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N°61 - Decembre 2012 www.le-piaf.org P2 - Saint Précaire, priez pour nous P3 - Un printemps européen ? P4 - L'Islande, le pays qui réchauffe P5 - Qu'est-ce qu'un environnement favorable aux affaires ? P6 - L'anti-rapport Gallois D epuis des années on nous res- sort les mêmes rengaines : le travail coûte trop cher, en France, ce qui nuit à sa « compétitivité ». C'est l'objet du rapport remis par le commissaire général à l'investis- sement, Louis Gallois, au premier ministre. La « compétitivité », ce mot vide de sens, a été propulsé au rang d'obsession nationale permettant aux défenseurs achar- nés du libéralisme de justifier leur politique : baisse des cotisations sociales, libéralisation du marché du travail, augmentation des marges des entreprises pour qu'elles puissent investir dans la recherche, conquérir des marchés et donc créer de l'emploi... Le rap- port Gallois préconise ainsi un al- légement des cotisations sociales à hauteur de 30 milliards d'euros (dont 20 milliards de cotisations patronales). C'est quoi au fait la compétitivité ? Ces vieilles recettes n'ont jamais produit les effets escomptés (voir article page 7). Pourtant, on conti- P7 - Une barque déjà bien chargée P8 - Trop ou trop peu P9 - Ecce homo P10 - Le Vals a mis le temps P11 - Certains l’aiment show (suite P6) M arcella a 37 ans, toutes ses dents mais pas d'enfant. Elle n'en veut pas. Par choix. On a presque envie de dire « heureuse- ment » lorsqu'elle dépeint sa si- tuation actuelle : difficile d'imaginer une charge supplé- mentaire lorsque l'on travaille 35h par semaine comme éducatrice auprès de jeunes handicapés pour toucher un salaire aussi indécent que 900€, même lorsque l'on vit à Trieste où les loyers ne sont pas exorbitants. Des diplômes, Mar- cella en a, mais pas celui qu'il faudrait, bien sûr, sinon il faudrait En finir avec la compétitivité : l'anti-rapport Gallois Saint Précaire, priez pour nous (suite P6)

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Depuis des années on nous res-sort les mêmes rengaines : le

travail coûte trop cher, en France, cequi nuit à sa « compétitivité ». C'estl'objet du rapport remis par lecommissaire général à l'investis-sement, Louis Gallois, au premierministre. La «  compétitivité  », cemot vide de sens, a été propulsé aurang d'obsession nationalepermettant aux défenseurs achar-nés du libéralisme de justifier leurpolitique  : baisse des cotisationssociales, libéralisation du marchédu travail, augmentation desmarges des entreprises pour

qu'elles puissent investir dans larecherche, conquérir des marchéset donc créer de l'emploi... Le rap-port Gallois préconise ainsi un al-légement des cotisations sociales àhauteur de 30 milliards d'euros(dont 20 milliards de cotisationspatronales).

C'est quoi au fait lacompétitivité ?

Ces vieilles recettes n'ont jamaisproduit les effets escomptés (voirarticle page 7). Pourtant, on conti-

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(suite P6)

Marcella a 37 ans, toutes sesdents mais pas d'enfant. Elle

n'en veut pas. Par choix. On apresque envie de dire «  heureuse-ment  » lorsqu'elle dépeint sa si-tuation actuelle : difficiled'imaginer une charge supplé-mentaire lorsque l'on travaille 35hpar semaine comme éducatriceauprès de jeunes handicapés pourtoucher un salaire aussi indécentque 900€, même lorsque l'on vit àTrieste où les loyers ne sont pasexorbitants. Des diplômes, Mar-cella en a, mais pas celui qu'ilfaudrait, bien sûr, sinon il faudrait

En finir avec la compétitivité :l'anti-rapport Gallois

Saint Précaire,priez pour nous

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[ International ]

la payer davantage. Elle peut donc enseignerl'italien aux étrangers comme langue se-conde (l'équivalent du FLE), elle possède unemaîtrise de Lettres également, mais elle nepossède pas le diplôme d'éducation spécia-lisée requis pour le travail qu'elle fait, néan-moins. Elle aimerait poursuivre un master deLettres mais étant donné que les fraisd'inscription ont doublé cette année (pas-sant de 1500€ à 3000€), elle a dû se résignerpour l'instant. Voilà où en est rendue l'Italieen termes de précarité : précarité écono-mique mais aussi précarité intellectuelle.L'Italie, comme le reste des pays les plus« développés », n'a pas relégué la culture ausecond plan : elle l'a jetée au placard.

Précarité économique maisaussi précarité intellectuelle

Il faut semble-t-il créer de la richesse avanttout et au moindre coût possible. Mais quelest le coût humain de cette idéologie ? Nesommes-nous pas en train de donner nais-sance à la « civilisation précaire » ? Une ci-vilisation qui implique des modes de vie, descadres de pensée propres, contraires àl 'équilibre psychique de chacun. Le schémamental du « précaire » se résume à l'insécu-rité permanente, à la fragilité de tout ce quiserait normalement considéré commeacquis, à l'impossibilité de construire quoique ce soit de définitif. Alors que l'humanitédans sa grande majorité a choisi de sesédentariser en partie par besoin de sécuri-té, les gouvernants de ce monde sont entrain d'inventer un nomadisme d'un typenouveau : la flexibilité, dont le pendant directest la précarité. Une sorte de nomadismepsychologique qui impose de s'engager lemoins souvent possible dans un projet –s'acheter une voiture, faire construire unemaison, promettre quelque chose à ses en-fants – car le précaire n'est jamais certainde pouvoir le mener à bien. Ne jamais seprojeter, ne jamais planifier, se fixer une idée,une envie ou un désir qu'on ne pourrait peut-être finalement pas assouvir. Mais tout le

Saint Précaire, priez pour nous (suite de la une)

monde n'a pas la sagesse d'un Sénèque etavouons-le : il est extrêmement délicat deconstruire sa vie dans cette instabilité etcette incertitude permanentes.

Le schéma mental du « pré-caire » se résume à l'insécurité

permanente

A l'heure où l'on parle de nouveaux critèrespour remplacer le PIB dans l'évaluation dudéveloppement des pays, ne faudrait-il pasprendre en compte ces millions de précaires,leur sentiment par rapport à leurs conditionsmatérielles ET psychologiques ?

Les Italiens ont cyniquement inventé SanPrecario : mais pourra-t-il réellement lessauver ?

M'n'M

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Un printemps européen ?Après le printemps arabe, va-t-on vers un

« printemps européen » sous une formepacifique et régionaliste ?

Bien loin du folklore explosif de feu le Frontde Libération de la Bretagne, de la longue etparfois mafieusehistoire corse ou de lasaignante geste basqueen Espagne, loin desdélires régionalistes àrelents fascisants de laLigue du Nord en Italie,deux grandes régionseuropéennes vont or-ganiser des référen-dums pour se séparerde l'Etat auquel ellesappartiennent depuisdes siècles  : la Cata-logne et l’Écosse.

La Catalogne, régionmartyre de la guerrecivile espagnole (1936-1939), avait été victimede son engagement ré-publicain pendant toutela période du fran-quisme (1939-1975).Avec le retour de la démocratie, elle avaitobtenu une large autonomie et promu lalangue et la culture catalanes. Aujourd’hui,le gouvernement de Catalogne (re)parled’indépendance à la faveur de la crise quifrappe durement l’Espagne  ; un référendumest envisagé pour 2014.

Quelques questions se posent alors. La Ca-talogne, l’une des deux régions les plusriches d’Espagne, peut-elle vivre de façonindépendante  ? Que deviendrait l’Espagnesans la Catalogne  ? Y aurait-il une placepour la Catalogne dans l’Union Euro-péenne  ? Comment répartir la dette del'Espagne entre ses régions devenant indé-pendantes ?

L’Écosse a été intégrée au Royaume Uni il ya environ trois siècles (1707) après des

[ International ]

siècles de bagarres sordides et saignantesavec le voisin anglais. Elle a toujoursconservé des particularismes forts (commele kilt et le backpipe de ses soldats ou laBank of Scotland qui bat monnaie) et elledispose d’une assez large autonomie, ren-

forcée par la créationd’un parlement etd’un gouvernementécossais. C’est cegouvernement qui,aujourd’hui, prévoitpour 2014 un ré-férendum sur l’indé-pendance, à laquellesont déjà favorables34 % des Ecossais.Les trois mêmesquestions que pour laCatalogne se posent,avec toutefois deuxnuancesimportantes.

Sur le plan écono-mique, la viabilitéd’une sortie duRoyaume-Uni seraitassurée financière-ment par le pétrole, legaz et le poisson de

la mer du Nord.

Sur le plan politique, alors que l'indépen-dantisme catalan est celui de riches qui neveulent plus payer pour leurs voisinspauvres (à la manière des Italiens du Nordou des Flamands), celui des Ecossaispenche plutôt à gauche. Le gouvernementécossais s’appuie sur la contestation dumodèle anti-social des conservateurs deCameron et propose un retour au modèlesocial de l’Etat-providence que connais-saient les îles britanniques avant Thatcher…ce qui pourrait tenter plus d’un Ecossais,indépendamment de tout idée d’indépen-dance.

JMJ

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L'Islande, le pays qui réchauffe

Le 20 octobre dernier, les Islandais ontvoté à plus de 63% en faveur du projet de

nouvelle Constitution, suite à un processusqui démontre qu'une nouvelle forme de dé-mocratie est possible... à condition que lespartis au pouvoir le souhaitent.

En 2008, l'Islande avait été touchée de pleinfouet par la crise financière et le pays étaitalors au bord de la faillite. N'ayant plus au-cune confiance dans sa classe politique, lepeuple islandais s'était largement mobilisépour se faire entendre dans la rue : une pre-mière fois pour refuser les mesures anti-sociales exigées par le Fonds MonétaireInternational (FMI) en échange de son«  aide  » financière  : le gouvernement avaitalors été contraint de démissionner. Lagauche arrivée au pouvoir, le peuple s'estmobilisé une seconde fois pour soumettre leremboursement de la dette à un référen-dum. Le « non » l'avait alors emporté à 93%,faisant de l'Islande l'un des rares pays aumonde ayant refusé de payer sa dette. Au-jourd'hui, alors que la zone euro s'embourbedans sa politique d'austérité, l'Islande af-fiche un taux de croissance de plus de 3% etun taux de chômage de 4,8%.

L'autre revendication forte des Islandaisétait d'élaborer une nouvelle constitution.Celle-ci a été rédigée sur la base d'un vasteprocessus démocratique  : tout d'abord unéchantillon de 1000 personnes, sélection-nées au hasard dans la limite descontraintes d’âge, de sexe et de répartitionterritoriale, a planché pendant une journéesur le projet lors d'un « forum constituant ».Une « Assemblée Constituante », composéede représentants de la société civile, a en-suite été élue pour rédiger le projet. Enfin,chacun a pu participer au processus via desréunions publiques et sur Internet.

Mais si les Islandais ont voté en grandemajorité en faveur de cette nouvelle Consti-tution, son adoption est loin d'être garantie :elle doit encore être votée par le Parlementune première fois avant les élections lé-gislatives d'avril 2013, puis une seconde fois

à l'issue du scrutin. Or de nombreux parle-mentaires de droite ont récemment expriméleur opposition au projet. Et s'ils sont pourl'heure minoritaires, ils sont aussi les mieuxplacés pour remporter les prochaines élec-tions : il pourront alors librement enterrer leprojet. Pour mieux comprendre leur opposi-tion, il suffit d'aller voir de plus près lecontenu de cette nouvelle Constitution1 :tout d'abord le peuple islandais demandel'« égalité du droit de vote ». Ce qui signifie :mettre fin au système électoral actuel, quipermet au monde rural d'être sur-représenté(en nombre de députés) par rapport auxhabitants de Reykjavik, et par conséquentaux partis de droite de diriger le pays sansdiscontinuer depuis les années 30 (jusqu'à2009). Autre souci majeur pour la droite  : leprojet de Constitution prévoit que «  les res-sources naturelles doivent appartenir aupeuple ». Ce qui n'est pas du goût des pro-priétaires des bateaux de pêche, tradition-nels soutiens du Parti de l’indépendance, quiy voient une menace pour leur libertécommerciale...

Si, malgré ces obstacles, le projet aboutit,l'Islande continuera de fasciner les peupleseuropéens, non seulement pour sa gestioncourageuse de la crise financière qui laissele FMI bouche bée2, mais aussi, et surtout,pour être capable d'une vitalité démocra-tique dont on ose à peine rêver...

Magali

1  -  Le projet de Constitution déclare en préambule  :«  Nous, peuple d’Islande, souhaitons créer une sociétéjuste offrant les mêmes opportunités à tous. Nos ori-gines différentes sont une richesse commune, et en-semble nous sommes responsables de l’héritage desgénérations  : la terre, l’histoire, la nature, la langue et laculture. L’Islande est un Etat libre et souverain, dont laliberté, l’égalité, la démocratie et les droits humains sontles piliers. »2 - cf. cet article d'août 2012  : www.bakchich.info/inter-national/2012/08/27/le-fmi-felicite-lislande-pour-son-bras-dhonneur-aux-banquiers-61619

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Qu'est-ce qu'un environnementfavorable aux affaires ?

Depuis 2006, la compagnie Lone PineResources explore les gisements de gaz

et de pétrole dans la vallée du Saint-Laurent,au Québec, comme huit autres compagnies.Or en juin 2011, le gouvernement du Québecfait voter une loi suspendant toute explora-tion ou extraction d'hydrocarbures dansl'estuaire du fleuve, suite à une étude envi-ronnementale publique. La prospection etl'extraction de pétrole ou de gaz menace-raient en effet la biodiversité et les activitésliées au tourisme ou à la pêchecommerciale. La loi stipule qu'aucune in-demnité ne sera versée aux exploitants.

Une entreprise réclame 250 millionsde dollars à l'Etat canadien car ellene peut plus polluer tranquillement

Lone Pine Resources, privée de 12  % de sasurface d'exploration, a donc annoncé débutnovembre qu'elle porterait plainte contre leCanada, en vertu de l'ALENA, l'accord delibre-échange Canada-USA-Mexique. Elleréclame 250 millions de dollars d'indemni-sation. L'ALENA comporte en effet undispositif de «  protection  » des investisse-ments, qui permet à une entreprise in-

[ Economie ]

vestissant dans un Etat de poursuivre cetEtat en justice si des mesures sociales ouenvironnementales réduisent ses profitsescomptés.

Etrangement, alors que ses bureaux sont àCalgary (Canada), Lone Pine Resource sestofficiellement enregistrée aux Etats-Unis,dans le Delaware, qui est un paradis fiscal.Outre la traditionnelle hospitalité de cegenre d'Etat, cette domiciliation offre unautre avantage  : considérée comme non-canadienne, l'entreprise peut recourir àl'ALENA pour attaquer l'Etat canadien.

Pendant que nos journalistes s'excitent surle passionnant duel à l'UMP, l'Union Euro-péenne et le Canada négocient, dans l'indif-férence générale, un accord delibre-échange1, certes moins amusant, maisqui pourrait avoir des conséquences trèsconcrètes. Le projet d'accord contient lemême dispositif de «  protection  » des in-vestissements que l'ALENA. Pour un envi-ronnement... propice aux affaires.

Folubert Sansonnet

1 - Voir PIAF n° 41, 46, 52 et 55.

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En finir avec la compétitivité : l'anti-rapportGallois (suite de la une)

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nue de les prescrire... Contre ce dogme auxeffets dévastateurs, Attac et la FondationCopernic ont rédigé un anti-rapport Gallloisintitulé  «  En finir avec la compétitivité  », quiapporte un tout autre éclairage sur les diffi-cultés de l'industrie française.

Le coût du travail est haut...mais pas autant que le coût du

capital

Tout d'abord sur le fameux «  coût du tra-vail  »  : il est censé, selon la pensée domi-nante, être la principale cause des pertes departs de marchés des entreprises françaises.Or depuis 10 ans les coûts salariaux uni-taires (salaire par unité produite) ont évoluécomme la moyenne européenne. D'autrepart, une analyse rigoureuse des chiffres ducommerce extérieur devrait prendre encompte les stratégies des grands groupesmultinationaux  : les groupes allemands, parexemple, sous-traitent une grande part deleur production dans les pays de l'Est, puisassemblent le produit final en Allemagne  :une partie des exportations allemandescorrespond donc, en fait, à du simple « réex-port  ». A contrario, les importations vers lafrance des « Logan » produites dans lesusines Renault de Roumanie sont compta-bilisées comme exportations roumaines.L'anti-rapport rappelle que le commerceentre filiales d’un même groupe représenteenviron un tiers des échanges de la France.Quand on parle de compétitivité de la France,de quoi parle-t-on alors ? De l'espace natio-nal ou des groupes français ?

Au-delà de ces négligences statistiques,pourquoi parle-t-on toujours du coût dutravail et jamais de celui du capital  ? Car lapart des revenus distribués aux actionnaires,elle, n'a cessé d'augmenter pour atteindreaujourd'hui 9% de la valeur ajoutée1. Entreinvestir dans l'innovation ou distribuer desdividendes, les entreprises ont clairement

choisi. L'allégement des cotisations socialespatronales ne permettra donc qu'une chose :augmenter encore un peu plus ces divi-dendes, au détriment des ménages et de lacohésion sociale.

Si le pouvoir d'achat baisse...qui achètera nos produit ?

Enfin, le dogme de la compétitivité porte enlui une contradiction majeure : on diminue lepouvoir d'achat des ménages pour baisserle «  coût du travail  », donc on tarit la de-mande... si tous les pays adoptent cetteméthode, à qui va-t-on pouvoir vendre nosproduits  ? Comment peut-on augmenter lepouvoir de vendre tout en diminuant lepouvoir d'acheter ?

Produisons localement !

Pour en finir avec cette logique inepte, maisaussi prendre enfin conscience que les res-sources naturelles s'épuisent et que nousvivons «  au-dessus de nos moyens  » et dece que la planète peut endurer, il faudraitengager la transition vers un modèle de dé-veloppement socialement et écologique-ment responsable  : produire localement ceque l'on peut produire localement, rompreavec le consumérisme, coopérer dans la re-cherche et l'innovation plutôt que concourirpour les plus beaux dividendes.

Magali

1 - La part des revenus nets distribués par les sociétésnon financières en 2011 a atteint 9% de leur valeurajoutée, soit le point le plus haut depuis la secondeguerre mondiale.

A lire :www.france.attac.org/sites/default/files/en_finir_avec_la_competitivite.pdf

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[ Economie ]

La solution préconisée par le rapport Gal-lois pour créer un « choc de compétitivi-

té », une baisse massive des « charges » desentreprises n'a rien de révolutionnaire. Cen'est que la continuation d'une politiquemenée depuis 20 ans par l'ensemble desgouvernements français, qu'ils soient degauche ou de droite.

Un énième « choc de compé-titivité »...

En 1993, le gouvernement Balladur est lepremier à utiliser l'allègement des cotisa-tions payées par les employeurs commemoyen de restaurer la compétitivité del'industrie française et de lutter contre lechômage. En 1995, le gouvernement Juppéprolonge ces mesures. Sous Jospin, unenouvelle baisse des cotisations patronalesest décidée en contrepartie de la mise enplace des 35 heures. En 2003, le ministreFillon fusionne l'ensemble des allègementsmis en place par les gouvernements pré-

cédents et, pour faire bonne mesure, en ra-joute une louche. Sarkozy, enfin, au nom dela valeur travail, ajoute sa pierre à l'édifice enexonérant de charges les heures supplé-mentaires.

... ou cadeau inutile auxentreprises

Le coût de ces différents cadeaux fiscaux acrû de façon régulière au cours de ces 20années : 5 milliards d'euros en 1996, 10milliards en 2002, 22 milliards en 2007 etplus de 30 milliards aujourd'hui. Ces me-sures n'ont eu visiblement aucun effet sur lechômage et n'ont pas empêché que la dés-industrialisation de l'économie françaises'accélère au cours de la dernière décennie.En revanche, elles ont alimenté le déficitpublic, en contribuant largement au fameux« trou de la sécu » !

AlexD

Une barque déjà bien chargée

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La commission Jospin, mise en place par leprésident pour réfléchir et faire des propo-

sitions pour rénover nos institutions, a remisson rapport le 9 novembre dans une indif-férence assez grande des grands médias (tropoccupés, sans doute par le ridicule combat decoqs de l’UMP).

Jospin et ses collègues n’ont pas rendu unrapport révolutionnaire, mais ils ont faitquelques recommandations qui ne manquentpas d’intérêt :- Le non-cumul des mandats, à savoirl’impossibilité de cumuler un mandat parle-mentaire (député ou sénateur) avec un mandatexécutif local (maire, adjoint, président ou viceprésident de conseil régional ou général).- 10 % des députés (58 sièges) élus à la pro-portionnelle.- La mise en place d’un parrainage citoyenpour remplacer la règle des 500 signaturesnécessaires pour être candidat à la présiden-tielle.- La fin de l’intégration automatique des prési-dents sortants au sein du conseil constitu-tionnel.- La remise à plat du statut pénal du chef del’Etat qui pourrait désormais être jugé pendantson mandat ( pour toute affaire n’étant pas liéà l’exercice de la fonction).

Il semble que les propositions de ce textepourtant bien timide sont déjà trop auda-cieuses pour unegrande partie denos députés et denos sénateurs, quiont l’impressionqu’on leur demandede se faire hara-kirien s’attaquant aucumul des mandats.De la même façon, iln’est pas certainque la poignée departis qui atteignentsans encombre les

[ Politique&Société ]

500 signatures voit d’un bon œil l’arrivée deconcurrents imprévus issus de parrainages ci-toyens.

A l’opposé, on pourra regretter l’insuffisancedes propositions. Par exemple, pourquoi limiterla proportionnelle (seul mode de scrutin équi-table) à 10% des députés ? Pourquoi ne parlerque du cumul de mandats simultanés ? Il seraitpossible également de limiter le nombre de foisqu'un élu pourrait cumuler successivement lemême mandat. Ne pourrait-on pas parexemple obliger nos députés, sénateurs ouconseillers généraux et régionaux à n'effectuerque deux mandats consécutifs  ? De telles ré-formes changeraient en profondeur notre viepolitique, réduisant la durée des carrières poli-tiques... Peut-être même que les élus se pré-occuperaient alors moins de leur propre aveniret plus de celui du pays.

On pourra regretter également qu’il n’y ait au-cune remise en cause de l’élection du pré-sident de la république… Pourquoi conserverune élection qui favorise les conflits d'égos etle spectacle plutôt que le débat ?

La commission Jospin risque fort de voir sespropositions vidées, dénaturées et, finalement,ne satisfaire personne.

Jmj

Trop ou trop peu

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Ecce homo

A l’occasion de l’annonce précoce1 duprojet de loi sur le mariage homosexuel

et l’homo-parentalité, deux manifestationscontre le mariage gay ont été rapportéesdans les médias.

Celle, parisienne, du dimanche 18 novembrerassemblait des ultras de l’anti-mariagehomosexuel adeptes des discours traditio-nalistes sur la famille, des amalgames nau-séabonds entre homosexualité et pédophilie,des statistiques fantaisistes et des affir-mations psychologiques péremptoires au-tant que dénuées de fondement. A cetteoccasion, le ban et l’arrière-ban de la Francerétrograde et maréchaliste a relevé la tête.La presse a largement parlé de ces grou-puscules qui ont montré leur vrai visage enmolestant (que fait la police  ?) des contre-manifestants, pourtant pacifiques. Des mi-litantes du mouvement «  femen2  », venuesfaire un happening sacrilège, ont déchaîné laviolence des militants d'extrême-droite.Plusieurs ont été rouées de coups, ainsi quedes journalistes de France 3 et la journalistemilitante Caroline Fourest. De bons pères defamilles ont prêté main forte aux habituelsjeunes crânes-rasés en bombers, en déco-chant des coups de pieds à des femmes àterre, sous les encouragements haineux deleurs épouses bien-pensantes, qui dévi-

daient des chapelets d’injures homophobessur les victimes.

La veille, le samedi 17 novembre, des mani-festations bien plus pacifiques étaient or-ganisées par des groupes acceptant ledébat, avec des cadres de l'Eglise catho-lique... Ces manifestations ont eu beaucoupmoins d'écho que celle du dimanche. Celle-ci avait en effet bénéficié de la publicité desfemens et de leurs agresseurs, tandis queles contre-manifestants LGBT du samedi,pourtant pacifiques, ont été arrêté préventi-vement le matin par la police.

On aurait pu espérer que l’Eglise catholiquese démarquât clairement des groupes d’ul-tras et de leur violence bien peu chrétienne.

Le PIAF

1 - Voir encadré page 112 - Voir encadré ci-dessous

A lire: «  Extrême-droite pourquoi les catho-liques ne peuvent pas se taire ? », de EtiennePinte, Jacques Turck et Jacques Duplessy(Editions de l'Atelier, 2012).

[ Politique&Société ]

LES SEINS ET LES ANGES (air connu)

Les médias, une fois de plus, nous prouvent que rien ne vautle spectacle (panem et circences). Sur un sujet important

qui fait débat, l’argumentation ne pèse guère face aux images :des seins nus et des tags violemment anti-religieux sur lecorps, quelle aubaine pour le journal de 20h ! Surtout lorsqu’enprime il y a de la castagne !Et nous voilà piégés, une fois encore. Comment se faire en-tendre si on ne crée pas le scandale, si on ne fait pas de bruit,etc. Et aussi, bien sûr, comment se faire une meilleure pub,puisque dans les jours qui ont suivi, FR 2 consacrait un longreportage sur cette poignée de «  Femen  » s’entraînant auxsports de combat. Habillées, cette fois.

Patrick

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[ Politique&Société ]

Au premier temps d’ManuelVals-e,

c’que j’entends m’étonne déjà,au premier temps d’Manuel Vals-e,je m’inquiète car je m’aperçois

que l’ministre prend des mesuresdes mesures qui n’vont pas de soique l’ministre prend des mesureset j’murmure, j’murmure tout bas

le Vals prend le tempsd’offrir aux immigrants,d’offrir aux sans-papiersd’se faire réexpédierau-delà des frontièresaujourd’hui comme hier

Vals prend aussi le tempspour les manifestants,d’améliorer encorela raison du plus fortcontre ces braves gensen bien les encadrant

Vals prend encor’ le tempsd’approuver largement,qu’on resserre la brideet qu’on livre à Madridla p’tite Martin, la basqueen raison de ses frasques

Vals prend même le tempsde garder quelque tempsd’enfermer des enfantsen centr’ de rétentionce n’est pas la prisonmais guère plus réjouissant

Vals prend soudain le tempsde courir à plein tempsdans le quatre-vingt-treizedans le port de Marseilleet d’aller jusqu’en Corsepour voir si ça se corse

et Vals a mis le tempsde comprendr’ brusquementqu’il n’aura pas le tempsde patienter cinq ansdans ce gouvernementqu’avance si lentement

Au 2ème temps d’ManuelVals-e,

je l’entends donner de la voix,au 2ème temps d’Manuel Vals-e,on l’entend crier son effroi :qu’l’UMP, c’est de l’imposture,l’UMP nous-a-mis aux abois,mais l’UMP lui cass’ la figure,Manuel Vals regrette déjà !

et Hollande qui prend des mesures,Holland’ qui mesure notre émoilui donne une leçon de mesure,

Le Vals a mis le temps

ISSN : 1957-0031Association loi 1901 « Le Piaf »3 rue d’Orchampt75018 Paris - [email protected] de la publicationdu numéro 61 : Boris FranceComité de rédaction : Alex D., Benj,Bo.F., Cathy Ré, Cecile V., Cluc,Gaël Mahé, JMJ, Katerina Bauhaus,Laurence, M. Solal, Magali, OliverCarmine, Patrick, PB, Pierre Fouilhoux,Rober t Moisneau.

car l’UMP fredonne déjà :Vals-e démission !Vals-e démission !y’aura plus d’émissionspour le Vals à deux tempsdans ce gouvernementet son rythme hésitant

on entend s’indignertous ceux qui ont valséqui se sont fait largueraux dernières électionsqui n’l’ont pas digéréet qui dansent en rond

il y a le Copéil y’a la Moranoy’a encor’ le Copéil-y-a la Kosciuskoy’a toujours le Copéet y’a même le Sarko

et tout ce monde valseSa-r’kovalse

ça r’Copé-valseet ça valseet ça valsepour mille temps !

Patrick

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N°61 - DECEMBRE 2012

Certains l’aiment show

En Espagne d’abord, puis dans toute l’Eu-rope, les manifestations se multiplient

contre les politiques gouvernementales, enparticulier contre l’austérité. Des mani-festations de plus en plus lucides, dansleurs slogans et leurs revendications1.

Face à cette contestation organisée, lapresse et surtout la télévision continuentd’ignorer la responsabilité des banques etde la finance dans leurs chroniques. Ellescontinuent de soutenir les politiquesd’austérité des gouvernants, présentées

comme un mal nécessaire, et de faireapparaître ceux qui s’y opposent commedes idéalistes un peu simplets et dénués dusens des réalités.

Les images sont plus intéressantes encore.Plutôt que les centaines de milliers demanifestants et les milliers de pancartes etde banderoles, les télévisions ne montrent,en boucle, que les quelques «  déborde-ments  » qui ont eu lieu ici ou là. Imagessaisissantes de nuées de journalistes fil-mant les arrestations et les tabassages.

Aucune idée des indignésn’est précisée ou détaillée,mais «  the show must goon  » et les affrontements,mêmes minimes, sont fil-més sous toutes les cou-tures.

Quelle beau journalismenous avons.

JMJ

1  -  Voir l'article surl’Espagne dans Le PIAFn°60

[ Critique des médias ]

Homo paraventalitéOn peut légitimement s’interroger sur le choix de lancer enpleine déconfiture des promesses de campagne du candi-dat Hollande, le débat sur le mariage homosexuel et l’ho-mo-parentalité.

Pourquoi maintenant  ? Pourquoi annoncer la loi avantmême que le projet soit bouclé ?

Ne pourrait-on y voir une manœuvre classique d’enfumagegouvernemental afin que le café du commerce et la presses’emparent d’un sujet croustillant qui occultera les débatscruciaux. C'est une technique vieille comme la démocratie.Honte à ceux qui s’en servent.

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NOM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

PRÉNOM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

ADRESSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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[ Agenda ]

[ Débat démocratique ]

Salon des éditeursindépendants de Seine-Saint-DenisAu programme, quaranteéditeurs indépendants, desrevues, rencontre avec desauteurs et dessinateurs,concerts, vin chaud. Le 8décembre à midi, Centre JeanLurçat, 5, place du marché,Montreuil.www.montreuilsurlivres.fr

Le journalisme dans lesquartiers populairesJeudi d'Acrimed. Pourdébattre, non pasprincipalement du journalismesur les quartiers populaires,mais des modalités et des

difficultés du journalisme dansles quartiers populaires.Jeudi 13 décembre 2012 à 19h,Bourse du Travail de Paris, 3 ruedu château d’eau Paris.www.acrimed.org

Manifestation « mariage pourtous »Pour l'égalité maintenant, contreles discriminations tout le temps! Dimanche 16 décembre 2012 à14h, Place de la Bastille, Paris.

Réelle Démocratie Maintenant !Ils nous ont appelés les IndignésAccueil, présentation dumouvement, actualitéinternationale des Assemblées,...Dimanche 16 décembre 2012 à

15h, Le 104 - Cent Quatre, 104rue d’Aubervilliers, Paris..paris.reelledemocratie.net

La démocratie, mythe ou réalité ?La démocratie est uneconstruction historique, larésultante de luttes. Et lesconquêtes populaires, pours'émanciper de l'oppression desélites, ne sont jamaisdéfinitivement acquises.Jeudi 20 décembre à 19h30Culture et Liberté, 5 rue saintVincent de Paul, Paris.01 47 70 37 50 [email protected]

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