pour le considrer,il faut sel t (4UnapoLogiste. Pour le considrer,il faut se

    tl tsl'apla PersPectivede cette disciplinespciale-

    1 i, je ne dis pas seulementla scienceIll~,rlqnt

    J. gomme,et qui est unepartiede la tho-

    1>aPologtiq ue vivanteet pratique,l'art

    0^nterj 68mesvers leurPrincipe.rener ,

  • 186 PASCALAPOLOGISTECetart estquelquechosedeproprementsacr,Cetart estquelquechosedeproprementsacr, est

    le sait bien,et la premireleonqu'il nousdonneune leond'humilit.Agirsur lecur de l'homIIleeSSele disposer la grce, c'est uvre d'une dlietrange,et, de soi,djsurnaturelle.Sil'Espritdedire,ne conduitvos doigts,gare l'irrparable.A vel dire,ceux-lseulss'y entendent auxquelscet Esprit (^i jdansle concretet leparticulier,sousune lumired (divin,le sensde la ralithumaine,et desjointureS.treSs'y font dela natureet de lagrce.Aussibienles11la.de l'apologtiquevivantene serencontrent-ilsque00lesmystiques. eSteDe l vient quel'art apologtiquedePascal,s'eroje

    infrieurceluidesaptreset dessaints,a nanm0 al}valeur authentiqueet de premierrang.Ce qui falctseuildes tempsmodernes,de l'ge rflexe,le &f 1I'5 ?unique et l'importancedes Penses,la gralidetrdel'uvre (et sa misre),c'est que les lumiresa.lpp'squ'veillentles touchesmystiquess'y trouvent p'ques,non pas, commedans les autres critsde i 1tuels, la contemplationdes chosesdivines,aesciencedela crature, lasciencepratiquede1hOpa.tC'tournerversDieu.Et celachezunespritd'uneforrellementprodigieuse,qui ployant en vainqueurtotitochoses ses fins,Epictteet Montaigne,Mretotopcommel'infinigomtriqueet la rgledespartis,au servicedesvertus thologalesla plus rare eXPdumondeet deshauteursdu savoirhumain. ot!1P'Pascala raisonde direqu'il est presquesanscolepe

    gnonsdansl'tudedel'homme,entendonsdela11e'humaineconsidrenon pas abstraitementet el'cee,mme,commefontlesphilosophes,maisdans lestionsconcrtesde sonexistenceici-bas.Lessaint5?leoi,tant,ayant part la sciencede celuiqui savaitd. !cequiest dansl'homme,l'ontconnuemieuxquelr&or-Dominique,approchantdesvilles,s'asseyaitaU

    w

  • PASCALAPOLOGISTE 187

    -rrjute,et pleurait.N'avait-il pas le don de Science,Cedolt voircequenoussommespar rapport

    Dieu?Ala /Jn>d'aprssaint Augustinet saint Thomas,rponddeColSlerneBatitude,parce qu'il n'est pas possible^naitre la craturedans la lumiredivine

    sans laCetetr: aussidans les larmes; et pour qui l'entend,lQgiedelgnementsacrva plusloinquetoute

    la psycho-tte

    e Pascal.Il reste qu'on n'tera jamais Pascal

    Ilaitrise en la sciencedel'homme,quiest sonprivi-

    11011PnS.laCamilledesgrandsesprits,cesensadmirable,

    lb.e11tasJansniste,maisprofondmentet authentique-

    tllre eholique. des conditionsconcrtesde notre na-tedes optionsqu'ellesexigent,qui lui fait percevoirrPon.e.vhmenceinfaillibleque l'tat concret qui la pure nature est un.tat fictif,et qu'enTlatest Pasici-basd'autre tat pour nousque l'tat

    t e dchue, ou l'tat de grce: vritcardinale

    il or 1 pratique,quine dispensepas (lest l'erreur^a^San^s) delaconnaissancephilosophiquedeiana-hllrnaine abstraitementconsidrecommetelle,mais

    quiditllorjnalementfairequilibrecetteconnaissance,? l'on veutPasrendrevainela croixdu Christ.C'estt quev aslees'opposele plusfoncirement Descartes,

    reursderlen seul la fin,de la duresolitudedesdou-ielar~deil,

    inteIligence, ildresse,commeun haut signal,la

    e la consciencechrtienneen face de1ij(} le rat' l.t'tel Pl lona. lste qu'il sent venir, et dont le ventIrtelglar-ed'horreursa chair malade.

    *

    ColaOns-no* *

    prellOllus donc au point de vue qui convient,tif, PrsS quelesPensesnouslivrent,

    danssonlanpr^^6 par un bienheureuxtat d'inachve-

    rnelli t delat 'ropbellerhtoriqueoelleseft compose,et

    ns jugerpar trois ou quatremorceaux

  • 188 PASCALAPOLOGISTEclbres,uneapologie,dela religionchrtiennecllicclbres,

    - une apologiede la religionchrtiewn.8eorsen esprit de foi et en ardeurde'charit.Il devient< {possible,rservefaite de quelquesides incurablenjansnistes,de donner toutes les grandes thsestll'Pascalun sensconforme l'orthodoxiecatholique,qeltdis-je, la strictethologiethomiste.Il suffitpotir

    Cdetout ramener l'intentionmatresse. t1S'En matirepratique,c'est la fin que tout est

    pendu.Quellefin ici?Un termedivin: la vertudequi nousfait connatreDieu,nonpas seulementCogoeauteurdeschoses,maisdanslemystreillconprlieilslde sa dit: Filius, quiestin sinuPatris, ifise7""t PDela foi et del'acte de foi,Pascala une ided desveest thomiste.Il sait que la foi est au-dessus'elll'senset de la raison,et non pas contre.Il sait idpendde la volont,mais qu'ellereste, tant co; v-o-tsance, formellementun acte de l'intelligence(4

    3.eop

    lont est un des principauxorganesde la crait' e(qu'elle forme la crance. ), il sait quesona ylsimple,et non pas discursif(Dieusensibleaucc ,sait qu'obscure causede l'invidencede son0comportenanmoinsune lumirepropre, qui faitqtttJSItoutes choses d'une faon toute nouvelle' - IleestoculoDei, dit saint Thomas.Il sait surtout qtdeestessentiellementsurnaturelle,en sortequesa ce 11l!J'en elle-mmeplusforte que toute certitudescielltifiqle,et que son motifformel,Dieumme se riest incomparablementsuprieur touteraisonet ^,tration humaine. La foi est diffrentede la pr, Vl'uneest humaine,l'autre est un don deDieu-foiest un don deDieu; ne croyezpas que nous

    j~'

    quec'est un don de raisonnement. 115cl~ Il y a trois choses,dit saintThomas,qui JI

    duisent la foidu Christ: la raisonnaturelle,iOndgnagesde la Loi et des prophtes,la prdicaaptreset de leurs successeurs.MaisquanduJ1

  • PASCALAPOLOGISTE 189alorsimsl Conduitcommepar la main jusqu' la foi,alorsPeUt lre qu'il ne croit pour aucun desmotifs(les S causede la raisonnaturelle,ni causedeshmOlgnagesde la Loi,ni causede la prdicationdesho?,mes'mais seulement causede la Vritpre-nne ia t C'est de la lumireque Dieu infuseEt p tient sa certitude(1).Pieux Ca1: Cettereligionsi grandeenmiracles,saints,PI,~UX

    , IrrprOChables,.si grandeen science,aprsavoirtaltoussesmiracleset toute sa sagesse,ellerprouvetoutetia

    et qu'ellen'ani sagesse ni signes,mais la

    rC'Lrceux qui par ces signeset cette sagesse,ont

    tJ- Votre'rit v+G cteance,et qui vousont prouvleurcarac-^r>VousS ^c^arentque rien de tout celane peut nousle\J., q

    nousrendrecapables,de connatreet aimertliSigneu

    la vertu de la foliede la croix, sanssagesseSJetnon's^es

    et lionPointlessignessanscettevertu.t l Pierehgion est sage et folle.Sage,parce qu'ellePhtiesUtSsaVante,et la plus fondeen miracles,pro-P^iesetc0 ,0^e' parceque cen'est point tout celaquif~Litpa.sn

    en.est cela fait biencondamnerceuxquin'enls tit als nonpascTore ceuxqui en sont. Cequipa'rnais nonp.s croire ceuxqui en sont. CequiJ "44\,Paul' ( la croix,ne evacuatasit crux.Et ainsi!%*Ittven Ul eStVenuen sagesseet signes,dit qu'ilTl

    estver,uj11en sagesseni en signes:car il venaitpour

    \l'lent d'^18

    ceux ne viennentquepourconvaincre^Uvent ,^ VIennenten sagesseet signes.Il?.

    doncles preuves humaines sont requises et

    j leCessajresfaut l'acte de foidesprparationset deset Ionsr t's rati0nnllcs.Et quelleautre fin Pascal

    cartesn faut ouvrirsonesprit aux preuves. (C'est

    tes qui, en fait d'apologtique,se contented'treapt%io Je sonroiet desa nourrice.Lepur ratio--JL\) Soiot***4* Joamam,c.IV,leat. 5,n.2

  • 190 PASCALAPOLOGISTEnalismerejoint icile fidisme,parcequepreuves~sriqueset moralesne sontrienpourlui.)Maislespreuve,humaineset les justificationsrationnellessont la cdition, non le principede la foi infuse.C'est la grilseule qui a le rle dcisif;et l'apologtiquen'a pasengendrerla foi,maisseulement y prparerl'me-demes sont Dieu,lui seuly entre: quelest ce r01degloire?LeSeigneurestce roi.OnagitcommesionaV

    itmissionpour fairetriompherla vrit,au lieu que1100i5n'avonsmissionquepourcombattrepour elle.JeOtldanslesoindu vritableapologte respecterl'ol,vratiopdeDieudanslesmesla plushaute applicationdecegrandeparole. }1tNous rendonsgrces Pascald'avoirrappela tace

    de baptissen partancepour les paradis de la sCl^humaine,et certainsthologiensquiplaquentlesVettl5chrtiennessur l'hommede la nature, comme1111011d'or sur du cuivre,que ce n'est pas une chosePlffiOtlmoinsdifficile,commed'tre unArchimdeou un ulemais bien une choseentirementimpossible la setilnaturequed'treun chrtien: exDeonatus.Nousl%atfJ'donsgrcesd'avoiraffirmmagnifiquementlaralitde la foi.C'est la lumirede cette doctflnedtfaut considrerlesPenses.J'aimeraismontreren 1t1e5commentelleles claire.Je doisme bornerauxqueindicationsqui suivent. e lesToutl'effortdePascaltend nonpas convanc!delaathes,mais prparerdansles mesl'intentfoi.Ds lors,quepourrendresonargumentatione coJJ1'il requirel'interventiondu curet de la volont,de13ments'en tonner?Il ne se tient pas dansl'ordredela

    f~'connaissancespculative,il se tient dans l'ordr foi.cret et individueldes prparationspratiquesde atelli'il intgreses preuves ce grand mouvementdlSdegenceet devolont,o il s'agitpour chacundenousdesauversonunique,qui exigela rectificationdu d

    p~

  • PASCALAPOLOGISTE 191la finultime,et qui supposedsle principeles

    PrveiailCeSdela grce.Sile curn'est inclin,icinulleraisone vaut-Ce discoursest fait par un hommequiiiph priercet tre infinide se sou-s'est

    genouxpour priercet tre infinide se sou-le e votrecur. sOienpreuvesqu'il fournit,il entendcependantqu'ellestraign'

    en elles-mmes,objectivementvalableset con-

    traigJS'* Fondementsindubitables,et qui ne peu-

    QUell raisendoutepar quelquepersonnequecesoit.QueilePreuves?Miracles,Prophties,Figures. (et6' es avecquelleforce(1).)Loinqu'il fassefi de cedevait;ppelle la crdibilitobjective, c'est elle quievaitf(^^IGl^ere lecorpsde sonapologie(2).MaiscespreuvesCClrts:Istonqueet moral,dont il a esquisscontrelesCarts*Us la thorielogique,et qui sontncessitantesPourla

    raison fondessurdesfaits donnsextrieursnotreel raISon,fondessurdesfaits donnsextrieursqUino^ nce, c'est l'enseignementrvl

    lui-mme1llistesUS

    es Propose(carPascalsent bien,avecles tho-listes que la dfenserationnellede la foi doit resternde

    sousla rgulationde la foi;)etparcequ'ellescom-enfac:o toutenotreconduite,et qu'ellesnousmettentqUesel une

    fin surnaturelle,ellessont telles,en fait,etaVeuo

    la dispositiondes cursellesclairentlesunsa_veil fn^ les autres.Cen'est pas au Dieudes philo-sophes au ~~Mcachde la foi qu'ellesnouscon-

    Q^lllt la cnsidrationdenotrenature,de sescon-traritsa considrationde notrenature,de sescon-

    aritsde sesbesoins,le rle immensequ'ellejoue

    es-mn-.e lque dePascalrestepralableauxpreuves^isde,es'

    Il s'agitl, essentiellement,nondeprouver,maisdedis'sagIt , essentiellement,nondeprouver,

    l' a.borddosrle sujet entendrela preuve,et tout

    enjeues:1e.tIrerde sa ngligenceenune affairedont

    erijeuest uGi.-mme, et son ternit,et son tout ,de

    b'"1\,;fltlbU

  • 192 PASCALAPOLOGISTEl'amener chercherla vrit,et dlibrerde sapvie. Art d'branler l'me, o Pascal est maUte. l'entendue,sa mthodeapparat dans sa forceet letimit,le pari lui-mmedevientacceptablecommeementadhominem,sidficientet incompletsoit-il, $ol1tdsesprpour veillerd'entre les morts ceuxQU1

    soe-L

    ensevelisdansla chair. tol1'Enfinsi Pascalne fait pas appelaux preuves^ (P

    nellesde l'existencede Dieu, n'est-cepas, encoreoefois,qu'iln'est pasquestionpourluide philosopher'ifot!de convertir?Son attitude pratiquese comprendSpteSse placeau pointdevue desaptitudesrellesprbel,e l'gard des argumentsmtaphysiques,je ne eufpar lessimples,en quile senscommungardesad e5intgre,je dis par la catgorietrs dtermine

    8qtl'Dcultivsauxquelsil avait affaire.Presquetout cepOrt,dit, dureste,dela faiblessedela raison,si onleraeiat

    non la raisonelle-mme,mais cequ'elleest der\1tdans la plupart des hommes,un thomiste,OCcorijeralvolontiers.Nature corrompue,dit-il: l'horoi*1.vpointpar la raison,qui fait sontre. Saint 1'plus loin,et enseignequ'il est naturel que ave 1sonnableuse le plus souventmal de sa *une saine politique fond pessimistedontexprimlesprincipesavecuneforceincomparable,

    qgoiqee

    d'unemanireoutre.)Ajoutez cela que leSdsdelauxquelsil s'adressesont prcismentdesmal'adesdelaraison,atteints de cette hypertrophieintelleccommencealors semanifester,et qui apu sU 1'Jct!'magnifiquement,dans le domainemathinatiqueilacv,vitdela facultlse,la rendanttoutefoismalh;eSraidspculationssuprieures.Est-ce de tels rnaladesdecontrele vrai qu'on vaprouverla divinit^ tvragesde lanature,. le coursdela luneet despMontrez-leurd'abordquecn'est paspat notredoe concevoir les choses quenousdevons

    doielo

  • PASCALAPOLOGISTE 193

    M3'- VU,a. 7

    vrit*'aPPrenez-leur se soumettre au rel, com-Prelldt, apprenez-leur se soumettre au rel, com-

    Prendque la raisonn'vite l'absurdequ'en reconnais-s^ntv llcomprhensible,Faites-leurdemanderla gratiatiollo8,etattendrel'inspiration dans les humilia..

    V6 rveillezen eux le dsir naturel de l'absolue

    %rjJ)'. t-s-leur-. Noussommesincapablesde ne pas

  • 194 PASCALAPOLOGISTElisaientPascal(i), quePascal, certainsmoments,altconnu des mouvementsbien amers,et qui sententdt1secte, il ne serait mmepas besoin, cependant,seStmoignagedeBeurriersur l'admirablesoumissiondei5derniersjourspourcomprendreque soncur n'a Jtrla'cessd'tre fidle.Initi la thologiepar les jaI^nistes, c'est la foi infuse toute nue qui l'lvepeaetpeu au-dessusdu jansnisme,et le garde en contadeavec la vrit. Bien plus que les conversatiollsdeNicole,c'est ellequi ds la dix-septimeet la di*'timeProvinciales,commele notentJanssenset M-quesChevalier,l'orientevers le thomisme.Unetlle,oiogl"purementorthodoxeapparatainsicommela limite 1de sa pense. aer,En fait nanmoins,il seraitpurilde ne pas l'aV'leil n'est pas parvenuau pleinquilibredoctrinal,t-pas su se maintenirparfaitementdans cette pr'Iail'formelle laquelletendait l'instinct de sa foi-Dfai1,lancesaccidentelles,dficienceset scorieshumaineS^'ilsont prcismentce qu'aimenten lui des esprits qgaurait hais,car ils n'aimentpasla vrit,mais1'hoffiffle,et ne cherchentdans les grandesmesqu'ils adt dequ' s'aimereux-mmesavecplusde concupiscence

    et de

    dlectation..Quedirons-nousici? Commele montrait trs et

    ment le P. Petitot dans un rcent article(2),~ ~c~c'est le principe de toutes ses faiblesses,a un bierabledfiance l'gardde la mtaphysique.Je sai.sbl.eequ'incomparablementplussensque beaucoupesese'qui invoquentaujourd'huisonpatronage,s'il neaS^ 'jlvait pointdepreuvesmtaphysiques,ce n'esty-

  • PASCALAPOLOGISTE 195quinrneprlSables(1); il sentaitla forceduraisonnementfiooUS,COntraintdemonterle longdes degrsdeper-eoltraint de monter le : N'ya-t-il pointune\1ritn,JUSqu'aupremiertre : N'y a-t-il point unePointSlibstantielle,voyant tant de chosesqui ne sontPintla er^ ^me? Il a pourtantcrit d'autrepart :*Sansl']? criture,sans le pchoriginel,sansMdiateur^CessairPromiset arriv, on ne peut prouverabsolu-PherCele *et il est visibleque s'il refusaitde philoso- Passeulement,commeje le supposaistout11s'adre,Pr egardauxindispositionsdesespritsauxquelsPhYsiq"essalt;SUI'lui-mmeles vrits d'ordre mta-sur lui-mme les vrits d'ordre mta-s tait avalent que trspeudeprise,songnieexclu-tait t
  • 196 PASCALAPOLOGISTE

    losophieque jeviensdesignaler, et la dispositioncorp,

    l'050phieque jeviensde.signalr, t la dispositiotlcr;laplmentaire remplacerpar le feu de la voltltee11lumiredes intelligibilitssuprmes.Sonpessimis^matirehumaine,si rationnelet si justeenprincipeetquecesdispositionsnaturellestendaientdj utft

    t quecesdispositionsnaturellesttidaientdj orl,paissir,enest devenudfinitivementfauss:lepeC J'aiginelnousa dnaturs,corrompusdansnotreessetlcej'aimontr ailleursles consquencescapitales,absl11cettecontrairesauxvritsles pluschres Pascal,quetOP'dviationdu dogmechrtiena entranes (1).li0too5ici la contradictionintroduitepar l au curde13 3gtiquepascalienne: si cette belleraisoncOrfQtt1-:ertout corrompu, pourquoientreprendrede prout pJSvrit de la religion,et montrer que celle-cin eStcontraire aux principesde la raison? Si l'hoire ledevenuessentiellementl'ennemide Dieu,ilgrce et la charit dtruisentnature et raison.,jj yne s'est pas enfoncdans cette direction,parceavait en lui une rpugnanceessentielle la haUtique de l'intelligenceet de l nature. Il n'a past cettecependant la tentation de froisserradicaletnensfoJtraison dont les insoumissionset les sopbiSIJJeoflpobstacle la foi, cette raison de son sicle,

    noorOordonne,hlas,en la sagessemtaphysique, dpre d'ambitionmathmatique,et dont, 1 t eSJ1moinsde tout cequin'est pasla rvlation,il sentmmeles impatiences.Il a pour tout ce quieS Cedesironieset desduretselles-mmestrs huma^ eS)passiontrop fivreuseest miseau servicede retj00joie et la beaut,la douceuret la libertde c&csensible.et de notreart, quil'imite,sontmconn Jzde.zle., Christtroit des

    ta eaA l'imagedu Christtroit des Jansni_stes pvefdePascala perdu,malgrPascal, l'ampleur,uolveff

    (1)Revueuniverselle,1ermaiet1erjuin1983.

  • PASCALAPOLOGISTE 197

    TW^llement rdimante qui fait la gloire d'unaa d'Aquin,Et par une consquencencessairebienqi, exclusivementconcentresur lepchd'ori-gineeproblmedusalut, elle est, vrai dire, tournegine,etsur,eproblmedusalut,elle est, vraidire, tourneque vi Dieu; anantissantpluttla craturesousla grce,elleresteenralitaccro11ee,auMoihumain; caron a beaucrierquelemoiesthassable,- si un affluxsuprieurne l'extnue,plusfort0

    - si un affluxsuprieurne l'extnue,plusfortonle frappe,plusil segonfle,ilnemeurtqu'en labe ne,

    il n'y a qu'enDieuqu'il seperd.~e cequi subsisted'humainet de rflexed