N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année/...

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L’éléphant déchaîné ni proche de celui-ci... ...encore moins de celui-là ! N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année/ www.lelephantdechaine.net Journal satirique... ...paraissant mardi et vendredi Prix: 500FCFA accrochée à la veste de saint Soro La MéDaiLLE DE «L’éLépHanT» Le président de l’Assemble Nationale qui vient de déclarer son amour pour la ville de Bouaké où il a prospéré pendant près de huit ans en tant que chef de la rébellion armée qui a permis à Laurent Gbagbo de s’offrir un second mandat sans passer par la case « élection ». Bravo! «Bouaké rappelle en moi beaucoup de souvenirs. C’est une ville qui m’a adopté et que j’aime. Bouaké, c’est tout une histoire…J’aime Bouaké pour ce qu’elle m’a donné et je n’abandonnerai jamais Bouaké. Nous nous battions parce qu’on voulait nous exclure de la communauté nationale ; nous étions marginalisés, stigmatisés. Nous étions atteints dans notre dignité. On ne nous reconnaissait pas bien souvent comme citoyens ivoiriens. Nos cartes d’identité bien qu’émises par des autorités légales de ce pays étaient déchirées. Nous étions humiliés, insultés et injuriés. Et c’est pour tout cela que vous vous êtes engagés et pas parce que la tête de Guillaume Soro était jolie. J’exhorte les Ivoiriens au pardon et à la prière, afin que l’année 2015, qui est une année électorale, soit une année de paix et de sta- bilité pour la Côte d’Ivoire. Notre pays a déjà trop souffert c’est pour- quoi ensemble, nous devons prier pour la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire. Le combat pour la dignité mérite qu’on y consacre la vie. Aujourd’hui, nous n’accepterons pas que les bourreaux se pré- sentent comme des victimes...» («Nord-Sud»,5/1). Oui, surtout que les présumées « victimes » commettent aujourd’hui les mêmes fautes que les présumés « bourreaux » d’hier ? Justice / emergence / droits de l’homme Ouattara, soro et le RDR oublient un serviteur en prison l Enlevé et détenu arbitrairement l Maltraité durant 37 mois, illégalement l Le «grand Hamed» a pourtant sauvé le RDR Blon Blaise et Mabri Toikeusse font un bien «fou» au Tonkpi guerre de leadership dans les montagnes

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L’éléphantdéchaîné

ni proche de celui-ci... ...encore moins de celui-là !

N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année/ www.lelephantdechaine.net

Journal satirique... ...paraissant mardi et vendredi

Prix: 500FCFA

accrochée à la veste de saint Soro

La MéDaiLLE DE «L’éLépHanT»

Le président de l’Assemble Nationale qui vient de déclarer son amourpour la ville de Bouaké où il a prospéré pendant près de huit ans entant que chef de la rébellion armée qui a permis à Laurent Gbagbo des’offrir un second mandat sans passer par la case « élection ». Bravo!«Bouaké rappelle en moi beaucoup de souvenirs. C’est une ville quim’a adopté et que j’aime. Bouaké, c’est tout une histoire…J’aimeBouaké pour ce qu’elle m’a donné et je n’abandonnerai jamaisBouaké. Nous nous battions parce qu’on voulait nous exclure de lacommunauté nationale ; nous étions marginalisés, stigmatisés. Nousétions atteints dans notre dignité. On ne nous reconnaissait pas biensouvent comme citoyens ivoiriens. Nos cartes d’identité bienqu’émises par des autorités légales de ce pays étaient déchirées. Nousétions humiliés, insultés et injuriés. Et c’est pour tout cela que vousvous êtes engagés et pas parce que la tête de Guillaume Soro étaitjolie. J’exhorte les Ivoiriens au pardon et à la prière, afin que l’année2015, qui est une année électorale, soit une année de paix et de sta-bilité pour la Côte d’Ivoire. Notre pays a déjà trop souffert c’est pour-quoi ensemble, nous devons prier pour la paix et la réconciliation enCôte d’Ivoire. Le combat pour la dignité mérite qu’on y consacre lavie. Aujourd’hui, nous n’accepterons pas que les bourreaux se pré-sentent comme des victimes...» («Nord-Sud»,5/1).Oui, surtout que les présumées « victimes » commettent aujourd’huiles mêmes fautes que les présumés « bourreaux » d’hier ?

Justice / emergence / droits de l’homme

Ouattara, soro et le RDRoublient un serviteur en prisonlEnlevé et détenuarbitrairementlMaltraité durant37 mois, illégalementlLe «grand Hamed» apourtant sauvé le RDR

Blon Blaise et Mabri Toikeusse font un bien «fou» au Tonkpiguerre de leadership dans les montagnes

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Ni proche de celui-ci... Encore moins de celui-là...

L’éléphant se déchaîne

2 L’Eléphant déchaîné N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année

L’Accusé... Le P’tit livre d’Akissi Jeannette

Devinette 1Quel homme politique ivoirien prétend qu’il est le plus massacré par« L’Eléphant Déchaîné » alors que son frère ennemi bénéficieraitd’une relative clémence de la part des journalistes de ce journal ?

C’est de saison. La fin d’une année etle début d’une autre est toujoursconsacrée aux bilans. En Côted’Ivoire, beaucoup d’Ivoiriens ontremarqué que la fin de l’année2014 a étrangement ressemblé à dutristement « déjà vu »: l’incroyablerépétition d’actes qui ont, hier,

plongé le pays dans la tourmente. de l’appelde daoukro, lancé par le président du PdCI-qui n’entend pas voir de son vivant un cadrede ce parti devenir président de la Répu-blique-au renvoi de Tiburce Koffi de sonposte de directeur de l’Insaac pour avoir uséde sa liberté d’expression, en passant parl’emprisonnement de quelques proches deCharles Konan Banny et l’interdiction d’unmeeting d’un candidat déclaré à la présidencede la République, KKB en l’occurrence, toutse passe comme si, subitement, le régimed’Abidjan avait pris conscience que le pou-voir d’Etat, s’il n’agissait pas ainsi, pourraitlui échapper en cette année 2015. Malgré lesréalisations qui, paraît-il, n’auraient jamais puêtre faites par un Ivoirien autre que celui quinous gouverne en ce moment, le présidentAlassane Ouattara, alias dupont.Si le président est convaincu comme il l’a dé-montré dans son discours de fin d’année, ducaractère exceptionnel de son bilan de quatreannées de présence à la tête du pays…si,comme le dit danielle Boni Claverie, ce bilanest hautement « positif »…si la constructiondu troisième pont « vaut un deuxième man-dat», alors les actes posés ces dernières se-maines sont en contradiction avec ce bilan.Car, ils témoignent plutôt d’une peur paniquequi s’explique difficilement. Quand on a lebilan qui est celui qui a été présenté dansl’adresse à la nation-6885 classes au primairesur 60000 promises, un million d’emploiscréés dans le secteur informel sur un milliond’emplois tout court promis, etc- on ne s’enprend pas à des libertés publiques en interdi-sant des meetings. Surtout qu’au RdR, on atendance à oublier que l’emprisonnement desproches de Banny, accusés de s’être illicite-ment enrichis (opération mains propres) demême que le limogeage de Tiburce Koffi etl’interdiction du meeting de KKB font partiedu bilan de l’actuel régime, même s’il n’estpas, étrangement, revendiqué.

Au PdCI, le bilan se résume aux ravagesde l’appel de daoukro dans les rangs desmilitants dont la plupart ne comprennentpas bien ce qui se passe (lire page 10),vu que Bédié crache du feu sur le dos detous ceux qui s’entêtent à poser des

questions. Le congrès extraordinaire qu’il en-tend organiser pour annuler quelques résolu-tions embarrassantes du dernier congrèsordinaire a pour objectif lointain de rassem-bler pour mieux diviser et livrer ceux qu’il ap-

pelle les « irréductibles » à la colère du régimed’Abidjan.Au FPI, Affi N’Guessan a franchi la lignerouge dans sa bataille pour le contrôle du partifondé par l’intrépide Gbagbo. Son bilan enqualité de président de ce parti depuis sa sortiede prison ne plaide pas en sa faveur tant sagestion de la crise qui secoue le parti est ap-proximative et ne laisse pas de convaincre lamajorité des militants du FPI qu’il a vraimentdécidé de tourner la page de Gbagbo pourjouer sa propre partition. d’autant plus que,on ne sait trop pourquoi, il vient de gravir unemarche de plus dans la désacralisation de sonmentor, en s’en prenant ouvertement à sa se-conde épouse et en révélant des secrets que «L’Eléphant déchaîné » avait publiés il y adeux années, sous forme de devinettes. Pourrassembler le parti autour de sa personne afinde mener la bataille pour la libération deGbagbo, Affi N’Guessan s’y prend d’unedrôle de manière.

A« L’Eléphant déchaîné » aussi, nousavons dressé le bilan de nos trois ans deprésence sur le marché étroit de lapresse ivoirienne. Pour le moins qu’onpuisse dire, il est plus que positif si onen juge par la place de choix que ce

journal s’est taillée dans le cœur des lecteurs.Après avoir pensé qu’il appartenait à des re-fondateurs en exil, puis à dénis Kah Zion (pa-tron de «Le Nouveau Réveil »), puis àl’ambassadeur Georges Ouégnin, on prétendmaintenant-Amadou Soumahoro, secrétairegénéral par intérim du RdR en est convaincu-qu’il appartiendrait à Charles Konan Banny.Et pourquoi pas au bon dieu en personne ? Bref, puisqu’il est aussi saison de prendre desengagements en début d’année, nous disonsqu’en 2015, notre devoir d’information et decritique ne se négociera pas, quels que soientles pressions, les attaques, les amitiés, etc. Nous continuerons donc d’épingler ceux quepersonne n’a obligé à faire de la politique, quioccupent des fonctions publiques, qui sont ré-munérés par le contribuable ivoirien et qui,cependant, travaillent contre les intérêts desIvoiriens. Pour cette rentrée en 2015, nousproposons à nos lecteurs, un petit dossier(pages 4-5) sur les exploits de Mabri Toi-keusse, champion de l’UdPCI et ministred’Etat, ministre du Plan et du développementet Siki Blon Blaise, ancienne vedette de la re-fondation et aujourd’hui sur le parvis de lamaison « RdR ». Ils devraient faire attention. Quand « L’Elé-phant » fait son entrée dans une année enépinglant une ou deux personnalités poli-tiques, en général ces dernières passent unetrès mauvaise année dans ses colonnes. A bon entendeur…

A.T.

L’EDITORIAL D’ASSALE TIEMOKO

Chouchou a souhaité la bonne et heureuseannée 2015 à ses compatriotes au traversdu traditionnel discours du Nouvel an.

Tout plein d’assurance, mon tendre époux a mon-tré tout ce qu’il a accompli pour les Ivoiriens et aussi expliquéce qu’il entendait faire à quelques mois de la prochaine électionprésidentielle. Et comme il a si bien dit et je le cite : «Notre paysa retrouvé la paix, l'espérance et l'envie d'avancer. L'année 2014a été le début visible de la transformation de notre pays.» Il parlemerveilleusement bien, Allagnissan alias mangellan-dupont.Son bilan saute aux yeux de tout le monde, y compris les nonvoyants.

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Apropos du discours de nouvel an, il y en a eu à profusion,cette année. Je ne veux même pas parler de ceux de EssyAmara ou de Banny qui étaient empreints d’un style pré-

sidentiel…Ces deux-là se voient déjà dans le fauteuil présiden-tiel, mais ils peuvent toujours courir…Mon chouchou a encorebeaucoup de choses à offrir aux Ivoiriens et il n’a pas encore ditson dernier mot...de toutes les façons, il a encore quelques moispour démontrer à tous qu’il tiendra ses promesses…d’envoyerquelques-uns de ses adversaires derrière les barreaux dans sonopération « mains propres » qui s’étendra de jour en jour dansun seul camp.

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Qu’est-ce que j’apprends ? Affi N’guessan qui permet àChouchou de dormir en ce moment d’un sommeil pro-fond, a sorti ses missiles contre des proches et des très

proches de Gbagbo ? Il a traité un de faussaire qui aurait pompéquatre milliards après avoir imité la signature du ministre del’Economie de l’époque pour délivrer un agrément ayant permisd’exporter 180 mille tonnes de cacao ? Et il a aussi accusé laseconde épouse de Gbagbo d’être pour beaucoup dans la chutede Gbagbo ? Je me demande ce que la justice attend pour lancerun mandat d’arrêt contre ce proche de Gbagbo. Et dire que deseconds couteaux ont écopé de 20 ans d’emprisonnement dansle procès café-cacao.

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Qu’est-ce que j’apprends encore ? KKB menace le régimede Chouchou après l’interdiction de son meeting à Yo-pougon ? Il a bien raison de protester, mon cher KKB.

Quelle idée d’interdire son meeting alors qu’on prétend qu’iln’a aucune chance de réaliser ne serait-ce que 0,5% à l’électionprésidentielle. Pour quelqu’un qui ne pèse rien, les hommes deChouchou ont une drôle de façon de réagir chaque fois qu’ilveut s’adresser aux Ivoiriens. Voilà qui me pousse à la ré-flexion...chers serviteurs trop zélés d’Allagnissan, laissez les ad-versaires de Chouchou s’exprimer et arrêter de battre leurcampagne par vos actes anti-démocratiques. C’est fou ça ! Ilsne tirent donc jamais de leçons de l’histoire, ces hommes ?

Les avertissementsde KKB!

L’heure des bilans !

Le député de Port-Bouet et candi-dat déclaré à l’élection présiden-tielle d’octobre 2015, Kouadio

Konan Bertin a très peu apprécié la dé-cision du maire RdR de Yopougond’interdire le meeting qu’il entendaitorganiser dans cette commune avecdes membres du Cojep la semaine der-nière. Il a dit tout le bien qu’il pensaitde cette décision très démocratique :«(…)la Côte d’Ivoire a trop souffert etje ne peux pas accepter que l’on conti-nue à la veille des élections générales,de bafouer les libertés de cette façon.J’invite M. Alassane Ouattara à sesouvenir de ce fameux meeting qui luiavait été refusé à Dabou par le régimeBédié à l’époque et de ses consé-quences sur la vie de la nation. J’inviteles tenants du pouvoir actuel à se sou-venir du drame que les élections der-nières ont provoqué dans ce pays et jeleur demande de quitter définitivementle terrain de la violence et de la provo-cation. Je leur demande de respecterles libertés des autres. Le droit à la dif-férence. Je demande instamment auministre Bakayoko Hamed, en chargede la sécurité que ce n’est pas commeça que la démocratie s’exprime. Et quece sera la dernière fois qu’il enverrales forces de l’ordre pour interdire unmeeting dans un Etat de droit et dansune démocratie. … Le Président Ouat-tara doit savoir ce que ces genresd’actes peuvent avoir comme consé-quences sur la vie de la nation. Il fau-dra dans ces conditions-là que tous lesIvoiriens et les candidats singulière-ment dans cette période Pré-électorale,puissent bénéficier des mêmes droits,des mêmes sécurités et des mêmes trai-tements vis-à-vis des lois en vigueur. Lemeeting a été reporté au nom de lapaix. …je peux vous dire que ce sera ladernière fois que ça m’arrive. Parceque moi, je n’accepterai pas ça une se-conde fois.» («Partis Politiques»,4/1) On imagine que d’effroi, le régime esten train de trembler en ce moment. de-vant un tel avertissement.

JOSE N’GORAN

«L’Eléphant déchaîné»c’est tous les mardis et vendredis

dans vos kiosques habituels

Les ivoiriens jugent le péagesur le pont qui vaut 2 mandats

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Ni proche de celui-ci... Encore moins de celui-là...

L’éléphant se déchaîne

3L’Eléphant déchaîné N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année

Lors de la campagne pour la pré-sidentielle en 2010, le docteurAlassane Ouattara qui briguaitle fauteuil présidentiel avaitdans son programme de cam-pagne fait un «constat amer» du

système éducatif ivoirien. Apparem-ment, cette donne semble toujoursd’actualité!

Une école toUjoUrs

moribonde

Lisons ensemble quelques aspects dece constat fait par sa majesté Ouat-tara 1er : « (…) Les classes sont sur-

chargées, dans le primaire comme

dans le secondaire, jusqu'à 100

élèves par classe parfois, et même

plus; Le manque d'instituteurs et de

professeurs; Dans le primaire public,

le déficit d'enseignants est estimé à

12 000, alors qu'apparemment près

de 6 000 instituteurs n'enseignent

pas… Depuis 1993, très peu de col-

lèges d'enseignement secondaire ont

été construits: on en est réduit à gé-

néraliser le système de la double va-

cation et à alléger les horaires… ».Et combien d’établissements ont étéconstruits depuis 2011? Il est vraique le développement de la Côted’Ivoire a été stoppé dans son élan,depuis la mort du père fondateur dela nation, en 1993. Mais le candidatne s’est pas arrêté au constat, il a pro-posé des solutions à ces dysfonction-nements. Ecoutons-le : «La

construction de nouvelles salles de

classe selon les besoins sera réali-

sée avec l'appui des bailleurs de

fonds et avec une petite contribution

des populations … Nous veillerons à

ce que les établissements scolaires

soient aussi proches que possible des

populations : les écoles primaires à

moins de 5 km, les collèges à moins

de 50 km … la rénovation progres-

sive des établissements qui le néces-

sitent; L'équipement de tous les

établissements en matériels informa-

tiques performants : l'usage de base

de l'ordinateur, l'emploi de la messa-

gerie électronique et la navigation

sur Internet seront enseignés dès

l'école primaire, l'usage du traite-

ment de texte et du tableur sera en-

seigné au collège.» Ça, c’étaitpendant la campagne électorale!Une fois le candidat Alassane Ouat-tara élu président de la République,la reconstruction du système éducatifest confiée à Kandia Camara, grandemilitante au RdR, qui a la lourdetâche en tant que ministre de l'Edu-cation nationale et de l'Enseignementtechnique (MENET) de régler tousles dysfonctionnements relevés par

Ouattara 1er. Mais apparemment rienn’a vraiment changé en réalité sur leterrain depuis qu’elle occupe ce mi-nistère. Le constat fait par le candidatAlassane Ouattara semble être lemême sous le président AlassaneOuattara, et peut-être même pire.

le sUreffectif des

classes, Une aUtre

plaie!

En réalité, l’école gratuite annoncéen’est pas totalement une réalité, vuque les parents continuent de débour-ser de l’argent chaque rentrée pourl’inscription de leurs enfants. Lisonsle cri de cœur du 18 octobre deSchaba Aka à la ministre, au sujet dela gratuité de l’école, sur le réseausocial Facebook : «Pardon, aides-

nous. On cotise 2250f tous les ans

dans nos écoles ici dans la s/P de

Maféré. Pourtant, vous nous dites

qu’il n’y a aucune cotisation à

l’école.» Où va donc cette cotisa-tion? Les responsables du systèmeéducatif de Morokro, en ont certai-nement une petite idée!Le phénomène qui est très flagranten ce moment et qui est en train, petità petit, d’atteindre plusieurs établis-sements, c’est le surpeuplement ousureffectif des salles de classes. Si-tuation qui pourrait s’expliquer sim-plement par un manque de salles declasses.A ce propos, au lycée moderne deBonoua, à 74 Kilomètres d’Abidjan,la réalité est que le proviseur n’attendplus qu’un miracle du ciel pour ré-sorber ce problème, tellement la si-tuation est grave. Ce chef

d’établissement fait face à des pro-blèmes d’ordre infrastructurel etd’équipement. En effet, dans cetteécole, il y-a un manque criard desalles de classes. Mais en plus decela, les tables-bancs se font rares.La solution qu’a trouvée l’adminis-tration de cette école, est de transfor-mer le foyer du lycée en salle declasse. Mais là encore, le problèmen’est pas résolu, vu qu’il n’y-a au-cune commodité pour enseigner. Lesenfants prennent donc les cours de-bout pour certains et à même le solpour d’autres. Voilà des signes quiannoncent l’émergence! Mais cen’est pas tout! Au lycée de Koumassi1, en plus du manque de salles etmême de tables-bancs que les élèvesessaient de combler en apportant despagnes pour ne pas prendre les coursà même le sol glacé en cette périoded’harmattan, les élèves et le corpsenseignant se retrouvent dans un en-vironnement malsain.(Voir photo)Mais voyons la situation à l’intérieurdu pays! Le 23 septembre, KoffiKouassi Roger envoie un messageau ministre depuis le département deMankono: « Madame le ministre,

dans ma classe au lycée BAD de Tie-

ningboué, nous sommes 89 dans une

classe de troisième, s’il vous plaît,

aidez-nous».

Transmis fidèlement à la ministre.

des solUtions qUi

tardent à résorber

les problèmes

Lors de la réunion solennelle de ren-trée scolaire pour l’année acadé-mique 2014/2015 placée sous le

thème : «Engagement et persévé-

rance pour la qualité et la perfor-

mance de notre école», la ministre afait un petit bilan de l’année acadé-mique écoulée. Bilan fait à partir dela synthèse des rapports produits parles services déconcentrés de son mi-nistère, et qui devaient permettre«d'apprécier tous ensemble les ef-

forts à fournir pour répondre aux

défis auxquels notre système éducatif

doit faire face». Petit extrait :

«Pour l'essentiel, les difficultés et

contraintes majeures mentionnées se

rapportent : au déficit structurel en

personnels …, à l'insuffisance des

biens mobiliers et immobiliers… ;

ainsi qu'au manque de fluidité dans

la circulation de l'information entre

les centres de décisions et les struc-

tures d'exécution.»

Ecoutons la ministre louer ses ef-forts et ceux de ses collaborateurs :«Au titre du développement des in-

frastructures éducatives, 2.571 salles

de classes du préscolaire, du pri-

maire et du secondaire ont été

construites … En ce qui concerne le

développement de stratégies alterna-

tives pour l'accroissement de l'offre

éducative, 34 classes passerelles ont

été créées qui ont permis d'intégrer

plus de 1.000 enfants bouviers.» Etd’où sort le chiffre de 6885 classesconstruites en quatre ans selon lechef de l’Etat, chiffre annoncé aucours de son adresse à la nation ? Allez ! dégustons un dernier mes-sage envoyé à la ministre : «Bonjour

Madame la Ministre, le COGEs du

Lycée Moderne 2 de Gagnoa exige

des parents de payer des enveloppes

timbrées dans leur frais d'inscription

énorme même quand celui-ci n'a pas

de boîte postale sinon son enfant

sera expulsé de la classe quand bien

même il aurait payé les frais d'ins-

cription en ligne. Pire, après ces

frais énormes, le parent ne peut plus

dans l’immédiat acheter l'essentiel

des fournitures pour que son fils

puisse prendre les cours…»

Heureusement qu’il y a Internet pourenvoyer des messages à la ministre.Plus besoin de lui adresser des de-mandes d’audience qui n’auront ja-mais de réponse. Et comme «L’Eléphant » est là pour reprendreces messages pour le compte de laministre, c’est déjà ça !

NINA ATANLEY

Un système éducatifen pleine émergence!

Côte d’Ivoire

Tiburce Koffi devrait se méfier

Comment mettreen place un systèmeéducatif très émer-gent

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L’éléphant se déchaîne

4 L’Eléphant déchaîné N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année

La région du Tonkpi se meurt, etc’est le moins que l’on puissedire. A l’origine, la guerre deleadership entre le bulldozerSiki Blon Blaise, et le ministred’Etat, chantre du RHdP, Ab-

dallah Mabri Toikeusse.

petit historiqUe

Ton-kpi en yacouba signifie «hautsommet», 1223 m d’altitude. Cettemontagne qui a prêté son nom à larégion se trouve à 25 km de Man.Tonkpi, dans l’ouest ivoirien, la ré-gion de tous les sommets, se portetrès mal. Malgré les apparences,cette région est un grand malade quia besoin de soins appropriés à dosespolitiques, surtout. Riche de ses va-leurs intellectuelles, elle est aussi unezone à potentialités forestières, tou-ristiques et minières. Man, Chef-lieude région, n’abrite-t-il pas les magni-fiques ponts de lianes et les cascadesnaturelles. Quid des contrées aurifèrede Zouan-Hounien ou nickélifère deYorodougou ! Et pourtant ! Les ha-bitants de cette région ne profitentguère des retombées de ces richessesnaturelles et humaines. La Côted’Ivoire, le Libéria et la Guinée voi-sine, on le sait, se partagent ce beaugâteau, pardon, cadeau venu du cielet de la colonisation. Man demeurele passage obligé de toutes les mar-chandises prohibées au su et au vu dela douane. Un conteneur de ciga-rettes illégales n’a-t-il pas fait l’objetde vives altercations entre le dR du

commerce et le Capitaine de ladouane en début décembre ? Aussi,la région était récemment indexéecomme n°1 en fuite des produitscafé-cacao, ces produits qui font lasouveraineté de notre pays. Bref,passons! dans ses périples à traversles plus que 18 montagnes de l’an-cien far-west de la rébellion, le pa-chyderme a reniflé le dangerpar-dessus les cicatrices de la décen-nie de la crise ivoirienne. Et vlan, ila identifié les principaux fossoyeursqui traînent sur brancards la régiongrabataire. deux personnalités bienconnues du landerneau politiqueivoirien ont été épinglées par satrompe: Siki Blon Blaise et AlbertToikeusse Mabri. Au delà du leader-ship politique, chacun voulant être le«gangamba», (héros ou antihéros,c’est selon) de la région, les sujetsqui les opposent sont à foison. Alorsque le QG de Guéi Robert, la tanièrecommune d’alors devenue finale-ment pomme à discorde, a été incen-dié de manière criminelle en janvier2013, l’épreuve de force entre lesdeux titans se poursuit à travers d’au-tres non moins copieux entremets :l’histoire autour du bulldozer d6H,les deux radios à même fréquence, lachefferie traditionnelle, la division endeux grands blocs des férus de la po-litique au pied du mont Tonkpi, etc.Tout est sujet à caution ; alors quetous les deux activistes, en réalité,sont hors-sujets sur la problématiquedu développement. Si le brasier n’a

pas encore fait périr officiellement, ilfaut pourtant craindre le pire et met-tre le holà. Notre dossier.

l’origine dU leadership

et ses conséqUences

L’intrusion du généralissime RobertGuéi dans la vie politique

ivoirienne a donné naissance àl’UdPCI (Union pour la démocratieetla paix en Côte d’Ivoire) en février

2001. Mais très vite après la dispari-tion ducharismatique Bob, des montagnesde soucis ont commencé par barrica-der la bonne marche du parti appelé«arc-en-ciel» à l’image du pays deMandela où l’on compte des Noirs,des Blancs et des Jaunes. Le duo deshéritiers s’est rapidement mué enduel. Siki Blon Blaise, qui a poursurnom «bulldozer», a provoqué unedissidence dans ce parti créé par unancien militaire. Il parlait d’UdPCI-VGR (UdPCI-vision Guéi Robert)sous plusieurs motifs dont celui del’irrespect de son puîné AbdallahMabri Toikeusse. En fait, Blon lebulldozer voulait ainsi démolir lesmurs du parti arc-en-ciel, ou bien lecontrôler. Puisque vers la fin, ils’était acoquiné avec les re-fonda-teurs pendant que le successeur duGénéral Mabri Toikeusse, avait déjàvendu aux enchères le parti aux ha-bitants de la case verte. Non contentdonc de n’avoir pas réussi à faire del’Udpci un lit douillet pour LMP,Blon a décidé d’engager pour tou-jours le bras-de-fer avec le légataireMabri. depuis lors, c’est des pala-bres de leadership entre l’ex-prési-

dent du Conseil Général de Man etcelui qui l’a récemment battu à hau-teur de 32000 voix d’écart. Jusqu’àce jour, les différentes tentatives pourrapprocher les deux positions sontrestées vaines. Tia Koné avait pris lepari à Biankouma le 3 août 2012lorsqu’il entrait officiellement en po-litique, de réconcilier les héritiers duGénéral : «Je ferai tout pour faire re-

venir à l’UDPCI tous ceux qui ne

sont pas dans un mouvement irréver-

sible. Je ne crois pas que Blon soit

dans une position irréversible.

L'UDPCI est sa maison naturelle.»;Avait estimé «Monsieur ‘’considé-rant que’’». Récemment encore, c’estle ministre de l’Intérieur, Hamed Ba-kayoko, qui pensait avoir opéré lemiracle à Man. devant lui, les frèresennemis s’étaient même serrés lamain en guise d’entente. Mais c’estmal les connaître. dès que le GoldenBoy a donné dos, rien n’y fît! Lescrocs-en-jambe ont repris de plusbelle par épigones interposés ou surles lieux de meeting. Les consé-quences de la guéguerre sur la régionsont incommensurables…

l’histoire dU bUll d6h

Prêtée par Blon Blaise à la mairie deSipilou en janvier dernier pourdes travaux d’ouverture des voiescommunales de cette zone enclavéedans le dos de la Guinée, la machine(bull d6H) a été interceptée net aucorridor nord djakassa de Man alorsqu’elle était en partance pour la citéfrontalière. Va démarrer alors un pu-gilat juridico-politique. Selon le pré-sident du Conseil régional, Woï MélaGaston, à qui le ministre Mabri a faitla passe (il a finalement préféré êtreministre plutôt que président de col-lectivité), l’engin appartiendrait auConseil plutôt qu’à l’individu BlonBlaise, président sortant du Conseilgénéral de Man. Pour eux donc, leBull a été bloqué parce qu’il était entrain d’être convoyé vers la Guinéepour être vendu par leur rival juré,Blon. Faux! Rétorquent les affidésdu député devenu RdR de San-gouiné. Siki Blon Blaise n’est-il pasentrepreneur, avant tout? Ce Bull fe-rait partie de son patrimoine privé.de son côté, Glao diomandé, l’undes maires RdR jusque-là non en-core investi, reconnaît que le Bullpartait dans sa commune de Sipiloupour des travaux en prélude à l’arri-vée le 9 décembre révolu de l’émis-sion télé «petit à petit» adorée par lesmômes de notre pays. détenant ap-paremment les secrets des dieux,

Guerre de leadership dans les montagnes

Blon Blaise et Mabri Toikeussefont un bien «fou» au Tonkpi!

FPi: Cet aveu de Sangaré!

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Ni proche de celui-ci... Encore moins de celui-là...

L’éléphant se déchaîne

5L’Eléphant déchaîné N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année

Glao révèlera à un confrère en finjanvier que les bulldozers du nou-veau Conseil régional portent plutôtla mention d7H contrairement àd6H tel qu’inscrit sur l’engin liti-gieux.Aujourd’hui, la machine est inutile-ment garée dans la cour de la brigadede Man, avant le jugement de l’af-faire. depuis un (1) an, cette d6H nesert donc à rien du tout dans cette ré-gion où pourtant les travaux lourdsde terrassement ne se comptent pas.A quand le verdict? Allez demanderau parquet de la ville!

la gUerre

des ondes en coUrs…

Une autre forme de conflit est en cemoment expérimentée et en marcheforcée dans les vallées profondes desplus hauts sommets de ce pays qui afêté ses noces d’or il y a plus de 4ans.Tenez-vous bien, chers contempla-teurs du plus grand mammifère! Augrand dam et au nez et à la barbevoire à la grande impuissance de laHaute Autorité de la communicationaudiovisuelle (Haca), il se passequelque chose de jamais vu ni en-tendu dans le monde médiatique afri-cain et même mondial. deux radioscommunautaires qui partagent et sedisputent la même fréquence. La fa-meuse 97.6 Mégahertz. Créée sousBlon Blaise alors président duConseil général, cette radio (ManFM) était sensée appartenir au ser-vice de la collectivité territoriale,selon ce que Blon Blaise lui-mêmeavait eu l’habitude de dire. Quenenni! Une fois éjecté du fauteuil deprésident du conseil de la région parson cousin germain, l’ex-haute auto-rité du district des Montagnes estimedésormais, les deux mains sur lecœur et le cœur bien accroché, que lafréquence lui appartiendrait person-nellement. Seuls les matériels revien-draient de fait et de plein droit auConseil régional. Cette volte-face deSiki Blon Blaise étonne plus d’unobservateur averti. N’avait-il pas eneffet déclaré le contraire lors de lacérémonie de passation des chargesau cours de laquelle il avait faitbonne figure en déclarant 1 milliardCFA comme fonds de caisse ? Vouscherchez le hic? Et bien, allez à Manvisiter les deux studios rivaux, etvous verrez que ni la fréquence àconflit encore moins les matérielsn’ont été rétrocédés. Incapables dedénouer l’écheveau au prétoire de laHaca, le grand ministre d’Etat AlbertMabri Toikeusse et son colistier WoïMéla Gaston Aimé n’ont eu que lamédiocre ingéniosité de greffer uneautre radio sur la même fréquenceque la Man FM initiale. du coup, ilexiste dans la capitale du Tonkpi,deux (2) radios siamoises avec lamême appellation. Et cela ne sembledéranger personne! Ni la ministre detutelle qui y a séjourné et ouvertl’agence régionale de la Rti le 21 no-vembre, ni la Haca.

les chefs traditionnels

en difficUlté face aUx

politiciens

Les habitants du Tonkpi accordentune grande place à la tradition. desorte que les chefs de village, detribu ou de canton ont jusqu’à récem-ment reçu la respectabilité due à leurrang. Hélas! dix mille fois hélas!Cette chefferie est aujourd’huicomme prise en otage par les prota-gonistes repérés depuis longtempspar l’infernal quadrupède.Voulant mettre à leurs pieds les sageset en tirer des dividendes électora-listes, Blon et Mabri tentent, chacunde son côté, de bichonner les vieux.Les mains baladeuses de ces person-nalités sont bien visibles. Malheureu-sement, là encore, tous les coups sontpermis. de telle sorte que le Tonkpirisque de se vider de son âme. dequoi s’agit-il? La chefferie cantonaleest influente et a son mot à dire pen-dant les moments décisifs que vit lanation. N’oublions pas aussi que samajesté Ouattara 1er a promis dessalaires aux gardiens des us et cou-tumes. Qui va représenter les chefsdes nombreuses montagnes del’ouest au sein du Conseil supérieurdes rois et chefs traditionnels de Côted’Ivoire? Un pro-Blon ou un pro-Mabri? Question transmise concomi-tamment à Mabri et à Blon. Il estrapporté à L’Eléphant que Gbê dio-mandé Alphonse, chef du cantonSouin, contraint à l’exil du fait desaffres de la guerre, a été remplacé defaçon consensuelle par les chefs devillage dudit canton. A son retourd’exil en 2008, il réclame sa place àKpan Raphael Tiémoko de Voungbé,alors chef intérimaire. Le chef Ra-phael qui avait, dit-on, assumé cor-rectement l’intérim sans anicroche,était confortablement assis. Au mo-ment où les Ivoiriens finissaient leurcrise, c’est en ce moment que leschefs Kpan Raphael et Gbê Alphonsedéterraient, eux, la hache de guerre.C’est que le pouvoir est doux et faitperdre souvent la jugeote! Le résis-

tant Raphael est en effet pistonné parSiki Blon Blaise pour représenter leTonkpi à la chefferie nationale. Aveccette idée derrière la tête, l’intéri-maire ne veut plus rendre le tablier àson propriétaire. On assistera alors àun bicéphalisme cantonal dans leSouin. Afin de parer au plus pressé,(nous informe un document signédes mains d’un huissier), l’ancienministre Gilbert Bleu Laîné, fils ducanton Souin, convoque les chefs, le9 décembre 2014. Sur 31 chefs devillage, les 26 dignitaires portentalors diomandé Gbê Moïse Zrandêau trône comme successeur de Gbêpère. Installé le vendredi 26 décem-bre avec le soutien musical de ladanse Badouel du nom de la MaireUdPCI de Logoualé, Zrandê coupeainsi l’herbe sous les pieds du chal-lenger de son père. Quant à la rébel-lion créée par Raphael Kpan, elle estlargement imputée à Siki Blon Blaise

par plusieurs chefs de la région quisoupçonnent ouvertement le Bulldo-zer de tirer les ficelles en vue d’écar-ter Gué Pascal de la case sacréenationale au bénéfice de son filleulTiémoko Raphael. Ce dernier d’ail-leurs, le couteau entre les dents, vase ruer dans les brancards : «C’est

Mabri Toikeusse qui favorise Gué

Pascal tout en politisant et manipu-

lant la chefferie», disait-il le 11dé-cembre.«Raphael même n’est pas chef de vil-

lage à fortiori chef de canton (sic)»,répond Goncé Pierre, chef de Mancampagne, dans les colonnes de ‘’LeSursaut’’ du 24 décembre. dans ceballet d’accusations mutuelles entreles sages, la faîtière de Sa MajestéAgnini Bilé II qui a déjà coopté GuéPascal, ne peut-elle pas intervenirpour calmer les esprits? Wait and see.Pour l’heure, les chefs, intermé-diaires entre les humains et les dieux,sont écartelés entre les leaders poli-tiques rivaux de l’ouest. Et aucunsujet, aucun espace n’échappe à leurpugilat.

le processUs de déve-

loppement prend dU

plomb dans l’aile

Malgré sa volonté d’unir ses alliésdan et de tirer leur région vers lehaut, Alassane Ouattara ne peut laveren même temps le dos et le ventre deceux-ci. La plus belle femme ne peutdonner que ce qu’elle a, n’est-ce pas!La rivalité endémique entre le dino-saure Blon et son cadet Mabri ne faitpas de cadeau à la région. Aucontraire, la haine et la division fontrégulièrement installer des secoussessous l’océan politique de cette partiede la Côte d’Ivoire. Et dans la mêmelogique malheureusement, le députéKonaté Sidiki et le maire Tia André,se réclamant tous RdR, se tancentrégulièrement. Les cadres et élus lo-caux sont soupçonnés à tort ou à rai-

son d’appartenir à tel clan ou à telautre. Et bonjour les crimes de fas-ciès, d’origine ou de patronyme.Ce qui ne facilite pas la cohésion so-ciale et la réconciliation au pied desmontagnes. Aussi, le sabotage desactions de développement commedans l’affaire de la Bull d6H, retardel’envol de la région. Au lieu des’épauler en mettant leurs carnetsd’adresses à la disposition de la ré-gion en agonie, ils sacrifient ainsi lesintérêts du Tonkpi sur l’autel des am-bitions personnelles. Plusieurs axesroutiers à l’image de danané àZouan-Hounien et mille autres pro-jets apparaissent tel un éléphantblanc. Fait notable : le marché deMan plusieurs fois incendié, restedans l’informel. Aux dernières nou-velles, ce vaste lieu de négoce cher-cherait preneur pour construction,contrairement aux espoirs suscitéspar Tia André pendant les campagnesélectorales. Comme un serpent qui semord la queue, les «Manois» tour-nent sur eux-mêmes sans un début desolutions au chômage, à la débrouil-lardise, aux lupanars et à la verminedite «microbe» qui s’y est déportéedepuis quelques semaines mainte-nant.Au niveau de la chefferie, il faut ac-célérer la régularisation de leur statutafin que des chefs cessent d’aller à lasoupe politicienne.Sinon leur mission sacerdotale ris-querait ainsi d’être troquée contrequelques prébendes feuillues. Il y aque finalement chaque citoyens’achète un grand boubou et se fassepasser pour un chef. Prise en otagepar la politique, la chefferie s’inviteparfois sur le ring avec tous les effetscollatéraux que comporte une telledéviation. Espérons que dans la forêtde Gbêpleu, les dieux et les mânesdes ancêtres n’en seront pas long-temps frustrés !

AIChA BLY

Guerre de leadership dans les montagnes

On ne néglige rien pour 2020 à l’UDPCi

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Ni proche de celui-ci... Encore moins de celui-là...

L’éléphant se déchaîne

6L’Eléphant déchaîné N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année

L’infernal quadrupède avait déjà,à la suite d’une visite à la Macaen milieu d’année dernière, pu-blié un petit papier sur le cas dece grand serviteur du RdR quisubit depuis maintenant plus de

trois ans, un traitement des plus illé-gaux. Mais comme « L’Eléphant » ala fâcheuse tendance de revenir sou-vent plus en profondeur sur certainssujets, il revient encore aujourd’huisur cette affaire qui discrédite à elleseule, tous les discours sur l’indépen-dance de la justice ivoirienne. Com-ment peut-on imaginer en effet, qu’enCôte d’Ivoire, dont on nous annoncel’émergence à grands renforts de tam-bour, il soit encore possible de détenirun être humain le plus illégalement dumonde, en deux temps, depuis no-vembre 2011 pour une première pé-riode de 30 mois (?), puis, l’affaireayant filtré sur la place publique, fa-briquer un dossier judiciaire pourpouvoir le garder un peu plus officiel-lement, pour une seconde période quicontinue actuellement (?)La Côte d’Ivoire de l’émergence judi-ciaire… Il y a encore beaucoup deboulot !!!Voici l’histoire d’un homme qui a oc-cupé des responsabilités dans la rébel-lion mais qui a eu maille à partir avecun haut dignitaire rebelle… Ça nepardonne pas !

de oUattara à sorogUillaUme

Il aurait dû normalement mourir, maisle destin en a décidé autrement. Serrezles dents, on a du mal à croire que çasoit possible !Il s’appelle Mamadou Sanogo, plusconnu sous le sobriquet « le grandHamed »

durant sept longues années, il a étél’un des principaux garde-du-corpsd’un certain Alassane Ouattara. Lorsde l’attaque du domicile, par les esca-drons de la mort, le 28 novembre2000, il sera l’acteur principal, orga-nisant, dans l’extrême urgence, la pro-tection qui a très largement participéà sauver la vie de celui qui est au-jourd’hui le roi de l’émergence. Ces faits d’armes, à l’époque, étaientconsidérés comme des actions del’ennemi. En conséquence, MamadouSanogo paiera pour avoir sauvé la viede son patron. Il aura le plaisir de pas-ser quinze mois en prison sous le ré-gime Gbagbo.Très connu dans la rébellion sous lesobriquet de « Hamed secrétariat » ;il a été le grand responsable du secré-tariat du MPCI et également respon-sable de la sécurité d’un certainGuillaume Soro, alors secrétaire gé-néral du MPCI. À cette belle époque,tout baignait, les secrets s’échan-geaient dans la confiance et la com-préhension entre ces deux hommes. Par la suite, le « grand Hamed » qui ades principes et qui tient à les respec-ter, s’est gravement brouillé avec sonmentor. depuis cette rupture, unehaine farouche caractérise les rapportsentre ces deux personnages.

les effets d’Une hainefaroUche

Evidemment, quand on a passé desannées ensemble, dans le même com-bat, on sait « des choses », on a été letémoin de tellement de curiosités,bien loin des théories prônées à desti-nation de la presse et des institutionsinternationales, de tellement de vilé-nies qui devraient, en principe, restersecrètes, de trahisons, de coups bas et

tellement « d’autres choses » pas jo-lies jolies … ou souvent pas jolies dutout, comme l’origine particulière-ment crapuleuse de certains finance-ments ou le brusque départ pourl’au-delà de certains amis !Quand on ne s’aime plus, on peutcomprendre que la partie devenue ad-verse souhaite ardemment que « ceschoses » restent discrètes aussi long-temps que possible et pour ce faire, onest parfois obligé de prendre des dis-positions particulièrement odieuses,mais l’impérieuse nécessité du secretvaut bien quelques entorses auxbonnes mœurs … Quant aux droits del’homme, n’en parlons pas, c’est uneaffaire des Blancs …. Entre nous, onrègle nos différends à l’anciennecomme on l’entend ; qui va dire quoi?C’est ainsi que le 30 novembre 2011,le « grand Hamed » est contacté télé-phoniquement par Koné Zacharia(alias Jack) qui lui explique que lePremier Ministre, Guillaume Soro,souhaiterait le rencontrer. La premièreréaction du « grand Hamed » a été dedire « je ne vois pas ce qu’on a encoreà se dire » - Sur l’insistance de KonéZacharia, il accepte finalement d’allerà ce rendez-vous pour tenter de voirde quoi il pouvait s’agir. Était-ce ledépôt de la balle à terre pour enterrerles vieilles rancunes ? Etaient-ce deséclaircissements pour mieux se com-prendre ? Etait-ce une possible pro-motion pour utiliser les compétencesde celui qui avait déjà très largementfait ses preuves et qui disposait d’unvaste réseau d’amitiés multiples ?Pour en avoir le cœur net, il acceptequ’un rendez-vous soit programmé ;très gentiment Koné Zacharia lui pro-

pose de l’emmener dans son proprevéhicule de commandement.

retroUvailles chaleUreUses

La rencontre a été fixée au bureau duPremier Ministre à la Primature.Après avoir attendu une trentaine deminutes, le Premier Ministre a reçuchaleureusement les deux interlocu-teurs, la rencontre a été dominée parune certaine jovialité du Premier Mi-nistre qui contrastait avec la méfiancedu « grand Hamed ». Après une tren-taine de minutes, le Premier Ministrea demandé au « grand Hamed » d’at-tendre dans le salon d’attente, souhai-tant s’entretenir avec Koné Zachariaen tête à tête. Trouvant le temps d’at-tente un peu long, « le grand Hamed» est allé demander au secrétariat pourtenter de savoir si le tête à tête étaitterminé. A son grand étonnement, ils’est entendu répondre que Monsieurle Premier Ministre et son hôte (KonéZacharia) venaient de partir pour uneurgente réunion à l’hôtel du Golf.Etonné, le « grand Hamed », sort et vavérifier si les véhicules du PremierMinistre et celui de Zacharia étaienttoujours là … plus aucun véhicule ! Ilen conclut qu’on avait dû l’oublier etil décide de partir. C’est à ce momentqu’il croise Yéo Adama, chef de la sé-curité de Guillaume Soro, qui le salueet qui lui confirme que les deux per-sonnalités sont bien parties à l’hôteldu Golf.

Un toUr aU golf hôtelet les portes de l’enfer

s’oUvrentLe chef de la sécurité lui offre la pos-

sibilité de l’accompagner à l’hôtel duGolf pour que cette réunion écourtéepuisse se terminer. Arrivé en ce lieu,côté camp retranché (Soro-land), ter-ritoire réservé au Premier Ministre del’époque, « le grand Hamed » est priéd’attendre. Après une longue attente, il a la sur-prise de voir arriver en sa directionune escouade de gens en armes quiactionnent les culasses de leurs nom-breuses Kalachnikov, le braquent etlui signifient qu’il est « mis aux arrêts». dans les minutes qui suivent et necomprenant rien à la situation, il estligoté, brutalisé et on lui met une ca-goule sur la tête. Il est transporté dansune villa appartenant à Marcel Gossioau quartier Riviéra dans laquelle,comme par hasard, habitait le fameux« Tracteur », de son vrai nom, SalifTraoré, élément clé du système Soro,à qui d’ailleurs, on vient de rendre lamonnaie de sa pièce. Mamadou Sa-nogo y passera trois mois et quinzejours, en slip, menotté vingt-quatreheures sur vingt-quatre. Les deux premiers mois, il ne pourrase laver qu’une fois toutes les deux se-maines ; la deuxième partie de cemerveilleux séjour a été nettementplus confortable. Car, il a eu droit auxablutions une fois par semaine. Et toutça, sans savoir pourquoi, sans savoircomment il pourra s’en sortir, sans sa-voir s’il s’agissait d’une procédure ju-diciaire ou disciplinaire… il tentera decomprendre mais en vain ! Un enlè-vement banal, une séquestration ordi-naire, tel que pratiqué par les fameuxescadrons de la mort qu’il avait com-battus ! Il n’en croyait pas saconscience, il ne savait pas que c’étaitpossible, c’était en contradiction avecl’idéologie qu’il avait défendue.Pourquoi ? Restera une question long-temps sans réponse … Mais, il ne sa-vait pas, à ce stade, que ce n’était quel’entrée d’un festin et qu’il aura dutemps, beaucoup de temps, pour enapprécier toutes les saveurs ! Il ne fal-lait pas minimiser les possibilités ma-chiavéliques de celui qui avait décidéd’enfoncer le clou très profondément.

Une détention arbi-traire et illégale de 32

mois à Korhogo. Après ce merveilleux et confortableséjour forcé de plus de cent jours àAbidjan, Mamadou Sanogo a été en-voyé, le 14 mars 2012, sans ménage-ment, dans le nord, plus précisémentà la CTK de Korhogo (CompagnieTerritoriale de Korhogo) commandéepar Fofié Kouakou Martin, un desplus fidèles soutiens de GuillaumeSoro. La prison allait le tenir éloigné

Justice/Emergence/Droits de l’homme

Ouattara, le RDR et Soro oublient un serviteur en prison

lEnlevé et détenuarbitrairementlmaltraité durant 37mois, illégalement !lLe « grand Hamed » apourtant sauvé le Rdr

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discrètement pour lui enseigner lesbons usages. Arrivé là-bas, un « fonc-tionnaire » de la prison lui a demandéoù était son mandat de dépôt. Ré-ponse « il n’y en a jamais eu ». Après une confusion et une incompré-hension de la part de ceux qui, d’ha-bitude, respectaient les règlesadministratives, il a été décidé de «suivre les instructions qui venaientd’en haut » et de l’incarcérer sansaucun motif, sans aucun mandat dedépôt… bon vous nous direz que cetteépoque était encore un peu trouble etque certains comptes se réglaiententre amis selon des méthodes tradi-tionnelles, on ne va pas chipoter poursi peu !C’est ainsi que « le grand Hamed » aeu l’immense honneur et le grandplaisir de se voir incarcérer en com-pagnie des gens de Gbagbo, tels quele général dogbo Blé et bien d’autres.Il a immédiatement compris quec’était un piège et qu’il était en dangerde mort ; cette promiscuité avait étésavamment réfléchie pour qu’il n’ensorte pas vivant ; être vingt-quatreheures sur vingt-quatre au coude àcoude avec ses ennemis d’hier n’étaitpas de bonne augure ; les débuts ontété effectivement très difficiles et ten-dus, mais trois éléments ont plaidépour cet ex-chef militaire : sa mora-lité, son intelligence et surtout, songabarit impressionnant. C’est ainsiqu’il a eu le grand honneur et le plaisirde côtoyer ses ennemis d’hier duranttrente-deux mois, sans qu’aucun pa-pier officiel n’ait jamais été établi,sans qu’aucun magistrat n’ait étéaverti ?

Un peU d’histoire ! durant les siècles passés, en Europe,il existait un privilège accordé auxRois et Princes qu’on appelait « la let-tre de cachet ». Il suffisait qu’un sujetsoit en disgrâce avec le Roi ou unPrince, pour qu’il soit enlevé, déporté,torturé-le plus souvent il n’en ressor-tait pas vivant-sans autre forme deprocès. Comme quoi les bonnesvieilles traditions peuvent facilementchanger de continent pour le plusgrand bonheur des peuples !! OyezOyez braves gens !! On veille survous.Evidemment, le « grand Hamed »,avait des amis qui, par des indiscré-tions de sympathisants avaient été misau courant de cette incroyable situa-tion ; ces amis ont réussi à trouver desbiais en direction de l’ONU-CI pourexpliquer cette ignominie pour lemoins tragique et incroyable au vingt-et-unième siècle. L’ONU-CI est une lourde machinequ’il a fallu convaincre et qui s’estfait longuement expliquer, mais elle atout de même décidé de se mettre enbranle.dire que la démarche de l’ONU-CI aplu à tout le monde, serait évidem-ment exagéré ! Certains ont été gênésaux entournures ! On met au chaud unparia, on croit que tout est ficelé dis-crètement, et voilà cette diablessed’ONU-CI qui entre en piste et quicommence à poser des questions em-barrassantes ; on n’a plus qu’à espérerque le fameux invité ne communique

pas d’informations gênantes ! Les re-présentants de l’ONU-CI (divisiondroits de l’Homme) n’ont pas lésinésur les questions … mais souvent sansréponses. Ils ont insisté sur les appli-cations les plus élémentaires destextes régissant les droits del’Homme.

de retoUr à abidjan,mais toUjoUrs en prisonC’est à la suite de cette interventionqu’une forte délégation s’est rendue àla CTK pour une étonnante visite of-ficielle à un prisonnier officieux.Etaient présents : Mme la MinistreMatto Loma CISSE, accompagnée dela doyenne des juges d’instruction,ces braves dames étant accompagnéesde M. dagnogo, dACP (directeurdes Affaires Civiles et Pénales) ainsique du représentant du Ministrechargé des droits de l’Homme, uncertain Coulibaly Mamadou Gné-néma, proche de Guillaume Soro,pourtant Ministre de la Justice au-jourd’hui mais qui doit avoir une mé-moire sélective des dossiersgênants… Le « grand Hamed » a fait une dépo-sition en règle qui a semblé horrifierses interlocuteurs qui, de retour àAbidjan, auraient, dit-on, commencéà œuvrer dans le sens de la Justice, lavraie, celle qui est chantée depuis troisans mais qui a du mal à naître. Maismalheureusement, cette œuvre auraété de courte durée : Madame MattoLoma Cissé ayant été débarquée deson poste de Ministre deux mois aprèsla visite de Korhogo.Néanmoins, l’ONU-CI ne lâchant pasprise, cette frange d’Autorités ivoi-riennes, prise à la gorge, a été obligéede lâcher du lest et de rapatrier « legrand Hamed » à la Maca de Yopou-gon début mai 2014, mais, naturelle-ment, toujours sans qu’aucundocument officiel ne vienne justifiercette incarcération et sans aucune pro-cédure en cours. N’oubliez pas qu’àce moment, ce drôle de prisonnier adéjà effectué deux ans et demi de pri-vation de liberté sans jamais savoirpourquoi, sans qu’aucun documentofficiel ne l’ait justifié, sans qu’aucunmagistrat ne l’ait interrogé, bien que,sur le tard, l’aéropage judiciaire a étémis au courant… Une présence carcérale due unique-ment à un simple et banal enlèvementsuivi d’une séquestration arbitraire or-dinaire, le tout réalisé et suivi par leshommes de main de Soro.

libéré, pUis enlevé… devant cette avancée, le « grandHamed » avait retrouvé l’espoir etcommençait à croire qu’il allait effec-tivement se passer quelque chose ensa faveur ; il avait souffert depuislongtemps, il avait su garder sonmoral intact, la vie allait de nouveaului sourire.C’était mal connaître la ténacité decelui qui était tapis dans l’ombre !Après quelques jours à la Maca, le sa-medi 17 mai 2014 vers 16h30, il estconvoqué par le régisseur de la prisonqui l’informe de sa libération immé-diate. Surpris de cette apparentebonne nouvelle, il demande qu’un

laps de temps lui soit donné pour réu-nir ses affaires. Refus du régisseur. Ildevait sortir sur le champ. Etonné decette précipitation, il s’est donc rési-gné à partir en direction de la sortie,sans savoir comment, sans argent, ilallait se débrouiller pour rallier unpoint « ami »Encore une inquiétude qui trouveraune solution inattendue, mais efficace,de la part de celui qui lui veut du bien. Arrivé au portail extérieur de la pri-son, il a eu le temps de saluerquelques personnes travaillant au seinde l’établissement, puis s’en est allé…mais malheureusement pas loin !Mamadou Sanogo n’avait pas faitquatre pas que des policiers en civil,l’ont interpellé pour le conduire dansles locaux de la dST à Cocody. Il y aété interrogé durant trois jours, a euun long entretien avec le commissaireInza, le patron de ce service qui entre-tient de bons rapports avec le Prési-dent de l’Assemblée nationale, et a étéprésenté au Parquet le 21 mai 2014pour se retrouver finalement devantune juge d’instruction du 9ème cabinet.

Une plUie d’infractions,plUs de deUx ans plUs

tardSurpris par un volumineux dossier quisemblait le concerner, il a demandéquelle était la cause qui lui valait leshonneurs d’un juge d’instruction ; il aexpliqué par le menu sa triste expé-rience passée, ce qui a eu pour effetde glacer la juge qui était manifeste-ment stupéfaite. La juge lui a de-mandé d’aller se reposer à la Maca etlui a promis de le convoquer très ra-pidement ; ce qui fut fait dix joursplus tard en compagnie d’un repré-sentant du Procureur. La scène étaitassez surréaliste dans la mesure où lesmagistrats savaient parfaitement quele dossier d’accusation n’était fondésur rien du tout. Mais il leur fallaitagir selon les directives…ah indépen-dance, quand tu nous tiens!C’est ainsi qu’une avalanche de vingt-quatre accusations, suivies d’inculpa-tions s’est abattue sur le sieur Sanogo,

sans qu’il sache d’où venaient ces ac-cusations fantaisistes (vols, viols,crimes, atteinte à la sûreté de l’Etat ;génocide, destructions de biens pu-blics et privés et bien d’autres plaisan-teries !). Il faut préciser que, durant labataille d’Abidjan, époque de ces pré-sumés faits condamnables, « le grandHamed » avait de multiples contactstéléphoniques quotidiens avec desresponsables du RdR, enfermés dansl’hôtel du Golf, qui lui donnaient desinstructions constantes et qui le cou-vraient de félicitations qui pleuvaientde toutes parts pour ses actes de bra-voures dont la population d’Abobo sesouvient. Parmi ces noms, devenus il-lustres aujourd’hui, notons : Kara-moko Yayoro, Président du RJR,Zémogo Fofana, Amadou Souma-horo, actuel secrétaire général par in-térim du RdR qui, selon « le grandHamed », lui aurait donné l’ordre dedétruire le centre émetteur d’Abobo,ce qui était logique puisqu’il était denotoriété publique que « le grandHamed » était le chef du PK18, del’époque.Ces braves gens, au sens large, onttous, à des degrés divers, apprécié sonefficacité. Ils l’ont supplié d’aller fairetelle mission pour protéger l’un desleurs pendant que des militants se fai-saient massacrer à Abobo, ils l’ont fé-licité, ils l’ont congratulé… Mais çac’était avant, quand ils en avaient be-soin ; auraient-ils la mémoire courte ?C’est vrai que la vie politique laissepeu de temps pour penser aux amis endifficulté…Après, on a refait l’histoire pourqu’elle soit plus douce à distiller auplus haut niveau ; bien que de nom-breux militaires français, aient été lestémoins directs, on a changé le nomsdes héros en laissant croire que cen’était pas « le grand Hamed », quec’était plutôt « Tracteur » (proche deSoro) à qui on attribuait des actes glo-rieux pour la défense des populationsd’Abobo. Et, en modifiant l’histoire,certains ont pu retirer une immensegloire et beaucoup d’argent, allantmême jusqu’à écarter (c’est le moins

que l’on puisse dire), les véritables ac-teurs pour mettre sur le devant de lascène de piètres figurants ; et ons’étonne aujourd’hui de l’animositéde certains clans vis-à-vis d’autres !!Mais revenons à la fameuse auditiondu « grand Hamed » au 9ème cabinetqui a débouché sur cette volée d’in-culpations pour préciser qu’un faittrès rare a permis de caractériser l’étatd’esprit des magistrats concernés :l’un donnant, de sa poche, de l’argentpour qu’il puisse manger, tandis quel’autre lui précisait « on a bien com-pris – courage».Il faut dire que de mémoire de grandavocat français-puisqu’un bon sama-ritain vient de permettre au « grandHamed» de s’offrir les services d’unavocat français qui devrait débarquerdans les jours à venir à Abidjan- pour-tant habitué à des dossiers compli-qués, on n’a jamais vu un nombred’inculpations aussi élevé… ce quifait dire « c’est cousu de fil blanc »,pardon, de fil rouge-sang. Une frange de ce qu’il est convenud’appeler « les Autorités politiques »,meurtries de l’intervention de l’ONU-CI, a trouvé une parade de circons-tance en montant un écran de fuméesous forme d’un dossier sur mesurepour lui permettre de détenir, un peuplus légalement, le fameux « grandHamed » - ce qui n’effacera, ni n’of-ficialisera l’enlèvement, l’arrestationarbitraire, la séquestration dans desconditions totalement illégales.

placé sUr la liste despro-gbagbo, pUis retiré

de cette liste ! Récemment, quelle ne fut la surprisedu « grand Hamed » d’apprendre pardes réseaux amis qu’il avait été missur la liste des personnes pro-Gbagbo,à juger en urgence ! Un comble !Ayant de nouveau fait appel à l’ONU-CI, celle-ci a encore été obligée demontrer les dents en demandant desexplications. Comment faire passerun ancien combattant du camp de larébellion pour un membre du clanGbagbo ? Vraiment ! La Côted’Ivoire! - On se demande par quelmiracle son nom a finalement été ef-facé curieusement des listes des per-sonnes à juger … A quoi ça tient ;espérons que la CPI appréciera les pi-rouettes !Qui a peur du « grand Hamed » s’ilétait en liberté ? Quelles révélationscelui-ci pourrait-il faire qui pourraientgêner considérablement certains ? Quipourrait-il confondre ?Le chef de l’Etat, qui doit en grandepartie sa vie à celui qui fut son trèsbon garde-du-corps, ne peut pas nepas être au courant puisqu’un de sesproches conseillers connaît parfaite-ment ce dossier qui lui a été porté parle représentant du MIdH.Cette incroyable saga, qui illustre unefois de plus les séquelles d'une crisedévastatrice, pose néanmoins unevraie question en ce mois de janvier2015 annonciateur de grandes ré-formes : La Côte d'Ivoire a-t-elleenfin l'ambition de redevenir un Etatde droit ?

DANIEL SOVY

7L’Eléphant déchaîné N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année

Ni proche de celui-ci... Encore moins de celui-là...

L’éléphant se déchaîne

Justice/Emergence/Droits de l’homme

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Le procès pour «Atteinte à la sû-reté de l’Etat», charge retenuecontre Simone Gbagbo et plu-sieurs partisans de l’ex-chefd’Etat, Laurent Gbagbo, sus-pendu le 30 décembre 2014,

troisième jour après son démarrage,reprend ce mardi 6 janvier 2015 dansla salle de la cour d’Appel du palaisde justice d’Abidjan-plateau avecl’audition de 6 accusés. Mais ce pro-cès pénal historique lié à la crise pos-télectorale, après celui des militaires,semble avoir été mal peaufiné...

et poUrtant poUr lechef de l’etat…

« (…) Après une période difficile, qui

nous a conduit parfois à recourir à la

justice internationale, notre système

judiciaire est désormais sur les rails

grâce aux réformes engagées par le

Gouvernement et à l’amélioration

des conditions de travail des magis-

trats. Aujourd’hui, notre pays est ca-

pable de garantir à tous une justice

équitable et de respecter les exi-

gences de la justice internationale en

matière de procédures judiciaires et

de jugement», a déclaré, AlassaneOuattara, le chef de l’Etat, à l’occa-sion de la présentation de ses vœuxde nouvel an à ses concitoyens. Etben, à cette allure, les Ivoiriens peu-vent déjà rêver d’une justice émer-gente (le mot ressassé dans tous lesgrands discours en ce moment) en2020. Bravo à sa Majesté Ouattara1er et à son dynamique gouverne-ment! Cependant, entre ces proposassez laudateurs du premier magistratdu pays à l’endroit de l’appareil judi-ciaire, et les réalités du terrain aux-quelles sont confrontées, auquotidien, les justiciables dans lescouloirs des palais de justice, dans lesbureaux des juges, dans les sallesd’audience et hors des palais de jus-tice, c’est-à-dire dans les lieux de dé-tention légaux et clandestins, ungrand fossé semble exister. Les dys-fonctionnements graves constatés de-puis le 26 décembre 2014, date dedémarrage du procès, devant la Courd’Assises, de l’ex-Première dame, Si-mone Gbagbo et 82 autres partisansde Laurent Gbagbo le démontrent

bien.

Un procès loin d’êtreéqUitable

Un procès équitable. C’est l’assu-rance donnée par le président de lacour d’Assises, Tahirou dembelé,aux accusés et à leurs avocats dèsl’ouverture de ce procès. Mais à re-garder de plus près la précipitationavec laquelle cette audience crimi-nelle se déroule, il est difficiled’avancer que l’équité sera de mise.Manque de célérité du parquet dansla communication des pièces du dos-sier d’accusation à la défense, accèsdifficile des avocats auprès de cer-tains accusés, détenus dans des lieuxde détention non réglementaires,voilà quelques prouesses du parquetgénéral qui ont été portées à laconnaissance du président de cette ju-ridiction, par les avocats. C’était lemardi dernier, 30 décembre 2014, lejour prévu pour l’audition de cinq ac-cusés. «On ne souhaite pas que nos

clients soient condamnés parce qu’on

a manqué de travailler avec eux», adéploré Me dadjé Rodrigue. A sasuite, Me Mathurin dirabou a ajouté: «Nos clients sont considérés comme

des criminels spéciaux qu’on doit

vraiment voir avec la bénédiction du

parquet et non le droit.» Cela consti-tue une violation du droit de la dé-fense, a dénoncé le collectif desavocats des accusés. Le président dela cour d’Assises a, pour sa part, faceaux griefs soulevés par ces derniers,rappelé à l’avocat général, SiméonYabo Odi, que le droit de la défensene doit pas être une faveur mais undroit auquel il doit satisfaire. Il a, parconséquent, suspendu et renvoyél’audience pour ce mardi, afin de per-mettre aux conseils des accusés d’ac-céder aux pièces du dossierd’accusation et à leurs clients.

la pression de la cpi, àla base de cette précipi-

tation?Prévue pour démarrer le mercredi 22octobre 2014, le procès devant lacour d’Assises de l’ex-Premièredame et des 82 personnalités prochesde Laurent Gbagbo avait été reporté

à une date ultérieure. Mais suite àl’injonction faite le jeudi 11 décem-bre dernier par la Cour pénale inter-nationale aux autorités ivoiriennespour le transfèrement de SimoneGbagbo, la justice a, miraculeuse-ment, retrouvé ses marques au pointd’entamer le jugement de ces 83 per-sonnes, gardées en détention préven-tive pour les unes et en libertéprovisoire, pour les autres. Cela, deuxsemaines seulement après cette in-jonction. Mais pourquoi, après tout cetemps mis, la justice ivoirienne sesent enfin prête et capable pour jugerces personnes? Est-ce parce qu’elle«est désormais sur les rails grâce aux

réformes engagées par le Gouverne-

ment et à l’amélioration des condi-

tions de travail des magistrats»,comme l’affirme le président de la

République? En réalité non! C’estplutôt le refus des autorités en placede livrer Simone Gbagbo à La Hayequi est à la base de la précipitation dece jugement. Le manque de moyensfinanciers et matériels évoqué parl’avocat général le 30 décembre der-nier, lors de l’audience du jour, leprouve bien. Mais la crédibilité de lajustice ivoirienne est une nouvellefois engagée dans ce deuxième pro-cès lié à la crise postélectorale. Caren même temps qu’elle cherche àprouver à la CPI qu’elle a les mêmescapacités que cette juridiction pourjuger madame Gbagbo et les autresaccusés, autant elle se doit aussi deprouver à ses concitoyens qu’elle estune justice indépendante et équitable.Vous avez dit indépendance?

NOËL KONAN

Procès de 83 personnalités pro-Gbagbo : Des Assises au parfum de la précipitation!

A LA BARRE

8 L’Eléphant déchaîné N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année

Ni proche de celui-ci... Encore moins de celui-là...

justice

On a failli oublier ce grand événement qui a mar-qué la fin de l’année 2014. Notre ministre chargédu Budget auprès du Premier ministre, Cissé

Aboudrahamane, vient de trouver une idée ingénieusepour assainir les entreprises publiques. Il l’a fait savoirle jeudi 18 décembre, lors de la cérémonie de «remise defeuille de route» aux dirigeants de 28 sociétés d’Etat etde 52 entreprises à participation financières publiques, àl’immeuble SCIAM au Plateau. Eh oui! Il s’agit d’une«feuille de route» pour lutter contre la mauvaise gouver-nance constatée, avec chiffres à l’appui. «(…) les états

financiers montrent que, quoique depuis 2012 le résultat

net global de l’ensemble des entreprises publiques soit

positif, l’Etat continue de perdre beaucoup d’argent au

final. Par exemple, en 2013, il leur a octroyé une sub-

vention de 132,89 milliards de FCFA et obtenu 22,07

milliards de dividendes. Par ailleurs, elles restent lour-

dement endettées: 437,46 milliards de FCFA en 2013

pour un capital global de 443,50 milliards de franc CFA

dont 55% appartient à l’Etat. A cela s’ajoute le fait que

80% de la dette fiscale due à l’Etat leur est imputable»,(«Fraternité Matin», 19/12) L’écart entre les chiffres estplus que révoltant non! Normal que, selon la mêmesource, notre ministre ait décidé de tirer la sonnetted’alarme en ces termes: «Ces faiblesses appellent à une

prise de conscience collective sur nos responsabilités

respectives en notre qualité d’acteur de la gestion des

entreprises publiques. Qu’ils s’agissent des ministères

de tutelle (technique ou financière), des conseils d’ad-

ministration, des directions générales, de la direction des

participations et des privatisations et de la privatisation,

des commissaires aux comptes, chacun doit jouer plei-

nement son rôle dans la chaîne de gestions au regard des

dispositions juridiques qui régissent les entreprises pu-

bliques.» C’est que pour la survie des entreprises pu-bliques, il est difficile de proposer un autre schéma.Surtout que «cette feuille de route vise à renforcer les

principes de gouvernance des entreprises publiques et à

porter le secteur para public vers plus d’efficacité et de

transparence (…) Elle recommande au Conseil d’admi-

nistration l’élaboration et l’adoption d’un règlement in-

térieur spécifique, la mise en place d’un Comité d’audit

et de gestion des risques au sein de chaque administra-

tion, la production d’un rapport annuel de gouvernance

à compter de l’exercice 2014. Lequel doit comprendre

entre autres informations, les honoraires et commissions

versées à des tiers au cours de l’exercice, les dons et

transactions assimilés, les marchés passés au cours de

l’exercice, les emprunts contractés par la société et les

conditions financières y afférentes…»

Il ne manquerait plus d’ajouter à ces brillantes solutionspour boucler la boucle, l’idée que le chef de l’Etat avaiten tête en contraignant ses ministres à signer une chartede pavée de bonnes intentions qu’on peut toujours par-courir sur le site du gouvernement. « (…) Dans son intervention, le chef de l’Etat a mis l’ac-

cent sur la nécessité pour les membres du Gouvernement

de s’appuyer sur les valeurs de probité et bonne moralité

pour remplir avec efficacité leur mission de service pu-

blic. Il a indiqué que la bonne gouvernance commande

de se départir de la corruption, du népotisme et de la

course à l’enrichissement illicite, qui constituent des

freins au développement et à la cohésion nationale. Pour

le chef de l’exécutif ivoirien, l’organisation des sémi-

naires gouvernementaux sera institutionnalisée pour

qu’en plus de la cohésion qu’ils créent au sein du Gou-

vernement, ils induisent de nouvelles pratiques dans la

gouvernance publique. suite au discours du Président de

la République, chaque ministre, à commencer par le Pre-

mier Ministre, a signé la chartre après s’être engagé de-

vant le Président de la République en levant la main

droite. Articulée autour de dix points et comportant un

préambule, la chartre d’éthique du Gouvernement, se

veut un contrat d’engagement qui place l’action des

membres du Gouvernement sous le sceau du change-

ment. Le sens de l’Etat et l’amour de la patrie, le respect

de la dignité et de la vie humaine, la primauté de l’intérêt

général, la solidarité et la cohésion, la bonne gouver-

nance, la responsabilité, l’intégrité et la probité, la jus-

tice et l’équité, le dialogue permanent et la disponibilité,

la civilité, la courtoisie et la modération sont les valeurs

cardinales contenues dans la chartre d’éthique que tous

les ministres ont signé…»

C’est vrai qu’il est aujourd’hui difficile de dresser lebilan du respect par les ministres de cette charte qui a étésignée au moment où notre ministre du Budget n’étaitqu’un conseiller au château et laissait pousser ses dentsde lait. « L’Eléphant » dont chacun sait qu’il aide les ministresde notre président à trouver des solutions aux problèmesdes structures sous leur tutelle, voudrait fourguer celle-là à Cissé Abdourahmane : il faut arrêter de réclamer desrétrocommissions à hauteur de 0,5% à 1% aux sociétésd’Etat dans la recherche des fonds au bénéfice de des-dites sociétés. Cela pourrait en sauver beaucoup.

SABINE KOUAKOU

Situation financière désastreuse des sociétés d’Etat

Une solution de « L’Eléphant » pour Cissé Abdourahmane

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sagesse d’éléphant

Contribuer à la connaissance denous-mêmes, à celle de notreêtre profond en tant qu’Afri-cains. Telle est la volonté des«Editions Balafons», en ini-tiant la collection «Culture et

tradition». Et «Le sacré et le pro-fane chez les Sénoufo» de TionaRémy Soro a eu le privilège derompre le ruban symbolique decette collection, en 2012. Cultureet traditions en pays Sénoufo, re-lation du Sénoufo avec son milieu,sa perception de la vie et de la vraieconnaissance, réflexion sur les no-tions de l’espace et de la mort chezle Sénoufo autour desquels gravitel’institution du «tyologue» (stadesuprême de l’initiation chez les Sé-noufo, au terme duquel on accèdeau statut d’adulte responsable).Tiona Rémy Soro, authentique filsdu terroir livre, à travers cet essaide 160 pages, son étude au centrede laquelle se trouve le peuple Sé-noufo, peuple auquel il appartient,peuple qui vit sur un territoire quis’étend sur trois pays: le Burkinafaso, la Côte d’Ivoire et le Mali;peuple qui transmet sa pensée partradition orale malgré l’ère desnouvelles technologies. TionaRémy Soro est titulaire d’une maî-trise en philosophie, obtenue en1971 à l’Université de Poitiers etd’un CAPES dans la même disci-pline, obtenu à l’Ecole normale su-périeure d’Abidjan, en 1972. Il aété professeur certifié de philoso-phie, censeur, principal, proviseur,directeur régional de l’Educationnationale et inspecteur de l’Ensei-gnement secondaire chargé del’Administration et de la vie sco-laire, officier de l’Ordre du Méritesportif ivoirien. Son présent ou-vrage est la refonte de son mémoirede maîtrise de philosophie soutenuen novembre 1971 en France. Ils’est efforcé d’être simple pour êtreà la portée de tout lecteur. La pré-sentation succincte du peuple sé-noufo, la description détaillée deson cadre de vie et ses relationsavec son milieu, mettent plutôt à nula foi du Sénoufo, de cet hommequi vit dans un monde constituéd’êtres vivants visibles et invisi-bles. En trois parties, Tiona appro-fondit des études déjà menées pardes spécialistes sur le même peu-ple. La première partie aborde laprésentation générale de l’aire géo-graphique; la deuxième, l’organisa-tion de l’espace et la symboliquespatiale dans la pensée tradition-nelle Sénoufo; puis la troisièmepartie quant à elle, est axée sur lecimetière et le bois sacré quoiquecomme l’affirme la quatrième de

couverture, «Tiona nous envoie à

l’orée du bois sacré sans nous y in-

troduire» et ce, pour certaines rai-sons. En ce 21ème siècle, cetteétude pourrait moins appâter, ce-pendant selon Fanhona Koné, lepréfacier, il faut réserver un accueilfavorable à cet essai dans lequelTiona Rémy Soro, en éducateur ex-périmenté, appelle tout le monde àrevoir l’éducation de notre jeunesseet les fondements de nos sociétés.Et l’auteur de tenir ce discours:«De nombreux paramètres qu’il ne

paraît pas nécessaire d’exposer ici

ont, à plusieurs reprises, empêché

sa parution. Ce travail qui se vou-

lait à l’époque œuvre de précurseur

semble aujourd’hui quelque peu

dépassé, car après une quaran-

taine d’années de développement

de notre pays et d’évolution de

notre peuple, il n’est pas très sûr

qu’on s’y reconnaisse facilement.

C’est en ce sens qu’elle peut être

conçue comme une œuvre de re-

cherche d’ethnologue ou d’anthro-

pologue si tant, il est vrai, que

l’ethnologie se définit comme la

science qui étudie les faits et les do-

cuments recueillis à un moment

donné du développement d’un peu-

ple aux fins de mieux comprendre

son comportement et sa conception

du monde. Ce document ne décrit

assurément plus ni les faits, ni la

conception du monde du sénoufo

d’aujourd’hui. Il aura, nous l’espé-

rons, l’avantage de permettre à nos

enfants de faire, non pas ‘’un re-

tour aux sources’’, mais d’avoir re-

cours aux sources pour mieux se

connaître, mieux se centrer par

rapport à l’actualité. Il permettra

surtout à ceux qui ne sont pas sé-

noufo et ignorent ce peuple, d’évi-

ter les amalgames de cultures et de

coutumes les amenant à confondre

involontairement les groupes so-

ciaux du nord de la Côte d’Ivoire…

Personne ne peut affirmer au-

jourd’hui avec certitude que tous

les comportements de nos ancêtres

étaient mauvais, à moins d’admet-

tre aussi que la civilisation colo-

niale qui nous a été imposée était

bonne à tous points de vue. Nous

continuons à être convaincus

qu’une meilleure connaissance de

notre identité nous aidera à mieux

nous adapter aux situations nou-

velles du moment » (P.15-16). Voustrouverez également un index dequelques mots sénoufo et leurs si-gnifications, une bibliographie etc.

FLORENCE APO

Plaisir de lire

La culture Sénoufo présentée par un de ses fils

UNE MEMOIRE D’ELEPHANT

Devinette 2

Quelle secrétaire particulière d’une vedette du régime Ouattara a été arrêtéeau guichet d’une agence de la caisse d’épargne avant d’être relâchée sur in-tervention alors qu’elle s’apprêtait à retirer près d’un milliard de FCFA ?

«Le sacré et le profane chez les Sénoufo», de Tiona Rémy Soro CiRCULATiOn

Nul ne peut nier aujourd’hui l’importance croissante de la circulationautomobile en Côte d’Ivoire, surtout dans les grands centres urbains.Cette rubrique aborde, sous l’angle juridique, les principales questionsqui lui sont liées : à la répartition des responsabilités en cas d’accident,aux formalités administratives à respecter pour être en règle.*Les accidents•Que faire en cas d’accident ?En cas d’accident uniquement matériel, le conducteur auteur de l’ac-cident doit s’arrêter le plus rapidement possible, bien garer son véhi-cule et communiquer ses nom et adresse aux autres personnesimpliquées dans l’accident. Si une ou plusieurs personnes ont été bles-sées ou tuées dans l’accident, il faut immédiatement avertir les servicesde police ou de gendarmerie et les sapeurs pompiers. Il faut éviter sipossible de modifier l’état des lieux et d’effacer des traces susceptiblesd’être utilisées pour établir les responsabilités. Il faut s’abstenir defaire des déclarations sous le coup de l’émotion. Celles-ci risquentd’être par la suite utilisées contre celui qui les a faites. Il faut, parcontre, noter les noms et adresses des autres personnes impliquées, lenom de leur compagnie et le numéro de leur police d’assurance. Il fautveiller à prendre les noms et adresses des témoins éventuels. Enfinl’auteur de l’accident doit en aviser son assureur.•En cas d’accident, un constat de police est-il obligatoire ?Le constat de police n’est jamais obligatoire. Il peut parfaitement êtreremplacé par un constat à l’amiable entre les parties, notamment encas d’accident uniquement matériel. En cas d’accident grave, il esttoujours préférable de recourir au constat de police où les circons-tances de faits sont rapportées et les noms et adresses des témoins en-registrés.•Risque-t-on de mettre en jeu sa responsabilité en portant secours auxvictimes d’un accident qui vient de se produire ?C’est en ne portant pas secours à ces victimes que l’on risque des pour-suites judiciaires, car la loi fait obligation à tout citoyen de porter se-cours à un autre citoyen en danger, dans la mesure où l’on peut le fairesans risque. Il est cependant recommandé, sur un plan plus médicalque juridique, d’éviter, dans la mesure du possible, de déplacer les vic-times de l’accident pour ne pas aggraver leurs blessures. Il faut im-médiatement prévenir les sapeurs pompiers ou alerter la police ou lagendarmerie la plus proche qui fera immédiatement le nécessaire.•Comment obtenir réparation des préjudices corporels et matérielsconsécutifs à un accident de la circulation ?L’indemnisation des sinistres survenus par le fait des véhicules à mo-teur est désormais réglementée par les dépositaires du Code CIMA.Celles-ci imposent une tentative de transaction entre l’assureur, l’as-suré et la victime. Il est possible de se faire représenter par un avocat,un conjoint, ou des parents jusqu’au troisième degré. Mais l’interven-tion de tout autre tiers est prohibée. Cette tentative de transaction sus-pend toutes les procédures à l’exception de l’action publique quidemeure possible en cas de réalisation d’une infraction. Si la transac-tion aboutit, il n’est plus possible de saisir un tribunal pour obtenir ré-paration. Mais si elle échoue, il appartient au tribunal de statuer sur lademande d’indemnisation.Source : « Le Guide juridique de la Côte d’Ivoire »

Sélection: NOËL KONAN

6 jAnviER 1412nAiSSAnCE DE jEAnnE D’ARC

Le 6 janvier 1412 à domrémy (Lorraine, France) – est née Jeanne d’Arc figureemblématique de la France, qui mourra le 30 mai 1431 à Rouen. 1429 ! LaFrance est endeuillée par la guerre contre les Anglais que l'on appellera plus tard«guerre de Cent Ans». Quand Jeanne d'Arc se présente à Chinon devant CharlesVII, que l'on appelle par dérision le «petit roi de Bourges», personne n'est prêt àparier sur cette paysanne illettrée de 19 ans qui prétend restaurer la monarchiecapétienne. Cette dernière n’a plus d’autorité que sur le centre et le sud duroyaume. L'ouest et le nord, y compris Paris, sont ralliés au roi anglais. La jeunepaysanne de domrémy rend confiance au roi, se met à la tête de quelquestroupes, délivre Orléans assiégé par les Anglais et, fort intelligemment, convaincCharles VII de se faire sacrer sans délai à Reims pour consolider sa légitimité.Abandonnée quelques mois plus tard par le roi qui n'a plus besoin d'elle, elle estcapturée à Compiègne et brûlée vive comme sorcière à Rouen.

www.herodote.net

L’ELéPhAnT ET LE DROiT

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FOcus

10 L’Eléphant déchaîné N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année

A Monsieur

Henri Konan BEDIE

Président du PDCI RDA

Monsieur le Président,

Au cours de la réunion du bureau po-litique de notre grand parti, le PdCIRdA, convoquée par vos soins et quis’est tenue le Jeudi 18 décembre2014, nous avons été pris à parti etmolestés par une horde de loubardset d’agents de force de l’ordre encivil. Nous avons été éjectés de lasalle, alors que nous n’avions vouluqu’exprimer notre attachement à ladémocratie et aux valeurs qui la fon-dent. Nous ne comprenons pas, queces actes qui discréditent notre grandparti et ses organes centraux puissents’opérer en votre présence et avecvotre consentement. Cette phrasepleine de haine et de mépris que vousavez prononcée en présence de lapresse nationale et internationale, ré-sonne encore dans nos mémoires etnous vous citons « un peu de silence,sinon vous serez vidés, ceux quis’opposent » (in Soir Info n 6066 du19 décembre 2014). Nous élevonsdes vives protestations contre cesméthodes d’un autre âge qui n’hono-rent ni ses instigateurs ni ses auteurs. Pour rappel, nous voulons humble-ment rafraîchir nos mémoires collec-tives et dire que monsieur dJENYKOBENAN (paix et salut pour sonâme) a été SEULEMENT privé deprise de parole au congrès extraordi-naire de 1994 et cela nous a valul’émiettement de notre base militanteà travers la naissance du RdR. Nousconstatons malheureusement quemalgré le poids des ans et la sagessequi devrait l’accompagner, vos mé-thodes dignes du totalitarisme nechangent point. L’obscurantisme, le clientélisme, lamanipulation à la limite de la dicta-ture et de la pensée unique ont prispied dans notre parti depuis la dispa-ration et l’arrachement à notre affec-tion du très vénéré père fondateur,Félix Houphouët-BOIGNY. En effet, le respect des textes dontnous nous sommes librement dotés,

doit avoir un caractère sacré pourtous les militants quels que soient sestitres et grades. Les résolutions etactes du 12ème congrès que vousprenez plaisir à renier et à bafouer,fondent toute votre légitimité et le lé-galisme qui l’accompagne à la têtede notre grand parti le PdCI-RdA.Sauf votre respect monsieur BEdIE,président du PdCI-RdA, en quoiest-il outrageant de : udemander à monsieur GUIKA-HUE d’édicter et de soumettre l’or-dre du jour d’une aussi importanteréunion du bureau politique à son ap-probation. udemander à monsieur NIAMKEYKOFFI de ne pas engager le bureaupolitique, à travers une motion desoutien à l’appel de daoukro qui n’aété ni discuté ni approuvé en son seinpar ses honorables membres.uVous demandez à vous monsieurBEdIE, président du PdCI-RdA, dene pas donner à la presse les conclu-sions d’une réunion au cours de la-quelle les débats ont été rapportés àla saint-glinglin.Nous marquons notre désapproba-tion face à ces méthodes surannéesqui font entrer le parti dans une zone

de très fortes turbulences. Vos acteset propos entament gravement la co-hésion au sein de notre grand parti lePdCI-RdA. Nous sommes inquiets face à votrerefus permanent d’engager le débatet cela depuis votre arrivée à la têtedu parti : •En 1994, votre refus du débat face àmonsieur dJENY Kobenan a en-trainé la naissance du RdR•En 1995, votre refus du débat et dela prise en compte des suggestions del’opposition d’alors à entraîner leboycott actif•En 1999, votre refus du débat faceaux mutins et à l’apaisement à tra-vers la libération des prisonniers po-litiques d’alors nous a valu lepremier coup d’état de notre histoirepolitique.•En 2001, à votre retour d’exil, l’os-tracisassions des partisans du généralGUEI nous a valu la naissance del’UdPCI•En 2010 votre refus de participeraux débats télévisés initiés par la RTIà l’occasion du 1er tour des électionsprésidentielles nous a valu notreplace au second tour.•En 2014, votre refus du débat relatifà l’appel dit de daoukro entame gra-vement la cohésion au sein du PdCI-RdA et met en mal notre relationprivilégiée avec notre allié, le RdR,dans le RHdP. Cette posture que vous affectionneztant, décrédibilise fortement lePdCI-RdANotre attachement aux débats et auxvaleurs démocratiques nous ont ame-nés :-En 2008, à participer à la Sorbonneau Plateau réputé pour être le fief desjeunes patriotes, à un débat sur lasortie de crise et la gouvernance demonsieur Laurent GBAGBO, -En 2010, au parlement de YopougonKOET à porter la contradiction auxaffidés de monsieur Laurent

GBAGBO-En 2010, malgré une bastonnadesubit à l’EPP RAN le 28 Novembreà protéger le résultat sorti des urnes. Nous convenons que sous votre ac-tion, l’héritage du père fondateurs’est fortement dégradé et dilué ; denotre emblématique et historiquepremière place, nous nous retrou-vons à être à la traîne de jeunes partispolitiques nés sous nos yeux et sortisde nos entrailles.Nous n’accepterons pas que le PdCIRdA, notre unique instrument depromotion politique et sociale qui apermis sous la conduite du très vé-néré Félix Houphouët-BOIGNY, àvotre génération de militant d’avoirces belles carrières politico-adminis-tratives qui font depuis si longtempsvotre fierté, disparaisse.Le bureau politique, organe auquelnous appartenons tous, a pour mis-sion tel que prescrit par l’article 55de nos statuts :ud’exécuter les résolutions et déci-sions du congrès et de suivre leur ap-plication ude veiller à ce que l’orientation po-litique générale du parti soitconforme à celle définie par lecongrèsud’établir le règlement intérieur duparti.Nous veillerons à ce que la missionde ce prestigieux bureau politique nesoit pas dévoyé sur l’autel de soit di-sant réglage réclamé à notre allié leRdR. Ces réglages pour nous ne sontqu’un marchandage honteux et avi-lissant à la limite du chantage poli-tique qui permet à une catégorie decadres du PdCI RdA d’entretenirleur confort de vie sur le dos del’état. Ces fameux réglages n’appor-tent rien à l’édification de la démo-cratie si ce n’est la consécration duclientélisme à travers des nomina-tions aux hautes fonctions de l’état.

Nous aurions souhaité que ces fa-meux réglages portent sur un chan-gement du vécu des Ivoiriens ettiennent compte : udu comment faire avancer la dé-mocratie en Côte d’Ivoire udu comment faire atténuer les ef-fets néfastes et pervers de la chertéde la vie udu comment favoriser l’accès auxsoins de santé à tous udu comment faire pour crédibiliserl’école ivoirienne et ses diplômesudu comment faire pour juguler ladélinquance juvénile et le chômageendémique des jeunessesudu comment faire pour réconcilierde façon durable les Ivoiriens entreeux et aussi avec les acteurs poli-tiques. Et bien d’autre choses pour amélio-rer les conditions de vie des ivoi-riens.Nous souhaitons pouvoir ouvrir tousles débats en interne et que cet envi-ronnement malsain fait d’intimida-tions, de menaces verbales etphysiques, matérialisé par la loubar-disation de nos réunions, orchestréde mains de maître par monsieurGUIKAHUE s’estompe. Nous tenons monsieur GUIKAHUE,chef de fil de cette inconduite, pourresponsable de tout ce qui pourraitatteindre notre intégrité physique. Nous voulons bien croire que les va-leurs que nous a enseignées le trèsvénéré père fondateur et qui sont, lapaix, le dialogue, la concorde so-ciale, le respect de la personne hu-maine et les vertus de la démocratieprospèrent chez vous monsieurBEdIE, président du PdCI RdA. dans l’espoir que vous ferez bonneréception de mes écrits, recevezmonsieur BEdIE, président du PdCIRdA, mes salutations militantes.

ADJOUROUFFOU Clément Sosthène

On écrit au président Aimé henriKonan Bédié du PDCi

Le réveil de Tiburce Koffi

Page 11: N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année/ …scns.e-monsite.com/medias/files/elephant-dechaine... · pour la ville de Bouaké où il a prospéré pendant près de

s s s s s s s

s De Charles Konan banny sur(«Abidjan.net»,31/12): « Nonobs-

tant les oiseaux de mauvais au-

gure, 2015 sera une année de paix

en Côte d’Ivoire. Ça sera une

année de paix parce que Dieu l’a

décidé.» Amen!s s s s s s s

s A propos de l’arrestation deArthur Aloco et Sylvain oka,dans le même article : «Ce sont des

choses dont je n’ai pas l’habitude

de parler (…) Mais vous savez que

ça ne me fait pas plaisir.» Il en par-lera sans doute au moment « élec-toralement » opportun ? s s s s s s s

s Assurance maladie, ouattaras’est enrôlé («Frat Mat»,31/12) :«Je viens de m’enrôler pour la

Couverture maladie universelle

(Cmu) et je me suis acquitté de

1000 Fcfa.» 1000fcfa, ça repré-sente quel pourcentage dans sa ca-gnotte personnelle après quatre ansde pouvoir ? s s s s s s s

s De la même assurance maladiedans («Le Patriote»,31/12) : «Le

dernier cadeau de Ouattara pour

2014.» Oui, surtout qu’il ne s’agitpas d’une promesse électorale ! s s s s s s s

s Les vœux d’Affi N’Guessanpour l’année 2015, à la Une de(«Notre Voie»,31/12) : «Je veux

voir le FPI à nouveau uni.» Ce quin’est pas certain d’arriver demainsi Affi N’guessan continue demener ses troupes comme il le faiten ce moment. s s s s s s s

s De l’assurance maladie, dans cejournal : «Recensement pour la

Cmu: Ouattara rançonne encore

les Ivoiriens.» Oui, surtout que

Gbagbo voulait faire exactement lamême chose, non ? s s s s s s s

s La crise au FPI, à la Une de(«Soir Info»,31/12) : «Après la dé-

cision de la justice contre

Gbagbo/déchaînement total contre

Affi :- Koné Katinan : C’est un acte

de déloyauté inacceptable.

-Hubert Oulaye : « Il faut acculer

le juge!»

Ce n’est pas une très bonne idéed’acculer un juge qui n’a plus encharge le dossier…s s s s s s s

s Cette Une de («Le Bélier Intré-pide»,31/12) : «Présidentielle 2015

: Les Ivoiriens auront à choisir

entre la misère actuelle, les incer-

titudes et les conditions d’un nou-

veau miracle ivoirien, la stabilité…

» Un choix que « Le Bélier » vaaider les Ivoiriens à faire…s s s s s s s

s Les frontistes en exil réclamentle départ d’Affi N’Guessan, («LeSursaut»,31/12) : «(…) En recou-

rant à la justice en lieu et place des

instances internes de son parti, Affi

N’Guessan a cessé d’être le prési-

dent du FPI et il doit être vu

comme un adversaire à combat-

tre(…) Affi N’Guessan n’est plus le

président du FPI …» Il faudra pas-ser sur le corps de la justice ivoi-rienne pour arriver à un tel résultat. s s s s s s s

s Cette interrogation, dans cemême journal : «RDR, PDCI, FPI,

UDPCI: Quel bilan politique pour

2014?» Division au PDCI, peur

panique au RDR, sacrilège au FPI

et « mangement » à l’UdPCI. s s s s s s s

s Cette invitation de KKb, lu sur(«Partis Politiques»,5/1) : «J’invite

les tenants du pouvoir actuel à se

souvenir du drame que les élec-

tions dernières ont provoqué dans

ce pays et je leur demande de quit-

ter définitivement le terrain de la

violence et de la provocation.»

Message transmis aux tenants dupouvoir actuel!s s s s s s s

s Election présidentielle 2015, àla Une de («Nord-Sud»,5/1) :«Alassane Ouattara : Allons à une

saine compétition.

-Charles Konan Banny : Que

l’élection soit paisible.

-Mgr Ahouana : Nous pourrons

gagner ce pari.

-soro Guillaume : Notre pays est

sur le chemin de la démocratie.»

Sur le chemin de la démocratie ?C’est un peu osé ! s s s s s s s

s Pascal Affi N’ Guessan, à laUne de («Notre Voie»,5/1) : «Le

Fpi traverse une zone de turbu-

lence, mais il se porte bien dans le

cœur des Ivoiriens. La crise porte

sur des idées. Il y a une possibilité

de dégager une ligne majoritaire.»

Une majorité que Affi n’aura pasdu mal à obtenir s’il continue defaire des révélations sur les « faus-saires » qu’il y a au FPI et com-

ment Gbagbo s’est laissé bernerpar sa seconde épouse, d’après lui. s s s s s s s

s Après son débarquement, Ti-burce Koffi réagit, à la Une de(«Soir Info»,5/1) : «Je jouis, pour

l’heure, d’un repos que j’estime

bien mériter(…) Ils viennent même

de m’offrir une nouvelle guitare

pour fêter mon limogeage !!!(…)

Oui, je me sens bien. Et vive la dé-

mocratie et la liberté de parole

dans la nouvelle Côte d’Ivoire!»

On se disait bien qu’il avait tenduun piège à Ouattara. Et que dit àprésent Venance Konan ?

de Touré Adama, pdt (Cngrci),dans ce journal : «Baisse du prix

du super et du gasoil : C’est une

bonne chose. Nous félicitons le

gouvernement pour cette décision.

C’est un bon cadeau de nouvel an.

Nous espérons que cela va nous

permettre de gonfler nos recettes.

Nous apprécions à sa juste valeur

parce que cela fait un bon moment

que les coûts mondiaux du baril

avaient atteint les niveaux les plus

bas(…) Ce n’est pas suffisant pour

baisser les prix du transport.»

C’est vrai ça ! Espérer une baissedes coûts du transport à caused’une baisse négligeable dequelques dizaines de francs sur lelitre alors qu’on avait augmenté deplus de 100 francs, c’est prendre

les transporteurs pour des « zozos» ! s s s s s s s

s De l’incertitude à la Une de(«Le Nouveau Courrier»,5/1) :«Participation aux élections 2015

/FPI : La grande incertitude. Affi

N’ Guessan : Nous voulons la re-

conquête du pouvoir. -Assoa Adou

: Les élections ne sont pas à l’ordre

du jour.» Voilà qui nous donne uneidée de la cohésion au sein de ceparti ! s s s s s s s

s Cette certitude de Gervinho, enCo-Une de («Super Sport»,5/1) :«Nous nous donnerons les moyens

de gagner enfin cette Can.»

N’exagérons rien !

Affi N’Guessan, à la Une de («LeNouveau Réveil»,5/1) : «Parmi

mes adversaires, un faussaire a

volé 4 milliards. Nadi Bamba est à

l’origine de la chute de Gbagbo.»

Vas-y Affi N’Guessan ! Le fauteuilprésidentiel t’attend ! s s s s s s s

s Un constat à la Une de («L’In-telligent d’Abidjan»,5/1) : «Des

signes très inquiétants pour 2015.

Après l’élection calamiteuse de

2000 et 3000 morts en 2010.»

C’est bien vrai, malheureusement !

Une sélection subjective de

JOSE N’GORAN

11L’Eléphant déchaîné N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année

Ni proche de celui-ci... Encore moins de celui-là...

Dans la presse déchaînée

Cette rubrique a pour objectif de permettre à nos lecteurs qui ne lisent pas for-cément tous les journaux qui paraissent en Côte d’Ivoire, d’avoir une petite idéede ce qui se passe dans les autres tabloïds. Les textes entre guillemets sont les ti-tres des textes de ces journaux ou des propos tenus par certaines personnes dansleurs colonnes. Et les petits commentaires qui suivent à la fin sont ceux de«L’Eléphant Déchaîné». C’est donc un autre regard critique dans notre style,sur le contenu desdits journaux.

Service après vente

SELOn qUE vOUS ExigEz Un REçU OU nOn…!

Voilà la seconde fois que cela arrive à une fidèle lectrice de l’infernalquadrupède, depuis l’ouverture du pont Henri Konan Bédié, il y amaintenant quatre (4) jours. C’est qu’arrivée au point de péage, la

caissière lui demande si elle veut un reçu ou pas. «La première fois

que j’ai eu à faire face à cette question, je n’ai pas fait attention et

j’ai répondu, je veux mon reçu. Aujourd’hui (ndlr lundi 05 janvier)

encore, une autre caissière me repose la même question. Mais si je

n’ai pas de reçu, qu’est-ce qui prouve que j’ai payé avant de passer?»

S’est plainte dame Yao, au pachyderme. Qui à son tour, aimerait re-tourner la question à nos autorités. C’est quoi encore cette histoire ?

SABINE K.

« Que dit à présent Venance Konan » ?

DIRECTEUR GENERAL ANTOINE ASSALE TIEMOKO

Cel: 44545212DIRECTEUR DE PUbLICATIoN

WENCESLAS ASSOHOUCel: 07656528

REDACTEUR EN CHEF SABINE KOUAKOU

Cel: 07263922REDACTEUR EN CHEF ADjoINT

ET SECRéTAIRE GéNéRALE DE LA RéDACTIoN MAHI MIKEUMEUNE

Cel: 40650155REDACTIoN

22 52 47 68 (poste 13) /01260262SERVICE CoMMERCIAL

MAWA OUATTARA: 47 23 42 94RéGIE PUbLICITAIRE: PUB REGIE

Tel: 21 25 11 40 / 21 35 36 51

*****************************************Récépissé du procureur de la République :N°38d du 17 octobre 2011Dépôt légal: N°9714 du 28 octobre 2011N° RC CI-ABJ-2011-B-5563N°CC 1109132VSiège social :Cocody-Les II Plateaux-carrefour Les Oscars.boite postale : 25 BP 604 Abidjan 25Tél : 22 52 47 68/ Fax : 22 52 49 64Distribution : EdipressImpression : Sud Actions MédiasSite Internet : www.lelephantdechaine.comE-mails :[email protected] du jour: 10.000 exemplaires

Propriétaire du titre:

Société Nouvelles Editions de Côte d’Ivoire (SNECI)

Sarl au capital de 5.000.000FCFA

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12L’Eléphant déchaîné N°313 du mardi 6 au jeudi 8 janvier 2015 / 4ème année

à tous nos fidèles lecteursgrâce à qui, l’aventure

sera encore plus belle en 2015

BonneAnnée 2015