N° 40 SEPTEMBRE 2015 · Page 10 Balade de juin Page 11 L’Œil et la plume ... Il n’était pas...

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LE MOT DU PRÉSIDENT Chers Amis, Nos activités reprennent après cette courte trêve du mois d’août. Nos réunions se tiennent toujours le deuxième lundi du mois et les balades le samedi qui suit la réunion. Exposition à la cathédrale de la Major du lundi 5 octobre au lundi 19 octobre 2015 de 10 h 00 à 17 h 30. Cette année, Béa nous propose d’ajouter à l’exposition de notre association une trentaine de photos (50 x 70 cm) de M. Yvon Boëlle photographe français né en 1951, près de Saint -Malo. Photographe de nature et de patrimoine, ses terrains de prédilection sont les pays de l'arc atlantique et les chemins de Compostelle. Toujours très heureux de vous rencontrer, je compte sur votre participation à cette manifestation. Attention, la cathédrale est fermée le mardi. Notre assemblée générale se déroulera à la salle du CAL, rue du Refuge, le dimanche 29 novembre 2015, à partir de 9 h 30. Réservez-nous cette date ; nous vous y attendons nombreux. L’ensemble des responsables est heureux de vous satisfaire en diversifiant nos activités. Toujours à votre service, n’hésitez pas à nous contacter. Si vous avez des idées ou des suggestions sur les actions à mener et les projets futurs que nous pourrions envisager au sein de notre association, nous sommes à votre disposition pour en discuter. Amitiés jacquaires Denis Michel N° 40 SEPTEMBRE 2015 N° 40 SEPTEMBRE 2015 SOMMAIRE Pages 2 & 3 L’ascenseur de la Vierge Pages 4 & 5 Etre pèlerin aujourd’hui Pages 6 & 7 Les carnets de Béa Pages 8 & 9 Je le crois parce que c’est absurde Page 10 Balade de juin Page 11 L’Œil et la plume Béa Page 12 Informations

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LE MOT DU PRÉSIDENT

Chers Amis,

Nos activités reprennent après cette courte trêve du mois d’août.

Nos réunions se tiennent toujours le deuxième lundi du mois et les balades le

samedi qui suit la réunion.

Exposition à la cathédrale de la Major du lundi 5 octobre au lundi 19 octobre

2015 de 10 h 00 à 17 h 30. Cette année, Béa nous propose d’ajouter à

l’exposition de notre association une trentaine de photos (50 x 70 cm) de M.

Yvon Boëlle photographe français né en 1951, près de Saint-Malo. Photographe

de nature et de patrimoine, ses terrains de prédilection sont les pays de l'arc

atlantique et les chemins de Compostelle. Toujours très heureux de vous

rencontrer, je compte sur votre participation à cette manifestation. Attention, la

cathédrale est fermée le mardi.

Notre assemblée générale se déroulera à la salle du CAL, rue du Refuge, le

dimanche 29 novembre 2015, à partir de 9 h 30. Réservez-nous cette date ; nous

vous y attendons nombreux.

L’ensemble des responsables est heureux de vous satisfaire en diversifiant nos

activités. Toujours à votre service, n’hésitez pas à nous contacter. Si vous avez

des idées ou des suggestions sur les actions à mener et les projets futurs que

nous pourrions envisager au sein de notre association, nous sommes à votre

disposition pour en discuter.

Amitiés jacquaires

Denis Michel

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SOMMAIRE

Pages 2 & 3

L’ascenseur de la

Vierge

Pages 4 & 5

Etre pèlerin

aujourd’hui

Pages 6 & 7

Les carnets de Béa

Pages 8 & 9

Je le crois parce que

c’est absurde

Page 10

Balade de juin

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L’Œil et la plume

Béa

Page 12

Informations

Une nouvelle fois, Jean-Claude est heureux de vous faire découvrir Marseille et de partager avec vous un

texte tiré du livre de Jean Contrucci aux éditions Autres temps : Ça s’est passé à Marseille.

Les garçons, brassard immaculé au bras, les filles, ceintes au

front de roses blanches, ne savaient pas dire ce qui les chavirait le

plus : être à jeun pour « monter à la Vierge » ou découvrir

progressivement, le nez collé à la vitre de la cabine, le panorama

superbe de la « ville par-dessus les toits » dans le grincement des

crémaillères et le grondement des roues de fer. Quatre-vingt-quatre

mètres d’altitude et de bonheur. C’était la prime à la Communion

solennelle : un aller-retour dans la cabine de l’Ascenseur de la

Bonne-Mère.

Depuis le 11 septembre 1967, les Marseillais sont privés, au nom

du progrès, d’un bien grand plaisir. La lente montée vers la

lumière et la beauté qu’offrait l’antique engin, jamais une

ascension en voiture ne la donnera à ses passagers.

Le cœur battant, on prenait place dans l’une des deux grandes

cabines du funiculaire qui vous cueillait à l’extrémité de la rue

Dragon pour vous déposer, deux minutes plus tard, 84 mètres plus

haut, sur une passerelle construite par Monsieur Eiffel et vous

mettre au pied de la basilique.

Il n’était pas d’une esthétique mirobolante, ce vieux funiculaire

baptisé ascenseur, avec ses rampes massives sur lesquelles circulaient deux chemins de fer à crémaillère,

mais il était bien pratique et surtout bien astucieux dans sa conception. Quant à sa fiabilité : en 75 ans de

service, on ne le connut jamais en panne et on ne déplora le moindre accident.

Jusqu’en 1892 (la basilique ayant été consacrée en 1864) on n’avait pratiquement que le choix de

« monter à pied », les omnibus à chevaux étant incapables de gravir les pentes du boulevard Vauban

(percé en 1857) et du boulevard Gazzino (aujourd’hui André Aune). On décida de doter la Bonne-Mère

d’un moyen d’accès moderne. Après

avoir envisagé un chemin de fer à

crémaillère empruntant les rues du

quartier, l’existence au bout de la rue

Dragon d’une carrière dicta

l’emplacement et le profil (une pente à

60 % !) du funiculaire.

Une petite gare d’accès de style

« colonialo-oriental », avec sa coupole

et ses colonnes, fut construite au pied

de la double voie parallèle appuyée

contre la falaise, au long de laquelle

allaient circuler les deux cabines, dont

l’une montait pendant que l’autre

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Le dernier voyage de l’ascenseur de la Bonne-Mère

11 septembre 1967

descendait, toutes deux suspendues à des

câbles plats passant en boucle autour

d’un axe, dont on voyait tourner les

grosses roues au-dessus de la gare

supérieure.

Il fallut deux années à M. Maslin,

ingénieur en chef aux Forges et

Chantiers de la Méditerranée, à qui la

Société des Ascenseurs de Notre-Dame-

de-la-Garde avait confié la conception de

l’ensemble, pour construire son

funiculaire inauguré le 30 juillet 1892.

La solution choisie pour animer les deux

cabines de 13 tonnes accueillant chacune 50 passagers (plus le conducteur) fut le système dit « à balance

d’eau », aussi simple qu’économique (pour ne pas dire écologique, le mot n’avait pas cours). Les deux

cabines suspendues à leur câble pesant le même poids, il suffisait d’alourdir à un moment donné la cabine

du haut pour qu’elle amorce sa descente, faisant du même coup monter l’autre. Chaque cabine était

équipée sous le plancher d’un réservoir pouvant contenir 12 m3 d’eau. On remplissait celui de la cabine du

haut et, après un coup de sonnette annonciateur du « départ », les deux conducteurs desserraient les freins.

La cabine du haut devenue plus lourde que celle du bas, le mouvement s’amorçait. Arrivé au terme de

l’ascension-descente simultanée, on vidait de son eau la cabine du bas et remplissait celle du haut avec

l’eau remontée par une pompe. On était prêt pour la prochaine navette. Le seul inconvénient du système

était que, si le « voyage » ne durait que deux minutes, il en fallait six pour remplir le réservoir. Aussi, aux

moments d’affluence ça « coinçait » un peu. Ce qui n’empêcha pas cette nouvelle œuvre d’art industrielle

(dixit les gazettes du temps) de transporter

plus de 15 000 personnes le jour du 15 août

1892, premier grand pèlerinage marial après

la construction de la merveille. Car les

Marseillais adoptèrent l’Ascenseur de la

Bonne Mère qui, non seulement épargnait

leurs mollets, mais leur offrait pour rien (40

centimes l’aller-retour à l’époque) deux

minutes de beauté et de joie.

Jusqu’à la Seconde guerre mondiale, bon an

mal an, 600 000 passagers montèrent « à la

Vierge » dans un bruit de tonnerre et des

trépidations qui faisaient partie du plaisir du

pèlerinage. Parfois, il fallait franchir au pas

de course les 100 mètres de la passerelle vertigineuse quand le mistral chantait dans les poutrelles, faisant

voler soutanes et cornettes et troussant les communiantes plus haut qu’il n’est décent.

La déesse automobile a mis bon ordre à ce joyeux folklore. L’exiguïté des abords de la gare, rue

Dragon, ne permettant pas qu’on se garât au pied des cabines, condamna le vieil ascenseur. Le 11

septembre 1967 à 18 h 30, dans la gloire du couchant qui semblait saluer une dernière fois le vieux

serviteur, quelques nostalgiques, héritiers des vingt millions d’usagers qui les avaient précédés,

accomplirent l’ultime voyage (la démolition complète eut lieu en 1974).

Et c’est depuis que les alentours de la Bonne Mère ont pris l’allure d’un parking de supermarché.

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Nous vous proposons des extraits d’une réflexion de Christiane Giraud.

Si vous désirez lire l’intégralité de ce texte, vous pouvez vous adresser à Christiane Giraud. Adresse mail : [email protected]

Nous avons parcouru 1 800 km à vélo du Sud-Est de la France jusqu’au Nord-Ouest du Portugal ;

notre chemin a souvent emprunté ceux du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Nous connaissions son existence et nous avions lu quantité d’ouvrages, techniques, documentaires, romans,

témoignages, et cela nous avait donné une image mitigée des pèlerins d’aujourd’hui, une image brouillée

dans laquelle se superposaient une image religieuse, culturelle, touristique.

Précisons qu’on ne peut pas parler d’un chemin mais des chemins, des « caminos », tant ils sont nombreux,

et nous avons pu noter, au cours de notre périple, qu’il ne cesse de s’en créer, tellement le nombre de

pèlerins augmente. En 2014, le bureau d’Accueil des Pèlerins a recensé 237 886 randonneurs-pèlerins…

Les gîtes sont pleins et des Espagnols, dans certaines villes, nous ont dit leur étonnement qu’en cette année

2014/2015 ils n’avaient pas constaté l’habituelle trêve hivernale.

Mais qui sont-ils ces pèlerins ? Que recherchent-ils ?

Un premier constat : ils sont de nationalités différentes, ils viennent des quatre coins du monde : notre

chemin, s’il a croisé des Français, des Espagnols, a croisé aussi des Belges, des Suisses, des Canadiens, des

Américains, des Australiens, des Brésiliens, un homme de l’Equateur, mais aussi des Japonais, des Coréens,

des Chinois, et précisons que nous n’avons pu demander leur

identité aux voyageurs que lors de brèves rencontres où les

conditions d’un dialogue pouvaient s’établir.

L’idiome du Chemin de Compostelle, l’anglais, confirme le

caractère universel du pèlerinage ; de même, nous avons observé

qu’il n’y a pas un profil type du pèlerin ou de la pèlerine, il s’agit

de Monsieur Tout-le-Monde, de Madame Tout-le-Monde : des

personnes de tous les âges et de toutes conditions physiques. Si

nous croisions de jeunes athlètes bronzés, nous croisions aussi

nombre de personnes à la santé altérée. Je suis émue, à Puente La

Reina, par une jeune femme obèse qui avance péniblement en

s’appuyant sur deux cannes. Un peu plus loin sur le parcours, une

femme âgée, essoufflée, gravit lentement un raidillon qui arrive sur

un grillage dominant une portion d’autoroute. La femme s’arrête et

confectionne une croix avec deux petits morceaux de bois qu’elle

accroche au grillage, et, de fait, le grillage est couvert d’une

multitude de croix construites à la hâte le temps d’une respiration,

le temps d’une prière.

Les pèlerins sont aussi de toutes conditions sociales car les prix de

l’accueil pratiqués sont accessibles à toutes les bourses.

Que ce soit en France mais surtout en Espagne, l’accueil des pèlerins est prévu : des gîtes à participation

libre, soit en contrepartie d’un paiement modique (moyenne de cinq euros), s’offrent tout au long des

chemins. Beaucoup de gîtes sont beaux, dans des bâtiments anciens, voire classés et restaurés. Ils sont

souvent bien équipés, le voyageur peut y dormir, se laver, laver son linge dans la machine à laver, cuire son

repas dans la cuisine. Il peut aussi aller au restaurant où le menu du pèlerin tourne autour de 10 € par

personne.

Parmi les gîtes, certains sont municipaux, d’autres dépendent de l’Eglise, et parfois il s’agit de personnes

privées qui ouvrent leurs portes.

Nous parcourions les routes à vélo, qui plus est avec notre chien Tanka, aussi nous n’utilisions pas les gîtes,

nous plantions notre tente dans les campings, voire les hôtels quand, en l’absence de camping, ils

acceptaient les chiens. Nous avons aussi dormi à la belle étoile…

Dans un relais du Gers nous avons rencontré un couple qui marchait depuis une année, ils avaient suivi le

chemin jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, puis « dans la foulée » ils s’étaient rendus à Lisbonne, et, là,

ils cheminaient sur le retour !

Dans un Hôpital des pérégrinos près de Belorado, nous avons côtoyé des Australiens qui revenaient d’un

pèlerinage militaire sur le front des Dardanelles et désormais ils cheminaient sur les routes de Compostelle,

ils voulaient se rendre au Cap Finisterre.

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ÊTRE PÈLERIN AUJOURD’HUI

Dans la région de Benavente, près du Rio Negro, un soir où un gîte était surpeuplé, un couple de retraités espagnols

qui avaient tenu un hôtel nous a rouvert celui-ci pour que nous ne passions pas la nuit dehors et ce fut une étape très

belle, très réconfortante dans un environnement géographique difficile.

Mais l’étape qui nous a le plus marqués ce fut celle qui nous donna l’occasion de rencontrer Thérèse, à Miradoux,

pas très loin de Moissac : les fins de journée sont toujours pénibles pour qui a pédalé toute la journée par monts et

par vaux avec des sacoches chargées. Dans un village, on nous a indiqué la petite maison de Thérèse, lieu d’accueil

des pèlerins. Thérèse vit avec les pèlerins depuis 15 ans. Depuis 15 ans elle ouvre sa porte, nourrit et donne un lit.

Chaque jour, entre une et quatre personnes trouvent refuge dans sa petite maison en bordure de rue.

Nous y avons passé la soirée avec une jeune fille française et un jeune allemand qui ne parlait pas notre langue

autour d’une excellente pintade que Thérèse avait cuisinée en discutant de son expérience du pèlerinage et de sa

prochaine retraite. Thérèse a trouvé sa vocation, accueillir les pèlerins, et bien que changeant de ville, de maison,

elle a le désir de poursuivre cette activité.

Thérèse pratique une hospitalité « inconditionnelle » dans une joie communicative…

Elle « accueille l’humanité en marche ».

Cette phrase a agi sur moi comme une révélation, elle m’a introduite au sens du pèlerinage actuel.

Ces pèlerins qui parcourent des chemins qui existent depuis le IXe siècle, et que l’Esprit de la Reconquête

espagnole a parsemés d’édifices religieux, églises, chapelles, basiliques, cathédrales, monastères, couvents… Sont-

ils des Catholiques pratiquants ? Seule une minorité s’inscrit dans l’expression d’une foi et d’une pratique

traditionnelles, mais beaucoup de personnes parmi celles rencontrées sont chrétiennes au sens d’une origine, parfois

très vague. La jeune fille qui a partagé notre repas chez Thérèse révélait, par ses questions, son ignorance de la

tradition chrétienne…

Pour Paul Tillich, la démarche religieuse met en corrélation une préoccupation « ultime » avec un sens

« inconditionné ». La préoccupation ultime a trait au sens de ma vie, c’est une préoccupation existentielle forte qui

me bouleverse, m’ébranle, provoque en moi la recherche d’une réponse. Je cherche, pour me sauver de l’angoisse,

voire du désespoir. Seul un sens inconditionné répond à la préoccupation ultime. Seule la perception de

l’Inconditionné, de l’Infini, apaise et irrigue la totalité de ma vie.

Même si je n’adhère pas aux dogmes chrétiens, même si je ne m’exprime pas dans les discours et les prières

habituelles des Eglises, je ne peux plus me satisfaire de sens techniques, scientifiques, culturels, politiques ; je les

perçois comme des explications limitées, finies, qui ne combleront jamais ma peine, mon désarroi. Rechercher un

sens au-delà des sens positivistes, rechercher un sens infini, inépuisable, représente une démarche religieuse.

Cette philosophie de Paul Tillich nous permet-elle d’appréhender le pèlerinage de Compostelle comme un

phénomène religieux contemporain ?

Nous donnerons quelques témoignages, mais nous renvoyons aussi au documentaire filmé Compostelle, chemin de

vie, où le réalisateur a recueilli les confidences de nombreux pèlerins durant trois années.

Dans le journal La Provence du 15 juillet 2015, petit article de présentation d’un livre écrit par une femme, Nicole

Sobczyk, qui a vécu avec un enfant polyhandicapé jusqu’à la mort de celui-ci.

Elle relate son expérience dans un livre : Olivier, tu ne m’auras jamais dit Maman. Lorsque son fils adulte meurt,

elle souffre ; la vie de son fils, la sienne, la maladie, tout cela est absurde, dépourvu de sens. Elle touche à l’abîme,

au néant de son existence. Elle part sur le Chemin de Compostelle et sa marche solitaire lui permet le dépassement

du deuil, elle y découvre la vie comme un don envers et contre tout…

Il semble bien que les pèlerins d’aujourd’hui se mettent en marche comme ceux des siècles passés, sur la base de

leurs inquiétudes existentielles, sur la base de « préoccupations ultimes ».

Sont-ils eux aussi en quête d’une révélation ? Ou pour le dire autrement, découvrent-ils une réponse dans la

marche ? Les symboles religieux chrétiens de ce Chemin de Compostelle les aident-ils dans la découverte de cette

réponse ? Découvrent-ils une vérité qui va éclairer leur existence et leur permettre d’atteindre une nouvelle

réalité ?

Dans le documentaire Compostelle, nombreux sont ceux ou celles qui terminent le pèlerinage sur une découverte

personnelle qui redonne sens à ce qu’ils ont vécu.

En ce qui me concerne, cette humanité en marche m’a donné l’impression que les chemins de Compostelle

formaient des artères vitales qui irriguaient de leur vie tout le pays parcouru

et que c’était le meilleur remède à ce contexte économique de crise mondiale

et européenne, dont l’impact psychologique le plus commun est de nous

rendre, au-delà de nos problématiques personnelles, angoissés, pessimistes,

désorientés.

Etre pèlerin aujourd’hui n’est-ce pas faire acte de foi et d’espérance en

exprimant son questionnement existentiel le long des chemins et à l’aide des

symboles que la Chrétienté nous a laissés en héritage ?

Christiane Giraud

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Souvenirs du 1er janvier 1983

Depuis 1981, le Président de la République est François

Mitterrand ; c’est un début d’année très froid, la neige

bloque les routes, les hôpitaux sont surpeuplés, pourtant

les restaurants, eux, affichent complet.

Les grandes toques proposent les menus du terroir

accompagnés d’un baume

de Venise. Les fêtes sont animées par les vedettes du

moment, Balavoine, Bashung, Birkin et l’inévitable Johnny.

Les créateurs de BD dessinent à leur guise, Wolinski,

Bretécher, Christian Binet et bien d’autres.

Michel Drucker est aux commandes des variétés télé.

Nous sommes fiers de nos peintres européens, Picasso, Dali,

Picabia.

Souvenirs de ceux qui nous ont quittés, Mémé Guérini, celui

qui régna sur le milieu marseillais ; il avait 75 ans.

Dali perd sa muse Gala, Louis Aragon son Elsa, ce sont plus que

des noms ; pour les anciens, ce sont des souvenirs.

L’homme à découvrir cette année est Gérard Depardieu, qui ne

cessera de nous étonner.

Maintenant, parlons de François

Mitterrand dit « Tonton » ; on l’aime ou

on le hait ; ce sont des réactions qui se

perpétuent.

Georges Bernard Shaw disait : "Si un homme n’est pas socialiste à

20 ans, c’est qu’il n’a pas de cœur ; s’il est encore socialiste à 40,

c’est qu’il n’a pas de tête".

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Nos carnets sont nos mémoires

Allez, un succès maintenant : le TGV qui relie

Paris à Lyon à une vitesse de 270 km/h.

Et tout continue ; Jean-Paul II, en son homélie du

nouvel an devant la foule rassemblée place Saint-

Pierre, lance un appel vibrant pour le désarmement

et la Paix.

Et nous, nous rentrons dans la période rétro : les bijoux à écrire sont les premiers

stylos Mont-Blanc, Parker revoit le look de son stylo à plume qui date de 1910 ; ce fut le

premier modèle à réservoir.

On « déguste » dans les premiers fast-food.

1983, c’est la Mickey mania tous azimuts ; c’est la mode Mickey forever.

On passe aussi par la vogue des feuilletons ;

avant de venir en France, Dallas a attiré aux

Etats-Unis, chaque semaine, cinquante

millions de téléspectateurs.

Au théâtre des Champs-Elysées, le ballet

national de Marseille fait un retour en force,

car, pour Roland Petit, Marseille est sa ville

mascotte. Voilà aussi Les Hauts

de Hurlevent sur un

argument d’Edmonde

Charles-Roux.

Il faut savoir terminer ce

carnet de Janvier 1983 ; il

reste pourtant tellement de

choses à dire…

Merci aux lecteurs.

BEA

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Notre propos n’est pas de vous convaincre, mais de vous faire

réfléchir sur l’incidence que pourrait avoir sur certains lieux « les forces

telluriques » (champ énergétique fourni par le globe terrestre qui agit et

présente des conséquences sur la vie d'un être vivant. Le noyau de notre

terre dispose de nombreux éléments en perpétuels mouvements qui

produisent des ondes ou des courants pouvant avoir des impacts sur notre

corps).

A ce sujet, il nous paraît nécessaire d’évoquer

le romancier Henri Vincenot et en particulier

son roman mystique Le Pape des Escargots et

ses incessantes références à la Grande

Vouivre, symbole de la force tellurique.

Il faut rappeler également que les anciennes religions païennes, celte,

gauloise, à Chartres par exemple, bien avant la naissance de Marie,

honoraient une Vierge qui mettrait au monde un Sauveur. Les druides

firent sculpter une statue en poirier tenant un enfant sur les genoux et

l’installèrent dans le puits sacré (la crypte) implanté principalement sur

des réseaux tracés par des cours d’eau et des lignes de faille, hauts lieux

naturels chargés. Cette statue devint « La Vierge souterraine ».

La Vierge noire de l’église Saint-Victor à Marseille, quant à elle, était

une statue d’Isis en bois noir ramenée d’Egypte en l’an 416 par le

religieux Jean Cassien. Il installe la statue dans la crypte, la débaptise et

instaure le culte de la Vierge.

Isis est souvent représentée tenant un enfant sur ses genoux. Elle est

noire, symbolise la terre et les mystères. Elle s’est transmise aux Grecs

(Déméter, la terre-mère), puis aux Romains, aux Gaulois (Bélisama), et,

bien sûr, par là même, aux chrétiens.

Le puits est le symbole même du lien tellurique, de ce qui unit le noir, l’indifférencié, le mystère

vital, à la lumière, au visible, au différencié. Lieu initiatique privilégié, la crypte est propice à

l’éveil spirituel. Le passage de la crypte à la lumière du jour est comparable à une seconde

naissance dans une vie spirituelle intense. L’arbre lui-même poursuit le lien qui unit le noir (la

materia prima), le puits, les racines, le tronc, le feuillage au soleil et au ciel.

Ces courants étaient connus et utilisés par les

Celtes depuis les temps les plus anciens.

La construction des cathédrales a pu se faire

sur d’anciens lieux dolméniques.

Certains d’entre vous ressentent ces forces en

entrant dans des églises ou dans des lieux

particuliers : près d’un cours d’eau, de rochers

particulièrement érodés, à l’approche de

marécages ou de pierres levées ou simplement

d’un vieil arbre.

D'autres repères historico-géologiques

viennent alimenter nos interrogations…

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« Je le crois parce que c'est absurde. »

(Tertullien : écrivain né entre 150 et 160, décédé vers 220)

Notre-Dame de Confession

Abbaye St -Victor Marseille

Les courants telluriques

Depuis Aristote, on croyait que la terre s’était formée par une série de grandes catastrophes. Les

océans et les continents avaient été dessinés une fois pour toutes ; où l'on retrouve les six jours de la

création.

Alfred Wegener, au début du XXe siècle, conçut l’idée que l’Europe, l’Afrique et l’Amérique

n’avaient été qu’un seul et même bloc (la Pangée) qui se serait fragmenté et dont les morceaux se

seraient éloignés les uns des autres (théorie de "la dérive des continents").

Cette théorie de 1912 a été confirmée en 1960. Ce domaine d'études scientifiques est très récent.

La lithosphère est une croûte légère de 7 à 40 km d’épaisseur et un manteau plus dense en

profondeur jusqu’à 100 km. Cette couche mobile et superficielle de la terre se déplace sur la partie

du manteau terrestre et est à l’origine des tremblements de terre, du volcanisme ; elle influence

aussi le climat. Pourrait-elle avoir quelques effets secondaires ?

Aussi, avec toute l’énergie que renferme notre terre, ne peut-il pas y avoir des « ondes, des

courants » non encore mesurables mais que nous ressentirions ?

Les Chemins de Compostelle suivraient-ils ces courants mystérieux ?

Le cosmos et l’univers

Toujours selon Aristote, "le monde se scinde en deux mondes, fini, hiérarchisé, égocentré.

Le caillou, qui appartient au genre des corps graves, tombe pour rejoindre son lieu naturel, le bas.

L’immobilité apparente de la terre est bien le signe qu'elle est le centre de l’univers".

Copernic, quant à lui, amorce une nouvelle façon de voir l’univers mais ne la comprend pas, ou ne

veut pas la comprendre (grand danger pour l’époque).

Galilée poursuit les travaux de Copernic. Il pose le principe d’une stricte séparation entre une

interprétation métaphysique et religieuse du monde et une interprétation physique indépendante des

jugements de valeur.

Les lois de la nature sont partout les mêmes (il n’y a pas deux mondes, mais un seul). Il fut quelque

peu inquiété !

Les questions que nous nous posons ne datent pas d’hier. Aujourd’hui, les scientifiques ont eu la

réponse à un grand nombre de questions, mais ils nous disent aussi que plus ils ont de réponses,

plus ils ont de questions.

Car l’univers est constitué d'environ 25 % de matière et de 75 % d’énergie noire. La matière se

répartit entre 20 % de matière invisible noire et 5 % de matière ordinaire. L’énergie noire semble

expliquer parfaitement les points obscurs et l’histoire de notre univers. Mais, attention, cette

matière et cette énergie ne sont que spéculation, jamais directement observées et très controversées.

De plus, 95 % de la masse de l’univers semblent invisibles. Quelle serait la nature de cette masse

cachée ? Il est difficile de chercher quelque chose si on ne sait pas vraiment ce qu’on cherche.

Alors, peut-on imaginer des hauts lieux privilégiés, point de jonction entre les forces terrestres et

les forces cosmiques ?

Encore et toujours des questions…

La Coquille (d'escargot) !

Sources : Les dossiers des grands mystères de l’histoire

Internet : La révolution galiléenne - Futura Science - Wikipedia

Chemin faisant – Hauts lieux et France secrète

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Balade jacquaire de juin - Autour de Mérindol

Photos JBC

Marcel Pagnol A-t-on tout dit de Marcel Pagnol ?

D’abord, il ne boit pas de pastis, auquel il préfère

le whisky.

Les boules ? Il préfère porter son intérêt sur la

dégradation des atomes.

Il sait écrire, donc il sait parler.

Quand il était pauvre, il ne le savait pas, puisqu’il ne connaissait pas la

richesse.

Le soir, de sa grande écriture longue et calme, il écrit des poèmes, des

comédies, de la prose et toujours deux choses à la fois (par exemple,

Marius et Topaze) ; il a 25 ans.

Son premier lecteur est son ami Marcel Achard.

Pagnol est l’homme aux doigts d’or ; il ne se déplace jamais sans ses

écrous, ses clés anglaises, etc.

Quand il voit les pièces de ses contemporains, il se dit : "Que je suis c.."

"Comment un c.. rentrerait-il à l’Académie française ?"

Il est et sera toujours le petit garçon de l’instituteur d’Aubagne.

Les livres de Marcel Pagnol nous sont offerts comme une source

lumineuse, comme un matin de juillet sur la garrigue profonde, comme un

puits.

Avec cet auteur, nous retrouvons tous les métiers de la Provence, un

univers rustique et besogneux, celui de ceux qui ont étudié avec les mains :

le boulanger, le menuisier, le puisatier, le fontainier, le rémouleur, le berger

et tant d’autres encore.

Quoique le Maire, le curé, le gendarme fussent aussi totalement intégrés au

cœur de Monsieur Pagnol.

Les femmes aussi ont une grande place : les garces, les fauteuses, les dites

sorcières, sauf Manon.

Allez, il me faut conclure.

Le petit monde de ce grand auteur, partie intégrante de ce contexte

villageois, c’est tout un esprit local, avec une pointe d’humour à l’encontre

des estivants et des estrangers - on dit aussi les estrangers du dehors ; je

fais silence sur les débaucheurs de virginités provençales.

Ainsi ai-je le plaisir de parler encore de cet auteur à qui Aubagne rend

chaque jour hommage.

BEA

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éa L’Œil et la Plume

CAFÉS JACQUAIRES BALADES PÈLERINES

- Et d’abord, ce n’est pas une chapelle, c’est un système imaginé pour tirer la santé du fond de la terre ! C’est moi le grand druide qui te le dis ! - Au fond du trou brillait une eau transparente et, parmi les gravats, ils trouvèrent une figure grossière de femme assise posant le pied sur un serpent. - Le puits celtique ! râlait la Gazette. Le contact d’eau ! La Dame-de-sous-terre avec son pied sur la Vouivre ! - Non, je ne me suis pas trompé : c’est pour capter la Vouivre que j’avais fait construire cette chapelle sur l ’emplacement de notre Dolmen brisé par Saint Martin, saint Martin l ’iconoclaste ! Extraits du livre d’Henri Vincenot Le pape des escargots

Folio N°1474

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Ces renseignements sont donnés à titre indicatif. Demander confirmation à : Béa - 06 18 72 29 59

12 octobre 2015

L’hôtel Dieu et St Jacques

Jean-Christophe LEFÈVRE

09 novembre 2015

Héraclès, héros ou pèlerin

Georges COLLINS

14 décembre 2015

Donner un sens à sa vie, le Chemin de St Jacques

Nicole SOBCZYK

RENCONTRE À THÈME A AIX-EN-PROVENCE

3e jeudi de chaque mois.

Tous les autres jeudis, permanence de 16 h 00 à 18 h 00

LA MAISON DE L’ESPAGNE 7ter, rue Mignet

13100 AIX-en-PROVENCE

Tél : 06 86 36 94 35

Réunions mensuelles à 18 h à la Maison de Saint-Jacques

34 rue du Refuge

13002 MARSEILLE

Tél : 06 86 36 94 35

2e lundi de chaque mois

Ces renseignements sont donnés à titre indicatif. Demander confirmation à : Jean-Louis - 06 87 50 87 49

Guy - 06 52 26 53 40

17 octobre 2015

Sur le GR® 2013 à Miramas

14 novembre 2015

Dans les collines de Pagnol

19 décembre 2015

La bergerie du Petit Tuny

Association Provençale des Pèlerins de Compostelle

MAISON de SAINT-JACQUES, 34 rue du Refuge

13002 MARSEILLE

Tél : 06 86 36 94 35 e-mail : [email protected] http://www.marseille-arles-compostelle.com/index.htm

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