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Le magazine de La Renaissance Sanitaire Actualités Enjeux Compétences Initiatives Hôpital La Musse Samsah La Musse Hôpital Villiers Saint Denis Centre d’appareillage R egards N°10 D ÉCEMBRE 2009

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Le magazinede La Renaissance Sanitaire

A c t u a l i t é s

E n j e u x

C o m p é t e n c e s

I n i t i a t i v e s

Hôpital La MusseSamsah La Musse

Hôpital Villiers Saint DenisCentre d’appareillage

RegardsN°10 DÉCEMBRE 2009

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L A R E N A I S S A N C E S A N I T A I R E • N ° 1 0 - D É C E M B R E 2 0 0 9�

La directionde La Renaissance SanitaireLa fondation La Renaissance Sanitaire est dotée d’un conseild’administration composé de douze membres,dont un membre représentant le ministre de l’Intérieur.Ses deux hôpitaux sont dirigés chacun par un directeurassisté d’une commission médicale d’établissement (CME).

Le conseil d’administration

PrésidentDidier GABORIAUDPrésident de la FMP Mutualité francilienne

Vice-présidentRené DURANDAdministrateur du comité départemental de Seine-Saint-Denisde l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH)et de l’association Vivre autrement

SecrétaireRené VANDAMMEDésigné par la FMP Mutualité francilienne

TrésorierPaul DEVROEDTAdministrateur de la FMP Mutualité francilienne

Administrateurs

Maguy BEAU, vice-présidente de la FMP Mutualité francilienne

Jean-François CLERTANT, désigné par la FMP Mutualité francilienne

Pr Gérard DUBOIS, chef du service Évaluation médicale au CHU d’Amiens

Dr Magali GUICHARDON,médecin gériatre

Didier POITEVINEAU, désigné par la FMP Mutualité francilienne

Jean-Claude MAIRET, désigné par la FMP Mutualité francilienne

Jean-Michel MEHNERT,préfet honoraire, représentant le ministre de l’Intérieur

DirecteurCatherinePALLADITCHEFF

Présidentde la CMEDr VictorLIVIOT

Hôpital Villiers Saint Denis (02)

DirecteurJean-Louis YONNET

Présidentde la CMEDr Jean-FrançoisBOUTELEUX

Hôpital La Musse (27)

a c t u a l i t é s

AbécédaireLoiHôpital, patients,santé et territoires du21 juillet 2009 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 4

Lagouvernance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 11

Indicateurs de qualité HASLe recueil dans les établissementsde soinsde suite et de réadaptation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 12

Inauguration à l’hôpital La MusseLe jardin thématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 14

c o m p é t e n c e s

Rééducation fonctionnelleLesnouvellesmissions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 16

ExpérienceRicardoBiaia, kinéportugais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 19

Pratiques professionnellesLenécessairebandagedemoignon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 20

e n j e u x

Développer les compétencesMiseenplaced’unegestionprévisionnelledes emplois et des compétences (GPEC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 21

Hôpital La MusseHaro sur ladouleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 22

NutritionPrise en chargedes enfants en surpoids . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 25

Hôpital Villiers Saint DenisProjet de créationd’uneunitéde six litsdeprise en chargede l’obésitémorbidede l’adulte . . . . . . .p. 27

i n i t i a t i v e s

Sud de l’AisneRéseau sectoriel de soinspalliatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 28

InnovationUnenouvelle générationdeprothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 30

CréationUne cellule alcool . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 32

Faits marquantsHôpital Villiers SaintDenis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 33

Hôpital LaMusse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 36

Directeur de publication : Didier Gaboriaud � Rédacteurs en chef: René Durand, RenéVandamme, CatherineToublanc � Conception maquette : Héral � Imprimerie de Champagne � Dépôt légal 4e trimestre 2009.

La Renaissance Sanitaireadhère à EcoFoliopour le recyclagedes papierswww.ecofolio.fr

Imprimé sur un papier FSCwww.fsc.org

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é d i t o r i a l

Plus de cent cinquante décrets d’application préciseront la nouvelle organisationdes systèmes sanitaire et médico-social définie par la loi du �1 juillet �009 por-

tant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (dite« loi HPST »). Quels seront ces futurs territoires de santé alors que, parallèlement,la restructuration territoriale est engagée (réforme des collectivités territoriales,démocratie locale…) et que le décret instituant les directions départementales inter-ministérielles (compétentes notamment en matière de politique de cohésion sociale)vient d’être publié au Journal officiel ?

Cette période transitoire (la mise en place des agences régionales de santé devraitêtre effective avant le 1er juillet �010), synonyme d’incertitude, ne doit pas freinernotre enthousiasme à porter de nouveaux projets répondant aux besoins.

La création d’une unité dédiée à la prise en charge de patients obèses et le regrou-pement de l’activité de neurologie (avec des places d’hospitalisation de jour) sontainsi projetés à l’hôpital Villiers Saint Denis mobilisé, ces dernières semaines, pourconstituer les dossiers de demandes d’autorisations correspondants. L’hôpital LaMusse déploie ses missions dédiées à la prise en charge du handicap en accentuantson travail de rééducation fonctionnelle et de réinsertion sociale grâce à ses équipespluridisciplinaires, son plateau technique novateur et ses réseaux professionnelspartenaires (associations d’aide au retour à l’emploi…). C’est aussi dans cet espritde coopération et de solidarité que le réseau sectoriel de soins palliatifs du sud del’Aisne s’organise pour apporter une prise en charge cohérente aux patients en finde vie.

Toutes ces actions sont menées avec le souci de renforcer la qualité mise en exergueégalement dans la loi HPST. Ainsi, à compter du 1er janvier �010, les établissementsde santé doivent mettre, annuellement, à la disposition du public les résultats desindicateurs qualité et de sécurité des soins, le non-respect de cette obligation decommunication pouvant entraîner une modulation des dotations de financement.

Agir en promouvant la qualité, agir en gérant les risques, agir dans le cadre de patho-logies et d’exercices professionnels renouvelés, agir pour optimiser les moyens dansun environnement concurrentiel, agir pour améliorer l’état de santé, autant de défisque nous voulons relever.

Didier GaboriaudPrésident de La Renaissance Sanitaire

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Système de santé

AAgence nationaled’appui à la performancedes établissementsde santé et médico-sociaux(Anap)L’Anap est un groupement d’intérêtpublic constitué entre l’État, l’Unionnationale des caisses d’assurance mala-die (Uncam), la Caisse nationale desolidarité pour l’autonomie(CNSA) etles fédérations représentatives des éta-blissements de santé et médico-sociaux. Elle reprend les activités de laMission d’appui à l’investissement hos-pitalier (Mainh), de la Mission d’ex-pertise et d’audit hospitaliers (Meah)et du Groupement pour la modernisa-tion du système d’information hospita-lier (GMSIH). Elle a pour objet d’aider

les établissements de santé et médico-sociaux à améliorer le service renduaux patients et aux usagers en amélio-rant et en diffusant des recommanda-tions et des outils leur permettant demoderniser leur gestion, d’optimiserleur patrimoine immobilier, de suivreet d’accroître leur performance afin demaîtriser leurs dépenses. À cette fin,elle peut procéder ou faire procéder àdes audits de la gestion et de l’organi-sation de l’ensemble des activités desétablissements de santé et médico-sociaux.L’Anap vient, par exemple, de publierdes documents techniques (guides etCD-Rom) intitulés :•Horizons maintenance, premièreapproche des processus de maintenancepréventive, bâtiments neufs et existants ;

•Piloter l’activité, mesurer l’efficience.Répertoire d’indicateurs.

Agence régionale de santé(ARS)Établissements publics administratifsde santé, les ARS remplacent lesagences régionales de l’hospitalisation(ARH) et sont chargées de définir unprojet régional de santé. Elles se sub-stituent aussi aux directions régionaleset départementales des affaires sani-taires et sociales (Drass et Ddass), auxunions régionales des caisses d’assu-rance maladie (Urcam), aux groupe-ments régionaux de santé publique etaux missions régionales de santé. LaMutualité sociale agricole (MSA) et lerégime social des indépendants (RSI)sont également représentés au sein desARS. Des agences interrégionales desanté pourront être créées et des com-pétences interrégionales pourront êtreconfiées à une ou plusieurs ARS. Desdélégations territoriales seront misesen place à l’échelon départemental.

Les ARS doivent être mises en placeavant le 1er juillet �010.

BBachelotLa loi n°�009-879 du �1 juillet �009,réformant l’hôpital et relative auxpatients, à la santé et aux territoires, aété portée par la ministre de la Santé etdes Sports, Roselyne Bachelot-Narquin. À l’origine de la réforme, l’al-locution du président de la République,Nicolas Sarkozy, le 16 octobre �007,prononcée au CHU de Bordeaux lorsde l’installation de la commissionLarcher : « Je ne veux plus d’un systèmeoù toute l’énergie des acteurs est mise àrivaliser, à faire sa démonstration de forcepour essayer d’être le dernier à mourir,parce que c’est bien cela la réalité des éta-blissements hospitaliers menacés. C’est lameilleure façon de faire du perdant/per-dant. Combien d’exemples pourrait-onciter où la coopération public/privé peutapporter aux patients, aux professionnelset à l’assurance maladie ? […] Nousavons besoin d’un hôpital fort, d’un ser-vice public dynamique, d’un secteur privéconforté. Nous avons besoin d’un hôpitalmoderne, performant, attractif, à l’écoutedes malades, où le personnel est heureuxde travailler. Nous avons besoin d’uneorganisation territoriale mieux pensée,plus coopérative pour répondre auxattentes des Français. »

CCentres de santéCe sont des structures sanitaires deproximité dispensant des soins de pre-mier recours. Ces centres peuvent êtrecréés par des collectivités territoriales,des établissements publics de santé oudes établissements privés d’intérêt col-

AbécédaireLoi Hôpital, patients, santé

Publiée au Journal officieldu 22 juillet 2009, la loi n°2009-879du 21 juillet 2009 portant réformede l’hôpital et relative aux patients,à la santé et aux territoires traite

de la modernisation des établissementsde santé (missions des établissements,

statut et gouvernance des établissementspublics de santé, coopérations),

de l’accès de tous à des soins de qualité(organisation et continuité des soins),

de la santé publique (préventiondes facteurs de risques, éducation

thérapeutique, lutte contre les troublesdu comportement alimentaire) et del’organisation territoriale du systèmede santé. Abécédaire des principales

dispositions de la loi HPST…

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Système de santé

lectif (Espic – voir Intérêt collectif). Dansles deux derniers cas, le projet médicalest distinct du projet d’établissement.

Communautés hospitalièresde territoires (CHT)Les établissements publics de santépeuvent conclure une conventionconstitutive de CHT à laquelle peu-vent également participer un ou plu-sieurs établissements médico-sociauxpublics. L’objectif de la CHT est demettre en œuvre une stratégie com-mune (projet médical commun…) etde mutualiser certaines fonctions etactivités (délégations ou transferts decompétences entre établissementsmembres, mise en commun de fonc-tions supports, programme d’investis-sement commun, instances représen-tatives du personnel communes…).Un des établissements publics de

santé est désigné siège de la CHT, dite« intégrée » si les établissementsconcernés décident de fusionner.Jusqu’au �1 décembre �01�, une par-tie des crédits d’aide à la contractuali-sation est prioritairement affectée àl’appui aux établissements s’engageantdans des projets de CHT ou de grou-pements de coopération sanitaire(GCS – voir plus loin).

Conseil nationaldu système de santéComposé de représentants des minis-tères de la Santé et des Sports, desPersonnes âgées, des Personnes handi-capées, du Budget et de la Sécuritésociale, il fixe les directives pour la miseen œuvre de la politique nationale desanté sur le territoire et veille à la cohé-rence des politiques ainsi qu’à l’organisa-tion de l’offre sanitaire et médico-sociale.

DDécloisonnementPlusieurs prises de conscience ont pré-sidé à la loi HPST et à la création desARS : le pilotage séparé entre méde-cine de ville et médecine hospitalièreainsi qu’entre soins hospitaliers etaccompagnements médico-sociaux estpréjudiciable à l’efficience du systèmesanitaire, médico-social et de protec-tion sociale. Cette réorganisation s’ins-crit de surcroît dans la réorganisationdes services publics de l’État impulséepar la révision générale des politiquespubliques. La loi HPST vise à décloi-sonner :• la médecine de ville et la médecine

hospitalière ;• le sanitaire et le médico-social ;• l’État et l’assurance maladie ;• le curatif et le préventif.

et territoires du 21 juillet 2009

L’hôpital Villiers

Saint Denis,

dans le sud de l’Aisne

Sour

ceN

AI

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EÉducation thérapeutiqueElle s’inscrit dans le parcours de soinsdu patient avec :• des programmes d’éducation théra-

peutique du patient, conformes à uncahier des charges national, mis enœuvre au niveau local, après autorisa-tion des ARS. Ils sont proposés aumalade par le médecin prescripteur etdonnent lieu à l’élaboration d’un pro-gramme personnalisé ;

• des actions d’accompagnement,conformes elles aussi à un cahier descharges national, dont l’objet est d’ap-porter une assistance et un soutienaux malades ou à leur entourage, dansla prise en charge de la maladie ;

• des programmes d’apprentissage dédiésà l’appropriation par les patients desgestes techniques permettant l’utilisa-tion d’un médicament le nécessitant.

Les programmes d’éducation thérapeu-tique et les actions d’accompagnementne peuvent être élaborés ni mis enœuvre par les entreprises pharmaceu-tiques. Toutefois, ces dernières peu-vent prendre part aux programmes etactions par leur financement, dès lorsque des professionnels de santé et desassociations les élaborent.

FFinancesLorsque la situation financière fait appa-raître un déséquilibre financier signifi-

catif et prolongé ou lorsque des dys-fonctionnements dans la gestion desEspic et des ESMSPIC sont constatés,l’autorité de tarification compétenteadresse à la personne morale gestion-naire une injonction de remédier audéséquilibre financier ou aux dysfonc-tionnements et de produire un plan deredressement adapté dans un délaiqu’elle fixe. Les modalités de retour àl’équilibre donnent lieu à un avenant aucontrat pluriannuel d’objectifs et demoyens. S’il n’est pas satisfait à l’injonc-tion par la personne morale gestionnairede l’établissement, l’autorité de tarifica-tion compétente peut désigner un admi-nistrateur provisoire pour une durée nonsupérieure à une période de six moisrenouvelable une fois.

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Système de santé

Comité national de pilotage des ARSMinistres de la Santé, des Personnes âgées, des Personnes handicapées,

du Budget et de la Sécurité sociale(Dhos, DGS, DGAS puis DGCS et Uncam)

Agence régionale de santé (ARS)

Délégations territorialesdépartementales de l’ARS

Commissions de coordinationsdes politiques publiques

Conférence régionale de santéet de l’autonomie (CRSA)

Conseil de surveillance

Conférence de territoire

Prévention santésociale, santé au travail, PMI

Secrétariat général du ministère,Direction centrale

Prévention

Soins

Médico_socialAccompagnements

médico-sociaux

Directeur général ARS

Schéma extrait du fascicule Féhap «Dix points de repères, loi du 21 juillet 2009, Hôpital patients, santé et territoires»

Dispositif national et régional

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Fondation hospitalièreLes établissements publics de santé peu-vent créer une ou plusieurs fondationshospitalières, dotées de la personnalitémorale, pour réaliser une ou plusieursœuvres ou activités d’intérêt général et àbut non lucratif afin de concourir auxmissions de recherche.

GGestion des risques (GDR)Un programme pluriannuel de GDR estétabli par l’ARS. Il est révisé chaqueannée et est intégré au projet régional desanté. Il fait l’objet d’une contractualisa-tion entre le directeur de l’ARS et lesdirecteurs d’organismes d’assurancemaladie de la région.

Groupement decoopération sanitaire (GCS)Trois types de GCS existent :• le GCS de moyens ;• le GCS gestionnaire de réseau ;• le GCS établissement de santé.Le GCS de moyens permet d’organisertout type de coopération (entre plu-sieurs établissements de santé et éven-

tuellement avec des professionnels desanté libéraux ou des laboratoires, offi-cines) jusqu’à la mutualisation de per-sonnel soignant pour des activités desoins ou médico-techniques. Chaquepartenaire conserve la maîtrise de sesautorisations et financements. Il peutêtre employeur.Le GCS de réseau permet une coopé-ration entre des établissements desanté, mais aussi avec les profession-nels et structures de santé de premierrecours. Les professionnels de santépeuvent adhérer à ce type de groupe-ment, soit sous forme individuelle, soitdans le cadre d’une société d’exercicelibéral.Quant au GCS établissement de santé,c’est-à-dire détenteurs d’autorisations,avec les droits et obligations correspon-dants, il est érigé, soit en établissementde santé de droit privé si le GCS consti-tutif est de droit privé, soit en établisse-ment de droit public dans le cas contraireavec, dans ce dernier cas, une possibilitéd’injonction du directeur de l’ARS pourimposer une telle coopération.Les structures médico-sociales, publiquescomme privées, peuvent également parti-

ciper à des GCS, par exemple pour béné-ficier de la mutualisation d’une officinepharmaceutique, ce que ne permettent pasles groupements de coopération sociale etmédico-sociale qui ne peuvent gérer despharmacies à usage intérieur.Le �� novembre �009, Annie Podeur,Directrice de l’hospitalisation repré-sentant Roselyne Bachelot lors desRencontres �009 de la Fédération del’hospitalisation privée, s’est attachée àapaiser les inquiétudes de l’hospitali-sation privée sur la refonte du droit desGCS visant notamment à permettre àcertains GCS d’être qualifiés d’établis-sements de santé : si « la perspective apu inquiéter et faire craindre une main-mise du public sur les GCS mixtes,public/privé », les situations où unGCS sera ipso facto un établissementpublic de santé « seront très rares ».Elles seront limitées en effet au cas oùles parties seront majoritairementpubliques et où le GCS détiendra l’au-torisation. «Rien n’obligera alors des éta-blissements privés à devenir partie auGCS et encore moins à mettre à sa dis-position des moyens importants », aaffirmé Annie Podeur.

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Système de santé

L’hôpital La Musse,

près d’Évreux (27)

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Projet régional de santé

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Système de santé

HHospitalisation à domicile(HAD)L’HAD est mise en valeur, avec uneredéfinition des missions de soinspuisque tous les établissements de santé«délivrent les soins avec hébergement, sousforme ambulatoire ou à domicile, le domi-cile pouvant s’entendre du lieu de rési-dence ou d’un établissement avec héberge-ment relevant du code de l’action sociale etdes familles». On cesse d’aborder l’HADcomme une alternative à l’hospitalisationtraditionnelle, comme on cesse de dis-tinguer les soins de court séjour dessoins de moyen et long séjours.

IIntérêt collectifLes établissements de santé privés à butnon lucratif deviennent des établisse-ments privés d’intérêt collectif (Espic)après déclaration à l’ARS (décret à

venir). Ceux d’entre eux qui sont déjàadmis à participer à l’exécution du ser-vice public hospitalier (c’est le cas deshôpitaux La Musse et Villiers SaintDenis) prennent automatiquement laqualification d’Espic, sauf opposition deleur part. Il en va de même pour lescentres de lutte contre le cancer. LesEspic peuvent :• créer ou gérer un centre de santé ;• organiser des équipes paramédicales

mixtes salariés/libéraux ;• conclure un accord d’association à la

réalisation d’une mission de servicepublic (MSP) ou une CHT.

Leurs obligations sont les suivantes :• l’égal accès à des soins de qualité ;• la permanence de l’accueil et de la

prise en charge ;• la prise en charge aux tarifs oppo-

sables.Quant aux établissements sociaux etmédico-sociaux privés à but non lucratif(c’est le cas du service d’accueil médica-lisé pour adultes handicapés [Samsah] de

l’hôpital La Musse), ils deviennent desétablissements sociaux et médico-sociauxprivés d’intérêt collectif (ESMSPIC). Ànoter que les opérateurs sociaux etmédico-sociaux privés à but lucratif, s’ilsont conclu une convention d’aide sociale(maison de retraite), pourront adopter lestatut d’ESMPIC.

JJacquinetThierry Jacquinet, Claude Évin et GillesLagarde ont été respectivement nommésen Conseil des ministres directeurs pré-figurateurs des ARS de Picardie, Île-de-France et Haute-Normandie.

K, LKilos et Luttecontre les troubles ducomportement alimentaireLa prévention de l’obésité et du surpoidsest érigée en priorité de santé publique.

Projet stratégique régional de santé

Schéma régionald’organisation des soins

Schéma régionalde prévention

Projetde territoire

Schémas départementauxde la gérontologie et du handicap

Schéma régionalmédico-social

Programmes transversaux(accès aux soins des personnes démunies)

Articulationet coordinationDéfinition

et déclinaison

Régio

n

Te

rritoire

de santé Départem

ent

Schéma extrait du fascicule Féhap «Dix points de repères, loi du 21 juillet 2009, Hôpital patients, santé et territoires»

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MMission de service public(MSP)Les MSP en matière de santé sont :• la permanence des soins ;• les soins palliatifs ;• l’enseignement universitaire et post-uni-

versitaire, la recherche, la formation ;• les actions d’éducation et de préven-

tion, ainsi que leur coordination ;• l’aide médicale urgente, la lutte contre

l’exclusion sociale ;• la santé publique ;• la prise en charge des personnes hos-

pitalisées sans leur consentement ;• les soins aux détenus, aux deman-

deurs d’asile ainsi qu’aux personnesretenues dans les centres socio-médico-judiciaires.

Peuvent exercer des MSP : les établis-sements de santé, les centres desanté, les maisons de santé, les pôlesde santé, l’Institut national des inva-lides, le Service de santé des armées,les GCS et les autres personnes titu-laires d’autorisation en équipement dematériel lourd. La dévolution desMSP par appel à candidature devientde surcroît incontournable. Si une desMSP n’était plus assurée, l’ARS dési-gnera la ou les personnes qui enseront chargées.

NNouvelles technologieset télémédecineForme de pratique médicale à dis-tance utilisant les technologies de l’in-formation et de la communication, latélémédecine met en rapport, entreeux ou avec un patient, un ou plu-sieurs professionnels de santé, parmilesquels figurent nécessairement un

professionnel médical et, le caséchéant, d’autres professionnelsapportant leurs soins aux patients. Lesactes concernés par la télémédecineainsi que les conditions de sa mise enœuvre et de sa prise en charge serontdéfinis par voie réglementaire.

OOffre de soinsde premier recoursCette offre repose sur la médecinegénérale, les pharmaciens d’officine,les centres de santé, les maisons desanté et les pôles de santé, les autresinterventions relevant, de fait, du« second secours ». Cette distinctionn’exclut pas que ces deux offres desoins puissent intervenir sur un mêmelieu. Ainsi, la mission du médecingénéraliste, s’agissant des soins depremier recours, peut s’exercer dansles établissements de santé oumédico-sociaux. Les soins de premierrecours comprennent la prévention, ledépistage, le diagnostic, le traitementet le suivi des patients, puis la dispen-sation et l’administration des médica-ments et enfin l’orientation dans lesystème de soins.

PProjet régional de santéLe projet régional de santé définit lesobjectifs pluriannuels des actionsque mène l’ARS dans ses domainesde compétences, ainsi que lesmesures tendant à les atteindre. Il estconstitué :• d’un plan stratégique régional de

santé qui fixe les orientations et lesobjectifs de santé pour la région etveille à l’articulation avec la santé autravail, en milieu scolaire et celle des

personnes en situation de précarité etd’exclusion ;

• de trois schémas régionaux relatifsrespectivement à la prévention, l’or-ganisation des soins (hospitaliers etde ville – possibilité de schémasinterrégionaux d’organisation dessoins) et l’organisation médico-sociale ;

• de programmes déclinant les modali-tés spécifiques d’application de cesschémas (programme afférent à l’ac-cès à la prévention et aux soins despersonnes les plus démunies, pro-gramme consacré au développementde la télémédecine…) et qui pour-ront prendre la forme de pro-grammes territoriaux de santé pou-vant donner lieu à des contratslocaux de santé.

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Système de santé

Sources• Décret n° 2009-801 du 23 juin 2009 fixant la listedes compétences pouvant être transférées à un groupementde coopération sanitaire par décision du directeur de l’agencerégionale de l’hospitalisation.

• Loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpitalet relative aux patients, à la santé et aux territoires.

• Dix points de repères, loi du 21 juillet 2009, Hôpital, patients,santé et territoires – Fédération des établissements hospitalierset d’aide à la personne (Féhap)

• Loi Hôpital, patients, santé et territoires : ce que vous devezsavoir pour vos activités sanitaires, sociales et médico-sociales(diaporama Féhap, 20 octobre 2009).

• www.fehap.fr

• «Les cliniques bénéficieront davantage de l’enveloppeMissions d’intérêt général et d’aide à la contractualisation(Migac) grâce aux missions de service public», assurela ministre (dépêche Agence presse médicale, 23 novembre 2009).

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Système de santé

QQualité, sécurité et GDRLes établissements de santé élaborent etmettent en œuvre une politique d’amé-lioration continue de la qualité et de laqualité des soins, ainsi qu’une GDRvisant à prévenir les événements indési-rables liés à leurs activités. Ils :• organisent la lutte contre les événe-

ments indésirables, les infectionsassociées aux soins et l’iatrogénie ;

• définissent une politique du médi-cament et des dispositifs médicauxstériles ;

• mettent en place un système permet-tant d’assurer la qualité de la stérilisa-tion des dispositifs médicaux.

À compter du 1er janvier �010, ils met-tent à disposition du public les résul-tats des indicateurs qualité et de sécu-rité des soins, le non-respect de cetteobligation de communication pouvantentraîner la modulation des dotationsde fonctionnement (pénalité pouvantaller jusqu’à 0,1 % du budget de l’éta-blissement).

RRéseauxde santéCes réseaux sont centrés sur une patho-logie dont ils assurent la prise en chargepar l’ensemble des professionnels et desstructures qui travaillent dans cedomaine. Les filières de santé concer-nent un malade et non plus une patholo-gie. Les GCS peuvent continuer à gérerdes réseaux de santé comme le prévoyaitdéjà le code de la santé publique.

SService public hospitalierLe service public hospitalier était aupa-ravant défini par des principes généraux

d’égalité, de continuité et d’adaptationrattachés aux établissements publics desanté et aux établissements privésPSPH. Il est désormais défini au titre del’accomplissement d’une ou plusieursdes MSP définies ci-avant, sans être rat-taché à une catégorie d’établissement.Les établissements privés lucratifs peu-vent aussi exercer des MSP.

TTerritoires de santéDéfinis par l’ARS, ces territoires peu-vent être infrarégionaux, régionaux ouinterrégionaux. Dans chaque territoirede santé est constituée une conférencede territoire composée de représentantsdes différentes catégories d’acteurs dusystème de santé du territoire, dont lesusagers du système de santé. La confé-rence régionale de santé et de l’autono-mie constitue la structure de concerta-tion régionale unique.

UUsagersLa loi HPST comporte de nombreusesdispositions renforçant les usagers etleurs organisations représentatives.Ainsi, celles-ci:• sont présentes au sein du conseil de

surveillance des ARS, de la conférencerégionale de santé et de l’autonomie etdes conférences de territoire ;

• participent aux commissions de sélec-tion pour les appels à projets médico-sociaux ;

• sont appelées à donner leur point devue sur les schémas départementauxde la gérontologie et du handicap.

La loi HPST appelle réciproquementces organisations à la même transpa-rence que celle qui est due aux usagerspar les acteurs de santé et médico-

sociaux : la Haute Autorité de santé(HAS) publiera la liste et le montantdes subventions que les organisationspeuvent recevoir de la part d’entreprisesœuvrant dans le domaine de la santé.

VVision transversaledes parcours de soinset de vieC’est une organisation régionale etdécloisonnée, au-delà du seul soin, quiest recherchée avec la loi HPST.

W, X, Y, Z…pour de nombreux textes d’application(plus de 1�0 décrets). �

Catherine ToublancFondation

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a c t u a l i t é s

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Système de santé

La gouvernance

En tout cas, le mot est à la mode,laissant à penser qu’il ne seraitplus question d’administrer, de

diriger, encore moins de commander !Mais espérons qu’il soit toujours pos-sible de prendre ses responsabilités.En effet, la gouvernance telle qu’on laconçoit dans les établissements hospi-taliers induit que le chef d’établisse-ment – décideur ou arbitre ? – s’en-toure d’avis divers et variés,notamment ceux de spécialistes médi-caux dont la formation en managementlaisse encore souvent à désirer, maispas le goût du pouvoir.Aujourd’hui, nous ignorons ce que, enmatière de gouvernance, la loi HPSTgénérera dans les hôpitaux publicspour lesquels elle vient d’être définielégislativement.Espérons qu’elle ne permette pas àquelques leaders dissimulés dans legroupe gouvernant de continuer à fuirtoute responsabilité ou de les atténueren visant à les partager.Car en effet, ici ou là, le leadership dis-cret peut offrir à tel ou tel la possibilitéde diriger sans avoir à en assumer lesconséquences.Le pouvoir d’influencer plus ou moinsinsidieusement est ici facilité au seindu groupe quand les rôles ne sont pasclairement définis.Dans les établissements de LaRenaissance Sanitaire et singulière-ment à l’hôpital Villiers Saint Denis,les nouveaux chefs de pôles, véritableschefs d’entreprise, ont accepté derecevoir une formation managériale et

économique afin de disposer de tousles outils nécessaires à l’exercice deleurs nouvelles responsabilités.Le but n’est pas de leur déléguer destâches administratives, comme on l’en-tend souvent, mais essentiellement deleur permettre de diriger les 1�0 per-sonnes placées sous leur autorité hié-rarchique et fonctionnelle.Nul doute que nos chefs de pôles,motivés et convenablement entourés,sauront développer dans le périmètrequi les concerne une gouvernanceinterprofessionnelle permettant à cha-cun de mieux comprendre les butspoursuivis par une entreprise de santéqui doit veiller à dispenser des soins dequalité sans jamais dépasser les autori-sations de crédits qui lui sont allouésou les recettes issues de la tarificationà l’activité (T�A).Ces mêmes chefs de pôles constituent,avec quelques membres de l’équipe dedirection, un conseil stratégique quidéfinit et conduit la politique de l’éta-blissement en matière de gestion derisques, de qualité, d’activité, d’orien-tations et de financement.C’est en ce lieu que l’avenir de l’éta-blissement s’élabore, c’est en ce lieuque la compréhension des enjeux doitpermettre une communicationconvaincante ne laissant personnedans l’ignorance.Ce qui compte, c’est que chacunpuisse s’entendre sur l’analyse de lasituation et, mieux encore, sur les pro-positions de solutions.Prévoir n’est jamais simple, mais sou-venons-nous que ne pas anticiper, c’estcommencer à gémir.Au-delà du conseil stratégique, unesaine gouvernance validée ou initiéepar le conseil d’administration reposesur la participation du plus grandnombre et, par conséquent, sur la

transparence des informations traitéesen comité d’établissement, en comitéd’hygiène, de sécurité et des condi-tions de travail (CHSCT), en réunionsde délégués du personnel, mais aussien staff de pôles où les partenairessociaux comme les salariés doiventpouvoir participer aux décisions enexprimant leurs avis.Il reste qu’à l’échelle de l’ensemble del’établissement, la responsabilité civileet pénale du directeur ne peut êtredéléguée, de même que celle du prési-dent du conseil d’administration.Ainsi, la délégation ne devient efficaceque comprise au niveau du terrain entermes de mise en œuvre organisation-nelle et dans le cadre d’une politiqueélaborée collégialement et expliquéequotidiennement.À nos yeux, la gouvernance modernedoit permettre de développer la moti-vation des personnels au service d’unecause (le malade, la santé publique,l’avenir de l’établissement, la préserva-tion de l’emploi…) qui les dépasseindividuellement.En un mot, où que l’on soit, quoi quel’on fasse, la gouvernance doit rassureret, mieux encore, associée à l’indispen-sable communication de proximité,elle doit permettre de croire en soi, decroire en ce que l’on fait et de le vivreavec plaisir. �

Jean-Louis YonnetHôpital Villiers Saint Denis

Politique avant tout,la gouvernance était mondiale,

européenne, nationale, régionale,départementale et locale.

Elle est désormais hospitalière.

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Qualité et gestion des risques

Indicateurs de qualité HASLe recueil dans les établissementsde soins de suite et de réadaptation

Àpartir de �009, les établisse-ments SSR doivent transmettreà la HAS un ensemble de don-

nées qui lui permettront de calculer lesindicateurs et de suivre leur évolutiondans le temps.La généralisation du recueil des indica-teurs dans le champ SSR est le prolon-gement du projet mené par la HAS etqui a débuté en �008 pour le MCO.

Les objectifs• Proposer aux établissements de santé

de nouveaux outils et méthodes degestion de la qualité.

• Améliorer la pertinence de la procé-dure de certification.

• Répondre à l’exigence de transparenceet au besoin d’information qui s’expri-ment de la part des usagers.

• Fournir aux pouvoirs publics des élé-ments d’aide à la décision en matièrede politique d’organisation du secteurhospitalier prenant en compte la qua-lité des soins dispensés.

Les indicateursAu nombre de cinq, les indicateursconcernent le dossier du patient :• la tenue du dossier patient ;• le délai d’envoi du courrier de fin

d’hospitalisation ;• la traçabilité de l’évaluation de la dou-

leur ;• le dépistage des troubles nutritionnels ;• la traçabilité de l’évaluation du risque

d’escarre.

Les résultats seront de grande impor-tance lors de la prochaine procédurede certification dont les visites débu-teront en �010 :• ils alimenteront l’autoévaluation et

serviront de base de dialogue avecles experts-visiteurs ;

• ils pourront se substituer à certainscritères ou éléments d’appréciationdu référentiel ;

• ils permettront d’évaluer la capacitédes établissements de santé à utili-ser les indicateurs de qualité commeoutils de management de la qualité.

Les modalitésCe recueil consiste en une enquête por-tant sur 100 séjours uniques SSR réali-sés au cours du premier semestre �009(un séjour unique est un séjour d’aumoins huit jours retrouvé pour unpatient sur la période analysée) à partirdes dossiers des patients, et ce bienentendu dans le respect de la confiden-tialité et de la sécurité des données. Unlogiciel de tirage au sort des dossiers,appelé Lotas, est mis à disposition desétablissements pour réaliser la sélectiondes séjours.Les informations seront saisies sur inter-net via la plate-forme Qualhas dévelop-pée par l’Agence technique de l’infor-mation sur l’hospitalisation (Atih) etdont l’accès est fondé sur le même réfé-rentiel et les mêmes procédures desécurité que ceux de la plate-forme e-PMSI bien connue des médecins encharge du département d’informationsmédicale (DIM).Une formation au recueil a été faite parla HAS, à laquelle l’hôpital Villiers SaintDenis a participé. Des sessions internesde formation au niveau de chaque éta-blissement ont été programmées à l’in-tention des personnels, médicaux etparamédicaux, qui participeront au

recueil des données sur chaque site.Un guide de recueil donne toutes lesconsignes de remplissage nécessaires.

En pratiqueLa tenue du dossier patientL’indicateur évalue la tenue du dossiersous la forme d’un score de qualité com-pris entre 0 et 1 – la qualité de la tenuedu dossier est d’autant plus grande que lescore est proche de 1 – calculé à partir detreize critères au maximum:1) Présence des coordonnées du méde-

cin désigné par le patient.2) Présence des documents médicaux

relatifs à l’admission.3) Examen médical d’entrée renseigné.4)Évaluation de l’autonomie renseignée.5) Évaluation sociale renseignée.6)Évaluation psychologique renseignée.7) Projet thérapeutique renseigné.8) Participation ou accord du patient à

son projet thérapeutique mentionné.9) Au moins une réunion pluridiscipli-

naire tracée.10) Rédaction des prescriptions médi-

camenteuses établies pendant l’hos-pitalisation.

11) Rédaction d’un traitement de sortie.12)Courrier de fin d’hospitalisation ou

compte-rendu d’hospitalisation com-prenant les éléments nécessaires à lacoordination en aval.

13)Dossier classé et organisé.

Le délai d’envoi du courrierde fin d’hospitalisationC’est un élément essentiel de la conti-nuité et de la coordination des soinsavec les professionnels d’aval.L’article R. 111�-1 du code de la santépublique prévoit que l’envoi du cour-rier de fin d’hospitalisation doit êtreeffectué dans un délai de huit jours.Un taux de conformité donnera leniveau de qualité atteint.

La Haute Autorité de santé (HAS)a décidé de rendre obligatoire

le recueil d’indicateursde qualité dans le cadre

de la procédure de certificationdes établissements de santé.

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Qualité et gestion des risques

La traçabilitéde l’évaluation de la douleurLa loi relative aux droits des malades età la qualité du système de santé du� mars �00� reconnaît le soulagementde la douleur comme un droit fonda-mental de toute personne.Pour être conforme, il convient de retrou-ver au moins une mesure de la douleuravec une échelle dans le dossier dupatient non algique ou au moins deuxmesures de la douleur avec une échelledans le dossier du patient algique.

Le dépistagedes troubles nutritionnelsLe dépistage des troubles nutritionnelss’inscrit dans les priorités de santépublique (Programme national nutritionsanté [PNNS], ministère de la Santé).La prévalence et le coût de la dénutri-tion sont importants, notamment chezles personnes âgées, en termes de plusgrande fréquence de la morbidité et dela durée du séjour.Il convient de retrouver le poids dupatient et sa variabilité éventuelle, ainsique l’indice de masse corporelle.Un taux de conformité mesurera la gra-dation du niveau de qualité atteint.

La traçabilitéde l’évaluation du risque d’escarreSelon la conférence de consensus �001sur la prévention et le traitement desescarres de l’adulte et du sujet âgé, ilconvient de retrouver une échelle ou unjugement clinique sur ce risque, ainsique la conclusion vis-à-vis du risqued’escarre, notés dans le dossier dupatient et datés, dans les sept jours sui-vant l’admission.

ConclusionNotre établissement s’inscrit bien natu-rellement dans cette démarche d’amé-

lioration permanente de la qualité,démarche qu’il a déjà entreprise et qu’ilpoursuit régulièrement au travers desaudits réalisés depuis �00� par la com-mission dossier patient.L’investissement des salariés s’est, à nou-veau, manifesté lors des appels à candida-ture pour se former et recueillir ces indi-cateurs. En effet, même si cettedémarche est indispensable dans le cadrede l’amélioration continue de la qualité, iln’en demeure pas moins que ce type d’au-dit apporte une charge de travail supplé-mentaire aux équipes.Aux membres de lacommission sont venues s’ajouter d’autrespersonnes permettant de limiter et derépartir dans le temps le travail engendrépar cette enquête. Les médecins dubureau de la commission médicale d’éta-blissement (CME) ont égalementaccepté de participer à ce recueil afin devalider la méthodologie de la HAS.

Là encore, comme pour la démarche decertification, l’hôpital a pu compter surl’engagement de ses personnels commechaque fois qu’il s’agit de répondre auxsollicitations réglementaires. �

Dr Véronique MennetrierHôpital Villiers Saint Denis

Dr Jérôme TalmudFondation

Sources• HAS, direction de l’amélioration de la qualitéet de la sécurité des soins, 2009www.has-sante.fr

• Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (Atih)www.atih.sante.fr

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Jardin thématique

Les objectifs de ces structuressont triples : optimiser en toutesécurité les performances et les

habiletés des patients, proposer desactivités thérapeutiques de plein air etmettre en situation les personnes han-dicapées et âgées.

Visées thérapeutiqueset de loisirsGrâce à l’investissement de partenairesinstitutionnels et privés et l’aide logis-tique et humaine des services tech-niques de l’établissement, les trois pro-jets ont pu se concrétiser et le jardinthématique a été inauguré en septembredernier par le président de LaRenaissance Sanitaire, DidierGaboriaud. Ce dernier a salué le travailde toute l’équipe du pôle SSPG etpointé « l’effet apaisant et thérapeutique

d’un jardin et le bien-être qui en émane,favorisant la convalescence».Catherine Palladitcheff, directeur del’hôpital La Musse, accueillait égalementle principal financeur, DominiqueLetourneau, directeur général de laFondation Paul-Bennetot (sous l’égide dela Fondation de l’avenir) qui a redit l’in-térêt immédiat que sa structure avaittrouvé à ce projet original, véritable« innovation de proximité».

Plusieurs espacesLe jardin thématique est structuré entrois espaces :• un circuit de déambulation sécurisé,

adapté aux personnes marchant diffi-cilement et sur de courtes distances,doté d’un revêtement de sol appropriéaux fauteuils roulants et rythmé par denombreux bancs ;

InaugurationLe jardin thématique

Initié il y a un peu plus de deux ans,le projet d’aménagement d’espaces

de déambulation, dans le parc de 50 hade l’hôpital La Musse, a vu sa deuxième

étape concrétisée cet automne,avec l’inauguration du jardin thématique.

Au pied du pôle soins de suitepolyvalents et gériatriques (SSPG),

cet espace verdoyant et fleuride plus de 1000 m2, s’intercale

entre la création de trois parcoursde marche de difficultés croissantes

et la réalisation d’un plateaud’obstacles (en aplomb du pôlede rééducation fonctionnelle).

La toute nouvelle animatrice

du pôle soins de suite polyvalents

et gériatriques jardine avec

un groupe de patients

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• un espace paysagé limité au regard,grâce à une haie végétale, rassurantpour les patients désorientés ;

• un espace convivial pour les patientsaccompagnés de leurs familles, consti-tué d’une tonnelle et de bancs ombragés.

Il a été structuré autour d’objectifs thé-rapeutiques précis : en kinésithérapie,par exemple, pour le réentraînement à lamarche à l’extérieur ; en ergothérapie,comme support de l’atelier mémoire...L’animatrice et les soignants du pôle ontsouhaité qu’il soit propice à la mise enplace de temps d’échanges dans uncadre favorable à la stimulation des sens :la vue (au travers des couleurs desplantes évoluant au fil de saisons), l’ouïe(en extérieur, avec le chant des oiseauxet le bruit du vent dans les arbres), l’odo-rat (les fleurs, la lavande, les herbes aro-matiques...), les perceptions du chaud et

du froid (au fil des saisons...). Il est aussile théâtre de lieux d’activités telles quedéambulation, plantations, cueillettes defruits et de plantes aromatiques, goûterssous la tonnelle, réalisation de petitesplantations autour des tables à jardinerconçues sur deux hauteurs différentespour accueillir les personnes valides et enfauteuils roulants.C’est aussi un lieu de loisirs (lieu de pro-menade adapté et agréable pour lespatients et leurs familles). Jardins aux

thèmes et aux structures variés, roseraie,verger et étiquettes explicatives réperto-riant les essences plantées contribuent àl’attractivité d’un lieu laissé à la disposi-tion de tous. �

Dominique GuibourgHôpital La Musse

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Jardin thématique

Fondation Paul-BennetotLa Fondation Paul-Bennetot a pour mission de soutenir et d’encourager:

• l’innovation et la recherche de pratiques médicales et médico-sociales, particulièrement en traumatologie et dépendance ;

• le développement des services de soins et accompagnementmutualistes (Ssam) qui contribuent au maintien de l’autonomiedes personnes dépendantes.

Acteur de l’économie sociale, la Fondation est un organismeà but non lucratif et a pour objet l’intérêt général. Sa vocationest de faciliter les initiatives mutualistes en matière d’innovationet d’amélioration de la qualité du service rendu, de valoriser etdiffuser les pratiques novatrices au sein du mouvement mutualiste.

Les domaines d’interventions de la Fondation sont :

• l’innovation médicale afin d’améliorer la gestion des risqueset le développement des techniques de soins ;

• la prévention et la rééducation afin d’encourager le développementde pratiques de soins, rééducation et prévention ;

• la qualité de vie et l’autonomie, afin de favoriser l’améliorationde la qualité de vie des personnes dépendantes et contribuerau maintien de leur autonomie, que cette dépendancesoit liée au vieillissement, à la maladie ou au handicap ;

• la bourse Paul-Bennetot afin de soutenir des demandes relevantde l’innovation hors champ traumato-dépendances.

Fondation Paul-Bennetot,sous l’égide de la Fondation de l’avenir

255, rue de Vaugirard75719 Paris Cedex 15Tél. : 01 40 43 23 80Fax : 01 40 43 23 90www.fondationpaulbennetot.org

Lors de l'inauguration

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Soins de suite et de réadaptation

En mai dernier, au pôle de réédu-cation fonctionnelle, ont eu lieules Troisièmes Journées de prin-

temps, moments d’échanges profes-sionnels sur des thèmes variés, imagi-nés par le Dr Liviot, chef de pôle, etrenouvelés chaque année. Ces journéespermettent de faire connaître le travailde l’établissement à l’extérieur, de ren-forcer les réseaux et de faire le point surles dernières actualités.

Le Samsah : premier bilande fonctionnementNé en �007 du fruit de la collaborationentre l’hôpital La Musse et l’associa-tion La Ronce d’Évreux (aide au han-dicap), le service d’accompagnementmédico-social pour adultes handicapésdédié aux personnes cérébrolésées(Samsah) accueille depuis deux ansdes personnes (de 16 à 60 ans) souf-

frant de traumatismes crâniens, acci-dents vasculaires cérébraux, tumeurscérébrales… Vingt-sept patients en ontdéjà bénéficié, sans participationfinancière de leur part. Venus de toutle département de l’Eure, ils sont prisen charge et accompagnés pendant unà deux ans.Ce suivi médical, paramédical et socialen milieu ouvert aide à la réalisation duprojet de vie de personnes adultes han-dicapées en favorisant l’autonomie.L’équipe est composée d’un médecinde rééducation fonctionnelle, d’unesecrétaire, psychologue/neuropsycho-logue, d’un ergothérapeute, d’un édu-cateur spécialisé et est soutenue par lepersonnel administratif et technique del’hôpital La Musse et de l’associationLa Ronce.Outre La Ronce, l’hôpital travaille enétroite collaboration avec l’Associationdes paralysés de France, Cap Emploi�7 (dont le but est de favoriser l’accueildes personnes handicapées dans lesentreprises), l’Association des famillesdes traumatisés crâniens, les associa-tions de service d’aide à domicile, lesstructures d’accueil de la région et lamaison départementale des personneshandicapées.

Nos premièresobservations...Sur les vingt-sept cas suivis à l’hôpitalLa Musse depuis la mise en place dudispositif, �8 % des patients accueillissont des hommes. Ils ont plus de�� ans dans 6� % des cas. La majoritéd’entre eux nous ont été adressés parun centre régional de réadaptationfonctionnelle et présentent un handi-cap modéré à sévère nécessitant l’as-sistance d’une tierce personne. Ilsétaient, pour la plupart, en activitéprofessionnelle avant la maladie, mais

nos observations montrent que l’isole-ment et la rupture sont prégnants chezla plupart d’entre eux : dans 8� % descas, ils ont perdu leur emploi, souf-frent de solitude, vivent un change-ment de situation familiale (6� %vivent seuls) et sont dépendants dansleurs déplacements (66 %).Les missions effectuées depuis la créa-tion du Samsah sont :• évaluations des besoins et des capacités;• soutien et suivi éducatif et psycholo-

gique ;• soins et accompagnement médical ;• aide et accompagnement à la vie

sociale ;• soutien des relations avec l’environne-

ment social et les aidants familiaux ;• appui et accompagnement à l’insertion

professionnelle.La construction et le suivi du projet devie de l’adulte sont menés en collabora-tion étroite avec la famille. Cette der-nière nécessite également un accompa-gnement et un soutien important.

ProjetsDans les prochains mois, les projets àdévelopper au sein du Samsah sont lamise en place d’un groupe de parole etd’un conseil à la vie sociale (Associationdes familles de traumatisés crâniens),une sortie annuelle ou des loisirs pourplusieurs usagers ainsi que la formationdu personnel à l’approche systémique età la thérapie familiale.

Handiciper :le maintien dans l’emploiDepuis fin �006, l’hôpital La Mussetravaille en collaboration avecHandiciper, une structure financée parl’Association chargée de gérer le fondspour l’insertion professionnelle des per-sonnes handicapées (Agefiph) et l’État.Eu égard à un contrat d’objectif de trois

Rééducation fonctionnelleLes nouvelles missionsPermettre aux personnes handicapées,

de longue date ou depuis peu,de retrouver un statut social, une viepersonnelle et familiale satisfaisante,d’envisager éventuellement un retour

à l’emploi…, tel est le but des nouvellesmissions créées ces dernières années

à l’hôpital LaMusse et au cœur desquellesle groupe des ergothérapeutes joue

un rôle central. Des équipesmultidisciplinaires constituées

et opérationnelles s’appuient surdes outils d’évaluation performants

et validés qui fonctionnent avec l’appuide réseaux professionnels (aide au

retour à l’emploi, maintien à domicile,associations…) dans l’intérêt du patient.

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Soins de suite et de réadaptation

ans (�009, �010 et �011), Handiciperdoit mettre en œuvre toutes mesurespermettant de maintenir dans l’emploiun collaborateur en situation de handi-cap et a l’obligation de rechercher dessolutions lorsque le salarié est déclaréinapte, en restriction d’aptitude ou enrisque d’inaptitude.S’associer à cette démarche constitue,pour les entreprises, l’occasion de res-pecter les obligations légales, deconserver et préserver des compé-tences, de réduire l’absentéisme globalet d’anticiper le vieillissement dessalariés. En favorisant l’emploi et lemaintien de travailleurs handicapésdans leurs structures, les entreprisesvoient se développer leur diversité(élément incontournable de leur per-formance économique) et améliorerl’intégration de tous les travailleurshandicapés. Par ailleurs, elles dimi-nuent leur contribution Agefiph,gagnent en productivité, limitent lerisque prud’homal et bénéficient desaides de droit commun ainsi que desaides spécifiques de l’Agefiph.

Cap Emploi :changement de… capCap Emploi intervient lorsque le handi-cap, trop lourd, interdit le maintien dansle même emploi. Il s’agit de chercher unnouveau poste, voire un nouvel emploicompatible avec le handicap.Le centre ressources, situé à Évreux, estouvert à l’ensemble des personnes han-dicapées résidant dans l’Eure. Il proposedifférents services en complément del’action des conseillers emploi quiaccompagnent de façon individualiséeles personnes dans leurs parcours d’in-sertion et assurent des permanencesrégulières sur leur secteur, à proximitédes usagers pour une bonne couverturedépartementale.Une plate-forme entreprise mobilise etaccompagne les entreprises privées etpubliques dans leurs projets de recrute-ments et la réponse à leur obligationd’emploi. Elle vient en appui auxconseillers emploi pour faciliter le rappro-chement entre les besoins des entrepriseset les projets professionnels des candidatsà l’emploi. Elle propose un accompagne-

ment global des grandes entreprises,allant de la sensibilisation de l’encadre-ment et des salariés à l’approche du han-dicap, à la conduite de projets de recrute-ment en nombre sur le moyen terme.

Soixante bilansfonctionnelsDepuis �006, les équipes du pôle derééducation fonctionnelle de l’hôpital LaMusse ont réalisé, à la demande del’Agefiph (également financeur), unesoixantaine de bilans destinés à évaluerles capacités fonctionnelles des tra-vailleurs handicapés afin de valider leurprojet professionnel en milieu ordinairede travail (à raison de vingt-cinq bilans paran). Sur requête de structures telles queCap Emploi Eure, Handiciper ou desconseillers référents travailleurs handica-pés du Pôle Emploi (ANPE), nous véri-fions qu’il n’existe pas de contre-indica-tion formelle, validons la cohérence duprojet professionnel, faisons l’adéquationentre projet professionnel et aptitudesavérées et favorisons les chances d’accèsà l’emploi.

L’équipe du Samsah,

hôpital La Musse

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Soins de suite et de réadaptation

Une étude portant sur les patients vusen �008 et au début �009 montre que lapopulation aidée est plus particulière-ment masculine et âgée de �1 à �� ans.Les patients montrent des pathologiesrachidiennes, post-traumatiques ou arti-culaires. La moitié des projets profes-sionnels présentés a pu être validée, unquart l’a été avec réserves ou condi-tionné à des aménagements, invalidépour le dernier quart… À l’exemple decette femme qui souhaitait travaillercomme assistante maternelle, dont lebilan médical ne présentait pas d’ano-malies neurologiques mais qui laissait

apparaître un terrain anxiodépressif.Lors du bilan d’ergothérapie, il estapparu, par ailleurs, une fatigabilité àl’effort du membre supérieur droit, ren-dant contre-indiqué le port de charges.Un projet de reconversion profession-nelle a donc été proposé.En �009, vingt-cinq personnes ontencore bénéficié de ces bilans Esap (éva-luation systémique des aptitudes profes-sionnelles) réalisés sur le plateau tech-nique du pôle (service d’ergothérapie,appartement thérapeutique, simulateurde conduite) par des médecins, des ergo-thérapeutes, voire, si nécessaire, un neu-ropsychologue et un kinésithérapeute...Victime de leur succès, les services del’hôpital La Musse doivent désormais éta-blir une priorité dans les prises en chargesréalisées, le nombre de demandes allantcroissant chaque année.

Le simulateurde conduite et son apportdans l’évaluationde l’aptitude à la conduiteEn �00�, 100 % des médecins généra-listes interrogés disaient avoir étéconfrontés à un problème d’insécuritéroutière lors d’une consultation et 70%des généralistes pensaient avoir despatients conduisant quotidiennementmalgré la présence d’une contre-indica-tion, mais �0% auraient refusé de rédigerun certificat de non-contre-indication àla conduite automobile.Malgré tout, ces dernières années, onobserve une évolution des pratiques,facilitée par les messages de préventionroutière.En �008, �0 % des médecins pensentavoir modifié leur pratique et ils ne sontplus que �0 % à trouver le sujet difficileà évoquer en consultation. La moitiédéclare prendre contact avec la familleen accord avec le patient et 80 % n’hé-

sitent plus à prescrire des examenscomplémentaires ou à avoir recours àun spécialiste.Or, le rôle du médecin traitant dans cedomaine est évident. Il peut suggérer unpassage sur simulateur afin de confirmerla présence de troubles instrumentaux(freinage, direction), attentionnels oustratégiques élaborés. Conçu et présentécomme une aide à la décision, ce passagepeut mettre en lumière les déficiences etfavoriser leur prise de conscience par lepatient, à condition qu’il n’y ait, de la partde ce dernier, ni refus ni déni.Un passage sur simulateur de conduitepeut confirmer la pertinence des aména-gements prévus sur le véhicule ou précé-der l’apprentissage de la conduite surroute (cas d’un nouveau conducteur).Lors des réévaluations périodiques, en casd’aggravation ou d’affection progressive, ilpermet de lever le doute. Il fournit desévaluations instrumentales quantifiéesreproductibles (temps de réaction, pres-sion sur la pédale de frein…) qui permet-tent de surveiller l’évolution des aptitudes.Depuis deux ans et demi, cent soixante-cinq personnes ont ainsi pu en bénéficier.En cas de handicap cognitif, il permetune mise en conditions réelles sans miseen danger : plus de quarante personnesy ont eu recours.L’apport du simulateur de conduite àl’analyse des aptitudes à la conduite nese conçoit que dans le cadre d’uneéquipe expérimentée : les rééducateurs(ergothérapeutes, neuropsychologues)interprètent, tempèrent et corrigent sibesoin les observations brutes. �

Séverine Bonsignour,Dr Hafid Boubkry

Dr Jean-Yves Döerr,Florence Duprey

Guillaume Lefèbvre,Dr Victor Liviot

Yves Prudent

Associations partenaires• La Ronce13, rue Lavoisier27000 ÉvreuxTél. : 02 32 23 30 00 ou 02 32 28 63 20

• Association des paralysés de France (APF)Délégation départementale APFLa Garenne de Melleville BP 322927032 Évreux CedexTél. : 02 32 28 16 66 / Fax : 02 32 28 19 50www.apf.asso.fr

• HandiciperRue Henri-Becquerel - ZI n°227000 ÉvreuxTél. : 02 32 92 50 50 / Fax : 02 32 23 22 58

• Cap Emploi EureTél. : [email protected]

• Union nationale des associations de famillesde traumatisés crâniens et cérébrolésés (UNAFTC)32, rue de la Colonie75013 ParisTél. : 01 53 80 66 03 / Fax: 01 53 80 66 04www.traumacranien.org

• Association de gestion du fonds pour l’insertionprofessionnelle des personnes handicapées (Agefiph)192, avenue Aristide-Briand92226 Bagneux CedexTél. : 0811 37 38 39 / Fax : 01 46 11 00 71www.agefiph.fr

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Ricardo Biaia travailleau pôle de rééducation

fonctionnelle de l’hôpitalLa Musse depuis un an,mais il vit et travailleen France depuis près

de deux ans.

Portugais et nouvellementdiplômé, le jeune homme a faitle choix de venir travailler en

France, où il avait déjà de la famille.« Je ne regrette pas du tout. Au Portugal,nous avons du mal à trouver du travail :j’avais un poste à mi-temps dans une cli-nique et j’ai aussi beaucoup travaillépour deux clubs de foot, mais ce n’étaitpas satisfaisant. On fait beaucoupd’heures pour un petit salaire. D’ancienscamarades de promo m’ont conseillé deles rejoindre en France et m’ont indiquétoutes les démarches à faire. Leur aide aété précieuse parce qu’il y a pas mal depapiers à remplir.

Bonne organisationIci, à l’hôpital La Musse, je me plaisbien : je travaille principalement en trau-matologie, orthopédie et chez les brûlés.J’ai bien progressé : les collègues qui sui-vent des formations nous communiquentce qu’ils ont appris. On travaille enéquipe pluridisciplinaire et je trouve quele travail est de meilleure qualité iciqu’au Portugal : l’organisation et le maté-riel sont meilleurs, la rééducation dupatient est mieux faite, on nous laisseplus de responsabilité et d’autonomie. Enoctobre, j’ai suivi une formation “dos”.On est plusieurs kinés étrangers à l’hôpi-tal La Musse, Portugais et “cousins” espa-gnols, on forme un bon petit groupe et onsort ensemble à Évreux.Je ne connaissais qu’une dizaine de motsde français à mon arrivée en France. J’ai

tout appris sur le tas et ça va maintenant,même s’il me manque du vocabulaire. Audébut, je prenais des notes dans un carnetet je révisais le soir. J’ai de la facilité pourles langues et je prends ce prétexte pourdiscuter avec les patients qui me ques-tionnent pour savoir d’où je viens. Ça

crée un contact facilement. Je leurdemande de me reprendre si je me trompeet de m’aider à parler mieux français, cequ’ils font toujours très gentiment. » �

Dominique GuibourgHôpital La Musse

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Soins de suite et de réadaptation

ExpérienceRicardo Biaia, kiné portugais

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Qualité et gestion des risques

«Nous avions en effetconstaté que les patientsadmis dans notre service

ne portaient pas de bandage, ne connais-saient pas l’intérêt de celui-ci et n’en maî-trisaient pas la technique, que les patientshospitalisés dans le service, porteurs detroubles cognitifs ou de déficiences, enparticulier des membres supérieurs,avaient des difficultés à le réaliser correc-tement et, enfin, que les patients revusplus tard en consultation arrêtaient defaçon prématurée leur bandage une foissortis ou en oubliaient la technique »,explique le Dr Emmanuel Fontaine,médecin au pôle de médecine physiqueet réadaptation (MPR) de l’hôpital LaMusse. Avec pour conséquences un

moins bon contrôle des phénomènesdouloureux, un retard dans la cicatrisa-tion et dans le début de l’appareillage etdonc un allongement de la fameusedurée moyenne de séjour.

L’intérêt thérapeutiquede la contentiond’un membre résiduelElle permet de contrôler les variationsde volume du membre résiduel et ason importance dans la lutte contrel’œdème du membre résiduel (nocifcar source d’adhérences et d’hypovita-lité tissulaire). Elle favorise la cicatri-sation en postopératoire en le modéli-sant et enfin joue un rôle sur lesdouleurs dites « du membre fantôme ».

Les améliorations mises en placeà l’hôpital La Musse« Nous avons commencé par améliorerl’éducation du personnel soignant dansnotre service, mais aussi dans d’autresservices de l’établissement accueillant

des patients amputés ; nous avons ren-forcé l’éducation des patients et de leurentourage, qu’il soit familial ou médi-cal (maisons de retraite, famille d’ac-cueil…) en nous appuyant sur de nou-veaux supports vidéo ou écrits. »D’autres mesures ont été mises enplace :• l’usage, pour les patients ayant des pro-

blèmes de préhension ou présentantdes troubles cognitifs, de bandages«palliatifs » sous forme de contentionsélastiques ;

• les «piqûres» de rappel lors des consul-tations après la sortie de nos patients del’établissement : «Nous leur rappelonsqu’il est de bonne coutume de poursuivrece bandage un an après une amputationet, quand le patient est appareillé, de lefaire dès l’ablation de la prothèse.» �

Dr Emmanuel Fontaine,Corinne Denis, Catherine Colette,

Aurélie Fontaine, Agnès LargeoisHôpital La Musse

Le Dr Emmanuel Fontaineet son équipe ont présenté l’an passé,

à l’occasion de la certificationversion2 de l’hôpital La Musse,une évaluation des pratiquesprofessionnelles sur le thème

du bandage du moignon.

L’évaluation des pratiquesprofessionnelles (EPP)L’évaluation de la pratique d’un professionnel de santé consisteà analyser son activité clinique réalisée par rapportaux recommandations professionnelles disponibles actualisées.Une amélioration de la qualité et de la sécurité des soinsdélivrés aux patients doit résulter de cette comparaison.

Cette évaluation s’inscrit dans une dynamique d’améliorationde la qualité des soins conduite à différents niveaux : le systèmede santé publique (macro), l’organisation des soins en réseauentre différents professionnels (méso) et la pratique clinique (micro).

La deuxième version de la procédure de certificationa renforcé l’évaluation du service médical rendu au patienten s’attachant à étudier plus en détail le parcours du patientdans les établissements de santé et les actions mises en œuvrepar les différents professionnels.

• www.has-sante.fr

Pratiques professionnellesLe nécessaire bandage de moignon

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Ressources humaines

La genèse de la démarche«métiers compétences»Courant novembre �007, l’agence régio-nale de l’hospitalisation (ARH) nous afait part de son souhait de renforcer lagestion des ressources humaines dansles établissements publics et privés.Notre projet, envoyé courant janvier�008, a été retenu et une subvention de8 �00 euros nous a été attribuée pournous aider à réaliser une classification –par métiers et compétences – des effec-tifs, une pyramide des âges et l’analysedes départs prévisionnels.

Pourquoi avoir réponduà cet appel à projet ?Bon nombre d’entreprises du secteurprivé (hors secteur hospitalier) ont déjàmis en place ce type de gestion.Parallèlement, le gouvernement incitele secteur public à mettre en place dessystèmes de gestion du personnel arti-culés sur les compétences. Par ailleurs,la loi Borloo(1) oblige les entreprises deplus de trois cents salariés à signer desaccords GPEC avec négociation tousles trois ans.À l’hôpital La Musse, nous disposionsdéjà d’une gestion prévisionnelle :tableaux, réflexions lors de départs afinde décider s’il faut privilégier un recru-tement en l’état ou réorganiser le postelibéré. Mais certains outils mis en placeces dernières années avaient besoind’évoluer et d’être mis en lien : les fichesde fonction, les entretiens d’apprécia-tion et le plan de formation.

Accord d’entrepriseUn accord GPEC a été signé en juillet�008 au niveau de la Fondation. Nousnous engagions à fournir des informationsaxées sur les filières, les métiers et lescompétences et à mettre en place, paral-lèlement au système existant, un logiciel

informatique permettant une gestion desemplois et des compétences détaillée.La gestion prévisionnelle des emplois etdes compétences désigne un certainnombre d’approches anticipatrices dansle domaine de la gestion des ressourceshumaines en entreprises.Elle consiste à concevoir et mettre enœuvre des plans d’action visant à réduireles écarts entre les ressources interneset les besoins en emplois d’une entre-prise, à une échéance donnée.

Développerles compétencesLe logiciel Cegid (interfaçable avecnotre logiciel de paie), acheté par l’éta-blissement en fin d’année �008, nouspermet de suivre les compétences cléspar métier, d’analyser les écarts et d’ap-porter des solutions.Composés, les groupes de travail ontcommencé à se réunir dès septembrepour définir les compétences clés, emploipar emploi. Un comité de pilotage,constitué essentiellement de respon-sables représentatifs des filières de laconvention collective nationale, a pourrôle de valider les options retenues par lesdifférents groupes de travail et de veillerau maintien d’une cohésion d’ensemble.Cette première tâche aboutira, dans lesprochains mois, à la production d’unecarte des emplois, c’est-à-dire « unephotographie de l’ensemble des métiersou emplois » présents à l’hôpital LaMusse. La carte servira de langage com-mun dans l’établissement. C’est unoutil pédagogique de communication etd’information des salariés sur les passe-relles de mobilité. C’est un outil de ges-tion de ces mobilités qui favorise latransversalité, un outil vivant qui doitêtre remis à jour en permanence et quidonnera une autre vision de l’établisse-ment (vision par les compétences).

Une fois les compétences clés détermi-nées, la matrice du document annueld’entretien d’appréciation pourra être affi-née avec, en marge des items communs àtous les salariés, la création d’autres ques-tions plus ciblées, par emploi.Enfin, la carte des emplois doit êtrecomplétée, des passerelles existant d’unemploi à un autre, passerelles ascen-dantes (promotion interne, diplômeobtenu) ou transversales. Véritable outilde gestion, cette carte est également unmoyen de faire connaître aux salariés lesopportunités de carrière possibles dansl’établissement. �

Béatrice Blanche-LopoukhineHôpital La Musse

Développer les compétencesMise en place d’une gestionprévisionnelle des emploiset des compétences (GPEC)

(1) Loi de programmation n°2005-32du 18 janvier 2005 pour la cohésion sociale.

Les emplois sensiblesLa GPEC s’avère particulièrement pertinente pour les emplois« sensibles» , dépendant de la mise en œuvre de la mutualisationdes moyens, de changements technologiques ou potentiellementintéressés par l’apparition de nouvelles réglementations.

On peut citer :

• ceux dont le contenu doit évoluer au point d’exiger des titulairesun autre profil professionnel à terme, comme par exemplecela aurait pu être le cas aux cuisines, du fait de la suppressionen interne de l’activité de production alimentaire ;

• ceux dont les effectifs seront réduits au-delà du mouvementdes départs naturels, comme ce fut le cas aux services techniquesil y a quelques années ;

• les emplois clés pour le développement des activités et dontles titulaires sont en nombre insuffisant ; le corps médical,par exemple, pour lequel une pyramide inversée des âgeset une démographie médicale insuffisante rendent plus difficilesles recrutements ;

• ceux à contenu pauvre, n’offrant pas de perspectived’enrichissement professionnel ;

• les emplois à caractéristiques de pénibilité élevée, dontles effectifs ne peuvent pas être sensiblement réduits etqui provoquent, avec le temps, un pourcentage significatifde cas d’inaptitudes, comme les agents de services hospitalierspar exemple.

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Le DédolorAcquis par l’hôpital La Musse l’annéedernière, le Dédolor se présente sousla forme d’un petit moteur muni dedeux bras articulés destiné à compri-mer une partie de la peau d’un patientà l’endroit précis de la douleur ressen-tie. Dix kinésithérapeutes du pôle demédecine physique et réadaptation(MPR) ont été formés à cette tech-nique. Trente-huit patients en ont déjàbénéficié, souffrant de lombalgieschroniques pour moitié d’entre eux,fibromyalgies (encadré page suivante),coiffes des rotateurs (épaules), trau-matologie du membre inférieur, durachis et, dans une moindre mesure,

traumatologie du membre supérieur,souffrant de névralgies cervico-bra-chiales et porteurs de prothèses totalesde hanches.« Notre pôle reçoit une moyenne dequinze patients fibromyalgiques par an, arecensé Marie-Félix Adèle, cadre kiné-sithérapeute, à propos de ce trouble quitouche plus de 4% de la population fran-çaise et pour qui cet appareil est particu-lièrement indiqué. La fibromyalgie repré-sente 2 à 5% des consultations demédecine générale, concerne 10 à 25%des consultations de rhumatologie.Quinze à trente patients en souffrant sontaccueillis chaque année dans les troispôles (MPR, soins de suite spécialisés etsoins de suite polyvalents gériatrie) denotre établissement. Comme pour la lom-balgie chronique, la fibromyalgie repré-sente un certain coût pour la société(soins et incapacité au travail), la douleurétant l’élément dominant du tableau. Entant que thérapeute, nous sommes assezsouvent impuissants devant cette douleurfluctuante, diffuse ou persistante. Lestraitements physiques ne soulagent quemomentanément, d’où notre quête d’élar-gissement de l’arsenal thérapeutique. »

Une approchecognitivo-comportementaleDouleur, raideur matinale, fatigue géné-rale et musculaire, la lutte contre ladouleur est au premier plan du projetthérapeutique du patient fibromyal-gique. Le dispositif comprend, entreautres, l’amélioration de la souplesse, lerenforcement musculaire, la réadapta-tion à l’effort, la rééducation de l’équi-libre et de la coordination. Peuvent éga-lement être mis en place un programmeéducationnel, une thérapie comporte-mentale ou des techniques de relaxa-tion nécessitant l’intervention d’uneéquipe multidisciplinaire.

Douleur

Hôpital La MusseHaro sur la douleur

Avec l’utilisation du Méopa,un gaz anesthésiant, l’expérimentation

du Dédolor et les séancesde mésothérapie, l’hôpital La Musseenrichit sa démarche de lutte contrela douleur en proposant des outilsinnovants, formant son personnel

et s’appuyant sur le travailet les recommandations d’un comité

de lutte contre la douleur (Clud)qui a prouvé toute son efficacité

ces dernières années.

Le Dédolor

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Douleur

Comment ça marche?Le dispositif est appliqué pour despatients souffrant de douleur chronique,consentants et ayant passé avec succès letest de pression manuelle. Les deux brasde la machine pincent la peau à l’endroitsignalé douloureux par le patient qui,écran en main, détermine le moment oùla pression doit se stabiliser. De un à troispoints maximum sont traités par séanced’une demi-heure environ. Plusieursséances s’avèrent parfois nécessaires.

Pourquoi ça marche?La douleur chronique est la résultantede tensions (mécanique et chimiquedans les tissus) et d’émotion (stress etanxiété) générant douleurs et/ou com-portements d’évitement. Le Dédoloragit sur ces deux composantes. Ladouleur de façon immédiate car lamachine permet de remplacer la dou-leur que perçoit le patient par uneautre sensation... et la partie émotion-nelle en diminuant les comportementsd’évitements de manière durable, carla nouvelle sensation est maîtrisée etle patient devient acteur de sa réédu-cation.

La pression est thérapeutique si elle res-pecte quatre critères : lenteur, puissance,endurance et isométrie, des élémentsque la main est incapable de reproduirefidèlement.

Les huit temps d’une séanceLe déroulement d’une séance Dédolorest très codifié et se déroule en huittemps bien marqués :1)Le patient pose le doigt sur la douleur

la plus dérangeante (c’est le choix).2)Le praticien pose le doigt au même

endroit (le patient donne sonaccord).

3)Il vérifie avec la main le pli cutanépour recréer une afférence doulou-reuse (le patient peut dire stop).4)Présentation de Dédolor (c’est le

contrat cognitivo-comportemental).5)Entrée en jeu du Dédolor avec forma-

tion du pli cutané mécanique: pressionlente que l’on augmente peu à peu enfonction de la décongestion (c’est leréapprentissage).6)Mobilisation des tissus (légère rota-

tion, pas nécessairement dès la pre-mière séance).7)Ouverture des doigts du Dédolor.

8)Verbalisation du patient assez soutenuepour vérifier le changement enregistré.Cette verbalisation est, en effet, indis-pensable après chaque pression: celal’oblige à se centrer sur ce qu’il sent, luipermet de mémoriser les nouvelles affé-rences sensorielles, de se réapproprierson schéma sensoriel, puis son schémamoteur et enfin son schéma corporel.

Les résultatsLes résultats enregistrés pour les trente etun patients ayant achevé leur traitementsont qualifiés de «très bons» pour vingt-trois d’entre eux, «moyens» pour cinq et«d’échec» pour deux.Ces premiers chiffres sont encourageantset l’hôpital La Musse pérennise donc l’uti-lisation du Dédolor dans le traitement despathologies vues plus haut. Dans les pro-chains mois, une étude randomisée (avecpopulation témoin) va être menée et la psy-chologue du pôle sera appelée à intervenir.

Le Méopa :analgésie inhalatoireMis en place courant �007 au sein de troisunités de traumatologie du pôle MPR, leMéopa, analgésie inhalatoire composée

Le Méopa, analségie respiratoire

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Douleur

pour moitié d’oxygène et de protoxyded’azote, est une technique particulière-ment indiquée pour des actes douloureuxcouramment pratiqués en soins de suite etde rééducation: ponctions, pansements,mobilisations, poses ou ablations de drainou de sonde. Une vingtaine de soignantsont été formés au protocole d’utilisation duMéopa et pratiquent l’acte sur prescriptionet sous la responsabilité de deux méde-cins, Victor Liviot (chef de pôle) etEmmanuel Fontaine.En �007, sept patients en ont bénéficié,treize en �008, pour de courts actes et

jusqu’à une vingtaine de séances sinécessaire. L’analgésie débute instanta-nément, dès que le masque est posé surle visage du patient, et s’achève dèsqu’on le retire. Elle peut être pratiquéeplusieurs fois, avec toutefois �8 heuresde fenêtre thérapeutique tous lesquinze jours. D’une manière générale,l’analgésie est très bien supportée (seulle port du masque peut gêner), d’autantplus que son utilisation n’est réaliséeque lorsque l’équipe médicale est cer-taine de la bonne compréhension del’acte par le patient. Efficace, simple,rapide et sans effet secondaire, leMéopa reste néanmoins un analgésiquecoûteux dont il conviendra de chiffrer lecoût exact. En l’utilisant dans un ser-vice de soins de suite, l’hôpital LaMusse fait figure de précurseur.

La mésothérapie :des injections sous-cutanéesC’est le Dr Jean-Yves Doërr qui, enprenant ses fonctions au sein du pôleMPR de l’hôpital La Musse, a jugé per-tinent, au regard des pathologies dontil avait la charge, d’utiliser une tech-nique qu’il maîtrisait et utilisait déjà encabinet libéral depuis une trentained’années : la mésothérapie. Imaginéepar un médecin normand, le Dr Pistor,

vers 19�0, la mésothérapie consiste enmicro-injections dans le mésoderme(grâce à un pistolet spécial permettantde réaliser des injections à � mm sousla peau) de produits anti-inflamma-toires et/ou myorelaxants, localiséesdans la zone douloureuse ou dans sonpoint de départ rachidien. Les séancesdurent environ cinq minutes et entretrois et vingt piqûres sont faites, déli-vrant chaque fois une goutte (micro oumacro) du produit prescrit.Décidée après examen clinique et surprescription médicale, la mésothérapieest, avant tout, un traitement de la dou-leur. Elle s’adresse à des patients souffrantd’arthrose, de rhumatismes inflamma-toires, de suites postopératoires compli-quées, de douleurs neuropathiques… Leprotocole prévoit six séances en moyenneet l’efficacité du traitement est visiblependant plusieurs semaines, voire plu-sieurs mois.Le Dr Doërr, qui a en charge des unitésde traumatologie, rééducation, brûlés, avu une quinzaine de patients hospitali-sés à l’hôpital La Musse depuis la miseen œuvre de cette nouvelle technique,en mai dernier. �

Dominique GuibourgHôpital La Musse

La fibromyalgieTerme désignant un syndrome connu depuis longtemps,le «syndrome polyalgique idiopathique diffus» (SPID) –en anglais Fibromyalgia Syndrome (FMS).Le mot « fibromyalgie » vient du latin « fibra» (filament),du grec ancien «myos» (muscle) et «algos» (douleur).

Cette affection est caractérisée par un état douloureux musculairechronique (myalgies diffuses) étendu à des régions du corps diverses,notamment présente sous forme d’allodynie tactile,ainsi qu’une asthénie (fatigue) persistante.

Les troubles psychologiques (chronicité des symptômes, chargepsychologique) qui lui sont associés ont donné lieu à mainteshypothèses au plan psycho-pathologique. L’importancedes traits anxio-dépressifs a même conduit à se demander laquellede ces deux disciplines – rhumatologie et psychiatrie – était habilitéeà la prendre en charge. Les dernières découvertes tendent à prouverson aspect neurologique, lié à des déficiences en neurotransmetteurs.

La mésothérapie

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Troubles du comportement alimentaire

NutritionPrise en chargedes enfants en surpoids

Contacté par les pédiatres ducentre hospitalier intercom-munal (CHI) Évreux-Vernon

qui souhaitaient pouvoir proposer àleurs jeunes patients un prolonge-ment à la prise en charge de leur sur-poids, le service de nutrition de l’hô-pital La Musse a élaboré, en mai�006, un projet d’hôpital de jour spé-cifique intitulé : «Apprendre à mieuxmanger, remettre son corps enmarche ». Le premier groupe dejeunes a pu être accueilli au prin-temps �007 pour une prise en charge

de dix séances, réparties sur autant demercredis, entre 1� h �� et 17 h, horsvacances scolaires. Elle s’adresse à ungroupe entre quatre et six patients,âgés de 10 à 1� ans, adressés par lespédiatres du CHI. Cette prise encharge conjointe (hôpital d’Évreux,hôpital La Musse) permet, grâce àl’association des compétences et aupartage des expériences, d’offrir auxenfants et adolescents un programmepluridisciplinaire complet et de qua-lité. « Même si nous manquons derecul, nous avons constaté que lesjeunes avaient des demandes et unevision assez juste de leur probléma-tique, explique Patricia Doublet,médecin nutritionniste, chef de ser-vice. Ils étaient demandeurs, même s’ilsne se sentent pas toujours soutenus parleurs parents, parfois maladroits.Chaque après-midi sont organisés ren-contres, ateliers, promenades didac-tiques avec l’infirmière MarikaToussaint ou la cadre de santé ValérieMartin, activités sportives. »

Déroulé des activitésLors de la première séance, le Dr Doubletreçoit les enfants, entre dans le vif dusujet sans détour – pourquoi venez-vous àLa Musse? Que signifient les mots «obé-sité», «surpoids», «être gros»? Pourquoifaut-il éviter d’avoir trop de poids?Comment y remédier?… –, puis proposeun quizz destiné à tester de manièreludique leur niveau de connaissances (ali-mentation, activité physique…).«Comme chez les adultes, nous ne propo-sons pas de “régime”, poursuit le médecinnutritionniste. On n’est pas dans la res-triction, mais dans l’équilibre alimentaire.On joue aussi sur le fait que les enfantssont en pleine croissance pour stabiliserleur poids. On les pèse et on les toise audébut et à la fin de la prise en charge. Ils

n’auront pas forcément perdu beaucoupde poids, mais comme ils auront grandi,leur indice de masse corporel (IMC) aurabaissé et c’est ce que l’on souhaite.»

Ce qu’ils disent...« Je suis là… pour me sentir mieux, pourarriver à mieux bouger, pour être moinsessoufflé, parce que je ne me sens pas biendans ma peau, parce que je connais lesrisques d’un surpoids sur ma santé future,parce que je n’aime pas le regard que lesautres ont sur moi, parce que je n’arrive àtrouver des vêtements qui me plaisent etqui me vont…» Voilà quelques-unes desparoles des enfants. « Je les sens volon-taires, commente le Dr Doublet. Mais jesais qu’il y a, à la maison, des interférencesfamiliales qui sont difficiles : ou une mèretrès stricte qui met la pression à son enfantà chaque repas, ou des parents pas assezconcernés qui ne se gênent pas pour man-ger une tablette de chocolat devant leurenfant.»Les parents sont d’ailleurs vus à troisreprises : la veille du début de la prise encharge, à mi-parcours et à la fin, en syn-thèse, sans et avec leurs enfants.«Nous manquons de recul car cela ne faitque deux ans que le système existe. Maisje sais que les enfants sont, ensuite, suivispar le médecin pédiatre qui nous les aadressés. Tout ce que je peux dire, c’estque j’espère ne pas les revoir un jour dansle service adultes.»

La prise en chargediététiqueMarie-Pierre Girault, diététicienne :« Nous essayons d’apporter aux enfantsune prise en charge différente d’uneconsultation : nous sommes des intermé-diaires entre l’hôpital d’Évreux qui nousles a adressés et leur futur suivi avec leurdiététicienne. Ils arrivent avec quelquesconnaissances sur les aliments. L’idée est

Pour répondre à la demande croissantede prise en charge du surpoidsdes enfants et des adolescents,

un réseau s’est constitué entre l’hôpitalLa Musse et le centre hospitalier

d’Évreux sous forme d’accueilen hôpital de jour. Trois groupes

de jeunes ont déjà été accueillis…

Quizz (extraits)Pourquoi c’est bien de prendre un petit déjeuner le matin ?• Je serai plus attentif en cours le matin• Je mangerai moins aux autres repas• Le matin, je peux manger ce que je veux• Je ne prends pas de petit déjeuner

Changer ses habitudes alimentaires, c’est quoi pour toi ?• Manger plus de légumes• Manger plus de fruits• Manger moins gras• Manger moins sucré• Ne pas manger entre les repas• Boire de l’eau

Les légumes, pourquoi en manger ?• Pour faire plaisir à mes parents• Pour apporter des vitamines• Parce que c’est bon et que cela colore le repas• Moi je n’en mange jamais

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Troubles du comportement alimentaire

de faire le point avec eux et de leur appor-ter une certaine autonomie, notammentlors du petit déjeuner et du goûter. Quatrethèmes sont abordés lors des ateliers. Legoûter : je leur demande d’apporter le leuret la discussion se déroule autour de l’in-térêt d’en prendre un pour des enfants enpleine croissance. La deuxième réunion sefait en présence des parents, sur le prin-cipe des questions/réponses autour desproduits alimentaires, de l’organisationdes repas pris au domicile et/ou à l’école.C’est là aussi que je travaille sur lesrations afin d’évaluer les quantités prisesspontanément en pesant un certainnombre d’aliments cuisinés.

Les deux derniers ateliers sont centrés surle goût et la variété des fruits et deslégumes. J’en profite pour leur fairedécouvrir de nouvelles saveurs en faisantdes tests de dégustation à l’aveugle : j’aiune fois été surprise de les voir grignoter lereste de la botte de céleri branche aprèsdégustation, en fin de séance ! Les adosviennent toujours avec plaisir à ces ate-liers du mercredi que nous avons voululudiques et variés. À la suite de quoi uneprise en charge régulière à l’extérieur esttrès vivement conseillée.»

Activités corporellesNathalie Barrère, psychomotricienne :« Je vois les ados tous les mercredis pourun travail, soit en milieu “aérien”, soitaquatique (de façon alternative).Chaque fois, nous travaillons l’endu-rance, la respiration et la prise deconscience du corps. Lorsque noussommes en salle, je les mets en situationafin qu’ils s’expriment par l’intermédiairede leur corps : apprendre à bouger enrythme, inventer des mouvements sur dela musique (lents, doux, forts,rapides…), exprimer une émotion, unesituation… Il est toujours possible dedire non ou d’aller à son rythme mais,même si le mouvement est très léger, ilest tout de suite mis en valeur et le jeune

prend confiance en lui. Dans l’eau, ilfaut appréhender son corps dans un nou-veau milieu, d’où une écoute, un ressentidifférents. C’est, en général, le momentque préfèrent les jeunes. Ils me disentqu’ils sont étonnés de l’intérêt qu’on leurporte et du cadre qu’on met en place. Cesont souvent des enfants chez qui sejouent de façon importante certainsaspects de la relation familiale. Ici, ilspeuvent échanger facilement entre eux etdire des choses qu’ils ne peuvent direailleurs. »Emilie Vandendriessche, ergothéra-peute : « Je les rencontre à deux reprises :une première fois pour évaluer leurshabitudes de vie et leur présenter le dos,les bonnes positions et les conséquencespour l’avenir. Tout cela est amené demanière ludique et vivante par l’inter-médiaire d’un personnage articulé et dejeux appelant des situations concrètes.Toutes les notions sont déjà connues desjeunes, mais ils les trouvent difficiles àmettre en place au quotidien. Elles sontreprises par l’ensemble de l’équipe.Lors de la deuxième rencontre, je refais lepoint avec eux sur tout ce qu’ils ont vu etje réponds aux questions qui sont appa-rues au cours des précédents ateliers.» �

Dominique GuibourgHôpital La Musse

L’obésité chez l’enfantL’obésité de l’enfant est devenue, en quelques années, un véritableproblème de santé publique. Les experts notent une accélérationrapide de l’augmentation de la prévalence du surpoids et del’obésité : de 0,2% dans les années 1970, elle est aujourd’hui de 2%par an, soit 400 000 jeunes Européens en surpoids ou obèsesen plus chaque année. La France occupe une position intermédiairedans ce tableau : 18% des petits Français seraient en surpoids, dontenviron 4% obèses. Le Programme national nutrition santé (PNNS)lancé en 2001 par le ministère de la Santé comprend neuf objectifsdont l’un demande d’interrompre l’augmentation particulièrementélevée, au cours des dernières années, de la prévalence de l’obésitéchez les enfants, grâce au programme «Ensemble, prévenonsl’obésité des enfants» (Epode) notamment.

Valérie Martin (cadre de santé), Émilie Vandendriessche (ergothérapeute), Patricia Doublet (médecin),

Marie-Pierre Girault (diététicienne) et Nathalie Barrère (psychomotricienne)

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Troubles du comportement alimentaire

L’insuffisance de structures adap-tées est évidente tant enPicardie que dans les régions

limitrophes.Aussi, dès �007, le projet d’établisse-ment envisageait la création d’une telleunité.Le contrat pluriannuel d’objectifs etde moyens (CPOM) signé avecl’agence régionale de l’hospitalisation(ARH) de Picardie confirmait cetteidée et le schéma régional de l’organi-sation sanitaire (Sros) picard, voletsoins de suite et réadaptation, entéri-nait cette éventualité.Enfin, à la demande de la commissionexécutive de l’ARH, une réunion avecles Ddass de l’Aisne et l’Oise incita lesétablissements d’Ollencourt et VilliersSaint Denis à déposer un projet avant le�0 novembre �009.

Organisationde la prise en charge

AdmissionSont concernés les patients ayant unindice de masse corporelle (IMC) supé-rieur à �0 et dont l’environnement nepermet pas une prise en charge ambula-toire, ainsi que les patients ayant unIMC supérieur à �0 en pré ou postchi-rurgie barytique (1). Un entretien et un

bilan de préadmission permettront d’éla-borer un projet thérapeutique personna-lisé. Le séjour devra utilement se situerentre quatre et huit semaines.

Prise en chargeCelle-ci doit être globale avec, commeobjectifs, une diminution de la dépen-dance envers l’alimentation, une amé-lioration fonctionnelle favorisant l’auto-nomie et la majoration de l’activitéphysique.

Prise en charge médicaleL’hôpital Villiers Saint Denis disposedes compétences médicales permettantde traiter les complications cardiovas-culaires, métaboliques, respiratoires etles problèmes locomoteurs associés àl’obésité.

Prise en charge soignanteet de rééducationOutre les soins classiques, l’équipe pluri-disciplinaire nécessaire doit permettred’assurer quotidiennement quarante-cinqminutes de rééducation kinésithérapiqueindividuelle, deux séances de gymnas-tique collective par les éducateurs phy-siques et sportifs, une heure d’aquagym(balnéothérapie sur place) et des séancescollectives, de une à deux heures, sur par-cours de marche et dans le parc.

Prise en charge diététiqueQuatre phases sont obligatoires : consul-tation individuelle, cours collectifs, ate-lier diététique de cuisine pédagogique etbilan personnalisé.

Prise en charge psychologiqueL’objectif principal est de réduire les

perturbations de l’image du corps, del’estime de soi, ainsi que l’anxiété et ladépression.

Prise en charge socialeIndividualisée, elle comprend une fichede préadmission sociale et administra-tive, et aide à la réinsertion à l’issue duséjour.

Suivi du patientDes consultations pluridisciplinaires àun, trois et six mois après la sortie sontorganisées.Les réseaux et filières envisagés visentle sud de l’Aisne ainsi que les patientsaxonais(�) pris en charge en premièreintention par les services parisiens etrémois, qui ne disposent pas de struc-tures de proximité pour le suivi deleurs patients.Bien sûr, une telle unité nécessite desmoyens matériels spécifiques (chambresaménagées, équipements de rééduca-tion adaptés au poids des patients…),des personnels en nombre suffisantcompte tenu de la nature de la prise encharge, ainsi que des compétences nou-velles (psychomotricien).Le projet ne peut donc voir le jour sansun soutien à l’investissement et au fonc-tionnement. �

Francis GilgaireHôpital Villiers Saint Denis

Une enquête Insee de 2006montre qu’en Picardie,

l’obésité est plus présente par rapportà la moyenne nationale (13,2%

contre 10,8 % chez les hommes et14,5% contre 10,9 % chez les femmes).

Hôpital Villiers Saint DenisProjet de création d’une unitéde six lits de prise en chargede l’obésité morbide de l’adulte

(1) Chirurgie digestive ayant pour objectifla recherche de l’amaigrissement.

(2) Habitants de l’Aisne (formé sur le nomde la rivière Aisne : Axona)

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Associations• Amsam31, rue Anne-Morgan - 02200 SoissonsTél. : 03 23 75 51

• Jalmalv132, rue du Fbg-Saint-Denis - 75010 ParisTél. : 01 40 35 17 42 - www.jalmalv.fr

• Réseau Cécilia(1)

46, avenue du Général de Gaulle02209 SOISSONS CedexTél : 03 23 75 71 71Fax : 03 23 75 70 28Email : [email protected] : http://cecilia-asso.fr

(1) Prénom du Dr Sepulveda, conseillère principaleà l’Organisation mondiale de la santé (Genève) surles pratiques en soins palliatifs.

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Soins palliatifs

Sud de l’AisneRéseau sectoriel de soins palliatifs

Quel est le point commun entreces réseaux ? Sans doute lanotion de lien, une organisa-

tion discrète, voire invisible, mais per-formante, la mise en relation pour plusde solidarité ou une meilleure efficacité.C’est dans cet esprit de solidarité etde coopération que le Réseau de soinspalliatifs du sud de l’Aisne a vu le jouren �00�.Initialement appelé « Réseau sectorieldu secteur 8 », le Réseau sectoriel desoins palliatifs du sud de l’Aisne a étécréé à l’initiative de professionnelsqui travaillaient auprès de patients enfin de vie et souhaitaient une cohé-rence dans leur prise en charge dansle territoire.Basé sur un partenariat entre établisse-ments hospitaliers (Soissons, Château-Thierry, Villiers Saint Denis), il associed’autres structures de soins telsl’Association médico-sociale Anne-Morgan (Amsam) de Soissons, leRéseau Cécilia et l’association de béné-voles « Jusqu’à la mort, accompagner lavie » (Jalmalv).Cette organisation repose sur les projetsinstitutionnels et médicaux en matièrede soins palliatifs.Les objectifs de ce réseau sont de s’ins-crire dans une démarche d’améliora-tion de la qualité des soins, de mettreen œuvre des outils communs tels queles protocoles médicaux et soignants,d’assurer une continuité de prise en

Chacun de nous a entendu parlerde réseaux, qu’il s’agisse de réseauxmafieux ou de réseaux d’espionnage,de réseau téléphonique ou d’Internet.

Plus près de soi, nous avonstous un réseau d’amis,de connaissances…

Représentation de Paolo Doss,

clown poète belge,

lors de la journée sectorielle

de soins palliatifs d’avril 2009

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Soins palliatifs

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charge palliative sur le secteur, de par-ticiper à la formation des professionnelsdu secteur.Autour du Dr Badri Matta (médecin res-ponsable de l’équipe mobile de soins pal-liatifs [EMSP] de Soissons) et de sonéquipe, le réseau se réunit mensuelle-ment et organise une fois par an une jour-née de formation à l’intention des profes-sionnels du secteur. L’hôpital VilliersSaint Denis y est représenté par le DrRoger N’Gomo et Isabelle Eduards, cadrede santé. Le Dr Raoul Kama, pneumo-logue, et Annie Segrétin, cadre de santé,représentent le CH de Château-Thierry.Ces journées de formation sont trèsattendues par les équipes, car ellesapportent des éclairages sur les problé-matiques de la fin de vie et sont desmoments de rencontre et d’échangestrès appréciées des soixante-dix partici-pants des hôpitaux de Soissons,Château-Thierry, Villiers-Saint-Denis,du réseau Cécilia, de l’Amsam et desbénévoles de Jalmalv. Ce sont surtoutdes formations faites par les profes-sionnels du secteur pour d’autres pro-fessionnels dudit secteur.Après avoir abordé, lors de précédentesjournées de formation, les problèmes denutrition, de douleur, d’abstention théra-peutique et d’acharnement, d’euthana-

sie, de soins palliatifs et de gériatrie, dela relation d’aide par le toucher, la pro-chaine journée sectorielle de soins pal-liatifs, qui aura lieu dans les locaux duCH de Château-Thierry en avril �010,abordera le passage de la phase curativeà la phase palliative.Ces journées s’enrichissent, d’année enannée, par la qualité des intervenants etde leurs interventions.À noter en �009, à l’hôpital VilliersSaint Denis, la remarquable interven-tion de Martine Derzelle, psychana-lyste, maître de conférences psycholo-gie-psychopathologie et responsable dela supervision de l’EMSP de Soissons,sur « la souffrance de l’âge et l’âge de lasouffrance », ainsi que la représentationde Paolo Doss, clown poète belge.Ce réseau permet donc de créer du liendans le sud de l’Aisne concernant laproblématique des soins palliatifs etappuie les projets territoriaux de déve-loppement des soins palliatifs, notam-ment le projet d’extension du réseauville/hôpital sur le sud de l’Aisne ainsique celui d’une labellisation d’uneEMSP pour le secteur Villiers SaintDenis/Château-Thierry. �

Isabelle EduardsHôpital Villiers Saint Denis

Actualité - Plan Soins palliatifsLancé en 2008 par le chef de l’État, le plan Soins palliatifs avaitpour objectif de doubler, d’ici à 2012, la prise en charge des personnesatteintes d’une maladie grave, évolutive ou terminale.

• Entre 2008 et 2009, 34,5 millions d’euros supplémentaires ont étémobilisés pour accroître les moyens des unités de soins palliatifs,développer des lits identifiés dans les services de médecine et mettreen place, dans chaque région, des équipes mobiles spécialisées.La France aura dépensé près de 600 millions d’eurospour la prise en charge des soins palliatifs en 2008.

• Un projet de mesures d’aide aux aidants centré sur «comment aiderles proches à accompagner la personne malade sans s’épuiser, sansdénaturer la relation» est en train d’être finalisé. Huit millions d’eurosont été prévus pour la formation et l’accompagnement des aidantsfamiliaux et des proches.

• Trois expérimentations de prises en charge innovantes pouraccompagner la fin de vie ont été lancées : deux concernerontles personnes âgées, la troisième proposera un accompagnementpédiatrique. Il s’agit d’adapter à notre système de santédes «maisons d’accompagnement», établissements au carrefourde l’hôpital, de la maison de retraite et du domicile, intermédiairesqui permettront un accompagnement privilégiant avant toutune approche humaine. Favoriser un «certain degréde démédicalisation de la fin de vie à certains moments»,tout en augmentant la «densité de l’accompagnement»est ainsi recherché.

• «L’enseignement de l’éthique clinique, l’apprentissage du travailcoopératif, coordonné et interdisciplinaire ainsi que l’apprentissagede la relation et de la communication vont être des thématiquesqui seront désormais abordées dans la formation médicale à la faveurde la réforme des études médicales.» Une filière universitairedédiée à ces questions est en train d’être créée.

Sources :• Communiqué gouvernemental du 18 juin 2009.• «Plan Soins palliatifs : le programme d’aide aux aidants presque

finalisé» (dépêche Agence presse médicale, 27 novembre 2009).

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Appareillage

On doit cette initiative auDr Emmanuel Fontaine,médecin de rééducation

fonctionnelle, qui a invité la seulesociété française fabriquant cegenre de prothèse révolutionnaire(Proteor à Dijon) à venir former lepersonnel normand et équiper deuxpatients. « Ce genou Hybrid pré-sente deux aspects très intéressantset tout à fait nouveaux, expliqueVincent Drouin, orthoprothésistechargé de l’assistance technique ausein de Proteor. Il est capable degérer la phase pendulaire de lamarche, c’est-à-dire le moment où lajambe n’est plus en appui et sait

s’adapter à la vitesse de marche grâceà un microprocesseur. Le deuxième“plus” est le système hydraulique quidonne au porteur de la prothèse uneplus grande sécurité lui permettantde descendre un escalier en pasalternés et appréhender au mieux lespentes, une situation que l’on saitlaborieuse avec une prothèse “tradi-tionnelle”.

1100 prothèsesprises en chargeÉvidemment, ce genou « intelligent » aun coût non négligeable (l’équivalentd’une voiture de type berline pour l’en-semble de la prothèse). Néanmoins, la

InnovationUne nouvelle génération de prothèses

Un genou intelligent, mécaniqueet électronique, qui anticipe et corrige

les mouvements de l’articulationde genou, afin que la marche du patient

amputé reflète au mieux la marchenormale, telle est la prothèse nouvellegénération que deux jeunes patients

de l’hôpital La Musse, victimesd’accidents de la route et amputés

en transfémoral (au-dessus du genou)début octobre, sont venus tester

dans les salles d’appareillage du pôlede rééducation fonctionnelle.

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Appareillage

Sécurité sociale s’est engagée àprendre en charge la mise à dispositionde 1 100 prothèses par an : « Le béné-fice est immédiat : avec une prothèsecomme celle-là, le patient peutreprendre une vie normale et générale-ment retrouver son travail. C’est un plusévident pour la réinsertion sociale d’unepersonne récemment traumatisée. »

Quatre critèresCompte tenu de son coût, les critères deprise en charge sont très précis. Pour yprétendre, les patients doivent êtrecapables de :• parcourir deux kilomètres avec la pro-

thèse sans s’arrêter ;• marcher à � km par heure ;• descendre les escaliers en pas alternés;• descendre une pente de 1� %.Il s’agit donc essentiellement d’unepopulation jeune et dynamique. Àl’hôpital La Musse, cet automne,

deux jeunes patients peuvent enbénéficier. Ils ont effectué des pre-miers essais concluant en présencedu Dr Emmanuel Fontaine, del’équipe des prothésistes et des kiné-sithérapeutes du pôle.La prothèse leur est prêtée, pourapprentissage et réglage, pendantquinze jours avant la validation défi-nitive qui autorisera la prise encharge par la caisse. « Quand ils l’au-ront essayée, ils ne voudront plusrepartir avec l’ancienne, prévoitVincent Drouin. C’est une nouvellegénération de prothèses pour laquellel’hôpital La Musse est désormais agréé,aux côtés d’une cinquantaine d’autrescentres de rééducation ou appa-reilleurs privés en France. Un vraiplus pour les patients. » �

Dominique GuibourgHôpital La Musse

En savoir plus…Le mécanisme particulier de ce genou prothétique– qui lui vaut le nom Hybrid – utilise les avantages du systèmepneumatique pour la phase pendulaire et la fiabilité d’un systèmehydraulique pour le contrôle de la phase d’appui dans les pentes.

Le contrôle de la phase pendulaire est assisté par un microprocesseurpermettant le changement de cadence avec beaucoup de précision:pas moins de dix vitesses sont réglées et enregistrées dans sa mémoire.

Le contrôle hydraulique de la phase d’appui, très sensibleet performant, permet un réglage précis.

Le système MRS (mécanisme de détection de la force de réaction)désactive le circuit hydraulique dès que le patient passe en chargesur l’avant-pied, ce qui ajoute au confort d’utilisationen toute sécurité.

L’autonomie de ce genou est améliorée : la pile dure unà deux ans, alors qu’un microprocesseur et des moteursgèrent la vitesse de marche.

• Protéor Handicap Technologie

6, rue de la Redoute - BP 37833 - 21078 Dijon CedexTél : 03 80 78 42 30 / Fax : 03 80 78 42 15 - www.proteor.fr

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Dépendances

Cette nouvelle structure est sou-tenue par Gérard Perrimon, ledirecteur de la clinique des

Bruyères (soins de suite et de réadapta-tion alcoologiques) qui intervient régu-lièrement au sein de l’établissement dans

le cadre de formations. Il sera présent, àtitre bénévole, pour aider, accompagneret superviser le petit groupe. Les septmembres qui la composent se sont enga-gés à suivre une formation, à respecter laconfidentialité des informations portéesà leur connaissance et à ne pas dépasserles limites des fonctions qui leur sontattribuées dans ce cadre.Les objectifs de cette nouvelle structured’aide et d’accompagnement : écouter,conseiller et orienter les professionnelsayant une addiction à l’alcool et/ou lesprofessionnels souffrant de la dépen-dance du collègue et ne sachant quelleattitude adopter, faire le lien entre lesprofessionnels en difficulté, le médecin

du travail et la direction, établir un réseaude partenaires et veiller à maintenir lesliens.Les membres de cette cellule ont com-mencé mi-septembre à prendre contactavec chaque service. Un premier pointsera fait à l’issue de ces premières inter-ventions. �

Dominique GuibourgHôpital La Musse

CliniquedesBruyères2, rue des Bruyères27930 BrosvilleTél. : 02 32 34 33 16

CréationUne cellule alcool

La direction de l’hôpital La Musse,consciente que l’alcoolismeest une maladie chronique

et que certains salariés peuvent,directement ou indirectement,

en souffrir, a décidé, au printemps dernier,de créer une cellule d’écoute alcool.

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Faits marquants

Faits marquantsHôpital Villiers Saint DenisCoopérationsSignatures de conventions avec :• le centre hospitalier (CH) de

Château-Thierry pour la filière géria-trique du sud de l’Aisne (� juin �009) ;

• le CH Léon-Binet de Provins concer-nant les soins de suite pneumolo-giques (� juin �009) ;

• le CH de Château-Thierry s’agissantdu remplacement de la biologiste del’hôpital (Michèle Demange) par unbiologiste du CH de Château-Thierry(Jean-Paul Thellier) à Villiers SaintDenis (1er juillet �009) ;

• les cliniques du Groupe Courlancypour les prises en charge multipa-thologies (1er octobre �009).

Groupements decoopération sanitaire (GCS)• Encouragés par Pascal Forcioli, direc-

teur de l’agence régionale de l’ospita-lisation (ARH) de Picardie, les direc-teurs des CH de Château-Thierry etSoissons, ainsi que Jean-LouisYonnet, directeur de l’hôpital VilliersSaint Denis, ont rédigé un projet deconvention constitutive du GCS dusud de l’Aisne, de droit privé, élargi auCH soissonnais. Validé par lesconseils d’administration, les com-missions médicales d’établissementset les instances représentatives dupersonnel (comités techniques d’éta-blissements et comité d’établisse-ment), le projet a été entériné par lacommission exécutive (Comex) del’ARH, le �7 novembre dernier.

• L’assemblée générale du groupement(désormais administrée, depuis le1er juillet �009, par Claudine Ferry)s’est réunie le �6 novembre �009 pourexaminer :- les modalités d’élargissement du GCS;- la restauration (appel d’offres en prépa-ration – le nouveau marché de denrées

alimentaires avec Anthémis a débuté le1er août dernier pour trois ans);- la convergence des plateaux médico-

techniques ;- l’organisation des admissions et la

filière gériatrique.• Présentation du GCS au forum

Emploi le �0 novembre �009 au Palaisdes rencontres de Château-Thierry.

Organisation et stratégie• Suite à la publication des décrets

n°�008-�76 et �008-�77 du 17 avril�008 relatifs aux conditions tech-niques, d’implantation et de fonction-nement des activités de soins de suiteet de réadaptation (SSR), transmis-sion, fin novembre �009, desdemandes d’autorisation de nouvellesactivités : « système nerveux » avecregroupement de l’activité de neurolo-gie (création notamment de placesd’hospitalisation de jour) et « systèmedigestif, métabolique et endocrinien »avec création d’une unité dédiée à laprise en charge de patients obèses.Les dossiers relatifs aux autres autori-sations (activités existantes) seronttransmis aux tutelles fin décembre�009.

• Réponse aux enquêtes concernantl’activité et les plateaux techniquesSSR :- de l’Agence technique de l’informationhospitalière (Atih), le but étant l’élabo-ration du modèle de financement à l’ac-tivité pour les activités de SSR ;- de la Direction de l’hospitalisation(Dhos) au ministère de la Santé, le butétant de connaître l’évolution capaci-taire et de la médicalisation du secteur.

• Participation, le �0 novembre �009,au Forum territorial de santé du sudde l’Aisne avec présentation du dia-gnostic territorial de santé de l’Omois.

• Rencontre, le � juin �009, à la Ddass

de l’Oise, du centre Léopold-Bellan(Oise) et de l’hôpital Villiers SaintDenis consacrée aux liens entre lesdeux hôpitaux dans la perspective del’ouverture, prévue fin �010/début�011, d’un service de soins de suitespécialisés nutritionnels au centreLéopold-Bellan.

• L’Union des communautés de com-munes du sud de l’Aisne (UCCSA) meten place un comité de programmationleader du pays du sud de l’Aisne portantsur la création d’activités et d’emploisrespectueux du développement durable,l’amélioration de la qualité de vie et surle développement de la notoriété du paysen faveur de l’attractivité du territoire.Véronique Mennetrier et FrédériqueYonnet représentent l’hôpital VilliersSaint Denis à ce comité.

• 8 octobre �009 : réunion sur la

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Faits marquants

filière de soins en addictologie duterritoire sud-est.

• Mise en place, dans le cadre de lafilière gériatrique du sud de l’Aisne,d’une ligne téléphonique unique – 0��� 69 7� 8� – pour les admissionsdirectes planifiées, soit en court séjourgériatrique au CH Château-Thierry,soit en soins de suite gériatriques àl’hôpital Villiers Saint Denis.

Contrat pluriannueld’objectifs et de moyens(CPOM)Suite à l’évaluation du CPOM réaliséeen octobre dernier, celui-ci est modifiécomme suit (cela faisant l’objet d’unavenant n°�) :• suppression des stipulations afférentes

à la délocalisation des activités decourt séjour (finalisée) et la certifica-tion (obtenue) ;

• inscription de quatre orientationsstratégiques : développer la prise encharge SSR, conforter le GCS, adap-ter les ressources humaines au projetd’établissement et mettre en place unplan directeur d’investissement.

La Comex de l’ARH, le �7 novembredernier, a validé l’avenant au CPOM.

Qualitéet gestion des risques• Grippe A H1N1 : rédaction d’un plan

de continuité dans l’hypothèse d’une

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Faits marquants

pandémie grippale A H1N1 et mise enplace avec la direction des ressourceshumaines et le comité de lutte contreles infections nosocomiales (Clin) dela vaccination antigrippale.

• Mise en place d’un groupe de travail« sortie du patient » avec les chefs despôles vasculaire/diabétologie/appa-reillage (VDA) et gériatrie/pneumolo-gie/cardiologie (GPC), la coordina-trice des soins infirmiers, le cadrerééducateur supérieur, la coordina-trice assistante sociale et un cadreinfirmier du pôle médecine physiqueet réadaptation (MPR).

• Formation des auditeurs de la cam-pagne Indicateurs HAS-SSR.

• Travaux, en collaboration avec la phar-macie et les cadres infirmiers de chaquepôle, sur le circuit du médicament.

• Migration d’une partie de la gestiondocumentaire sur le site intranet : éco-logie bactérienne, imprimés, procé-dures et protocoles d’antibiothérapie.

Ressources humaines• Dans le cadre d’un partenariat avec le

CFPPA/CFA de Verdilly concernant leBepa option Services à la personne,signature de six contrats d’apprentissageBEPA option service aux personnes (unseptième contrat doit être signé/recru-tement en cours) : trois apprentis aupôle VDA, trois apprentis au pôle GPCet un apprenti au pôle MPR.

• Candidature de l’hôpital retenue par leconseil régional, dans le cadre de laprocédure d’aide aux établissementsde soins dédiée à la fidélisation desélèves des écoles de formation desprofessionnels paramédicaux.

Visites• De Bertrand Bailleul, directeur du

CH de Gennevilliers, au sujet desbudgets déconcentrés et des staffs depôles (�� octobre �009).

• Du président de la CME de l’hôpitalde Meaux (�� novembre �009).

TravauxLes travaux concourant au développe-ment du plateau technique du pôle MPR(pavillon � - gymnase, espaces ergothéra-pie - kinésithérapie et orthophonie, appar-tement thérapeutique et chambres parti-culières) ont débuté le � octobre �009.Ceux concourant à l’agrandissement dupôle GPC (pavillon � - création d’unaccueil de jour dédié à la prise en chargede la maladie d’Alzheimer et d’une unitécognitivo comportementale) ont com-mencé le � décembre dernier.

Activités sportivespour les patientsOnt été organisées par FrédéricLamandé, cadre rééducateur, une jour-née kanoë-kayak, à la base de Verdelot(77), au profit de patients handicapés, et

une semaine de plongée sous-marine auprofit des patients hospitalisés àTrébeurden dans les Côtes-d’Armor (du�7 septembre au � octobre �009). �

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Faits marquants

Le suivi du CPOML’agence régionale de l’hospitalisation(ARH) a adressé un courrier à l’hôpital LaMusse soulignant le dynamisme de l’éta-blissement au regard du contrat plurian-nuel d’objectif et de moyen (CPOM):renforcement des lits de proximité (soinsde suite polyvalents et gériatrie [SSPG]),mise en place des lits d’éveil, obtention dela certification version � et avancéesnotables sur le plan de la prise en chargede la douleur. L’augmentation des litsd’oncologie a dû être repoussée, faute demoyens supplémentaires.Un plan de suivi et d’évaluation de lanouvelle unité d’éveil doit être créé ainsique la poursuite des actions de luttecontre les infections nosocomiales.

L’UCPA opérationnelleen janvierL’unité centrale de production alimen-taire (UCPA), plate-forme ultra-moderne destinée à fournir les6 000 repas quotidiens des patients etdu personnel de l’hôpital de La Musse,des centres hospitaliers d’Évreux et deVernon et du CH spécialisé de Navarre(psychiatrie), fournira ses premiers pla-teaux en janvier. Soixante personnes ytravailleront, venues des quatre sitesnommés, dont douze salariés de l’hôpi-tal La Musse qui ont visité, débutjuillet, leur futur lieu de travail.Chacun a bénéficié de sessions de for-mation en lien direct avec le savoir-faire requis pour le futur poste occupé.

Ouverture d'une unitéentièrement dédiéeà la prise en chargedes pathologies du rachiset des fibromyalgiesL’unité 7 du pôle MPR est désor-mais, depuis fin septembre, entière-ment dédiée aux patients « dos ».Elle est placée sous la responsabilitédu médecin rééducateur, chef depôle, Victor Liviot, en collaborationavec le Dr Jean-Yves Doërr, médecingénéraliste. Plus rationnelle, cetteorganisation permet de regroupertous les patients dos accueillis dansle pavillon, au sein d’une mêmestructure. Elle compte dix-huitpatients, hospitalisés pour des patho-

Faits marquantsHôpital La Musse

Le plateau d'obstacles en construction

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Faits marquants

logies telles que lombalgies chro-niques ou fibromyalgies, pour un pro-gramme prévu sur cinq semaines enmoyenne.

Plateau d’obstaclesLa réalisation d’un plateau d’obstacles(en aplomb du pôle de MPR) est encours d’achèvement. Il complète lesautres espaces de déambulation quesont les parcours de marche et le jardinthématique (voir article page 14).

Développement durableDemandé par le comité d’hygiène, desécurité et des conditions de travail(CHSCT) et souhaité par l’établissement,dans le cadre d’une démarche globale dedéveloppement durable, le tri des déchetsrecyclables a été mis en place début juinà l’hôpital La Musse. Dans un premiertemps, il concerne les papiers, les cartonspliés, les canettes en alu, les briques, lesaérosols et les bouteilles en plastique, quidoivent être déposés dans des poubellesspécifiques, installées dans chaque unité,aux accueils des pôles, services tech-niques et administration.

Normandos :le réseau dos opérationnelLe réseau Normandos imaginé parMarie-Félix Adèle, chef kiné à l’hôpitalLa Musse, a officiellement démarréses premières prises en charge cetautomne. Une secrétaire coordinatricea été recrutée et s’est installée dansdes locaux aménagés au pôle médecinephysique et réadaptation (MPR-réédu-cation fonctionnelle). La structure esthabilitée à recevoir chaque année cin-quante patients souffrant du dos pourproposer des solutions adaptées àchaque cas et assurer le suivi. Elle aégalement son rôle à jouer dans ledomaine de la prévention.

Pandémie grippaleCet automne, tous les salariés ont suiviune formation grippe A (H1N1) dispen-sée par l’un des pneumologues ou l’infir-mière hygiéniste de l’hôpital La Musse.Comme ce fut le cas il y a deux ans pourla grippe aviaire, il a été rappelé lescaractéristiques de cette nouvelle formede grippe et souligné les recommanda-tions en matière de prévention.

Par ailleurs, l’hôpital est l’un des dix sitesdu département de l’Eure à être poten-tiellement réquisitionné comme centre decoordination sanitaire et sociale et choisicomme lieu de stockage des masques.

Des artères et des veinesÀ la dixième Journée de la sociétédes infirmières en pathologie vascu-laire (SIPV) qui s’est déroulée à l’hô-pital Georges-Pompidou à Paris, enjuin dernier, le Dr Sid AhmedBelkaid, médecin adjoint du DrDuthois, Pascaline Noisette, infir-mière (présidente de la SIPV), etNelly Tessier, cadre de santé secteurcardio-vasculaire, ont partagé deuxsujets issus de leur pratique quoti-dienne devant un auditoire d’une

Visite de la future

unité centrale

de production

alimentaire par

les salariés

des hôpitaux

concernés

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centaine de personnes. Le DrBelkaid a exposé son travail sur lesspécificités, la physiopathologie etla prise en charge des pathologiesartérielles et veineuses. MmesNoisette et Tessier ont présenté latechnique de mise en place desbandes de compression veineuse,un soin fréquemment prescrit par lemédecin et réalisé par les infir-

mières et dont l’efficacité dépendde la pose. Deux supports ont étéélaborés et conçus à l’hôpital LaMusse : un Power Point sur lesgénéralités et un film sur ladémonstration de la pratique. Cesoutils audiovisuels ont déjà étémontrés aux soignants, médecins etstagiaires du pôle soins de suite spé-cialisés (SSS). Ils ont été l’occasion

d’échanges entre professionnels surleur propre pratique. Ils seront pro-chainement présentés au pôle MPR,puis au pôle SSPG. Ils contribuentà la formation des soignants. Unprotocole écrit sera bientôt diffusé.

Mouvementschez les médecinsDeux nouveaux médecins sont arrivés cetautomne au pôle MPR : LiudmilaGherovici, en neurologie, et Éric Bianchi,en orthopédie traumatologie.Deux médecins sont partis à laretraite : Denis Boiteux, médecin chefde service en neurologie au pôleMPR, et Alain Bouillerot, médecinbiologiste, directeur du laboratoire etprésident de la commission médicaled’établissement.

Une animatrice recrutéeDepuis le mois de mai, un nouveaumétier est entré à l’hôpital La Musse :animatrice. Une aide-soignante enunité de soins de suite gériatriques apris ses fonctions au pôle SSPG (encharge également des soins palliatifs etde l’oncologie) et organise chaque jourdes ateliers pour de petits groupes.Une soixantaine de patients sontconcernés, personnes âgées de plus de7� ans, polypathologiques et souffrantde troubles cognitifs (Alzheimer etapparentés). Ces séances contribuent,entre autres, à la resocialisation despersonnes âgées. Elles favorisent lacommunication et la reprise de repèresdans l’environnement. �

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Faits marquants

La nouvelle animatrice

du pôle soins de suite polyvalents

et gériatriques

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Générosité du public

Nous vous remercions de bien vouloirretourner votre bulletin de soutien àl’adresse ci-dessous :Fondation La Renaissance Sanitaire

14, boulevard Saint-Germain

75005 Paris

Un reçu fiscal vous sera adressé dèsréception de votre versement, afin quevous puissiez bénéficier de la réductiond’impôt sur le revenu, selon les disposi-tions réglementaires en vigueur (actuelle-ment 66 % du montant de votre don dansla limite de �0% du revenu imposable).

Conformément à la loi Informatique etlibertés n° 78-17 du 6 janvier 1978, modi-fiée par la loi n° 2004-801 du 6 août 2004,vous disposez d’un droit d’accès, de rectifica-tion, de modification et de suppression s’agis-sant des données qui vous concernent. Vouspouvez exercer ce droit en envoyant un cour-rier à l’adresse figurant ci-dessus. Ces infor-mations sont à l’usage exclusif de LaRenaissance Sanitaire.

Hôpital soutenu (à préciser) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je participe activement à travers ses actions(cocher la case correspondante à votre souhait)� Lutte contre le diabète � Appareillage� Unité de soins palliatifs � Gériatrie� Lombalgies chroniques� Autres : à préciser : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Par chèque, à l’ordre de la Fondation La Renaissance Sanitaire :� �0 € � �0 € � 7� € � 100 €� Autre montant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . €

Par prélèvement automatique, je retourne la présente autorisation,accompagnée d’un relevé d’identité bancaire ou postal. L’hôpital que vous avezchoisi de soutenir vous adressera son numéro national d’émetteur.

Mes coordonnées personnellesNom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Code postal : . . . . . . . . . . . . . . .Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mes coordonnées bancairesNom de la banque : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Code postal : . . . . . . . . . . . . . . .Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Bulletin de soutienFondationLa Renaissance SanitaireReconnue d’utilité publique (décret du 8 juillet 19�8)

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La Renaissance Sanitaire est une fondation reconnue d’utilité publique

par décret du 8 juillet 1928 et arrêté du 6 novembre 2000,

qui gère deux établissements de santé privés à but non lucratif

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BP 1

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• Hôpital La Musse

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Tél. : 02 32 29 30 31